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DICTIONNAIRE   TOPOGRAPHIQUE

DU

DÉPARTEMENT DE LA DORDOGNE

COMPRENANT

LES NOMS DE LIEU ANCIENS ET MODERNES

RÉDIGÉ SOUS LES AUSPICES

DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, SCIENCES ET ARTS DE LA DORDOGNE

PAR M. LE VTE DE GOURGUES

MEMBRE DE CETTE SOCIÉTÉ CORRESPONDANT DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE POUR LES TRAVAUX HISTORIQUES

 

 

PARIS

IMPRIMERIE NATIONALE

M DCCC LXXIII

INTRODUCTION.

DESCRIPTION  PHYSIQUE.

LE SOL.

 

         Le département de la Dordogne est compris entre 44° 35' 53" ( à Biron ) et 45° 42' 35" (au delà de Busseroles) de latitude nord et entre 0° 53' 40" (Nadaillac) et 2° 22' 20" (la Roche-Chalais) de longitude ouest.

            Il est borné au nord par les départements de la Haute-Vienne et de la Charente, et des autres côtés. par ceux de la Corrèze, du Lot, de Lot-et-Garonne, de la Gironde et de la Charente-Inférieure.

            Sa superficie est de 9,183 kilomètres carrés; sa population, d'après le recensement de 1872, de 480,141 habitants.

            Voici ses dimensions, d'après le Tableau des Communes, par M. Marrot :

            « La plus grande longueur N. S., depuis l'extrémité nord de la commune de Busseroles jusqu'à l'extrémité S. de la commune de Loubéjac, suivant une ligne qui fait  avec le méridien un angle de 0° 27' 7", est en arc de 1° 13' 30", et en mesures linéaires de 136,115 mètres.

            La plus grande largeur E. O., depuis l'extrémité E. de la commune de Nadaillac jusqu'au pont du Chalaure (commune de Sainte‑Aulaye), suivant une ligne qui fait avec le parallèle un angle de 0° 4' 57", est en arc de 1° 29' 13", et en mesures linéaires a de 117,223 mètres.

            La largeur E.O., depuis le point où la Dordogne entre dans le département (commune de Cazoulès) jusqu'à sa sortie (commune de la Mothe-Montravel), suivant une ligne qui fait avec le parallèle un angle de 0° 2' 17', est en arc de 1° 28' 29", et en mesures linéaires de 116,261 mètres. »

            Il occupe la dernière assise des contre-forts sur lesquels s'appuie à l'ouest le plateau central, et est ainsi placé sur un plan général d'inclinaison.

            Le niveau le plus bas est l'extrémité occidentale de l'arrondissement de Bergerac; il se confond alors avec celui des plaines de la Garonne. Au point où la Dordogne pénètre dans le département, le sol a 78 mètres d'altitude; à celui où elle en sort, il n'a plus que 4 mètres.

            En deçà de Bergerac, les pentes montent graduellement dans les directions sud, est et nord; c'est à la circonférence que sont les hauteurs les plus considérables. Vers le nord, entre la Dordogne et l'Ille, elles ne dépassent pas 200 mètres; 150 mètres entre l'Ille et la Drone, dans le plateau ondulé de la Double; puis au delà de cette direction, l'arrondissement de Nontron, qui joint la Haute-Vienne, présente les sommités les plus élevées : la principale a 478 mètres d'altitude dans la commune de Saint-Pierre-de-Frugie.

            Sur la limite de l'est, dans les arrondissements de Périgueux et de Sarlat, les hauts coteaux ont de 300 à 350 mètres; ils s'abaissent au sud-est de Bergerac, et Biron, le point culminant du vaste plateau qui s'étend sur la rive gauche de la Dordogne, ne dépasse pas 236 mètres [1].

Le système hydraulique pour le cours des eaux est la résultante de l'adossement de la contrée aux plateaux du Limousin et aux rampes de l'Auvergne. Les rivières qui sillonnent presque parallèlement entre elles le nord du département, et dont les principales sont la Drone et l'Ille, descendent, ainsi que leurs affluents, dans une direction N. S. jusqu'à ce que l'une après l'autre, fléchissant vers l'ouest devant la ceinture rocheuse de la grande vallée qui traverse le département de l'est à l'ouest dans sa partie méridionale, elles soient rejetées au delà de son territoire; là, n'ayant plus entre elles qu'un sol plus abaissé, elles finissent par se joindre : la Drone se perd dans l'Ille, l'Ille dans la Dordogne, et celle-ci, qui n'était que le grand torrent de l'Auvergne, devient alors la seconde grande rivière du sud-ouest de la France et porte majestueusement toutes ces eaux montagneuses aux eaux pyrénéennes de la Garonne, avec laquelle elle se confond au bec d'Ambez. L'aspect du sol est très varié. Si l'on rencontre de hauts plateaux sans eau, couverts de bruyères ou de châtaigniers, et du milieu desquels aucun objet ne repose la vue dans le morne horizon qui s'étend autour de soi, partout aussi se croisent des vallons que creuse une eau rapide et bruyante : ils s'enfoncent à travers des bois épais ou au-dessous de rochers dont les crêtes nues les dominent. Peu de rivières qui ne se soient frayé leur chemin à travers une haute barrière de pierre, et le pittoresque le plus sauvage succède à des sites gracieux et ravissants.

            La constitution géologique, qui exerce une si grande influence sur la nature et la richesse de la végétation, est ici très diverse. .

            Une note de M. Raulin, professeur de géologie à la faculté des sciences de Bordeaux, expose que « le département de la Dordogne fait partie du bassin géologique du S. O. de la France, intermédiaire par ses caractères pétrographiques et paléontologiques au bassin de Paris et à celui de la Méditerranée. Tous les terrains qui entrent dans la composition de ce bassin y sont  représentés, depuis les terrains primitifs jusqu'aux dépôts d'alluvion. A partir des plus anciens, ce sont les suivants :

            Les terrains primitifs, composés principalement par des micaschistes et des talschistes, forment au N. E. du département une bande qui s'étend de Terrasson à Bussière-Badil, au N. de Nontron, ou les granites dominent presque exclusivement.

            Le terrain houiller constitue un petit bassin exploité au Lardin et à Cublac, et dans lequel des recherches ont été récemment faites sur les confins de la Corrèze, à Larche.

            Un système d'argiles et de grès rouges lie de vin, verts ou bigarrés, appartenant au trias, existe aussi dans les environs de Terrasson et de Hautefort.

            Le terrain jurassique forme parallèlement au terrain primitif une bande beaucoup plus importante, qui court du S.E. au N.O., depuis les bords de la Dordogne, près de Souillac, jusqu'au delà de Nontron. - A la base, l'étage du lias forme une bande étroite qui longe principalement les terrains primitifs et les trias, et qui est surtout  composée, inférieurement, par des calcaires dolomitiques brunâtres et grisâtres et, à la partie supérieure, par des marnes et des argiles noires à fossiles, notamment des bélemnites et des ammonites.

            L'étage oolithique inférieur, assez développé autour d'Exideuil et au N.O. de Nontron, est formé par des calcaires compactes et oolithiques ou plus ou moins «cristallins, durs, jaunes, dont les fossiles ne sont pas très-distincts.

            L'étage oolithique moyen, principalement développé entre Thiviers et Souillac, est formé par des calcaires compactes et oolithiques jaunâtres, dans lesquels les fossiles sont encore plus rares.  

L'étage oolithique supérieur existe aussi; mais il est partout recouvert par les terrains suivants, qui s'avancent transgressivement et d'une manière inégale sur les étages précédents.

Le terrain crétacé[2], qui apparaît sur près des trois quarts de la surface du département, est représenté seulement, comme dans toute la bande qui s'étend de Cahors à Rochefort, par le tiers supérieur du terrain.

Le gault, le grès vert et l'étage néocomien manquent absolument. — M. d'Archiac y a établi les quatre divisions suivantes : 1° sables et grès verts ou ferrugineux et calcaires à ichthyosarcolithes; 2° calcaires marneux jaunâtres avec ostracées et ammonites; calcaires marneux gris blanc ou jaunâtres; calcaires blancs ou jaunâtres à rudistes; 3° craie grise, marneuse ou glauconieuse et micacée; 4° calcaires jaunes supérieurs.

Les terrains tertiaires forment une bande allongée du N. O. au S. E., qui borde les départements de la Gironde et de Lot-et-Garonne, de la Roche-Chalais à Montpazier, et qui n'est que la terminaison de la nappe éocène qui existe dans ces deux départements. Ils présentent, à la partie inférieure, des marnes et des molasses sans fossiles et, à la partie supérieure, des calcaires d'eau douce à limnéus et planorbes.

A partir de cette bande s'avancent, vers le N. E., de nombreux lambeaux qui masquent partiellement les terrains crétacés et jurassiques, et qui près de Nontron viennent même jusque sur le terrain primitif. Ces lambeaux isolés n'ont pas toujours une épaisseur très-grande et sont formés généralement par des sables et des argiles, quelquefois avec cailloux roulés quartzeux ayant de l'analogie avec les dépôts diluviens et renfermant souvent de l'hydroxyde de fer, qui sur certains points devient assez abondant pour donner lieu à des extractions de minerai, comme aux environs de Nontron et d'Exideuil, de Saint-Cyprien et de Belvez. C'est encore au milieu de ces dépôts que, conformément aux opinions de M. Coquand, se trouve le minerai de manganèse de Thiviers, qui avait d'abord été rapporté à l'étage jurassique inférieur.

Les terrains d'alluvion comprennent les dépôts diluviens à cailloux souvent primitifs, qui se trouvent dans le fond et sur les pentes des vallées et sur les bas plateaux qui les avoisinent, et aussi les dépôts limoneux des hauteurs dont la terre végétale est souvent composée.

Les alluvions modernes consistent en dépôts de sable et de grève dans les parties basses des vallées. »

Aujourd'hui l'aspect physique du sol se résume par le tableau suivant, dressé par l'administration départementale.

ÉTAT INDIQUANT PAR NATURE DE TERRAIN LA SUPERFICIE DU DÉPARTEMENT DE LA DORDOGNE.

PROPRIÉTÉS  IMPOSABLES.

Terres labourables et terrains évalués par assimilation à ces terres.     339,682h 21a   59c

Prés et herbages...................................................................................... 75,558 58 65

Vignes....................................................................................................... 95,615 26 95

Bois et forêts........................................................................................... 203,956 10 99

Vergers, pépinières, jardins potagers.................................................. .. 3,262 55 05

Oseraies, aunaies, saussaies.................................................................      359 86 33

Carrières et mines.................................................................................. ........ 3 14 10

Mares, canaux d'irrigation, abreuvoirs...............................................      146 34 85

Canaux de navigation...................................................................... ..             71

Landes, bruyères, marais, rochers, tourbières................................... 98,481 74 83

Étangs...................................................................................................... .... 823 85 71

Châtaigneraies....................................................................................... 71,839 34 91

Noyers......................................................................................................        25 54 30

Total des propriétés non bâties imposables.................................. 889,755 29 26

Total des propriétés bâties imposables.......................................... .. 4,570 44 34

Total général de la contenance imposable...........                          894,325 73 60

Routes[3], chemins, rues, places et promenades publiques............... .. 18,158 52 5

Rivières, lacs et ruisseaux..................................................................... .. 5,607 87 77

Cimetières, presbytères, églises, bâtiments d'utilité publique......... .... 161 04 81

Autres objets non imposables.............................................................. ........ 1 10 30

Total général des propriétés non imposables...... 23,928 55 73

Contenance imposable......................................................................... 894,325 73 60

Contenance non imposable................................................................. 23,928 55 73

Superficie totale  du département................................ 918,254 29 33

Mais cet état ne peut donner qu'une idée bien imparfaite de ce que fut, dans les temps anciens, l'aspect du pays.

Un guide certain, pour arriver à cette connaissance, serait l'étude suivie de la nomenclature topographique elle-même; car le nom n'est pas une formation fortuite dans l'origine, il fut la désignation, la description sommaire de ce qui tombait sous la vue; il a dû dès lors se reproduire toutes les fois que le même aspect se présentait, et dans chacun des idiomes qui tour à tour ont laissé quelques-unes de leurs locutions dans le langage du pays; c'est ce qui explique la multiplicité des mêmes mots et la diversité des formes, ayant une même signification, dans un grand nombre de localités. Puis, tous les idiomes auxquels ils appartenaient ayant successivement cessé d'être en usage, leur sens a péri. Pour le retrouver, il faut remonter aux temps contemporains de ces mots, surtout à celui où la même langue était parlée dans toute la Gaule, et c'est ce qui explique comment plusieurs noms de lieux du Périgord existent aussi dans les provinces du nord et du sud avec la même signification.

Cette universalité de similitude dans la forme et le sens est la garantie la plus assurée que les noms ont une valeur réelle, et ce n'est que ceux qui, sortant d'une même racine, ont donné naissance à de nombreuses familles de dérivés que l'on peut appeler en témoignage.

Cette nomenclature primitive est encore entourée d'obscurité; mais on a reconnu certains groupes dans ce vieux fonds indigène, et les plus considérables ont rapport aux forêts, aux rochers et aux eaux : ces objets sont donc ceux qui frappaient le plus souvent la vue en Périgord, et qui en constituaient le véritable aspect. Voici le peu que l'on sait à cet égard:

  FORÊTS.

Gau ou Gal, entre lesquels il n'y a qu'une différence de prononciation, remonterait aux Gaulois[4] : d'où Galan, Galine, Galibert, etc. Gal se change aussi en Jal : d'où Jalmoutier, Prioratus de Gallo rostico. De Gau viennent Gaubert, Gaudine, Gaugeac, Gaumerie, Gaumier, Gauterie, etc. De Jal, devenu Jau, on a eu Jaubertie, Jaumarie, etc.

« Agia, dit M. Quicherat[5], est un mot que les Barbares apportèrent en Gaule et par lequel on désigna les hautes futaies au ve et au vie siècle. Au xe siècle, la forêt d'Orléans a le nom de sylva Leodige, Legium, et plus tard forêt aux Loges.»

Agia, principalement dans le nord[6] devenu Leia, Laeye (Ducange), puis Laye (Saint-Germain-en-Laye)  est resté en Périgord l'Age (écrit ordinairement Lage), les Ages, Ageas, Ajat, etc. Cette forme se retrouve aussi dans le centre : les Ages, commune de Savigné; les Ages, près de Gençay, Agias Gentiaco; les Ages, près du Blanc. (Jaubert, Glossaire, etc.).

  Leia, Legium, ont produit Légé, lieu important dans la Double. — Ajat, écrit par la lettre identique en prononciation, z, qui a fait Azay dans les Deux-Sèvres, Prioratus de Monte--Azesio, a pris en Périgord la forme Azel (Boumazel), Azeau (Montazeau), etc.

  Aia, ordinairement précédé dans le nord d'un h, Haya, a reçu en Périgord une lettre similaire, f[7] : d'où les noms de la Faye[8] et les diminutifs Fayolle, Fayet, etc. Agia prenant la même lettre a formé le Flageat[9]. Aia entre, comme racine, en composition dans une foule de mots dont le sens se rapporte à la forêt : ainsi, entre autres dérivés, le cens payé pour paissage et glandage se disait pailhum[10], d'où Pailholes ou Payolles, partie de la forêt de Lenquais, Palene, herbe des bois, etc.

Haia, Hagia[11], signifiait aussi une partie de forêt réservée. Ces grands bois, dont plusieurs entouraient les châteaux, et qui dans le nord sont appelés parcs, avaient ici d'autres noms : d'abord Breuil, Breil[12], d'où les diminutifs Brouillet, Brouillol, Brouillac, Brouillayré, etc.

Les forêts, qui n'étaient pas communes à tous pour les droits de chasse et d'usage, recevaient, selon M. Maury, une dénomination particulière : «C'est l'origine des bois de  Segrais, de celle de Servais, qui par corruption est appelée Serval.» Ces noms se retrouvent dans la Dordogne : camp Segret, Serval, Servenches, et, par le changement si habituel de lettres occasionné par la prononciation, Cerval, Cherval, Cherveix, etc. Un nom très-usité en Périgord était Bos del Deffès, Defeix [13] ; dans la partie qui touche à la Charente, certains de ces bois se nommaient l'Espau[14]; plus récemment on a dit Bos-Barrat, Barrieyrou, etc.

Parmi les noms qui expriment les bois en général et qu'on retrouve dans tout le département, il faut citer, avec tous leurs dérivés, la Baysse ou Besse, par changement du h en v, devenus Vaysse, Veyssière[15]; la Barte[16]; la Brousse. Les noms dans lesquels le latin Bos est entré sont plus nouveaux : Bosc, Bost, Boisse, la Boissière, Bosredon, etc.; leur première forme Buxus[17] s'est conservée dans Busseroles, Bussières, Buisson, etc.

La Vaure, mot formé peut-être par la substitution du v à la lettre f, est identique avec le nom la Forêt, et l'un et l'autre nom est attaché à bien des endroits où il n'y a plus un arbre aujourd'hui (voy. Dictionnaire, p. 333).

Certains lieux ont pris le nom de la nature des arbres qui y croissaient, de l'obscurité qu'ils produisent, de l'épaisseur ou de la couleur du feuillage : de là les noms de Brouille, Brouillot[18], Brulet, la Brouoc; Garrigues[19], Jarrige, Chassaigne, Casse, Cassaigne, Rouveral, qui désignent les lieux où croissait le chêne;

La Gorse, Gorsade, Chatenet, Castang[20], le châtaignier;

La Vergne, Vern[21], Vernode, l'aune (vergne en patois);

Laumède, Loumcau, Loulme, les Hommes, l'ormeau.

Enfin, l'Escure[22], les Escures; la Fouillouse, Fouleix, la Feuillade[23]; Ver[24], Vert de Biron, Tour du Vert, en latin de Viridi, et ses composés Verteillac, Verdon, etc. Verdier a retenu le nom des préposés à la garde des forêts. Les bois dévastés, où restent quelques rares arbres au milieu des genêts et bruyères, ont aussi des noms très-variés: très-anciennement Absalas[25], Apsalas, d'où Abjat, Abzac; Lerm, Landes, Lard[26]; et les mots comme Landrivie, Merlandie, Lardit, et tant d'autres où entrent ces radicaux. Il faut y ajouter Jaure, Jorie, Bruguerie, Brocarie, Ginestet, Seguinie[27], Desert, etc. Garrigues, Jarrige, avaient pris aussi la même signification.

Eyssart, Yssart, en français Essart, indique un défrichement ; il faut y ajouter beaucoup de mots dont, par contraction, l'initiale est réduite à Sar, comme Sarrazy, Sarrazignac, et les dérivés Sarlhac, etc.[28]

La langue latine a contribué à cette nomenclature, mais en petite proportion : quelques noms viennent de Silva et de Saltus, comme Sehe, Boansault, Pronsault, etc.

ROCHERS.

La représentation de l'aspect du pays serait imparfaite si les rochers et les coteaux escarpés qui présentent leurs crêtes en tant d'endroits n'y prenaient une large part dans la nomenclature.

Les rochers ont, dans les temps reculés, servi d'habitation, d'abord dans les nombreuses cavernes dont souvent ils sont naturellement percés, puis sur les points culminants qui offraient un difficile accès.

Roffi[29] est resté, dans le langage de la partie méridionale du département, l'expression dont on se sert pour désigner une caverne, et par extension il a été appliqué à des repaires cachés, pour la défense, dans les bois ou des creux de rochers. Ces retraites avaient comme cryptes d'approvisionnement les souterrains refuges[30], ces monuments inexpliqués jusqu'au travail de M. le docteur Noulet (Revue archéol. du Midi, 1870). Ce nom, qu'on écrit Raufie ou Roffy (prononcez Roufie), est le père d'une longue série de noms dans la composition desquels il entre : Ruffet, Ruffenc, etc. Le propre des saints  du diocèse appelle le lieu où fut transporté, au vie siècle, le corps de saint Avit nemus de Ruffiaco, et cette origine agiographique indique l'ancienneté de la dénomination ; puis viennent les composés Roufiat, Rouffignac, Roufillac, etc.; à ce groupe appartient le nom du château que Boson, comte de Périgord, fit construire aux portes de Périgueux, dit la Rolphie, mais écrit la Rouffia dans l'arrêt de 1399. Le radical est resté dans la langue anglaise, et le souvenir de ces lieux sauvages et redoutables est représenté par les mots Rough (prononcez Rof), dur au toucher, et Ruffian, voleur de grand chemin. Roffiœ, au moyen âge, était le nom générique des bêtes sauvages[31].

L'habitation dans des lieux bas ou souterrains s'est longtemps prolongée et a encore comme témoin les noms de Clusel, Cluseau, la Cropte, la Fosse, etc. quand ils sont appliqués à des demeures féodales.

Quand la défense fut portée du souterrain sur le faîte du rocher, elle prit par une légère déviation le nom de Rocia, prononcé Rossia avec le c doux, Roka, Roqua, avec le c dur. Rossia est le point de départ de cette longue famille des Roussarie, Rousseille, Rousselie, Roussie, Roussille. La Roque désigne particulièrement des rocs escarpés sur lesquels étaient placés des repaires nobles.

Les sommets de coteaux, considérés en dehors de l'idée de lieux fortifiés et comme simples élévations naturelles, portent, avant leur nom particulier, un préfixe qui se dit également Pech, Pey, Peuch, Pouch, Puech, Puch, Puy, pour indiquer leur situation; quelquefois il entre dans la formation même du mot, comme Poujol, Pouvellerie, etc.

Puch, prononcé durement et changeant sa première lettre, est devenu Tuq, d'où Tuquet; Cuc, d'où Cumont, Mont-Cuq, formé par l'union du mot ancien Cuc, déjà en désuétude, avec l'expression latine nouvellement importée Mons, qui en était la traduction. Cette alliance de deux noms ayant la même signification est le signe d'une époque de transition où le langage ancien, à peu près oublié, avait besoin d'interprétation.

EAUX.

Les noms les plus répandus sont formés de la langue indigène dans la Gaule.

La plupart des rivières ont leur finale en one : Drone, Risone, Lisone, Béone, etc., conservant ainsi la racine ona, qui chez les Celtes signifiait fontaine [32].

Dour a la même signification.

Les Celtes ont laissé ce nom par toute la contrée. Ils l'avaient donné à ces hautes montagnes de l'Auvergne, les monts Dores, d'où deux torrents descendent : la Dore, celle qui se jette dans l'Allier, et une autre Dore tombant du pic le plus élevé de ce groupe, et à laquelle, pour la distinguer, ils ajoutèrent par redondance la finale ona : Dor-ona, Duranius, devenue Dourdonha, Dordogne, par suite de la prononciation locale, qui d'Avernia a fait Auvergne, de Campania, Campagne, etc.

Dour a produit le nom si répandu de la Dou, par suite de la prononciation locale qui annule toutes consonnes finales. La Dou est ensuite entrée dans la composition des noms, comme initiale dans Douzillac, la Douze, Douzelle, etc. cours d'eau ou lieux situés sur ses bords; comme finale, dans le Caudou, Beouradou, Leydou, Naudou, etc. ou dans le milieu du mot, Brungidouyre, Bouldoyre, etc. Dou est l'origine du mot de Douet, encore usité dans le pays pour signifier une rigole ouverte dans un pré afin d'y amener l'eau d'irrigation. L'aqueduc romain qui conduisait l'eau à Saintes, et qui subsiste en partie, s'appelle dans le pays la grand font du Douhet.

Dour, prononcé durement, donne son nom à ces belles eaux vives sortant au pied de massifs de rochers, et dont l'abondance permet d'établir un lavoir à l'endroit même où elles jaillissent. Ces sources portent le nom de Touron, comme à la Roquette, Font-Roque, Rouffignac, et dans un grand nombre de lieux.

Gauille (prononcer Ga-ouil, Gaw-euil) est usité généralement pour indiquer une petite source dans les prés. Les Gaunies[33], que l'on écrit en un seul mot, Leygonie, comme Leydou, dérive de cette même racine celtique qui a produit le nom identique de Gave, donné aux torrents des Pyrénées.

D'autres radicaux se retrouvent aussi dans toute la France : Nau a donné naissance à une longue série de noms désignant la présence d'eaux souvent marécageuses, d'où Nauchadou, Naudou, Nanfons, Naussanes, etc.

Dans le Sarladais, deux petites rivières se nomment la Nause[34], en latin Noasa, Naosa, une autre est la Néa; auprès de Liorac, le lac de Néautone; Néautoneix, hameau dans la commune de Douzillac. Dans la Double, les terres exposées à être couvertes d'eaux stagnantes se disent les Nauves.

Il en est de même de Rau, radical d'où descend celte longue suite de Rauzel, Rausan, Rausieres, etc. que l'on écrit à tort par un o; ces mots servaient à désigner des terres inondées et couvertes de joncs.

Les Lesches[35], Leychérie, etc. la Saigne, ont la même signification.

Dans des temps plus récents, le nom actuel de l'eau est entré dans la composition des mots Aygues-Parses, Eygurande, etc.

Le vocabulaire primitif était plus pauvre pour exprimer la terre cultivée. Le radical le plus répandu était champs[36], d'où les dérivés Champagnac, et dans le sud du département, Campagnac. Ici, comme dans le Berry, l’Angoumois, etc., l'expression de Champagne signifie une contrée plate et cultivée. La nomenclature s'est ensuite agrandie, et l'on a eu Eyraud, Condamine, Versannes, Cours, Coustal, Couture, Artigue, Mas, Barde, Borde, etc. Le mot Borgne signifie un pré[37].

HABITANTS.

ÂGE  PRÉHISTORIQUE.

Le Périgord est une terre classique pour l'étude de l'âge préhistorique. L'industrie des hommes de cette époque a laissé de nombreux monuments; ils commencent au temps de la faune quaternaire, alors que les animaux disparus aujourd'hui du sol vivaient encore dans la contrée, et ils s'étendent jusqu'à la naissance de l'époque historique qu'ouvre le texte de César : «Apud Petrocorios, ferri prœclara sunt metalla. »

Dès le moyen âge, les blocs mégalithiques que l'on a appelés pierres druidiques, dolmen, menhir, etc., avaient attiré l'attention des habitants, et sont cités dans des actes du xiie siècle sous le nom de Peyra Levada ; ils servent aussi de bornes féodales.

C'est en Périgord que se tirent sur les silex taillés par l'homme ces premières études qui depuis sont continuées dans tout pays avec tant d'ardeur. Dès 1820 Jouannet publiait dans le Calendrier de la Dordogne des notices sur des armes et autres instruments en pierre et en bronze découverts en Aquitaine. Vers la même époque, Wlgrin de Taillefer donnait le catalogue de la collection de Mourcin, s'élevant déjà à plus de 5,000 pièces.

Mais deux événements considérables donnèrent à cette étude, un immense développement. Vers 1830, Boucher de Perthes fit connaître au public les découvertes que ses patientes recherches l'avaient amené à faire dans les terrains de transport de la Somme; et quelque temps après que M. Audierne eut publié à Périgueux en 1863 un écrit sur l'âge de pierre en Périgord et les trois grottes de Badegol, Combe Granal et Pey de l'Azé, MM. Edouard Lartet et Christy vinrent explorer les cavernes situées sur les bords de la Vézère.

C'est de là que date l'illustration des monuments de l'âge préhistorique en Périgord, et que l'on eut pour la première fois connaissance de cette merveilleuse industrie, enfouie jusqu'alors dans des foyers de cendre ou dans le plancher de brèche qui servait de sol aux cavernes.

Les rapports de MM. Ed. Lartet et de Vibraye, l'exposition de 1867, les salles du musée de Saint-Germain et le Reliquiae Aquitanicae ont porté à la connaissance de tous les découvertes faites dans les cavernes des bords de la Vézère, de la Drone et de la Dordogne; mais ce n'est pas dans les habitations troglodytes seulement que l'industrie préhistorique peut être étudiée en Périgord.

Les silex taillés se rencontrent aussi dans l'intérieur du pays à la surface du sol en égale abondance; mais il existe entre ces deux milieux une différence notable: les cavernes ne présentent que des silex généralement de petite dimension, aucun n'est poli, beaucoup d'instruments sont en bois de renne ou en os d'animaux; sur les plateaux, les grosses pièces dominent; rien en bois de renne ou en os jusqu'ici?

Ces instruments particuliers aux plateaux, presque tous en silex a faujasia, silex de la craie, qui est la roche du pays, n'ont été l'objet d'aucune étude spéciale, et le local du musée de Périgueux n'a pas permis jusqu'à présent de leur attribuer une place distincte et suffisante. Il est dès lors bon de les signaler sommairement, en s'arrêtant à ceux qui paraissent appartenir au 1er âge de la pierre; voici les objets les plus caractéristiques de cette fabrication, mais sans ordre chronologique :

Premier type. —Instruments avec tranchant, connus généralement sous le nom de Haches.

On peut diviser ces silex en deux grandes classes, malgré l'irrégularité de forme qui est la suite d'une industrie aussi rudimentaire.

Dans l'une, les deux extrémités.sont semblables; dans la seconde, les extrémités ont une forme distincte.

La première classe pourrait être dite subrectangulaire : elle semble procéder d'un rectangle dont on aurait abattu les angles; la circonférence offre un bord également tranchant sur toute la longueur d'une courbe continue qui  se prolonge autour de l'instrument; les dimensions varient de 30 centimètres de hauteur sur 15 de largeur, 26 sur 8, 18 sur 10, 10 sur 6, etc.[38]

Le principe fondamental de la taille, dans la classe des haches, est que la plus grande épaisseur est au centre; des deux côtés part de ce point un amincissement progressif en sens opposé, de telle sorte qu'il ne reste plus à la rencontre des deux surfaces qu'une arête tranchante, rendue un peu ondulée par l'enlèvement des éclats sur les bords.

Plusieurs de ces instruments ont les deux côtés convexes : c'est parmi eux que sont les plus grossiers de taille et de forme; plusieurs aussi n'en ont qu'un : l'inférieur a été enlevé presque toujours par une seule percussion et présente un plan uni, souvent concave, précédé d'un bouton conchoïdal, indice du point où a porté la percussion. Les silex de cette variété ont une taille plus fine; M. de Mortillet a trouvé une de ces haches aplaties à Abbeville, et il la figure sous le nom de Hache ovoïde allongée du lehm de Menchecourt (Matériaux, 1865, p. 360, n° 84). Dans cette classe peu de variétés :

Variété A. Le centre, fort bombé, se relève comme le sommet d'un cône; la circonférence de la base, très amincie sur les bords, est toujours une courbe unique, mais courbe aiguë aux extrémités et sans le renflement sur le bord qui caractérise les grattoirs.

Le bombement, dans certains silex, se prolonge sur toute la longueur et finit en croupe arrondie aux deux bouts2.

Variété B. La même courbe ne se prolonge plus sur toute la circonférence; un côté est en ligne verticale, et quelquefois concave. Ces silex sont bi-convexes.

Variété intermédiaire entre les deux classes :

Une extrémité est rétrécie; n'étant pas dans l'axe de l'instrument, ce n'est pas une tête, mais une poignée inclinée servant pour tenir et frapper par le côté?

La seconde classe des haches a les deux extrémités différentes. La circonférence n'est plus toujours une ligne continue; elle se compose ordinairement de courbes distinctes, qui se coupent à leurs jonctions.

Dans l'arc du haut, réduction de largeur; l'arc du bas, demeuré entier, devient la partie tranchante, et les deux côtés sont en lignes droites inclinées vers la tête.

Il faut noter comme variétés bien distinctes :

1° Les haches du genre de celles qui ont atteint la perfection du type. Elles sont pour la plupart de grande dimension et toutes sont convexes des deux côtés.

Tête à peu près aussi large que le tranchant, quelquefois plus étroite, mais non en pointe. La taille est à très-petits éclats et conduite avec Beaucoup de méthode pour ne pas endommager le galbe arrondi des surfaces. Le tranchant est une section régulière d'arc de cercle, quelquefois allant jusqu'à l'hémicycle, et qui rencontre les deux courbes latérales à la même hauteur avec tant de précision, que l'axe de l'instrument est perpendiculaire au milieu de la ligne que l'on tirerait entre les deux points d'intersection; les grandes haches polies qui annoncent l'art le plus avancé sont faites sur ce modèle,

Auprès de ces silex prend place un groupe qui leur ressemble par la forme générale, mais qui s'éloigne de l'ampleur de la taille du Périgord par le rétrécissement de son aspect et l'extrême réduction de l'arc du tranchant. Le coin en bronze ou hache unie du Finistère, figuré n° 147, p. 525 (Matériaux, 1870), en est la représentation. Il faut y joindre les silex semblables à ceux auxquels sir Lubbock donne avec doute le nom de haches triangulaires; il les signale comme se trouvant dans les kjœkken-mod-dings et les figure (n°s 79 à 84, page 73) en les appelant hache danoise et aussi hache de la Nouvelle-Zélande. Ils diffèrent essentiellement de la forme ordinaire en Périgord, en ce que les côtés sont en lignes un peu concaves pour obtenir un plus large tranchant, lequel n'est plus une section de cercle, mais une ligne légèrement courbe et plus inclinée d'un côté que de l'autre. Ces silex, assez rares, sont de moyenne grandeur.

2° Les haches dont la tête a subi un tel rétrécissement qu'elle n'est plus qu'une pointe plus ou moins acérée.

Il existe de nombreuses variétés :

Variété A. Les silex, arrondis et épais à la base, se réduisent graduellement, ou après un renflement, pour se terminer en pointe. Cette forme, identique à celle que Boucher de Perthes a vulgarisée[39], a reçu plusieurs noms : hache diluvienne, de Saint-Acheul, lancéolée, quaternaire, en amande. Les ouvriers, dans la Somme, les connaissent sous celui de langue de chat.

Sous-variété dite têtes de lance, dénomination excellente en ce que ces silex semblent appropriés à servir d'armatures. Ils sont entièrement ovalaires, peu bombés et quelquefois allongés en feuilles de châtaignier. Les bords sont très-aigus sur tous les côtés. Cette forme est une des plus répandues, et elle se reproduit dans toutes les dimensions. Les réductions s'étendent jusqu'à ces pointes entières ou non qui ont été appelées pointes du Moustier.

Il faut distinguer dans ces silex ceux qui, très-aplatis sur les deux surfaces, ont été quelquefois désignés sous le nom de subtriangulaires. La base, la partie la plus large, l'est en effet au point d'être quelquefois égale à la hauteur; souvent elle est aussi presque en ligne droite, ce qui donne à ces silex une forme très obtuse.

3° La forme ovalaire disparaît ; la plus grande largeur est à la corde de l'arc du tranchant, et de là l'instrument se rétrécit, rapidement jusqu'à la pointe. Moins la courbe du tranchant, ce sont des triangles isocèles souvent très-aigus : un de ces silex, haut de 24 centimètres, n'en a que 4 de largeur.

Enfin, une dernière classe de haches a ses côtés en ligne presque droite et parallèle jusqu'aux trois quarts de la hauteur. Le tranchant n'a pas plus de largeur que le corps de l'instrument, 4 centimètres sur 12 de hauteur, et la pointe est obtuse.

De nouvelles modifications altèrent encore le type primitif et donnent naissance à des instruments qui s'en éloignent tout à fait.

Le tranchant de la section d'arc opposée à la pointe dans les têtes de lance est remplacé par un bourrelet épais, à angles grossièrement arrondis, ce qui pouvait faciliter la préhension par la main dans cette partie; l'arme alors appartiendrait au second type, variété poignard.

Dans les silex dont la partie inférieure a été enlevée, et qui sont plats en dessous, le bourrelet, réduit à moitié, n'est plus qu'un rebord à croupe arrondie; cet endroit est d'un travail particulièrement soigné; le dessus est prismatique, à 2, 3 et quelquefois 5 facettes. Ces instruments, de moyenne dimension, sont minces, étroits et allongés en pointe comme pour servir de flèches; on les confond dans le genre grattoir.

L'arc en bourrelet disparaît à son tour et est remplacé par une arête droite ; il y a eu enlèvement en plan oblique, évidement plus ou moins haut de l'épaisseur, jusqu'à la base. C'est une transition à un type triangulaire comme outil ou projectile. Enfin, il n'y a plus ni arc ni corde opposés à la pointe; mais l'instrument, taillé eh une sorte de losange, fait pointe à ses deux extrémités, et semhle ainsi préparé pour être emmanché alternativement par l'un et l'autre bout. Cette forme est la première classe du second type.

Second type. — Silex sans tranchant.

1° La forte hache devient aiguë aux deux extrémités et prend la forme bien connue, dans la moyenne et la petite dimension, sous le nom de pointes de Solutrê ou de Laugerie-Haute.

Une rareté de ce dernier genre a 24 centimètres de haut: la plus grande épaisseur est en bas, où la pièce est coupée net, et n'a qu'un centimètre; un des côtés est droit, l'autre courbe, et leur réunion présente une pointe; la largeur de l'instrument a 9 centimètres au foyer de la courbe et 7 centimètres et demi dans le bas.

2° Pointe d'un seul côté; l'autre finit comme coupé carrément.

Grande diversité de formes de pointe dans les outils minces et plats : tantôt elle est droite et produite par un amincissement général, tantôt elle ne commence qu'un peu avant l'extrémité; la plus grande épaisseur alors est à quelques centimètres seulement de la pointe, pour donner plus de force à la pression du perçoir. Quelquefois, au bout de certains silex, il n'y a qu'une petite corne arquée.

C'est dans cette 2e variété que se distingue le genre poignard. Quelques-uns ont une lame bombée et amincie sur les bords, comme celle des poignards avec manche du Danemark; mais nos instruments du Périgord ont un caractère plus rude. Les uns, presque carrés dans le haut, marquent quatre arêtes saillantes jusqu'à la pointe, qui est aiguë; d'autres, plats d'un côté et triangulaires, n'ont qu'une arête en dessus, et le côté opposé à la pointe finit en biseau[40].

3° Pointe avec talon à l'autre extrémité.

Ces forts silex, qui ont précédé les bouts de flèches barbelées, sont assez rares. Il y en a, hauts de 5 centimètres, qui ont la moitié en talon; d'autres, hauts de 22 centimètres sur 5 de large, n'ont qu'un talon de 4 centimètres; généralement, sur une hauteur de 10 à 15 centimètres, la longueur du rétrécissement qui forme le talon est de 4 centimètres; au-dessus, l'élargissement de la tête ne dépasse pas 4 centimètres, ce qui donne à cette arme une forme très-élancée. Plate en dessous, il y a une longue arête sur la face supérieure; les petits éclats ne sont que sur les bords. M. Audierne dit n'en avoir rencontré qu'à Badefol et à Madrazès, près de Sarlat (Age de la pierre, p. 41); les miennes viennent de Grandval, près de Bergerac.

 

Troisième type. — La partie utilisée de l'outil est le côté seulement.

A cette forme appartiendraient la variété B du premier type et la variété intermédiaire entre les deux types. Il y a d'autres petites formes, entre lesquelles je citerai :

Des instruments triangulaires : trois faces égales séparées par trois arêtes courbes longitudinales se terminant en pointes et ayant chacune 4 centimètres de largeur sur 19 de longueur, ou 7 sur 19, etc.;

Des variétés plates, à l'imitation des croissants de Danemark: le tranchant est sur la corde de l'arc; d'autres ont le tranchant en ligne courbe, et le côté plus épais est droit. Dans aucun, il n'y a de petites dents nettement marquées.

Tel est, aussi sommairement que possible, l'ensemble de ces silex de forte dimension qui se rencontrent sur les plateaux en Périgord. Ils sont, sans superposition de couches, mêlés à la surface du sol, au milieu de silex taillés de toutes formes, de toutes dimensions, haches polies, entières, ou dont les fragments ont été retravaillés par petits éclats pour devenir un nouvel instrument utilisable sous une plus petite dimension; bouts de flêches à ailerons, nuclei, lames droites ou arquées et pointues qui en proviennent, grattoirs, disques de fronde, aplatis, arrondis ou polygonaux, enfin presque tout l'outillage connu de l'époque de la pierre[41].

Ce mélange de toutes formes et de tout âge n'existe pas dans les cavernes ; les restes de l'âge préhistorique s'y présentent plutôt à l'état de vestiges d'habitations appartenant à des temps distincts et à des mœurs différentes. Aucun reste d'oiseaux ou de poissons n'a été trouvé au Moustier, à Gorge-d'Enfer, tandis qu'aux Eyzies et à la Madeleine ils abondent. Ici, les animaux éteints ou.émigrés d'Europe; ailleurs, ceux de la faune actuelle; quelquefois les deux. Les instruments varient aussi, et il y a des formes qui ne se rencontrent que dans certaines cavernes spéciales.

M. Éd. Lartet avait proposé de prendre comme signe d'une sorte de chronologie entre les cavernes les vestiges des animaux les plus anciennement disparus, et il avait établi quatre âges successifs, qu'il désigne ainsi,  en suivant l'ordre de priorité : âge de l’Ursus spelœus, âge du Mammouth et du Rhinocéros tichorhinus, âge du Renne, âge de l’Auroch.

Mais les seuls restes abondants en Périgord sont ceux du Mammouth et du Renne; des autres races disparues, quelques débris seulement subsistent, dents ou cornes, pas d'os longs. Au Moustier, à Gorge-d'Enfer et à Pey de l'Aze, on a trouvé l'Ursus spelœus et l'hyène; aux Eyzies, le métacarpe du Felis spelœa; mais rien dans ces débris n'annonce l'usage que l'homme en aurait fait, et dès lors la contemporanéité entre eux.

Aussi les directeurs du nausée de Saint-Germain ont cru devoir tenir les considérations tirées de la faune comme secondaires et ont cherché leurs motifs de classification des cavernes, par partie, en dehors de la paléontologie; ils se sont appuyés sur «les produits de l'industrie rencontrés dans ces stations primitives, qui, s'étant modifiés d'une manière générale à plusieurs reprises, peuvent fournir le moyen de faire des coupes claires et nettes[42]».

«Ce qui m'a frappé tout d'abord, dit M. de Mortillet, c'est la grande prépondérance des instruments de silex dans les stations qui paraissent posséder la faune la plus ancienne, la plus franchement quaternaire, et au contraire l'abondance des instruments d'os dans les stations qui ont un caractère plus récent[43]. »

Ils ont, par ce motif, divisé les cavernes en quatre classes, dont les noms sont en partie empruntés aux cavernes de la Dordogne.

« Première époque, époque du Moustier (commune de Tayac), la plus ancienne.

Caractéristique : la hache de pierre taillée en amande, type de Saint-Acheul, et les pointes de silex à base fruste, ayant une face lisse, l'autre finement retaillée. Les instruments en os font presque défaut. (Musée de Saint-Germain, salle n° 1, vitrine 22.)

Caverne synchronique : Pey de l'Aze, commune de la Canéda, et station de Chez-Pouré (Corrèze).

Deuxième époque, époque de Solutré ( département de la Haute-Saône) ou de Laugerie-Haute (commune de Tayac).

Caractéristique : pointes en silex finement retaillées sur les deux faces et aux deux extrémités, considérées comme le complément et le perfectionnement des pointes du Moustier. Chez beaucoup, à partir du milieu de la longueur, tout un demi-côté, c'est-à-dire la moitié de la largeur, est enlevé franc. Ces pointes ont une tendance à avoir à la base.un pédoncule. (Matériaux, 1867, p. 190.)

Les haches de silex ont disparu. Les instruments en os sont rares. (Vitrine 23.)

Troisième époque, époque d'Aurignac (Haute-Garonne).

Caractéristique : grand développement des instruments en os ou Lois de renne; presque plus de pointes en silex : elles sont en os et sont fendues à la base pour que la hampe d'un bâton puisse y pénétrer. Les haches font défaut.

Caverne synchronique: Gorge-d'Enfer et sépulture de Cros-Magnon (commune de Tayac), caverne des Fées (Allier). (Vitrine 25.)

Quatrième époque, époque de la Madeleine (commune de Tursac).

Caractéristique : lames et pointes de silex fort nombreuses; instruments en os ou bois de renne du travail le plus délicat; aiguilles à chas; harpons barbelés, c'est-à-dire avec dents recourbées d'un seul côté, et le plus souvent des deux côtés opposés; pointes longues à tige ronde, à base en biseau, garnies de lignes en creux pour fixer le manche; enfin des bâtons de commandement : ce sont des portions assez volumineuses de bois de renne plus ou moins ornées et toujours percées d'arc ou de plusieurs larges trous ; le nombre des trous varie de un à quatre. Ces bâtons, ainsi que «les pointes de lance à base en biseau, sont ornés de gravures formant des traits, des chevrons, mais encore représentant des fleurs, surtout des animaux. Les représentations les plus fréquentes sont celles des chevaux et des rennes, puis les bœufs, cerf commun, mammouth. (Vitrine 24.)

Synchronique: station de Laugerie-Basse (Tayac) (vitrine 26); grotte des Eyzies (Tayac), Massât (Ariége), Bruniquel (Tarn-et-Garonne) (vitrine 27). » Tout ceci est textuellement extrait des Matériaux, Promenade au musée de Saint-Germain, p. 460 et suivantes, 3me année.

Viennent en dernier ordre les cavernes où se trouvent les restes des animaux de la faune actuelle; elles n'ont plus le môme intérêt.

Cette classification est généralement reçue; pourtant elle semble ne pouvoir être acceptée pour le Périgord qu'avec une certaine réserve; en voici la raison :

Pour quels motifs, en effet, le Moustier, où les instruments en os font fresque défaut, a-t-il la priorité sur les Eyzies, la Madeleine, où les restes franchement quaternaires, enfouis en abondance, portent les traces de la main de l'homme?

Il y en a deux : 1° la présence de la hache type de Saint-Acheul ;

Pour que cette conséquence fût rigoureuse, il faudrait que la hache de ce type eût été entraînée au Moustier par un banc diluvien, et qu'elle ne se rencontrât que dans des terrains de transport analogues à ceux de la Somme.

Or ni l'une ni l'autre de ces conditions n'existe pour les cavernes de la Vézère[44].

Les silex sont en général empâtés dans un très-adhérent ; mais il est dû à l'infiltration d'eaux calcarifères à travers les fissures de la roche de la caverne, et la fraîcheur des angles de la taille annonce qu'ils n'ont pas roulé dans une eau torrentielle. Même, d'après le témoignage de M. Massenat, qui a fait une étude particulière des foyers de Laugerie-Basse, les eaux de la Vézère ne seraient jamais montées jusqu'à leur hauteur. Une des preuves, selon lui, est l'absence complète de «terre «argileuse et grasse, résultat naturel d'immersions plus ou moins prolongées dues aux débordements de la rivière.» On s'était aussi appuyé, pour justifier cette excessive élévation des eaux, sur la présence de galets roulés. M. Massenat oppose les blocs de granit, de quartz, de micachiste non roulés, que l'on y trouve même en plus grand nombre et qui évidemment y ont été apportés par l'homme, selon cet usage si connu parmi les habitants des cavernes[45], de transporter de loin dans leurs demeures les blocs qu'ils voulaient convertir en instruments; il a constaté des faits analogues dans plusieurs autres stations, Badegol, Puy-de-Lacan, celle de Chez-Pouré : ces observations attestent qu'il n'y a pas eu remplissage par un flot diluvien et que les haches en amande ont été apportés par l'homme ainsi que les silex bruts qu'il voulait ouvrer.

Nous avons dit que la hache type de Saint-Acheul est une des formes qui se rencontrent communément sur, les plateaux dans la Dordogne, que les angles de taille sont aussi nets que s'ils venaient de sortir de la main de l'ouvrier.

Les silex du Moustier étant dans la même condition que ceux des plateaux, il n'y a pas de raison pour leur donner une origine différente; mais s'il on est ainsi, il en résulte une conséquence qui serait en opposition avec la classification attribuée aux produits du Moustier dans les vitrines du musée de Saint-Germain.

Les hommes, en effet, ne se sont établis dans l'intérieur du pays que longtemps après qu'ils s'étaient confinés dans les cavernes à raison de leur sûreté personnelle : dès lors les silex taillés sur les plateaux appartiennent à une date moins reculée dans l'âge de pierre que ceux qui sont recueillis dans les cavernes.

La hache en amande se trouvant également dans les bancs diluviens de la Somme et à la surface du sol sur les hauts plateaux de la Dordogne, deux stations que l'on pourrait considérer comme les deux extrêmes[46] de la période archéolithique, on doit dire de cette hache qu'elle est de toutes les époques dans ce premier âge; mais alors c'est le gisement, et non la forme, qui doit donner la date. Donc la caractéristique prise de la similitude de forme seulement ne serait pas un signe assez certain pour assurer au Moustier l'égalité d'ancienneté quaternaire avec le diluvium de la Somme.

Seconde caractéristique du Moustier: «les pointes de silex à base fruste, ayant une face lisse et l'autre finement retaillée. »

Ici, comme pour le type de la seconde classe des cavernes, Laugerie-Haute ou Solutré, «ces pointes retaillées sur les deux faces et aux deux extrémités,»  je ne puis faire qu'une seule et même observation.

Tous ces silex à une ou deux pointes, base fruste ou retaillée, se trouvent sur le sol à toutes les hauteurs; il y a donc lieu d'appliquer à ces types ce qui a été dit au sujet de la hache de Saint-Acheul. De plus, les doubles pointes de Solutré ont été rencontrées dans plusieurs dolmens, à Durfort, Grailhe, la Galline, Truaus (Matériaux, 1866); ce n'est pas un signe d'ancienneté et un titre pour passer avant le travail quaternaire sur les os du mammouth et du renne[47].

Ainsi, loin d'être un indice d'une primitive antiquité, le caractère de ces silex, signalés au Moustier et à Laugerie-Haute par les directeurs du musée de Saint-Germain comme exceptionnels et étrangers au travail ordinaire des autres cavernes sur les bords de la Vézère, prend une date, par la similitude qu'ils ont avec les silex taillés sur les plateaux; cette similitude étant une probabilité de contemporanéité, et peut-être de communication, entre les troglodytes et les percuteurs de mêmes silex à travers le pays, il en résulterait pour l'habitation au Moustier et à Laugerie une date de temps plus récente que celle de l'habitation dans les cavernes qui ne présentent pas ces formes exceptionnelles de silex taillé :

Aussi, pour des cavernes de la Dordogne, un classement tout à fait en ordre inverse semblerait naturellement indiqué par les objets qui y ont été trouvés.

Les hommes ont tous commencé par vivre de la chasse et de la pêche; la chronologie des produits de l'industrie doit donc suivre la succession des habitudes dans les populations, et finir par ceux destinés au travail de la terre.

Cette base donnée, tel serait l'ordre entre nos ateliers de silex taillé :

Première.époque. — La Madeleine, Laugerie-Basse, les Eyzies.

Les engins de pêche et de chasse sont caractérisés dans ces stations; ils ne le sont autant dans aucune autre. — Ce sont les seules où l'on ait trouvé des os d'oiseaux et de poisson. Les outils en silex qui ne sont que grattoirs ou lames faibles et pointues auraient été seuls insuffisants contre le mammouth, le renne, le bœuf ou le cheval; il fallait les prendre aux filets, et les aiguilles en os, pour les faire, sont restées sur place.

Seconde époque. — Cros-Magnon, Gorge-d'Enfer.

Plus de flèches barbelées ni de harpons: aussi aucun reste d'oiseau ou de poisson. La faune actuelle s'étend : on y trouve le bœuf, mais c'est le cheval qui abonde; le sus est rare; la chèvre, la brebis, manquent; aucun animal ne semble avoir été en domesticité; le chien y est représenté par le loup et le renard. Encore des flèches en bois de renne, mais la forme en est changée; une taille plus soignée du silex se manifeste ici sur les grattoirs et atteste que cet atelier de transition se rapproche de la période où la seconde industrie, celle du silex, va prendre tout son développement.

Troisième époque. — Laugerie-Haute.

Plus de bois de renne. — L'homme demeure encore dans ses abris sous roche, mais il commence à se répandre au dehors. — Il veut pour sa vie nouvelle des armes qui aient plus de force; le silex alors remplace l'os : on le rend bombé des deux côtés, La taille toute par éclats est préférée à la taille prismatique, qui n'enlevait que de longues ou faibles lames. Les flèches à une ou deux pointes se multiplient.

Quatrième époque. — Le Moustier.

Les produits de cette caverne deviennent similaires de ceux des plateaux par la taille, la dimension, la forme : la taille se fait à grands éclats divergents ; les racloirs, ordinairement petits, sont assez forts pour recevoir le nom de haches à main (Matériaux, 1867, 1 91 ). On y fabrique les têtes de lance, variété de la hache, cette dernière et principale invention de l'âge de pierre, et qui restera la forme utile pour les travaux de la terre jusqu'à l'âge de bronze, dont les premiers essais s'attachent à l'imiter.

Une distinction notable doit être faite en faveur des hommes qui habitaient les cavernes de la première époque : c'est qu'ils avaient dû connaître quelque chose de la civilisation avant de quitter leur pays natal, et qu'ils l'ont perdu ici par l'effet de leur isolement. Quant aux autres, nés sauvages, ils ont suivi l'évolution contraire.

Car cette priorité d'ancienneté accordée aux stations de la Madeleine, de Laugerie-Basse et des Eyzies s'appuie sur une autre très-importante considération : c'est l'illustration toute particulière à laquelle ce groupe a droit comme ayant été le foyer principal d'œuvres d'industrie et de connaissances en arts plastiques qu'on n'aurait jamais pu soupçonner, si elles n'avaient été manifestées par des monuments nombreux, sur des bois de renne ou des plaques d'os et d'ivoire restés enfouis dans les cavernes. '

« A Laugerie-Basse, dit M. Ed. Lartet, nous avons surtout pu nous procurer, outre des flèches et des harpons barbelés, cette grande variété d'ustensiles dont quelques-uns sont ornés de sculptures et d'un travail véritablement étonnant, eu égard au moyen d'exécution, entre autres ces aiguilles de bois de renne finement appointées par un bout, l'autre extrémité percée par un trou destiné à recevoir un fil; à Laugerie-Basse encore, des représentations, sur bois de renne, de formes animales, les unes gravées en creux, d'autres sculptées en ronde-bosse et en plein relief.

«A la Madeleine, une plaque d'ivoire sur laquelle se voit gravé au trait en creux le mammouth; front bombé, trompe nettement caractérisée, jambes bien accusées. Une véritable crinière pend entre la trompe et les jambes; queue touffue retroussée en forme de fouet.

Le spécimen le plus remarquable est peut-être un poignard taillé dans une corne de renne, et auquel l'artiste a ingénieusement adapté les formes de l'animal représenté. La position a été habilement choisie pour ne pas blesser la main : le nez au vent, les cornes sont rejetées sur le cou, les jambes de devant repliées sous le ventre et celles de derrière étendues le long de la corne. Ainsi, sans être trop violentées, toutes les parties du corps sont pliées à la destination usuelle du manche de l'arme. »

Une plaque d'ivoire représente un combat de rennes, «où l'attitude du vainqueur a un sentiment de vérité qui a de quoi surprendre.» (M. de Vibraye.)

Une industrie assez intelligente pour s'essayer, avec la pointe aiguë d'un caillou, à l'imitation des formes naturelles, et qui a pu réussir même à faire preuve d'un sentiment artistique par la vérité ou l'habileté des poses, ne peut se confondre avec le perfectionnement si pauvre qu'a obtenu le travail ordinaire de l'âge de la pierre; celui-là a atteint son plus haut degré à l'époque des cités lacustres : or, là, rien au delà de dessins géométriques sur la poterie; même sur les premiers bronzes, aucune imitation de forme naturelle, animal ou plante. Les sculpteurs de la Madeleine ne procèdent donc pas du Moustier ou de Laugerie, et leur art n'est pas un progrès qui soit l'œuvre du tenms, dans la taille du silex. Ici comme partout, les arts de la civilisation ont été apportés du dehors. Ces temps primitifs appartiennent à l'époque où l'épanouissement sur la terre était la grande affaire du genre humain; des groupes de famille s'associaient pour aller au loin chercher des terres nouvelles, et c'est une de ces immigrations qui a implanté sur nos rivières un savoir exotique.

Jusqu'à présent les traces d'un art analogue ne se sont montrées que dans le sud-ouest de la France[48] : le point de départ connu est à l'orient des Pyrénées; la ligne remonte le long des rivières jusqu'au 46e degré de latitude environ, et l'on retrouve des établissements à Massat, dans l'Ariége; sur les bords de l'Aveyron, à Bruniquei; dans le Périgord, sur les bords de la Dordogne, de l'Ille, de la Vézère et de la Drone; sur la Charente, grotte de la Chaise, et sur la Vienne, grotte du Chaffaut; à l'est, ils ne dépassent pas la Corrèze. D'où venait cette colonie errante? On l'ignore jusqu'à présent; mais parmi les squelettes de Cros-Magnon était celui d'une femme ayant sur la poitrine un collier de coquilles marines, Littorina littorca. M. Massenat a depuis découvert à Laugerie-Basse .un squelette sur le corps duquel des coquilles méditerranéennes étaient restées fixées[49]. La nature de cet ornement annonce que, soit dans ses migrations, soit par le commerce, cette race eut connaissance de la mer.

Dans les temps historiques, le pays le plus proche de la mer dont les antiques monuments portent des figures imitées de la forme naturelle des animaux et des plantes fut l'Egypte. Il est donc à croire que les hommes qui s'arrêtèrent sur les bords de la Vézère venaient d'Orient. Ce qui confirmerait cette opinion, c'est la parfaite ressemblance entre les aiguilles de bois de renne, à la Madeleine, et les aiguilles découvertes dans les monuments de l'Egypte, selon la remarque de M. Ed. Lartet, qui cite à cette occasion la célébrité historique de l’Acus Phrygiœ et de l’Acus Babylonis (Matériaux, 1817, p. 366).

Quelle fut la durée de cette époque artistique? Les premières générations purent conserver l'enseignement de la mère patrie; mais, par suite de l'état misérable où elles furent réduites, cette industrie périt avant même que le renne eût quitté le Périgord; et c'est ainsi que nos premiers habitants, qui étaient nés dans L’âge historique de l'Orient, ont passé dans L’âge préhistorique de l'Europe, en se transportant en Périgord.

Période mégalithique. — Aucun de ces monuments n'a été exploré avec méthode. Le pays fut couvert d'un très-grand nombre de dolmens, comme l'indique la multiplicité du nom de Peyre-Levade; la plupart sont ruinés, et rien n'annonce qu'ils aient été enfouis sous terre : on a signalé cependant, aux environs d'Issigeac, l'existence d'un dolmen resté longtemps inconnu sous un amas considérable de pierres; il recouvrait une rangée de squelettes, et l'on en a retiré des bouts de flèche en silex. (Lettre de M. Vergnol des Saintongés, près Issigeac.)

Il existe dans la Dordogne deux rocs branlants : ils sont d'une forme différente. Celui de Saint-Estèphe est monolithe et posé sur le sol; celui de la Francherie présente un ensemble de supports sur lesquels une table horizontale, comme celle d'un dolmen, est en équilibre[50]. Ces rocs branlants sont-ils des monuments élevés par les hommes? L'objection la plus forte contre cette opinion est que ces blocs oscillants ne se sont rencontrés jusqu'à présent que dans les contrées granitiques. (Voir à ce sujet la dissertation sur deux rocs branlants du Nontronais, par M. Charles des Moulins; Bordeaux, 1849.)

AGE DES MÉTAUX.

Epoque du bronze. — A peine connu; au musée de Périgueux, huit haches avec rebords pour emmanchure (Saint-Aignan-d'Hautefort, catalogue du musée). — Trois entièrement plates, abords, en ligne concave, pour l'élargissement du tranchant (Saint-Aubin-de-Cadelech); deux grandes ayant : hauteur, 13 centimètres; largeur à la tête, 5 centimètres; 8 centimètres au tranchant; la plus grande épaisseur, au milieu, est de 1 centimètre. La petite hache n'a que 7 centimètres de haut (mon cabinet). — Une sépulture, en 1859 (Singleyrac), contenait auprès d'un squelette une douzaine de morceaux de fils d'or pur de 1 millimètre et demi de diamètre, roulés en spirale assez grossièrement pour former un collier; une hache plate en bronze, type des précédentes; un poignard en bronze dont la poignée creuse est garnie à l'intérieur de mastic rouge, la partie inférieure porte une rainure arrondie dans laquelle la lame est fixée par des rivets à tête ronde; la lame d'une composition plus dure, cassante, brisée en plusieurs morceaux; d'un côté elle est légèrement arrondie : longueur totale, 40 centimètres. Ces objets, portés à Bordeaux, ont reçu une destination inconnue. Hache à ailerons (Prigonrieu). — Dépôt de haches à talons et à bords droits (Mussidan). — Haches à bords droits (Bergerac).

Epoque du fer. — L'activité de l'industrie à l'âge de pierre se retrouve à l'âge du fer, mais il ne subsiste que les résidus de la fabrication. Des amas considérables de scories se voient presque partout. Dans le Nontronais, on retrouve des moules en terre glaise portant encore l'empreinte des doigts qui les ont pétris, et percés de trous circulaires par lesquels on faisait couler le métal fondu : quelques-uns sont quelquefois encore garnis de petites gueuses rondes, ou aplaties d'un côté, ayant un diamètre de trois centimètres.

Ces forges primitives sont quelquefois isolées sur des hauteurs escarpées, et leurs débris précipités sur la pente couvrent le champ inférieur d'une poussière noirâtre, devenue sol arable, comme à Saint-Front-de-Coulory; il y en a aussi sur le bord des ruisseaux. Les vestiges de petites exploitations sont nombreux, même sur le territoire d'une seule commune : à Lanquais, il y en a plus de trente.

Ces scories n'offrent jamais aucune trace de vitrification; leur analyse a montré qu'il y restait 50 % d'hématite et qu'elles pourraient encore être utilisées. (Note de M. Laurent, ancien professeur de chimie à Bordeaux, 1840.)

TEMPS HISTORIQUES.

A l'époque de la conquête, le territoire était occupé par un peuple nommé Petrucorii, Petrocorii, et que César cite à raison du contingent de 5,000 hommes envoyé au secours de Vercingétorix. L'emplacement qu'occupait sa ville principale paraît avoir été, en raison des antiquités retirées du sol, sur la rive gauche de l'Ille, entre la Boissière et Ecorneboeuf, dans le vallon de Campniac : ce lieu porte encore le nom de Vieille-Cité.

M. de Sauley attribue à ce peuple des monnaies de bronze aux noms de chefs gaulois, avec le sus pour emblème. — Sur un denier d'argent, on lit Petrucor. Sous les Romains, ce territoire forma une cité, la cinquième de la seconde Aquitaine, dont Bordeaux fut la métropole[51].

L'agglomération de ces six peuples préexistait-elle entre ces mêmes populations à l'époque gauloise ?

On peut en douter, car quand, au xiie siècle, l'unité de l'usage de la langue latine établie dans les Gaules par la conquête se rompit, et avec elle l'unité pour les noms de lieux de la désinence en acum, répandue jusque-là sur tout le territoire, le Périgord fit sa révolution, comme le Quercy et le Limousin , en remplaçant acum par ac, tandis que la Saintonge et le Poitou substituèrent les finales ey, y ou e à acum. Cette divergence indique qu'il y aurait eu dans l'œuvre romaine une pression administrative pour rompre d'anciennes affinités, et que ces populations de races diverses revinrent à leur indigénat quand la main du vainqueur cessa d'exercer une contrainte sur elles.

A celte époque, la ville des Petrocorii était sur la rive droite de l'Ille, et des ruines en restent dans la partie de la ville actuelle nommée la Cité.

Des inscriptions au musée apprennent que son nom était Vesuna, Augusta Vesunna, écrit dans d'anciens textes Ouesona; de magnifiques fragments de sculpture attestent la splendeur des monuments qui la décoraient, temples, amphithéâtre, thermes, etc.

Les Pétrocoriens avaient des relations avec les divers peuples de la Gaule : plusieurs inscriptions au musée, relatives à des citoyens de Narbonne, Cahors, etc., le témoignent.

Parmi ses illustres habitants il faut compter un groupe de la puissante famille Pompeia : une inscription trouvée dernièrement dans le Rhône apprend qu'un lien étroit existait entre Cn. Pompeius Sanctus, prêtre de Rome et d'Auguste à Lyon, et M. Pompeius Sanctus, prêtre d'Apollon Cobledulitave à Vésone. (Revue archéol. t. V, 318.)

Des bronzes égyptiens, des médailles de divers peuples, des pierres gravées grecques, des monnaies celtibériennes recueillies à Vésone, attestent le mouvement que le commerce y apportait.

ÉTENDUE DU TERRITOIRE.

1° DANS L'ANTIQUITÉ.

Selon l'opinion généralement reçue, le territoire d'un diocèse correspond au territoire antique de la cité. La raison est que les empereurs avaient établi un évêque dans chacune des cités, et comme aucun démembrement de diocèse n'a jamais eu lieu qu'en vertu d'une bulle du souverain pontife, l'absence de l'acte pontifical montre que le territoire antique n'a subi aucun changement.

Pour Périgueux, l'identité paraît d'autant plus certaine, que les cinq peuples qui dépendaient de la métropole de la seconde Aquitaine, Bordeaux, étaient exactement les mêmes que les cinq diocèses qui dépendent de cette métropole ecclésiastique.

L'ancien diocèse se mesure par l'étendue des archiprêtrés qui le composaient.

Le premier pouillé parvenu jusqu'à nous est du xiiie siècle; mais l'état qu'il présente doit remonter bien plus haut, puisque les noms de quelques-uns de ces archiprêtrés se retrouvent dès le xie siècle, et que le nom de celui dans lequel est situé Périgueux, la Quinte, appartient aux temps mérovingiens.

L'archiprêtré qui faisait la limite au nord, du côté de Limoges, était celui de Condat. Un texte du viie siècle énonce la ligne de séparation entre les deux diocèses:

«Aquitania montem habet qui equalibus pene spatiis Petragoricam et Lemovicam civitatem dirimit; nomen montis ex tunc Leucus est : ex nomine montis castrum illud sortitum est. .... » (Vie de saint Vaast, écrite avant 667.)

Au viie siècle, Chalus, Castrum Leuci, est donc sur la limite.

Or Firbeix, dernière commune du diocèse actuel de la Dordogne sur la limite de la Haute-Vienne, était à la fois de la justice de Chalus et Courbefy et faisait partie de l'archiprêtré de Condat. Il est juste de rappeler qu'un lieu au sud de Firbeix, Jumillac, diœcesis Gemiliacensis, fut réclamé en 484 par Rurice, évêque de Limoges, auprès de Chronope II, évêque de Périgueux, comme paroisse dépendante de Limoges, et qu'un tiers de sol y fut frappé avec le nom de Gemiliaco, et au revers, le sigle de Limoges autour de la croix, LEMO. Mais l'évêque de Périgueux soutint son droit, et il fut reconnu, puisque cette paroisse est toujours restée depuis dans le diocèse.

Il est donc presque assuré que la station Fines, placée dans l'itinéraire d'Antonin entre Vésone et Augustoritum, doit être aux environs de Chalus.

A l'ouest, les archiprêtrés de Pillac et de Peyrat, qui faisaient partie de l'ancien diocèse, doivent être restitués au territoire actuel du département pour retrouver les limites de la cité des Petrocorii. Le territoire autour de la Tour-Blanche était une enclave dépendante de l'évêché d'Angoulême; mais quant au spirituel il a toujours appartenu à l'évêché de Périgueux.

A l'est, l'archiprêtré d'Exideuil n'a pas éprouvé de changement.

Au sud-ouest, le diocèse de Cahors s'étendait au delà de la Dordognc et comprenait Carlux, Salignac et plusieurs lieux adjacents ; mais les deux rives du Drot appartenaient alors au diocèse de Périgueux. Au xiiie siècle, il y eut une contestation entre les évêques de Périgueux et d'Agen relativement à la possession de Castillonnès, et cette petite ville resta à Périgueux, par décision de l'archevêque de Bordeaux, choisi pour arbitre, et figura toujours depuis comme paroisse du diocèse, ainsi que plusieurs petites communes qui aujourd'hui en sont distraites.

Au reste, cette partie est très-confuse dans le pouillé du xiiie siècle, le nombre des paroisses extrêmement réduit, leurs noms très-altérés, et le tout est groupé dans le seul archiprêtré Sarlatensis. Il semble que la partie méridionale du diocèse était à peine connue lorsqu'on rédigea cet état.

L'étendue de l'ancien diocèse, divisé en vingt-deux archiprêtrés, est figurée par les deux cartes dressées en 1679 par le géographe Samson[52], et donne ainsi la représentation fidèle de ce que dut être la cité des Petrocorii.

Ces archiprêtrés étaient groupés en sept archidiaconés, qui au xive siècle furent réduits à cinq, sous les noms de Major, Duppla, Braggeriaci, Sarlatensis, Ultra Dordoniam.

Chacun de ces archidiaconés comprenait un certain nombre d'archiprêtrés.

Le premier avait cinq archiprêtrés: la Quinte; Thiviers; Exideuil ou Saint-Méard; Condat, nommé plus tard Champagnac; Biras, plus tard Valeuil;

Le deuxième en avait trois : Neuvic, plus tard Villamblard; Villadès, plus tard Saint-Marcel; Montrevel, plus tard Vélines;

Le troisième en avait trois: Parducensis, plus tard Chantérac; Vieux-Mareuil et Pillac:

Le quatrième en avait deux : Sarlatensis, plus tard Saint-André, et Daglan ;

Le cinquième en avait deux : le Bugue et Carves, plus tard Palayrac ;

Le sixième en avait trois : Baianensis, plus tard Bouniagues; Capdrot et Gaiacensis, plus tard Flaugeac.

Le septième en avait trois : Villabone, plus tard Peyrat; Bost, plus tard Goûts; et la Double, plus tard Vanxains[53].

Un grand changement eut lieu au xive siècle, mais il fut seulement intérieur: le pape Jean XXII partagea l'évêché primitif en deux diocèses, sous les noms de Périgueux et de Sarlat; la Vézère, et après la jonction des deux rivières, la Dordogne, servit de séparation entre eux. Le seul archiprêtré traversé par ces rivières fut modifié, Sarlatensis; et il y eut alors deux archiprêtrés de plus, par la formation de deux archiprêtrés du nom d'Audrix, un pour chacun des deux évêchés. Le nouveau diocèse de Périgueux contint seize archiprêtrés; celui de Sarlat en avait sept.

Ce fut aussi peut-être alors que leurs noms furent en partie changés; mais, à l'exception de ceux ci-dessus désignés, la circonscription des autres demeura la même, comme les pouillés le témoignent, puisqu'ils furent composés des mêmes paroisses avant et après.

Le nombre des anciennes paroisses est presque impossible à connaître aujourd'hui, car il y a des lieux portant ce nom dans des chartes et qui ne figurent dans aucun pouillé. Selon une liste dressée suivant le règlement des conférences ecclésiastiques fait le 11 septembre 1732 par monseigneur l'évêque de Périgueux, le nombre dans son diocèse était de 442.

Une semblable liste imprimée en 1781 à Sarlat, par ordre de monseigneur l'évêque, donne pour le diocèse de Sarlat le nombre de 192 paroisses.

La cité Pétrocorienne était traversée par plusieurs grandes voies.  Le travail de la Commission de la carte des Gaules sur les voies romaines mentionne Vesunna comme station sur chacune des trois voies secondaires complétant le second  réseau, celui du centre; elle en présente le tableau avec celui de la voie de Lyon à Bordeaux (les distances sont en lieues gauloises, environ 2,221 mètres) :

STATIONS

CHIFFRE des DOCUMENTS

DISTANCE RÉELLE.

DÉSIGNATION des DOCUMENTS

IDENTIFICATION.

 

A DE LIMOGES A BORDEAUX PAR PERIGUEUX

 

1.  Augustoritum

Il

Il

Il

Limoges.

2.  Fines

XXVIII

28

Itin. de 462.

Thiviers[54]

3.  Vesunna

XIIII

14

Table de Peutinger.

Périgueux.

4.  Cunnaco

X

15

Idem.

Saint-Louis?[55]

5.  Corterate

XVIIII

19

Idem.

Coutras.

6.  Varatedo

XVIII

18

Idem.

Fargues[56]

7.  Burdigala

V

5

Idem.

Bordeaux.

 

B. DE SAINTES A PERIGUEUX

 

1.   Mediolanum

Il

Il

Il

Saintes.

2.   Condate

Il

II

Table de Peutinger.

Cognac?

3.   Sarrum

X

21

Idem.

Cherment.

4.   Vesunna

XX

25

Idem.

Périgueux.

 

C.   DE CAHORS ET D'AGEN A PÉRIGUEUX.

 

1.   Aginnum.

Il

Il

Il

Agen

2.                   Excisum.

XIII

13

Table de Peutinger.

Eysses

3.                   Trajectus.

XXI

24

Itin. de 461

Port de Couse[57]

4.                   Vesunna.

XVIII[58]

23

Idem.

Périgueux

 

VOIE PRINCIPALE DE LYON À BORDEAUX

 

Lugdunum.

Il

Il

Il

Lyon

Dibona

Il

Il

Il

Cahors

Diolindum

XVIIII

19

Table de Peutinger.

Duravel.

Excisum

XXI

16

Idem.

Eysses

Aginnum.

XII

13

Idem.

Agen

Fines, etc.

Il

Il

Il

Il

Burdigala.

Il

Il

Il

Bordeaux

 

Ces voies sont restées inconnues; les identifications présumées ne reposent que sur des conjectures, relatives au calcul des distances. Peut-être y aurait-il un moyen de retrouver plus facilement quelques parties de ces lignes : ce serait de rechercher, dans les premiers temps du moyen âge, les chemins en état de viabilité qui suivaient le même parcours que les voies de l'itinéraire romain ; il est certain que plusieurs chemins, dans ces mêmes directions, ont subsisté jusqu'après le xve siècle. Ils portent dans les anciens textes des noms particuliers, comme chemin ferré, chaussée (causada) Peyrat, estrade, etc.; et presque partout, en France, on les désigne comme ayant été d'anciennes voies gauloises ou romaines.

VOIE  A.

Il est fait mention, au xiie siècle, d'une voie allant de Périgueux à la chapelle d'Agonaguet[59] ; au xve siècle, d'une voie allant de Périgueux à Limoges. (Supplément, p. 382.)

A la même époque, un chemin passant dans cette direction à Agonac a le nom de voie ferrée (Dict. 344), et un siècle après, dans cette même commune, ainsi qu'à Périgueux, il est question d'une via Chava (ibid. et Suppl. p. 365).

Quant à l'identification du Fines sur cette voie, la Commission, tout en indiquant Thiviers, reconnaît que Firbeix s'accorderait mieux avec les limites de la cité, et le texte cité plus haut doit faire renoncer à éloigner ainsi Fines de Chalus.

VOIE B.

Aucune station indiquée sur le territoire.

Tout ce que l'on sait sur cette voie est qu'en sortant de Vésone elle passait par Vigneras, commune de Marsac, car c'est dans le vallon au-dessous de ce village qu'a été trouvée la borne milliaire au nom de l'empereur Florien et portant l'indication prima leuga.

Au xive siècle, un chemin allait de Périgueux à Vigneras[60] : il est à présumer que c'était la voie antique. Ce chemin passant par Vigneras porte, paraît-il, dans le pays le nom de Schomi Bourna (le Périgord illustré, p. 474); or, au sortir de la contrée des Petrocorii, la voie passait auprès de Villebois. Ce territoire, Villaboense, Villaboen, nommé plus tard Peyrat, avait donné son nom à la voie antique; on la nommait en Saintonge chemin Boisne (Statist. de la Charente).

En tenant compte de l'altération dans la prononciation du patois, il est à croire que le même nom se retrouve aux deux extrémités de cette ligne, et peut aider aussi pour rechercher le reste du parcours.

voie c.

La carte itinéraire publiée par la Commission de la carte des Gaules propose, pour la ligne de Vésone à Agen et à Cahors, la direction suivante :

«La voie ferrée tendant à ces deux villes serait commune de Vésone à Excisum; là, elle se bifurquerait : une ligne allait à Agen par Saint-Antonin, l'autre à Cahors par Diolindum.

«Excisum serait Eysses (Lot-et-Garonne), Diolindum serait Duravel (Lot): cependant ces deux identifications sont suivies d'un point d'interrogation.

«Pour la partie située dans le département entre Vésone et Eysses, la Commission fait suivre à la voie le parcours du chemin d'intérêt commun n° 6, par Notre-Dame-de-Sanillac, Eglise-Neuve, Vern, Saint-Michel, Saint-Laurent, Sainte-Foy, Grand-Castang et la Linde; elle descendait à Couse, où serait la station Trajectus, intermédiaire entre Vésone et Excisum, et de là, par Beaumont, Villeréal et Monflanquin, elle se dirigeait sur Agen.

La Commission, par ce tracé nouveau, met entièrement de côté un agger antique qui a été détruit il y a cinq ou six ans, dans la ligne de Vésone à Agen, et n'en tient aucun compte.

A-t-elle eu raison, et les archéologues de Périgueux ont-ils tous été dans l'erreur ?

L'agger commençait à 300 mètres environ du port du Noyer, sur la Dordogne, commune de Saint-Germain-de Pont-Roumieu, suivait la plaine supérieure au vallon de Pont-Romieu, et était parfaitement reconnaissable au Bas et au Haut Terme, aux Justices et à Bonnard, jusqu'au-devant de Grand-Mons; là il prenait à gauche, mais bientôt on en perdait tout vestige. Dans ce parcours, cette partie était connue par les gens du pays sous le nom de voie romaine. Des titres du xviie siècle en signalent l'existence à la Croix-de-Fenis sous le nom de chemin ferré. Un titre du xive siècle lui donne le nom de Causada aux abords d'Issigeac. Avant d'arriver dans cette ville, on le retrouvait en bon état de conservation devant Ferrand, et ayant des blocs énormes sur ses accotements.

Dans la partie rapprochée de la Dordogne, cet agger avait au-dessus du sol une. hauteur de 1 mètre à 1 mètre et demi, et sa largeur moyenne entre fossés était de 7 à 8 mètres.

L'empierrement, partout où il subsistait, était épais de 60 à 80 centimètres; une première couche de blocs très-larges, posés horizontalement; les matériaux de la couche supérieure liés par une sorte de ciment de chaux[61] et parsemés de fragments de scories de fer.

L'existence de cette voie se prolongeant jusqu'aux abords de la Dordogne avait fait jusqu'ici placer à Mouleydier la station Trajectus.

Cette opinion était corroborée par les vestiges d'une voie semblable sur l'autre rive, allant dans la direction de Vésone.

Aux abords de la rivière, un lieu est dit Pont de l'Estrade.

Tout auprès, dans un champ, ont été trouvés, il y a deux ans, plus de 400 deniers d'argent très-usés, à l'un des types de Rhodanusia, au milieu de quelques pièces gauloises attribuées aux Pectavi? quelques-unes de ces pièces sont entre les mains des amateurs du pays; le plus grand nombre a été vendu à M. Rollin, de Paris.

Peu d'années avant, on y avait rencontré un statère d'or à l'imitation des Philippe de Macédoine. Il appartient à M. Javersac, de Mouleydier.

Au lieu même où était établi le passage avant la construction du pont, est une ancienne habitation nommée château de la Roque, où ont été trouvés des fragments de sculpture et une quantité considérable de monnaies du Haut et Bas Empire, et entre autres pièces du moyen âge, un roi d'Arménie, que Pellerin a figurée (Recueil des Médailles de rois, etc. Tome IX, lettre 2, planche 1).

Wlgrin de Taillefer assure que des vestiges de cette voie ont été découverts dans la forêt de Vern, à Merlande, entre la Maison-Neuve et Pont-Roumieu de Vern, et que d'anciens actes la mentionnent sous le nom de vieux chemin ferré (Antiq. de, Vésone, II, 245).

Il y a donc ici une réunion de témoignages sérieux pour justifier l'avis exprimé par tous les antiquaires périgourdins, de l'identification de la voie de Vésone à Agen avec la direction de cet agger, ainsi que celle de Trajectus avec Mouleydier.

Cependant il faut ajouter qu'il serait possible qu'il y eût eu une voie secondaire dans la direction donnée par la Commission. A défaut d'explications fournies dans son travail pour appuyer sa conjecture, on peut supposer que cette trajectoire a été choisie comme étant en ligne presque perpendiculaire entre les deux villes. Mais il y a plus : un acte du xve siècle mentionne une voie allant de Couse à Périgueux (Supplém. p. 352); un autre du xviie siècle mentionne un chemin appelé Peyrat dans la commune de Saint-Félix (ibid. p. 363).

Même dans ce cas ce ne serait pas à Couse qu'eût été placé le passage de la rivière, mais un peu en aval. Entre Couse et Varennes existe un ancien ténement appelé Bassac, autrement Lena : ce lieu est désigné dans un acte de 1170 sous le nom de Portus de Lenaco, sur l'une et l'autre rive. Dans ce même endroit, sur la rive gauche, j'ai recueilli plusieurs objets antiques : la pointe d'une amphore, un style en bronze, une monnaie de Nîmes, etc.

De plus, dans le terrier de 1755 est cette mention: confronte au chemin de Beaumont au port de Lena. Cette direction devait dès lors passer à Bane, lieu nommé vicus dans la Vie de saint Avit, et où l'on a mis à découvert un cimetière antique qui a offert des vases en verre, une médaille de Vespasien, etc., mais dont la fouille n'a pas été suivie.  Autour de Beaumont on retrouve l'indication d'anciens chemins[62].

Au reste, la multiplicité de voies secondaires descendant de Vésone, traversant la Dordogne, et tendant à Cahors, Agen ou Aiguillon, semble autorisée par le grand nombre d'anciens chemins mentionnés dans cette direction.

Une carte du duché d'Aiguillon (Duval, 1677) figure un ancien chemin sous le nom de Cami Errat, allant de Sainte-Livrade à Aiguillon[63].

Au sud de la Dordogne, un très ancien chemin passant par Molières, Urval, Bouillac, Vielvic et Belvez porte encore dans le pays le nom de Cami Ferrat. On l'appelle aussi Chemin de la reine Blanche, sans doute par suite d'une tradition locale d'après laquelle une reine Blanche aurait été enfermée dans le castel de Molières, construit par les Anglais en 1360.

Au xve siècle, plusieurs actes de reconnaissance mentionnent le chemin de Belvès à Cahors[64].

Jouannet, auteur de la Statistique du Sarladais, a émis l'opinion que la route de Vésone à Cahors suivait la plaine de Saint-Cyprien et passait à Constaty, lieu qui a offert beaucoup d'antiquités, des mosaïques, un atelier de poterie, et dont le nom dérive, selon lui, de cumstatione.

Quoi qu'il en soit, il importe de remarquer que ces dénominations de cami ferrat, causada, via chava, employées dans le département de la Dordogne, se retrouvent aussi hors du département, et dans les directions qui concordent avec nos voies romaines.

Au nord, une voie allant de Vésone à Chassenon et à Poitiers est vulgairement connue sous le nom de chemin ferré; et il est ajouté, dans la Statistique de la Charente et dans la Notice du pays des Santons, que c'est le seul vestige de voie antique en Angoumois qui se nomme ainsi.

Dom Fonteneau, dans son Etude sur les voies romaines du Poitou, mentionne que celle qui allait de Poitiers à Limoges portait aussi ce nom de chemin Ferrat «populairement».

Dans des titres du xve siècle on lui donne le nom de via cava, iter de la chavau, via chave, et au xvie siècle grand chemin de la chaussée (Bulletin de la Société des Antiquaires de France, 1868, p. 187).

Cette coïncidence de la répétition des mômes noms : chemin ferré, entre Agen et Périgueux, Périgueux et Limoges, Périgueux, Chassenon et Poitiers; causada, chaussée, chava, cava, à Périgueux, entre Périgueux et Limoges, Périgueux et Agen, Poitiers et Limoges, indique un même groupe formé de plusieurs voies antiques dont le point de départ est Poitiers, et la direction sur Vésone par deux embranchements, l'un par l’Angoumois, l'autre par le Limousin.

Au sud de Vésone deux directions aussi: l'une sur Agen et Excisum, par Trajectus (Mouleydier) et Issigeac, et peut-être une seconde par le port de Lena, Banes et Beaumont ; l'autre sur Cahors directement, sans passer à Excisum, et par la vallée de la Dordogne et Belvez?

Cette ligne par Agen, Vésone, Chassenon, Poitiers, dut être la grande communication entre la Celtique et l'Aquitaine. Au temps de César, les Helvètes, voulant envahir la province romaine, se rendent au pays des Santons, parce que, est-il dit, il n'y a pas loin de là au pays des Tolosates[65]. Ils y trouvaient effectivement une voie allant de Saintes à Toulouse par Vésone, Agen, etc. . .

Au viiie siècle, ce fut le passage principal des armées. Abdérame brûle Périgueux et est vaincu sous les murs de Poitiers. Saintes, Angoulême, Périgueux et Agen sont nommés par les historiens comme les villes dévastées par Pépin dans la campagne contre Waifre, et ce fut en Périgord, dans la forêt d'Edobola, qu'eut lieu le dernier épisode de cette guerre d'extermination. (Frédégaire, Sigeberti chronic.)

ÉTENDUE   DU TERRITOIRE AU MOYEN AGE.

Il est à croire que le comté de Périgord avait la même étendue que le Pagus Petrogoricus, et que l'un et l'autre représentaient la circonscription du diocèse. Le premier changement territorial eut lieu au xiiie siècle.

.Lorsque saint Louis envoya un sénéchal en Périgord, on ajouta à la juridiction de cet officier, qui réunissait la supériorité civile et militaire, un territoire appartenant à d'autres diocèses : ainsi Nontron, archiprêtré du diocèse de Limoges et y restant, fut compris comme châtellenie dans la sénéchaussée du Périgord ; il en fut de même pour Carlux, Salignac et les paroisses de ces châtellenies, qui restèrent aussi du diocèse de Cahors.

Ce fut alors peut-être que le sénéchal d'Agenois acquit le ressort sur plusieurs paroisses autour du Drot, qui étaient du Périgord.

Cette innovation a prévalu, et elle a été consacrée depuis par la délimitation des départements.

Par suite du droit d'hommage, certaines parties du territoire ne relevaient pas du comté de Périgord.

En 1243, Guy, vicomte de Limoges, rendait hommage à l'évêque d'Angoulême comme tenant de lui les châtellenies périgourdines d'Ans, de Nontron, de Mareuil, de Bourzac et autres lieux. Relevaient aussi de l'évêché d'Angoulême :

La châtellenie de la Tour-Blanche, qui formait une enclave et qui n'appartenait au Périgord que pour le spirituel, et dont les dépendances étaient Montabourlet et parties de Verteillac, Cherval, Grezignac, Rossignol, Goûts et Léguillac;

La châtellenie de la Roche-Beaucourt, partie en Périgord et partie en Angoumois: dépendances : Édon, Combiers, Hautefaye et Rognac;

La châtellcnie de Sainte-Aulaye; dépendances : Saint-Michel et le Bost;

La châtellenie d'Aubeterre, dont relevaient quinze paroisses et les justices de Chenau, Puy-Mangou et Nabinaud. (Statistique de la Charente.)

DIVISIONS INTÉRIEURES.

ÉPOQUE MÉROVINGIENNE.     PAGI.

Pagus major. Le Périgord en était un; pagus Petragoricus (Grégoire de Tours) ; pagus Petrocius, 823 (Prœcepta Lud. Pii pro Lamberto), etc. . . .

Il avait la même étendue que le diocèse.

Pagus minor. Un seul est connu: pagus Burdillensis, P. de Bourdeilles.

« Obiit in pace, in Aquitania, in pago Burdillense, in villa quœ dicitur Baneth, 670 » (Gesta Berarii Cenom. urb. episcopi).

Banet, village de la commune de Bourdeilles.

CENTAINES.

Deux connues : la centaine du Bugue et la centaine Berciacinse ou de Gouts.

1° « In pago Petragorico, in centena Albucense, villa quae dicitur Miliacus, 856» (cartulaire de Saint-Martial de Limoges).

Millac-d'Auberoche, à l'extrémité nord de l'archiprêtré du Bugue.

2° «In pago Petragorico, in centena Berciacinse, in villa quae dicitur Guz» (cartulaire de Saint-Cybard).

Berciacinse est un nom inconnu; mais Guz, Gouts, commune de l'arrondissement de Ribérac, détermine la situation de cette centaine. Gouts était le siège d'un archiprêtré qui se nomma d'abord archiprêtré de Bost : or ce mot a une grande similitude, quant au sens, avec Berciacinse.

Ducange fournit les exemples suivants d'un vieux mot français qui serait l'explication du nom de cette centaine.

« Ad intrandum boscos causa bersandi. » «En foret pour chassier et berser. » (Roman de Garin.)

Chassier, chacier, a précédé chasser; on a pu dire Berciacinse avant Bersacinse[66].

Centena Bost ou Berciacinsis est la centaine des bois, autrement de la chasse; là sans doute était la forêt, rendez-vous général pour ce grand divertissement des Francs et du moyen âge. Ce lieu était d'autant plus propre à ces nombreuses réunions, que l'archiprêtré de Bost touche à l'archiprêtré de la Double, qui prit son nom de la forêt Edobola; tout ce pays alors n'était qu'une immense forêt.

Berciacinse pourrait avoir laissé son nom à plusieurs lieux dans les environs de Goûts :

Dans la commune, Puy-de-Versac, Obertias; dans celle de Cercle, Verchiat; dans Vandoire, Bourzac, castellum sur motte de terre, siège d'une châtellenie dont dépendaient quatorze paroisses, et dont plusieurs portent encore le nom; castrum de Borziaco, au xiiie siècle. Il n'y a pas loin de Berciacinse à Borziacense.

VICAIRIES.

Une connue, la vicairie de Pillac.

1° «In vicaria Piliacense, castrum cui Albaterra nomen est, 1009» (cartulaire de Saint-Cybard).

Pillac, aujourd'hui dans la Charente, était le siège d'un archiprêtré du diocèse de Périgueux, dont dépendait la paroisse d'Aubeterre.

Il est fait mention aussi des vicairies de Larche et de Chavagnac.

«In pago Petragoricensi, in vicaria de Cavaniaco, ecclesiam suam de Grezas» (cartulaire du Vigeois).

«In pago Petragoricensi, in vicaria Arcamacer, in villa quae dicitur Lodorniac de «Del-albuga» (cartulaire du Vigeois).

Cavaniaco, Chavagnac; Grezas, Grèzes; Lodorniac, Ladornac: trois communes voisines du canton de Terrasson.

Au xive siècle, ces paroisses dépendaient de Larche.

Arcamacer est-il Larche? Larche était une des châtellenies du Périgord, quoiqu'alors le château fût en Limousin, selon ce que porte la bulle d'érection du siège de Tulle, castrum de Larcha, quod est in Lemovicino. La situation en Périgord de toutes les paroisses de cette châtellenie et le texte de cette vicairie peuvent faire présumer qu'originairement Larche dépendait du Périgord. Est-ce Archignac? Archignac est nommée Archanac, en 1158 (arch. de l'abbaye de Saint-Amand-de-Coly), et cette forme rapproche du nom Arcamacer?

Ces deux dernières vicairies, Arcamacer et de Cavaniaco, et les localités qui y sont énoncées, sont tellement voisines, qu'elles ne sauraient être considérées que comme des vigueries du moyen âge. La vicaria Piliacense serait la seule vicairie mérovingienne dont le nom serait venu jusqu'à nous,

A défaut de document précis sur l'étendue comparative des territoires de ces divisions intérieures, centena ou vicaria; archiprêtré et châtellenie, la présomption de correspondance entre celles qui étaient à la fois centaine et châtellenie résulte de l'identité de situation : ainsi la vicaria Piliacensis était au lieu même de l'archiprêtré de Pillac, puisqu'Aubeterre appartenait à l'un et à l'autre ; Aubeterre était aussi une châtellenie.

De même pour le pagus minor de Bourdeilles par rapport à l'archiprêtré de Biras et à la châtellenie de Bourdeilles : sur les 23 paroisses de l'archiprêtré, la châtellenie en comprenait 17.

Exideuil comme archiprêtré contenait 40 paroisses; comme châtellenie, 25 de ces mêmes paroisses.

La Quinte, archiprêtré (42 paroisses), était aussi le siège de la châtellenie de Périgueux, qui comprenait 12 de ces paroisses.

Les termes de comparaison manquent pour l'ensemble de ces juridictions ; du peu d'exemples fournis il paraît constant que la division ecclésiastique était plus étendue que la division féodale, mais que l'une et l'autre semble originairement établie selon une distribution dejuridiction territoriale commune, altérée seulement par les circonstances politiques des temps[67].

ÉPOQUE FÉODALE. - CHÂTELLENIES.

Le castellum, qui reçut le titre de châtellenie, différait essentiellement du castrum que les Romains établissaient dans les pays qu'ils avaient soumis. Celui-ci avait pour objet la protection de la contrée entière, et le nombre en était restreint; le castellum était seulement un lieu de défense pour un territoire adjacent et limité.

Son origine remonte au temps où Charles le Chauve, ne pouvant défendre le pays contre les invasions des Normands, rendit les bénéfices héréditaires pour assurer aux populations une protection qu'il ne pouvait accorder par lui-même. Les officiers royaux devinrent propriétaires des lieux fortifiés qu'ils commandaient ; mais cette propriété était sujette à confiscation si les châtelains n'étaient pas fidèles au serment de féauté envers le prince en ne défendant pas le pays contre ses ennemis.

Des rapports nouveaux, fondés sur des droits et devoirs réciproques, s'établirent alors entre le châtelain et les habitants d'un certain nombre de paroisses. Dans un rayon déterminé, droit était, pour des familles nobles, d'avoir un logis dans la cour du château; pour toutes les autres, de se renfermer avec leurs meubles et leurs bestiaux, en temps de guerre, dans des enceintes secondaires en dedans des défenses et des fossés. De leur côté, les habitants devaient travailler aux fortifications et être soumis à une juridiction qui prit le nom de châtellenie.

C'est avant le ixe siècle que remontent les donjons sur mottes, entourés de palissades et haies vives, ou situés à l'extrémité d'un coteau escarpé.

Les premiers forts qui soient connus pour avoir été construits en pierre et être devenus des sièges de haute juridiction sont peu nombreux; on cite : Aubeterre, Ribérac, Montignac, Puy-Guilhem, Hautefort, Exideuil; ceux aussi élevés par Frotaire, évêque de Périgueux. Leur nombre augmenta bientôt. Plusieurs causes y contribuèrent :

1° Le démembrement par suite de l'aliénation que firent les seigneurs de certaines parties de la châtellenie de première origine : ainsi Limeuil fut séparé de Montignac; partie de Gurson et Montrevel, de la vicomte de Castillon, etc.[68]

2° La création des bastides ou villes neuves, que les rois de France et d'Angleterre érigeaient en châtellenies[69];

3° La concession d'exemption de toute juridiction, accordée à des abbayes et à certains lieux[70].

Les droits du seigneur supérieur passaient par la donation à des fiefs inférieurs, qui prenaient alors le nom de châtellenies ou de hautes justices seulement.

L'état le plus ancien que l'on possède des châtellenies du Périgord et des paroisses qui dépendaient de leur juridiction est de 1365. Il y en avait alors 59 ; mais, par suite des causes mentionnées plus haut, ce nombre s'éleva dans la suite jusqu'à 360 (voy. au chapitre des juridictions en 1760).

ETAT DES CHATELLENIES DU PERIGORD,

AVEC LE NOMBRE DES PAROISSES QUI EN FORMAIENT LA JURIDICTION[71]

1. Périgueux............................................ 19

3. Ans...................................................... 16

3.  Auberoche........................................... 15

4.  Agonac................................................ 12

5.  Grignol................................................ 9

6.  Saint-Astier......................................... 18

7.  Exideuil............................................... 26

8.  Hautefort............................................. 9

9.  Larche.................................................. 11

10. Bourdeilles......................................... 14

11. Bruzac............................................... 11

13. Les Bemardières................................ 4

13. Nontron............................................. 40

14. Brantôme........................................... 3

15.  Chapdeuil.......................................... 3

16.  Mareuil.............................................. 11

17.  Bourzac............................................. l2

18.  Montagrier......................................... 3

19.  Ribérac.............................................. 16

20. Gurçon............................................... 4

21. Villefranche-de-Longchapt................ 2

22. Mussidan........................................... 9

23. Montpont ou Puy-de-Chalus............. 18

24. Montrevel.......................................... 18

25. Le Fleix.............................................. 3

26. Saint-Front-de-Pradoux..................... 2

27. Vern................................................... 8

28. Roussille............................................ 6

29. Beauregard......................................... 4

30. Estissac.............................................. 3

 

31. Montréal...................................... ...... 1

32. Limeuil...................... ................ .... 16

33. Clérans........................................      11

34. La Linde......................................        7

35. Montclar......................................        9

36. Bigaroque....................................        4

37. Reillac..........................................        2

38. Millac..........................................        2

39. Miremont.....................................        4

40. Montignac...................................      14

41. Bergerac ou Mont-Cuq................      34

42. Couse..........................................        2

43. Badefol........................................        4

44. Beynac........................................ ...... 8

45. Montfort et Aillac........................ ...... 6

46. Montferrand................................        5

47. Beaumont....................................        7

48. La Barde...................................... ...... 3

49. Issigeac........................................        7

50. Roquepine...................................        6

51. Puy-Guilhem............................... .... 14

52. Eymet..........................................        7

53. Belvez..........................................      14

54. Castelnau..................................... ...... 5

55. Berbiguières................................        5

56. Comarque....................................        3

57. Mont-de-Dome............................     1 2

58. Villefranche-de-Belvez................        6

59. Le Pariage, entre le comte et ensuite entre le roi et le chapitre de Saint-Front                                                                                        12

 

PAROISSES HORS CHATELLENIES.

 

Firbeix.

Mialet.

La Roche-Beaucourt (chapitre).

Saint-Pierre-de-Frugie.

Saint-Priest.

Andrivaux (commanderie du Temple).

Dourle (membre de cette commanderie).

Coursac.

Saint-Jean-de-Cole (prieuré conventuel).

Condat près Brantôme.

Lisle (bastide du xive siècle).

Celle.

Bertric.

Burée.

Saint-Médard-de-Drone.

Coutures.

La Feyliet ( membre de la commanderie de Combeyranche)

Lusignac.

Chassaigne.

Saint-Privat (prieuré conventuel).

La ville de Sarlat (relevant directement du roi,évêché).

Saint-Geniez.

Temniac (relevant de 1'évêché de Sarlat).

Campagnac (id.).

Saint-Quentin (id.),

 

Alas (relevant de l'évêché de Sarlat).

Lavaur.

Besse.

Prats,

La Trape.

Bouillac.

La Cassagne.

La Roche-Saint-Christophe (relevant de l'évêché de Périgueux).

Campagne.

Rouffignac.

Siorac.

Saint-Avit-Sénieur ( chapitre ).

Molières (bastide et bailliage royal).

Plazac (relevant de révêché de Périgueux).

Tourtoirac (abbaye).

Paunat (abbaye dép. de Saint-Martin de Limoges).

Rampieux.

Montpazier (bastide et bailliage royal).

Biron.

Aigues-Parses.

Saint-Rabier.

Saint-Cyprien (prieuré conventuel).

Tursac.

 

 

 

En tête de cette liste il faut placer la ville de Périgueux, qui avait conservé son indépendance et qui, au commencement du xiiie siècle, relevant immédiatement du roi, lui portait directement son hommage au même titre que le comte dePérigord.

La division en châtellenies était tellement passée dans les habitudes, que certains territoires avaient un nom collectif emprunté à celle dont ils dépendaient. Celui qui relevait de Gurçon était dit Gorsonesium (manuscrit de Wolfenbuttel); d'Agonac, territorium Agonacense (cartulaire de Ligueux), etc. On disait aussi en Montrevel, etc.

Ces appellations ont survécu .et servent encore de désignation ; on dit : Granges-d'Ans; Saint-Pantaly, Sainte-Eulalie, Saint-Pardoux, la Boissière d'Ans; Cause de Clérans; Saint-Sernin et Saint-Félix de Reillac; Cône et Saint-Sernin de la Barde; Montagnac et Millac d'Auberoche; Nanteuil, Auriac de Bourzac, etc., etc.

Au-dessous de ces subdivisions territoriales il y en avait quelques-unes dont le nom se retrouve dans des titres anciens, mais dont l'identification est douteuse. En 1322, il est fait mention d'une terre in Rossinagesio. L'acte où ce nom se trouve est relatif à Castelnau; c'est dans cette châtellenie qu'il faut le chercher sans doute[72].

Un acte de 1253 donne aux terres qui environnent Bergerac le nom de terrœ Baian. et Baiaden. (circumjacentes ad villam de Brigerac), est-il ajouté dans l'acte.

L'archiprêtré de Bouniagues (arrondissement de Bergerac) se nommait jadis arch. Baianencis, Baiacensis.

Le testament de Marguerite de Turenne (1273) fait suivre le mot Bajanosium de cette explication : quidquid habet apud Yssigiacum.

Ce même territoire près d'Issigeac est dit : Basaneg (Rôles gasc.), Barsaneium, Benaseium (Man. de Wolf.), enfin Bajanès (Généalogie des Sires de Bergerac, Courcelles) ; Saint-Aubin-de-Cadelech est appelé Sanctus Albinus in Banesio, 1273 (Hommages de Guill. de Mons). La mémoire de ce nom semble être retenue par des lieux voisins : Banes, cité dans l'hagiographie de Saint-Avit-Sénieur au ve siècle, enfin le ruisseau qui passe à Issigeac, la Banége. Bayac, si voisin de Banes, rappellerait la forme Baianesium.

Le même acte de 1278 fait mention d'un autre territoire ayant nom Marmontesium.

L'acte de consécration de l'abbaye de Cadouin, en 1154, donne ce nom au territoire dans lequel l'abbaye fut fondée. (Dict. p. 189).

Dans un acte du xiiie siècle, le Marmontesium paraît limitrophe du Baianesium[73].

Dans les derniers temps, il n'y avait plus de noms particuliers que pour les grandes divisions du pays. Ainsi, avant 1789, on divisait le Périgord en haut et bas, et encore en blanc et noir. Le haut ou blanc était celui où sont Périgueuxet Bergerac, le bas ou noir avait pour chef-lieu Sarlat. Cette séparation est exactement celle qui existait entre les diocèses de Périgueux et de Sarlat, et elle était tellement entrée dans les habitudes que souvent dans les anciennes chroniques on trouve cette locution : aller en France, pour le fait seul d'avoir traversé la Dordogne et passé du Sarladais dans le Périgord.

On a dit depuis le Sarladais, le Ribéraquois, le Bergeraquois et le Nontronais.

La Double était une contrée dont la partie comprise dans le département de la Dordogne couvre une étendue de 48,763 hectares sur le plateau qui s'étend entre la Drone et l'Ille. Au nord, elle ne dépassait pas une ligne allant de Sainte-Aulaye à Saint-Vincent-de-Connezac ; à l'est, celle qui de Saint-Vincent descend à Mussidan.

Légé en était le chef-lieu. La Double avait le titre de vicomte et se nommait,encore terre de la conquête[74]. (Atlas de Blaeu).

Un nom qui a quelque rapport avec celui-ci, pays de nouvelle conquête, était donné à un district qui comprenait, sur la rive droite de la Dordogne, le Fleix, Ponchat, Montazeau, Gurçon, Montravel, et sur la rive gauche, en dehors du département, Sainte-Foy, qui en était la capitale, Théobon, Puichagut, Villeneuve, Duras, Gensac, Civrac, Rauzan et Pujols ; et l'on a expliqué ce nom par une sorte d'affiliation que la ville de Bordeaux avait faite pour le commerce avec ce pays contigu à sa sénéchaussée (Chronique bordeloise). Cette raison semblerait exclure toute relation entre les deux noms, car la Double, pays boisé et marécageux, comme l'indique son ancienne dénomination Saltus de Dobla, Silva Edobola, n'offrait aucun avantage pour le commerce.

ETABLISSEMENTS HOSPITALIERS EN  PERIGORD.

DISTRIBUTION TOPOGRAPHIQUE.

Aujourd'hui ces établissements sont centralisés dans quelques villes; on y compte 26 hospices, ainsi répartis:

Périgueux : hospice de Sainte-Marthe, à la Cité; — Bergerac : un hôpital, une maison de la Miséricorde, au bourg de la Madeleine; — Sarlat : un hôpital.

Les autres villes, comme Beaumont, Eymet, Montpazier, Nontron, Thiviers, Brantôme, Exideuil, Ribérac, Mussidan, Montpont, Dôme, Montignac, le Bugue, Belvez, Villefranche-de-Belvez, Terrasson, ont chacune un hôpital.

Il existe aussi des hospices à Hautefort, Fouleix, Bourdeilles, Bourrou, Sainte-Alvère et Sainte-Aulaye.

Au moyen âge, les refuges pour les pauvres, les malades et les infirmes étaient répandus sur toutes les parties du territoire, villes et campagnes.

Ces établissements avaient différentes dénominations.

Le nom le plus connu est celui d'hôpital, Espital au moyen âge. Mais il faut distinguer sous ce nom deux genres de maisons, quoique toutes elles n'aient eu qu'un même but, le soin des malades et des pauvres :

1° Les asiles, placés dans les commanderies du Temple ou de Saint-Jean de Jérusalem et de Saint-Antoine;

2° Les asiles ouverts dans les villes et campagnes par la charité publique; ils étaient de fondation royale, ou seigneuriale, ou commune.

Il y avait ensuite les malauderies, autrement dits malaudies, maladreries, molettes, malauries, ou les malets.

Les établissements spécialement consacrés aux lépreux avaient nom léproseries, ladreyries, ladrières et peut-être ledriers. Le nom, retenant la prononciation du temps, est resté à des paroisses : Saint-Germain, dit en 1618 Saint-Germain lou Lepdroux, est plutôt Sanctus Germanus le Dros; Sainte-Marie de la Cité à Périgueux, en 1782, est Sancta Maria de Lesdrosa en 1363, puis Leydrouse; Saint-Etienne le Droux était Sanctus Stephanus deux Ledros, en 1252, le Drier en 1365.

Une des quatre léproseries de Périgueux se nomma Salvango, Salvajou, Sauvajou, et une commanderie du Temple, Salvitas-Grasseti, Sauvetat-Grasset. Plusieurs lieux se nomment Salvagie, Sauvagie, etc.

Dans la commune de Saint-Vincent-de-Paluel il existe une habitation dite la Salvie, en patois lou Salvadou; on y a trouvé une baignoire circulaire avec degrés pour y descendre, une grande quantité de tombes. Ce nom de Salvie est assez répandu. Il y avait à Belvez et à Saint-Cyprien une porte dite de Salvier, et dans ce dernier endroit on a mis à découvert une baignoire circulaire avec marches, comme à la Salvie.

L'étymologie latine salvitas, guérison, indiquerait que les lieux dont le nom en est dérivé auraient été des refuges ouverts aux malades.

1° COMMANDERIES DU TEMPLE OU DE SAINT-JEAN  DE JÉRUSALEM, ET MEMBRES EN DEPENDANT.

DIOCESE DE PÉRIGUEUX.

Noms et situation.

Commanderie. Andrivaux, commune de Beaurone.

Membre annexe : Dourle, commune de Lisle.

Id. Vaunac, commune de ce nom.

Commanderie. Saint-Paul-la-Roche, id.

Commanderie. Puymartin.

Membres :

1° Saint-Maurice de Jumillac;

2° Saint-Jean-de-la-Trappe,  en partie dans Condat  et dans Saint-Laurent-de-Gogabaud.

Commanderie. Le Soulet, commune de Goûts.

Commanderie. Pont-Arnaud, commune de Saint-Crépin-de-Richemont.

Commanderie. Combeyranche, même commune.

Membre : La Feylie, commune de Bertric.

Membre : Chambeuil, commune de Ribérac.

Commanderie. Chante-Geline, commune de Mensignac.

Commanderie. La Sauvetat-Grasset, commune de Douville.

Commanderie. Mortemart, même commune.

Membre : Château-Miscier, même commune.

Commanderie. Bonneville, même commune.

Membre : Saint-Avit-de-Fumadière et Bonnefare, même commune.

Commanderie. Aubeterre.

Membre : Les Eyssarts, Saint-Michel-Ia-Rivière, Born.

Com. Le Temple-la-Guyon, même commune.

Membre : Le Temple-de-l'Eau, à Cherveix; le Pont-Saint-Martial, à Hautefort.

Membre : La Chapelle Saint-Jean-de-la-Recluse, à Exideuil.

Membre : Ajat, commune de Thenon.

Commanderie. Fontenilles, même commune.

Commanderie. Puy-Lautier, commanderie de Saint-Pierre-d'Eyraud.

Membre : L'Espaut, commune de Fraysse.

Commanderie. Buzet, commune de Menesplet.

Plusieurs lieux sont dits le Temple : dans la forêt de la Roche-Beaucourt, à Sencenac, Saint-Jean-de-Cole, Brassac, Verteillac, dans le vallon de la Sauvanie, à Saint-Martial-de-Viveyrol, Chassagne, Siorac, etc. —Vov. ces noms.

DIOCÈSE DE  SARLAT.

Noms et situation.

Commanderie. Saint-Naixent, même commune.

Membres : Naussanes, Cours, Lembras, Pontbonne et le Bignac.

Commanderie. Condat, même commune.

Commanderie. Sergeac, même commune.

Commanderie. La Canéda, même commune.

Commanderie. Montguyard, même commune.

Membre : Falgueyrac, même commune.

Commanderie. Tourliac, commune de Rampieux.

II faut ajouter l'hospitalis de Comarque et celui de Sernato, peut-être Sermet; une ancienne construction, appelée le Temple, à Font-d'Eylias, commune de la Rouquète-d'Eymet, devait être une grange de cet ordre. Un ancien grand chemin et un dolmen sont près de là.

2° COMMANDERIES DE L'ORDRE DE SAINT-ANTOINE.

Noms. .

Date de la mention.

Localités

La maison supérieure en Guyenne

1648

Aubeterre.

Hôpital

1310

Saint-Antoine-de-Pizou.

Id.

1648

Exideuil.

Id.

1501

Bergerac, au faubourg de la Madeleine.

Id. Commanderie de Saint-Antoine du Grand- Châtaignier

1648

Grand-Castang?

3° HÔPITAUX[75].

Noms. .

Date de la mention.

Localités

Hôpital de Saint-Hilaire

xiie siècle

Ville de Périgueux.

-                      de Saint-Silain

Id.

Id. sur la paroisse de ce nom.

-                      de Saint-Pierre

1290

Id. au cimetière de la Cité.

-                      de Charroux

1270

Id. bord de Tille, au bas d'Ecornebœuf.

-                      de l'Arsaut

1360

Id. faubourg de ce nom.

-                      de la Claustre

xiie siècle

Id. au Puy-Saint-Front.

Hôpital

Id

Id. faubourg de l'Aiguillerie.

-                      de la Daurade

1307

Id. près de la fontaine Saint-Hippolyte.

        -  de Brunet

1339

Id. près du moulin de Saint-Front.

Hôtel-Dieu n° 385

xviie siècle

Id.

-                      pour les pauvres, au prieuré de la Faye

1214

Léguillac-de-Lauche.

Hôpital

1372 et 1746

Agonac.

-                      Domus eleemosynaria

1153

Montpont

Hôp. de la Providence fondé par Mlle de Foix.                                                                                                                                      

xviie siècle

Domus eleemosynaria

1252

Nontron.

Xenodochium

vie siècle.

Terrasson.

Hôpital

1260

Hôpital Saint-Jean-1'Évangéliste

1337 et 1480

Montignac-sur-Vézère.

Hôpital de Saint-Michel

1273

Sarlat.

au faubourg de la Bouquerie

1348

Hôtel-Dieu n° 392

xviie siècle

Hôpital

1279

Saint-Amand-de-Belvez.

Id

1379

Saint-Pompon.

Id.

1260

Loubéjac.

Hôpital pour les pauvres

1211

Abbaye de Cadouin.

Hôpital

1476

Clérans.

Id

État des sect. 1791

Vie.

Id

1450 et cadastre

Le Bugue, paroisse Saint-Marcel, devant

la place de Landrivye.

Lieu-dit l'Hôpital

cadastre

Eymet

Porte de l'Hôpital

1682

Issigeac

Hôpital pour recevoir les pauvres de Dieu

1317

Bigaroque.

Hôpital du Saint-Esprit

1118

Bergerac

— dit Pedolha

1450

Hôtel-Dieu n° 382

xiie siècle

L'Hospice actuel avait été fondé en 1700

 

L'Hôpital vieux

1621

Montrevel

L'Hôpital

1632

Pré de l'Hôpital

Cadastre

Paunac

Hôpital, aujourd'hui maison d'école

Id

Bourdeilles

L'Hôpital

1648

Au port du Fleix

Hôpital

 

Saint-Cyprien.

Fondation d'une chapelle dans l'Hôpital

1350

Mussidan.

Hôpital de la Croix-de-Fromental

xiiie siècle

Notre-Dame-de-Sanillac.

Font des malades

Cadastre

Porte de l'Hôpital

Id

Saint-Louis.

Hôpital

Id

Mialet.

Id

1408

Peyzac, commune de la Nouaille.

Id

1669

Hautefort.

Maison de Charité-Hôpital

1775

Montpazier.

Hôpital

1476

Clérans.

Maison des pauvres

Atlas de Belleyme

Sireuil.

LIEUX QUI PORTENT LE NOM D'HÔPITAL ET QUI POURRAIENT ÊTRE UNE DEPENDANCE D'UNE COMMANDERIE.

Noms. .

Date de la mention.

Localités

Lieu-dit les Hôpitaux ou l'Hôpitaux

Cadastre

Trélissac et Salagnac.

Lieu-dit l'Hôpital

1468

Saint-Sébastien.

Id

Cadastre

Coutures.

Id

Id

Saint-Étienne-des-Landes.

Id

Id

Segonzac.

Id

Id

Celle, au hameau de Saint-Mandé.

Id

1460

Servanches.

Terre dite de l'Hôpital

Cadastre

Saint-Martin-l'Astier.

Id

xiiie siècle

Pillac.

Id

 

Angoisse.

Id

1500

Villac.

La fon de l'Hôpital

 

Négrondes.

Pré de l'Hôpital

 

Savignac-les-Églises, à l'entrée du bourg.

Croix de l'Hôpital

1233

Saint-Léon.

Oratoire et Hôpital

1247

Gabanelle, commune de Bergerac.

Hôpital de Combeys

1178 et 1500

Chantérac.

Hôpital de Cherveix

Cadastre

Même commune.

Id

Atlas de Belleyme

Molières.

 

MALADRERIES.

Noms. .

Date de la mention.

Localités

Maladrerie de fondation commune

1648

Saint-Astier.

Lieu-dit la Maladrie, et aux Blanquets

Cadastre

Cercle.

Maladrerie de fondation commune

1648

Mussidan.

-                      de fondation royale

Id

Aubeterre.

-                      de fondation commune

Id

Nontron.

-                      idem

Id

Chignac.

Maladrerie

1648

Bruzac.

Maladrerie de fondation royale

1254 et 1648

Sarlat, près d'une fontaine qui en a conservé le nom.

Lieu-dit Croix de la Malaurie

Tradition locale

A Capellou, environs de Belvez.

Maladrerie de fondation commune

1648

Villefranche-de-Belvez.

Champ dit de la Malaudarie

Cadastre

Saint-Avit-Senieur, village de la Cabane.

Maladrerie de fondation royale

1648

Molières.

-                      et lieu-dit la Malauderie

Id. et cadastre

Beaumont.

Maladrerie de fondation commune

1648

Lenquais, aux Trois-Croix.

Lieu-dit Malladene et Malaudene

1775

La Malauderie

1473

Sainte-Alvère.

Maladrerie de fondation commune

1648

Beynac.

Ténement de la croix de la Maladrerie

1482

Le Bugue, chemin du Bugue à Campagne.

Maladrerie de fondation commune

1648

La Force.

   de fondation royale

1450, 1732

Bergerac.

   de fondation commune

1350 et xviie se.

Montrevel.

   idem.

1648

Saint-Marcel.

Ténement des Malets

1791

Vie.

Maladrerie

Tradition locale

Naillac, au Puy de las Maleytias.

Id

Cadastre

Vitrac, au Pech de Malet

Lieu-dit la Malaudie

Id

Carsac - Proissans.

Malets (Les)

Id

Tursac.

Id

Id

Manzac.

Id

Id

Saint-Paul-de-Serre.

Id

Id

Fouleix.

Id

Id

Bars.

Id

Id

Terrasson.

Lieu-dit la Maladrerie

Id

Saint-Martin-le-Pin.

Id

Id

Bourdeix.

Id

Id

Millac-de-Nontron.

Lieu-dit la Maladrerie

Cadastre

Nontroneau.

Maladrerie de fondation commune

xviie siècle et id.

Nontron.

Id

1648

Eymet.

Id

1648

Terrasson.

Terre, taillis des pauvres

Cadastre

Cabans, Daglan, le Coux, Mouleydier, etc.

5° LÉPROSERIES.

Noms. .

Date de la mention.

Localités

Saint-Hippolyte

1290

Périgueux, au bord de l'Ille.

Salvange

1246

Saint-Martin.

Saint-Antoine

1290

Le Toulon.

Au pont Saint-Jacques

1265

Couvent de Sainte-Claire.

Léproserie

1284

Pont de la Beaurone.

Id

1302

Vanxains.

Léproserie dite de Landot

1319

Près de la Tude.

Léproserie

1266

Terrasson (près du chemin dit de l'Hospitalet?).

Léproserie de Peyruscles

1251

Canton de Montignac-sur-Vézère.

Léproserie

1381

Condat-sur-Vézère.

Église des Lépreux de Saint-Avit-Sénieur

1286

Peut-être le lieu nommé Saint-Avit ou celui dit la Sauvagie dans la Bessède.

Léproserie

1271

Vallereuil.

Id

1321

Montclar.

Id

Id

Campagne.

Id

1324

Bigarroque

Id

1459

Bertric, au Feyliet.

Id

1308

Bergerac, vers Saint-Martin.

Id

Id

Lieu-dit les Ladres

Cadastre

Coulounieix.

-                      Fon des Ladres

Id

Villetoureix.

-                      cimetière des Ladres

Id

Saint-Jean-de-Cole.

JURIDICTIONS AVANT 1789. SÉNÉCHAUSSÉE ET JUSTICES LOCALES.

La distinction entre les pouvoirs judiciaire et administratif n'existait pas dans les premiers temps. Toute autorité était l'apanage de la haute justice.

Le comte la réclamait comme un droit inhérent à sa qualité de comte de Périgord, mais il eut toujours des opposants : Périgueux d'abord, qui affirmait que la haute justice, dans la juridiction de la ville, appartenait aux maire et consuls, sous l'autorité immédiate du roi; plusieurs seigneurs aussi, entre autres le sire de Mussidan, refusaient de lui rendre hommage et le portaient directement au duc de Guyenne.

Pour réprimer les désordres qui furent la suite de ces luttes intérieures[76], saint Louis envoya un sénéchal en Périgord et l'investit d'un pouvoir supérieur devant lequel toute juridiction locale pouvait se pourvoir en appel. Il n'y eut d'abord qu'un sénéchal; mais chacun des deux rois de France et d'Angleterre en eut un jusqu'au xve siècle dans la partie du pays qui lui était soumise.

La sénéchaussée fut depuis partagée en trois : celles de Périgueux, Bergerac et Sarlat, chacune de ces villes ayant un présidial. Les appels des justices locales furent divisés entre ces trois cours; quelques-uns cependant étaient portés hors du Périgord.

Ainsi ressortissaient en 1760 :

DU SÉNÉCHAL DE LIBOURNE.

La justice du Fleix, avec Montfaucon.

Celle de Gurson, avec Carsac et Saint-Martin.

Celle de Saint-Méard, avec Saint-Géraud.

Celle de la Mothe-Montravel, avec les paroisses de la châtellenie.

Celle de Montpont, avec les paroisses de la châtellenie.

Celle de Ponchat et de Montazeau.

3° DU SÉNÉCHAL DE SAINT-YRIEX, PAR APPEL.

La justice de Beausoleil, dans Sarlande.

Celles d'Angoisse, de Sarlande, Sarrazac, Frugic, Firbeix, Mialet, Laxion, Nantiat, Saint-Priest-les-Fougères, la Valouse, Saint-Paul-la-Roche, Jumillac et Chalusset, son annexe.

3° DU SÉNÉCHAL D'AGÉNOIS.

Justices locales

Paroisses qui en dépendent.

Castillonès

La paroisse, Cavar, Ferransac, Saint-Didier, Saint-Maurice, Saint-Quentin.

Le Rayet

La paroisse, Moulceyroux, Saint-Grégoire.

Cahusac

La paroisse, Douzains, Gassas, la Landusse.

Villeréal

Doudrac, Mazières, Naresse, Parisot, Perranquet, Rives, Saint-Gassien, Tourliac, etc.

 

SÉNÉCHAUSSÉE DE PÉRIGUEUX.

Justice royale

Paroisses qui en dépendent.

La Linde

Sainte-Colombe et, dans la sénéchaussée de Sarlat, Saint-Front, Pontours et Bourniquel.

Justices locales

Paroisses qui en dépendent.

Abjat

La paroisse.

Agonac

La paroisse et les paroisses de la châtellenie.

Ajat

La paroisse et Bauzens.

Allemans

La paroisse.

Andrivaux

Id.

Anesse

Id.

Ataux

Id.

Azerat

Id.

Badefol

La paroisse et Châtres.

Bassillac

La paroisse.

Beauregard

La paroisse et Breuil.

Beaurone

La paroisse.

Beaussat

Id.

Bernardières (Les)

La paroisse et Champeaux.

Boissière-d'Ans (La)

La paroisse.

Bories (Les)

La paroisse et Antone, Sarliac, Savignac-les-Eglises.

Bourdeilles

La paroisse et les paroisses de la châtellenie.

Bourdeix

La paroisse.

Bourgnac

La paroisse et Sourzac.

Bourzac

La paroisse et les paroisses de la châtellenie.

Brantôme

La paroisse et Cantillac.

Brassac

La paroisse.

Breuil (Le)

Id.

Bruzac.

Id.

Bugue (Le) et Limeuil

La paroisse et les paroisses de la châtellenie.

Burée

La paroisse.

Bussière-Badil

Id.

Chadeuil

La paroisse et Bourg-des-Maisons.

Chalagnac

La paroisse.

Chalais

La paroisse avec partie de Chalais avec le clocher, partie de Saint-Paul sans clocher.

Champagnac

La paroisse.

Champniers

La paroisse, avec Augignac et Pluviers.

Chancelade

La paroisse.

Change (Le)

Id.

Chantérac

ld.

Chapelle-Faucher (La)

Id.

Chapelle-Gonaguet (La)

Id.

Chassagne

Id.

Chaumont

La paroisse, avec un village dans Ajat.

Cherval

La paroisse.

Clérans

Id.

Clermont

Id.

Connezac (Neuvic)

La paroisse et Saint-Vincent.

Connezac (Nontron)

La paroisse et Hautefaye.

Coulaures

La paroisse.

Coursac

Id.

Coussière (La)

La paroisse et Saint-Saud.

Coutures

La paroisse.

Cros-de-Montaignac (Le)

La paroisse, avec Saint-Antoine et partie de Limeyrac.

Cubjat

La paroisse.

Cumont

Id.

Douze (La)

La paroisse, avec la Cropte, Saint-Félix et Saint-Sernin-de-Reillac.

Douzillac

La paroisse.

Escoire

Id.

Espeluche (La vicomte d')

La paroisse, avec Combeyranche, Villetoureix et Allemans, moins le bourg.

Exideuil

La paroisse et les paroisses de la châtellenie.

Fleurât

La paroisse.

Fontaine

Id.

Gabillou

Id.

Gemaye (La)

Id.

Granges (Les)

Id.

Grezignac

Id.

Grignol

..La paroisse, avec Bruc et Grun.

Hautefort

La paroisse et les paroisses de la châtellenie.

Javerlhac

La paroisse.

Jumillac

Id.

Lanmary

La paroisse, les trois quarts de Sorges et deux villages dans Antone.

Lardimalie

Saint-Crépin, Saint-Pierre, Eylias, Born et Blis.

Laxion

Corgnac, Eyzerat, Nanteuil, Saint-Jory, Vaunac.

Léguillac-de-Cercle

La paroisse.

Léguillac-Fon-de-Lauche

Id.

Ligueux,

Id.

Limeyrac

Id.

Lisle

La paroisse.

Longa

Sainte-Foy et Grand-Castang.

Lusignac

La paroisse.

Lussac

La paroisse et Fon-Troubadu.

Marouil

La ville et quatre paroisses.

Marqueyssac

Saint-Pantaly, Sainte-Eulalie, Chourgnac, Saint-Pardoux, Brouchaud.

Marsaneix

La paroisse.

Mas-Valeix

Id.

Mauzac

Id.

Mayac

Id.

Mensignac

Id.

Mei'laride

Id.

Mialet

La paroisse et Lambertie.

Miremont

Mauzens, Savignac, Mortemart.

Montagrier

La paroisse et Saint-Victor.

Montaut

Montaignac, Beleymas, Saint-Julien.

Montclar

La paroisse.

Montencès

Montren.

Montréal

Issac, Église-Neuve, Saint-Jean-d'Eyraud et la Veyssière.

Mothe-de-Thenon (La)

Partie de Thenon.

Mussidan

La ville, Saint-Front, Saint-Méard, Saint-Martin.

Naillac

La paroisse.

Nantiat

Id.

Neuvic

Id.

Nontron

La ville.

Périgueux

La ville, Saint-Pierre-ès-Liens, Boulazac, Coulounniex, Atur, Trélissac, Champsevinel.

Paunac

La paroisse et Tremolac.

Peuch (Le)

Le Moustier.

Plazac

La paroisse.

Pressignac

Id.

Pout-Eyraud

Id.

Quinsac

Id.

Hazat

Id.

Ribérac

La paroisse.et les paroisses de la châtellenie.

Richement

Saint-Crépin et Montmoreau.

Roche (La)

Le quart de Sorges.

Roche-Beaucourt (La).

La paroisse.

Rouffignac

Id.

Sainf-Angel

Id.

Saint-Apre.

Id.

Saint-Astier

La ville.

Saint-Astier (Le Puy-)

Un village dans Saint-Astier.

Saint-Front-la-Rivière

La paroisse.

Saint-Jean-de-Cole

La paroisse et Saint-Pierre.

Saint-Just

La paroisse.

Saint-Laurent-du-Manoire

La paroisse.

Saint-Louis

Id.

Saint-Martial-de-Valette

Id.

Saint-Martial-de-Viveyrol

Id.

Saint-Martin-le-Peint

Id.

Saint-Maurice

La paroisse et Saint-Laurent-des-Bâtons.

Saint-Mayme-de-Pereyrols

La paroisse.

Saint-Méard-de-Drone

Id.

Saint-Pardoux-de-Drone

Id.

Saint-Pardoux-la-Rivière

Id.

Saint-Paul-de-Serre

Id.

Saint-Paul-la-Roche

Id.

Saint-Privat

Id.

Saint-Privat-de-Mayac

Id.

Saint-Sénat

Id.

Saint-Vincent-d'Exidcuil

Id.

Segonzac

Id.

Sendrieux

Id.

Servenclies

Id.

Sourzac

Id.

Thenon

Une partie de Thenon et d'Azerat.

Thiviers

La paroisse.

Tocane

Id.

Tourtoirac

Id.

Trémolac

Id.

Trigonan

Id.

Varagne

Id.

Vern

La paroisse et Veyrines, le Salon, Château-Miscier.

Verteillac

La paroisse.

Villac

Id.

Villamblard

Id.

Villars

La paroisse et Millac,

Lisle

La paroisse.

Longa

Sainte-Foy et Grand-Castang.

Lusignac

La paroisse.

Lussac

La paroisse et Fon-Troubadu.

Marouil

La ville et quatre paroisses.

Marqueyssac

Saint-Pantaly, Sainte-Eulalie, Chourgnac, Saint-Pardoux, Brouchaud.

Marsaneix

La paroisse.

Mas-Valeix

Id.

Mauzac

Id.

Mayac

Id.

Mensignac

Id.

Merlande

Id.

Mialet

La paroisse et Lambertie.

Miremont

Mauzens, Savignac, Mortemart.

Montagrier

La paroisse et Saint-Victor.

Montaut

Montaignac, Beleymas, Saint-Julien.

Monlclar

La paroisse.

Montencès

Montren.

Montréal

Issac, Église-Neuve, Saint-Jean-d'Eyraud et la Veyssière.

Mothe-de-Thenon (La)

Partie de Thenon.

Mussidan

La ville, Saint-Front, Saint-Méard, Saint-Martin.

Naillac

La paroisse.

Nantiat

Id.

Neuvic

Id.

Nontron

La ville.

Périgueux

La ville, Saint-Pierre-ès-Liens, Boulazac, Coulounniex, Atur, Trélissac, Champsevinel.

Paunac

La paroisse et Tremolac.

Peuch (Le)

Le Moustier.

Plazac

La paroisse.

Pressignac

Id.

Pont-Eyraud

Id.

Quinsac

Id.

Razat

Id.

Ribérac

La paroisse.et les paroisses de la châtellenie.

Richemont

Saint-Crépin et Montmoreau.

Roche (La)

Le quart de Sorges.

Roche-Beaucourt (La).

La paroisse.

Rouffignac

Id.

Sainf-Angel

Id.

Saint-Apre.

Id.

Saint-Astier

La ville.

Saint-Astier (Le Puy-)

Un village dans Saint-Astier.

Saint-Front-la-Rivière

La paroisse.

Saint-Jean-de-Cole

La paroisse et Saint-Pierre.

Saint-Just

La paroisse.

Saint-Laurent-du-Manoire

La paroisse.

Saint-Louis

Id.

Saint-Martial-de-Valette

Id.

Saint-Martial-de-Viveyrol

Id.

Saint-Martin-le-Peint

Id.

Saint-Maurice

La paroisse et Saint-Laurent-des-Bâtons.

Saint-Mayme-de-Pereyrols

La paroisse.

Saint-Méard-de-Drone

Id.

Saint-Pardoux-de-Drone

Id.

Saint-Pardoux-la-Rivière

Id.

Saint-Paul-de-Serre

Id.

Saint-Paul-la-Roche

Id.

Saint-Privat

Id.

Saint-Privat-de-Mayac

Id.

Saint-Sénat

Id.

Saint-Vincent-d'Exideuil

Id.

Segonzac

Id.

Sendrieux

Id.

Servenches

Id.

Sourzac

Id.

Thenon

Une partie de Thenon et d'Azerat.

Thiviers

La paroisse.

Tocane

Id.

Tourtoirac

Id.

Trémolac

Id.

Trigonan

Id.

Varagne

Id.

Vern

La paroisse et Veyrines, le Salon, Château-Miscier.

Verteillac

La paroisse.

Villac

Id.

Villamblard

Id.

Villars

La paroisse et Millac,

SÉNÉCHAUSSÉE DE BERGERAC.

Justice locales

Paroisses qui en dépendent.

Bergerac

Saint-Martin, la Madeleine, la Cône.

La Mongie

Saint-Sernin, Saint-Laurent-des-Vignes, Saint-Martin.

Gardone

La paroisse.

Mont-Cuq

Pomport, Saint-Mayme, Rouillac, le Monteil.

Gageac

La paroisse.

Saussignac

Razac, Monestier, Sainte-Croix.

Piles

Cours.

Saint-Naixent

La paroisse.

Montbazillac

Colombier, Saint-Christophe.

La Rardo

Saint-Sernin, Cône, Bouniagues, Sainte-Luce, Poujol.

Issigeac

Mont-Marvès, Montaut, Montsaguel, Eyrenville.

Cahusac

Falgueyrac, Mandacou, Saint-Pcrdoux, Saint-Caprais, Saint-Aubin-de-Lenquais, Cadelech.

Bridoire

Ribagnac, Singleyrac, Rouffignac.

Puy-Guilhem

Couture, Thenac, la Bastide, Cuneges, Lestignac, le Sigoulès, Mescoulès, Flaugeau, Sainte-Aulaire, Monbos, Font-Roque, Sainte-Innocence, Saint-Julien.

Evmet

Sainte-Marthe, Serres, la Rouquète.

Razac

La paroisse.

Sadillac

Id.

Lauzun

Saint-Nazaire, Saint-Macaire, Queyssel, Saint-Maurice, Queyssaguet.

La Force

Saint-Pierre-d'Eyraud, Prigonrieu, Limas.

Maurens

Sainte-Foy-des-Vignes, Ginestet, Camp-Segret.

Queyssac

La paroisse.

Mouleydier

Creysse et Saint-Cybard.

SÉNÉCHAUSSÉE DE SARLAT.

Justices royales.

Paroisses qui en dépendent.

Cenac

La paroisse.

Molières

Id.

Montpnzier

La paroisse, Marsalès, Capdrot, Gaujac et la Valade.

Villefranche-de-Belvez

La paroisse, la Trape, Prats, Saint-Sernin, Mazeyrolles et Saint-Caprais.

Justices locales.

Paroisses qui en dépendent.

Alas-de-Berbiguières

Alas et Cladech.

Auberoche

Fanlac.

Badefol

Saint-Vincent-de-Badefol, Aies, Calés, Cussac, Cadouin.

Banes

La paroisse.

Bardou..

Bardou, Nojal, Naussanes et le Pic.

Beaumont

Beaumont, Saint-Sernin, Bayac et Gleyzedal.

Belvez

Les paroisses de la châtellenie.

Berbiguières

Marnac.

Bosse

La paroisse.

Beynac

Les paroisses de la châtellenie.

Bigaroque

Saint-Jean-de-Bigaroque, Cabans, le Coux, Mouzens.

Biron

Biron, Saint-Michel, Soulaures, Aygucs-Parsos, Vert et Bortis, Saint-Sernin.

Boisse

Roquepine, Faurilles, le Bel, Saint-Léon, Saint-Amand et Born-de-Champs.

Bouzic

La paroisse.

Bramejat

Le village de ce nom, qui est dans Marquay.

Campagnac du Ruffenc

Bouillac et la Salvetat.

Campagnac-lez-Quercy

La paroisse.

Campagne

Id.

Carlux

Les paroisses de la châtellenie.

Carves

La paroisse.

Castelnau

La paroisse, Feyrac, Veyrines, Saint-Cybranet, la Chapelle, Saint-Laurent, Saint-Julien et Daglan.

Chabans

Quelques villages dans Peyzac et Saint-Léon.

Chavagnac

La paroisse.

Comarque

La paroisse, Tanniès, Sireuil et Marquay.

Condat

La paroisse.

Coulonges

Quelques.villages dans Montignac, Fanlac, Auriac, Aubas et la Bachellerie.

Couze

La paroisse.

Doissac

La paroisse et Grives.

Dôme

La ville.

Faux

La paroisse.

Fénelon

Saint-Julien, Sainte-Mundane.

Florimont

La paroisse.

Font-Gauffier

Quelques villages dans Sagelat.

Galina

Deux villages dans Tanniès.

Gaubert

Quelques villages dans Terrasson.

Gaulegeac

La paroisse.

Gâumier

Id.

Goudou

Quelques maisons dans Alas.

Jayac

La paroisse et Archignac.

Labatut

Quelques villages dans Saint-Chamassy et Audrix.

La Cassagne

La paroisse.

La Chapelle-au-Bareil

Id.

La Faye

Auriac en partie.

La Filolie

Quelques villages dans Saint-Amand-de-Coly.

La Flaunie

Deux villages dans Condat.

Lanquais

La paroisse, Varennes, Saint-Aubin et Montmadalès.

Larche

Pazayac, Grèzes, la Feuillade, Nadaillac, Ladornac.

La Roque

Castel et Meyral.

La Roque-Gajac

La paroisse.

La Salvagie

Quelques villages dans Archignac et Paulin.

Lavaur

La paroisse et Fontenilles.

Le Claud

Quatre villages dans Eyvignes.

Le Peuch

Peyzac, le Moustier, la Roque-Saint-Christophe.

Le Repaire

Saint-Aubin et Nabirat.

Limeuil

Audrix etSaint-Chamassy.

Losse

Thonac.

Lusier

Moncany.

Mons

La paroisse.

Monsac

Id.

Montcalou

Quelques villages dans Gaumier.

Montferrant

La paroisse, Sainte-Croix, Lolme, Saint-Marcory, Saint-Avit-Rivière et Saint-Romain

Montfort

Vitrac, Carsac, la Canada, Aillac et Saint-Vincent.

Montignac

La paroisse, Brenac, Bars et Valojonx.

Montmége

Quelques villages dans Terrasson.

Montmirail

Quelques maisons dans Cenac.

Palayrac

La paroisse.

Palomières

Un village dans Saint-Quentin.

Pauliac

Trois villages dans Daglan.

Paulin

La paroisse.

Pelevezy

Quelques villages dans Saint-Geniez et la Chapelle.

Peyraux (Les)

Saint-Lazare et Bersac.

Peyruzel

Un village dans Daglan.

Proissans

La paroisse.

Puybeton

Clottes, Rampieux et la Bouquerie.

Puy-Martin

Quelques villages dans Marquay et Saint-André.

Rastignac

La Bachelerie, Peyrignac et Saint-Rabier.

Roque-Nadel

Quelques villages dans Veyrignac.

Rouffinou

Quelques villages dans Sireuil et Tursac.

Saint-Aigne

La paroisse.

Saint-Amand-de-Coly

La paroisse, Coly et Marcillac.

Saint-Avit-Sénieur

La paroisse.

Saint-Cyprien

La paroisse et Lussac.

Saint-Geniez

La paroisse.

Saint-Germain-de-Berbiguières

Id.

Saint-Germain-de-Pont-Roumieu

Id.

Saint-Léon

Id.

Saint-Martial

Id.

Saint-Pompon

Id.

Saint-Quentin

Id.

Salignac

Bourèze, Carlucet, Eybènes, Eyvignes, Saint-Crépin.

Sarlat

La ville.

Sauvebœuf

Aubas et les Farges ou Cheylard.

Sciorac

La paroisse.

Sergeac

Id.

Serniet

Loubéjac.

Tailleferie (La)

Un village dans Marquay.

Tayac

La paroisse.

Temniac

La paroisse, Alas et Campagnac.

Terrasson

La paroisse.

Tursac

Id.

Verdon

Id.

Veyrignac

Id.

Vierval

Quelques villages dans Archignac.

Viminières

,Le village de Viminières, dans Bouzic.

 

COUR DU CONSULAT DE PÉRIGUEUX.

Il était constant, au xive siècle, que Périgueux était le siège d'une juridiction d'appel pour la plus grande partie du duché d'aquitaine : c'est ce que déclare le diplôme du duc d'Anjou rendu, en octobre 1349, pour le rétablissement des assises en cette ville.

Cette supériorité territoriale existait encore au commencement du xve siècle. Le Livre noir contient une lettre écrite en 1128 par les consuls d'Aire et du Mas au sujet d'un appel fait de leur sentence devant la cour du consulat de Périgueux[77].

Quand on rapproche d'une aussi vaste juridiction le serment de féauté que les habitants de Périgueux prêtèrent directement à Philippe-Auguste en 1201, par rapport à la ville, au même titre et dans les mêmes termes que le comte de Périgord pour le comté, il est difficile de ne pas reconnaître par ces hautes prérogatives, uniques peut-être dans l'histoire de France, que dans les premiers temps du moyen âge Périgueux jouissait encore, à la fois, d'un état de métropole en Aquitaine et de cité libre, héritage resté debout, malgré les malheurs des temps, de ce que fut Vésone à l'époque romaine.

La création des deux parlements de Toulouse et de Bordeaux, en 1869 et 1162, amena la fin de cette juridiction territoriale. Henri II établit en 1564 à Périgueux une cour souveraine des aides, avec autorité sur les généralités de Guyenne, de Poitou et d'Auvergne : l'ancien ressort sur le duché d'Aquitaine était ainsi rétabli; mais Bordeaux obtint dix-sept ans après la réunion de cette cour à son parlement. On conserva seulement des élections à Périgueux et à Sarlat.

Il y eut aussi des subdélégations à Périgueux, à Sarlat et à Nontron, relevant de l'intendance de Guyenne.

La dernière tentative pour rendre à Périgueux son rang de ville de premier ordre est due à Louis XVI, qui y établit un grand bailliage.

En 1789 il ne restait à la ville de son ancienne importance que la seigneurie qu'elle avait sur son territoire et sur les fiefs qui en relevaient. Ils se trouvent référés dans l'aveu et le dénombrement de 1579 :

Les maisons de Bourdeilles, de Barrière et de Limeuil, dans la Cité;

Le monastère des dames de la Visitation, l'enclos des prêtres de la Mission;

Les repaires nobles de la Gauderie, la Bampinsole, Beaufort, Lieu-Dieu, la Mothe, Caussade, la Rolfie et la Jarte;

Les repaires de Montgaillard, Chevrier, Adian, Pronsaud, Pouzelande, Barat, Boulazac, la Filolie-l'Amourat, Trélissac, Borie-Porte et Borie-Petit ou Boudit, Borie-Bru, la Roussie et Lauterie.

La loi du 4 mars 1790 établit 9 districts: Périgueux, Belvez, Bergerac, Exideuil, Montignac, Montpont, Nontron, Ribérac, Sarlat.

La loi du 28 pluviôse an VIII créa les 5 arrondissements actuels.

Le nombre des cantons, d'abord de 74, fut depuis réduit à 47 ; il se subdivise en 582 communes.

TABLEAU DE LA DIVISION ACTUELLE[78]

DU DÉPARTEMENT DE LA DORDOGNE. (DÉNOMBREMENT DE L'ANNÉE 1872.)

 

POPULATION TOTALE DU DÉPARTEMENT.

Sexe masculin                                                210,270

Sexe féminin                                                  239,871

Population totale                                            480,141

AGGLOMERATION DE LA POPULATION DANS LES CHEFS-LIEUX D'ARRONDISSEMENTS ET DE CANTONS ET DANS LES COMMUNES DE 3,000 ÂMES ET .AU-DESSUS.

Arrondts

Communes

Population

flottante

Population

normale ou municipale

Totale

Agglomérée

Bergerac

Beaumont

-

1926

1025

Bergerac

655

11044

8024

Cadouin

-

691

393

Eymet

-

1800

1416

Issigeac

-

1062

860

La Force

172

902

220

La Linde

-

2066

801

Le Sigoulès

-

725

335

Montpazier

34

947

837

Sainte-Alvère...

-

1703

482

Vélines

-

873

743

Villamblard

-

1328

595

Villefranche-de-Longchapt

-

900

420

Nontron

Bussière-Badil

-

1322

349

Champagnac

-

983

292

Jumillac-le-Grand

16

2583

540

La Nouaille.

-

1546

650

Mareuil

-

1565

885

Nontron

69

3223

2222

Payzac

-

2230

446

Saint-Pardoux-la-Rivière

-

1643

832

Saint-Saud

-

2171

306

Thiviers

88

2923

1899

Périgueux

Brantôme

-

2591

1335

Exideuil

71

2115

1879

Hautefort

41

1717

535

Périgueux

1908

19956

19408

Saint-Astier

16

2881

805

Saint-Pierre-de-Chignac

17

865

208

Savignac

-

963

349

Thenon

-

1852

750

Vern

-

1842

797

Ribérac

La Roche-Chalais

45

2335

1071

Montpont

10

2012

1528

Montagrier

-

761

165

Mussidan

73

1980

1790

Neuvic

-

2178

421

Ribérac

60

3518

1836

Sainte-Aulaye

-

1451

474

Tocane-Saint-Apre

-

2016

538

Verteillac

-

1117

297

Sarlat

Belvez

95

2273

1690

Carlux

-

1017

381

Dôme

-

1846

969

Le Bugue

-

2903

1616

Montignac

72

3701

2508

Rouffignac

-

2305

349

Saint-Cyprien

-

2364

1555

Salignac

-

1253

567

Sarlat

361

5894

3569

Terrasson

111

3569

2222

Villefranche-de-Belvez

-

1641

1065

 

LISTE ALPHABÉTIQUE

DES SOURCES

OÙ L'ON A PUISÉ LES RENSEIGNEMENTS CONTENUS DANS CE DICTIONNAIRE.

I. — COLLECTIONS  ET  FONDS  MANUSCRITS.

1. Collection de l'abbé de Lespine. Elle renferme un grand nombre de chartes originales, et de plus la copie textuelle et in extenso de tous les actes relatifs au Périgord que l'abbé de Lespine a pu découvrir, soit dans le pays, soit pendant qu'il était conservateur de la Bibliothèque de la rue de Richelieu. 106 volumes in-folio, dont la table a été ainsi relevée par M. Léopold Delisle :

Vol. XXVII. Évêché de Périgueux, I.

Fol. 3, anciens pouillés; — 86, concile de Périgueux, 1365;— 94, archidiacres, doyens, etc.; — 153, 2, chapitres de Périgueux; — 381, pariages des chapitres ; — 398, pariage, cour du célerier.

Vol. XXVIII. Évêché de Périgueux, II.

Fol. 1, cardinaux du Périgord; — 104, extrait du répertoire du registre de Jean XXII et ses successeurs jusqu'à Benoit XIII.

Vol. XXIX. Évêché de Périgueux, III. Mélanges. Extraits des archives du Vatican. Vol. XXX. Évêques de Périgueux, 300 à 1395. Fol. 8j, Fragment, de Petrag. episcop. Texte de Labbé.

Vol. XXXI. Suite, 1295 à 1500.

Vol. XXXII. Suite, 1500 à 1822.

Vol. XXXIII. Abbayes.

Fol. 1, Andrivaux; — 5, Aubeterre; — 52, Bergerac, Jacobins ; — 65, id. Saint-Martin; —139, id. Récollets; — 149, Boschaud, extraits du cartulaire; —179, Brantôme, id. — 267, le Bugue, id. — 299 et 361, Chancelade, id. — 387, Chastres, id. — 420, Calabre, id. —425, La Faye, id., — 443, Font-Gauffier, id. — 464, Fontaines, id.

Vol. XXXIV. Abbayes. (Suite.) Fol. 1, Peyrouse, extraits du cartulaire; — 39, Peyrat, id. — 42, Ligueux, id. — 84, Mont-Caret, id. — 86, Paunac, id. — 129, Périgueux (Cordeliers); Dordogne. —134, Périgueux (Jacobins, Minimes) ; — 142, Plaignac; — 150, la Roche-Beaucourt; — 172, Roncenac; — 180, Saint-Astier, cartulaire; — 356, Saint-Cybard d'Angoulême, id.

Vol. XXXV. Abbayes. (Suite.) Fol. 1, Sainte-Claire, archives; — 53, Saint-Cyprien, id. — 78, Saint-Front de Périgueux ; — 83, Saint-Jean-de-Cole; — 90, Saint-Jean-de-Jérusalem; 109, Saint-Martin et Saint-Cybard-lez-Périgueux ; 111, Saint-Médard de l'Abbaye; — 119, Saint-Sylvain de la Mongie; — 126, Saint-Pardoux ; — 132, Sainte-Ursule; —134, Notre-Dame de Saintes; 146, la Seauve majeure; — 213, Sourzac; — 225, Templiers; — 231, Terrasson; — s64, Tourtoirac; — 322, Trémolac; — 337, Vauxclaire; — 360, Vigeois;— 365, Visitation.

Vol. XXXVI. Évêché de Sarlat.

Vol. XXXVII. Abbayes du diocèse de Sarlat. - Fol. 1, Aillac; — 4, Aymet; — 5, Belvez (Jacobins de); — 14-20, Biron (Bénédictins de); — 25, Cadouin; — 246, Issigeac; — 274, Montpazier; — 283, Saint-Amand-de-Boixe ;— 298, Saint-Amand-de-Coly; -  342, Saint-Avit-Sénieur ; — 369, Sarlat.

Vol. XXXVIII à XLV. Extraits d'ouvrages imprimés.   .

Vol. XLVI. Villes closes. A.-L. Fol. 2, Saint-Astier; — 32, Aymet; — 34, Beaumont ; — 44, Belvez ; —70, Brantôme ; — 73, Saint-Cyprien; —75, Dôme; — 117, Exideuil et l'Ille; — 166, Issigeac; — 167, Limeuil ; — 249, la Linde.

Vol. XLVII. Suite des villes closes. M.-V. Fol. 1, Miremont; — 7, Molières; — 30, Montignac; — 47, Montpazier; — 52, Montpont; — 68, Montravel; — 71, Mussidan; — 235, Nontron; — 342, la Roche-Beaucourt; — 244, Sadillac; — 346, Thiviers; — 256, Villefranche.

Vol. XLVIII. Bergerac.

Vol. XLIX. Périgueux, t. I.

Vol. L. Périgueux, t. II.

Vol. LI. Châtellenies. Fol. a, Agonac; — 9, Larche, Terrasson et Nadaillac ; — 13, Auberoche ; — 46, Aubeterre ; — 73, Beauregard; — 78, Badefol-d'Ans; —106, Beau-séjour; — 128, Bénévent; — 139, Bigaroque;— 161, Biron; — 150, Bourdeilles; — 152, Clermont-de-Beauregard; — 162, le Puy-de-Chalus; — 162, Celle; — 172, Fars (Maison de); — 190, Feyrac; 193, Frateaux;— 200, Fronsac; — 222, Gurson , 234, Hautefort; — 236, laure.

Vol. LII. Châtellenies. (Suite.)

Fol. 1, la Fargo; — 35, la Force; —: 70, Limeuil; 74, Mas-Millaguet; — 81, Mauriac; — 85, Mouleydier; — 87, Montagrier; — 100, Montbazillac; 102, Montclar; — 136, Montfort et Aillac; — 139, Montignac ; — 175, Montpeyroux ; — 176, Montsec; — 177, Ribérac; — 199, Roquefort; — 210, Roquepine ; — 212, Rivières du Périgord ; — 217, Sainte-Aulaye;— aao, Saint-Louis; — 226, Salaignac et Carlux; — 231, Sarlat; — 276, Sorn; — 379, la Tour-Blanche; — 281, Turenne; — 302, Vern; — 310, Villeréal.

Vol. LIII. Histoire des comtes jusqu'en 1295.

Vol. LIV. Suite, xiiie et xive siècles.

Vol. LV. Suite, ive et xvie siècles.

Vol. LVI. Petit in-4°.

Vol. LVII, Mémoires pour la noblesse; châtellenies.

Vol. LVHI. Généalogies, A-C.

Vol. LIX. Suite, D.

Vol. LX et LXI. Suite, L.

Vol. LXII. Suite, L-P.

Vol. LXIII. Suite, P-Z.

Vol. LXIV. Extraits divers, généalogies, etc. Fol. 11, cartulaire de Chancelade.

Vol. LXV. Extraits divers, généalogies. Fol. 241, cartulaire de Chancelade.

Vol. LXVI. Généalogies. Vol. LXVII. Extraits de la Chesnaye des Bois.

Vol. LXVIII. Mémoire sur la constitution de la ville de Périgueux. — Extraits des archives de l'hôtel de ville de Périgueux, Fol. 127, Catalogue des maires ; — 221, sénéchaux ; — 357, notaires.

Vol. LXIX. Titres relatifs à ce mémoire.

Vol. LXX. Périgueux.

Vol. LXXI, LXXII, LXXIII, LXXIV. Extraits des registres de l'hôtel de ville de Périgueux.

Vol. LXXV. Antiquités de Périgueux, par Beaumesnil.

Vol. LXXVI. Extrait du Ms. 772 de Gaignières.

Vol. LXXVII. Copie de chartes relatives au Périgord, 360 à 1206.

Vol. LXXVIII. Copie de chartes, 1206 à 1460.

Vol. LXXIX. Actes originaux sur papier et parchemin la plupart postérieurs au xve siècle.

Vol. LXXX. Actes originaux.

Vol. LXXXI. Actes originaux du xiiie siècle.

Vol. LXXXII. Id. de 1300 à 1335.

Vol. LXXXIII. Id. de 1335 à 1399.

Vol. LXXXIV. Id. de 1400 à 1499.

Vol. LXXXV. Id. de 1500 à 1780.

Vol. LXXXVI. Cahier écrit au xiiie ou xive siècle sur le pariage entre le roi d'Angleterre et le monastère de Condom.

Vol. LXXXVII. Papiers divers, depuis le xve siècle.

Vol. LXXXVIH. Compte de la levée du fouage dans la sénéchaussée de Périgueux en 1365.

Vol. LXXXIX. Dénombrement des paroisses par châtellenies.

Vol. XC, XCI. Papiers divers.

Vol. XCII, XCIII, XCIV. Papiers divers de Leydet.

Vol. XCV. Notes mêlées; histoire littéraire, etc.

Vol. XCVI. Inventaire du château de Lanmary, 1587.

Vol. XCVII. Inventaire du château du Puy-Saint-Astier, 1588.

Vol. XCVIII. Titres de Saint-Rabier.

Vol. XCIX. Terrier moderne de la seigneurie de Vaudre.

Vol. C, CI, CII, CIII, CIV. Correspondance de l'abbé de Lespine.

Vol. CV. Mélanges.

Vol. CVI. Correspondance Prunis et Leydet.

2.             Deux registres du xive siècle, comprenant :

·                     Manuscrit coté n° 1, ou terrier sans couverture, avec cette suscription : «Incipit liber notarum perpetuuum per me Johannem de la Bossia, notarium ad opus nobilis Bertrandi Grimoardi al. de Talhafer dni hosp... de la Bernadia... et de Mouriaco.» 158 pages ; xve siècle, accenses faites dans les paroisses de Grignol, Neuvic, Saint-Astier, etc.

·                     Manuscrit coté n° 2, Terrier couvert d'une feuille de parchemin. Actes dans les paroisses de Grignol, etc. par le notaire de Reboygeto; xve siècle, 169 pages. Reconnaissance de Bauchorel, 1554, et autres actes plus anciens du xvie siècle; plusieurs notaires. Diverses chartes cotées GdA jusqu'à GdO. (Communication de M. de Dives de Manzac. )

3.             Livre noir, ou Registre sur parchemin de reconnaissances pour les paroisses de Queyssac, Saint-Sauveur,Vie, la Mongie, Bergerac, Liorac, Sainte-Foy-des-Vignes, Creysse et Baneuil. Patois et latin. « Remembran sa que l'an de Nostre Senhor mil cccc et trenta fo comensa a escrure a quest près, liber, etc. Jobannes de Montmedio not.;» 140 pages. Livre nofragé, ou Registre sur parchemin, ouvert le 4 février 1455 par l'official de Périgueux, pour contenir les reconnaissances faites en faveur de nobilis vir Helie de Podio et de Helis de Gasques, sa femme, dans les paroisses de Sendrieux, Tremolac, le Bugue, Journiac, Sanilhac, la Monzîe, Cauze, Limeil, Chalanhac, Saint-Marcel, Pressinhac, Sainte-Alvère, Sainte-Foy-de-Longas, Saint-Laurent-des-Bâtons, Saint-Salvadour, Montrenc, Saint-Phulix, Saint-Marcel, etc.; 125 pages. (Communication de M. Gustave de Chanaud, juge de paix au Sigoulès.)

4. Extractus castellaniarum patrie et senescalliœ Petrag. 1364, vol. X, et 1365, vol. LXXXVIII.

5. Périgord. Monuments historiques, supplément français, 9 vol. in-fol. de chartes ; manuscrits de la Biblioth. nationale de Paris.

6. Maladreries et commanderies de France, fonds Saint-Germain, trois manuscrits; Bibliothèque nationale.

7. Cens dus au seigneur de Badefol, manusc. du xiiie siècle (Archives nationales, registre 114, n° 9).

8. Cens dus au seigneur de Taillefer dans les paroisses de Douzillac, Montren, Neuvic, etc. Cens dû à Vital de Cozens. Petit manuscrit portant la date de 1203. (Communication de M. le marquis de Taillefer.)

9. Extraits d'actes du xiie et du xiiie siècle, à la Tour de Londres, par M. Martial Delpit. et communiqués par lui.

10. Cartulaire de l'abbaye de la Sauve (manuscrit à la Bibliothèque de la ville de Bordeaux).

11. Livre des rentes dues à l'hôtel de ville de Périgueux pour la confrérie de la Charité, xiiie siècle, 2 vol. in-4° (BiMiothèque de la ville de Périgueux).

12. Rentes dues à la Charité de Bergerac (archives de Bergerac).

13. Chartes des xiiie, xive, xve et xvie siècles, du cabinet de feu M. de Mourcin. Enorme collection, entièrement inconnue, d'actes sur parchemin, qui étaient pêle-mêle rangés en stère contre un mur, et dont je n'ai pu obtenir communication que pendant un seul jour.

14. Chartes originales de la commune de la Linde, 1265, et Livre des consuls (archives de la ville de la Linde).

15. Coutumes de Couze et Reconnaissances diverses (archives des châteaux de Bayac, de Bane et du Mondonel).

16. Reconnaissances et tenements de la paroisse de Vie (communiqués par M. du Soûlas, maire de la commune).

17. Documents sur les forêts domaniales de la Dordogne, existant à la conservation des forêts, à Bordeaux.

18. Arpentement de la seigneurie de Faux, 1771, 7 cahiers (communication de M. le comte de Larmandie).

19. Terrier de la châtellenie de Lenquais, comprenant les quatre paroisses de Lenquais, Lenquaysset, Saint-Aubin, Montmadalès, 3 vol. in-fol. 1764.

20. Terrier de Saint-Pompon (communic. de M. le marquis de Comarque).

21. Inventaire du château de Ribérac et domaines en dépendant, 1 vol. in-fol. 1754 (communic. de M. le comte de Larmandie).

22. Dénombrement des biens du château de Montardit, châtellenie de Montagrier, 1772 (communic. de M. le comte de Larmandie).

23. Archives de l'archevêché de Bordeaux, concernant les seigneuries de Belvez, Bigaroque, Couse, Mauzac, Montravel, Saint-Cyprien en Périgord; terriers, lièves, reconnaissances, hommages, procès, manuscrits du xiiie et du xive siècle; registres de Philipparie et Lancepleine, de 1459 à 1489 ; 10 vol. in-fol. et nombreux cartons (archives départementales de la Gironde).

24. Titres relatifs aux possessions de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, en Périgord ; 50 cartons provenant des archives du grand prieuré de Toulouse, dont les commanderies de Périgueux dépendaient (archives départementales de la Haute-Garonne).

25. Actes du xve et du xvie siècle relatifs à Belvez (communication de M. La Nauve, percepteur à Belvez).

26. Actes du xvie et du xviie siècle, pour les communes de Saint-Sauveur et de Mouleydier (communic. de M. Jérôme Monteil).

27. Cahiers d'extraits historiques, avec pièces originales, 8 vol. par M. le comte de Larmandie.

28. Pouillés du xiiie et du xive siècle pour le diocèse de Périgueux (Lespine vol. XXVII).

29. Procès-verbal de P. des Mortiers, collecteur des deniers de Clément VII en Gascogne, en 1383, pour les recettes faites par lui, par archiprêtré, dans le diocèse de Périgueux (Lespine, vol. XXXI).

30. Pancarte de l'évêché de Périgueux et de Sarlat, dressée le 15 avril 1556 par Jacques du Repaire, suivant arrêt de la cour de Bourdeaux, du 16 février 1554.

31. Bénéfices des évêchés de Périgueux et de Sarlat; extrait du pouillé général des bénéfices de l'archevêché de Bordeaux, 1648.

32. Liste des paroisses de l'évêché de Périgueux, au nombre de 442, suivant le règlement de l'évêque de Périgueux du 11 décembre 1732 (manusc. du couvent des Minimes de Plagnac).

33. Liste de MM. les curés du diocèse de Sarlat, archiprêtré par archiprêtré, de l'année 1781 (manuscrit existant à l'église de Pontours).

34. Catalogue des patrons des églises du diocèse de Périgueux, 1865. (Ces cinq manuscrits communiqués par M. l'abbé René Bernaret, chanoine de Périgueux.)

35. Rôle des paroisses du Périgord distribuées en châtellenies (archives de Pau, inv. de Montignac, fol. 263 ; Lespine, vol. LVII).

36. Chartes originales et copies d'actes anciens relatifs au Périgord. — Registres de notaires du xviie et du xviiie siècle, relatifs aux comm. des environs de la Linde, le Fleix, etc. (ma collection particulière à Lenquais).

37. Rôle des châtellenies et des paroisses qui les composent (Compte de II. de Beruabé, receveur dans la sénéchaussée de Périgord pour la levée du fouage, en 1365 (Lespine, vol. LXXXVIII).

38. Histoire du Périgord et du Sarladais, par Tarde, xviie siècle (manusc. de la Bibliothèque nationale).

39. Papiers de la fabrique de Pazayac (communic. par M, l'abbé Pergot, curé de Terrasson).

40 Archives du château de Paluel et de celui de Fénelon, et actes divers (communic. par M. Marmier, officier du génie).

41.           Titres de la maison de Chamberlhac, 3 vol. in-fol. de chartes originales. Arrentements et reconnaissances dans les communes d'Agonac, Saint-Front-d'Alemps, Négrondes, Sorges, Cornillo, etc. xiiie, xive et xve siècles. Deux registres du notaire Feti, d'Agonac, xve se. Terrier et reconnaissances de la seigneurie de la Roche-Pontissac, xviie siècle. Cette belle collection appartient à Mme de Bacalan, née Delpy de la Roche, derniers seigneurs de la Roche-Pontissac.

42.           Fouillés de l'abbaye de Charroux, de 1471 et 1708 (in episcopatu Petragoricensi).

43.           Actes de notaires : Maillechort, à Bergerac, 1650, etc. 12 registres in-4°; — à Mouleydier, 5 registres ; — Geôffre, à Lenquais, xviie et xviiie siècles, la série; — à Faux, 20 liasses; — plus, à Périgueux, Fustier, 1640 et suivantes; — Bordes, Boussenot, 1710 et suivantes; — à Beleymas, Rambaud, 1611 et suivantes, 1730; — à Maurens, Mazières; à Villamblard, Lacombe, 1612 ; — au Fleix. — Plus, cahiers sans suite contenant des arpentements, partages de successions, prises de possession, vendus à la livre, et dont j'ai gardé un certain nombre

II IMPRIMES

1.    Gallia Christiana; Ecclesia  Petragoricensis et Sarlatensis.

2.   Archives historiques de la Gironde, 10 volumes jusqu'à ce jour. Elles contiennent divers actes relatifs au Périgord, entre autres :

·       Tome III, Recognitiones feudorum (Biblioth. de Wolfenbuttel).

·       Tome IV, Donations faites en Périgord au monastère de Saint-Florent de Saumur.

·       Tome V, Monastère de Saint-Sour de Genouillac, p. 171.

·       Tome X, Dénombrement des cens dus en Périgord au seigneur de Clarol, p. 594.

3.   Cartulaire de Saint-Étienne-de-Baigne, en Saintonge, publié par feu l'abbé Cholet.

4.   Recueil de chartes du prieuré de Saint-Sylvain de la Mongie-Saint-Martin, extrait du cartulaire de l'abbaye de Sainte-Marie de Saintes, dont le prieuré de la Mongie dépendait (id.).

5.   Documents français qui se trouvent en Angleterre, relatifs, à la Gascogne, .publiés par M. Jules Delpit, in-4°.

6.   Précis historique sur les comtes de Périgord, et pièces justificatives, par Saint-Allais, 1836, in-4°.

7.   Recueil de titres et pièces justificatives employées dans le Mémoire sur la constitution politique de la ville de Périgueux, 1775, 2 vol. in-4°.

8.   Voyage de Charles IX en Périgord et siège de Sarlat. 1.1, pièces fugitives pour servir à l'histoire de France, par d'Aubais.

9.   L'état de l'Église du Périgord depuis le christianisme, par le P. Dupuy, avec annotations de l'abbé Audierne, 2 vol. in-4°.

10. Itinéraire de la visite pastorale de l'archevêque de Bordeaux, Bertrand de Goth, dans le diocèse de Périgueux, en 1305 (manuscrit du xiie siècle, aux archives de la Gironde, publié par Rabanis).

11. Pièces justificatives de la généalogie de Rastignac, par d'Hozier.

12. Rapport sur les archives de l'hôtel de ville de Périgueux, par M. Martial Delpit, 1839.

13. Histoire d'Aquitaine, par M. de Verneilh de Puyraseau, 2 vol. in-8°.

14. Statistique monumentale de la Charente, par M. l'abbé Michon.

15. Antiquités de Vésone, par le comte Wlgrin de Taillefer, a vol. in-8°, 1821.

16. Notice sur Paunat, par M. Dessales, 1863.

17. Statistique postale du département de la Dordogne (Bibl. nationale de Paris).

18. Congrès de Périgueux, xxve session, mai 1858, et Assises scientifiques du Périgord, juin 1858 (Bulletin monumental de la Société française d'archéologie).

19. Notice sur les villes franches de Guyenne , notamment en Périgord, Montpazier, Beaumont, etc. par Félix de Verneilh (Annales archéol. de Didron).

20. Notice sur Villamblard et les environs, par M. S. Garraud.

21. Le Chroniqueur du Périgord, 4 vol. in-fol.

22. Calendrier administratif de la Dordogne, contenant les statistiques des arrondissements et de plusieurs communes, par Jouannet.

23. Annales agricoles et littéraires de la Dordogne.

24. Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, par M. Dessalles, 1847, 1 vol. in-18.

25. Vie de saint Sour, par M. l'abbé Pergot, 1 vol. in-18.

26. Le Périgord illustré, par M. l'abbé Audierne, 18.., 1 vol. in-8°.

27. Histoire de Bertrand de Born, par M. Laurens, 1863.

28. Catalogue du musée archéologique de Périgueux, par M. le docteur Galy, 1862.

29. Documents sur la ville de Dôme, par J.-B. L. 1839.

30. Quelques châteaux du moyen âge dans la Gironde et  dans la Dordogne, avec plans, par M. L. Drouyn ,1854.

31. Esnandes et Beaumont-de-Périgord, par M. Charles des Moulins, 1856.

32. Antiquités romaines à Périgueux, par M. Massoubre, 1857.

33. Mémoires de MM. Éd. Lartet, de Vibraye et Lubbock sur les cavernes du Périgord (Annales des sciences naturelles, 1864, t. IV, p. 232, et Bulletin de la Société géologique, t. XXII, p. 335).

34. Description des salles du musée de Saint-Germain, par G. de Mortillet. — Sépulture des Troglodytes du Périgord, faune de Cros-Magnon, par Ed. Lartet.

Objets  gravés et sculptés de Laugerie-Basse, pointes de lances à Cros-Magnon, par E. Massenat.

Silex taillés en Périgord, par Ph. La Lande.

(Matériaux pour servir à l'histoire de l'homme, 1867-1869.)

35. Étude sur le bassin hydrographique du Couseau, dans ses rapports avec les vallées de la Dordogne, par M. Ch. des Moulins.

36. Étude sur les terrains de transport du département de la Gironde, par M. Linder, ingénieur des mines.

37. Rapport sur un mémoire de M. Bourlot, intitulé Histoire de l’homme préhistorique, par M. Meugy, ingénieur en chef des mines.

38. Reliquiae Aquitanicae, being contributions to the archaiology and palœontology of Périgord, by Edouard Lartet and H. Christy, 1865.

39. Dictionnaire géographique du Périgord par paroisses et population, xviie siècle (Lespine vol. XVI et XVII).

40. État des jurisdictions royales et seigneuriales des sénéchaussées de Guyenne (Almanach historique de la province de Guyenne, 1760).

41. Géographie Blavienne, cartes des évêchés de Périgueux et de Sarlat, 1667.

42. Cartes, au Cabinet des estampes :

de l'évêché de Périgueux, 1679, n°s 81et 104;

de l'évèché de Sarlat, divisé par archiprêtrés, par Samson ;

du Périgord, par de l'Isle, 1714;

du comté de Périgord, par de la Rue.

43. Dix-sept cartes in-folio pour la Dordogne (grand atlas de la Guyenne, par Belleyme).

44. Quatre cartes de Cassini pour le département de la Dordogne.

45. Cartes de la Dordogne publiées par le Ministère de la guerre.

46. Annonces de ventes judiciaires dans les journaux du département.

MATRICE CADASTRALE DE COMMUNES,

CONSULTEE À LA DIRECTION GENERALE DES CONTRIBUTIONS DIRECTES, À PERIGUEUX OU SUR PLACE.

 

Chassagne,

La Linde.

Goûts.

Villetoureix.

Saint-Marcel.

Saint-Séverin-d'Estissac.

Saint-Aquilin.

Belvez.

Terrasson.

Beaurone.

Cladech.

La Trape.

Siorac (Belvez).

Fontaine.

Sireuil.

Vern.

Carves.

Villac.

Le Breuil.

Saint-Amand-de-Belvez.

Douville.

Fontaine.

La Chapelle-Faucher.

Besse.

Beynac.

La Chapelle-Montmoreau.

Cercle.

La Roque-Gajac.

Doyssac.

Issac.

La Canéda.

Grives.

Villamblard.

Proissans.

Montplaisant.

Beleymas.

Sainte-Natalène.

Font-Galau.

Gadouin.

Sarlat.

Sainte-Foy-de-Belvez.

Nanteuil (Thiviers).

Vitrac

Le Coux.

Saint-Avit-Sénieur.

Beauregard (Terrasson),

Mouzens.

Saint-Front-de-Champniers.

Condat

Marnac.

Saint-Front-la-Rivière.

Tursac.

Issigeac.

Villefranche (Sarlat).

Bezenac.

Marquay.

Larzac.

Safnt-Cyprien.

Douzillac.

La Cassagne.

Urval.

Badefol.

Carlux.

Berbiguières.

Queyssac.

Sagelat.

Alas.

Sainte-Alvère.

Saint-Pardoux-et-Vielvie.

Sainte-Mundane.

Limeuil.

Cantillac.

Audrix.

Paunac.

Boulouneix.

Saint-Chamassy.

Saint-Michel (Mussidan).

Lempzours.

Saint-Vincent-de-Paluel.

Saint-Médard, id.

Saint-Pierre-de-Cole.

Vezac.

Saint-Martin-l'Astier.

Lenquais.

Ladornac.

Mussidan.

Varennes.

Coly.

Saint-Louis.

Couse.

Chavagnac.

Sourzac.

Vie.

Tanniers.

Cherveix.

Saint-Front-de-Pradoux.

Neuvic.

Beaurone (Neuvic).

Bergerac.

Saint-Germain-du-Salembre.

Sales-de-Belvez.

Calés.

Saint-Lazare.

Saint-Etienne (de Double).

Molières.

Bertric.

Bourgnac.

Palayrac.

Pressignac,

Saint-Laurent-des-Hommes.

Cunéges.

Pazayac.

La Gemaye.

Bouillac.

Peyrignac.

Festalens.

Ales.

La Bachelerie.

Saint-Michel-l'Ecluse.

Badefol.

Conac.

Saint-Pardoux-la-Rivière.

Cussac.

Saint-Cybranet.

Saint-Jean-de-Cole.

Pontours.

Saint-Martial-de-Nabirat.

Thiviers.

Cabans.

Calviac.

Vaunac.

Fontenilles.

Baneuil.

La Chapelle-Grésignac.

Ayguesparses.

 

EXPLICATION

ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES DANS LE DICTIONNAIRE.

I.  POUR L'INDICATION DES SOURCES.

A. Jud.

Annonces judiciaires.

Lesp.

Collection de l'abbé de Lespine, ms. n° 1. Ces volumes n'ayant pas de pagination, le numéro du volume est souvent suivi d'un autre nom pour faciliter la recherche.

Alm. de Guy.

Etat  des jurisdictions en Guyenne, 1760, imp. n° 40.

A. N.

Actes notariés des xvie, xviie et xviiie siècles.

Arch. de la Gir.

Archives de la Gironde, ms. n° 23.

L. N. — L. Nof.

Livre noir et Livre nofragé, ms. n° 3.

B.

Atlas du Périgord, par Belleyme, imp. n° 43.

Mém. d’Albret.

Chroniqueur du Périgord, t. II. Mémoire sur l'étendue des terres de la maison d'Albret en Périgord, vers l'an 1502.

Belvez, Bigaroque.

Archives de la Gironde, châtellenies de Belvez, de Bigaroque, etc. ms. n° 23.

O. S. J.

Titres de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, ms. n° 24.

Bénéf. de l’év.

Bénéfices de l'évêché de Périgueux ou de Sarlat, ms. n° 31.

P. V. M.

Procès-verbal de Pierre des Mortiers, ms. n° 29.

Cass.

Cartes du Périgord, de Cassini.

Panc. de l’év.

Pancartes de l'évêché de Périgueux et de Sarlat, ms. n° 30.

Cens dû à Clarol.

Archives historiques de  la Gironde, imp. n° 2.

Périg. Ill.

Le Périgord illustré, imp. n° 20.

Ch. Mourcin.

Collection Mourcin, ms. n° 13.

Périg. M. H.

Le Périgord monumental historique, ms. n° 5.

Châtell. du Périg.

Châtellenies du Périgord, ms. n° 37.

Philipparie

Registres du notaire Philipparie, ms. n° 23.

Coll. L.

Collection de Lenquais, ms. N° 19.

Rec. de T.

Recueil de titres et pièces justificatives pour la ville de Périgueux, imp. n° 7

Cong. de Périgueux

Congrès archéologique de Périgueux, imp. n° 18.

Dives.

Registres notariés communiqués par M. de Dives, ms. n° 2.

Reg. de la Char.

Registre de la Charité, à Périgueux, ms. N° 11.

E. M.

Cartes du département, dressées par l'État-major pour le ministère de la guerre.

S. Post.

Statistique postale.

Feti.

Actes du notaire Feti, ms. n° 41.

Terr. de L.

Terrier de Lenquais, ms. n° 19.

Inv. du Puy-St-A.

Inventaire du Puy-Saint-Astier, ms. N° 1, vol. XCVII.

Tit. de Chamberl.

Titres de la maison de Chamberlhac. ms. n° 40.

 

 

II. POUR LES MOTS DANS LE TEXTE[79].

 

abb.

abbaye

dioc.

diocèse.

affl.

affluent

éc.

écart

anc.

ancien.

év.

évêché ou évêque.

anc. rep. noble.

ancien repaire noble.

fabr.

fabrique.

archip.

archiprêtré.

faub.

faubourg.

arch.

archives.

fr.

friche.

arron.

arrondissement

font.

fontaine.

auj.

aujourd’hui

h.

hameau.

autref.

autrefois

homm.

hommages.

con.

canton

hôpit.

hôpital.

cartulaire

cartulaire

l.-dit.

lieu-dit.

chap.

chapitre

mayn.

maynamentum.

ch.

charte

min

moulin.

chat.

château

par.

paroisse.

châtellenie

châtellenie

pass.

passage.

ch.-l.

chef-lieu.

riv.

rivière.

cne.

commune

ruiss.

ruisseau.

collat.

collateur.

se.

sénéchaussée.

commrie.

commanderie,

sénéch.

siècle.

confl.

confluent.

terr.

terrier.

cout.

coutumes.

test.

testament.

dénombr.

dénombrement.

vill.

village.

dépt.

département.

voy.

voyez.

 

Le prix décerné le 11 avril 1863 par M. le Ministre de l'Instruction publique a été partagé ex œquo entre le Dictionnaire du département de la Dordogne et le Dictionnaire du département du Gard.

 



[1]Quelques nivellements pris sur le sol et sur les cours d'eau (Raulin, Nivellement de l'Aquitaine) :

                                de Périgueux (Ann. des long.)  98m

Sol de l'église           de Nontron (idem)                   208

                                de Sarlat (idem)                                     137

                                de Belvez                                 185

Place basse de Ribérac                                                           69

Plaine                       de Born                                                  285

                                de Faux (E.M)                                       153

Rivières.

Dordogne pont de Souillac                                       82

                                Dome                                                     69

                               pont de Castelnau                                   66

                                à Bigaroque                                            55

                                pont de Bergerac                                    29

                               pont de Sainte‑Foy                  5

                                sous le pont de Terrasson                      100

Vézère                     sous le pont de Montignac                      95

                               aux Eyzies (Reliquiae Aquitanicae) 58,25

                               sous le pont de Campagne                      53

llle                           devant Corgnac                                      140

                               sous le pont de Mussidan                       46

Drone                      à Brantôme                                           90

                                sous le pont de Ribérac                          50

Auvezère sous le pont de Cubas                            158

Lisone                     à Rudeau                                  135

                                 au pont de la Roche-Beaucourt             87

Tardoire   sous Nontron                                         135

[2] Le calcaire crétacé paraît s'être déposé au fond d'un golfe profond dont les contours jurassiques passent par Thenon, Aubas, la Cassagne, Jayac, Paulin, Eyvignes, Simeyrols, Gourdon, Saint-Cibranet, Saint-Cyprien et Campagne.

Entre Campagne et Thenon, l'entrée de ce golfe de largeur et de profondeur, mesurée de Plazac à la Seguinie (Lot), était d'environ 65 kilomètres.

A Campagne se trouvait la pointe d'un promontoire très-long et étroit qui s'avançait de près de 25 kilomètres dans la mer crétacée, formant le rivage entourant le côté S. O. du golfe.

La ville de Sarlat se trouve occuper une position assez centrale dans l'intérieur même du golfe, que l'on pourrait nommer golfe crétacé du Sarladais ( Bulletin de la Société géologique de France, t. XX, p. 120: Notice sur le niveau des calcaires crétacés de Sarlat, par M. Harlé).

[3] Développement de cet article :1,035 kilomètres de routes départementales; 468 kilomètres de routes nationales ; 1,590 kilomètres de chemins de grande communication; 1,025 kilomètres de chemins d'intérêt commun ; 1,753 kilomètres de chemins vicinaux ordinaires; 2,899 kilomètres de chemins vicinaux formant un réseau subventionné.

   Le service hydraulique des ponts et chaussées embrasse, outre les rivières navigables, 600 cours d'eau secondaires, d'une longueur de 3,650 kilomètres; 1,400 usines, utilisant une force de plus de 6,000 chevaux de vapeur; 10,000 hectares de terrain plus ou moins marécageux; 50,000 hectares à assainir dans la Double; 10,000 hectares susceptibles de recevoir les bienfaits de l'irrigation. (Mémoire de l'ingénieur en chef du département de la Dordogne au sujet de la fusion des services de la voirie, 1872.)

[4] « Sic dictos Bagaudas, quasi silvicolas a voce Gau, quae Gallis sylvam sonat. ») (Ducange.) — «Guaudus, Gualdus, Gualtine, Gal, sylva. » (Id.). — « Saint-Cyr-en-Gault. — Forêt de Gault, près de Sézanne (Marne); Jauvard, en latin Sancta-Maria de Gallo varo, ancienne paroisse réunie à Bélabre (Indre) ».  (Jaubert, Glossaire du centre de la France.)

[5] Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais, t. II.

[6] «Aia, Haya, Laya, sylva » (Ducange). — «Haia Archiarum, Haya de Lintot, » les forêts d'Arqués et de Lillebonne (1217, chartes de Mathilde). — «Nemus Laia au Chat, » en français la Jonchât, qui devrait être écrit Lage au Chat (Haute-Vienne). — « Foresta nostra sive haia » (coutumes de Lorris). — Forêt d'Ayeux, etc.

Age, avec un son dur, a produit Lagudal (forêt à l'ouest de Bergerac) ; Lagut, nom d'une ancienne maison du Périgord, Lagulhac, la Guilhe, Laguilhou, et avec un son plus guttural Lac, nom qui s'ajoute à plusieurs forêts, forêts du lac Gendre, du lac Marcelle, de Lan Mary, en latin, de lacu Marino. Le Temple-la-Guyon se disait en latin : Templum de Laqueos

[7] Dans l'idiome méridional, on prononce henne, hille, pour femme, fille. — En espagnol, hermosa a remplacé formosa.

[8] Ces noms sont tellement répandus, qu'à moins de croire à un refroidissement de température depuis les temps historiques, on ne saurait appliquer à la présence du hêtre, fagus, arbre qui n'est forestier qu'à 300 mètres d'altitude, la cause de l'excessive multiplicité de ces noms en Périgord, où quelques coteaux atteignent par exception cette élévation.

[9] Flage, en idiome local, signifie un rameau, une branche de vigne, d'arbre, etc.

[10] «Pailhum, census pro glandatione et jure pascendi porcos in sylva domini. » (1231 Ducange.)

[11] « Hagia, pars silvae delecta ad feras includendas. » (Id.)

[12] « Brolium, nemus in quo ferarum venatio exercetur.» (Id.)

[13] « Devesum, bois de défends, sylva in qua non licet omnibus ligna caedere, venari, animalia pascere.etc.» (Ducange.)

[14] « In eadem foresta, etiam in defensis quae vocantur Espau. » (xiie siècle, Gallia Christiana instr. eccles. Malleacensis. ) Forêts de l’Espaut, près del Pizou de Guyranda, etc. (Lespine, vol. X.)

[15] Pars sylvae dicitur Veisiera (1048, cartulaire d'Uzerche).

[16] Une table de bois ou buisson appelée Barte ( 1316, Raynouard).

[17] « Buxeria sylva buxis consita. »

[18] Drouilh, chêne blanc. (Ménage, Roquefort.)

[19] «Garrics, chênes. » (Ducange.) Une pièce de terre garnie de chastangs, jarrics et autres bois (1520).

[20] « Gorse, châtaigne : Indre et Marche.» (Jaubert, Glossaire du centre de la France.)

[21] La double consonne finale dans Vern rappelle le nom de plusieurs chefs gaulois; on la retrouve dans Gern, Lerm et un petit nombre d'exemples.

[22] « Locus voc. del Deffès, » auj. Lescure (1323, arch. de Montauban. Congrès archéol.). « Mansus de Obscuris » (1156, cartulaire de Cadouin).

[23] En latin Foliosa, Folhada.

[24] « Foresta quod vulgo werder dicitur. »

[25] « Terra absa. Inculta » (Ducange).

[26] « Larris, landes » (Dictionnaire du pays de Bray).

[27] « Seghia, terra inculta, dumetis abundans.» (Ducange.)

[28] Il y a fête, le 17 septembre, aux Sarrazis, près de Bergerac, pour une victoire que le duc Eudes aurait remportée en 734 entre Maurens et la Chancère. Soit, mais il est difficile d'attribuer aux Maures ou Sarrasins tous les noms dans lesquels entrent les radicaux Maur et Sarra: leur nombre est si considérable, qu'il aurait suffi pour faire reconnaître l'erreur. Les Sarrasins n'ont d'abord  jamais occupé le pays, ils n'ont fait que passer.

Les Anglais ont été les maîtres de l'Aquitaine pendant près de quatre cents ans, et ils n'ont laissé que trois ou quatre noms, peut-être, à des lieux du Périgord. Et puis, pourquoi deux noms, Maure et Sarrasin, pour indiquer une armée qui n'en avait qu'un assurément pendant le temps si court de l'invasion?

Dans l'arrondissement de Bergerac, ainsi que dans le Sarladais, les grottes sont appelées Cluseau quand elles sont à découvert et habitables, Roffy quand elles sont souterraines. (Audierne, De l'âge de la pierre en Périgord, 1863, p. 34.)

[29] Dans l'arrondissement de Bergerac, ainsi que dans le Sarladais, les grottes sont appelées Cluseau quand elles sont à découvert et habitables, Roffy quand elles sont souterraines. (Audierne, De l'âge de la pierre en Périgord, 18G3, p. 34.)

[30] Le souterrain de Carves, par M. Vasseur, 1872.

[31] «Damus decimas Rofiarum, et cervorum quae capta fuerint .» (1047, cartulaire de Sainte-Marie de Saintes).

[32] « Divona, celtica lingua fons addite Divis.» (Ausone.)

[33] « Hospitium de las Gaunias sive de fontibus.» (1365, Lesp. vol. XXXIV.)

[34] « Nauza, locus pascuus, uliginosus et aqua irrigatus. » (Ducange.)—« Prout dictum iter transit usque ad Nausam dictam aqua mortua » (1301, arch. de Montauban; Congrès archéol. 1866.)

On appelle également une nauze un vacant marécageux qui est destiné à recevoir les eaux pluviales; on connaît de plus une autre nauze ou vacant, aussi rempli d'eau et marécageux, appelé del Gouch. (1689, ibid.). En Bretagne, Noed veut dire lieu bas. Tout près d'Evreux était l'abbaye de la Noë, Abbatia de Noa, 1246; quelquefois, dans ce même siècle, Noa se change en Natatoria. On trouve l'île de Noé, dans le Gers. Noue est une rigole naturelle dans les champs pour l'écoulement de l'eau. Le Né est une rivière du Béarn, et il y en a une autre du même nom dans la Charente, près de Merpins.

[35] « Lescheria, locus palustris ubi junci, inde rustice Lesche. Sagne, junci palustris genus. Ut in palude, possint piscare » Segnam. (Ducange.)

[36] Ut sylvœ sint custoditae, et campos de sylva increscere non permittant.» (813, Capitulaires de Charlemagne.)

[37] «Tient un journal de pré ou Bornhe, 1462 » (Philipparie, not. à Belvez).

[38] Quoiqu'il y ait une certaine analogie entre ces haches et les blocs massifs du  Grand-Pressigny, en Touraine, la taille établit entre eux une différence essentielle. Ici les éclats de la taille sont divergents et tournés vers la circonférence, ne présentant jamais cet ensemble des trois plans verticaux de trois longues lamelles parallèles, prolongées d'une pointe à l'autre, qui caractérisent les nuclei de la Touraine. Identification, dans les petites dimensions ; grattoir à deux têtes.

[39] L'authenticité de la similitude entre les haches de la Somme et celles des plateaux de la Dordogne est donnée par M. Boucher de Perthes lui-môme, qui m'écrivait le 4 mai 1858, à l'occasion d'un envoi que je lui fis alors : «Parmi ceux que vous m'avez envoyés, il en est un qui provient certainement du diluvium, bien qu'il ait été longtemps sur le sol ; je l'ai reconnu à la forme et à la couleur. » M. de Mortillet le dit également :

« Ce qui a le plus attiré mon attention dans la collection locale de M.Combes, de Fumel, ce sont les haches en silex, forme des langue de chat, les unes d'une exécution grossière, trois autres mieux travaillées.» (Matériaux, 1865, p. 224.). Dans son rapport sur l'Exposition universelle : «Travée n° 2, Dordogne. Dans le coin, quatre grandes haches de silex du type de Saint-Acheul. On n'en connaît pas les localités précises.» (Mater. 1867.) Des haches têtes de lance ont été signalées en plusieurs endroits : le Cros, près de la gare de Millac (Dordogne), la Lande (Matériaux, janvier 1869). Dans les environs de Bergerac, Grandval, commune de Lembras, est un des ateliers de fabrication les plus riches, surtout en cette forme.

[40] Une figure analogue, provenance de Normandie, est donnée p. 122, n° 28 (Matériaux, etc. 1865), sous le nom de couteau.

[41] Peut-on, en raison du mélange de ces divers instruments à ta surface du sol, les considérer comme contemporains? Je ne le pense pas, et c'est un fait étranger au Périgord qui viendrait confirmer cette opinion. En Auvergne, il paraît constant que l'âge de pierre commence seulement à la pierre polie. Cette hache seule, les grattoirs et les bouts de flèche à ailerons s'y rencontrent. Nos forts silex du Périgord ci-dessus mentionnés y font entièrement défaut, et les seules haches à éclats qui sont au musée de Clermont proviennent d'un envoi que j'ai fait à M. Bouillet, directeur de ce musée, il y a quelques années. Le fait m'a été de nouveau affirmé cette année par deux archéologues distingués du pays, M. Cohendy, archiviste de Clermont, et M. Chassaing, du Puy.

On peut, il me semble, conclure de ce fait que toutes les formes de silex taillé qui ne se retrouvent pas en Auvergne sont de l'âge antérieur dit paléolithique, et cette absence s'expliquerait par la conflagration des volcans dans cette période : ce qui rendait la contrée inhabitable.

[42] Ainsi Gorge-d'Enfer, quoique cette grotte présente l’Ursus spelœus (1ère classe paléontologique), est mis de la 3e classe; les Eyzies, avec le Felis spelœa (2e classe paléontologique), ont été portées à la 4e classe, etc.

[43] Bulletin de la Société géologique de France, 2e série, vol. XXVI, 1869.

[44] «In the Cave of the Moustier, where is much red... alluvium. . . It is not necessary to suppose the Cave was on a level with the flood-waters of the valley, since man inhabited it, etc.» (Voy. les Reliquiœ aquitanicœ, p. 35.)

[45] 1 MM. Parot signalent ce fait dans la description de la grotte de Saint-Martin d'Exideuil; ils constatent la présence de jaspes qui ont dû être apportés de plus de 100 kilomètres et de très-nombreux fragments d'un cristal de roche si pur qu'il a fallu aller dans le Valais ou en Dauphiné pour s'en procurer (Matériaux, etc. 1870, page 490). Voyez aussi dans le même volume l'article de M. Lalande sur la grotte de Chez-Pouré (page 458).

[46] Cette expression « les deux extrêmes» n'entraîne pas pour moi la pensée que les bancs diluviens de la Somme ont l'antiquité indéfinie que certains seraient enclins encore à leur donner sous l'influence du système de Boucher du Perthes, qui a présenté ces bancs comme produits par le diluvium géologique de l'époque tertiaire, et au sujet desquels il disait, dans l'enthousiasme de sa découverte : «Les hommes dont nous recueillons les traces dans les bancs inférieurs de la Somme n'ont plus leurs héritiers sur la terre, et nous n'en sommes pas les fils, etc.» (Antiquités celltiques, 1849, t. I, p. 243.)

M. Ed. Lartet a montré «que ces grands mots de révolutions du globe, de cataclysmes bouleversant le relief de la terre à l'époque de l'homme, ont été abusivement introduits dans le langage de la science, car ils impriment une signification exagérée à des phénomènes très-limités.» Pour preuve de cette vérité, il cite la découverte faite il y a quelques années de la grotte d'Aurignac.

« Le drift pyrénéen est l'équivalent synchronique du diluvium de la Seine et de la Somme, puisque comme eux il contient les restes de l'éléphant et du rhinocéros, etc.

Or le plancher de la grotte, placé à 10 ou 12 mètres au-dessus du ruisseau actuel, a été à l'abri de toute atteinte des eaux torrentielles; rien n'a été dérangé et il a suffi d'une simple dalle de quelques centimètres d'épaisseur et d'un mince recouvrement de terre meuble pour conserver non-seulement la sépulture close, mais en dehors les restes des repas funéraires et les ustensiles que l'homme y avait abandonnés. Donc, dit M. Lartet, le globe était à l'état tranquille, à l'état actuel, pendant le diluvium de la Somme. Ce n'est qu'un fait d'alluvion appartenant à la période de la terre, puisqu'il n'a pas atteint les étages supérieurs et même peu élevés où l'homme et les animaux vivaient. »)

Ces observations du savant si justement nommé par M. de Mortillet notre maître à tous (Bulletin de la Soc. géol. de France, t. XXVI, 1869) déterminent une limite rationnelle au delà de laquelle on ne peut plus rejeter l'antiquité des terrains diluviens de la Somme, et dès lors de la hache, type de Saint-Acheul.

Il faut lire aussi à ce sujet le rapport de M. Meugy, ingénieur en chef des mines, sur un mémoire de M. Boudet :

«L'ancienneté de l'homme ne peut guère, y est-il dit, être déduite de la considération des matériaux sous lesquels on a trouvé des traces de son existence, parce qu'on ignore la loi de l'accroissement des épaisseurs des formations en fonction des temps. La largeur des vallées de l'époque quaternaire, comparée à celle de nos vallées actuelles, montre qu'il faut tenir compte de courant dont la masse était au moins mille fois ce qu'il est en ce moment, et aussi avoir égard à la rapidité de ce courant, puisque la force vive est le produit de la masse par le carré de la vitesse.» (Troyes, 1871.)

[47] M. Hamy (Paléontologie humaine, 1870) ne suit pas la chronologie de M. de Mortillet; il place aussi Laugerie-Haute à la fin de l'âge archéolithique.

[48] Découverte, cependant, a été faite dans une caverne de Belgique d'un bâton de commandement sur lequel se trouve gravé un poisson. (Matériaux, 1869, 140.)

[49] Plus récemment encore M. Rivière a eu la même bonne fortune à Menton.

[50] La table du dolmen de Saint-Bard (Creuse) présente ce phénomène. (Matériaux, 1872, p. 341.)

[51] «  Metropol. civitas Burdigalensum. » — Cités dépendantes ; « civitas Agenensium, Equelinensium, Sanctonum, «Pictavorum, Petrorecorum.» (Notitia Imperii.)

[52] Bibliothèque de la rue de Richelieu, dépôt des rarles, n°s 81 et 104.

[53] Voir au Dictionnaire, à chaque archiprêtré, les paroisses qu'il contenait.

[54] Identifications différentes, Firbeix, Lapie. Firbeix s'accorde mieux avec les limites de la civitas, mais il faudrait changer les chiffres en XVIII et XXUII au lieu de XVIII et XIII.

[55] Saint-Vincent-de-Conezac, d'Anville; Neuvic, Lapie.

[56] Vayres, d'Anville

[57] Trajectus a été considéré comme la même station que Diolindum; rien ne nous semble justifier cette conjecture.

[58] XVIII, altération de XIII.

[59] Via quae a Petragoris dirigitur versus capellam d'Agonaguet, 1199 (cartulaire de Chancelade)

[60] «Via quœ ducit de Petragoris versus locum voca tum de Vinhayrac, 1320» (Dict. p. 341).

[61] En 1857 , on a mis à découvert à Campniac l'entrée de la voie d'Aginnum dans la ville des Pétrocoriens. M. Galy fait remarquer que le statumen était construit avec d'énormes moellons fichés debout et sans aucune liaison entre eux, tandis que le pavimentum était composé de deux couches de silex noyés dans du ciment. (Congrès archéologique de Périgueux, Vésone et ses monuments, 1858.)

[62] « Strata publica quae ducit de vico sancti Aviti apud Vadum. » (1189, cartulaire de Cadouin).  « Via publica per qua itur de Torlhaco versus Montemferrandum.» (1286, coût. de Beaumont.)

[63] Communication de M. le marquis de Castelnau.

[64] « Petia terram paroch. de Bellovidere et S° Amando confrontans cum itinere quo itur de Bellovidore versus Cadurcium  » (1180, Philipparie.)

[65] «Helvetiis esse in animo iter in Santonum fines facere, qui non longe a Tolosatium finibus abstint.» (Com-ment.lib. I, x.)

[66] Des exemples semblables ne manquent pas: chief pour chef, chier pour cher, etc. etc.

[67] Valois fait correspondre les archiprêtrés avec les centaines et les vicairies, dans les divisions civiles. M. Guérard ne contredit point cette opinion, mais il expose que la seule centaine dont il a pu recueillir la circonscription à peu près exacte, Corbon, dans le diocèse de Sées, correspond à un archidiaconé et non à un archiprêtré (Divisions territ. de la Gaule). L'observation de M. Guérard ne semble pas pouvoir s'appliquer au Périgord. Ici, la correspondance entre la centena Albucemis et l'archiprêtré du Bugue peut être justifiée par la présence, dans l'un et l'autre groupe, de Miliacus, Millac, situé à l'extrémité de la juridiction qui avait pour chef-lieu le Bugue. L'archiprêtré du Bugue porta aussi le nom d'archiprêtre de Limeuil, et Limeuil fut une châtellenie. On peut ajouter l'exemple de Nontron, alors en Limousin, aujourd'hui en Périgord; qualifié centaine dans le testament du comte Roger en l'an 931, centena Notronensis, il formait le dix-septième archiprêtré de Limoges. Nontron était aussi une châtellenie.

[68] «Ratione dominii quod vicecomes de Castellione olim habuit in honoribus de Gorson et de Monterevello in paroch. del Fleys, de la Rogerta et Sancti-Aviti de Tyrac.» (xiiie siècle, manuscrit de Wolfenbuttel.)

[69] La Linde, Beaumont, Roquepine, Eymet,Vern, Beauregard, Mont-de-Dome, Villefranche-de-Belvez et Villefranche-de-Longchapt. Le plus grand nombre des bastides fut fondé au sud de la Dordogne. Il est à croire que tout ce pays était, dans l'origine, soumis à six châtellenies seulement: Puy-Guilhem, Biron, Dome-Vieille, Beynac, Castelnau et Montfort. A l'époque de la guerre entreprise contre les Albigeois, la paix fut rendue à tout le Périgord et le Limousin, dit l'auteur de cette histoire, par la soumission de ces cinq dernières forteresses. Belvez, Molières, Couse, Badefol, Beaumont, Bigaroque, etc., sont compris dans un partage fait au xiiie siècle entre W. de Biron et son frère (Lesp.vol. XV).

[70] Voy., page xliii, le tableau des paroisses hors châtellenies.

[71] Compte d'Hel. de Bernabe, receveur dans la sénéchaussée de Périgueux pour le fouage, 1365 (Lespine, vol. LXXXVIII).

[72] «Terra quam dominus de Castronovo tenere consueverat in Rossinagesio, movente de feodo ipsius comitis, 1322.» (Remise du château de Castelnau au comte de Périgord.)

[73] «Salvo jure quod domina Marquesia, uxor Guili.Ferrioli habet in Baianesio et Marmontesio.» (Man. de Wolfenbuttel.)

[74] Ce nom de conquête n'est peut-être que le nom d'une ancienne mesure locale : « Dédit novem conquadas » (cart. de la Réole, fol. 8).  «Dedit unam conquatam nemoris, juxta mensuram conquatœ terrœ quam faciunt in dicta bastida, 12931 (L'Esclapot de Monségur, fol. 72).

[75] L'état de ces établissements, recueilli de côté et d'autre, est nécessairement très-incomplet.

[76] On conserve encore aux Archives nationales, et accompagnée de treize sceaux qui y sont suspendus, la charte que l'évêque de Périgueux et les abbés des principaux monastères du diocèse adressèrent au roi Louis VIII pour lui faire la peinture de l'état déplorable où le pays était réduit et lui demander l'envoi d'un sénéchal pour le pacifier.

Toute tentative de conciliation était impossible devant la volonté inflexible des deux parties; Archambaud V fît ouvertement la guerre contre la ville. Le maire en appela au parlement de Paris, qui prononça la confiscation du comté. Archambaud se fiait sur les hautes protections qu'il avait en cour pour faire annuler cet arrêt ; mais une réponse que le comte d'Armagnac fit au comte, et que les députés de la ville, présents à Paris, transmirent au maire, peint à la fois l'esprit de droiture et le sentiment de bonté envers le comte de Périgord dont était animé le conseil du Roi : «Cozi cozi, queque vos digatz, avant que vos cobretz res, convendra que vos contentaz totz aquels que se complaignon de vos, autremen no faretz res que ayatz a far.»

La confiscation s'étendit sur le comté et sur les domaines particuliers du comte, qui étaient : à Périgueux, l'emplacement du château de la Rouffie (sic dans l'arrêt), les châteaux d'Auberoche, de Bourdeilles, Montignac, Razac, Vern, Roussille, Montpont, Bénévent, Montignac-le-Petit, partie de Plazac, etc. (Voy. Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord, par M. Dessalles.)

Le roi donna le comté au duc d'Orléans : celui-ci, alors prisonnier en Angleterre, le vendit à Jean de Bretagne; le comté passa ensuite par les femmes à la maison d'Albret, et l'avènement de Henri IV le réunit à la couronne.

[77] « Cum ab antiquo maxima pars ducatus Acquitaniœ ut villa Burdegualis et Bayona; et plures alie haberent ressortiri in assisiagiis de Petrogoris in causis appellationum, etc.» (Archives de l'Hôtel de ville de Périgueux et Livre noir; l'extrait en est aux Antiquités de Vésone, t.1, p. 148.)

[78] Ce tableau a été placé dans un fichier séparé, pour améliorer les temps de chargement.

[79] Les abréviations ci-dessous ont été très souvent développées dans la présentation qui va suivre, afin d’améliorer la lisibilité du texte par rapport à l’édition originale (note Claude R.)

 

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