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LES JURADES DE LA VILLE DE BERGERAC
tirées des Registres de l'Hôtel de Ville
Par G. Charrier

1894

 

TOME III ― 1533-1577

 

 

 

 

 

TABLE DES MATIÈRES

 

Préface                                                              v

Année 1533-1534                                           1

Nominations diverses. - Affermes. - Serment des sacquiers. - Eaux du Caudeau. - Réparation du pont. - Moulin Gaudra. - Chaperons des consuls. - Peyrarède. - St-Germain et Mons. - Ecoles. - Sr de Montpezat. - Prédicateur. - Montréal. - M. d'Estissac donne du vin aux frères Prêcheurs. - Ecole de chant. - Caudeau. - Gendarmes de la compagnie de Montpezat. - Par ordre de M. de Hautefort, douze hommes d'armes et vingt-quatre archers doivent tenir garnison en la ville. - Issigeac. - Procès entre Sarlat et Bergerac,

 

p. 398

au sujet de la cour qui doit se tenir à Issigeac. - Dépenses diverses de l'année. - Budget.

 

Année 1534-1535                                           20

Eyma et Pinet jurats. - Visite des vins. - Ecoles. - Plainte contre Sarlat. - Prédicateur. - Le roi de Navarre veut loger des gendarmes dans le pays. - Ban de vendanges. - M. de Lausun. - Carmes. - Impôt sur le sel. - Entrée du Sénéchal. - Chapitre des frères Carmes. - Gages du maître d'école. - Dépenses diverses. - Noms des principaux hôtels de la ville. - Budget.

 

Année 1535-1536                                           30

Affermes diverses. - Cinquante mille livres imposées sur le Périgord, le Quercy et l'Agenais. - Etats de Périgord tenus à Bergerac. - Commissaire des chemins. - Marque du vin. - Prédicateur. - Les élus du Périgord veulent imposer le Mercadil. - Le Juge-Mage de Périgueux veut faire perdre le ressort du siège du Sénéchal. - De la Roche Beaucourt, premier président. - Le seigr d'Estissac mécontent.- Etats tenus à Bordeaux. - Ecoles. - Descente du vin. - Quêtes dans les églises. - Dépenses diverses. - Budget.

 

Année 1530-1537                                           42

Lard promis à un seignr. - Pigeons de la porte Lougadoire. - Cadet de la Beaume. - Procession. - Revue des armes des habitants. - Lettre de François 1er. - De la Chassaigne. - Capitaine Tresbon. - Lettre de François 1er. -

 

p. 399

Prêtres vendant du vin. - Jean de la Crup prisonnier. - Dlle de Beaupoil. -  Puyguilhem exempt de taille. - Alba. - Ecole de chant. - Dépenses diverses. - Bestialité. - Une jument brûlée. - Budget.

 

Année 1537-1538                                           68

Serments des jurats. - Péage de Gardonne (procès). - Première pierre du clocher St Jacques. - Serment des sacquiers. - Serment des bouchers. - Pêcheries. - Vendanges. - Taxe des chairs. - Impôt sur le sel. - Ordonnances. - Ecoles. - Jean de Clermont, curé de St-Jacques. - A. Eyma. - Bourgeoisie. - Le général de Guyenne à Bergerac. - Ordonnances concernant les drapiers. - Charité. - Général Secondat. - Les habitants du bourg refusent de payer l'impôt. - Prieur des Jacobins. - Ordonnances. - Dépenses diverses. - Nombre des imposés par quartier.

 

Année 1539-1540                                           92

Note. - Inventaire de l'artillerie de la ville. - Procession. - Chaperons des consuls. - Jauge des barriques. - Chapitre des Jacobins. - Pêcheries. - Recherche de titres. - Demande des Jacobins. - Insulte faite aux consuls par les Jacobins. - Taxe des chairs. - Exigences des Jacobins. - Prisonniers condamnés à la torture. - Gérauld Barriaci. - Prédicateur. - Arrêt contre les consuls, obtenu par les habitants de la Madeleine. - Afferme du pont. - Ecoles. - Sarlat

 

p. 400

revendique la justice d'Issigeac. - Dépenses diverses. - Budget.

 

Année 1541-1542                                           117

Inventaire. - Demande d'un arbalétrier. - J. de Doublet, archiprétre de Montségur. - Etats tenus à Cahors. - Enumération des diverses charges supportées par la ville. - Recettes diverses. - Moulin Gaudra. - Dépenses diverses. - Charité, 14000 pains. - Budget.

 

Année 1543-1544                                           127

Demande des jurats. - Ladre et ribaude. - Garde des portes. - Confrères de la Trinité. - Moulin de la Ressègue. - Présents faits au roi de Navarre. - Demande d'un prédicateur. - Ecoles. - Vol au couvent des Carmes et au couvent des Cordeliers. - Afferme du pont. - Simon des Plats, curé de Ste-Foy-des-Vignes. - Horloge. - Prisonnier condamné à être décapité et mis à quatre quartiers. - Cotisation de 12000 livres mise sur le Périgord. - Solde payée aux hommes d'armes et aux archers. - Demande des bouchers. - Cotisateurs. - Instituteur insolent. - Demande du sénéchal des Cars. - Bourgeoisie. - Dépenses diverses. - Vivres fournis au roi de Navarre à son arrivée à Bergerac. - Budget. - Procès-verbal constatant que la tête de la statue de Notre-Dame du Pont a été jetée dans la Dordogne. - Dépositions de témoins concernant les vols faits aux couvents.

 

p. 401

Année 1541-1545                                           149

Le roi de Navarre attendu par la ville. - Hommes d'armes et archers. - Bande du seigr de Burie. - Lieutenant Doublet. - Général de Secondat à Bergerac. - Cent mille écus imposés sur le pays de Guyenne. - Mort du maître des hautes oeuvres.

 

Année 1545-1546                                           153

Afferme du pont. - Ecoles. - Peyrarède veut bâtir un moulin sous le pont. - Introduction de la réforme. - Portes de la ville. - Cartière. - Prédicateur. - Emprunt imposé sur le Périgord. - Les trois Etats à Périgueux. - Cadet de la Beaume, ses excès. - Gens de guerre autour de la ville. - Seigr de Mont-Réal, gouverneur de Bergerac. - Cardinal de Bourbon, affaire du sel. - Lettre adressée au maître écolier de Périgueux. - Prédicateur. - De La Devèze, capitaine. - Précautions prises contre la peste. - Dépenses diverses. - Budget.

 

Année 1546-1547                                           174

Caudeau. - Tentative d'assassinat contre le consul Castaing. - Vendanges. - Seigr de Boneval. - Prétentions de François Alba. - Gabelle. - La peste à Niort. - Confrérie de Ste-Catherine. - Prédicateur. - Chapelle de la famille Doublet dans l'église St-Jacques. - Caritat supprimée à cause de la peste.

 

Année 1549-1550                                           184

Premier livre imprimé à Bergerac. -

 

p. 402

Nomination et serment des jurats. - Inventaire. - Pont de Dordogne en mauvais état. - Bateaux ayant servi à passer les armées du roi, à Langon, Cadillac et autres lieux. - Bouchers de la Madelaine. - Capitaine Jules. - Les Etats tenus à Mussidan. - Délégués nommés pour assister à l'assemblée générale du pays qui doit se tenir à Poitiers. - Noblesse contestée. - Vidame de Chartres. - De la Devèze. - Etats du Périgord tenus à Bergerac - Bourgeoisie. - Moulin Gaudra. - Lieutenant Poynet. - Les habitants de la Madeleine non cotisés. - L'évéque Jean de Lestrac invite les consuls à assister à son entrée à Périgueux. - Droits payés par les écoliers. - De Rabier refuse d'accepter la charge de syndic du Périgord. - H. de la Rivière nommé syndic du Périgord. - Moulin Gaudra. - Faveur faite à un fondeur.

 

Année 1550-1551                                           198

Processions. - Italiens logés dans la ville. - Comte de Lude.- Forêt de Cause de Clérans. - Visite du pont. - Inventaire. - Vidame de Chartres. - Prédicateurs.

 

Année 1552-1553                                           203

Nombre et noms des ponts entretenus par la communauté. - Ponts réparés. - Recettes diverses. - Dépenses. - Copie de l'article X de l'édit de création des sièges présidiaux. - Dépenses faites pour l'installation du siège présidial. - Eyma marchand. - Arrivée de Jacques André sénéchal. - Décès du consul Poujolz.

 

p. 403

Année 1557-1558                                           229

Vivres demandés par le comte de Lude. - Budget de l'année 1556-1557. - Protestation des consuls contre les jurats. - Poids et mesures. - Bourgeoisie. - Collège. - Demande du roi. - Ecoles, droits payés par les écoliers. - Procès entre Lalinde et Bergerac. - Salin. - Gages des professeurs. - Jurade non tenue.

 

Année 1562                                                      237

Attestation du brulement de la maison de ville de Bergerac par le seigr de Pilles. - Démolition du prieuré de Ste-Catherine. - Construction d'un temple.

 

Année 1563                                                      240

Par ordre de Charles IX, l'année commencera le 1er janvier.

 

Année 1564                                                      240

Lettres patentes de Charles IX autorisant la création d'un collège.

 

Année 1564-1565                                           243

Recettes et dépenses diverses. - Passage de la duchesse de Ferrare. - M. de Burie, gouverneur de la Guienne à Bergerac. - Chambre ardente. - Budget.

 

Année 1565-1566                                           270

Commerce. - Bourgeoisie. - Dépenses faites pour recevoir le roi Charles IX. - Dépenses diverses. - Entrée du roi Charles IX.

 

Année 1567                                                      301

Frais faits par M. de Montluc, le maréchal

 

p. 404

de Mirepoix et le sénéchal. - Le pont réparé pour passer l'armée de M. de Montluc. - Divers comptes.

 

Année 1568                                                      308

Extrait des Annales de Bergerac. - Le sénéchal à Bergerac. - Comptes divers.

 

Année 1570-1571                                           315

Eyma syndic. - Affermes du pont. - Achat d'une partie de la forêt de Cause de Clérans pour la réparation du pont. - De Grault, conseiller du roi. - Lettre du roi Charles IX. - Offre de J. de la Rivière. - Droits perçus pour passer sur le pont. - Extraits de la brochure de M. Ch. Durand. - Lettre du prince de Navarre.

 

Année 1572                                                      331

Lettre de Catherine de Médicis.

 

Année 1575                                                      332

Prise de Périgueux par les protestants.

 

Année 1576                                                      334

Lettres patentes de Henri de Navarre en faveur du collège.

 

Année 1576-1577                                           339

Extraits du livre de comptes. - Recettes diverses. - Dépenses diverses. - Préparatifs faits pour la tenue des conférences dites de Bergerac. - Budget.

 

 

Fin de la Table du troisième volume

 

 

 

 

p. v

PREFACE

 

Le troisième volume des Jurades de la ville de Bergerac, que nous offrons aujourd'hui au public, contient les jurades comprises entre l'année 1533 et l'année 1577.

Durant cette période, de graves événements vinrent agiter notre cité, dont les consuls, n'avaient eu jusque là, d'autres soucis, que de conserver dans leur intégrité, leurs privilèges, leurs franchises et leurs libertés.

La Réforme introduite en France par Calvin ne tarda pas à gagner notre ville

 

p. vi

et fut prêchée pour la première fois dans l'église Saint-Jacques, par le frère Guillaume Marentin, durant le carême de l'année 1545, ainsi que le constate la jurade du 20 novembre de la même année.

Déjà, en 1544, de graves désordres pouvaient faire pressentir qu'elle ne tarderait pas a s'implanter dans nos murs; les vols faits aux différents couvents de Bergerac, la décapitation de la statue de la Vierge qui ornait la chapelle dite de Notre-Dame-du-Pont et le bris des croix qui entouraient la ville, prouvaient, d'une façon irréfutable, que les idées nouvelles avaient déjà chez nous des prosélytes.

Quelques années plus tard, l'administration de la ville appartenait en entier aux protestants; notre prochain volume nous les montrera, organisant la défense de la place, en travaillant activement aux fortifications, pour soutenir le parti du Béarnais, qui, a diverses reprises vint séjourner dans notre ville, et qui avait pour Bergerac une affection toute particulière.

 

p. vii

Nous retrouverons dans ces diverses pages, bien des noms honorablement connus encore aujourd'hui parmi nous, et dont ceux qui les portaient alors, jouèrent un grand rôle dans les événements qui se déroulèrent dans notre cité ou dans les environs, et dont la publication sera sûrement une révélation pour leurs descendants.

Nos lecteurs j'en suis sûr, liront avec intérêt les détails des dépenses faites par la communauté, pour orner la ville et les principaux édifices, afin de recevoir dignement le roi Charles IX, lors de son passage à Bergerac.

On trouvera aussi dans ce volume les lettres patentes du roi Charles IX, autorisant la création du Collège, pour la prospérité duquel, quelques années après, le roi de Navarre et les divers seigneurs de sa cour, de Bergerac et des environs, s'imposèrent volontairement afin d'assurer son existence et activer sa prospérité.

En 1577, nous voyons se tenir dans notre ville, les conférences dites de la Paix ou de Bergerac; là se trouvèrent

 

p. viii     

réunis les plénipotentiaires du roi et ceux des princes protestants, et furent convenues et acceptées par les partis, les conditions qui servirent de base au cinquième édit de pacification. Cet édit mettait fin, du moins pour quelque temps, à la guerre fratricide qui déchirait alors notre malheureux pays.

Notre modeste mais consciencieux travail nous a attiré quelques critiques venues de personnes desquelles il semblait que nous ne dussions attendre que des conseils et des encouragements, et auxquelles nous avons déjà répondu dans la préface de notre deuxième volume. En revanche nous avons eu la satisfaction d'avoir été utile à quelques historiens qui se sont largement servis, et nous en sommes heureux, des documents que nous mettions à leur disposition.

Dans un article bibliographique inséré au dernier Bulletin de l'année 1893, publié par la Société historique et archéologique du Périgord, un de nos honorables confrères M. Dujarric-Descombes, nous reproche de ne pas avoir copié

 

p. ix

textuellement la lettre de Du Guesclin, publiée par nous dans notre premier volume. A ceci nous répondrons: que la page de nos livres de Jurades où se trouve le commencement de cette lettre est complètement noircie, par suite d'un essai malheureux, tenté il y a plus de vingt ans, pour en faire revivre les caractères qui commençaient à disparaître; la page suivante qui en contient la fin est encore à peu près lisible, et voici ce que M. Durand, conducteur des ponts et chaussées, membre de la Société historique du Périgord et moi, avons encore pu y lire le 4 mars dernier:

 

... les trêves, lequel nous avons à nostre main vous ...

n ... poyt rompu les dictes trèves, vous poez venir sahurement dever nous et nous fetez venir des vilvres. Et ceste letre vous vaudra sahurier. Et vous prioms, gouverneor et coussors que vous venez parler à nous, et ces présentes vous vaudront saupconduit cest

 

p. x

jour et cest jeudi partout le jour.

Chiers et bien amez, Dieux vous ayt en sa garde. Escript davant Montleydier ce mecredi XIIme jour de mars.

 

L'original n'existant plus qu'en partie, nous avions été forcé de donner la copie de cette lettre, écrite au bas de cette même page, par notre cher maître M. Dupuy, pensant avec juste raison qu'elle nous offrait toutes les garanties désirables. Dans tous les cas, il nous était impossible de copier ce qui n'existait plus.

Tout en formulant ses critiques, notre cher confrère a publié in-extenso le texte de cette même lettre, pris avant la maculation de notre livre de Jurades; nous l'en remercions sincèrement et donnons ci-dessous sa copie:

 

Chiers et amez lo gouverneor et coussols a Bragerac.

Chiers et amez, playse vous assavoir que nous sommes venus aujourd'huy davant ce fort pour ce

 

p. xi

que ceux du dedans avoient rompu les trèves, lequel nous avons à nostre main. Et pour ce que vous navez poyt rompu les dictes trèves, vous poez venir sehurement devers nous et nous fetez venir des vibvres. Et ceste letre vous vaudra sahurier. Et vous prions gouverneor et coussors que vous venez parler à nous, et ces présentes vous vaudront saupconduit cest jour et cest Jeudi partout le jour. Chiers et bien amez Dieu vous ayt en sa garde.

Escrit davant Montleydier (1) mercredi XIIme jour de mars.

 

A notre tour, nous dirons à M. Dujarric que son texte est fautif, puisque tous les mots soulignés par nous, avec intention, sont mal orthographiés. Il est facile de le prouver en lisant la partie du texte original qui existe encore et que nous venons de reproduire.

 

(1) Ici manque le mot ce.

 

p. xii

Nous n'avons pas voulu en rester là; sachant que Lespine donnait dans ses manuscrits la copie de cette lettre, nous avons prié un paléographe de nos amis, d'en prendre une copie et de nous la faire tenir. Voici ce que l'on lit à la bibliotheque nationale, collection de Périgord, vol. 48, f° 60, verso. Copié par l'abbé Lespine.

 

Die mercurii, in festo beati Gregorii pape, quae fuit xij martii 1375 (1), mossen Bertrand de Glequi, connét. de Franssa, tramez una lettra, cun loqual connetable lo meys jorn avia près Monleydier per forssa de combatomen, de laqualla lettra mot à mot la tenor senset:

 

A nos très chers et bien amés le gouverneur et coussols de Bragayrac,

Le connétable de France,

Chers et bien amez, voules savoir

 

(1) Vieux style; en réalité 1376.

 

p. xiii

que nous sommes venus aujourd'huy devant ce fort, pour ce que ceux dedans avoient rompu les treves, et lequel nous avons en nostre main... Vous pouvez venir surement et nous ferez venir de vivres et cette lettre vous vaudra sureté et vous prions, gouverneur et cossous, que vous veniez parler à nous, et ces presentes vous vaudront saufconduit cet jour et cet Jeudi, partout le jour. Chers et bien amés, Dieu vous ait en sa garde.

Escrit davant Montleydier, ce mercredi, xije jour de mars.

 

(Bibl. nat. Collection de Périgord, vol. 48, f° 60, verso. Copie de l'abbé Lespine.)

 

Somme toute, le sens de ces divers textes est toujours le même, c'est-à-dire l'annonce de la prise de Mouleydier par Du Guesclin, et ces divers textes ne diffèrent entre eux que par quelques mots mal orthographiés, mais qui ne changent en rien la pensée de celui qui

 

p. xiv

l'adressait au gouverneur et aux consuls de Bergerac.

Ces divers textes indiquent les difficultés que présente la lecture de nos jurades, car les divers copistes ne sont pas toujours d'accord sur les mots et leur orthographe. Quant à nous, nous nous sommes fait une règle absolue de donner exactement la copie du texte que nous avions sous les yeux, sans en modifier la forme très souvent variable dans les textes romans, comme a bien voulu le reconnaître l'auteur de l'article bibliographique publié dans le Bulletin de la Société archéologique.

Depuis l'apparition de notre deuxième volume, la mort est venue nous enlever celui qui fut notre maître bien-aimé, M. Michel Dupuy. Désigné pour lui succéder dans ses fonctions de conservateur des archives municipales de la ville de Bergerac, nous avons pu joindre aux jurades la copie de lettres intéressantes de divers personnages, que les circonstances ont amenés à jouer un rôle important dans notre histoire locale,

 

p. xv

comme, on peut le voir dans le volume que nous publions aujourd'hui, qui contient des lettres de François 1er, de Catherine de Médicis, de Charles IX, du roi de Navarre (Henri IV), de Turenne (maréchal de Bouillon), etc., etc.

 

Gustave CHARRIER,

Conservateur des Archives Municipales de la Ville de Bergerac.

 

Bergerac, le 28 Mars 1894.

 

p. xvi

Comme les précédents ce IIIe volume contient quatre gravures lithographiées, représentant :

La première, p. 80,

L'Ancien cloître des Récollets, actuellement maison Cayla, place du Temple;

La deuxième, p. 176,

L'Ancien cloître des Jacobins, aujourd'hui Ecole communale des garçons, place Gambetta;

La troisième, p. 240,

Partie haute de la rue Fonbalquine. (Cette partie du vieux Bergerac existe encore de nos jours presque intégralement);

Et enfin la quatrième, p. 280,

La Maison où logea Charles IX le 8 Août 1565, (Il y a quelques années cette maison était encore telle que la représente notre gravure, ce n'est que depuis peu qu'elle a été défigurée.)

 

F.B. La qualité de la copie des images que nous avons reçues ne nous permet pas de les reproduire ici.

 

 

p. 1

LES

JURADES DE BERGERAC

Extrait des Registres de l'Hôtel-de-Ville de Bergerac

 

1352-1789

TOME TROISIEME

 

 

 

1533-1534

 

26 Juillet

A esté arresté, que le dict Castaing soit scendit et juge du cot, Bernaud Langlade, borcier, et quant au clerc, actendu que Planes ne veult prester le serment, qu'on le laisse, et que MM. les consulz y mectent ung aultre aux gaiges accoustumés.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que Giron Teyssendier (serviteur de la ville), Jehan Pinet, relogier, Mathieu Pétasson, leveur des pogèzes et imposicions, soient conthinués aux gaiges accoustumés.

 

p. 2

Le dict jour, les dicts seigneurs consulz ont fait venir, en la dicte maison, Pierre de la Veyssière, garde et reigleur des pugnières et carterons de la dicte ville, lequel a promis et juré, sur le missal ouvert al Te igitur, la teste nue, et les genouilhs à terre, estre bon et loyal à la dicte ville, le bien d'icelle garder à son pouvoir, et le mal éviter, bien et déuement régler les pugniéres carterons et aultres mesures, et les réduyre à mesure de la dicte ville, et scellon la marque d'icelle, dont du tout a esté concédé acte aux dicts seigneurs consulz.

Plus, a esté arrêté, après avoir esté remonstré, que MM. les consulz fassent les affermes acoustumées, et que le pont de Dordoigne, pogèses, imposicions et moulin, ne soyent poinct affermés, causant que se sont les esmolumens dont la dicte ville prand argent, pour secourir aux affères et négoces de la dicte ville, de jour en jour, et de heure en heure, et dès le premier jour de leur consulat, et que les dictes affermes ne se payent que à quarterons, et encorres plusieurs y mectent que puys ne veullent payer, mais pour procès font perdre le tout à la dicte ville; mais que les dicts consulz les fassent lever, par gens seurs, lesquelz en randront compte, toutz les samedis, au borcier de la dicte ville, (ayant) appellé, avec luy ung ou deux consulz.

Plus, a esté arresté après avoir esté remonstré, que MM. les consulz fassent les prossessions

 

p. 3

acoustumées, et qu'ilz les commencent, du premier jour, sans actendre aulcunement.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que MM. les consulz continuent de payer les lousgis des gensdarmes, ainsi que leurs prédécesseurs consulz ont acoustumé fere, et pour le soulagement de la dicte ville.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que MM. les consulz fassent garder les portes de la dicte ville, pour soy garder des dangiers de peste, larrecins, et aultres inconvénians que peuvent venir journellement.

 

27 Juillet

Les sacquiers, au nombre de trente et un, prêtent le serment suivant: « Lesquelz sacquiers, et ung chescun d'eulx, ont promis et juré, sur le missal ouvert al Te igitur, d'estre bons et loyaulx, au roy N.S., et à la dicte ville, servir loyalement les merchans, et aultres, en l'office de sacquiers, chargeront et deschargeront les bateaux, tant de scel que aultres merchandisses, et les premiers venuz seront chargés ou deschargés, et si habondance y a de bateaulx, à charger ou descharger, ilz se diviseront en troys parties, troys parties faisant le tout, et leur tierce partie se mectra à charger ou descharger les bateaulx de Lalinde, et les aultres deux, à charger ou descharger ceulx de la ville; et si cas est, quil

 

p. 4

en y aye deux, ou troys, ou plus, que veulhent charger, les ungs, et les aultres, descharger, ilz se diviseront ainsi qu'ilz verront entre eulx, les ungs à charger, et les aultres à décharger, feront bonne mesure, tant au petit que au grand, sans en favorisser plus ung que aultre, et garderont à chescun son droit, ensamble le droit de la bource commune des merchans, et du tout a esté concédé, tant aux dicts merchans, sacquiers, que aultres, acte.

 

28 Juillet

A esté remonstré, par M. de Pilles, et Bourgeois tant pour eulx, et leurs adhérans, et adhérés, voullans que M. Castaing, comme scindic de la dicte ville, tient en procès les mousniers de la dicte ville, et de dehors, pour de l'eaue, et dit que l'eaue du ruisseau del Caudoau, doibt estre divisée en cinq parties, dont la ville n'en doibt avoir que troys parties, et, les de dehors, les deux parties; et à ce, veult contrandre les mousniers de la dicte ville, fere, ce que les dicts seigneur de Pilles et Bourgeois n'entendent fere, et requèrent que MM. les juratz déclarent s'ilz entendent soubstenir le dict Castaing, du dict procès ou non. Dont a esté arresté, que la dicte ville ne soubstienne le dict procès, que au préalable n'ayent veuz les titres, et parler au conseil

 

p. 5

de la dicte ville, et de ce leur donne charge fere, la dicte jurade.

Plus, a esté remonstré, que MM. les consulz ont fait habiller une des pilles du pont de Dordoigne, que couste beaucoup et davantaige, et y a deux pilles fort gastées, lesquelles ont grand nécessité de réparer, mais ilz ne sont pas bien pourveuz d'argent, pour ce faire, et ont avisé s'il seroit bon mectre une manche de fillet, entre deux pilles du dict pont, pour pescher, affin de subvenir aux afferes de la dicte ville; qu'est de fere. A esté arresté que MM. les consulz fassent réparer le dict pont, en y mectant la dicte manche, et prennent du poysson, s'ilz peuvent, affin de subvenir aux afferes de la dicte ville.

Plus, a esté remonstré, que puys certain temps, la dicte ville estant en necessité, vendit la tierce partie du moulin de la dicte ville, à M. de Bridoyre, avec pacte de rechapt, lequel tombe au moys de février prochain; comment l'on en fera si le dict seigneur ne veult prolonger le dict rechapt. A esté arresté, que MM. les consulz parlent à maistre Hugues Roulx, ou l'ung d'eulx, y alle parler, au dict seigneur, affin de scavoir, si le dict seigneur vouldra prolonguer le dict rechapt, et, s'ilz ne le peuvent fere, qu'il le prolongue, qu'ilz, du premier jour, fassent ung tailh, et rechaptent le dict moulin.

Plus, a esté remonstré, que MM. les consulz

 

p. 6

de la dicte ville, ne portent aulcune enseigne, et la plus (part) des gens de la dicte ville, que aultres, les ignorent, à cause de ce; et aussi, quant fault qu'ilz aillent, dehors, parler avec les gentilshommes, ou MM. de la court, que aussi, quant par la dicte ville se font les processions généralles de la ville, s'il seroit bon qu'ilz eussent, ung chescun, ung chaperon, affin de fere honeur à la dicte ville, ainsi que font aux lieux circonvoysins. A esté arresté que MM. les consulz ayent chescun son chaperon, ainsi qu'ilz verront à fere, aux despens de la dicte ville.

Plus, a esté remonstré, que le pontet du fossé, qu'est au devant le couvent des Carmes, se laisse tomber, et plusieurs aultres réparations, que sont grandement nécessaires; comment l'on en fera, si l'on les fera réparer ou non, et, pour ce fere, si l'on contrindra les habitans de la dicte ville et bourg, à fere les maneuvres, A esté arresté, que MM. les consulz, fassent fere les réparacions, qu'ilz verront estre nécessaire à la dicte ville, et contrainhent les habitans, à fere les maneuvres, ainsi qu'ilz verront à fere.

Plus, Bernard de Langlade, ung des consulz, et borcier de la dicte ville, pour la présente année, a remonstré, que à la venue de M. de Bordeaulx, en la présent ville, il avoit prins de Jehannot de la Poyraréde, une barrique de vin blanc, et une aultre de vin claret, que furent données au dict seigneur de Bordeaulx, dont le

 

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dict Peyrarède en demande, aprésent, au dict Langlade, quatre frans bordalais, pour barricque; qu'est de fere, si l'on les luy bailhera ou non. A esté arresté, que le dict Peyrarède, aura seulement, du dict vin, cinq livres tournoises, qu'est cinquante soubz tournois pour barricque.

 

25 Novembre

A esté remonstré, que M. Forneron, a procès, par devant le juge du cot, en matière de domaige, donné contre Bernard Blanc, des Cocumbres (1), dont la dame de Laforsse, a prins la cause, et demande le ranvoy, par devant son juge, et le dict Forneron, demande que le scindic de la dicte ville, prenhe la cause, se que le dict scindic ne veult faire, sans voir advis, et par ce, chascun en die son advis, A esté arresté, que le scindic prenhe la cause, et que, couste quil couste, que le dict procès soit poursuyvi, aux despens de la dicte ville, et en relevent le dict Forneron indempne.

Plus, a esté remonstré, que M. le lieutenant du séneschal, veult aller tenir la court, à Sainct

 

(1) Propriété située entre Bergerac et Laforce appartenant aujourd'hui à M. Henri Garrigat.

(2) St Germain-et-Mons, village situé sur la rive gauche de la Dordogne en face de Mouleydier.

 

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Germain (2) pour maintenir le siège et prouffit de la ville, et requiert que la ville luy ayde, de fere les frays et despence, et luy y aidera de son cousté; pour ce chescun en die son advis. A esté arresté, que MM. les consulz frayent ce qu'ilz verront au dict affere, car le plus grand prouffit en est à la ville.

Plus, a esté remontré, que pour ce que MM. les consulz ne trouvaient de maistres, pour tenir les escolles, et, à présent, en sont venuz deux, et la ville leur a donné une pipe de blé, et une pipe de vin, et six livres tournoises, pour le louaige de la maison, et requierait, que la dicte jurade aye à dire, si veult tenir la dicte proumesse, ou non. A esté arresté, que tout ce que MM. les consulz ont fait, la dicte jurade tient pour fait et les approuve.

Plus, a esté remonstré, s'il seroit bon que MM. les consulz fissent fere des dicgues, pour prandre du poyson de montre, pour subvenir aux afferes de la dicte ville, dont ont esté de diverses opinions, les ungs que l'on supcédat pour encorres, les aultres que l'on le fist.

 

1er Décembre

Ont fait remonstré, que les forriers de la companhie de M. de Monpesat, a envoyé une lectre, faisant mencion, que sur le pays de Périgort, a esté mys cinq hommes d'armes, et dix

 

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archiers, et nous a envoyé ung homme d'armes, avec dix chevaulx, qui est à l'hostellarie de la présent ville, et demande que la ville le pourvoye, suyvant l'ordonnance, et pour ce, chescun dit qu'est de fere. A esté arresté que l'on desfrayera, du lougis, le dict homme d'armes, du lousgis où il est, et que l'on envoye gracieusement, luy disant que il nous a esté prohibé, par M. le juge-Maige, ne recepvoir aulcuns gensdarmes, sans commission, et pour le plus seur, que ung ou deux des consulz, aillent à Périgueux, soy informer de la vérité.

Plus, a esté remonstré, que le beau père custodi des frères Cordelliers, qui presche les advens, demande que la ville le pourvoye de foen, pailhe, boys et chandelle, et demandent les consulz, s'il seroit bon que l'on compousat avec luy, que la ville luy bailhast, pour sepmaine, en argent, et quil mesmes se pourvesi, et aussi que l'on luy bailhera, quant il aura presché pour son scellaire; chescun en die son advis. A esté arresté, que l'on compouse, avec luy, au mieulx que l'on pourra, et, a la fin, de le payer, scellon que l'on a acoustume de payer les aultres. Ceteris paribus.

 

31 Janvier

A esté remonstré, que M. de Montréal a obtenu certaine commission, adressante à M. le

 

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juge-macge de Périgueux, et a prins en partie le procureur du roy, au dict siège de Périgueux, et veult fere ses preuves, au dict Périgueux, touchant Maurens et Mouleydier; et les officiers du roy ne veullent rien frayer, et veullent que la ville fraye, chescun die son oppinion, si frayera ou non. A esté arresté, que l'on envoye, au dict Périgueux, ung homme pour soy informer des afferes, à la première assignation, et puys, se fait, l'on en communiquera au conseilh, pour y fere comme le conseilh ordonnera.

Plus, a esté remonstré, si l'on commandera les prieur de Sainct Martin, curé de Saint Jacques et aultres, ayant offisses en la dicte ville, affin de frayer, pour satisfaire les prescheurs, quant ont presché, chescun pour sa quotité, ou comment l'on en fera, chescun en die son advis. A esté arresté, que l'on le remontre aux dicts prieur et curés, et, scellon leur responce, ilz le remonstrent au conseilh, et, ce que le conseilh en dira, ilz le fassent et non aultrement.

 

24 Février

Touchant le beau père, qui presche, après avoir esté remonstré, a esté arresté, que l'on le tracte, ainsi qu'ilz verront à fere, et, si les frères ny prieur des Carmes, ne le veullent souffrir, qu'ilz le mectent en ung lousgis, en la ville, et

 

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en ung de ceulx qui se sont ouffertz le recepvoir.

 

2 Avril 1534

A esté remonstré, que le beau père, qui a presché le caresme, est près de s'entorner, et vouldra estre payé; que l'on luy donnera. A esté arresté, par la pluspart, que l'on luy bailhe XV livres, et les aultres ont oppiné, que l'on luy bailhe XVIII livres.

 

4 Mai

A esté remonstré, que M. le prieur des Prescheurs, veult mectre, au dedans le dict couvent, troy barricques de vin, que M. d'Estissac leur a donné, à Salsihac (Saussignac), si secretement qu'ilz pourront et de nuyt. A esté arresté, qu'ilz ne leur donnent aulcunement permission se faire, mais qu'ilz le vendent, et la ville luy paye le déchat, plustost que ilz permectent mectre le dict vin en la dicte ville.

A esté arresté, pour payer les lousgis des gensdarmes, et non les lousger par la ville, affin, de soubzlousger les habitans de la dicte ville.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que l'on pourvoye, de bonne heure aux escolles de la dicte ville, plustost que l'on trouve ung bon maistre pour ce faire.

 

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Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que l'on bailhe les scolles du chant à messire Jehan Xans, qui est filz de la dicte ville et bon chantre.

Plus, a esté remonstré, que MM. de Bellegarde, Pilles, et aultres, ayans moulins en la dicte ville (1), sur le rieu del Caudoau, disent qu'ils ne payeront aulcun blé de rante à la dicte ville, si la dicte ville ne leur donne secours et ayde, à réparer certains passaiges, rompus, sur le dict ruisseau, au moyen desquelz l'eau se pert, et tire ailheurs que aux moulins de la dicte ville, et que chescun en die son advis. A esté arresté, que les consulz laissent fere aux dicts seigneurs, et quant ilz auront fait, ilz payent la quotité qui ecescherra à la dicte ville, et qu'ilz ne s'en meslent aultrement.

 

10 Mai

A esté remonstré, que le forier Jarlingues est en la présent ville, et demande aux consulz que l'on luy bailhe lousgis, pour les gensdarmes de la compainhie de M. de Monpezat, affin de fere la monstre, en la présent ville, ainsi qu'ilz ont délibéré fere en la dicte ville; pour ce, comment l'on en fera, si l'on les lousgera et comment. A

 

(1) Les deux moulins appartenant à ces deux seigneurs, appartiennent aujourd'hui à M. Chéri Gérard, près du quai.

 

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esté arresté, que MM. les consulz, après qu'ilz auront veue la commission, comment il a esté arresté que la monstre se fasse en la dicte ville, ilz fassent les lousgis au mieulx qu'ilz porront, et sans vexer l'ung plus que l'aultre, et fassent bonnes portes, affin qu'ilz ne fassent aulcun excès aulx habitans de la dicte ville, et qu'ilz payent ce qu'ilz despandront.

 

17 Juin

A esté remonstré, que M. de Monpesat, a envoyé une lectre à MM. de Périgueux, tendant affin que ilz luy fassent les lousgis à Périgueux, car il y veult fere les monstres, en armes, et puys mectre toulz les gensdarmes de sa compainhie, sur les troys villes capitalles, le double de laquelle lectre, les dicts consulz de Périgueux ont envoyé en la présent ville, ensamble ont envoyé une lectre, de leur cousté, faisant mencion, que, tout incontinant, l'on y aille, pour soy trouver au despartement des dicts gensdarmes, qu'est de fere, si l'on y yra ou non, que chescun en die son advis. A esté arresté, que MM. le scindic Forneron, et Langlade y aillent, et fassent, tout ainsi qu'ilz verront estre à fere, et, si estoit question de promestre aulcune somme d'argent, qu'ilz le mandent, et la jurade y advisera.

Plus, a esté remonstré, que l'on a monstré à

 

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ung maistre carpentier de Gardone, le pont de Dordoigne, lequel a dit, après l'avoir visité, qu'il en fault hoster troys traversiez, et les y mectre toutz neufz, et qu'il le fera fort bien, si l'on le fera fere, et que là, au cas qu'il vint aulcun détriment du dict pont, que les consulz n'en soyent incriminés, que chescun en die son advis. A esté arresté, que le dict pont soit visité par expers, et que soit réparé, couste qu'il couste, aux despens de la dicte ville, et le fasse en manière que la dicte ville ne y soit intéressée.

 

22 Juin

A esté remonstré, que MM. les consulz Castaing, Langlade, et M. Forneron, ont esté à Périgueux, au despartement des gensdarmes, entant que M. de Haultefort nous a chargés de douze hommes d'armes, et XXIV archiers, sans nous bailher aydes, si n'est nostre ressort.

 

30 Juin

A esté remonstré, que M. le lieutenant, pour garder nos préhéminences du ressort, a délibéré aller tenir la court (à) Yssigac (Issigeac), demain, qu'est premier de julhet, et requiert que la ville luy preste ayde, et ouffre que le scindic de la ville prenne le prouffit, qu'il pourroit avoir au dict Yssigac, pour mectre à la poursuyte à

 

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suyvre les procès des dicts ressortz, comment l'on en fera. A esté arresté, que l'on ailhe (à) Yssigac, tenir la court, et ung ou deux consulz y aillent, et des plus apparans de la dicte ville, et que la ville fraye, ce que sera de raison, et concédé acte aux dicts consulz et juratz, de ce que le dict sieur lieutenant a ouffert bailher, ce qu'ilz acceptent.

Plus, a esté remonstré, que Guynot Plante, a l'afferme de la mercque de la ville, et dict que tout incontinent qu'il eust fait sa dicte afferme, il tempesta les vignes, et demande rebat luy estre fait. A esté arresté, que messeigneurs les consulz y fassent comme ilz verront à fere.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que MM. les consulz taxent les porceaulx et mouthons, ainsi qu'ilz verront à fere, suivant leur preéminance.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que le scindic relevé son appel, sans appeller ceulx de Sarlat, touchant de la quotisation des gensdarmes que M. de Haultefort a fait, et du premier jour, et qu'il soit bien suyvi aux despens de la ville et scindictz des terres, et que, la première avance, la dicte ville la fasse, et puys, soy fassent ramborser, car, de ce, la dicte jurade, et juratz d'icelle, leur donne charge.

Plus, a esté arresté, que l'on fasse bonne diligence, de trouver ung bon maistre d'escolles, encorres que la ville luy deust donner le louaige

 

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de la maison, ou aultre somme comme ilz verront à fere.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que, totis viribus, les consulz fassent les lousgis, et, si par cas fortuit, se perd des gasges de la forniture des bones gens, que la ville les payera, et non les consulz,

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que le scindic de la présent ville, prenhe le procès contre ceulx de Sarlat, pour MM. d'Yssigac, et toutz aultres, qui empeschent les ressortz de la dicte ville, et qu'ilz soyent suyvis à toute diligence, ou aultrement, la dicte ville et jurade, s'en prendront sur eulx, actendu que, des dicts ressortz, à la dicte ville, vient le plus grand prouffit.

Ce registre n'est pas au complet, puisqu'il y manque toutes les jurades du mois de juillet.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de l'année 1533-1534

 

Dans les frais de justice, on trouve à la date du vingt-cinq octobre 1533 : « Item, le XXVme du dict moys, pour ce que, par arrest de la court de MM. les généraulx de Paris, fust dict, que M. de Montréal fairoit apparoir des fraiz, et mises, par luy faitz, touchant la justice de la

 

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jurisdiction de Maurens et de Mouleydier (1), dont, pour luy fere signiffier le dict arrest, y furent envoyés, Françoys de Cugat, Hugues Chatre, et Jehan Boyer, lesquelz allarent (à) Eyssac, et leur fust bailhé pour leur despens XV sols, VI deniers.

Cette année, les consuls distribuèrent cent quatre-vingt-un pots de vin, aux divers seigneurs qui traversèrent la ville.

Les réparations, faites aux divers ponts de la ville, s'élevèrent à la somme de cent onze sols et huit deniers.

Pour réparer le pont de Dordogne, les consuls dépensèrent vingt-sept livres, seize sols et onze deniers.

L'installation des filets, que les consuls firent poser à l'une des arches du pont de Dordogne, coûta vingt-quatre livres, treize sols et huit deniers; le poisson, qui y fut pris, se vendit vingt-huit livres, dix-neuf sols et cinq deniers.

Copie textuelle du compte établi le premier décembre en faveur du père qui avait prêché l'avent.

« Le premier jour du dict moys, au père Custode des Cordeliers, pour ce quil fust appoincté, que la ville luy baillast pour sepmaine, ainsi qu'ilz adviseroient, pour soy nourrir et entretenir,

 

(1) Voir le premier volume p. 358 et suivantes.

 

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dont, entre eulx, fust accordé, que, pour toute despense, boys ou chandelle, la dicte ville luy bailharoit, pour sepmaine, XV sols tournois, dont, le dict jour, pour commencement, luy fust bailhé XV sols.

Item. - Le VIIme du dict moys, au dict beau père Régis, pour sa sepmaine, a esté payé XV sols.

Item. - Le XVIIme du dict moys, au dict beau père a esté payé XV sols.

Item. - Le XXIIme du dict moys, au dict beau père, pour sa sepmaine, a esté payé XV sols.

Item. - Le XXVIIIme du dict moys, au dict beau père, pour son selaire, a esté payé X livres. »

 

Autre compte établi en février pour un autre prédicateur.

« Et, pour ce que l'on ne trouvoit aulcun beau père, pour prescher le caresme, fust mandé à M. le commandeur et Bertholomé Gauchier, estans à Bordeaulx, nous envoyer ung prescheur, ce qu'ilz firent, un jacopin, lequel, après avoir presché deux ou troys foys, le populaire ny print aulcun plésir, et aussi il se esnuya, et dict qu'il n'entendoit plus prescher, soy disant estre insouffissant, pour prescher en la dicte ville, et luy fust bailhé, le XXme du dict moys, pour ses pouenes d'aller ou venir, XL sols.

Le dict jour, à Guilhem de Salmac, pour conduyre

 

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le dict beau père jusques à Liborne, en son bateau, et luy fere la despense, a esté bailhé, III sols. »

 

Le carême fut prêché par un frère Carme, qui reçut, outre le bois et la chandelle, quinze sols, par semaine, parce que, dit la jurade, il estoit grandhomme; pour salaire, on lui donna dix-huit livres.

 

Quêtes faites, le jour de Pâques, en faveur du prédicateur.

« Le jour de Pasques fleuries, tant devers le matin, que au couvent des Carmes, après disner, a esté receu XXVI sols, I denier. - Item. Le jour de Pasques, après disner, au couvent des Cordelliers, a esté receu XX sols, III deniers.

Le vingt-six juillet, le maire de Bordeaux arriva à Bergerac. Pour fêter son arrivée, les consuls firent tirer l'artillerie et allèrent le recevoir, à la lueur des torches, à la porte Logadoire; ils donnèrent à ce seigneur, une pipe de vin, quatre levraults et une pipe d'avoine.

Item. - Le Vme du moys de janvier, pour ung banc fait en l'église Sainct Jacques, affin de assoir les consulz, aux prédications, a esté payé XXX sols, VI deniers.

Item. - Le VIIIme du moys de février, pour ung cartier de porc senglier avec la teste, envoyé à M. d'Estissac, a esté payé XLIV sols, III deniers.

 

p. 20

Item. - Le premier jour du dict moys, en huict paniers pour mectre à la tourn de la Logadoyre, pour garder les pigons (pigeons), a esté payé XIV deniers.

Item. - Le XXVIme du moys de mars, à Pierre Bordon, pour avoir fait brusler des barricques, que un homme de Creysse avoit passé dessoubz le pont, a esté payé VI deniers.

Les pougèses et impositions rapportèrent cent soixante-quatre livres, trois sols et un denier. Le passage du pont rapporta deux cent quatre-vingt-neuf livres, dix sols et neuf deniers. Les foires de Saint-Martin, Saint-Antoine et des Rameaux, rapportèrent sept livres, douze sols et neuf deniers.

Le cordier, qui filait sur le pont, payait à la ville, et par an, dix-huit sols.

 

Budget

Recettes: Six cent soixante-trois livres, onze sols et un denier.

Dépenses: Cinq cent quatre-vingt-neuf livres, quatre sols et trois deniers.

 

 

1534-1535

 

Parmi les cinquante-cinq jurats nommés le jour de Sainte-Madelaine, par les consuls, on trouve: Pinet, Eyma, etc.

 

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25 Juillet

A esté arresté, que MM. les consulz visitaront les scelliers, pour scavoir s'il y a asses de vins, et puys, se fait, y sera pourvueu, comme de raison, et sera fait commandement à toutz les habitans, d'en bailher quant vendre ilz voldront, qu'ilz en bailhent à toutz généralement.

 

29 Juillet

A esté arresté, après avoir esté remonstré, que le maistre d'escolle soit retenu, et luy soit bailhé ce que MM. Forneri et Castaing diront.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que MM. les consulz ayent des expertz pour habiliter le pont de Dordoigne, et qu'il soit habilhé, couste qu'il couste, sans fallir.

Plus, a esté arresté, que MM. les consulz pourront exploicter, sans jurade, pour les afferes de la dicte ville, jusques à dix livres.

 

12 Août

A esté remonstré, que ceulx de Sarlat molestent et fatiguent jornellement les habitans d'Yssigac, pour ce qu'ilz viennent, en la dicte ville, à la court, par devant M. le lieutenant, comment l'on en fera. A esté arresté qu'ilz soyent suyvis, par procès, le plustost qu'ilz porront.

 

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Plus, a esté arresté, qu'il soit inhibé ne vendanger, jusques ad ce qu'il soit ordonné par MM. les consulz.

Plus, a esté arresté, que le petit frère Cordellier, qui prescha dimanche dernier passé, soit arresté pour prescher l'advend prochain.

 

24 Août

A esté remonstré, que M. le juge-maige de Périgueux, a envoyé une lectre, ensamble le double d'une lectre, que le roy de Navarre avoit envoyé à M. de Bordeaulx, pour lousger les gensdarmes en ce pays, comment l'on en fera. A esté arresté que MM. les consulz, avec ceulx de Périgueux, et de Sarlat, se assamblent, pour scavoir comment l'on en fera, et de là, aller à Muyssidan, pour scavoir le bon voulloir du dict seigneur de Bordeaulx.

Plus, a esté arresté, que MM. les consulz fasent décréter les informacions contre ceulx de Sarlat, de ce qu'ilz molestent les habitans d'Yssigac, pour ce que viennent à la court du Séneschal, en la présent ville, et qu'ilz soyent bien suyvis.

 

28 Août

A esté arresté, après avoir esté remonstré, que l'on commense à vendanger mardi prochain.

 

p. 23

8 Septembre

A esté arresté, que l'on fasse ung présant à M. de Lausun et madame sa femme, et que l'on fasse tirer l'artilharie de la dicte ville, à leur venue.

 

28 Octobre

A esté arresté, après avoir esté remonstré, que l'on ne tailhera, sinon ce qu'est tailhé, et soit levé comme ilz pourront, et que l'on fasse ung tailh à part, sur les habitans du dict bourg, et eulx mesmes le lèvent, et soit exploicté aux afferes du dict bourg, et non ailheurs.

Plus, a esté arresté, que l'on bailhe ung teston (1), ou deux, au beau père qui a presché le nom de Jésus.

 

22 Novembre

A esté remonstré, touchant l'olme (ormeau) de la croix des Carmes, que les religieux du dict couvent ont esbranché, comment l'on en fera. A esté arresté, que l'on les fasse convenir, par justice s'ilz le peuvent prouver, ou sinon par monicion, et les aulcuns ont oppiné que l'on le fasse coupper au pié.

 

(1) Le teston valait douze sols.

 

p. 24

4 Décembre

A esté remonstré, que MM. de Périgueux, avoient envoyé ung double des lectres patentes du roy, avec le lecta et publicata d'icelles, par lesquelles estoit mandé mectre, au présent pays, le quartaige de scel, et M. de Basatz est commissaire, et fault comparoir par devant luy, comment l'on en fera. A esté arresté, que l'on se gouverne par MM. de Bourdeaulx, Liborne, Périgueux et Sarlat, et ainsi qu'ilz feront ilz fassent.

 

6 Janvier

A esté arresté, que l'on ne paye aulcune somme d'argent aux greffiers, à cause des procès des criminaulx, prins à la requeste du procureur du roy, car le roy ne paye aulcune cause pour raison de ce.

 

22 Février

A esté remonstré, que le beau père demande que l'on luy fasse la despense, comment l'on en fera. A esté arresté que MM. les consulz luy bailhent dix ou quinze soubz, pour sepmaine, ou en fassent aultrement comme ilz verront.

Plus, a esté arresté, que l'on afferme le foussé

 

p. 25

de Cleyrac, mais qu'ilz ne portent détriment aux murailhes de la ville.

 

7 Mars

A esté remonstré, que M. le Séneschal de Périgort (1) voullait fere son entrée en la dicte ville, si l'on luy feroit aulcun présent, ny si l'on fera tirer l'artilharie. A esté arresté que l'on luy fasse, ainsi qu'il a esté acoustumé fere à ses prédécesseurs, et comme luy ont fait à Périgueux et Sarlat, et que l'artilharie de la ville ne soit esparnhée.

 

1er Avril 1535

A esté remonstré, que les frères Carmes ont remonstré aux consulz, que ilz doibvent avoir leur chapitre en brief de temps, et demandent qu'il plaise à la ville leur fere quelque aulsmone, si l'on leur donera aulcune cause, et quoy. A esté arresté, que l'on leur donne vingt frans bordelais.

Plus, a esté arresté, que l'on bailhe au beau père, qui a presché le caresme, vingt livres.

 

6 Juin

A esté arresté, touchant le maistre des escolles

 

(1) Charles de Gain, seigneur de Linars.

 

p. 26

que demande vingt livres de gaisges à la dicte ville, que ne luy soit baillé aulcuns gaisges si n'est la maison, actendu que scellaire des escolliers est accordé.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de l'année 1534-1535

 

Le XXIXme jour du moys de juillet, pour fere crier par la ville, et bourg, de ne vandre le pot du vin plus que vingt deniers, le pot, a esté payé XII deniers.

Item. - Le dict jour, à maistre Mathias Hirus, maistre d'escolle, en déduction de la pencion à luy promise, suyvant l'ordonnance de la jurade, a esté payé VI livres.

Item. - Le VIIIme du dict moys, Giron Texandier fust envoyé à Molédier, pour scavoir si la fame du cordonier du dict lieu, estoit frapée de peste, comme on disoit, et luy fust payé, pour son vin, XV sols.

Item. - Le IXme du dict moys, aux prestres qui avoient suyvi les dictes processions, qu'estoient soixante six, pour chescun dix huict deniers, que monte IV livres XIX sols.

Item. - Le XIVme de aoust, avant commencer besougner au dict pont de Dordoigne, fust fait dire messe, et fust bailhé, au prestre qui l'a dict, XX deniers.

Item. - Le XXme de aoust, à maistre Mathias

 

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Hirus, maistre d'escolle, en déduction de sa pencion, a esté payé IV livres.

Item. - Le XXIme du dict moys, pour vingt livres et ung cart, chambre (chanvre), pour réparer la manche de la pescherie, a este payé XL sols, VI deniers.

Item. - Le dict jour XXIVme du dict moys, pour ung pot de vin envoyé à la Pomme (hôtel de), où avoit ung consul de Sarlat, a esté payé XX deniers (1).

Item. - Le XXXme du dict moys, à dix hommes qui passarent le pont de Dordoigne, au quariot et quoffres du seigneur de Lausun, fust payé III sols II deniers.

Item. - Le XIme du dict moys de septembre, à M. de Lausun, et madame sa fame, estans en la dicte ville, par advis de la jurade, fust donné

 

(1) Ci-dessous les noms des principaux hôtels de la ville de Bergerac à cette époque:

Hôtel de la Madelaine, tenu par Bardot Pinet.

Hôtel du Lion d'Or, tenu par Jean Desplas.

Hôtel de la Croix Blanche, tenu par Saturngne,

Hôtel des Trois Conils, tenu par Jeanne de Beauregard.

Hôtel de la Pomme, tenu par Fomartin.

Hôtel de la Crêpe, tenu par Pépy.

Hôtel de l'Etoile, tenu par J. Beil.

Hôtel des Trois Rois, tenu par M. Fournier.

Hôtel des Bons Enfants, tenu par Desplat.

Hôtel de la Poule Noire, situé rue de la Myrpe.

Hôtel de Saint Jacques.

Hôtel du Dauphin, où descendaient les gens d'importance, tenu par Bourgeois.

 

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une barricque de vin, de laquelle fust payé VII livres X sols. Plus, luy fust donné onze pugnères avoiene, pour lesquelles fust payé XXIII sols.

Item. - Le dict jour (12 septembre), pour fere ensevellir le Béarnes orre bouchier, que l'on disoit estre mort de peste, a esté payé V sols.

Item. - Le XIVme du dict moys, à six hommes, pour passer le pont de Dordoigne au charriot du seigneur d'Estissac, a esté payé XII deniers.

Item. - Le XVme de octobre, pour ce que Jehan de la Peyrarède avoit fait prandre, par exécution, le pont de Dordoigne, affin d'estre payé, de ce que luy estoit deu, de son relicqua de consul et borcier de la dicte ville, luy a esté payé, en déduction de ce, L livres.

Item. - Le XXIVme de nouvembre, à Champdreu pour une barricque de vin, bailhée à maistre Hirus, maistre d'escolle, a esté payé X livres V sols.

Item. - Le XXVme du dict moys, à un maistre révérend des Cordeliers, qui preschoit le nom de Dieu, a esté bailhé X sols.

Item. - Le XXIIIme de décembre, à maistre Hirus, en déduction de ses gasges d'escolle, a esté payé XXX sols.

Item. - Le dernier du dict moys, au maistre révérend, qui avoit presché l'advent, X livres.

Item. - Le XXVme du dict moys de janvier,

 

p. 29

à M. de la Beaulme pour le louaige de sa maison au maistre d'escolle de la dicte ville, ou pour les domaiges et intérestz de la dicte maison, a esté payé XX livres.

Item. - Le dict jour (10 mars), à Bernard Langlade, pour quarante livres de pouldre d'artilharie, à quatre soubz la livre, que monte le tout, VIII livres.

Item. - Le VIIme du dict moys (mai), pour mectre en la maison, fust achapté douze acabutz (arquebuses) de fern, et demy dozene d'alabardes, et en fust payé, du tout, XXIII livres, XII deniers.

Item. - Le dict jour (19 juin) à Jehan Costure, dict Coutellet, pour avoir forby les arcabutz et allabardes de la maison, a esté payé XV sols.

Item. - Le XXVIme du dict moys, à maistre Gabriel Gervaix, en déduction de treze livres, dix sols, qu'il avoit loué sa maison, pour lousger le maistre des scolles, a esté payé IV livres, X sols.

La vente du poisson, pris au pont de Bergerac pour le compte de la ville, s'éleva à la somme de 18 livres, 10 sols et 10 deniers.

 

Budget

Recettes: Sept cent quarante-huit livres, onze sols et dix deniers.

Dépenses: Huit cent trente-trois livres, neuf sols et un denier.

 

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1535-1536

 

Bertrand Audibert, consul, était en même temps procureur de la juridiction de Puyguilhem. Hugues Raoulx, consul, était procureur des juridictions de Montcuq et de Bridoire.

L'inventaire des biens de la communauté, fut fait le vingt-quatre juillet.

Bernard Aymeric était cette année curé de Pomport.

Les affermes des revenus de la ville se firent le 26 juillet, on y trouve:

« Le louage de la chambre qui se trouvait dans la tour de Clairat, délivré à P. Cacaut, pour la somme de XXXVIII sols. »

La ville louait aussi la propriété des pigeons qui nichaient dans la tour Lougadoire; le fermier s'engageait à ne pas tirer l'arbalète contre la tour; Jean de Cugat loua les dits pigeons pour la somme de XV sols et VI deniers.

Les droits à percevoir pour le passage du pont, furent loués à Pierre Gueyrard, moyennant 240 livres.

La pêche des fossés de la porte Lougadoire, fut délivrée à B. de Cugat, pour la somme de VIII livres et X sols.

 

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28 Juillet

A esté remonstré une lectre messive, envoyée par M. le Juge-Mage de Périgueux, par laquelle il mandoit aux consuls, de soy trouver, ou aucun d'eulx, à Monpazier, pour quoctizer cinquante mille livres, sur les pays de Périgort, Carsi et Agenoys; laquelle somme a esté donnée au roy, pour raison de certaines lectres de déclaration du dict seigneur, de ce que le pays de Roergue vouloit fere dymynuer de la taille ordinaire du roy, que le dict pays de Roergue porte, et la mectre sur les aultres dictz pays; et pour le dict affere, les Estatz des dictz pays, se dévoient assembler au dict lieu de Monpazier. Après la lecture de laquelle lectre, a esté arresté et délibéré, que M. Captal, ou M. de la Rivière avec ung des consuls, ou deux, ainsi qu'ilz aviseront, partiront dès la nuyt, pour aller aux dictz Estatz, pour fere et scavoir, ainsi que a esté dict illec, et aviser.

 

13 Août

A esté remonstré une lectre missive de M. le Juge-Mage de Périgueux, feisant mencion qu'il avoit ordonné les Estatz de Périgort, estre tenus en la présent ville, mercredy prochain, pour les causes contenues es dictes lectres, qui ont esté leues illec. Délibéré et arresté, que les consuls

 

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arresteront, ou feront arrester, tous les lougis ordinères de la présent ville, qu'ilz se aprestent à récullir leurs hostes, qui viendront à cause des dictz Estats, et que l'on arrétiegne d'aultres lougis, que soient pretz, affin que si les hostelaries ordinères estoient pleines, que les aultres y servent.

Aussi, que l'on fasse fere commandement aux bouchiers, pangousières, et aultres victualières, de fere la provision des dictz Estatz. Aussi arresté, que les consuls arretiendront et achapteront deux ou troys barricques de vin, pour en donner ordinerement aux gens des Estatz, et aux ung plus que aulx aultres, ainsi que les consulz aviseront; et lesquels consuls feront des présens, si le cas le requiert, et selon l'advis de M. le baylif, ou aultre, et bailleront lougis au dict seigr Juge-Mage. Plus, arresté que les consuls feront préparer, en quelque couvent, pour tenir les dictz Estatz.

Les Etats furent tenus dans le couvent des frères Prescheurs.

 

24 Août

A esté remonstré, que l'on a donné aux Estatz tenus, la sepmaine passée, en la présent ville, troys barricques de vin, et du poison, et M. le Juge-Mage, lougé ches Pomiers, n'avoit poyé le boys, le lougis, ne quelques aultres chouses que la dame de Pomarède demandoit.

 

p. 33

Aussi remonstré, que le dict seigr Mage, c'estoit bien porté envers la ville, et faict des offres, par lesquelles mostroit avoir bon vouloir envers la ville, et si l'on luy donneroit quelque présent. A esté alloé, ce que les dictz consuls ont donné et baillé aux dictz Estatz, et, en oultre, délibéré et arresté, que la femme de Pomarède sera poyée, des deniers de la ville, du surplus que luy restera, et commandé, aux consuls de la constanter, et aussi de fere quelques présent au dict seigr Juge-Mage, de quatre charges de scel, ou aultre présent, que sera avisé par les consuls.

Remonstré, que M. de la Baulme, l'année passée, loa et bailla sa maison de la présent ville, pour tenir les scolles, et en reste dix livres, que, vue que en respondit, demande et tient en procès le scindic. Après plusieurs remonstrances, et avis du louaige de la dicte maison, dont plusieurs des juratz en estoient avertis, délibéré, que les dictes dix livres, seront payées au dict seigr de la Baulme.

Remonstré, de certain commissaire des chemyns, qui veult prandre cognoissance d'iceulx, en préjudice de la court du cot. Dict, que le dict commissaire ne entend prandre cognoissance des chemyns, sinon en la négligence des ordinères; est arresté, que le scindic, comme juge du cot, fera diligence de tous mauvaix chemins du présent ressort.

 

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17 Octobre

A esté remonstré, du beau père que l'on aura pour prescher l'advent. Délibéré et arrêté, que les consulz auront quelque homme de bien, pour prescher l'advent, et, de ce, remis à leur discrétion.

Remonstré, que le fermier de la marque, a faict arrester du vin, pour le droit de la marque, lequel vin est venu d'ailleurs que de la présent ville, mais il a passé par le bourg, ou ville, et se charge au port de la dicte ville, et veult que le scindic prenne la cause. Dict, par aucuns, que l'on ne doibt poinct marque de vins, que sont portés dehors, et que chargent sur les graviers, et que les vins, que viegnent de la traverse, si ne sont enchazés en la dicte ville, n'en doibvent de marque; et les aucuns ont dict de contrére; toutesfoys, la plus grant partie et gens qui ont levé le dict droit, ont dict qu'il y a lieu de marque. Arresté, que le scindic du la présent ville, prandra la cause et garance du dict fermier, s'il est troublé, ou a procès, pour raison du dict droict de marque, accoustumé lever par cy devant.

Sur la remonstrance de la maison de M. de Rivière, où se tenoit l'auditoire des scolles, oyz les assistans, dict a esté et délibéré, que, le marché faict, que a esté avéré, de sept livres, seront poyées.

 

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9 Novembre

Remonstré, de Régualy, qui n'est bourgeoys, et tient taverne ordinère, contre les privilèges. Délibéré, que le scindic luy fera prohiber, ou bien qu'il passe bourgeoys, et aultrement, sera poursuyvy, ainsin que l'on trouvera par conseil.

 

4 Décembre

Remonstré, comment l'on norrira le maistre révèrent qui presche l'advent. Délibéré, que l'on luy baillera ce que Langlade, borcier et consul passé, poyoit.

 

23 Décembre

Remonstré, que le maistre révérent Régis, qui est à présent gardien au couvent des Cordeliers de la présent ville, a faict demander la chère, pour prescher le caresme venent. Délibéré, que le maistre révérent, qui a presché dernièrement l'advent, sera préféré, s'il veult venir; et au dict prescheur, qui a presché l'advent, pour ses despens, luy sera poyé XV sols pour sepmaine, pour ses despens, et dix livres, pour le dict preschement.

 

16 Janvier

A esté remonstré, que les esleuz de Périgort

 

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veullent cothiser le Mercadilh, de la présent ville, et le comprandre, en la taille ordinère du roy, contre la teneur de nos privilèges, et arrêts, sur ce, donné, et veullent dire, que le Mercadilh est séparé de la vile, et le mectre au rolle de la paroisse Sainct Martin, combien que toutes commissions portent hors les murs, et ont faict venir, en personne, les collecteurs, et requis, par le procureur des aydes, la dicte quoctization. Délibéré et arresté, que à la assignacion donnée aux dictz collecteurs du dict Sainct Martin, de la dicte matière, que tombera à de mardy en huict jours, que le scindic, avec ung consul, yront à Périgueux, à la dicte assignacion, et porteront l'arrest, confirmatif du privilège de la exemption des tailles, et les moustreront aux esleuz, et parleront avec eulx, et, si est possible, les apaiseront, ou, si non l'on s'en deffendra par conseil, et en feront consultacion, et commandé aux dictz consuls de suyvre la dicte matière, et y frayer des deniers de la ville, ce que sera requis, et, si est besoing, feront quelque présent aux dictz esleuz, selon l'avis des consuls.

M. le lieutenant a remonstré, qu'il a procès avec M. le Juge-Mage de Périgueux, qui veult fere perdre le resort du siège du sénescbal, et a dict que cela touche le bien public de la présent ville. Délibéré, par aucuns, que l'on verra la procédure dont est question, et sera monstrée au conseil, et si est trouvé qu'on conserve le resort

 

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du siège du séneschal en la présent ville, que la ville servira et aydera au dict sieur lieutenant, à la poursuyte du dict procès.

 

31 Janvier

A esté remonstré une lectre missive, envoyée par MM. le premier président, et de la Roche Beaucort, feisant mencion qu'ilz vouloient venir en la présent ville, pour asseoir le cartaige du scel, suyvant les lectres patantes du roy, le double desquelles, les dicts seigrs aussi avoient envoyé, et le tout a esté leu publicquement, et a esté requis l'avis et délibération de la dicte assemblée.

Délibéré, avisé et arresté, que le scindic, et ung ou deux consuls, ou aultre personaige qu'ilz porront, yront à Liborne et à Bourdeaulx, sans attendre la venue des dictz seigrs commissaires, pour scavoir comment les aultres ont faict et font, et en consulter à toute manière de gens, et que l'on en fasse grosse diligence, et commandé aux consuls, de ce fere, le plus deligement que porront, et que l'on recullisse les dictz seigneurs, quant ilz viendront, et l'on leur fasse présens de vin, et aultres chouses, que seront requises.

 

19 Février

A esté remonstré une lectre missive du seigr d'Estissac, par laquelle mandoit qu'il estoit mal

 

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contens des consuls, de ce que les dictz consuls avoient quoctizé la Mongie (Lamonzie-Montastruc) pour la forniture des garnisons estant en la présent ville. A esté, sur ce, avisé, et délibéré, que l'on envoyera Arnault du Castanet, devers le dict seigr, avec une lettre missive des consuls, de leur excuse; et pour remonstrer au dict seigr, que se ne sont pas les consuls qui fassent fornir la dicte garnison, mais les officiers du roy.

A esté remonstré, une aultre lectre missive de maistre Francoys Aymier, touchant le procès que avons, pour raison que l'on veult comprendre le Mercadilh, en la taille du roy, ordinère. A esté délibéré et commander suyvre le dict procès, et que, le scindic et consuls, aulcuns d'eulx, aillent à Périgueux, parachever les scriptures et entreprandre fere venir quelcun des esleuz, en ceste ville, et mener, si est possible, le procureur des aydes, affin que, en sa présence la mostrée du lieu soit faicte, et que soit faict enqueste sur les faictz des scindictz.

 

8 Mars

Le maire de Bordeaux fait prévenir les consuls, d'avoir à se trouver, le dimanche suivant, aux Etats qui doivent se tenir dans cette ville, pour raison du cartaige du sel, que le roi veut mètre sur le pays.

 

p. 39

23 Avril 1536

A esté remonstré, des magisters d'escolles, pour l'année que vient, et que ung Boneilh, du bourg de la Magdalene, et aussi ung Silvius, les avoient demandées. Délibéré, que l'on aura, si est possible, ung Piel, régent de Sainct Emylion, qui est fameux homme, et au cas qu'il vieigne, l'on luy fera davantaige, à ordonnance des consuls, et si le dict Piel ne vient, que les consuls fassent mectre conclusions au magister du bourg, et s'il est trouvé plus souffisant, que les scolles luy soient baillées, avec le dict Silvius, ou aultre magister, que l'on soit sur d'avoir bon maistre régent, et donne la charge, aux consuls, de ce fere.

Et sur la remonstrance de la pouvreté de la ville, a esté délibéré, que les consuls feront de l'argent, le myeulx qu'ils porront, et feront passer des bourgeoys, et leur feront payer entraiges, à ordonnance des consuls, ausquelz en a esté donné la charge.

 

25 Juin

Remonstré, que M. de Mailhasay, avoit faict adjorner les consuls, par devant ung conselier de Bourdeaulx, pour raison qu'il veut descendre ses vyns, en toute saison de l'an, passant soubz le pont de Dordoigne, de la présent ville, combien

 

p. 40

que l'on ne descent poinct de vyns du dict pont en hault, que la feste de Noël ne soit passée. Délibéré, que l'on ne baillera consentement aucun, mais que Audibert, scindic, qui est là bas, en fasse consultation, en présence du dict seigneur de Mailhasay, qui est aussi à Bourdeaulx, affin qu'il voye, que l'on ne luy veult fere, sinon ce que le conseil dira, tout service, et qu'il ne soit mal contens de la ville, et que tout ce que porroit estre faict, de la matière, soit sans préjudice du procès de la descente des vins, ni du privilège et possession que la présent ville a, de la dicte descente des vyns.

Les foires de St-Antoine, de la Saint Martin et des Rameaux, rapportèrent 19 livres, 15 sols et 5 deniers.

Les quêtes, faites dans les diverses églises de la ville, en faveur du prédicateur produisirent 5 livres, 6 sols et 7 deniers.

Le scindic de la ville, ayant obtenu arrêt de renvoi avec dépends, contre Mme de Laforce, du procès du cot, la dite dame paya à la ville 10 livres et 13 sols.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de l'année 1535-1536

 

Le dict jour (9 août), pour fere enterrer le pandu tombé de l'olme, que le monde en criait, XX deniers.

 

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En taches (clous), pour tandre les tapis au couvent des prescheurs, pour tenir les estatz, III deniers (17 août).

Le dict jour (21 août), pour fere retorner la tapisserie, VI deniers.

Le XXIII du dict moys, pour troys barricques de vin, qui furent achaptées et données, au temps des dictz estatz; toutesfoys, y eust quelque restant du dict vin, que fust vendu, et surplus cousta VIII livres, V sols, XI deniers.

Le XXme du dict moys de septembre, à cause que en tirant l'artilharie le jour de la feste Dieu, dernièrement passée, une bostie d'artilharie tomba sur la maison de Jehan de Cugat, que luy enfonça beaucoup de tibles, et, pour le récompanser, afin d'avoir la dicte bostie, luy fust payé II sols.

Le XVIIme du dict moys d'octombre, arriva en la dicte ville, M. de Monpezat et plusieurs aultres gentilshommes, et leur fust envoyé quatre potz de vin, que coustarent V sols, IV deniers.

Le VIIIme du dict moys de décembre, fust envoyé deux potz de vin à Mme de Laforse, venue à Bragerat, que coustarent II sols.

Le tiers jour du dict moys de février, arrivarent en la présent ville les dictz seigneurs, premier président et de la Rochebeaucourt, commissaire sur le cartaige du sel; et, à cause que le dict office touche grandement la présent ville, et tout le pays, fust faict les fraytz et mises,

 

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pour raison de la dicte matière, comme s'ensuit:

Premièrement, pour une barricque de vin, achaptée pour donner, durant que les dictz seigneurs demeuraroient en la présent ville, fust payé IV livres.

Lendemain, vendredi, IVme du dict moys, en lemproyes XXX sols, etc., etc.

Le Vme du dict moys de mars, pour quatre potz de vin, envoyés aux seigneurs de Biron et de Badafol, estans en la présent ville, IV sols.

Le dict jour (1er juin), pour dix neuf livres de podre d'artilharie fust payé LVII sols.

Le XXIme de juillet, a esté payé à maistre Gabriel Gervaix, du salaire de sa maison, où les scolles se tenoient, et du présent an, IX livres.

Fust payé, le dict an, au maistre révérent qui prescha le caresme et l'advent, du dict an, comprins la despence, se monte tout, comme apert par le menu, XXXVIII livres, V sols.

 

Budget

Recettes: Sept cent quarante livres, huit sols et onze deniers.

Dépenses: Neuf cent trente-deux livres et douze sols.

 

 

1536-1537

 

25 Juillet

Bertrand Audibert, sindic de l'année passée, « a dict que, pour la despèche des dicts procès,

 

p. 43

avoit promis ung lart à ung seigneur qu'il a nommé, toutesfoys a dict que ne sera escript, et remonstré si l'on poyera le dict lart, et jusques à quelle somme ». Il fut arrêté que « touchant le lart, que a esté promis, a esté ordonné, par advis et délibération de la majeure partie des dicts juratz présens, qu'il sera payé des biens de la ville ».

Dans les affermes faites cette année, on trouve:

« Les pigons de la porte Lougadoire, sans tirer à l'arbaleste contre la tour; Pierre Foucault, sept sols, six deniers tournoys, auquel a esté délivré, comme plus offrant et dernier encherrisseur, pour la dicte somme de sept solz, six deniers tournoys ».

Le pont de Dordogne fut affermé à Pierre de Labatut, pour la somme de deux cent quatre-vingt-deux livres.

 

31 Juillet

Il est dit que le maître d'école n'a pas de maison, et qu'il faut lui en louer une.

 

29 Août

Si les juratz, qui ne se veullent trouver aux jurades, combien que soient en ville, et n'aient pas grande excuse, seront poursuyviz. A esté dict, que les juratz, qui ne veullent venir, au toc de la cloche, céans, seront mis en action,

 

p. 44

s'ilz n'ont légitime excusaction, pour les faire déclarer parjures.

 

31 Août

A esté remonstré, que ung nommé Picquety, de Saincte Foy, et le capdet de la Baulme, eulx disans cappitaine et porte enseigne, estans logés au Monteilh, et en la jurisdiction de Montcuq, c'estoient ventés venir loger au bourg de la Magdallaine, ou en la présent ville, et vouloient sacacger aucuns des habitans de la dicte ville, et vouloient venir, de nuyt, pour entrer par le port de Pardictes, affin de trouver les habitans despourvueuz, et ja, avoient envoyé une lectre rigoreuse. A esté arresté, par l'advis et délibération des juratz, et aultres assistans, qu'il sera bien faict de les repeller, et de ne permectre iceulx loger au bourg de la Magdallaine, ny entrer dans la présent ville, pour les inconvéniens qui en pourroient advenir, de volerie ou murtres, et que le port de Pardictes, soit garny d'artilherie, et que, anuyt, et autres soirs, on face le guect.

 

16 Septembre

A esté remonstré, par les consuls dessus nommez, si, pour raison de la paix, seroit bon de fere demain, jour de dimanche, une procession généralle; et par advis et délibération de la

 

p. 45

jurade, a esté ordonné que la dicte procession sera faicte à la façon acoustumée.

Plus, a esté remonstré, que en vertu des lectres du roy nostre sire, sur le nombre des arnoix, des habitans de la présent ville, du bourg de la Magdallene, et aultres habitans de la juridiction, seroient faictes mostres, et, s'il seroit bon de les fere, de demain en huict jours, ce que a esté ordonné par la dicte jurade, et assistans à icelle.

Plus, a esté remonstré, qu'il y a des portes dans les murs de la ville, et mesmement à la maison de maistre Pierre de la Rivière, licencié, une aultre, à la maison de Bertrand de Cujac, par lesquelles les énemys, et aultres gens de guerre, pourroient entrer dans la dicte ville, et icelle fouler, et, qu'il est expédiant, icelles portes estre fermées, pour la assurance des habitans d'icelle ville, de pierres et estre murailhées. A esté ordonné, que les dictes portes, tant des dicts Rivière, Cujac, que aultres, seront fermées de pierres, par manière de provision, estans dans les murs de la dicte ville, de jour en jour, pour la tintion et garde de la dicte ville, et seront contrainctz, ceulx qui se apuyent aux dicts murs de la dicte ville, à réparer les dicts murs.

 

18 Novembre

Sensuyt la teneur de la lectre, envoyée de par

 

p. 46

le roy, nostre sire, à messieurs les consulz de Bragerac, manans et habitans, dès le XVIIIme jour de novembre, l'an mil cinq cens trante six.

 

De par le roy,

 

Chiers et bien amés, les très grandz et inestimables fraictz et despens, qu'il nous convient faire et supporter, pour ressister aux invations que l'empereur cesforce faire en nostre royaulme, par tous les moyens et endroictz à lui possibles, sont tels, comme il est cler et évident à tout le monde, que ne pourrions y fournir et satisfaire, sans l'ayde de nos bons, vrays et loyaulx subjectz, actendu mesmement la extrémité de l'affaire, et, pour ce, avons advizé, que le plus prompt et aysé moyen, que pourrions trouver, pour recouvrir deniers, est de nous addresser a aulcunes de nous bonnes villes de nostre royaulme, et, sur icelles, lever, par forme d'empront, certaines sommes de deniers, et entre autres, de nostre bonne ville de Bragerac, jusques à la somme de cinq cens livres tournoys; par quoy, avons décerné noz lectres de commission, adreyssantes à nostre amé et féal conseilher, en nostre court de parlement de Bourdeaulx, maistre Geoffroy de la Chassaigne, et au séneschal de Guyenne, ou son lieutenant, pour soy transporter par devers vous, et le vous remonstrer, et faire entendre, au long, les causes et raisons, que nous mennent a demander la

 

p. 47

dicte somme, de laquelle nous vous prions, et néantmoins mandons, tout expressément qu'il nous est possible, nous voulloir ayder, et nous faire fournir, en la meillieur et plus prompte diligence, que fere se pourra, le tout, selon et ainsin qu'il est contenu en nos dictes lectres de commission, pour sorte de ranbourcement, de laquelle somme nous vous avons faict expédier acquit, que présentement vous envoyons, suyvant lequel ne y ara faulte que des deniers du quartier d'avril, may et juing prochain venent, vous ne soies entièrement ranbourcés et satisfaictz de la dicte somme, ainsi que, plus amplement, vous diront, de nostre part, les dicts commissaires, lesquelz nous vous prions recevoir, comme vous feriez nostre propre personne, et vous nous feres service très agréable, en ce faisant.

Donné au camp-les-Advignon, le douzièsme de septembre mil cinq cens trante six.

Ainsi signé au bas                « Francoys. »

 

et au dos d'icelle lectre : « A nos chers et bien amez les consulz et habitans de nostre ville de Bragerac. »

 

Lesquelles lectres, dessus mentionnées, arrivarent le dix huictiesme jour du moys de novembre, l'an mil cinq cens trante six, et le lendemain, grand matin, dix neufiesme jour des dicts moys et an, ce sont assemblés, en la dicte maison de consulat, de la présent ville de Bragerac,

 

p. 48

mandés de porte en porte, par le serviteur d'icelle ville, ceulx qui s'ensuyvent: (Suivent les noms des consuls et des jurats présents à la jurade).

Auxquels, par M. le arciprebstre Doublet, lieutenant pour le roy, a esté remonstré, que le seigneur de la Chassaigne, commissaire depputé par le roy, nostre sire, estoit lougé ches Bourgoys, et avoit pourté les lectres pattantes de mon dict seigneur, avec commission, de prandre et lever sur les bourgoys, manans et habitans de la présent ville de Bragerac, par manière de empront, au pacte de le recouvrir, comme est contenu par les dictes lectres et commission, la somme de cinq cens livres tournoys, et que seroit bon de luy aller fere la révérance, pour parler à luy, pour scavoir le expédiant et bon vouloir du roy, et fere la remonstrance aux manans et habitans de la dicte ville, et luy fere responce demain, après avoir faict une jurade, céans, comme est de coustume. A esté ordonné, par advis et délibération de la jurade et assistans, qu'il est expédiant et nécessaire aller ches Bourgoys, et le prier de venir céans, pour remonstrer le contenu de sa dicte comission, et, après le avoyr ouy, et sa dicte commission, luy fere responce, le matin, après avoir faict jurade, et en avoir communiqué aux habitans de la dicte ville.

Et, là mesmes, les dictz consulz et plusieurs

 

p. 49

aultres juratz, ce sont transportés ches le dict Bourgoys, où ont trouvé le dict seigneur de la Chassaigne, auquel a esté faict la révérance, et prié moustrer la dicte commission, qui a dict, et c'est offert, aller à la maison de consulat, pour faire la dicte remonstrance, ce qu'il a faict, avec les assistans que dessus, et, après avoir faict lecture de la dicte commission, et avoir remonstré sa dicte commission, a esté ordonné, qu'il sera faict responce au dict seigneur de la Chassaigne, du contenu en sa dicte commission, demain, et fere une jurade, le grand matin, à la façon acoustumée.

 

30 Novembre

A esté ordonné, quil est raison, que soit dict et offert au dict seigneur commissaire, que les dicts manans et habitans de la présent ville, luy prestaroient les dictes cinq cens livres tournoys, et ont dict, que seroit bien faict de cothizer gens exams et non exams, ensemble les prebstres, comme a esté faict d'aultres foys a mesme cris.

Immédiatement, les consuls et jurats décidèrent « que, sommes très humbles subjetcz, et vrays obéissans du dict seigneur, et désirons au dict seigneur obéyr, et fere service, de tout nostre pouvoir, tant de nos personnes que biens, en tout ce qu'il luy plaira nous commander; et, combien que les communs deniers, et revenus

 

p. 50

de la dicte ville soient petitz, et non souffizans à supporter les grandz urgens et nécessaires afferes, et repparations que surviennent, journellement, en la dicte ville, pour l'entretenement d'icelle, et des ponts et murs d'icelle, lesquels le dict seigneur nous a commandé, puis demy an en ça, par ses lectres, repparer, et aultres afferes de la dicte ville, et que, aussy, les bourgoys, manans et habitans d'icelle, soient souffreteux en maintes choses, pour les grandes charges que, journellement, leur convient pourté, pour la dicte ville et communaulté d'icelle, et aultrement; toutesfoys et libéralement, ont accordé, et accordent de prester au dict seigneur, la dicte somme de cinq cens livres, etc., etc. »

Pour s'assurer le remboursement de cette somme, les consuls retirèrent des mains de M. de la Chassaigne la lettre dont la teneur suit:

 

« Francoys, par la grâce de Dieu, roy de France, à nostre amé et féal conseillier général de noz finances, et trésaurier de nostre espargne, maistre Guilhaume Preudonné, salut.

Nous voulons, et vous mandons, que, des deniers de nostre espargne, du quartier d'avril, may et juing proschainement venant, qui seront pourtés et mys ez coffres de nostre chasteau du Louvre, à Paris, vous, en la présence de nos amés et féaulx, aussi conseilliers et présidans de noz comptes, Emard Nycolas, et Jehan Briconnet,

 

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chevalliers, payés, baillés et délivrés comptent, six sepmaines après le dict quartier escheu et passé, à noz chiers et bien amés les consulz, bourgoys, manans et habitans de nostre ville de Bragerac, la somme de cinq cens livres tournoys, auxquels nous l'avons ordonné et ordonnons par ces présentes, pour leur rambourcement de pareilhe somme, laquelle ilz nous ont accordé libéralement prestée, pour subvenir aux affaires de noz guerres, et icelle, ont mise, ou mectront, ez-mains de nostre amé et féal Martin de Troyes, par nous commis à tenir le compte des fraictz extraordinaires des dictes guerres, et auquel, ensemble, nous l'avons ordonné et ordonnons, pour convertir au faict de sa dicte commission, oultre et par dessus les aultres sommes de deniers, quy luy ont esté, cy-devent, et pourroient encores, cy-après, estre délivrées, pour pareilhe cause, et pour, reppourtant ces dictes présentes, signées de nostre main, avec quictance de noble de Troys, ensemble celle des dicts consulz et habitans du dic Bragerac, ou de leur procureur ou recepveur, sur ce, souffizement fundé; seulement, nous voulons la dicte somme de cinq cens livres tournoys estre passée et alouée en la despance de vos comptes, et rebatre, de voz deniers, de vostre recepte de nostre espargne, par noz amés et féaulx, les gens de nos comptes, auxquels, par ces présantes mesmes, mandons ainsi le fere, sans aulcune difficulté,

 

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car tel est nostre plaisir, nonobstant quelconques ordonnances, rigueur de compte, restrinctions, mandemens et despences ad ce contraires.

Donné au camp-les-Advignons, le quatorziesme jour de septembre, l'an de grâce mil cinq cens trante six, et de nostre règne le vingt deuziesme. »

« Ainsi signé,

                François. »

 

30 Novembre

Pour lever, sur les habitants de la ville, l'emprunt de cinq cents livres, fait par le roi, la jurade désigna les habitants dont les noms suivent: Jean Doublet, archiprétre de monseigr Bernard de Beynat, Jean des Lanes, Hugue Roulx, Arnaud du Castaing, Guilhem de la Rivière, Pouchou Gueyrard, Arnaud Alba, J. Barraud, J. Soutronye, dit Pitron, J. Fornet, et H. du Castaing.

A esté remonstré, par Pierre de Barriac, dict Aubierle, fermier des pogèzes de la présent année, qu'il a mys en procès messire Estienne Xans, et aultres prebstres, pour les fere condempner au payement des pougézes, du vin qu'ilz vendent à détailh; et, pour ce que le dict Xans disoit ne devoir de pougèzes, à cause qu'il est prebstre, le dict Barriac a appellé, en jugement,

 

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le scendic de la présent ville, pour prendre le gouvernement de la cause. A esté ordonné, que, du vin que se cueilh aux vignes à eulx baillées par leur tiltre, en vivre, ne sont tenuz des pougèzes; et des aultres vignes qu'ilz aquérissent, sont tenuz les dicts prebstres, poyer pougèzes, et sera bon encores de en fere une consultation.

 

31 Mars 1537

L'an mil cinq cens trante sept, et la veilhe de Pasques, par MM. les consulz, a esté faict la revisite des chers, en la présent ville, et a esté tauxé, la livre du pourceau, quatorze deniers, la livre du mothon dix huict deniers tournoys.

 

30 Avril

A esté remontré, par le dict Lavergne, que maistre Jehan de la Crup, a esté constitué prisonnier au chasteau et prisons de Laforce, pour avoir esté à la court de MM. les consuls, que le dict Lavergne avoit tenu à la maison da Huguet Lapeyre (1), et ja, y a procès intenté, et si le procès sera mené aux despens de la ville, ouy ou non; et aussi, a le dict Lavergne remonstré, que, comme consul, il seroit allé à la maison du

 

(1) Cette maison était située au village de Lansade, sur le bord de la Dordogne, au-dessus de Prigonrieux.

 

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dict Huguet de Lapeyre, tenir la dicte court, pour la conservation du droict et justice de la dicte ville, et qu'il l'a faict à bon zelle, et requiert, que le dict scindic de la ville aye a prandre la cause, et que les procès du dict Lacrup, et celuy la du dict Lavergne, soient menés au nom et despens de la dicte ville. A esté ordonné, par le advis et délibération de la dicte jurade, quil sera bien faict de en faire une aultre plus grande jurade, et déterminer, pour ce que la cause et matière est de importance, et que en particulier soit frayé et aydé aux dicts Lavergne et la Crup.

 

13 Mai

A esté remonstré, par le dict Lavergne, consul, quil y a procès pendant, en la court de Parlement à Bourdeaulx, entre Phelippe de Beaupoil, damoyselle de Laforce, provocquante, à l'encontre du dict Lavergne, maistre Jehan de la Crup, Nycollas de Cabanac, Pierre Boyssavy et maistre Jehan du Buc, praticiens, de ce que le dict Lavergne et aultres dessus nommés, puis peu de jour, estoient allés au village de Lansade, tenir la court du quot, et gardiage, appartenant à la dicte ville, en ensuyvant leur droit et possession, et, ce quilz en ont faict, ilz le ont faict pour conserver le droict et jurisdiction de la dicte ville, et, s'il est raisonnable, que le

 

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scindic de la dicte ville doibve prandre la cause; que les dicts juratz appellés en dient leur advis et délibération, et comment on s'en doit gouverner. M. le lieutenant, touchant la dicte remonstrance, n'en a voulu rien dire, pour ce qu'il a décrété les informations contre ceulx de Prigon-Rieu, prisonniers détenuz. M. le bailly a dict qu'il est expediant, que ung des consulz, aux despens de la ville, s'en allie à Bourdeaulx, pour la ville et pour les aultres dessus nommés, et en faire consultation, et, si se trouve par conseilh, que le scendic de la dicte ville doibve prendre la cause, que le scendic la preigne, et le procès soit poursuyvy, aux despens de la dicte ville; et, touchant les prisonniers, que sont à présent en prison, que le scendic ne s'en rende instiguant, ny ne les poursuyve, mais le procureur du roy, et que le scendic ne s'en entremecte aucunement.

Plus, a esté remonstré, que M. le Juge-Maire a déclaré, suyvant la commission du roy de Navarre, les habitans de Puyguilhen, exanctz de la tailhe de la munition des gensdarmes, lesquelz pourtent pour leur cothization, la somme de seize livres tournoys et quelques soubz, et que despuis la dicte exanction, les dictz habitans ne ont poyé la dicte somme, mais le scindic de la dicte ville est contrainct poyer la cothization aux dictz gensdarmes, sans que le dict Juge-Mage aye voulu esgaller la dicte somme, sur tout

 

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le ressort, acoustumé pourter la dicte cothization, combien qu'il en aye esté sommé par les dictz consuls. A esté dict et ordonné, par l'advis et délibération des juratz, qu'il sera bien faict de appeller les scindidz des paroisses, pour ramboursser le dict scindic, de ce qu'il a payé pour la dicte cothization, et de les contraindre aux frays nécessaires, pour aller devers le roy de Navarre, pour avoir telle provission que sera poussible, et cependant le scindic de la dicte ville poyera la dicte cothization, par manière de provision.

 

21 Mai

Illec, s'est comparu maistre Francoys Alba, lequel, comme ayant charge pour les manans et habitans du bourg de la Magdallene, a remonstré aux dicts consuls et juratz dessus nommés, que le dict bourg de la Magdallene est ung membre de la dicte ville, lequel, par cy-devant, souloit et avoit acoustume, estre exant de poyer tailhe au roy N.S., si ce n'est puis peu de temps en ça, que le dict leur a imposé tailhe pour raison de quelque arrest.

Plus, a remonstré qu'ilz veulent leur accord avec les habitans de la dicte ville, et poyer les pougèzes et autres impostz, et subcides, appartenans et acoustumés estre poyés par les dictz du bourg, pourvueu que les habitans de la dicte

 

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ville, et iceulx du dict bourg, poursuyvent la exantion de la dicte tailhe, aux dictz habitans du dict bourg, par le dict seigneur. A esté arresté, que demain en sera faict une jurade, et remonstrance, et leur sera rendue responce.

 

17 Juin

A esté remonstré, que MM. Estienne Mouret, Xans le jeune, et Jehan Beaulaigue, prebstres, ont demandé les escolles de la chantrarie, pour la présent année. A esté ordonné, que les dictes escolles seront, pour ceste année, aux dicts Xans et Mouret.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de l'année 1536-1537

 

Juillet

Premièrement, le XXIVme du dict moys, à cause que, par sentence de M. le baylif, ung jument fust bruslé, pour les causes contenues au proucès, et pour icelle fere brusler, fust achapter sept charges de boys ou fagotz, que cousta XXVI sols.

Item. - Par mesme sentence, fust condamné ung lacaays qui avoit participé avec le dict jument, à estre bruslé, et fust procédé contre luy par contumaces, et fust ordonné que le dict lacaays seroit bruslé par figure, ce que fust faict

 

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le dict jour, et fust payé au pintre, de fere la pitafle, XVII sols, VI deniers.

Item. - Pour fere le tablier, où estoit la peinture, fust payé II sols.

Item. - Fust payé au maistre des euvres, qui fist la dicte exécution, XXX sols.

Item. - Fust payé aux sergens, assistans à fere la dicte exécution, VI sols.

Item. - Pour ung fays de paille, à fere le dict bruslernent, X deniers.

Item. - En geme, à mectre en pouldre, à fere le dict bruslement, XII deniers.

Item. - Pour ung ponson de fer, a mectre au pilier, pour tenir le dict jument, ou pour le dict pilier, et ung crochet, fust payé V sols, VI deniers.

Item. - Le pénultième du dict moys, M. de la Vérugne, consul, suyvant la délibéracion de la jurade, alla à Bourdeaulx, et partit, le dict jour, pourtant les dicts privilèges de la présent ville, pour les fere vidimer, et suyvre les procès, où il demeura, ou en allant et retournant, vingt six jours, et despandict, ou froya, et comme apert par son menu, du dict voyage, XILX livres, XIV sols, IX deniers.

Item. - Pour les vingt six jornées du dict Laverugne, au dict voyaige, à quinze sols, se monte XIX livres, X sols.

 

Août

Item. - Le XIIme du dict moys, en greysse et geme, à oindre la cloche de la ville, et pour ung pot à tenir le oignement, a esté payé, III sols, VIII deniers.

Item. - Au dict moys, Bernard de Beynac, consul, fist réparer le pont de Pombonon, tout à neuf, qui s'en alloit par terre, et l'on ne y ausoit passer, et fraya comme apert par son menu, V livres, XII sols, VI deniers.

Item. - Causant, que tout plen de bandes de lacaays, alloient sur les champs, et mesmement, la bande de Picqueti, qui se levoit, dont l'on se craignoit, fust achapté, par avis des consuls, troys livres et demye de plon, à fere pierres aux arcabutz, et costa, le dict plon, II sols, VIII deniers.

Item. - A cause des dictes bandes de lacaays, et des menasses qu'ilz fesoient, de venir sauqueger la ville, l'on se assembloit les soirs, et en chandelles, XII deniers.

Item. - En béates, le dict jour (22 août), aux prebstres qui suivoient la tierce procession, ainsin qu'est de coustume, où avoit quatre vingtz et cinq prebstres, à six liars pour béates, fust payé, VI livres, VII sols, VI deniers.

Item. - La dicte nuyt (30 août), furent depputés certains, pour porter les arcabutz, et fere le guet, la nuyt, à cause des lacaays de Piqueti,

 

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qui vouloient entrer en la ville, de nuyt, lesquelz arcabutiers, en courant, la nuyt, par la ville, au guet, despandirent, XII sols, VI deniers.

Item. - Le dict soir, que l'on charga toute l'artilharie, de la dicte ville, pour la crainte des dicts lacaays, en chandelles, II sols.

 

Septembre

Item. - Le premier jour du dict moys, fust payé du pain, pris au bourg de la Magdalene, quant l'assemblée de la dicte ville, en armes, sortist par le dict bourg, en allant à landevant de la bande du capitaine Picqueti, qui vouloit entrer par forsse, dans la dicte ville, où l'on fist grant reveue de gens, affin d'estre prestz, et pour le dict pem, fust payé XXII sols, III deniers.

Item. - Pour une pipe de vin, de Giron Pinet, que fust beue, en faisant la dicte reveue, fust payé, VI livres, V sols.

Item. - Lensoir, l'on veilla en la maison de la ville, toute la nuyt, et en chandelles, II sols.

Item. - Fust envoyé le seigneur de Montastruc, devers le dict capitaine Picqueti, qui ne vouloit deslouger du Monteilh, affin de venir dans la présent ville, lequel seigneur de Montastruc, y alla, avec ses gens, et estoit lougé chez Bourgeoys, et fust desfrayé, qui cousta XXIV sols.

 

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Item. - Le dict jour, les consuls demeurarent dans la dicte maison de consulat, à enregistrer le nombre de ceulx qui pouvoient servir à la dépense de la ville, et pour boire, XIV deniers.

Item. - Le dict jour (16 septembre), le maistre révérent, Fabre, fist une collacion à Sainct Jacques, et de une longe de veau, ou vin, que luy fust donné, à cause qu'est maistre provincial de l'ordre des Cordeliers, fust payé, X sols, VI deniers.

Item. - Le XXIXme du dict moys, fust payé pour le tafatas, achapté à fere l'enseigne de la dicte ville, pour servir à fere les mostres, et assemblées en armes, et, par avis des consuls, et MM. de la ville, X livres, XIII sols, IX deniers.

Item. - Fust payé, pour la fasson de la dicte enseigne, à Pierre Xans, cothurier, XX sols.

Item. - Pour le baston à porter la dicte enseigne, fust payé II sols.

 

Octobre

Item. - Le premier du dict moys, à ung gentilhomme du seigueur de Lausun, venent du camp, luy fust envoyé deux potz de vin, que coustarent II sols.

Item. - Le XIIIme du dict moys, à cause que par la suberne du ruisseau du Caudou, ou oultrement, le pont de Lapeyre, près la malandarie,

 

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c'estoit deffaict, et le fustaige du dict pont descendit par le dict ruisseau, et pour le fere retorner, et habiller le dict pont, cousta II sols.

 

Novembre

Item. - Le XXIme du dict moys, M. le conselier de la Chassaigne, vint en la présent ville pour avoir certain emprompt, mandé par le roy, et durant qu'il demeura en la présent ville, luy fust envoyé huict potz de vin vieulx, que costarent X sols, VIII deniers.

Item. - Aussi, luy fust envoyé une perdris et une bécasse, que coustarent VII sols, VI deniers.

 

Décembre

Item. - Le premier du dict moys, MM. de la Verugne et Beynac, consuls, allarent à Périgueux, suyvant la délibération de la jurade, pour remonstrer à M. le Juge-Mage, de ce que, au despartement de la garnison de Périgort, il avoit chargé la présent ville, et aultrement, comme leur fust baillé, par mémoire, où les sus dicts frayèrent et despandirent, comme apert par le menu, et, en regard ad ce que le dict Laverugne avoit deux chevaulx, que se monte VII livres, IX sols, VIII deniers.

Item. - Le dict jour, a esté payé à Gausen, sergent, pour adjorner les scindictz de la Barde,

 

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de la Cone, de Sainct-Naisent, pour venir contribuer à la garnison, II sols, VI deniers.

Item. - Le IVme du dict moys, fust payé à Monet, sergent de Lembrat, pour adjorner les scindictz du dict lieu et de Camsegret, aux fins sus dictes, XII deniers.

Item. - Pour fere adjorner les scindictz d'Eyrault, de la Forsse, fust payé, à Chazart, sergent, le dict jour, II sols, VI deniers.

Item. - Aussi, le dict jour, fust payé à Lavet, sergent, pour adjorner les scindictz et consulz d'Aymet, aux dictes fins, V sols.

Item. - A Ramont du Noyer, sergent, pour adjorner les scindictz de Gardonne, et vint fere la relacion, V sols.

Item. - Le Vme du dict moys, pour fere adjorner les scindictz de Razac, fust payé au dict Chazart, II sols, VI deniers.

Item. - Pour la roube de livrée de Bordon, sergent de la dicte ville, fust payé, du drap, et de la coudre, et de la fasson, VI livres, VIII sols.

 

Janvier

Item. - Le second du dict moys, fust payé au maistre révérent, Carolus, qui avoit presché l'advent dernier, et oultre les aulmosnes que luy furent baillées, X livres.

Item. - Le XXIme du dict moys, pour ung pot

 

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de vin envoyé à ung auservantin, qui fist une collacion, en la dicte ville, XII deniers.

 

Février

Item. - Le VIme du dict moys, fust payé à Peyroton Audoy, jeolier du chasteau du roy de la présent ville, pour la despence de Anthoine Boyer, prisonier, par auctorité de la court du baylif, et fust condemné estre foyté, par le chasteau, XXVIII sols.

 

Avril

Item. - Le VIIIme du dict moys, a esté payé au maistre révérent Carolus, pour le preschement du caresme dernier, et oultre les aumosnes à luy baillées, XX livres.

 

Mai

Item. - Le XVIIIme du dict moys, pour ce que les consuls avoient mandé le maistre régent, pour venir tenir les scolles, ce qu'il fist, et alla à Périgueux, soy présenter, portant les lectres de présentation, et luy fust baillé, par commandement du scindic, de ses despens qu'il avoit faict en la présent ville, et d'aller à Périgueux, XXX sols.

Item. - Le XXme du dict moys, que l'on fist la Caritat, pour quinze potz de vin, a ceulx qui

 

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servoient à fere la Caritat, à X deniers le pot, se monte XII sols, VI deniers.

Item. - A esté poyé aux gensdarmes de la garnison, le XXIIIme du dict moys, pour leur municion des vivres, suyvant l'appoinctement, et pour la part de la ville, et à cause que Puyguilhem c'est faict exempter, et pour les moys de mars, avril, et le présent moys, et aussi du moys de juing, et, comme apert par quictances, LV livres.

 

Juin

Item. - Le tiers du dict moys, qu'estoit la feste-Dieu, fust payé aux sergens, qui feisoient ranger les gens à la procession, ou à Huguet, le chandelier, qui gouvernoit l'artilharie, VI sols, VI deniers.

 

Juillet

Item. - Le IXme du dict moys, pour deux potz de vin blanc, à XX deniers le pot, et deux potz de vin claret, à XII deniers le pot, envoyés à M. de Lausun, lougé chez Bourgeoys, fust payé V sols, IV deniers.

Item. - A cause que la ville fist accord avecques les gensdarmes de la garnison, lougés en la dicte ville, des lougis et ustencilles que la ville devoit fornir, et s'en accordèrent en somme d'argent, ainsi que fust délibéré par la jurade,

 

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et l'on y avoit cinq hommes d'armes, et dix archiers, et prenoient, pour les dicts lougis et ustencilles, pour homme d'armes, XLV sols, et, pour archier, XXII sols, VI deniers, qu'est en somme toute, de huict moys, que a esté payé,

ainsi que apert par les quictances, et jusques à ce jour, IXme du dict moys, IXXX livres tournoys (180 livres).

Item. - Le XXXIme du dict moys, pour la messe du Sainct-Spérit, à fere les nouveaux consulz, ainsi qu'est de coustume, fust payé II sols, VI deniers.

Item. - Pour le dîner du dict jour, avec M. le commandeur, qui dict la dicte messe, XXVIII sols, IV deniers.

 

Ci-dessous les gages des divers fonctionnaires.

Premièrement, pour les gaiges ordinères de huict consuls de la dicte année, à cinq livres chascun, se monte XL livres.

Item. - Pour les gaiges du scindic du dict an, X livres.

Item. - Pour les gaiges du clerc de la dicte ville, au dict an, X livres.

Item. - Pour les gaiges du juge du cot, de la justice basse, appartenant à la dicte ville, III livres.

Item. - Pour les gaiges du bourcier, au dict an, XXV livres.

Item. - Pour les gaiges du contrerolle, mys,

 

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par le roy, en la dicte ville, et suyvant l'accord, X livres.

Item. - Pour les gaiges de Giron Teissandier, serviteur ordinère de la dicte ville, comprins chauses et souliers, et oultre le blé qu'il prent, XII livres, II sols, VI deniers (1).

Item. - Pour les gaiges du relogier, à gouverner le reloge, oultre le blé qu'il prent, VII livres (2).

Item. - Pour les gaiges de celuy qui, les lundis, tout l'an, et l'endemain des festes adnuelles, va cryer la nuyt réveilles-vous et pries Dieu pour les trespassés, ainsin qu'est de coustume, et oultre la chandelle, pour ses chauses et souliers, XXXIV sols.

 

Budget

Recettes: Huit cent soixante-onze livres, dix-sept sols.

Dépenses: Onze cent quatre-vingt-dix livres, quatre sols, cinq deniers.

 

La somme de 500 livres, levée par ordre de François 1er, n'est pas comprise dans le budget ci-dessus.

 

(1) Ce serviteur recevait trente-six poignères de méture.

(2) L'horloger n'en touchait que trois poignères.

 

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1537-1538

 

24 Juillet

A la date ci-dessus, les consuls nommèrent cinquante-neuf jurats, qui, le même jour prêtèrent le serment suivant:

« Lesquelz et ung chescun d'eulx, ont promis et juré, sur le missal ouvert al Te Igitur, d'estre bons et loyaulx au roi N.S., et à la ville, garder le prouffit et secretz d'icelle, et venir, quant mandés seront, ou ouyront soner la cloche, s'ilz n'ont légitime excussation, et, le mieulx que Dieu leur administrera, conseilharont la dicte ville, ez-affères, et négoces d'icelle, cessant toutz supportz et faveurs, et tout aultrernent, deuement au dict office de juratz se porteront, au mieulx qu'ilz pourront, et comme il appartiendra. »

 

25 Juillet

A esté arresté, que les esmolumens de la dicte ville, se mectent au plus ouffrant et dernier encharisseur, sauf et réservé le pont de Dordoigne, qui sera levé par les dicts consulz, ou ung serviteur, qui, pour eulx, sera depputé, affin de subvenir aux affaires et négoces de la dicte ville,

 

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par la plus part des dicts juratz a esté ainsi arresté, dont aulcuns des aultres ont dict qu'ilz estoiont d'avis qu'ilz fussent mys à la chandelle.

Plus, a esté arresté, que le procès, que Jehan des Lanes dict avoir contre madomeyselle de Gardone, quant au péacge qu'elle sesforsse lever, sur les merchans, passans et repassans, par le fleuve de Dordoigne, de leurs marchandises, qu'est grand domaige à toute la communaulté de la dicte ville, voullant et requérant la dicte ville, luy voulloir ayder, pour poursuyvre le dict procès, que, avant plus procéder, le dict des Lanes communiquera le dict procès, et pièces aux dicts consuls, et scindic, lesquelz en feront leur rapport, pour y procéder comme de raison.

 

Nota. - L'afferme du pont fut faite en faveur de Bernard Langlade, pour la somme de deux cent quatre-vingt-dix livres. Dans les conditions faites au fermier, on trouve, que les gens d'église, les seigneurs, les gentilshommes et leur serviteurs étaient, comme les pauvres, exempts de pontonage.

 

Le dict jour, a esté commensé de bastir le clochier Sainct Jacques, estant scindicz, maistre Jehan de Beau Rieu, licencié, bailly royal, Bertholomé Gauchier, Jehan Pinet et Bertrand de Pogols, et la première pierre fust mys et pausé, par noble maistre Jehan de Clarmond, curé de la dicte église, et, le second, par les dicts scinditz.

 

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Trente-cinq sacquiers prêtent le serment qui suit entre les mains des consuls:

« Lesquelz et ung chescun d'eulx, tout ensamble, tant pour eulx, que leurs successeurs, ont eslu pour cognoistre du différant que sera entre eulx, tant à en charger, que en descharger, jureaieurs et blapfameurs du nom de Dieu, ses sainctz et sainctes de paradis, Pierre Maleprade et Guilhaumot Martrac, consulz de la dicte ville, ausquelz ont doné plain pouvoir, aucthorité, et puissance, ouys deux tesmoings, de cognoistre de leurs différans, et priver, pour certain temps, du dict office, ainsi qu'ilz verront à fere, celluy la, ou ceulx la, qu'ilz verront avoir tort; et ce, ont, toutz et ung chescun d'eulx, ont promis et juré, sur le missal, al Te Igitur, ouvert, de leurs mains destres, estre bons et loyaulx au roy N.S., et à la ville, garderont et procureront le bien et prouffit du dict seigneur, et de la ville, à leur pouvoir, seront bons et loyaulx, aux merchans, et garderont le bien de la boursse commune, et toutz aultres sermens, au cas requis, dont les dictz consulz, et Pierre Liton, scindic des merchans, ont requis acte, que leur a esté concédé. »

Présens: Fériol de Lespinasse, Françoys Faure, et Jehan Martrac, dict Dorlis, tesmoings.

 

10 Août

Les treize bouchers royaux de la ville, prêtent

 

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le serment dont la teneur suit:

« Lesquelz, et ung chescun d'eulx, ont promis et juré, sur le livre misal, ouvert al Te Igitur, où est le cruxifiz, et la passion de nostre Seigneur, figurée, estre bons et loyaulx, au roy N.S., et à la ville, et de fournir la dicte ville, de bones chars, sans estre despourvue, à leur pouvoir, et icelles vendre au poix, et scellere, et taux, que sera faict par les dicts consuls, tenir bons poix, et ne thuer aulcune beste morbrosse, ny infecte, et payeront les devoirs, pour raison de ce, à la dicte ville, et tout aultre serment ont faict, au cas requis, dont a esté concédé acte. »

 

Le dict jour, les dicts consulz ont faict venir, en la dicte maison, Françoys Faure, auquel ont bailhé le droit de la pescharie, appartenant à la dicte ville, soubz le pont de Dordoigne, au cinquiesme poysson que la dicte ville en prandra, et ung poisson, que les dicts consulz pourront prandre sur le tout, à chesque foys, à leur élection, et sera tenu de habiller, et pescher le dict passaige, et aultres, si est besoing, à ses despens, en tout et partout soubz l'advis et délibéracion de la jurade, de la dicte ville, dont ont requis, et leur a esté concédé acte.

 

29 Août

Parmi les proclamations, faites à son de trompe, à la date ci-dessus, on trouve:

« L'on

 

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faict inhibition et deffense, à toute manière de gens, de la présent ville et jurisdiction, de ne vendanger leurs vignes, que, premièrement, Nostre-Dame de Septembre prochaine, ne soit escheue, et passée, à la peyne de la confiscation de la vendange coupée, et de l'esmende, et de cinq soubz à la ville ».

 

12 Septembre

Les consuls taxent les chairs ainsi qu'il suit: Boeuf et pourceau, quatorze deniers la livre, et le mouton à dix-huit deniers.

Et le dict jour, a esté prins une molle de codre d'aubier, que maistre Pierre Guischard avoit faict passer par dessoubz le pont de Dordeigne, et a esté brullée au bout d'icelluy.

 

30 Septembre

A esté remonstré, que MM. de Périgueux, avoient envoyé certaines lectres patentes, lesquelles ont esté leues, publiquement, par lesquelles est mandé, soy trouver, au dict Périgueux, jeudi prochain, où ceulx de Sarlat se doibvent trouver, pour parler du cartaige, que le roy veult impouser sur le seel, au présent pays, et de ce, MM. de Bazas, et premier présidant de Bordeaulx, ont délibéré, soy assembler, le quinziesme de novembre prochain, à Bordeaulx, pour décider que l'on doibt fere, A esté

 

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arresté, que deux de MM. les consulz aillent à Périgueux, pour scavoir quelz personaige ilz veullent envoyer à Bordeaux, et, ouy leur dire et advis, que les dicts consulz de la dicte ville y aillent, eulx mesmes, pour voir quilz arresteront.

Plus, a esté arresté, que l'on fasse payer les pogèses, aulx prebstres, du vin qu'ilz vendront, si n'est de leur creu.

 

15 Décembre

L'on faict commandement, à toutz les habitans, qu'ilz ayent à tollir et houster, toutz et chescuns, les femiers et imondicités, qu'ilz ont mys dessus les foussés, et bolvars, et fortaresses d'icelle, dans huit jours, à la pouene de l'esmende, et, les dicts huict jours passés, permission à toutz les habitans, de iceulx prandre et emporter, les dicts fémiers, et iceulx emporter ainsi que bon leur semblera.

 

22 Décembre

A esté remonstré, que ung des maistres d'ostel du roy, ensamble M. Chassaigne, conseilliez à Bordeaulx, pour le dict seigneur, estoient en la présent ville, pour en emporter l'argent de l'emprompt, et scavoir le vouloir que l'on avoit envers le dict seigneur, et actendent la responce,

 

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comment l'on en fera. A esté arresté, que MM. les consulz leur fassent responce, que la ville, consulz, manans et habitans d'icelle sont, et tout leur bien, à luy, et combien qu'ilz soient pouvres, fere ce qu'il plaira au dict seigneur, et hobéyr à ses commandemens, au mieulx mal qu'ilz pourront.

L'on faict commandement et deffense, à toutz les manans et habitans de la présent ville, et bourg de la Magdalene, qu'ilz n'ayent à vendre aulcun vin, ny aultre merchandise, à détailh, qu'ilz ne soyent bourgois de la dicte ville, à la pouene de sincquante livres d'esmande, au roy, cinq soubz à la dicte ville, et confiscation des dicts vin et merchandise.

Item. - L'on faict commandement, à toutz les habitans, qu'ilz n'ayent à vendre aulcun vin, à détailh, sans mectre enseigne, à la dicte pouene.

Item. - L'on faict commandement à toutz bouchiers, qu'ilz ayent à déclairer le pris des beufz, qu'ilz vendront à détailh, au leveur du droit de l'imposition, pour la dicte ville, à la dicte pouene.

Ainsi signé: Beau Rieu, bailly.

 

25 Janvier

A esté remonstré, que MM. de Périgueux, ont mandé que l'on avoit envoyé, par devers le roy

 

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de Navarre, pour scavoir si l'on pourroit mectre ordre au cartaige du seel, que le roy veult impouser sur le pays de Guyenne, et que, sependant, l'on fist provision d'argent, pour aller à la court; comment l'on s'en gouvernera. A esté arresté, que l'on actende la responce du dict roy de Navarre, et, ce faict, l'on s'en gouvernera sur ceulx de Périgueux, Sarlat, Bordeaulx, et autres lieux, y ayant intérestz.

Plus, a esté remonstré que ung des maistres d'escolle s'en estoit allé, dont les scolliers estoient fort esbays, et voulloient laisser les scolles. A esté arresté. que on en mecte ung aultre, en son lieu, avec celluy la qui y est.

Plus, a esté remonstré, que noble maistre Jehan de Clarmond, curé de Sainct Jacques, de la dicte ville, disoit que il y avoit une tour à l'endroit de sa maison, laquelle tomboit en ruyne, et que si l'on la luy voulloit laisser, il la feroit couvrir, et tiendroit réparée, comment l'on en fera. A esté arresté, que l'on la luy laisse, pourvueu que, quant la dicte ville en aura besoing, la reprenhendra.

Le dict jour, Arnauld Eyma, consul et borcier de la dicte ville, l'année dernièrement passée, à mys, en la dicte maison, le papier de son prins et mys, dont requiers acte.

 

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10 Février

A esté arresté, touchant les porceaux, que commandement leur soit faict de les vuyder de la dicte ville, foussés et rebière d'icelle, et, en desfault de ce fere, que ceulx qui se trouveront par la dicte ville, foussés d'icelle, et chescun qui les trouvera en ses possessions, les fruictz pendens, qu'ilz les thuent.

Plus, a esté arresté, que MM. les consulz fassent passer bourgois, ceulz qu'ilz verront estre dignes de l'estre, et au prins qu'ilz verront, car, du tout, la dicte jurade leur donne la charge.

L'on faict inhibition et deffense à toutz les dicts habitans, qu'ilz n'ayent à jouer à aulcun jeu prohibé, ny parmectre jouer en leurs maisons, ny aultrement, aulcuns enffans de familhe, ny iceulx retirer, à la pouene de cinquante livres.

Item. - L'on faict inhibition à toutz les dicts habitans, qu'ilz n'ayent à achapter aulcunes victuailhes, pour icelle revendre, que ne soyent portées au lieu destiné pour ce fere, et de ne aller à lendevant d'icelles, à la pouene de l'esmende arbitraire et confiscation d'icelles.

Item. - L'on faict commandement à toutz les dicts habitans, qu'ilz ayent a venir garder les portes de la dicte ville, quant ilz seront

 

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mandés, à la pouene de cinquante livres tournoyses. Ainsi signé:

B. de Captal, lieutenant général.

 

24 Avril 1538

A esté arresté, après avoir esté remonstré, touchant les gensdarmes, que l'on les mecte en ung lousgis, et l'on les paye, et, pour ce fere, fassent ung tailh, et tout ce qu'ilz ont despendu, jusques à présent, soit payé, affin de éviter bruict.

Le même jour, à six heures du soir, les consuls tinrent une autre jurade; il y est dit:

« A esté remonstré, que M. le général de Guyenne, ez ayde ez finanses du roy, N.S., est venu, puys une heure en ça, en la présent ville, portant lectres missives du roy, ensamble aultres lectres sa commission continant, que ont esté leues, et que, incontinant que le dict seigneur général a esté arrivé, avoit mandé MM. les consulz, et leur avoit bailhé le double des dictes lectres, et, par icelles, estoit mandé tenir en la présent ville, cinquante hommes de guerre, poyés et soubzdoyés à troys cens livres tournoys, pour moys, comme est contenu par sa dicte commission, et, davantaige, a dict, combien que en la dicte commission ne fust faicte mencion, que le dict commissaire avoit demandé avoir

 

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visicion des privilecges, et exantions de la dicte ville. Finablement, a esté arresté que les dicts consulz parlent honestement au dict seigneur commissaire, luy remonstrant que, à présent, il est heure tarde, et que MM. les principaulx de la dicte ville sont absens d'icelle, et que s'ilz viennent à nuyt, demain matin l'on luy randra response ».

Diverses publications furent faites le même jour; parmi celles-ci, on trouve:

« Item. - L'on faict commandement à toutz drapiers, fillandriers et aultres, se mestant de fere draps, qu'ilz les ayent à fere bons, sans y mesler aulcune borre, à la dicte pouene, et confiscation des dicts draptz. »

Ainsi signé:

B. de Captal, lieutenant général.

 

28 Avril

Premièrement, a esté remonstré si l'on fera la Caritat, à la manière acoustumée, et combien l'on y mectra de blé. A esté arresté, que la dicte Caritat se fasse, comme il a esté acoustumé, et y mectent le blé qu'ilz verront.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que MM. les consuls monstrent à M. le général Segondat, les privilèges, confirmation d'iceulx, arrest de MM. les généraulx, touchant

 

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les tailhes, affin qu'il cognoisse la vérité, et que la dicte ville n'est despourvue de tiltres.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que MM. les consulz fassent la tailhe, ainsi que leur est mandé par leur commission, et tailhent toutz ceulx qui joyssent des privilèges de la dicte ville.

 

3 Mai

Premièrement, touchant les lousgis des gensdarmes, a esté arresté, que l'on leur bailhe, comme a esté acoustumé fere l'année passée, ou oultrement, l'on leur bailhe les lousgis, et, quant au moys de avrilh qu'ilz demandent, qu'ilz ne leur bailhent aulcune chouse pour le dict moys, mais que si M. Fornerin leur a promis, qu'il les paye, et que MM. les consulz aillent fere signiffier les lectres, avec les inhibitions, au cas requis, à M. le Juge-Maige de Périgueux, comme de ne nous quothizer sans nous appeler, et de ceulx de Puyguilhem.

Plus, touchant la tailhe et emprompt du roy N.S., a esté arresté que l'on le aucmente, s'il ne y a asses, et qu'elle soit levée diligemment, et plus tost que fere se pourra, et puys, le dict argent soit gardé, jusques ad ce que aultrement en soit ordonné.

 

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16 Mai

Touchant les habitans du bourg de la Magdalene, qui ne veullent payer l'emprompt, et quant l'on veult lever, ilz ferment les portes, dont yer en furent rompues plusieurs portes, dont, les dicts habitans du dict bourg, ont appellé et prandent les consulz en partie; que l'on en fera. A esté arresté, que MM. les consulz les fassent payer par toutes rigueurs, et que la ville en relèvera les consulz de tout ce qu'ilz ont faict et feront quant ad ce.

Plus, touchant le magister des escolles de la la dicte ville, qui les veult pour l'année advenir, a esté arresté que l'on en aye ung aultre, veu qu'il n'a poinct bien régi l'année précédente.

Plus, quant au trésourier de Périgueux, qui est venu en la ville, qui demande l'argent de l'emprompt, et a faict commandement aulx consulz le mectre entre ses mains, combien qu'il ne soit levé. A esté arresté, que après avoir veue sa commission, l'on luy fasse responce que le dict argent n'est encorres levé, mais sont tousjours après pour ce fere, pour ce que la dicte ville n'a aulcuns deniers communs, qui ne soient venduz ou ypothecqués, pour les afferes d'icelle, et, davantaige, que M. le général et commissaire quant ad ce, a commandé aux dicts consulz, luy communicquer les privilèges et exemptions de

 

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la dicte ville, ce que luy a este ouffert fere, et promis les luy porter à Chaors, ou à son lougis à Agen, ce qu'ilz feront, ensamble, l'argent quant levé il sera, et non le bailher, ausi promptement, comme a esté faict de l'emprompt de l'année dernièrement passée.

Plus, quant aux prebstres, qui ont esté enrollés et quothizés, comment l'on en fera, si l'on les fera payer ou non. A esté arresté, que l'on sursoye de les fere payer pour le présent, mais que l'on les esgale sur les aultres.

 

23 Mai

Premièrement, a esté arresté après avoir esté remonstré, des monstres que MM. les gensdarmes veullent fere en la dicte ville, que MM. les consulz aillent parler à M. le cappitaine Tresbon, et luy remonstrer la pouvreté de la présent ville, et les supplier les aller fere ailheurs, et pour ce fere, qu'il luy soit poyé ung pot de vin, ainsi qu'ilz verront affere, et aux principaulx de la dicte compaihie, et qu'ilz fassent en sorte, pour argent ou aultrement, que les dictes monstres se fassent hors la dicte ville.

 

16 Juin

A esté arresté, après avoir esté remonstré, que ung ou deux consulz aillent porter les

 

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privilèges à M. Segondat, et luy recommander, bien affectueusement, les afferes de la dicte ville, et bourg de la Magdalene, pour, icelluy exanter, des tailhes du roy N.S., et qu'ilz soient unys avec le corps de la dicte ville.

Plus, a esté arresté, que MM. les consuls aillent parler au maistre révérend provincial des Jacopins, et luy recommander le dict couvent, et qu'il luy plaise le pourvoir d'ung prieur, homme de bien, et la ville luy envoye du vin.

 

8 Juillet

Nouvelles publications faites à son de trompe, où on trouve:

« L'on faict inhibition et déffense, à toutz les manans et habitans, de la dicte ville et bourg de la Magdalene, qu'ilz n'ayent à tenir ny mectre foen, pailhe, fagotz en leurs maisons, où ilz habitent, boivent et mengent, et y tiennent feu, pour éviter les dangiers qui viennent jornellement, à la pouene de esmende arbitraire, et cinq soubz à la ville. »

« Item. - L'on faict inhibition et deffense, à toutz les habitans, qu'ilz n'ayent à mectre aulcune chanvre ou lin, au ruisseau du Caudeau, despuys le pont de Lapeyre, jusques au consulat de la dicte ville. »

« Item. - L'on faict commandement, à toutz les dicts habitans, qu'ilz ayent à tenir lanternes ou oultres chouses, pour porter le feu, ex lieux

 

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il peult porter destriment, et que ayent à tenir bien nectz les dicts lieux, affin qu'il ne puisse venir inconveniant, à la dicte pouene. »

Ainsi signé :

Beau Rieu, bailly, et Pierre Bordon, sergent.

 

14 Juillet

Touchant les escolles, a esté arresté que MM. les consulz y mectent Volpillac, avec l'aultre maistre, jusques ad ce que l'on aye trouvé ung aultre.

Plus, touchant Jehan des Lanes, qui demande estre recompansé du procès contre madame de Gardonne, à cause qu'elle luy voulloit fere payer le péage. A esté arresté, que l'on le recompense de cent soubz tournoys, et aussy mecte le procès et pièces en la maison de la dicte ville, affin de mémoire.

 

Recettes diverses de l'année 1537-1538

 

La pêcherie établie sous le pont donna 13 livres, 6 sols, 2 deniers.

Recette des trois foires de l'année: Foire Saint Martin, 5 livres, 6 sols et 6 deniers; foire Saint Antoine: 45 sols, 6 deniers; foire de Pasques flories: 7 livres, 10 sols, 6 deniers.

Six bourgeois, reçus dans le courant de l'année,

 

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payèrent 43 livres, 2 sols, 6 deniers à la ville.

Outre le poisson offert au seigneur de Lausun, la ville en vendit pour 35 sols, 8 deniers. Ce poisson avait été pris dans les fossés de la ville.

La taille faite sur les habitants, pour l'emprunt de Sa Majesté, s'éleva à la somme de 325 livres, 14 sols et 10 deniers.

Le commandeur du Saint-Esprit, Bertrand de la Beaume, mourut cette année, ainsi que le prouve le paragraphe suivant à: « Plus, receu du pain qu'estoit demeuré de celuy de la Caritat, que fust bailhé à M. Dupont, pour fere doner aux pouvres aux funérailhes du feu commandeur du Sainct-Esperit, XIX poignères 1/2. »

 

Dépenses diverses relevées dans le même budget

 

Le XIIme de aoust, à cause que la ville n'a de maison à tenir les escolles, et que le maistre régent s'en voulloit aller, et fust dict, par jurade, que la ville luy bailharoit maison, ce que fist, c'est assavoir, la maison de maistre Pierre de la Rivière, licentié, comme l'on avoit de coustume par cy-devant, que cousta de marché faict, et luy fust payé, comme apert par quitance, XII livres.

Item. - Le dernier du dict moys, fust payé à huict hommes, pour passer sur le pont du Dordoigne, les charriotz du seigneur d'Estissac, vennant de la court, V sols.

 

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Septembre

Item. - Suyvant l'advis du scindic et consulz, fust achapté ung quintal et soixante livres de poudre d'artilharie, que l'on trouva à bon marché, et pour en fere provision à la ville, car n'en y avoit poinct, et cousta, le XIXme du dict moys, XVIII livres, VIII sols.

Item. - Le XXIme du dict moys, pour avoir faict fere une proclamation, par la ville et bourg de la Magdalene, de ne jurer ny blapfamer le nom de Dieu, fust payé XII deniers.

 

Octobre

Item. - Le tiers jour du dict moys, MM. de Périgueux scriprent aux dicts consuls, et mandarent, par messaige expres, aller au dict Périgueux, aux Estatz, que se dévoient tenir, touchant le cartaige du seel, que le roy voulloit mectre en ce pays, et duché de Guyenne, et fust payé au dict messaiger, ainsi qu'estoit mandé par M. le Juge-Maige, comme il a aparu par la commission, X sols.

Item. - Le XVIIme du dict moys, M. le bailly fist une mémoire, pour envoyer au grand conseilh du roy, touchant de ce que M. le Juge-Maige faisoit le despartiment des garnisons des gensdarmes, sans appeller la présent ville, et en

 

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mectoit plus en la présent ville, que ne se montoit sa quocte part, et aultres chouses, et luy fust payé, comme apert par quitance, XV sols.

Item. - Le XXVIme du dict moys, fust envoyé au seigneur d'Estissac, estant à Queysac (1), avec M. de Mealhazes, un oncle de madame sa fame, ung présent de poison, venu de la pescherie de la ville, et fust payé au messaiger, pour le pourter, X sols.

 

Novembre

Item. - Le XXVme du dict moys, qu'estoit jour Madame Saincte Catherine, fust tenue jurade de grand matin, et faisoit grand froit, et, pour le boys à fere le feu, en la maison de consulat, fust payé XVI deniers.

Item. - M. l'archiprebstre estant à la court, envoya lectre missive à MM. les consulz, faisant mention qu'il avoit compousé, par delà, en quatre mille livres, pour agrandir le ressort de la dicte ville, et le fere retorner, comme estoit de l'ancienneté, et les dictes lectres veues, tant par jurade que officiers et conseillers de la présent ville, fust dict que l'on envoyaroit cent escutz au dict archiprebstre, ensamble, procuration expresse à obliger à poyer, quant les joyroit,

 

(1) Commune située sur la route de Bergerac à Périgueux.

 

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et aultrement, ainsi que fust avisé et délibéré par jurade et conseilh, et fust payé à Mathurin Dupuy, clerc du greffe, pour grossoyier les scindicatz et procuration que furent ordonnés, VIII sols, VI deniers.

 

Décembre

Item. - Le VIIIme du dict moys, pour ce que Guilhem Olivier, qui est de Sainct Christophe, faisoit vandre du vin à détailh, au bourg de la Magdalene, contre le privilège, les consulz se transportarent, avec deux sergens, et firent prendre le dict vin, et fust payé aux sergens XX deniers.

Item. - Le XXIme du dict moys, le dict seigneur de la Chassaigne revint en la présent ville, commander de par le roy, à bailler le emprompt, qu'estoit de cinq cens livres, que le roy avoit rnys sur les villes, et lequel emprompt fust porté à Saincte Aulaye, où le dict seigneur de la Chassaigne fust suyvi par Arnauld Eyma, avecques ung homme à cheval, que la ville luy bailha, auquel fust payé X sols.

 

Janvier

Item. - Le quatrièsme, du dict moys, les dicts Formier et d'Eymier, partirent de la présent ville et allarent aux Estatz généraulx, mandés

 

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tenir, comme furent tenuz, à Bordeaulx par devant M. de Bazas, commissaire de par le roy, et menoyent Danys Renaudeau, serviteur à pié, et assistarent à toutes assignations des dicts Estatz, qui estoient tenus par divers jour, et à part, par les gens d'église, par les nobles et populaire, et le tout pour raison du cartaige; et au dict voyaige, le dict Formier, expousa huict jours seullement, car s'en vinct, et le dict d'Eymier y expousa deux jours davantaige, que sont dix, pource que le dict seigneur evesque de Bazas, dona l'arrest à toutz, pour oyr la response, et au dict voyaige, en despense du tout, comme apert par le menu, fust despendu XIV livres, XII sols, II deniers.

 

Février

Item. - Le Xme du dict moys, pour quatre potz de vin envoyés au seigneur de Ribeyrac, et aux genstihommes qui estoient avecques luy, du matin, et aultres quatre potz de vin envoyés du soir, ont coustés VIII sols.

 

Mars

Item. - Le dict jour, en geme, ou gresse, pour oindre la cloche de consulat, a esté payé II sols, VIII deniers.

 

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Avril

Item. - Le XVIme du dict moys, pour fere doubler les lectres patentes, obtenues contre le seigneur de Lausun, de ce qu'il voulloit a franchir la terre de Puyguilhem, à n'estre contribuable à la garnison de la présent ville, et pour envoyer le dict double au dict seigneur, fust payé II sols, VI deniers.

Item. - Le XXIVme du dict moys, M. de Segondat, général en Guyenne, et commissaire de par le roy, suyvant sa commission, fist commandement aux consulz, de tailher, pour troys moys, et pour chescun d'iceulx, trois cens livres, à subdoyer cinquante hommes de pié, pour le service du roy, comme il mandoit par ses lectres patantes, desquelles lectres fust levé ung double en forme, et fust payé, au secrétaire du dict général, pour le dict double, et procès verbal, qu'il fist contre les consulz, XXX sols.

Item. - Pour ce que le dict seigneur général alloit à Périgueux, faire semblables commandemens, suyvant l'advis du conseilh, fust envoyé M. Forneri, scindic, avec ung homme à pié, au dict Périgueux, pour scavoir comment ceulx de Périgueux se gouverneroient du dict affere de commission, et si l'on estoit tenu monstrer les privilèges de la exemption des tailhes du roy, que le dict général vouloit voir; lequel Forneri

 

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partit le XXVme du dict moys, et despendit, comme apert par son menu, car ne demoura que deux jours, XXIV sols, VI deniers.

Item. - Le XXVIme du dict moys, pour fere reillier le livre missal en forme, de la dicte ville, qu'est tenu pour fere prester les sermens, et estoit tout dessiré, a esté payé à Nycot de Volpilhac, V sols.

 

Mai

Item. - Fust avisé, que l'on envoyaroit à la court, où estoit M. l'archiprebstre Doublet, pour fere remonstrance au roy, que l'on avoit poyé une grand somme, par emprompt, au roy, et que, aprésant, la charge venoit à subdoier les gens à pié, pour veoir si l'on pourroit évader que l'on ne poyast le dict subdoiement, et fust faict tout plain de mémoires, et pour les scripre, ou doubler, fust poyé, le XVme du dict moys, II sols, VI deniers.

Item. - Et pour ce qu'il a esté le bon vouloir du roy, emprompter les habitans de la présent ville, de la somme de douze cens livres tournoises, pour la soulde de cinquante hommes, payable en quatre moys, pour les causes contenues ez lectres missives du dict seigneur, données à Moulins le Vime jour de mars, mil cinq cens trente sept, signées Francoys; à ceste cause, pour le premier pacte et moys de may, a esté

 

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poyé à M. le trésaurier Noalhes de Périgueux, IIIC livres tournoises.

 

Juin

Item. - Le XXme du dict moys, qu'estoit la Feste Dieu, fust payé aux sergens, qui faisoient ranger la procession, et ainsin qu'est de coustume, VI sols, VIII deniers.

Item. - Le dict jour, fust poyé à Huguet Boulay, et à son filz, pour fere tirer l'artilharie à la procession, faicte le dict jour, ainsin qu'est de coustume, II sols, VI deniers.

Item. - Le dict jour, aux mérigliers de la maison de consulat, et des églises Sainct Jacques et du Chasteau de la dicte ville, pour sonner les cloches durant la dicte procession, et comme est de coustume, II sols, VI deniers.

 

Juillet

Item. - Le XVIIIme du dict moys, pour faire pourter certaines meulles ruynées, du moulin de la dicte ville à la font Barquyne, qu'est dans la dicte ville, pour habilher la dicte font, ou l'escallier d'icelle, fust payé III sols.

Dans les divers frais de justice, on trouve à la date du vingt-neuf juin:

« Le XXIVme du dict moys, qu'estoit le jour Sainct Pierre et Sainct Paul appostres, et à cause que les merchans

 

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tenoient ouvertes les boutiques comme si estoit jour ouvrier, les consulz avec deux sergens, par commandement de justice, allarent, tant par la ville que au bourg, et faisoient fermer les boutiques; fust payé aux dicts sergens, II sols, VI deniers. »

Au mois de mars 1538, le seigneur de Lauzun fit demander aux consuls, tout le menu poisson qu'ils pourraient faire prendre dans les fossés de la ville, « pour ung estanc neuf qu'il avoit faict faire ». Fust payé, pour envoyer le dict poysson à Lauzun, comprins le cheval et despenses, ou journées, XV sols.

Ci-dessous et par quartier, le nombre des imposés, dans la taille levée cette année.

 

Mercadil

156

Le Terrier

287

Bourbaraud

295

Grand'Rue et Queylar

246

La Madelaine

105

Total des imposés

1179

 

 

 

1539-1540

 

A la première page de ce livre, on trouve la note suivante : « Ce livre a esté trouvé dans le couvent des Cordeliers, et mys dans le trésor de

 

p. 93

l'hostel de ville, par les soings de M. le maire de l'année 1670. »

 

Inventaire de l'artillerie de la ville

 

Premièrement: Six bosties de fer d'artilharie, et quatre salades aussi de fer.

Item. - Deux pièces d'artilharie de métal, manchées en boys.

Item. - Plus, ung petit canon court, de métailh.

Item. - Plus, deux pièces d'artilharie de métailh, enchasées en boys, plus petites que les aultres.

Item. - Une pièce d'artilharie, enchasée en boys.

Item. - Plus, deux canons de fer, courtz.

Item. - Deux pièces d'artilharie de fer et leurs bosties, enchasées de boys.

Item. - Plus, deux aultres petites pièces d'artilharie de fer, dont l'une est enchasée en boys, et l'autre de fer.

Item. - Plus, une grande pièce d'artilharie de métailh.

Item. - Plus, une arcabute manchée de boys, euvre de Jehan Jayac.

Item. - Plus, un sacquet. dans lequel y a seze pierres de fer d'artilharie.

Item. - Plus, une grande bostie de fer.

Item. - Plus, une aultre petite pièce d'artilharie

 

p. 94

de fer, de deux pies de long, ou environ, sans manche.

Item. - En la chambre de consulat, et cheines de boys soubstenens les solliveaux, et penduez avec crochetz, sont quarante troys arbalestes d'acier, garnyes de cordes, avec quatorze bandaiges, desquelles arbalestes, les trente six sont d'ancienneté, et les aultres par gaicges du tailh de la ville, dont toutes les dictes arbalestes ont cordes, sauf troys, et aussi ont, les dictes arbalestes, noix, sauf les douze, et y a une des dictes arbalestes rompue.

Item. - Plus, en pendent, au dict lieu, cinq brigandines mal acoutrées.

Item. - Plus, y a dans la dicte maison, aulx crochetz de boys, au cousté de la main droite, sont le nombre de trente une picques.

Item. - Ung canon de métailh, garny de charrete.

 

Le 24 juillet, les consuls nommèrent cinquante six jurats, lesquels prêtèrent serment le même jour.

 

25 Juillet

A esté remonstré, qu'il est de coustume annuellement, à chescune mutation des consulz, fere troys processions pour la prospérité, vie et sancté de la dicte ville; si l'on continuera ou non. A esté arresté que MM. les consulz fassent

 

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les troys processions à la manière acoustumée.

Plus, a esté remonstré, s'il seroit bien faict que MM. les consulz portassent livrée, affin qu'ilz fussent cognueuz, quant vont par la ville. A esté arresté, que du premier jour, chescung aye son chaperon de soye blanche et rouge; et, à la fin de leur année, les rendent aux consulz nouvaulx, qui viendront après eulx.

Le pont fut affermé à Jean Pinet, pour la somme de trois cent treize livres.

Les jurats demandent à être exempts de la garde des portes, et des manoeuvres, en raison du temps qu'ils passent au consulat. Les consuls font droit à leur réclamation.

 

21 Août

A esté remonstré, que la plus grand partie des carpentiers des barricques, de la présent ville, et jurisdiction, ont faict par cy-devant, et font encorres les barricques petites, que ne sont de jauge. A esté arresté, que MM. les consulz se transportent, par les maisons de la dicte ville, et jurisdiction, et fassent procès verbal de ce qu'ils auront faict, pour estre, après, procédé, comme il apartiendra.

Plus, a esté arresté, que MM. les consulz fassent mectre, par inventaire, les biens de l'ospital

 

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et les mectent en seure garde, affin qu'ilz ne se dépérissent.

 

27 Août

A esté arresté, que l'on fasse fere les barricques de quatre vingt douze potz, et au plus fort, de quatre vingtz seze.

Plus, quant aulx Jacopins, qui demandent que l'on leur bailha l'advent et caresme pour prèscher, pour ce qu'ilz ont leur chapitre de Sainct Micheau, qui vient en ung an, affin de fere leurs provisions. A esté arresté, que l'on le leur bailhe, en bailhant homme souffissant, et qu'ilz saichent qu'ilz bailheront.

Plus, de bailher gasges au médecin. A esté arresté, que, qui en aura a affere, le paye.

 

14 Septembre

Et advenant le XIVme du dict moys, les dicts consulz estans dans la dicte maison, ont bailhé à Guilhaume del Brueilh, Berdot Mousnier, Peyrichon Deffontis, Antoine del Brueilh, et Jehan Faure, la pescharie d'entre les pilles du pont de Dordoigne, au septiesme poysson, et à chesque pescarie, ung poysson, tel que les consulz vouldront; et, si en veullent fere prendre, le pourront prendre, meilheur marché de cinq soubz que tout aultre, et ainsin l'ont promis et juré.

 

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21 Septembre

Et advenant le XXIme jour des moys et an sus dicts, les dicts consulz ont faict marché avec maistre Jehan Fornet, de fere extrait des tiltres de la dicte maison, affin de envoyer à la court, à douze soubz six deniers tournois, pour jour, avec despens.

 

1er Octobre

A esté remonstré les grandz affères de la dicte maison, et qu'ilz avoient demouré dix ou douze jours, à sercher les tiltres et documens de la dicte maison, pour envoyer devers le roy, ainsin qu'il estoit mandé par la lectre de quacher, laquelle promptement, illec, publiquement, a esté leue, dont après, le conseilh a esté d'avis, qu'il fault fere ung extraict en dacte et substance des tiltres, et des plus auctentiques, des dons, octroys et aultres revenuez, et esmolumens de la ville, signés du clerc, et sceaulx de la dicte ville.

Et au regard des esmolumens, desquelz les tiltres ne sont en forme, ou sont parduz, fault alléguer possession imémorable, et au dict extraict, fault qu'il soit mys l'arrest des comptes, faictz en la dicte maison, menu pour menu, puys dix ans en ça.

 

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Plus, fault fere mesurer la dicte ville et Mercadilh tout au tour, pour monstrer, et fere procès verbal, des réparations nécessaires à la dicte ville, et pont de Dordoigne.

 

4 Octobre

A esté remonstré, que les frères jacopins font remonstrer que leur chapitre se doibt tenir, en la présent ville, le dimanche après la feste Sainct Martin prochain, et ont supplier MM. les consulz, leur fere l'ausmone, comme ilz ont faictz aux Cordeliers et Carmes, si plus ample ne leur plaict fere, affin qu'ilz puissent satisfaire aulx religieulx, quant arivés seront. A esté oppiné et arresté, que MM. les consulz leur bailhent vingt frans bordalais, come ilz ont faict aulx aultres.

Plus, touchant les barricques qui se trouveront courtes, que MM. les consulz les fassent habiller, et puys les bailhent à la réparation del hospital.

 

14 Novembre

A esté remonstré, que les bouchiers demandent que l'on leur hausse le pris de la chair, car n'en peuvent tenir au dict pris. A esté arresté, que MM. les consulz se informent comment, ez-lieux d'yci au tour, vendent, et aussi, appellent des gens de bien, et fassent leur taux,

 

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suyvant l'ordonance, ainsi qu'ilz voiront estre affere.

Plus, a esté remonstré, que MM. les Jacopins supplient la dicte ville, leur sonner la cloche de la dicte maison, et fere nectoyer les rues pour la procession de leur chapitre. A esté arresté, que l'un leur fasse tout ainsi qu'il a esté faict aux aultres convens.

Plus, a esté remonstré, que Bartholomé Gauchier, consul, suyvant l'ordonnance de la jurade, avoit envoyé du vin aux frères Jacopins, pour le don ordonné par la dicte jurade, lesquels frères avoient, icelluy vin, ranvoyé, et dict plusieurs obstraicges au dict consul, dont, en ont esté faictes informacions; si l'on poursuyvra la dicte injure ou non. A esté arresté, que les dicts consulz portent les dictes informacions au principal du dict chapitre, et luy requièrent justice, car aillieurs ne fault aller demander justice, car sont religieulx.

Plus, a esté remonstré, que le curé de Sainct Jacques, de la dicte ville, avoit dict que si l'on luy vouloit bailher cinq cens livres, il auroit le don, de la court, de l'official, placet du roy et du Sainct Père, et bailher bonne caution pour ce fere. A esté arresté, que l'on arreste, avec le dict curé Sainct Jacques, la dicte promesse, en bailhant, pour luy, bonne caution.

 

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23 Novembre

A esté remonstré, que la dicte ville tient en procès Estienne Meur, barbier, pour le fere passer bourgeois, ou qu'il ne aye à vendre vin à détailh; lequel a dict et déclairé, qu'il vouloit estre à la merci de la jurade. A esté arresté, que MM. les consulz ayent pitié de luy, et luy fassent la raison, comme ilz verront.

Plus, a esté remonstré, que MM. les consulz, suyvant la jurade précédante, par advis du conseilh de la dicte ville, ont faict crier, par la dicte ville, la cher du beuf, à douze deniers la livre, et porceau, à seze, et le mouthon, à vingt deniers, et commandement aulx bouchiers, de tenir la dicte ville et bourg, pourvues de bones chers; lesquelz disent estre appellans des dicts edictz, comment l'on en fera, si l'on leur haussera les dictes chers, ou si l'on leur fera tenir le dict édit, et comment l'on en fera. A esté arresté, que MM. les consulz fassent tenir la dicte criée, laquelle est signée par MM. les lieutenant et bailly, car les chers sont à bon marché, et les pouvres gens n'ont de quoy, et aussi ont dict que somes près de l'advent, et que la moytié des gens ne mangeront poinct de cher, et que jusques à Noël ilz tiennent aux dicts pris, et après lon leur fera raison.

 

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7 Décembre

A esté remonstré, que les frères Prescheurs tenoient en procès le scindic de la présent ville, par devant le juge ordinaire, à cause du don à eulx doné par la dicte jurade, combien que le consul, Bertbolomé Gauchier, le leur eust volu bailher, en cinq barricques de vin, ce qu'ilz resfuzarent prandre, mais luy dirent plusieurs opprobres, dont en furent faictes informacions, et davantaige ont dict et déclaré, que, en despit du dict Gauchier, ilz auroient ce que leur avoit esté doné par la dicte jurade, et se sont moucqués de la ville, car avoient promis bailhier ung beau père pour prescher, ce qu'ilz n'ont faict, si l'on poursuyvra le procès ou non, ou comment l'on en fera. A esté arresté, que MM. les consulz les payent, car la dicte ville ne veult de procès avec eulx, car si ung a mal faict, n'est raison que les aultres en passent détriment.

Plus, a esté remonstré, que MM. les consulz ont lousgés les gensdarmes, par les hostelaries de la dicte ville, et cousté beaucoup, comment l'on en fera, si l'on continuera ou non, car la ville n'a point d'argent. A esté arresté que l'on les lousge au mieulx qu'ilz pourront, et fassent une quothisation, sur les habitans de la dicte ville, pour payer les dicts lousgis.

 

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18 Janvier

A esté remonstré, qu'il y a troys ou quatre prisoniers au chasteau, condempnés à la torture, ung à la mort, et l'aultre au foyt, comment l'on en fera. A esté arresté, que l'on conduyse, ceulx qui doibvent estre conduytz, à Bordeaulx, le plustost qu'ilz pourront, et des aultres, l'on y porte les procès, affin d'en fere dire.

Plus, a esté remonstré, que MM. les consulz avoient envoyé une lectre, au maistre révérend frère Gérauld Barriaci, gardian de Nyort, pour scavoir s'il vouldroit venir prescher, en la présent ville, le présent caresme; lequel a mandé, qu'il viendroit et seroit yci le dimanche avant mardi gras. A esté arresté, qu'il soit receu, car vault mieulx prandre des cogneuz que incogneuz.

 

13 Février

Touchand de Crucé, mèdecin, qui ne veult payer les pogèses, mais tient en procès les affermeurs des dictes pogéses. A esté arresté, qu'il soit suyvi, et que l'on le fasse comdempner, et puys s'il veult payer libéralement, l'on le luy done sans tirer à conséquence, aultrement non.

 

1er Avril 1540

A esté arrresté, que l'on paye le beau père.

 

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comme les aultres, et, davantaige, l'on luy bailhe les ausmones que l'on a levé pour luy.

Plus, M. le lieutenant voult aller à Yssigac, tenir les assisses, et veult que les consulz y aillent, pour desfrayer partie de ceulx qui yront, comment l'on en fera. A esté arresté, que ung ou deux consulz y aillent, et frayent, ainsin qu'ilz verront estre nécessaire.

 

12 Avril

A esté remonstré, qu'il y a procès pendent, en la souveraine court de Parlement, à Bordeaulx, entre MM. le lieutenant et advocat du roy, sur ce qu'ilz disoient devoir estre appellés à la reddicion des comptes de la dicte ville, que aussi les consulz dévoient estre confirmés par le dict lieutenant, et non par M. le bailly, veu l'ordonnance, de nouveau faicte, par le roy N.S., si l'on le poursuyvra ou non. A esté arresté, que l'on suyve le dict procès, et que l'on en fasse dire par arrest quoy qu'il soit.

 

23 Avril

A esté remonstré, que les habitans du bourg de la Magdalene ont obtenu arrest, contre la ville, avec despens et restitution de l'argent d'eulx levé, lesquelz despens, ont faict tauxer, et montent sept vingtz dix sept livres (157 livres), dix sept soubz tournois, pour avoir payement

 

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de laquelle somme, ont faict prandre le pont de Dordoigne.

A esté arresté, par la plus grande partie, que l'on fasse ung tailh, pour payer les dictes sommes, et subvenir aux afferes.

Plus, touchant le blé de la Caritat, a esté arresté que l'on y mecte troys pipes et demye de blé, comme l'année passée.

 

6 Juin

Premièrement, a esté remonstré, que les habitans du bourg de la Magdalene, ont faict donner assignacion au scindic et consulz de la dicte ville, au vingtiesme jour du présent moys, par devant MM. les généraulx des aydes à Paris, pour voir interpouser le décret sur le pont de Dordoigne, lequel leur a esté délivré, aux dites cours, pour la somme de sept vingtz huict livres, par eulx faicte tauxer en la dicte court, contre la dicte ville, dont la dicte ville n'a point d'argent, ny de quoy en fere, comment l'on en fera, si l'on tiendra la dicte assignacion, ou si l'on affermera le pont de Dordoigne, pour ung an, ayant regard à la afferme faicte, que demeurera en son entier, jusques à la fin de son terme, et qu'ilz payent content icelle, fit au meilheur et plus hault pris, que les dicts consulz en pourront avoir, ou comment ilz en feront. A esté arresté, que MM. les consulz parlent

 

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avec les merchans de la dicte ville, et Pierre Rolland, dict Villeboys, et qu'ilz leur remonstrent le dict affere, et qu'ilz bailhent le dict pont pour afferme d'ung an, au plus ouffrant, payant contant, et contant à la dacte de l'afferme précédente.

 

11 Juin

A esté remonstré, que MM. les consulz, suyvant la jurade précédante, c'estoient mys en leur devoir de vouloir affermer le pont de Dordoigne, pour payer les habitans du bourg, entend qu'il n'ont trouvé personne, que en aye voulu bailher, de afferme, synon deux cens livres tournoises, et n'en voulloient bailher que six vingtz livres contents, et le restant payer par carterons, que nestoit pour satisfaire aux dicts du bourg; quoy voyant, si ont remonstré à Pierre Rolland, dict Villeboys, les nécessités de la dicte ville, luy voullant affermer le dict pont, et tant ont faict avec luy, qu'il a payé et satisfait les habitans du dict bourg, de la some à eulx deuee, et pour laquelle ilz avoient faict prandre le dict pont, que monte le tout, comprins certains despens, sept vingtz dix neuf livres, dix sept soubz, huict deniers tournois, que le dict Rolland a frayé pour la dicte ville, pour laquelle some, luy ont bailhé et délivré le dict pont, pour d'icelluy jouyr, jusques à ce qu'il soit payé, et qu'il aye

 

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levé et perçue, du dict pont, la dicte some, san en prandre aulcun prouffit, et luy ont promis faire ratiffier, tout ce que dessus, à la jurade; ensamble luy ont promis le passer bourgeois de la dicte ville, à cause du plaisir qu'il faict à la dicte ville, comment l'on en fera. A esté arresté, le dict pacte estre bon et raisonable, et au prouffit et utillité de la cause publicque, et qu'ilz le tiennent pour bien faict, et icelluy louant et aprobant, et qu'ilz le passent bourgeois de la dicte ville, et, s'ilz en peuvent rien avoir, pour raison de ce, qu'ilz le ayent, ou sinon qu'ilz le passent sans aulcune chause, actendu le plaisir qu'il a faict à la dicte ville, et, de ce, donnent liarge, les dicts juratz, aux dicts consuls, faire. Plus, a esté arresté après avoir esté remonstré, que l'on aye ung bon maistre d'escolle, que soit de aige compétant, et non de ses jeunes qui ne font que abuser les enffans.

 

27 Juin

Plus, a esté remonstré qu'il est venu ung maistre d'escolle en la présent ville, lequel a dict et déclairé à MM. les consulz, ne vouloir régenter en la dicte ville, qu'il ne soit gasgé par les dicts consulz, et demande une pipe blé froment, une pipe de vin, et une maison, comment l'on en fera. A esté arresté par aulcuns, que l'on luy baillast le lousgis seullement, et par les aultres,

 

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et plus saine partie, que l'on ne luy baillast aulcun blé, ni vin, mais que l'on luy baillast, sans tirer à conséquence, dix ou douze livres tournoises, péyées la moytié au commencement, et l'aultre moytié à la fin de l'année.

 

14 Juillet

Premièrement, a esté remonstré que MM. de Sarlat, ont faict informations d'une fame qui avoit homicidé son enffant, condempnée à mourir, dont appella, et fust menée en la présent ville; aussi dient que l'on leur a brisé les portes de la maison de l'evesque (à) Yssigac, et sont allés à la court, pour déclaracion du Roy, que Yssigac se resortisse à Sarlat, et ceulx de Lalinde ont envoyé pour fere vuyder le procès, de la montée, soubz le pont, des bateaulx. A esté arresté que l'on bailhe la charge à maistre Hélies de la Rivière, mémoires et argent, pour bailher requeste affin de empescher la dicte déclaracion, et mandé nouvelles du tout, et qu'ilz saichent si la production de la dicte ville est bien complète.

Plus, a esté remonstré si MM. les consulz garderont leurs chaperons, ou les bailheront aulx autres consulz à venir. A esté arresté, qu'ilz les laissent aux consulz à venir, et qu'ilz ne les portent en leurs maisons, mais les laissent dedans le couffre de la dicte ville.

 

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Dépenses diverses relevées dans le budget de cette année

 

Le vingt huictiesme du dict moys de juilhet, ala, le dict Gauchier, en la ville de Périgueux, et y arriva le dict soir, auquel lieu louga au Chapeau Vert (1), et y demeura envyron trois heures, et ala, par la dicte ville, sercher du damas et n'en trouva poinct, pour fere les chaperons, fust contrainct monter à cheval, pour aler à Limoges, et paya par la dicte demeure, au dict lousgis, II sols, VI deniers.

Le dict jour, pour ce qu'il ne trouva de damas à Périgueux, s'en ala à Limoges, et ala coucher à Tyvyes, auquel lieu de Tyvyes, paya tant pour sa couchée que despens, VII sols, VI deniers.

Le vingt neufiesme de juilhet, partist, le dict Gauchier, de Tyvyes, et s'en ala diner à les Renauldies, auquel lieu, paya, pour sa dinée, IV sols, VI deniers.

Le dict jour, partist, le dict Gaulchier, de las Renauldies, après disner, et s'en ala à Limoges, louger ches Francoys Limosin, et y arriva à troys heures après midy, auquel lieu, demeura tout le dict jour, pour choisir le dict damas et

 

(1) Le père Dupuy parle de cet hôtel qui était l'après lui le Grand logis des Lamberts.

 

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le achapter, et poya, pour sa dicte demeure, au dict Limosin, hoste, X sols.

Le dict jour, poya, le dict Gauchier, a Jéhan Arllon, et à Jehan Mercier, pour dix huict aulnes de damas rouge et blanc, valant cinquante neuf soubz l'aulne, la somme de LIII livres, II sols.

Le dict jour, paya, le dict Gauchier, à Jehan Arllon, pour ung cart de livre de fillet de soye rouge et blanche, pour couldre les dicts chaperons, XV sols.

Le trentiesme jour du dict moys et an, partit, le dict Gauchier, du lieu de Limoges, pour s'en retourner, et, en s'en retournant, vint disner au lieu des Renaudyes, auquel lieu, poya, pour sa dinée, IV sols, VI deniers.

Le dict jour, en s'en venant, vint repaistre au lieu de Tyvyes, à la Pomme, à laquelle Pomme et lieu, despandist, pour la dicte repue, II sols, VI deniers.

Le dict jour, arriva, le dict Gauchier, à Périgueux, et s'en ala au Chapeau Vert, auquel lieu demeura, jusques a l'endomain, à huict heures, qu'estoit le premyer jour d'aoust, à cause de fere tailher les dicts chapperons, et pour en avoyr faict faire ung, pour monstré la façon à Pierre Xans; auquel lougis, poya XII sols, VI deniers.

Le premier jour d'aoust, au dict an, poya, le dict Gauchier, consul, à maistre Guillaume, costurier, tant pour avoir tailhé les dicts huict

 

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chapperons, pour en avoir faict ung, que pour sa poine, ou le vin des serviteurs, XXXVI sols.

Le dict jour, partist, le dict Gauchier, de Périgueux, pour s'en venyr à Bragerac, en s'en venant vint repaistre au pont de Sainct Mamé, auquel lieu poya II sols.

Le dict jour, arriva le dict Gauchier, à Bragerac, et despendist pour soupper, tant luy que son cheval, IV sols, VI deniers.

Le second jour du dict moys, achapta le dict Gaulchier, sept aulnes de frize, pour doubler les dicts chaperons, de laquelle poya LIII sols.

Item. - Fust poyé, au dict Gaulchier, pour quatre journées qu'il avoyt exposées, à aler quérir les dicts chaperons XXX sols.

Le dict jour, fust faict merché avec Pierre Xans, costurier, pour nous couldre les dicts chaperons, auquel fust poyé, IV livres.

Le dict jour, fust achapté troys coudées et demy de taffetas, blanc et rouge, pour faire unes manches, au serviteur de la ville, à mectre à son aubergon, qu'il porte, là où sont les armes du roy et de la ville, lequel taffetas, cousta XXXIII sols.

Le quatriesme jour du dict moys de septembre, arriva au couvent des frères myneurs, maistre révérend Fabry, acompaigné de beaucoup de religieux avec luy, et luy fust envoyé deux potz de vin, que coustarent II sols et VIII deniers.

Le quatorziesme jour du dict moys, se assemblarent

 

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MM. les consulz, en la maison de consulat, pour bailher la pescherie du pas du pont de Dordoigne, à certains personnages du bourg de la Magdalene, que fust arresté, que la ville ne fornyroit rien, et que la ville ne prendroit que le septiesme poisson, comme apert par acte receue par Fornet, clerc de la ville, et fust despendu, pour boyre, tant pour les dicts consuls, que aultres, XVI deniers.

Le premier jour d'octobre, fust poyé à Peyrothon Audon, géolier du chasteau du roy, pour dix jours que avoyt demeuré en prison Héliot Faurie, prisonyer, qu'estoit accusé d'avoyr joué de l'argent, et fust relaxé contre le procureur du roy, par M. Castaing juge en la dicte cause, XX sols.

Le second jour, fust faicte la revisite des murailhes de la présent ville, tout autourn d'icelle, commansant au grand port de Cadoing, par M. le lieutenant particulier, consulz et aultres personnaiges, appellé M. le procureur du roy au présent siège, et trois maistres massons, pour estimer la réparation que a esté faite ou à faire, pour envoyer devers le roy, et fust appellé aussi vingt personnaiges avec le dict lieutenant et consulz, pour veoir faire la dicte estimation et réparacion, que avoyent esté faictes et à faire, et fust loué troys gabarrrotz, pour pourter le dict lieutenant, consulz et aultres, du dict grand

 

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port de Cadoing, jusques au moulin Coppier, II sols, VI deniers.

Le dict jour, fust donné à M. Desmaisons, sous lieutenant particulier, d'avoyr assisté tout le jour à faire la dicte revisite des dictes murailhes, et aussi M. le lieutenant Doublet, que s'en estoit retourné, de la porte Louguadoyre, et le dict Desmaisons, assista, après, comme lieutenant, et luy fust donné, pour sa vacation, ung teston, valant X sols, VI deniers.

Le dict jour (13 octobre), fust poyé a ung homme, pour fermer une grand fossé, que quelques lasrons avoyent faict, la nuyt, soubz la porte de Malbec, pour entrer en la dicte ville, XII deniers.

Le tiers jour du mois de novembre, fust envoyé Bérauld à la Cone, pour adjourner troys tesmoingtz, pour afronter au nepveu de Pierre Martin, prisonnier, par devant M. le baylif, accusé d'avoyr destrossé ung prebstre, au grand chemin public du roy, auquel fust poyé II sols, VI deniers.

Le dict jour (4 novembre), arriva en la présant ville, chez Bourzes, M. de Brye, et madame sa femme, père de madame de Lauzun, et luy fust envoyé deux potz de vin, que coustarent II sols, VIII deniers.

Le dict jour (10 novembre), fust achapté deux cartières de scel, pour saler les anguiles, que

 

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avoient heu, de la part de la ville, du pas de Dordoigne, IX sols,

Le quatorziesme jour du dict moys, fust poyé à Arnauld Eyma, dict Frigiguel, en déduction de trente une livres, dix solz et cinq deniers, que luy restoict de son compte, de l'année qu'il estoict bourcier de la présent ville, comme apert, par une quittance, escripte et signée de sa main, XVI livres, II sols, VI deniers.

Le dixseptiesme du dict moys, arriva en la présent ville, maistre François Véxier, consul de Beaulmont, pour faire remonstrance, aux dicts seigneurs les consulz, de la présent ville, que eux vouloyent estre du ressort de Bragerac, et tout leurs jurisdictions, en leur faisant quelque bon party, et luy fust envoyé ung pot de vin, que cousta XVI deniers.

 

Nota. - En 1529, Jean Salmonnat était vicaire de Saint Jacques, et Raymond Johateau vicaire de la Madelaine.

 

Le dict jour (25 novembre), arriva en la présent ville, M. de Lauzun, et M. de Brye son beau père, ches Bourges, et leur fust envoyé quatre potz de vin, que coustarent V sols, VIII deniers.

Le vingtsixiesme du dict moys, fust donné à M. de Lauzun, ung flascon de vin vieux, le matin que s'en aloict de la ville, que cousta II sols. Le dernier jour du dict moys, fust bailhé aux frères Prescheurs, ainsi que estoit arresté par

 

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jurade, par aumoyne, à fere leur chapitre, la somme de XV livres.

Le quatorziesme du dict moys de décembre, fust poyé à Bérauld, pour sonner la trompete pour la ville, aux carrefours, faisant assavoir à tous gentilshommes, et aultres, ayant intérestz aux Estactz de Périgort, se tenir à Périgueux au vingt deuziesme du présent moys, II sols, VI deniers.

Le neufiesme du dict moys, fust poyé au maistre révérand des frères Myneurs, qui avoyt presché l'advent, tant pour ses poines, que despens, sans comprandre vingt ung sous que on avoyt amassé des aumoynes, XI livres, XIX sols.

Le vingt quatriesme du dict moys de janvier, fust poyé à M. Mallet, lieutenant particulier de M. le bayly, pour les spices et sentence, donnée contre Peyrot Reynal, dict de Cleyrat, prisonnyer, détenu d'avoir homicidé ung nommé le Carretier, de Lespinassat, et fust condempné à la torture, IV livres.

Le vingt sixiésme du dict moys, fust achapté de Guaulchier, consul, ung lart pour donner à M. le procureur général, à Bourdeaulx, poisant six vingtz douze livres (132 livres), à seize deniers la livre, monte VIII livres, XVI sols.

Le dict jour (11 février), arriva en la dicte ville, maistre révérand Barcaty, de Nyort, pour prescher le caresme en la présent ville, et luy

 

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fust envoyé ung pot de vin, que cousta XII deniers.

Le premier jour d'apvril, au dict an, fust donné à maistre révérend Barcaty, de Nyort, pour avoir prescher le caresme en la ville, pour sa poine et travaulx, sans comprandre quatre livres douze sols, que on avoyt amassé des aulmoynes des braves gens, XX livres.

Le dernier jour du dict moys, fust payé à Guillou le menuzier, à Rammetou saquier, meryliers de la cloche de consulat, pour avoir sonné les sermons de l'advent et caresme, XII sols, VI deniers.

Le dict jour, fust poyé à Guody Pons, sergent, pour publier, par la ville, certains commandemens faitz de par le roy et MM. les consuls, à toute manière de gens, de ne pourter arnoix par la ville, XVIII deniers.

Le vingt sixiesme du dict moys de may, qu'estoit le jour de Dieu, fust despandu par MM. les consulz, et Fornety, clerc de la ville, et par maistre Huguet, l'artilheur, et son filz, de Giron ot Berauld, et des mérigliers de consulat, pour le desjuner, avant aler à la procession, XV sols.

Le dernier jour du dict moys, fust poyé pour ung cable au courdier du pont, pour sonner la cloche de consulat, causant que l'autre estoict rempli, poisant huict livres et demye de chanvre, à huict deniers la livre, VII sols, II deniers.

Le dixiesme du dict moys de juing, fut envoyé

 

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maistre Estienne Maury à Bourdeaulx, pour sercher ung maistre régent, pour venir tenir les scolles en la présent ville, et luy fust bailhé, pour faire ses despens, XXV sols.

Le treziesme jour du dict moys, fust achapté par Guauchier, consul, ung bandaige, à bander les arbalestes, guarny de courdons, XII sols, VI deniers.

Le vingt deuziesme du dict moys, fust convyer, M. de Laforce, venyr soupper en la maison de la ville, par les dicts consulz, et fust despandu par le dict soupper, ou pour la pouldre de l'artilharie, que fust achaptée, pour faire tirer l'artilherie, comme apert par le menu du dict Guauchier, et Lyton consuls, XXIV livres, IV sols, XI deniers.

Le vingt neufiesme jour du dict moys, fust donné aux pouvres malades, pour aller sercher une pouvre femme malade à Marcial del Bost, et pour la pourter à la ladrerye, XX deniers.

Le dict jour, vingt ungniesme du dict moys, disnarent ensemble, après venus de faire dire une messe du sainct Spérit, ainsi qu'il est de bonne coustume, et fust convyé, à disner M. de Creysse, que avoict dict la dicte messe, des dicts consulz, et aussy, M. Fornety, clerc de la ville, Giron et Bourdon, serviteurs des dicts consulz, qu'estoient ensembles, pour eslire les consulz nouveaux, et despandyrent, au dict disner, XXX sols.

 

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Les consuls, firent cuire, cette année, pour distribuer, en pain, le jour de la Pentecôte, quatre vingt-dix sacs et trois poignères de froment.

 

Budget

Recettes: Onze cent trente-une livres, quatre sols et trois deniers.

Dépenses: Treize cent soixante-dix-sept livres, dix-sept sols et dix deniers.

 

 

1541-1542

 

L'inventaire des biens de la communauté, fut fait par les nouveaux consuls, le vendredi 22 juillet. On trouve à la fin de cet inventaire: « Plus troys estandardz de taffetas, et ung de toille, et huict chapperons de damas ».

 

25 Juillet

A esté remonstré, que le maistre révérend Robin, gardien d'Aubeterre, a demandé la chaire pour les advens prochains. La jurade arrêta: « Et ne sera, pour le présent, bailher la chaire, au dict Robin, ny aultres. »

 

1er Août

Ursin Valentin arbalestier, qui s'est retiré en

 

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la présent ville, a esté exécuté, à la requeste du scindic, pour dix soubz, desquelz il fust, l'année dernière, quothisé, pour sa portion, du tail, faict sur les habitans de la ville, et que, le dict arbalestier, dict qu'il est pouvre; toutesfoys, qu'il faira service à visiter, et acoustré les arbalestes de la dicte ville, quant il en sera requis, et demande restitution, des gaiges à luy prins. Accepté par la jurade.

 

22 Août

A esté remonstré, que le régent des escolles de la présent ville, demande des boys et fustes, pour faire des sièges. A esté dict et arresté, quil ne sera bailhé de boys, au dict régent, par les consulz, pour ce qu'ils n'en sont tenuz, ny n'est de coustume.

 

24 Novembre

Remonstrent les dicts consulz, que maistre Jehan de Doublet, archiprebstre de Montségur, a faict conduyre par dessoubz le pont de Dordoigue, contre les privilèges et statutz de la ville, du vin qui n'est de l'entrée, lequel les dicts consulz ont faict arrester et a esté mis dans la dicte maison de consulat. Il fut arrêté, que le vin lui serait rendu, parce qu'il était parent avec le lieutenant général, lequel pouvoit beaucoup

 

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aider ou nuire à la ville, et qu'on le prieroit d'en donner une barrique à l'hopital.

 

1er Janvier

Remonstré, que MM. les consulz de Périgueux, ont escriptz, que les gens du pays du Quercy, veullent tenir et assembler les Estatz, touchant l'affaire du rebays des tailhes, requis par ceulx de Rouergue, contre les pays de Quercy, Périgort et Agenoys, et quil seroit bon, se trouver à l'assignation, qu'est le tiers jour de ce présent moys, à Cahors. Sur quoy, par tous les consulz, d'ung acord, a esté dict, conclu et arresté, que ung des dicts consulz, ou aultre personnage, yra au dict Cahors, à l'assignation des dicts Estatz, pour scavoir la détermination et délibération qui y sera faicte.

Item. - S'il sera bon de continuer le gardien Robin, pour prescher en caresme. Accordé.

Les habitants du Mercadil, forment un syndicat pour, réclamer les marchés et les foires, et tiennent, pour cela, le syndic de la ville en procès. Les consuls décident « que le procès des dicts du Mercadilh, sera défendu par la présent ville ».

 

15 février

A esté remonstré, que la présent ville est chargée de grandz affaires, et que la présent année,

 

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les dicts consulz ont faict de grandz frayz, scavoir: A faire certaine enqueste sur l'exemption des bourgeoys de la présent ville, de ne payer droit de mesurage, en vendant et mesurant leurs bledz, en leurs greniers, pour laquelle faire seroit venu ung conseiller de la court, qui l'a faicte; aussy, le roy de Navarre, avec grand train, a passé naguères en la dicte présent ville, pour raison de quoy, les dicts consulz ont faict grandz frays; et pareillement, ont, les dicts consulz, aussi, payé au roy N.S., la somme de cinq cens douze livres, neuf soubz, ung denier tournois, levée, par le dict seigneur, par emprumpt, comme il a esté mandé par ses lectres patentes, en vertu desquelles, les dicts consulz avoient esté constitués prisonniers; et, davantage, à cause que François Gouffier, marchant de Castel-Moron, vouloit passer du merrain soubz le pont de Dordoigne, de la présent ville, contre le privilège de la présent ville, proucès est pendant en la court de parlement, où les dicts consuls ont faict et font journellement grandz frayz; à cause desquelz frayz et mises, joinct que la dicte présent ville est reddevable, en plusieurs et grandz sommes, pour raison desquelles, partie du dommaine de la dicte ville est saysi, en sorte que, les dicts consulz n'en peulvent jouyr, à raison de quoy, et pour ce que, par advis et délibération de la jurade, les dicts consulz ont envoyé, quérir M. Brachet,

 

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conseiller du roy N.S., en son grand conseil, pour procéder au faict de l'inquisition de la présent ville, contre ceulx de Sarlat, touchant le ressort du siège, est besoing, aux dicts consulz, avoir grand somme de deniers, pour faire les frays de la dicte inquisition, qui est de grand importance, et conséquence, prouffit et utilité de la républicque de la présent ville, lesquelz frays, ilz ne pourraient faire car n'ont argent pour ce faire, requèrent, sur ce, l'advis et conseil des dicts seigneurs, juratz et conseilliers.

Sur quoy, et attendu que la dicte inquisition concerne le prouffit, et grande utilité, de la républicque de la présent ville, et considéré, que la dicte présent ville n'a, pour le présent, deniers, pour raison desquels ne fault, toutesfoys, différer de faire la dicte inquisition, pour laquelle faire, le dict seigneur Brachet est en chemyn, et bien près, comme l'on est adverty, pour venir en la présent ville; a esté dict, conclud et arresté, par tous les sus dicts, d'ung accord, que, pour subvenir aux dictes affaires, les consulz vendront des esmolumens, ou biens, de la ville, et mesmement une quotité du molyn d'icelle, ou aultre biens, avant peu; promptement ilz pourront avoir argent, et a esté donné charge expresse, et puissance, aux dicts consulz, de ce faire, et tous les sus dicts juratz, promis et juré, avoir et tenir pour agréable, la vente qui en sera faicte par les dicts consulz.

 

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Après la jurade ci-dessus copiée en entier, les consuls ne se réunirent plus que le 21 juin 1542.

 

21 Juin

Remonstré, que mestre Pierre Treilhe, avoyt, par cy-devant, lieu la charge des escolles de la présent ville, et la demandoye pour l'année prochaine. Sur quoy, a esté dict, que les escolles seront baillées au dict Treilhe aulx gaiges acoustumés.

 

Cette jurade fut la dernière de l'année.

 

Recettes de l'année 1541-1542

 

 

livres

sols

deniers

Cot et arrière cot

57

6

6

Péage, perçu sur le sel passant sur le pont de la Morille

4

15

 

Droit de la marque du vin

17

5

 

Droit de la correterie (ou courtage)

4

6

 

Location de la tour de Clairat

 

59

 

Location de deux autres tours de la ville

 

15

 

Imposition sur les chairs

101

 

 

Droit des pougèses

350

 

 

Droit de pêche dans les fossés de la ville

10

13

 

 

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livres

sols

deniers

La cinquième partie du poisson pris sous le pont s'éleva à

7

6

19

Amendes adjugées à la ville

14

5

 

Somme provenant de l'impôt prélevé sur la vente de deux maisons

5

10

 

Les foires donnèrent

10

11

3

Vente de la tierce partie du moulin

625

 

 

Argent prêté par la corporation des marchands

54

 

 

Taille levée sur les habitants

500

 

 

Total avant réduction

1758

151

28

Apres réduction

1765

13

4

Recettes diverses

805

4

4

Total

2570

17

8

 

 

Voici comment est indiquée, aux recettes, la vente de la tierce partie du moulin Gaudra, appartenant à la ville:

« Item. - Pour ce que la dicte ville n'avoit argent, pour payer les commissaires, venus pour faire l'inquisition, touchant le ressort, contre ceulx de Sarlat, par advis et délibération de la jurade, de la dicte maison de consulat, fust vendu à maistre Johanel Le Roy, en pacte de rachat, la tierce partie du

 

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moulin de la dicte ville, troys parties faisant le tout, dont fust receu la somme de VIC XXX livres. L'acte de vente fut passé le 21 juin 1542.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de cette année

 

Le XXIIIme du dict moys de septembre, le filz du seigneur de Brydoire décédé, fust porté ensevellir au couvent des Cordelliers de la présent ville, et par advis de MM. les lieutenant, baily et consulz, le corps fust accompagné aux sepelliandes par les consulz, avec demy douzaine de flambeaulx, garnys des armes de la dicte ville, pour lesquelz et la façon, a esté payé la somme de XXX sols.

Item. - Et pour ce que, par ordonnance de la dicte ville, le scindic d'icelle est tenu payer la main et façon du masson, qui basptit l'hospital en la présent ville, pour ce, le dict jour précédent, fust payé au maistre masson, de quatre brasses de muraille faictes au dict hospital, L sols.

Item. - Le jour saincte Catherine, XXVme du dict moys de novembre, le roy de Navarre arriva en la dicte ville et y coucha, et lendemain dina et fust recully par la dicte ville, le mieulx que l'on peust, car l'on ne fust adverty de sa venue, que deux heures avant icelle; à cause de laquelle venue, fust frayé pour son receuilhement,

 

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desfroy ou aultres mises, et comme appert par le menu, la somme de XXXVII livres, XVI sols, V deniers.

Item. - Le XXIme du dict moys de avril, fust payé à Maithon Laffaye, sergent, suyvant le commandement de M. le baily, de ce que le dict Laffaye estoit allé à Saincte-Foy, quérir ung nommé Patelye, qu'avoye faict ung omicide en la présent ville, et fust prins au dict Saincte-Foy, et mené en la présent ville, et condampné à estre mis en galère, ce qui fust faict, et pour les frays de la dicte conduicte, comme appert par le menu, fust payé IV livres, II sols, IX deniers.

Item. - Pour faire cuyre le pain de la charité, montant quatorze mille pains, ou envyron, fust payé ainsi qu'est de coustume, en boys, salaires des femmes à faire le dict pain, XII livres. (14 mai.)

Le tiers jour du dict moys de juing, fust envoyé Giron Texandier, au lieu de Sainct Julia, à cause que certains nombre de gens estoyent mortz en une maison, et l'on se cragnoye que fust peste, et pour commandement de MM. les lieuctenant et baily, fust payé, pour le cheval et despens du dict Giron, III sols, VIII deniers.

Pour ce que les fustes de la tour de la Lougadoire estoyent en ruyne et dangier de tomber, dont en fust faict requeste en jugement et commandé au scindic de les faire abattre, pour éviter

 

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au dangier, et fut payé pour icelles faire abattre, de marché faict avec le grand Guillou, et à ceulx qui luy aydarent, XI sols.

Item. - Fust payé à Jehan de Francon, pour une jaulge de fer blanc, qu'il pourta de Bourdeaulx, pour servir de patron à faire les barricques, en la présent ville, ainsin qu'il luy avoyt esté commandé par les consulz, IX sols, VI deniers.

Item. - Le samedy matin, XXIIIme du dict moys, la bande de M. Burye, cappitaine de cinquante lances, passa par la présent ville, et le forrier y vint landesoir, pour faire les logys, et moyennant les amys, les gensdarmes tirarent oultre, sans faire logis en la présent ville, sauf les cappitaine et forrier, et pour le desfroy d'iceulx, fust payé, comme appert par le menu, XI livres, XVIII deniers.

Juillet. - Le dict jour, en graysse ou geme, pour la cloche qui sounoye souvent à cause du temps, fust payé XV deniers.

Item. - Au dict moys de jullet, que le seigneur de Laforce vint au dict lieu de Laforce, et le scindic et plusieurs de la ville le allaient veoir, et luy fut envoyé vin, levraulx et ce que l'on pouvoit trouver, que couste tout, comme appert par le menu, ou des gens qui pourtarent le vin jusques au dict lieu, XXXI sols, II deniers.

Item. - Pour les gaiges du régent des escolles

 

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de la présent ville, luy a esté payé, comme appert par sa quictance, XII livres.

 

Budget

Recettes: Deux mille cinq cent soixante-dix livres, dix-sept sols et huit deniers.

Dépenses: Deux mille six cent soixante-dix-sept livres, dix-sept sols et six deniers.

 

 

1543-1544

 

26 Juillet

A esté arresté, après avoir esté remonstré, que MM. les consulz puissent expouser, sans fere aultre jurade, pour les afferes de la dicte ville, jusques à la somme de dix livres, pourvueu qu'ilz ne fassent cause que tirast à conséquence, et que portast domaige à la dicte ville.

Plus, touchant les juratz qui demandent, à cause du temps qu'ilz expousent venir aulx jurades, dans la dicte maison, estre exans de portes et manobres. A esté arresté, qu'ilz ne seront aulcunemeut exans, mais leur sera faict commandement venir à la pouene de l'esmende.

Plus, touchant le ladre et ribaude, qui se sont trouvés ensambles, dont ont esté condampnés à torture, et sont appelans en la court. A esté arresté que, le plustot que fere se pourra, qu'ilz

 

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soient conduys avec leur procès en la dicte court. A esté arresté, que les portes seroient gardées du premier jour, et commandement sera faict à toutz les habitans, soy y trouver, quant viendra le jour, chescun en son endroit, pour icelles garder, et prandre tout ce qu'ilz trouveront estre desroubé et mys en la dicte maison, à la pouene de cinquante livres.

 

9 Septembre

A esté remonstré, que MM. les confrères de la Trinité, supplient aux dicts consulz et juratz, leur laisser mectre en la tour de la dicte maison, leur cloche. A esté arresté, que la dicte cloche ne sera mise aucunement en la dicte tour, pour ce qu'il ne fault quil en y aye d'aultres.

 

20 Novembre

A esté arresté, après avoir esté remonstré, que puisque les paveurs sont en la dicte ville, pour paver la dicte ville, où il a nécessité, que l'on contrainhe ceulx à qui sont les maisons, de payer par toutes voyes de justice.

Item. - A esté oppiné et arresté, touchant le frère Carme, qui veult prescher, que MM. les consulz se informent de sa vie et estat, et, s'il est trouvé homme de bien, qu'ilz le retiennent.

 

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18 Décembre

A esté remonstré, que Francoys Deulx Raynes, et Domengé Gauchier, veullent fere fere, au moulin de la Resègue, un martinet nouveau, dont les habitans en murmurent fort, disant que s'ilz souffrent se fere, en y a plusieurs aultres qui en feront. A esté oppiné et arresté, que MM. les consuls aillent consulter l'affere, et fassent tout ainsin que le conseil leur dira, car cela touche tout le bien public de la dicte ville.

 

8 Janvier

A esté remonstré, que le roy de Navarre doibt venir, ce jourd'huy, en la présent ville, qu'est se que l'on luy bailhera, ny comment l'on le recepvra. A esté arresté, que l'on luy ailhe à lendevant, et que l'on fasse tirer l'artilharie de la dicte ville, et luy bailhent du vin blanc et claret, jusques à troys ou quatre barricques de vin, ensemble luy bailhent des flambeaux, si le cas est qu'il couche en la dicte ville.

 

27 Janvier

A esté remonstré, que suyvant l'advis et délibéracion de la jurade, MM. les consulz avoient arresté le prescheur de l'advent précédant, pour prescher le caresme prochain, lequel, despuys,

 

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s'en est allé, et a mandé aux dicts consulz, que s'ilz vouloient qu'il vinct prescher, que l'on le allast quéris, et luy baillassent une maison en la dicte ville, et illec le nourrir, car ne vouloit demeurer au dict couvent, comment l'on en fera, car le prieur des Carmes, a dict qu'il en bailliera plus souffisant pour prescher. A esté arresté, que puisque le beau père s'en est allé, que l'on aye celluy la, que le dict prieur des Carmes dict, et quil le fasse venir, affin de scavoir s'il conviendra à la dicte ville, et que la dicte ville n'a affere de qui ne demeure en son couvent, car n'est besoing fere si grandz despens, pour ce que la dicte ville n'a de quoy.

Plus, a esté remonstré, qu'il y a ung maistre d'escolle à Liborne, lequel est home de bien, et veult venir régenter en la dicte ville, si plaict à la dicte ville luy doner les escolles; aussi Vauré, le filz de Pitron, et certain de Mourens les ont demandées. A esté arresté, que, pour ce fere, il y a asses temps, et que sependant, quant l'on ira à Liborne et à Bourdeaulx, l'on se informera de la vie du dict magister de Liborne, ou il viendra en la dicte ville, et l'on le verra, et, ce faict, l'on y pourvera comme de raison.

Plus, M. La Véruhe, licentié, a remonstré qu'il seroit bon pour le prouffit et conservation du bien public de la dicte ville, qu'il y est ung scindic et clerc, pour cinq ans, et, après, si l'on trouvoit qu'ilz se pourtassent bien, que l'on les

 

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continuast de cinq en cinq ans, pour ce que, en nommant ainsin, d'année en année, ilz ne scavent comment le bien de la dicte ville se doibt gouverner, et avant qu'ilz en saichent rien, leur année est passée. A esté arresté, que en une aultre assemblée, ou il y aura plus amplement de gens, le dict affere sera déterminé.

 

30 Janvier

A esté remonstré, que ceste nuyt passée, l'on a desroubé les couvens des frères Carmes et Cordeliers, tellement qu'ilz en ont prins et emporté croix, calisses, reliques et enséciers (encensoirs), qu'est ung gros domaige, non seullement aux religieux des dicts couvens, mais de toute la ville, et lieux circumvoysins, qu'est de fere, et coment l'on en fera. A esté arresté, que l'on fasse une procession généralle, affin que tout le monde se mecte en dévotion, et que l'on envoye, par les passaiges, deçà et delà, gens qui soyent de apparanse, et que, couste qu'il couste, soyent envoyés aulx despens des dicts couvens, et que l'on fasse crier par la présent ville, Périgueux et aultres villes et paroisses, que qui revellera aulcune cause du dict larrecin, il aura, pour son vin, cinquante escutz (1).

 

(1) Voir à la fin de l'année les procès verbaux, faits sur ce vol, et sur la décapitation de la vierge de Notre-Dame du Pont.

 

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10 Février

A esté remonstré, que MM. les consulz ont faict crier, par deux divers jours, ensamble faict sonner la cloche de la dicte maison, de bort en bort, pour affermer le droit du pont de Dordoigne, suyvant l'advis de la jurade précédante, où ne s'est trouvé personne, qui y aye volu mectre plus hault que la somme de cent escutz, et fault qu'ilz payent les habitans du dict bourg, dedans mardi prochain, à la pouene de l'esmende, comment l'on en fera (1). A esté arresté, que l'on bailhe le dict pont, pour la dicte somme, et que payent, les dicts habitans du dict bourg, sans fere aultre despense, à la dicte ville.

Plus, a esté remonstré, que Léonard Maleroche, cordonier, retire en sa maison le vin de messire Symond des Plas, prebstre de Saincte Foy des Vignes, et le vend à détailh, sans payer aulcun tribut à la dicte ville. A esté arresté, que l'on le fasse convenir, puisqu'il n'a aulcune habitation en la ville, de expellir le dict vin et payer de ce qu'il a vendu.

Plus, a esté remonstré que Jehan Piet, a

 

(1) Les habitants du bourg de la Madelnine avaient obtenu arrêt, condamnant la ville à leur rembourser l'argent, prélevé sur eux, lors du dernier emprunt du roi. (Voir la jurade du 23 avril 1540.)

 

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réparé partie du relocge, et reste à réparer la grande barre d'icelluy, qu'est rompue, et demande estre payé; aussi, demande estre exant, comme ung des consulz, pour raison du dict gouvernement, de toutz subcides. A esté arresté, que l'on luy paye les réparations par luy faictes, et qu'il se contente des gaisges, que la dicte ville luy bailbe, car c'est asses.

 

18 Février

A esté remonstré, que Pierre Croix, prisonnier détenu, a esté condempné à estre descapité et mys à quatre cartiers, lequel est appellant, et en y a d'aultres qui sont prestz à juger; si l'on enmènera le dict Croix, par devant le juge d'appel incontinant, ou bien si l'on actendra que les aultres soyent jugés, pour, iceulx, par mesme moyen, conduyre par devant, le dict juge, si sont appellans. A esté arresté, que l'on actende que toutz soyent menés et conduictz, par mesme moyen, si appellans ils sont.

 

14 Avril 1544

A esté remonstré, que MM. de Périgueux ont mandé qu'ilz avoient commission du roy, pour quothiser sur le pays de Périgort, douze mille livres tournoises, et que l'on y allast, pour débatre l'affere de la dicte ville, et voir fere la

 

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dicte quothisation, comment l'on en fera, et qui y ira. A esté arresté, que MM. Forneri, Rivière, Lavernhe et Liton y allent, et que l'on fasse appeller ceulx du bourg, qu'ilz y allent, pour remonstrer leurs exemptions et doléances, et débatre leur affere, et que la ville desfraye les envoyés par icelle, au dict Périgueux, et que les sus dicts, ne se entremectent aulcunement de l'affere du dict bourg, ny ne fassent aulcune mencion d'eulx, mais leur laissent fere comme bon leur semblera.

Plus, touchant la pipe du vin blanc, que l'on a promis bailher à M. le juge-maige de Périgueux, a esté arresté que la ville la luy donne.

 

11 Mai

A esté remonstré, si l'on fera la Caritat ceste présente année, le jour de Pentecouste, à la manière acoustumée, et combien l'on y mectra de blé. A esté arresté, que la dicte Caritat soit faicte à la manière acoustumée, et qu'ilz y mettent dix sept ou dix huict pipes de blé.

Plus, a esté remonstré qu'il y a plusieurs maistres régens, qui demandent les scolles, comme est ung régent de Liborne, ung de Moysidan, ung Beaulieu Vaur, qui est en la présent ville, le filz de Pitron; à qui l'on les bailhera. A esté arresté, que MM. les consulz mandent venir les dicts maistres régens, en la

 

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présent ville, à ung jour qu'ilz adviseront, et puys, mectront conclusions ou feront lecture publiquement, l'ung après l'autre, et puys les dicts consulz arrestarront celluy la qu'ilz verront estre le plus ydoine, pour régir les dictes escolles, aulx gaisges acoustumés.

A esté remonstré, que M. le Juge-Maige de Périgueux, a bailhé une commission, pour fere payer aulx scindicz de la jurisdiction, les lousgis des gensdarmes, (il faut) pour ung chescun homme d'armes, quarante soubz tournois, et pour archier, à l'équipollent; comment l'on en fera, si l'on compellira les dicts scindicz à payer, car ceulx de Périgueux et Sarlat le font ainsin, et, s'ilz sont reffusans, ny veullent fere procès, si la ville prandra la cause. A esté arresté, que, puysque ceulx de Périgueux et Sarlat payent, que l'on se gouverne par la dicte commission, et qu'ilz payent, et, si y a procès, que la ville les suyve, aux despens de la dicte ville.

Plus, a esté remonstré que les bouchiers ne veullent poinct tenir de bonnes chers; si l'on leur rebaissera le pris, et si l'on leur tauxera les dictes chers sepmaine pour sepmaine. A esté arresté, que les dicts consulz visitent, sepmaine pour sepmaine, les dicts bouchiers, et leurs chers, et qu'ilz aucmentent ou diminuent le pris, scellon qu'ilz verront les chers estre bonnes.

 

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19 Mai

A esté remonstré, que M. de Rivière, advocat pour le roy, et Pierre Liton, consul, avoient esté à Périgueux, au despartement de l'emprompt du roy, que estoit de douze mille livres tournoyses, sur le pays de Périgort, dont la porcion de la dicte ville, montoit quatorze cens livres tournoyses, que falloit que fussent levées, la moytié le vingt cinquième jour du présent moys; comment l'on en fera. A esté arresté, que MM. les consulz, avec MM. les gens du roy, se assemblent en la dicte maison, avec quatre preudhommes, et puys, compellent, ainsin qu'ilz verront, des habitans, cartier par cartier, ydoines et souffissans pour ce fere, sans en exempter aulcun, et ce, du premier jour; et, s'ilz trouvent promptement le dict argent, sur les esmolumens de la dicte ville, qu'ilz les vendent ou engasgent au plus ouffrant et dernier encharisseur, affin de subvenir aux pouvres habitans, qui n'ont de quoy, pour payer le dict emprompt, et plustost ranvoyer au dict seigneur; et quant à comectre gens, et iceulx eslire, à lever le dict emprompt, y sera mys ordre, sur le dict taux et quothisacion faicte.

Plus, a esté arresté, après avoir esté remonstré, que le maistre régent de Liborne, fasse une lecture en présence des aultres maistres, et

 

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puys disputent ensemble, et celluy la qu'ilz trouveront le plus ydoine, sera receu à avoir les escolles. Et a esté dict, que, ce jourduy, l'on les assambles en la dicte maison pour ce faire, que l'on aye des beaulx pères de chesque couvent, et aultres gens scavans de la dicte ville.

 

11 Juin

A esté remonstré, que ceulx qui ont esté comis à quothizer l'emprompt du roy, ne veullent signer les rolles, ny quothizer les genstilshommes, sinon la ville les en relief de toutz procès, domaiges et intéretz, et prandre la cause pour eulx. A esté arresté, que MM. les consulz, envoyent à Périgueux et Bourdeaulx, pour scavoir si l'on les quothize, ou non, et qu'ilz se gouvernent pour eulx, réservé maistre Jehan Le Roy, Nycolas de Cabanat, et Johanisson Gast (jurats), qui ont oppiné, veue la commission, par laquelle persone n'est exampt, qu'ilz doibvent estre quothizés, et, ung peu après, a esté, par M. le lieutenant, faict commandement à MM. de soy informer, avec ceulx de Périgueulx et Bourdeaulx, s'ilz quothizent les gentilshommes, à la pouene de l'esmende.

Plus, a esté remonstré, que Arnauld Alba, scindic des habitans du bourg de la Magdalene, s'en va au grand conseilh, pour fere tauxer les despens par luy obtenuz contre la présent ville,

 

p. 138

combien que MM. les consulz luy ayent ouffert en croire MM. le bailly, le docteur Alba, et noble Jehan d'Escodéca, et qu'ilz les tauxassent, ensamble ceulx que la ville a contre eulx, et d'iceulx fere compensacion, lequel n'a voulu obtempérer à leur dire, mais dict qu'il voult qu'ils soyent tauxer par le grand conseilh; comment l'on en fera. A esté arresté, que MM. les consulz envoyant au dict grand conseilh, et fassent tauxer les despens, que la dicte ville a contre eulx, et que celluy la, qui ira au dict conseilh, se donne garde des aultres procès, que la dicte ville a au grand conseilh.

 

13 Juillet

A esté remonstré, qu'il y a ung magister nommé Charamard, qui a injurié toute la ville, et a mys des vers infamatoires aulx portes de la ville, en injuriant MM. les consulz, et par conséquent toute la ville. Pierre Liton, ung des consulz, l'a faict mectre en prison, et luy faict fere son procès; comment l'on en fera, ny si le scindic se joindra avec le dict Liton. MM. le bailly, et Rivière, ont oppiné le scindic devoir prandre la cause; M. Forneron et Castang ont oppiné vouloir voir les dicts vers, avant aultrement oppiner, Rebiers dict seullement que le dict magister estoit ung misérable qui n'avoit rien, et que, ores que la ville eust condampnation

 

p. 139

contre luy, ilz n'auroient où se prandre pour estre payés; et les autres ont dict estre de l'oppinion de MM., et que s'il baille bonne caution, que l'on le mecte hors de prison.

Plus, a esté remonstré, que le maistre des escolles de la présent ville, s'en estoit allé tenir ailleurs; comment l'on en fera. A esté arresté, que l'on en aye ung aultre, à qui l'on bailhe les gasges acoustumés, et l'on en fasse comme l'on a faict par cy-devant, et que l'on ne bailhe plus les escolles à jeunes gens, mais à gens vieulx qui sont arrestés, bien famés et de bonne vie.

Plus, a esté remonstré, que les murailhes de la dicte ville tombent toutes, les unes après les aultres, et s'il seroit bon que l'on fist ung tailh sur toute la ville, comme est celluy la du clochier de Sainct Jacques, et le lever toutz les dimanches, pour l'exploicter à la réparation des dictes murailhes, A esté arresté, que du premier jour, MM. les consulz fassent le dict tailh.

 

20 Juillet

A esté remonstré, que, suyvant la délibération de la jurade précédente, M. de Vaulx et Bertholomé Gauchier, avoient esté aulx Estatz à Périgueulx, où avoit esté dict et remonstré, que l'eslu Saulière, puys deux ans en ça, et au temps que les gensdarmes de la companhie de M. de Monpesat, estoient au présent pays, en garnison,

 

p. 140

il avoit promis au roy de Navarre, six mille livres, pour expellir les dicts gensdarmes du dict pays; et aussi, M. des Cars, séneschal du dict pays, demande, pour sa bien venue, quatre mille livres tournoises, et fust arresté, que les consulz de la présent ville randroient responce dans huictaine, s'ilz voulloient consentir que les dictes sommes fussent quothizées sur le présent ressort, comme sur les leurs, et que, ja, le terme de fere responce estoit passé. A esté oppiné et arresté, que l'on voye les lectres et commission, qu'ilz ont pour assambler les dicts Estatz, et prenhent, après ce veu, terme, pour le remonstrer aux scindics du présent ressort, lesquelz y ont le principal intérestz, et toutz ensamble, sependant, se informent comme le dict Saulière a faict la dicte promesse, ny de combien, car ne y a si grande somme.

Item. - Touchant George Board, merchand de Bourdeaulx, qui supplie à MM., le vouloir passer bourgeois de la présent ville, ouffrant bailher dix escuts et une pièce d'artilharie de fonde (fonte). A esté oppiné et arresté, que l'on le passe bourgeois, car est homme de bien; MM. Forneron, Castang, Rebiers, d'Eymiers et Pinet ont oppiné qu'il seroit bon voir le privilège, et, ce faict, l'on lui fist la raison. Et, ung peu après, le dict Board, en la dicte maison a presté le serment au cas requis; présents Pierre Beaulieu et Pierre Bordon, tesmoings,

 

p. 141

Dépenses diverses relevées dans le budget de l'année 1543-1544

 

Le XXIVme jour du dict moys de jullet, an mil VC XLIII, finissant XLIV, ay bailhé au médecin Melel, pour fere revisiter le ladre qu'estoit prisonier dedans le chasteau, et que tel se trouva; par commandement de MM. les consulz, a esté payé VI sols, II deniers.

Item. - Le dict jour, en ung sac pour mectre les pièces du dict ladre et de la garsse que l'on disait icelluy avoir cogneue charnellement, VIII deniers.

Item. - Le XXVIIIme du dict moys, fust dict par MM. les consulz et scindic de la dicte ville, que Giron Texendier, Jehan la Rivière, dict le Pic, conduyroient le dict ladre avec la dicte garsse à Bourdeaulx, en le bateau de Pierre de Lespinasse, dict Jacquima, et ont despendu, les dicts Giron et Pic, comprins leurs journées, ainsin que apert par le menu, que a esté veu, XV livres, II sols, VII deniers.

Item. - Le XIVme du dict moys de aoust, pour cinq potz de vin et deux levraulx, envoyés à ung commissaire des pescheries, lousgé au Daulphin, a esté payé XIII sols.

Item. - Le XVIme du dict moys, décéda le seigneur de Bridoyre, et luy fust bailhé douze

 

p. 142

flambeaux, avec les armes de la ville, a esté payé XL sols.

Item. - Le XXVme du dict moys de octobre, pour ung pot de vin, envoyé au couvent des Carmes, pour ce que avoient presché, a esté payé II sols.

Item. - Le XXme du dict moys de novembre, le maistre révérend Sabbatier, et certains aultres, preschèrent à Sainct Jacques, et leur fust envoyé deux potz de vin et du poisson, et fust payé, du tout, VI sols.

 

Détail des dépenses faites, et des vivres fournis, lors de l'arrivée du roi de Navarre, à Bergerac.

 

 

livres

sols

deniers

Le IXme du dict moys de janvier, pour deux barricques vin blanc et claret, données au dict seigneur

7

10

 

Pour cinq polles (poules)

 

4

2

Pour deux pipes avoine

7

4

 

En fagotz, ou service de veyselle

 

7

7

Pour une brasse et demye de boys

3

5

 

Pour la despense des mareschal et forier

 

46

 

A deux hommes à cheval, pour aller, en poste, à Lauzun, de nuyt, porter des lectres du dict roy

 

10

 

 

 

p. 143

 

 

livres

sols

deniers

A ung homme, à pié, pour conduyre les forges du dict roy à Muyssidan

 

5

 

En sire, fillet, ou pour la façon de vingt flambeaux, donés au roy

 

55

 

Pour quatre quintaulx de pailhe

 

12

 

Fust crié, qui auroit foen et avoine, que l'on en bailhast

 

 

12

Pour porter une lectre de M. le chancellier à Mont-Réal

 

4

 

Pour cinq potz de vin, bailhés au dict roy

 

5

 

A Arnaud Conseilh, pour onze potz de vin envoyés au dict roy

 

11

 

Pour quatre potz de vin, envoyés à M. le marquis

 

4

 

Pour une bécasse et une perdrix données aux forriers

 

5

 

En charbon

 

 

12

Soit après réduction un total de

26

15

9

 

Item. - Le dict jour XXIIme du dict moys de février, à Pierre Audoyn, jaulier, pour la despence de Pierre Croix, prisonier condampné à estre mys à quatre quartiers, et conduyt à Bourdeaulx comme appellant, a esté payé XXXV sols.

Item. - Le dict jour, pour unes cordes, affin

 

p. 144

de atacher le dict Croix au bateau, a esté payé XII deniers,

Item. - Le dict jour, à Guilhem del Bruelh, pour porter le dict Croix sur col, jusques au bateau, a esté payé XII deniers.

Item. - Le dict jour, à Jehan Aymond, consul, pour conduyre le dict Croix à Bourdeaulx, avec certains aultres, luy aydant à ce fere, a esté bailhé, pour les despens ou aultres fraitz et mises, comme apert par son menu, que a esté vériffié, XI livres, XII sols, XI deniers.

Ilem. - Le XVme du dict moys de mars, par commandement de M. Laverunhe, lieutenant, a esté envoyé quérir le serviteur du prébost Bidarent, à Salsinhac, pour geyner Pierre Croix, et fust payé au dict messaiger, IV sols.

Item. - Le XVIme du dict moys, au dict Pierre (serviteur du prévôt), pour estre venu de Salsinhac en la dicte ville, pour geyner le dict Pierre Croix, dont, par le conseilh de la dicte ville, fust arresté que le dict Pierre ne luy bailharoit aulcunement la geyne, et luy fust payé, pour ses pouenes et despens, XV sols.

Item. - Le huictiesme du dict moys, à Peyrothon Audoyn, geolier, pour la despense d'une fame lubricque, que l'on avoit trouvé de nuyt en la maison de consulat avec le gros Guilhou, a esté payé VII sols.

Item. - Le dict soir que la dicte fame fust trouvée, fut rompu ung baston de allabarde sur

 

p. 145

le dict gros Guilhou, à Guilhem de la Rivière, fust payé IV sols.

Item. - Le XVIIme du dict moys, au maistre révérend qui avait presché le caresme, pour son scellaire, que despens, a esté payé XXV livres, V sols.

Item. - Le dernier jour du dict moys, le scindic Vaulx, Guilhem de la Rivière, consul, avec Pierre Bordon, sergent, de nuyt, par commandement de M. le lieutenant, allarent a Sainct Naixent, pour arrester les tiltres que le commandeur du dict lieu, en voulloit emporter hors le présent pays; a esté payé, pour les chevaulx, boire ou disner, sans comprandre les journées, a esté payé XV sols.

Item. - Le premier jour du dict moys de jung, qu'estoit jour de Pentecouste, pour deux jambons de porceau, affin de doner à boire en la maison de consulat, à la manière acoustumée, a esté payé V sols.

Item. - Le XVme du dict moys, pour deux potz de vin, envoyés à l'inquisiteur de la Foy, qui prescha le dict jour, a esté payé II sols, VIII deniers.

Item. - Le dict jour, fust bailhé au dict inquisiteur de la Foy, pour ce que l'on l'avoit faict demeurer pour prescher le jour de la feste Dieu, ung boysseau d'avoine, et deux potz de vin, qui a cousté, le tout, XIV sols.

Item. - Le XIIIme jour du dict moys, pour

 

p. 146

fere pindre l'imaige de Nostre-Dame du Pont, que l'on avoict jectée dans la Dordoigne, a esté payé II sols, VI deniers.

Item. - Le dict jour, XVme du dict moys, pour ung banc faict en la dicte maison, pour geyner les prisonniers, par commandement de MM. le lieutenant particulier du roy, et Laverunhe, a esté payé XLV sols.

 

Budget

Recettes: Mille quatre-vingt-deux livres, dix sols et cinq deniers.

Dépenses: Mille deux cent huit livres, dix sols et sept deniers.

 

Procès-verbal du 10 juillet 1514, constatant que la tête de la statue de Notre-Dame-du-Pont a été jetée dans la Dordogne (1).

 

« Inquisition encommancée à faire sur le pont de Dordougne de la présent ville de Bragerac, le dixiesme jour de juillet, mil cinq cens quarante quatre, par nous Jean de Belriou, bailly et juge ordinaire de la dite ville, et des terres et bastilles du roy, en Périgord, avec que nostre greffier soubzigné, à la requeste du procureur du roy, sur la fracture de la teste de l'imaige Nostre-Dame, estant sur le dict pont, à laquelle inquisition avons procédé comme sensuyt.

 

(1) Ce procès-verbal n'est pas inséré dans le livre des jurades de cette année; il fait partie des pièces détachées de nos archives. (Bte 8, Lse 31)

 

p. 147

Premièrement, Bernard de la Palanque, marchant, habitant de la présent ville, et aigé de trente ans ou environ, a dict, moyennant serment, sur ce requis, que aujourd'huy matin, il a ouy dire que l'on avoit ousté la teste de l'imaige Nostre-Dame, qu'estoit au milieu du présent pont, et luy qui deppose se y est transpourté, et a veue que la dicte teste avoit été oustée au dit imaige, et au dit pont en dehors, a avisé dans la rivière, et a aperceu, au fond d'icelle, une blancheur, et a jugé, en soy, que c'estoit la teste du dit imaige, et l'a dict à plusieurs, et moustré à plusieurs aultres, et mesmement à Guillaume Martrat, lequel, despuis, a faict aller au dit lieu, avecque un gabarrot, Phélotin et Bertrand Laboulle, gabarriers, et a ouy dire, que le dit Bertrand Laboulle, s'est mys tout nud dans la rivière, et a trouvé la teste du dit imaige, qu'est de piarre, avecques la couronne et cheveux doréz, qu'avons par devers nous, etc. etc. »

Le même procès-verbal constate que les croix et les reliques du couvent des Carmes, et du couvent des Cordeliers, avaient été volées dans la nuit du 29 au 30 janvier 1543. (Voir la jurade de ce jour.) Le bailli, ayant appris que certaines parties de ces objets se trouvaient dans des maisons particulières, fait une enquête pour arriver à découvrir les coupables. Ecoutons les dépositions de quelques témoins:

 

p. 148

« Jean Dubourg. Et pour ce que sommes estés informés, que le pied de la croix, qui a esté desrobé au couvent des Cordeliers, a esté trouvé dans la rivière de Dordougne, du cousté du bourg de la Madaglaine, au dessus du pont, et vis-à-vis de la maison de François Alba, procureur du roy, et qu'avois veu le pied de la dite croix, trouvé en la dite rivière, etc. etc. »

« Pierre Baillos, habitant du présent bourg, et aigé de quarante ans ou environ, dict, moyennant serment, sur ce requis, que, environ le temps des vendanges, il ouyt dire souvent, au présent bourg, que les croix et reliquaires des couvens des Carmes et Cordeliers, de la présent ville, avoient estés desrobez; et ne tarda guerres, après, que ung jour Peyre Galmar, du dit bourg, au carrefour d'icelluy, près de la maison de feu maistre Berraud Ayat, vint à luy, qui deppose, et luy monstra une pièce, comme de croix et reliquaire d'églize, dorée, de la grandeur, au plus, d'ung denier, et dict à luy qui deppose: Voyez que j'ay trouvé icy, lui monstrant le dit lieu du carrefour, et près de la dite maison, et beaucoup de gens s'assemblèrent là, et fut rompu, pour veoir que c'estoit, mais ne le scauroit dire, et le dit Galmar, print les pièces et les emporta, et dit, que les gens qui virent ce que dessus, dissoient que c'estoit de croix, ou aultre reliquaire d'esglize. »

« Peyrot, habitant du bourg, dit qu'il a trouvé

 

p. 149

dans une barrique, dans sa maison deux ymaiges d'argent surdorez, dont l'ung est massif, et sembloit l'imaige Sainct Jean, et l'aultre, qui est embossé, est l'imaige de Sainct André, qu'il a mis entre les mains du dict Alba, procureur du roy, disant qu'il est marry de ce que cela luy est advenu en sa maison, mais qu'il n'en peult mais. » (1)

 

 

1544-1545

 

Il ne reste malheureusement que quelques feuillets du livre des jurades de cette année.

 

5 Août

Le dict Formier (1er consul), a remonstré que le roy de Navarre doibt, ce jourd'huy, arriver en la présent ville, et, desja, les forriers et mareschaulx de lousgis sont arrivés, et marquent les lousgis, et est nécessaire le aller reculir, et luy faire quelque présent, et luy remonstrer la foullée que nous avons souffert des gens d'armes qui ont passé en ceste ville. A esté arresté, que sera recully, et les consulz et aultres apparens,

 

(1) Le fils de Peyrot, âgé de dix ans, était détenu dans le château de la ville, et fortement soupçonné de complicité dans ce vol.

 

p. 150

yront au devant, et luy seront bailhé, pour présent, troys barricques de vin, deux pipes de avoyene et des fagotz et du boys, se que sera advisé par les consulz, et une douzaine de flambeaux.

 

15 Août

Le dict Formier, scindic, a remonstré que, yer, arriva a luy, en la présent ville, ung forrier de gensdarmes, pour louger, en icelle ville, neuf hommes d'armes, et quatorze archiers, avec une commission de M. le Juge-Maige, sans autre commission. Touchant le despartement des dictes neuf lances et quatorze archiers, sera bon aller par devers le Juge-Maige, pour luy remonstrer le dict despartement, et que, l'ung des dicts consuls, et ung apparent, aillent à Périgueux,et que les lougis cependant soyent faictz.

Item. - Aussi le dict Formier, a remonstré que M. le coronel de la Véze, nous bailha aydes, pour porter la foullée de la compagnie de deux mille hommes, lougés en la présent ville, et despuys, le roy de Navarre nous a confirmé les dicts aydes.

 

17 Août

A cette date, on trouve l'inventaire des meubles de l'hôpital, fait par Bertrand de Poujols et Jean de la Peyrarède.

 

p. 151

18 Août

Seize bouchers royaux prêtent serment de fidélité aux consuls et au roi.

 

22 Août

Ont (les consuls) remonstré, que la bande du seigneur de Burye, est à la Roque, et Montagnac, que ont délibéré, venir faire sa monstre, en la présent ville, comme nous a esté remonstré, par le commissaire, que, ja, est arryvé, en la présent ville, et louge au lougis du Dauphin; à ceste cause, demandent si sera bon qu'ilz facent la dicte monstre, en la dicte ville, ou bien que soict remonstré au dict commissaire, les grands foullées que les habitans ont souffert, et soy desporter de la dicte ville. A esté arresté, qu'il sera envoyé, par devers M. le Juge-Maige, pour luy remonstrer la promesse qu'il a faicte à Bartholomé Gauchier, et cependant faire remonstrance au cappitaine, de la grant foullée que par cy-devant nous avons soustenue, et luy faire responce, que la dicte monstre ne se doibt faire en la présent ville, et que l'on leur bailhera passaige par le pont, et autrement que la dicte compagnie ne lougera en la présent ville.

 

14 Septembre

Premièrement, que M. le lieutenant Doublet

 

p. 152

nous a envoyé unes lectres missives, escriptes à Paris le segond jour de septembre dernier, par lesquelles dict avoir parlé et tenu propos avec M. le visconte Ribillard, touschant le ressort, et qu'il ne reste que par nous, que les choses entreprinses ne sortent effects. Et par les dictes lectres, est mandé de envoyer argent, pour mectre fin au dict affère, et fere en sorte que M. le bailli, ou aultre y aillent.

Plus, que le scindic des manans et habitans du bourg de la Magdallene, dès le vingt sixiesme du moys de aoust dernier, a faict adjorner les dicts consulz, et bailher assignation au grand conseilh, au premier jour du moys d'octobre, pour estre condamnés aux despens de l'exécution de l'arrest, donné le dixièsme jour du moys de décembre dernier, touchant l'ampront de XVC livres.

 

12 Octobre

Le dict Formier a remonstré, que M. le général Secondat est en la présent ville, puys mercredy au soir est arrivé, pour les affaires du roy, mesmement pour quothizer les aydes, et pour esgaller sur les pays de Guyenne, la somme de cent mille escutz, et scavoir si la ville doibt desfrayer en son lougis, en la dicte ville, le dict seigneur, A esté arresté, que le dict commissaire Secondat sera desfrayé des frays qu'il a faict en son lougis, tous d'un accord.

 

p. 153

Item. - Dernièrement, par M. le lieutenant de M. le Séneschal, suyvant la réquisition de MM. les gens du roy, fust faict commandement au dict scindic, remonstré à la jurade, si seroit bon qu'il y eust ung scindic perpétuel. A esté arresté, que le sindic bailhera substitucion à quelque habitant souffizant, qui aura charge des procès seulement, et sera de quatre ans seulement.

 

14 Octobre

Remonstré, du maistre des haultes euvres, qui est mort, et y a ung aultre qui le veult tenir, en luy baillant ce que l'aultre avoit. Accepté.

Remonstré, de fere les vandainges et de bailler temps, actendu que les aucune vandangent que n'est mûr, et le lieutenant a commandé de bailler le dict temps. Arresté, que soit inhiber ne vandanger de la sepmaine prouchaine.

Nulle trace de budget, soit en recette soit en dépense.

 

 

1545-1546

 

Le droit de pontonage fut affermé à Pierre Barrau, pour la somme de 340 livres (XVIIXX livres).

 

p. 154

25 Juillet

A esté dict que les processions acoustumées seront continuées.

Sur la remonstrance de poyer le maistre régent de l'escolle, a esté délibéré et arresté, que à maistre Hervé Satronie, régent, luy sera poyé ce que l'on a coustume bailler par cy-devant chascun an, aux aultres régens, et en ce, le dict Satronie aura ung coadjuteur, à exercer les escolles, qui sera souffisant.

Et sur la remonstrance de la ruyne du pont de Dordoigne, délibéré qu'il sera réparé le plus déligernent que fere se porra.

Et sur la remonstrance faicte par Johanot Peyrarède, merchant, habitant de la présent ville, disant qu'il veult entreprandre avoir le plasset du roy, pour bastir ung moulin sur la rivière de Dordoigne, a ung pas du pont de la dicte rivière, qu'est au devant la dicte ville, sans empêcher la navigation, ni fere aucun domaige aux pilles d'icelluy pont, fere le bastiment à ses propres costz et despens, et du esmolument du dict moulin, après qu'il sera basti, en laisser à la dicte ville une porcion raisonable, ou bailler cent escutz soleilh à la dicte ville. Délibéré et arresté, par tous les sus dicts juratz et conséliers, horsmys Pétasson, Cabanat et Duboys, que l'offre du dict Peyrarède sera criée à son de trompe, par la présent ville, pour veoir si l'on

 

p. 155

trouvera aultre que veuille plus bailler de esmolument à la dicte ville, à cause du dit moulin, et si personne ne encharit, l'offre du dict Peyrarède sera acceptée et sera baillé permission au dict Peyraréde, fere le dict bastiment de moulin, en la qualité sus dicte, qu'il n'empêche la navigacion, et que ne soit préjudiciable au pont et pilles d'icelluy, et ayant le plasset du roy Nostre sire, le tout à ses despens.

 

20 Novembre

INTRODUCTION DE LA RÉFORME

 

Vu son importance, cette jurade a été copiée en entier.

Advenant le XXme des dicts moys et an, pour tracter du bien public, du roy et de la dicte ville, se sont assemblés dans la dicte maison du consulat, au toc de la cloche, ainsi qu'est de coustume, c'est assavoir: honorables hommes, maistres Helies du Castaing, premier consul et scindic de la dicte ville, Pierre Malaprade, Pierre Valen, Guillamuot Martrat, Hugues de Langle, Arnaud Conseil et maistre Hugues Raoulx, tous consuls avec le dict Castaing, et discrètes personnes, M. maistre Aymond Doublet, lieutenant de la séneschausée, au siège de la présent ville, M. maistre Jehan de Beaurieu, baylif d'icelle ville, honorable homme Mathurin

 

p. 156

Bourgeoys, contrerolle pour le roy en la dicte ville, maistre Nicolas de Cabanac, maistre Pierre Bossavy, maistre Jehan Peyrareda, Jehan Pinet, Jehan Pépy, Bernard de Beynac, Bartholomé Gauchier, Mondi Pauly, Antoine Auzerol, Arnauld Dubrueilh, Jehan de Lannes, Jehan Pomeyrol, maistre Jehan Maphault, bachelier es droictz, Francoys Valeton, Guillon de la Rivière, maistre Hélies de Lacrup, Francoys Las Combes, tous conséliers et juratz de la dicte ville; en présence desquelz a esté remonstré par le dict sieur baylif, que, frère Guillaume Marentin, de l'ordre de Sainct Francoys, en preschant dernièrement le caresme en la présent ville, avoit semé tout plein d'erreurs, et dict qu'il n'avoit passé que par ruelles, et quil en y viendroit que passeroient par les rues, et despuis, estaient venus troys prescheurs de Sainte Foy, qui, ou aucuns d'eulx, en preschant, a voient nyé le purgatoire, nyé le Sainct Secrement, à cause de quoy plusieurs estoient venus de leur sexte qui avoient atiré beaucop de gens de la présent ville, qui en avoient esté fatigués, et sont encorres, et le comun de la ville en avoit passé détriment, pour fornir et frayer, par commandement de la court de parlement de Bourdeaulx, plusieurs sommes de deniers, et M. le président de la Chassaigne et deux conseliers de la dicte court, avoient demeuré, par ung temps, en la présent ville à fere le procès, contre ceulx de la sexte du

 

p. 157

dict Marentin, et prescheurs, et tellement despuis procédé, qu'il y a eu arrestz, par lesquelz les aucuns sont condempnés à estre descapités, par figure, et aultrement, comme est faicte mencion par les dicts arrestz, lesquelz nonobstant les accusés pullulent plus que jamais, et vont, de nuyt, en armes, baptant, fripant les habitans de la présent ville, quant les rencontrent, et font aultres excès; et, davantaige, puis troys jours en ça, ont abatu et brisé certaines croix, estans autour de la présent ville, démonstrant leur mauvaise foy, et desohéyssance de justice; et, pour raison de ce, a dict le dict sieur baylif avoir faict informacions, et icelles décrétées, lesquelles il randra au greffe, sommant MM. les consuls, de fere mectre le décret à exécution, et fornir de l'argent des deniers de la dicte ville, ce que sera besoing, à la poursuyte de la dicte matière; aultrement, pour sa descharge, a protesté contre eulx, et d'avoir recours â la dicte court.

Auquel sieur baylif, le dict Castaing a dict, veu l'avis des aultres consuls sus dicts, de la présente année, qu'ilz sont consuls, despuis la feste de la Magdalene dernièrement passée, et que le dict Marantin ne prescha despuis leur dict consulat, ni aultres prescheurs qu'ilz sachent; et, de fere aucun commandement ou inhibition aux habitans de la présent ville, ilz n'avoient aucune juridiction, ains (mais) apartient

 

p. 158

au dict sieur baylif, ou à ses lieutenens, en son absence, et que MM. les gens du roy, ont toute puissance de fere exécuter les dicts décretz, et commander que les dicts décretz fussent exécutés, offrant, pour tous les dicts consuls, y aller en leurs personnes, prester main forte, bailler les arnoix de la ville, fornir et frayer argent que sera avisé, et obéyr au roy, de toute leur puissance, tant en particulier que comme consuls. Et par délibération de la dicte jurade, a esté arresté, que les dicts consuls bailleront secours et ayde, de leurs personnes, aux gens du roy, en quelque part qu'ilz soient, pour exécuter les dicts décretz, et aussi les dicts juratz, et bailleront les arnoix d'icelle ville, forniront et frayeront, ce que sera requis, des deniers d'icelle ville, pour garder l'auctorité du roy et de sa justice; et, de ce, concéder actes, les an, jour, moys, lieu et assistans que dessus.

Remonstré de fere prescher l'advent prochain. Délibéré, que les prieur et curé de Sainct Jacques, y forniront, aultrement la ville ne fornira rien, sinon que l'on voye que le prescheur se porte bien, et que le Carme prescheur sera receu, pour prescher le dict advent, en ayant permission du prélat.

Plus, arresté, que les portes de la ville, durant le temps d'yver, se fermeront, du soir, à six ou sept heures, et du mactin, se ouvriront à cinq heures, et en temps d'esté, se ouvriront

 

p. 159

troys heures du mactin, et se fermeront du soir à neuf ou dix heures.

 

14 Février

Sur la remonstrance, faicte de ce que M. le lieutenant, à la requeste du procureur du roy, et de l'affermeur de Cartières (1), avoit deffendu de ne vandre les blés, es-ouvroirs et boticques des merchans de la présent ville. A esté délibéré, que le scindic de la présent ville, se oppousera aux dictes inhibitions, faictes contre le privilège et coustume de la présent ville, et en préjudice de la chouse publicque d'icelle, et le procès sera suyvy.

Item. - Plus, arresté que l'on empêchera à emporter les blés, par les rivières, et hors du ressort, actendu la stérilité et croisement de la valeur des blés, que se faict de jour en jour.

 

7 Mars

A esté remonstré, que Johanot Peyrarèda, avoit obtenu l'office de contrerolle, sur les deniers communs de la présent ville, et demandoit la publication des dictes lectres, qui avoit esté empêché par M. Castaing, consul et scindic, pour l'intérestz de la dicte ville, ainsi qu'il a

 

(1) Place située devant la Mairie et où se tenait et se tient encore le marché au blé.

 

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desduict illec. Sur laquelle remonstrance, M. Lavérugne a desduict les moyens que l'on devoit soustenir le procès, contre le dict office, pour raison des incapasités, contre le dict impétrant, et, à tout le moins, fere subprimer le dict office, comme l'on a faict d'aultres.

Plus, arresté que la ville fornira à réparer la font de Cleyrat, jusques à soixante sols.

Plus, remonstrer du prescheur qui doibt prescher le caresme. Arresté que luy sera baillé, selon qu'il se portera à prescher, sans escandaliser le peuble, à la discrétion des consuls, par forme de don gratuit, et non comme l'on avoit acoustume.

 

21 Mars

Remonstré la lectre missive, envoyée par M. le Juge-Mage, exprimant, par icelle, de soy trouver à Périgueux, pour despartir l'emprompt que le roy avoit mis sur ce pays de Périgort, par lectres patentes. Et, sur ce, arresté et délibéré, que le dict Castaing, scindic, avec Martrat et ung aultre consul, et aussi M. de Rivière, ou aultre, yront à l'assignacion des assemblées du pays, à Périgueux, pour porter la quotizacion du dict emprompt, et pour y fere, ainsi qu'ilz aviseront, et que la présent ville ne soit surchargée.

 

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6 Avril 1546

A esté remonstré, par le dict Castaing, consul et scindic, la lectre de M. le Juge-Mage de Périgueux, faisant mencion, soy trouver, par les consuls de la présent ville, ou aucuns d'eux, au dict Périgueux, où les assemblées des troys Estatz de Périgort, sy doibvent trouver, et sont mandés à lundy prochain, avec charge expresse, de respondre pour la quocte part, que escharra à la présent ville, de la somme de quatre cens mille livres tournoises, que a esté promise au roy sur le pays de la Guyenne, pour amortir le cartaige et gabelle du seel, que le roy avoit mys, par édit, au dict pays de la Guyenne, et, affin que le dict seigneur réduise le dict pays, en leurs franchises et libertés, et qu'il ne son subjectz, à jamais, au dict cartaige et gabelle, sinon en la forme qu'ilz ont acoustume de payer, et joyr du seel, de toute ancienneté. Surquoy, veue et leue la dicte lectre, ensemble ung double d'une aultre lectre envoyée à tout le pays de la Guyenne par révérendissime seigneur le cardinal de Bourbon, qui avoit faict la dicte promesse. Par avis et délibéracion de la présent jurade, a esté arresté, et délibéré, que le scindic, ou aultre consul, comme Guilhamot Martrat, avec quelcun, que sera avisé, yront à la dicte assignacion, et auquel scindic, ou Martrat, ou aultre consul, qui consentira, à la dicte assignacion,

 

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les aultres consuls, juratz et conséliers de la dicte ville, et pour, et au nom des habitans d'icelle ville, ont donné charge de promectre poyer la quocte part, qui porra eschoir à la présent ville, de la dicte somme de quatre cens mille livres tournoises, promise par le dict révérendissime cardinal de Bourbon, pour le faict sus dict, pourveu que les lectres de la obeissement du dict cartaige et gabelle, soient faictes solempnellement, comme est requis, et que, au payement de la dicte somme, soient comprins les gens des troys Estatz du dict pays de la Guyenne, laquelle promesse, que le dict Castaing, ou Martrat, ou aultre consul, fera en ce que dessus, les sus dicts, pour la dicte ville et habitans d'icelle, ont promis tenir, observer et accomplir, moyennent leur foy par main levée. Faict les an, jour, moys, lieu et assistans que dessus.

Item. - Remonstré, les forsses publicques que le capdet de la Baulme fait jornellement, en la présent ville, et mesmement, puis naguères, passa en la présent ville, jusques à vingt cinq ou trente personaiges, harmés d'arcabus, le feu en la main, et aultres arnoix invasibles, et blessa pour son plaisir, de plusieurs playes, Jehan Roux, filz d'ung merchant de ceste ville, et que yer, troys de ses soubdars et complisses, passarent par la présent ville, avec leurs arcabus chargés, le feu en la main, feisans du bruict par la dicte ville, et le dict scindic, par le secours

 

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de la justice, les fist constituer prisoniers, à grant penne et craincte, par ce qu'ilz se retiroient dans une maison, en laquelle feisoient grant despense, et sont en prison, requérant l'avis de la jurade. A esté dict, que si les dictes chouses estoient sousfertes, plusieurs inconvéniens s'en porroient ensuyvre, et que tels maulx ne se dévoient tollérer, et les dicts sieurs lieutenant et Lavérugne, ont dict avoir faict les informacions des dicts excès, et flagrant délict, que les dicts prisoniers feisoient, du temps qu'ilz furent prins. Pour ce, délibéré, que la présent ville frayera, et les dicts prisoniers, et ung nommé Solle, larron fameux et vagabont, et aussi meurtrier, seront poursuyvys par les gens du roy, et que les consuls envoyeront à diligense, quérir le prévost de Marmande, pour les luy bailler, comme estans de sa commission, ainsin que a esté dict illec, et par mesme moyen, l'on envoyera aussi, à diligense, une missive à M. le procureur général du roy, à Bourdeaulx, pour l'avertir de la prinse des dicts prisoniers, affin de fere auctoriser, par la court, le procès du dict prévost, si fere se doibt.

Item. - Après, le prévost venu, fust avisé par M. le lieutenant, qui bailla ung mandement, pour inhiber le dict prévost, et par aucuns du conseil de la présent ville, et en accordant à la requeste, sur ce faicte, par le seigneur de Laforsse, et seigneur de la Balme, ainsi que fust

 

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dict, et pour obvier à plusieurs inconvénient secretz, et remonstré de l'ung à l'aultre que le dict prévost s'en retorneroit, sans luy bailler les dicts prisoniers, comme, il fist, après qu'il fust payé.

 

3 Mai

Remontré, que certaines bandes de gens de guerre, à cheval, sont lougés autour de la présent ville, et sont grant nombre, et l'on ne sait poinct où ilz vont, ne qu'ilz veullent fere. Délibéré et arresté, que les dicts sieurs du Barie et Dupont yront, mais qu'il leur plaise, devers les capitaines, pour scavoir leurs intencions, et que, s'ilz veullent entrer, dans la présent ville, que l'on leur résistera, sauf s'ilz veullent passer, leur sera baillé passaige sur, et si les capitaines, avec dix ou douze gentilshommes, veullent louger en ceste ville, seront receuz, et leur sera faict grant cher, aux despens de la ville.

Et, à cause que le seigneur de Mont Real est en ceste ville, lougé ches les Garmons, que s'en va à Bourdeaulx, a esté dict que les consuls, avec M. le lieutenant, yront luy fere la révérence et luy demanderont son avis des gensdarmes, et auront lectre de luy, et sera deffrayé, aux despens de la ville.

Et, que ceulx qui yront parler au capitaine,

 

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porteront de quelque bon vin en flacons, pour fere présent au dict capitaine.

Et les dicts consuls, avec M. le lieutenant, sont allés ches l'ostellarie des Garmon, fere la révérence au dict seigneur de Mont Real, qui leur a dict son avis, et escript lectre au capitaine de la bande, que a esté portée par MM. de la Rivière et Martrat, et ont envoyé deux grans flacons de vin blanc.

Et Castaing, scindic, parlant au dict seigneur, par devant M. le lieutenant, luy a remonstré qu'il estoit capitaine de la présent ville, pour le roy, et il ne se tenoit poinct en ceste ville, ni homme pour luy, et la justice n'avoit poinct de main forte, dont plusieurs maulx s'en ensuyvoient, à cause que les décrétz demeuroient à estre exécutés, et les gens n'estoient en crainte; le priant expressément, de tenir ung lieutenant en la dicte ville, pour fere obéyr les habitans, et tenir la main forte au roy et à sa justice; et, sur sa requeste, M. le lieutenant a baillé ung moys de délay au dict seigneur de Mont Réal.

 

8 Mai

Les jurats n'étant pas en nombre suffisant, la jurade ne peut être tenue.

 

16 Mai

A esté remonstré une lectre missive, envoyée

 

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aux dicts consuls, par M. le Juge-Mage de Périgueux, feisant mencion d'aller au dict Périgueux, mercredy prochain, pour raison de l'amortissement du cartaige du seel, mys, par le roy, en la Guyenne; et, pour fere le dict amortissement, avoit esté promis, au roy, par le révérendissime le cardinal de Bourbon, quatre cens mille livres tournoises, à payer en deux termes, dont estoit requis, affin de donner volonté au roy de abatre le dict cartaige, poyer la moytié de la dicte somme contant, mandant, par la dicte lectre, que l'on trouvaroit de l'argent, en poyant les intérêtz, à seze livres pour cent pour ung an, si la présent ville ne vouloit fornir de sa part argent contant; et que M. Lambert, scindic du présent pays de Périgort, estoit allé à la court, pour le dict affere, et avoit mandé scavoir le vouloir du pays, et responce certaine, pour assurance de ce qu'il respondraict, tant du principal que des intérestz; laquelle lectre du dict seigneur, Juge-Mage, a esté illec leue publiquement, et ont trouvé, par tous les assistans, la dicte lectre estre raisonnable, et falloit obéyr à icelle, comme de chouse très utille, et profitable à tout le pays de la Guyenne, de abolir le dict cartaige, ou gabelle du seel. Par quoy, a esté arresté et délibéré, par les sus dicts, que celuy qui yra au dict Périgueux, soit le scindic, ou consul, ou aultre des dicts juratz, baillera consentement de poyer la contingente porcion,

 

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que porra eschoir sur la présent ville, en comprenant la Guyenne, de ce que coustera, pour fere amortir et aboutir le dict cartaige, ou gabelle de seel, ensemble la quocte part des intérêtz, que se porra monter, eu esgard à la somme que portera la présent ville, et de rambourcer, et payer le dict Lambert, scindic du présent pays, et l'en relever pour la dicte quoctité, et tous les sus dicts, pour la présent ville, ont donné charge de ce fere, à celuy que yra au dict Périgueux, promectans tenir la dicte promesse, que sera faicte sur ce, soubz obligation des biens de la dicte ville et habitans d'icelle. Faict les an, jour, moys, lieu et assistans que dessus.

 

21 Mai

Arresté, que maistre Pierre Treillier, qui, par cy-devant, a tenu les escolles de la présent ville, sera receu en régent, pour régir les escolles prochaines, aux gaiges accoustumés, et aura cohadjuteur souffisant, et luy seront baillées lectres, pour les porter au maistre escollier de Périgueux.

 

Ci-dessous la copie de la lettre qui lui fut remise:

Messieurs les consuls de la présent ville de Bragerac, à vous, M. le maistre escollier de Périgueux, vous présentent discrète personne, maistre Pierre Treillier, régent, comme ydoine

 

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et souffisant, pour régir et tenir les escolles de la présent ville de Bragerac, comme il a tenu par cy-devant, et pour l'année prochaine commensant à la feste sainct Jehan Baptiste prochaine, et finissant à mesme jour l'an révolu, affin de le confirmer, et bailler les dictes escolles. Donnée soubz le scel de la dicte ville de Bragerac, le premier jour de juing mil VC XLVI.

Raoulx, clerc de la présent ville.

 

20 Juin

Sur la remonstrance du frère qui a presché le caresme dernier, dont a eu dix livres de M. le procureur de ceste ville, a esté délibéré, qu'il aura aultres dix livres, des deniers communs de la présent ville, sans plus, pour ce que l'on ne le alla poinct quérir, et disoit qu'il vouloit prescher sans rien, mais que l'on fist sonner la grant cloche, à l'heure qu'il vouloit prescher, ce que fust faict.

Touchant les fraytz de Ladevèse, capitaine des gens à pié, quant passa par ceste ville, avec troys ou quatre mille soubdars, a esté dict que les consuls de l'année passée, qui ont commencé lever les quoctizacions, ordonnées et faictes pour les dicts fraytz, feront diligence de soy fere poyer.

 

18 Juillet

Arresté que, à cause des dangiers de peste

 

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qu'est à Bourdeaulx et aultres lieux des environs, que la porte Prébostale, durant les dicts dangiers, demeurera fermée, et aussi les portes de Bourgbarrau, et de Malbec, demeureront fermées par sepmaines, l'une après l'aultre, et sera mys portiers souffisants à tenir les portes, que seront ouvertes, loés aux despens de la dicte ville, sauf, si l'on peut recouvrer, sur les plus apparrans de la dicte ville, le louaige des dicts portiers.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de cette année

 

Le dict jour (21 août), fust, payé à réparer la font Peyre qui se perdoyt, aux gens qui faisaient la ouverture du cours de la dicte fontaine, et la misrent en nature, V sols.

Le XXIIIme du dict moys de septembre, fust payé, pour paver sept brasses de la rue, où est le cubage de la font Peyre, au devant la maison de M. de Lavergne, au maistre paveur, XV sols VI deniers.

Le XXIXme du dict moys de octobre, fust achapté demy quintal de pouldre d'arcabuse, à cause que en avoit nécessité, et que la ville ne debvoit poinct demeuré sans pouldre, et, pour le demy quintal, fust payé VI livres, X sols.

Le XIme du dict moys de novembre, fust mené aux prisons de la présent ville, par arrêté de M.

 

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le baily, ung nommé Arnaud Doucet, lequel pour le larresein qu'il avoit faict en la présent ville, fust condempné estre fustigué, ce qui fust faict, et demeura vingt trois jours en prison, et, fust payé, au geolier, XL sols, VI deniers.

Pour ce que, après que le dict Doucet fust condempné estre foyté, et, en la présent ville n'avoit poinct de maistre, et, les consuls advertys, qu'il y en avoit ung à Pilles, à cause de quoy, fust envoyé, le second jour du dict moys, devers Laige, procureur du dict lieu, pour faire venir le dict maistre, comme il fist, et cousta, le messager, II sols.

Au dict mois de novembre dernier passé, il y avoit ung autre prisonnier, par auctorité du dict sieur baily, nommé Léonard Anthony, pour larresein, faict en la présent ville, et fust condempné à estre fustigué, dont il se porta pour appellant, et fust mené à Bourdeaulx, et, par arrest de la court, la sentence du dict sieur baily fust confirmée; davantage, fut ordonné que le dict prisonnier, serait marqué de la marque de fleurs de lys; à cause du dict prisonnier, fust frayé ce que sensuyt:

Pour fere fere la marque de la fleur de lys, à marquer le dict prisonnier, ou pour la clé du coulier, fust payé, au maistre balestier du bourg de la Magdalene, le Vme du dict moys, X sols, X deniers.

Fust payé le dict jour, au maistre qui exécuta

 

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ledict arrest, et fust mandé venir de Périgueulx, où il demeuroit, comprins les gans et porte de la prison, XXXII sols.

Le VIIme jour du dict moys de janvier, fust enterré M. de Bourzès, qu'estoit controrolle, pour le roy en la présent ville; et, à ses sépultures, furent baillés une douzaine de torches, garnyes des armes de la ville, pour lesquelles torches, fust payé, à maistre Pierre Tarneau, LIV sols.

Le XXXme du dict moys, à cause que le seigneur de Laforsse estoit venu nouvellement de la court, luy fust envoyé, une couple de lamproyes, que coustarent, XXIV sols.

Le XVIIIme jour du dict moys de février, pour fere passer sur le pont de Dordoigne, par gens, le charriot de M. le Sénéchal des Lannes, fust payé II sols, IV deniers.

Le premier jour du dict moys, fust payé, pour publier les ordonnances du roy, des articles, ordonnés par la Sorbonne, de la foy, comprins le clerc, XVII deniers.

Le XIVme jour du dict moys, pour deux torches faictes expressément à servir de sierges, garnyes d'oranger pour allumer à la table de la reyne de Navarre, que debvoit venir en la présent ville, et en actandant sa venue, pour faire des aultres torches, ainsi que la jurade avoit ordonné; mais la dicte reyne ne vint poinct, et les dictes torches furent allumées au servisse, le

 

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jour de la Fête-Dieu, et fust payé pour icelles, X sols.

Le XVme du dict moys de mars, fust achapté soixante et douze livres de pouldre, du maistre pouldreur de Périgueux, à onze liards la livre, que se monte, IX livres, XV sols, IX deniers.

Le IVme jour du dict moys de avril, pour ce qu'il est coustume bailler, de deux en deux ans, à l'hospitalier, une robe de troys aulnes de drap, le taux à dix sols l'aulne, et n'avoit poinct esté payé, l'année passée, et luy a esté payé, le dict jour, comme apert par quictance, XXX sols.

Le dict jour précédent, fust monstré le reloge de la présent ville, qui ne alloit poinct bien, à ung maistre relogier de Tours, passant par ceste ville, qui monstra la réparacion, que on debvoit faire, au dict reloge, et luy fust payé, IV sols.

Suyvant la délibéracion de la jurade, et, à cause que M. Castaing, ne auza aller à Périgueulx, pour cause des menasses du capdet de la Baulme, et ses complices; pour ce, Martrat et Raoulx consulx, allarent au dict Périgueulx, comme mandez, portant l'acte pour respondre de ce que cousteroit, pour faire abolyr le cartaige, pour la part de la dicte ville, et partirent le XIXme du dict moys, avant jour, pour craincte des laccays, menant chacun son serviteur, et revindrent du dict Périgueux, le landemain après disner, couché au Pont Sainct-Mamé, et, l'aultre landemain, furent à disner à Bragerac,

 

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et en despence du dict viage, comprins les fraitz qu'ilz fisrent, pour avoir la commission de la taille des souldatz, et pour y fere mectre les collecteurs et fere enregistrer leurs procuracions de leur charge, et aultres fraitz, et aussi, comprins les journées, comme du tout appert par le menu, se monte, VIII livres, IV sols, XI deniers.

(25 avril.) Fust payé à Bourdon, pour sonner la trompete par la ville, pour venir au sermon, la nuict du vandredy, ainsi qu'est de coustume, et pour une chandelle, pour aller quérir le maistre révérend, au couvent des Carmes, XIX deniers.

Le IIIme jour du dict moys de may, fust envoyé à M. de Mont Réal, capitaine du chasteau de la présent ville, logé au daulphin, troys potz de vin blanc, pour lequel fust payé IV sols.

La seigneur de Mont Réal, dina au dict lougis et escript une lectre au sieur de Rotelin, capitaine d'une bande de gens d'armes, estant lougés à Maurens, et ez envyrons avec la bande, et pour garder, qu'ilz ne vinssent poinct louger en la présent ville; lequel seigneur de Mont Réal, par advis du scindic et consulz, fust desfrayé du dict diner, et cousta XXV sols.

Le lendemain IVme du dict moys, le dict capitaine Rothelin, vint loger en la présent ville, avec de ses gentilshommes, qu'il choisit, et fust logé ches la dounée de Vallade, et fist tirer

 

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oultre, le résidu de la bande, sans louger en la présent ville, ne en la jurisdiction; et, pour la despence, ches la dicte dounée de Vallade hostesse, fust payé, X livres, IX deniers.

Le IIIme jour du dict moys de juing, fust donné ung pot de vin au révérend Salva, carme, qui fist ung sermon en la présent ville, lequel vin cousta, XVI deniers.

Le XVIIIme jour du dict moys, fust rabilié la croix des Carmes, que les infidèles avoient brisée, et en fust payé, par le commandement du scindic, V sols.

Le XVIIIme jour du dict moys de juilhet, fust ensevelly M. le lieutenant de Doublet, et luy fust donné douze torches garnyes des armes de la ville, que coustarent XLV sols.

 

Budget

Recettes: Onze cents trente-six livres, neuf sols, trois deniers.

Dépenses: Sept cent cinquante livres, quatre sols, dix deniers.

 

 

1546-1547

 

8 Août

Le ruysseau del Caudou, passant par la présent ville, a besoing de curer, pour faire mouldre les molins, estans dans icelle, et qu'est ce

 

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que les scindic et consulz doibvent frayer. Que la ville, syndic et consulz, frayeront comme ont coustume, à faire curer le dict ruysseau, de troys parties les deux, et, ceulx qui ont molins sur le dict ruysseau, frayeront pour l'aultre.

Et comment l'on procédera, contre ung barbier nommé Birdolis, du bourg, qui recapte les allans et venens à Bourdeaulx, suspectz de peste, et s'il sera payé d'une visite qu'il fist, d'ung homicide à la Conne. Arresté qu'il sera inhibé à maistre Birdolis, de ne recapter les allans et venens a Bourdeaulx, durant le dangier de peste, et luy fere payer sept solz six deniers, pour la dicte visite, par luy faicte, du dict homicide.

 

23 Août

A esté remonstré, que Jehan de Bourzés, puys naguères, seroit allé, de nuyt, au devant la maison du dict Johanery du Castaing, consul ceste année de la présent ville, demander les clefz de la porte de Malbec de la dicte ville, et, pour ce que le dict Castaing reffuza, à cause que estoit nuyt, et pour éviter l'inconvénient qui en pourroit advenir, de luy bailler les clefz de la dicte porte, le dict Bourzes luy rua ung poygnard de la rue, en hors, à la fenestre de la dicte maison où estoit le dict Castaing, qui se planta à une table, bien profond, voulant frapper le dict Castaing, consul sus dict, pourchassant le proffit

 

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et utilité de la dicte ville, accompagné de plusieurs jurements et blasphèmes; si, du dict excès, il sera poursuyvi, aux despens de la dicte ville, affin que, telz et semblables, ou plus grand excès, cessent ores et pour l'advenir. La poursuite de cette affaire fut ordonnée par la jurade.

Le dict jour, a esté publié, à son de trompe, par les carrefours de la dicte ville accoustumés, et bourg d'icelle, par Jehan Caussade, sergent, les inhibitions de ne vendanger, telles que s'ensuyvent:

 

« De par le roy, et MM. les consuls de la présent ville, et par l'advys et arrest du conseil d'icelle. L'on faict inhibition et deffense à toute manière de gens, de la présent ville, bourg de la Magdalene et juridiction de la dicte ville, de ne vendanger, ne fere vandanger leurs vignes, à peyne de confiscation de la vandange, et vingt livres envers le roy et de prison, s'il y a résistance de faict, jusques après la feste de Nostre-Dame prochaine.

« Ainsi signé: Belriou, baily. »

 

12 Septembre

Frère Sébastien Macaret, a faict assigner le syndic en la court de parlement de Bourdeaulx, séant à Libourne, et demande payement de ce qu'il a presché l'advent et caresme; si l'on le,

 

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payera. Les consuls furent autorisés à lui donner dix livres.

Comment l'on payera le boys, chandeles, seel, verjus et vinègre, à six hommes d'armes, et treize archiers de la compagnie du seigneur de Boneval, lougés en garnison en la présent ville. Sur quoy, a esté arresté que les dicts consulz payeront, aux dicts gensdarmes, boys, chandelles, seel, verjus et vinègre, suyvant l'ordonnance et fornyront logis et ustenciles, nécessaires aux dicts gensdarmes.

 

3 Octobre

Francoys Alba prétend quelque droict de pescher, soubz le pont de Dordoigne, et a voulu empescher les pescheurs de la dicte ville; comment l'on s'en gouvernera. La jurade conteste ce droit au dit Alba.

Et à Bourdeaulx, meurent fort de peste, si l'on fermera deux ou troys portes de la présent ville, pour éviter le dangier que s'en pourroit ensuyvre. La porte de Sarrebouysou, sera fermée à temps, et les portes de Bourgbarraud et Malbec, seront fermées, à jour ou sepmaine, et les habitans de la présent ville, et bourg de la Magdalene, feront et garderont les portes de la dicte ville, mesmes les chefz et maistres des maisons, ou y mectront gens ydoynes et souffisans,

 

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aux jours que seront mandés, et pour ung chascun deffault, payeront dix sols tournois, et ceulx qui yront et viendront de Bourdeaulx, n'entreront en ceste ville et bourg de la Magdalene, d'ung moys après, à la peyne de cinquante livres tournoises.

 

3 Novembre

A esté remonstré, que l'on avoit envoyé pour raison de la gabelle, M. Hélis du Castaing, et Jehan Teysendier, consulz de la dicte ville, à Libourne, pour conférer ensemble, de la dicte gabelle, et le dict Castaing, présent, a dict qu'il avoit monstré les mémoires faictes par M. le baily, concernant le dict affere, à MM. les maire et juratz de Libourne, qui les avoient trouvées bonnes, et icelles et aultres remonstrances, qu'il leur avoit faictes envoyées au roy de Navarre, et ceulx qui y sont allés, seront de retour, demain, à Libourne, si l'on doibt aller au dict Libourne, pour scavoir le vouloir et response du roy de Navarre. Sur quoy, a esté arresté, que le dict Teysendier, consul, yra à Libourne, pour voir la response du roy de Navarre, et délibération, qui, sur ce, sera faicte, et le syndic de la bourse commune des merchans fréquentant la rivière de Dordoigne, yra, devers le roy, pour raison de la dicte gabelle, affin d'y pourvoir, comme sera advisé par conseilh.

 

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18 Novembre

En présence desquelz, a esté remonstré, qu'on prétend accorder au roy, certains articles, touchant la gabele, qui ont esté leuz, si l'on envoyera à Bourdeaulx, pour recouvrer le privilège de l'exemption de la gabele, ou vidimus d'icelle, et si l'on escripra à M. le Juge-Mage, affin de destourner, ou, à tout le moins, fere différer et sursoyer MM. les esleuz de Périgueux venir en ceste ville, pour exécuter l'édict de la gabele, suyvant la commission qu'ilz en disent avoir. Sur quoy, a esté arresté, que les syndicz du présent ressort seront appellés, affin de leur communicquer les dicts articles, et scavoir s'ilz vouldront consentir à iceulx; qu'on envoyera, en diligence, à Bourdeaulx, pour recouvrir le dict privilège de l'exemption de gabele, ou vidimus d'icelle, et, aussy, à Périgueux, prier M. le Juge-Mage, de fere délayer (1) les dicts ezleuz venir en ceste ville, exécuter le dict édict, et sera bailhé au dict Juge-Mage, ung présent, jusques à ung thouneau de vin.

 

8 Décembre

A esté remonstré, si les voituriers, venans de

 

(1) Retarder.

 

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foire de Nyort, infecté de peste, entreront dans la présent ville. A esté arresté, que les dicts voituriers, pour raison du dict dangier de peste, n'entreront poinct en ceste ville.

 

13 Décembre

A esté remonstré, que les de la Rivière, premier consul et syndic de la présent ville, et Bartholomé Gaulchier, avoient esté à Périgueux, à l'assemblée qui se debvoit fere au dict Périgueux, pour raison de la gabele, et là, leur avoit esté dict, que M. le général Boyer, estoit en Aulvergne, procédant à l'exécution de l'édict de la dicte gabele, et M. le général Segondat, en Lymosin, exécutant aussi le dict édict; et ceulx de Libourne, avoient envoyé, devers le roy, et ceulx de Périgueux, y envoyent, et Sarlat aussi; si l'on y doibt envoyer, et quy y yra de ceste ville. Sur quoy, a esté arresté, que M. Hélies du Castaing, et Francoys Valeton, consul la présent année, de ceste ville, yront, devers le roy, pour le faict de la dicte gabele, et, sependant, compouser de la dicte gabele, et manderont la forme de la composition, et, lors, l'on leur envoyera puyssance, pour icelle accorder, et sera prins, par empront, de l'argent, de la confrérie de Saincte Catherine, et la bourse commune des merchans, fréquentant la rivière de Dordoigne,

 

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fornira, et, aussi, chascun des habitans de la présent ville, selon sa puyssance.

 

31 Décembre

A esté remonstré, si l'on payera le prescheur, qui a presché l'advent, en ceste ville et sera retenu pour le caresme. A esté arresté, que le prescheur sera continué et retenu, pour le caresme, et payé, comme l'on a coustume payer les aultres, de dix livres tournoises, pour l'advent, et XX livres tournoises, pour le caresme.

 

10 Janvier

A esté remonstré, par M. Jehan Doublet, archiprestre de Montségur, présent, que, d'ancienneté, ses prédécesseurs avoient une chapelle fermant à clef, en l'esglise Sainct Jacques, de la présent ville de Bragerac, et, dans icelle, par permission du prieur et curé du dict Bragerac, fundé une vicarie, et au lieu, où souloit estre la dicte chapelle, avoit esté, puis naguères, enterré M. Amon Doublet, jadys lieutenant de M. le Sénéchal, en ceste ville, et à l'endroit des dictes tumbes, faict fere une sécucture (sculpture), et mectre les armes de leur maison, laquelle sécucture et armes de leur maison, l'on luy avoit effacés, dont il vouloit intenter procès, si l'on

 

p. 182

ne luy faisoit la raison de ce; et Belriou a dict, que luy et son valet y estoient, quant la dicte sécucture fust effacée, par commandement des syndicz de la dicte esglize, requérant que le dict Péchescot, comme syndic de la dicte esglize, déclare, si, par commandement des syndicz, fust effacée; le dict Péchescot a déclaré, que la dicte secucture fust effacée, par l'advys de plusieurs des habitans de la dicte paroisse. A esté arresté, que la dicte secucture et armes dessus mentionnées, n'est des afferes de la dicte maison de consulat, mais de tous les paroyssiens de la dicte paroisse Sainct Jacques, et le dict Doublet, pourra bailher ses chefz, articles et faictz, au syndic de la fabrique de la dicte esglize Sainct Jacques, pour les communiquer aux paroyssiens, pour y fere response, et mectre tel ordre qu'on verra à fere par raison.

 

9 Avril 1547

A esté arresté, que au dict beau père, qui a presché l'advent et caresme dernier, en ceste ville, sera payé vingt escutz.

 

6 Mai

A esté remonstré, qu'il est de coustume louable, de fere, chascun an, au jour de Pentecouste,

 

p. 183

en ceste ville, une aulmoyne générale, appellée en commun langage du pays la Caritat; si l'on la fera, la présente année. Sur quoy, a esté arresté, que l'on lèvera le blé que l'on a accoustume; et, celluy qui sera trouvé avoir esté désigné, pour la dicte Caritat, sera distribué aux pouvres de ceste ville, qui en auront besoing, et, le demeurant employé à la réparation des murailhes; et, pour raison du dangier de peste, qui court ceste année, en plusieurs lieux, et éviter les insolences et lubricités que se font à l'assemblée de la dicte Caritat, et aultres plusieurs maulx, l'on ne fera, la présente année la dicte Caritat, et le pont de Dordoigne sera recouvert et fermé, et les murailhes de la dicte ville et Mercadilh, seront réparées, suivant la puyssance des esmolumens de la dicte ville.

 

21 Mai

A esté remonstré, à qui l'on bailhera les escoles. A esté arresté, que les régens, qu'on dict estre en ville, pour avoir les escoles, ceste année prochaine, seront oys en dispute, et les dictes escoles, bailhées au plus souffizant.

 

5 Juillet

A esté remonstré, que le syndic de ceste ville,

 

p. 184

est assigné à Périgueux, par devant M. le Juge-Mage, au huictiesme de ce moys, pour voir départir la soulde de la somme de troys mil livres tournoises, impousée, par le roy N.S., sur le pays de Périgort, ceste présente année, et au seziesrne du dict présent moys, pour assister aux Estatz du dict pays, pour le faict de la gabele, et aultres afferes du dict pays; si le dict syndic, ou aultre, yra aux dictes assignations. Et sur ce, a esté arresté, que MM. le baily de Belriou, de la Rivière, premier consul et syndic, et M. Hélies du Castaing, yront aux dictes assignations, et y feront et mectront tel ordre qu'ils verront affere par raison.

 

Nulle trace de budget dans ce livre de jurades.

 

 

1549-1550

 

C'est en 1549 que fut publié le premier livre imprimé à Bergerac. Ce livre, ou plutôt cet opuscule, en vers, avait pour titre: « Discours sur les misères de ce temps », et pour auteur André Ducos.

 

p. 185

25 Juillet

Ce jour-là, les consuls nommèrent cinquante-cinq jurats, qui, le même jour prêtèrent le serment habituel.

Le 26 juillet, le pont fut affermé, au nommé Bonefon, pour la somme de trois cent quatre-vingt-dix livres.

Dans l'inventaire des biens de la communauté, fait le 2 août, on trouve:

 

« Premièrement, tout le contenu au premier inventaire, ormis ce que cy-après:

DeffauJt, les deux pièces d'artillerie de métal, manchées de boys, par ce que les seigneurs de Lafayete et T.... les emportèrent.

Item. - Déficit, ung collier, par ce que a esté mis à la potence des Mazeaux.

Oultre le contenu au précédent inventaire, a esté trouvé, une bource de cuyr, longue, où sont les privilèges, et plusieurs confirmations des roys, et ne y est la confirmation du roy à présent régnant, qu'est à la court.

Nota. Que l'an mil IIIIC XX (1420), fust faicte la cloche de consulat, et, par ainsin, a, la présent année, six vingt neuf ans (129 ans).

Plus, ont bailhé quatorze cloches, grandes ou petites, et deux petites rompues, qui sont dans la caysse. »

 

p. 186

19 Août

Les dicts consulz ont remonstré, que M. le baily a esté à Bourdeaulx, pour les affaires de la république de la dicte ville.

Aussi, Bartholomé Gauchier et Pierre Deymier, ont comparu à l'assignation, donnée aux dicts consulz, à la requeste des manans et habitans de Périgueulx, pour veoir cottizer et esgaller, certaine somme de deniers, qu'ilz dient avoir fornis, pour le norrissement des gensdarmes; à laquelle assignation, M. le Juge-Mage, leur a donné délay de troys jours seullement, pour advertir les habitans de la présent ville, et leur communicquer les lectres du roy; duquel appoinctement, les dicts Gauchier et Deymier ont appellé.

Aussi, les dicts consulz ont remonstré, que le pont de Dordoigne, du cousté du bourg, s'en va par terre, et, si sera bon, le fere réparer. Sera réparé, le plus déligement, que faire se pourra.

 

24 Août

Premièrement, a esté remonstré les dangiers de la peste, qu'est aux lieux circonvoysins, et si sera bon, fermer partie des portes. Seront gardées et fermées, et les consulz y mectront ordre tel qu'ilz adviseront.

 

p. 187

II y a ung taux, faict par M. le lieutenant, touchant les bapteaux, qui ont passé les armées du roy à Langon, Cadilhac et aultres passages; et est besoing eslire ung commissaire, pour lever les cothizations. Hervé est esleu et commis à lever les dicts deniers, pour estre mis entre les mains du bourcier de la présent ville.

Les bouchiers de la Magdalene, c'esforcent vendre beufz, vaches, mothons, et, au lieu de mothons, vendant brebis et truyes, à mesmes prix que les mothons et porceaulx; à cause de quoy, le sindic les a faictz adjorner, pour déclarer s'ilz veullent estre bouchiers du serment de la ville, ou bien vendre comme orebouchiers (1). Sur quoy, ont insisté, disant que veullent vendre à playsir. Seront mys en procès, et poursuyvis aux despens de la ville.

 

28 Août

Aussi le commissaire de la garnison, yer, estoit en la présent ville, et demandoit lougis, pour la monstre; et demandent, si sera bon, bailher ung présent au cappitnine Julles, pour empescher la monstre estre faicte en la présent ville. Sera donné au cappitaine Julles, pour empêcher la monstre, de XV ou XX escutz.

 

(1) C'est-à-dire comme bouchers chevriers ou bouchers sales.

 

p. 188

16 Septembre

A esté remonstré, que le cappitaine Julles, demande estre satisfaict de ses pennes, pour avoir empêché la monstre, estre faicte en la présent ville. A esté arresté, que luy sera payé, comme cy-devant.

 

3 Octobre

Sera faict ung tailh, de cinq cens livres ou plus, a la discrétion des seigneurs consulz.

 

7 Novembre

A esté remonstré, qu'il est besoing avoir ung prescheur, pour prescher l'advent. A esté arresté, que le Jacopin preschera, et les consulz le nommeront, et sera payé comme de coustume.

Auxquelz (aux jurats) les dicts sindic et consulz, ont remonstré, entre aultres choses, assignation avoir esté bailhée aux Estatz, qui leur a esté signiffiée, pour, eulx trouver, dimanche prochain, au lieu de Mussidan, pour tracter et déterminer du contenu du contrat, accordé par le roy, nostre souverain seigneur, et ses subjectz, du pays de Poictou, Zaintonge, le gouvernament de la Rouchelle, le haut et bas Lymosin et Périgort,

 

p. 189

sur le faict du sel. Et à ceste cause, demandent conseilh, pour scavoir qui yra à la dicte assignation, et qui nommera pour aller à Poitiers, pour se trouver à l'assemblée généralle des dicts pays. Sur quoy, a esté délibéré et arresté, par les sus dicts juratz et conséliers, que le dict seigneur baily, et, avec luy, ung des dicts seigneurs consulz, ou Jehan des Lanes, marchand de la dicte ville, yront et se trouveront, à la dicte assignation, au lieu de Mussidan, et, illec, compouseront pour les habitans de la dicte ville, et accorderons, pour se trouver à la dicte assignation, à Poictiers, comme ont nommé noble Raymond de Beynac, official de Sarlat, les seigneurs de Lymeuilh et Badefol, ou l'ung d'eulx, et le dict seigneur baily, fera accorder du contenu au dict contrat, ce que verront estre à faire, par raison; pour quoy faire, leur ont donné, et, par ces présentes, donnent toute puyssance et mandement spécial, et autrement, en la meilheur forme, et adhéreront à la plus grand et saine oppinion.

 

1er Décembre

Touchant le procès contre Jacques de Bourzès, qui se dict noble, a esté arresté que le dict procès sera poursuyvy, par le dict sindic, aux despens de la ville.

 

p. 190

19 Décembre

Les dicts consuls, ont dict estre advertis, que M. le vidame (1) de Chartres, et M. d'Estissac, viennent, ung de ses jours, en la présent ville. A esté arresté, qu'ilz seront recullis, honnorablement, par les dicts consulz, et leur sera préparé le lougis de M. Forneron, et les desfrayeront de ce qu'ilz verront estre à faire.

 

21 Décembre

Premièrement, le dict scindic a remonstré, aux juratz, et conseillers de la dicte ville, qu'il a esté cothizé, sur les manans de la dicte ville, la somme de huict vings cinq livres (165 livres), dix sols tournois, pour les fraictz faitz par la bande et compagnie du seigneur de la Devèze, et si sera bon, de faire tailh de la dicte somme, ou plus grande, atandu que la ville doibt à Jehan Texendier, la somme de six vingtz huict livres (128 livres), et aultres sommes. (Pas de trace de décision.)

 

(1) Officier chargé d'administrer les biens ecclésiastiques. Les vidames étaient nommés les uns par les évêques, les autres par le roi.

 

p. 191

17 Mars

A esté remonstré, que les Estatz de Périgort, se assembleront, en la présent ville, mardy prochain; demandent si sera bon leur donner du vin. A esté oppiné et arresté, que sera bailhé du vin, à la discrétion de MM. les consulz.

 

19 Mars

Ce jourd'huy, XIXme du moys de mars, lan mil VC XLIX, en la maison de consullat de la présent ville de Bragerac, honorables personnes G. Martrat, scindic, Arnault Conseilh, Pierre Valen, Bertrand de Cujac, Jehan Calcat, Francoys des Raynes et Jehan Cros, tous consulz de la dicte ville, présents, et en présence desquelz a comparu Andrieu de Long, lequel a dict entendre les privilèges de la dicte ville, et sans prandre lectres de bourgezie, ne pouvoir vendre a détailh; à ceste cause a pryé les dicts seigneurs consulz, le recepvoir comme bourgoys, et lui bailher lectres de bourgezie, offrant payer le deu, selon sa puyssance, pour estre employé à la réparation de la dicte ville, ce que ont offert faire, et ont composé, que le dict de Long payera la somme de cent sols tournois, et une alebarde, la dicte somme payée et receue par le bourcier, et promis payer la alebarde dans ung an

 

p. 192

prochain; et avec ce, le dict de Long a promis et juré, estre bon sitoyen, garder le prouffit de la républicque de la dicte ville, fere maneuvres et portes, et autrement, et ne tenir salin hors la ville, comme ung bourgoys d'icelle, et avec ce, a esté receu. De quoy, le dict de Long a requis à moy, notaire royal, et clerc de la dicte ville, acte, et instrument, que luy ay octroyé, pour luy servir comme de raison, ez-présence de Pierre Boudon et Micheau Symonet tesmoins.

 

27 Mars

Pierre Delcros est reçu bourgeois, moyennant quatre livres dix sols et une halebarde.

 

8 Avril 1550

Le molin (Gaudra) sera cryé, qui y vouldra mectre, et sera délivré au surdisant, pour, les deniers estre convertis aux affaires de la républicque; sy non que M. Jehan Leroy y veuille mectre, que sera préféré.

 

Nota. - Jean Leroy avait déjà avancé une certaine somme aux consuls, et tenait le tiers du moulin comme garantie. Un autre tiers avait été pris par le prieur des Cordeliers, pour s'assurer, lui aussi, le remboursement des avances, faites aux consuls, pour les besoins de la ville.

 

p. 193

15 Avril

Le lieutenant Poynet, assiste à la jurade. M. le bailly a remonstré, que dernièrement MM. des eslus, assemblés en la présent ville, ont arresté, faire soubzafferme, au fermier et récepteur des deniers du quart et demy du sel, et deux des principaulx et apparans de la présent ville, se obligeront au dict récepteur.

 

4 Mai

A esté remonstré, que le roy a envoyé une commission, d'une soulde, sur les villes clozes, qui a esté esgallée, dont en a esté cottizé, sur la contingente partie de la présent ville, la somme de cinq cens dix huict livres, seize sols; et, par icelle, est mandé cothizer les faulx bourgs. Demandent si sera bon coltizer le bourg de la Magdalene. Après un vote, il fut arrêté, que « finalement, le dict bourg ne doibt estre cottizé, et envoyer le double de la commission à Lebrat et mémoires pour obtenir déclaration du roy. »

Le dict Belrieu, a dict que, par l'arrest de la court, a esté dict, qu'il présidaroit aux assemblées et randition de comptes, qu'est contre le privilège, et a déclaré, qu'il ne entend déroger aux privilèges, luy, ne ses successeurs, et quant

 

p. 194

il viendra aux assemblées, il entend y venir, comme ung habitant, et non autrement.

 

15 Juin

A esté remonstré, un régent estre venu en la présent ville, lequel a esté oy par M. le bailly et Rabiers, si sera bon le retenir. A esté arresté qu'il sera retenu, et composé, de ses gages, en ce qu'il aye ung aultre régent avec luy.

Monseigneur l'évesque de Périgueulx (1) nous a conviés à nous trouver à son entrée, qui sera le jour Sainct Jehan, si sera bon se y trouver. A esté arresté que l'ung des consulz yroit à Périgueux.

Ce jourd'huy, quinziesme du moys de juing, l'an mil cinq cens cinquante, ont esté présens, Arnault Conseilh, Françoys des Raynes, et Jehan Calcat, consulz de la présent ville, suyvant l'advis de la jurade, ce jourd'huy tenue, en la présent maison de consullat; ont bailhé la régence et escolles de la dicte ville, pour la présent année, commençant le jour et feste Monsieur Sainct Jehan Baptiste, et finissant au mesme jour, l'an complet, à maistre Bernard Bardon, habitant de Ségur, en Lymosin, et, pour gages, oultre le droict des dictes escolles, qu'est le dict droict pour chaque escollier, sept solz, six

 

(1) Jean de Lestrac.

 

p. 195

deniers, pour an, luy ont promis payer et bailher la somme de dix livres tournoises, ensemble le lougis pour tenir les escolles, et faire sa résidance, ce que le dict Bardon a accepté, et promis, bien et déuement exercer les dictes escolles, comme est tenu faire, ung autre régent; et, ce que dessus, les dictes parties ont promis tenir et garder, et à ce faire se sont respectivement obligés. Présens Jehan des Lanes et Giron Texendier, tesmoings, à ce appellés et requis, et moy maistre Peyraréde, notaire royal et clerc de la dicte ville.

 

21 Juin 1550

Ce jourd'huy, XXIme du moys de juing, mil VC cinquante, en la ville de Bragerac, a comparu par devant moy, notaire royal, en présence des tesmoings dessoubz nommés, Guilhomot Martrat, consul et scindic de la dicte ville, lequel, parlant à maistre Junyen Rabiers, advocat, a dict, cy-devant le dict de Rabiers, par les gens tenant les troys estatz de Périgort, et suyvant le concordat du dict pays, a esté eslu, et nommé scindic du dict pays de Périgort, pour poursuyvre et deffendre les affaires du public d'icelluy; lequel, suyvant le dict concordat, le dict Martrat est tenu le présenter. A ceste cause, a sommé le dict de Rabiers, venir, avec luy, en la ville de Périgueulx, pour acepter la dicte charge, offrant

 

p. 196

le présenter, de jour en jour. Le dict de Rabiers a faict responce, qu'il ignore la dicte élection, comme ignore encore; aussi, est il escusable, car il est maladif de sa personne, homme seul en sa maison, si n'est de cinq ou six petits enfans; à ceste cause, dict qu'il luy est imposible acepter la dicte charge de scindic, et la répudie, et que le dict scindic eslize celluy qu'il verra estre ydoine et souffizant, à quoy consent. Le dict scindic, après avoir entendu les escuzes et répudiation du dict estat, faict par le dict de Rabiers, a dict qu'il en communicquera à son conseil, et s'en aydera, comme il trouvera, par icelluy, et de leur dicte sommation, responce du dict Rabiers, les parties respectivement ont demandé acte à moy, notaire royal, soubz signé, que leur ay octroyé, pour leur servir comme de raison, ez présences de maistre Francoys Gérault et Jehan de Péchescot, tesmoins.

 

22 Juin

Dans la jurade de ce jour, M. Héliès de la Rivière, est nommé syndic du Périgord, pour suivre et pourchasser les affaires du dit pays, et être confirmé, par les élus, commis et depputés par les trois Etats.

 

p. 197

20 Juillet

Par advis de la jurade, a esté ordonné, que la tierce partie du moulin de la ville, d'autresfoys vendue à maistre Jehan le Roy, seroit criée et délivrée au plus offrant, et dernier enchérisseur, ce qui a esté faict; et, le dict le Roy, y a surdict huict vingtz cinq (165 fr.) frans, oultre la somme de la première vendition, laquelle luy a esté délivrée, pour la somme de mille frans bourdalais, avec pacte de rechapt de deux ans, et promesse de faire ratiffier la dicte vendition à la jurade.

Et sur la requeste, faicte par maistre Bartholomé Formier, pour Gabriel Boulay, sur son exemption des suscides, causant son mestier. A esté arresté, qu'il joyra des exemptions et franchises, comme faisoit Hugues Boulay, son père, tant qu'il exercera son mestier de artilleur et fondeur.

Nulle trace de budget dans ce livre composé de feuillets volants.

 

p. 198

1550-1551

 

25 Juillet

A este remonstré, si les processions acostumées à faire, par les consuls de la dicte ville, se feront. A esté arresté, que les processions seront faictes, à la manière acostumée.

De plus, si sera bon faire portes, affin de garder qu'on ne desrobe les noix et aultres fruictz. A esté arresté, que portiers seronl mys aux portes, affin de visiter les entrans et sortans, et garder de larressins, que se font, de jour et de nuyt, aux noix et aultres fruitz, estans pendans sur terre.

 

12 Octobre

A esté remonstré, que pour faire desloger les Ytaliens, logés en garnison en la présent ville, l'on a faict plusieurs voyages, aller et venir, devers M. le comte de Lude, gouverneur, pour le roy, en Guyenne, devers MM. le Juge-Mage et seigneur de Bellegarde, et, à ce faict, plusieurs grans frays; si l'on pourchassera davantage, le

 

p. 199

dict deslogement des dicts Ytaliens, et si l'on y fera des frays. Arresté, que l'on continuera de desloger les dicts Ytaliens, et y faire les frays nécessaires, mesmes à aller vers le seigneur de Bellegarde, commissaire à desloger les dicts Ytaliens, et aller à Sarlat, avec luy, à la monstre des dicts gensdarmes, au vingtiesme du présent moys d'octobre.

 

22 Décembre

A esté ramonstré, que le pont de Dordoigne, s'en va en ruyne, comme l'on dict, si l'on le réparera. A esté arresté, que le dict pont de Dordoigne sera réparé, et, pour ce faire, seront heuz des expertz.

A esté remonstré, que certains merchans ont achapté du boys, en la foret de Clarens, comme l'on dict, et le veullent descendre, en quartier, et passé soubz le pont de Dordoigne, et, après, convertir en merrin, que seroit contrevenir aux privilèges de la dicte ville, si l'on empeschera les merchans de le passer. A esté arresté, que les merchans, qui ont achapté le dict boys, à Clarens, se purgeront, par serement, s'ilz veulent mectre le dict boys en merrin, avant le laisser passer soubz le pont, et, en se purgeant qu'ilz n'en veullent faire merrin, on les laissera passer, et, après, l'on se pourra enquérir et informer, si a contrevenu à son serement,

 

p. 200

29 Décembre

A esté remonstré, que les habitans de Mont Ravel, poursuyvent, au conseil, les consulz de l'année passée, de ceste ville, pour raison de la cothization de la soulde des gens de pied, comme ont escript MM. Daleron, procureur des dicts consulz, et Jehan Satronye, clerc; et, par lectre missive, mandent qu'on envoye procuration des dicts consulz, dans le premier jour, après les Roys, que la cause se doibt playder, aultrement y aura deffault. Sur quoy, a esté arresté, que l'on yra à Périgueulx, scavoir avecques M. le Juge-Mage, le moyen pourquoy il a cothizé les habitans de Mont Ravel, à la soulde, et le dict scindic, prendra la cause, pour les consulz de l'année passée, contre les habitans de Mont Ravel, et poursuyvra l'affere, comme il verra estre à faire par conseil.

 

30 Décembre

Le trentiesme jour de décembre, mil VC cinquante, nous, Hélies du Castaing, bachelier es-droitz, consul et scindic de la ville de Bragerac, Bertholomé Gauchier, Pierre Liton, bourgeois et marchans de la dicte ville, et Guilhaume Marcillaud, notaire royal, consulz d'icelle ville, avons faict visiter le pont sur Dordoigne de la

 

p. 201

dicte ville, à G. Combener, de Bragerac, Martial Arman, de Cahuzac, maistres charpentiers, et à Hélies Vacquier, maistre servant du dict Armand, et à Jehan Vénétis, maistre masson, de la dicte ville de Bragerac; lesquelz, d'ung advis, ont dict, que le dict pont, a grand besoing de réparations, mesmement du cousté de la pille plus proche du bourg de la Magdalene. (Suit le détail des réparations à faire.)

 

2 Janvier

Dans l'inventaire, fait à la date ci-dessus, on trouve:

« Plus, dans la salle basse où se tiennent les jurades, une caysse fermée à clef, garnye d'ung tapis, jaulne et rouge, dans lequel a esté trouvé, le drap du pavilhon, et les chaperons des consulz, jusques au nombre de huict, une enseigne de tafetas jaulne et bleu, à croix blanche. »

« Plus, au pié de la chemynée de la dicte salle, y a ung banc tournys, et autour de la dicte salle, les bancs doussiers, esquelz y a troys armoires, dans l'ung des quelz y a une doladoyre (hache du bourreau), deux molles de piarre d'acabuz, ung colier de fer, une marche (marque) à fleurs de lys, de fer, pour marché les délinquans. »

« Plus, une père de landiers (chenets) de fer, ayant les armes du seigneur d'Estissac. »

 

p. 202

Les 8 et 15 du mois de mars, les jurats ne se trouvant pas en nombre, la jurade ne fut pas tenue.

 

31 Mars 1551

A esté remonstré, qu'il est besoing de faire ung pilier de pierre, soubz le pont de Dordoigne, aultrement est en dangier de tumber; aussi convient réparer la murailhe du Mercadil, à l'endroit du verger de M. Jehan Mailhet, et dont l'on aura argent, pour subvenir aux dictes affaires. Sur quoy, a esté arresté, que pour faire le dict pilier du pont, et réparer la murailhe du Mercadilh, sera faict tailhe et cothization, jusques à la somme de mille livres.

 

20 Avril

A esté remonstré, que la bande et compaignie de M. le vidame de Chartres, entend faire la monstre en ceste ville, et, desja, la pluspart de la gensdarmerie est arrivée, et logé en la présent ville, si l'on bailhera aulcune chouze, au capitaine, et aultres principalz, de la dicte compaignie. A esté arresté, qu'il sera bailhé, au capitaine, et commissaire de la dicte monstre, du vin et non aultre chouze.

A esté remonstré, que c'est aux consulz de

 

p. 203

ceste ville, de présenter régent au maistre escolier de Perigueulx, pour tenir escoles en cette ville; si l'on le présentera, et quel, de plusieurs qui sont présens et ont demandé les dictes escoles. Arrêté, que les escolles seront bailhées au plus souffisant homme de bien, et docteur.

Les consuls demandent « si le beau père, qui a presché l'advent et caresme dernier, sera payé des deniers de la dicte ville ». La jurade répond « Et le beau père sera payé, de ce qu'il a presché l'advent et caresme, et, à l'advenir, ne leur sera rien payé, et le prieur et curé seront poursuyvi par le dict syndic, pour estre remboursé de ce qu'il paye au dict prescheur. »

 

31 Mai

La jurade ne put être tenue, les jurats n'étant pas en nombre.

 

 

1552-1553

 

De cette année, il ne reste que le livre de compte, dressé par Françoys Plaze, boursier, dont nous donnons ci-dessous quelques extraits.

 

p. 204

Sensuit, les fraictz faitz pour la réparation des pons et chemins, suyvant le esdict du roy:

 

Item. - Et au dict an, mil cinq cens cinquante deux, à cause que la ville de Bragerac entretien ordinairement le nombre de vingt huict pons, ausquelz fault nécessairement réparer et faire grandz fraictz, toutes les années, à raison que les dicts pons sont deboys, desquels pons le nombre et noms s'ensuit:

 

Et premièrement, le pont de Dordoigne, lequel est de boys, de la longueur de cent ou six vingts brasses;

Le pont de la porte de Clayrac;

Le pont de la porte de Malbec;

Le pont de la porte de Bourgbarraud;

Deux pons à la porte Logadoire;

Le pont de la porte Prébostal;

Le pont des Maseaulx;

Le pont de Consulat;

Le pont del Figuyer;

Le pont de Borzes;

Le pont de la Mirpe;

Le pont de Gamiauld ;

Le pont d'entre le Mercadilh et la ville.

 

Aultres pons, estant hors la dicte ville, et, de tout temps, entretenus par la dicte ville.

Le pont appellé, de Muysidan, à troys arceaulx de pierres;

 

p. 205

Le pont des Arnoulz, à deux arceaulx de pierres;

Le pont des Sainct-Ongers;

Deux pons au pas de Loradou;

Le pont de la Gravouze;

Le pont de Sainct Martin;

Le pont appellé de Musete;

Le pont de Galas;

Le pont de Robert;

Le pont de Sainct Jehan;

La planche de Bordier;

Le pont appellé de la Peyre;

Le pont près les Carmes;

Troys pons à Ponbonne;

Le pontet des Cordeliers;

Le pont de Glangeac;

Le pont de la Merilhe;

Le pont appellé de Cocquangne.

 

Item. - Et ausquelz pons, a esté faict et réparé, et mesme le pont de la Gravouze, auquel a esté remys cinq grosses piesses de boys, fornyes par ung nompmé Roberté, habitant au lieu de Saincte-Foy-des-Vignes, et un aultre nompmé Vigean, aussi habitant du dict lieu, maistres charpentiers, ausquelz a esté payé, tant pour le dict boys qu'ilz ont forny, peynes et vacquations et journées, la somme de cinq livres dix solz.

A la même époque, les ponts de la Gravouse,

 

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de la Lougadoire, de Pombonne, de la Dordogne et de la porte Prébostale, furent réparés; ces diverses réparations s'élevèrent à la somme de cent quatre livres, deux sols et huit deniers tournois.

Le pont de Dordogne fut affermé à Bertrand de Lespinasse, pour la somme de 385 livres (dix neuf vingtz cinq livres).

Item. - Plus, reseu pour raison des foires, tant de Sainct Martin, Sainct Antoine, les Rameaulx et aultres marchés, comme la Magdelenne, la somme de sept livres.

Item. - Plus, reseu pour raison du tailh coutisé sur les habitans de la présent ville, la présent année, montant la somme de neuf cens XX livres.

Item. - Plus, reseu pour raison de troys pippes bled, que furent vendues au pris de dix neuf liardz la pougnère, montant, les dictes troys pippes, la somme de dix sept livres deux sols.

 

Dépenses

Premièrement, a esté prins de bled pour faire le pain de l'aumosne, appellée la Quaritat, le nombre de quatorze pipes.

Item. - Et le VIme jour du dict moys d'aoust, au dict an, à cause que le roy nous avoit de

 

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nouveau hérigé le siège présidial en la présent ville, fuit advysé, par l'advys du conseil de la ville, qu'il seroit bon aler à Bordeaulx, aulx fins d'avoir commissaire, pour establir le dict siège; pour lequel affaire, M. le baily y ala espresement, auquel, pour lors, fust bailhé, pour faire sa despence, la somme de quatre livres dix solz (1).

Item. - Et le dict jour, XIIme du dict moys,

 

(1) Ci-dessous copie de l'article Xme de l'édit de création et érection des sièges présidiaux du roi Henri II:

« Item. - En nostre ville de Bragerac, autre siège présidial, sept conseillers et un greffier d'appeaux, auquel, oultre le ressort du siège ordinaire, y ressortiront le siège de Sarlat, et tous les sièges particuliers estant au dedans des jurisdictions des dicts sièges, lesquels nuement, ou par privilège, ressortissoient directement en nostre dicte cour de parlement de Bourdeaulx. »

Le roi allouait, en outre, au dict siège, une somme de quinze cents livres tournoises, comme le prouve l'article XXIX du même édit, ainsi conçu:

« Et à celui de Bergerac, la somme de quinze cens livres tournoises ».

« Donné à Reims, au moys de mars, l'an de grâce 1551, et de nostre règne le cinquiesme.

     Signé: Henry,

     Visa par le roy, de Laubespine ». (Bte 9, n° 23.)

 

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fust bailhé à cescung prestre, estant à la procesaion, la somme de vingt deniers, pour béate, afin de prier Dieu, pour le roy, et la paix, et sancté du royaulme, estant, les dicts prestres, en nombre quarante sept, montant la somme de troys livres dix neufz solz.

Item. - Et le XIVme jour, du dict moys d'aoust, au dict an, et à cause que M. le baily n'avoit trouvé, à Bordeaulx, commissaire, pour venir assoir le dict siège, fust advisé par le conseil de la ville, et suyvant l'advis de la jurade, aller devers M. de Moilhardz, consélier au grand conseil du roy, luy présenter la commission pour asseoir le dict siège, lequel seigneur consélier estoit au lieu de Moilhardz, auquel lieu allarent, pour le prier de prendre la commission, le consul Plaze avecques maistre Hélies Labonne, lesquelz, le dict jour, allarent coucher au lieu de Sainct Alvére, et, pour le soupper d'iceulx, a esté payé XIV sols.

Item. - Et le lendemain treziesme du dict moys, pour la disnée au lieu de Motingnac (Montignac), a esté payé, par les dicte Plaze et Labonne, la somme de IX sols.

Item. - Et le dict jour, pour le soupper, au lieu de Brive, auquel lieu a esté payé par les dicts Plaze et Labonne, la somme de quatorze sols et demy.

Item. - Et le lendemain, quatorziesme jour du dict moys d'aouat, partimes de Brive, ayant

 

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mené ung homme de pied, pour nous conduyre, jusques au lieu de Moilhardz, auquel lieu, a esté payé, pour la disnée, la somme de douze sols.

Item. - Et le dict jour, estantz arrivés au lieu de Moilhardz, où le dict seigneur commissaire estoit, auquel avons présenté la commission, qui l'acepta, et après nous bailha son atache, aulx fins de faire asingner les parties resortissans au dict siège, au vingt troisiesme du dict moys, et pour cesluy affaire, demeurasmes tout le dict jour, actendant la dicte actache du dict seigneur; et, pour la souppée, a été payé au dict lieu, la dicte somme de XIII sols (1).

Item. - Et le vingt uniesme jour du dict moys d'aoust, à cause que le dict seigr de Moilhardz, nous avoit promis venir par deça, aulx fins de vaquer au faict de sa commission, touchant l'establissement du dict siège, et qu'il seroit au dict temps, au lieu de Paunac, auquel lieu le failhoit aller quérir, pour le conduyre en la présent ville, fust besoing que les dicts Plaze et Labonne allasent jusques au dict lieu de Paunac, auquel lieu a esté payé pour la souppée XIV sols, VI deniers.

Item. - Et le XXIIme du dict moys de aoust, au dict an, sommes partis du dict lieu de Paunac,

 

(1) Ces deux députés revinrent de Brives, en passant par St-Germain (St-Germain-les-Belles, Haute-Vienne), Périgueux et le Pont St-Mamet.

 

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conduysant le dict seigr de Moilhardz, commissaire, pour le mener en la présent ville, et pour la disnée d'icelluy, et plusieurs aultres gens d'onneur, qu'il appella pour luy faire compaignie, a este payé, au lieu de Lalinde, la somme de III livres.

Item. - Et le dict jour, en venant et estant au lieu de Molediers, où, illec, avons trouvé MM. le lieutenant et conseliers et consulz de la présent ville, acompangnés de plusieurs merchans et procureurs de la dicte ville, venent au devant du dict seigr, pour le reculir et faire la révérence, auquel lieu de Mouleydiers, fust payé pour la colation d'iceulx, tant en pain, vin, que fruicts, la somme de XXXII sols. (Ce commissaire arriva le même jour à Bergerac.)

Item. - Et pareilhement, au dict temps et moys, à cause de l'establissement du dict siège, fust requys faire asingner, pour icelluy voir, assoir et pouser, par devant le dict seigr commissaire, scavoir est: MM. de Périgueux, tant de la ville que de l'esglise, de Sarlat, aussi tant de la dicte ville que de l'esglise, et de plusieurs aultres villes et jurisdictions, resortisans au dict siège, pour lesquelz faire asingner, et par l'advys du conseilh de la présent ville, y alla le consul Jehan Peyrarède, avec l'atache du dict seigr commissaire, ausquelz affaires mena espresément Veyssière, sergent, pour faire les dictes asingnations, ensemble Pierre Scaulx, à

 

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cheval, et ung homme de pied, auquel affaire esposarent cinq journées, et despendirent, ainsin qu'il apert par leurs menuz, la somme de onze livres dix sols.

Sensuict la despence faicte pour l'establissement du dict siège (présidial).

Item. - Et le XXIIme jour du dict moys d'aoust, au dict an, estant arrivé M. de Moilhardz, conseilher au grand conseil du roy, et commissaire pour establir le siège présidial en la présent ville, a esté frayé pour faire la despence du dict seigr commissaire et aultres luy faisant la court, et se en la maison de Bertholomé Gauchier, où le dict seigr commissaire estoit lougé.

Et premièrement, fust achapte par le dict Plaze, sept perdreaulx, pour lesquelz a esté payé la somme de dix huict sols.

Item. - A esté forny par le consul, Maleprade, en lard, poysant quatre livres, valant V sols, IV deniers.

Item. - Plus, pour ung otandeau, qui cousta vingt deniers.

Pour deux payres pouletes, de mars, qui coustarent deux solz.

Pour deux membres mothon, a esté payé IV sols, VI deniers.

Item. - A esté achapté du saffran, par le dict

 

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Maleprade, pour bailher au cuysinier, demy once, que cousta IV sols, VI deniers.

Item. - Pour deux pastés de pijons, pour lesquelz a esté payé au pasticier, pour chescung, six blancs, que sont V sols. (1)

Item. - Plus, deux pastés de poyres, pour lesquelz a esté payé au dict pasticier, pour chescung, deux sols six deniers, montant V sols.

Pour deux tartres, a esté payé au dict pasticier, pour chescune, six blans pièce, montant V sols.

Pour deux platz de frinteaux, a esté payé au dict pasticier, pour chescung, I sol, III deniers, montant II sols, VI deniers.

Item. - Plus, le mardy XXIIIme du dict moys, à cause qu'il ne se manjoit cher, fust achapté du poyson frais pour le dict jour, pour lequel a esté payé XXIV sols, VI deniers.

Item. - Plus, fust achapté, en merlus et burre, pour le dict jour, XXIIIme qui cousta XXI sols, II deniers.

Item. - Plus, en aultre poysson frais, a esté payé le dict jour, III sols, IX deniers.

Item. - Plus en pain, tant pour le dict XXIIme que pour le dict jour vingt troysième, a esté payé la somme de XXXVIII sols.

Item. - Plus, en oeufz, V sols, VI deniers.

 

(1) Le blanc valait cinq deniers.

 

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Item. - Plus, en huylle d'olifz, III sols, III deniers.

Item. - Plus, au pasticier, pour troys pastés de poyres, valant chescung II sols, VI deniers, VII sols, VI deniers.

Item. - Plus, pour troys Poppelins (1), le tout pour le disner, a esté payé au dict pasticier, pour chescung, II sols, VI deniers, VII sols, VI deniers.

Item. - Le dict jour, les menestriers vindrent voir le dict seigr commissaire, et aussi estant venuz au devant d'icelluy, lorsqu'il arriva en la présent ville, ausquelz a esté donné, par commandement du dict seigr, la somme de XX sols.

Item. - Et le dict jour, mardy XXIIIme, au sopper, fust forny, par le pasticier, deux pastés de poyres, plus troys tartres et troys platz de frinteaux, pour lesquelz a esté payé, au dict pasticier, la somme de XXI sols.

Item. - Et le XXIVme jour du dict moys, que estoit mercredy, fust achapté, en cher de mothon, pour la somme de XIX sols IV deniers.

Item. - Plus, le dict jour, fust achapté ung

 

(1) Le pâtissier du château de la ville qui faisait ces diverses pâtisseries, se nommait Poppelins; c'est sans doute un plat de sa façon auquel il avait donné son nom.

 

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cartier de veau, avec le foye, que cousta la somme de XIX sols.

Plus, fust achapté de Bertrand de Cujac, deux poules dinde, pour lesquelles luy fust payé XX sols.

Item. - Plus, le dict jour mesme, fust achapté deux levraudz et ung quartier de mothon, de Guilhem Maphaud, dont luy a esté payé, pour le tout, XXVI sols, VI deniers.

Item. - Plus, fust achapté deux chappons vieux, pour lesquelz a esté payé XII sols.

Item. - Plus, fust achapté deux otandeaux, de maistre Pierre Lauseau, pour lesquelz a esté payé VII sols, VI deniers.

Item. - Plus, pour un payre poullailhes, et pour huict paires de pijons, a esté payé à Bertrand de Cujac, la somme de XIII sols.

Item. - Plus, pour le dict jour, et pour le lendemain jeudy, a esté achapté ung aultre payre chappons, et ung payre poullailhes, que a cousté, le tout, XI sols, VI deniers.

Item. - Plus, a esté forny, par le pasticier, tant le dict jour, mercredy, pour le disner, scavoir est:

Deux pastés, plus deux tartres, plus neufz cachemuseaulx, valant, le tout, XII sols, III deniers.

Le dict jour, mercredy, â soupper, deux pastés

 

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pijons, troys tartres, neufz cachemuseaulx, valant, le tout, XIV sols, IX deniers.

Item. - Et pour le jeudy, XXVme, à disner, a esté forny, par le dict pasticier, deux pastés, deux tartres, deux platz de frinteaux, pour lesquelz, a esté payé, au dict pasticier, XV sols.

Item. - Plus, en lard, quatre livres, valant V sols, VI deniers.

Item. - Plus, pour aultres deux membres mothon, et ung perdraulx, prins de Guilhem Maphaud, VI sols, IX deniers.

Item. - Plus, en pain, IX sols, III deniers.

Item. - Plus, pour une barricque de vin, prins de Johan Peyrarède, a esté payé IV livres, X sols.

Item. - Plus, pour une aultre pièce de vin claret, prins chez le dict Plaze, a esté payé III livres, XV sols.

Item. - Fust achapté ung payres de torches de sire, pour alumer, lorsque MM. s'en alarent de soir, pour lesquelles a esté payé VIII sols.

Item. - Pour la despence que firent les chevaulx du dict seigr commissaire, au lougis de la dame de Valade, luy a esté payé IV livres, X sols.

Item. - Plus, fust achapté en boys, pour faire le servisse, que cousta XXXV sols.

Item. - Au dict temps, a esté frayé par le consul Peyrarède, tant en espice, poyvre, clou, canolle, zingembre et sucre, pour le servisse,

 

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que cousta le tout la somme de III livres XVIII sols.

Item. - Au dict temps, fust prins de maistre Charles Cabrol, appoticayre de la présent ville, troys livres de cappres, et quelques couleurs de feuilher d'or, pour faire l'escusson du parquet, pour lesquelz a este payé au dict Cabrol, comme apert par son acquit, la somme de XXVI sols.

Item. - Plus, au dict temps, a esté forny et frayé par le consul Eyma, quatre livres de burre, pour lesquelles demande XII sols.

Item. - Plus, par le dict Eyma, forny deux livres huyle d'olifz, pour lesquelles demande VI sols.

Plus, pour deux merlus, pour lesquelz demande la somme de VI sols.

Plus, fust achapté, tant en eulz (oeufs) que fruict, pour le dict jour, la somme de XX deniers.

Item. - Plus, fraya le dict Eyma, quatre arens et une aultre demye livre huile d'olifz, pour lesquelz demande II sols, VI deniers.

Item. - Plus, a esté payé à la Gourgue, cuysinier, pour avoir faict la cuysine, durant le temps que le commissaire demeura en la présent ville, la somme de XXII sols, VI deniers.

Item. - Et au dict temps, a esté payé a Bertholomé Gauchier, pour avoir bailhé son lougis garny, pour louger le dict seigr de Moilhardz,

 

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commissaire, le temps de quatre jours, qu'il y demeura, la somme de III livres.

Item. - Au dict temps, et mesmes le jeudy, vingt sixièsme jour du dict moys, le dict seigr commissaire fuct récusé, par seulx de Périgueux et Sarlat, et pour raison desquelles récusations, cessa de procéder au faict de sa dicte commission, par devant lequel seigr commissaire, avoict esté asingnés, les recepveurs du quart et demy des lieux de Sarlat, Montignac, aulx fins de scavoir le nombre du seel, qui se débitoit en leurs resortz, pour y.... les gaiges de MM.; ausquelz recepveurs, pour lors, leur a esté payé, pour leurs journées et despens, la somme de IV livres, V sols.

Item. - Plus, le lendemain vingt septiesme du dict moys d'aoust, le dict seigr de Moilhardz, commissaire, partit de la présent ville pour s'en retorner, auquel seigr a esté payé, pour faire sa despence, que pour le salaire de son clerc, et ung des aultres serviteurs, la somme de onze escuz pistoletz, fornys par Giron Pinet, pour bailber au dict Peyrarède, pour les bailher au dict seigr commissaire.

Item. - Au dict moys d'aoust, à cause que le dict seigr commissaire cessa de procéder au faict de sa commission, à raison des récusations que seulx de Périgueulx et Sarlat avoient bailhés à rencontre de luy, pour empescher l'establissement du dict siège, fust besoing et requys

 

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envoyer, à diligence, à la court du roy, pour y pourvoir; et, pour faire le dict voyage, fust délibéré, par l'advys du conseil et jurade de la ville, que Jehan des Lanes, par cy-devant scindic et consul de la dicte ville, feroit le dict voyage, auquel, pour présenter requeste au roy, et à son conseil privé, a esté bailhé la somme de quatre vingtz sept escuz pistoletz, valant la somme de neufz vingtz quinze livres, quinze sols.

Item. - Et le XVIme jour du moys de septembre, arriva en la présent villes ung messagier venant de Bourdeaulx, nous portant lectre de M. le lieutenant, avecques l'atache de M. de Massiot, commissaire, pour establir le siège, pour faire asingner les seigneurs et juges des lieux resortissans au dict siège; et, pour ce que le temps, pour les asingner, estoit brefz, fust advysé mander au dict seigr lieutenant, ne mener le dict seigr commissaire, enquores de cinq ou six jours, aulx fins d'esviter fraictz et despence, pour lequel affaire, avons envoyé homme espres, jusques à Bordeaulx, auquel a esté payé pour ses journées et despens, la somme de XXXV sols.

Item. - Au dict temps, fust besoing enquores d'aultre part, envoyer faire asingner MM. de Sarlat, Domme, Villefranche, Belvès, Monpazier, Belmond, et aultres lieux resortissans au dict siège, esquelz lieux fust envoyé le consul Peyrarède, lequel mena, pour bailher les

 

p. 219

asingnations, Arnauld Veyssiére, servent, lesquelz, pour faire les dictes asingnations, esposarent quatre journées. (Peyrarède toucha quinze sols par jour, et le sergent quatre livres, dix sols pour ses quatre journées).

Item. - Et le XXIIme jour du dict moys de septembre, au dict an, arriva en la présent ville, M. le commissaire, aulx fins d'assoir le siège présidial, que le roy avoit de nouveau érigé en la présent ville, pour lequel affaire, se asemblarent MM. les consulz, et juratz, et conseilh de la dicte ville, pour y déterminer et remonstrer le faict de sa commission, et par l'advys et délibération de la jurade, tenue le dict jour, fust arresté et délibéré, que les fraictz et despence seroient faict aulx despens de la ville, pour lesquelz fraictz, a esté frayé comme sensuit: (Suit le détail des dépenses faites pour la nourriture du dict commissaire.)

Item. - Et le XXIIIme jour du dict moys d'octobre, au dict an, avons esté asingnés à la requeste du scindic de Périgueux, pour voir establir leur siège présidial, pour lequel affaire, le dict jour, fust tenu jurade pour y délibérer, à laquelle furent esluz pour y aller, et bailher causes de récusations à leur commissaire, maistre Jehan le Roy, et maistre Jehan Duboys, ausquelz a esté bailhé, pour leurs journées et despens, comme apert par leurs menuz, la somme de quatre escuz valant IX livres.

 

p. 220

Item. - Et le Xme jour du dict moys de novembre, au dict an, arriva en la présent ville M. de Massiot, commissaire, lequel porta le procès-verbal de l'établissement du siège, auquel seigr a esté pourté, de présent, deux perdrix, une bécasse et du vin, ches M. le lieutenant, où il lougea, pour lesquelz a esté payé XIV sols, VI deniers.

Item. - Et le segond jour du dict moys de décembre, au dict an, partirent de ceste ville par la délibération de la jurade, M. le baily et le consul Dangonnet (1), pour aller aulx Estatz, soy tenent au lieu de Sarlat, ausquelz a esté bailhé, pour faire leur despense, comprins cinq journées du dict Peyrarède, la somme de XI livres.

Item. - Après que les dicts seigr baily et consulz furent venuz de Sarlat, où ilz estoient allés, pour raison des troys Estatz, remostrarent que seulx de Périgueulx et Sarlat, c'estoient conférés ensembles pour faire supprimer le siège de la présent ville, disans que le pays de Périgort seroit trop chargé, de payer les gaiges à deux sièges, ausquelz par le dict seigr baily, fut respondeu, que seulx de Bragerac se contenteroyent par demy gaiges, si seulx de Périgueux le voloyent faire, pourveu que les resortz fussent

 

(1) Dangonnet était le petit nom du consul Peyrarède.

 

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départis, alant aulx sièges de proche à proche, et demanda que son dire fust incéré au procès verbal des dicts Estatz; et, pour icelluy envoyer quérir, a esté bailhé à ung homme la somme de XV sols.

Item. - Et le XXVIIme du dict moys de décembre, a esté payé au beau père, qui prescha l'advant, ainsin qu'il est de coustume luy payer, la somme de X livres.

Item. - Et pour la despence que le dict beau père fist durant l'advant, au lougis de Saincte Catherine, a esté payé, ainsin qu'il apert par acquit du dict hoste, la somme de XVIII livres.

Janvier. Item. - Au dict temps, passa par ceste ville le seigr de Lauzun, lequel lougea ches M. le baily, ou luy fust donné, de présent, une paire perdrix et deux palomes, ensemble quatre potz de vin, que a esté payé, pour le tout, la somme de XVII sols, IX deniers.

Item. - Pareilhement, au dict temps, arriva en la présent ville le seigr de Mont Réal, auquel a esté envoyé, de présent, deux potz de vin, pour lesquels a esté payé II sols.

Item. - Et le dict jour XXVIme du dict moys, avons envoyé a M. de Lauménie, secrétaire du roy, la somme de troys cens vingt escuz, et dix escuz pour bailher à sa femme, laquelle somme a esté pourtée au dict seigr Lauménie, par M.

 

p. 222

de la Rivière, ainsin qu'il apert par lectre du dict seigr et acquict signé de luy.

Item. - Au dict moys de février, la porte de la tour de Malbec tumba, laquelle fausit faire redresser et y mectre des liens pour la tenir, pour lequel affaire fust achapté une piesse de boys de la femme de Jehan Rocaly, que cousta X sols.

Item. - Et le XXIVme jour du dict moys de mars, au dict temps, pour deux larrons qui avoient couppé la boursse à ung merchant, lesquelz furent condempnés à estre foytés, pour lequel affaire a esté payé au maistre exécuteur de la haulte justice, la somme de XV sols.

Item. - Et le XXVme jour du dict moys, a esté payé au mériglier de consullat, pour avoir sonné la cloche pour le sermon, durant le caresme, la somme de V sols.

Item. - Et le XXVIIIme jour du dict moys de may, (1553), à la manière acostumée, au son de la cloche, se sont asemblés, en la maison commune de la ville, MM. les consulz et aultres, juratz et conseliers de la dicte ville, et ce, pour traiter des affaires consernant la république, et entre aultres affaires, a esté remonstré que M. le Seneschal de Perigort (1), faict son entrée à Périgueux, au premier jour, dont a escript à MM. les consulz, et aultres officiers de la dicte

 

(1) Jacques André.

 

p. 223

ville, luy aller faire compaignie, se que fust arresté et délibéré, que deux des consulz y allassent. (Les consuls Plaze et Dangonnet Peyrarède, furent députés pour assister à l'entrée du Sénéchal à Périgueux).

Item. - Et le XVIIme du dict moys de jung, arriva en la présent ville M. de Gorsse, commissaire, pour faire la monstre à la compaignie de M. de Duras, que devoit arriver en la présent ville; auquel seigr commissaire, a esté porté, de présent, quatre potz de vin, pour lesquelz a esté payé IV sols.

Item. - Le XXIme jour du dict moys, arriva en la présent ville M. de Duras, auquel a esté porté, de présent, deux levraudz et du vin, que cousta, le tout, XII sols, VI deniers.

Item. - Au dict temps, le dict seigr de Duras, estant en la présent ville, pour faire la monstre de sa compaignie, auquel seigr estoit requys faire des présens, tant de venayson que aultre volailhe, pour laquelle venayson trouver, avons envoyé le fermier de Meyssac, jusques au lieu de Muysidan, lequel nous pourta, tant en levraudz que otandeaux, jusques à la somme de quarante sols, que furent présentés au dict seigr de Duras.

Pareilhement, fust donné au dict temps, au dict seigr de Duras, de présent, une barricque de vin blanc, pour laquelle a esté payé, par le

 

p. 224

consul Peyrarède, la somme de III livres, XV sols.

Item. - Au dict temps, estant le dict seigr de Duras en la présent ville, et à cause que les bouchiers n'avoyent tué des mothons d'aulte graysse, avons commandé à Forton Fortaiges, d'en tuer un, auquel fust payé, pour cause que les gens du dict seigr de Duras n'en bailhoient que deux sols, et luy respondismes le payer au prix de troys sols la livre, pour lequel affaire a esté payé, au dict Fortaiges, la somme de onze sols, six deniers.

 

3 Juillet

Arrivée à Bergerac de Jacques André sénéchal.

Item. - Et le tiers du dict moys, arriva M. le Séneschal, en la présent ville, au devant duquel allarent, de ceste ville jusques au lieu de Creysse, pour le reculir, scavoir est: MM. le lieutenant, et magistratz, et aultres aparens de la dicte ville, et pour la collation d'iceulx, a esté payé au dict lieu de Creysse, la somme de XII sols, VI deniers.

Item. - Et pour reculir le dict seigr Séneschal, et luy faire l'onneur à luy deue, a été faict

 

p. 225

tirer l'artilharie, et aultres piesses de la ville, tant les grosses boytes que aultres moyenes, pour lesquelles faire tirer, fust achapté de B. de Caudou, quatorze livres et demy de pouldre d'artilharie, au pris de cinq soulz la livre, pour laquelle a esté payé III livres, XII sols, VI deniers.

Item. - Plus a esté payé à Gabriel Bolaix, maistre artilheur, pour aultres six livres de poudre fine, que pour ses poynes de faire tirer la dicte artilharie, la somme de XL sols.

Item. - A cause que avecques le dict seigr Séneschal, vindrent beaucoup de gens d'Estat, fust advysé par le conseilh de la ville, que leur fust faict des présens, tant de bons vins que aultres choses, pour lequel affaire, a esté achapté troys piesses de vin, tant claret que blanc, pour lesquelles a esté payé XI livres, V sols.

Item. - Fust invité le dict seigr Séneschal, venir disner à la maison de la ville, et avecques luy, MM. de ceste ville, et beaucoup d'aultres estant venuz avecques le dict seigr Séneschal, pour lequel disner, a esté frayé comme s'ensuit:

 

p. 226

 

 

livres

sols

deniers

Pour douze payres pouletz, a esté payé

 

19

 

Pour ung payre pouletes de mars

 

3

 

Pour ung payre chappons vieux, pour boulir

 

10

 

Pour treze payres pijons, pour roustir ou pour faire pastés

 

19

 

Pour troys oysons

 

6

6

Pour troys levraudz

 

14

 

Pour ung payre otandeaux

 

5

 

Pour aultres troys payres poletz

 

6

 

En veau, comprins les piedz et le ventre

 

18

 

Pour ung chavreau

 

11

3

En pain

 

18

 

Pour ung mothon, prins de Fortaiges

 

35

 

En cher de beufz, pour boulir

 

9

2

Pour neufz livres lard

 

12

 

En sucre ou aultre espice

 

40

 

Pour une livre gresse fine

 

 

12

Pour deux foyes mothon

 

 

15

Pour ung petit otandeau

 

 

21

Pour troys lappins et une poulle dinde

 

8

 

En farine froment pour faire les pastés

 

3

9

En concombres

 

 

3

En huyle d'olifz

 

 

9

En fromaiges, pour faire les tartres, ou en eufz, poyres et nosilhes (noisettes)

 

 

7

 

p. 227

 

 

livres

sols

deniers

Plus, a esté payé à Popelin, qui dressa la cuysine

 

17

6

Au filz du pasticier, lequel faisoit la cuysine, ainsin que le dict Popelin luy commandoit

 

10

 

Au pasticier du chasteau, pour avoir faict les pastés, tartres, poupelins, et aultres de son mestier, luy a esté payé

 

38

 

En boys, a esté achapté pour

 

10

 

Pour avoyr faict pourter de la verdure et ranpeans (rameaux), a esté payé

 

 

10

Total de la dépense

15

18

6

 

 

 

 

 

 

Le VIme jour du dict moys de juillet, décéda le consul Poujolz, et, à cause de l'estat de consulat, ainsin qu'il est de coustume faire, luy a esté bailhé treze torches, garnies de l'escuson et armoiries de la ville, pour lesquelles a esté payé, III livres, II sols, VI deniers.

Item. - Pareilhement, ainsin qu'il est de costume faire sonner la cloche de consulat, despuys que le corps est décédé, jusques ad ce qu'il soit ensepvely, a esté payé à seulx quy ont sonné la dicte cloche, VII sols, VI deniers.

Item. - Au dict moys, avons esté asingner au lieu de Périgueux, et se, pour aller acister

 

p. 228

aulx Estatz du pays, aulx fins de faire l'eslextion du scindic du dict pays de Périgort, ensemble pour déterminer du faict du salin, et abolission du quart et demy, auquel affaire a esté envoyé par l'advys de la jurade, le consul Peyrarède, où a esposé quatre journées, pour lesquelles a despendu, à raison de quinze sols par jour, la somme de III livres.

Item. - Et le dict jour, veilhe de la Magdelene, ainsin qu'il est de bonne costume faire, tous les ans, sommes allés faire dire messe à l'esglise du Sainct-Espérit, et après la dicte messe, sommes retorner à la maison de consulat, aulx fins de faire l'exlection des consulz, et après la dicte eslection faicte, sommes alés disner ensembles, pour lequel disner, a esté payé XL sols.

Item. - Le dict jour, a esté donné au prestre qui chanta la dicte messe, la somme de six blans, II sols, VI deniers.

Item. - Au dict an, à cause que la ville tient pour exant M. Motel, docteur en médecine, des cotisations faictes pour la dicte ville, actendu qu'il doict aller visiter les pouvres, tant de l'ospital que aultres lieux, sans en prendre aulcung salaire, à raison de quoy, luy a esté rebatu la somme de troys livres, en quoy il estoit cotisé au rolle de nostre recepte, pour ce, au présent item, pour la descharge de la dicte somme faictz myse de III livres.

 

p. 229

Item. - Et pour les gaiges des régens, qui régissent les escoles, leur a esté payé, et desduict sur le louaige de la maison de M. de Rivère, qu'est XXX livres.

Item. - Et pour les gaiges de l'ospitalier, acostumés luy hailher, que sont unes chauses, ung paire de soliers de dix solz, et douze solz pour la chandèle, et vingt cinq solz argent; montant le tout la somme de troys livres, comme apert par acquit.

 

 

1557-1558

 

24 Août

Dimanche dernier, heure de six heures du soir, avons receu letre de monsgr le comte de Lude, lieutenant général du roy, par lesquelles nous est mandé faire porter à Bourdeaulx, dans huict jours, vingt cinq pipes farine, et vingt cinq pipes bled fromant, pour estre vendues suyvant les dictes lectres. Demandent conseil où les prendront, et quel sera envoyé pour les distribuer. A esté oppiné et arresté, que le dict

 

p. 230

bled sera prins des greniers de ceulx qui y en avoit, et proportionnement, lequel sera envoyé le plus déligement que faire se pourra,

 

12 Septembre

A esté arresté, que pour subvenir aux affaires de la dicte ville, sera faict ung tailh, jusques à la somme de mille livres tournoises.

 

7 Novembre

La chère, pour prescher l'advent, sera bailhée au religieulx Carme, autre que le prieur.

 

16 Janvier

A esté arresté, que le prescheur, qui a presché l'advent dernier, sera continué, pour prescher le caresme prochain.

 

23 Janvier

D'après la vérification des comptes de l'année consulaire 1556-1557, on trouve que les recettes s'élevèrent à la somme de 1770 livres, 10 sols et 11 deniers, et les dépenses à la somme, 2112 livres, 7 sols et 4 deniers.

 

p. 231

Aucun des jurats ne s'étant rendu à la jurade, les consuls présents firent la protestation suivante:

« Les dicts seigneurs consulz, après avoir faict sonner la cloche, en la manière acoustumée, pendant le temps d'une heure et plus, et, atendu les juratz, qui n'ont tenu compte venir, combien que les ont mandés venir par P. Bordon, sergent, et P. Barrau, serviteur de la dicte ville, à tout le moings nombre souffisant pour faire jurade, voulant remonstrer des affaires du roy et de la république de la dicte ville, et affin qu'ilz ne soyent dictz négligens, ont requis et obtenu acte de leur diligence, protestant de tous despens, domages et intéretz, contre les dictz juratz. »

 

8 Avril 1558

Lesquels consuls, entre autres affaires de la république de la dicte ville, ont voulu policer et régler les poix, mesures et balances des bouchiers de la dicte ville, et bourg d'icelle, et ont mandé venir en la dicte maison les dicts bouchiers.

 

p. 232

14 Avril

Le dict jour, estant dans la dicte maison, honorables hommes les dicts consuls Valelon, Maleprade, Planteau, consulz, lesquels, entendue la supplication de maistre Jehan Mazières, prebstre, de le recepvoir bourgeoys, lequel Mazières, après avoir presté le serment, sur le missal ouvert, à la composition d'ung tonneau de vin, a esté receu bourgeoys. Signé Peyrarède, notaire royal, clerc de la dicte ville.

 

17 Avril

A esté remonstré que, de l'achapt du colliège, est dû quarante escutz, dont, pour les dicts quarante escutz, le molin de la présent ville a esté prins par exécution.

 

25 Avril

Le roy a envoyé letre, par laquelle mande luy envoyer troys cens livres tournoises, sur les deniers communs. Seront cottizés, et, le plustost, envoyés à Agen, suyvant la commission du dict seigr.

 

p. 233

8 Mai

Ce jourd'huy, huictiesme du moy de may, an mil VC LVIII (1558), honorables hommes Arnault Conseil, Francoys Valeton, Guilhem Gros et Gerault Planteau, consulz de la présent ville de Bragerac, pour eulx et pour les autres consulz, assemblés dans la maison de consulat d'icelle, ont mandé venir maistre Symon de Lavesranque, régent en icelle ville, l'année passée, auquel, après avoir entendu sa requeste, ont bailhé la régence et escolles de la dicte ville, pour la présent année, commençant le jour et feste Sainct Jehan Baptiste prochain, et finissant à mesme jour, l'an complet; et, pour gaiges, oultre le salaire des escolliers, qu'est, que pour chascun escollier douze sols pour an, que luy ont promis faire payer, et la somme de cinquante livres tournoises, payable par cartier d'an, et le colliège, pour tenir les escolles et faire sa résidance, et le meuble y estant.

 

17 Mai

Dans cette jurade, il est dit: Que Hélies Mactheboys, qui a bailhé sa maison pour faire le colliège, auquel est deu six vingtz frans bourdalais, sera payé, affin que M. le baily, qui a respondu de la dicte somme, ne soye fatigué.

 

p. 234

20 Mai

Depuis bien des années, les consuls de Lalinde étaient en procès avec les consuls de Bergerac, qui s'opposaient, en vertu des privilèges accordés à leur cité, a ce qu'il ne passât ni sel, ni codre, ni vimes, ni merrain sous le pont de Dordogne. Les consuls de Lalinde, ayant obtenu gain de cause, s'empressèrent de communiquer aux consuls de Bergerac, l'arrêt rendu en leur faveur, et, dès le lendemain, le commissaire Bertrand de la Mothe, chargé de l'exécution du dit arrêt, « fist commandement aux marchans, passer codre, sel, visme et mérain, soubz le pont, ce que fust faict, contre le privilège de la présent ville, et au grand regret des habitans d'icelle, ce que ne fust veu du temps des vivans ».

 

« Dieu mecte le tout en bien, et permecte que la paix soict avec nous. Ainsin soyt-il. »

 

Aussitôt les consuls convoquent la jurade, qui décide que Arnault Conseilh, consul, sera nommé procureur et syndic général et spécial, et sera chargé de la défense des intérêts de la communauté, « et par exprés, pour bailher

 

p. 235

causes de récusations par escript, et, de faict, récuser M. maistre Bertrand de la Mothe, conséllier du roy N.S., en son grand conseilh, soy disant commissaire, pour exécuter certain arrest du dict conseilh, obtenu par le prétendu scindic des habitans de la ville de Lalinde, et au faict de la dicte exécution. »

 

31 Mai

Pierre Poynet, lieutenant général et juge présidial au siège de Bergerac, assistait à la jurade de ce jour.

A esté remonstré, que plusieurs marchans de la présent ville, se sont esforcés charger sel, pour le faire conduire au lieu de Soilhac (Souillac), et autres lieux, où n'y a salin, où le droit du roy seroict dyminué; à ceste cause, ont requis, leur estre faict commandement, le arrester, et faire descharger le dict sel. A esté faict commandement à Jehan Maleprade, Bertrand de Lespinasse, Anthoine Pontarie, Francoys de la Palanque et Pierre Martin, faire retourner leurs bapteaux, et iceulx descharger en la présent ville, affin que le droict du roy soit gardé.

 

5 Juin

Ont remonstré les lectres obtenues du roy et

 

p. 236

en son privé conseil (1), par lesquelles est mandé enquérir du droict du salin, et faire inhibition ne descharger, vendre ni débiter sel, ailheurs que en ses greniers de sel, et par exprès, à ceulx de Lalinde et Saincte-Foy. A esté oppiné et arresté, que les dictes lectres seront mises à exécution, et en ce faisant, sera informé, comme est mandé, et inhibé comme est mandé, et le plus diligement que faire se pourra.

 

14 Juin

Les maistres régens ont offert demeurer, pour régenter les escolles la prochaine année, aux gaiges de l'année présente, qui sont cinquante livres, et ung sol pour moys de chescun escollier.

 

6 Juillet

Les consulz ont dict avoir faict sonner la cloche de la dicte maison, en la manière acoustumée, et avoir actendu une heure, et plus, pour remonstrer les affaires du public, mesmes que les délégués des Estatzt doibvent arryver en la présent ville, pour adviser des affaires du pays; toutesfoys, les habitans n'ont tenu comparoir,

 

(1) Ces lettres données à Paris, portent la date du 26 avril 1558.

 

p. 237

et protestent, si des reproches en viennent, de tous domaiges et intérestz.

 

Nota. - De cette année 1558 à l'année 1570, les livres de jurades n'existent plus. Il nous reste pourtant les livres de compte de l'année 1564-1565, et celui de l'année suivante d'où nous extrairons tout ce qui peut offrir quelque intérêt.

 

 

1562

 

Pièces détachées prises dans les archives:

 

« Attestation du bruslement de la maison de ville de Bragerac par le seigneur de Pilles, au commencement du mois de mars 1562 (1).

 

Requeste de MM. les maire et consuls de la présent ville, comparant par sieur Pierre en personne, avec Villepontoux, disant en présence de M. le procureur du roy, comparant par Prioreau, qu'il leur est besoing et

 

(1) Enquête faite le 1er février 1600.

 

p. 238

nécessaire, faire attestation, que l'an mil cinq cens soixante deux, la maison commune du consulat de la dicte ville, fust bruslée par les gens de guerre, dans laquelle estoient tous les titres et privillèges de la dicte ville, et pour attester de ce que dessus, produisent pour attestant, maistres Bernard Gion, J. Pinet, P. Flourens, Arnaud Gorsse, Giron Aubier, M. J. Bourdier, F. Valleton, J. Roumage, Peyrichou, Pineau et J. Sagnié (suit l'âge des sus-nommés, qui varie entre 50 et 80 ans), lesquels y présents, apprès avoir faict lever la main, promis et jurer à Dieu de dire véritté, ont dict tous d'une mesme voix et accord, que lorsque la maison commune de la présant ville fust bruslée, que fust au commencement du mois de mars, mil cinq cens soixante deux, ils estoient en la présent ville, de laquelle ils sont habitans, etc. etc., et virent brusler la dicte maison de ville, ensamble tous les papiers et meubles quy estoient dans icelle, sans qu'il y resta rien que les murailhes d'icelle, et le feu y feust mis par le feu sieur de Pilles ou ses gens, qui avoient assiégé les soldats, quy c'estoient saisis de la dicte maison de ville, et tenoient fort au dedans, et le feu y dura deux jours entiers.

De laquelle attestation etc. etc.

Signé : Du Castaing. »

 

p. 239

Dans une autre enquête concernant l'hôpital du Saint-Esprit, un trouve:

« Mais les troubles des religions estant survenus en ce royaume, le 12 mars 1562, la ville de Bergerac fut reprinse par ceux de la religion, et les autres tués, et la dite maison de ville bruslée, et tous les papiers et titres, estant dans icelle, bruslés, comme apert et par l'histoire, et par un manuscrit de la dicte année 1562. »

 

On lit dans le Bulletin de la Société historique du Périgord, tome VII, p. 473, un article signé Elie de Biran, ainsi conçu:

« En 1562, les ministres protestants, qui avaient gagné, à la cause de la Réforme, non seulement les habitants, mais les religieux des couvents de Bergerac, firent démolir l'église du prieuré de Sainte-Catherine du Mercadil; sur l'emplacement de cette église, fut élevé un temple, que desservit un moine apostat, d'origine écossaise, nommé le Cocq (1). »

 

C'est sur ce même emplacement que s'élève aujourd'hui l'église Notre-Dame.

 

(1) Collection Leydet et Prunis, vol. 14, p. 76 (Mémoire sur Bergerac).

 

p. 240

1563

 

En janvier 1563, les consuls firent publier un édit du roi Charles IX, ordonnant que désormais, l'année commencerait le premier janvier.

 

1564

Lettres patentes du roi Charles IX, autorisant la communauté à créer un collège, en remplacement des écoles secondaires, qu'elle possédait. Ces lettres patentes furent obtenues, grâce aux actives démarches, faites par M. Pierre Poynet (1), lieutenant général, au siège présidial de Bergerac.

 

(1) C'est ce même P. Poynet qui favorisa l'introduction de la réforme dans la ville de Bergerac.

 

 

p. 241

Ces lettres patentes font partie de nos archives.

 

« Charles, par la grâce de Dieu roy de France, scavoir faisons à tous présens et à venir, que nous, souscrivant à la requeste des nobles, bourgeois, manans et habitans de la ville de Bragerac, en Périgord, et autres du dit pays, Nous avons permis, et permettons, faire et ordonner un collège en la dite ville de Bergerac, en laquelle, Nous l'avons créé et estably, créons et establissons, et icelluy composé de tel nombre de régens et autres officiers que les dits habitans adviserons, pour y être faites, lectures ordinaires et extraordinaires, en toutes langues, par tel régent, et autres, qui, par les dits habitans seront ordonnés; à l'entretenement desquels régens et officiers, les deniers des confréries de la dicte ville et jurisdiction de Bragerac, seront employés, et, ceux qui les ont, et recepvront, seront contrains de les mettre ez mains de celui qui aura la charge du dit collège, pour les employer à l'entretenement des dits régens, officiers et affaires du dit collège.

Permettant à tous, librement donner et léguer, argent, meubles et biens immeubles au collège, pour l'entretenement d'icelluy, et des dits régens et officiers, et, aux dits administrateurs

 

p. 242

du dit collège, les recevoir et en jouir et user pleinement et paisiblement.

Et, en nous payant, et aux seigneurs des lieux où seront assis les dits biens, donner les droits et les dits devoirs accoustumés, comme auparavant, les dicts dons que les administrateurs du collège nous donneront, et aulx dicts seigneurs, hommes vivans ou mourans (1).

Si, mandons au séneschal de Périgord, ou son lieutenant, que, ces patentes, fasse lire et publier et régistrer, ycelles garde, observe et entretène, fasse garder, observer et entretenir, et, les dits habitans, régens, officiers et escholiers, jouyr et user pleinement et paisiblement, sans contrevenir, ni souffrir y estre contrevenu, en quelque manière que ce soit, et, sans faire souffrir, et obéir, contraigne et fasse contraindre, par toutes voys et manières douces et raisonnables, tous ceulx qui pour ce seront à contraindre, nonobstant opposition et appellation quelconque, et sans préjudice d'icelle, pour lesquelles nous ne voulons estre différés; car tel est nostre plaisir.

 

(1) C'est-à-dire un homme que les communautés sont obligées de fournir au seigneur d'un fief, afin que par sa mort ou forfaiture, le seigneur puisse jouir des droits qui lui sont acquis aux mutations. (M. Dupuy.)

 

p. 243

Nonobstant quelconques ordonnances, restrictions, mandements, dumens et en entier, ce, afin que ce soit ferme et stable à toujours.

Nous avons fait mettre notre scel à ces patentes, sauf, en autre chose, notre droit est retenu en tout.

Donné, à Roussilhon, au mois d'août, l'an de grâce mil cinq cens soixante quatre, de nostre régne le quatriesme.

Par le roy en son conseil: De Loménie » (1).

 

 

1564-1565

 

Extraits du livre de compte de cette année.

 

Recettes

Il passa sous le pont de Dordogne, durant le cours de l'année, 50 bateaux appartenant aux

 

(1) Ce collège fut construit au Mercadil, sur l'emplacement offert par M. Dupont de la Renaudie. Le premier principal se nommait Remy, et Elie Dupuy était son premier régent.

 

p. 244

habitants de Lalinde; chaque bateau payait un droit de 8 sols, à la communauté de Bergerac.

Le pont fut affermé à Hélie de la Rivière, pour la somme de 264 livres.

Cinq habitants furent reçus bourgeois; ils payèrent 52 livres 10 sols au trésorier.

 

Dépenses

Et, premièrement, le vingt et quatriesme jour du moys de julhet, mil cinq cens soixante quatre, après avoir esté nommés et créés consulz de la présant ville, arriva en icelle ville, M. le baron de Beynac, auquel fust envoyé, de présent, deux potz de vin, pour lequel a esté payé, pour chascun d'iceulx, vingt deniers, que montent III sols, IV deniers.

Item. - Et le premier jour du moys d'aoust, au dict an, repassa par la présant ville, M. de Pardailhan, estant avecques luy autres quatre genthilshomes, lougés à Sainct Jacques, ausquelz fust porté, de présent, deux potz de vin, pour lequel a esté payé, à la raison de deux solz chascun, que monte IV sols.

Item. - Et le dixiesme du dict moys de septembre, après que le dict seigneur Lalobière (1)

 

(1) Ce seigneur était arrivé à Bergerac, le 27 août.

 

p. 245

heust visité les couvens de la présant ville, commanda au scindic et consulz, mener, aulx dicts couvens, des maistres massons, charpentiers et recouvreurs, pour iceulx visiter, et luy faire le report de la ruyne d'iceulx, pour lequel affaire, y furent menés sept maistres, tant massons, charpentiers et recouvreurs, aulxquels, pour cet affaire, a esté payé à chascun deux solz, que monte XIV sols.

Le 12 septembre, les consuls firent mettre une horloge à la tour de la porte Lougadoire.

Item. - Et le dernier jour du dict moys de septembre au dict an, arriva en ceste ville le seigneur de Sintrailhes (Xaintraille), auquel fust envoyé, de présent, deux potz de vin, pour lequel fust payé V sols.

Item. - Et le VIIme du dict moys d'octobre, au dict an, par avys du conseil de la ville, furent envoyés devers le seigneur de Biron, scavoir: MM. de Grauld, conseiller, avec M. le scindic, pour supplier le dict seigneur de Biron, nous ayder à édiffier le collège, ausquelz seigneurs du Grauld et scindic, fust bailhé, pour faire leurs despens, la somme de quarante huict solz.

Item. - Et le seziesrne jour du moys d'octobre, au dict an, suyvant la costume, au son de la cloche, se sont assemblés, en la maison commune,

 

p. 246

et auditoyre royal, MM. les consulz, juratz et autres conséliers de la présent ville, où a esté remonstré, par les dictz seigneurs consulz, l'assignation bailhée au scindic, se trouver aulx Estatz, à Périgueux, au vingt deuxiesme du présant moys. Et aussy, a esté remonstré l'affaire du colliège, le procès touchant les biens de Godiffé Peyrelevade, et des biens adjugés au dict scindic, de ceulx de Rozete. Sur lesquelz affaires, a esté arresté, que MM, le scindic et de Licton, comparaistront aulx dicts Estatz, et que les biens des dits de Rozete seront venduz, et les deniers qui en proviendront, seront employés au colliège et autrement, ainsin qu'il apert par l'acte de la jurade, receu par Labonne, notaire et clerc de la ville.

Item. - Au dict temps et moys d'octobre, à cause que à la maison de M. Meteilh, se trouva y avoir dangiers de peste, laquelle fausit faire bander d'une bande de fer, pour laquelle fust payé II sols, VI deniers (1).

Item. - Et le dernier jour du moys d'octobre, au dict an, arriva en la présant ville, M. de Boysse, auquel fust envoyé, de présant, deux potz de vin, que costèrent V sols, IV deniers.

Item. - Et le premier jour du dict moys de

 

(1) Les consuls faisaient toujours fermer avec des bandes de fer, les portes et les croisées des maisons où se trouvaient des pestiférés.

 

p. 247

novembre, au dict an, à la magnière acostumée, au son de la cloche, se sont assemblés MM. les consulz, juratz et autres conséliers de la présant ville, ausquelz, par les dicts seigneurs consulz, a esté remonstré que M. de Burie, lieutenant pour le roy et gouverneur en Guyene, passe par son gouvernement, en armes et main forte, et qu'il s'en vient en la présant ville; s'il seroit bon aller au devant de luy, aulx fins de luy remonstrer l'obéissance et pauvreté de la présant ville. Sur quoy fust arresté, par les acistans, qu'il sera bon de prier MM. de Boysse et Bellegarde, nous faire se bien, aller devers le dict seigneur gouverneur, avec ung des offissiers du siège, et deux consulz de la présant ville, aulx fins de luy remonstrer l'obéissance que, de tout temps, la présant ville a tenue et observer, envers le roy, comme apert par l'acte de la jurade, receu par Labonne, notaire et clerc de la présant ville.

Item. - Et le second jour du moys de novembre, suyvant la délibération de la jurade, sont partys pour aller devers le dict seigneur gouverneur, estant à Libourne, scavoir MM. de Boysse et Bellegarde, accompagnés de M. de Borzés, consélier au siège présidial, Jehan Aujard et Pierre Brugière, consulz; et, pour la souppée, estant à Saincte-Foy, fust payé, et se, sans comprandre la souppée. du seigneur de Boysse, lequel ne voulust que fust payé aulcune

 

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chose pour luy, a esté payé pour les autres, la somme de douze solz chascung, que monte la somme de III livres, XII sols.

Le 3, ces délégués dînèrent à Castillon, et se rendirent à Libourne le même jour. Le lendemain, ils virent le gouverneur, et revinrent immédiatement à Bergerac.

Item. - Et le XII du dict moys de novembre, se assemblèrent MM. les juges présidiaulx, consulz et autres notables personaiges de la présant ville, entre lesquelz fust avizé, qu'il estoit besoing et nécessaire de recouvrer les lectres de permission du colliége, ja obtenues du roy, ainsin que le seigneur de Montastruc avoit dict, venant de la court, et donner charge à ung solissiteur, de M. de Biron, qui s'en alloit en court, icelle reporter et recouvrer, et luy bailher argent, jusques à la somme de soixante dix livres, que costoient les dictes lectres, comme le dict seigneur de Montastruc nous raporta; pour ce, fust bailhé, pour icelle, avoir, la somme de LXX livres.

Item. - Au dict temps, en bailhant la dicte somme de soixante dix livres, pour le dict colliège, en testons, à icelluy qui avoit prins la charge, et à cause qu'il ne se voulust charger de monoye, ni testons, fuz contraint, iceulx testons changer et convertir en escuz sol, et pistolletz, et pour ce que, à la chancellarie de

 

p. 249

France, ne veulent prendre que les escuz à cinquante sols, et les pistoletz à quarante huict sols, ay perdu, sur les dicts escutz, scavoir, sur chescun escu, un sol, que reviennent à trente sols.

Item. - Au dict temps et moys de novembre, passa par ceste ville, madame la duchesse de Ferrare, avecques son trein, à laquelle, à cause que nous peult servir envers M. le gouverneur de Burie, venant en ceste ville, fust, par l'avis de MM. du siège présidial, consulz et autres juratz et personnes notables de la présent ville, faict ung présent, scavoir: d'une barricque de bon vin vieulz, une brasse de boys, dont fust payé, pour le vin, à des Raynes, la somme de XV livres, et pour le boys XXXVI sols.

Item. - Et le dict jour, et lorsque la dite dame estoit en la présant ville, MM. les consulz et juges présidiaulx, allarent faire la révérence, luy remonstrant les charges et pouvretés que avions portées, et calompnyes que journellement on nous met et chargent, la suppliant nous escuzer envers le seigr gouverneur de Burye, lequel s'en venoit par dessa, estant bien près; laquelle dame, après avoir entendu les dicts seigrs consulz et présidiaulx, se offrit de bonne volonté, en escripre, non seulement envers le dict seigr de Burye, mais aussy envers le roy, et lors, apella son secretaire, par lequel escripvit au dict seigr de Burie, comanda la faire tenir au

 

p. 250

dict seigr, dont, pour cest affaire, fust donné au secrétaire, ung escu, par le commandement de MM.; pour ce L sols.

Item. - Au dict temps, estant la dicte dame en la présant ville, et estant avertye des dangiers de peste que, lors, estoient au lieu de Muyssidan, auquel lieu elle avoit doubte de passer, avons envoyé jusques au lieu de Villamblard, homme esprès, aulx fins de scavoir, si les pons du dict lieu estoyent bons à passer les charriotz et train de la dicte dame, auquel homme, pour ce faire, fust payé pour ses peynes et despens, XII sols.

Item. - Et le XIIIme jour du dict moys de novembre, estant arrivé en la présant ville, le mareschal de lougis du dict seigr de Burye, pour prendre les lougis, pour deux compaignies de gendarmerye à cheval, scavoir, celle du dict seigr, et celle de M. de Biron, avec autre nombre de gens à pied; pour metre ordre au tout, avons faict appeler la jurade, au son de la cloche, à laquelle s'asemblèrent MM. les consulz, juges présidiaulx et autres, contenuz en l'acte, ausquelz, par les dicts seigrs consulz, fust remonstré la venue des dictes compaignies, et qu'il leur convenoict faire de grandz fraictz, ausquelz consulz fust ordonné, pour satisfaire aulx fraictz, vendre du domayne, ou autres choses de la dicte ville, ou emprompter argent, à l'interestz, pous satisfaire aus dictz fraictz, tout

 

p. 251

ainsin qu'il apert par l'acte de la jurade receue par Labonne, clerc de la dicte ville; pour laquelle jurade faire sonner, fust payé au mériglier, qui la sonna, X deniers.

Item. - Au dict temps, fust aussy avizé, par MM. les consulz, juges présidiaulx et plusieurs autres notables personnes, envoyer devers le dict seigr gouverneur, scavoir: MM. de Borzès, de Grauld et Laboule, aulx fins de remonstrer au dict seigr, l'obéissance et pauvreté de la ville, et le supplier ne louger les compaignies en icelle; ausquelz Borzès, Grauld et Laboule, fust, à chascung d'iceulx, bailhé ung cheval de louaige, pour lesquelz fust payé, XVIII sols.

Item. - Au dict temps, à cause que les dicts seigrs conséliers, ne peurent obtenir du dict seigr gouverneur, que les compaignies ne fussent lougées dans la dicte ville, et que ja, le mareschal et forriers estoient arrivés, faisant les lougis, fust avizé supplier le dict seigr mareschal, escripre au dict seigr de Burie, que la ville est fort pouvre et mal lougéable, prinsipalement de estables, et qu'il luy plut faire louger la cavalerie aulx champs, actendu l'obéissance et bonne paix qu'il avoit trouvé en la dicte ville; se que le dict seigr mareschal, sosfrit faire, auquel, et aulx fins qu'il y heust myeulx le ceur, luy fust donné six escuz sol, vallans quinze livres, six sols.

Item. - Au dict temps, estant, le dict seigr mareschal et forrier, lougés à Sainct Jacques,

 

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lesquelz avions suppliés faire devers le dict seigr gouverneur, que les compaignies ne lougassent dans la ville, lesquels sy employarent tant, que ne demeurèrent que une nuyt; lesquelz, par commandement de MM. de la ville, furent désfrayés, dont fust payé, par iceulx, la somme de cent sols.

Le gouverneur de la Guyenne, M. de Burie, arriva à Bergerac le vendredi, onze novembre, et en repartit le dix-huit du même mois; il était accompagné de M. de Biron, et de deux présidents de la cour du parlement de Bordeaux. Pendant son séjour à Bergerac, les consuls, ou plutôt la communauté, dépensa, en présents, pour lui ou pour les autres seigneurs, 71 livres, 16 sols et 8 deniers. A son départ, les consuls voulaient encore payer les dépenses diverses que, lui et ses officiers, avaient pu faire. Le gouverneur le leur défendit expressément, ainsi qu'il est dit ci-après.

« Voulant partir de ceste ville, le dict seigr gouverneur, auquel MM. les consulz et plusieurs autres seigneurs et bourgeoys de la présant ville, allant faire la révérence, luy remonstrant l'obéissance que avions toujours faict envers le roy et ses officiers, voulant enquores desfrayer le dict seigr de tout se qu'il pourroit avoir despendu, et ses officiers, se qu'il ne voulust permectre, le deffendant expressément. »

Item. - Au dict temps, fust avizé par MM. les

 

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consulz, juges présidiaulx et plusieurs autres notables bourgeoys de la présant ville, qu'il sera bon faire quelque gratuyté aulx officiers du dict seigr gouverneur, d'autant qu'ilz nous peuvent ayder et secourir, contre les acusateurs qui, journélement, nous calompnient et acusent fausement envers le dict seigr gouverneur; et, pour cestuy affaire, fust avizé, par iceulx consulz et autres conséliers et bourgeois, de donner aulx dicts officiers, comme s'ensuit:

Au secrétaire du dict seigr fust donné dix testons (1), par cy, VI livres.

Au maistre d'ostel, autres dix testons, par cy, VI livres.

Au soumelhier, troys testons valans, XXXVI sols.

A l'escuier d'escuerye, deux testons, XXIV sols.

Au muletier, ung teston, XII sols.

Aulx valestz de table, XII sols.

Au cuzinier, XII sols.

Au pourvoyeur, XII sols.

Pendant son séjour à Bergerac, M. de Burie commandat aux consuls « faire remetre le batailh à la petite cloche de Sainct Jacques, pour lequel batailh, fust payé, tant pour le fern, que la fasson d'icelluy, la somme de huict sols neuf deniers. »

Item. - Au dict temps, voulant partir le dict

 

(1) Le teston valait à cette époque 12 sols.

 

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seigr gouverneur, de la présent ville, commanda aulx consulz se trouver à Périgueux, auquel lieu vouloit faire asembler les Estatz,

Item. - Et le vingt troysiesme du dict mois de novembre, et suyvant la délibération de la jurade, je maistre Jehan Cabrol, consul et sindic de la présant ville, serays party pour aller avec M. le lieutenant Poyné, comparoir aulx Estatz, soy tenant à Périgueux, auquel lieu, le seigr de Burye nous avoict assignés, et sommes arrivés au dict lieu, le dict jour, et lougés ches une parente du dict seigr lieutenant, laquelle ne nous voulust rien laysser payer de la despance, et fust bailhé seulement aulx filhes, pour leurs esplingues, ung teston, pour ce XII sols.

Item. - A cause que aulx dicts Estatz, le seigr de Boysse et autres seigrs, se trouvèrent ayant bonne volonté nous ayder et soustenir, contre tant de calompniateurs, y estant, pour nous calompnier, et estant retournés avecques nous, de par deça, leur fust envoyé, de présant, quatre potz de vin vieulx, pour lequel fust payé, pour chascung, troys sols, que monte XII sols.

Item. - Au dict temps, pour ce que M. le principal se plaint, que le lougis, où il estoit lougé, estoit mal propre, lequel fausit faire plancher de taulat et ferré de taches, pour lequel affaire, fust payé à Faugière, qui la rebilha, la somme de XI livres, V sols.

Item. - Et le vingtiesme du dict moys, fust

 

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faict marché avec le maistre charpentier Faugière, mener la cloche de consullat, estant en la maison de consulat, jusques à la porte Lougadoyre, et icelle monter à la tour, auquel Faugière fust promis et payé, pour ce faire, la somme de III livres.

Item. - Et le XXIme jour du dict moys, aussy fust requis, faire faire des pertuys en la murailhe de la tour Lougadoyre, pour y mectre les boys et chaynes, pour soustenir la cloche, pour lequel affaire, fust promis à Gabriel Pellot, maistre masson, la somme de III livres (1).

Item. - Et au dict temps et moys de décembre, fust pozé le dict reloge, après lequel fust payé à maistre Bernard Trouvelhe, maistre relogier, pour la fasson d'icelle, comme apert par le contract sur ce faict, et quitance d'icelle, la somme de six vingt livres.

Item. - Et le XXIVme jour du dict moys, à cause que la ville doibt bailher, tous les ans, au maistre exécuteur de la justice, une maison pour se louger, jusques à la somme de cinquante solz, luy ont esté bailhés les dicts cinquante sols, comme apert par acquict.

Item. - Et le vingt huictiesme du dict moys, fust requis envoyer sercher ung appointement,

 

(1) Cette cloche devait servir à sonner les heures marquées par l'horloge que les consuls venaient de faire placer dans cette tour.

 

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bailhé aulx Estatz à Périgueux, par lequel aparoissoit, du consentement que les dicts Estatz avoient bailhé et consenty, que les villes de Périgort demeurassent en leurs exemptions et privillièges; pour lequel appointement recouvrir, fust payé deux testons.

Item. - Au dict an, à cause que la ville bailhé de gages à MM. les régens et principal du colliège, la somme de (cette somme n'est pas indiquée au livre de compte, une ligne a été laissée en blanc) livres toutes les années, et de laquelle somme en avons payé des deniers de la recepte de la ville seulement, la somme de sept vingtz seze livres (156), troys sols; et le restant a esté payé des deniers bailhés par les seigrs, au colliège, dont desquelz n'est faicte aulcune recepte, au présant livre; et pour ce, est couché au présant article seulement, la somme de VIIXX XVI livres, III sols.

Item. - Au dict moys de février, à cause que lorsque MM. les régens du collège arrivèrent en la présent ville, ainsin qu'ilz avoict esté mandés, ne trouvarent les lougis pour aler louger, lesquels se lougèrent, pour ung temps, au lougis de Francoys de Beauregard, où ilz demeurarent ung temps, actendent que le collège fut dressé, auquel lougis ilz firent de la despence, jusques à la somme de vingt livres, onze solz, que fut commandé payer par la jurade de la ville, ce que a esté faict, comme apert par acquit

 

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du dict Beauregard; pour ce, XX livres, XI sols.

Item. - Et le douziesme du dict moys de février, à cause que la tour de la Lougadoire estoict fort descouverte, et aussy que la cloche du relocge ne s'entendoict bonnement, fust requys icelle faire recouvrir, y faire troys lucanes tout autour; fust bailhé à la recouvrir que faire les dictes lucanes, à Bertrand et Micheau Boulhardz, maistres recouvreurs d'ardoyses, ausquelz fust promis et payé la somme de vingt livres, comme apert par acquit, XX livres.

Item. - Et le onziesme du dict moys de mars, passa par ceste ville M. de Ramboulhet, auquel seigr fust envoyé deux potz de vin, pour lequel fust payé IV sols.

Item. - Et le XVIIIme jour du dict moys de mars, au dict an, à la magnière acostumée, pour tracter des affaires publiques, au son de la cloche, se sont assemblés MM. les consulz, juratz et autres conséliers, de la présent ville, en présence desquelz, par les dicts sieurs consulz, a esté remonstré, la charpente du colliège avoir esté bailhée à faire, à pris faict, à Faugière, maistre charpentier, pour le pris et somme de six cens livres. Aussy, a esté remonstré, que ceulx de Muyssidan ont faict bailher asingnation aulx consulz, par devant ung de MM. les esluz, aulx fins de les contrandre payer à faire leur dict pont de Muyssidan. Sur lesquelz affaires

 

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fuct délibéré, qu'il sera bon continuer le collège, et le faire dresser, et que ung des consulz s'en yra à Moyssidan, à l'asingnation bailhée à raison du dict pont, où il deffendra et remostrera, que les habitants n'ont jamays payé aulx ponts de la présent ville, que sont de plus grand importance; pour sonner la dicte jurade XX deniers.

Le dict jour (30 janvier), passa par ceste ville M. de Vailhan, cappitaine du chasteau Trompete, à Bordeaulx, auquel fust envoyé, de présent, deux potz de vin, pour lesquelz fust payé IV sols.

Item. - Au dict temps et moys de mars, ayant entendu que M. le mareschal Bordilhon estoit à Périgueux, auquel lieu, aulcungz de noz averssaires nous avoient fort calompniés, et acuzer, envers le dict seigr mareschal, et pour esviter aus dictes calompnyes, et faire entendre au dict seigr le contraire d'icelles, fust avizé, par les dicts consulz, MM. les lieutenant et autres conséliers de la présent ville, aller devers le dict seigr Mareschal, et prier M. de Montastruc, nous faire se bien, aller, avec ung des consulz, faire la remonstrance au dict seigr mareschal, se que le dict seigr Montastruc acorda; pour lequel affaire, et pour frayer à la despence, fut bailhé au dict Brugière, qu'il despendit, VII livres.

Item. - Au dict temps et moys de mars, à cause que MM. de Lambert, Gaston et la Justonie, prévotz, estoient venuz en la présant ville,

 

 

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avec le seigr de Bordilhon, conduisant le cappitaine Cros prisonier, lesquelz lougèrent au lougys Sainct Jacques, auquel lougis le dict seigr Bordilhon fist faire une grand despence, qu'il commanda payer aulx consulz, sauf de les reporter sur les premières amandes du roy, où il promyst faire bailher ordonnance, comme du tout apert par acte de jurade, tenue le quatriesme apvril, à laquelle fust commandé payer; pour laquelle despence fut payé à Arnauld Conseil, ainsin quil apert par acquict, la somme de XLV livres.

Item. - Et le XIIIme du dict moys de apvril, arrivarent en la présent ville les seigrs de Biron et de Beynac, ausquelz fust porté, de présant, deux potz de vin que fust payé III sols, IV deniers.

Item. - Au dict temps, fausit faire faire ung eschaffault pour exécuter ung homme, pour lequel fust payé, XII deniers.

Item. - Et le XXme jour du moys d'apvril, au dict an, suyvant la délibération de la jurade du quatriesme du dict moys, seroient partis pour aller à la court du roy, estant lors à Bordeaulx, scavoir, MM. le bailly et M. de Licton, chascun son clerc, maistre Jehan Cabrol et Jehan Aujard, consulz de la présant ville, et à cause qu'il ne fust possible trouver chevaulx, et aussy pour esvyter fraictz et despens, et a cause aussy de la

 

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demeure qu'il nous convenoit faire à Bordeaulx, avons afrété une gabarre, pour nous porter jusques à Libourne; à laquelle fust payé, de marché faict, la somme de IX livres.

Item. - Fust prins ung flascon de vin blanc, pour mectre dans la dicte gabarre, avec du pain, pour lequel fust payé, IV sols, II deniers.

Item. - Et le dict jour, sommes venuz coucher à Castilhon; pour la souppée, a esté payé, pour chascung, six solz, estant six personnes de nombre, que monte, XXXVI sols.

Fust bailhé au gabarrier, pour soupper, des heux (oeufs) et du vin, dont fust payé, III sols, VI deniers.

Lendemain, partant du lougis, fust donné aulx chambarrières, pour leurs esplingues, XII deniers.

Item. - Et lendemain XXIme jour du dict moys, arrivâmes à Libourne, auquel lieu avons demeuré jusques au soir, bien tard, actendant la marée, où fust payé, pour la despence, la somme de XXXVI sols.

Auquel lieu de Liborne, avons prins une galiothe, pour nous porter à Cavernes, pour laquelle, fust payé XV sols.

Pareilhement, à Cavernes, a esté payé, II sols.

Item. - Pareilhement, au dict lieu de Cavernes, fust loué six chevaulx, tant pour porter

 

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les dicts seigrs et leurs males, jusques à Lormond, pour lesquelz fust payé, pour chascung, huict sols, que monte, pour les dicts six chevaulx, la somme de quarante huict sols.

Pareillement, fust payé, tant pour la souppée du dict jour, au lieu de Lormond, que le desjuner, actendant la marée, pour chascung, sept sols, que sont XLV sols.

Pareilhement, fust donné aulx valetz et chambarrières, pour leur vin, XII deniers.

Pour une gabarre, pour nous porter du dict lieu de Lormond à Bordeaux, afin de nestre trop chargés; fust payé, VI sols.

Le dict jour, XXIIme du dict moys, sommes arrivés à Bordeaux, et lougés au lougis de Jehan Bailon; faict marché avecques luy, pour journée, de la despence, avec lequel fust arresté, à huict sols, par table; et lors fust payé, pour la collation, IV sols, VI deniers.

Item. - Et le lendemain, XXIIIme jour du dict moys, avons présenté requeste au roy, en son conseil privé, tendant aulx fins qu'il pleut au roy, nous bailher lectres pour contraindre les scindicz du resort de Bragerac, et autres, contenuz ez commissions, bailhées par messgrs de Monluc, B.... Monpentier et séneschal, pour lever les restes des dictes commissions; laquelle requeste fust refuzée, et autres chefz contenuz en icelle requeste, faicte suyvant les mémoyres

 

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dressées par MM. les lieutenant, bailly et Licton; et pour icelle faire coppier, et mectre au net, fust payé à celluy qui la doubla, XII sols.

Item. - Plus, au dict temps, M. Auberon nous dressa une autre lectre, pour obtenir du roy, le pas d'ung molin à bapteaux, soubz le pont de Dordoigne; auquel Auberon, fuct payé ung escu sol vallant L sols.

Item. - Pareillement, au dict temps (9 mai 1565), passa par ceste ville le corps du seigr de Caumond; et fut envoyé, aulx seigrs qui le conduisaient, deux potz de vin, que fut payé III sols, IV deniers.

Item. - Et le XXIIme du dict moys, estant venuz, en la présent ville, plusieurs notables personnes de Périgueux, pour faire la Cenne, lougés chez Disson, ausquelz, fust porté, de présent, quatre potz de vin, pour lequel fust payé VI sols, VIII deniers.

Pareilhement, le dict jour, fust aussy porté, de présent, à MM. de Bellegnrde et de Montastruc, estant en la présent ville, lougés chez le recepveur Eyma, deux potz de vin qui fust payé IV sols.

Item. - Et le XXVIme du dict moys de may, fust avizé par plusieurs notables personnes, faire abatre une partye de (la) tour de Malbec, aulx fins d'esviter les dangiers qui en pourroient ensuyvre; dont, pour lequel affaire, avons

 

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emprompté une corde de Jehan Langlade, et louée une autre de James Plaze, pour laquelle fust payé XII sols.

Item. - Et pour laquelle murailhe abatre, par terre, fust requis y faire monter des maistres recouvreurs, tant pour atacher les dictes cordes, que myner le hault d'icelle murailhe, en grand dangier de leurs personnes, ausquelz fust payé, pour leurs journées et despens, la somme de XX sols.

Item. - A cause qu'il ne fust possible metre la tour de la dicte murailhe par terre, à force de cordes, avons bailhé icelle abatre à pris faict à maistre Gabriel, masson, et au filz de Buchon, ausquelz a esté promis, pour ce faire, et payer, la somme de VI livres.

Item. - Au dict temps, à cause que M. de Rabiers nous empêcha d'abatre la dicte murailhe, disant de quelle authorité le fesions, fusmes contrainctz lever une acte, par laquelle aparoyssoit, que M. le baily nous avoict enjoinct ce faire, pour lequel fust payé XVIII deniers.

Item. - Et le XXIVme du dict moys, fust requis faire amasser, au dedans la rivière de Dordoigne, du rabot et pierres, où il en fust amassé une quantité par quatre guarssons, lesquelz y besougnèrent avec ung gabarot l'espasse de deux journées entières, lequel rabot et pierres, fust employé au colliège; ausquelz garssons, fust

 

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payé, pour leurs despens et journées, la somme de XXXVI sols.

Item. - Et le cinquièsme du dict moys de juing, estant le maire de Périgeux en la présant ville, luy fust envoyé, de présant, deux potz de vin, pour lequel fust payé IV sols.

Item. - Et le XVIIIme du dict moys de jung, estant arrivés en la présant ville MM. de la Chambre Ardante, lesquelz s'en allarent au couvent des Cordeliers, où trouvèrent une chambre commode à leur audiance, laquelle nous commandèrent tapisser, pour lequel affaire fust achapté des clous; par cy, XII deniers.

Pareilhement, fausit faire porter des bancqz et chaires, pour assoir les dicts seigneurs, et pour ce faire, fust payé à ceux que les portarent, XII deniers.

Item. - Et le XXIIme du dict moys, fust porté de présant, à M. le présidant, deux potz de vin, pour lequel fust payé IV sols.

Le dict jour, fust porté à MM. de la Chambre, estant aulx Cordeliers, pour faire collation, tant en pain, vin et fruict, que fust payé, IV sols, IX deniers.

Le dict jour, fust porté au dicts seigrs de la Chambre, que souppoyent au lougis de M. de Rivière, de présant, troys potz de vin, pour lequel fust payé, VI sols.

Lendemain XXIIIme du dict moys, estant les

 

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dicts seigneurs aulx Cordeliers, leur fust porté pour desjuner, en pain, vin blanc, beure et serizes, que fust payé pour le tout, VII sols, VI deniers.

Item. - Et le XXVme jour du dict moys, a esté payé à maistre Jehan Pétasson, pour le louaige d'une maison sienne, tenue par le collège, comme apert par quitance, la somme de III livres.

Pareilhement, fust payé à Francoys Pépin, pour une aultre petite maison, hou se tient une classe du dict collège, pour deux moys, la somme de X sols.

Le dict jour XXVme du dict moys, les dicts seigneurs (de la Chambre ardente), disnarent au lougis de M. le lieutenant Poyné, ausquelz fust porté, de présent, troys potz de vin, pour lequel fust payé VII sols, VI deniers.

Item. - Et le dict jour XXVIme du dict moys, fausit faire reporter la tapissarye, bancz et chaires, estant portés aulx Cordeliers, au lieu où les dicts seigneurs tenoient l'audiance, pour lequel affaire, fust payé XVIII deniers.

Item. - Et le pénultièsme jour du dict moys de jung, ayant veu, tant les dicts consulz que MM. du siège présidial, et autres aparens de la dicte ville, la nécessité de faire le dict pont de Malbec, avons faict marché avec maistre Faugiére, charpentier, à remectre le dict pont tout

 

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à neuf, de bonnes grosses pièces de boys; auquel, fust, pour ce faire, promys et payé, la somme de dix neuf livres, comme apert par acquict receu par Lacrup.

Item. - Et le dict jour XIIme du moys de julhet, suyvant la coustume et au son de la cloche, se sont assemblés MM. les consulz, juratz et autres conseliers de la présant ville, en présence desquelz, par le scindic, a esté remonstré que le roy N.S. vient passer par ceste ville, et quil sera bon que ung chascung se prépare à le recepvoir et luy faire l'onneur que luy apartient, et que, pour satisfaire aulx fraictz quil conviendra faire à son entrée, comment s'en gouverneront les dictz sieurs consulz. Sur quoy fust arresté faire ung tailh sur les myeux aysés, jusques à la somme de troys ou quatre cens livres, comme apert par l'acte de la jurade receu par Labonne, notaire et clerc de la ville; pour laquelle jurade faire sonner, fust payé XII deniers.

Item. - Au dict temps, et estant avertys que la venue du roy estoit prochaine, fust avizé par le conseil de la ville, qu'il seroit bon envoyer ung homme de qualité, devers M. le gouverneur de Monluc, aulx fins de luy remonstrer l'obéissance des habitans, et que, se qu'il luy plaira nous commander faire, pour la venue du roy, sera, de bonne volonté, faict et acomply; devers

 

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lequel seigr gouverneur fust envoyé M. de Grahault, consélier, auquel, pour faire les fraictz du dict voyage, fust bailhé la somme de XV livres.

Item. - Et à cause que le dict seigr de Grahault n'avoit ases bonne monture, luy fust bailhé ung cheval de Jehan Langlade, pour porter sa male, lequel il garda huict jours, au sus dict affaire, pour lequel, Langlade c'est faict payer, pour chascune journée, douze sols, que montent les dictes huict journées, la somme de IV livres, XVI sols.

Pareillement, a esté payé au dict seigr de Grahault, pour huict journées, qu'il esposa au dict voyage, pour chascune, ung escu, que montent la somme de XX livres.

Item. - Et le XIVme du dict moys, a esté payé à seulx qui avoient faict le tourchis du collège, la somme de IV livres, XII sols, VI deniers.

Item. - Au dict temps et moys, a esté porté à madame de Saint Supplisse, de présant, deux potz de vin, pour lequel a esté payé IV sols.

Item. - Et au dict temps et moys, ayant entendu que le roy estoit bien prés, voyre à Nérac, lequel s'en venoit passer par ceste ville, et affin d'en estre myeulx aseurés, fust avisé par MM. les consulz, appellés MM. le lieutenant, bailly et autres officiers, et conséliers de la dicte ville,

 

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lesquelz seigrs furent d'avys de envoyer jusques à Lausun, devers le seigr de Perniclan, pour en scavoir la vérité sertaine; à ceste cause, y fust envoyé homme exprès, auquel, pour cestuy affaire, a esté payé XII sols.

Item. - Et le vingt unièsme du dict moys, aulz fins de faire myeulx nostre devoir pour l'entrée du roy, et que ne fussions surprins, fust avizé, tant par MM. les consulz, juges et autres officiers du roy, et gens de calité, envoyer devers monsgr le gouverneur Monluc, aulx fins de luy remonstrer l'obéissance, et pour ce que la ville n'est munye de foens et avoynes, qu'il fust son bon plaisir, nous bailher commissions dressantes aulx juridictions du ressort, de porter vivres, afin qu'il n'en y heult faute; dont, pour cestuy affaire, a esté bailhé, à M. Beuf, pour aller devers le dict seigr gouverneur, par commandement des dicts sieurs consulz et conséliers, et comme apert, par aquict, la somme de X livres.

Item. - Et le dict jour XXIme du dict moys, à cause que la fouldre tumba sur la tour de la Lougadoire, à laquelle rompit le joucg de la cloche, ensemble une eschelle, par laquelle on montoit à la dicte cloche, fust requys icelluy faire reffaire, dont fust payé, de marché faict, avecques Faugière, la somme de XXX sols.

Item. - Au dict temps et moys, estant la

 

p. 269

veilhe de la Magdelene, et, ainsin que est de costume faire tous les ans, avons porté la nomination des consulz à monsgr le baily; ensemble, luy avons rendu l'obéissance deue au roy, avec les clefs de la ville, estant le dict seigr au devant la porte du chasteau du roy, auquel seigr, lors, fust bailhé, ainsin qu'est dantiene costume, ung pot de vin, pour lequel II sols.

Item. - Et le dict jour, arriva en la présant ville, monsgr le chancellier de France, auquel seigr, tant MM. de la justice, que MM. les consulz, et autres gens de qualité, allant faire la révérence, auquel seigr, après plusieurs remonstrances à luy faictes, par les dicts seigrs, fust faict présant, à son maistre d'ostel, de deux pièces de vin, l'une blanc et l'autre claret, pour lesquelles fust payé la somme de dix livres, chescune, que montent la somme de XX livres.

 

Budget

Recettes: 1504 livres, 10 sols et 9 deniers.

Dépenses: 1935 livres., 3 sols et 7 deniers.

 

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1565-1566

 

Seul le livre de compte de cette année existe; nous en extrayons les notes suivantes:

D'abord au premier feuillet, on lit: « Mon ayde au nom de Dieu. Ainsin soit-il. »

Durant le cours de l'année, il passa sous le pont de Bergerac, quatre cent huit bateaux appartenant au port de Lalinde ou autres petits ports intermédiaires; chaque bateau payait une redevance de huit sols aux consulz ce qui donna la somme de 163 livres, 4 sols.

Quinze habitants furent reçus bourgeois, et payèrent pour leur droit de bourgeoisie, 89 livres, 11 sols; deux d'entre eux, payèrent en nature; l'un donna soixante-seize livres de plumes, qui furent offertes au collège, et l'autre, tailleur de son métier, fut reçu « pour la fasson des robes, chaperons et pavillon du roy. »

 

Dépenses diverses faites pour la réception du roi Charles IX

 

Item. - Au dict temps et moys (26 juillet 1565), à cause que le roy devoit passer par ceste

 

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ville, et que, sy devant, les consuls derniers avoient, ja commencé faire des préparatoyres, pour l'entrée du dict seigneur, mesmes de dresser ung portal au bout du pont devers la présent ville, et ung autre au bout du pont, devers le bourg de la Magdelene, pour lesquelz affaires et garniture des dicts portalz, fuct besoin iceulx garnir, tant en pintures d'or et d'argent, et autres couleurs, ainsin qu'il aparoystra par les menuz, sy après:

Item. - Et le trentiesme jour du moys de juillet, au dict an, pour faire les portalz, fuct achapté ung milier de petitz clouz, pour servir et clouer au dict portal, que furent achaptés de Pierre Brugier, pour lesquelz fuct payé XV sols.

Item. - Pareilhement au dict temps et moys, fuct achapté du filet blanc retorz, pour coudre les toilles et linges, mys au dict portal, à mectre les pintures, divises et armories du roy; pour lequel filet, fuct payé II sols.

Item. - Pareillement, au dict temps et moys, et oultre se que les pintres ont achapté, fuct achapté de la cole, pour coler les dictes pintures, que fuct achaptée de Baptiste Tarneau, pour laquelle fuct payé XV sols.

Item. - Pareilhement, fuct bailhé aus dicts pintres, une main de papier, pour laquelle fuct payé X deniers.

 

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Pareilhement, fuct achapté de Anthoine Bosquet, tant en chandelle que taches et clouz, pour servir au portal et pintres, que fuct payé XLII sols, IX deniers.

Item. - Enquores, fuct achapté, pour clouer les portalz, de petitz clouz, qui furent mys aulx arceaulx d'iceulx, pour lesquels, fuct payé IV sols.

Item. - Au dict temps, fausit faire d'autre colle, pour icelle employer aulx pintures, faicte de farine de froment, pour lequel affaire fuct achapté demy poignère de froment, pour lequel fuct payé IX sols, VI deniers.

Item. - Au dict temps, et moys, estant avertys par aulcunz, que le roy ne venoit poinct passer par ceste ville, et aulx fins de n'estre surprins, fut avizé, par plusieurs habitans, envoyer à la court du roy, aulx fins d'entendre la vérité, pour lequel affaire, y furent envoyés M. le bailly, avec le consul Jehan Guy, et ung homme à cheval, ausquelz fuct payé, pour faire le voyage, ou despence, la somme de VI livres.

Item. - Au dict temps et moys, fuct enquores achapté, pour clouer les portals, ung cent de taches, pour lesquelz, fuct payé, VII sols, VI deniers.

Item. - Au dict temps et moys de julhet, vollant peindre le dict portal, lequel fausit dresser dans le couvent des Cordeliers, dont, pour cestuy affaire, fuct besoing avoir des escheles,

 

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et pippes, pour faire les chafaultz; par quoy, fuct payé, aulx serviteurs de Lezot, que le portèrent, le dict portal, tant en vin, pain, la somme de V sols.

Pareilhement, fuct payé à quatre hommes, pour avoir porté une demy douzaine pippes, pour servir à faire les chafaultz, pour le dict portal, la somme de IV sols.

Au dict temps, fuct achapté de la chandelle, pour bailher aus dicts peintres, pour besougner la nuyct à diligence, que fuct prinse de Jehan Bonac, pour laquelle, fuct payé XXX sols.

Item. - Au dict temps, fausit faire porter la grande eschelle de main de Sainct Jacques, au couvent des Cordeliers, aulx fins de dresser le dict portal, pour laquelle porter, fuct payé, à quatre hommes qui la portarent, IV sols.

Au dict temps, fuct achapté pour bailher aulx pintres (1), une demy livre esponge, pour servir aulx pintures, pour laquelle fuct payé, XV deniers.

Item. - Au dict temps, enquorres, fuct

 

(1) Léonard Limousin, peintre émailleur avec ses deux fils et Jehan Pénicaud étaient chargés des décorations des portes de la ville et autres monuments devant lesquels devait passer Charles IX. Il est probable que ce sont les peintres dont il est parlé ci-dessus. Il est aussi parlé de Mathurin Bormor, maître peintre vitrier.

 

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achapté ung cent de taches, de quatre ongles, que fuct employé au portal, pour lequel fuct payé IV sols.

Pareilhement, fuct prins de Junyen de Cajac, deux douzaines crochets, pour metre les tapisseryes à la maison du roy, auquel a esté payé, VI sols.

Item. - Au dict temps, à cause que, enquorres, aulcungz nous faisoit entendre que le roy ne passoit poinct par ceste ville, à raison de quoy, fuct envoyé homme esprès jusques à Lausum, aulx fins d'entendre la vérité, auquel homme fuct payé, pour ces peynes et despens, X sols.

Pareilhement, fuct prins six pipes, pour faire le chafault, pour chascune, dix solz, que monte III livres.

Item. - Au dict temps, estant avertys et assurés que le roy venoit passer en ceste ville, afin que les portals et autres garnitures fussent à déligence faictes, fuct achapté, pour bailher aulx pintres, pour besougner la nuyct, deux livres et demye chandelle, pour laquelle, fuct payé VII sols VI deniers.

Item. - Plus, fuct prins de Jehan Cas, merchant de la présent ville, du plastre, pour bailher aulx pintres, pour la somme de XXVI sols X deniers.

Pareilhement, a esté prins de Jehan Eyma, de

 

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la cole clère, et petits clouz, à mectre au pavilhon du roy, dont fuct payé XXX sols.

Item. - Au dict temps, fuct enquores achapté, sept aulnes de ruban blanc, pour icelles mectre aulx chappeaux de triomphe, que furent pozés à la maison du roy, pour lequel, fuct payé, ches Aujard, XII sols.

Pareilhement, fuct achapté du filet, pour icelluy employer à faire les paramens du portal, à la maison du roy; fuct payé, III sols VI deniers.

Pareilhement, au dict temps, fuct payé à ung nompmé le Barbier, de Beaumond, pour avoir faict les chappeaux de triomphe, qui furent pozés au lougis du roy, et auquel, fuct, pour ce faire, payé, par commandement, XV sols.

Pareilhement, fuct payé aulx boyers, qui portèrent du ledre (lière) et buys, pour parer la maison du roy, en pain et vin, VI sols.

Item. - Au dict temps et moys, vollant pouser le dict portal au bout du pont de Dordoigne, fuct requis faire des pertuys à la murailhe de la maison de Bernard Gros, auquel affaire, vacqua ung masson, une journée, auquel, pour cestuy affaire, fuct payé VI sols VI deniers.

Item. - Au dict temps, et moys, a esté payé à ung nompmé Parète, lequel les pintres prinsrent pour leur ayder, tant à faire cuyre les colles, mouldre les teintures, que aultres services,

 

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qu'il fict durant le temps de quinze journées, la somme de XXX sols.

Item. - Pareilhement, a esté payé à Anthoine Calcat, pour avoir acisté, avec les dicts pintres, et les faire avancer leurs besognes, que pour garder les tentures et autres utilz, emprontés pour cestuy affaire; pour quinze journées qu'il espoza, la somme de cinquante neuf sols, en quoy luy fusmes condempnés, par M. le bailly.

Item. - Au dict temps et moys, fuct payé aulx pintres qui firent le dict portal, pour leurs peynes et vacations, ainsin qu'il apert par quitance, receu par Lacrup, la somme de huict vingtz quatre livres (164 livres) trois sols.

Item. - Pareilhement, leur a esté payé pour certains potz de terre, saliers et grésales (1) à mètre les tentures, la somme de dix neuf sols, qui furent payés à Coucauld, merchant de la présent ville.

Item. - Enquores, au dict temps, fut prins de Jacques Lamoreux, clavetier, certain nombre de clouz et grosses taches, tant à servir au portal, faict à l'entrée du roy, que pour le portal du collège, et mesmes aulx bandes et pales du dict collège, ainsin qu'il apert par le menu, la somme de VII livres V sols.

 

(1) Gardales, grand plat de terre servant encore aujourd'hui pour laver la vaisselle.

 

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Item. - Pareilhement, au dict temps et moys, à cause que ung nompmé Mathurin Bormor, maistre vitrier et pintre, auroit besougné, avec les pintres, à la fasson des portaulx, et pour avoir payement de ses peynes, auroit convenu le scindic, lequel luy fuct comdempné en la somme de vingt livres, que luy ont esté payées, tant en argent que en coleurs, que restaient, et en argent, XII livres.

Item. - Au dict temps, fuct requis envoyer par les jurisdictions et porter la comission pour faire venir vivres en la présant ville, pour la venue du roy, pour lequel affaire, fuct payé à ung homme, qui la porta à seulx de Razac, VIII sols.

Item. - Au dict temps et moys de juillet, arrivarent en la présant ville, MM. les mareschalz de lougis du roy, lesquelz visitarent les pons, et commandèrent de faire fortiffier et réparer le pont de Dordoigne, pour lequel faire réparer, fuct achapté deux grandz pièces de boys, prinses de maistre Louzot, pour lesquelles fuct payé, V livres.

Item. - Enquores, nous fuct commandé faire ung pont, à bateaulx, aulx fins de passer le charroy du roy et de sa court, pour lequel affaire, fuct payé à certains personaiges qui portarent des tables et fustes, au port de Pardites, en pain, vin, V sols.

Le dict jour, fuct payé à ung charpentier qui

 

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besogna à faire le dict pont de bateaulx, pour sa journée et despens, la somme de VII sols VI deniers.

La construction du pont de bateaulx s'éleva à la somme de 6 livres 10 sols et 6 deniers.

Item. - Au dict temps et moys d'aoust, ayant passé le tren et charroy du roy et de sa court, a esté payé à Anthoine Morrin, pour la despence des bapteliers qui passarent les gens au pont des bapteaulx, pour deux ou troys journées, et ainsin que avons esté condempnés leur payer, par M. le bailly, et ainsin que apert par aquict du dict Morrin, la somme de IX livres XIII sols VI deniers.

Pareilhement, fuct prins de Pierre Blanc, munier, le nombre de deux douzaines tables, pour icelles metre au lougis du roy, pour lesquelles fuct payé III livres.

Item. - Pareillement, fuct payé à Ferrasson, ung nombre de crochetz, pour iceulx metre, tant au pavilhon du roy que à la tapisserie du logis, la somme de V sols.

Item. - Au dict temps, fuct requis nétoyer la maison de Pomiers, pour y louger M. de Monluc, et pour icelle affaire, fuct prins de Johan Gui, le jeune, huict pales de boys et ung charriot, pour lequel, fuct payé la somme de XX sols.

Item. - Et le tiers jour du moys d'aoust, au

 

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dict an, à la magniére acostumée, au son de la cloche, se sont asemblés MM. les consulz, juratz et autres conséliers de la présent ville, en présence desquelz, par les dicts seigrs consulz, a esté remonstré qu'ilz ne actendent que l'arrivée du roy, qu'il leur fault dresser ung lougis pour le dict seigneur, que les mareschalz de logis ont commandé faire préparer le lougis de M. Daix (1), et faire des eschelles et aultres garnitures qui ont esté faictes, et pour icelles frayé comme sensuit:

Item. - Au dict temps et moys d'aoust, pour dresser la maison du roy au logis de M. Daix, allaquelle fausit dresser une eschclle (2):

Fuct pris de maistre Giron Lauzeny, huict pièces de boys, pour lequel luy fuct payé V livres.

Item. - Au dict temps et moys d'aoust, pour garnir la maison du roy, fuct prins de Jéhan Langlade, deux douzènes de tables, pour lesquelles luy fuct payé la somme de III livres.

 

(1) Aujourd'hui maison Bobinski, place du Marché couvert.

(2) D'après les ordres des maréchaux de logis, les consuls firent dresser un escalier volant, qui, de la place montait à la croisée du premier étage de la maison de M. Daix, pour permettre au roy d'arriver à ses appartements, sans passer par l'escalier de la maison, qui n'était ni assez vaste, ni assez éclairé.

 

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Item. - Au dict temps et moys d'aoust, fuct enquores prins de maistre Jéhan Peyraréde, une douzène de tables, pour metre au lougis de la reyne, XXIV sols.

Item. - Aussy, fuct payé à ung maistre masson, pour avoir faict des pertuys à la murailhe, pour dresser l'eschelle, lequel y besougna ung jour, auquel fuct payé, pour sa journée et despens, VI sols.

Item. - Au dict temps, arriva M. le chancellier, Michel de Lhôpital, auquel Arnauld Castanet porta, de présant, deux potz de vin, pour lequel fuct payé V sols.

Item. - Au dict temps et moys, arriva en la présant ville le seigneur de Monluc, qui fuct lougé à la maison de Pomiers (1), auquel fuct donné, de présant, une pipe de vin prins de la maison de Françoys des Raynes, pour lequel vin fuct payé XVIII livres.

Item. - Au dict temps, fuct achapté ung nombre de cordes avec du filet de bote, pour servir à tapisser le pont de Dordoigne, à l'entrée du roy, que furent achaptées par M. maistre Emayeu Eyma, procureur pour le roy, pour

 

(1) Ancienne maison de la Miséricorde, et la première maison où s'installèrent les frères de la doctrine chrétienne à leur arrivée à Bergerac en 1845.

 

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lesquelles il paya, que luy a esté ramborssé, et desduict sur son tailh, la somme de V livres II sols.

Item. - A cause que à l'entrée du dict seigneur, fuct requis que les consulz fussent habilhés de livrée, ayant chascung leur chaperon et robe de soye, fuct prins de Jehan Augeard, dict Petit, et de Pierre Brugiére, certaine quantité de taffetas, pour faire les dictes robes, et duquel taffetas leur a esté payé, ou bien desduict, sur leur tailh, auquel ilz estoient cotisés, au rolle de la présent ville, scavoir: au dict Brugière, la somme de huict livres, et au dict Aujard, la somme de douze livres dix sols, ainsin qu'il apert par acquit.

Item. - A laquelle entrée, fuct présenté au roy les clefz de la ville, pour lesquelles clefz faire, fuct payé à Ferrasson, pour la fasson d'icelles, la somme de XXXVI sols.

Item. - Au dict temps, les officiers du roy nous firent recouvrer les clefz, pour lesquelles fuct bailhé et payé la somme de six livres; présants Maleprade et autres.

Item. - A cause que à la dicte entrée du roy, fuct artifissiellement faict une fontayne, jetant vin, et afin que les laqueys, pages et autres de la suite du roy, beussent du vin, fuct prins demy douzène verres de veyrier, pour lesquelz, fuct payé VI sols,

 

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Le dict jour, fuct payé à ung homme, lequel vuydoit le vin par les canaulx de la dicte fontène, pour sa journée et despens, III sols VI deniers.

Pour deux chandelles, pour voir vuyder le vin dans les canaulx de la dicte fontayne, fuct payé XII deniers.

Item. - Pareilhement, fuct payé, le dict jour, aulx portiers du roy, pour avoir l'entrée, la somme de LI sols.

Item. - Au dict temps, volant partir le roy, de la présant ville, fuct requis que ung des consuls allast avec les mareschalz de lougis, jusques au lieu de Muyssidan, pour lequel affaire y alla le consul Vergnol, lequel fraya, tant pour sa despence, que des dicts seigrs mareschalz, au dict Muyssidan, la somme de L sols.

Pareilhement, demande le dict Vergnol, pour sa journée, la somme de X sols.

Item. - Au dict temps, les jacquepins (jacobins), demandèrent au roy la cloche estant à la tour de la Logadoire, laquelle le dict seigneur leur octroya, et pour icelle faire décendre, fuct payé à Faugiere, qui la decendit, la somme de XV sols.

Suivent les dépenses faites pour réparer le pont de Dordogne, ou pour dresser l'escalier, que les maréchaux de logis avaient ordonné de

 

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faire à la maison Daix. Parmi les autres dépenses on trouve:

Item. - Au dict temps et moys, d'aoust, fuct achapté huict mains de papiers, et ung cent et demy guyngasson d'Alemagne (1), pour iceulx mectre au pavillon du roy, VIII sols.

Item. - Au dict temps, fuct aussy achapté une aulne de tafataz, pour couvrir les bastons du pavilhon, pour lequel fuct payé la somme de LV sols.

Au dict temps, fuct en quores achapté demye ounsse soye incarnée, et une autre demye ounsse soye jaulne, pour coudre les escussons au pavilhon, pour laquelle fuct payé VIII sols.

Le dict jour, fuct achapté ung linseul, pour icelluy bailher aulx pintres, à faire les dicts escussons et armoyries du roy, pour lequel linseul fuct payé XX sols.

Item. - Au dict temps, fuct achapté ung cent de tache, de ung liard la pièce, pour d'icelles coudre les escaliers de l'eschelle de la reyne; pour lesquelles a esté payé XXV sols.

Item. - Et le huitiesme du dict moys d'aoust, arriva le roy en la présant ville, lequel fuct reculy humaynement; et, fuct payé aulx trompetes,

 

(1) Petits clous à tête plate portant encore le même nom.

 

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pour leur vin, la somme de IX livres VI sols.

Item. - Pareilhement, fuct bailhé aulx laquais du roy, pour leur vin, la somme de VII livres IV sols.

Item. - Pareilhement, fuct donné aulx archiers de la garde, pour leur vin, IV livres XVI sols.

Pareilhement, fuct donné aulx Souysses (Suisses), pour leur vin autres IV livres VI sols.

Item. - Aussy, le dict jour, à l'antrée du roy, estant les hérauldz et autres officiers du roy au bout du pont, actendant le roy, demandèrent au consul Peyraréde, la collation qu'il leur bailha, (il n'est pas indiqué de somme).

Item. - Pareillement, au dict temps, estant le roy en la présent ville, nous fuct commandé trouver des charretes, pour porter les coffres du roy et de M. le conestable (1), et pour contraindre iceulx qui avoyent charretes, par les villaiges, y fuct envoyé le dict des Maisons (2), auquel fuct payé, pour ses despens, V sols.

Pareilhement, au dict temps, fuct besoing envoyer de ceste ville à Moysidan, aulx fins

 

(1) Anne de Montmorency, connétable de 1538 à 1567.

(2) Demaisons était un des sergents de la ville.

 

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d'avertir les habitans du dict lieu, préparer les lougis, et avertir que le roy y alloict; pour lequel affaire, y alla le consul Vergnol, auquel fuct bailhé, le cheval de Mathurin Peyrarède, pour lequel, paya XII sols.

Item. - Au dict temps, et estant party le roy de ceste ville, nous fuct commandé faire porter les arbalestes du roy, de ceste ville jusques à Moysidans, pour lequel affaire avons loué le cheval de Pierre Fonmartin, pour les porter, auquel fuct payé, tant pour luy que journées et despens, la somme de XXV sols IV deniers.

Item. - Au dict moys, et mesme le vingt cinquiesme d'icelluy, à cause que le consul Vergniol n'estoit en la présant ville, le dict Moyssac (1) envoya, de présant, à M. de Lagane, conselier en la court de parlement de Bordeaux, deux potz de vin, pour lesquelz paya IV sols.

Item. - Au dict temps et moys de may, fuct crié et proclamé à son de trompe, de ne desrober ni prendre aulcunes herbes de pré et bled,

 

(1) Moyssac est un consul qu'on doit ajouter aux six portés à l'année 1565 dans les « Annales de Bergerac ». Ce consul fut chargé d'une partie de l'ornementation faite par la ville, lors de l'arrivée de Charles IX, ainsi que le prouve la phrase suivante : « Autres fraictz faits par le consul Moyssac à l'entrée du roy ». Il manque encore le nom du huitième consul.

 

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à poyne du foet, et pour avoir leu les dictes inhibitions, fuct payé à Frescarode, qui les lut, X deniers.

Item. - Et le Xme jour du dict moys de septembre, arriva en la présant ville, le seigneur de Ferrières, gouverneur de Bordeaulx, auquel fuct porté, de présant, deux potz de vin, pour lequel fuct payé V sols.

Item. - Et le IXme jour du dict moys d'octobre, au dict an, à cause que la fouldre avoict rompeu, à la tour de la Lougadoyre, certaines pièces de boys, lesquelles y fausit faire remetre, fuct payé à Faugière, maistre charpentier, pour une solle et six coulondres, qu'il y remist, et, de marché faict, la somme de VI livres.

Item. - Et le vingt neufiesme du dict moys, au dict an, à cause que certaines pièces du reloge s'estoyent rompues, à raison de quoy le reloge ne pouvoit frapper les heures, fuct payé, au maistre sarurier de Courtz, qui les rabilha, la somme de XV sols.

Item. - Et le XIXme jour du dict moys, a esté faict une bande de fer, pour icelle metre à la cloche du presche pour laquelle a esté payé IX sols.

Item. - Au dict temps et moys d'octobre, à cause que la ville doict fornir, au maistre exécuteur de la justice, une maison, et ainsin qu'il

 

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est de costume faire tous les années, a esté payé, pour icelle maison, la somme de L sols.

Item. - Et le huitièsme du dict moys de novembre, suivant la délibération de la jurade du quatriesme du dict moys, sommes partys pour aller comparoir à l'asignation des Estatz soy tenant à Sarlat, scavoir: M. de Pépin scindic, et moy, Anthoine Vergniol, estant à cheval avec ung homme de pied, que le dict sieur Pépin mena, pour lequel fuct payé, au lieu de Lalinde, pour sa collation, XX deniers (1).

Item. - Et le XIIme jour du dict moys de novembre, à cause que le vent avoit rompeu la fermeure du reloge, laquelle fausit referré et garnir, fuct payé XV sols.

Item. - Et le XXIme jour du dict moys, à cause que ung nompmé Foulhardou, gouvernant ung bapteau de Lalinde, hurta, du dict bapteau, contre la grosse pille du pont, de laquelle fict tumber quelques quartiers; à raison de quoy, pour avoir réparation d'icelluy, l'avons faict suyvre, par ung sergent, pour luy commander l'arrest, auquel sergent, pour ce faire, a esté payé V sols.

 

(1) Ces deux députés passèrent la Dordogne à Badefol et couchèrent le soir à Cussac; le lendemain ils repassèrent la rivière à Bigaroque, et arrivèrent, le soir même, à Sarlat, d'où ils repartirent le 13 du même mois.

 

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Item. - Au dict temps et moys, arriva en la présant ville M. de la Chassaigne, consulter en la court de parlement de Bordeaulx, auquel fuct porté, de présant, deux potz de vin, pour lequel fuct payé V sols IV deniers.

Item. - Et le lendemain, vingt sixièsme du dict moys, le dict seigr conselhier de la Chassaigne, présida en la court de MM. les présidiaulx de la présant ville; auquel, à son disner, luy fuct porté, de présant, deux potz de vin, qui fuct payé V sols IV deniers.

Item. - Au dict temps et moys de décembre, au dict an, à cause que sy-devant, estant le roy et M. le chanselier en la présant ville, auroict esté remonstré au dict seigr chancelier, les grandz fraictz, charges et despences, que la présant ville avoict porté, et souffert, durant le temps des troubles et guerres civilles, tant à nourrir les camps de MM. Monpencier, Monluc, Espagnolz, Séneschal et autres compaignons, estant en garnison en la dicte ville, à raison d'icelles despences, les habitans sont ruinés, et tous les esmolumens de la ville aliénés et engaigés, pour suvenir à la nourriture des dicts compaignons; lequel seigr chancelier, après avoir entendu la dicte remonstrance, trouva bon de présenter requeste au roy, aulx fins d'avoir lectres, pour faire esgaler sur le resort, les sommes que, par la ville sera monstré, avoir

 

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employées aulx sus dictes despences; dont, pour cestuy affaire, fuct envoyé à maistre Françoys Lavergne, estant en court, pour présenter la dicte requeste, et obtenir les dictes lectres du roy, par diverses foys et mandement de la jurade, la somme de cinquante livres dix sols, comme apert par acquit du dict Lavergne (1).

Item. - Et le Xme jour du dict moys de décembre au dict an, fuz envoyé devers M. de Biron estant au lieu de Clarens, aulx fins de prier le dict seigr bailher argent pour le collège, ainsin qu'il avoict promis, pour lequel affaire, Laboule et le consul Vergnol y fusrent envoyés, dont fuct payé pour la despence du dict jour, pour Laboule et moy, la somme de XVIII sols.

Item. - Et au dict temps et moys (8 janvier), à cause que M. le principal du collège estoit allé devers M. de Laforce, aulx fins de recouvrer argent du dict seigr pour le collège, fuct loué pour le dict sieur principal ung cheval, pour lequel fuct payé à Guilhem Lauzilhe, VIII sols.

Item. - Et le XXIme du dict moys, par l'avys de MM, les consulz et autres conseilliez de la présant ville, suys allé en la compagnie de M.

 

(1) Cette requête fut écrite sur parchemin et envoyée par un messager nommé J. Borque, à M. Lavergne qui se trouvait avec le roi, à Moulins.

 

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Bordas ministre (1), devers M. de Biron, estant ches M. de Barrière, aulx fins de recouvrer de luy l'argent qu'il avoict promis pour le collège, dont pour cestuy affaire, a esté payé pour la despence du dict sieur Bordas que moy, le dict jour, la somme de XV sols.

Item. - Au dict temps et moys de février, a esté payé à maistre Eymery Fournier, pour avoir faict la ferrure et marteau de la porte du collège, auquel Eymery a esté payé pour la fasson d'icelluy, ainsin qu'il apert par aquict, la somme de X livres X sols.

Item. - Au dict temps, fuct portée la dicte ferrure du dict portal au poix de la ville pour la poizer, dont fuct payé à deux hommes que la portèrent, tant au dict poix que au collège, pour leurs peynes III sols.

Item. - Au dict temps et moys de février, a esté prins de Johan Poumeau, dict Joly, ung demy quintal de fer, pour icelluy employer au collège, pour lequel luy fuct payé ainsin qu'il apert par aquict, la somme de L sols.

Item. - Pareilhement a esté payé à maistre Guillaume Peytray, maistre masson, pour avoir faict la murailhe du collège, la somme de IVXX livres.

 

(1) L'un des premiers ministres de la réforme a Bergerac.

 

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Item. - Et le IXme jour du dict moys de février, avons esté asingnés à la requeste du scindic de Périgueux, se trouver à l'asemblée des Estatz se tenant au lieu de Monpazier, auquel lieu par avis de la jurade, fuct envoyé le consul Jehan Guy, auquel a esté bailhé pour faire le dict voyage, la somme de V livres.

Item. - Au dict temps et moys de février, fuct aussy envoyé M. de Grauld consélier, devers M. de Caulmond estant à Laforce, aulx fins de recouvrer du dict seigr l'argent qu'il avoict promis pour le collége, pour lequel affaire, fuct payé pour ung cheval qui alla avec le sieur Grauld, la somme de VII sols.

Item. - Au dict temps et moys, arriva en la présant ville M. le visse séneschal, auquel fuct porté de présant deux potz de vin, pour lequel fuct payé V sols IV deniers.

Item. - Au dict temps et moys de février, a esté payé à Jehan Merlan, pour quatre journées de son cheval, qui, fuct loué pour le bailler à M. le principal du collège, lorsqu'il alla devers M. de Caulmont, pour recouvrer argent pour le dict collège, la somme de huict sols, pour chascune journée, que montent les dictes quatre journées, la somme de XXXII sols.

Item. - Et le quinzièsme jour du dict moys de mars, estant avertys que M. de Biron estoit venu à Clérans, auquel lieu, par avys du

 

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conseilh de la ville, allaient devers le dict seigr, aulx fins de le supplier de bailher l'argent qu'il avoict promys, à la fasson du collège, scavoir: MM. le lieutenant Poynet et M. de Licton, avec le consul Vergniol, lesquelz pour avoir meilheur entrée envers le dict seigr de Biron, par avys des aparens de la ville, fuct porté de présant au dict seigr, une aloze et ung père de lamproyes, que fuct payé pour le tout, la somme de III livres V sols.

Item. - Et le XXIme du dict moys de mars, au dict an, a esté payé à maistre Jehan du Martin, régent, pour certaine despence qu'il avoit faict en la présant ville, en actendant qu'il fuct receu, lequel ne fuct trouvé cappable; fuct payé la despence qu'il fict au lougis de la Roze, du bourg de la Magdalene, la somme de III livres.

Item. - Et le XIVme jour du dict moys (1566), à cause que la ville bailhe à l'imprimeur une maison pour soy demeuré, pour le louage de laquelle a esté payé à la famme de Mustandot, ainsin qu'il apert par aquict, la somme de III livres XII sols VI deniers (1).

Item. - Et le XXIVme jour du dict moys de may, arriva en la présant ville l'escudier du pays de Périgort, lequel avoict faict asingner les

 

(1) En 1566, l'écu pistole valait deux francs cinquante.

 

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Estatz on la présant ville, auquel fuct porté de présant, deux potz de vin, pour lequel fuct payé VI sols.

Item, - Et lendemain XXVme jour du dict moys, arrivarent en la présant ville les gens de troys Estatz, et pour iceulx tenir, fuct préparé le couvent des Carmes; auquel lieu avons faict porter des branches et verdure, pour lequel affaire fuct payé à deux hommes, qui la portarent, pour leurs peynes III sols.

Item. - Et le dict jour arrivarent M. de Colamor, auquel fuct porté de présant, deux potz de vin, pour lequel a esté payé VI sols.

Pareilhement arriva le dict jour M. de Sainct Génies, auquel fuct aussy porté de présant, autres deux potz de vin, pour lequel fuct payé VI sols.

Pareilhement fuct aussy porté de présant, aulx consulz de Périgueux, autres deux potz de vin, pour lequel fuct payé VI sols.

Le dict jour, fuct besoing porter au dict couvent des tables, banqz et chaires, pour lequel affaire fuct payé à ung homme, qui le porta II sols.

Pareilhement, le dict jour, fuct porté au Juge-Mage de Périgueux, de présant, deux potz de vin, qui fuct payé VI sols.

Le dict jour, à soupper, fuct porté à M. de

 

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Badefol, deux potz de vin de présant, pour lequel fuct payé VI sols.

Pareilhement au dict seigr de Colomor, fuct porté autres deux potz de vin à son soupper, pour lequel fuct payé VI sols.

Pareilhement le dict jour, au soupper, fuct porté, aulx consuls de Périgueux, autres deux potz de vin, que fuct payé VI sols.

Les consuls envoyèrent aussi du vin pour le souper du Juge-Mage et pour celui du syndic.

Item. - Et le dict jour, tenant les dicts Estatz, au dict couvent, fuct porté la collation, que fuct payé, tant en vin et pain, la somme de VII sols.

Item. - Et le dernier jour du dict moys de may, au dict an mil VC soixante six, à cause que les Estatz estant asingnés en ceste ville, le vingt cinquièsme du dict moys, lesquelz pour n'avoir peu résouldre et arrester certains affaires, furent réasingner se trouver et asembler en la ville de Périgueux, au premier jour du moys de juing, où estoit requis y aller, ou envoyer gens de scavoir, pour lequel affaire, par l'avys du conseilh de la ville, y furent envoyés M. de Grauld conseilhier, avec le consul Vergniol; suis party le dict jour, estant le dict seigr de Grauld, à deux chevalz, et le dict Vergniol le sin; et pour la disnée au Pont Sainct-Mamé, fuct payé à la raison de huict sols chascung;

 

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que monte tout à la somme de XXIV sols.

(Le même jour ces délégués arrivèrent à Périgueux.)

 

Item. - Et lendemain premier jour de jung, au dict an, les dicts Estatz se asemblarent, où fuct remostré les consignations et autres impos, imputables au peuple, et arresté qu'il seroit remostré au roy, comme apert par l'extraict et double des lectres des dicts Estatz.

Item. - Et le quatriesme jour du dict moys de juing, au dict an, à la magnière acostumée de la présant ville, se sont assemblés MM. les consulz, juratz et autres conséliers d'icelle ville, en présence desquelz, par les dicts seigrs consulz, a esté remonstré que le seigr de Monluc, lieutenant pour le roy et gouverneur en se pays de Guyène, faict la visite par son gouvernement, et vient passer par ceste ville; demandent qu'il receuil luy sera faict: sur lesquels affaires a esté délibéré que le dict seigr sera reculy, et yront au devant de luy, pour le reculir et faire la révérance, les aparens de la présant ville, et qu'il sera desfrayé et ses gens, de la despence, comme apert, par l'acte de jurade, receue par Labonne clerc de la ville, après laquelle fuct payé à celluy qui sona la cloche, X deniers.

item. - Estant aresté que le dict seigr de Monluc venoit en la présant ville, et, qu'il seroit

 

p. 296

lougé au lougis de M. Daix (1), fuct besoing faire nétoyer audevant la dicte maison, pour lequel affaire, fuct payé à deux hommes III sols.

Item. - Et le Vme jour du moys de juing, au dict an, arriva en la présant ville le seigr de Monluc, gouverneur pour le roy en Guyène, lougé à la maison de M. Daix, et pour la despence duquel, ainsin qu'il avoit esté ordonné, par la jurade de la ville, a esté frayé par le consul Vergnol, en despence, à son lougis seulement, sans comprendre la despence faicte ez autres lougis, en viandes, pain, vin, boys et autres choses, ainsin qu'il apert par le menu, qui monte la somme de LXII livres III sols VIII deniers (2).

Item. - Et le VIIIme du dict moys de juing, au dit an, à cause que la ville avoict affermé, pour l'entrée du vin, prendre la somme de vingt sols par tonneau, fuct besoin lever l'acte de la dicte afferme, pour lequel fuct payé II sols.

Item. - Au dict temps et moys de juing, à cause que par édict du roy, le siège présidial de la présant ville avoict esté débouté, nous commandant aller à Périgueux, fuct avizé par le

 

(1) La maison où logea Charles IX le 8 août 1565.

(2) Les autres personnes qui accompagnaient M. de Monluc, ou leurs chevaux, dépensèrent 41 livres et 4 sols.

 

p. 297

conseilh de la ville, envoyer devers le roy, aulx fins d'y pourvoir, à quel affaire alla M. de Borzès; auquel pour y fornir, fuct bailhé par avys de la jurade, la somme de LXXV livres.

Item. - Et le pénultièsme du dict moys de juing, au dict an, à cause que sy devant, M. de Bourzès conseiller, estoit allé à Bordeaulx, pour présenter à la court les lectres qu'il avoict obtenues du roy, sur le rétablissement du siège présidial de ceste ville, pour lequel affaire, il auroit mené le cheval de Jehan Baraud, et gardé onze journées, pour lesquelles luy fuct payé la somme de IV livres VIII sols.

Item. - Au dict temps et moys de juilhet, a esté payé à M. Rémy, premier régent du collège, pour ses gaiges que la ville luy bailhe, la somme de XVIII livres X sols.

Item. - Pareilhement, a esté payé à Hélies Dupuy, régent au dict collège, pour avoir servy au dict collège l'espace de huict moys et cinq jours, la somme de XXIX livres VI sols VI deniers.

Item. - Au dict temps, à cause qu'il y avoit, tant en la présant ville que bourg d'icelle, des avancoureurs des vivres, et mesmes achapteurs de bled sur les chemins; pour faire proclamer à son de trompe à toute magnière de gens, de ne avancourir les dicts vivres, à peyne de la hart,

 

p. 298

fuct payé, tant au trompete, que, au clerc qui leut les dictes inhibitions, II sols.

Item. - Au dict temps et moys de juilhet, au dict an, à cause que la ville avoict obtenu du roy lectres patentes et commission, pour faire cotiser sur les resortz et jurisdictions, la somme de cinq mil et tant de livres, et pour icelle somme faire départir et esgaler sur les dictes jurisdictions, fuct requis les présenter à ung de MM. les esluz de Périgort; auquel fuct envoyé Jehan Peyraréde, dict Danguonet, aulx fins des présentes, avoir son atache pour faire asingner les parties; auquel Peyrarède fuct payé pour ses despens, III livres.

 

 

Entrée du roy Charles IX

telle qu'elle est écrite au livre des chroniques

conservé dans nos archives (1)

 

Le roy Charles IX faisant son entrée dans la présente ville, le 8 aoust 1565, on lui fit une chapelle de branches au bout du bourg de la Magdaleine. M. le lieutenant Poynet lui fit la

 

(1) Livre que l'imprimerie Générale du Sud-Ouest, a publié en 1891, sous le titre de « Annales historiques de la ville de Bergerac, 1233-1789 ».

 

p. 299

qui harangue; il entra après dans la chapelle accompagné de la Reine Mère, de M. d'Orléans, du prince de Navarre, du connétable et autres princes et seigneurs.

Sa majesté vit passer les compagnies des habitants; la première étoit de cinquante petits-enfants, la plus grande partie habillés de satin ou tafetas bleu garny de soye incarnat et blanc, leurs légers hauts de chausses à la bourguignote, et la gibecière au coté, leur houlette à la main, en manière de pastouraux, chantant un cantique à l'honneur du roy; la bande des mariniers suivoit, habillés de bleu,, incarnat et blanc, avec leur capitaine, lieutenant et porte-enseigne, ayant chacun un aviron peint de la couleur du roy, au nombre de trois cents; les cordonniers venoient après, vêtus de même livrée, au nombre de 200, compris une partie d'artisans, leur capitaine à la tête, lieutenant et porte-enseigne; les couturiers marchoient après avec les bouchers et autres artisans, environ cent cinquante, et leur capitaine à la tête, lieutenant et porte enseigne; les marchands appelés les bonshommes et leur intendant sur toutes les autres compagnies, tous habillés de robe longue de tafetas blanc, les boutons de la livrée du roy, avec leurs chapeaux blancs, ayant en main un rameau d'olivier en signe de houlettes; Jacques de Fonmartin étoit le capitaine, Etienne Reynier lieutenant, et Berthoumieu Captal, porte enseigne;

 

p. 300

après, le roy marcha pour entrer dans la ville. Toute la rue du Bourg ou il passa étoit garnie de linge blanc, et au bout du pont du coté du bourg il y avoit un portail de lierre aux écussons de Sa Majesté; tout le pont de Dordogne de haut en bas étoit garni de linge blanc avec l'écusson. Et à l'entrée de la ville, entre les maisons de Philippe Plaze et Bernard Gros, il y avoit un grand portail fait en grande magnificence, qui coûta plus de 200 écus, où les consuls vêtus de robes de tafetas blanc et rouge, leurs chaperons de même, présentèrent un pavillon au roy et le conduisirent à son logis, chez le sieur Daix médecin.

Toutes les rues étoient couvertes de sable, et tendues de travers en travers de linge; la fontaine appelée la fon Peyre pissa du vin, tant que le roy passa. Les habitants criaient; Vive le Roy! les pages, laquais et autres burent du vin à la fontaine.

Après dîner, le roy, la reine-mère, les princes, seigneurs et gentilshommes de la court, allèrent jouer à la butte au terrier des Carmes (1). Le lendemain 9me du mois d'aoust, le roy ouït la messe dans le couvent des frères Prêcheurs, et partit après avoir diné pour aller à Mussidan.

Tout cela est écrit dans un livre de feu

 

(1) Aujourd'hui Jardin-Public.

 

p. 301

Volpilliac (1) signé de lui, qui a été produit par le seigneur de Forsac, et qui contient quelques quittances de rente de la paroisse de Queyssac.

A la fin de ce livre de compte dressé par Antoine Vergniol, l'un des consuls de cette année, on trouve:

 

« La bénédiction du Seigneur. Loué soict Dieu, père de Nostre Seigneur Jésus Crist, père des miséricordes, et Dieu de consolations. »

 

 

1567

 

Les jurades de cette année ont disparues; seul un livre de compte malheureusement incomplet, nous donne une idée des frais considérables faits tant par M. de Montluc que par le Sénéchal, le maréchal de Mirepoix et autres seigneurs à leur suite, pendant leur séjour à Bergerac. Nous en extrayons les notes suivantes:

 

(1) Jean de Volpilliac était syndic de la communauté de Bergerac en 1569.

 

p. 302

Bte Q. Lse 21.

 

« Le XIme jour du moys de février 1567, a esté mys dans le chay de Louys Babel, le nombre de six vingtz sacz de farine, tant petitz que grans, ensamble dix et sept baricques et dix et sept sacz avoyne appartenant à Monseigneur de Monluc, laquelle farine et avoyne, a esté pourtée de Bergeyrac dans le bateau de Francoys Plaze, marchand de Bergeyrac, et pour se qu'est véryté ay signé la présente, le jour, moys et an que dessus.

Babel. »

 

Le reçu suivant est écrit au bas du précédent.

 

« Je resu du sire Jacques Fonmartin, consul de la présent ville, la somme de trante cinq soubz que je avoys fourny, pour chariés les susdictes farines dans les chays, à Bourdoulx, de laquelle somme, l'an tien quite. Faict à Bergerac le XXIII février 1568. »

 

Fragments d'une pièce déchirée et en très mauvais état, portant la date du deux décembre 1567, constatant qu'à cette époque le pont de la ville avait été brûlé en partie:

 

« Nous cappitayne Bonnevyn, certifions, que, par advis de monsieur le cappitayne lieutenant, avons envoyé à Libourne, (pour) qu'on

 

p. 303

mene vingt charpentiers, pour abilher le pont de Bragerat, ayant esté bruslé de deulx arches, la première estant en longueur de soixante pieds, devers le faulxbourg de la Magdelaine, et l'aultre en à trente cinq, et ce, aulx fins de  passer l'armée de monseigneur de Monluc, lieutenant pour le roy; lequel pont a esté par eulx rabilhé, en grand dilligence; lesquels charpentiers conduits par maistre Mangon Jehan et Jehan Cuizinier frères, avec dix sept compaignons, serviteurs du dict maistre, que partirent de Libourne le vingt cinquiesme d'octobre, et mirent deulx jours à venir, et en cinq jours ont rabilhé le susdict arceaulx, et comprins trois jours pour séjourner ou senretourner, leur est deu à ung chescun d'eulx, dix journées, tant pour le aller que venir, que pour le séjour; qu'est pour le regard d'iseulx trois mestres, scavoir est: ung escu la première journée, à chescun des dictz trois maistres, et demy escu, pour chescun des aultres journées, et pour chesque journée des aultres, ung teston, montant et revenant, pour les journées des dictz trois maistres, la somme de quarante et une livre, cinq soubz, et pour les dix sept serviteurs, la somme de cent deux livres, qu'est somme toute, sept  vingtz trois livres cinq soubz; desquelles sommes, prions monseigneur de Monluc, ordonner estre payées, et en despécher ordonnance

 

p. 304

aux consuls de la présent ville, pour la cotizer sur la jurisdiction de Bragerat, et payer promptement les susdicts charpentiers, à peyne de tous despens, dommaiges et intérêtz etc., etc.

Fait à Bragerat le premier jour mil cinq cens soixante sept.

Ainsi signé : Guy. »

 

« Collationnés ont esté les sus dicts doubles à leurs originaux et notes de tabellions royaulx, establiz en la ville de Libourne, soubz signés.

De Lamarzelle, notaire royal.

Serhichet, notaire royal. »

 

Divers comptes sans date

Un compte de fourniture de vivres « pour la maison de monseigneur le mareschal de Mirepoix, lougé en la maison de M. La Faurelye, et dont le total s'élève à la somme de 34 livres et 15 sols. »

 

Un autre compte s'élevant à 36 livres 15 sols, commence ainsi: Ce que jay forny pour monseigneur de la Terride.

 

Autre compte de 10 livres 2 sols, pour des vivres fournis à M. le Sénéchal de Périgord.

 

Le compte qui suit, et qui porte en tête « Les

 

p. 305

frais faitz au retour de monseigneur de Monluc », s'élève à 97 livres et 9 sols; on y trouve:

Plus neuf moutons et demy, tant pour le dict seigneur que pour ses officiers, XIX livres IV sols.

Plus XXXIV chapons ou poules, IX livres X sols.

Plus XVIII perdris ou bécasses, VII livres II sols.

Plus ung cartier de lart, poisant XVIII livres, LIV sols, etc., etc.

 

Copie en entier du compte suivant:

Ce que j'ay bailhé et forny pour la maison de monseigneur de Montluc:

 

 

livres

sols

deniers

Premièrement, en chandelle le premier jour que le dict seigneur arriva en ceste ville

 

30

 

Plus, à Marot Constanty pour une vedelle

12

 

 

Plus, le vendredy en poison fres

4

 

 

Plus, en merlus

 

50

 

Plus, en burre

 

35

 

Plus, en huile d'olif

 

30

 

Plus, en sucre ou espices

12

7

 

Plus, ung cartier de lart

3

10

 

Plus, le sabmedy, ung veau

14

 

 

Plus, six moutons

15

 

 

 

                                                     

p. 306

 

livres

sols

deniers

Plus, en chandelle, le vendredy et sabmedy

5

 

 

Plus, en burre

 

25

 

Plus, en huile

 

32

6

Plus, a esté bailhé le dymanche ung veau

12

 

 

Plus, six moutons

15

 

 

Plus, XX poules (le prix n'est pas indiqué)

 

 

 

Plus, ay payé en pain oultre celluy de la munition

4

 

 

Plus, ung cent et demy d'oranges

 

30

 

Plus, cinq moutons

12

10

 

Somme

VIXX livres (120)

XIX

VI

 

 

Le premier novembre 1567, Jean Guy verse entre les mains des charpentiers venus de Libourne pour réparer le pont, la somme de cinquante livres tournoises, et, ne pouvant payer toute la somme qui leur était deue, leur délivre la reconnaissance suivante.

 

« Je soubz signé, confesse devoir à MM. Mengon, Cuisinier et ses frères, maistre charpentiers, la somme de quatre vingtz treize livres cinq solz tournois, pour le contenu en la commission qu'il a de monsgr de Monluc, contre les consulz de la dicte présent ville, et icelle somme lui prometz poyer ou faire poyer aux

 

p. 307

dicts consulz, dans ung moys prochain venant.

Faict à Bragerac le premier jour de novembre, mil VC LXVII.

Signé: Guy. »

 

Le 7 décembre de la même année, les consuls finirent de payer ces charpentiers.

Monluc avait prélevé certaine contribution sur les habitants de Bergerac, ainsi que le prouve la pièce suivante:

 

« Je soubz signé, ay bailhé au sire Jacques Fonmartin, consul de la présent ville, en déduction du tailh que mon père estoict cothizé, pour bailher à monsgr de Monluc, la somme de trente sept livres et demye, luy prometz que si la ville ne se contente, de luy faire déduire le reste sur ce que la ville doit à mon père, ensemble les despens; et en tesmoignage de ce, luy ay signé la présente.

Bragerac le XVII décembre mil VC soixante sept.

Signé : De Lacombe. »

 

Le lundi 8 décembre 1567, les consuls envoient le seigneur de la Beaume, M. de Saint-Avit, et le bailli, vers monsgr de Montluc qui était à Agen; pendant ce voyage, ces deux députés dépensèrent 9 livres, 16 sols.

 

p. 308

 

1568

 

Avant de donner quelques extraits du livre de compte de cette année, nous croyons devoir reproduire ce qu'on lit dans les Annales de Bergerac, à l'année 1568.

 

« Lors des troubles de la R.P.R. advenus en l'année 1568, il passa dans la ville grand nombre de gens de guerre, tant de l'une que de l'autre religion, qui logèrent et firent toutes sortes de maux, entre autres les compagnies du seigneur de Montluc, lieutenant du roy en Guienne, commandées par le chevalier de Montluc, son fils, et par le sieur de Liveron, lesquelles entr'autres maux, firent brûler le pont de Dordogne, dont il ne resta qu'un seul pas du côté de la ville, au mois de novembre 1568; déformèrent l'auditoire du siège présidial, la chambre du conseil et du greffe, brûlèrent la plus grande partie des registres  du greffe et des notaires, presque tous les habitants ayant été contraints d'abandonner la ville. »

 

p. 309

Le 7 février 1568, le Sénéchal de Périgord (1) se trouvait à Bergerac, ainsi que le constate le compte des dépenses faites chez Conseilh, où l'on trouve les articles ci-après:

 

« Je soubz signé, confère avoyr receu de sire Jacques de Fonmartin, consul de la présant ville, la somme de quarante sept frans Bourdelais et neuf soubz tournois, à cause de la despence faicte, par monsgr le séneschal de Périgort et ceux de sa suyte, estant quatorze chevaulx et dix ragatz, et ont demeuré ung jour et demy, et la disnée de quatorze chevaulx et le déjuner du dict seigneur; de quoy l'enquicte, en foy de quoy, ay escript la présante.

A Bragerac le 7me febvrier, mil VC soixante huict. »

 

« Receu de sire Jacques de Fonmartin, consul de la présant ville, pour le retour faict par monsgr le Séneschal, venant de la part de monsgr de Monluc, pour deux journées pour luy

 

(1) En 1568, le Périgord avait deux sénéchaux, l'un Noble Jean de Pécharry, écuyer, seigneur de Lagistonie, nommé par Blaise de Montluc, et l'autre, Elie Mangon, seigneur de la Tour du Pin, nommé par le roi.

Noble Jean de Pécharry, fit en faveur d'Elie Mangon la cession de son office, moyennant certains avantages que lui faisait ce dernier. (Archiv. particulière de M. de Pourquery de Boisserin.)

 

p. 310

et ses gans et ragatz, la somme de trante neuf livres tournoises, de quoy l'enquite.

Faict à Bragerac le XVIIme febvrier 1568. »

 

« Plus, ay receu de Jacques de Fonmartin, consul de la présant ville, pour la despance de XXVI souldatz, à pié et à cheval, de Castilhonnès, que monsgr le séneschal avoyt commandé de le suyvre à Périgueux, pour la despance qu'ils ont faicte à souper, le 19 de février 1568, la somme de huict livres tournoises. »

 

Dans ce même compte, on trouve: « Je soubz signé, confesse avoyr heu et receu de sire Jacques de Fonmartin etc., à cause de la despance faicte par M. de Madailhan, ou ceux de sa compagnie, tant à pié que à cheval, la somme de huict livres tournoises, de laquelle somme l'en quite et prometz aquicter envers et contre tous, etc.

A Bragerac le treziesme jour de novembre, mil cinq cens soixante sept. »

 

D'un compte de Bardot Delbos consul, nous extrayons ce qui suit:

« Et estant le cappitaine Bonamy, lougé en la présant ville, lequel cappitaine luy faict commandement de luy bailher douze hommes pour aller coupper des arbres pour acoustrer le pont de Dordougne, ce qu'il fist, il luy bailha les

 

p. 311

dicts douze hommes, lesquelz il les auroict nurry deux jours, et pour ce, demande XXVII sols.

Item. - Dict le dict Delbost comme le dict sieur cappitaine de Bonamy, luy faict commandement de trouver cinquante paires de beufs, pour charier les dictes pièces de boys, il auroit nourry les bouyers, et il achepta six quintalz de foin, aulx fins de faire souper les dicts beufs, et pour ce, demande, tant de la despence des bouyers que des beufs, XII frans.

Item. - Pour faire retirer le boys du pont de la présant ville, et le faire porter dans le temple de la Magdelaine, a esté payé XX sols.

Item. - Dict le dict Delbos, que le cappitaine Bonamy luy auroit bailhé certaine commission, pour les faire tenyr aulx paroisses, pour cothiser certaines sommes d'argent; il auroict payé, pour les faire tenyr, les dictes commissions, la somme de XXIX sols.

Item. - Par commandement de M. de La Baulme, qui, estoit capitaine de ceste ville (1), ay frayé deux arcabouses à ceulx qui faisoyent

 

(1) On lit dans le Père Dupuy, à l'année 1569: Nos réformez de Bergerac voyans leur parti affoibli par tant de pertes, eurent recours au sieur de La Baume leur voisin et bon catholique, le prient d'accepter le gouvernement, pour en cette façon se mettre à couvert de la colère du roi ».

 

p. 312

la garde, desquelles arcabouses on tiroit presque incessament, pour intymider ceulx qu'avoient entreprins venir en la dicte ville; et pour ce que les dictes deux arcabouses se sont perdues, demande que luy soyent taxées. »

 

Vient ensuite un reçu, signé par Delage, notaire royal, pour trois barriques de vin « bailhées à Bertrand de La Balme, escuyer, à présant gouverneur de la présant ville ». Ce reçu est daté du 6me jour de février 1568.

 

Autre reçu:

« Je Francoys Plaze soubz-signé, confesse avoir receu de Jacques Fonmartin, consul, et boursier de la présent ville de Bragerac, la somme de XIII livres X sols, à cause d'avoir pourté dans mon bateau VIXX sactz farine, et XVII barriques; laquelle farine estoyt de monsgr de Monluc, et fust portée en la ville de Bourdeaulx, de laquelle somme de XIII livres X sols, en tiens quicte le dict Fonmartin.

Le XXIIme de mars 1568.

Signé: Plaze. »

 

Autre reçu:

« Je soubz signé confesse avoir receu de sire Jacques Fonmartin etc., etc. la somme de vingt et neuf livres dix soubz tournois, en laquelle somme il m'estoit teneu au dict nom, à cause de vendition de vin, que Jehan Guy avoict prins de moy, pour la despence de messeigrs de Monluc, La Terride et aultres

 

p. 313

gentilzhomes, de laquelle somme de etc., etc.

XIXme de jung 1568.

Signé : Peyrarède. »

 

Pierre Lespinasse, déclare avoir reçu du boursier de la ville, la somme de onze livres, pour treize quintaux de foin « prins pour la monition de monssieur de Monluc, en san retournant de Limoges. » Reçu daté du 25 juin 1568.

 

Suit le compte des vivres fournis à M. de La Baume, gouverneur de Bergerac, du lundi 7 décembre 1567, au mercredi 22 avril 1568.

Dans le compte sans date, établi par le consul Jean Guy (1) et qui ne compte pas moins de dix-huit feuillets écrits au recto et au verso, on trouve les articles relevés ci-après:

 

« Premièrement. A esté donné à monsgr le couronnel Tilharon et suivant la promesse à luy faicte, IIC livres.

Plus, à M. le cappitaine Bonnamy a esté donné, suyvant la promesse à luy faicte, IIIC livres.

Plus, au mareschal des compagnies de gens de pied, a esté donné suyvant la promesse XXX livres.

 

(1) Jean Guy, fut consul de 1569 à 1570.

 

p. 314

Plus, au secrétaires de monsgr de Monluc, en déduction de ce qu'on leur devoit bailler, et ce, par commandement de M. le baily XLIV livres.

Plus, a esté donné au mareschal et forrier du seigr de Monluc, afin de ne faire poinct de lougis par les boriaiges du tour de ceste ville, IV livres.

Plus, pour la despence des dicts charpentiers qui estoient vingt, qui acoustrarent le dict pont, et comme apert par les menuz de la dicte despence XII livres V sols IV deniers (1).

Plus, a esté payé à Johanot Peyrarède, pour neuf barriques de vin, qui ont esté prinses de luy, tant pour la bouche de monsgr de Monluc, Terride, mareschal de Mirepoix, Bonnamy que aultres, XL livres, X sols.

Plus, a esté donné aulx trompetes de monsgr de Monluc, qui estoient troys, pour avoir faict les proclamations par deux foys, par la ville, de ne prendre aucune chose aulx habitant de ceste ville, et aux dicts habitans de ce retirer en icelle, III livres XII sols.

Plus, a esté payé à Disson, pour la despence du dict seigr de Madailhan, et ce, par l'advis de M. le baily, XXIV sols.

Plus, au retour, le dict seigr de Madailhan

 

(1) Ces charpentiers étaient venus par ordre de M. de Montluc, en 1567.

 

p. 315

louga ches le dict Disson, avec treize chevaulx, pour la despence duquel, a esté payé, IV livres IV sols.

Plus, montent les autres frais faitz, tant pour la despence de MM, de Monluc, Torride (ou Tarride), mareschal de Mirepoix, séneschal, que autres, que aussi au retour du dict seigr de Monluc, comme apert par les menuz, IIIC III livres, VII sols. »

 

Les vivres fournis au seigr de La Baume, pendant le même laps de temps, figurent aussi dans ce compte.

Tous les documents donnés ou signalés à partir de l'année 1567, sont extraits de la liasse 21, boite Q.

 

1570-1571

J. Eyma fut nommé syndic à la première jurade.

Le droit de passage établi sur la rivière, en face de la ville après que Montluc eut fait brûler le pont en 1568, fut affermé à Volpilhac, pour la somme de 221 livres; les consuls et les bourgeois

 

p. 316

de la ville étaient exempt du droit prélevé au dit passage.

 

10 Décembre

Demandent les dicts sieurs consulz, s'il sera bon de rebastir le pont, et arrester marché et passer contrat. Pour le regard du dict pont, sera réédiffié, et pour ce faire sera faict marché et contract en sera passé.

 

14 Mars 1571

Pour la réédification du pont estant sur la rivière de Dordoigne devant la présent ville, est besoing trouver du boys. Monseigr de Biron veult vendre une de ses forests qu'il a à Clérans, le boys de laquelle est propre à bastir le dict pont. Par quoy est requis d'aller faire la révérence au dict seigr de Biron qui est au dict Clérans, et faire marché avec luy, et arrester le boys de la dicte forest, si tel est l'advis, et à ces fins trouver et avoir le moyen pour recouvrer argent, car Jehan Coq maistre charpentier offre et se fait fort avoir basty le dict pont dans le délays de Sainct-Jehan-Baptiste prouchain, sur lequel pourra passer hommes, chevaulx et charrettes.

Monseigneur des Cartz envoya au commencement de caresme, homme en ceste ville, avec

 

p. 317

lectres adressantes aus dictz consulz, par laquelle leur mandoit luy faire recouvrer du poysson sallé, et que le messaiger avoict argent pour payer icelluy; et parce que la pluspart des habitans de la dicte ville furent d'advis luy envoyer le dict poysson et luy renvoyer son argent, fuct achapté par le consul et bourcier le dict poyson montant à la somme de XLII livres, VII sols.

A esté advisé que l'on choysira trois merchans pour aller faire l'achapt de la forest de M. de Biron, et que douze des habitants en relèveront les dictz achapteurs, et toute la jurade en relèvera tant iceulx achapteur que les douze etc. etc.; et pour recouvrer plustost argent, pour payer le pris d'icelle forest, on priera le seigr Du Pont donner aus dictz seigrs consuls, l'argent de la ville qu'il a devers soy, et en oultre on envoyera par les jurisdictions scavoir ceulx qui de bonne volonté voldront ayder à la ville à réédiffier le dict pont, et, ou par ceste voye ne se pourra recouvrer deniers, on vandra pour cinq ans à ceulx qui la vouldront achapter raisonnablement, l'exemption de passer eulx et les leurs sur le dict pont, sans en rien payer; Pierre Baudou (verra) ceulx de Queyssac, Issigac et Labarde; maistre Jehan de Belrieu yra entendre la résolution de ceulx d'Eymet et Razac, Guilhem de Mailhe et ung consul ceulx de Moncuq; Bertrand de Liton ceulx de Bridoyre, Roufinac et Sadilhac; maistre Guilhem de Recluz, Guardonne,

 

p. 318

Guajac et Saucihac, Barth. Captal Sainct-Nexans; maistre Mathurin Roulx, Laforce, Masduran; maistre de Cosse et Pétasson, Clarens; et oultre ce, on choysira six de la présent ville, pour adviser ceulx qui ont le moyen de prester à la communaulté.

 

26 Mars

Eyma, Pétasson et Peyrarède, marchands et habitants de la ville, ayant été désignés par la jurade, pour s'entendre avec le seigr de Biron, pour l'achat de sa forêt de Cause-de-Clérans, rapportent aux consuls et jurats, que « avec Guilhem Bouton, marchant de Mont-Vieil en Agenoys, ils ont acquis du seigr de Biron, le boys de la grande forest de Clarens, pour la somme de dix mil livres, pour le payement de laquelle a fallu s'obliger, l'ung pour l'autre, et ung seul pour le tout, comme est pourté par contract, sur ce, faict, receu par Babut, notaire royal, lequel le dict Eyma a, illec, moustré, et a sommé les dictz habitans de déclarer, s'ilz veullent et entendent aprouver le dict contract en la forme et qualité qu'il est, d'autant que ce qu'ilz ont faict a esté pour le bien public de la ville, en vue de bastir le pont de dessus la Dordoigne, sans lequel boys ou n'eust sceu ni peu faire le dict pont, et où ilz declaireront voulloir tenir le dict contract, qu'ilz deschargent les dictz

 

p. 319

Eyma, Pétasson et Peyrarède, et baillent cautions selon icelluy. Lesquelz (consuls et jurats), après que le dict contract faict entre le seigr de Biron, Eyma, Pétasson, Peyrarède et Bouton, touchant l'achapt du boys de la dicte forest, a esté, a haulte voix, leu, ont alloué, aprouvé et ratiffié en tout et pour tout, le dict contract, vollant qu'il sorte son plein et entier effect, selon sa forme et teneur, et puys, payer le contenu en icelluy, aux pactes convenues; et pour plus grand asseurance, ont vollu que quatre marchans de ceste ville s'obligent et entrent cautions, pour l'entretenement du dict contract.

 

Cette jurade avait pour notre cité une importance capitale; aussi voyons nous tous les consuls, les jurats et les conseilliers, au nombre de quatre-vingt-onze, y assister, et écouter les remontrances suivantes, faites par le premier consul Eyma:

« 1° La rattification du contract faict entre monsgr de Biron, le scindic de la ville, maistre Jehan Pétasson et Mathurin de la Peyrarède, touchant l'achat de la moytyé de la grande forest de Clarens, pour rebastir le pont; trouver huict ou six merchans solvables, de la présent ville, qui s'obligent envers le dict seigr de Biron, en la somme qu'on luy a promis payer, comme est contenu au contract; trouver quatre autres merchans de la dicte ville, qui s'obligent envers maistre du Pont, de la somme

 

p. 320

de deux cenz (ou) cinq cenz livres qu'il offre bailher, pour icelle employer au rebastiment du dict pont. Il y a plusieurs affaires en court, dont le premier est le restablissement du siège présidial en nostre ville.

2° La commission nécessaire pour le rehaussement du dict pont, et pour imposer deniers pour ce fere, suyvant l'advis et commission de M. le marquis de Villardz.

3° Avoir don de la quantité de deux cens pipes de bled, et autant de vin, que ceulx de Périgueux nous demandent.

4° Avoir aultre don et déclaration du roy, pour la réparation de nos ruynes, réfection de noz portes et murailhes, et pour ce fere, qu'il nous fasse don de la somme de dix huict cens livres tournoises, qu'on nous demande de l'emprompt de l'année mil cinq cens soixante huict.

5° Qu'il plaise au roy, suyvant et en vertu de noz privilèges, nous permectre d'assoir ou impouser toutes sommes de deniers, sur les habitans de la dicte ville, pour subvenir aulx afferes de la dicte ville, et, à ces fins, en avoir lectres et déclaration, dérougant au dict édict cy-devant faict, etc., etc.

 

Toutes ces propositions furent acceptées et approuvées par la jurade, et Maleprade, Ponterie, Peyrarède et Marteille, furent désignés pour cautionner au seigr de Biron, la somme de 5000

 

p. 321

livres, représentant le prix de la moitié de sa forêt.

 

7 Avril 1571

Remonstré que M. le Séneschal de Périgort nous a envoyé une lectre, par laquelle nous mande que le roy a impousé ung emprompt, contenant une grande somme de deniers, lequel emprompt il veult despartir sur les villes, suyvant la commission du roy, et que la ville y envoye homme pour voir le despartement, dans samedy, autrement il y procédera. La jurade fut d'avis de « suplyer M. de Grault (1) aller en la dicte ville de Périgueux, pour voir fére le dict despartement, et suplier M. le Séneschal, qu'il haye piété de la pouvre ville. »

 

En reconnaissance des services rendus par M. de Biron à la ville, il fut arrêté qu'il lui serait baillé « une barrique de vin claret, une aultre de vin blanc, une pipe advoene, et s'il ne y a asses, luy sera baillé davantaige. »

 

25 Avril

Le Sénéchal eut sans doute pitié de la ville, puisqu'il est dit qu'on lui donnera quatre

 

(1) M. de Grault était conseiller du roi au siège présidial de la ville.

 

p. 322

tonneaux de vin, « et, pour ce fere, sera prins de seze maisons de la présant ville, les dictz quatre toneaulx de vin, qu'est pour chescune maison une barrique, lequel vin sera aloué à ung chescun sur leur tailh qui se doibt cothizer. »

 

1er Juin

A esté remonstré par les consulz, qu'ilz ont obtenu du roy unes lectres par lesquelles est permis réédiffier le pont sur Dordoigne de la présant ville, en ayant atache du seigneur de Villardz, lieutenant du roy, et pour avoir la dicte atache, s'il sera bon envoyer deux merchans de la dicte ville. Lesquelz ont esté d'ung advis et adcord, que ung des consulz et deux merchans yront devers le dict sieur de Villardz, lieutenant pour le roy à Bordeaulx, et là, il luy sera communiqué les dictes lectres, et y mectre son atache suyvant le vouloir du roy.

 

Ci-dessous copie de la lettre du roi Charles IX.

 

« Charles, par la grâce de Dieu, roy de France, à nostre très-cher et bien amé cousin, le marquis de Villars, nostre lieutenant-général au païs et gouvernement de Guyenne, en l'absence de nostres très-cher frère, le prince de Navarre.

Les consulz de nostre ville de Bergerac, nous ont faict remontrer, que, outre les ruynes

 

p. 323

qu'ils ont souffertes pendant les troubles, leur grand pont de boys, qui est sur la rivière de Dordoigne, a esté bruslé, ce qui revient à grande diminution de nostre domaine et préjudice de nos subiects, lesquels pour le dit pont, ont accoustume nous payer certain droict (1) tous les ans, qu'il ne seroit raisonnable estre payé, n'estant le dict pont en nature.

Et pour ce qu'il est nécessaire, que sans icelluy, la plus grande part du trofficq qui se faisoyt en la dicte ville cesse, ils désireroyent remectre les choses en l'estat qu'elles estoyent, s'il nous plaisait, sur ce, les pourvoir.

Nous, à ces causes, voullant la mémoire des calamités que les troubles ont apportées, demeurer abolie; de nostre certaine science, plaine puissance et auctorité royal, vous mandons et très-expressement enjoignons par ces présentes, que s'il vous appert que la construction du dict pont soit pour le bien de nos subjectz, et ne puisse préjudicier à nous et à nostre service, en ce cas, permectez aux dicts habitants et auxquels nous avons permys, de

 

(1) La communauté payait au roi douze livres pour le pont de Dordogne, pour les fossés et arrière-fossés trois livres, dix-huit deniers pour la boucherie établie au bout du pont au faubourg et neuf livres pour le moulin Gaudra.

 

p. 324

réparer et remectre le dict pont et toutes les autres ruynes advenues pendant les dicts troubles en la dicte ville, en l'estat qu'elles estoyent auparavant, sans souffrir leur estre faict ou donné aucun destourbier ou empeschement, nonobstant oppositions, appellations, édictz, ordonnances, lettres et mandements, à ce, contraires, car tel est nostre plaisir.

Donné à Paris le cinquièsme jour de mai, l'an de grâce mil cinq cent soixante-onze, et de nostre règne le unzièsme.

Ainsi signé: Par le roy en son conseil,

Vabres, »

et scellé du grand sceau de cire jaune en simple queue (1).

 

6 Juin

Les dictz sieurs consulz ont remonstré, qu'il n'y a moyen de réédiffier le pont de Dordoigne, au devant la dicte ville, si quelques hommes, particuliers, de bonne volonté, et qui ayment le public d'icelle, n'entreprenent fournir l'argent, qui est deu, et reste à payer, pour la réédiffication du dict pont, qui monte à la somme de quatre mille trois cens livres tournoises.

Attendu qu'il n'y a deniers communs, pour

 

(1) Pièce détachée conservée dans nos archives.

 

p. 325

payer la dicte somme, ny partie d'icelle, mesmes la somme de troys cens livres tournoyses, qu'il faut payer, incontinant, à monseigr de Biron, restante de la somme de trois mil livres tournoyses, à laquelle montoit la part payable et escheu, depuis le jour de Pasques dernier, pour raison du boys de la forest de Clérans, achapté du dict seigr pour rebastir et construire le dict pont; et que, ceulx qui sont tenuz à fournir et payer leur part et portion, pour la construction du dict pont, ne veullent payer.

Et pour ce, M. Jehan de la Rivière, avocat, bourgeois et habitant de ceste ville, et n'est solvable, entreprend fournir et payer la somme de quatre mil livres tournoyses, tant au dict seigr de Biron, pour raison de la vente du boys de la dicte forest de Clérans, que au maistre charpentier, qui a entreprins la construction et édifice du dict pont, aux pactes, vanditions et promesses portées par les contracts sur ce faictz, et jusques à la dicte somme de quatre mil livres, en ce que le dict maistre Jehan de la Rivière, et ses associez prendront et jouyront de la moitié du revenu, qui sera prins et proviendra des passans et repassans sur le dict pont, jusques à ce que la dicte ville les aura ramboursez, de la somme de quatre mil livres tournoises, et que les habitans de la dicte ville seulement, seront exemptz de payer le dict droict de pontonnaige, exempté ceulx qui ne veullent contribuer à la construction

 

p. 326

du dict pont, mais seront, les dictz refusans et tous aultres de la dicte ville, qui n'auront contribué (obligés), payer le droict de pontonnaige, pour lequel sera payé, scavoir:

Ung liard, pour homme ou femme de pied.

Deux liards, pour homme et cheval;

Et pour chascune des grosses bestes à cornes, deux liards;

Et pour chef de mouton, brebis pourceau ou treuye, ung denier tournoys, et tant le gros que menu, excepté les couchons de pouppe (1), desquelz ne sera rien prins ni payé.

Que s'il advient que le dict pont soit desmoly ou bruslé, par guerre ou innondation d'eau, la dicte ville sera tenue rendre et payer au dict la Rivière, ou à ses associez, la dicte somme de quatre mil livres tournoises, si se trouvent lors payées, ou ce qui aura esté payé, pour raison des choses sus dictes, avec les intérestz d'icelle, et pour le temps qu'ilz auront cessé de jouyr du dict pontonnaige et revenu d'icelluy, après le dict cas advenu, jusques au dict ranbourssement.

Que la ville s'obligera de fere jouyr le dict de la Rivière et ses associez, de la moytié du dict pontonnaige, et s'il y a contradiction ou reflux, prendra la cause en soy, et icelle poursuyvra à

 

(1) Cochons de lait.

 

p. 327

ses coustz et despens, et pour icelluy de la Rivière et ses associez.

Sur quoy, par les dictz sieurs lieutenant, bailly, juratz, manans et habitans, toute la sus-dicte assemblée, d'ung commun accord, a esté accepté l'offre du dict de la Rivière, qu'a esté leue à haulte voix en la dicte assemblée, et donne charge aus dictz consulz d'en passer, avec icelluy de la Rivière, et ses associez, contract, selon les qualités et condicions dessus dictes, etc. etc.; et quant à ceulx qui restera à payer, à quoy ilz sont cothizés, pour leur part et portion de la construction du dict pont, seront assignés pour déclairé s'ilz veullent payer et contribuer à la dicte construction, et à défault de ce, et de payer leur contingente portion, seront comme sont dès aprésent, déclairés contribuables, et payeront le dict droict de pontonnaige cy-dessus escript, de quelque estat et qualité qu'ilz soient, comme estrangiers, et n'aymant le prouffict et repos public, et ce dans huict jours pour tous délays etc., etc.

 

Dans la brochure de M. Ch. Durand, p. 18, on trouve:

« que le 6 juin, le marquis de Villars, répondit favorablement à la demande de Charles IX, et quelques jours après, le 11 juin, ce roi, en son conseil, délivra des lettres en vertu desquelles il ordonna au conseiller des finances à Bordeaux:

« Que, appelé nostre procureur, vous asséiez

 

p. 328

et fassiez lever par le recepveur bourcier dudict Bragerac, sur tous et chascungs les manans et habitans de la dicte ville et du siège d'icelle, de toute qualité, sans nul excepter, le fort portant le foyble, le plus justement et esgallement que faire se pourra, la somme de douze mil livres thournoys, en deux années prochaines et consécutives, commençant le premier jour de janvier prochainement, par moytié et esgale portion, pour les convertir et employer au payement du pris et marché faict pour ladite construction et réparation du dict pont, et non à aultres effectz; contraignant les dits habitans à payer, chacung, sa cothité, par les voyes et contraintes acostumées pour nos deniers et affaires, nonobstant oppositions ou appellations quelconques; pour lesquelles et sans préjudice d'icelles ne voulons estre différé, pourveu que noz deniers ne soient retardés ne diminués, et à la charge de rendre bon compte par ledict recepveur, où et quand il appartiendra; - car tel est nostre plaisir, etc. »

 

Le même auteur décrit de la manière suivante et d'après un vieux plan auquel il assigne la date de 1651, le pont qui fut construit cette année;

« L'ouvrage se compose de douze pas ou travées, ainsi répartis:

En quittant la ville, et se dirigeant vers le

 

p. 329

faubourg: une arche en maçonnerie appuyée sur les murs de la ville.

Deux travées en bois, une arche en maçonnerie, sept travées en bois, une arche en maçonnerie appuyée sur la culée du faubourg.

Entre les sixième et septième travées, se trouvait la grosse pile, dite de Sainte-Catherine, sur laquelle était construite la chapelle de Notre-Dame-du-Pont, etc. »

 

Nota. - De l'année 1571 à l'année 1584, les jurades n'existent plus; seuls les livres de compte des années 1570-1577 et 1577-1578 se sont conservés. Celui de 1576 à 1577, a, pour l'histoire locale et pour l'histoire de France, une certaine importance, puisqu'il donne la date exacte à laquelle furent tenues dans notre ville les conférences de la paix, dites de Bergerac. Nous nous ferons un devoir d'extraire de ces livres tout ce qui, à nos yeux, peut présenter quelque intérêt.

Pour atténuer autant que possible la perte des jurades de l'année 1571 à l'année 1584, nous donnons ci-après la copie de quelques lettres prises dans nos archives municipales, qui toutes se rapportent à cette époque.

 

p. 330

Lettre du prince de Navarre aux consuls de Bergerac.

 

« Messieurs,

J'ay sceu pour tout certain, mesmes par des catholiques, comme nos ennemis font plusieurs menées et pernicieuses entreprises contre ceux de la religion et catholiques associés, aussi les fortes et estroites gardes qu'ils font par les villes et places, où ils commandent, tesmoignent assez de leurs mauvaises intentions, au moien de quoy, vous debvez prendre garde à vous, et pour vous conduire selon leur desportement, de peur qu'inconvénient ne vous advienne. N'ayant voulu faillir de vous donner ces advis, pour le soin que j'ay à vostre conservation, et à la cause et party que j'ay soutenu, comme pour ces effects, quand l'occasion, la nécessité le requéra, j'emploieray et volontier, tous les moiens que j'auray en ma propre personne, avec la même dévotion, et aussy je prie Dieu,

MM., vous tenir en sa saincte et digne garde.

Vostre bon amy,

Henry. »

De Nérac ce jour d'avril 1571.

 

p. 331

« Depuis la présente escripte, j'ay été adverty des dessings que nos ennemis font sur plusieurs villes et mesmes jusques aux maisons des particuliers. Pourquoy, prenez garde à vous, de présent, pour résister à leurs exécutions, et faisant cette postille, on m'a envoyé advertissement certain, qu'ilz veulent ataquer entre cy et mardy, la porte du Pin, comme je ne croy pas, mais au cas qu'ils le fissent, je vous prie tenir tout le monde prest, pour envoyer au secours, aussitost que je le vous manderay. »

 

Lettre de Catherine de Médicis

« A Messieurs les officiers de la justice, consuls, manans et habitans de la ville de Bergerac.

 

Messieurs,

Dieu m'a fait la grâce que j'ai conclu et arresté, conformément à l'édict dernier, de pacification, les réponses aux remonstrances et requestes que m'ont faictes les députés de ceulx de la religion prétendue réformée, et sommes, mon fils, le roy de Navarre, et moy, et eulx aussi, résolus de toutes choses au bien de la paix, ainsi que vous entendrez des sieurs de Bourdeilhe et de Lamothe-Fénélon, qui s'en vont pour faire exécuter le tout, suivant instruction particulière, que j'en ai signée,

 

p. 332

vous priant de ne failhir d'obéir, de vostre part, au contenu d'icelle, et, le tout, bien garder et observer curieusement et soigneusement, tenant la main à ce que chascun puisse vivre en paix, repos et union, les uns envers les aultres, suivant les édicts de pacification et la résolution de nos conférences, comme il est porté par ladite instruction, priant Dieu,

Messieurs vous avoir en sa saincte digne garde.

Catherine.

Escript à Agen le XXIIme jour de mars 1572. »

 

 

1575

 

En 1575, Périgueux fut pris par les protestants; le capitaine Jaure et Lapalanque, tous deux de Bergerac, y jouèrent un rôle des plus actifs.

Nous avons cru devoir signaler cet événement, mais comme les jurades de cette année n'existent pas, nous empruntons au P. Dupuy le récit de ce qui advint après la prise de Périgueux:

 

p. 333

« Le plus précieux trésor qui fut perdu dans ce général désordre, fut la chasse du corps, et la médaille du chef sacré de l'apôtre du Périgord Saint-Front, que le capitaine Jauré (1) et la Palanque eurent pour leur part du butin. Ce la Palanque étoit du commencement cabaretier à Bergerac, et par les brigandages insignes faits sur les catholiques, s'étoit rendu formidable dans les armes protestantes. Pour Jauré, il étoit du voisinage de Bergerac, et pour conduire au château de Tiregan (2) la chasse, il fut contraint d'en charger son cheval avec ce blasphème, qu'il aimoit bien Saint Front, puis qu'il le mettoit à cheval, et lui alloit à pied. Ils fondirent les lames d'or et d'argent de la chasse, et jetterent les ossemens du Saint dans la Dordogne etc., etc. »

 

(1) Le nom de ce capitaine huguenot est écrit de différentes manières; nous voyions que le P. Dupuy écrit Jauré; l'abbé Audierne dans son ouvrage le Périgord illustré, écrit Jore; nos jurades le désignent sous le nom de Jaure.

(2) Ce château appartient aujourd'hui à M. le comte de La Panouse.

 

p. 334

1576

 

Lettres patentes de Henri de Navarre

 

« Henry, par la grâce de Dieu roy de Navarre, seigneur souverain de Béarn et de Damazan, duc de Condomois et de Beaulmont, comte de Foix et de Périgord, vicomte de Limoges, à tous présens et à venir scavoir faisons:

Que, par le grand désir que nous avons à l'avancement de l'honneur et gloire de Dieu et au bien publicq de tout le pays, et pour l'affection particulière que nous portons à la ville de Bragerac et aux habitans d'icelle, reconnaissant qu'il n'y a rien de tant nécessaire en un estat que de bien instruire la jeunesse, en vertu et en bonnes lettres, que c'est chose très saincte que l'institution de collèges bien réglés, pour servir à l'entretenement et conservation du public, à ces causes, et pour plusieurs bonnes et grandes considérations, Nous, de nostre plein gré et libre volonté, et pour ce qu'il en est ainsi, nous a plu et plait, nous avons donné et donnons, par ces présentes, de fondation perpétuelle et irrévocable, pour l'entretenement du collège de

 

p. 335

la dite ville de Bragerac, et du principal et régents qui instruisent la jeunesse au dict collège, et non ailleurs, scavoir est: La somme de deux cens livres tournoisea de pension, a prendre, par chascun an, par les consuls de la dicte ville de Bragerac, sur les revenus de nostre ville de Gensac, par les mains des recepveurs de nostre duché d'Albret, présens ou à venir, ou de leurs commis, à la charge que nous serons reconnu pour premier fondateur du dict collège, auquel seront dressées et emprintes nos armoiries, et que chaque premier jour de l'an, il sera fait une oraison publicque en mémoire de la dicte fondation.

Voulons, ordonnons et commandons à nos recepveurs ou fermiers, qui sont, de présent, ou seront à l'avenir, au dict lieu de Gensac, de bailher et de délivrer la dicte somme de deux cens livres tournoises, par chascun an, à commencer du jour de ces présentes, et, en vertu d'icelles, ou du vidimus, qui en sera fait, dûment collationné, et dans autres mandements de nous, rapportant lesquelles ou le dict vidimus, avec quittance de la dicte somme, des dicts consuls, par chascun an. La dicte somme de deux cens livres sera déduite et rabattue de la charge et recette de mes dicts recepveurs, passée et allouée en la mise et despense des dicts comptes, par nos amez et féaux les auditeurs

 

p. 336

d'iceux, auxquels mandons ainsi le faire sans aucune difficulté.

Voulons que de nostre présent don ou fondation, ensemble des autres dons qui seront faits par autres seigneurs, communautés ou particuliers pour la dotation du dict collège, il en soit dressé une pancarte en bonne et authentique forme, laquelle pour perpétuelle mémoire sera enregistrée en nos archives, et pour ce, renonciation de la dite dotation, par devant nos juges qu'il appartiendra, nous avons fait et constitué notre procureur. Laquelle donation, noble Raymond du Pont, maistre Renaud Eymez, maistre François Cacaud, Bernard de Licton, Jean Pinet, syndic et consuls de la dicte vilte y présent ont accepté.

Donné à Bergerac le dernier jour de juillet, mil cinq cens soixante seize.

Henri.

Par le roy de Navarre, comte de Périgord.

Le Royer. »

 

Lettres patentes du 15 mai 1577

« Henry, par la grâce de Dieu, roy de Navarre, seigneur souverain de Béarn et de Damazan, duc de Vendosme et de Beaulmont, comte de Foix et de Périgord, vicomte de Limoges, à nos chers et amez les gens de la chambre des comptes par

 

p. 337

nous établis à Nérac, salut. Comme dès le dernier jour de juillet mil cinq cent septante six, nous heussions, pour plusieurs grandes et louables considérations, donné, de fondation perpétuelle et irrévocable, pour l'entretenement du collège de la ville de Bragerac, et de principal et régens requis qui instruisent la jeunesse du dict collège, la somme de deux cens livres, par chasque an, à prendre sur le revenu de nostre ville et jurisdiction de Gensac, ainsi qu'il est, plus à plain, contenu par nos lettres à don, sur ce, octroyées aux scindic et consuls de la dicte ville de Bragerac, lesquelles ils vous auroient présentées pour icelles vérifier et enrégistrer, et les faire jouyr du contenu en icelles, ce que vous auriez refusé faire. Aussi nostre procureur général en la dicte chambre ne y auroit voullu consentir, à raison de ce que les dictes lettres de don, ne sont à vous adressantes, et que le dict don n'est nommé par icelles nos dictes lettres, ainsi qu'il appert par vostre ordonnance du 28me janvier dernier; ce que les dicts scindic et consuls nous ont faict aujourd'hui entendre par la requeste à nous adressante, et, d'aultant que nous désirons que le dict collège ne soict frustré de nostre dict don, n'ayant choses en plus grande recommandation si ce n'est que la jeunesse soict instruite à toute vertu et bonnes lettres, pour servir à la gloire de Dieu et au bien publicq, Nous, à ces causes, après avoir

 

p. 338

heu, sur ce, l'advis des gens de nostre conseil, vous mandons, commandons et enjoignons expressément par ces patentes, qui vous serviront de première, seconde et tierce jussion (1), de procéder, incontinant et sans délay, à la vérification de nos dictes lettres de don, et, du contenu en icelles, faictes jouyr les dicts scindic et consuls de la ville de Bragerac, nonobstant et sans vous arrester à ce qu'elles ne sont à vous adressantes, ni que le dict don n'a esté insinué, ni, pareillement, le nom de nostre procureur, y apposé.

Mandons, en outre, et commandons par ces mêmes patentes, à nostre recepveur du fermier de Gensac, et ensemble à nostre recepveur général, ou son commis à Castelmoron, et à chacun d'eulx de païer et bailler aux dicts scindic et consuls, ou à leur commis, la somme de deux cens livres tournoises, pour chascun an, à compter du jour de nostre dicte lettre de don; nonobstant qu'elles n'ayent estées par vous encore vérifiées, ni le dict don insinué, et sans attendre la dicte vérification et insinuation, ni aultres plus amples et expresses lettres de justice, laquelle insinuation sera requise d'y

 

(1) (Du latin Jussio, ordre.) On appelait autrefois lettres de jussion, des lettres scellées, adressées par le roi au parlement pour lui enjoindre de faire quelque chose qu'il avait refusé de faire.

 

p. 339

consentir, comme nous y consentons, à la charge que la pencarte de la fondation du dict collège, sera dressée en forme authentique, et mise en nostre trézor, dedans ung an, à la diligence des dicts scindic et consuls, et, rapportant, par le dict recepveur, ou fermier, ces patentes, ou vidimus d'icelles, ensemble les dictes lettres de don et quittance, les dicts consuls ou leur commis, Nous voulons, et nous mandons, à lever la dicte somme, tout ainsi que si les lettres à don estoient, par vous, vérifiées, et icelui don insinué.

Donné à Bragerac le quinzième may mil cinq cens soixante dix sept.

Henry.

Par le roy de Navarre comte de Périgord en son conseil.

De Mazelière. »

 

Extraits du livre de compte de l'annnée 1576-1577

 

Recettes diverses

Le 11 janvier 1577, la jurade imposa cinq sols sur chaque barrique de vin entrant dans la ville. Du 11 janvier au 6 juillet, cet impôt rapporta la somme de 377 livres 15 sols.

« S'ensuyt la liévé du droict qui fust levé sur le sel, par l'advis des habitans, afin de

 

p. 340

poursuyvre aulx affaires des rumeurs de guerre qui nous menacoict, levée par le consul et boursier, et par luy employée aulx fortiffications, suyvant la jurade du troisièsme fébfrier. »

Cet impôt était de deux sols par cartiére (1); du 2 février au 21 juillet il fut prélevé 1353 livres, 13 sols et trois deniers.

L'afferme du pont fut faite par de Lapalanque et Peyrarède, moyennant la somme de 425 livres. A la fin de leur année, ces fermiers diront « n'avoir jouy à cause des guerres, et en leur temps d'afferme, tout passant estoit à ung liard et demandoient rabays;

Ouy M. maistre Bertrand Pépin advocat, que, par mandement de M. le lieutenant et advis de feu Malleprade, et Pierre Poumeau, il fust faict rabays de 80 livres.

Fust vendu une cloche, estant chez Captal, jadis scindic, au sieur Malleprade, pezant troys quintaux trois quarts, au pris de douze livres le quintal, monte XLV livres.

Vingt-trois habitants furent reçus bourgeois dans la jurade du 16 décembre 1576; leur entrée dans la bourgeoisie, rapporta 390 livres, 2 sols. L'un de ces nouveaux bourgeois, nommé Jacques, menuisier de son état, paya son entrée en faisant quatre chaires pour le collège; Juste

 

(1) Soit 31 livres 1/2, ou 15 kil. 750.

 

p. 341

Castanet fut reçu gratuitement, pour services extraordinaires.

Reçeu de MM. Anthoine Coulau et J. Aufac, le proffit du revenu de la Commanderie de Sainct-Néxans, suyvant le don du roy de Navarre, pour estre employé aulx fortiffications de la présent ville, la somme de VC L livres (550 l.)

 

Dépenses

Le vingt troisièsme du dict moys (juillet), fust envoyé messager à M. Bordat (1) estant à Périgueulx, par devers le roy de Navarre, pour supplier sa majesté ne permettre que le seigneur de Monferran vint en ceste ville, lequel avoit juré se venger des injures qu'il disoit avoir receue, des habitants; au messagier fust bailhé XL sols.

Le messagier revenu dict n'avoir trouvé M. Bordat. On fust prié Supco y aller et présenter requeste au dict seigneur roy de Navarre; pour les sus dictes raisons, ou pour sa despence, homme de pied, louage de cheval, fust, par moy, bailhé, veu sa quittance L sols.

Le XXVIIme du dict moys, fust dressé une pièce de boys en forme de colombe, pour asseurer le pas de la grosse pille pour le passage du roy de Navarre, dont pour les tasches y nécessaires, et fasson au maistre, fust payé XXXVIII sols.

 

(1) Bordat était ministre à Bergerac.

 

p. 342

Le XXVIIIme du dict moys, fust conduict l'artilharie ez-lieux nécessaires pour faire salut au roy de Navarre à son arrivée en ceste ville, dont aulx Mollier, Boyer et aultres manoeuvres, pour ce faire, leur fust donné pour leur vin, XXIV sols.

Le dict jour, fust nettoyé la petite ruette (1) ensemble la basse court, galerie, estable et la maison de feu M. Daix (2), pour, illec, loger le roy de Navarre; dont, à quatre hommes, pour ce faire, leur fust payé XII sols.

Suyvant l'arresté de la jurade, du XXVIIme du dict moys, de donner au roy de Navarre, princes, princesses, seigneurs et gentilshommes, vin, foin ou advoyne, où pour moy, fust achapté dix barricques vin, et icelles distribuées au dict seigneur Roy, princes, princesses, seigneurs et gentilshommes, estant à sa suytte; dont, pour le payement d'icelles, ay payé, comme apert par quittance, CVII livres.

Par l'advis de MM. le lieutenant, bailly et consulz de la présent ville, fut ordonné payer la despance faicte par MM. les mareschaulx du roy de Navarre, princes et princesses; dont, d'icelle, fust payé au logis Sainct Jacques, comme est porté par quittance, VII livres, X sols.

 

(1) Cette ruette, est aujourd'hui le passage Bobinski.

(2) C'est dans la même maison que descendit Charles IX en 1565.

 

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Suyvant la sus dicte jurade, fust arresté de faire ung cap-pont et dresser bapteaux pour passer les coches et charriotz du sus dict train, pour conserver le pont qui s'en alloit en ruyne (1), dont fust dressé bapteaux et gabarres pour illec passer, dont fust donné, pour trente deux coches ou charettes ou chevaulx, quatre sols pour chascun, qui monte VI livres VIII sols.

Le IXme du dict moys, M. l'evesque de Foix passa en ceste ville, allant trouver le roy de Navarre, auquel fust donné deux potz de vin, duquel fust payé VI sols.

Le XVIme du dict moys, par l'advis de MM. le lieutenant et consulz, M. Bordat et moy, allasmes par devers M. de Laforce, pour le prier donner pour l'entretènement du collège, où, pour la despance des chevaulx ou garson, fust payé XVI sols.

Suyvant l'advis de la jurade du vingtiesme aoust, ensemble la lettre de M. de Turenne, fust arresté que M. Bordat et moy, yrions trouver le seigneur de Turenne, à Périgueulx, suyvant ce que est mentionné en sa lettre, où le dict sieur Bordat se achemina, moy ny pouvant aller; dont, pour sa despense, louage de cheval et homme de pied, fust, par moy, payé VIII livres.

 

(1) Ce pont nous l'avont vu avait été rebâti en 1571, avec les bois provenant de la forêt de Cause-de-Clérans appartenant à M. de Biron.

 

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Le dict jour (14 août), fust envoyé ung sac de huistres à M de Sainct-Genyes, desquelles, fust, par moy, payé XXX sols.

Septembre: Le VIIIme du dict moys, fallust pourvoir Pétasson d'ung cheval pour aller à Tours, aulx Estatz, et mandement de M. le Duc, pour assister au despartement de six cens vingt mille livres; pour l'achat du dict cheval, XXXVI livres.

Octobre: A cause des rumeurs de guerre qui couroyent, fust nécessaire, et fist besoing, mettre une porte entre les deux, au pont de Dordoigne, au premier pas du cousté de la ville, où, pour ce faire, fust prins une poutre de l'esglize Nostre-Dame-du-Chasteau, pour icelle mettre et servir au dict pont; fust par moy bailhé à P. Castanet, Reynaud et le Nitou, VI livres.

Décembre: Le VIIIme du dict moys, fust nécessaire nettoyer les immondicittés qui estoyent ez tours de Cleyrac, Monbarraud, Logadoire, Minard et aultres lieux, qui estoient nécessaires pour la garde, et sentinelles; dont pour ce faire, fust donné au bourreau, par moy, XL sols.

Itern. - A cause des rumeurs de guerre et craignant surprinses, fust faict provision de corde d'arquebuze, pour mettre au chasteau, pour servir au besoing, selon l'arrest du conseil, en décembre failhit XIIIme, et icelle corde, despuis employée, à traser les fors et emorché

 

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l'artilharie, à la venue du roy de Navarre et prince de Monpancier, de l'achapt de laquelle fust par moy payé XX sols.

Le dimanche de Noël, faisant communion à la Saincte-Cène, en ceste ville, et courant bruict d'allarme, fust nécessaire faire la patrouilhe, de vingt à trente arquebuziers, conduictz par le cappitaine Jaure, durant le presche et commucgnion, et, pour faire le desjuner d'iceulx soldatz, à la Teste-Noire, ay payé XXXIV sols.

Le dict jour, fust tenu ung homme en sentinelle à la cloche, tour de la Logadoire, à laquelle fust payé VI sols.

 

Nota : Les consuls firent refaire les escaliers des tours de Sarreboyssou, et de Bourbarraud (1); pour ce faire les consuls se servirent des quartiers pris à l'église Saint-Jacques, ainsi que le prouve le paragraphe suivant:

 

Item. - A esté payé à deux hommes, pour tirer les quartiers propres à faire les susdicts degrés de la tour de Sarreboyssou et de Monbarraud, les tirant de Sainct-Jacques, la somme de VIII sols.

Item. - Pour pourter les dicts quartiers de

 

(1) La tour de Bourbarraud ou Monbarrau, était située a l'extrémité de la rue qui porte encore ce nom, du côté de la rue Neuve. La tour Sarreboyssou se trouvait au delà du fort do Bellegarde.

 

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Sainct Jacques à Monbarraud et Sarreboyssou, ay payé XXX sols.

 

Janvier 1577. Le premier de ce moys, M. de Chouppes, passant en ceste ville, allant trouver le roy de Navarre, luy fust envoyé II pots de vin, lesquelz payé VI sols.

Le dict jour, le dict sieur de Chouppes dict qu'il estoit besoing se tenir sur ses gardes, et fust arresté par le conseil (18 décembre), qu'il seroit mis ung homme gaigé à la cloche (1) en sentinelle, où icelluy y employa huict jours, et au conseil du IX janvier, fust arresté faire rolle de quarante habitans, pour estre tenus y envoyer chascung son jour, à la dicte cloche, et, pour les dictes journées, ay payé, à la raison de cinq solz, six deniers, par jour, la somme de XLIV sols.

Le XIIIme du dict moys, M. de Longua de Barriac, assembla au logis de Sainct Jacques, MM. le lieutenant, bailly et consulz, pour pourvoir aulx nécessités qui se présentoyent, et pour faire supplier M. Sainct-Genyes s'acheminer ycy, pour y pourvoir, où par le dict sieur de Longua et MM. les consulz, fust dépesché Laprune, messagier, portant lettre au dict seigneur de Sainct-Genyes; et, par moy, luy fust payé XX sols.

 

(1) Tour Lougadoire.

 

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Le XXme du dict moys, survint de nuict ung grand croyssant d'eau, qui emmena le mollin à bapteaux de M. de Lymeuilh, à travers le pas du pont, du cousté de la ville, que fust en dangier, estre, le dict pas, renverssé, et emmené, le dict moulin, sans secours; où sortiront trente cinq à quarante baptelliers dehors le mollin de la Ribeyrie (1), pour mettre le dict mollin à bapteaux à fond; et pour le boire d'iceulx ou chandelle, fust despendu XXX sols.

A cause du dégast faict par le dict mollin, ayant rompu et emporté les tables du pont, du cousté du levant, fust, icelluy pont, rahilhé, par maistre Giraud, charpentier, où, pour les tables, taches ou main d'icelluy, j'ay payé X sols.

Suyvant l'advis du conseilh du dix-neufiesme janvier, fust envoyé Jehan Bonnamy à MM. de Turenne, Sainct-Genyes et Ségur, pour supplier la majesté du roy de Navarre, ne permectre aulcunes forces sortir de ceste ville; où le dict Bonnamy trouva M. de Turenne à Saincte Bazeilhe, luy commandant s'en retourner, où le dict seigneur de Turenne escripvit au roy de Navarre ne permettre et commander, à tout habitant, de ne sortir hors la dicte ville, comme est contenu en la lettre du roy de Navarre, du XXIII du dict moys; et à M. Jehan Bonnamy, pour son voyage, fust, par moy, frayé IV livres.

 

(1) Nom d'un des moulins de la ville.

 

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M. de Turenne vint passer un ou deux jours à Bergerac, les consuls lui donnèrent deux barriques de vin et une pipe d'avoine.

Soubdain le deppart de M. de Turenne, arriva ung bruict de la part de M. de Chouppes, estant à Périgueulx, advertissant le dict seigneur de Turenne, prendre garde des embuscades à luy dressées de la part de M. d'Autefort; où fust advisé, par le conseil, de XXIVme du dict moys, de despécher, promptement, messagier, par devers le dict seigneur de Turenne, où le dict messagier s'en retourna de Badefol, et icelluy dépescha autre messagier, comme est porté par sa lettre, où, par moy, auroit esté bailhé au dict Gros Bertrand XX sols (1).

Après la venue de Ramond Roubert et Malbernat (2) portant lettre du roy de Navarre, MM. de Sainct-Genyes et Ségur, en dacte du troiziesme du présant moys, que sa majesté nous donnoit M. de Longua de Larmandye,

 

(1) Durant toute cette année, les consuls ne cessèrent de faire travailler aux diverses tours et portes de la ville; les murs d'enceinte furent par eux réparés et soigneusement entretenus; ils firent aussi construire des casemates et des guérites, et achetèrent une assez grande quantité de poudre.

(2) Le 31 janvier, ces deux habitants avaient été envoyés vers le roi de Navarre, avec une lettre des consuls.

 

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pour gouverner en ceste ville, où furent priés MM. Peyrarède et Loubet, aller trouver le dict seigr de Larmandye, pour le supplier venir accepter la charge de gouverneur, qu'il avoit pleu au roy luy donner en ceste ville; et, pour leurs despens, ou journée de cheval, ay payé XL sols.

Le XIII février, madame de la Noue, arrivant en ceste ville, luy fust envoyé quatre potz de vin, desquelz j'ay payé XII sols.

Le dict jour, la dicte dame demanda un messagier pour conduire ung de ses gentilshommes jusques (à) Eymet, s'en allant trouver M. de la Noue, où, pour ce faire, fust, par moy, payé VIII sols.

Le XIVme du dict moys, fust arresté, par jurade, loger madame de la Noue, où la logeant ches madamoyselle la Beyline, aulx Mazeaux, fust nécessaire accoustrer cheminées, carreler, nettoyer la moison ou ruette; où, pour ce faire, ay payé XXV sols.

Suyvant l'advis de la dicte jurade du XIVme febvrier, luy firent présant de deux pièces vin blanc ou claret; où, par son échanson, fust marqué, ches le dict Liton, le dict vin, où la dicte dame ne faisant grand séjour en ceste ville, sacheminant à Saincte-Foy, où, d'icelluy vin, ne fust prins que le cleret, et, dicelluy demande X livres.

Suyvant la jurade du dixneufiesme febvrier, fust arresté que M. Bordat et M. Jehan Bonnamy

 

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yroyent aulx Estatz à Montauban pour les raisons mentionnées en la dicte jurade où, à M. Bordat, fust bailhé, comme apert par son reçu, soixante testons, vallant LI livres.

Monsieur de Laforce et madame de Brisaubourg estans en ceste ville, leur fust envoyé quatre potz de vin, desquelz ay payé XII sols.

Fust envoyé par MM. le gouverneur et consulz de la présant ville, un messagier à M. de Sainct Genies, l'advertissant que M. de Lacoste mareschal de logis du roy de Navarre, envoyé par sa majesté en ceste ville, pour icelle fortiffier, où, voyant ses grands desseins pour icelles, prioient le dict seigneur Sainct Genies, ce transporter, par deça, pour icelluy voir, où, par sa responce, tesmoigne venir; où, au messagier, ay payé XV sols.

Le XXVme febvrier, fust, de rechef, rescript à M. de Sainct Genies, de venir voir trassé les grandes fortiffications que M. de Lacoste (1) entreprenoit y faire en ceste ville, où, au messagier, fust bailhé XII sols.

M. de Sainct Genies estant arrivé, despéchèrent MM. les consulz, lettre à M. de Longua estant à Puiguilhem, s'en venir voir les traitz et

 

(1) Les consuls donnaient 200 livres par mois à M. de Lacoste, pour conduire le travail des fortifications.

 

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résoudre les fortiffications; auquel messagier, a esté, par moy, payé X sols.

MM. Sainct Genies, Campaignac et aultres, assemblés au conseil du vingt sixiesme febvrier, fust advisé suyvre les arrestés concernant le faict de la fortiffication; où, après, par MM. le lieutenant, bailly et consulz, défrayer M. de Sainct Genies et Compaignac et leur suytte, logés ches Ramond Roubert, où, pour leur despance, comme est porté par les mains du maistre d'hostel de M. de Sainct Genies, montait XLIII livres XIII sols.

Ce mesme jour, MM. de Sainct Genies, Campaignac, avec les commis au conseil, fust nécessaire envoyer au roy de Navarre, homme portant lettres à sa majesté, de M. de Sainct Genies et consulz, le suppliant commander à Lacoste parfaire les fortiffications par luy commencées, où le seigneur roy de Navarre, par sa responce, l'a pour agréable, comme apert, par ses lettres; où, au messagier Cantelauve, luy a esté, par moy, payé III livres X sols.

Le dict jour, furent expédiées commissions, pour la manoeuvre de la fortiffication, comme apert par le mandement signé Poynet; et, pour ce, XVI sols, II deniers.

M. de Sainct Genies a envoyé homme, prier MM. les consulz permettre que M. Lacoste allast à Badefou, pour faire le desseing à fortiffier

 

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la maison, où fust advisé me transporter avec le dict Lacoste, ce que je fys; où, pour la despence des chevaulx et hommes du dict Lacoste, fust payé à l'hostellarie du Port, XXV sols, VI deniers.

Fust envoyé Bertholémy Gillet, à Villamblard et Grignols, pour certains advertissements; où pour sa despence, luy bailhid, comme apert par son reçu, XXXV sols.

Fust envoyé, par MM. les consulz, messagier à M. de Turenne, luy faisant entandre l'estat de ceste ville, ensemble le suppliant estre favorable à ung nepveu de M. de la Baulme, détenu prisonnier par le capitaine Roux, où fust bailhé, pour commencement de payement, au dict messagier, quarante sols; lequel messagier fust thué prés de Sarlat.

Le XXIme mars, le roy de Navarre mande à M. de Lacoste d'aller fortiffier la ville de Gensac, et fust advisé, par MM. les consulz, de n'abandonner le dict Lacoste, à cause des nécessités aulx fortiffîcations, est luy bailher companie, pour voir tost revenir, où, pour companie, luy fust bailhé Fouchon Guérille; où, pour leurs despans, et journée de cheval du dict Guérilhe, monte IV livres I sol.

Item. - Ay payé à Jehan de Langien, pour ferrer soixante cinq picques, et icelles prinses par le consul Cacaud, comme apert par l'arrest

 

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du conseil, à ung sol pièce, monte III livres V sols.

Le XXVme du dict moys, fust receu advertissement, que M. de Labaptut, avec trouppes, s'en venoit aulx portes de la présant ville, et fesoit du ravage, où fust dressé embuscade de trente cinq arquebuzies, à la Malladrerie, conduite par Bernard Loubet, où leur fust envoyé, pour deux nuictz et jour, vivres, ensemble dix livres poudre, où, en pain, vin et chair, monte la somme de IV livres III sols.

Suyvant celle de M. de Turenne, estant à Lanquays, de là escrivant à MM. les consulz, de luy envoyer poudre, balles à canon, où, par l'advis du conseil du vingt neufiesme mars, fust envoyé la dicte poudre, par deux diverses foys, et icelle prinse de Lacrup, et le consul Cacaud, et moy, conduicte par Ramond Roubert au dict Lanquays, avec des soldatz, ausquelz fust payé, par moy, cinq sols chascung, montant la somme de L sols.

Sur celle de M. de Turenne, estant à Lanquay, escripvant à MM. les consulz, de luy envoyer trente à quarante paires de beufz, fust prié Soucquet de prendre des soldatz, et de mener en diligence les dictz beufz au dict seigneur de Turenne; où, leur fust, par moy, bailhé pour leur despence XL sols.

Le VIIme avril, madame de Sainct Genies, faisant

 

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la Cène en ceste ville, luy fust envoyé quatre potz de vin, duquel ay payé XII sols.

Item. - Me fust commandé par M. de Turenne, d'envoyer la lettre à M. de Panissaud (1) à Puiguilhem, pour faire porter le bled et l'envoyer à Périgueulx, auquel messagier ay payé X sols.

Fust envoyé ung pacquet de M. de Biron, adressant icelluy à M. de la Noue, à Castilhon, lequel estoit important; où, soubdain, fust dépesché messagier, portant le dict pacquet, au dict seigr de la Noue, à Castilhon; auquel messagier fust bailhé, XXX sols.

M. de Turenne, pour ramasser ses trouppes, pour s'en aller à Targon, combaptre M. de Voysins; où, pour ces fins, fust envoyé messagier de nuict, à Monsac, à Bardou, Couze, Montauzac, Sainct-Jehan-d'Eyraud, Saincte-Foy-de-Longua, Sainct Félix, Moncla, à la Monzie, à Bellegarde et aultes lieux, dont, par moy, luy fust payé VI livres XVIII sols.

Item. - Ay payé, suivant le compte et quittance, à Sainct-Jacques, pour la despance faicte par M. de Lacoste mareschal de logis du roy de Navarre, conduysant les fortiffications de ceste ville, la somme de XX livres.

Pour le moys d'avril, fust bailhé à M. Lacoste

 

(1) Alba Jean, seigr de Panissaut, capitaine protestant. (Chroniques de Tarde.)

 

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conduysant les fortiffications en ceste ville, icelluy estant logé ches le recepveur Eyma, la somme de IIC livres.

Fust prié par MM. les consulz, M. de Chouppes, supplier M. de Turenne venant de Targon (1) de la deffaicte de M. de Voysins, ne permettre venir en ses quartiers, veu les grandes rigeurs qui s'en estoyent ensuyvies à la desente; mais, qu'il luy plaise, faire passer icelles trouppes, entre Saincte Foy et Castilhon; où, aulx messagiers fust donné par moy XXII sols.

Suyvant la responce de M. de Turenne, et M. de Chouppes, à MM. les consulz, luy envoyer nombre de bapteaux, pour passer son armée, entre Saincte Foy et Castilhon, en toute diligence; où, à faulte de ce, s'en venir parquer par ceste ville; où, par nombre d'habitans, estant au bout du pont, fust advisé, envoyer promptement troys bapteaux, pour aller passer son camp; où, fust, par moy, bailhé, à Charbonnaux, à Jehan Faure et Phiacre de Volpillac, présent le sieur Mathurin Peyrarède, X livres.

Sur l'arresté du conseil du vingt cinquièsme apvril, fallut dessendre le boys et ardoize qui restoict sur le coing Sainct Jacques, advisant sur la maison de Ribeyrol, et icelluy employer aulx affaires de la ville et fortiffications; où,

 

(1) Chef-lieu de canton (Gironde) à 27 kil. de La Réole. Victoire de Montluc en 1563.

 

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fust bailhé à Baressou, pour le tout dessendre; le tiers, ou le dict restant, fust porté, la dicte ardoize et boys, à la maison de la ville et hospital, ou aulx portes; fust par moy donné XXX sols.

 

 

Préparatifs faits pour les conférences dites de bergerac

 

Le dict jour (5 mai 1577), M. Sainct Genies estant en ceste ville, pour mettre les choses en bon ordre, à la venue du roy de Navarre, prince de Monpancier, seigneurs, gentilshommes et aultres depputtés, pour la conférence de la paix, fust advisé, par MM. le lieutenant, bailli et consulz, de donner au dict seigneur Sainct Genies, une pipe vin, où moy, n'ayant moyen en main, veu les grandz affaires, qui ce présentoyent, bailhés la dicte pippe vin, duquel, demande XXIV livres.

7 mai. Fust prié M. le bailly, par MM. les consulz, escripre à M. de Laforce, de prester sa tappissarie pour parer les chambres, pour les depputés de la paix, où, pour envoyer messagier, au dict Laforce, portant responce, V sols.

8 mai. Fust envoyé sercher la tappissarie, au lieu de Laforce, pour deux chevaulx, desquelz, payé XXX sols.

Item. - Fust envoyé messagier à Pilles, pour mesme effect, auquel payé V sols. Item. - Au cheval qui alla sercher la dicte

 

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tappissarie, à Pilles, qu'estoit la meulle de Doat, payé V sols.

Le mesme jour, fust envoyé Gros Bertrand, pour aller à Biron, sercher le pintre à faire armories, et escussons du roy, prince de Monpancier; dont, pour ce voyage ay payé XXX sols.

Furent préparées deux chambres de tappissarie à la maison de M. Doublet, aulx Mazeaulx (1), pour la conférence des depputés de la paix, ou pour icelles tendre, fust achapté ung cent crochetz, desquelz payé XXV sols (2).

10 mai. Pour préparer les susdictes chambres, nettoyer le dedans, porter bancs, tables, tracteaux, chaires, rozeaux, senteurs, tandre la tappissarie et mettre tout en bon ordre, fust bailhé au filz de Castannet et M. Jehan Bonnamy, la somme de III livres.

11 mai. Pour conduyre l'artilherie ez-lieux nécessaires, pour saluer le roy de Navarre, à sa venue, prince de Monpancier, fust donné aulx

 

(1) Cette maison existe encore; c'est celle où se trouve adossée la fontaine des Mazeaux; la rue qui est en face porte le nom de rue des Conférences.

(2) M. Rennes dans son « Histoire du protestantisme à Bergerac », dit: « Ces tapisseries se voyaient encore en 1840, dans la même maison qu'occupait M. de Larmandie, ami des études historiques, auquel nous devons plusieurs communications. »

 

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conducteurs, le vin, jusques à la somme de XV sols.

15 mai. A Rodier pour gouverner et charger les dictes pièces en attandant la venue du roy et prince de Monpancier, fust, par luy, exposé, attandant leur venue, troys journées, desquelles ay payé XXX sols.

Suyvant l'arrest de la jurade du septièsme may dernier, au roy de Navarre, prince de Monpancier, seigneurs, gentilshommes et depputtés à ceste conférance de paix, (fust donné) deux thouneaux vin, desquelz payé, comme apert par quittance, XL livres.

Le roy de Navarre sur la remonstrance du MM. les consuls, touschant les compagnies qui estoyent logées ez-lieux que nous contribuons, fust, par sa majesté, commandé à troys arquebuziers de sa garde, de aller trouver les régimens de Monbrun, La Rocque, et Milhac, de desloger et ne loger ez-lieux circonvoisins de ceste ville; ausquelz arquebuzier, fust, par moy, bailhé troys testons, vallant III livres.

21 mai. Monsieur le prince de Monpancier s'en allant de ceste ville à Niauvic (Neuvic), luy fust donné, à sa recommandation, un messagier pour le conduire au dict lieu, auquel messagier, nommé Martin, fust, par moy, bailhé XV sols.

Pour dessendre la tapisserie, et icelle plier, pour la renvoyer, fust payé à II hommes VIII sols.

 

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Pour icelle renvoyer à Laforce, à deux chevaulx, fust payé XX sols (1).

Pour renvoyer celles de Pilles, à ung cheval, V sols.

Item. - Fust envoyé par le roy de Navarre ung messagier à Grignol, auquel bailhis XV sols.

Le mesme jour, fust envoyé ung messager par le roy de Navarre, à M. Dussac, à Bellegarde, auquel bailhis V sol.

Fust par commandement à moy fait de payer ung quintal soixante sept livres poudre d'arquebuze, au pris de dix huict sols la livre, ayant esté recouverte par prière faicte par MM. les consulz à M. de Sainct Genies, craignant le siège, et icelle mise ez maguesin de la présant ville; duquel monte comme apert IC L (150) livres.

Le premier du moys de juing, fust, par commandement du roy de Navarre, donné ung messagier pour conduire ung gentilhome à Agen, où, pour guide, fust donné Martin, auquel fust, par moy, donné XLVIII sols.

Le second du dict moys, M. de la Noue (2)

 

(1) Comment se fait-il alors, que M. Rennes, dans son Histoire du protestantisme à Bergerac, prétend avoir vu ces tapisseries on 184O, dans la maison où les conférences furent tenues?

(2) Dit bras de fer, fameux capitaine calviniste, né en Bretagne en 1531, tué au siège de Lamballe en 1591.

 

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arrivant en ceste ville, luy fust envoyé quatre potz vin, duquel fust payé XII sols.

Le mesme jour, à M. Ségur, deux potz vin, duquel fust payé VI sols.

Après le deppart du roy de Navarre, passa ung gentilhome de sa part, allant trouver M. le prince de Monpancier, à Nyauvic, ou icelluy gentilhome fust dévalizé par M. de Monpezan, et, pour achever son voyage, fust, par MM. les consulz, accommodé d'ung cheval pour sa personne; luy fust loué le cheval de Doat, pour quatre journées, et, pour icelles, payé XL sols.

Le VIIIme du dict moys, fust envoyé pacquet, par MM. les consulz, au roy de Navarre, l'advertissant de certaine assemblée qui se faisoit à Lausun, et à icelluy messagier fust bailhé XL sols.

Fust envoyé à M. de Villeroy (1) venant de la part de M. le prince de Monpansier, quatre potz de vin, desquels fust payé XII sols.

Item. - Pour passer l'artilharie venant de Villefranche (2) estant sur le gravier du cousté

 

(1) (Nic. de Neulville, seigr de), né en 1542, mort en 1617.

(2) Villefranche-de-Belvès ayant été investie le lundi 20 mai, par les religionnaires, capitula le 29 du même mois. De la Noue contribua puissamment à faire capituler cette place, avec les deux canons qu'il avait emmené de Bergerac.

 

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du bourg de ceste ville, fust donné aulx baptelliers, ou aulx maneuvres, pour leur ayder, III livres.

Le XXVIme juing, ay bailhé au sieur Mathurin Peyrarède pour l'achapt de six pippes seigle, et icelle employer au payement de cent mestiviés, ordonnés pour la fortification de la présant ville, comme appert par son receu, la somme de LXXII livres.

Suyvant l'advis du conseilh du vingt cinquiesme juing, de retenir Bernard Coutilhac, faisant des grenades et aultres artiffices de guerre, pour ung siège, dont luy ay bailhé, en desduction de son entretenement, la somme de VI livres.

Suyvant la lettre du roy de Navarre, du vingt troiziesme juing, que ayant entendu la prinse d'Isoire (1), envoyaroit M. Sainct Genyes en ceste ville, pour pourvoir aulx affaires d'icelle, où, suyvant après la proposition faicte par M. de Sainct Genies, en la jurade du second jour de juilhet, fust advisé par les habitans et assistans, luy donner une pippe vin, et une pippe advoyne, desquelles fust payé XXIX livres.

11 juillet. Le dict jour, fust envoyé par M. Sainct Genies, le Gallaran à M. de Favar, sur Garonne, et qu'elle force pouvoyoit avoir M.

 

(1) Issoire (Puy-de-Dôme), supporta en effet un terrible siège en 1577.

 

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l'admiral; auquel Gallaran fust bailhé par moi LV sols.

Item. - Ay payé à Perrouti, sonneur de cloche, pour prescher, prier et fortifications (1), pour mars, avril, may, juing, juilhet, pour chascung moys, trante solz, monte suyvant sa requeste VII livres X sols.

Sur l'advis du conseilh du dix neufiesme juilhet, causant des menaces du siège, fallut faire des mollens à bras; dont, suyvant les advis, fust envoyé promptement sercher les maistres en la terre de Lausun, où, pour le messagier ou journées, n'a esté payé que par moy, Supco (2) ayant faict les aultres fraix, la somme de XXX sols.

Sur l'advis du conseil du cinquiesme juilhet, suyvant la menace de siège, furent apellés Jehan Deslanes et J. Dupuy, pour ramasser toute la terre hors de ceste ville, propre à faire salpetre, et, pour les frais d'icelles, comme apert par le menu, signé Sainct Genies, montant XLIII livres.

Payé au sieur Peyrarède, comme ayant charge de cent mestiviers, travaillant à la fortiffication de la présent ville, la quantité de vingt six

 

(1) On réunissait au son de la cloche les gens travaillant aux fortifications.

(2) De Supco était consul et comptable des poudres délivrées aux habitants.

 

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pippes bled, à quinze livres la pippe, et dix barricques bon vin, à cinquante sols la barricque; lequel bled et vin monte comme apert par son reçu IVC XV livres.

Il fut acheté suivant le compte établi par Liton boursier, durant le cours de l'année, 16 quintaux et 37 livres de poudre à canon; dans le même compte, nous voyons qu'il en fut donné dix livres aux arquebusiers qui dressèrent une embuscade à la Maladrerie, contre M. de Labatut; quatre livres aux canonniers pour amorcer leurs pièces, lors de la venue du roi de Navarre; vingt livres à la compagnie colonelle de M. de Lavardin, qui, du haut du fort de Malbec, saluait le prince de Montpensier etc., etc.

On commença à travailler aux fortifications, le lundi 25 février 1577; c'est la paroisse de Saint-Germain qui donna le premier coup de pioche (1); le travail fut continué sans interruption jusqu'au 20 juillet. La dépense s'éleva à la somme de 2193 livres, 3 deniers.

A la fin de ce compte on lit: La somme de 2193 livres et 3 deniers, contenue aux feuilletz

 

(1) Ci-dessous les paroisses ou villages qui travaillèrent aux fortifications: St-Cybard, St-Capraise, La Monzie, La Conne, St-Christophe, la Madelaine, Gardonne, Prigonrieux, St-Pierre-d'Eyraud, Laforce, Gajeac, St-Martin de Bergerac, St-Jean d'Eyraud, St-Nexans, Pont Romieux et Ste-Aigne.

 

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précédans, concernans les fortifications de la présant ville, et despence faite pour icelles, est purement rayée, d'aultant que le dict Liton, comptable, ne faict estat en sa recepte d'aulcune quantité de bledz, vins et sommes de deniers, que le roy à présant régnant, avoit faict don et octroy à la communaulté de la présant ville, pour estre employés à cest esfect, et aussy qu'il n'appert d'aulcunes ordonnances de jurades, mandemems et ratifications, ny d'aulcunes quitances, du payement des sommes employées, et que la despence faicte et employée aux dictes fortifications estoit assignée sur aultre nature de deniers, que sur ceulx que ce dict comptable faict recepte en ce présant compte.

Les recettes et dépenses de ce compte ne furent arrêtées et approuvées, que le 19 juillet 1593, par les auditeurs de compte; après vérification, il se trouva que le budget de cette année devait être arrêté de la manière suivante:

 

Budget

Recettes: 5334 livres 4 sols et 4 deniers.

Dépenses: 2582 livres 3 sols et 11 deniers.

 

A première vue, il semble qu'il existe une différence sensible entre les recettes et les dépenses, il n'en est pourtant rien, car, si l'on ajoute à ces dernières, la somme de 2192 livres et quelques autres petites sommes supprimées

 

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d'un seul coup par les auditeurs de comptes, on voit que les dépenses égalaient presque les recettes (1).

 

Parmi les auditeurs de compte, nous trouvons:

P. Poumeau,

J. Dupuy,

de Lentilhac etc., etc.

 

 

(1) Les recettes avaient été augmentées, par une imposition extraordinaire, frappant non seulement les vins qui entraient en ville ou qui se chargeaient sur les quais, mais aussi sur toutes sortes de marchandises, se chargeant ou se déchargeant sur notre port, ainsi que le prouve le paragraphe suivant:

« Item. - Pour le droit de levée faict par le dict Liton, des deniers extraordinaires levée du droict du vin, levée du droict imposé sur les marchandises, levée de l'imposition du port, pour la construction etc., etc. »

 

 

FIN DU TROISIÈME VOLUME

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