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Les Jurades de la ville de Bergerac tirées des registres de l’hôtel de ville

par G. Charrier (1892)

 

Tome I ― 1352-1485

 

 

 

TABLE DES MATIÈRES

                                                                     Pages

Préface                                                        v

Année 1336                                               1

             Division des eaux du Caudeau.

 

Année 1352                                               13

             Ordonnances diverses. — Robes consulaires. — Dime payée à l’église Saint-Martin. — Vendanges. — Prix des journées. — Suffolk, lieutenant du roi d’Angleterre. — Le duc de Lancastre, seigneur de Bergerac. — Le Caudeau.

 

Année 1353                                               25

             Renault de Bridoire. — Entretien du Caudeau. — De Lebret, seigneur de Montcuq. — Dépenses diverses.

 

Patis. — Sufferte. — Marque                 32

 

Année 1375                                               34

             Lettre adressée aux consuls de Bergerac, par le connétable Bertrand du Guesclin.

 

Années 1376-1377                                   35

             Prise de Cause-de-Clérans par les Français. — Convention entre les consuls et les Anglais, pour permettre aux habitants de lever leurs récoltes. — Castillonnès.

 

Année 1378                                               38

             Inventaire des biens de la communauté. — Raymond de Montaut, sire de Mussidan. — Siège de Montréal. — Duc d’Anjou. — Montcuq. — Guillaume de la Houssaie. — Alain de Beaumont. — Patis. — Saint-Nexans. — Gaillard II de Durfort, seigneur de Duras. — Montferrand. — Bailliage de Bergerac.

 

Année 1379                                               50

             Le seigneur de Montréal se fait Anglais. — Fronsac. — Serment de fidélité au roi de France. — Fortifications.

 

Année 1381                                               55

             Impôts divers. — Jean de la Salle. — Amanieu de Mussidan. — Puyguilhem. — Gageac. — Limeuil — Couze. — Bertrucat de Lebret. — Ordonnances concernant les fortifications. — Bertrand de Molcéon. — Carnelage. — Prieuré Saint-Martin. — Périgueux. — Livre de vie. —Le Clergo. — La Monzie-Montastruc. — Buade, gouverneur de Bergerac. — Patis avec le seigneur de Mussidan. — Patis avec le capitaine de Puyguilhem. — Patis avec le capitaine de Gageac. — Dîmes. — Saint-Jacques. — Evêque de Périgueux. —  Arnols de Marle, capitaine de Sainte-Foy. — Différend entre le prieur de Saint-Martin et le recteur de Saint-Jacques. — Duc de Bourgogne. — Duc de Lancastre. — Perrot le Béarnais. — Dépenses diverses.

 

Livre de vie                                                80

 

Année 1385                                               82

             Noms des consuls. — Espions et guetteurs. — Frères mineurs ou cordeliers. — Moulin Gaudra. — Seigneur de la Barde. Ramonet de Sort. — Jean de Signal, capitaine de Bannes. — Issigeac. — Perrot le Béarnais. — Alain Nores, capitaine de Laveyssière. — Sainte-Foy. — Le château de Gardonne rasé. — P. Buade. — Hélias de Roquefort. — Hélias Pons. — Saffroc. — Montréal. — Alemans. — Ordonnances diverses. — Ramond Coste, capitaine de Puy-de Chalus. — Laveyssière.

 

Année 1386                                               95

             Pierre de Mornay, fils du sénéchal de ce nom, passe marché avec les consuls pour la garde de la ville. — Château de Laveyssière, livré aux flammes. — Seigneur de Limeuil.— Seigneur de Grignols. — Taille levée pour payer les patis.— Dépenses diverses. — Baptêmes a Saint-Jacques. — Dépenses faites pour prendre et brûler le château de Laveyssière.

 

Année 1393                                               121

             Mérigo d’Arias, connétable de Cahuzac. — Tour de Malbec. — Pont. — Carmes s’emparant des chemins. — Pey-Valin, prieur des carmes. — Seigneur de Puyguilhem. Commandeur du Saint-Esprit. — Pocho de La Tour, capitaine de Cahuzac. — Pauvreté de la ville. — Michelet de Lebret, capitaine de Puy-Normand.

 

Année 1394                                               127

             Michelet de Lebret arrête les bateaux à Lamothe-Montravel. — Acte passé entre Michelet de Lebret et les consuls. — Dépenses diverses.

 

Année 1395                                               135

             Michelet de Lebret, capitaine de Bergerac. — Hélie Prévost, seigneur de Laforce. Dépenses diverses.

 

Année 1404                                               138

             Les Anglais menacent la ville. — Ramonet de Sort. — Perrot le Béarnais. — Puyguilhem. — Michelet de Lebret. Puy-de-Chalus.

 

Année 1405                                               140

             Inventaire. — Comte de Clermont. — Siège de Castelnau.— Mandement de MM. Aymeric de las Chabanas et d’Emile de Merle. — Gabarres anglaises en cuir bouilli. — Fouage. — Colinet de Saint-Just. — Badefol. — Hôpital Saint-Esprit. — Arpadéna.

 

Année 1406                                               148

             Pèlerins a Rocamadour. — Siège de Mussidan. — Michelet de Lebret. — Ordonnançes diverses. — Siège de Badefol. — La ville menacée par les Anglais. — Bigaroque. —  Baptêmes à Saint-Jacques. — Dépendes diverses.

 

Année 1409                                               156

             Cartière. — Carmes. — Castelnau. — Fouage. — Chevauchée. — Pougèzes. — Droits de poids. — Patis du roi d’Angleterre. — Archevêque de Bordeaux.

 

Année 1410                                               164

             Eglise Sainte-Catherine. — La ville exempte de fouage. — Serment de fidélité fait au dauphin, par les habitants de Périgueux. — Maurens. — Publication du patis accordé par le roi d’Angleterre. — Dépenses diverses.

 

Année 1413                                               170

             Serment fait par les jurats. — Vendanges. — Présents faits au sénéchal de Guienne. — Bertrand d’Abzac, capitaine de Castelnau. — Le Clergo. — Comte de Dorset. — Sufferte. — Ramonet de Sort. — Bâtard de Bourbon.

 

Année 1414                                               173

            Fours du roi. — Bourgeoisie. — Prix de diverses denrées. — Dépenses diverses. — Baron de Barbazan. — Le château de Montcuq en ruines. — Ramonet de Sort. — Lancelot de la Barde. — Menaces faites par Ramonet de Sort. — Arnaud Gualhart, seigneur de Longa. — Bernat Duffarges, seigneur de Maurens. — Duc de Clarence. — Comte Dorset. — Bertrand d’Abzac. — Demande de patis au roi d’Angleterre. — Olivier d’Abzac chevauche contre Bergerac.   Défense aux Anglais d’entrer dans la ville avec des armes. — Mme de Monclard. — Présents faits à M. et à Mme de Duras, sénéchal de Guienne. — Boucicaut, maréchal de France. — Fouage.

 

Année 1415                                               194

             Bruits de guerre. — Les consuls font couper le pont. — Ramonet de Sort demande a emprunter douze écus à la ville. — Dépenses diverses. — Arnaud de Roquefort. — Menaces contre la ville. — Ce que coûta la sufferte accordée par le sénéchal de Guienne. — Cause-de-Clérans pris par G. del Peyronenc. — Les consuls font enlever le plancher du pont, pour se garantir des attaques de Ramonet de Sort. — Demande du capitaine de Cause-de-Clérans. — Comte d’Armagnac. — Arnaud de Bourdeille. — Le seigneur de Biron.

 

Année 1416                                               204

             Montréal. — Sufferte du roi d’Angleterre. — Thomas Voodstock, duc de Glocester. — Tour de Bourbarraud. — Dépenses diverses. — Processions annuelles en l’honneur de la nomination des consuls. — Anglais pris à Cahors.

 

Année 1417                                               213

             Marque du capitaine de Cause de-Clérans. — Maduran. — Nombre des imposés dans chaque quartier de la ville. — Sufferte du roi d’Angleterre, son prix. — Garnisons anglaises. — Olivier d’Abzac, seigneur de Montferrand. — Le seigneur de Montcuq. — Sufferte de Fronsac.

 

Année 1418                                               217

             Le seigneur de Montcuq, prend à la ferme, les revenus du couvent de Saint-Martin. — Jeantounet d’Abzac chevauche contre la ville. — Dépenses diverses.

 

Année 1423                                               221

             Inventaire. — Les habitants de Sainte-Foy menacent la ville. — Plainte des habitants du Mercadil.

 

Année 1424                                               223

             Siege de Sainte-Foy. — Paix traitée avec les habitants de Sainte-Foy. — Dépenses faites pour ledit siège. — Siège de Duras. — Création des consuls. — Dépenses diverses.

 

Année 1456-1457                                     235

             Artillerie possédée par la ville. — Dénombrement. — Les trois Etats à Périgueux. — Le Saint suaire. —Pont. — Dépenses diverses.

 

Année 1459-1460                                     240

             Bac. — Moulin Gaudra. — Assises tenues par le sénéchal. — Présents faits au sénéchal. — Le sénéchal content de la ville. — Dépenses diverses.

 

Année 1463                                               242

             Pierre d’Acigné, sénéchal. — Bernat Palet, licencié de la ville de Tulle. — Patriotisme des consuls. — Jean d’Abzac. — Urbain Duressol, lieutenant du sénéchal.   Sentences latines. — Ramond de Mons. — Matali de Clermont. — Bac. — Epidémie à Bordeaux. — Auri de Féranhat, président du parlement de Bordeaux. — P. de la Peyrarède. — La peste à Bordeaux et dans le Languedoc. — Les trois Etats à Excideuil. — Curieuse demande du roi. — Accords proposés par la jurade au sénéchal, à propos d’Urbain Duressol. — Précautions contre la peste. — Gentils hommes et gens d’église contribuables.

 

Année 1464                                               261

             Grand bouteillier de France. — Plainte contre un consul. — Chapelle Saint-Michel. — D’Abzac, prié de rester maire. — Moulin Saint-Martin. — D’Abzac envoyé en Picardie, vers le sénéchal. — Son frère ambassadeur du roi d’Angleterre. — Menu et prix du dîner offert à M. l’Official.

 

Année 1465                                               267

             Criée faite à son de trompe. — Ligue du bien public. — Francs-archers demandés par le roi. — Fabricants d’arbalètes. — Bateau arrêté à Sainte-Foy. — Procession en l’honneur des chrétiens qui sont entre les mains des infidèles. — Noms des habitants qui doivent être armés d’arbalète. — Larochefoucault. — Les trois Etats à Périgueux. — Seigneur d’Estissac vendant du vin.

 

Année 1466                                               277

             Bourgeoisie. — Johan d’Acigné, frère du sénéchal. —Jacobins. — Assassinat dans leur église. — Epitaphe en latin de Marguerite de Rudel, dite de Turenne. — Renaud de Pons. —  Alexandre de la Pébrée. — Eglise et couvent des Jacobins. — Porte Lougadoire. — Manuscrit Léo de Larmandie. — Observation du dimanche. — Cavalerie, paroisse de Prigonrieux. — J. d’Abzac, remplacé comme maire. — Les consuls rendent leurs comptes.

 

Année 1475                                               288

             Copie du serment des jurats. — Ordre aux bourgeois de se munir d’armes de guerre. — Sire de Beaujeu. — Arrêté contre les boulangères. — Ordonnances. — Les Anglais menacent la Guienne. — Les prieurs des trois couvents présents à la jurade. — Fortifications. — Seigneur de Piles. — Chemins publics. — Demoiselle de Cassanhas. — La ville taxée par les trois Etats a Périgueux. — Pont-Roux. — Moulin fait par J. d’Abzac. — Frère Prêcheur voulant s’emparer d’un héritage. — Gens d’armes envoyés au secours du roi de Portugal. — Première visite de Monsgr Rudelphinus, évêque de Périgueux, à la ville de Bergerac. — Fontarabie.

 

Année 1476                                               301

             Insulte faite à un consul, par J. de Bédas lieutenant du sénéchal. — Ecoles. — Cloches. — Chemin de Pombonne. — Dépenses diverses.

 

Année 1481                                               305

             Noblesse contestée. — Abreuvoir des Mazeaux. — Moulin Gaudra. — Foires et marchés. — Leurs emplacements. — Bernat d’Abzac, écuyer. — Vivres demandés pour l’armée du roi qui est à Libourne et à Bordeaux. — Pissesaume. — Cocagne. — Montréal. — Taille. — Pierre de Pontbriant. — Foire Saint-Antoine. — Maison saisie. — Exigences du recteur de Saint-Jacques. — Prédicateur. — Le roi veut se rendre en pèlerinage à Cadouin. — Achat d’une mule pour l’avocat de la ville. — Femme du juge en couches. — Prélèvement de quatre mille livres sur le pays en faveur de l’abbaye de Cadouin. — L’historien Philippe de Commines.

 

Année 1484                                               331

             Lettre du roi Charles VIII. — Pierre de Rohan, seigneur de Gié. — Lettre adressée à Antoine de Carbonnières, seigneur de Palavésy. — Lettre écrite aux consuls par Antoine de Palavésy. — Dime sur le vin en faveur du prieur de Saint-Martin. — La peste à Bordeaux. — Précautions prises contre la peste. — Salin de Lalinde. — Halle a Laforce. — Les trois Etats à Tours. — Jean Sapientis, séquestre de l’église Saint-Jacques. — Cansalade. — J. d’Abzac, lieutenant du sénéchal, ordonne aux consuls de faire garder les portes de la ville, à cause de la peste. — de Gastebois. — J. d’Abzac donne l’ordre de réparer les fortifications. — La peste au Mercadil. — Demande des marchands de Lalinde. — Foire des Rameaux non tenue à cause de la peste. — Les marchands étrangers prévenus. — Sermon supprimé.

 

Année 1485                                               348

             Observation du dimanche. — Fon Sivade. — Reliques de Saint Eutrope. — Défense d’ouvrir la porte Lougadoire pour la Fête-Dieu. — Religieux vendant du vin. — Chèvres nourrices. — Pierre de Pontbriant. — Périgueux veut diminuer l’étendue du bailliage de Bergerac. — L. Sorbier, sénéchal. — Les trois Etats à Montignac. — Justice de Maurens et de Mouleydier. — Dépenses diverses. — Le Caudeau déborde. — Peste à Bordeaux, à Libourne et dans l’Entre-Deux-Mers. — Lèpre.

 

Fin de la table du premier volume

 

 

 

 

 

 

 

p. v

Parmi les documents qui avaient attiré notre attention, dans nos visites aux Archives municipales de la ville de Bergerac, il en est deux qui nous avaient particulièrement intéressé: d’abord le Recueil des jurades, précieuse collection des délibérations du conseil de ville, depuis le commencement du XIVe siècle, puis un Résumé des principaux événements relatés dans le recueil ci-dessus, accompagné de la liste des consuls, depuis 1326, et de celle des Sénéchaux du Périgord, baillis et officiers du siège présidial de Bergerac. Ce second document, dont une copie existait entre des mains amies, répondait trop bien à la spécialité de nos études, pour que nous n’ayons pas hésité à le donner au public, sous ce titre : Annales historiques de la ville de Bergerac.

 

p vi.

Le succès de ce volume, tiré à un petit nombre d’exemplaires, a fort heureusement réveillé, autour de nous, l’amour des études historiques du passé. Un de nos aimables érudits, très versé dans la science paléographique, très au courant de notre histoire locale, et connaissant les richesses que renferment les Archives de la ville, lieutenant fort expert de notre savant et vénérable archiviste M. Dupuy, nous a proposé de publier tout ce qui peut avoir un intérêt historique dans cet immense recueil des Jurades de Bergerac.

Nous avons accueilli la proposition de M. Charrier avec une satisfaction qui sera partagée par tous nos compatriotes, et nous croyons devoir lui adresser nos plus vifs remerciements, pour avoir généreusement enrichi la collection des documents sur l’histoire de Bergerac par une publication dont la place est marquée dans toutes les grandes bibliothèques.

 

L. R.

Bergerac, 20 juin 1892.

 

 

 

p. vii

PRÉFACE

 

Les Jurats formaient, au moyen-âge, un corps de fonctionnaires municipaux, chargés de l’administration des villes dans la France du Sud-Ouest. Ce nom de jurat leur était venu du serment qu’ils prêtaient (jurati) en entrant en charge, de défendre les intérêts, droits et prérogatives de la communauté dont ils faisaient partie. — Dans certaines villes, comme à Bordeaux, cette appellation désignait les consuls ou échevins, chargés de l’administration active des affaires de la cité. A Bergerac, les jurats,

 

p. viii

dont le nombre a varié de vingt-cinq à quarante, composaient un conseil, délibérant avec les consuls sur les affaires municipales, et désigné par ceux-ci dans les divers quartiers de la ville. L’assemblée, ainsi formée, s’appelait la jurade; ce nom passa, par extension, au procès-verbal de leurs délibérations, à Bordeaux, à La Rochelle, à Bergerac, etc.

Ces procès-verbaux, jusqu’au commencement du XVIe siècle, sont rédigés, dans notre ville, en langue romane, par le secrétaire de la réunion.

Nos premières jurades datent de 1352; il manque quelques registres qui causent des lacunes regrettables, mais à partir de 1675, la collection est complète.

La lecture en est très difficile, par suite des nombreuses abréviations dont se servaient les secrétaires; la langue romane ou patoise est employée jusqu’en l’année 1512; mais à partir de l’année 1504, les jurados sont écrites tantôt en patois et tantôt en français; quelques fois aussi les deux langues se trouvent mêlées dans la même jurade.

Quelques-uns de ces manuscrits renferment, presque à toutes les pages, des lettres ornées, dont le dessin ou tracé laisse le plus souvent a désirer, et où

 

p. ix

 

les poissons, les tours et les figures grimaçantes sont tour à tour employés; quelques-unes du XVIe siècle, dénotent pourtant chez l’écrivain une sûreté de main peu ordinaire, et un incontestable talent de calligraphe. On en trouvera quelques spécimens dans le cours de notre publication, avec deux planches photographiées, reproduisant deux pages du manuscrit des Jurades.

Les consuls étaient nommés tous les ans, le jour de la fête de Ste-Madeleine; ils prêtaient serment dans l’église St-Jacques, entre les mains du gouverneur ou du bailli. Sitôt nommés, ils choisissaient les jurats parmi les personnes les plus notables; la présence de trente de ces derniers était nécessaire pour rendre la jurade valable; plus tard, vu la difficulté d’en réunir un si grand nombre, la jurade n’en exigea plus que vingt-cinq.

Bien souvent les consuls et les jurats furent frappés d’une amende, pour ne s’être pas présentés à la jurade.

Lorsqu’il s’agissait de se prononcer dans une affaire importante, on convoquait, à la jurade, les prieurs des couvents de 1a ville, et les habitants les plus

 

p. x

en évidence. — Les consuls et les jurats se réunissaient au son de la cloche.

Après avoir prêté serment, les consuls faisaient la visite du pont sur la Dordogne, pour en constater l’état et indiquer les réparations qui y seraient nécessaires.

Ils visitaient la maison consulaire et le moulin Gaudra; s’assuraient de l’exactitude de l’inventaire dressé par leurs prédécesseurs. Ils vérifiaient aussi les archives, y faisaient déposer les pièces et registres de l’année précédente; leur conservation était un de leurs grands soucis.

Le lendemain ou le surlendemain de leur prestation de serment, ils mettaient à l’afferme les revenus divers de la communauté; cette afferme faite à la chandelle, et en faveur du plus offrant et dernier enchérisseur, n’était valable qu’après avoir été renouvelée trois jours de suite.

Voici quels étaient les principaux revenus de la communauté:

Les pougèzes, impôt prélevé sur les vins qui se vendaient en taverne, et dont les consuls étaient exempts, pendant l’année de leur charge;

L’impôt établi sur les chairs, ou viandes de consommation;

La marque des vins; c’est-à-dire l’impôt

 

p. xi

prélevé pour la marque des barriques de vin, qui descendaient la Dordogne ou qui entraient dans la ville;

Les amendes du cot, ou gardiage, amendes prélevées sur tous ceux qui faisaient des dégâts, ou se rendaient coupables de larcins, sur les propriétés rurales d’autrui (l);

Le poids des farines;

Le droit de pontonage, prélevé seulement sur les étrangers qui passaient sur le pont;

L’impôt prélevé sur le sel qui passait sur le pont de la Mérille;

Le droit de carnelage; c’est-à-dire l’afferme payée par le boucher royal, qui seul avait le droit de vendre de la viande, pendant le Carême, aux personnes malades, aux vieillards et aux femmes enceintes;

Le droit de bancage, prélevé sur les bouchers-royaux ou sur les bouchers-chevriers, dits bouchers sales;

 

(1) Les paroisses dont se composaient la juridiction du cot de Bergerac, étaient: Mouleydier, Creysse, Ginestet, St-Jean-d’Eyraud, Campsegret, Queyssac, Lembras, Ste-Foy-des-Vignes, Prigonrieux, St-Christophe, La Conne, La Madelaine, St-Cernin, St-Maime, Sadillac, Singleyrac, Bouniague et St-Martin.

 

p. xii

Le droit de coupe du poisson, fixant à seize le nombre de tranches que l’on devait faire de chaque saumon; (Le saumon payait deux liards, l’alose et la lamproie, un denier.)

Le droit du poids du blé, fixé à un denier par sétier, prélevé sur le blé qu’on faisait moudre aux moulins de la ville, ou aux moulins du dehors;

Le droit de boucle, prélevé sur les bateaux étrangers qui venaient s’amarrer devant Bergerac;

Le droit de crier le vin par les rues de la ville;

Les amendes qu’on infligeait à ceux qui étaient surpris lavant aux diverses fontaines de la ville;

Le droit des épaves qui s’arrêtaient aux piles du pont;

La marque des diverses mesures employées par les marchands;

Le droit de courretage des diverses marchandises;

Le revenu du tablier placé devant le palais, consistant en un impôt de deux sols, payés par ceux qui se présentaient en justice, etc., etc.

A la premiere jurade qui suivait l’afferme des revenus, les consuls et les jurats nommaient le boursier et le

 

p. xiii

secrétaire, renouvellaient les pouvoirs des sergents de ville, et faisaient prêter serment aux bouchers et aux sacquiers.

A la fin de leur année consulaire, les consuls remettaient au gouverneur, ou au bailli de la ville, une lettre contenant les noms de douze bourgeois; sur cette liste, le bailli choisissait les huit consuls, dont deux du bourg de la Madeleine. (Pour plus amples détails concernant la création, le nombre et les divers changements du personnel consulaire, voir la transaction de 1322, dans les Annales historiques de la ville de Bergerac. Voir aussi dans le même ouvrage les noms des consuls annuels).

La pieuse coutume de la Charité, faite le jour de la Pentecôte, fut toujours religieusement observée par les consuls; non seulement ils faisaient la Charité, aux pauvres de la ville, mais aussi à tous ceux qui, ce jour-là, venaient des environs. Il leur arriva de distribuer 23000 pains le même jour.

Les consuls allumaient aussi, tous les ans, le feu de Saint-Jean, qui se faisait sur la place de Cartière.

A chaque nomination de consuls, c’est-à-dire tous les ans, les trois couvents de la ville faisaient chacun leur procession,

 

p. xiv

pour attirer, sur les nouveaux élus, les bénédictions du Saint-Esprit. Après chaque procession, les couvents recevaient des consuls une certaine quantité de viande, de pain et de vin.

Ce qui, à la lecture de nos jurades, frappe le plus l’esprit, c’est de voir avec quelle constance, avec quelle fermeté les consuls défendaient les privilèges et libertés de la commune, soit contre le roi ou ses ministres, soit contre les seigneurs, ou les villes du voisinage.

Tout le passé historique de notre cité, dont les luttes pour la liberté et l’indépendance de la patrie n’ont pas été sans gloire, revit dans ces précieux documents, conservés par l’active sollicitude et le zèle éclairé de notre vénérable archiviste. C’est à lui que revient l’honneur de les avoir sauvés d’une destruction certaine.

L’hommage de notre profonde gratitude serait incomplet si nous ne redisions ici ce que nous avons imprimé dans l’Eclaireur de la Dordogne à la date du 2 septembre 1891:

« Avant de commencer cette publication, je croirais manquer à mon devoir, si je ne remerciais M. Dupuy, notre

modeste et aimable archiviste qui,

 

p. xv

avec une patience incomparable, a bien voulu m’initier à la lecture de nos chères archives, et m’aider de ses conseils et de sa longue expérience dans le travail que je m’étais imposé. Qu’il reçoive ici l’assurance de ma profonde gratitude. »

 

Qu’il nous soit permis en terminant d’émettre un vœu: Puissent ces simples notes, fidèlement recueillies, inspirer l’idée à un de nos compatriotes d’écrire une histoire de Bergerac.

 

G. Charrier.

 

 

On trouvera pages 82 et 106, les deux planches photographiées reproduisant deux pages du manuscrit des Jurades de 1385; et aux pages 232 et 312, les spécimens des lettres ornées pris également dans le manuscrit des Jurades, dont il a été question dans notre préface. (images)

 

 

 

p. 1

 

 

LES

JURADES DE BERGERAC

Extrait des Registres de l’Hôtel-de-ville de Bergerac

1352 - 1789

 

 

 

 

DIVISION

DES

EAUX DU CAUDEAU

 

 

Traduction d’une charte latine relative au partage des eaux du Caudeau (1)

1336

 

A tous et à chacun de ceux qui regarderont, verront ou entendront lire les présentes lettres, ou le présent acte public, Pierre Buée, prieur du prieuré de Pont Romieu, gouverneur de Bergerac, pour haut et puissant seigneur Jean, par la grâce de Dieu, duc de Lancastre et seigneur de Bergerac, Salut. Accordez foi perpétuelle aux

 

(1) Ce document, extrait des archives de la ville, ne figure pas dans les registres des jurades. Nous avons cru devoir le placer en tête de cette publication à cause de son importance pour la ville de Bergerac.

 

p. 2

présentes lettres ou au présent acte public; sachez que nous avons vu, tenu, palpé, lu, et, de mot à mot, soigneusement examiné un acte public, signé sur la première face du seing et de la souscription de maitre Hélie Domingue autrefois notaire public par autorité royale et aujourd’hui défunt, acte fait sous la date du jeudi après la fête de St-Barnabé, apôtre, l’an du seigneur mil trois cent trente six, exhibé, présenté, livré et montré à nous de la part des discrets hommes Pierre Darenthon, damoiseau, maitre Jean Fabre, notaire public, Jean Sabbatier, Pierre de Laudagne, Pierre de Blanquet, Arnaud du Temple, Hélie de Brenhague et Guillaume de Bois Maurel, consuls de la ville de Bergerac, au nom du consulat et de l’université des habitants de la dite ville, acte non effacé, non vicié, non corrompu, non cancellé, mais sans aucun vice à l’abri de tout soupçon ainsi qu’il apparaissait au premier aspect et dont la teneur suit mot à mot en celle manière:

 

Sachent tous et chacun qui verront et entendront ce présent acte, que comme il y avait, ou devait y avoir controverse, procès, cause, dissention et grave matière de discussion, entre: Vénérable et religieux homme, le seigneur Bertrand de Flaugagnes, prieur du prieuré de St-Marlin de Bergerac, au nom dudit prieuré; noble homme le seigneur Bertrand de La Roche, chevalier; Etienne et Pierre Arnoult frères, de Bergerac,

 

p. 3

et quelques autres co-propriétaires de la portion de l’eau du ruisseau qui coule du pont appelé de Pontbone vers le prieuré de St-Martin de Bergerac, par le lieu appelé des Vergnes, d’une part;

Et rnaitre Arnaud Coustaut, Géraud d’Aleyrac, Guillaume de Fabricis, Guillaume Fabre, Pierre Bos, Pierre du Coderc, Pierre de Bergerac et Guillaume Conagut, consuls de la ville de Bergerac, et l’université des habitants de ladite ville de Bergerac, Renaud de Bridoire, Pierre Rampnulphe, damoiseau, Hélie Sinqueval, discret homme, maitre Etienne Mercier, juriconsulte, Raimond Hélie, dit de Burban et ses frères, Pierre Audebert, Arnaud de Réneuf, Raimond de Boxon et autres co-propriétaires de la portion dudit ruisseau qui coule du pont appelé Pont-bone vers Bergerac d’autre part;

Au sujet du courant, du cours et du partage à faire de ladite eau entre les parties;

Enfin aujourd’hui jeudi après la fête de St-Barnabé apôtre, l’an du Seigneur 1336, régnant illustrissime prince notre seigeur Philippe roi des Français, en présence de moi notaire soussigné et des témoins ci-après inscrits, appelés et requis pour cela et personnellement constitués.

Ledit seigneur prieur de St-Martin pour lui et ses successeurs dans ledit prieuré, et ledit seigneur Bertrand de La Roche, chevalier, Pierre et Etienne Arnoult co-propriétaires du ruisseau

 

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qui coule par les Vergnes vers les moulins situés sur ledit ruisseau, d’une part;

Et Pierre Rampnulphe, damoiseau, maitre Etienne Mercier, Hélie Sinqueval, Arnaud de Réneuf, pour lui et pour les autres co-propriétaires de la portion de l’eau dudit ruisseau qui coule dudit pont vers ladite ville de Bergerac et vers les moulins situés dans ledit ruisseau, et pour tous leurs héritiers et successeurs, et maitre Arnaud Coustaut, Guillaume Fabre, Guillaume de Fabricis, Pierre Bos, Pierre de Bergerac, Pierre de Couderc, consuls de ladite ville de Bergerac pour eux et pour les autres co-consuls de la même ville de Bergerac et pour l’université des habitants de ladite ville, d’autre part;

Les dites parties dirent et reconnurent librement de leur propre mouvement, sans fraude ni tromperie, et, par la teneur du présent acte public, confessèrent publiquement, que, pour le bien de la paix et de la concorde, de la volonté desdites parties présentes, agissant pour et au nom que dessus, conformément à la médiation de quelques discrets prud’homme», amis des deux parties, et, après mûre délibération, une amiable composition, ordonnance, transaction et convention intervint entre lesdites parties, agissant aux noms que dessus en cette manière, savoir:

Que dans ledit lieu de Pontbone, où le cours

 

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de ladite eau dudit ruisseau se partage sous ledit pont et coule des deux côtés, il soit construit une écluse de pierre ou de bois, une ou plusieurs, une fois ou plusieurs fois, et, autant qu’il sera nécessaire selon qu’il paraîtra devoir être fait auxdits consuls et autres co-propriétaires et aux parties susdites, ou à l’une d’elles, savoir: Aux frais desdits consuls, de l’université des habitants de Bergerac et des susdits co-propriétaires de l’eau coulant vers la ville et que ladite eau soit partagée en cinq parts, de telle sorte que trois parts de ladite eau, coulent et courent vers Bergerac, et demeurent et soient à perpétuité la propriété des consuls et de l’université des habitants de la ville de Bergerac et des co-propriétaires, ayant à présent ou à l’avenir des moulins sur la portion dudit ruisseau qui coule vers Bergerac, et que deux parts de ladite eau coulent et courent par le lieu des Vergnes, vers ledit prieuré et vers les moulins existant à présent, ou qui existeront à l’avenir sur ledit ruisseau, et que ces deux parts de ladite eau soient et demeurent à perpétuité la propriété dudit seigneur prieur au nom de son dit prieuré, dudit chevalier et de ses co-propriétaires, ayant à présent ou à l’avenir des moulins sur ledit ruisseau, et de tous leurs héritiers et successeurs, et que le reste de ladite eau, c’est-à-dire trois parts du susdit ruisseau, soient et demeurent à l’usage de ladite ville et des moulins situés sur

 

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le ruisseau qui coule dudit pont vers ladite ville.

Item. — II fut dit expressément et inséré dans l’accord conclu entre lesdites parties pour et au nom que dessus, que chaque samedi depuis le coucher du soleil pendant toute la nuit, jusqu’à l’aurore du dimanche immédiatement suivant, toute l’eau du susdit ruisseau qui passe, court ou coule sous ledit pont aille, coure et coule en entier dudit pont jusqu’à la ville de Bergerac, et que toute cette eau appartienne à ladite ville, sans diminution, sans contradiction aucune et à toujours.

Item. — Et ledit seigneur prieur pour lui et pour ses successeurs dans ledit prieuré, promit, convint et s’engagea expressément et solennellement envers les personnes présentes et stipulant pour et au nom que dessus, sous l’obligation et hypothèque de tous les biens et possessions dudit prieuré de faire ratifier, louer, approuver par vénérable et religieux homme son seigneur l’abbé de Saurnur, de l’ordre de Cluny, et par le chapitre de ladite abbaye de Saumur, chacune des conventions susdites et de faire, lorsqu’il en sera requis, donner et concéder par ledit seigneur abbé et par son chapitre, bonnes et suffisantes lettres, signées de leurs seings et scellées de leurs sceaux authentiques, de ratification, d’approbation et d’homologation des susdites conventions.

Lesdites parties pour et au nom que dessus

 

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et, en tant qu’il touche, ou peut toucher, chacune d’elles, promirent à moi notaire soussigné recevant leur promesse comme personne publique et stipulant pour tous ceux que la chose intéresse, peut ou pourra intéresser dans l’avenir, détenir, accomplir et inviolablement observer cette composition, ordonnance, transaction, paix, pacte, convention et toutes et chacunes des choses susdites, de n’y contrevenir ni en tout ni en partie, par eux ou par d’autres, tacitement ou expressément. Par toutes lesquelles choses susdites et chacune d’elles tenir accomplir et inviolablement observer, en tant qu’il touche ou peut toucher, appartient ou peut appartenir à chacune d’elles, lesdites parties ont obligé et hypothéqué, l’une à l’autre mutuellement, elles et tous leurs biens mobiliers présents et futurs, et ont renoncé, au sujet des susdites conventions en leur nom et aux noms que dessus, en tant qu’il touche et peut toucher à chacune d’elles, à tout for, usage, coutume locale et générale, exception de dol et de fraude, à l’action et condition invoquée pour cause ou sans cause du sujet de différence entre les conventions verbales et les conventions écrites; à toute lésion et déception légère et énorme; à l’exception qu’on voudrait tirer de l’allégation que lesdites conventions et pactes n’ont été ni faits, ni promis, ni conclus. — Ledit prieur a spécialement renoncé, à tout droit et privilège introduit ou à

 

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introduire en faveur des églises et des personnes ecclésiastiques — Les deux parties ont renoncé l’une et l’autre au droit qui porte qu’une renonciation générale ne vaut que quant à ce qui est exprimé, voulant lesdites parties que lesdites renonciations générales non exprimées vaillent autant et aient à perpétuité la même force que si elles avaient été déclarées ou exprimées. Elles ont renoncé à tous autres droits, exceptions, défenses raisons et précautions, à l’aide desquelles elles pourraient contrevenir aux susdites conventions ou à l’une d’elles. Et lesdites parties en tant qu’il touche ou peut toucher chacune d’elles, ont promis par serments prêtés par elles et par chacune d’elles sur les saints évangiles de Dieu, les mains sur le livre, de tenir et accomplir toutes et chacunes des choses susdites, de n’y contrevenir ni par elles ni par autres personnes en quelque temps que ce soit, tacitement ou expressément, et si par hasard, elles faisaient ou essayaient de faire par elles ou par autres personnes, en tout ou en partie, quelque chose de contraire auxdites conventions, ce qu’à Dieu ne plaise, ainsi qu’elles ont dit, elles ont voulu que tout recours en justice et tout accès judiciaire leur soit fermé et interdit — Chacune des parties et personnes susnommées accordèrent et voulurent qu’il fût fait à chacune d’elles mutuellement par moi, notaire soussigné, une ou plusieurs expéditions

 

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authentiques des conventions susdites, en tel nombre qu’elles le voudraient ou le demanderaient, ce que moi susdit notaire leur ai accordé.

Fait dans le chapitre des frères Prêcheurs de Bergerac, l’an, jour et règne énoncés plus haut; présents les témoins Jean Poche, maitre Guillaume Abonel, Simon Maurel, Guillaume de Bruce, Bozon de Roquefort, damoiseau, les seigneurs Aymeric de St-Clair, Guillaume Faramond, moines de Saint Martin de Bergerac, et moi Hélie Domingue, clerc, notaire royal public qui ai recueilli le présent acte public au sujet des conventions susdites, l’ai inséré dans mon protocole, l’en ai fait extraire et copier en le rédigeant en forme publique et l’ai signé de mon seing accoutumé, de ce requis.

 

Nous gouverneur susdit, en témoignage de la vue et de l’inspection du susdit acte public, nous avons fait faire et sceller de notre propre sceau et signé du seing et de la suscription du notaire public soussigné, cette présente copie ou transcription du susdit acte, ou vrai original, à la demande et requête qui nous a été faite par les susdits consuls au nom de leur dit consulat et de l’université des habitants de. Bergerac, donnant à cette présente copie, ou transcription prise sur le vrai original, la même foi qui serait accordée au vrai original susdit, et ce, en quelque lieu de la terre que ce soit.

 

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Fait et concédé à Bergerac dans la cour ordinaire de Bergerac, le mardi avant la fête de Sainte Quiterie, vierge, qui fut le XVIIème jour du mois de mai, l’an du Seigneur 1373, régnant sérénissisine seigneur, notre seigneur Edouard fils ainé de l’illustrissime seigneur, par la grâce de Dieu, roi d’Angleterre, prince d’Aquitaine et de Galles, et illustre et puissant homme le seigneur Jean duc de Lancastre et seigneur de Bergerac. Présents le seigneur Hélie de Rochefort, chevalier, Guillaume de La Roche, damoiseau, maître Raymond Fournier, jurisconsulte, Gaucelin du Peryuh, maître Arnaud du Cluzeau notaire, et plusieurs autres bourgeois et habitants de Bergerac, témoins spécialement appelés et convoqués, et moi Jean André, clerc, notaire public par l’autorité dudit seigneur notre prince, qui ai été présent, avec les susdits témoins, à toutes les choses susdites tandis qu’elles se faisaient devant notre seigneur le gouverneur, qui les ai vu et entendu faire, qui en ai recueilli et reçu ces présentes lettres, ou ce présent acte public, l’ai écrit et grossoié de ma propre main, l’ai signé de mon seing public et habituel, de ce requis, en le rédigeant dans cette forme publique.

 

Je soussigné, ancien élevé de l’école des Chartes, archiviste paléographe breveté du gouvernement,

 

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certifie la présente traduction comme textuelle et faite de mot à mot sur l’original latin, déposé aux archives de l’Hôtel-de-Ville de Bergerac.

 

Castangt, 20 Septembre 1848.

Signé : Martial DELPIT.

 

 

 

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EXTRAIT DES

REGISTRES DU CONSEIL DE VILLE

 

« Que les autres villes se glorifient de leur ancienneté, qu’elles se vantent d’avoir vaincu et triomphé des nations; e ne sont là que des monuments d’orgueil et de cruauté. Pour moi (Bergerac), jalouse d’une gloire plus pure, je n’en chercherai d’autre que par ma fidélité envers la couronne de France. Si j’ai eu le malheur d’en être séparée par les armes des Anglais comme par un tourbillon impétueux, j’ai saisi la première occasion de secouer leur joug en égorgeant leur garnison, et, par cette action héroïque, j’ai appris aux autres villes à recouvrer leur liberté.»

(Note en latin écrite à la page troisième de l’inventaire fait par ordre de Hélie Alba, en 1609. — Trad. de M. Michel Dupuy).

 

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1352

 

27 juillet

De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escritz, es ordenat que totz los mazeliers (les marchands qui vendaient aux Mazeaux) de la vila de Bragayrac, paguen e sian tengutz de paguar als senhors cossols (consuls; aujourd’hui conseillers municipaux) de l’an presen, VI deniers par lhioras (par livre) de totas las carns (chairs) que los dichs mazeliers vendran del dit duy (du dit jour), à la prumiera festa de Santa Maria-Magdalena que sera, otra la irnposita facha de XII deniers per lhioras, et daysso (de ceci) los senhors cossols requereguen carta (requirent acte).

De voluntat e de cossentamen dels dichs juratz, es ordenat que la ordenansa, laqual es estada facha de say en reyre (1), sobre la venda dels vys que se vendian a taverna, sia tenguda e executada.

 

30 juillet

Item. — Es ordenat per los senhors cossols e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, que

 

(1) Précédemment.

 

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John Giraudou e Jame de R..., leven los émolumens del blat de la caritat (charité. On appelait ainsi l’aumône qui se faisait tous les ans à la fête de la Pentecôte.) de Bragayrac.

 

Item. — Es ordenat que Ramon Gaucem, sia per taxador (qui était chargé de taxer les denrées qui se vendaient dans la ville), per la universita de Bragayrac, quand als senhors cossols pleyra et sera vist fazedor (quand il leur plaira, quand ils le verront faisable).

 

10 août

De voluntat ede cossentamen dels juratz dejus escriptz, es ordenat que los senhors cossols menen e metau a diffinitiva sentenca, als cots e a las messios (aux dépens) de la universita de la vila de Bragayrac, lo fach de Hel de Querci, sobre (sur) las torns e la estorssios (1) que lo dich Hel de Querci, a fach say en reyre, estant bayle (bailli) de la vila de Bragayrac, a las gens e als habitans de la dicha vila de Bragayrac, e daysso los senhors cossols requereguen carta.

 

Item. — Es ordenat que deguna persona que demore fora (en dehors) de la vila de Bragayrac, no gete blat foras de la dicha vila de Bragayrac (ne fasse sortir de blé de ladite ville) en deguna maniera, sino que aparegues que, aquels que

 

(1) Les torts et les extorsions.

 

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len volen gitar, lo aguessan mes e portat en la dicha vila.

 

Item. — Es ordenat de voluntat et de cossentarnen dels juratz, que los senhors cossols, puescan obligat (puissent engager) los bes de la universitat et del cossolat (du consulat) de Bragayrac, per aver e per comprar (acheter) las raubas (robes) dels cossols, en la maniera que als dichs cossols sera vist fazedor.

 

13 août

Lo dich jorn, los senhors cossols requereguen Gaucem Delpeyrulh, John de Lemotges, maistre Hel Aygrin e John Giraudou, cossols de l’an passat, que redessan compte a los, dels émolumens, losquals los cossols de l’an passat, am levat e recembut (levés et reçus) de la dicha vila.

 

24 août

Es ordenat que en las cartieras (1) de Bragayrac, aya e sia pauzat dayssi en avan de totz dia 1 penonsel (drapeau), e que de tans cum lo dich penonsel estara pauzat e destendu, en la dicha cartiera, deguna persona no compre blat a la dicha cartiera, ni en degun autre luocz.entro que lo dich penonsel sia osta de la dicha cartieras, e que deguna persona no compro blat,

 

(1) Place qui se trouve devant la Mairie actuelle.

 

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sino en la dicha cartiera publica, en la pena que dessus. (Confiscation du blé et 60 sols d’amende, dont la moitié revenait au seigneur de la ville, et l’autre moitié à la ville elle-même.)

 

Item. — Es ordenat, de cossentamen dels dichs juratz, que totas las gens de la vila de Bragayrac, que ayan vinhas el devers de la gleyza de Sent-Marti de Bragayrac, paguen la doczena saumada (la douzième charge) del vy et dela vendempnha, à mossor Guilhem Darenton, cavalier, per razo del deme que es degut à la dicha gleyza, conduch a Bragayrac daquest an en aquestas vendempnhas.

Item. — Es ordenat, que degun mazelier, ni diguna persona, no sia ardit de fondre sio (suif) dins los rnurs de la vila de Bragayrac, en pena de perdro lo dich sio e de LX sols.

Item. — Es ordenat, que lhioras de candela (la livre de chandelle) no sia venduda, sino al pretz de III sols et IV deniers, e d’aqui en jus (au-dessous.)

Item. — Es ordenat, que pessa de merlut (morue), de Cornoualha, no se vende lo merlut sino al pretz de IV sols, e d’aqui en jus.

Item. — Lo merlut de Bretanha e de Espanha, a III sols e IV deniers, e d’aqui en jus.

Item. — Es ordenat, que los senhors cossols trametan à Bordeu (Bordeaux) dos homes sufficiens (deux hommes capables, entendus), per

 

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far venir Mossenhr Hel de Pomiers (1) en establida en la vila de Bragayrac, als gatges del rey nostre senhor d’Anglatera.

 

28 Août

De las part de monsenhor lo duc de Lencastre, senhor de Bragayrac, crida hom e fashem assaber, e deffendem a tota maniera de gens, que degun no sia ardit de vendempnhar, ni de far vendempnhar degunas vignhas, ni las suas, ni las autrouys, entro que vendempnhas sian cridadas, en pena de perdre lo vy e la vendempnha, e de LX sols de gatge.

 

3 Septembre

De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, es ordenat que de totz dia (tous les jours) duran las vendempnhas, IV bos homes suflîciens, senhors de ostal (chefs de maison) de la vila de Bragayrac, siam al guach de las portas de la dicha villa, ab lo melhor arney (2) que auran, e que, daqui, no partan de tot lo jorn que y seran mandatz, sino a la hora (heure) del dinar, que los dos se anen als ostals, els autres dos ademoren entro a la venguda dels autres, e que cascus ayssi, corn sera mandat, y sian cada mati, avans que las claus (clefs) y sian aportadas

 

(1) Gentilhomme de la cour du prince de Galles.

(2) Avec le meilleur armement.

 

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e aysio en pena de I denier daur de lescut, donador et pagador, la meytat al senhor, e lautra meytat a las obras de la vila, e de II sols de la moneda tornoise, donadors a quel que portera las claus de la dicha vila, lasquals II sols, volguen que agues sobre aquel que no y seria tant mati cum las claus serian aportadas a las dichas portas.

 

17 Septembre

De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, es ordenat que deguna persona no pague als vendempnhadors (vendangeurs) que auran vendempnhat en las presentas vendempnhas, sino al pretz que senset: so es assaber, per cada jornal (pour chaque journée) de home tocador de bestial e portador de panier, II sols de la moneda tornoise, e lo pa, e home folador (fouleur) II sols VI deniers de la dicha moneda, e lo pa, e per cada jornal de fempna, XVIII deniers, e lo pa, e que degun no sia tengut de plus donar ni de plus prendre.

Item. — Es ordenat de voluntat e de cossentamen dels dicha juratz, que degun mazelier no venda carn, sino al pretz que los taxadors ordenaran, e que los dichs taxadors sian tengutz de taxar, al, olli, la carn e lo bestial (l’ail, l’huile, la chair et le bétail) en la maniera que lors sera vist fazedor, et mays, los mazeliers seran tengutz de vendre lo bestial que au comprat, e el quas

 

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que far no volguessan, que los senhors cossols siam tengutz de vendre, o de far vendre, en la maniera que lor sia vist fazedor, e daysso los cossols requereguen carta.

 

28 Septembre

De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, es ordenat que per cada tonel de vy que es, e sera daquest an présent, en la vila e el loc de Bragayrac, que sera dels borzes (bourgeois) o dels habitans de la vila, o del loc de Bragayrac, que cascus pague, o sia tengut do paguar e de redre, I quartz d’escutz de impositio, e per cada pipa de vy, mech quartz d’escutz, exceptatz dels vys que faran mestre, e seran necessaris als dichs habitans, per lor beure e per lor despenssas en lor ostal, e que aquels vys que seran exceptatz per lor despenssas, sian exceptatz a la ordenanssas dels senhors cossols, e no en autra maniera, e daysso los dichs senhors cossols requereguen carta.

 

2 Octobre

De voluntat e de cossentamen dels jurats dejus escriptz, es ordenat que los senhors cossols, donen a frayre Arn. Arbrier, de lordre del coven dels frayres menors (frère Arn. Arbrier de l’ordre du couvent des frères mineurs), que demora à Vinho (Avignon), per adjuda de sustantat e de tener son estament (testament), soque als senhors

 

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cossols sera vistz fazedor, et daysso los cossols requereguen carta.

Item. — Es ordenut coma dessus, que tonel de vy, sia daquest an present, sia per lo fors des vendempnhas (durant le temps des vendanges), al pret de VI den. daur del escut, e pipa de vy, al pret de III escus daur.

Item. — Es ordenat que tota persona que aya comprat vy daquest an presen de tres escutz en jus, que aquels que aurun compratz paguen tota la imposita que es e sera sobre lo dich vy.

 

4 Octobre

De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, es ordenat que los senhors cossols, donem en do (en don) à Monsenhor lo comte de Seaufort (Suffolk) loctement (lieutenant) del rey d’Anglaterra nostre senhor, à la venguda del dich senhor comte, quatre pipas de vy, soes assaber: II pipas de vy blanc et II de claret, e plus I tonel de sivada (avoine), et VIII torcas (torches) de sera, cada torca de quatre lhioras de sera (cire), ho mays o menh (plus ou moins), en la maniera que, als dichs senhors cossols sera vistz fazedor, e daysso los cossols requereguen carta.

 

5 Octobre

De voluntat et de cossentamen dels senhors cossols delan presen, e dels juratz, dejus escriptz,

 

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es ordenat que en degun temps, de ayssi en avan, deguns (aucuns) dels emolumens de la vila de Bragayrac, apartenens al cossolat de la dicha villa, e del dich loc de Bragayrac, no se vendan ni puscan estat vendu, ni engacgatz, ni acessat, ni a rendre (ne puissent être ni vendus, ni engagés, ni affermés, ni donnés en rente) per los cossols daquest an presen, ni per deguns cossols, qui per temps endevenidor (avenir) seran, ni per deguns juratz presents ni a venidors, sinou per lo temps que dura e durara, de lespazi del temps que, cadam (1) dels cossols, eseran cossols, de la una festa de Santa Maria Magdalena, entro a lautra, e no plus. E aquesta ordenanssa, es estada jurada e promeza, sobre los samhs avangelis Dio (sur les saints évangiles de Dieu), per los cossols de lan present, e per los juratz dejus escriptz, e daysso los dichs senhors cossols requereguen carta.

Item. — Es ordenat coma dessus, que los senhors cossols paguen lo salari del ostal de cossolat, a aquels cuy lo dichs cossolat aperte, a la ordenanssa dels dichs senhors cossols, a la maniera que lor sera vistz fazedor (2).

 

(1) Chaque année.

(2) Il faudrait donc faire remonter à cette date, l’achat de l’hôtel de ville, qui se trouvait, là, où se trouve la halle au blé, et qui fut démoli par ordre de Lakanal, et transporté dans la maison de l’émigré de Ségur.

 

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19 Octobre

Es ordenat de voluntat et de cossentamen dels dichs juratz, que los senhors cossols, donen e paguen a frayre Joham Sautier, del coven dels frayres predicadors de Bragayrac, una rauba entiera al dich frayre Joham, convenabla, laqual rauba Guilhem Jatma, avia aportada al dich frayre Joham de Anglaterra, e aysso als costz de messios de cossolat e de tota la universita de Bragayrac.

 

Novembre

Es ordenat que deguna persona no venda lhioro de candelas de sio, mas al pret de XI sols e III deniers bordales, e que en cada candela, no aya mas sinq fials (qu’il n’y ait à l’intérieur que cinq fils servant de mèche).

Item. — Que lon no venda un merlut, lo mays (le plus) mas al pretz de XV sols bordales, e lo petit merlut a X sols bordales.

Item. — Que degun mazelier ni peysonier, no vendait carns ni peys, sino al pretz que los taxadors ordonaran, en pena que dessus.

Item. — Que degun no pauzet ni aportet peys en ostal ni en autre loc, sino sobre los mazels acosturnatz.

Item. — Que hom no fasaa pa per vendre, mas al pretz de XV deniers bordales, en pena que dessus.

 

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Item. — Que deguna persona no compre sal, fora dels murs de Bragayrac.

 

14 Décembre

Es ordenat que deguna persona, no sia si ardit de gitar blat ni oli ni sio (de faire sortir de la ville, blé, huile ni suif) foras de la vila de Bragayrac, en pena de perdre lodich blat, e dinadas, (et autres denrées), donador, la meytat al senhor, e lautra meytat a la obra de la vila, e de LX sols donador al senhor.

Item. — Es ordenat, cum dessus, que totas personas de quala conditio se sian, que vendran fust de tonel, fachs o a far, a deguna persona dayssi en avan, que aquel, a aquels qui bs vendran, paguen e sian tengutz de pagar als cossols de la vila de Bragayras, que auras son o per temps endevenidor seran, per cada fust de tonel, rnech escutz daur, e per cada fust de pipa, fach o affar, I cart descutz, e daysso los dichs cossols requereguen carta.

llem. Es ordenat, coma dessus, que los senhors cossols trametian a Paris, per saber bonas noelas de monsenhor lo duc de Lencastre, senhor de Brayayrac, als costz e a las messios de la universita de la vila de Bragayrac, e daysso los cossols requereguen carta.

 

7 Janvier

Es ordenat, que los dichs cossols, fassan menar

 

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una quantita de oli, a Bordeu o a Liborna, a qui ont lor sera vist fazedor, per paguar lor raubas e els autres deutes (1).

 

21 Janvier

Lo qual dia (Lequel jour ci-dessus désigné), fo ordenat e de voluntat e da cossentamen dels juratz de jus escriptz, que los cossols metian en fach, e menen a deffenitiva sentenssa, lo fach de aquels qui avian romput lo valat (fossé) del Caudao (du Caudeau), per que laygua avia tengut dampnatge als habitans de la vila de Bragayrac, en tal maniera que las gens que avian pres lo dampnatge, e perdutz los blalz, ayan emenda de lor, e aysso, als costz de la universita de Bragayrac, e daysso, los dichs cossols, e juratz .... requereguen carta.

 

25 Janvier

Loqual dia fo ordenat de voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, que la impositio de XII deniers per lhiora de totas las dinadas (de toutes les denrées) que se vendran, del dia de la prumiera festa de Santa Maria Candeliera (Notre-Dame de la Chandeleur) que sen, entro à

 

(l) On a du voir que dans la jurade du 10 août de la même année, les consuls avaient été autorisés à s’acheter des robes.

 

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la prumiera festat de Santa Maria Magdalena que sera, se leve per los cossols, o per lor mandament, en la maniera que els dichs cossols sera vistz fazedor, so es assaber, en la maniera e en la forma que say en reyre (précédemment) es estat acostumat a levar, e daysso los dichs cossols requereguen carta.

 

4 Mars

Loqual dia, fo ordenat de voluntat et de cossentamen dels juratz dejus escriptz, que las pestoressas de Bragayrac fassan lo pa, al prest de V deniers bordales.

Item. — Que degun home laborador no prengua, per jornada, rnas XX deniers bordales e daqui en jus, e que degun no mene bestial en vinha.

Item. — Que deguna fempna no prengua per jornada mas X deniers bordales e daqui en jus.

 

 

1353

 

La première jurade de l’année 1353, porte la date du 12 avril, elle a trait à la réparation du fossé du Caudeau.

 

15 Avril

Lo qual dia fo ordenat de voluntat e de cossentament dels juratz dejus escriptz, que los

 

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cossols no sian tengutz de far venir à Bragayrac, als molis de la vila, ni dedin la vila, excepta de laygua que fara mestre, e sera necessario, a umplir (remplir) los valatz de la dicha vila tant solament.

 

Fête de Saint-Georges

Lo qual dia fo ordenat de voluntat e de cossentament dels juratz dejus escriptz, que los cossols de lan present, anen o trametian en Franssa, en verta (vers) Monsenhor de Bragayrac, als costz e a las messios de la universitat de la vila de Bragayrac, e daysso los cossols requereguen carta.

 

14 Mai

Lo qual dia fo ordenat de voluntat e de cossentament dels juratz dejus escriptz, que messeu G. Darenton, cavalier, e Renault de Bridoyra (de Bridoire), donzel, e lors hers mascles (et leurs héritiers mâles), sian et a rem avhan (dorénavant, à l’avenir), del Sagrament de la vila et del cossolat do vila de Bragayrac, volguen los dichs juratz, que los cossols de lan presen, donen letras sageladas del sagel de cossolat, del dich sagrament, als dichs Mossrs Guilhem e Renault, cartas bonas, coma far se poyran, al cosselh de Sanis (conseil de prud’hommes), e daquestas artigles, los dichs Mossrs

 

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Guilhem e Renault els dichs cossol» requereguen carta.

 

20 Mai

De voluntat et de cossentamen dels juratz dejus escriptz, es ordenat que los cossols de lan present, venhan en final compositio ab (avec) aquels de cuy (a qui) son los molis que son dedins la vila de Bragayrac, en tal instrument, que la universitat de la vila de Bragayrac fasset, cadan dayssi en avan (fasse chaque année), la meytat de la reparatio dels valatz de Caudao (des fossés du Caudeau), e que aquels a cuy son los dichs molis, fassan e sian tengutz de far lautra meytat de la dicha reparatio, protestat per los dichs juratz que la universita avan dicha, no sian tengut de anar serca laygua foras de la vila, laqual sera necessaris als dichs molis, e daysso los dichs cossols requereguen carta.

 

4 Juin

Lo dich jorn, los cossols de lan present, per lor et per totas la universita de Bragayrac, requereguen mestre Hel. Ayquen, e Ger. Belenbaut, coma franssas (francais), que eran de Hel. de Querci, que compliscan e fassan complir las covenenssas que ilh avian fach als dichs cossols, per nom del dich Hel. de Querci, e aysso en pena, laqual es contenguda en la carta de la

 

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dicha obligansas, e daysso los dichs cossols requereguen carta.

Item. — Fo ordenat que los cossols donen letra de quitanssa a maestre Ramon Formier, de detz (dix) escutz daur (1), que maestre Hugo Martel, avia donat e layssat en son testament, à la universitat de la vila de Bragayrac, e aysso per lo plaze (plaisir) que lo dich maestre Ramon fach a la dicha vila.

 

21 Juin

(dernière jurade de cette année)

Loqual dia fo ordenat de voluntat e de cossentament dels juratz dejus escriptz, quellos senhors cossols paguen e satisfassou a Ger. de Pomareda la pentio del trabalh que lo dich Ger. a fach, per levar la impositio dels vis de la vila de Bragayrac, en la maniera que als dichs cossols sera vistz fazedor, e plus, que lhi donen letra de quitanssa dels emolumens que lo dich Ger. ne a levat say en reyre, regardat e vist per los dichs cossols lo compte del dich Ger.

Item. — Fo ordenat cum dessus que los cossols trametan en verta (vers) lo senhor de Lebret (2), per reparar las grechs (griefs dommages) que los habitans de Moncut (3) fazian a

 

(1) En 1353 l’écu d’or valait 36 sols et 3 deniers.

(2) Il était seigneur de Montcuq.

(3) Château aujourd’hui entièrement disparu, à sept ou huit kilomètres de Bergerac, sur la côte dite de Montbazillac.

 

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las gens de la vila de Bragayrac, e aysso, als costz de la universita de Bragayrac.

 

1352-1353

Relevé de quelques dépenses dans le budget de l’année 1352-1353

 

Aysso son las mezas que aven fachas dels hemolumens de cossolat, aychi cum sen set l’an que dessus M. CCC. LII.

Prumieramen, compren per escrioure nostra administratio I papier; costet II escutz.

Item. — Compren de sera vermelha (cire rouge) per sagelur nostras qauchas, I escutz e mech.

Item. — Fezem adobar lo pon de St-Johan e aqual de Lorador (de Lardeau); aychi, cum apar per lo comte de Guingam (l’un des consuls): per totas causas, XI escutz e quart.

Item. — Fezem adobar et recubrir (réparer et recouvrir) la gleysa de Sen Jaime (l’église de St-James aujourd’hui St-Jacques); aychi, cum apar per lo compte de Hel Boin (consul): XI escutz e mech.

Item. — Fazem adobar la fon Peyra (1) laqual sera crebada, costet I escutz.

 

(1) Fontaine située à l’angle de la rue des Fontaines et de la rue Saint-James.

 

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Item. — Quant Hel. Buada anet à la Reula (La Réole) am lo quompte Destamfortz (comte de Strafford), e una letra quelhy portet, en laqual lo requeravan que, per lo grans perilhs que voyiam, que podiam avenir de totz jorn, lhy plagues que, as despens del rey d’Anglalerra nostro senhor, nos volgues baylat en ajuda Moss. Hel de Somiers, am XX homes darmas, e am los sirvens qui si apertendran; quar menassat eram de talat (menacé d’être taillés, mis à rançon); e demoret X jorns: despendet X escutz.

Item. — Per totas causas de la soma de XIXX XIX escutz e I quart, que nostras raubas costeren, e del notari, e dels sirvens, tan per los draps, e per foliaduras (fourrures), e per seda (soie), e sondat, et fil, e tela (toile), e per la portat de Bordeu (Bordeaux) aychi, cum se trobara: CV escutz III quartz.

Item. — Als coduriers (couturiers, tailleurs) de quozer (coudre) nostras raubas. IX escutz.

Item. — Per lo batalh (le battant de la cloche) de Sen Jaime que era rotz (rompu) per adobar: mech escutz.

Item. — A lome que sonara lo sench (qui sonnera la cloche) de Sen Jatme, mati que los portas ubrissan (le matin pour faire ouvrir les portes): I quart d’escutz.

Item.— Fezem far los mezuras dauna (aune), e de copde (coudée), e pes (et les poids) de

 

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Ihiora, e de meja, e de quart, e de mech quart de lhiora: costet III quartz d’escutz.

Item. — A mossr lo castela, que lhyiera degut del temps de nostres predecessors, per I coral (bateau) loqual anet per combattre le loc del Fleychs (Le Fleix), X escutz.

Item. — Per los sabatos (souliers) que compren al masip (domestique), que anet, am Aym. de Bragayrac e an Hel. Buada, en Anglaterra: I quart d’escutz.

Item. — Per II hommes qui avian espiat si los frances eran embosquatz (embusqués) vers la vila: I quart d’escutz.

Item. — A Costadrecha, per II vetz (deux fois) que anet al senhor de Lebret, per la delhivransa del bes del poder de Monqutz: IIII escutz.

Item. — Per adobar lo pon de Dordonha, que se desbaracava (démolissait): I escutz III quartz.

Item. — Per far lo pon de Malbec totz nuo (tout neuf), quant las ayguas y foren mezas, aychi, cum apar per lo compte de Hel. Boin, per totas cauchas: XXXII escutz I quart.

Item. — Per los lebriers (lévriers) del senhor de la Barda, quant hom los trames quere per una baptuda als lops (battue aux loups) : II esc.

 

Les dépenses de l’année s’élevèrent à la somme de 617 écus et 1/4, III sols et II deniers.

Dans les dettes laissées par les consuls sortant de charge, on trouve :

 

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Es degutz, de nostras raubas, a un mercandier de Bordeu (marchand de Bordeaux): e e X escutz.

 

A partir de l’année 1375, les mots de patis, de sufferte et de marque, se trouveront souvent répétés, et comme aujourd’hui ces mots ne sont plus usités, j’ai cru devoir en donner l’explication en quelques lignes.

Au quatorzième siècle, on donnait le nom de patis, aux conventions, pactes ou traités, faits au nom de la ville, par les consuls, avec le seigneur, ou le capitaine d’un château ou d’une ville des environs. Moyennant une certaine redevance, que la ville devait lui payer, ce seigneur, ou ce capitaine, devait la défendre, ainsi que ses habitants, de toute attaque et de tout pillage, venant, soit du côté des Français, soit du côté des Anglais, et permettre surtout aux laboureurs, d’ensemencer leurs terres, ou d’enlever leurs récoltes, et aux marchands et aux mariniers, de faire leurs voyages, sans courir le risque d’être enlevés avec leurs bestiaux et leurs marchandises, par les pillards qui couraient la campagne.

Ces patis, n’étaient pas toujours loyalement tenus. Nous verrons dans les lignes qui vont suivre combien ils étaient onéreux pour la communauté, et les soucis qu’ils donnaient aux consuls, obligés de les conclure et d’en assurer le paiement.

Le plus souvent les patis étaient conclus avec

 

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les seigneurs ou les capitaines de Mussidan, de Puy-Guilhem, de Gageac, de Couze, de Masduran, etc. etc.

S’il arrivait parfois, et pour une cause quelconque, que le patis expirat avant son renouvellement, les consuls s’empressaient alors d’obtenir une sufferle, c’est-à-dire une trêve, assurant aux habitants la même sécurité, jusqu’au jour où les deux parties d’accord, renouvelaient le patis au profit de la communauté.

Si par cas la ville ne tenait pas les engagements qu’elle avait pris pour conclure l’un de ses patis, l’autre partie contractante s’empressait alors de prendre marque sur la ville (Merqua sobre la vila), c’est-à-dire, s’arrogeait le droit, jusqu’au jour ou la ville tenait ses engagements, de s’emparer de toutes les personnes et de tous les animaux qu’elle pouvait surprendre en dehors des murs de la ville, et exigeait alors de la communauté une rançon pour les rendre ou les remettre en liberté. De simples particuliers s’arrogeaient aussi le droit de marque et trouvaient commode de faire payer aux premiers venus, qu’ils rendaient solidaires, la mauvaise foi d’un de leurs débiteurs habitant la ville ou la chatellenie.

Dans notre ancien droit tout capitaine, maitre ou patron, commandant un bâtiment armé en course, devait être pourvu par l’autorité du chef de l’état d’une lettre de marque, sous peine

 

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d’être réputé pirate ou forban et puni comme tel. Les lettres de marque délivrées en temps de guerre ont été abolies par le traité de Paris en 1856.

 

 

1375-1376

 

Août

Loqual jorn, fo legida una letra, laqual Elie Buada castela de Bragayrac, avia trameza als senhors cossols de Bragayrac en fora, loqual a la pregaria de la vila era anat a Bordeu, devers lo senescal de Guienna, contenen en substanssa quel era malau (malade) a Bordeu, et que Monseignor lo senescal avia mandat lo consel a Liborna a dimecre (mercredi) prochin venen, e que aecosseilhava que la vila li tramezes home suffisen, cal el no li podra ges ester per causa de sa maladio. Fo ordenat, que alcus homes sufficiens de la vila, anessen de par de la, als despens de la vila.

 

12 mars

Lettre adressée au gouverneur et aux consuls du Bergerac, par du Guesclin.

 

Loqual letra de mot en mot se ensiet en aquesta maniera:

 

Très chiers et amez lo governor et cossols à Bragera.

Chiers et amez, playse vous assavoir que nous sommes davan Montleydier .... loqual nous

 

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avons à nostre main, et que nous avons poynt rompu les dictes trêves; vous potz venir sahurement devers nous et nous fetes venir des vilvres, et cette lettre vous vaudra sahurier. Et vous prions, governor et coussous, que vous venez parlar à nous, et ces présentes vous vaudront saupconduit, cest jour et cest jeudy pour tout les jour.

Chiers et bien amez, Dieu vous ayt en sa garde. — Escript davan Montleydier, mercredy XIIme jour de mars M. CCC. LXXV.

 

1376-1377

 

23 juin

Item — Es ordenat que la fon Peyra sia adobada als despens de la vila.

 

3 juillet (1)

Les consuls préviennent les jurats et les habitants, que le loc de Coze de Clarans (Cause

 

(1) L’année consulaire commençait au mois de juillet, le jour et fête de sainte Marie-Madelaine, et finissait la veille du même jour de l’année suivante. La présence de trente jurats était nécessaire pour rendre la jurade valable.

 

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de Clérans) vient d’être pris par les Français. Au reçu de cette nouvelle, les consuls ordonnent dans l’intérêt de la ville et du pays, que la ville ait des gens d’armes à ses dépens.

So es assaber tant de gens darmas corn poyren aver, attendut lo gran effor dels ennemix, o lo gran dompnatge quen poybra venir a la vila.

Es ordenat de voluntat dels ditz juratz e autres habitans de la vila dessus nompmatz, que non obstant las gens darmas, per melh levar los estios (pour mieux lever les récoltes), e per gardar los laboradors, que la vila prenha pati am tant que aquels qui donorin lo pati nos tenhan segurs de totz Frances.

Item — Es ordenat que la vila sia efforssada (fortifiée) e enbanada (munie) al plus tost que hom poyra.

 

Juin

 

Conventions faites entre les anglais et les consuls de Bergerac, pour permettre aux habitants de lever leurs récoltes sans danger.

Los dichs capitanos e plusies de lors companhos, e monseignor lo governador, e los senhors cossols, e los gentils homes de la vila, ferem amassa (réunis) al Carme, a a qui firem lors

 

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acords e lors covenensas, so es assaber: que los ditz capitans am lors gens darmas, promezeren a estar en la garda de la vila, per la guarda, e la defensa de la vila. E monseignor lo governador, e los senhors cossols, e los senhors gentils que eran a qui, lor promezeren en nom de la vila XVIII pipas de vy a balhar tantost, e XXX pipas de vy a paguar en vendempnas, e plus CCC franx a paguar après la culhida dels estious. E fo ordenat a qui e promes de cada part, que fossan escripta lors covenensas, e sageladas e promeza de cada part.

 

Juillet

Lo qual jorn, fo mostrat als juratz que lo capitani de Caslilhones e autres angles de lor compahnia, eran vengut, en la vila, per la guarda de la vila; als quals mossgr lo governador e los senhors cossols, an promes per so que demoren en la vila, tantost X pipas de vy, e XV sextiers de blat, e IIc franx, la qual causa els avian prezat for petitz. E fo ordenat de voluntat dels ditz juratz, que attendut lo gran perilh en que la vila es, que la vila lor done plus e o CC franx en tal guize que remanhar.

E fo acordat lo dich jorn, al Carme, que la vila lor donne CCC franx et XVIII pipas de vy; so es assaber, tantost los XVIII pipas de vy, e los

 

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CCC franx apres la culhida, e plus XXX pipas de vy noel (vin nouveau) en vendempnas.

 

Le budget de cette année n’existe plus.

 

1378-1379

 

Dans l’inventaire des biens de la communauté, on trouve :

 

Prumieramen rederen los cossols de l’an passat, als senhors cossols de lan presen, dels bes apartenens al dich cossolat: La tor (tour) granda de Malbec ab (avec) lo senh (cloche) que es dedins, e tot lo gran hostal de cossolat am totas sos apertenensas, si com se oontfronta am lo valat de la vila, e am lo rio del Caudao.

 

Dans l’inventaire des papiers appartenant à la communauté, on trouve:

 

Una letra del duc de Lencastre, corn los gentilz e los monediers fassan lo guach e lo reyre guach, (le guet et l’arrière guet).

Una letra del senhor rey, contenen la delhivransa de la riviera de Dordonha de VI esterlis per tonel (1).

Un gran instrumen contenen la cornposito facha ancianamen, entre lo senhor de Bragayrac e la vila.

 

(1) L’esterlit (monnaie anglaise) valait à cette époque de dix à douze deniers.

 

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Un instrurnen contenen la coffermatio dels privilegia, coffermatz ancianamen per madona Joha de Pons, dona de Bragayrac.

Una petita letra negra, del senhor ancianamen de Bragayrac, contenen lo privilege del meyran (bois à faire les barriques), e del vimes (osiers), e de la codra (bois servant à faire les cercles de barrique), loqual letra al jorn duey es dessagelada tant es velha (vieille).

La carta de la divisio del Caudao.

Ona cedula escruite de cada part, del sagel de Monsegr lo duc Danyo (d’Anjou), sagelada, contenen la coffermatio dels privilegis e plusiurs autras gracias, per lodich senhor à la vila autryadas (octroyées), en la qual son XV artigles escruitz sus la suhscripto del segretary del dicti senhor.

Una letra de salva guarda del aenhor lo rey Danglaterra.

Una letra del senhor rey Danglatcrra, cum el ordenet que la vila de Bragayrac no despartis de sa ma.

Lo sagel comun del cossolat e de la universita.

 

30 juillet

Le seigneur de Mussidan (1) voulant mettre

 

(1) Raymond de Montaut, sire de Mussidan, de son mariage avec Marguerite d’Albret; il n’eut qu’une fille qui porta par son mariage vers 1382, les terres de sa maison à Guy de la Rochefoucauld, seigr de Vertueil. (P. Anselme.)

 

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le siège devant Montréal (commune d’Issac), se présenta à la jurade et pria les consuls de lui fournir pour ce siège: « CC franx e VI tonels de vy, e dels jornals de IVXX homes laboradors (et les journées de quatre-vingt terrassiers), per far una bastida davan lo dit loc, e de trametre a luy totz los peyries (maçons) e totz los carpentiers de la vila, quar el satisfera los peyries e los carpentiers de lors jornals e de lor trabalhs. » — La ville ne voulut s’engager que pour 100 francs, cinq tonneaux de vin, et quarante journées de travail.

 

6 septembre

Lo dich jorn, fo legida una letra que Monsgr lavesque de Peregus (Petrus) trametia als senhors cossols, contenen en substanssa que, a lo octava de Nostra Dona de Setembre, el e tota la gen de la gleyssa, e los nobles e comus, devian esser ensemp (ensemble réunis) per ordenar sobre la garda del païs, e que els hi volguessan estre o trametre.

 

Nativité de la benoîte vierge Marie.

Loqual jorn, fo legida una letra de Mossgr Danyo, laqual fo receubuda hier, viro la hora de reyshida (vers l’heure du diner), contenen en substanssa que, huy que es lo jorn de Nostra dona, lo dich senhor am la ajuda de Diou volia

 

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metre seti (siège) davant lo loc de Puch-Guilhem, e que el mandava e comandava, que tantost encontenen, totas vitalhas et totz viures fossan portatz de par de la, quar lo dich senhor los faria conduire seguramen, e faria paguar so que valrian. Fo ordenat, que tantost sia cridat e, trompatz (criée faite à son de trompe), que tota maniera de gens que avian blat, vy, bestials gros o menuts, peys fresc o salat (poissons frais ou salés), e totz autres viures et totas autras vitalhas, que tantost dades en ades (dare dare, tout de suite), sapresten de portar al dich seti de Puch-Guilhem, e que cascus hi fassa so que si poyra far de cor e de bes, affi que lo dich senlior se tenha per conten de la vila.

Loqual jorn, fo mostrat als juratz que a nuch viro la hora de la meya nuch (vers le milieu de la nuit), era bengutz II escudiers de Castilho (Castillon), en fora, los quals avian reportat que grans gens darmes e archers dels angles eran arribatz a Liborna, e que lor ententa (intention) era dels angles, danar huy davant Castilho, e per assautar et per asseciar (assiéger, donner assaut) lo loc, e que huy davant jorn, lo loctenen de nostra capitani am las gens darmas de nostra establida, hi eran anatz.

Fo ordenat que tantost dades en ades, los senhors cossols escruigan a mossgr Danyo (d’Anjou), e al governador, e a Perret que son de par de la, que parlen ab lo senhor, com

 

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tantost el trameta gens darmas paugatz de lors gages, per la garda e deffenssa de la vila e del pays, e que en la letra de mossgr Danyo, fassa mentio quel plassa (qu’il lui plaise), que del do que a promes à la vila de IVM franx, vulha balhar tot o partida, de que la vila pusca esser fortiffiada.

Es ordenat de far bon gach e bon reyre gach.

Es ordenat que los amparas e los embanamens sian redressatz e aprelhatz (que les divers travaux de défense seraient redressés et appareillés).

 

13 Septembre

Lo dich jorn, fo parlat de vendempnhar, e co pogessen vendempnhar seguramen, fo ordenat que vis hom si poyrian aver pati de Puch-Guilhem, o si no lo poden aver, que meta hom alcuna imposita (qu’on mette alors une imposition), sobre saumada de vy e de razins que entraran dins la vila, e que tota maniera de gens de qualques conditio se sian, que metran vy o razins dins la vila paguen; de la qual imposito la vila pusca tener gens darmas per las vinhas, e guachos sur los puchs (et guetteurs sur les hauteurs), e que los cossols metan e ordenen so que lor semlara, sobre saumada de vy e de razins.

 

17 Septembre

Lo qual jorn, lo prior dels Prezicadors, e lo

 

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prior dels Carmes (Bertran de Molcéon), bengueren en cossolat, als quals avia hom dich que los plagues de adjudor desso que lor estraya (d’aider de ce qui leur plaira), per saumada de vy e de rasins que metran dins la vila, per tener gens darmas e guachos sus los puchs.

 

23 Septembre

Lo qual jorn, fo mostrat als juratz que Augerot de la Garda, filli de Rito, era bengut à Monque (Montcuq), e avia parlat am lo bayle (bailli) de Monque, de donar pati a la vila, am tant que la vila lord dones certanas causas, e que el damandava per I mes, L franx e meya pessa de veluet (demi pièce de velours). E fo ordenat, de voluntat dels ditz juratz, que attendut lo gran dompnatge que la vila poyra prendre en I jorn per aquels de Puch-Guilhem, que lo dich pati sia pres, al melhors fors (au mieux fait, aux meilleures conditions), e al plus longtemps que poyran los senhors cossols o aquels qui ho trattaran.

 

4 Octobre

Lo qual jorn, fo monstrat als juratz, que los payas (vagabonds) e los pilhars (Froissart dit que chaque homme d’armes avait avec lui un serviteur qui portait le nom de pillard) d’aquestas gens darmas que son eras bengudas de la companhia

 

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de Guilh. do la Hosaye (Guillaume de la Houssaie, écuyer banneret), e de Olivier del Pont, anavan de tot jorn per las paroquias (paroisses) de la castelania, e prendian los fes los palhos (le foin, la paille) et totas (et toutes autres choses).

 

5 octobre

Lo qual jorn, fo parlat en cossolat que lo senhors de Laval, e mossgr Olivier de Mauni, am grans gens darmas, sen retornavan devers mossr Danyo, e sen anavan en Franssa e devian venir huy lopiar (loger) à Bragayrac, e que déjà eran bengutz gran colp de gens darmas de lor companhia, e fo mostrat als juratz, si acosselhavan que intressan dins la vila, o olopiessan defforas. E fo ordenat, que mossgr lo governador (1) o los senhors cossols ensemps am los juratz dessus nompnatz, anen tantost parlar am mossgr Alary de Beaumout nostre capitani, loqual vene acer, e li mostren la grand paubretat de la vila e lo gran dompnatge que tant de gens poyriau donar a la vila, si totz (tous) intravan dedins, mas que el parles am los ditz senhors, e que fezes am lor, que els am X o am XII intressan dedins.

 

(1) Alain de Beaumont, chevalier cousin du connétable Du Guesclin.

 

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22 octobre

Loqual jorn, mossgr Alary de Beaumont, nostre capitani, e Olivier del Pont, e Emill de la Hossye, e Masse de Plumagnat e plusiours autres senhors de nostra establida, venguen en cossolat, e los dichs senhors dichs a qui meys, que la vila era mot trenol e dezembanada, e mal aparelhada per defendre, e que el volia en totas manieras, que los murs e autres forteressas fosan adobatz, tant que sus los murs se pusca far lo reyre guach. E fo ordenat, que mossgr lo capitani e los autres senhors, anen apres dinar tot a lentour de la vila, e que segon que los ditz senhors ordenaran, los senbors cossols et la vila o furniran a lor poder, totas vetz la paubreta de la vila es tant granda que bonamem.

Le même jour, le vin fut taxé ainsi qu’il suit: la pipe 2 francs et demi, et le tonneau cinq francs, sans fut.

 

15 novembre

Le duc d’Anjou, fit porter aux consuls, par Arnauld de la Folcaria, une lettre qui les autorisait à laisser sortir du pays, toutes sortes de marchandises, pour les porter à St-Emilion, à Libourne ou à Bordeaux, excepté les armes, le fer, l’acier et le merrain.

 

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16 novembre

Loqual jorn, per la utilitat e profech comu, fo ordenat e passat en cossolat per los juratz dessus nompnatz, la ordenanssa que sen siet:

De la part de N. S. lo rey de Franssa, crida hom, e deffent hom, a tota maniera de gens de qual que estat e conditio se sian, que nulh no sia si auzart de gitar ni far gitar fora de la vila de Bragayrac, am bon genh ni am malvat genh, per ayga ni per tera, nulh blat, castanhos (châtaignes), oli, nogualhos, ni cera (huile, noix ni cire) per mercandejar ni per revendre, que sian estatz natz ni amassatz en la vila, ni el poder e destrech de Bragayrac, en pena de las dichas dinadas perdudas e encarssas al dich N. S. lo rey, e de LX sols de gatge, per tautas vetz cum farian lo contrari.

 

20 Novembre

Lo qual jorn, fo reportat que Naudonet de la Folcaria, era bengut devers Liborna, e devers Fronssac, per tractar com los vis sen poguessan davalar de vers Liborna, e per tractar de aver pati general de totz angles, am lo capitani de Fronssac (arrondissement de Libourne) e de Liborna; lo qual avia reportat que aquel capitani no volia donar lo pati, sino dayshi a Paschas

 

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(d’ici à Pâques), e que auria a colar (coûter) CC franx e X marcs dargen (le marc valait environ 6 livres), e plus avia reportat que lo capitani de Castilho, no laysharia passar los vis sins que agues I fran per tonel. E lo ordenat que sus lo fach dels vis, que parles hom am Macé de Plumagnat, que lis plagues danar a Castilho, per acordar la causa am capitani de Castilho.

Item — Fo ordenat e acordat de voluntat e de cossentamen dels juratz dessus nompnatz, que per so quar lo senhor de Duras (Gaillard II de Durfort, sgr de Duras et Blanquefort, mari d’Eléonore de Périgord, fille de Roger-Bernard comte de Périgord), avia mandat que si la vila se volia apatiar am luy, que el lor donaria pati general de totz angles, e que mossgr lo governador o alcuns autres suiguralmen, escriran al dich senhor de Duras, lo qual es a Puch-Guilhem, que vulha donar lo dich pati dayssi à la festa de St-Joham Baptistat, o dayshi a nostra dona dahost (notre dame d’août), o per tant lonc temps com hom poyran, o a tot lo menhs per dayshi a la festa de St-Joham Baptista, e que per aquel terme dayshi a la St-Joham, la vila li done CC franx ses plus.

 

11 Décembre

Le commandeur de St-Nexans (commanderie de St-Jean de Jérusalem), demande aux consuls

 

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la permission de faire rentrer dans Bergerac, pour les envoyer à Libourne, dix-huit à vingt tonneaux de vin. Les consuls lui répondent, que nul ne pouvait mettre de vin dans Bergerac, s’il n’était bourgeois de la ville.

 

15 Décembre

Lo qual jorn, fo parlat que lo senhor de Duras, volia donar pati general a totz los habitans de la vila de Bragayrac, de qualques estat e conditio se sian, e a totz lors bestials gros e menus, excepta gens darmas, per lo pretz de CCXXX franx, daysbi a la festa de St-Johan Baptista, lo qual lo prometia a tener segur de totz angles. E lo ordenat de voluntat dels ditz juratz, que aquel pati sia agut, attendut lo gran dompnatge quen poyria avenir als habitants de la vila, e majarmen als laboradors, e que Perret Darenton (consul), o alcus autres de la vila, anen a Puch-Guilhem, parlar eu los dich senhor e accordar lo die pati.

 

29 Janvier

Remenbranssa sia, que lo dissapte davant la festa de la purificatio de nostra dona, a XXIX jorn del mes de javier lan dessus, lo capitani de Fronssac, e de Liborna, e de St-Melio (St-Emilion), am tot leffors dels angles e autres ennemix,

 

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cavalgueren (chevauchèrent, coururent sus) sus la vila de Bragayrac, e aucizeren (tuèrent) II homes o ne prezeren plusiors, e grans dompnatges que doneren a la vila. Quos die, requiescant in pace. Amen.

 

2 Mars

Ramond de la Rivière, de Martingnac, réclame aux consuls le bailliage de la ville, qui, prétend-il, lui a été donné par le roi de France, et par le duc d’Anjou. Les consuls protestent on disant que cela est contraire aux privilèges de la ville. Malgré ces protestations, Ramond de la Rivière, s’empara du bailliage le 18 avril 1378. Il fut décidé par la jurade que cette affaire serait poursuivie sous forme d’appel.

Le même jour, il fut ordonné: « que nulhs no sia si auzart, de donar a home laborador o podar (qui taille la vigne), ni a foyre (qui bèche), ni a autres labors de teras, ni de vinhas, sino XII deniers per jornal o del beutrage (et le boire) acoustuma, en pena de V sols de gatge, daquels qui los prendia, e de LX daquels borzes o autres habitants qui mays donarian, per tautas vetz com farian lo contrari, attendut la gran carestia (pénurie) d’argen.

 

9 Mars

Remembrassa que meys jorn I pilhart que a nom Joham, e a I autre am luy que demoran a

 

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Mont Ferran, prezen al bort de la Magdalena II azes (ânes), lam de Boneta, e lautre de Joham de Rocamadour.

 

11 Mars

Remembranssa sia, que lo divendres davant St-Gregori, a XI jorn de mars, III compahos de la establida de Puch-Guilhem, am los quals eran Broceta e Jaque Blaclory, prezen II parels de buos e I sauma (anesse), losquals eran de H. Pons (consul en 1379), e Joham de Cussat (consul en 1371), e la sauma era de Naudo Vaquier.

 

1 Avril 1379

Lo qual jorn, fo parlat e mostrat en cosselh, que ier que fo dimars lo darrier jorn de mars, vengueren en la vila Olivier del Pont, e Emilh de la Hossaye, e Mace de Plumagnat am los gens darmas de nostra establida, e que no avian enqueros agut lor paguamen, mas que dins la quinzena de Paschas els lo devian aver agut, per que els no podian quant a present paguar soque devian e avian pres, a los bonas gens de la vila.

Fo parlat que era necessaria danar vers lo rey de Franssa N. S., per recobrar lo do (don) que mossgr Danyo a promes a la vila e per mostrar al dich N. S. lo Rey lestat de la vila.

 

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20 avril

Remembranssa sia, que lo dimecres avan la festa de St-Georgi, so es assaber lo XX jorn dabril, lan de N. Seignor M CCC LXXIX, lo senhor de Mont Reyal (Golfier de St-Astier) se viret Angles.

 

22 avril

Lo qual jorn, lo legida una letra, la qual la dona de Mont Reyal avia trameza al governador, contenen resposta duna autra letra, que lo dich governador, en nom de la vila, avia escripta al senhor de Mont Reyal (Golfier de St-Astier), si de son loc enffora fora nulh dompnatge a la vila, ni si tendrian lo pati que lo capitani de Fronssac avia donat a la vila; en la qual letra contenen que, si de la vila enfora no es fach dompnatge a Mont Reyal, que de Mont Reyal en fora, no sia donat dompnatge a la vila. E fo ordenat que dasso (de ceci), mossgr lo governador e los cossols parlen am Macé e am los autres capitanis, en preguan lor, que, attendut lo pau profech (le peu de profit) que poyrian aver de Mont Reyal, e los grans dompnatges quels poyrian donar a la vila de tot jorn.

Lo dich jorn, fo mostrat als juratz, que acer (hier au soir) a quels de Puch-Guilhem, avian pres otra laygua, XXII caps de cabrits e de cabridas

 

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 (chevreaux), so es assaber: de Miquel Sabatier (plusieurs fois consul) VI caps, «le Lontra, IV caps, de Rauly, VII caps, de la molhi (épouse) de Pico, de la Forssa, IV caps, de Pico.... I cap, valen si com affermeren per lor sagramem VIII franx.

 

1er Mai

Aquestez que sen sieguen an fach sagramen de fialtat lo prumier jorn de may, lan mil CCC LXXIX, a N. S. lo rey de Franssa, en la gleysa de St-Jatme de Bragueyrac, sobre lautar mager, a sobre lo libre messal, e sobre la varaya crotz (sur le maitre autel, sur le livre missel et sur la vraie croix), totas vos presteren (tous ensembles, tous à la fois protestérent) los cossols e totz los habitans de la vila, que els no eran tengutz ni devian far sagramen, sino tam solamen al rey, e en renoncio del senhor de Bragayrac, loqual sagramen els avian fach a mossgr Danyo quant la vila retornet a la hobedienssa del dich N. S. lo rey. (2 septembre 1377).

Suivent les noms de 403 chefs de maison. Les trois premiers sont: Olivier du Pont, Emile de la Houssaie et Macé de Plumagnat, vient ensuite P. Buade gouverneur de la ville.

 

Les jurades de l’année 1378-1379 ne sont pas complètes, il ne reste aucune trace de budget, soit en recettes, soit en dépenses.

 

18 Mai

Les consuls disent que pour nous mettre à l’abri « del grans effors dels ennemix », il était nécessaire de faire réparer les fortifications, mais, que, comme la ville n’avait aucune ressource, il serait bon d’imposer cinq deniers par livre, sur toutes les marchandises vendues ou achetées dans Bergerac, « Sobre totas dinados mercadarias o autras causas quals que sian, que sian vendudas ni (ou) compradas a Bragayrac » excepté sur les blés et sur les chairs vendues aux Mazeaux, et trois sols par tonneau, et 18 deniers par chaque pipe de vin vendu en taverne. Il fut aussi arrêté, qu’on prélèverait trois sols sur chaque tonneau de vin qui sortirait de la ville, soit par eau ou par terre. « E ayshi meys, fo ordenat dels vis me falhiran de Bragayrac, e sen davalaran per lo fluvi de Dordenha, o metran per autra partz foras de la vila, que paguen la dita imposita de XVIII derniers per pipa, e III sols per tonel.

 

7 Juillet

Le seigneur de. Mussidan (1) fait prisonnier, écrit aux consuls, au gouverneur et « a las bonas gens de la vila », pour leur annoncer cette

 

(1) Raymond de Montaut.

 

nouvelle et leur dire qu’il a été obligé de se faire Français, « li era convengut a esser frances » pour éviter la mort (suffrir mort), et les prier de venir à son aide. Les consuls lui répondirent qu’étant sous la domination anglaise, nous avions été de bons et loyaux Anglais, et qu’étant sous celle du roi de France nous tiendrions les serments que nous lui avions fait.

E que nos aven fach sagramen de fialtat al rey de Franssa, N. S., e aquel tendrian segur a tot nostre leyal poder.

 

18 Juillet

Lo qual jorn, fo mostrat als juratz de la anada que es estada ordenada, danar en Franssa, per far reverenca a N. S. lo rey, per la confermatio de nostres privilegis, e per recobrar los IVM franx que mossgr Danyo avia promes a la vila, e per las autras causas de la vila delivrar, e per empetrar la majoria, e cum la reparatio del pont se pogues far. Fo ordenat, que al plus prestamen que hom poyra, hom hi trameta alcus homes sufficiens de la vila, als despens de la vila, e si dompnatges lor avenian, de preysou o de perta de rossis (de prison ou de perte de chevaux), o autras causas, dont Dios los deffenda, que la vila los ne am a relevar.

 

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1381

 

En l’année 1381 J. Thoyr notaire public était secrétaire de la commune. Arnaut Barrière et Guiraut de Cabiro étaient sergents. Le baillage fut affermé à J. Génébra pour trente livres, et les pougèzes 615 livres (on appelait pougèzes, certain impôt prélevé sur le vin qui eutrait en ville, ou qui se vendait en taverne). Le péage du pont de la Mérille, ne trouva pas d’enchérisseur. (Le péage de la Mérille, était un impôt prélevé sur le sel qui passait sur le pont du dit lieu.)

Dans l’inventaire des biens de la communauté on trouve:

Item: Dos sagels de cossolat e I contrasagel, so es assaber; lo sagel ancia en que son tan solamen las armas ancianas de cossolat, soes assaber I griou (1), e lo sagel noel (nouveau) en loqual son las armas de N. S. lo rey de Franssa, de la una part de lescut, o en lautra part las dichas armas de cossolat, soes I griou, e en lo contra sagel son tan salamen las armas de cossolat, ses plus; del qual sagel noel, e del contra sagel, al jorn duy son sagelas las letras de cossolat. (Après la prise de Bergerac par le duc d’Anjou, on avait ajouté les armes du roy à celles de la ville.)

 

(1) Griffon.

 

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Item. Una letra en sagel vert (avec le cachet vert) en que a una flor de liz, contenen, cum lo rey de Franssa N. S. a retengut X homes darmas de la vila.

 

15 Août

Le jour de la Fête-Dieu, les gens d’armes du sgr de Mussidan, marchèrent sur Bergerac, malgré le patis conclu avec ce sgr, et s’emparèrent de divers bestiaux et d’une certaine quantité de blé. Les consuls étonnés, envoyèrent aussitôt un des leurs, Guilhem de la Veyssière, pour prier ce seigneur de bien vouloir déduire sur ce que lui devait encore la ville, sur son pati, le montant des dommages causés par ses gens aux habitants. Le sgr de Mussidan répondit : (que el nom debatria ja una petita mealha), qu’il ne rabattrait pas la plus petite maille, et qu’il ne donnait à la ville qu’un répit de huit jours pour le paiement de ce qui lui était encore dû, et que dans le cas ou la ville ne s’exécuterait pas, il prendrait marque sur elle et romprait le patis. Le jour de cette chevauchée, le sgr de Mussidan logea avec ses gens au couvent des Carmes.

Dommages réclamés par les consuls:

Doussa Fauressa, perdet XVIII caps dovelhas (brebis) valen XII franx, Peyrona de Quersi perdet XXIII caps dovelhas valen XVI f. Peyre Folrayro, perdet XII caps dovelhas valen VIII f.

 

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Peyre Truc, perdet VI cabras (chèvres) e III ovelhas valen VII f.

Item. — Dompnatgeren de blatz : a Guilh de la Roqua, e a la donna del Peyrinh, e a la dona del Pont, e a Maistre Johan Andrio, e a Poncet Marti, e a Guilho Hugo, e a Bernat Lengart, e a Guiraut Golfier e a autres habitans de la vila, que valia tot e fo estimat, a X septiers de. blat e plus.

 

Le même jour, il est dit à la jurade que le capitaine de Couze, .Jean de la Salle (1) menace de faire à la ville toute la guerre qu’il pourra, si on ne lui paye tribut. Le gouverneur de la ville, fut prier d’aller s’entendre avec lui.

 

Lo qual jorn, lo mostrat als juratz dessus nompnatz e autres habitans de la vila dessus escriptz, que mosseigr lo senescal avia fach prendre e arrestar al jorn dhuy, e mettre el castel el fons de la tor, Perrot La Guida, e .Moniquat, los qual segont (selon) que hom dizia, lo disch mossgr lo Sencescal volia far prendre o negar (prendre ou noyer) e metre a mort, laqual cauza si se fasia poyria retornar a gran dompnatge de la \ila, por so que Mossgr Amanio de Muyssuida, e los autres senhors dels quals els son companhos, los vengarian (les vengeraient) sobre los habitans

 

(1) Ce capitaine commandait à Couze pour le compte de Nicolas de Beaufort, seigr de Limeuil (jurade du 8 septembre). La ville eut fortement à souffrir de ses exigences et de ses cruautés.

 

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de la vila. Perque, los senhors cossols, requeriren los juratz e autres dessus nompnatz, que los acosselhessan e donessan via e cosselh (avis et conseils), cum, ni en qual maniera acosselhavan que ne supliques hom a Mossgr, lo qual per aventura en format de sobre gran dompnatge que sen poyria ensegre, el metiguara sa ira (mitigera sa colère) que a encontres lor, attendut que els nul temps, no an fach dompnatge à la vila. E fo ordenat per los juratz e autres dessus nompnatz, que mossgr lo governador e los cossols am aquels juratz que lor semlara, re parlem los plus graciosamen que povran am mossgr lo Senescal, e li mostren los grans dompnatges que als habitans de la vila avendria, si aquels II homes eran destruytz ni mortz, e li mostren cum aquels, noan nul temps fach dompnatge a la vila; e tot aysso mostrat, li suppliquen, que, per honor de Dio, vulha tant far de gracia a la vila, que aquels II homes vulha relaxar e perdonar. E la qual suppliqua Mossgr lo governador, e los senhors cossols am dalcus juratz am lor compahia, fezeren a mossgr lo Senescal, lo qual, per honor de la vila, los a relaxatz e perdonatz.

 

26 Août

Lo qual jorn, los senhors cossols, mostreren als juratz dessus nompnatz que dels patis que

 

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son degut de resta al senhor de Muyssida, e al capni de Puy-Guilhem, e al capni de Gayac, els no savian via ni cosselh, de que se poguessan paguar, quar los cossols de lan passat lors predecessors qui eran obliguatz per paguar los dichs patis, an levat tot lo talh fach e ordenat per paguar los dichs patis, e lan assignat la ont lor a plagut, per que los juratz donessan via e cosselh cum ni de que se poguessan paguar los restas degudas dels ditz patis. Quar si dompnatge navenia a la vila de cavalgua (chevauchée), o de merqua, o d’autres dompnatges, los senhors cossols se dezencarguan del tot, e daysso requereren carta plublica, per mestre Johan Thoyr, public notary e escriva del dich cossolat, aloz esser facha e autrejada. Lo qual carta, jo avandit notary, per razo de mon public offici lor autregey fazedoyra.

 

Publication d’une ordonnance ordonnant à tous ceux qui possèdent des titres anciens, appartenant à la ville, de les rendre, s’ils ne veulent pas êre traités comme voleurs.

 

3 Septembre

Fo monstrat als juratz dessus nornpnatz, que Johan de la Sala, capitani de Coza (Couze), nos fazia tota la guerra que podia, coma de plaguar o aussire, e prendre homes e bestias, e de donar tot lo dompnatge que podia. E lo qual capitani

 

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damanda a la vila des remsso, dos tonels de froment, e dos tonel de vy, e I toncl de sal (de sel), e dos marcs dargen, e doas balestas (arbalettes) e CCC cayrels (trait que lançait l’arbalette), o autremen el fara a la vila tota la guerra mortal que far poyra.

E fo ordenat per los ditz juratz, que la vila escriva daquestas cas al senhor de Lymulh (de Limeuil), per loqual lo dich capitani te lo dich loc de Coza, en tal maniera que el hi vulha metre remedi, o autramen si far no ho vol, que nos deffendam de lor, o avian gens darmas am los quals puscam contrastar a la maleza del ditz capilani e de sos companhos. E que los dompnatges que lo ditz capitani nos dona e las ramssos que nos damanda sian escruitz el libre de vito, a la fi que per temps a venir li pogues esser rnostrat davan senhor.

Lo dich jorn, fo montrat als juratz dessus nompnatz, que monsegnor Pey Fortel, govornador del loc de Monque (Montcuq), per monsegr Bertruquat de Lehret (1), avia demandat à monsegr lo governador e als senhors cossols en nom del dit monsegr Bertruquat, una quantita de vis,

 

(1) D’abord au service du roy d’Angleterre, il se soumet au roy de France vers le milieu de 1370, date à laquelle Charles V donne à l’avide partisan Bergerac, Castillonnès, Beaumont de Périgord, places possédées encore par les Anglais. Il retourne aux Anglais et prend Figeac sur les Français le 14 octobre 1372. Chroniques de Tarde.

 

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per trametre al dit monsegr Bertruquat, qui es en Anglaterra, o a don, o a prest (soit comme don, soit comme prêt). Sobre la qual causa, donessan via e cosselh, que la resposta volrian que fos facha al dich monsegr P. Fortel. Sobre la qual causa, fo ordenat per los ditz juratz, que, si la vila agues de que se pogues far, que els navian gran gang e gran plazer (grand gain et grand plaisir), per amor e honor del ditz monsegr Bertruquat, qui ama la vila et la amada tostemps (qui aime la ville et l’a toujours aimée). Mas la vila es tant paubra que jes solamen no poden paguar los patis, per que monsegr lo governador e los senors cossols fassam nobre aysso al dich monsegr Peyre Fortel la plu graciosa resposta que far li poyrian, e li mostren la granda paubretat de la vila.

Lo qual jorn, lo mostrat als juralz e als autres dessus nompnatz habitans de la vila de Bragayra, dels grans dompnatges que Johan de la Sala, capni de Coza, e los gendarmas e pilhartz de sa establida donan a la vila de tot jorn. Sobre la qual cauza, fo mostrat als juratz e autres habitans de la vila dessus nompnatz, si volian ni acosselhavan, que hom agues gens darmas per lor resistir e contrastar, o si volian que hom composis en lor. E fo ordenat de voluntat dels juratz e autres dessus nompnatz, attendut los grans dompnatges que els fan e poden far a la vila de tot jorn, e los grans costatges e despens que

 

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ferian a la vila si avian gens darmas, que hom composista am lor, e que la vila lor done entro a la soma de sinquanta o de LX franx, e si aquela soma no volian prendre, que la vila aja gens darmas am que nos puscam deffendre de lor, attendut que las labors se perden, e attendut los grans dompnatges que la vila pren per lo dich capni de Coza, e per sas gens, sian mes en remembranssa a la fi que, per temps avenir hom lor ne pusca far causa davant monsegr lo senescal de Peregore, o autres officiers de N. S. lo rey de Franssa, e que tot aysso sia mes en escruit el libre de vita en cossolat.

Fo mostrat als juratz e autres dessus nornpnatz, que nostre pati fora acabat daquesta festa de totz-santz (fête de la Toussaint) perpedanamen venen (fête prochaine, prochainement venant), o si volian ni acosselhavan que hom tratias daver pati per lo temps a venir, am lo senhor de Muyssida (de Mussidan). E fo ordenat per los juratz dessus nompnatz, attendut que la vila no pot estar ses pati (ne peut rester sans patis), que tantost, monsegr lo governador e los senhors cossols escrivan al dich senhor de Muyssida, a Blaye o a Bordeu ont es, que li plassa que vulha donar pati a la vila per lo temps a venir, e entre mech, que li plassa de donar sufferta a la vila per XV jorns, o per III sempmanas (semaines), tant que lo pati sia acordat am lo dich senhor, e que en aysso no aja poynt de tarza (de retard),

 

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attendut que passada aquesta festa de totz-santz, las gens herian en gran perilh o los labors; e ses laborar los habitans no poden ges viure (et sans labourer les habitants de la ville ne peuvent vivre.)

 

Ordonnance concernant les fortifications

De las partz de N. S. lo rey de Franssa, crida hom e deffent hom, a tota maniera de gens de qualques estat e conditio se sian, homes e femnas, petitz e grans, que no sian si auzartz de desfar (défaire) ni de prendre, nulhos fustas, ni nulhs arbres petitz ni grans de las barrieras, ni dels autres empachiers (empêchements, obstacles) que son estatz fach per la guarda e securita de la vila e dels habitans de la dicha vila, en pena de perdre lo punch (le poignet) ses tota merce (sans merci).

E plus, crida hom e commanda hom, a tot senhor dostal (à tous chefs de maisons), que totas horas que siam mandatz al guach o al reyre guach (au guet ou a l’arrière guet), o per la guarda de las portas, o autramen per la guarda e deffenssa de la vila, de nuchs e de jorns, que cascus (chacun) hi sia en sa propria persona am lor arnes (avec leurs armes), ho y trameta home sufficien, en pena de X sols de gatge, que hom ne levara ses tota merce, per tantotz cum desfalhiran (qu’on lèvera sans merci, toutes les fois qu’ils y manqueront)

 

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12 Novembre

Le clerc de Bertruquat d’Albret, Gualhardet de Sayeterra, demande encore aux consuls, une certaine quantité de vin, pour envoyer à son seigneur et maître en Angleterre. La réponse fut la même que celle donnée par la jurade du trois septembre.

 

15 Novembre

Loqual jorn dessus escript, f’o mostrat als juratz e autres dessus nompnatz, por los senhors cossols, dalcus grengz (griefs) que lo prior de Sent-Marti, (Bertrand de Molcéon), navel demanda a alcus habitans de la vila, so es assaber: III sols de terratge sobre cada cors cabal (trois sols sur chaque mort) que mor a Bragayrac, e plus demanda lo deyme del carnalatge e accaptes (le carnelage, était un droit payé par les bouchers sur chaque tête de bestiaux qu’ils abattaient. On appelait aussi carnelage, le droit qui se prélevait sur les viandes vendues aux malades, aux femmes en couches ou aux vieillards, pendant le temps du carême), a aquels qui deven rendas (rentes) al dich prierat de Sent-Marti. (Le prieuré de Saint Martin, de Bergerac, fut fondé, vers l’an 1080, par Hélie, prévôt du château de cette ville, qui donna l’église de Saint Martin à l’abbaye de Saint Florent de Saumur.

 

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Bulletin de la Société historique du Périgord, année 1880, VI liv.) e plusiors autras noveletatz que demanda, no degudas, segon que als habitans de la vila semlava (et plusieurs autres nouveautés qu’il demandait et non dues comme il semblait aux habitants.) Sobre la qual cauza, fo ordenat per los juratz dessus nompnatz, que monsegr lo governador e los senhors cossols am los juratz que lor semlara, nanen (aillent) parlar be e graciosamen am lo dich prior de Sent-Marti, e mostrar e dire a luy, que la vila a gran plazer de sa benguda (de son arrivée) e que li plassa que nulhas noveletatz ni nulhas causas no degudas, ni no acostumados, el no vulha demandar als habitans de la vila, quar en res quel sia degut ni a luy saperthenha, la vila no vol far nulh debat, e que los franquezas, e libertatz, e pariatges en que sos predecessors an acostumat a esser am la vila, e son entre la vila e sos predecessors dancianetat, el vulha tener e guardar, e que li plassa de suffrir de las causas que demanda ung pauc de temps, tant que la vila li pusca mostror en enformar de la composito ancianamen facha entre la vila e lo prior de Sent-Marti. E el cas que no se vulha suffrir ni donar ung pauc de temps de relaxt, tant que la diclia composito se pusca trobar, la qual am dautres encartamens (documents) de la vila e del cossolat fo gitada fora de la vila, quan los Angles prezen la vila, e volria lexar (vexer) los habitans

 

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de la vila per aquestas causas, que lo cossolat desfenda los habitans de la vila, en la melhor maniera que far se poyra, de drech e de razo, segon que sanis en drech (selon que docteurs en droit) no acosselharan, als quals sia mostrat, et agut bon cosselh, e a mossgr levesque de Peregus si mestiers es (si besoin est). Am loqual cosselh e voluntat procedisca hom (nous puissions procéder), sobre aquesta causa.

 

25 Novembre

Lo dich jorn, en aqueste present cossolat, Peyra del Cauze, lo qual en nom de la vila er anat a Coza, per tractar e acordar am Joham de la Sala capni del ditz loc, lo qual am sos companhos fa tota la guerra e tot lo dompnatge que pot a la vila, reportet que lo dich capni de Coza volia donar sufferta a la vila, tant que a la festa de sent Johan Baptista perpedanamen venent, am tant que la vila li donc VI aunas de bon drap, e mech tonel de sal, e I marc dargen, e plus una balesta que el a al balestier de la vila, e cent cayrels (traits), e plus que la vila li preste una gabarra (gabarre, bateau) I mes. E si aysso la vila no vol far, el fara tota la guerra e tot lo dompnatge que poyria a la vila. E fo ordenat de voluntat dels ditz juratz, que, attendu lo dompnatge e la gran guerra que lo dich capni e sos companhos nos fan e poden far de tot jorn, que

 

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la vila li done totas las causas que damanda de part dessus esplicadas e declaradas, exceptat la guabara e los cayrels que damanda, los quals no li sian poynt balhatz (donnés), per so quar els fan guerra alas gens de la obedienssa de N. S. lo rey de Franssas; e que sia mes en escruit el libre de vita en cossolat, cum lo dich capni e sos companhos que son, o sen far, nos fan tota la guerra mortal que poden e cum cone conferem am lor, ayssi be comma si ilhs eran angles (et qu’on en confère avec eux connue s’ils étaient anglais).

 

13 Décembre,

Lo dich jorn, lo monstrat als juratz dessus nompnatz, que monsegr lo governador, eran estaz assenbentatz (avertis), per alculs amix que la vila era guardejada (guettée) per los enemix, e que nos devian esser fach assach cartamen (donner assaut avant peu). E fo ordenat que sia fach bon gach e bon reyre guach, e que cascus porte sa espaza (épee), o apcha (hache), o glavi (glaive), o autres armes deffensables (ou autres armes défensives) cada jorn, afti que si fazia cocha (besoin), cascus lo plus prest de deffendre, e en pena de V sols de gatge, donadors a la obra de la vila, per tots aquels que lo ditz arnes no volran portar.

Lo dich jorn, lo mostrada una citatio en que

 

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erant citatz, al castal de monsegr levesque, alcus habitans de la vila, per causa del Clergo, que las gens de la Monzia e los bretos que a la donc, estavan en establida en la vila, avian gitatz fora de la gleya (Eglise) dels Carmes, per laqual causa, monsegr lavesque volia vexar la vila e los habitans daquela. E fo ordenat du vuluntat dels ditz juratz, e per lor ordenanssa, que aquels que son citat, sapelen daquesta causa e de tot greng que monsegr levesque lar volria far, e que aquesta causa sia be e deligemen perseguda, attendut que los ditz citatz ni nulh autres babitans de la vila, no son poynt colpables daquesta causa.

 

10 Janvier

Lo dich jorn, fo mostrat e parlat al juratz dessus nompnatz, que alcuns habitans de la vila, los quals eran estatz citatz per causa de I pilhart que sapeleva lo Clergo, lo qual era estat gitat fora de la gleya dels Carmes, per las gens de la establida e per las gens de la Monzia qui seguien (qui suivaient) lo dicti pilhart, per so quar era salbit (sorti échappé) fora de la preyso del castel de la Monzia, se eran apelatz davant monsegr larcevesque de Bordeu, e daqui ou fora davant nostre seignor lo papa (le pape). Fo ordenat per los ditz juratz, que aquela apellatio sia intimada (intimée), e be perseguda lo causa, afti que los que son estatz citatz no puscam tombar en entredich

 

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ni en escumenge (ni excommuniés). E a qui mezis lo prior dels Carmes am dautres frayres se venc dezencuzar en cossolat, en dizen, que per luy ni los frayres del ditz coven, ne a lor requesta, monsegr levesque no vexava los habitans de la vila per aquela causa, quar lo dich prior e los autres frayres, sabian be que las gens de la vila no eran poynt colpables de la extraditio del dich pilhart apelat lo Clergo, quan fo gitar fora de la gleyza, am lor emijava, per so quar monsegr levesque no volia metre en causa los habitans de la vila.

 

20 Janvier

Le gouverneur de Bergerac Pierre Buade, et le consul Emile de la Roque, avaient été envoyés vers le seigr de Mussidan, qui se trouvait à Fougueyrolles (Folgueyrolas), près Ste-Foy, pour traiter patis avec lui, et aux meilleures conditions. Ils rapportèrent que ce dernier voulait bien donner patis à la ville, mais, qu’il exigeait 200 francs et 20 marcs d’argent, plus trois marcs d’argent pour son capitaine, ainsi que les droits dus à son clerc, pour le sceau et les écritures. Le paiement devait se faire de la manière suivante: vingt cinq pipes de vin non logées prises à Bergerac, à raison desix francs la pipe, et à déduire des deux cents francs; et le reste payable en trois termes: dans la première

 

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quinzaine de Pâques, à la Pentecôte, et à Notre Dame d’Août. Moyennant ces conditions, le seigr de Mussidan s’engageait à garantir la communauté des Anglais, mais seulement sur la rive droite de la Dordogne. Peu satisfaits de voir qu’ils ne seraient protégés et défendus que sur une seule rive, les consuls d’accord avec la jurade, décidèrent de traiter avec les capitaines de Puy-Guilhem et de Gageac.

Pour sa part le capitaine de Puy-Guilhem, s’engageait à nous garantir des garnisons de Puy-Guilhem, Dalamans, Montaut, Piquet, Monclar-Dagenes, Blazimont, et Roaza, et demandait à la ville cent francs, vingt marcs d’argent, trois tonneaux de vin et trois tonneaux de blé, en ajoutant que, si la ville n’acceptait pas, il nous ferait toute la guerre qu’il pourrait.

Le capitaine de Gageac, répondit que le droit de patis du lieu qu’il commandait, appartenait au seigr de Duras, et qu’il y avait plus d’avantage pour la ville d’avoir patis avec lui, parce que Gageac était plus près de Bergerac que Puy-Guilhem et que Mussidan; il dit aussi que le seigr de Duras, était aussi puissant pour garantir la ville, que celui de Mussidan, ou tout autre du pays; que l’accord conclu avec lui l’année dernière devait être maintenu aux mêmes conditions (cent francs et une jaquette de futaine), si la ville voulait se mettre à l’abri de tous les dommages qu’il pourrait lui causer. La jurade arrêta

 

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qu’on traiterait avec ces seigneurs, et qu’on prierait le gouverneur de leur écrire pour tacher d’obtenir des conditions meilleures.

 

3 Février

Lo dich jorn, fo mostrat als ditz juratz que lo prior de Sent-Marti, avia ditch hier a monsgr lo governador e al senhors cossols, del terratge de que dautras vetz (d’autres fois) es estat tengut cosselh, que el lo volia levar e demandar, a las gens qu’il devian, e lor ne volia far causa. E fo ordenat, que monsegr lo governador, e los senhors cossols, am los juratz que lor semlara nanen parlar am lo dich prior be e graciosamen, en dizen que la vila nol vol re totre ni empachar en sos deymes (dimes), ni en sas autres deniers logutz (dus) e acostumatz empera si daquest terratge no se volia de layshar, e per so volia vexar ni grevar los habitans de la vila, que la vila ho deffenda, attendut que aquest terratge noes legut (du) ni acostumat a paguar, quar quan I habitant de la vila mor, lo rector de la gleya de Sent Jatme, no leva sos deniers, soes assaber VII sols I denier de cors cabal per la sepultura, e al prior noes hom tengut ni es acostumat de paguar nullis deniers.

 

3 Février

II est dit que l’évêque de Périgueux veut mettre en cause, cinquante à soixante dos plus notables

 

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bourgeois de la ville, pour l’affaire du pillard Clergo. (Voir la jurade du treize décembre).

E fo ordenat que aysso sia be seguit diligemmen, attendut que nulh habitan de la vila no es colpable daquest fach.

Es ordenat per los juratz dessus nompnatz, que la vila fassa alcum plazer a monsegr larcevesque de Bordeu, ayssi coma als senhors cossols aia vist fazedor, loqual al jorn duy es en la vila.

 

10 Février

Après les démarches actives faites par Peyre del Cauze, et les lettres écrites par le gouverneur, les capitaines de Puy-Guilhem et de Gageac, consentirent à baisser leurs prétentions, et donnèrent patis à la ville, jusqu’à la fête de la Toussaint, aux conditions ci-après:

Pour le capitaine de Puy-Guilhem: cent francs d’or, dix marcs d’argent, un tonneau d’avoine, deux tonneaux de vin non logé et six douzaines de lamproies (C franx daur, e X marcs dargen, u I tonel de sivada, e II tonels de vy ses fust, e VI dotzenas de lamprezas).

Pour sa part, le capitaine de Gageac obtenait: cinquante francs d’or, deux marcs d’argent, une jaquette et une jupe de futaine (L franx daur, e dos marcs dargen, e una jaqueta e I jupo de

 

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fustany (la futaine est une étoffe pelucheuse do coton et de fil).

 

1382

 

Remembranssa sia, que lo dimenge (le dimanche) après nostra dona de feurier, a X jorn del dit mes de feurier, lan dessus M CCC LXXXII viro la hora de mech-jorn (environ l’heure de midi) tomberen los hostals que foren deu Johan Amelh, e de Guih-Beli, e de Arnaut Rampnols, los quals hostals eran assetiaz (étaient situés) en la gran carriera de Bragayrac, davant la fon dels Mazels (devant la fontaine des Mazeaux).

 

Avril

Lo dich jorn, fo mostrat als juratz que I home qui es donat del covent dels prezicadors, no volia poynt paguar de patis. Sobre la qual cauza, fo ordenat que los senhors cossols e los juratz ne parten am lo prior e am los frayres del dit covent.

Lo dich jorn Guilhamot lo balestrier (l’arbalétrier) venc en cossolat, e supliquet als senhors cossols e juratz, que per honor de Dio, la vila volgues paguar per luy, lo logier del hostal en que esta, loqual te en loguier de Johan de Cussac.

 

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Al qual fo fach resposta per los senhors cossols e juratz, que els naurian bon cosselh e lui farian bona resposta.

 

2 Mai

Un écuyer du nom de Couture, appartenant à M. Arnols de Marla, capitaine de Ste-Foy, ayant arrêté à la Mothe-Montravel, un bateau chargé de sel, appartenant à un habitant de la ville, du nom de Miquel Sabatier, sous le prétexte que la ville lui devait un tonneau de vin et deux tonneaux d’avoine à lui promis par Peret Darenthon ancien consul; la jurade arrêta que le lieutenant du sénéchal s’entendrait avec le dit Couture; que dans tous les cas, la ville dédommagerait Miquel Sabatier, si Couture ne voulait lui rendre ce dont il s’était emparé.

 

2 Juin

Loqual jorn dessus nompnatz, lo mostrat als juratz, que, entro lo prior de Sent-Marti de Bragayrac e lo rector de Sent Jatrne o sos vicaris, devia aver granda dissentio de portar a la processio de la festa del cors de Dio, perpedanamen venen, lo cors de Jhuxpist (de Jésus-Christ), quar lo prior dizia que el lo devia portar, e lo rector de Sent-Jatme o sos vicaris, dizian que els lo devian portar. Sobre la qual

 

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causa, los juratz ordeneren, que la vila, ni los senhors cossols no se entramezesan en res de lors dissensios.

Fo parlat e mostrat als juratz que lo mur del Mercadil se rompia grandamen, e que lo prior de Sent-Marti am la ajuda (l’aide) de las gens del Mercadil, lo volian reparar e adobar a lors despens, am tant que la vila lor fassa balhar (donner), de la cautz (chaux) que es estada facha per la reparatio del pont de Dordonha. Fo ordenat, que la vila lor fassa balhar I tonel de la dicha cautz, attendut lo dompnatge que poyria avenir a la vila si aquel mur tombava.

 

Dans la jurade de ce jour, il est dit qu’on écrira à M. le sénéchal, pour lui signaler les dangers que court la ville, et le supplier d’y venir au plutôt.

 

12 Juin

Les consuls et les jurats apprennent par une lettre de M. le Sénéchal, que le duc de Bourgogne et le duc de Lancastre doivent se réunir le vingt du présent mois, pour traiter de la trêve ou de la paix, et que le duc de Bourgogne est à Boulogne et le duc de Lancastre à Calais.

Le même jour, le nommé P. Guabilhot fondeur d’étain (estanhier), prie les consuls, vu sa pauvreté, de bien vouloir l’exempter de tout impôt, et qu’à cette condition, il restera dans la

 

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ville et fera pour la communauté tout le travail qu’elle aura à faire faire, soit en étain, soit en cuivre. Il fut ordonné par la jurade, que vu sa nombreuse famille et comme seul de son métier, il serait exempt de tout impôt, mais qu’il ferait le guet comme les autres habitants, et que le travail qu’il pourrait faire pour la communauté lui serait payé raisonnablement.

 

21 Juillet

Fo mostrat als juratz que, I capitani de la partida dels Angles qui sapela Peyrot lo Bearnais (ce chef de routiers, de son vrai nom Peyrot des Fontaines, dit le Béarnais, est un exemple curieux de la fortune à laquelle arrivèrent plusieurs aventuriers, pendant ces époques troublées. Après avoir guerroyé à la solde de l’Anglais, il trouva moyen d’épouser Marguerite de Pommiers, Montguiyon, Fougeroles (Fds Dupuy), Tardes. Quelques années après, il était au service de la France, et en 1406, on le trouve encore au service de l’Angleterre.) dévia anar a secors am grans gens darmas, al comte de Foys (de Foix) e devian passar per assi. Fo ordenat, que sia cridat, que cascus destrengua (couperait) los blatz, lo plus tost que poyran.

 

Suit le compte des recettes et des dépenses se soldant par un déficit de six cent un francs. Les recettes s’élevèrent à la somme de neuf cent trois

 

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livres, quatre sols et dix deniers, et les dépenses à quinze cent quatre livres, dix sols et quatre deniers.

En 1382, le marc d’argent valait six francs.

Outre les patis conclus avec, les capitaines de Couze, Jean de La Salle (25 novembre), de Puy-Guilhem et de Gageac (20 janvier), les consuls durent aussi traiter avec le seigneur de Mussidan aux conditions suivantes:

 

Per voluntat e de cosselh dels juratz e de tot

lo    comu de la vila, fo ordenat que prezessam pati am los Angles dentorn la vila, e mezessan los gens e las bestias e autras cauzas en segurtat deffora la vila dessa laygua, en la melhor maniera que poyriam, cum las gens auzessan laborar e culhir los estios seguramen (et cueillir leurs récoltes sûrement, sans danger), los quals patis foren pres soes assaber: lo pati del senhor de Muyssida commensset a XX jorn del mes de jenvier en nostre temps, lan mil CCC IIIIXXI, e deu durar entro a la festa de Totz-Santz (fête de la Toussaint) après nostra administratio, en lan mil CCC IIIIXXII, per lo pretz e soma de CC franx daur e de XX marcz dargen. E plus, fo empres entre nos e lo ditz senhor de Moyssida, que nos li        deguessan balhar tantost, XXV pipas de vy ses fusts, en debatamen de la dicha soma de IIC francs et de XX marcs dargen, soes assaber: lo vy dedins e per lo pretz de VI franx la pipa del vy; e lo ters (le tiers) de la resta deu se paguar

 

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a la quinzena de Paschos, e lautre ters a la Sent Johan Baptistat, en nostre temps, e lautre ters a nostra dona dahost (à Notre-Dame d’Août) après nostra administratio.

 

On paya aussi dix-huit francs pour les droits du capitaine, un marc d’argent pour le sceau, et dix francs à Pico de Tondut, clerc du dit seigr pour ses écritures.

 

Relevé de quelques dépenses de l’année

1381-1382

A V jorn dahost per voluntat dels juratz, lo governador anet a Coza (à Couze) per parlar am lo capitani de Coza, e per beyre (pour voir) sil poyria metre a acort am la vila, e anet per aygua, en una guabarra, e menet gran colp do companhos de la vila, e desponderen en pa, e en vy, e en carn, am lo loguier dels guabarriers que monta tot, XXIX sols VIII deniers.

A XI dahost per acort de nos e dels senhors dels molis de la vila, loguem dels homes per recurar lo rio del Caudaho, quar laygua era rota (très maigre), e era mot necessaria a la vila. E loguen hi per nostra part XIII jornals domes (journées d’hommes), e prendia lome per jorn XVIII deniers. Monta XIX sols, VI deniers.

A XXIV dahost, tramezen II frays del Carme a Muyssida, que porteren al senhor de Muyssida XIII franx e mech, que li eran degutz de resta del pati pres per nostres predecessors, de que

 

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nos avian encarquatz, am major soma (de pareille somme). Donen lor per lor trebalh e per lors despens X sols.

A IV del mes de novembre, XX companhos de la vila saneren embosquar deffora la vila, per guardar las gens e lo bestial, pur doptanssa (doute, crainte) daquels de Coza, e donen lor en pa e en vy V sols, VII deniers.

A XXII de jenvier donem al massip del comandayre de Sent Antoni (Saint Antoine, hôpital du faubourg de la Madelaine), que li avian agut coven (avec lequel nous avions convenu), per que reguardes cada mati, lo borc de la Magdalena, e quen volgues far cada mati relalio als portiers, e donen li I parelh de sabatos (une paire de souliers); costeren III sols, III deniers.

A XX de may, lo prior dels Carmes venc en cossolat, e mostret als juratz, cum lo lor capilol devia estre a la Penthacosta el lor coven, e que per amor de Dio, la vila lor fezes alcuna almoyna, cum preguessan Dio per las bonas gens de la vila. E lo ordenat per voluntat dels juratz, que si ilh podian trobar una pipa de vy a manlenta (a emprunter) que la vila la pagues, o hom lor balhes tant dels bes de la vila que bolgues la pipa de vy. E aven lor paguat per la pipa de vy X lhioras.

A XXIX de may, rnonsegr larcevesque de Bordeu sen anet enta Senta Fe, e preguet nos que la folquessan (et nous pria de l’accompagner). E

 

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porten del pa e del vy per los guabarriers. Costet tot VI sols, VI deniers.

A XXIII de jung, donen a I home que nos vene avizar que los ennemix fazian empreza contra nos, e per que nos espies tota causa de lor, e nos ho fezes assaber, donen li III sols.

A XVII de julhet fezen adobar los barrils a Gualayo de Cruysha (de Creysse) e a Perroti lo carpentier, per far carregar (charroyer) lo vy a Puy-Guilhem, e despenderen en vy e en candelas (en vin et en chandelles) XX deniers.

 

A la fin des jurades de l’année 1382, se trouve le livre dit, Livre de Vie. Ce livre était destiné à enregistrer les méfaits que les malfaiteurs et pillards des environs, faisaient aux habitants de la ville et de la chatellenie. Le texte et la traduction, ont été publié pour la première fois, par M. Charles Durand, conducteur des ponts et chaussées, et membre de la Société historique du Périgord, dans les Annales publiées par cette société.

Pour donner aux lecteurs une idée de ce précieux document, qui ne comprend pas moins de cent vingt paragraphes, et que notre cadre restreint ne nous permet pas de publier en entier, je me contente du donner la copie du premier, et de deux ou trois des méfaits inscrits :

 

Aysso es lo libre de vita, loqual es remembranssa

 

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dels grans mals e dompnatges que son estatz fach e donatz als habitans de la vila de Bragayrac e de la castelania, per las personas e malfaytors dejus escritz, e los jorn e los ans que los ditz dompnatges son extatz fachs, donatz e perpetratz, ni (et) quals son estatz los dompnatges. E son estatz ayssi escruitz per remembranssa, afti que per temps avenir quan loc e temps sera, los ditz malfaytors puscan esser punitz per bona justicia, e per so que no porten aquels pecatz en infern, e que a totz autres que dompnatges nos volrian far sia en eyshamples.

 

1379. Lo dissapte en la festa de Sent Marssal, Merigo e Jaque am autres companhos del Puys-de-Chalus en fora, prezen VII homes del poder de Maurenx, e plus prezen una femna de la Bayachiera (de Laveyssière); e la forceren sul cami en presensa dels ditz hornes, e lan meneren al Puy-de-Chalus, ont la tengueren tota la nuch, e lendema lan enmeren, e feren finar los ditz homes am de grans cops.

Lo XV jorn del mes de novembre, lan dessus mil CCC LXXX (1380), lo filh del captal de Puch-Agut qui es Frances, e esta am lo senhor de Aymet, de Bridoyra, en fora, am dautras gens darmas del senhor d’Aymet cavalgueren a Bonhaguas (Bouniagues) qui es el poder de Bragayrac e combateren la gleysa (l’église), e aucizeren una femna qui era prenhs, e arderen (brûlèrent)

 

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dos hostals, e los foren finar una pipa de vy per so que no los ardessan lo plus (qu’ils n’incendiassent plus).

Remembranssa sia que lo dimars en la vespra de Sent Luc, a XVII jorn doctombre lan dessus mil CCC LXXXI, I ribaut pilhart que demora a Coza, lo qual a nom Johani lo Breto, pres en las vinhas de Bragayrac, Niot Ardas laborador e lon menet a Coza ont lo fetz finar am de mals cops, dos parelhs de botinas e una onssa de pebre e III golssas de gingebre blanc (une once de poivre et trois gousses de gimgembre blanc).

 

1385

 

Remembranssa sia que lo dissapte en la festa de Senta-Maria Magdalena, lan de Nre senhor M CCC LXXXV, foren creatz en cossols de la vila de Bragayrac:

Guilhem de la Roqua, donzel,

Miquel Sabatier,

Guiraut del Peyrulh,

Bernat Lengart,

Guiraud Golfier,

Aymeric Marti,

Johan Faure at Bossa,

Petrus Folquayro (1).

 

(1) Pour une fois seulement nous publions les noms des consuls.

 

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Aysso es lenventari fach e redut un lostal de cossolat, lo dilus enta apres la festa de la Magdalena lan dessus escruit, per Hel. Pons donzel, Bernat de la Balma, Raynaut de Guigua, Ramo Mercier, Ar. del Temple, Aymar Segui, Peyre Vigier e Helias Phelipo, cossols du lan passat, als senhors cossols de lan present dessus nompnatz, en la manière que sensec.

 

Tel est le commencement de la jurade; suit le détail des biens et des papiers appartenant à la communauté.

 

26 Juillet

Lo qual jorn, los juratz de cossolat foren fach en la maniera que es acostumat, de be e fielmen (bien et fidèlement) acosselhar los senhors cosssols, e de tener e guardar los secretz de cossolat.

Item: Lo dit jorn, fo ordenat de voluntat dels ditz jurats, que, attendu las grandas cochas e negocis que la vila a à expedir e à délivrar per causa de la present guerra, e per la petita valor dels emolumentz de cossolat, que totas la impositos que foren mezas, endichas e levadas lan precedanamen passat, que totas aquestas impositos hi sian e duren daquesta festa de la Magdalena precedanamen passada, entro a la festa de la Magdalena precedanamen venen, e que totas las impositos e totz los autres emolumentz de

 

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cossolat sian mes en assensa (en afferme) e sian livratz als plus uffrents. E el cas ont los seignors cossols no troben qui vulha donar ne offrir razounablamen els ditz emolumentz, que els (les consuls) los leven a lor ma al plus profech (plus grand profit) de la vila que poyran.

Item: es ordonat de voluntat dels ditz juratz, que los seignors cossols trametan e puscan trametre (envoyé) de tot jorn segon que las cochas (affaires) de la vila sian, messatgiers espias, guachas (espions, guetteurs), e autras personas de qualque estat e condition se sian ayssi coma a lor discretio sia vist fazedor (faisable), als despens de la vila, e si nulh dompnatge lor avenia que la vila los ne aja de tot entot a relevar.

Item: es ordenat de voluntat dels ditz juratz, que attendut las grandas cochas e negocis que la vila a adelivrar de tot jorn per causa de la present guerra, que los juratz venhan prestamen en cossolat, totas horas que lo senh (cloche) de cossolat sonara a bandel (à branle), afti que plus prestamen las cochas e negocis de la vila se puscan expedir e delhivrar, e el cas ont los juratz no vunrian o venir no volrian, que los seignors cossols puscan ordenar, passar e acordar tota causa, grossa o petita, am aquels juratz que venrian en cossolat, sia gran nombre o petit dels juratz que hi vendrian en cossolat, am tant que lo senh na sonat prumieramen, e que los sergens

 

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de cossolat ajan facha relatio que els nen mandat los ditz juratz.

Item, lo dit jorn, lo gardea (gardien) dels frayres menors (1) qui a nom fray Bernd Sabatier e fray Hel de las Ajas, prestre e sendic del dit coven presenteren una suplica sobre (sur) lo fach (fait) del moli Gaudra (moulin qui existe encore aujourd’hui, et qui se trouve dans la rue qui porte non nom), que se leyshava tombat tot a terra, en loqual moli, los senhors cossols an nom de la caritat avian VIII sestiers de blat de renda (de rente), sobre la qual causa, fo ordenat per los ditz juratz en la maniera que senset e es contengut en aquest intrument.

 

Suit la supplique en latin, présentée par les frères mineurs et la décision prise par les consuls et jurats, que notre cadre restreint, ne nous permet pas de reproduire. Le moulin Gaudra appartenait à la ville et était à cette époque loué aux frères Mineurs.

 

27 Juillet

Lo qual jorn, foren legidas doas lettras, la una del sengnor de la Barda e de Ramonet de

 

(1) Frères mineurs ou Cordeliers. Leur couvent fut fondé à Bergerac sous l’épiscopat de Raoul de Lastours, qui occupa le siège de Périgueux dès l’an 1217. (Bulletin de la Société historique du Périgord).

 

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Sort (1), e lautra de Johan de Signal cappni de Banas (de Bannes), fosen mention que hom sanes apatiar am lor (entendre avec eux), o autremen ils farian tota la guerra que poyrian a la villa. Sobre la qual cauza fo ordenat que monseigneur lo governador (2) e los senhnors cossols lor escrivessan lo plus graciosamen que poyrian.

 

29 Juillet

Lo qual jorn, fo legida una lettra del senhor de la Barda e de Ramonet de Sort, en la qual fazia mention que hom sanes apatiar am lor à Ishigac (Issigeac), o autramen els fairan tota la guerra que poyrian a la vila. Sobre lo qual cas, G. Golfler cossol e P. del Cauze jurat, de cosselh e de voluntat dels senhors cossols e juratz, eran anatz de par de la a Ishigac, parlan a lor, los quals lor avian demandat XXX tonels de viures, e que a lendarrier, els damandavan a la vila V tonels de blat e V tonels de vy, o autramen els farian tota la guerra que poyrian a la vila. Sobre lo qual cas, los senhors cossols demanderen als juratz e al prior de St-Marti (3) e a Perrot del Tays (un

 

(1) Raymond de Sort ou de Sorn, plus connu sous le nom de Ramonet, est un des nombreux capitaines de compagnies qu’a produit le Périgord. Le nom de cet aventurier se rencontre à chaque page de l’histoire de notre province.

(2) Pierre Buade.

(3) Pons de Sères, douzième prieur du couvent de Bergerac, administra cette communauté de 1385 à 1392.

 

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des jurats) dessus nompnatz, que volian ne acosselhavan quen fos fach, los quals acosselheren que monsenhor lo governador lor escrivisses lo plus graciosamen que poyra, a la fi que la vila no prezes dompnatge per lor.

 

28 Août

Lo qual jorn, fo legida una lettra que lo senhor de la Barda avia trameza als senhors cossols, fazen mention que el avia comprat (acheté) lo loc (le lieu) de la Barda, e que preguava que la vila li ajudes (lui aide, lui donne) entro a la soma de CC franx; o autramen que laguen hom per dezencuzat (qu’on ne trouve pas étonnant) si donava domptnage a la vila. Sobre la qual causa fo ordenat que monsenhor lo governador li escriva lo plus graciosamen que poyra, en dezencuzan (en excusant) e notiffican la paubretat de la vila.

 

Fête de la Nativité de la Sainte-Vierge

Lo qual jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, que aqueste dimecres darrieramen passat, Raynaut de Roquafort autramen apelat Cardenal, aviat cavalguat (chevaucher, courir sus) sobre la vila, e avia pres VI buos otra laygua, los quals VI buos eran estatz recors (repris) per las gens de la vila, e avian pres lo baylet (valet) del dit Cardenal e son rossi (cheval). Per

 

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la qual causa lo dit Cardenal menassava la vila si nol rendia hom son baylet e son rossi, si volian los juratz ne acosselhavan que lo dit baylet e lo rossi ne sian rendutz, o com bolian que fos fach. Sobre la qual causa fo ordenat per los ditz juratz, que, attendut lo dompnatge que lo dit Cardinal poyria donar à las gens de la vila que van fora de la villa laborar (labourer), que aquel baylet e lo rossi ne sian rendutz.

 

19 Septembre

Lo qual jorn, monsenhor lo governador e Geraut de Bel Rio (jurat), los quals eran anatz a Belmon per recobrar la preza que las gens de Peyrot lo Bearnes avian facha aqueste dissapte darrieramen passat, reporteren que els avian finada (financer, payer) tota la preza en VIIXX et X franx (150 francs), e en V aunas de drap.

Item. Reporterem que aquelas gens darmas qui avian facha la preza, lor avian dich que la vila sapatries am Peyrot lo Bearnes, o autramen els farian tota la guerre que poyrian a la vila.

 

29 Septembre

Lo qual jorn, monsenbor lo governador dis e mostret als senhors cossols e juratz dessus nompnatz, que, el era estat avizat que grand empreza se fezia per prendre la vila de Bragueyrat, dont Dios nos vulha deffendre. Sobre la qual causa fo

 

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ordenat que fachen bon guach e bon reyre guach.

Fo mostrat al ditz juratz, que, Alem Nores cappne de la Vayssiera (de la Veyssière), era bengut en la vila am (avec) salconduch (sauf-conduit), loqual demandava viures (vivres) a la vila, e IV peyriers (maçons), e IV carpentiers, e XV homes de manobra per efforssar (fortifier) lo dit loc de la Vayssiera; e plus fo mostrat als ditz juratz, una lettra la qual lo dit cappne avia trameza al jorn duy, en que mandava, que, tantost la vila li trameta II carpentiers e X homes de manobra, o autramen el faria tota la guerra que poyria a la vila. E fo ordenat que Pey del Cauze (jurat) ane de par de la, e que li presente II carpentiers ses plus, per esquivar major mal que el poyria far a la vila.

 

19 Octobre

Lo qual jorn, monsenhor lo governador lo qual a preguarias de la vila era anat hier a la Vayssiera, en la companhia de P. del Cauze, esqudier de monsenhor lo senechal, reportet als senhors cossols et juratz, que, negun (aucun) bon acort no avian pogut far am lo cappne ne am sos companhos, quar els no volian tener pati ni sufferta, sino que la vila lor done viures, soes assaber: dos tonels de fromen, e dos tonels de vy, e I marc d’argent, e que la vila lor bailhes IV carpentiers.

 

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Sobre la qual causa, fo ordenat attendut lo grand dompnatge quen poyrian avenir a la vila, de estre pres los laboradors e lo bestial, e que los obras se perdrian, que la vila lor done I tonel de fromen e I tonel de vy, am tant que tenhas los patis e que donen sufferta a la villa enta a la festa de Paschas.

 

13 Octobre

Lo qual jorn, monsenhor lo governador e P. del Cauze, los quals a preguarias de la vila eran anatz a la Vayssiera per recobrar la preza de V homes e de V buos que aquels de la Vayssiera nos avian pres aquest dissapte darrieramen passat, reporteren als senhors cossols e juratz que els avian acordat am lo cappne del dit loc e am sos companhos, que els tengueran lo pati e devan sufferta a la vila, dayssi a Pascas, e rederan ladita preza, exceptat dun buo que avian mort, que era de Ramon del Pont, am tant que la vila lor donne dos tonels de fromen, e dos tonels de vy, e I marc dardent, e III pipas de sivada (avoine), o autrament els no rederan poynt la preza, ans frziran tota la guerra que pogueran a la vila.

 

23 Octobre

Lo qual jorn, monsenbor lo governador, lo qual a preguarias de la vila era anat parlar am

 

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lo senhor de la Barda, a Guardona, reportet que, lo dich senhor de la Barda li avia dich, que, el avia comprat lo die loc de Guardona, de Jauffre Borrilh, cappni de Montanhac, per lo pretz de CCC XX franx, e que si la vila de Bragayrac et de Sta-Fe et del pays entorn (environnant) li volian ajudar daquela soma, que el volia que aquel loc fos fondut (détruit, razé). Sobre la quat causa, fo ordenat que el cas que el lo livres e lo dit loc se fondes, que la vita ni ajudes entro a la soma de sinquanta franx. E lo qual loc fo fondut e destruch per rnonsenhor Pey Buada, governador de Bragayrac, Mossr Helias de Roquafort, Helias Pons e per plusiours autres de la vila que aneren de par de la, lo dissapte avant la feata de St-Antoni, a XIII jorns de jenvier lan dessus, e esteren a qui IV jorns que laguessan pogut fondre.

 

Dans le détail des dépenses de l’année ci-dessus, nous verrons les dépenses qui furent faites pour ce siège.

 

Item. Fo mostrat als ditz juratz, que, a quels de la Vayssiera no volian donar pati ni sufferta a la vila, sino que la vila lor dones II tonels de vy e II tonels de fromen.

 

22 Décembre

Lo qual jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, que monsgr lo governador era estat avizat per alcus sos amix, que empreza se fazia

 

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de gens darmas per prendre la vila, o de nuch o de jorns, dont Dios nos vulha deffendre. Sobre la qual causa, fo ordenat que fos fach bon guach e bon reyre guach, e que sia cridat publicamen e en la pena que ja en reyre (précédemment) es estada ordenada.

 

26 Janvier

Lo qual jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, del molinar del saffroc, de que es granda dissentio, entre lo coven dels prezicadors e la villa. Sobre laqual causa, fo ordenat que se enformes hom del drech de cada partida. E si la vila hi a drech, que sia be e diligemmen deffendut als despens de la villa, et si los prezicadors hi an drech, que no lon hi fassa hom poynt de debat.

Item. Fo mostrat als ditz juratz que hom no pot trobar nulh bon acort, am los Angles de Mont Reyal (1) ne dAlamans tant granda es la soma que demandan a la vila. Sobre la qual causa, fo ordenat que vis hom si pogue hom venir en neguna bona composito am lor, affi que dompnatge no pogues venir a la vila.

Item. Fo mostrat als ditz juratz, que, am CC franx la vila no pot atenher a assoque es degutz dels patis, de que la vila es en gran perilh de

 

(1) Aujourd’hui dans la commune d’Issac.

 

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prendre rnerquas sobre la vila, e de rompre los patis, la qual causa seria mot gran dompnatge a la vila. E sobre la qual causa, fo ordenat per los ditz juratz, que los senhors cossols prenhan dels vis de per la vila, la ont ne trobaran, per suplir a far lo paguamen del ditz patis, e que aquels a cuy hom prendra del vys que lor sia emendat e satisfach dels talhs ordenatz per los dilz patis.

Item. Fo ordenat de voluntat dels ditz juratz, attendut lo gran perilh en que la vila es, que sia cridat publicamen, que nulha persona de qualque estat e condition se sian, religios ne autre, no sian si auzartz danar ni de trametre en vers los ennemix, de la qual cridado la tenor se enset de mot a mot en aquesta maniera:

 

De las partz de N. S. lo rey de Franasa: Crida hom e deffent hom, a tota maniera de gens, religios e totz autres, e per certenas noelas que aven auzidas dels enemix, que nulh no sia si auzart danar ni de trametre nulhas letras ne autras messatgarias (messagers) en vers los ennemix del dits N. S. lo rey, ne trametre a lor nulhas vitalhas (vivres), ne nulhs arnes (armes), am bon genh ne am malvat genh, en pena de trahisou, e de to soque poyrian forfar envers Nre ditz senhor lo rey, sino que ho fezessan en expressa licenssa de monsgr lo governador de Bragayrac.

 

E plus, crida hom e comanda hom, a tot senhor dostal (à tout chef de maison), que, entre si e VIII jorns cascus aja I rastel en sa guarda, e ajan

 

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espinassat guarda (garni d’épines) lo mur en lor guarda.

 

3 Février

Lo qual jorn, monsgr lo governador, lo qual a preguarias de la vila era anat a Mont Reyal, per acordas las paguas de la soma del pati que la vila a pres am lor, reportet que tota la soma del pati covenia que lor fos paguada dins mech careme (à la mi-carême), o autramen els no tendrian poynt lo pati. E sobre la qual causa fo ordenat per los ditz juratz, que sia prestamen fach I talh generalmen de totz los habitans de la vila.

 

Fête de Saint-Valentin

Lo qual jorn, fo legida una letra e mostrada als juratz dessus nompnatz, la qual Romon Costo cappne del Puy de Chalus, avia trameza a la vila, en que mandava que los vis que la vila li devia per causa del pati, fossan totz pretz dins V jorns. Sobre la qual causa fo ordenat que los vis fossan cercatz e pres per la vila lo plus prestamen que far se poyra, afil que nulh dampnatge non pusca avenir a la vila, per merqua ne per autra causa, e que la vila responha (réponde, garantisse) a aquels quel balharam, per tonel de vi ple e rebatutz VI franx, los quals lor sian assignatz del talh del pati, en tal maniera que cascus que balharan

 

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los ditz vys no hi perguan res (ne perdent rien).

 

Festum Cathedrae sancti Petri

Lo qual jorn, fo mostrat als ditz juratz, que hier que fo dilus foren pres XIII homes laboradors de la vila, e foren rnenatz pres a la Vayssiera. Fo ordenat que la vila fassa tant que los jetes de preyso, attendut que els anavan laborar sobre la reffianssa de la sufferta que la vila avia del cappne e dels autres de la Vayssiera.

 

27 Février

Lo qual jorn, fo dich e mostrat als ditz juratz, que Ramon Coste, cappne del Puy de Chalus, era a la Vayssiera; sobre la qual causa, los senhors cossols e juratz pregueren monsgr lo governador, quel plagues anar de par de la, parlar ara lo dit cappne, sobre lo fach de nostre pati.

 

Mars 1386

Lo qual jorn, monsgr lo governador, lo qual a preguarias de la vila era anat a Mont Reyal, per alonguar lo paguamen de LX franx e de I quintal de candelas, que la vila lor deu de resta del pati, tantotz a la festa de paschas, de que lor avia uffert, I tonel de vy, per tal que se suffizesan tantotz (jusques) a Paschas, E apres mil paraulas els volen III pipas de vy per dessi al divendres

 

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sont, e el cas que dins a quel terme no fossan paguatz, que monsgr lo governador ane tener hostatges de par de la, e que, otra las tres pipas de vy, ajan tantotz X francx et dos francx de peys. E sobre la qual causa, fo tengut cosselh e ordenat que, aquelas tres pipas de vy, otra los LX francx e lo quintal de las candelas que lor son degudas, la villa lor fassa, attendut que la vila no a jes (rien) quant es de present, de que lor pusca fornir aquels LX francx e lo quintal de las candelas, attendut lo grand dompnatge quen poyria avenir a la vila de merqua o de rompre lo pati.

Item. Fo mostrat als ditz juratz que, Ramon Costo cappne del Puy de Chalus, a via trames mosr Arnaut de Bordas son capela (son chapelain), loqual demandava XXIV tonels de vy per causa del pati, los quals mandava lo dit cappne, que la vila li conduchs (lui conduise) entre a Castilho, e otra aqua, preguava que la vila lo furnis sobre lo patis que es a venir, entro a la soma de XXX tonels de vy.

 

Fête de Saint-Marc

Lo qual jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, que aqueste dilus de cer, la vila era estada guardejada (1) per los ennemix. Sobre lo qual causa, fo ordenat per los ditz juratz, que fezen

 

(1) Guettée.

 

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hom barrieras e fossas entorn la vila, e que lezen hom bon guach e bon reyre guach.

Item. Lo dit jorn, Jehan Riviera mazelier presentet una suplicatio als senhors cossols e juratz, fezen mentio que, el avia prestat als senhors cossols I rossi (cheval) per carreiar lo vy a Mont Reyal que era degut per causa del pati, lo qual rossi per cauza daquel carrech era mort, del qual el avia somat (avait payé) VII francx daur, perque suplicava que tot ho partida daquela soma li fus emendado (rendue). Sobre la qual cauza, en abcenssa deldit Joham Ribiera (l’un des jurats) lo qual se abstentet delh cosselh, lo ordenat per lor ditz juratz, attendut que lo dit Johan prestet de bon voler a la vila lo dit rossi, per carreiar lo dit vy, que la una partida daquela soma li sia emendada a la ordenanssa e discretio dels senhors cossols.

 

3 Mai

Lo qual jorn, lo montrat als juratz e als autres prohomes de la villa dessus nompnatz, que monsr Pierre de Mornay, filh de monsr lo senechal de Peregort, era vengut en la vila hier que fo dimecres, que fo lo segon jorn del mes de may, loqual era vengut a requesta e preguarias de monsgr lo governador e dels senhors cossols, per so quar la vila era en gran perilh dels enemix, am tant que la vila furnisca (fournisse) a

 

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luy e a sos gens darmas de viures. Sobre la qual causa fo ordenat de voluntat dels juratz e dels autres prohomes de la vila dessus nompnatz, que si a luy platz a demorar en la vila per la guarda e conservatio de la vila tant que lestio (récolte) sia levat, que la vila li done cauza razonabla de que pusca viure el e sos companhos, attendut que la vila no a poynt de pati, e attendut lo gran dompnatge e perilh que pot avenir a la vila, e que monseigr lo governador e los cossols parlen am luy e an sos companhos, e sapchan (sachent) lor voluntat.

 

Le même jour il est tenu nouvelle jurade, dans laquelle il est dit:

 

Loqual jorn e hora fo mostrat als ditz juratz, que monsgr lo governador e los senhors cossols avian parlat am lo filh de monsr lo senechal e am sos companhos, e lor avian mostrat la paubretat de la vila, e feren relatio que els volian demorar en la vila tant que lestio sia levat, sino que lo rey de Franssa N. S., o monsr lo seneschal los mandes, am tant que la vila lor dones per mes, VI pipas de vy, e VI pipas de fromen, e VI pipas de sivada e CX francx. E sobre la qual causa, fo ordenat que lon lor presentes per mes, V pipas de vy, e V pipas de fromen, e que tantost prestamen, sia fach I talh per suplir a aquesta sonna, e que cascus (chacun) pague cada (chaque) dimenge a asso que sera talhat, de que se pusca furnir aquesta soma de blat e de vy, a aquels qui he prestaran.

 

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Remembransa sia que lo dimars avant la festa de Penthacosta, a quatre dias del mes de jun M CCC LXXXVI, lo loc de la Vayssiera fo pres e ars (brûlé), e eran aqui per prendre e per combattre lo dit loc; Messenhors Pierre de Mornay, fllh de monsr le seneschal de Peregort, am totas sas gens, e am las de Braguayrac, e lo senhor de Limulh am totas sas gens, e lo senhor de Granhols (Grignol) am totas sas gens, e monsr Peyre Buada governador de Bragayrac, am los gentils homes e am las autras bonas gens de la dita vila.

 

Parmi les personnes qui vinrent en aide à la ville, je trouve que le prieur de St-Martin donna un tonneau de vin et cinq livres, le curé de Montbazillac (del capela de Montbazelha), une pipe de vin et cinquante sols, le recteur de St-Jacques trente six sols, le recteur de la Madelaine quarante cinq sols, etc.

Dans l’énoncé des recettes fait dans le livre de compte, on trouve:

 

Item. Lo dich an soes assaber lan M CCC LXXXV fo fach e ordenat I talh per ordenanssa facha en cossolat, per los juratz e de voluntat e de cossentemen de tot lo poble comu, per paguar los patis de la vila, lo qual talh nostres predecessors feren en lor temps, e lo nos balheren tot fach, lo qual talh se rnontet tot e nos lo tenen tut per recembut VICXLVI livres, XVI sols.

 

 Suivent quartier par quartier, les noms de tous les contribuables.

 

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Ou trouve encore:

 

Item. Lo dich an a XXIV doctombre, lo fach et ordonat I talh per ordenanssa facha en cossolat, per los juratz, per paguar lo pati de la Vayssiera, lo qual se montet tot, L livres, V sols, VI deniers.

Item. Lo dich an, lo dilus apres la puriffïcatio de Nostra dona, fo fach e ordenat I talh per ordenanssa facha en cossolat per los juratz e per voluntat de tot lo poble comu, per paguar lo pati de Mont Reyal, e lo pati del cappne de Banas e del capitani de Coza, e desso que hom donet al senhor de la Barda, loqual talh se montet CCIVXX livres, IV sols, V deniers.

 

Voici les noms que portaient les divers quartiers de la ville et le nombre des habitants qui furent taxés:

 

Lo Mercadil, aujourd’hui quartier Ste-Catherine, 96. — La grand Carrierra e lo Preboslal, aujourd’hui rue St-Esprit et Grand Rue, 94. — Malbec, aujourd’hui quartier de l’Hôtel-de-Ville, 36. — Borebarrau, aujourd’hui Bourbaraud, 103. — Lo Terrier, ou quartier de St-Jacques à la rivière, 56. — Peyre Ovelha e lo Caylar, bas de la ville entre le temple actuel et le marché couvert, 18. — Total des imposés 404.

 

Quelques dépenses relevées dans le budget de cette année

 

Prumieramen, lo dimars a XXV de julhet, lendoma de la festa de la Magdalena, tramezen Helias

 

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Pons a Masduran, per parlar an Gantonet de la Forssa, per saber per que nos avia pres I parelh de buos de Pey de Glauhac, e I buo de Ramon del Pont, lo qual avian mort, e menet lo rossi de Ger. de Bel Riou, estet I jorn, III sols.

Item. Lo dijaus a XXVII del dich mes de julhet, tramezen Helias Pons a Masduran, per soque Gantonet de la Forssa, nos avia fach prendre laze (l’âne) de Perret Darenthon, e los azes de Bernat Castans, e la sauma (anesse) de Guiraut Grel, e menet lo rossi de G. de Bel Riou, estet I jorn, III sols.

Item. Lo dich jorn, tramezen Geraut Golfier e Peyre del Cauze a Ishijac (Issigeac), per parlar am Ramonet de Sort o am lo senhor de la Barda, que nos avian trames una letra que nos anessarn apatiar am lor, e meneren II rossis e esteren dos jorns, montan XII sols, e despenderen las bestias III sols, IX deniers; ajouta lot XV sols, IX deniers.

Item. Lo jorn dessus, tramezen Raunhart am letraa del governador e de nos a monsehor de Borbo (Louis II duc de Bourbon né vers 1337, mort en 1410) e a monsenhor lo senechal, contenen que nos eran en gran perilh de perdre la vila, quar totz les Angles que son entorn de nos, nos fan guerra. Donen li XXXV sols.

Item. A XXX de julhet, vene lo senhor de la Barda, e Jaque Fontayna, e Candelier, e Bos capitaynes de Castilhones, que avian cavalguat a

 

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Granhols (Grignols), e alopgeren (logèrent) el borc de la Magdalena, e de voluntat dels juratz, lor donen una quantita de pa, e una de vy, monta lo pa, XXXIV sols, VI deniers, e la pipa del vy IV franx, e en pichiers (pichet) de terra que costeren II sols, monta tot: VI livres, XVI sols, VI deniers.

Item. A XXXI de julhet, anec lo governador Helia Pons, e Piquo Maestre, a Masduran per parlar am Gantonet de la Forssa, si pogueran aver los buos de Pey de Glanhac, e lo filat de Bernat Brugiera, e per acordar am luy que nos dones sufferta, e ameneren los ditz buos, e meneren III rossis e esteren I jorn, monta IX sols.

Item. A I dahost, tramezen Johanet lo Potayrat a Ishijac, am una letra ni senhor de la Barda e a Ramonet de Sort, contenen que Joh de Signal nos avia mandat per lo filh de Ramet de Monssac, que el nos cavalguaria, donen li XVIII deniers.

Item. Lo jorn dessus, tramezen Jaque Volan a Puy-Guilhem per sagelar lo pati, e tramezen hi la obligenssa de la vila, donen li III sols, VI deniers.

Item. A VI jorn dahost, tramezen Jaque Volan am una letra a Gantonet de la Forssa a Masduran, que nos mandes sa voluntat, quarel se jactava (se vantait) de nos far guerra, donen li XII deniers.

Item. A VII jorn dahost, tramezen Ger Golfier

 

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e Per del Cauze, am una letra al senhor de la Barda e a Ramonet de Sort, a Ishijac, per parlar am lor que nos fezessan tener las covenenssas que nos avian, quar lo cappne de Banas, nos avia mandat que no tendria poynt lo lor pati; e meneren II rossis e esteren I jorn, monta VI sols, e despenderen XIV deniers, monta tot VII sols, II deniers.

Item. A VIII jorn dahost, venguen II messatgiers am una letra que nos trames lo cappne de Duras, enque nos mandava que el era estat assabentat (averti) que los angles seran avistatz per prendre nostra vila, donen lor V sols.

Item. Lo jorn dessus, venen Johan del Signal e lo Malhier, el borc de la Magdalena, am gran cop de gens darmas ont sa lotgeren; e de voluntat dels juratz lor donen una quantita de pa e de vy, e I porc, e lendema que fo la vespra de St-Laurens, lor donen del peys, e lo governador e nos anem parlar am lor, per veyre si nos pogram acordar am lor entre a Paschas, e accordem lo pati, e tot aysso costet V Ihiora, VII sols.

Item. A XII jorns dahost, tramezen Jaque Volin, am una letra a Johan de Signal (capitaine du château de Bannes), contenen que nos avian comprat doas pipas de vy, mas ne trobavan barrils dadobatz, donen li III sols.

Item. Donen als homes que fazian la manobra a Clayrac II quartz de vy, volian XVI deniers.

Itern. A XIV jorns dahost, que fo la vespra de

 

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Nostra dona, tramezen Marquet ab dels peys a Banas, e Peyrot le Pradier tramezen a Puy Guilhem am del peys, quar los cappnis nos ho avian mandat, costet lo peys XII sols, e donem als messagers VI sols, monta tot XVIII sols.

Item. A XVI dahost, venc I escudier de Ramonet de Sort, e mandet nos quel tramezesam meja ma de papier, costet III sols, IX deniers.

Item. Lo jorn dessus, tramezen Peyre del Cauze a Banas, am una pipa de vy e am del peys que costet. III sols, e despenderen los homes que toquavan los bestials, II sols, VIII deniers, e per lo loguier dels homes IV sols, e menet lo rossi de Guiraut de Bel Rio, estet I jorn, costet lo loguier del rossi III sols, monta tot XII sols, VIII deniers.

Item. A XXII dahost, tramezen Rannhart a la Troncheta e a Bama Fort, per sagelar los salconduchs del governador, e de Guil. de la Roqua, que volian anar dever mossr de Borbo e monsr lo senechal, per las grans cochas en que la vila era, donen li XII sols, VI deniers.

Item. Lo dich jorn, tramezen a Perret Darentho una quartiera de sivada que dones al rossi que menet Guilh. de la Roqua, costet VI sols.

Item. A XXIV dahost, tramezen Peyre del Cauze a Banas, am una autra pipa de vy, e despenderen los homes que toquavan los bestias II sols, e Peyre del Cauze e Barriera despenderen II sols, e menet lo rossi de Guiraut de Bel Rio,

 

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estet I jorn, costet lo loguier del rossi III sols, e lo loguier de IV homes IV sols, monta tot XI sols.

Item. A XXVI dahost, lo capne dePuy Guilhem nos trames una letra contenen que fassan delivrar a Bertran de Baybila, le marc de largen que nostres predecessors li retenan, o autramen lo tenguessan per dezencuzat sin prendia merqua, e tramezen li del peys, costet V sols, e donen al vaylet XII derniers, monta tot VI sols.

Item. Lo jorn dessus, tramezen lo Patarrat a Peregus, per aportar los salsconduchs, del governador e de Guilh de la Roqua, quar Rannbart avia empres (craignait) que el los ademores a Peregus, e donen li V sols per I parel de sabatos (une paire de souliers), e per despens II sols, monta tot VII sols.

Item. Lo jorn dessus, tramezen Perri le pradier a Salsinhac (Saussignac) a Naudy Rampnols, am una letra de part de Miquel Sabatier, e Perri portava una letra de part de Hel. Pons, que trametia al Captal (chef ou seigneur) de Puch-Agut, en que li preguava que no nos volgues far merquar per aquelas doas saumadas de vy que nos avia mandat, e que ademores (attende) la venguda del governador, donen li III sols.

Item. A V jorne de setembre, tramezen Perri le pradier autravetz (une seconde fois) a Salsinhac, per comprar las doas saumadas de vy que covenc (qu’il convient) que agues lo captal, de la resta del tonel de vy, costenen XL sols, o, per

 

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lo carrech (charroi) XII sols, e per meja pessa de buo II sols, e donem a Perri II sols per despens, monta tot II lhioras, XVI sols.

Item. Lo dimecres a VI de setembre, Cardenal de Roquaffort nos cavalguet de la Monzia en fora e pres V buos, e preguen Helias Pons que anes parlar ab luy, anet per aygua et portet III quartz e mech de vi, costeren III sols, VI deniers, e III michas costeren VI deniers, e donen a Guabonet e a sos companhos que recobriren la preza dos quartz e mech de vy, valian II sols, VI deniers, montet tot VI sols, VI deniers.

Item. A VIII jorns de setembre, baylem a Russant per que nos portes una letra de dezencuzatis al capne de Gorsson (St-Médard-de-Gurçon), duna pessa de fustany (futaine) e de una auna (aune) de drap que nos mandet que li tramezessam, donem ly XII deniers.

Item. A XI jorns de setembre, tramezen Perri le pradier ont avian menat Pey Artus e los autres homes, per saber si a la preza avia nulh pilhart que fossan de la guarnizo dont nos aguessan pati, donen ly VII sols, VI deniers.

Item. Aven balhat à Germ. de Bel Rio per una letra de licenssa que portet de Peregus, cum pogessan batejatz (batiser) los enfantz dins la vila (1); costet del official XII sols, VI deniers.

 

(1) On ne baptisait pas à St-Jacques, parce que cette église, était sous la dépendance de celle de St-Martin. Aujourd’hui encore dans quelques villes d’Italie, lorsqu’une église est soumise à une autre, elle n’a pas le droit d’avoir des fonts baptismaux.

 

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Item. A XIV jorns de setembre, tramezen Perroti lo messatgier a Gorsson e al Puy de Chalus, am letras del governador e dels cossols, contenen que las gens del senhor de Roaza, e de Pojols, e del Bagera nos avian pres dels homes, e per aquesta meissa (même) causa, tramezen nostres letras al cappne de Puy-Guilhem, e al cappne de Guayac (Gageac), e al senhor de Puch Agut, e al senhor de Muyssida, en que lor preguavan e los requerian que, per vertut dels patis que aven de lor, nos fezessan delivrar nostres homes; costavan totas aquestas messatgarias XII sols, VI deniers.

Item. A XV jorns de setembre, tramezen Perroti le pradier am una letra a Jaque Fontayna cappne de Puy Guilhem, a Montaut, ont era, contenen que la una partida dels prezoniers eran a Blazimont, e que volgues escruire al cappne de Blazimont, quar el nos devia tener segurs de Blazimont, e de Roaza, e de Pojols per vertu del pati que aven de lui, e tramezen li del peys que costet V sols, e donen al messagier III sols, monta tot VIII sols.

Item. Lo jorn dessus, Johan de Peyra e las gens de Peyret lo Bearnes nos cavalgueren de Biron enfora, e prezen gran cop domes e de bestial, e de voluntat dels juratz e a nostras pregarias,

 

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lo governador los seguet per comprar la preza, e menet ab si (avec lui) Pey del Cauze e Piquo Maestre, e meneren III rossis e esteren dos jorns, monta XVIII sols.

Item. A XVII jorns de setembre, tramezen Perroti le pradier a Guayac, ab V copdes do tuales (de toile), que lo cappne nos avia mandat; donen li II sols.

Item. Aven baylat a Pierre Autri per comandamen del governador que li era degut per I bassinet (casque) que avia balhac al cappne de Gayac, per los cossols passatz, II Ihioras, X sols.

Item. A XXVIII dahost, tramezen Perroti lo messatgier am una letra al senhor de la Barda, contenen la dezencuzatio de CC franx que demandava a la vila per solvre (solder, payer) son loc de la Barda, donen li II sols.

Item. Lo mey jorn aneren lo governador e Guilh de la Roqua am doas letras endressadas a monsenhor de Borbo, e a monsr lo senechal a Vertulh ont tenia seti, contenen lo gran mal e perilh en que eram, e per parlar am Perrine cappne de Castilho, per las grandas impositos que demanda sur la riviera, Balhem lor per despens XV lhioras.

Item. Quant lo governador e Guilh. de la Roqua veniam de Vertulh, laysheren lo rossi de Perret a Marulh (Mareuil) malaus que no podia plus anar, e aqui demoret V mes, costerent los

 

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despenhs am la ma del marescal, VI livres, XII sols, VI deniers.

Item. A XXXI dahost, vent I messatgier del Captal de Puch Agut, am una letra que trametia al governador, en que fazia mentio de doas saumadas de vy que li eran degudas de resta, del tonel del vy que li tramezen los cossols nostras predecessors. Donem al dit messatgier XII deniers.

Item. A III jorns de setembre, tramezen Peyre Autri am una pipa de vy a Puy Guilhem, quar lo cappne nos ho avia mandat doas o tres vetz (deux ou trois fois), e portet del peys que costet II sols, e menet lo rossi de Gando del Clop, estet I jorn, costet lo loguier del rossi III sols, e balhem li per despens V sols, e donem a beure a luy e als sirvens, costet XX deniers, monta tot XI sols, VIII deniers.

Item. A XXII de setembre, anet lo governador e Helias Pons per aygua a la Monzia (Lamonzie-St-Martin), per parlar am Gardenal de Roquaffort, per que nos volia far guerra, e porteren IX michas valen XVIII deniers, e III quartz de vy valen III sols, e meneren dos guabarriers, rnontan III sols, e porteren una pessa de buo, costet III sols. Montat tot XI sols, VI deniers.

Item. A XXIV jorns de setembre, tramezen fray Pey Valra, e fray Guilh Costans, a Puy Guilhem e a Guayac, am del peys, quar los capitanis nos avian mandat que estessam avitzatz de la

 

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guarda de nostra vila, e no los preguavam que si sabian autras noelas, que nos ho mandessan. Costet lo peys VI sols, e donem a I home que anet am lor e portet lo pey, III sols, monta tot IX sols.

Item. Lo jorn dessus, tramezen Rannhart am letras de la vila a monsenhor de Borbo e a monsenhor lo seneschal, contenentz que nos erian estatz assabenta, que los angles sesson avistatz per prendre nostra vila, e que lor plagues que nos volguessan trametre gens darmas per guardar la vila. Donen li XV sols.

Item. A XXX de setembre, anet per aygua lo governador a la Monzia, parlar am lo senhor de la Barda, sobre la delivranssa del loc de Guardona. Costeren los guabarriers III sols.

Item. A XXX de setembre, soes assaber lo jorn dessus, tramezen Pey del Cauze e Pey Autri a la Vayasiera, per parlar am lo cappne e ab sos companhos, quari ilhs nos avian tramez una letra que lor tramezessan dos carpentiers e VIII homes a far la manobra, e si no ho fazian, ilh nos deffiavan; e meneren dos rossis, costeren VI sols.

Item. A IV doctombre, fezen metre doas taulas el pontlevadis de Dordonha, e donem a Moyne que ho adobet XII deniers, e per clavels (clous) XII deniers. Monta tot II sols.

Item. A IV doctombre, tramezen a Jauffre Barril a Guardona, I tonel de vy, e la guabarra, e lo vy e los homes foren pres a Mas Duran.

 

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Item. A V jorns doctombre, anet lo governador e Perrinet del Tays, a la Vayssiera, per parlar am lo cappne que nos volgues tener nostra pati, e meneren II rossis, e esteren I jorn. Monta VI sols.

Item. A XIII jorns doctombre, tramezen Marquet am una letra, al cappne del Puy de Chalus, contenen, que, aquilhs de la Vayssiera nos avian pres V buos e V homes, e que nos fezes tener lo pati, quar ilhs fasiam per luy e en nom de luy, donan los salconduch. Donem li III sols.

Item. — A XIV jorns doctombre, tramezen Rannhart, am letras, a monsenhor de Borbo e a monsenhor lo seneschal,contenen lo gran mal en que la vila es, donem li XV sols.

Item. A XVI doctombre, tramezen Marquet am una letra, a Augeyret de la Grava a la Monzia, contenen que nos mandes ont era lo cappne del Puy de Chalus, quar lo governador volia parlar ab luy per lo fach de la Vayssiera. Donen li XII deniers.

Item. Compren doas saumadas de busca (bûches) per far barrieras. Costeren III sols.

Item. A xxv jorns doctombre, tramezen Jaque Volan a la Monzia, am I salconduch que trames lo governador al filh de Jaque Fontayna (ce Jacques Fontaine était capitaine de Puyguilhem), que nos rnandet que volia venir Romio (pèlerin) a nostra dona del Carmes. Donem li XII deniers.

Itein. A XXVII jorns doctombre, nos cavalgueren

 

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las gens darmas Dalamans, e prezen los buos de Helias Pons e son rossi, e Guilhot lo Gasco e son aze, e la bestia de Guilh. de la Roqua, e Grimo e son rossi, e Mondo de Capsanas, e Gualaionot, e tramezen Pey Autri e Perry le pradier per parlar ab lor, e menet legua (la jument) de Bernadet de la Balma, e donem li una puchniera de sivada. Costet III sols.

Item. A XXVIII doctombre, tramezen Peyre Autri am una letra, e am del peys, al cappne de Puch Guilhem, contenen que las gens darmas Dalamans, nos avian pres dels buos e bestias de bast e dels homes, e requeriam lo per la vertut del pati, que nos ho fezes delivrar, quar el nos deu tener segur de lor. Costet lo peys VI sols, e balliem li per despens X sols, quar el devia anar a Alamans, e menet la bestia de B. de la Balma, e estet IV jorns, montan XII sols. Monta tot XXVIII sols.

Item. A XXIX doctombre, tramezen Marquet, am una letra, al cappne del Puy de Chalus, contenen si volria prendre del vy, per lo pati que la vila li devia, e que nos mandes per letra sa voluntat. Donem al messatgier V sols.

Item. A I jorn de novembre, anet lo governador e Helias Pons, e Mondo de Burban, a Masduran, per parlar am lo senhor de la Barda, per lo fach de Guardona, e per acordar lo dit senhor de la Barda e lo comandayre de St-Nayscens

 

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(St-Nexan), e meneren III rossis esteren I jorn. Moula IX sols.

Item. A IV jorns de novembre, tramezen Marquet a la Vayssiera o a Muyssida, mas aquils de la Vayssiera len feren tornar doas vetz (deux fois), per sagelar III salconduchs, per lo governador, e per Guilh de la Roqua, e per Peyre del Couze, donem li III sol.

Item. A XXI jorns de novembre, lo bayle (bailli) e los cossols de Sta-Fe, nos tramezeren una letra, contenen que ilhs eran estact assabentatz, que I loc de la ribiera de Dordonha devia esser pres de nuchs o de jorns, e que nos donessan guarda de la vila. Donem al messatgier II sols, VI deniers.

Item. A VII jorns de decembre, tramezen Marquet a la Vayssiera, am VI franx, XI sols, VI deniers, que lor devian de resta del pati. Donem li II sols.

Item. A XVI de decembre, anet lo governador, per ayga, a Guardona, parlar am lo senhor de la Barda, e li prometz VI tonels de vy per la delivranssa del dit loc de Guardona, e quilh tot lo pays furnis lo plus, e lo dit senhor de la Barda no ho prezet re, e estet I jorn, III sols, e porteren en pa e en vy II sols: V sols.

Item, (janvier sans date) rnossr Helias de Roquaffort anet per aygua, a Guardona, requerre a Bernat, que balhes lo loc de Guardona a las gens

 

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de Bragayrac, e el hi respos que lo jorn era passat, e menet II guabarriers, oostet III sols.

Item. Lo dissapte a XIII jorns de jevier, anet lo govornador, e monsr de Roquaffort, e Helias Pons, Bernonet de la Balma, am gran cop de gens de la vila, per aygua, per anar fondre lo loc de Guardona, e porteren VIXX michas, e avian III quart de vy de mech esterli, valen XXI sols, III deniers, e plus, porteren mech salmo que costet X sols, e plus, porteren un cart de vy valen IV sols, e plus porteren IV copas (verre) valen II sols. Monta tot XXXVII sols, III deniers. Tramezen hi una redondela de vy (1) XX sols.

Lo dimentge a XIII jorn de jevier, tramezen al governador e a totas las gens que eran ab luy a Guardona, III pessas de buo valian XV sols, e III talhas do porc, valian XII sols, e plus IVXX michas, valian XII sols, IV deniers, e plus mech cart de sal, valian II sols.

Item. Compren VI redondela de vy de Arnaut Vaquier, que tramezen a Guardona. Costet XXX sols.

Item. Monsenhor Helias de Roquaffort, e Petry del Peyruilh compreren VIII tortas de pa a la Monzia, que porteren a Guardona. Costeren XII sols.

Item. Paguen per una apcha (hache) que perdet Guiraut Itier, a Guardona IV sols.

 

(1) Demi barrique.

 

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Item. A VII jorns de feurier, anet lo governador, per aygua, a la Monzia, ont era Cardinal de Roquaffort, que volia parlar ab luy per lo profech de la vila, e menet II guabarriers, estet I jorn. Costeren III sols, e porteren IX michas, XVIII deniers, e en vy II quartz, VIII deniers. Monta tot V sols II deniers.

Item. A VIII jorns de feurier, anet lo governador, e Mondo de Burban, e Piquo Maestre, a Mont Reyal, per sagelar lo pati, e per acordar los termes dels paguamentz del pati, e porteren II punhedieras do sivada (deux poignères d’avoine), que costeren VI sols, e meneren III rossis, esteren I jorn IX sols. Monta tot XV sols.

Item. A X jorns de feurier, tramezen Marquet, am una letra, al cappne de Mont Reyal, que nos tramezes III homes que nos avian pres, despuys que avian acorda lo pati ab luy. Donen li II sols.

Item. Lo dissapte a XVII de feurier, tramezen Marquet, am una letra, al cappne de la Vayssiera, sobre la preza de Stene Escuret, e de dos hornes de Maurencx (Maurens), que tenian pres. Donen li III sols.

Item. A XV jorns de jevier, tramezen Johanet lo Patayrat, a Mont Reyal, am una letra, per alonguar lo terme que lo governador avia preza am lo cappne del dit loc, e daqui en fora, anet a Montanhac, a Jauffre Barril, per sagelar una quitanssa de L francx, per lo fach de Guardona,

 

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e no lo vole sagelar. Estet III jorns. Donen li V sols.

Item. Fezem adobar lo batalh del senh de cossolat que era rornput (le battant de la cloche) Costet X sols.

Item. Fezem adobar lo pont do la porta Loguadoyra, e loguen dos carpentiers que hi esteren I jorn. Monta VI sols.

Item. A XV jorns de mars, nos cavalgueren lo gens darmas de Castilhones e de la Salveta, e rederem nos la preza, e donem lor a beure, costeren V quartz de vy, XX deniers, e IX foguassas (fougasses, espèce de gâteau) XVIII deniers, e plus donem lor doas lampreas (lamproies) que costeren V sols. Monta tot VIII sols II deniers.

Item. A VII jorns dabril, Johan de Signal, cappne de Banas, nos trames una letra que tantost vistas la presenta, li tramezessam IV francx de peys, o li mandessan nostra voluntat, tramezen li I salma que costet XV sols.

 

Après le compte des dépenses ordinaires on trouve;

 

Aysso son los despens e los costages, que nos aven fach per davalar los vys del cappne del Puy de Chalus, de Bragayrac, entro a Castilho.

 

On ne peut malheureusement pas relever en entier le compte de ces diverses dépenses, car la fin de

 

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de ce livre est en partie brûlée. On peut pourtant y lire encore:

 

Prumieramont. Per I cent de tachas (de clous) per fermar los cercles, II sols.

Item. Per I quartier de salmo (saumon) per donar a dinar, a aquels qui ajuderen (aidèrent) a rnenar los vys al port. Costet V sols.

Item. En pa e en vy, despendens V sols.

Item. Costet lo loguier que donem als buos que carregeren los vys al port XII sols, VI deniers.

Item. Donem als guabarriers que avian menat los vys a Castilho, quant foren vengutz II sols.

 

Il y avait 7 bateliers; on donna à chacun d’eux XV sols.

 

Item. Per lo peatge de Genssac per XXVI tonels de vys XVI sols IV deniers. (1)

Item. Per lo peatge de Bragac (j’ignore quel est ce lieu, peut-être Branne ?) XVII sols IV deniers.

Item. Lo jorn dessus (29 mai), tramezen Perri lo pradier que affolquet (conduisit) I escudier de monsenhr Pierres de Mornay, per anar parlar al senhor de Granhols, e al senhor Destissat, per lo fach de la Vayssiera. Donem li IV sols.

 

(1) Les seigneurs de Gensac et de Bragac, percevaient un droit sur les vins qui descendaient sur la rivière de Dordogne.

 

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Item. A XXX de may, tramezen Pey del Cauze, a Banas, e portet la sufferta que era entre nos e la cappne, e menet lo rossi do A. de la Folquaria, estet II jorns. Montan VI sols.

 

Aysso son los despens et los costatges, que son estatz fachs per prendre lo loc de la Vayssiera, lo qual, loc fo pres e ars (brûlé), lo dimars davant la festa de Penthacosta, a IV jorns del mes de jun lan dessus M CCC LXXXVI.

 

Dans le détail de ces dépenses que l’incendie a presque fait disparaître, on trouve encore:

 

Prumieramen. Compren XII las per adobar los barrils (1). Costeren III sols.

E loguen Gualayo de Cruysha (Creysse) per adobar los barrils, e per sos despens II sols III deniers.

Item. Compren de Miquel Sabatier, II pals (pièces de bois) per far lo mantel (2). Costeren IV sols.

Item. Per gema e rosihna (poix et résine). Costet IV sols.

 

(1) Ces barrils étaient destinés à contenir des matières inflamables.

(2) Le mantel ou mantrlet, était un parapet portatif et roulant dont se couvraient les pionniers employés au travail d’un siège. Les mantelets étaient faits en gros madriers doublés, ayant 2 mètres de haut sur 1 mètre de large, unis par des barres de fer et formant quelquefois un angle et deux faces. (Bouillet.)

 

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Item. Compren de Helias de la Fest, doas grandas olivieras (vase en terre servant à contenir l’huile d’olive) e gran cop (beaucoup) de petita, e de pichiers (pichets). Costet lot X sols VI deniers

Item. Donem als pilhars del senhr de Lyrnulh, e als vayletz que vengueren cercar lartilharia, en pa e en vy, III sols IV deniers.

Item. Despendum quant aguem umplitz (rempli) los barrils, IV sols.

 

Les dépenses totales s’élevèrent à 16 livres 12 sols I deniers.

 

Despendem lo jorn de Panthacosta, per monsr Pierres de Mornay, e per las autres, quavian ajudat a donar lolmoyna de la caritat. Costet tot XXIX sols IV deniers.

Item. Donem a I amit nostre, que nos aportat noelas dels angles, III sols.

Item. Monsenhr Pierre de Mornay, e las gens de la vila, fezen levar la barbacana (1) del cap del pont de Dordonha, e esteren ly II jorns, despenderen en vy V sols.

Item. Aven despendut per far los despens als homes qui fezen la manobra de la barbacana, otra laygua XXVIII sols IX deniers.

Item. Aven paguat a maestre Johan Thoyr,

 

(1) Barbacane, petit ouvrage de fortification ayant pour objet de masquer un pont ou une porte de ville, consiste en un simple mur percé de créneaux ou de meurtrières.

 

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nostre notari, per sa pentio e per aquestes presents comtes ont a escritz, e per plusiours escripturas que a fachas en nostre temps XX livres.

 

Il fut aussi payé à chaque sergent de ville 5 livres. Ils se nommaient Arnaut Barrière et Guiraut de Cabirac.

Suit le détail et le coût des patis pris par la ville avec les seigneurs et capitaines des environs; malheureusement l’incendie qui a dévoré une partie de ce livre, ne nous laisse lire que quelques mots.

Nous trouvons qu’on donnait au capitaine de Gurçon, seize francs d’argent et une aune de drap, valant six francs; au capitaine de Puy-de-Chalus soixante-dix francs. On trouve encore:

 

Item. Prezen pati ab lo captal de Puch Agut, per lo pretz de XXXV francx, e I tonel de vy, per loqual pati li aven paguat, los XXXV francx, valen XLIII livres XV sols.

Item. Plus li aven paguat lo tonel del vy, costet VI francx, valen VII livres X sols.

 

Les recettes de l’année s’élevèrent à la somme de 747 livres 13 sols. Impossible de trouver le total des dépenses.

 

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1393-1394

 

Juillet

Lo qual jorn dessus nompnatz, los jurats de Cossolat, foren fach ayssi com es acostumat; los quals jureren sobre (sur) la crotz (croix), e sobre lo libre messal, que be e leyalmen acossolbarian los senhors cossols, de las causas e negocis que auran a far al dich cossolat, e que los secretz de cossolat tendran o guardaran, e aquels no descobriran en pena de esser punis e enfamis, (infâmes) e de esser privatz per costemps mays (pour toujours) de lostal de cossolat.

 

Mérigo d’Arias, connétable de Cahuzac, et plusieurs de ses compagnons, vinrent prier 1es consuls de bien vouloir leur fournir des vivres pour ravitailler leur château. Il leur fut répondu, que la ville ne pouvait rien leur donner.

 

1er Août

Préoccupés de leur sûreté et de la garde de Bergerac, les consuls et les jurats parlèrent de réparer la tour de Malbec, ainsi que le pont de Dordogne, et ordonnèrent de faire une taille (impôt) sur tous les babitants, pour payer ces diverses réparations. Ecoutons la jurade:

 

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Fo parlat e mostrat als juratz, de la réparacio de las tors (tours) de Malbec, e del pont de Dordonha, losquals estavan (étaient) en gran perilh, si alcuna reparacio no hi era prestarnen facha. Sobre la qual causa, fo ordenat per los ditz juratz, que, vis hom am carpentiers e am massos e am dautras bonas gens (qu’on voit avec des charpentiers, des maçons et d’autres bonnes gens), los reparacios que hi son necessarias affar, e la soma quant se poyra tot montar. E que sia fach un talh generalmen sobre totz los habitans de la vila, lo plus sommariamen e a mendre soma que far se poyra, attendu la gran paubreta que es en la vila, de que las dichas tors puscan essor reparadas.

 

Veneris VIII dies mensis augusti

Lo qual jorn, fo mostrat als juratz, que los senhors cossols avian fach reguardar las fustas (bois) que son necessarias a reparar las tors de Malbec e del cap del pont de Dordonha, a mestre Guill. de Villalayo e a dautres carpentiers en sa companhia, e mostrat sommariamen los costatges quen covendra affar; e que los juratz donessan cosselh de que aquestas causas se poguessan far, attendut que los emolumentz de la vila son al jorn duy de petita valor. E sobre la qual causa, fo ordenat per los juratz, que lo talh que es ordenat aftar, sia fach lo plus sommariamen que

 

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far se poyra, de que totas aquestas causas se puscan complir.

 

9 Août

Lo qual jorn, fo mostrat e parlat als juratz e autres habitans de la vila dessus nompnatz, dels grans exces que los frayres del coven del Carme fan a las bonas gens de la vila, que an ortz (jardins) e terras, e autres possesios, el bore apelat al Carme velh (au bourg appelé: au Carme Vieux), soes assaber (c’est à savoir), que ela lor fan vendre e aplicar al dich coven (qu’ils les forcent à vendre au profit du couvent), e aquels vendre no lor ho volen, els lor talhan al pes los vitz e los arbres domentge que son al dich ortz (et que s’ils ne veulent les leurs vendre, ils font couper leurs vignes et leurs arbres fruitiers, qui sont dans leurs jardins). La qual causa es a gran dompnatge, e divizio, e estarny de tota la vila, e specialmen daquels que am los ortz e terras al dich bor; e may, que ocupan los camis publis reyals e ancias (de plus qu’ils occupent les chemins publics, royaux et anciens) que son al dich borc, e en gran vita peri del rey N. S., e de tota la causa publica. Sobre la qual causa, fo ordenat, e de cosselh e de voluntat dels dichs juratz, e dels autres dessus nompnatz, que tantot, prestamen, totz om ayssi cum, am ensemps (que tantôt, prestement, tous ceux qui sont ici

 

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aillent ensemble), anessan de par de la, am apchas e ayssadas e autres ferrernens per obir totz los camis publix e privatz (avec des hacbes, des pioches et autres ferrements, pour ouvrit les chemins publics ou privés), que son al los gran ort, e per trancar e mettre a terras tos los albres domentges e salvatges (qui sont à leur grand jardin, pour couper et jeter par terre les arbres fruitiers ou sauvages), que son als dichs camis, e majormen I gran cami public, royal e antia, que passa to del lonc del lor ort, sobre lo riu del Caudaho, ayssi cum va de la porta del dich coven, al dich borc del Carme velh al pont de La Peyra, e daqui enford al saffro (1), tot del lonc del riu del Caudaho, e deffendre a los, que, los dichs camis ancias no vulhan plus empachar ni sarrar, e si far no ho volen, que hom lo fassa tantot defach. E a qui meys, los dichs monsegr lo governador, e lo bayle e los senhors cossols e juratz, e totz los autres dessus mompnatz aneren de part de la e obiren (ouvrirent) lo dich cami ancia, royal, que es al dich ort, tot del lonc del riu de Caudaho, e paseren otra e saliren (sortirent, débouchèrent) al pont de La Peyra, e del dich cami prezeren la possesio (et du dit chemin

 

(1) Le saffroc, était un petit port qui était situé sur le ruisseau du Caudeau, près du pont de La Peyre, et qui servait de refuge aux bois qu’on faisait flotter sur ce ruisseau. Il y avait aussi à cet endroit un dolmen qui disparut plus tard, à la suite d’une forte gelée.

 

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prirent la possession), en la presensa del prior (du prieur) e dels autres frayres del dich coven desuz nompnatz, e a qui mey: Fray Pey-Valin, prior del dich coven, fray Sans de La Mola lector, fray Stene del Fauzet, fray Pey-Guales, fray Helias Baquier, fray Guilh de Mavilo, fray Pey-Lambert, frayres conventuals del dich coven, reconaguren a Monsegr lo governador, e al bayle (bailli), e als senhors cossols, que, aquel cami era de la vila, e era cami reyal e ancia de tos temps, loqual cami avian apropriat a lor, e a los ort, el reconagueren a tener de la vila, e promezeren que aquel grand cami publix, reyal e ancia, e totz los autres camis, publix e privatz que son al los gran ort, e en autras plassas, que els tenhan de present e tendran per temps avenir, que tot jorn, e totas horas, quen sian requis per lo senhor de Bragayrac e per son governador, o per lo bayle e per los cossols de Bragayrac, qui aras son e sian per temps avenir, e per cadahu (chacun) de los, en sol e devizamen, que els obir (ouvriraient) totz los dichs camis publix e privatz; de los quals causas en la maniera que dessus son dichas, expliquados e delclarados, los ditz Mosegr lo governador, e lo bayle, e los cossols, requeren cartas publicas, una carta e plusieurs cartas, per nostre notari public deju escrit, a los esser fachas. Los qualas cartas, jo (moi) notari public deju escrit, per razo de mon public officit lor autregey (accordée)

 

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f’azadoyras, en la melhor maniera que far ni dictar se poyran, al cosselh de Sanis, en drech la forma ni la substanssa del fach en res no mudada (en la meilleure manière que faire et dicter se pourra, d’après le conseil des hommes intelligents et sages, et sans rien changer à la forme ni au fond du fait dont s’agit).

 

23 Novembre

Lo dich jorn, fo legida una letra que avia trameza lo seigr de Puy-Guilhem, en que preguava que la vila ly dones II tonels (tonneaux) de froment. Fo ordenat per los ditz juratz, que la vila li done aquels II tonels de froment, am tant que sian covenssas escritas (si on avait convenances écrites), que nulh dompnatge no nos done, duran aquesta presenta trevas.

Loqual jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, del comrnandayre (commandeur) de Sent-Esprit, e del rector (recteur) de la Magdalena, que monsegr levesque te en prayso (tient en prison) al castel de Bragayrac. Sobre la qual causa, fo parlat e ordenat, que, vis hom am lo procurayre de monsegr levesque, si se poyra metre nulh remedi cum aquels paubres homes falhissan de preyso (sortissent de prison).

Loqual jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, que Meriguot Dariac, conestable de Cahuzac, de part Pocho de La Tor, capni del dich

 

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loc (capne du dit lieu), preguava a monsegr lo governador e als senhors cossols, que la vila los ajudes des viures per avitalhar lo dich loc de Cahuzac (que la ville lui donne des vivres, pour ravitailler le dit lieu de Cahuzac). Sobre la qual causa, fo ordenat per los ditz juratz, e de voluntat de totz autres, que res volrian damandar a la vila, que la paubreta de la vila es tant granda, que la vila no pot en res ajudar (aider, donner) de viures a los ni a nulhs autres, e que nulh no naya re (et que nul n’avait rien).

 

Décembre

Dans le courant de ce mois, Michelet de Lebret, capne de Puy-Norrnand et de La Mote Sent Payssen (Lamothe-Montravel), adresse au gouverneur et aux consuls, une lettre par laquelle il les prie de vouloir lui envoyer des vivres, pour la prise de La Mote Sent Payssen. La jurade ordonna, qu’on lui répondrait aussi gracieusement que possible, mais, qu’attendu la pauvreté de la ville on ne pouvait lui venir en aide.

 

1394

 

Michelet de Lebret, mécontent sans doute de la réponse des jurats, fait arrêter le premier mars, à Lamothe-Montravel, une gabarre chargée de diverses marchandises appartenant à

 

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Michel Sabatier, bourgeois et habitant de Bergerac. A cette nouvelle, le gouverneur accompagné du dit Michel, alla à Montcuq, pour parlera Michelet de Lebret, et tâcher de lui faire rendre ce dont il s’était emparé. Pour rendre gorge, il exigeait trente francs et deux tonneaux de vin. Les jurats décidèrent que puisque la ville ne lui devait rien, il ne fallait rien lui donner; qu’on tiendrait compte des méfaits qu’il pourrait causer à la ville, et que les marchands qui voudraient faire descendre leur marchandises par la rivière, auraient à s’entendre avec lui.

 

14 juin

Fo mostrat als jurâtz de la reparacio de la tor de Malbec, la qual no se podia acabar per so quar los senhors cossols no an de que puscan furnir als carpentiers ni a las autras causas que hi son necessarias affar a la vila, per so quar los esmolumentz de cossolat son al jorn duy de petita valor. E sobre aysso, fo respost per los ditz juratz, que daysso era estat ordena e acordat una autra vetz (une autre fois, précédemment) en cossolat e am carta publica, que cerques (qu’on cherche) hom via e cosselh, cum alcus prestessan a la vila de que aquela tor se pogues acabar, e las autras cochas de la vila se poguessan delivrar. Per que, los ditz juratz volgueren, ordeneren e acorderen, que alcus de la

 

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vila, cossol o autres, preste a la vila de que la dicha tor se pusca acabar e las autras cochas de la vila delivrar. E aquel que prestaran per las causas dessus dichas complir e acabar, que totz los esmolumentz de la vila e del cossolat, e las pogessas e totz los autres esmolumentz de cossolat sian obligatz, e balhatz, e liuratz, de lan perpedanamen venent, a aquel qui prestara a la vila, per las cochas dessus dichas delivrar, a levar e percebre los ditz esmolumentz, tant de temps que desso que auran prestat a la vila sian entegramen paguatz e satisfachs, non contrastan totas ordenansssas fachas, o affar, en aquest presen cossolat.

E plus, volgueren e ordeneren, que, a mage fermetat e valor, aquesta present ordenanssa sia sagelada am lo sagel de cossolat (fussent scellées avec le sceau du consulat).

 

14 juillet

Acte passé entre Michelet de Lebret, et les consuls de la ville de Bergerac, pour assurer la garde de la ville.

 

Aysso son las covenensas, fachas e acordadas, entre Micheu de Lebret duna part, e lo governador, e cossols e juratz de Bragayrac dautra part. So es assaber: que los ditz governador, e cossols e juratz, volen e se cossenten que lo dich

 

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Micheu sia a Bragayrac, en loc de cappni e coma cappni, o I dessos escudiers coma son loc tenent, e en loc de luy, ab las gens que aluy playra, tant que lo rey N. S. ara pourvut al dich loc de Bragayrac, o de luy mezis, o dautre cappni. E lo dich Micheu, e las gens de sa compahia, an promes e jurat do guardar be e leyalmen a lor poder, la vila e las gens de Bragayrac, a profech e honor del rey N. S., e de las gens de la dicha vila, e los guardaran de tort e de forssa, a lor leyal poder, de los (d’eux) e de totz autras, e be e leyalmen lor ajudaran contra totas personas, qui mal e dompnatge lor volrian far.

E per meyssa maniera, los ditz governador, e cossols e juratz de la dicha vila, an jurat que els sian bos e leyals (bons et loyaux) al dich Micheu e assas gens, e los guardaran cors e bes, alor leyal poder, ayssi coma lors proprias personas, e que a lor poder procuraran devers lo rey N. S. e son cosselh, cum lo dich Micheu sia ordenat per lo rey, asser cappni de la dicha villa, am la melhor retenna (avec la meilleure solde) que ly poyran procurar, als guatges del rey. E en tretant tant que lo rey naya autramen ordenat, e tant cum lo dich Micheu tendra aquesta guarda, e fara de voluntat del dich Micheu, e del ditz governador e cossols, los ditz cossols e gens de Bragayrac deven ajudar e suplir castcun mes (chaque mois) al dich Micheu, dun tonel de vy e de una pipa de fromen, e dun tonel de sivada

 

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(d’avoine). E lo ditz Micheu a promes e jurat, que, el cas ont lo rey N. S., no lo volria ordenar cappni de Bragayrac, ho hi perveyra (pourvoira) dautre cappni, que per so el no demandara als cossols, ni a la gens de Bragayrac, despens ni autras causas que el ni sa gens avian fach, per causa de la dicha guarda, sino tant solamen lo blat, e lo vy, e sivada dessus ditz e declaratz, e de tant de temps cum lor sera degut.

Item. A promes e jurat lo dich Micheu que el no metra ni fara mètre gens a Bragayrac, que puscan forssar los gens de la vila, ni lor fassan mal ni dompnatge.

E per fermetat e testimonie de vertat (Et pour fermeté, témoignage et vérité) de las causas dessus dichas, los dichos partidas on velgut que sian fachas doas letras duna tenor partidas per A. B. C, la una sagelada del sagel del dich Micheu, e aquela demorara devers los cossols de Bragayrac, e lautra sagelada del sagel de la dicha vila de Bragayrac, e aquela demorara devers lo dich Micheu de Lebret.

 

Aysso fo fach a Bragayrac, lo XIV jorn del mes de julhet, lan de nostre seignor M CCC IVXX e XIV (1394).

Aquestas covenessas foren promezas e juradas, el coven (au couvent) dels frays menors de Bragayrac, sobre lautar de Sent-Johan, en la capela de Buada, per Micheu de Lebret, e per monsegr

 

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lo governador, e per los senhors cossols e juratz de Bragayrac, en la presensa del seigr de La Forssa, e de Naudo Gualhart e de plusiors autres senhors, lo dimars (mardi) après la translacio de Sent-Benech, so es assaber, lo XIV jorn del mes de julhet de N. S. M CCC IVXX e XIV.

 

Johnes Thoyr, sic. est,

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de cette année

 

Tramezen de la caut (Nous envoyons de la chaux) per adobar (réparer) la pila del pont, e preguen X a XII borgues (bourgeois) que nos effolquestan (de nous prêter) las bestias.

Donen al lector dels frays menors que prediquet (qui prêcha) lo jorn de Sent-Bertholome, II quartz de vy, valen II sols, VIII deniers.

Loguen II homes per desfariar (pour déferrer) la femna que era morta al castel, II sols, VI deniers. (La prison de la ville était située dans la tour attenante au château de la ville. Ce château se trouvait sur les bords de la Dordogne, la où sont les quais actuels).

Donen a III homes que sebelhiren (qui ensevelirent) la dicha femna, VI sols, VIII deniers.

A X jorn de décembre, fo ordenat que monsgr lo governador anes parlar am Ramonet de Sort, a Monque (Montcuq), per las causas que nos

 

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damandava, e menet II rossis estet I jorn; costet VI sols.

Lo dich jorn, tramezen Tando lo molinier (le meunier) a Peregus, am una letra al jutge mage, que nos tramezes la copia de las trevas; donen li V sols.

Lo dimecres a XXIV de setembre, tramezen mestre Emil de Vilaloyo, e Gualavenat, al bosc Redon (au bois Redon. Ce bois se trouvait dans les environs de Ponbonne) per tranquar (trancher, couper) las fustas (les bois), cum los buos las tiressan a Ponbono; esteren I jorn, monta VIII sols IV deniers.

Lo dich jorn, monsgr Helias de Roquafort, Brunet del Peyruil, Johan Genebra, Piquo Cinquenval, G. de Belrieu am dautras companhos, aneren al bosc Redon per affalquar (donner renfort) los buos, e despenderen ab (avec) los homes, en pa, e en vy, e en carn XVIII sols VI deniers.

Loguen lo rossi de Johan Genebra per portar lo pa e lo vy, costet II sols, VI deniers.

Costet una taula (planche) e los clavels (clous) que feren mes al pont de la porta Loguadoyra, X deniers.

Compren (nous achetons) una corda per tener la cadenas, e de las puas (pointes, crampons) per adobar lo pont-levadis de Dordonha, II sols.

Lo jorn de Sent Mial, anen a Ponbono, per

 

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gitar la fusta (les bois) en laygua, despenden en vy, II sols.

Compren una cordela (cordil, petite corde) per tirar la fusta, costet VI deniers.

Loguen Socol que tirava la fusta per laygua, costet XX deniers.

 

Pour économiser les charrois, les consuls faisaient jeter dans le Caudeau, les bois dont ils pouvaient avoir besoin pour les diverses réparations de la ville, et des hommes les tiraient jusqu’au Saffroc, où on les chargeaient sur des charrettes pour les conduire à destination. Les bois dont il est ici question, devaient servir à réparer la tour de Malbec et le pont de Dordogne.

Guillaume de Vilaloyo passa marché avec les consuls, pour les réparations de la tour de Malbec. Dans ce marché, il est dit qu’on donnera à ce maître deux aunes de droguet (doas aunas de rosset). Elles coûtèrent trente-six sols.

Les dépenses totales de ces réparations, s’élevèrent à la somme de 86 livres, 12 sols et 6 deniers.

 

Lo digios en apres, anen a Ponbono e menen doas grandas pessas de fusta al Saffroc, que son estadas mezas al pont de Dordonha. Despenderen XVIII sols, VI deniers.

Lo divendre en apres, anen a Saffroc, e fezen venir a la vila aquelas doas grandas pessas de

 

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fusta, e mezen en lort (jardin) de Pontet Marti. Despenden per tot lo jorn, en pa, e en vy, e en peys, XIII sols, VI deniers.

 

Cette année, le passage du pont produisit cinquante-deux livres et neuf sols.

Budget. Les recettes s’élevèrent à la somme de 485 livres, 6 sols et 1 denier; les dépenses furent, à peu de chose près, de pareille somme.

C’est en 1394, que mourut Johan Thoyr, notaire et secrétaire du consulat.

 

1395

 

Etaient sergents de ville: Géraldier de Cabiroto et Arnoldas Revellé.

 

23 Octobre

Michelet de Lebret, capitaine de Bergerac, n’ayant encore rien reçu du roi, écrit aux consuls pour les prier de lui venir en aide, ainsi qu’à ses gens d’armes, chargés d’assurer la garde de la ville.

 

1er Décembre

Dans cette jurade, il fut dit aux jurats par les consuls, qu’Hélie Prébost, seigneur de la maison

 

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de Laforce, de la juridiction et ressort de Bergerac, étant sous l’obéissance des Anglais, avait fait arrêter par ses gens d’armes, dans la paroisse de Lunas, plusieurs habitants de la ville, qui transportaient des marchandises, sous prétexte qu’ils n’avaient pas acquitté le péage qu’il possédait dans la dite paroisse.

Les consuls envoyèrent vers ce seigneur, Pierre Buade, gouverneur de Bergerac, John de Falho, lieutenant de Michelet de Lebret, cappne de la ville et John Andrieux, procureur du roi, pour lui démontrer que les habitants étaient exempts de péage dans cette paroisse, et le prier de rendre les gens et les marchandises qu’il avait fait saisir.

Ce seigneur ne voulut rien entendre et refusa de remettre sa prise, à moins que les habitants ne lui prouvassent, par des titres authentiques, qu’ils étaient exempts de péage. Les consuls protestèrent, et de nouveau envoyèrent à Laforce les mêmes délégués, accompagnés de Mtre Pierre des Aydie, notaire, pour renouveler leur demande et mettre en écrit les réponses d’Hélie Prébost.

Ne pouvant obtenir satisfaction, les consuls décidèrent, le 12 avril, que l’affaire serait vigoureusement poursuivie, jusqu’à définitive sentence, et firent faire les actes d’appel par le prieur de Saint Martin, auquel ils donnèrent du poisson, du pain et du vin; le tout coûta 3 sols, 9 deniers. (Item. Fezen ordenar la appelât io al

 

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prior de Sent Marti, e donen li dels peys, e del pa, e del vy. Costet : III sols, IX deniers.)

 

Les consuls gagnèrent leur procès, et dépensèrent pour le soutenir, quatorze livres, sept sols et dix deniers.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de cette année

Compren del faure de la Monzia, I anel de fer per metre en la porta de la barbacana, e plus VIII claus de IV onglas: Costet XXII deniers.

Lo jorn de Ramphan (des Rameaux), donen a Naudo Ravel, quant at sonnat lo senh (quant il eu sonné la cloche), meth quart de vy.

A la octava de Pascas, fezen far la procesio, e donen a Ravel, e a autre home que li ajudet (qui lui aida) a sonar lo senh de cossolat : V deniers.

A XXIV davril, fezen adobar la cadena del pon levadis (du pont-levis) de la porta Logadoyra que era rota (brisée); e costet de adobar del faure de la Monzia, XX deniers.

A XXV davril, compren una estaqua de la Poqia, per estaquar lo batalh del senh de cossolat que era rot (rompu, brisé); costet X deniers.

Lo jorn del cor de Dio (le jour de la Fête-Dieu), donen als sirvens de cossolat (sergents de ville), quant aguen sonat lo senh, I cart de vy: costet X deniers.

 

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A III de julhet donen als dichs sirvens, don parels de sabatos (deux paires de souliers); costeren XII deniers.

A IV de julhet, aven donat al juge, per que nos acosselhes en nostras cochas (affaires) de la vila, III aunas de drap; e costava launa II lhioras, e V sols; costeren las III aunas VI lhioras, XV sols.

Aven pagat a Gassis de Lebret, per lespaza (pour l’épée) que demandava, LXXV sols.

Ayssos on las despens que aven fach lo ser (le soir) de Pantacosta, que coviden (que nous conviâmes) aquels que nos avian ajudat (aidés), a donat lolmoyna de la caritat; e despendens en pa, e vy, e carn, XLII sols, VI deniers.

Aven despendu, per tot nostre temps (c’est-à-dire pour une année), en papier, e en sera (cire), e en juta (encre), am una pel de pargami (une peau de parchemin), que compren per far las letras, LX sols.

 

1404-1405

 

Les consuls ayant appris dans les premiers jours d’avril, que les ennemis voulaient s’emparer de la ville, ordonnèrent de ne laisser entrer aucun anglais sans l’autorisation du capitaine de garde.

 

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9 Avril

Ramonet de Sort ayant menacé la ville, les consuls lui firent demander s’il avait l’intention de rompre le patis que le gouverneur de la Guienne leur avait accordé; — que s’il en était ainsi, aucune personne de ses terres ne pourrait faire entrer dans la ville, ni blé, ni farine, ni vin, ni pain, ni aucuns autres vivres. Il fut défendu aux bourgeois et habitants de communiquer avec les Anglais.

Pour juger de la fortune à laquelle Ramonet de Sort et quelques-uns de ses compagnons étaient arrivés et du rôle militaire qu’ils durent jouer, il suffit de remarquer que dans une pièce conservée au « British Muséum », on trouve, au nombre des seize plus puissants personnages de la province, Ramonet de Sorn, en compagnie de Perrot le Béarnais. — Froissart.)

Il fut de plus ordonné... de la voluntat de totz que nulh home que sia de la part dels Angles no intre en la vila que sia armat.

 

14 Mai

Le seigneur de Puy-Guilhem, demande pour lui et pour les siens, un sauf-conduit de la ville. Il lui est refusé.

 

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10 juillet

Michelet de Lebret, désireux de faire cesser les excès commis par les habitants du château de Puy-de-Chalus, demande aux consuls de bien vouloir lui prêter, jusqu’à Noël, une somme de cinquante francs, pour lui aider à détruire le château du dit lieu.

 

E plus mostret, a qui mezis, Pitonet de Sent Clar, que I orne era bengut a luy de la part dels Angles, que li avia fach jurar sobre lautar de St-Antoni, que nulh temps no len descubris, que la empreza se fazia de la vila esser preza; e fora estat fach, sino fos per In croguda de la Dordonha.

E plus ordenez, que om prenha, casta jorn, de las gens de cada cartier, per guardar la vila.

 

1405

 

Dans l’inventaire des papiers fait à l’avènement des consuls de cette année, on trouve:

 

Item. — Una letra cum los merchans e autras gens poguessan anar mercandegar a Liborna.

Item. — Una letra cum lo rey nos donet licenssa de prendre de la peyra a Molledier.

 

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Item. — Una letra cum monsegr de Lenclastre donet pati a la vila.

Item. — Una carta cum los Carmes deven tener lo riou del Gaudaho curat.

Item. — Tres sagels de metal.

Item. — I pes de quintal de peyra, etc. etc.

 

Il est ordonné:

 

Que nulh no sia si auzart de comprar blat sino a las cartieras publicas, em pena del blat perdut, e de LX sols de guatge.

E foren elegitz taxadors de las carns, John de Cussat, e Peyzon, los quals jureren, sobre los sans avangelis (sur les saints évangiles), que be e leyalmen ilhs o farian, per lo profech (profit) e utilitat del comun e dels mazeliers.

 

29 juillet

Le comte de Clermont écrit à la ville qu’il a dépensé quinze mille francs pour le siège de Castelnau (1) et qu’il en demande le remboursement. La jurade lui répondit, que, vu la pauvreté de la ville et ses mauvaises affaires, elle ne pouvait avoir un seul denier.

 

E a qui mezis, fesen los dichs cossols e los juratz, que, totas horas, que la vila aura cocha de tener cossel en cossolat, sonada la campana, e lo cossolat mandat ayssi cum es acostumat de sonar, que cada senhor cossol que defalhira,

 

(1) Canton de Domme, arrondissement de Sarlat.

 

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sino que aga justa dezencusats, pague XX deniers, o cada jurat, X deniers, per cada vetz (pour chaque fois) que falhiran; e la dezencusatio sia regardadoyra per los juratz.

 

25 Août

Les consuls montrent aux jurats un mandement de MM. Aymeric de Las Chabanas et d’Emilh de Merle, juge mage, et lieutenant de monseigr le Sénéchal de Périgueux, ainsi conçu:

 

« Nous Aymeric de Las Chabanas et Emilh de Merle, lieutenant à monsegr le Sénéchal de Périgord, mandons et ordonnons de par le roi et monsgr le connétable de France, au bailli du roi à Bergerac, et aux consuls, sous la peine d’être félons et ennemis du roi et de monsegr le Connétable (1), et de perdre corps et biens, de faire commandement aux habitants de Bergerac et de la chatellenie, qui pourraient être armés, ou capables d’aider à faire les manœuvres, de se rendre au lieu de Chales (Chalais probablement), où monsgr le Connétable a mis le siège, de porter des vivres pour trois jours et d’y être mardi soir. Si parfois quelques-uns refusaient de s’y rendre, ils donnaient pouvoir de les faire prendre et mener en prison

 

(1) Charles, sire d’Albret, ancêtre de la mère d’Henri IV, Jeanne d’Albret; fut tué à la bataille d’Azincourt.

 

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à Périgueux, comme traîtres et ennemis du roi N. S. et de monsgr le Connétable.

Donné à Périgueux sous le sceau de la sénéchaussée, le vingt troisième jour du mois d’août, l’an 1405 ».

 

Il était dit, de faire publier ce mandement à son de trompe, aux lieux accoutumés.

La jurade se réunit immédiatement et prit la résolution suivante:

 

E agut, en tre lor, cosselh o deliberatio, sobre aquest mandamen; fo (fut trouvé), de volunttat de totz, que aquest mandamen era tro destrech (trop dur, trop exigeant) ; e, si om trametia tautas las gens, la vila sia en gran reguart dels ennemix; — mas que om tramezes, tantost, devers monsgr lo conestable, per dezencusar la paubra vila; e, en aquela volunttat de totz, demoreren.

 

Pour aider à fortifier la ville, le roi adressa aux consuls une lettre, qui les autorisaient à mettre une taxe de douze deniers, sur toutes les marchandises qui entreraient dans la ville ou en sortiraient. La jurade, craignant que cette nouvelle taxe n’empêcha d’apporter des vivres dans la ville, décida de ne pas l’imposer.

 

15 Septembre

E plus mostret I dels juratz, que I home, de la part dels Angles, havia demostrat en segret, e que lon lhy balhet per sagramen, sobre lautar,

 

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que nul tempo no len descubris, quel savia de vertat que la empreza se fazia que la vila devia estre preso, e avian guabarras de quer bulhit (et avaient bateaux de cuir bouilli) e que devian far lassay (l’assaut) devert lo pal de la mercaria. E sobre aquo, ordoneren que lo pas fo fortiffiquat.

 

7 Octobre

Les consuls ayant besoin d’envoyer vers le roi, pour lui faire connaître les dangers que courrait la ville, avaient décidé qu’on ferait la cherche, pour voir sils trouveraient à emprunter des habitants, l’argent qui leur était nécessaire. Ils ne trouvèrent à emprunter que quinze francs en esterlis; ce que voyant, ils décidèrent qu’ils feraient une deuxième cherche, pour avoir la somme voulue.

Il est ordonné:

 

que nulh no sia pres, per far lo guach sobre las tors, sino que sia sufficien.

E plus demostret los dichs cossols, que los sirvens del rey eran bengut per executar, per causa del foguatge (1). E sobre aquo, aguen cosselh que nom fezea alcum plazer als dichs sirvens; e, que om escriva a monsgr Aymi de Las Chabanas, e al jutge matge, una letra de

 

(1) Le fouage était une sorte de redevance qui se payait autrefois dans certaines provinces, par chaque feu ou maison.

 

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dezencusatio, que, cum la paubra vila es en gran dompnage e en gran reguart dels ennemix, e que si aquel foguatge se levavo, la meytat, o plus, de las gens, sen yrian.

 

8 Octobre

La majeure partie des habitants refusant de payer le fouage imposé, Colinot de Saint Just, receveur en Périgord, envoie à ses collecteurs de tailles, les ordres les plus sévères pour la perception de ce nouvel impôt. Les récalcitrants devaient être arrêtés et conduits prisonniers à Périgueux, après avoir vu leurs biens aliénés ou vendus.

Cet ordre fut donné à Périgueux le 5ème jour du mois d’octobre, l’an 1405.

 

14 Octobre

Le comte de Clermont écrit aux consuls, pour leur demander le fouage, et l’aider à délivrer Castelnau et Badefol. Les consuls lui répondirent que ces deux villes n’étaient pas de la sénéchaussée du Périgord, et que par conséquent ils n’avaient rien à lui payer. Il fut aussi arrêté qu’on écrirait immédiatement au roi et au parlement, pour leur dire et démontrer les grands maux supportés par la ville.

 

E plus lor demostrez los dichs cossols, sobre

 

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lospital del Sent Esprit, que se pert de tot per tauta de lo guovernador; e, a qui hordenez que los cossols sen entrametan del dich hospital e que hom escrira al comandayre major de Mopellier (Montpellier), que hi vulha perveyre dun bon comandayre que lo go terne e lo regista.

 

6 Novembre

Plus demostres que lo sengnor e la dona de Moqut, avian trames lo prior de Pomporu (de Pomport), sobre tal fach, en dissen que ilhs avian XXV pipas de vy, las quals volian vendre e penssavan a ver vendudas a merchans de Liborna; mas que, a La Mota Sent Payssen, no las volian leyssar passar, sino que aguessan dos franx per tonel; e sobre aquo metre (le dit vin) dins la vila. E daysso aguen cosselh entre lor, que aquo sia a grand prejudicis de la vila, e contra nostres privilegis, per que fo de volunttat do totz que non intres pounch en la dicha villa.

E plus cridem e comadem, a totz aquelhs que volen démorar en la vila, si an baylet, e autres que no avian fach lo sagramen, que lo venhan far a Sent Jatme, als officiers de N. S. lo rey, e als senhors cossols; o autramen, passen tantost la vila.

E plus, que aquelhs que an acostuma de portar del arnes (des armes) per la vila, que castu ne porte; en pena del guatge a costumat.

 

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E plus, que nulh no sia si auzart de prendre arnes lun de lautre; en pena de esser reputat per leyro (voleur); ses licenssa de quy es.

 

8 Mars

Les consuls montrèrent aux jurats une lettre de M. le juge mage, relativement au fouage de Brantôme, et par laquelle monsgr Arpadena les priait de lui envoyer une charge de lamproies salées, et une autre de colax (aloses). Guilhaume Guoffier fut prié d’aller vers ces seigueurs, pour leur démontrer la pauvreté de la ville.

 

17 Avril

E plus, mostres, sobre una letra que lo rector de Sent Jatme avia trames, que laguessan per recomada, sobre lo debat que avia am larcevesque.

E plus, mostres los dichs cossols, sobre los capelas, que no volian far nulha ajuda a la vila, e ordenez que om los fezes venir en cossolat, e que om parles am lor, e, sino ovolen far, que no se gramusquan (ne se moquent) ponch dels privilegis de la vila, e que om no lor laysse vendre vi a taverna.

 

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1406

 

Dans les ordonnances publiées, le 26 avril, il est dit qu’il est défendu de pêcher ou de faire pêcher avec des filets dans les fossés de la ville.

Il y était aussi défendu de jeter des débris dans le ruisseau du Caudeau.

 

E plus, que lo comadayre de Sent Antoni, demandava una letra que anes als cossola de Vila Nova Dagenes (Villeneuve d’Agen), per V balestas (arbalètes), que li avian prezas; laqual li fo outregada (octroyée),

 

8 Mai

Les consuls reçoivent une lettre de M. de Pommiers, par laquelle il leur est réclamé une jument volée à un de ses gens se rendant en pèlerinage à Rocamadour (Romios a Roquamador).

 

15 Juin

E a quel jorn, foren en cossolat e aguen cosselh entre lor, que cum monsgr Emilh de Merle era vengut a Bragayrac, am lo vicari e lo procurayre de monsgr levesque, e ne fessan de grans grenchs (dommages) a las gens de la vila, e nos que sen en gran tribulatio de la guerra, quera

 

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perilhs, que las gens sen anessan. Fo ordenat que om lor ne parles.

 

20 Juillet

E a qui mostrez los cossols als dichs juratz, sobre lo fach del seti (siège) que monsgr lo connetable avia mes a Muyssida, que lo cappni de Granhols (Grignols) avia aportat I mandamen, que tantost om hi tramezes cent homes de manobra, e que los cossols anessan parlar am monsgr lo connetable.

E sobre aquo, aguen cosselh, que hom trameta dos homes sufficients, per parlar am lo dich monsgr lo connetable, per dezencuzar la vila. E sobre aquo, hordenez que lo governador e B. de La Balma hi anessan devert luy. E plus hordenez, que hom serques, per la vila, XXV e XXX saumas (ânesses), per lor portar des viures, que an comprat.

 

17 Novembre

E a qui, mostres los cossols als dichs juratz, una letra, laqual avia trames Micheu de Lebret, laqual contenia que hom li tramezes sinquanta franx, los quals li avian promes per lo lut del Puch de Chalus.

E plus, fezen hordenassa, que nulh home Angles no intre en la vila, ses lissenssa de Pon, loqual hordenez cappni daqui a la festa de Nadal.

 

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E o qui, fo demostrat en cossolat als dichs juratz per los dichs cossols, I mandamen, loqual avia trames monsgr Emilh de Merle, jutge mage de Peregus en fora, que cum a luy avian donat entendre, que la vila de Bragayrac era en gran destentio, que lun no volia re far per lautre, e que, cum la dicha vila era en gran perilh destro perduda per los ennemix; e, sobre aquo, lo dich mandamen contenia que R. del Pont e John de Bost Mamel, aguessen la comissio de far far las manobras, e la fortifficatio de la vila, e puscan comadar a castu de far las dichas manobras, en pena de cent martz d’argen. E lo dich mandamen compte que sia reguardat per lor, que si los dessus nompnatz no eran pounch sufficiens per la utilitat e profech de la vila, que los dichs cossols (ne) puscan elegir autres dos bos homes. E sobre aquel mandamen, fo, de volumtat de totz, que aquest mandamen no agues nulha valor; mas que om feses resposta al dich juge mage, que castu era presen, e leyal, e fasia son degut.

 

9 Décembre

Cridem e comadem a totz aquelhs que pescar, o fan pescar (qui pêchent ou font pêcher), peys frest, que totz jorn lo porten o fasan aportar als Mazels publix, soes assaber: salmos, colaxs, barbels (saumons, aloses, barbeaux) e tot autres

 

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peys, sino lampreas que metan en las suas acostumadas ni riou de la vila (sinon les lamproies qu’on met dans les réservoirs accoutumés du ruisseau de la ville); en pena de perdre lo peys, e de LX sols de guatge; e aquesta ordenassa durara dayssi a la octava de Paschas.

E plus ordenez que, P. de La Bayssa e John Costas, fossan vezitadors del guach (du guet), de ser e de mati.

E plus, fo ordenat, que los capelas e religios de senta gleya (sainte église), ajuden a la vila e a la fortifficatio de la vila, e sinon volen ajudar per amor, que om ne prenha sufficientamen, daqui ont ne auran, del vi e del blat.

 

26 Janvier

Cridem e deffendem, a tota maniera de gens habitans de Bragayrac, que nulh no sia si auzart de anar estar (rester) en autra part, fora de Bragayrac: en pena de perdre cors e bes.

 

18 Février

De las partz de nostre sire lo rey de Franssa, cridem e comadem, a tota maniera de gens de qualquestat e conditio que sian, que sian mandatz, al guach, o al reyre guach, que castu hi sia a ni son arnes (avec son armement), o a la guarda de las portas de la vila, e a la guarda de la nuch

 

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e del jorn; en pena del guatge acostumat, e que lo guach no parta de sobre lo mur, tant que lo solhelh sia levat.

E plus, hordenez, que on cauzisqua (qu’on choisisse) certana quantitat de gens que anen al seti (au siège), daquelhs de la vila, per far las manobras, e que hom serque (et qu’on cherche) de que viuan (de quoi ils vivraient).

 

11 Septembre

Lo divendre a XI de setembre, tramezen devert monsegr de Clarmon al seti a Badafol, Piconet de Sent Clar e Peyrot Delpont, per luy dire e demostrat, lo gran mal e donpnatge que nos fan sas gens, e que nos tramezes, de part dessa, I home que nos guarde de far a nos tant grant mal, e paguessan so que prenian.

 

13 Décembre

Lo dicment a XIII dezembre, deser que era nuch, vent I baylet de Castilho, loqual nos trames lorschyprestre, e nos manda va per luy de vaqua (et nous mandait, par lui, de vive voix), que nos avisessan de nos e de, la vila, quar la mema nuch o lendoma (car la même nuit ou le lendemain), devian estar pres, quar lempreza era estada facha, quar los Angles eran be plus de dos milia (car les anglais étaient bien plus de deux mille).

 

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26 Février

Le seigneur de Limeuil, furieux de ce que l’archevêque de Bordeaux avait mis des gens d’armes à Bigaroque (1), écrit aux consuls qu’il les en rend responsables, et d’avoir à se défier de lui, car il leur fera une guerre mortelle. Il lui fut répondu, que si l’archevêque avait mis mille hommes dans Bigaroque, c’était simplement pour défendre cette place, et non, pour faire la guerre aux voisins. Les consuls écrivirent à M. de Pommiers, au capitaine de Paunac (2) et à Héliot de Roffinhac pour les prier de vouloir bien intercéder pour nous, auprès du seigr de Limeuil, l’empêcher de nous faire du mal et tâcher d’obtenir de lui, en faveur de la ville, une trêve de quinze jours. Pour appuyer leur demande, les consuls envoyèrent quatre lamproies au capitaine de Paunac.

 

2 Mars

II est envoyé un saumon au seigr de Limeuil, pour le remercier d’avoir bien voulu accorder à la

 

(1) Hameau, commune de Coux-Bigaroque, canton de St-Cyprien, arrondissement de Sarlat, sur la Dordogne, forteresse d’importance à cette époque.

(2) Hameau prés de Limeuil.

 

ville une trêve de quinze jours, grâce aux démarches du capitaine de Paunac.

 

6 Mars

Les consuls écrivent à M. le juge mage et à M. l’official, pour, à cause de la guerre, obtenir l’autorisation de baptiser à St-Jacques, et à Ste-Catherine. Cette autorisation fut accordée.

 

12 Mars

Le procureur du roi, de Périgueux, écrit aux consuls de se rendre dans cette ville, pour prendre connaissance d’une ordonnance du roi, ordonnant de lever deux cents hommes d’armes dans la sénéchaussée de Périgord. Les consuls lui répondent que la ville est tellement en danger, qu’ils n’osent passer les portes, ni faire aucun travail en dehors des murs de la cité, et qu’à cause de cet état de chose, ils ont traité avec Pocho de La Tour, lequel doit venir demeurer dans la ville pour en assurer la garde.

 

Quelques dépenses relevées dans le budget de cette annee

Lo dicment a XXVIII de mars, tramezen a monsgr Arpadeni, senescal de Santtonge, a Brantolme, IV douzenas de colax (aloses), a XX

 

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deniers la pessa, plus VI lampreas, a III sols IV deniers, la pessa.

Plus, per la sal, am que fo salat lo dich peys: VI sols, VI deniers.

Donen aqualh que lo aparelheren e lo saleren, per despens e per tot: VI sols, III deniers.

Loguen una bestia, que portet lo dich peys a Brantolme, que estet VI jorns, a II sols VI deniers, per jorn.

Plus, donen a Ronhart (commissionnaire de la ville), que rnenet lo dich peys a Brantolme, e per los despens que fetz am la dicha bestia, XV sols.

Plus, loguen las banastras (corbeilles suspendues à droite et à gauche de l’animal, et dans lesquelles se place la charge), per portar lo dich peys, VI sols.

Aven paguat, per la licenssa, per lo sagel, que poscam far batega a Sent Jatme, VI doblas (1).

Per IV quartz de vy que donen al cumege (prêtre qui donne la communion), lo jorn de paschas, III sols IV deniers.

Lo mezis jorn (le même jour), donen a la trompeta de La Forssa, que vent am los botelhyers (2) de monsgr lo conestable, e fezen li far la

 

(1) En 1406, le double valait quinze deniers.

(2) Botelhier ou bouteillier, dignitaire ayant pour fonction spéciale de surveiller tout ce qui avait rapport à la boisson d’un roi ou d’un grand personnage.

 

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crida, per los cayrefortz de la vila, quar lome trompador era defora, que tota maniera de gens portessan viures, coma fe, e sivada, polalha (foin, avoine, volailles) e autras causas victuals, i pichier de vy: II sols.

Lo dimars a XX de julhet, fezen rnandar las gens e las bestials per portar los viures a Muyssida, al seti, a monsgr lo conestable.

Lo dimecres a XXI de julhet, trarnezeam lo saumage (le convoi d’ânesses) a Muyssida per portar las viures, e hit tramezen las gens de la vila, queran hordenatz danar, per far las manobras; tramezen hi VIIIXX IV michas (cent soixante-quatre miches), montant: III lhioras, VIII sols.

Lo dilhus XXXI de may, fezem retrayre (reculer) la fusta e las barrieras, que eran a Clayrat, que laygua creyssia (car l’eau augmentait). Tramezen li Nau do Ravel e Roquassier, am dos omes am lor, e donem lor I quar de vi, valen XX deniers.

 

1409

 

3 Août

E plus, fo mostrat cum lo blat se vende, avans que vengues a Cartieras (place désignés pour la vente du blé), e que aquesta causa era a gran prejudici del rey N. S., e a gran dompnatge dels

 

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totz. E sobre asso, fo ordenat que hom fezes cridat, que nulh no sia si ardit de comprar (acheter) blat, sino a Cartieras, e que negun non compre (n’en achète), daqui que lo penonssel (drapeau qu’on hissait à heure dite, pour donner le signal de la vente) sia mes; en pena de X sols de gatge, e del blat perdut.

E plus, fo ordenat que las pestoressas (boulangères), fassan lo pa de II deniers.

E plus, fo ordenat que la vila sia gurdada, per lo perilh en que hom es dels ennemix, e que los quartiers sian vizitatz, e las portas.

E plus, crida hom e defent hom, a totz mazelies, que nulh no sia si ardit de vendre carn de buo, ni de porc, entre tan que sia taxssada; en pena de LX sols de guatge.

 

11 Août

Le prieur des Carmes vient dire aux consuls, que le nommé Vignonet et sa femme, qui s’étaient donné à son couvent, avaient vu leur chambre mise sous scellés, parce qu’ils n’avaient pas fait le guet accoutumé; et qu’ils veuillent bien lever les dits scellés. Il lui fut répondu qu’ayant des biens dans la ville, Vignonet devait, comme les autres habitants, payer les impôts, et faire le guet; que de plus, tous les moines qui avaient, des chambres dans la ville, ou, étaient possesseurs des héritages des morts, devaient,

 

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eux aussi, faire, ou faire faire, le guet, et payer les choses dues à la ville, comme le faisaient de leur vivant les précédents propriétaires.

 

11 Octobre

Loqual jorn, fo mostrat I rolle, e fo ordenat que la copia del dich rolle, fos trameza de vert monsgr lo conestable, el qual rolle sont en escruit totz los mals que son estatz feyt de la part dels angles, en la vila de Bragayrac, duiran las presentas trevas.

E plus, fo mostrada una letra de la dona de Monque (de la dame de Montcuq), sobre tal sustanssa que la dita dona dizer, que la vila de Bragayrac avia pres al capela (chapelain, curé) de Mon Bazalha (Montbazillac), per las cochas de la vila, una pipa de vi; laqual demandava restituida, o autramen, ela se fere ben paguat; car lo dich capela li avia donada la dicha pipa de vi, seguon que ela mandava per sa dicha letra.

 

18 Octobre

Loqual jorn, fo mostrada e legida una letra, laqual avia trames lo cappni de Castel Nuo (Castelnau commune du canton de Domme, arrondissement de Sarlat. Il est bon de se rappeler que le capitaine de ce lieu, était Raymond de Sort), loqual mandava per sa dicha letra, que

 

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hom li tramezes V a VI saumeys (charges d’âne ou d’ânesse) de sal. E sobre asso, fo ordenat, que hom li tramezes a dire, que monsgr lo conestable avia trames per far enformacio, si hom trametis, o avia trames, nulhs viures a la part dels Angles. E sobre asso, fo ordenat que hom li tramezes una letra de dezencuzaco, sobre tal sustanssa, que per lo defendemen de monsgr lo conestable nos avia trames, nos no auzariam trametre nulhs viures, a lo ni a dautres, de la part dels Angles.

 

20 Octobre

Les consuls se plaignent de tout les torts que leur font les Anglais des bourgs, chûteaux et forteresses des environs, et de ce que le connétable persiste à imposer le fouage sur le pays.

 

8 Novembre

Les consuls préviennent M. le connétable, qu’à cause du fouage imposé, la plus grande partie des habitants ont abandonné, ou abandonnent la ville.

 

14 Novembre

Après avoir suivi toutes les maisons, les consuls déclarent qu’ils n’ont pu lever, pour le fouage, que la somme de cent quarante-neuf

 

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francs. Il fut aussi démontré à la jurade, qu’on avait visité toutes les habitations pour faire payer le treizième, en faveur de la ville, à tous ceux qui avaient du blé ou du vin, dans leurs chais, et que tous s’y étaient refusé. La jurade ordonna que ceux qui ne voudraient pas payer, seraient expulsés de la ville, ainsi que leur vin et leur blé.

Les habitants de la juridiction de Montcuq, refusent de payer ce qu’ils doivent à la ville; les consuls font mettre les scellés sur leurs maisons, mais ceux de Montcuq brisent les scellés.

 

1er Décembre

Lo qual jorn, fo mostrat als senhors juratz, e al comu (au peuple), que, cum en la dicha vila de Bragayrac, agues gran rumor, e dicensio, e debat, entre lo dich comu, per causa que lo dich comu dize e alleguava, que monsegr lo conestable de Franssa, aves mes e pauzat I foquatge en Peregort, per la voqua (pour la délivrance) del pays; e cum la vila de Bragayrac, fos estada meza a la soma de IIIC e XL francx (trois cent quarante francs), del dich fogatge, per los comissaris del dich monsgr lo conestable, es assaber que lo dich comu dize e alleguavia, que lo talh que era estat fach, per lo dich fogatge, se montava meys de VC a mil francx. E sobre aquest debat, e rancuna, ni ave dalcus que dizen que

 

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sen volen anar, e sen aneren dalcus. E ayssi que, es assaber que los senhors cossols e juratz agut cosselh e deliberacio entre lor, foren dacort e de voluntat, que mostressan lo dich talh al dich comu, per evitair debat, rumor e malecoria (colère, méchanceté), la qual era mot granda; soes assaber, lo comu contrastia los senhors cossols e juratz, ayssi ques assaber, que lo jorn e an dessus escruit, lo dich talh, fo mostrat al dich comu; e no se trobet que se montes tot lo talh fach ni (et) ordenat, per lo dich foguatge, sino IIIC LXV francx e mech (trois cent soixnnîrî-cinq francs et demi). E aquesta montranssa fo facha per que lo dich comu se quales (se taise), que non parlessan tan cum fazian, e per que demorssan aquilhs que dizen que sen volen anar, e ayssi auziren (entendirent) e troberen la vertat, cum era, e qualeren sec (se turent aussitôt, restèrent tranquilles).

 

5 Décembre

II est bien de savoir, que le deuxième jour du mois de décembre, l’an 1409, Martinot qui demeure avec le seigneur de Laforce, Nicoleau, Beauchamp et autres compagnons, chevauchèrent vers Bergerac, et prirent quatorze hommes et leurs saumiers.

Ne pouvant plus faire face aux diverses dépenses nécessaires, les consuls demandent à

 

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être autorisés à engager les pougèzes et les poids, à ceux qui pourraient leur prêter.

On entendait par pougèzes, le droit qui se percevait sur les vins vendus à taverne, et par droits de poids, les droits perçus sur les marchandises qui se vendaient ou s’achetaient dans l’intérieur de la ville et qu’il fallait peser.

Les jurats les y autorisèrent, et firent faire en conséquence un acte public, par leur secrétaire John Costa, scellé par l’official de Périgueux.

 

23 Décembre

Loqual jorn, fo mostrada una letra, laqual avia trameza John de Cussat, escruit lo divendre davan Nadal, en la vila de Liborna; fazen mencio en aquela, cum lo dich John ave parlat am Sent Destivans, loqual avia mandat que el avia aportat I pati del rey dAnglaterra, per IV ans, loqual pati, lo dich Sent Destivans deve aver per la soma de XL francx, assi cum apareysse per sa letra, e aras (maintenant) nos damandava VIII tonels du vins, e XX francx, dont semblava als senhors cossols et juratz, que aquo era causa, que era contrari a las covenenssas, fachas entre los senhors cossols de lan passat, e lo dich Sent Destivans. E sobre aysso, los cossoh de lan presen, demandevan cosselh als senhora juratz. E sobre aysso, foren dacort los senhors juratz, que hom demores apres Nadal, de persegre aquesta causa.

 

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8 Janvier

Loqual jorn, fo mostrat cum Sent Destivans demandava, per lo pati quel avia aportat del rey Danglaterra, VIII tonels de vins e XX francx; e sobre asso, los senhors cossols demandavian als senhors juratz cosselh, cum sen deven guovernat. E sobre asso, fo ordenat que hom escriva a John de Cussat (1), que savize sobre aquesta causa, cum hom sen devia guovernar, car lo dich Sent Destivans era anat am lo mage de Bordeu en Espanha; e fo ordenat que hom demores, daqui que fos vengut, car perilh sere que costes mays.

 

Il fut ordonné de payer le fouage imposé sur le Périgord par le connétable, afin d’éviter plus grands dommages.

 

15 Janvier

II est dit dans cette jurade que Ramond del Pont (consul), doit arriver à Bergerac avec le connétable. Il fut arrêté qu’on donnerait en présents, au dit connétable, et au nom de la ville, une pipe de vin blanc, une pipe de vin rouge et huit torches.

Pour rappeler dans la ville, les habitants qui l’avaient quittée, il fut arrêté que tous ceux qui

 

(1) Consul de la ville.

 

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y reviendraient faire résidence, seraient exempts, pendant trois ans, de tout impôt, excepté de ce qui revenait au roi.

 

24 Février

Monseigneur l’archevêque de Bordeaux faisant vendre, par certains habitants, les vins provenant de la dime de St-Martin, et, refusant de payer l’impôt des pougèzes, comme l’avaient fait tous les prieurs de St-Martin, qui s’étaient succédé, les jurats arrêtèrent qu’ils percevraient cet impôt, comme de coutume.

 

26 Avril 1410

E plus, fo facha crida que cascuns portes son arnes per la vila, e plus fo facha crida que cascun arbalestier adoben lors balestas.

E plus, fo mostrat que cum aquilhs que deven lo blat de la caritat, no volen paguar, ni no poden; e sobre asso, fo ordenat que hom lo manleve (qu’on l’emprunte), daqui a nostra Dona daost.

 

15 Mai

Loqual jorn, fo mostrat que per cosselh e deliberacio agut en jurada, hom agues trames lo prior dels Prezicadors a Bordeu, per vezer si poyre aver lo pati, loqual avia portat Sent Destivans,

 

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loqual pati era en las mas de Monot Guazen; e cum lo dich priol sia vengut, lo jorn dessu escruit, loqual reportet e dis, que no pode aver lo dich pati, menhs de VIXX e XII francx, e VII sols e III deniers (cent trente-deux francs, sept sols et trois deniers); e demandavan los senhors cossols als senhors juratz, que lor donessan cosselh cum sen devien guobernat, per aver lo dich pati, e cum lo dich prior aja portat I salconduch (un sauf-conduit), a T. Guolfier, per si e per I autre en sa companhia, per anar debatre la dicha causa a Bordeu. E sobre asso, for ordenat que, puys que hom a salconduch, per anar debatre e metre a fi la causa, que hom o mostres al comu, laqual causa fo mostrada al comu en la gleya de Senta Catalina (1).

 

19 juin

Hélie Robbert écrit de Paris aux consuls qu’il vient d’obtenir du roi, en faveur de la ville, l’exemption de tout fouage, pendant dix ans, mais que pour obtenir ces lettres, il lui faut dix écus. Les consuls ne trouvèrent personne qui voulût leur avancer cette somme.

 

(1) L’église Ste-Catherine occupait à peu de chose près, l’emplacement occupé aujourd’hui par l’église Notre-Dame. On conserve à l’Hôtel-de-Ville des pierres sculptées, provenant de cette église, et trouvées en faisant les fouilles de l’église actuelle.

 

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E plus, lo mezis jorn, fo mostrada una letra, laqual avia trameza mestre Guilh. de Langlada, fazen mencio en aquela, cum a Peregus eran vengutz sertens (certains) leguatz, per recebre lo sagramen de las vilas de Guiayna, per monsgr lo dolfi (pour monsgr le dauphin) e duc de Guiayna, e que aquilh de Peregus avian fach lo dich sagramen, lo temporal e lesperital.

 

10 Juillet

John de Cussat et Germain Guolfîer reviennent de Bordeaux, portant le patis accordé à la ville et au pouvoir de Maurens (Maurencxs), pour une durée de quatre ans. Il fut crié à Bordeaux, le vendredi quatre juin, et à Libourne et à St-Emilion le 7 du même mois. Il fut envoyé à toutes les garnisons anglaises afin d’en assurer l’exécution. Parmi ces garnisons, on trouve: Agulha, Fougueyrolles, Puyguilhem, Bigaroque, etc., ce patis fut aussi envoyé à Ramonet de Sort, capitaine de Castelnaud.

 

20 Juillet

Le capitaine de Bigaroque, fait réclamer aux consuls ce qui lui est dû pour le patis fait entre lui et la ville. La jurade répond qu’il n’est rien dû à ce capitaine.

 

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Dépenses relevées dans le budget de l’année 1409-1410

 

15 octobre

Lo dich jorn, venc Micheu de Lebret e John Feram, per anar de verta monsgr lo conestable, e donen lor XI punieras de sivada; costeren XII sols, VI deniers, e plus XIII quartz e mech de vi, valen IX sols. Monta tot XXI sols, VI deniers.

A XVIII de noembre, tramezen VIII homes per far lo pon a Ponbono, als quals donem IV quartz de vi, que valen II sols, VIII deniers, e VIII michas, valen I sol IV deniers. Monta aquest artigle IV sols.

Lo dissapte a XXI de dezembre, donen al senhor de Senta Bazellia, I baril de vi que tenia XXIII quartz, a X deniers lo quart. Monta XIX sols, II deniers; en peys platussas (plies), o autre peys, X sols, V deniers; loqual vi e peys fezem portar al rossi (par le cheval) d’Ayssonet, a Peregus, que demorel IV jorns, e donem ly IX sols, e costet lo baril IX sols, IV deniers e mech. Monta tot aquest artigle, cum par dessus: II lhioras, VII sols, XI deniers e mech.

Lo mezis jorn dessus, anet Perot del Pont, a Peregus, per demostrar a monsgr lo conestable, del fach del foguatge, e veyre, si hom poyre far

 

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am lajuda de Micheu do Lebret, loqual naven preguat, quen vulha preguar monsgr de Senta Bazehla, que ly plassa de far o parlar am monsgr lo conestable, que nos vulha far alcuna gracia del dich foguatge, e que li plassa de mostrar lo gran mal e dompnatge, en que la paubra vila es. Balhem al dich Perol, per far nos despens, 10 lhioras, I sol, VIII deniers, e plus, per lo rossi, que estet V jorns, X sols, V deniers.

Lo dimars a XXXI de dezembre, anet Perot del Pont a Limulh (Limeuil), pert devert monsgr lo conestable, un gran cop dautres de la vila, e porteren li, I sanglar (un sanglier), que costet II francx; e aguen Hel Gualayo am lo seu rossi, que portet lo dich sanglar; al qual donem VIII sols IV deniers; e plus porteren una pessa de porc, que costet IV sols, II deniers; e plus, en pa, IV sols; e balhem al dich Perot del Pont, per far los despens assi e als autres, XXXVII sols, VI deniers; e plus per lo rossi que el menava, loqual estet IV jorns, VIII sols, IV deniers.

Aven donat, a Roquassier, sirven de cossolat, quan pres sa molhi (quant il prit femme, quant il se maria), IV sols, II deniers.

Lo dimars a IV jorns de feurey, que fo lo dimars gras, donem als sirvens e al trompador, en vi, per soque no trovavan puyt de carn (parce qu’ils ne trouvaient plus de chair, c’est-à-dire de viande), II sols.

Lo dinment que foren Pasquas a XXIII de

 

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mars, donen al cumenge de Sent Jatme, V quartz e mech de vi, valen IV sols, VII deniers.

Aven paguat a Perot, questa (qui est allé) am Bernard de La Balma, per so que fo, a la tor del pon de Dordonha, per esquantir lo fio, la nuch, que ardet, VIII deniers (pour éteindre le feu qui prit pendant la nuit).

Lo prumey del mes de may, donen al procurayre de monsgr lavesque, IV quartz de vi valen III sols, IV deniers.

Lo dimars a XIII de may, tramezen fray John de Cussat e fray Helioto dels frays menor, a Lenquays (à, Lanquais), per saber alcunas noelas, per avizar nos de la guarda de la vila, per alcuna empreza que se fazia, per prendre la dicha vila. Donen lor, en vi, XV deniers.

A XXII de may, donen a daquilhs que adoben al merquat, cum hom fes la processio, en vi, I sol, VI deniers.

Aven fach plazer a Piconet per son trebalh, que anet a la Salvetat, per la preza que lo cappni de la Salvetat, avia fach al Flieys (Le Fleix), e anet a Castilho (à Castillon), per parlar am lo cappni, per la medissa caussa; per luy e per son rossi, li fetz hom plazer de II aunas de fustani (deux aunes de futaine), que valen XIV sols, VII deniers.

Aven despendut, per oly a honhe lo senh (en huile pour huiler la cloche) II sols, V deniers,

 

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Suit le compte des dépenses, faites par les deux consuls, qui allèrent à Bordeaux, chercher le patis, que le roi d’Angleterre avait accordé à la ville, pour une durée de quatre ans. On y trouve:

Lo dissapte a VI de julhet, despenden a dinar e a sopar, XII sols, VI deniers; per lo leyt (pour le lit) X deniers.

 

1413-1414

 

24 Juillet

Loqual jorn, los juratz, dessus nompnatz, foren fach en la maniera ques acostumat; los quals jureren, sobre lo libre rnessal, e sobre la veraya ┼ (la vraie croix), de, be e fielment, acosselhar los senhors cossols, al profech del cossolat e de la universitat, cascus segon son sen e sa stienssa (selon son sens et sa science), e de guardar los segretz de cossolat.

 

24 Septembre

Plus fo ordenat lo dich jorn, que las vendemphados (les vendangeurs) fossan taxssatz; e foren taxssatz, los homes, a IV ardits, e las fempnas a II arditz, tam cum vendemhas durarian. ― En 1413, l’ardit, monnaie remontant à Philippe le Hardi, valait trois deniers.

 

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15 Octobre

Les consuls reçurent une lettre, annonçant l’arrivée de Monsgr de Bourbon, et de ses gens d’armes, pour la défense du pays.

 

Plus, fo ordenat, que per lo plazer que monsgr lo senescal de Guiayna avia fach a la vila, car nos era estat favorable e amit a doner lo dich pati, que hom li done II tonels de vi.

 

Ce seigneur avait bien voulu allonger d’un an le patis accordé par le roi d’Angleterre.

 

Plus, fo mostrat lo dich jorn, que cum lo ser davan, lo cappni de Castet Nau (Castelnaud), soes assaber Bertrando Dapzac (Bertrand d’Abzac), era vengut alotgar (loger) als frayres menos (au couvent des frères Mineurs), a horas que era jorn falhit de gran temps (longtemps après le coucher du soleil), e per causa car hom no los leysset intrar en la vila, menassavan de core (de courir) sobre la vila, soes assaver Peguant, e lo Clergo de Mon Velh (Montviell en Agenais), e plusiors autres.

 

30 Novembre

Le comte Dorset fait dire aux consuls, qu’ils n’ont rien à craindre de Bertrand d’Abzac, tant que durera la sufferte qu’il a accordée à la ville.

 

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18 Décembre

Loqual jorn, fo mostrat als senhors juratz dessus escruitz, una letra, laqual avia trames Ramonet de Sort, laquel contenia, que hom li dones I tonel de vi. E sobre aysso, fo ordenat, que hom li fezes resposta, que la vila avia tan de cochas (tant d’affaires), que no poyria supplir a tants de causas, e que hom li fassa resposta, que nou pot aver re (et qu’on lui fasse réponse qu’il ne peut rien avoir).

 

20 Février

Loqual jorn, fo rnostrada una letra, laqual avia trames monsgr lo senescal de Peyregort, en laqual contenia, que hom anes parlar am lui, per alcunas causas, per las quals monsgr de Borbo (Bourbon), lavia encarguat, sobre la delivranssa dalcunas plassas, e dautras causas, toquam grandarnens al profech del pays, e que hom y anes, e fos (qu’on aille et qu’on soit) a Peregus, lo XXII jorn de feurey, o hom tramezes home sufissien, aven poder de la vila, e dels senhors cossols. E sobre aysso fo, ordenat que hom y tramezes.

Lo dich jorn, fo autreyada una letra de borguesia (de bourgeoisie) a Bertran de Marcielh.

 

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1414

 

Plus, fo mostrat als senhors juratz, cum los forns (les fours) del rey no poden supplir a coze lo pa de la vila (ne peuvent suffire à cuire le pain de la ville), dont es gran dornpnatge a tota la vila, e la gens ne passavan gran nessessitat de coze lo pa (souffraient beaucoup). E sobre aysso, fo ordenat que nom anes de verta monsgr lo senescal, e que hom vis, si hom poyre far am lui, que las gens puscan coze lor pa, als petits forns de la vila, per XVIII deniers per fut (moyennant dix-huit deniers par feu, par fournée), per lo terme de tres o de quatre ans.

 

8 Juillet

Loqual jorn Guilh. de Clarmon, Pey Botier, Franc-Guontier, e Bernat Boyssel, per lor e per totz lors companhos cossols de lan passat, presenteren lor papier, el qual papier eran en escruit, totas las ordenansas fachas en cossolat, del temps de lor aministracio; e ayssi medis, y eran en escruit totz lors comptes de las causas, per lor prezas ni (et) recebudas, mezas e despendudas duran lo terme de lor aministracio; los quals comptes ylhs redian am tal protestacio, que, al quas que als dichs comtes, agues meys

 

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recebut que despendut, o meys despendut que recebut, que sian tengutz de recorregir los dichs comtes, e tornar las causas que far se devian, e estat degut, e a bona fe.

 

10 juillet

Lo qual jorn e an dessus escruit, los senhors cossols, dessus nompnatz, mostrez als senhors jutge e juratz, en pres escruit e nompnatz, que aqui era John de Fores, loqual volia estar mez borges e habitan de la dicha vila, e volia far totz so que bon habitan, fiel e leyal, deu far a qui ont vol demorar e far rezidenssa, e a qui, el presen, agut lo libre messal e la santa veraya crotz paussada sobre lo tergitur (Te igitur), lo dich John de Fores, juret la sua mas meza sobre lo dich libre messal, e sobre la Senta veraya crotz, que, et, sia bon, e leyal, e fiel, e obedien a nostre senhor lo rey de Franssa, e a monsgr de Guiayna dolphin den Vianes, e a la vila de Bragayrac, e lo be avenssira (recherchera), e lo mal esquivara, a son leyal poder, e fara tot so que bon, leyal, fial e obedien borzes e habitan de la dicha vila de Bragayrac, deu far.

 

En 1414, le blé valait quatre sols la poignére; le seigle seize deniers; la pipe de vin (deux barriques) quatre francs; une charge de bûches, huit deniers; la miche de pain deux deniers; le quart (deux litres) de vin, huit deniers; l’avoine,

 

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vingt deniers, la poignére; les scieurs de long prenaient trois doubles par jour, c’est-à-dire trente-sept deniers et demi, et de plus deux sols, six deniers pour leur nourriture; l’écu valait deux francs quarante et un deniers.

 

Budget:

Recettes: cinq cent cinquante-six livres, trois sols, six deniers.

Dépenses: cinq cent cinquante-cinq livres, neuf sols, trois deniers.

 

 

Dépenses relevées dans le budget de l’année

1413-1414

 

Lo dimars a XXV de juillet, compren I tonel de cautz, del caufornier de Bel Reguart. Costet: I lhioras XVII sols, VI deniers.

A XXIX del mes de julhet, compren una corda, am que estaquen lo senh, ques sobre la dicha tor (tour de la porte Lougadoire), cum lo guacho (le guetteur) pogues far lo toqua senh (tocsin), si bezonh fus. Costet: VI sols.

A IV jorn d’aost, tramezen Langles a Salsinhat (à Saussignac), e a Duras, per espiar hont era mongrr lo conestable, ni (et) qual cami fasia; e trobet que sas gens eran alopgalz (logés) a Duras, e apres vent a qui lo dich monsgr lo conestable, e sen anet enta Genssat (Gensac); e donem al dich messagey, per V jorns que estet, XVIII sols, II deniers.

A IX del mes daost, loguem V valadiers, per

 

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anar sarar lescluza, a Ponbono, e per curar lo riu (pour curer le ruisseau); e donem lor, XX doblas, de que la vila ne pagua la meytat, e los senhors dels molys, lautra rneytat. Monta so que aven paguar, X sols, V deniers.

Lo dich jorn, solven (nous soldons) la trompa de lestanhre que lavia petassada (la trompe ou trompette que le fondeur d’étain avait rapiécée), costet IV sols, II deniers.

A XX jorn del mes de noembre, fezen gitar I rossi (un cheval) en laygua, en la Dordonha, que era mort davan los Mazels (devant les Mazeaux), que era de las gens darmas, que eran vengutz de Franssa am lo bort (Bâtard) de Caumon. Costet: II sols.

A IV jorn del mes de jevier (janvier), tramezen Ranhart, a Peregus, per espiar ont eran anatz la gens darmas que avian estat davan Mon-Reyal, ni qui eran; e trobet que era lo bastart de Borbo (de Bourbon), am gran cop (beaucoup) de gens darmas e de balestiers (et d’arbalétriers), que eran alopgatz en lo ciutat (qui étaient logés dans la cité), e als ordres de Peregus, que no los leyssavan ponh intrar dedins la vila de Peregus, sino que fossan desarmatz, e fossan segurs de lor. Donem al dich Ranhart, que fo raubat e despolhiat (qui fut dérobé et dépouillé); XI sols, I denier e mech.

A XXIII de feurier, aneren lo petit del Peyrueih e Bernat de La Balma, a Peregus, hont

 

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monsgr lo senescal de Pereguors, avia mandat los trez estatz, per empauzar I foguatge sobre lo pays de Pereguors, do VIIIC francs; e meneren dos rossis do John Lavesque; prenian, per jorn, IV sols; e porteren per donar a monsgr lo senescal, e a monsgr lo jutge mage, e al procurayre del rey, V larnpreas (cinq lamproies). Coslet XXV sols, e despenderen en IV jorns questez, XXX sols; e quan ne volguen anar e foren vengutz, en blat als rossis, II sols. Monta tot: III lhioras, XIII sols.

Lo prumey jorn del mes de mars, fezon adobar lo pon levadis (le pont levis) de la Dordonha, e fezen metre lo cabeslel (cabestan) davan, que era rot (qui était rompu); e foy (et ce fut) Guilho Lengier e Pey Joly; prenian, cadun (chacun), per jorn, ses despens, V sols; et donem a I home que lor ajudet (qui les aida), II doblas; e esteren I jorn; e compren de las puas (des clous) de Naudy lo faure; costet V sols, e Ber. Boyssol y fetz III quadenos (chaines); costez VI sols; e compren una pessa de fusta (une pièce de bois), per far lo dich cabestel, costet: II sols; e donem als portiers que lor ajuderen, en vi: XVI deniers.

A XI jorn del mes de mars, foren fachas las honnors de la mayre de la dona de Monclar (furent faites les honneurs (funérailles) de la mère de la Dame de Montclar), als frays menos (au couvent des frères mineurs) de Bragayrac;

 

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e mezen ly IV torquas (quatre torches) e I drap daur, que aguen dels dichs frays. Costet: I lhioras, V sols,

A IV jorn del mes dabril, tramezen al senhor de Monqut, dels peys (des poissons), I salmo, e II colacs (aloses). Costeren: I lhiora, XII sols, VI deniers.

A VIII jorn de may que era Sent Miquel, fezen caregar (charroyer) de la fusta del bost Redon; donen als boyers (aux bouviers) en pa, en vi, IV sols, IV deniers.

A XI jorn de may, vent a Bragayrac monsgr de Barbaza (1), am gran cop de gens darmas e de balestiers, que dizian que anavan en Franssa, ajudar al rey; donen lhy LIII michas, de II deniers, la micha; e una bariqua de vi, de XVI quarteyros. Costet LXII sols, VI deniers; e II sestiers de sivada, a XX deniers la puniera. Monta: V lhioras, XI sols.

A XXVI del mes de junh, fezen far lo cavalet, en que resegueren las taulas, a far lo planquandis (le chevalet avec lequel nous sciâmes les planches pour faire le plancher), del dich pont de la porta Logadoyra; e donem als carpentiers, que eran de manobra, en pa, XII deniers, e en vi, II sols, VIII deniers; e donem al Foqueyra, que limet la resegua (qui lima la scie), de Perot

 

(1) Le baron de Barbazan, général français sous Charles VI et Charles VII, du pays de Bigorre.

 

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del Pont, que nos prestet, e la guarnit (qui nous la prêta après l’avoir garnie), am que ressegueren las dichas taulas, II sols. Monta: V sola, VIII deniers.

Costa la feradura, de claus, e danels, e darpos (coûta la ferrure, de clous, d’anneaux et de crampons), de Naudy lo faure (le forgeron): una lhiora, X sols.

Costa la cavilha e los anels (la cheville et les anneaux), que mezen a tener la grua de la planqueta, una lhiora.

 

1414-1415

 

Le château de Montcuq étant tombé en partie, Ramonet de Sort écrit aux consuls de bien vouloir lui donner trente écus, pour l’aider à le réparer. Il fut arrêté par la jurade, qu’on ne lui donnerait pas d’argent, pour l’aider à faire ces réparations; mais que pour qu’il restat l’ami de la ville, on lui enverrait sept tonneaux de vin.

 

10 Août

Plus, fo mostrat per los senhors cossols, als senhors juratz, cum, Lancelot de La Barda, menassava la vila, per causa del fach de las eguas (des juments), los quals dize que lieran

 

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estadas mortas, per alcuna gen de Bragayrac; la qual cauza no era punt vertat. E sobre aquestas causas, fo ordenat, que afin que no nos fezes alcun dompnatge, que hom li fezes alcun plazer, per que se quales; e que hom li dones II escutz.

 

15 Août

Loqual jorn, fo mostrat, per los senhors cossols, als senhors juratz, cum, Ramonet de Sort, demandava que hom li fezes alcuna ajuda, o, al quas que hom nolh vogues far alcun plazer, quel sen paguaria be, e gran cop dautras menassas que fazia a la vila. Sobre ayssot fo ordenat, que hom li dones doas pipas de vi, ayssi cum es estat ordenat a lautra jornada, ques estada tenguda, en cossolat, davant aquesta.

Plus, lo mostrat per los senhors cossols, als senhors juratz, que cum lo cappni de Castet-Nau (1) (Castelnaud), e sa gens, en contizan nos de lor (dont nous ne nous méfions pas), fossan vengutz en la vila de Bragayrac, lo XIII jorn del mes daost, loqual jorn ilhs prezen H. de La Ribiera e lenmenavan, en luy apelan fal, e malvat, e traydor (et l’emmenaient en l’appelant faux, méchant et traître).

E ayssi cum lenmenavan, venc I bruch e rumor en la vila, en cridan alarma, e, toqua

 

(1) Bertrand d’Abzac.

 

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senh fach, en dizen e cridan, per tot lo pobles que aquels que avian begut e mingat (que ceux qui avaient bu et mangé), e lagut, en la vila, en nos cofizan do lor (et qu’on avait reçus dans la ville avec confiance), que, no nos volguessau far mal ni dompnatge, a home de la vila, ni a res que fos en la dicha vila. Se endevenc que Arn. Gualhart, donzel, senhor de Longua, e en Bernat Duffarges, donzel, senhor de Maurens eran en la vila, e auzen lo dich bruch (et entendant le dit bruit) e rumor, aques sobre dichs senhors, am dautres de la vila, se mezen apres, per rocovrar lo dich B. de La Ribiera, loqual fo recovrat, e recors totas vetz entendut, no menhs fazen en res contra lo pati e suferta, que la vila avia de monsgr lo duc de Clarenssa, e de monsgr lo comte de Dorsset; lo qual B. de la Ribiera, fo recorut lo dich jorn, per aquels dessus dichs, am daquels de la dicha vila. E sobre aysso, fo ordenat que hom trameta devert Bertrando Dabzac, cappni de Castel-Nau, per vezer e auzir, per cal causa avia el fach prendre lo dich B. de la Ribiera, ni qual era sa ententa, si volia far mal ni (et) guerra a la vila.

 

24 Août

Bertrand d’Abzac écrit aux consuls concernant B. de La Rivière, auquel il reproche de mauvaises paroles et certains faits de trahison. II lui

 

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fut répondu de bien vouloir enumérer les faits qu’il reprochait à B. de La Rivière, lequel, à Bergerac, était tenu pour honnête et loyal, et qu’ils priaient Dieu qu’il n’y eût aucun traître dans la ville.

 

E plus, fo ordenat per los senhors cossols e juratz, que hom tramezes en Anglaterra, I bon home de la vila, o dos, per vezer si poyrian aver pati o suferta, del rey, afin que la vila demores plus al segur, e la paubra gen que sen puscan far lors labors, e demorar en patz, e al segur.

 

25 Octobre

Loqual jorn, fo mostrat per los cossols als senhors juratz, que cum los foras (les étrangers), que no fan guach (guet), ni paguan talh, ni fan las autras causas que los autres borzes e habitans fan, meten e tenen lor blat, e vi, e autras causas, en la vila, e no fan nulh autre avantage ni profech a la vila. E sobre aysso, fo ordenat per los senhors cossols e juratz dessus escruitz, que tot home fora, que no sia del sagramen de la vila, ni aura blat, ni vi, en la vila, que paguen lo XIIIe, e no remenh (et notamment), que no sian si arditz de vendre vi a taverna, sino que sia borzes: en pena de XX sols, e daysso, quen fo facha crida, per los quayrefores acostumatz a Bragayrac.

 

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Octobre

Plus, fo ordenat lo medis jorn, que castun cure la carriera en drech son ostal, afin que lo rey guach (l’arrière guet), e aquels que fan la guarda, puscan melh anar per la vila, e de nuytz e de jorn; en pena de V sols de guatge; e aysso sia fach, entre si e XV jorns.

 

1er Novembre

Les consuls envoient deux délégués choisis parmi les habitants les plus respectables de la ville, vers le capitaine de Castelnaud, pour voir si on ne pourrait s’entendre au sujet de B. de la Rivière, tâcher de faire relâcher Jean de La Beaume et Jean Lévêque, qu’il avait fait prendre et emprisonner, et l’empêcher de courir sur la ville.

Bernard de La Beaume, dit que son fils a été pris, mis en prison et aux fers, par Bernard d’Abzac, et qu’il trouvera seigneurs et gens, qui sortant de leurs châteaux, sauront délivrer son fils; mais qu’afin que cela ne mette la ville en péril, ni ne lui occasionne de dommage, qu’il adjure B. de La Rivière d’agir de telle façon, que son fils sorte de prison, puisqu’il a été emprisonné pour et à cause de lui.

Bernard de la Rivière répond que le capitaine

 

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de Castelnaud l’accusant de trahison, il prouvera par une enquête faite par les officiers du roi, qu’il n’est ni coupable, ni déméritant, en rien (malmeren en re), qu’il ne se soumettra pas, et que si ses biens ne suffisent pas, il y sacrifiera sa vie: que l’on entende sa défense, et l’accusation du capitaine, et que le tout vienne à la connaissance du sénéchal de Guienne.

De tout ce, ci-dessus, il fut fait un acte public, par devant notaire, afin que cela fût jugé en conseil de gens compétents et justes.

 

4 Novembre

B. de La. Rivière, offre d’aller à Castelnaud défendre sa cause, à la condition qu’il y sera accompagné par Pierre de Chaumont, donzel. Sa proposition fut acceptée ainsi que le prouve la phrase suivante:

 

E la causa fo remeza, que lo dilus apres, lo dich B. de La Ribiera, anes am lo dich Pey de Chaumont, enta Castel-Nuo per defendre son drech, e en aquesta causa, la dicha jurada demoret, le dich jorn dessus.

 

9 Novembre

Loqual jorn, fo mostrat als senhors juratz dessus escruitz, que cum las trevas presentas deven falhir (finir), aquesta festa de la purificacio de la Vergena Maria plus pres venent, e que

 

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hom era en gran peril, per la causa de la presen guerra, e que per salvat la vila e las gens, sia bon de y metre alcun bon remedy, cum lo poble pogues anar segur, e guayanhar lor paubra vila. E sobre aysso, fo ordenat, que hom tramezea devert monsgr lo senescal de Guiayna, de la part dAnglaterra, per a luy preguar e supplicar, que a luy plagues, de nos donar pati e suferta, per I an, e que a luy plagurs, de mandar a totz los cappnis de la lor part, que volguessan tenir e far tenir lo dich pati e suferta; e plus, lo ordenat, que hom li dones II tonels de vi.

Item. — Fo ordenat, que hom tramezes en Anglaterra, per aver I pati e suferta del rey dAnglaterra, per IV ans, o per tan cum hom lo poyra aver, per plus lonc terme sy hom lo pot aver, e que hom done e trameta, que al rey que als autres senhors als quals hom ordenava, quen sia donat la soma de XXV tonels de vi, que blant que claret, e plus, fo mes a pretz lo dich vi, de voluntat dels totz aquels, que hom y volria trametre a VII francx lo tonel.

E plus, fo ordenat que hom done a John de Cussat, per lo trebalh que a fach per la vila, e per aquel que fara per seguir (pour suivre) aquesta causa, II tonels de vi.

Per las quals causas dessus dichas e declaradas, totz los senhors cossols e juratz, foren dacort, e de voluntat dels totz, que fos fach en la forma e maniera que dessus es dich e declarat.

 

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11 Novembre

Lo qual jorn, fo mostrat per los senhors cossols als senhors juratz e jutge pair dessus escruitz, que, cum lo jorn davant aquest, que fo lo X jorn del mes de novembre lan presen, Olivier Dapzac, am dautres eran vengutz corre (courrir, chevaucher) a Bragayrac de Bel Reguart (de Beauregard) en fora, los quals eran frances coma nos. E sobre aysso, fo ordenat, que hom trameta a monsgr lo senescal de Pereguort, e que mostran a luy, cum lo dich Olivier nos a fach tal tort, e quelh plassa de mettre y qualque remedy, car nos, ni home de nostra vila, nolh pensan estat de re tengutz.

Plus, fo ordenat lo dich jorn, per los senhors cossols e juratz, que, daquesta hora en avan, hom no leysse intrar nulh home, que si a de la obedienssa del rey dAnglaterra, en la vila, que portes arnes; mas que hom lor fassa leyssar los glavis, e las espazas (mais qu’on leur fasse laisser leurs glaives et leurs épées), a las portas, o autramen, que hom no los leysse intrar en la dicha vila, sino que leyssen larnes cum dich es.

Plus, lo ordenat lo dich jorn, que daquesta hora en avan, hom no ovra (on n’ouvre) sino doas portas de la vila.

 

15 Janvier

Il fut dit à cette jurade, que le différend survenu

 

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entre Bertrand d’Abzac et B. de La Rivière, provenait d’une dette de deux cent cinquante francs, contractée par Madame de Montclar. Cette affaire fut réglée amiablement par les consuls.

 

Plus, fo mostrat, cum monsgr de Duras senescal de Guiayna, avia donat pati e suferta al loc, castel e castelania de Bragayrac, e al poder de Maurents (Maurens), per lo terme de I an. E sobre aysso, fo ordenat que hom ly dones VIII pipas de vi; plus, a madona de Duras, VI abnals (ancienne mesure) doly franc, plus al clerc I abnal doly; car autramen, hom no ave agut ni pode aver agut, lo dich pati ni suferta.

Plus, fo ordenat, que per estar amiexs (amis) daquilhs de Fronssac, que hom done al cappni e al conestable, III pipas de vi.

Plus, fo dich e hordenat lo dich jorn, que hom davales (qu’on descende vers Libourne ou Bordeaux) XX tonels de vi, de que las cochas de la vila se puscan far e delivrar.

 

28 Janvier

Ce jour là, les consuls reçurent un mandement du roi, qui leur ordonnait de faire bonne garde dans la ville, à cause des ennemis qui se trouvaient dans les environs. Les consuls ordonnèrent immédiatement, de faire rentrer dans la ville, tous les blés qui se trouvaient en

 

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dehors de l’enceinte, et aux arbalétriers, de tenir leurs arbalètes prêtes, et en bon état.

 

Plus que hum meta totz los blatz dins la vila, plus que fo ordenat que hom mande totas maniera, de balestiers, que fassan cum lor balestas sian be guarnidas, e prestas, sobre la pena que si en set.

Loqual jorn, fo mostrada una letra, e I mandamen, loqual avia trames monsgr lo marescal Bruciquaut (1) per John de Marti, el qual mandamen era contengut que hom fezes un tal (une taille, un impôt), de I frant per fut (par feu), lo fort portant lo frenol (le fort portant le faible), per maniera de prest, per paguar la buga de Castel-Nau, e que lo dich foguatge, sia trames dins VIII jorns, a Sarlat, a lostal de Tando de La Valeta, sus la pena de L marcs dargen. E sobre aysso, fo ordenat, que hom mostre al dich John de Marti la paubreta en que la vila es, e que hom li fassa alcun plazer, afin que nos sia favoratble, e sia bon anut, a dezencuzar la dicha vila, en vert lo dich senhor, e ly vulha mostrar la gran paubreta, en que la vila es; e plus, fo ordenat, que hom trameta, devert monsgr lo senescal de Pereguort, per dire ly, e mostrar aquesta causa, e que a luy plassa de nos dezencuzar, devert monsgr lo marescal, per que

 

(1) Boucicaut, maréchal de France né à Tours en 1364, mort en Angleterre où il était prisonnier en 1421.

 

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el nos sia plus favorable en dezencuzar la vila, que per la granda paubretat en que es, e per las grandas cochas en que la dicha vila es, per guardar la, e ester a la dicho obedienssa, sans aver socors ni ajuda del rey, (sans avoir secours ni aide du roi), que al dich monsgr lo marescal plassa, que la dita vila na vulha grevar ni vexssar, car dautras vetz (d’autres fois), la vila a ajudat a paguar las vugas del dich Castet-Nau, plusiors vetz, dont es estada mot grevada, e per que el ly reporte aquestas causas, que hom ly fassa alcun plazer.

 

11 Février

Loqual jorn, fo mostrat per los senhors cossols als senhors juratz, que cum hom agues trames fray Arn. Cozi, de verta monsgr lo marescal Brussiquaut, per dezencuzar la vila, sobre lo fach del foguatge, que lo dich monsgr lo marescal demandava a la dicha vila, cum davan es dich; e plus, encaras avia trames une autra letra, plus riguoroza, contenen en aquela, que tantost hom ly portes lo dich foguatge, dins VIII jorns en la pena de L marcs dargen, e no remenhs, que IV homes, de Bragayrac, dels melhors, anessan a luy, dins VIII jorns, a Sarlat, o a qui ont el seria. La qual letra, fo legida en la presenasa dels senhors juratz dessus escruitz. E sobre aysso, fo ordenat, que auzen la sua

 

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granda malesa e forssa, e que reguardan la granda paubretat en que la vila era, e per escartar tota sa malesa, e per aver patz am luy, que hom trameta dos homes devert monsgr lo senescal de Pereguort, per dire ly e mostrar que ly plagues, de nos aver per recornandatz, e que ly plagues de presentar al dich marescal, la soma de C francx.

18 Février

Loqual jorn, fo mostrat als senhors cossols juratz, que cum a lautra jornada davant aquesta, fo estat mostrat que hom presentes a monsgr lo marescal Brussiquaut, per lo foguatge que demandava a la vila, la soma de C francx. Sobre la qual causa, hom avia trames, a Peregus, Joh. de La Balma e Joh. de Cussat (anciens consuls), per parlar am monsgr lo senescal, sobre aquesta causa, e cum Joh. de Cussat, fos vengut de vert lo dich monsgr lo senescal, am una letra de crezeansa, fo e dis lo dich Joh, que el e lo dich Joh. de la Balma, avian parlat am lo dich monsgr lo senescal, e debatut sobre lo fach del dich foguatge, en dizem cum la vila era paubra, e que era perilhos, que alcus de la dicha vila, la volguessan dezenparar, si aquel foguatge se levava, e pio, dautras causas dichas e alleguadas am lo dich monsgr lo senescal, tan que ilh no podian delivrar nulha causa; que no covengues

 

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que la vila pague per lo dich foguatge la soma de C francx. Lo L francx a paguar dins VIII jorns, e los autres L francs dins XV jorns. E sobre aysso, fo erdenat, que en Guilh. de La Roqua, e en Peyre de Sent Clar, donzels, anen devert lo dich monsgr lo senescal, per vezer, si ne poyran debatre alcuna causa de la dicha soma de C francx, e de tot so que ilhs ne faran ni poyran acordar, los dichs senhors juratz dessus escruitz, donen plenier e liberal poder e especial mandamen, als sobre dichs en Guilh. de La Roqua e en Peyre de Sent Clar, que ylhs puscan obliguar la vila am letra, daqui a la soma de C francx, o al melhor merquat quen poyran aver. E sobre aquestas causas, los dichs senhors juratz donen procuratio als dichs donzels, recebuda (reçue) per mestre Pey de Chapoleta notari public, lo jorn e an dessus.

Joh. Costas sic est.

 

23 Février

Cette jurade porte le millésime de 1415, mais cela doit être une erreur du secrétaire Costas, puisque au verso de la même feuille se trouve la jurade portant la date du 11 mars 1414.

 

Loqual jorn, fo mostrat als senhors cossols e juratz, per en Sent Pey de Sent Clar, e en Guilh. de La Roqua, donzels, que cum ylhs fossan anatz

 

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parlar am monsgr lo senescal de Pereguort, sobre lo fach de la composisio del foguatge, que monsegr lo marescal Brossicaut demundava a la vila de Bragayrac, per la buga (1) de Castet-Nau e del pays, los quals donzels, dyssen que ylhs avian fach e compossit, am lo dich monsgr lo senescal de Pereguort, que la vila era quitta de tot lo dich foguatge, per la soma de C francx, la qual soma, los dichs donzels am promes de paguar e si son obliguatz de portar la dicha soma de C francx, en la vila de Sarlat, dins mech careme plus pres venent; e sobre aysso, los dichs donzels e cossols, demanderen als senhors juratz, que lor donessan cosselh e remedy, cum la dicha soma se pague al jorn que am promes, afin que alcun mal no sen pusca en seguir, ni despens ni dompnatges; car los dichs donzels an promes, que, al quas que la dicha soma de C francx, no sia paguada din lo dich terme de mech careme, los dichs Pey de Sent Clar e G. de La Roqua, au promes e jurat danar tener hostatges dins la vila de Sarlat, per que es assaber, que sobre las causas dessus dichas e declaradas, los sobre dichs en Pey. de Sent Clar e en G. de La Roqua, dem inderen e requeriren los dichs senhors juratz, que ayssi cum per lor mandamen e licensa, ylhs an fach las causas sobre dichas, e sy son obliguat, e lor nan promes

 

(1) Délivrance.

 

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de guardar de tot dompnatge, ayssi cum a lautra jornada davant aquesta, es estat promes e autreyat, e si son obliguatz, que fasan en maniera cum la dicha soma sia paguada, e ylhs sian quitis de tot so que promes an, ni son obliguat cum dessus es dich, e afin e per la maniera que ylhs non agan a sufertar alcun mal ni dompnatge.

 

D’un commun accord, les consuls et jurats ordonnèrent que les pougèzes, arriére pougèzes et autres émoluments de la ville, seraient mis entre les mains de la personne qui préterait la dite somme de cent francs, laquelle garderait ces revenus jusqu’à complet remboursement.

 

11 Mars

N’ayant trouvé personne qui voulût leur prêter les cent francs nécessaires, pour payer le fouage imposé, les consuls d’accord avec les jurats, décidèrent de faire une taille (impôt) générale sur tous les habitants, jusqu’à concurence de la somme de 300 francs; que dans le cas où cette somme ne pourrait suffire à payer les diverses dépenses, faites durant le temps de leur administration, ils affermeraient les divers revenus de la ville. Les consuls et les jurats prirent la dite afferme à leur compte, après avoir fait le serment suivant:

 

E jureren sobre los sam avangilis de Diu toquatz corporalmen de lors mas

 

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destras (de leur main droite), e castun per sy, que tot ayssi cum dessus es dich, en la maniera que dich es, ylhs tendran observaran e guardaran etc...

 

1er Mai 1415

Durant toute cette année, la ville fut inquiétée par les bruits de guerre, à tel point que dans la jurade de ce jour, il fut ordonné de couper le pont, de manière à ne laisser passer que les gens à pied:

 

Plus fo ordenat que lo pon fos e sia deffach, per tal partit que, nulh non passe, nin pusca passar, sino gens a pe; e aysso per las grans sabenssas (informations) que hom a agut de nostres ennemicxs.

 

12 Juillet

Loqual jorn, fo mostrada una letra, als senhors juratz, laqual avia trameza Ramonet de Sort, laqual letra aviat portat Archambaut, laqual ora de crezensa, laqual crezensa era, que la vila li volgues secorre e prestar, per una gran cocha, quel avia a far, la soma de XII escutz. E sobre aquesta causa, agut cosselh e deliberacio, entre los senhors cossols e juratz. Fo dich e ordenat, que per esquivar mage mal, e per cal que el sia e demore amit de la vila, que hom li presente e li done IV escutz, en dezencusan que

 

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la vila es tan paubra, que adaquela soma no poyrian supplir, car encaras, e daquetz quatre escutz, covendra que la vila los manleve de qualque home, si hom pot trobar que los vulha prestar.

 

Quelques dépenses relevées dans le budget de l’année 1414-1415

 

Lo dimars a XXIII jorn de julhet, venc Ramonet Dessort, que seguia (qui suivait) Arnaut Azaut, e donen ly IV quartz de vin, e, en pan, que monta VI sols.

A VIII jorn del mes d’aost, tramezen Beulaygua a Montrastuc (à Lamonzie-Montastruc), per vezer sy y era la cappni de Castel-Nuo; e menet lo rossi de G. de Belrieu. Despenden en tot: II sols.

Lo XV jorn daost, venc, als prezicadors, Joh. Beuchamp, am gens darmas, e covent que hom li fezes prezen, e donen ly, en pa, en vin: XXX sols.

Aven donat als frayres menos (mineurs ou cordeliers. Leur couvent se trouvait à l’entrée de la rue de Clairat, là où se trouve aujourd’hui l’hôtel du Cantal, et dont les écuries occupent l’anciennne église.) per las honnor de madona de La Forssa (pour les funérailles de Madame de Laforce), per IV torchas, XXV sols; e mezen lo drap de la vila (La ville avait un drap d’or,

 

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qui lui appartenait et qu’on trouve signalé dans presque tous les inventaires des biens de la communauté. Ce drap, ou pavillon, se plaçait les jours de Fête-Dieu, au-dessus du Saint-Sacrement, et servait de dais; il se mettait aussi sur le cercueil des consuls décédés dans l’exercice de leurs fonctions, et sur celui des hauts personnages qui décédaient dans la ville, ou se faisaient enterrer dans un de ses couvents) e plus a Naudo Ramel, nostre sirven, en vi, VI deniers. Monta tot XXV sols, VI deniers.

Item. — La vespra de Nostra Dona de setembre, vinc lo jutge mage, e donen ly una heymina (mesure valant soixante livres) de sivada, VIII sols, IV deniers; e plus, VI parelhs de polalha (six paires de poules). Costez X sols, e plus, XXV quartz de vin (le quart valait deux litres), valen XVI sols, e VIII deniers. Ayssi que monta tot aquest article a una soma de XXXV sols.

A XV jorn de setembre, donen a monsgr lo jutge mage, per comandamen dels senhors juratz, per que dones licenssa, que castun habitan pogues far forn (four) en son hostal, paguan II sols de la festa de Sent Joh, a V ans que hom dija en data mil CCCC e XV, e donen ly IV escutz, que valen XII sols, VI deniers.

Lo disapte a XXIV jorn de novembre, tramezen al cappni de Castel-Nuo a Montastruc (à Lamonzie-Montastruc), XIII platussas (plies), que costeren XII sols, VI deniers.

 

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Lo dimecres a XXVIII jorn de dezembre, anet Peyre de Sent Clar a Monquc, per la requesta que avia fach lo bastart de Caumon, per los merchans que eran estat pres, los quals eran de Lauzu (Lauzun); costet que de ferar lo rossy, e per son dinar: II sols, IV deniers.

Paguen al faure do Queyssat (au forgeron de Queyssac), per adobar la quadena (la chaîne) del pon de la Loguadoyra, que monta IV sols.

Hey fornit per la sepultura de la sebelieda (pour les funérailles) de G. Doada (l’un des consuls), XII lhioras de sera. Monta tot: II lhioras, X sols.

Item. — Per la faysso de las torchas (pour la façon des torches), IV sols.

Lo dimecres a VI jorn de feurey, tramezen fray Arn. Cozi, a Sarlat, per parlar am lo dich monsgr Brusicaut marescal de Franssa, e fo ly balhat, per sos despens I franc; e quan fo vengut, donen ly, III sols de que sopes (pour son souper), e menet lo seu rossi, e estet IV jorns; monta VIII sols. Soma aquest artigle XXXVI sols.

Lo dimars a XI jorn de mars, foren balhados a Naudonet de Sent Marsial, VI lampreas (lamproies), las quals portet a monsgr lo senescal de Pereguort; e costeren de B. Bruguyera: una lhiora, V sols.

Lo jorn medys, paguen a Heliot de Belcur, per I cavalguador (cavalier, estafette), que era de monsgr lo conestable de Franssa, e lo dich cavalguador leyssava lo rossi en la carriera (laissait

 

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son cheval par la rue), per so car Guautier, que demorava am Ramonet de Sort, li avia panada (volée) la sela (la selle) de son rossy, e per cal que no leysses lo dich rossi, e per honor de monsgr lo conestable, paguen IV sols, II deniers.

Lo XIV jorn de may, fezen comte am Joh. de Cussat, e dinen nos ensernps, e despenden en pa, en vy, e en peys, VII sols, VI deniers,

Paguen al guacho (guetteur) del pon, V cobdes de drap (cinq coudées de drap. La coudée naturelle est la distance du coude à l’extrémité du doigt du milieu), que ly fezen delivrar a B. Guardes, XXVI sols.

Donen al senhor de Biron, lo dilus, a I del dich mes de junch, en pa, e en vin ; VI sols, III deniers.

 

1415-1416

 

10 Août

Lo dich jorn, fo mostrat en cosselh per los senhors cossols, als senhors juratz dessus escruitz, que cum lo VIII del mes daost daquest an prezen, Arn. de Roquafort, ab (avec) Cardenal, agues fach core a Bragayrac, contra la suferta del rey dAnglalerra, en la qual coruda, avian pres XI caps (têtes) de buos, los quals foren recorutz

 

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 (repris, recouvrés). Fo ordenat que hom ne fezes alcun plazer a daquels que lavian recorut, e no remenhs (notamment, en outre) que hom nescriva a monsgr lo senescal.

 

1er Septembre

Loqual jorn fo mostrat, per los senhors cossols, als senhors juratz dessus escruitz, que I nostre amit avia dich a B. de La Ribiera (l’un des consuls), e per via de sagramen, que la destructio de la vila se sercava, eum la vila fos preza e destrucha; e que aquel que fazia lempreza, se era vantat quel metria dos sens homes (deux cents hommes) dedins la vila, avan que hom ne sentis re (avant qu’on ne sente rien, avant qu’on ne le soupçonne).

 

22 Novembre

Plus fo mostrat, cuin la vila devia eatar preza, e que I amit de la vila non aviat avizat. Sobre aysso fo ordenat que hom fassa bon guach e bon reyre guach, e que las portas sian be guardados.

 

Apres cet avis, les consuls réunirent tous les habitants et leur expliquèrent ce qui suit:

 

Loqual jorn fo mostrat per los senhors cossols, als senhors juratz, e a tot lo comu, que hom era estat avisat per alcun nostres amics, que la vila no avia pogut aver suferta del senescal de

 

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Guiayna, sino per III senmanas (sinon pour trois semaines), de que neran passatz deja XV jorns, e que hom no podia aver plus; e cum los senhors cossols no aguessan argen a perseguir (pour poursuivre) la causa, cum la dita suferta se prolongues per I an, o per tan de temps cum hom poyre. Fo demandat al comu, que aquilh que poyren, volguessan prestar de largen, cum la causa se perseguia, cum la dita suferta se pusca perseguir de verta lo dich senescal, cum se pusca alonguar a I certen terme, tan lonc cum hom poyra.

 

12 Décembre

Loqual jorn, fo mostrat per Joh. Mamel, que I religios, ly avia dich, que la vila devia estar preza e destrucha, en bien de temps (que la ville devait être prise et détruite en peu de temps); la qual causa fo dicha al dich religios, seguon que fo reportat per tres homes bos, dels quals lun era de lempreza; e plus avian dich e reportat los dichs III homes, que hom se guardes be, car gran bezonh era, per guardar la dita vila; que no fos destrucha. E sobre aysso, fo ordenat, que hom fassa far e renovelar los sagramens, a tot home que volia demorar en la dita vila; e plus fo ordenat, que cada senhor dostal (que chaque chef de maison) y mene sos vayletz: e plus fo ordenat que hom fassa far lo dich sagramen a totz los religios.

 

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15 Décembre

Après d’actives démarches, faites auprès du sénéchal de Guienne, par Jammes del Arquey (consul) et Joh. de Cussat, la sufferte fut prolongée jusqu’au premier mai, moyennant quinze tonneaux de vin, le tiers blanc et le reste claret (rouge), à payer à la Chandeleur (a paguar a la candelor); que dans le cas, où ces conditions ne conviendraient pas, la dite sufferte serait retournée au sénéchal, dans un délai de huit jours. Du consentement de toute la jurade, ces conditions furent acceptées. Il fut dit aussi que l’affaire serait soumise, dès le lendemain, jour de lundi, aux habitants de la ville, assemblés dans l’église Saint James. (E que aquesta causa sia mostrada, dema que sia dilus, a Sent Jamme, a tot lo comu).

 

7 Janvier

Fo ordenat lo medis jorn, que negun angles no intre en la vila, ses (sans) litcenssa, e aquels que y intraran, que hom lor fassa leyssar larnes a las portas.

Fo ordenat lo medis jorn, que hom done del vin a Mossel Captal, e a monsgr de Duras, e al conestable afin que fassan cum la suferta nos sia be tenguda, e sian amics de la vila.

 

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Plus fo ordenat lo medis jorn, que nom trameta, a Paris, I bon home o dos, per dezencuzar la vilar, devert lo rey, e devert monsgr de Guiayna, de las causas que son estadas reportadas de part de la, soes assaber, que alcus fais parlies e messongiers, avian reportat a Paris, que la vila era angleza.

Plus fo ordenat lo medis jorn, que hom trameta a Clarens (a Cause de Clérans), loqual cra estat pres per Tando del Peyronent, loqual era Angles, per vezer am lo dich cappni, si volia tenir nostra suferta, ni si hom sa aguardar de lor, ni si hom poyra far am lor, que hom pusca estar segur am lor.

 

12 Janvier

Plus fo ordenat, que lo pon de Dordonha fos desplanquar, afin que aquilhs de Ramonet, ni dautres, no venguan, ni entren en la vila, tant soven cum fan.

 

20 Janvier

Le vin qui devait être envoyé au sénéchal de Guienne, fut taxé à sept francs le tonneau.

 

Plus fo mostra lo dich jorn, que lo cappni de Clarens, demandava que la vila li ajudes, e li prestes V pipas de vin, e V pipas de farina, e IV cubertas (couvertes); e al darier, volia que hom

 

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Ii prestes las V pipas de farine, e las IV cubertas. E sobre aysso, fo ordenat, que blat ni vin no salha (ne sorte) de la vila, mas que hom ly lassa alcun plazer de las cubertas.

 

2 Février

Lo qual jorn, foren mostradas III letras, luna del rey N. S., e lautra de monsgr Darmanhat (1) conestable de Franssa, e lautra de monsgr Arn. de Bordelha (2), senescal de Pereguort, sobre alcunas crezenssas, las quals crezenssas, lo dich monsgr lo senescal deve dire als senhors cossols.

Plus fo mostrat, que, cum los mazeliers de Bragayrac aguessan mort I buo, lo jorn de la vespra de Nostra Dona Candelor de lan present, loqual jorn es huy, cum los oficies del rey N. S., e los senhos cossols, e tota la universita conaguessan que la dita carn no era vendabia als Mazels de Bragayrac, e los senhos cossols laguessan facha mètre a la ma del rey, e per alcun debat que Bernard Bruguiera avia fach als senhos cossols en mesprezan los totz, en dizen que, a despech de tot, la dita carn seria venduda e talhada als dichs bancs. E sobre aysso, fo ordenat e reguardat,

 

(1) Bernard VII, comte d’Armagnac, chef de la faction dite des Armagnac, se fit en 1413 nommer connétable par la reine Isabeau.

(2) Arnaud de Bourdeille sénéchal de Périgord et lieutenant du roi.

 

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que, vista la lor malessa, que hom los poyre metre en I gran mal, e reguardan la lor ynnocenssa, que ges nos seria bon a vengar, si de totas las causas que son mal dichas. E sobre aysso, fo ordenat que los dichs mazeliers sian perdonat, e que prenguan la dita carn, mas que no sian si arditz de vendre la, a nulh banc de Bragayrac.

 

14 Février

Loqual jorn, fo mostrada una letra, laqual avia trames los senhos de Biron, fazen mencio en aquela, sobre lo debat que Tando del Peyronent (anglais qui s’était emparé de Cause de Clérans) avia fach a Clarens en menassan la vila, e pluziors autras malas paraulas (et plusieurs autres mauvaises paroles). E sobre aysso, fo ordenat, que hom li fassa resposta bona e gracioza, e seguon (selon) la dita letra quel nos a trames.

 

20 Mars

Les consuls, sont autorisés par la jurade, à lever une taille de 420 francs au plus, pour payer le vin envoyé à monsr le sénéchal, et faire face aux autres besoins de la communauté.

 

3 Avril 1416

Le seigneur de Badefol et G. del Peyruilh, envoyés par la jurade à Montréal, pour réclamer

 

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les six hommes et les quatre bêtes, qui avaient été enlevées par le seigr du dit lieu, rapportent que le dit seigneur ne veut rendre sa prise a moins de quinze écus. Il fut arrêté, que, le seigr de Badefol reviendrait à Montréal, accompagné du consul Jammes del Arquey, afin d’obtenir de meilleures conditions, mais qu’à n’importe quel prix les hommes et les bétes devaient être recouvrés.

 

8 Mai

Plus fo mostrat per los senhos cossols, que ylhs avian mostrat als peyriers, de far lo mur ques denta laygua, a qui ont es lo pal, pres de lort (jardin) de Costas, e disen que ylhs non poden aver melhor merquat, de la ma dels peyriers que lo volen enpendre (entreprendre) de far, que de III tonels de blalz, meytat fromen e meyta segle (seigle), e I lonel de vin, e demi porc salat, e IVXX francx en argen, e I capeyro (chapeau) daqui a I escut, per lo mestre de la dita obra. E sobre aysso, fo ordenat, que hom se tengua en aquel merquat, e que hom fassa pervezion cum lo mur se fassa; e en aquesta causa demoret tot lo cosselh lo dich jorn.

 

13 Mai

Loqual jorn, fo mostrat per los senhors cossols als senhos juratz, que, cum la vila sia en gran

 

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reguart, e per la causa que la suferta que la vila a del senescal de Guiayna, per lo rey dAnglaterra, e del cosselh exsistent a Bordeu, per lo dich senhor rey, falh (finis) aquesta pantacosta, e no remenhs que hom no pot plus aver ni alonguar, sino am condicio e maniera, e que de tot jorn nos menassan plus fort de prendre la vila, e de destruire so que y es, e per fugir a lor rnalesa, e per alonguar lo temps e la paubra vita, tan cum hon pot, fo fa tal una ordenanssa cun senset: que lo senhor de Badafol loqual es pruzoms (prud’homme) e ama (et aime) la dita villa, que no volre la destructio per re, e per so car es fîlh de la vila, fo ordenat, que el e Joh. de Cussat anen devert lo cosselh del rey a Bordeu, e al loctenen del senescal, per vezer si nom poyra meys alonguar la dicha suferta, e al quas que no se pusca plus alonguar, que hom vega si hom poyra far tal I acort am lor, cum dejus sensset: Remembranssa sia a monsgr de Badafol e a Joh. de Cussat, de parlar am John Oyza, loctenen de monsgr lo senescal de Guiayna, sobre las causas, que lo dich loctenen parlet am Jammes de Lar-quey e am lo dich Joh. de Cussat, toquan al fach de la suferta de la vila de Bragayrac.

E per esquivar mal tres gran, loqual sen poyra ensegre e en devenir per lo temps de la presenta guerra, e afin que la paubra vila pogues demorar am los enemicxs del rey nostre senhor, en patz e en concordia, e afin e per esquivar la destrucio

 

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de la paubra vila e del pays a lentorn, loqual poyria estre destruch e dezert, si no y era mes, alor per la conservacio de la dicha vila e pays, fo ordenat tal I cosselh per via e de remedi, e fugir a tota lor maleza cum dejus senset: que si lo dich loctenen e los autres senhors del cosselh exsistant a Bordeu per lo rey dAnglalerra, lor plazia de donar bona suferta a la dicha vila, castel, e castelania de Bragayrac e poder de Maurencs, e ayssi cum dautras vetz (d’autres fois) an donat, per, dayssi a la festa de Nadal (de ce jour à la fête de Noël), am tal protestacio que, sy dedins aquel terme monsgr de Glocestre (Thomas Voodstock, duc de Glocester, frère d’Edouard III) era vengut, loqual dize hom que deve venir a Bordeu, per la conquista del pays, o autre senhor de sanc royal aven poder del rey per conquistar lo pays, e sian vengut per davan la vila, lo dich prince plus fort que los frances, responden los hobitant de la dicha vila, que en aquel cas, ylhs faran so que far deuran ni sia razo, seguon los dichas covens (selon les dites conventions) e promezas (et promesses) sobre dichas; cum en aquestas causas demoren lo dich jorn los dicha senhors cossols, e juratz e tot lo cosselh, per las quals causas dessus dichas e declaradas, los dichs senhos cossols requeriren mi notari, e escriva del dich cossolat, dejus escruit, que lor ne fezes carta publica si mestier era; la qual per mon public

 

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offici, lor autregey fazedoyra, tan bona cum savia ni poyria far, am cosselh de sanis.

 

20 Mai

Loqual jorn, fo mostrat per Peyre de Borzes, Ber. Folqueyro, e Joh. Arnault, cum la granda a tor de Borbarau e la petita tor ata (y attenant), no fossan aparelhedas per far defenssa, que ylhs e autres habitans las volian adobar, e prestar largen a la vila, am que las dichas tors sian aparelhadas e adobadas, am tal protestacio, que la vila lor dones letra sagelada del sagel de cossolat, que largen que ylhs prestaran ni metran per adobar las dichas tors, lor sia paguar o rebatut de lor talh o dautres causas, tan que ylhs fossan e sian paguatz e satisfachs, de tot so que y auran mes ni prestar, a ladob e reparacio de las dichas tors. E sobre aysso, fo ordenat e de voler de totz los senhors cossols e juratz dessus escruitz, que la causa se fassa en la maniera que dessus es dich ni declarat, e de las causas que ylhs metran ni despendran per ladob e reparacio de las dichas tors, que hom lor ne done bona letra, de tot so que y auran mes ni despendut, per ladob ni reparacio de las dichas tors, tan bona cum se poyra far, sotz lo sagel de cossolat, e que la causa se fassa e se compliqua (s’accomplisse), e de so requiren carta.

 

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12 Juin

Loqual jorn, fo mostrada una suferta que Joh. Oyza, loctenen del senescal de Guiayna, avia dona a la vila per XV jorns, e era estada escruitat lo VIIIme jorn de junch.

Plus, fo mostra una letra do crezenssa, laqual avia trames monsgr lo senescal de Pereguort, e la crezenssa siera, que trametia a la vila IV o V escudeys (écuyers), e plus, mandava per la dicha crezenssa, que seria en esta vila dins dicmenge (dans la journée du dimanche suivant).

 

25 Juin

Fo ordenat, que lo mur de la vila, a qui ont es lo pal se fassa, e que, en Bernard de La Balma sia manobrey de le dicha obra, e que hom li done X francxs per son trebalh, per far e ordenar la dicha obra.

 

8 Juillet

Loqual jorn, fo mostrat per J. del Arquey e per J. de Cussat, que cum ylhs fossan estatz trames a Bordeu, per alonguar la suferta, am lo loctenen del senescal de Guiayna, ayssi que ylhs reporteren, que etz (eux) avian tan fach am monsgr de Duras e am monsgr lo cappni, que la

 

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dicha suferta era prolonguada daqui que a la festa de Sent Miquel plus pres venen.

 

10 Juillet

Plus, fo ordenat que hom trameta a Paris, per vezir si lo rey volria far alcun profech a la vila, ni, si nos volria cofermas los esmolumens per I certen temps e dautras causas.

 

18 Juillet

Lo medis jorn, los cossols de lan passat rederen lo papier hont son lors comptes, de tot se que ylhs an recebut, mes ni despendut, de tot lo temps duran lo torme de lor amenistracio.

 

Dépenses relevées dans le budget de l’année

 

1415-1416

 

Lo darier jorn del mes daost, venc lo capdet Ramonet, e lo senhor de Puch-Guilhem, e Tendo del Peyronent en la vila, e fo lor fa presen de pa e de vin a tos tres, que se montat XXXVII sols, VI deniers.

Aquel medis jorn, lor fo donat XX punieras de sivada, III sols la puniera, monta LX sols.

Lo divendres a VII jorn de setembre, aguen en fer, per far los claus de las escalas de la tor de la Loguadoyra; monta VI sols, VI deniers.

Lo XXIV jorn de setembre, vent I fray de

 

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carme de Castilho, que Jeammet e J. de Cussat lo tramezen, per assabentar la vila que los angles eran amassa, e so era per nostra destrucio, e doneren ly, VI doblas, e plus lo ser que vent, per sos despens, per lui e per son rossi, II sols, VI deniers. Monta tot : VIII sols, VI deniers.

Lo mati feret son rossi. Costet de ferrar, II sols, IV deniers.

Lo demati avans, que sen anes, per sos despens e per so que avia despendut a lostessa, IV sols, VI deniers.

Lo dimrnenc a X jorn del mes de noembre, fo facha una prossecio general, e noy avian punt ordenat que disses la messa, e per so, loguen fray Bertran Chaminel, e donen ly per que disses aquela messa, II doblas.

 

A chaque élection de consuls, c’est-à-dire tous les ans, il était fait trois processions générales. Les consuls faisaient un cadeau à chaque couvent et à tous les prêtres qui y assistaient. Ils appelaient cela donner béate.

 

Lo divendre a VI jorn de dezembre, agueren lo trompador e lo clic (clerc), que de voluntat dels oficiers del rey, e per lor commandamen, fo facha una crida (une criée), que tot senhors dostal venguessan far lo sagramen, e menessan lors vayletz a Sent Jamme. E donen lor, al dichs trompador e clic: I sol, IV deniers.

Lo dimecres medis (19 décembre), venc. Ger.

 

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del Peyronenc (1), als Carmes, que anava a Clarens, e fo li fach presen de pa, e de vi, e de merlus, e de sivada. Monta tot XXVIII sols, IV deniers.

Lo divendres a VII jorn del mes de Jevier, venguen dos angles, daquilhs que eran estatz pres a Caortz (Cahors), e fo ordenat, que hom lor dones a beure e a mingar. Despenderen en pa, e en vi, e en carn: III sols.

Lo divendres a XV jorn de jevier, tramezen Simonet a Muyssida e a Sorzac, per veyre dels angles, en qual part tenian. Balhem ly per sos despens: VI sols.

A XVIII jorn de jevier, tramezen III porcs al senhor de Tembo, per so car nos avia ajudat a aver nostra suferta. Costez los dichs tres porcs: IV francxs.

Lo dimars a III jorn del mes de mars, venguo lo cappni de Clarens, am sas gens darmas, e alopget en esta vila; e fezen ly presen, e donen ly, XII quartz de vin a VIII deniers lo quart, e plus, VIII punieras de sivada a III sols la puniera. Moxta tot XXXII sols.

Lo dimars a XXIV jorn de mars, foren tramezas VI lampreas, al cappni de Clarens, per Simonet; costez V sols la pessa. Monta XXX sols.

 

(1) Guiraud del Peyronenq, seigr de Loupiac, mari de Catherine de Saint-Astier de Montréal, capne de Bigaroque.

 

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1417-1418

 

Le secrétaire du consulat s’appelait: P. de Chapoletat.

Dans l’inventaire des biens de la communauté on trouve:

 

Lo gran privilegi, en que a IV pels de parguami, loqual donet lo rey Odoart (Edouard), rey Danglaterra, loqual es en I cofre lonc de cur bulhit (dans un coffre long en cuir bouilli).

 

25 Juillet

Fo ordenat, que nulh habitan de Bragayrac, de qualque estat e condicio que sia, que no ane conversar am los angles, ses licenssa del jutge de Bragayrac, o dels senhors cossols.

Fo mostrat que hom trameta a Paris, per mostrar los grans perilhs, en que la vila es, al rey e a son cosselh. Fo ordenat que hom y trameta II homes.

 

Ci-dessous l’entête de la taille ou impôt, fait pour le compte du sénéchal de Périgord, et pour d’autres dépenses:

 

Aysso es lo talh, que fo fayt e ordenat en quossolat, lan M CCCC XVII, a X dezembre, per la merqua que fayt levar lo quopitane de Clarens, per monsgr lo senescal de Peruguort, que costet

 

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IVXX francxs: — E per Trunquet, que nos fayt finar, de Maduran, en fora, XXX francxs, e una sela que quostet IV francxs, e I parelh de quaussas a I escudyer, I francx. Soma que quosta so que no agut Trunquet: XXXV francxs e I parelh de sabatos. Quosteren VI doblas.

 

Le quartier du Mcrcadil eut 42 imposés, la grand quaryera, ou Grand’Rue avec le Prebostal 62, le quartier de Malbec et Bourbaraud 74, le quartier du Terrier, Pédouille et le Queylar 48. Total des imposés 226.

 

24 Octobre

J. de La Beaume et J. de Cussat, de retour de Bordeaux, où la ville les avait envoyés, pour obtenir une nouvelle sufferte, dirent qu’ils avaient parlé au conseil du roi d’Angleterre, et au nommé Hoyza, (probablement d’Abzac) détenteur du sceau de la sénéchaussée, le sénéchal de Bordeaux étant absent, et qu’on leur offrait la sufferte, jusqu’à Saint Michel, moyennant XII tonneaux de vin, cinquante francs bordelais, pour le seigneur de Montferrand, qui avait appuyé la demande auprès du conseil, et un marc et demi d’argent à son frère; qu’à ces conditions, on nous tiendrait sûrs des garnisons Anglaises de Domme, Montferrand, Biron, Puy-Guilhem, Montastruc, Belvès et Cancon. Ces conditions furent acceptées, parce que, dit la jurade, ces garnisons étaient trop voisines (que

 

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las guarnisos de que nos asseguran, son trop nostres hezis).

 

Fo ordenat, a qui mis, que fes escruitos letras a Holevier Dapzac, de part la vila, disen quel es bon franses e leyal, es estat tot jorn lamic al senescal de Peruguor, o a son loctenen, e una autra a monsgr J. de Sent Aubin, e una autra a monsgr J. de Veysiera.

 

15 Novembre

Loqual jorn, fo mostra una letra que avia trameza lo senhor de Monqut, sagelada de son sagel, ella qual contenia, que nos requeria, en disen quel e nos eran en suferta, e que sobre aquo, que li fescsan redre una balesta, que G. de Guardona avia, que el am dautres de la vila lavian preza, am que sapelava Augié, lo cal era de son sacramen, seguon que afirma en sa letra; o, que li mandesan, si li volian far guera, o no. E fo ordenat per totz, que la dicha balesta lhy sia reduda, quitia de tot los de Bragayrac, e que los cossols parlen am lo dich G. de Guardona, cant sia el la vila, que velha redre la dicha balesta, e si no o vol far, que am la ma dels officies del rey N. S., la aga, e la redan, afin que res, que sia de la vila de Bragayrac, no naga mal ni dompnatge; que no aven bezonh de guera, am lo dich senhor de Monqut, que trop nos es besy.

 

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15 Janvier

Lo qual jorn, fo mostrat, per los senhors cossols als senhors juratz, que J. de Cussat era bengut, de Liborna, ont la vila lavia trames, a Beocham, per lo fach de aver suferta, e que lo dich Joh,. era a qui presen, e que lauvisan (et que nous écoutions) que velia dire. E lo dich Joh., dis quel era anat, de comandamen dels senhors cossols, parlar am Beochamp, de nostra suferta, en ayssi, cum avia empres am lui a Masduran, e que lo dich Beocham li avia di, quel navia parlat am lo conestable a Fronsat, e que si volian suferta, per I an, que nos costaria, entre totas causas, XXX pipas de vy, XXIV pipas de claret, e VI pipas de blanc; e am aquo, tendrian quiti e segur de totz angles, e siam sagelada am lo sagel de la senescalsia de Bordeu, e am lo sagel del contestable de Bordeu, e am aquel de Beocham. E fo ordenat de boler de totz (du vouloir de tous), que lagam, e que lo terme de Nadal, o a to Sent (et que le terme de Noël, ou de la Toussaint), si plus no poden; e que cada senhor e cappni, de la part dels Angles, agam letras e mandamens, que tenian la dicha suferta, e que los cossols fasian tant a Guilh. de Nalat, que ane, am lo dich J. de Cussat, per ordenar las dichas sufertas, e letras e mandamens, e que los cossols ly prometan que la vila

 

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len guarda de totz dompnatge; e totz acorderen so-dessus en ayssi cum es dis.

 

21 Avril 1418

Loqual jorn, a qui mis, mostret R. del Pont, quel era estat avisat per alcus amit secret, que gens devian venir el la vila de Bragayrac, per lhui forssar, e son frayre, lo priol de Sent Marti; e quel progua (priait) a totz, cum el e son frayre, fosen natz, de la dicha vila (que comme ils étaient nés en la dite ville), que om los guardes, que no presesan tort ni forssa, dedins la vila, ni om se fus, que gens intresan, que los poguessam forssas. E fo ordenat, de voler de totz los senhors cossols e juratz, que om no laysse intrar gens que puscan forsar lor ni autres de la vila; mas si no volen demandar al dich prior, ni al seu frayre, que lor ordenian danar davan lo jutge, e non pas per forssa.

 

4 Juillet

Le seigneur de Montcuq écrit aux consuls qu’il a pris, à la ferme de son neveu le prieur de Saint Martin, la dime de son couvent, et demande aux consuls, s’ils ne s’opposeront pas, à ce qu’il mette dans la ville, les personnes chargées de lever la dite dime. Il fut ordonné, d’envoyer deux bons hommes vers ce seigneur, pour

 

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le prier de vouloir bien abnndonner cette affaire, car son neveu n’était pas encore prieur comme il le disait, la cause étant encore pendante devant l’église dont il dépendait.

 

11 Juillet

H. de Merssié, jurat, se voit confier la garde de la ville, et jure sur les saints évangiles de Dieu, qu’il saura, pour l’honneur de Monsr le sénéchal, et par amour et au profit de la communauté en assurer la garde.

 

18 Juillet

Jeantounet d’Abzac, s’étant vu refuser un sauf conduit qu’il avait demandé aux consuls, fit chevaucher contre Bergerac et s’empara de quelques hommes et de quelques bœufs. Cette chevauchée était sous les ordres du nommé Malamort. Ayant réclamé cette prise, les consuls se virent réclamer par d’Abzac quarante-deux francs (jurade du deux du même mois), Après bien des pourparlers, il fut arrêté qu’on lui donnerait vingt-cinq francs, dont la moitié serait fournie à titre de prêt par ceux à qui il avait pris du bétail, lesquels en seraient remboursés à la première taille, et que la ville se procurerait l’autre moitié, et donnerait lettre scellée du sceau du consulat, à tous ceux qui auraient prêté de l’argent.

 

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Les recettes de l’année s’élevèrent à la somme de huit cent deux livres, huit sols, neuf deniers, et les dépenses à la somme de huit cent vingt-huit livres, dix-neuf sols, huit deniers, d’où un déficit de vingt-six livres, dix sols et onze deniers.

 

Dépenses diverses relevees dans le budget de l’année 1417-1418

 

Aysso, son las despens e costaches fachs per nos avans dichs cossols, duran lo terme de nostra administracio, lan M CCCC XVII, et finit lan M CCCC XVIII.

A XII daost, aneren fray G. Cossy des Carmes, e Bernado la trompeta, a Clarens, parla am lo cappni del dich lot, que nos avia deffiatz, que disia que nos eran causa de argen, que lo seo clert aviat perd ut; e meneren la rosy del faure de Cayssat, e lo de B. de la Balma. Prenia cada rosi per jorn, II sols, I denier, e, cant feren bengut, donen lor dos cartz de vy, e III michas. Esteren I jorn. Monta VII sols, VIII deniers.

 

Nota: Le lecteur a dû remarquer, que dans la même phrase, les mots signifiant la même chose ne sont pas toujours écrits de la même manière. Ainsi le mot vin est écrit, tantôt vy, vi, et tantôt vin. Il ne faut en faire de reproche à personne, si ce n’est aux secrétaires successifs

 

p. 220

qui ont écrit les jurades, et dont l’orthographe a toujours été scrupuleusement respectée.

 

A XV daost, anet B. de la Baltna, nostre compagnos, per ordenansa facha en cossolat, per los senhors juratz, à Cancos (Cancon), per parlar am lau tezaurier del rey N. S., per las cochas de la vila; e menet Amanio de Bordas per lo conduire, e menet lo rosy del faure de Queyssat e lo seo (et le sien); prenia cada rosy per jorn, II sols, I denier; e despenderen, en VIII jorns que esteren, III francxs. Monta V lhioras, VIII sols, IV deniers.

A XIV del mes de setembre, venc lo seignor Daguasat (de Doissac canton de Belvès), e lo seignor de Biron, am gran colp de gens darmas, denta Doma, que sen davalavan en Bordales; e donen lor, en pa, XII sols, en vy, XVI carts a XVI deniers lo cart, e VI punieras de sivada a III sols la puniera; o cant sen bolguen anar (et quant ils voulurent s’en allnr), aguen VI botas de vy que tenian VIII carts e mech, que ne porteren am lor. Monta III lhioras, II sols, VIII deniers.

A XXVI del mes de setembre, vengueren los compagnos de Puch-Guilhem, als Carmes, armatz, e manderen e pregueren, que lor donessan a beure; e donen lor III cartz de vy a XV deniers lo cart. Monta III sols.

A XIII del mes dotobre, tramezen frayre Pey

 

p. 221

Pene, des frays menos, a La Tor Blancha (à La Tour Blanche), dernostrar a monsgr lo senescal de Perugort, lo gran perilh e mal en que eran. Donen lhy XVIII sols, IX deniers.

A XVIV (FB. sic. Devrait être XXIV?) del mes dolobre, paguen al guacho (guetteur) de la tor del pon de la Dordonha que li devian los senhors cossols de lan passat, doas aunas de gros drap, e nos que li endevian autras doas de nostre temps; costeren los quatre aunas, I lhiora, XVII sols, VI deniers.

A XXVII del mes de noembre donem als portiers de la porta Logadoyra que curavan lo valat en vy XII deniers.

 

1423-1424

 

Dans l’inventaire des papiers appartenant à la communauté, fait le 25 juillet, on trouve:

 

Una letra de composicio, sul fach dels Carmes, cum deven ubrit lo Caudau, si bezon era, per far venir fusta, si la vila no volia.

 

Dans l’inventaire des biens de la communauté, on trouve:

 

En larmari de la sala nauta, o troberen auna de fer, item dos copders de fer, e la mesura de mech quart, destenh, del vy, e la mesura de la chopina, e una lioura, e mega lioura, e quart de lioura, e mech quart de lioura, e doas megas onsas, de metal; item la mesura

 

p. 222

de mega quartieyra de sal, e la mesura de una chopina, e la mesura de mech quart de sal de fust.

En la sala, ont on te lo cossolat depart dejos, una hucha barrirada am clau de fer (coffre fermé avec une clef de fer), en que se troban un drap de seda e daur (dans lequel se trouve un drap de soie et d’or). Item — tres petitz coffres, ont a dedins, certunas letras, e pati, e autras.

Item. — I pes de fer de dos quintals.

 

Le pas du Safroc se mettait à l’enchère en 1423.

 

7 Décembre

A qui meys, los dichs senhors cossols mostreren als dichs senhors jturatz, que aquels de Senta Fe (Ste-Foy), se perforsan cum prenham la vila, e fan gran amas; e si bolen que lo gach, que es ordenat, se fassa en la manieyra que es ordenat, que los cartels (billets de garde) son fach.

 

13 Décembre

Les habitants du Mercadil, viennent dire aux consuls, que le capitaine de Bergerac leur a fait défendre, de la part du roi, de rentrer leurs biens dans la ville. Il leur fut répondu qu’ils eussent à bien se garder jusqu’à l’arrivée du capitaine, et qu’alors on leur répondrait.

 

p. 223

2 Janvier

Ste-Foy menaçant toujours la ville, les consuls sont priés de vouloir bien faire faire le guet.

 

16 Mars

Fo mostrat als dichs senhors juratz, del gran perilh que ha en la vila, si seria bo de barrar I jorn la una porta, e, a lautre jorn, lautra, ni cum volen que se fassa, ni ont poyrian far, lo passatge; si se faria a lort (jardin) dels Carmes ?

Lor fu plus mostrat, que monsgr lo senescal, e autres officiers, devia venir en la vila; si cas era que venguessan, si volian que om lor dones.

 

2 Avril 1424

A qui meysch, los dichs senhors cossols mostreren als dichs senhors juratz, que monsgr lo senescal avia fach metre lo seti davan la vila de Senta Fe (que monsgr le Sénéchal avait fait mettre le siège devant la ville de Ste-Foy), e y era a qui nostre cappni Beuchamps, e, cum ilhs savian, om y a trames los companhos de la vila de Bragayrat; e, sy lor semlava, que om lor trameses de biox (et que, si cela leur convenait, on leur enverrait des bœufs); e que lo loctenen

 

p. 224

avia dich, que lo capitani se fiava, que om li dones, a si, e a sa gens, pa, e vi, e sivada.

 

De suite les consuls envoyèrent, au siège de Ste-Poy, une pipe de vin et cinquante miches, c’est-à-dire tout le pain qu’ils trouvèrent dans la ville: et arrêtèrent que cette dépense serait payée par la communauté, parce qu’il était juste, que la ville fournisse à ses sujets le pain et le vin, qui leur était nécessaire. Il fut aussi décidé, qu’on ferait gracieusement un présent au capitaine, aussitôt qu’on le pourrait.

 

3 Avril

Paix traitée avec les habitans de Sainte-Foy

 

Lo tert jorn del mes dabril, lan de nostre senhor mil e quatre cens vint e quatre, que era en dilus, que nostre capitani Beuchamps era davan la vila de Santa Fe, am los gens de monsgr lo senescal, aquel rneteys jorn, e an, lo dich nostre capitani fet I acort am lo capitani loctenen de la dicha vila de Santa Fe, e habitans, en lo qual acort, fezen e autregeren, e doneren a monsgr lo senescal de Guiayna, una bona sufferta, sagelada, que durara del jorn duy entro, a la festa de Sent Johan Batista, e de la dicha festa entro, a lautra prodonament (prochainement venant) festa de pasquas, e per tot lan revolut; e per semlans maniere, monsgr lo senescal lor deu

 

p. 225

trametre, a lor, la sufferta, e furen ligit alcus artigles davan la dicha vila de Santa Fe, de las covenensas, entrepresas, entre lor, sobre las suffertas e covenensas presas. Los quals artigles e covenensas, jureren, promezen tener, observar, e complir, X homes de la dicha vila e habitans de Santa Fe, en presensa del dich nostre capitani, e de Ramont del Pont e de plus autres. Los noms dels dichs habitans, que jureren, de Santa Fe, son los qui sen seguen; e prumeyramun jureren, si cum fu reportat. Jonh del Pleys, Martin de Tripiana, Joh. de Codeyrant, Amanieu de La Glia, Guiz del Puech Ceyset, Garrel, P. Cugal, Colau, Richat, Q. Conelo.

 

Dépenses faites pour le siège de la ville de Sainte-Foy

 

A XXVIII jorn de martz, vent lo capitani messire Johan Beuchamps, am gran companhia de gens, que monsgr lo senescal los avia mandat, de per totas las garnisos, que venguessan a luy lendema, que fo lo darrier jorn de martz. Anet, lo dich capitani, per comissio de monsgr lo senescal, am gran companhia de gens de la vila de Bragayrat, metre lo seti davan la vila de Senta Fe; e baylen, aquils qui aneren am luy, trenta VI michas a I ardit la micha, montan XV sols.

 

 

p. 226

 

livres

sols

deniers

 

 

15

 

Le lendemain deux pipes de vin, payables à Pentecôte, qui coûtèrent

8

 

 

Idem. — Deux cents miches à un esterlis chacune

2

8

4

Le 30, il fut envoyé au siège de Sainte-Foy, trente-deux hommes; ils y restèrent quatre jours, à trois sols et quatre deniers par jour

17

1

8

48 miches à un Blanquet. (Le blanquet valait 2 deniers 1/2.)

1

 

 

Au batelier pour les conduire.

Pour le gabarot (petit bateau)

1

10

10

 

Pour une gabarre et un gabarot avec quatre hommes, qui restèrent trois jours

2

 

 

Pour un gabarot

 

10

 

Pour une autre gabarre et quatre hommes qui restèrent deux jours

1

16

8

Pour un gabarot

 

6

8

Pour trois sacs qui se perdirent

1

10

 

Pour une barrique de vin achetée à R. Pomarède

2

 

 

 

p. 227

On envoya à Ste-Foy, un gabarot pour y conduire Jean de La Beaume, Guilhamot de Cadillac, le fils de Nando Galhart, qui emmenaient le fils de Tequonet Mengo, auprès du capitaine. Ils restèrent deux jours

1

10

 

Pour douze cordes emportées par le capitaine

2

 

 

Après réduction

42 l

18 s

4 d

 

 

19 Avril

A qui meys, los dichs senhors cossols mostreren als dichs senhors juratz, de la garda de la vila, e que cadan y meses bonna diligensa, e fazia bezon que om se fortifies, e curessan los valats.

 

14 Mai

A cette jurade, les huit consuls étaient présents; les jurats n’étaient qu’au nombre de quatre.

 

A qui meysch, los dichs senhors cossols mostreren als dich senhors juratz, cum los senhors autres juratz no eran bengut, ni volian benir, al so del senh e campana, que avian sonat doas grans laysas (au son de la cloche qui par deux

 

p. 228

fois avait sonné à branle); mas nopnostan, lor montreren una lettra, que monsgr lo senescal avia trames al capitani, e als juratz de Bragayrac, que el pregava, e comandava, que, cum el fus davan Duras, que om li bolgues ajudar, de gens darmas, coma archiers, balestries, e vioures, de tot so que poyrian, e quala resposta volian que om fezes.

 

19 Mai

A qui meys, fu mostrat als dichs senhors juratz, que monsgr lo senescal avia trames una autra letra, al loctenen e juratz de la vila de Bragayrac, que om li tramezes, davan Duras, ont el tenia lo seti, gens de trach, e carpentiers, e vioures; e que a lautra letra, que los cossols avian trames al capitani, que acosselher e mandes quala resposta om li fezes, en quera lo metsage no es bengut.

Fu ordenat, que tantost, lo plus tost que om poyra, on trameta a monsgr lo senescal, a Duras, I tonel de fromen e I tonel de vy.

 

21 Mai

Ne trouvant personne, pour aller porter les vivres ci-dessus désignés, au Sénéchal, les consuls prièrent J. de Cussac, l’un de leurs collègues, de se charger, avec J. de Lengo, de la conduite de ces vivres. J. de Cussac répondit

 

p. 229

qu’il s’en chargerait volontiers, mais, à la condition que la ville le garantit de tous les dommages qui pourraient lui arriver, tant à l’aller qu’au retour.

Dans les dépenses du budget, on trouve le détail de ce que coûta à la ville le siège de Duras. Je n’en copie qu’une partie.

 

A J. de Cussat, baylen, que anet per governar la gens, e per presentar I tonel de farina de fromen a monsgr lo senescal: V francxs.

E ly fo baylat J. de Lengo en sa companhia, e lo dich J. de Cussat menava sa jumenta, e J. de Lengo menava lo rossi de Perot, lo trolhier; e prenia cada bestia, lo jorn, de loguier, V sols; esteren quatre jorns, e bayleren al dich J. de Lengo I parelh de botinas, que costeren, de Peyre Alaman, VIII sols, IV deniers.

Baylem, am boyers qui aneren far lo carrech (aux bouviers qui firent le charoi) XXX qartz de vy, valen I fran.

Aven perdut al seti de Duras, dos satz, e IV saquas (deux sacs et quatre saches) valen quaranta sols.

A despendut, J. de Cussat, al dich viatge, ayssi cum apar, per son conte, fora los V francxs, quelly bayleren. Monta XI lioras, XIX sols, IV deniers.

 

p. 230

21 juillet

Pour une fois seulement, je copie en entier la création des consuls:

 

La presentacio de la letra clausa, de la creacio dels cossols, que fo presentada al bayle, dins lo castel.

A qui meys, li predichs cossols, presenteren e bayleren al rey nostre senhor, so es assaber, a sos officiers, en lot de luy, al honorable home (en) Ramon del Pon, bayle ordenari, per lo dich N. S., lo rey, a qui present Joh. Lebre, loctenen a Bragueyrat, a qui present Joh. Lavesque, procurayre, una letra clausa, e sagelada, del sagel de cossolat, sem degun sobre escrich (sans rien d’écrit par dessus, c’est-à-dire extérieurement), e que avia dedins XII prudhomes, eligitz e creat per los dichs cossols. E a qui meys, lo dich J. de Cussat, en presentan e tens la dicha letra, dischs, per nom de totz los dichs senhors cossols, al dich senhor bayle, que, ayssi, cum era de bona costuma, ilhs avian eligitz e causitz XII prudhomes jurats, daquils de la vila, dels melhors que avian pogut causir, daquils qui melhor lor semlava estre sufficiens, a governar la vila, e, cum era de bona costuma, ilhs pregavan, e subplicavan, e requerian lo dich bayle, els autres officiers, que volguessa causir, e crear, e eligir, daquils dotze promes juratz, VIII

 

p. 231

cossols, que bolguessan rigir e governar la vila, ayssi cum ilhs avian fach, en lan presen perpedanameu passat, o mielhs, si mielhs podian. E a qui meys, lo dich bayle pres e receub, de las mas del dich senhor cossol, la dicha letra clausa, e dischs e respos que ilhs farian so que a lors sapertenian; e doma, que sera la festa de la Magdalena, ayssi, cum es de costuma, causiran e eligiran, los VIII cossols, e faran lor degut, e las causas que ses acostuma de far. De las quals causas en atal dichas, fachas e ressitadas, los dichs senhors cossols, e los dichs senhors officiers, tan cum saperte, requeriren mi, notari publit, dessus escruit, que lor no fezes carta, estrumen publit, lo qual lor autregey fazedoyra (faisable).

Petrus de Chapoleta.

 

22 juillet

Loqual jorn, e an dichs, en la glieyssa de Sent Jatme de Brageyrat, lo dich honorable home (en) Ramon del Pon, bayle ordenary de la vila e castelania de Brageyrat, am los autres officiers, jutge e procurayre del dich nostre tressobiran senhor lo rey Danglaterra e de Fransa, dych, aqui, als sobre dichs senhors cossols, so es assaber, an Joh de Cussat, Hel. Galoga, Ramon de Pomareda, Hugot Peytavi, Joh. de

 

p. 232

Lerin, Bernard Boyssel, e Guiraud del Bruelh, cossols passatz, que, el, e los autres officiers, avian, tant cum podian, creatz e eligir, daquils XII prodhomes, que, lo jorn de ier, lor avian baylatz, en la dicha letra clausa, e ne avian causitz, per regir e governar la vila, si cum era de bona costuma, VIII cossols; que dichs, que om los tramestes serquar, per far lo sagramen, coma cossols, e es acostuma; e furen nompnat e baylat per escrich, e son aquiltz qui senseguen novelamen nompnatz. (Suivent les noms des huit nouveaux consuls).

E nompnatz, escruichs, eligitz que furen li dichs senhors novelamen creat, los prenompnatz senhors cossols passat, rederen, bayleren las claus de la dicha vila de Brageyrat, als dichs senhors bayle, e officiers del dich nostre tressobiran senhor lo rey, en lor dizen que ilhs, en lan passat, avian ben, e leyalmen, regit e governat, de so que a lor apertenia, coma cossols, la dicha vila.

E a qui meys, li predichs senhors cossols, novelamen creatz, jureren sobre sauths evangelis Dyou, toquat cadan de lor ma, la santia veraya crotz, e lo libre messal, pausat sobre lo gran autar de monsgr Sent Jatme de Brageyrat, que, ben, e leyalmen, regiran, governaran, a lor poder, la dicha vila; e, bon e leyal conte redrian, a la fi de lor aministracio; e serian bos e fizels al dich nostre tressobiran senhor lo rey Danglaterra

 

p. 233

e de Franssa, e a la dicha vila, e comunitatz de Brageyrat, e, no remens, reconaguen li dichs senhors cossols, tenir la dicha vila e lo cossolat, am la tor, e am lo senh e campana, e autres emolumens acostumatz, de tener del dich nostre tressobiran senhor lo rey, am (moyennant) I mart dargen, de bon argen, e de bon pes, ovrat am una tassa, (le marc d’argent que les consuls devaient donner tous les ans, au roi pour les immeubles dont la communauté jouissait, était présenté sous forme de tasse ou de coupe), de I mart dargen, que bayleren, totz amassa, de lors mas, al dich senhor bayle, e als autres senhors officiers, ayssi cum es acostumat; lo qual bayle am los dichs senhors officiers la pres, e receub, e per nom del dich nostre tressobiran senhor lo rey, lor baylet totas las claus de la dicha vila, coma cossols, que las tenguessan am los autres emolumens acostumatz. De las quals causas, en ayssi fachas, dichas e ressitadas, li predichs senhors cossols e juratz, tant los novels quant los velhs, e li dichs senhors officiers, e cadan de lor, par tant cum sen aperte, requereguen mi, Peyre de Chapoleta, notari publit, si besonh era, lo qual, per razo de mon publit offici, lor autregiey fazedor, I o dos, otant cum bezoun sera, substansa nomudada, duna tenor e duna substansa am (selon) cosselh de sanis.

 

p. 234

Dépenses relevées dans le budget de l’année

1423-1424

 

A sint jorn del mes daoust, fezen dite tres messas en cantan, am diague e subdiague (aveu diacre et sous-diacre), per ordenansa dels senhors juratz, per que Dyous volgues remediar a la mortandar (mortalité), e volgues salvar e gardar la vila de Brageyrat, de tot mal e perilhs e totz los habitans. Soes assaber: del Sent-Esperit, local disen los frayres menors, e lautra de la beneyta Vergena Maria, laqual disen los Carmes, e lautra de la Tranita, laqual disen los prezicadors. E totz los autres frayres dels dichs covens furen encargatz de dire, cadun, (chacun d’eux), messa de mortz — e doneren al coven dels frayres menos, XVIII michas; costeren VII sols, VI deniers, e XII quartz de vy, a X deniers lo quart, e doas pessas do buou (de bœuf): costeren X sols; — e als Carmes, VII sols, VI deniers de pa, e XI quartz de vy, a X deniers lo quart, e doas pessas de buou: X sols; — e als prezicadors, VII sols; VI deniers de pa, e X quartz de vy, a X deniers lo quart, e doas pessas de buou: X sols. Monta aquesta article IV lio-ras.

A XXVI de ottembre, tramezen frayre Perier, enta Salsinhat, enta Tenbo (Monbos?) enln Puech-Guilhem, per espiar si lo senhor de Mont Pesat, era a Senta Fe, que avian ausit dire, que,

 

p. 235

am gran gens, era bengut; e reportet que li y era. Donen li, per sos despens, VI sols, III deniers,

A tres de novembre, tramezen, la nuech (dans la nuit), lo filhastre del Guinat, e lo filh de Naudisso Audebert, per veyre si Mas Duran, era pres, qui nos avian reportat; e non era res; mas los de Senta Fe avian coregut a La Forssa. E donen lor VII sols, VI deniers.

Lo dirnecres a XV de setembre, trames lo capitani a Limulh, que mandava als companhos de Limuelh, que li fussan lendema a Belver (Belvès), per secore Biron, que los Frances lavian pres, e la tor se tenia (on avait déjà pris la tour). Donen a I angles, que y anet, mech franx.

A XXVIII jorn de juillet, tramezen una letra a nostre capitani, per la trompeta de monsgr lo senescal de Guiayna, fazen mension de la cavalgada, e mal, que nos avian fach los de Moysida. Donen li de que agues de la sivada a son rossi, una punhadieyra, III sols, IV deniers.

 

1456-1457

 

Le livre des jurades de cette année est à moitié rongé par l’humidité. On y trouve l’inventaire de l’artillerie possédée par la ville. En voici le détail:

 

p. 236

Dos canos de far, petitz (deux petits canons de fer);

Plus, IX cano gran (sic) ;

Plus, ung autre cano gran, qui es en la tor de Cleyrat, de métal;

Plus, la dichas podras que son en las baricos (barils) en cossolat;

Plus, VII balestas dasie;

Plus, VI garnchas (garnitures) de balestats;

Plus, XIX pessas dartilharia.

 

11 Septembre

Lo qual jorn, lor fu mostrat, que Pieras Bandel, avia porta ung mandamen de nostre tres sobiran senhor lo roy de Franssa, e que nos demanda, que li ayant a baylar, en los noms e sobre noms, dels fetz (des feux) e habitans de la vila, quar N. S., lo rey de Franssa o vol saber.

 

1er Octobre

Les commissaires du roi envoient aux consuls une lettre, pour les prévenir, que les trois Etats du Périgord doivent se réunir, à Périgueux, le lundi suivant, pour ordonner la taille à lever et on leur ordonne d’y envoyer deux hommes de la ville.

 

p. 237

Jour de saint-mathieu

Lo qual jorn, lor fu mostrat, cum monsgr lo rnage, era vengut, denta la cort de nostre senhor lo rey de Franssa, e cum avia delivrat (délibéré) del Sant Suari (Saint Suaire), e cum el era estat al cosselh dels tezauriers, cum volen far una tailhada sobre lo pays de Peregort, e cum il avia debatut a monsgr lo tezaurier, mestre Johan Buren, que y a debatut, e parlat per nos, e mays monsgr Hugues a parlat per nos, e dautres.

Plus, lor fu mostrat, que monsgr lo tezaurier, mestre Johan Buren, deu venir de part dessa, car monsgr lo mage ha auzit dire.

 

Il fut arrêté que si le trésorier venait à Bergerac, il serait honorablement reçu, qu’on le logerait dans la plus belle maison de la ville, et qu’on lui fournirait le pain, le vin, la volaille, l’avoine et tout ce qui lui serait nécessaire.

 

Jurade suivante; impossible de lire la date.

Loqual jorn, lor fu mostrat, de ung mestre que volia far lo pon, e lo avia gardegat (regardé), gran temps, e volia saber, de quant y porian ajudar la vila, e demandava gran soma dargen, e monsegr lo mage a debatut, am dautres de la vila, soque an pogut, en tant que rnonsgr lo mage ha uffert per la vila, si ho volian daqui n sint cens escutz, e demandava terme per IV ans, o per mays si podia. E lo mestre damandava

 

p. 238

mays I ostal, en que estes am sos vayletz, e III liancs (liens, cordes), e I coble (cable), e los vayssels (les bateaux), per aportar la fusta; e lo mestre san es anat, e deu venir.

 

12 juin

Lo qual jorn, lor fu mostrat del fach del pon, que lo mestre avia trames una letra, al mestre que fay las veyrias (verrières, vitraux) als Carmes; que la letra contenia, que nos ho mostres, e monsgr lo mage anet parlar am luy, am dautres de la vila, e parleren am lo mestre de las veyrias, desso que la vila volia donar, per far lo pon de Dordonha; e presenteren al dit mestre, que la vila volia donar mil francz bordales, e los de la vila dernandavan IV ans de terme, e demandavan franssas (français) que fussan fils de la vila.

Item. — Plus, lor fu mostrat que monsgr Huges, avia dich a monsgr lo mage, del fach del Sant Suari, que los tres Estats de Peregort avian ordenat, que lo pays de Peregort ajudes, que demores en aquest pays de Peregort, e que avian agut ung mandamen de nostre senhor lo rey, que fessan una talhada, sobre lo pays de Peregort, per trametre al papa en Roma, e a nostre senhor lo rey; e que, cada vila y prestava de largen, o no el demandaran que lor prestem

 

p. 239

VIII escutz, e quant la tailhada sia facha, que no ho rabatran, sino nes daytant.

Plus, fu hordenat dels VIII escutz, que nos demandan a prestat monsgr Huges, que y donen tot lo melhor remedi que se poyra far, car si no o fazen, los ufficiers non volrant gran mal.

 

Dépenses relevées dans le budget de l’année

1456-1457

 

Lo XXV jorn de aost, cornpren de la cautz per adobar las portas, e la muralha de la vila, que costet II franx, V arditz.

Plus, aten donat als frayres menors, per las dichas procesios, que la vila fazia far, en pa, en carn, montan XXXVIII arditz.

Plus aven donat als frayres prezicadors, per las dichas processios, que la vila fazia far, en pa, XII arditz.

Plus, aven donat als frayres dels Carmes, per las dichas procesios, en pa....

Plus, loguen los valadiers, que adoberen lo valat de Malbet, que y esteren III jorns. Monta XVII arditz.

Plus, aven donat a Robi Berno, sargan (sergent), una rauba (une robe), que costet III franx.

Plus, loguen una fenna, per tamizar e per far lo pa de la carita, V jorns a IV arditz lo jorn; montan XX arditz.

 

p. 240

Plus, lo jorn de la Magdalena, fu hordenat per los juratz, que donessan a dinar als senhors ufficiers, e als cossols novels, monta so que despenderen, en pa, e en vy, e en carn, e en especias (assaisonnement) : II franx, IX arditz.

 

1459-1460

 

10 Septembre

Pierre Gayrard, Helias de La Plante et Bernard del Pignet, s’obligent à tenir jusqu’à la fête de Saint-Jean-Baptiste, un bac suffisant, au devant de la ville, et surtout un grand bateau, durant le temps des vendanges.

 

10 Décembre

Le moulin Gaudra est mis à l’afferme, pour dix ans, moyennant une redevance annuelle de cinq poignères de blé. Le fermier se nommait Jatme Franssa.

 

20 juin

Plus, lor fu mostrat que rnonsgr lo senescalt, e monsgr lo loctenen, deven venir de part desa per tenir las asizas, e per acessar (affermer) lo domayne del rey, e per prendre monsgr lo

 

p. 241

sencscalt sa possecio; e que hom aregardes e vizessan, que la vila li fezes qualque presents, quar el avia dich, que el amava (aimait) la vila, e los habitans, e se lauva fort (et se louait fort) de la vila; e que el nos poyria far gran mal, o gran be, si lo tenen en amistansa; per que (sur ce), castun y vulha avizat qual present lor sera vist que poyren far.

 

20 juillet

Le sénéchal étant venu, la ville lui donna une barrique de vin blanc, une de vin rouge, deux torches de cire, de la volaille, de la viande, de l’avoine et le défraya de tout ce qu’il avait dépensé à l’hôtel. La dépense s’éleva à 27 francs 30 centimes.

 

28 juillet

Loqual jorn, fo mostrat als senhors juratz e a la commutat (communauté), per monsgr lo mage, cum monsgr lo mage, avia parla a monsgr lo senescalt de Peregort, e que se lauzava fort de la vila, e dizia monsgr lo senescalt, que el faria per la vila soque poyria far per nos, e nos mostret que el volia anar a la cort del rey N. S., e que si volian trametre I home o dos, am luy, que el nos ajudara, tot quant que poyra, e parlara am la persona del rey, del fach del pon e del pasatge, e dautras causas, e dich que no dopta

 

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ponh, que no delivre qualqua causas per nos, e ditz que no fara asaber, quant ne volia anar, VIII jorns davant que nane.

Fu ordenat per los senhors juratz, e per la communitat de la vila, e de voler de totz, que trametian dos homes en la companhia de monsegr lo senescalt, e y metan tot lo remedi que se poyra far, e que om lor amasse de largen, en que anen, e preguat a Matali e a mestre Bernat, que lor plazer sera, de anar per la vila, e ylhs an fach coven de anar.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de

l’année 1459-1460

 

Aven manlevat del teule (des tuiles), per cuvrir lo moli Gaudra, IX cens XL teules del ostal de J. Viguier: V franx e mech.

Plus, lo XVIII jorn de martz, baylem a mestre Bernat, del Cernh, per far ung vidimus de nostres privilegis, que tramezen a Paris, per monsr Huges, e lo nombre dels abitans de la vila: e fu ordenat que li baylessan I escut.

 

1463-1464

 

A partir de cette année, il est fait mention de l’opinion émise par chacun des consuls, sur les affaires qui leur sont soumises.

 

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25 Juillet

II fut dit à tous les jurats, qu’il y avait grand débat et grande dissention entre noble et puissant seigneur, le Sénéchal de Périgord, Pierre Dacsiné d’une part, et monsgr le maire et les consuls de la ville de Bergerac d’autre part, relativement au passage établi devant la ville. Le sénéchal disait que ce passage était sien, lui ayant été. donné par le roi (que lo passatge de la ribieyra de Dordonha du Bragayrac era seou, quar nostre senhor lo rey de Fransa lo li avia donat), et qu’il entendait le faire payer aux habitants, comme aux étrangers. Le maire et les consuls, au nom de toute la ville, alléguaient et disaient que les habitants n’étaient nullement tenus de payer le passage, ni le pontonage, car jamais ils n’en avaient payé; mais qu’au contraire ils avaient toujours été francs, libérés et quittes de tout subside depuis que le pont est bâti.

Comme on ne, peut s’entendre, malgré le recours de Bernat Palet, licencié de la ville de Tulle, que les consuls avait fait venir pour leur aider à terminer ce différend, le Sénéchal fit défense aux habitants de passer sans payer le passage.

 

E per so monsgr lo mage, an los senhors cossols, au totz los juratz dejus escruitz, per demostrar la causa si seria be de tirar a

 

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lavan, ho de demorar que la causa se perdia de saber lez hopenions de totz, ni que seria bo de far. Es assaber, que totz los dejus nompnatz, son de openion que la causa no se perde, e que om la persagua, daqui a finitia setesa (à définitive sentence) de causa, quar qui leysaria perdre aquela, ben (bientôt) en demandarian mays, e volen, los dejus nompnatz, que, quant ehls no aurian mas doas bariquas de vy, que la vila ne prenha una, per segre aquela causa, e que om se defenda be an justicia. Enquera plus, los qui an ung parleh de buos, volen que la vila ne prenha lun, e quant aquel sera falhit (dépensé), que prenhan lautre. Enquera mays, volen, los dejus nompnatz, que tot quant (tout ce qu’ils ont), que Dius lor aura donat, volen metre per segre aquela causa; quar, qui o leysava perdre, la vila sia gastada, e plusors autras openions bonas.

 

A cette jurade assistèrent Joham d’Abzac, maire, Hélie Champs, Pierre Tornier, Pierre de Bordas, Jean Peytavi, consuls, plus cent quarante huit jurats, bourgeois ou habitants.

 

2 Août

Cette jurade ayant une importance capitale, je la copie en entier. J. d’Abzac, maire, Pierre Tornier, Pierre Bordas, Jean Peytavi, consuls y assistaient, ainsi que soixante dix-huit jurats, e

 

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plussors autres que eran el dich cossolat, per far lo sagramen a la vila, per estar totz de bon acort, per sostener la vila, tant lo petit coma lo gran, e defendre se, de bon cor, an justicia eyso de voluntat de totz.

E per so, fu demostrat a totz los juratz, desus dichs, totz los grens (griefs), e destressa, e forfas, e rigors, que los que son el castel de Bragayrat, los quals son bretos de Bretanhos, soes assaber: Urben Duressol, an sa fama, an dautras domeyselas, loctenen del senescalt de Perigort, Pierre Dacsine, o Guilhaumes Levrot, sirven del dich senescal, e le frera de la dita fama, del dit Urben, loctenen per lo dich seneschal, e plusors autres, que abiten el dich chasteau de la dita vila, que, de tot jorn, se perforsan de tener la dita vila en destressa, e en sucgesion, per forsa, e volen estar senhors de la dita vila, e apropriar a lor lo drech del rey, que es senhor de la dita vila, sens autre, coma apar per nostros privilegis, e per una letra, que es en cossolat, de la coronna.

Item. Plus, fu demostrat, que, cum los dichs desus nompnatz, coma monsgr lo seneschal Pierre Dacsine, e an sos uficiers del dich chastel, no velhan sesar de demandar, e serquan, tot jorn, causas de noveletatz,, a la vila, coma quez, las claus de la vila, lo guach al castel, lo passatge del port, lo moli Guaudra, e demandan plussors autres succidis e noveletatz, de las causas que

 

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sa apertenen a la vila; e ayso fan per aver alcunas finalisas do la vila, quar de prumier, on li donava presens e dos (présents et dons), per tal que nos guardes nostres privilegis e costumas, e per so, vessens que los dos e los presens eran grans, e per so no leysava de demandar supsidis a la vila; e la vila tengut conselh, an totz los juratz desus nompnatz, que sera bo de far, quar la vila es perduda, si nos leysam metre aquetz subsidis desus, e nos ne poden be defendre, si nos volem. Fu vis e areguardat, que an las grans presens que om donaria, om ne defendra la vila, per justicia, e per bon drech, quar lo es mal fach, de se leysa perdre tans bos dreytz e bos privilegis, e que nos defendam, e nos virem (que nous nous défendions et nous nous retournions), quar nom nos metrian jus los pes.

 

Qui bene se defendit

Bonam compositionnn invenit.

 

Item. Es estat mays mostrat, per monsgr lo mage, en cossolat, lo jorn desus dit, que era lo segon jorn del mes de host, lan desus, sur lo fach del passatge, en dissen que nostres tres subiran senhor lo rey de Fransa, Loys, lo li a donat, e demanda a la vila e als abitans, lo dich passatge, e tabe coma als estrangiers (et aussi bien qu’aux étrangers), que vol que paguen. E fu demostrat a totz los desus dichs, el lostal do rosolat, que cum lo mage, an los cossols, per

 

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nom de tota la vila, se sia apelat, del dich seneschal, e de sos uficiers, e entimat lapel, e si dever segre lapel. Ho que (alors) furem las opinions de tolz los desus dichs, que seguam la causa del passatge, e de las autras causas, daqui a finitava sentensa.

E fu, en cossolat, mosseu Bernat Palet, licensiat in utroque jure, demoran en la vila de Tula, fu trames querre per acosselhar la vila, e di en sa opinion, que la vila a de tres bels privilegis, e belas libertatz, e es be de openion, que la vila se defenda per justicia, quar la dicha vila a bon drech, per se defendre, e es be melhor que la vila ho persegua per justicia, que compozir; que aytabe quant hom aura compozit an daquest, ne vendre I autre apres aquest, que volra lo cas metis (qui voudra la même chose), e per so, be es bona la mealha que estaruha lo dinier (bonne est la maille qui épargne le denier). E a pre paus, quant la vila aura finat, an un an, C escutz, e a lautre an, dos C francx, e a lautre C francx, be es melho que la vila prenhia los C francx, ho C escutz por pleydegar per justicia, que si fina ni ransona totz los ans, en aquela manieyra; quar la vila vendria a re, e seria destrucha; Jamays no volhatz finar, a bon drech, e que la vila no sia pas de devision, mas que sia unida, e de una union, o de una voluntat.

Lo openion es de monsgr lo prior de Sant

 

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Marti, en aquela desus, e que hom trameta dos homes de feyso, devert lo parlamen a Bordeux, ho devert lo rey, e que hom aja ung comessari, per enformar de nos e de lor, e far belas enquestas dels grens que nos fan.

Lo openion de Ramon de Mons es coma desus, e que hom y meta deligensa, plus tost que plus tart, et diligentiam adhibe.

Lo openion de Bertran del Pon es coma desus, e es be bo, e que hom serque de largen, per delivrar las causas, e que hom se defenda, daqui a los, e que hom reguarde los pouys e las causas; quar aquest seneschal es tan del rey, que tot quant que li damanda, no si falh pouyt (que pour tout ce qu’il lui demande, il n’y manque point), e per so

 

Qui bene vult fari,

Ter debet prœmeditari.

 

Lo openion de Matali de Clarmon es, que no y falham pouyt de segre la causa, e las causas; quar si nos leysam passar aquel subsidi, be nom demandarian mays, apres aquel, e per so defendam nos en justicia quia Deus vult justitiam.

Lo openion de rnestre Eymo de La Balma, bachelier en deret, e sendic de la vila, que las causas que son desus dichas e be ordenadas, que so, fasan, e que se metan en afiech (en effet); quar be vos dit que si nos troban flac e volonteyros dr finar argen, tot jorn, tostemps, no finiran

 

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de serquar alcuna noysa (noise) e debat, per tal que ajan ocasion de far venir de largen; quar els son nesesseyro (nécessiteux), e si nos volen venir per forsa, que nos em apelans à vim vi.

Lo openion de monsgr Hélie Jone, sendic bachelier en decret, es coma desus, e de nos mostrar que generem an justicia (que nous allions en justice), e que no semblem pas a daquel, que quant a barat lostal, e met, las claus a la sentura, e om li va dire que lo fuech era en lostal, e el dis que no era, quar el avia la claus a la sentura; quar hom no credaqui que sas servelas (car on ne croira jamais que cet homme ait son bon sens), vide exemplum.

Lo openion de Estene Doblet es, e vol, nonostan quel trene el castel (quoiqu’il aille au château) an los dichs senhors e uficiers, que hom se defenda, per tal que nos, ni los nostres, no sian en subjesion; quar mal tranc seria aquel per nos e per los nostres, e plassia a Diu que nos done tan bon confort, e bona ajuda, que nos puscan venir al desus an justicia fiat ut supra.

Lo openion de Bertran de Paleyrat, es este volontiers an daquels desus, nonostant, nos lan passat, aven leysat passar bel cop de causas, per fauta de no poder e de no sabe (par faute de ne pouvoir et de ne savoir), mas que volen que nos defendam per justicia, quar nos aven bon drech.

 

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so me sembla, e que voli que y metam las V sens de natura, que nos destruyan pas, e di lo test de lavangeli nolo mortem peccatoris sed ut convertatur et vivat.

Lo openion de John de Cussat es coma desus, e que hom es conjure la tempesta davant que no tombe, e que hom y meta remedi, que venia a bona fi quia ego vola.

Lo openion de Bernat Alba es be bona, quar el y vol metre tot quant (tout ce que) Dius lia donat, e sia doas pipas de vi, que la vila ne prenha una, e que hom se detenda an justicia, quar quant hun home darmas vay en batalha, el deu esser armat et vota sic.

Lo openion de Ramon de La Ribieyra es, quel si vol far coma las tors a la perdrit (faire comme font les tours aux perdrix, c’est-à-dire résister), e no fugira pouyt, e es be de openion que nos revirern an justicia, quar temps es que nos revelhem bonum cor habeo.

Lo openion de Ramon de Chaumon es, e vol be metre de so del seou, per defendre lo fach de la vila an justicia, quar trop seria al bas la vila, si leysava passar aquo: non transeat.

Lo openion de Johan de la Pereyreda, e Guilh. de Lespinassa, dich Plancqueta, e de Pocho, e de Pey, Guouffre, e de Johan del Castanet, son de openion e volen coma desus, e no sia pas

 

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coma paraula que se di de ser e de matis, quar tota la vila vol que nom segua aquesta causa, e dautras per bona manieyra, e an justicia, quar nos avem bon drech, e que trametan a qui ont deven trametre, quar noes que una vila, tala coma es estamla, deu esser auvida (car une ville telle que celle-ci doit être entendue), plus tost que ung home ho dos, e per so, que hom y meta remedi, en bona forma, e que hom y despenda del seou castus, nos concedimus omnia.

Los votz e las openions de totz los juratz desus dichs, son e volen que las openions que son dichas desus, sian e demoren en ferm (fermes, stables), e sian complidas, e ajan valor, quar so es lo gran profiech de la vila, e del habitans daquela, e que y despendam la meytat de tot so que Dius nos a donat, al profiech e utilitat del rey e de la vila, quar so que lo senhor de Bragueyrat nos a donat, e los reys deysi en rey passatz (l’ont), confermatz.

 

Nota: Le passage ou bac dont il est ici question, avait été établi après la chute du pont, qui arriva vers l’an 1444 ou 1445.

 

3 Août

Le nommé P. Tournier loue aux consuls un bateau, afin d’établir un bac devant la ville, pour la commodité des habitants, moyennant deux doubles par jour, excepté le dimanche, à la

 

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condition que la ville le garantira de toutes les entreprises qui pourraient être tentées par le sénéchal ou par son lieutenant.

 

10 Août

E fu depausat, al dich cossolat, per Peyre Bordas (consul), que cum Urben Duressol, loctenen, li a via dich e fach comandamen de plussors causas, coma que hom mezes, diligensa a tener las portas baradas, per causa de las gens estrangieyras, de las partidas da qui ont rnoren (des endroits où l’on meurt), e plus li fotz demanda de las claus, e plus que om faria lo guach a la porta al castel, lo dich loctenen li fetz comandamen, sur la pena de X lhioras; e per so, lo dich Peyre Bordas, ho remostret als dichs cossols e als dichs desus, e per veyre los hospenions de totz, e cum lo dich Peyre se oposset als comandamens e a las penas.

 

L’opinion générale fut qu’on tâcherait de savoir pour qu’elles raisons le lieutenant voulait imposer ce commandement.

 

29 Septembre

Plus, fu mays mostrat, que cum J. Chazart, abitan de la vila, es el castel en preyso, e que veguan en quala manieyra lian mes, quar es de la vila, hom sen meyle, e que la ajan an

 

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fermansas, e que lo sedit (sindic) de la vila y ane, am de la gen, en sa companhia, e de lo requeri per vertut de la costuma.

 

24 Octobre

Fu demostrat per monsgr lo mage, e per los senhors cossols, que mestre Auri de Feranhas, de la vila de Bordeux, maistre en parlarnen, se sia fugit de la mort, de la dicha vila, que monsgr lo mage, per nom de la vila, trameses una letra, de par la vila, al dich mestre, que si son plase (plaisir) fus de venir en la vila de Bragayrac, la vila li fara lo melho que poyra, quar el es, en partida, de la dicha vila, e que sera be profechapble a la vila, per donar confort, e que Matali de Clermon, scriva al dich maistre, que sia son plasser de venir de part de sa, e que la vila era enformada, que a Bordeux morian fort a que lo parlamen vacava per causa de la mort, e que si lo plaser era de messgrs de parlamen, de venir en la vila, la vila era tres be contenta, e de ne far lo posible, de so que no seria nessecita.

 

28 Octobre

Fu demostrat per monsgr lo mage, a totz los desus nompnatz, las grans cochas que la vila es de present, per las playchs (procès), e negocis, que los del castel donan a la vila; e per so, es

 

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demostrat que monsgr lo mage, e los cossols, no poden plus furnir de largen, quar, so que an mes, se monta a lenviro de IIC franxs, e per so, volen que sia fach ung tal, per segre las cochas de la vila, e per metre sertena gens, que no ordenen, de cada cartier (de chaque quartier) dos homes per ne ordenat lo talh. Fu ordenat, de Borbarau, P. Faure, J. de Cabanat Garino; e per lo Mercadil, Estandaria, e lo Teyrant; e per lo Quaylar, Piras Sent Chamon Medoc, e G. de Frescaroda; e per lo Terrier, Bernisso de Marota, e P. de La Peyreyreda; e per la gran Carieyra, lo sieur Del Pont, e Joham de Pomareda; e aquetz desus nomnatz an planier poder, de far lo talh, per volontat de tota la vila.

Plus, es demostrat per rnonsgr lo mage, que cum per tot lo pays de Lengadoc (Languedoc), e de Bordales, moren ses messura, e per so es demostrat, si es de volontat que la vila se garde, puys que Dius platz que, en sas, ses malaudia; e per so es bo de metre portiers a las portas, per gardar nos de enpedimia, e que degus, que venha de mortalita (c’est-à-dire des endroits où l’on meurt d’épidémie), no entre en la vila; ni ostaliers, que tenhan ostalaria, no sian si arditz de alocgar de gens, que venhan de loc que aja mortalitat.

 

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10 Décembre

Le maire et Matali de Clermont de Pilles, sont délégués pour assister à la réunion des trois États, qui doit se tenir le douze courant à Excideuil.

 

16 Décembre

E fu demostrat, per monsgr lo mage, a totz los desus, que el, e Matali de Clarmo, era estatz a la comession desus dichas, a Ysiduelh, ont se devian ajustar los tres Estatz, per monsgr lavesque de Lemotge (Limoges) lo senhor Descartz (Des Cars), Johan Bochier, mestre de requestas, e Johan lo Rey, secretari del rey a comessaris en aquesta partida, e cum los dichs comis ajan remostrat als tres Estatz de Perigort, que cum N. S. lo rey, aja fach grans messions tant el pays de Rosilho, tant per conquistar lo pays de Piquardia, tant per maridar sa filha Macdalena, e del maridatge de sa sor; e per so lo rey vol que on li ajude una vetz (qu’on lui aide une fois), e N. S,, a mes sul pays de Perigort, la soma de VIICC franxs, ho a lenviro; e per so, fu demostrat a totz, que seria ho de far, vist e aregardas, que la vila es adzenta (exempte) do talhas, e dautres subsidis: nonostan aquo, si om y suplira, per se gardar de bruch, ni de malvatz raportz devert lo rey, e de la cort, e fu demandar

 

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per openions a totz.

 

La jurade en entier décida que la ville fournirait sa part de l’impôt imposé sur tout le Périgord.

 

13 Février

Dans les accords proposés par la jurade au Sénéchal, à propos d’Urbain Durefort, on trouve:

 

« Que le Sénéchal sera obligé de chasser de la ville Urbain Durefort, et toute sa famille; qu’à l’avenir il ne pourra avoir aucune administration de justice à Bergerac, et que Guillaume Lebrot, son serviteur, sera également chassé de la ville.

Que le Sénéchal ne pourra mettre dans le château que des gens natifs du Périgord, et nés de légitime mariage (e descendus de leal matremoni).

Qu’il aura à mettre dans la ville, juge ordinaire, bailli ou lieutenant, également nés dans le Périgord, lesquels feront serment de garder fidèlement les coutumes, usages, libertés et privilèges de la ville.

Qu’il garantira de toute vexation, le maire, les consuls, les manants, bourgeois et habitants de la ville; qu’il ne leur sera cherché ni noise ni nouveautés, comme du gué, des clefs, du port et du passage de la rivière ni autres choses quelconque, etc., etc. »

 

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« Que tous les articles ci-dessus se mettront en la meilleure forme et manière au profit de la ville, par les clercs réunis en conseil, que le dit Sénéchal, y sera favorable et qu’il y fera consentir le procureur du roi N. S. »

 

Après la lecture de ces articles à la jurade, il fut demandé par MM. les maire et consuls, si on donnerait cent pipes de vin à monsieur le Sénéchal dans le cas ou il accepterait les propositions de la jurade, ou si l’affaire se poursuivrait devant la justice.

Voici les diverses opinions émises:

Le prieur de Saint-Martin dit: que la ville est en grand bruit et débat avec le Sénéchal et ses officiers, lequel Sénéchal est bien ami du roi, qu’il nous a aidé à faire confirmer nos privilèges, nous a fait exempter des tailles du roi et autres choses, et pouvant encore nous aider ou nous nuire, il est bon qu’on s’accorde avec lui.

Bernard du Vernh, dit: qu’il vaut mieux acheter la paix parce que l’on peut toujours trouver les pipes de vin.

Matali de Clermont, Bertrand de Paleyrat, Eymo de La Beaume, Ramond de La Beaurne, disent comme dessus.

Bernat Alba dit: qu’il est prêt à donner deux pipes de vin pour que la chose aille bien et que les articles se signent.

Etienne Doublet, Bernard de Borzes, Jean Pomarède, Joanot de Castanet, Jean de Peyrarède, Pierre Gouffre, Guilhem De Puch sont du même

 

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avis.

Pierre du Castang ajoute que l’on attache bien le sac, afin que le meunier n’ait pas deux moutures. (Mas que hom ligue be lo sac, que lu molenier no naga pas doas moduras).

 

E fu deliberat, per totz, los openions desus dichas, e per volunlat de totz los dessus, que hom done al dich mongr lo senescal las dichas C pipas de vi, outant coma dich es, que tenha e observe e garde los artigles que son estatz dichs e declaratz e no autramen, e que si pe se pot far (et que si paix peut se faire) las sincquantas auguan (les cinquante (pipes) il ait), e de las XXV a lan venen, e las autras XXV al ters an; e que si lo vi no se trovava, que lo dich monsgr lo senescal aja a prendre la soma que val lo vi al jorn de huy.

 

19 Avril

Monsieur le maire désireux de savoir ce que monsieur le Sénéchal avait décidé à propos des articles proposés par la jurade du 13 février, s’en fut à Périgueux, trouver monsieur Hugues, chargé de cette affaire. Là, il apprit que monsieur le Sénéchal avait tout d’abord accepté toutes les propositions de la jurade, mais qu’ensuite il avait changé d’avis, et qu’il ne voulait à aucun prix chasser du château Urbain et ses serviteurs. Ayant tenu conseil avec monsieur de Laborie et monsieur de Ladouze, ces messieurs assurèrent

 

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au maire de Bergerac, que s’ils voyaient monsieur le Sénéchal, ils se faisaient fort de tout obtenir en faveur de la ville.

 

La requesta que a fach Pey Gueyrart de Pocha, al mage, e cossols, e juratz en cossolat, que cum li es de necessitat de far una petita fenestra el mur de la vila, per donar clartat on son ostal, de largeu de ung palin (largeur donnée par la main pleinement ouverte) ho a lenviro, e de haut ung capdot (du coude à la pointe des doigts) clausa an baras de fer, tot à sos despens, no portan prejudici a la vila, e cum es estat deliberat, que lo dich P. Gueyrart fassa la dicha fenestra, consenten lo procurayre del rey, e que hom se transporte sus la causa, per veyre si en loc sospeytos (lieux suspects) e am protestation, no portan prejudici a la vila.

 

28 Avril

La peste sévissant à Bordeaux et à Libourne, les consuls à la demande du lieutenant du château, firent mettre des portiers à toutes les portes de la ville, pour empêcher d’entrer, ceux qui venaient des lieux infectés (e fu ordenat sur la pena de LX lhioras, e de estar banit per tres mes, e que castun sia en sa persona a las portas, e que sian punitz si laysavan intrar degun que venha de Bordeux ni da Liborna).

 

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15 Mai

II fut dit, que les affaires de la ville allaient mal, car les dépenses excédaient les recettes, et qu’il fallait pour faire face aux nécessités les plus urgentes, faire une taille sur les mêmes bases que les précédentes, et que tous ceux qui possédaient des biens dans la ville devaient y contribuer, ainsi que les gentilshornmes et les gens d’église, qui possédaient la majeure partie des rentes et des immeubles, et que pour cette raison, ils devaient venir en aide aux pauvres gens; car, quand tout le monde paye, il n’y a rien de cher, et le tout profite à tout le monde (.... quar, los gentilhs homes, o gens de glieysa e autres tenen e possedissen la rnajor partida de las rendas e de las possecions, e per so es melho quels soporten la paubra gens, e quat totz paguaran, no y aura res de car e sera profiech a totz).

 

5 Juin

Loqual jorn, lor fu mostrat cum Godifert de Belriau (Godiffé de Belrieux, consul en 1468, en 1476 et en 1486), sera carelhat (querellé) a monsgr lo mage, e al sendit, e als cossols, que lo sendit del coven dels Carmes, lo avian fach citar a Tolosa (Toulouse), e per so lo di Godifert,

 

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vist e regardat que los ditz frayres dels Carmes anavan en contra los privilegis e libertatz de la vila, e per so requerit monsgr lo mage e als senhors cossols, que lo volguessan gardar o defendre de tort e de forssa e de tota vecssacio, per vertut de nostres privilegis, coma borzes antiens de la dita vila, car nostres privilegis comte (contiennent) que negun no deu esser citat, ni far cita, fora del bayliacge de la vila, en autra part que no sia conagut per lo bayle de la vila; e aysson requerit lo di Godifert, lo quart jorn del mes, a rnonsgr lo mage e a mesehors cossols e al sendit, ayssi cum apar per un estrumen receubut per mestre Hel. Bordas, notari publix. Loqual jorn, fu hordenat que hom saubes (que l’on sache) an las dichs frayres, si se volian gausir (s’ils voulaient se moquer) ni usar dels privilegis de la vila, e si son refudans (refusants).

 

7 Juin (1464)

II est dit à la jurade, qu’il vient d’arriver dans la ville, des commissaires chargés de lever un impôt de cinq livres sur les taverniers, les boulangères (pestoressas) et les pâtissiers (panguossies), en favetir du grand bouteiller de France (per lo grand botelhie de Fransa), auquel le roi avait donné ce droit, lequel grand bouteiller se nommait monseigneur Dulau. L’opinion de Ramond de Mons, fut de donner quelque chose aux

 

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dits commissaires afin qu’ils s’en aillent, quar la fatigua es granda; que puisqu’on doit aller à Paris, de s’informer si ce droit est loyalement dû, tant par ceux qui vendent le vin de leur recolte, que par les autres nouveaux imposés. Matali de Clermont, Eyma de La Beaume et Bertrand du Pont, dirent de leur donner un marc d’argent pour en finir. Il fut délibéré d’offrir un marc d’argent aux commissaires, afin qu’ils n’aient plus rien à demander sur le vin et sur le pain, et que, si par cas ils refusaient l’offre de la jurade, on employerait ce marc d’argent pour aller à Paris, afin de mieux connaître l’affaire.

 

3 Juillet

Bernard de Vernh, ayant dit au lieutenant du château, que c’était le maire qui était cause que l’on ne pouvait s’arranger avec le Sénéchal, pour l’affaire d’Urbain Durefort; que c’était encore lui qui était cause que la ville plaidait, et que, lui, Bernard, livrerait tous les secrets du consulat au lieutenant, si ce dernier voulait lui promettre le secret par serment, le maire demanda à la jurade s’il ne serait pas bien de bannir Bernard du consulat comme infâme (si sera bo de far lo banir del di cossolat, o autras causas coma enfamis). Le prieur de Saint-Martin dit qu’il faut le bannir pour toujours du consulat,

 

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s’il est coupable; Ramond de Mons comme dessus. Eymo de La Beaume ajoute qu’il faudrait le pendre par les pieds comme châtiment exemplaire, et de le bannir pour toujours du consulat, lui et les siens (en penden par los pes en senhal de major pena, e de banissien per tost temps per si e per Ios seous). Es deliberat per totz, que si la causa se troba vertadieyra, (véridique, vraie) ni se pot enforma, que hom lo punisca, ho far punir, e far banir del cossolat, per tost temps, ho las seous (avec les siens).

A demostrat mons. H. de La Mota (1), prior de Sent Marti de Bragayrac, quel a fach bastir e garnir lo rnoli del priourat (du prieuré), a Sent Marti, e lo di moli no pot molre a son degut (ne peut moudre autant qu’il devrait), que noaya laygua que li aparte, del gran riou de Pon Bono, quar lo di prior a demostrat ung instrumen de son drech, (voir la division des eaux du Caudeau, à la première page de ce livre), e pregua que hom no la fi velhan tolre prejudici (enlever, porter préjudice), que castun agan son degut.

 

4 Juillet

Plus fu demostrat en la dita capela (chapelle de Saint Michel des frères mineurs ou Cordeliers),

 

(1) Hélie de La Mothe, prieur du couvent de Saint Martin qu’il administra de 1461 à 1475.

 

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a totz los dejus escruitz, si seria bo de donar un pressen, a la dama del castel, quar jay (est en couche), quar els nos seran en ajuda dels frantz fruits e novels aquestz (impôts nouvellement établis).

 

20 Juillet

J. d’Abzac prié de rester maire: Es deliberat per totz los nompnatz, que si lo di mage de lan present ni es son plasser, ni vol pendre (prendre) aqueta pena, es bo de luy, e que hom lolh pregues, e que hom es be de voler que el ne prenha la cargua, si son plasser es, e sera be fach, an tan que hom no li done poynt de gatges, quar hom no nes pas tengut, sino del gatges acostumatz.

 

24 Août

Pour une cause quelconque, et qui n’est pas expliquée dans les jurades, les consuls de cette année virent leur pouvoir prolongé jusque vers la fin du mois de septembre. La dernière jurade porte la date du dix-neuf.

Dans la jurade du trois juillet, le prieur du couvent de Saint Marlin réclame, pour le moulin qu’il a fait bâtir sur la dérivation du Caudeau, plus d’eau qu’il ne lui en revient d’après le partage fait en 1336. Ramond de Mona dit « que la

 

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vila es en possecion per nos e per nostres payres », qu’il ne fallait pas perdre ce qui appartenait à la ville, et qu’il fallait se défendre, afin que l’eau ne nous fût pas enlevée. Eymo de La Beaume émet une opinion contraire, il dit « que no vol pouyt anar a lencontra del drech e es openion contraria ». Matali de Clermont dit qu’il fallait maintenir ce qu’avaient maintenu nos ancêtres, « que nos ansestres e nos an tengut ». Bertrand du Pont dit, que l’eau nous faisant besoin, il fallait nous défendre de la meilleure manière. Il fut enfin délibéré et arrêté que « la openion de totz los dessus e per deliberacion en que nom es demorat, que puysque la possecion, per nostres payres e per nos, es de lonc temps, que no la perdan pouyt, e que la tenham en la melhor forma. »

 

19 Septembre

La ville, ne pouvant trouver l’argent nécessaire, pour lui permettre d’envoyer au Sénéchal les cent pipes de vin, qui lui avaient été promises, par la jurade du treize février dernier, il fut arrêté qu’on engagerait une partie des revenus de la ville, pour tenir l’engagement qui avait été pris, et que de plus monsieur le maire J. d’Abzac, serait prié d’aller en Picardie, vers le Sénéchal, accompagné d’un valet, car le chemin est long « que monsgr lo mage y ane an I vaylet en

 

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sa companhia, quar gran camy y a », qu’outre cela, le maire y trouvera son frère, qui est ambassadeur du roi d’Angleterre auprès du roi de France, en Picardie, « nonostan que monsgr lo mage trobara son frayre, de part de la, en enbaysada per lo rey dAnglaterta devert lo rey de Fransa, en Picardia », et que tous les articles seraient alors passés, excepté celui concernant l’expulsion d’Urbain Durefort. Le maire consentit à faire ce voyage, à la condition que la ville lui donnât vingt écus, et lui payera les autres dépenses.

 

Dépenses relevées dans le budget de cette année

 

Menu et prix du dîner offert à monsr l’Official (1)

Plus lo dimenge que y era lo di lofecial, aguen deus senhors de la vila per lo festegar (pour le festoyer) e dinar en luy.

 

(1) Juge ecclésiastique délégué autrefois par l’évêque pour exercer sa juridiction contentieuse et disciplinaire. L’Official devait être prêtre, gradué en droit canon, ou du moins licencié en théologie; il était révocable au gré de l’évêque. Les officiaux connaissaient des matières purement ecclésiastiques, et en particulier des actions en promesse de mariage, ou en fait de mariage celébré, à annuler. Ils furent institués vers la fin du XIIIe siècle.

 

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Despendem prumieyramen,

mech cretos (demi poulet), costet

XXIV arditz

E una pessa de buo, costet

XII arditz

E meja pessa de porc, costet

VI arditz

E en pa

IX arditz, I den.

En mostardo (en moutarde).

II arditz

En tripas

VI arditz

En vi, VIII quartz valen

XVI arditz

En espessis (assaisonnement)

VI arditz

En peras (poires)

VII arditz

Monta

XX sols, VII deniers

 

Plus per un capel (chapeau), e mech copde (demi coudée) de drap, per mossr Hel. Jone (l’un des jurats), quat anet a la cort (cour), I franx e mech.

Plus a Godiffé, I ple calavia de tinta (un plein encrier d’encre), per far los dits cartelhs del talh II deniers.

Plus à Bernisso de Marta, per V aviros (avirons), a XX arditz laviro, e per ung guaffz (pour une gaffe) X arditz, e XXX arditz per far tres aviros. Val tot II franx, XX arditz. (Ces avirons étaient destinés au bac établi devant la ville).

 

1465 -1466

 

26 Juillet

Aysso es la crida, facha e ordenada en cossolat, lo jorn de Santa Anna, XXVIe jorn de julhet.

 

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lan mil CCCC LXV, cridada als cayresfortz de la vila acostumatz.

De las partz de nostre tres sobiren senhor lo rey, e de mossenhor lo mage, e dels senhors cossols de la vila de Bragayrat, cridam, e fasen assaber, a totz manieyra de gens, de qualh estat e condession que se sian, que no sian si arditz ni si auzartz, de passar dejus lo pon de Dordonha davan la vila, sal, meyran, codra ni autra causas els privilegis contengut, sur la pena destar mes en preyso, e do pagar la emenda, a la coneysensa de monsgr lo mage e dels cossols.

Item. — Cridam e fazen asaber coma desus, que degun no sia si ardit ni si auzart, de intrar en vinhas, en ortz (jardins), en terras, fruchs penden, per far mal, sur la pena de V sols deymenda, e del cot, e do reparar lo dompnatge.

Item. — Cridam, coma desus, a totz merchans e autres, que tenen meysuras de pea, punieyras, quartieyras, meja quartieyras, copdes, aunas ni autras mesuras de vi, de blat, de sal, doli, que no ho ajan a mesurar, an mesura que no sia marcada de la marca de la vila, sur la pena de V sols de eymenda.

Item. — Cridam e fazen assaber coma desus, a tota manieyra de gens que venden pa, que lajan a fac segon (selon) lo pretz del blat, sus la pena de pessiguar (sous peine de le voir couper à morceaux) lo pa, e lo donar per amor de Dio.

 

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Item. — Cridam coma desus, que tot home porte son arneys, cap dostol ho hun de lostal (le chef de maison ou tout autre habitant), per lo enconvenien que pot venir, de jorn en jorn, sur la pena de V sols de eymenda.

E fu demostrat a totz los desus, per Urba Durenfort, loctenen del senescal e bayle de Bragayrat, demoran el castel, venc en cossolat per volontat deus senhors, per far lo report que monsegr lo senescal a fach al rey, de Bragayrat, e a dit que lo rey fu far contemps del bon report que monsgr lo senescal li fetz, e cum los de la vila, estand totz jorn armatz, e avissan per gardar la vila al rey, coma vrays obediens e supgetz a lor senhor, e totjorn reparar la vila.

Item. — Que nos semblam la mola del moli quant es neva e puys vay en afotant quar, de davan totz, portavan arney, coma boeges (espèce de casque), guissarmas (cuirasses), accha (haches), pitz (pics), jevelinas (javelines), e autres arneys, per se contra gardar.

Item. — Se di, per lo pays, que monsgr Darmanhat vol passar per Perigort, e fara grans cops de mals; e per so, en bo de se contra gardar, e estar avissatz, quar el se di esser comte de Perigort.

 

17 Août

Les consuls de l’an passé rendent leur compte; Il se trouve que les recettes de la ville se sont

 

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élevées à huit cents francs bordelais et les dépenses à environ sept cents francs.

 

Ligue du bien public

Lo dich jorn, fu demostrat per monsgr lo mage en cossolat, que, el pays de Perigort, a ung mandamen del rey, que conte que totz nobles e autres, que an acostumat anar a la guera, e a totz tenen fuctz noblamen (tenant maison noble), e viven noblamen, e a totz francz archiers e balestiers, que anen al rey a qui ont rnonsgr Dengolema, los menara, a lo senescal de Perigort, a lencontra dels burgouhas (à la rencontre des Bourguignons) de monsgr de Charoles, filh del duc de Borgouho, e del duc de Bretanha, (du duc de Bretagne), e del duc de Berri, fray del rey, e del duc de Borbo (de Bourbon), e a lencontra de plussora autres senhors de Fransa, e monsgr de Lebret, lo comte Darmanhac, tot a lencontra del rey. E per so, a mandat a totz sos subgetz, vilas e castels, sur la pena desser dessubediens al rey, e sus autras penas; e per so, a demandat qual remedy, quar, totas vilas, plassas, en pla pays, son mandadas, e, a nos, falh trobar alcum remedy, afi que nos gardem de dangiers devert lo rey e del senescal. Es dich, que, pueys que nos avem lo fray del senescal, e lo loctenen del senescal, que lor remostren la gran misseria de la vila e la paubreta

 

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de gens e darmas, e cum la vila es en bruch desser presa per lo comte Darmanhat, adversari del rey, e es en frontieyra, e per lo comte de Perigort adversari, e cum, en la vila, noa poynt de gens que sapchan de guerra, e aquels que y son, fan bessonh gardar la vila al rey, e nos metrissa (et par là nous entravons) laqual guerra se fay en Fransa, a lentorn de Paris.

 

31 Août

Lo qual jorn, fu demostrat, a causa del mandamen del rey, trames el pays de Perigort, espressamen a Bragueyrat, que tota persona nobles, e autres, cum dich es desus, e cum Stene Doblet, cossol, es anat e vengut a Periguhs, au rnonsgr lo loctenen, al conselh, e per saber los remedis, sus lo mandamen, e cum lo comessari, que porta lo mandamen, demanda à la vila de Bragueyrat, IV frantz archiers, al servizi del rey. Item, di lo dich Stene Doblet, que es appoyntat, a Periguhs, an lo dich comessari, que ho fetz passar monsgr lo loctenen, que la vila es franco de frantz archiers, e de no anar a la guera, mas que donet charga, de gardar la vila al rey.

Item. — A demostrat monsgr lo mage, una letra que monsgr lo senescal a trameza a la vila, fassen mention que lo rey lia demandat del governamen de Bragueyrat, e lo senescal luy a

 

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fach bon report, e sen troven contemps, e bona, segurtansa, del poble de Bragueyrat, e plussors autras noelas, en la letra contengudas, la qual letra estada scricha a Roan (Rouen), en Normandia, lo XVIIIe jorn del mes de houst lan desus, signada de sa ma.

 

18 Septembre

Lo qual jorn, fu mostrat per monsgr lo mage que el a parlat an lo faure (forgeron) de Gavandu (1), que fay las balestas, per saber si vol far de las balestas a la vila, e el a dich, que si hom li balha farga garnida, cramba, e lo liech (que si on lui baille forge garnie, la chambre et le lit), el vendra fargar (forger) en la vila, per I mes, ho per mays, si y fay bessonh, que gran cops nia (il y en a beaucoup) en la vila que no volen far; e per so, a demandat a totz los desus, lor openions. — Es deliberat, que per ung mes, la vila no pot estar gastada, e es be bo que venha fargar en la vila, que si los de la vila las van far far deforas, e los doforas las vendran far en la vila, e que hom lo pervessista (qu’on le pourvoie) de so desus di.

Item. — Plus, a demostrat, que P. Gueyrart de Pocha, lia dich, que en venen de Liborna, son coral (bateau) cargat de sal, a Senta Fe la

 

(1) Gavaudun (Lot-et-Garonne), non loin de Montpazier.

 

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gran (Sainte-Foy-la-Grande), monsgr Hel. Breto de Tolozo, lia fach donar larest, al dich son coral, e a dautres, e lo dich Pocha ses apausat, e a donat plegas, e li fu donat jorn a dire son cas a dilus (a lundi) procha venen, e y so, per causa que li demandan, de noel, lo dich Tolozo, XXX deniers de peatge, per muys de sal, e, al jorn de huy, non sen paguan, sino IV deniers, per muy de sal; e demanda, per tonel de vi, VI deniers de peatge; e al jorn de huy non sen pagua, sino ung denier de peatge, per tonel passan davan Senta Fe, sus la rivieyra de Dordonho. E per so, es demostrat, en cossolat, si la vila vol prendre la cargua, per o debatre ni defendre, quar lo dich Pocha, hoa demostrat, per tal, que, al temps a venir, no lui donessan colpa ni cargua. Es deliberat, en cossolat, per totz los desus di, que la vila ho prenha a pleydegar e a defendre, e que lo sendit y ane defendre aquest novel cas, e supcidi, que volen metre desus.

 

26 Octobre

Lo qual jorn, fu mostrat per monsgr lo mage, que lo que predica per los crestias, que son entre las mas dels mescrens (que celui qui prêche pour les chrétiens qui sont entre les mains des mécréans), a dich que la vila fasa una prossecion, per la fe crestiana (que la ville fasse une procession pour la foi chrétienne), e que se fasa

 

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dilua, que es lo jorn de Santz Simo e Juda, e que hom ane al Sant Sperit. — Fu deliberat per totz, que de far del be es be fach, e que se fasa.

Item. — Plus, es mostrat que hom a fach venir lo faure, per far de las balestas en la vila, e si, los que poyran, seria bo ni profechacble, que castum fus compellit (contraint), daver una balesta de garucha (malgré toutes mes recherches, il ne m’a pas été possible de savoir ce que signifiait le mot garucha. F.B. en espagnol garrucha est un mécanisme de poulies, traduit en français par moufle), cascum en drech si, e de la tener en son ostal, per se gardar; e lo dich monsgr lo mage a demandat a totz, las openions. Fu deliberat, que cascum, qui poyra, ne fasa far una balestas de garucha.

 

22 Novembre

Quant al fach de las balestas, es deliberat, que cascun ne fasa segon que poyra; los qui poyra, de garucha, ne fasa de garucha, e los qui no poyran de garucha, ne fassan de pe.

 

Ci-dessous les noms des habitants qui devaient se munir d’arbalète, et les garder dans leur maison, pour la garde de la ville:

 

L’hôtel     de La Beaume.

id.              Alba Bernat.

id.              J. de Peyrarède.

id.              Matali de Clermont.

L’hôtel     de Ramond de Berges.

id.              Jean de Castanet.

id.              Jean Michel.

 

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L’hôtel    Ram. de Mons.

id.             Pierre Gueyrar.

id.             Pierre Bordas.

id.             Etienne Doublet.

id.             Rigaud de La Rivière.

id.             Jean de Langle.

id.             Bertrand Dupont.

id.             Jonh d’Abzac (noble)

L’hôtel    Pierre Delprat.

id.             Helie Champs.

id.             Jean Doat.

Le recteur de St-Jacques.

Jean de Pomarède.

Jean et Ramond de Cussat.

Le prieur de St-Martin.

Les Frères prêcheurs.

Les Carmes et les frères Mineurs.

 

27 Janvier

 

 

Fu remostrat, per mestre Aymo de La Balma, que cum el temps del rey Charles, la vila avia, a la cort, amiez; e al jorn de huy, novia poynt; e cum los comessaris fan de las tallias, que se deven metre el pays, e cum lo rey a donat la vila a monsgr de Rochafocaut, e cum monsgr lo marescal vol metre en la vila, V o VI lansas, e cum monsgr lo senescal a mandat a son fray, que lo vi que la vila li deu, de XIX pipas, e cum a dich, que si la vila vol convertir lo vi en argen, el nes contemps, a IV franx la pipa, et totz aquetz poyns, a demandat a totz los desus. — Item. — Es dich sus lo fach de monsgr de Grangas, ques loctenen de monsgr lo rnareschal, si seria bo de li donar qualquas causas.

 

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Fu deliberat per totz, que pueys que no aven amiez a la cort del rey, que fassan en manieyra que nagam, e que nom fassa ung presen a monsgr lo mareschal, e monsgr de Grangas, son loctenen, que son a Bordeux, al jorn de huy, e que hom lor done XV pipas de sivada, e X doczenas de polalhas, de capos e de galinas (dix douzaines de poulets, de chapons ou de poules), las X pipas de la sivada a monsgr lo mareschal, e las VI doczenas de la polalho, e las V pipas, a monsgr de Grangas, e las quatre doczenas de la polalho. Quant al fach de monsgr de Rochafocaut, que lon di que ses fach donar la vila, laqual no pot, que nos defendam. Quant al fach de las lansas, quant pleyra al rey ni a monsgr lo mareschal, la vila no yra poynt a lencontra.

 

12 Février

Lo qual jorn, fu remostrat, per mestre Aymo de La Balma, que cum mestre Bernat del Vernh, a trames a monsgr lo mage, una letra, fasen mencion dels tres Estatz, que se tendran a Périguts, digos procha venen (jeudi prochain), e que hom y sia per nostre profiech. Es deliberat, que hom trameta, aïs tres Estatz, a Periguts, per saber tal noelas.

 

17 Mars

Le seigneur d’Estissac, voulant faire vendre son vin, envoya Jaric, l’un de ses clercs, à Bergerac,

 

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pour y ouvrir une taverne. Les consuls s’y opposèrent et il fut « ordenat, judicialmen, que agues a claure e barar, e de no vendre vi a taverna, sino que sia borzes ».

 

23 Mars

Fu remostrat, per Ramon de Mons (jurat), que cum G. de Biderent, a parlat an lo dich Ramon de Mons, del fach del vi, que Jaric vendia en lostal de Moncla, per nom de monsgr d’Estissat, e cum lo dich vi fu claus (défendu) a vendre publicamen a detalh, e cum, el ni monsgr d’Estissat, no entenden a enfranhdre los privilegis, ni costumas de la vila; mas lo dich G. de Biderent a ufert, per nom del dich sengnor, de far las causas que devia far, e per so, a pregat que hom li layse vendre lo vi, que a en la vila, per aver de la moneda, per far los honors de sa mayre, dona de Moncla (Monclar), e que hom li fassa resposta. Fu deliberat, per totz los desus, que si lo dich senhors dEstissat, vet far lo sagramen en cossolat, e de far las causas coma hun autre borzes fay, que sia ressenbut e no autramen.

 

12 Avril (1466)

Dans l’ordonnance criée ce jour là, à son de trompe, on trouve: Item. — Crida coma desus, e fassen comandamen a totz aquels que an pratz,

 

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terras, ortz (jardins), ni autras possecions, sus lo riou de la Pissasouma, que ho ajan a curar, a estat degut, e que sia fach dins VIII jorns, sur la pena de V sols de eymenda.

 

5 Mai

Fu remostrat per monsgr lo mage, que Guilh. Barrau, Mercier, vol donar dos escutz a la vila, e que hom lo receuba per borzes, e de far coma ung autre; e es dich si hom lo deu recebre oc ho no (oui ou non). Fu deliberat, quant al dich Guilh. Barrau, Mercier, que fassa lo sagramen a la vila, e que hom lo ressevra borzes.

 

13 Juin (sic)

Lo XIII jorn de julhet, lun mil CCCC LXVI, fetz lo sagramen en cossolat, Johan Bolan, faure en balestas (forgeron en arbalètes), e passat borzes, per voluntat de la jurada; e li fu autregat franquessa, per tal que demore en la vila.

 

3 Juillet

Fu remostrat que cum ung nostre habitan apelat Peyre Berlolmeyra, sabatier, ses transportat devert la chanselaria de Bordeux, per relevar son cas dapel, a lencontra de Johan dAcsine, senhor de Sensanso, frayre del senescal de Perigort,

 

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e a lencontra de autres sos complisses, sus lo cas que es estat fach, a lencontra de son fîlh Johan Bertolmeyro, clerc en la glieya e coven dels frayres predicadors de Bragueyrat; lo qual fu batut, plagat a gran efussion de sanc (lequel fut battu et blessé avec grande effusion de sang), al pe del gran autar del dich coven, per dos ribautz, no aven Diu davanl los uelhs (au pied du grand autel du dit couvent, ayant Dieu devant leurs yeux), soes assaber Tomas de Senta Fe, e Poucet de la Milhau; fu fach per comandamen del dich Johan Dacsine. E cum lo dich Peyre Bertolmeyro, payre del dich clerc, a requerit e a remostrat a monsgr lo mage, e als senhors cossols, que lor plagues de li secorre e ajudar, a daquest cas, quar el noa pas de que persegre aquest gran cas, aneysi (ainsi) cum sera de razo. — Es deliberat, el dich cossolat per totz, que hom ajude al dich home, dalcuna causa, e que el persegua lo proces en son nom, e que la vila li ajude en alcuna causa, quar aquest ufficiers que son al jorn de huy, farian apres aquest quant naurian lorbot (ombrage) de ung autre de la vila.

 

Nota : Dans l’église où ce crime fut commis, c’est-à-dire dans l’église des Jacobins, ou frères prêcheurs, on lisait autrefois l’épitaphe de Marguerite de Rudel dite de Turenne, fille et héritière d’Hélie Rudel de Bergerac, et d’Hélis de Turenne. Cette épitaphe était ainsi conçue:

 

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Larga, valens, humilis fuit haec, princepsque virilis.

In sexu fragilis, sed pectore prorsus herilis.

Forma, genus, mores, quid opes prosunt et honores,

In me prospice, qui vis peritura sequi.

Sum Margarita, gemmis, auro redimita,

Moribus et vita, mundano more, potita.

Pons, Brageriacum, Turenna mihi Dominatum

Atque Ribeyracum donarunt undique Latum.

Nunc mea versa lyra, mortis variatur in ira;

Ëxperior modo re cuncta caduca fore.

Jam mea forma cinis, mortis resoluta ruinis;

Scandere dum conor, sternitur altus honor.

Qui legis haec, pro me domino suffragia prome:

Sum quod ego fies, sed latet hora, dies.

Ordo sacrorum fratrum sancti Dominici,

Quœso, flecte Deum cum prece multiplici.

 

Paraphrase ou traduction libre

« Libérale, pleine de courage et humble à la fois fut cette femme, princesse au cœur viril. Quoique de sexe faible, elle avait un courage supérieur. Beauté, naissance, éclat, richesses et honneurs, ce que c’est.... vois-le en moi, o toi, qui ne considères que les choses périssables! — Je suis une marguerite, enchâssée dans l’or et les pierres précieuses, et jouissant, suivant le monde, de tout l’éclat de mon relief. — Pons, Bergerac, Turenne et Ribérac me forment de tout côté une seigneurie des plus étendues. Mais maintenant ma lyre est brisée devant les rigueurs de la mort, et déjà j’éprouve l’inanité de toutes les choses d’ici bas. Mon corps n’est plus que poussière par suite des ravages de la mort, et tandis que je m’élève, tous ces honneurs sont rabaissés. — Oh toi qui lis cette épitaphe, adresse pour moi tes prières au seigneur. Je suis déjà ce que tu seras à ton tour, seulement l’heure et le moment t’en sont inconnus. Ordre des vénérables frères de Saint-Dominique, appaisez Dieu, je vous en supplie, par vos prières multiples. »

 

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C’est là le sens, la traduction littérale ou mot à mot en serait insupportable et pas aussi claire. Il est à remarquer que cette œuvre de plein moyen âge porte bien le cachet de son temps; c’est une latinité tourmentée, à jeux de mots, antithèses, vers léonins, etc.

Renaud de Pons, chevalier, seigneur de Montignac, Limeuil, Cendrieux, Pérignac, Verneuih, sire de Bergerac, Gensac, Mouleydier, Montcuq, Montaut, Bridoire, Castillon, etc., mari de Marguerite de Turenne, dame de Bergerac, concéda, en 1254, du consentement de sa femme, le droit de mairie et de commune aux chevaliers et bourgeois de Bergerac; cependant cette ville avait déjà un maire en 1253, suivant un acte tiré des archives de la tour de Londres; mais c’était sans doute en vertu d’une concession que le roi d’Angleterre lui avait faite précédemment. Pons mourut en 1272; il avait épousé Marguerite de Turenne vers l’an 1251. Marguerite épousa en secondes noces Alexandre de La Pébrée, en Agenais. Le 7 des calendes de février (26 janvier) 1289 (Vx Sle) elle fit son testament. Elle fonda une abbaye de religieuses à Bergerac, à laquelle elle assigna 3000 sols de rente, et 2000 livres pour acheter des revenus dans ses fiefs et arriére-fiefs. En 1260 elle seconda puissamment par ses libéralités, Pierre de Saint Astier évêque de Périgueux, pour l’établissement d’un couvent de dominicains, ou frères prêcheurs, dans la

 

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ville de Bergerac, auxquels elle fit entre autres dons, celui de cinquante livres de rente annuelle. Guillaume de Saint Astier, parent de l’évêque, fut le premier prieur de ce nouveau couvent, composé de douze religieux.

L’église et couvent des Jacobins (du moins le premier et le plus ancien), étaient à Bergerac, au delà de la place du grand marché, mais non sur l’emplacement qu’occupent actuellemdnt la sous-prétecture de Bergerac et les dépendances, comme le croient nombre de personnes.

Les Jacobins étaient un peu plus près de la place du grand marché et de la porte Lougadoire. Un ancien plan de Bergerac nous indique comme emplacement de cet ancien couvent, l’espace aujourd’hui occupé par les maisons de M. Faisandier, débitant de tabac (aujourd’hui maison Maumont et Barjeaud) et autres adjacentes, c’est-à-dire sur main gauche, en allant de la porte Lougadoire à la sous-préfecture et à l’Ormière (aujourd’hui place Gambelta. (1)

 

Porte Lougadoire

La porte où l’on se louait; la porte où, à telles époques, telles fêtes de l’année, les

 

(1) En 1688, l’église des Jacobins fut reconstruite sur l’emplacement que tout le monde connaît. L’architecte qui conduisait les travaux et qui se nommait Lacroix, faisait en même temps reconstruire l’église Saint-Jacques, démolie pendant les guerres de religion.

 

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manœuvres, gens de peine, garçons de charrue, vignerons, filles de service, etc., etc., venaient et se rendaient, pour louer leurs bras et leurs savoir faire.

Ces notes ont été prises dans un manuscrit composé pour la famille de Puch, de Lugagnac, près Gensac-Gironde. Ce manuscrit est dû à un érudit bergeracois, feu M. Léo de Larmandie, et c’est un de mes amis qui a bien voulu me le communiquer. J’ai cru devoir reproduire ces notes, vu leur importance pour l’histoire de notre ville.

 

9 Juillet

Fu remostrat, per monsgr lo mage, sur lo mandamen que es estat trames de part lo nostre S. lo rey, a monsgr de Rochafocaut, aven la charga del dich mandamen, sus lo fach, que castun noble, e non noble, que an acostumat anar a la guerra, que se ajan abilhar e metre en pouypoynt (qu’ils aient à s’habiller et mettre en pourpoint), e de metre francz archiers, per las vilas, al servisse del rey, e cum la copia es en la vila del dich mandamen, e regardan que lo mandamen es fort destrech (très rigoureux), es dangeyros; a demanda a totz que es de far. — Es deliberat per totz los desus, que monsgr lo mage an dautres, anen a Perigues a la jornada, a que dessencussen la vila, que, los qui y son,

 

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fan besshon a la vila gardar, e noan de que se abilhar, e la vila es en frontieyra.

Item. — Es demostrat, que cum monsgr lo prior de Sent Marti, assitat (a cité) Ramon de La Ribieyra, a Perigues, a causa quar lo dich Ramon, cossol, fassia far, an los autres ufficiers, alcuna bessonha per la vila, per neccessitat, lo dicmen, al cauforn (le dimanche, au four à chaux). Es deliberat per totz, que si lo dich prior serca alcuna causa a la vila, que hom lui serque, e que hom aja la copia e la relacio, e de anar a la jornada, e de remostrar a messgrs de Perigues la vita del dich prior.

 

10 Juillet

Jean d’Abzac, maire de la ville, dit à la jurade qu’il lui a été rapporté, par Ramond de Cussac, qu’un homme de Cavalerie, paroisse de Prigonrieux, (la Cavalaria en la parossia de Pregonriou), a enlevé à la ville, une certaine quantité de porcs, et les a conduits à Laforce. Ramond de La Rivière fut chargé, par la jurade, d’aller, accompagné du clerc de la ville, réclamer ces animaux au seigneur de Laforce. Ce seigneur répondit qu’il ne les rendrait qu’à la condition qu’on lui payerait vingt francs d’amende et que par son ventre, il ne les rendrait pas à moins. La jurade arrêta que l’affaire serait vigoureusemens poursuivie.

 

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19 Juillet

Fu remostrat, per monsgr lo mage en cossolat, que cum despuys no fu tengut consolat, fu parlat dels francs-archiers, que volen metre en la vila, e volen que la vila las fassa, e cum lo mage de Perigues avia enpres (convenu) an lo mage de Bragueyrat, de se trobar a Muysida, devert lo senhor de Rochafocaut, per saber si poyrian passar que Perigues e Bragueyrat no fassan point, e se troberen al dich loc, e no pogueren point res avansar; e monsgr lo mage de Perigues, a dich a monsgr lo mage, que la vila de Perigues a deliberat de trametre, devert lo rey, e si la vila de Bragueyrat si vol ajunhe (adjoindre), los de Perigues ho volen be, e ne son tresz contemps, que la vila de Bragueyrat e Perigues fassan tot hun; e que segon que Bragueyrat fara, Perigues fara eytal; e per so, a demandat a toti, que nes de far, que Perigues vol partir dilus procha venen. Es deliberat, per totz los desus dichs, que pueys que la vila de Perigues, se vol ajunhe an la vila de Bragueyrat, que hom fassa en manieyra que sapcham qui yra, e que hom leve de largen, que castun prestara, e que monsgr lo mage y ane, an I veylet, an sa companhia.

 

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27 Juillet

Jean d’Abzac n’est plus maire, depuis le 22 du même mois, il est remplacé par noble homme Jean de Cussat.

 

Es remostrat per monsgr lo mage, que cum Bernat Alba, P. de Pogols, e Hel. Champs lian mostrat una letra de comession, tramessa per monsgr de Rochafocaut, signada e sagelada de sa ma, e de son sagel, escricha lo XVIIIe jorn de julhet, lan mil CCCC LXVI, en la quala comession son elegitz dedins Bernat Alba, P. de Pogols, Hel. Champs, comessaris, per metre sus tres francs-archiers de la castelania de Bragueyrat, coma de Maurenx, de Moledier e de Bragueyrat, lo fort portan lo fepble, abilhat de brigantinas, de salada, gorgeyri, spaza, e daga, capet, bonet, gipo, camissas, causas, sabatos, ancolo, balesta, fusl e traytz (habillés de brigantines, salades, gorgerons, épées et dagues, chapeaux, bonnets, jupes, chausses, chemises, souliers, cotte, arbalètes, futs et traits).

 

28 Juillet

Lo qual jorn, furen en cossolat, Mauni de La Palanca, e Micheu de Chanangat, los quals feyren lo sagramen de, be, e lealmen regir e governar lo passage e port de la vila, tant al

 

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profiech del petit coma lo gran, e desser bos e leals al rey N. S., e a la vila, e desser ubediens.

Item.— Es demostrat, que cum per los privilegis e costumas de la vila, que lo mage e los cossols de lan passat, son tengutz e deven rendre los contes (comptes) als mage e cossols de lan presen noels creatz, de la preza e de la meza que los dichs de lan passat an fach, per la vila duran lo temps de lor aministration, losquals contes, los dichs de lan passat, deven aver rendutz als mage e cossols de lan presen, dins ung mes apres la Macdalena, segon lo privilegi; e per so, al jorn de huy, en cossolat, estan aqui presens Ramon de La Ribieyra, Estene Doblet, Bernat Alba e Johan de Bariat, cossols de lan passat, an requerit als mage e cossols de lan presen, que, puys que lo noble home Johan dAbzac, mage de lan passat, es anat a la cort de vert lo rey, per las cochas de la vila, regardan que si no era vengut de la cort dins lo dich mes, e no avian rendutz los dichs contes, que lor plasser fus de lor donar terme, jusques a tan que lo dich mage, de lan passat, sia vengut de la cort, quar los cossols no poden rendre los dichs contes, sen (sans) lo lor mage. E per las causas desus dichas, los dichs mage e cossols de lan presen, an donat terme de rendre los dichs contes, jusques a tan que sia vengut lo dich noble home John dAbzac, mage de lan passat, no prejudican als privilegis.

 

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1475-1476

 

Copie du serment que devaient faire les jurats aux consuls:

 

La forma del sagramen, que se deu far en cossolat, las mas sus lo libre mesal e la crotz, e a qui far lo sagramen als cossols, esser bos e leals al rey N. S., e de, be e lealmen, acosselhar los cossols, e de gardar lo segret (secrets) de cossolat, e desser bos e leals als senhors cossols, e si ausian dire, vessian ni savian (s’ils entendaient, s’ils voyaient, s’ils savaient) degun mal ni dopnhatge (dommage) devia esser ni venir a la vila, ni als cossols en general o en particular, ni al be publit, o revelaran, e o faran assaber als dichs officiers, lo be public gardaran; quand lo senh sonara en cossolat, o a qui ont seran mandatz, vendran, e accosselharan be e lealmen, o lor poder; lo mandamen e comandamen dels cossols tendran, e obediens seran.

La crida publica, a so de trompa, facha per la vila als cantos acostumatz, eysi cum sen set:

De las partz del rey N. S., e de messgr los cossols de Bragayrat, fasen comandamen, a totz los habitans, borzes e autres de Bragayrat, que tenen ni possedisen bes en la present vila, de qual estat e condession que se sian, que sian armatz en fach darmas e de guera, en la forma

 

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e manieyra que es estatz comandat e ordenat darieyramen, e dautras vetz mostratz (et d’autres fois montré); so es assaber, de brigatias, saladas, spazas, bocges, daguas, balestas garnidas generalmen, e dautres arneys, segon la facultat de ung castun; eyso per la fortification e garda de la present vila de Bragayrat, e que castun sian en personas e abilhatz, o gens sufficienta per lo, eyso per se mostrar lo jorn de Sent Peyre de houst (Saint Pierre-es-Liens) a qui ont sera ordenat per rnessgrs los cossols a so de trompa; eyso sur la pena que hom poyria mefar, e desser reputatz rebelles e des bediens envert los dichs senhors.

 

7 Août

II est dit que monseigneur de Benge (1) a envoyé par un de ses serviteurs appelé Simon, une lettre datée de Libourne, signée de la main du dit seigneur et de son secrétaire, mentionnant que la ville devra envoyer quelqu’un à Périgueux, où le dit seigneur doit se trouver, pour traiter des affaires du pays. Il est délibéré qu’on y enverra pour savoir quels sont ces deux personnages. (Es deliberat per totz los desus, que hom y ane, ho hom y trameta, per saber qui es aquo dos personhages).

 

(1) Sire de Beaujeu, duc de Bourgogne, marié avec la fille de Louis XI, Anne de France.

 

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Item. — Es mays mostrat, que en la vila a gran nombre de pestoressas (boulangères), e ni a gran cop que no son poinct de bona fama (bonne renommée), ni fepnas honestas per far ni tener pestoria (boulangerie), ni pa a vendra; e antiquamen, noniavia sino sertanas fepnas de bon renom, e de bona fama, e avian del lor, e podian e avian de que tener pestoria, e tenian la vila furnida lot lan; e al jorn de huy, ni a gran nombre de paubras, que no an de que tenir ni sustener la pestoria bonamen, e nia de p..., de m..., de crabas, de gardas e fepnas diffamadas e dessonestas e dautras, que son fepnas de be e honestas; per so, es mostrat que es de far.

 

Il est arrêté que les femmes, qui voudront tenir boulangerie, devront être honnêtes et de bon renom, qu’elles prêteront serment en consulat, que leurs noms seront enregistrés et qu’elles auront à tenir la ville fournie de pain marchand, qu’elles vendront selon le prix du blé.

Il est dit aussi que le moulin qui se trouve au-dessous du pont Roux (pon Rot), empêche l’eau de s’écouler, et que presque toujours le pont se trouve couvert d’eau, ce qui porte un grand préjudice aux voyageurs, car ni le bétail, ni les charettes ne peuvent y passer. Il fut arrêté que J. du Castanet, procureur de rnonsgr de Bellegarde, irait trouver le meunier pour lui faire remettre les choses en leur état primitif.

 

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Ordonnances.

De las partz del rey N. S., e de messgrs los cossols de Bragayrat, cridam e fassent assaber a totas manieyras de gens, de calque estat e condession que se sian, que no sian si arditz ni si ausart, de intrar ni far intrar en vinhas, en terras, ni eu ortz (jardins), fruitz pendem, de nuch ni de jorn, sens la voludtat daquel de cuy es, sus la pena de V sols de emenda del cot, desser mes al lespillory (au pilori), e de reparar lo dompnatge.

Item. — Cridam, coma desus, e espres comandamen, a totas personas que tenen ni possedissen terras, pratz alborados (terres labourables), ortz, sus lo riou del Caudao, de la Pissassauma, del Guel, de la petita Pissassauma, e autres valatz, e rious, prejudiciables, coma del Granholet, de Pompeyruih, de dela laygua, de Lardos, la Goyna, lo Guel, que o agan a fach curar, castun en drech si, dins ung mes, sus la dicha pena.

Item. — Cridam, coma desus, que tota persona que sera mandat a las portas de garda, que y sia en persona, en son arneys, ho home sufficien per luy, e que los dichs portiers, anen serquar las claus, a daquel que las gardara, e lo deser clare e barar las portas seguramen, e tornar las claus daqui ont las aura agudas, sus la dita pena.

 

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Ces diverses ordonnances furent publiées à son de trompe, le dixième jour du mois d’août, jour de Saint Laurent, par Clément de Cloux sergent du consulat.

 

14 Août

Le onze du même mois furent tenus à Périgueux les trois Etats du Périgord. Ramond de Cussat et Godiffé de Belrieu, consuls de Bergerac, y avaient été délégués, et le dit jour rendirent compte à la jurade de ce qui s’y était dit. Ils rapportèrent que MM. Gautier d’Ester, et Guillaume Prévost y remplaçaient monsgr de Beaujeu (gendre del rey) gouverneur de la Guienne, et que le premier était son écuyer, et le second son conseiller. Il fut dit que le seigneur gouverneur voulait visiter ou faire visiter le pays pour y mettre bonne police, à cause des grands bruits qui circulaient, que les anglais — que son sus la mar en baschotz (sur la mer, en bateaux) e volen dessendre en Guiayna, e el a tota la carga de part dessa, e per so cor, fay gran mession e gran host, e vol mantener bona justicia, e tolre tolz abus, e a ufert, lo dich senhor, de far tot lo be que poyra, al pays, devert lo rey, e tot rernostrat els dichs tres Estatz, per los dichs comis, los senhors del pays, que eran a qui, tengant conselh ensemble, talamen,

 

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que, sus tot, es deliberat, de donar als senhors dos mila franxcs bordales, e cent franxcs, als comis, e cent franxcs, al recebedor, e XXX franxcs, a devessir (à diviser), per las comesions e quitansas, e tot lo pays si es consentit, resservat Perigus e Bragavrat.

 

Les consuls trouvant trop petit le nombre des jurats présents, renvoyèrent l’affaire à la jurade suivante, en ajoutant que la cloche du consulat serait sonnée — quar eyso no es pas per una vetz.

 

16 Août

A cette jurade assistaient les huit consuls, trente jurats, Hélie de La Motha prieur de Saint Martin, G. de Bordaria, gardien des frères Mineurs, Forto Blanc, prieur des frères Prêcheurs, et Ganto Pierre, prieur des Carmes. Du consentement de toute la jurade, il fut arrêté qu’il serait bon de consentir, sans déroger à nos privilèges, à ce que demandaient les trois Etats. Il fut aussi arrêté, que lorsque les seigneurs, représentant le gouverneur de Guienne, seraient revenus de Cahors, où ils étaient allés tenir les trois Etats, on leur ferait quelques présents, ainsi qu’à monsgr de Beaujeu, qui se trouvait a Libourne pour quelques jours.

 

Item. — Es mays mostrat, sus lo fach del pal que resta a plantar (palissades qu’on plantait là où les fortifications étaient en mauvais état).

 

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tant sus las gens de lu glieysa, que sus los qui se dissen que non plantaran poinct, car noan acostumat. E a qui presens, los dichs senhors de la gleysa an dich e deliberat, quels no plantaran poinct, que no vegan plus gran perilh o necessitat, e que no son pas gens de plantar le pal, ni no an jameys acostumat sino de preguar Diu.

Es deliberatz per la jurada, que hom bayle una requesta a monsgr de Benge (de Beaujeu), que y donne ordre e comession de loy y contranhne (de les y contraindre), regardam que tenen e possedisen la plus part de las rendas, fruitz e heretatges (rentes, fruits et. héritages) de la vila, e gauvissen (jouissent) dels privilegis e costumas, coma los borzes e autres habitons, e es be razo de ajudar de fortifiar la vila del rey, e per gardar so del lor (et pour garder ce qui leur appartient), coma dels autres habitans.

 

Les bateliers chargés d’assurer le passage de la rivière devant Bergerac, exigeant des bourgeois, des habitants et de leurs serviteurs, le prix payé par les étrangers, il est arrêté qu’on leur fera prêter serment, et que s’ils ne le veulent faire de bonne grâce, on le leur fasse prêter par voie de justice. Le seigneur de Pilles s’oppose à ce serment, disant que le passage lui appartient, mais qu’il veut que tous les valets et serviteurs loués, qui demeurent avec les bourgeois de la ville, jouissent du passage sans payer aucun droit.

 

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Es may mostrat de far far lo satgramen als bochiers e mazeliers que venden publicamen a Bragayrat: Es deliberat que hom lor lassa far lo satgramen ung cop, e si son trobatz en fauta que sian punitz.

 

11 Octobre

En 1475, le recteur de Saint Jacques se nommait Hel. del Castanet.

 

Es mostrat que monsgr Uguhes, baly, senhor de Rassat, loctenen general de monsgr lo senescal de Perigort en jutgamen, a commandat que lon lassa curar (et) reparar los camis publitz, espressamen lo del Peyrat, dins Sent Miquel procha (d’ici à la prochaine fête de Saint Michel), o autramen lo rey ne prendra la conaysensa. Es dich e deliberat, quel es be razo que sian curatz, e que se fassa, quar so no en que be, e que hom tassa far los comandamens a so de trompa, publicamen, sus grandas penas.

Es mays mostrat que lo dich loctenen ave dit, que. los portz no anen plus per la vila, e que castuns los agan a claure, sus la pena de perdre lo port, o de LX sols; eysso a la requesia de madomissela la presidentas de Cassanhas. Es deliberat, que castun los enclavan, e es be fach, e que castun sogarden de mespendre devert la justicia, de perdre lo port, o de pagar la dicha pena.

 

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16 Novembre

La ville voulant témoigner à J. de Bédas, lieutenant de monsr le Sénéchal, commandant du château, combien elle lui était reconnaissante, de ce qu’il ne faisait faire aucune dépense (ni fay despendre res a la vila) inutile, décida de lui faire quelques présents, afin qu’il soit et demeure, en tout et partout, notre ami.

 

23 Novembre

Pour les dons ordonnés en faveur de monsgr de Beaujeu par les trois Etats, tenus à Périgueux, le onze août dernier, la ville fut taxée à la somme de soixante livres tournoises. Il est aussitôt ordonné une taille de 130 francs, destinée à faire face à cet impôt nouveau, et aux autres nécessités les plus urgentes.

 

Es mays mostrat a causa del gua (guet passage), e passatge del riu del Caudao, del pon Rot (Pont Roux), que hom no y pot passar an bestias, ni caretas, ni autramen bonamen cum solian (comme il aurait fallu), a causa de la gran fluensa de laygua que y es, avant (à l’avant) del moli e esclusa que es fach dejus lo pon (au dessous du pont), e es perilh que alcun enconvenien ne venha, de que ne poyria salhir (sortir, provenir) gran mal e dopnatge, e dautras vetz (et d’autres fois) es estat meys mostrat, e per so

 

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que lo pon es perilhos, e estrech (périlleux et étroit), e per so es mostrat que es de far. Es deliberat que hom parle am Joh. Dabzat, senhor de Belagarda, e senhor del dich moli, per veyre si lo volra demolir e deffar, e de lo recompensar de alcuna causa.

 

3 Janvier

Es mays mostrat sus lo fach del moly que es dejus lo pon Rot, sur le riou del Caudao, fach noelnomen (fait nouvellement), de Joh Dabzat, escudier, e cum lo dich Dabzat lo vol leysa a la vila, a causa del gua e pas desus lo pon, per an si que hom lo recompense, e per so es mostrat que es de far. Es deliberat per la magor part (par la majeure partie) de la jurade, disem que hom laga a la vila perpetual, e que hom la recompense daqui al pretz de XXX francx bordales, e plustot que se layse, daqui a XL francx.

Requesta facha per mestre Peyre Bernat, notari disem quel es habitan de la vila, e son payre Bernat Blant, defund, era borzes e era estat cossol plussors vetz (consul plusieurs fois), e el a succedit els bes, regardan quel a la filha per molhir (pour femme), lo qual es mort ab intestat, e y a ung predicador (un frère prêcheur), que es son filh del dich defunt, e vol subsedir els dichs bes, e la vila es dotado, e a de tres bels e bos privilegis, libertatz e costumas,

 

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entre los quals privilegis, ni a cum monsgr de Bragayrat, per aquel temps, cat (quand) lo coven des predicadors furen fundatz, fu apoinctat entre lo dich senhor e los frayres, que degun frayre predicador no potgues subsedir els bes paternels ni maternals, e per so a requit de li baylar lo vidimus comunicat, am loriginal, a nos despens, e nia ung autre privilegis, fassen mention, que alcum de la vila, si vol far testamen, o pot far, ses (sans) notari, an dos testimonis, e o a requit tot coma desus.

 

1er Février

Lo qual jorn, es mostrat que Ramon Arnal, recebedor per lo rey en Perigort, e comessari en aquesta partida, que cum lo dich Arnal a portat ung mandamen de la cort, contenen que lo rey tramet gran nombre de gendarmas en Bisquaya, al secors del rey de Portuigal (Alphonse V dit l’Africain), son cosi, (son cousin), e manda amassar vioures per los dichs gendarmas, portat e conduich a Bayona; e al jorn de huy, lo dich Arnal a demandat ubediensa, e lacomplimen de las dichas letras reals (lettres royales), e li dire e mostrar los qui an granos e blalz, del vi, lartz (graines, blés, vin, lard) e autres vioures; e cum lo dich recebedor e comis, a vessitat lo granier del priourt de Sent Marti, de Bragayrat; e ne a pres X pipas de seigle, II pipas de fromen,

 

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e XX pipas de vi, lodich comis a fach far, de sa comession e mandamen, donat e autregat ampleysis, (ampliation), lo (ici deux ou trois mots disparus) e per so es mostrat que es de far.

 

Il est délibéré d’offrir au dit commissaire, une certaine somme pour lui faire quitter la ville, s’il a le pouvoir de le faire (si a poder de a quo far), et de lui faire quelques présents.

 

9 Février

Loqual jorn, es mostra a causa de la venguda de monsgr levesque de Perigueux (1), si hom lo deu reculhir e anar a lendavan a caval (à cheval), e li far onor a sa novela venguda, per so que vet vissilar, e si hom li fara plasser. Ea deliberat de lo anar reculhir coma es parlat, e li donar una pipa de vi, una pipa de sivada, e mega dotzena de torchas (et demi douzaine de torches).

 

22 Février

Loqual jorn, es mostrat que el Mercadil, avia una carieyra (un chemin, une rue) per laqual avian servitut (servitude) el valat devert la vila, e volen, los del dich Mercadil, que hom lor obre (qu’on leur ouvre) lo dich cami, per aver la

 

(1) Radelphinus, pourvu par le pape Paul II, suivant la bulle expédiée l’an 1468.

 

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servitut el dich valat, per aver laygua e a beurar, cum antiquamen solian far (comme anciennement cela se faisait), en ufren de reparar e tener adobat, a lors despens, sens portar prejudici. Es deliberat, que el es be razo daver servitut per aver de laygua, no portan prejudici, e de uvrir e claure, a lors despens, cant sera neccessitat e sera comandat.

 

23 Février

G. de La Borderie, frère gardien du couvent des frères Mineurs, et P. Godiffe de Belrieu, consul, rendent compte de la mission dont la ville les avait chargés auprès du Sénéchal. Ils disent que ce dernier est fort courroucé et indigné (fort corrossat et endingnat), de ce qu’on a supprimé le maire, et qu’il mande qu’on ait à le rétablir de suite, et de lui confier les clefs de la ville, et qu’il se charge d’arranger l’affaire auprès du roi.

 

Item. — Que los elus de Perigort an trames una letra als cossols, toquan que volen metre sus lo pays de Perigort, IVC pipas de vioures, que fromen, que sivada, per trametre en Bisquaya a Font-Arabia (Fontarabie), a la gendarma, al secors del rey de Portuigal, per mandamen del rey, e comession espressas sus los dichs vioures.

 

Il est arrêté, qu’on enverra à Périgueux, pour savoir de quelle façon (la feyso)

 

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on emportera les dits vivres, et qu’on enverra aussi vers le roi, pour connaître son bon plaisir, et savoir s’il veut, oui ou non, qu’il y ait un maire (per saber son bon plasser, si vol que y aga mage o no).

 

8 Avril 1476

L’écuyer Joh. de Bédas, lieutenant de monsr le Sénéchal, habitant le château de Bergerac, réclame la création d’un maire et demande comme gouverneur les clefs de la ville.

 

15 Avril

Loqual jorn, es mostrat per Godiffe de Belrieu, cossol, que lo IX jorn del dich mes, Joh. de Bedas trames serquar lo dich Belrieu, per Johan de Cabanat, per anar parlar an del (avec lui), chas monsgr de Belagarda; e sitot que el fu vengut el dich ostal, lo dich Bedas dis al dich Belrieu, que legis una letra de comession que avia sus la taula (qui était sur la table), toquan lo blat que se deu menar e amassar, per portar e conduire a Bayona, e en Bisquaya; e cum per alcunas paraulas enjuriouses, e apres, mes la ma malesiousamen sus lo dich cossol, e lo batet sus los bratz, reguardan quel lavia trames quere coma cossol, per saber si los cossols avian pauzatz, ni mes los qui eran nompnatz en la

 

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comession, e apres tot debatut lapelet fals, treytre; e per so, es mostrat que es de far.

 

Il fut arrêté de faire information et qu’ensuite, l’affaire serait poursuivie en justice.

 

Item. — Es mays mostrat que lo recebedor, Ramon Arnal, a trames una letra de comession als cossols, de levar cent e X chargas de blat, sus los habitans de Bragayrat, lo fort portan lo feble, e regardan que el a trames una autra comession a dalcus, e son anatz se far rayre e ostor (sont allés se faire rayer et ôter) de la dicha comession, e donar la charga als cossols; e per so, es mostrat que es de far, regardan que los cossols an trop a far, aquest an, e gran charga.

 

Il est arrêté de faire immédiatement une taille en blé et en argent.

 

1er Mai

Loqual jorn, es mostrat quel y a dos anfans, de la vila filhs, e an demandat las escolas de la vila; si per lo moyan de la vila, las poden aver, e que hom lor done lo consentamen; so es Giraut del Puech, filh de Naudonet defund; e lo filh de Joham Bouran. Es deliberat, que si els son suffitiens, es melhor que los fîlhs de la vila los agan, que autres, e que hom ne escriva al mestre escolier, e que els y sian davan los autres.

Es mays mostrat, que lo procureyre dels tres Estatz, mestre Johan del Puey, senhor de Trigonan,

 

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a trames una letra en dissen que hom se renda a Perigueux, lo segon jor de may, per balhar largen que es estat pausat e ordenat, per tot lo blat de Perigort, a l’armada de Bisquaya, e an man lat que se monta tot, principal e despens, IIC escutz; e per so, es dich que es de far.

 

Il est dit d’envoyor à Perigueux, un homme capable, pour défendre les intérêts de la ville et veiller à ce qu’elle ne soit pas trop chargée, car il y en a qui ont bon vouloir de nous charger outre mesure, aussi bien au four qu’au moulin (e al forn e al moli).

 

Item. — Es mostrat, per far sonar lo senh (la cloche) de cossolat, cum es acostumat, per lo temps, e y metré sonadors, e per las prosecions generalos, e autramen, e per lo ½ jorn (et pour le demi jour, midi). Es deliberat que hom aga sonados, cum es acostumat, e que sonen e leven soque an acostumat.

 

26 Juin

Loqual jorn, es mostrat que alcus merciers au desplegat lor mersaria, divendres e dissapde darier passat, sens demandar conget (permission), cum es acostumat, e els dissen quel es jorn de mercat, e poden desplegar e vendre.

Il est ordonné de soumettre les dits marchands aux privilèges et coutumes de la ville.

 

Es mays mostrat, que lom es sus lestion (c’est-

 

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à-dire dans la saison) de levar los blatz, si hom leysaria la manobra que es per reparar lo cami de Ponbono e del Sent Esperit. (Ces réparations avaient été ordonnées dans la jurade du vingt-cinq mai).

 

Il est arrêté qu’on laissera ces travaux jusqu’à ce que chacun ait ramassé et serré sa récolte.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget

de l’année 1475-1476

 

E prumieyramen lo jorn de Sent Jatrne e de Sent Epistofol (1), per far la crida de las mostras (revues), que castun de la vila se anessan a mostrar, an lors abilhamens de guera, que lor es estat ordonat, las quals seran lo prumier jorn de houst. Per lo vi a la trompeta, e a daquel que legia, XII deniers.

Item. — Lendema de Senta Anna, per tirar la fusta de laygua, al gran port, an forsa domes, per IV cabestes (cabestans), que y furen romputz, XVI deniers.

Item. — Lo jorn de Nostra Dona de houst, per far la crida an la trompeta, per la vila, loqual era lo jorn de las mostras, que totz se rendessan als frayres menors, castun en son arney e abilhamen de guera, VII deniers.

 

(1) Le jour de St-Jacques et de St-Christophe, 25 juillet.

 

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Item. — Cant aguren acabat los afermas e assenssas en cossolat, que y esteren la magor part del jorn, begueren ensemble los cossols. Despenderen II francx.

Item. — Cant los gendarmas venian devers Bayona, e devers Datz, e anavan de vert lo rey a Miens Amiens), e fu ordenat que passessan a Teulieyras (Tuillières, passage et gué situé au-dessus du pont de Prigonrieux, près de la propriété appartenant aujourd’hui à M. Vigier), e lon aguet V veychels (bateaux), e a castun veychel sa estipas (son équipe); per los dessus dels companhos, que passeren los dichs gendarmas, que ni avia sinquanta lansos, que era lo jorn de Nostra Dona de Setembre. Costet XI francx.

Item. — Per far reparar la una partida de la fon Balquina, per III jornals de ung peyrier, lendema de Senta Crotz, V sols, IV deniers.

 

1481-1482

 

23 Août

Noble homme Hélie Beaupoil, seigneur de Laforce et de Maduran, frère de La Mothe, prieur de Saint-Martin, et frère Borgès de l’ordre des Carmes de Bergerac, remontrent à la jurade

 

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qu’il y a procès entre la ville, Matali de Clermont et Aymond de La Beaume, parce que ces deux seigneurs ne veulent payer aucun impôt à la communauté, jusqu’au jour où la jurade les reconnaîtra comme nobles. Le prieur de Saint-Martin ajoute, que ces seigneurs ayant dans la ville la plus belle plume de leurs manteaux (per su que y an la plus bela pluma de lor mantel), cet-à-dire la majeure partie de leurs biens, et qu’ils ont été officiers de la ville, il faut trouver le moyen de se mettre d’accord, car ils tiennent plus à l’honneur qu’à tous leurs biens. Cela dit, le seigr de Laforce et le prieur de Saint-Martin se retirent, afin que leurs observations soient présentées à la jurade.

 

Es dich per Bertran Delpon, que sera be bo daver patz e acord, si se pot far.

Renaut de Borzes a dich, que seria be bo patz e acord, mas no tacan re al afuech, e que hom segua lo proces, que hom no se abuse plus.

 

Il fut arrêté que ces seigneurs seraient priés de donner par écrit leurs prétentions, et que la jurade déciderait si elles étaient acceptables.

 

27 Août

Le seigneur de Laforce supplie les consuls de faire paix et accord. Frère Guilhem de la Borderie, du couvent des Frères mineurs de Bergerac, dit comme le seigneur de Laforce, et pria

 

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la jurade que pour l’amour de Dieu, tous les habitants fussent du même accord, afin d’avoir la paix et la concorde; que pour cela on choisisse plusieurs notables, et que si lui, est jugé bon en quelque chose, il s’offre de corps et de bien. Bernard Doublet dit qu’il y a abus, que l’on revient trop souvent à la même chose et que pour en finir, il faudrait poser aujourd’hui même des conditions, et réunir quarante personnes notables, de celles qui portent les charges de la ville (daquels que portan lo fays de la vila), pour en mieux défendre les intérêts. La jurade se rangea à cet avis.

Le lendemain, nouvelle jurade, dans laquelle Matali de Clermont et Aymond de la Beaume, offrent d’être contribuables, pour tout ce qu’ils possèdent dans Bergerac, excepté Piles et la Formondie, à la condition d’être reconnus comme nobles. La jurade refuse.

 

29 Août

Le seigneur de Laforce envoie certains articles écrits de sa main, priant les consuls d’avoir de la condescendance pour sa demande, touchant le procès soutenu par la ville, contre les seigneurs de Clermont et de la Beaume. Hélie Jone dit que le principal point du débat, est que ces seigneurs veulent qu’on les reconnaisse comme nobles, et qu’ils ne veulent pas payer d’impôt

 

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pour tous les biens qu’ils possèdent dans la ville. Que s’ils veulent obtenir cela, il faut qu’ils payent deux cents écus d’or (que donen IIC escutz daur). Maître Galhart dit, qu’il faut qu’ils payent comme les autres habitants, pour tous leurs biens et que s’ils se veulent faire nobles eux-mêmes, on les laisse pour ce qu’ils sont (a si volen esser nobles de lor memas, que hom los layse en so que son). Girard Delpuech et maître P. Bernat, disent: que hom no los avoe poinct nobles, e que paguen coma ung de la vila).

 

A l’unanimité, il fut arrêté qu’ils ne seraient pas reconnus pour nobles, dans aucun acte du consulat, et que si on le faisait, l’acte serait de nulle valeur et désavoué.

Le seigneur de Laforce est aussitôt introduit dans la salle du conseil, et les consuls lui font la réponse suivante.

 

Prumeyramen, que en totz los actes de cossolat, ni en justicia, no seran nonpnatz, ni apelatz, ni entitulatz nobles, car no ho son de drecha linha, mas faran coma ung habitan, de totas talhas e subcidis, per los bes que tenen en la vila, e en sas apartenensas, talhas de rey, de frant archier, e dautres novels impost, e a totas necessitatz de la vila, coma ung, e desso que an fach despendre a la vila, faran que no seran pas mal contemps. La cala resposta, lo dich senhor de la Forsa et mal contetnps, per so que y a

 

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mes gran pena, e de totas las causas que a dichas, de castuna partida, no enten aver dichas al prejudici deguna partida, e espresamen y a protestat, e a pres conget.

 

4 Septembre

Pierre Bordas demande la permission de faire construire un mur, derrière les Mazeaux, au bord du ruisseau (vol bastir e far mur, dare los Mazels, allonc del riou). La jurade répondit que cette place devait rester publique, car on y faisait abreuver les chevaux, (abeuras los chavax), mais que si le dit P. Bordas pouvait produire des titres de propriété, sur cette place, il serait indemniser par la ville.

 

6 Septembre

Monsgr de Laforce et le juge mage reviennent encore sur le différend survenu entre la ville et MM. de Clermont et de la Beaume. La jurade confirma ce qui avait été dit dans la jurade du vingt-neuf août, et fit la réponse suivante au seigneur de Laforce et au juge mage:

 

E après, fu facha resposta als dichs senhors jutge mage e la Forsa, so que es deliberat, que los dichs de la Balma e Matali de Clarmon, no exceptaran re, a Bragayrat, ni en sos apartenensas, esses noble, mas far coma ung habitan, e que si o volen far, se passe per conselh e en bona forma.

 

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La causa es demorada per nos acordada; per los dichs de la Balma e Clarmon, no an volgut exceptar, de so que es desus deliberat, sans re exceptar ni nompnar, mas que fussan cum los payres eran e fasian.

 

14 Septembre

Criée faite à son de trompe:

 

Que hom defendas vinhas dels habitans de la vila, que degun no y aga intrar, per prendre dels rassins, ni frucha, sus la pena desser mes el castel, e do pagar la emenda a tota rigor, e donat en mandamen de part lo rey, a tot aquels que trobaran, gens que porten rassins, ni frucha, que no agan vinhas, ni possession, ni abrador, que sian pres e menatz el castel, per ne far justicia.

Item. — Que castun garde los portz e tregas, que no anen deforas, per los noguiers (sous les noyers), ni per los ortz (jardins), sus la pena de los tudor, e per los noguiers de V sols.

 

20 Septembre

Le nommé Joh. Chatia est fait sergent (sirven) et trompette de la ville. Il est ordonné de lui fournir une robe, une jupe et des chausses.

 

1er Octobre

Le moulin Gaudra revient définitivement à la ville. Il avait été engagé à P. Bordas, moyennant

 

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la somme de 200 écus d’or, valent trente-deux sols, six deniers, soit trois cent vingt-cinq francs (lo cal moli li era estat baylat per la soma de IIC escutz daur, valen castun escut XXXII sols, VI deniers).

 

Foires et marchés

 

Es dich mays que monsr lavocat del rey, del parlarnen de Bordeux, Me Marsal Bermodet, es en la vila, a causa del debat e proces del prior de Sent Marti de Bragayrat, contra la vila, a causa del mercat e fieyras, e de la porta del Peligri, e y es Me Dupont doctor e senhor del dich parlamen, e es assaber aqual requesta, ni promotion ni per cal moyan son vengutz.

E a qui, es estat dich per los cossols de lan passat, que per lor no son vengutz, ni per lor moyan, e la una partida dels juratz, an dich que sera bo per la vila, per gardar las libertatz, de vendre e comprar, cum es acostumat, e per metre bon ordre e polissa, e cant auran vist lo tot, no sera pas eysi que lo dich prior demanda, ni vol, que no sera mas la destruction de la vila; mas per so que a dich daver una fieyra al Mercadil, que si lo dich prior la vol, ni la pot aver, om sen remet a del, a sos despens, no portan prejudici.

 

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2 Octobre

E a qui, estan en cossolat, Me Johan Dupont, doctor conselhier en la nobla cort del parlamen de Bordeux, Me Eymerit Laboria, doctor e conselhier en la dicha cort del parlamen, e mestre Marsal Bermondet, avocat del rey, en la dicha cort, lo dich Dupont, o remostrat, quels son vengut estamla, per comession de la dicha cort, a causa del debat, proces, que es, entre la vila apelanta, en que lo procurayre del rey, lo dich prior de Sent Marti, e G. Marti, estigants el dich proces, a causa dels mercats, fieyras, vendre e comprar liberal, e de la porta del Pelegri, far uvrir ho no; e per so que lo jorn de yer, fu, de tractat de acordar, e apointar tot lo dich debat, consente lo dich prior e lo procurayre del rey, en la forma e manieyra que senset, que las fieyras tant de Sent Marti, que de rampans (des Rameaux), ceran per las grandas ruos, carrieyras publicas; totas causas victuals, que lon portara per vendre a Bragayrat, los poyran vendre (à) totz venens, e los de la vila comprar cum es acostumat; e que totz merchans estrangiers, que portaran merchandias plegados, las portaran el Mercadil, a lala (à la halle), lo jorn del mercat tan solamen; e que hom se transportara a la porta del Pelegri, per veyre si es utila e neccessaria a la uvrir ho la claure; e lo tot

 

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vist, e consideran lo tot, quu la causa desus dicha sera utila e be profeytable a la vila, e al be publit; e tocan lo blat per vendre, lo liuech (le lieu) es ordenat, e assignat de tot jorn, e que no se bocge (ne se bouge, ne se change) poinct. Lo dich prior a dich quel era contemps, e de far tener lo contengut, desus so que sera ordenat, per los dichs senhors.

E las causas desus mostradas, los dichs senhors en parlamen sen son salhitz deforas (sont sortis dehors), eyso per ho remostrar a la comuna, per veyre si tendran los dichs pointz, ho si hom segra lo proces, o que sera de far.

E a qui es opiniat, que totz los pointz son bos e utils, e que se fassa e se tenhan. La openion de M. Helie es, que es be bo e util a la vila e al be publit, e que la porta del Pelegri se obra, e que lo mercat se tenha, a qui ont sera lo plus util, e qui los a fach venir (les seigneurs du parlement) los pague.

Lo openion de Matali de Clarmon, de Bertran Delpon, de Ramon de la Balma, Me P. Bernat o plusiors autres, que la porta no se obra poinct; e vist que los dichs senhors son vengut per lo be de la vila, que la vila los pague. Bernat Mauran, Estodaca Eymerit, Decugat Peyre, coma desus, e que los senhors sian pagatz per la vila.

Es dich per lo prior, que a qui ont se tendra las fieyras paguen may que los autres, a qui ont no se tendra poinct, de la persecta (de la poursuite)

 

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del dich proces, e despensa dels dich senhors.

Item. — Que si lo dich prior, vol ni pot aver una fieyra el dich Mercadil, que laga a sos despens, no prejudican a la vila ni als privilegis.

Lo cal jorn, en lostal de Renaut de Borzes, a qui presens lo dich Me Dupont, Laboria Bermondet, Me Michel Lomocge, procurayre el beyliatge de Bragayrat, de part lo rey, noble homme Johan de Bedas, loctenen de monsgr lo senescal de Perigort, lo prior de Bragayrat, Johan del Castanet, Peyre de Coly, Johan del Maslarocha, Peyre Martrat, Peyre de La Crop, Johan de Clarmon, cossols, Matali de Clarmon, Bertran del Pont, Ramon de la Balma, Giro Del-Puech, Peyre Bertolrneyrou dich Borieyra, e Me P. Bernat notari, lo presen apoinctamen e acort resseu e plussors autres.

E a qui, fu acordat e apointar, amigablamen, lo debat e proces, dentre lo procurayre del rey, lo prior de Sent Marti, e G. Marti, estigans, contra la vila, a causa del mercat, de las fieyras, del vendre e del lot del mercat, e de ubrir la porta del Pelegri eysi que sen set: E primo que las fieyras acostumadas, a Bragueyrat, a tener, se tendran perpetualmen en la vila, en catre lotz (en quatre lieux) ordenatz; Primo, de la porta de la Loguadoyra a la gleysa de Sent Jatme, e de la dicha gleysa al pon dels Mazels, e del dich pon dels Mazels, al cap del pon de

 

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Dordonha, e a la porta de Clayrat; e del cayrefortz de la porta Loguadoyra, daqui a la porta de Borbarau; eysi cera per castun an, eysi que serat ordenat, si debat ne salhia en cossolat.

Item. — Que los que portaran causas victuals, per vendre, a Bragayrat, las poyran vendre, per las carieyras, e las comprar castun davan sa porta, o per las carieyras, comprar liberalmen, cum es acostumat, tota la sepmana.

Item. — Que los merchans estrangiers, que portaran marchandias plegadas, las portaran al Mercadil a lala (à la halle), lo jorn del mercat, tant solamen; que los merchans de la vila, no y seran tengutz de anar, si no se volen, de tot lan, e pagaran, los qui y desplegaran, de plassatge, sinc taulage (sans baraque), certena quitansa, a la ordenansa dels officiers del rey, e de la vila per entretener lala.

Item. — Que la porta del Pelegri demora, per lo presen, que no se ubre poinct, per lo bruc que es dels Angles.

Item. — Que tot blat, que lom portara a Bragayrat, sera portat a lostal de Cartieyras, cum es acostumat, an los drechs al rey acostumatz. Carta passada per mestre Peyre Bernat, lan e jorn que desus.

 

Cette jurade a été copiée en entier.

 

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4 Octobre

Lo qual jorn, es mostrat als dichs juratz en cossolat, que los senhors que an fach lo apoinctamen dentre la vila e lo prior de Sent Marti, messgrs Dupont e lavocat del rey, sen son anatz mal contemps de la vila, per so car no los an acabat de pagar los salaris, e jornadas; e dissen que lor es degut en tot LIV escutz; e per so, es mostrat, si on los pagara, ni si la vila ne poyria aver dompnatges, e son ajornatz Peyre de Coly, G. Aymo, Peyre de La Crup, John de Cabanat, a la requesta dels dichs senhors, e lo dich Peyre Coly, sen vol defendre, e agut la copia e relacion deyso, a la cort del senescal de Guiayna, si la vila devia pagar aquelas despensas, copias ni relacions.

Es deliberat, que l’on fassa que los dichs senhors sian contemps de la vila, e que aquels que son ajornatz, o perseguan a lors despens, e no pas als despens de la vila, e que si lo dich Peyre de Coly agut aquelas copias, ni relacions, que las se pague a sos despens, que la vila no pagara re.

 

12 Octobre

Lo cal jorn en cossolat, als dichs juratz es mostrat, que lo prebost del rey, o son loctenen

 

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Bernat dAbzat, escudier, senhor de La Rua, es en la vila, e demanda sertena quantitat de blat, de vi, per avitalhar larmada que es a Bordeux e a Liborna, dejus monsgr de Bressuca, soes assaber, XXX pipas de blat, meytat fromen e lautra segle, XX pipas de sivada, e sincquanta pipas de vi, e tot aysso, demanda al cor de la vila, foras autres particuliers, merchans e gens de gleysa de la dicha vila; e per so es mostrat que es de far, e demanda de jorn en jorn.

Es dich, per los juratz, que si volen donar ung part de terme, que hom lor fassa plasser, e desfrear, o sino ho volen far, que els metis (eux-mêmes) anen veyre los graniers, e que ne prenhan daqui ont naura.

 

13 Octobre

Lo cal jorn, en cossolat, es mostrat per lo prebost de Fransa, o son loctenen Bernat dAbzat, escudier, senhor de La Rua, e Lansalot Corno, son en la vila per far far provession dels blatz e de vi, per emenar, e far emenar, a Bordeux e a Liborna, a la gendarma que y son en garniso, dejus monsgr de Bressuca, e disen que an tacxat, sur lo cor de la vila, XL pipas de blat, meyta fromen e lautra segle, foras los gens de la gleysa, e an beylat comession en scrich, per prendre lo dich blat, e lo menar a Liborna o a Bordeux, e per so es mostrat que es de far.

 

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Item. — Es mays dich, que monsgr de Bressuca, que lon di que es mal contemps de la vila, per lo dire de plussors animador malvolens de la vila, e el es plus en gracia, envert lo rey, que tot autre, per far mal o be; e que el, nos lia recomandatz al prevost, per bessonhar contra la vila, e es doptansa, que a tort, o a drech, fassa alcuna causa, que portara dompnatge a la vila en general, e a dautres particuliers, e per so es dich que es de far.

Es deliberat, per totz los desus, excepta Pel del Toron, e Estenne Frontut, que lon fassa deligensa de sercar del blat, e lo far menar a Bordeux, e de far presen al dich senhor de II pipas de vi, e IV pipas de sivada, una doczena de capos (une douzaine de chapons), de las peras (poires), e de las truffas, e ho portar a Bordeux.

 

16 Octobre

Es mays mostrat, que lo rector de Sent Jatme, M. H. del Castanet, e lo clerc de stamla, Godife de Belrieu, son en proces en la cort ordenaria, a causa del valat e rey valat del borc de Coqauha, que es entre lo riou de la Pisausauma e lo gran cami, per lo cal hom vay de Bragayrat a Sent Salvador, e lo dich rector lo occupa en son nom propri, e lo dich Belrieu lo perset coma ung populary, estan co (ceci étant), li toca a son servizi

 

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e passatge.

 

Il fut arrêté, que si le fossé appartenait à la ville, l’affaire serait poursuivie, et que le procureur du roi y serait appelé.

 

20 Octobre

Es mostrat per M. H. Jone (syndic de la ville), que monsgr de Monreal, a dich a son nebot (neveu), que a del desplatz, que M. Helie no fus anat a Monreal, per so que el era a la cort, e ausit dire, que, al rey era estat dich, que alcun de la vila ses vantat, e an dich quels estavan melhor el temps que eran Angles, que no fan al jorn de huy; e dayso lo rey es animat e mal contemps, e es dopto que ne venha mal a la vila, e que y trameta comessaris; e vist que lo fray de Ponbrian, es gendre del dich Monreal, e es de lostal del rey, e ne pot far be e obviar lo mal, devert lo rey, si seria bo de li donar una pipa de vi, per lo a ver amit a la cort. Adopté.

Es mays mostrat que Urba, bayle, de part lo rey, a Bragayrat, a dich quel vol far justicia de ung home que le el castel, que ses trobat a se servir de una craba, e a fach venir lo mestre de las obras, per lo far brular, e a demandat als cossols plassa plus utila a far la justicia, e que lom barre las portas e li donar secor e ajuda de las messions. Es dich que la vila no a poinct de conoysensa en re, sino de claure las portas, e de li far tot lo servizi que poyran.

 

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27 Octobre

La ville ayant besoin d’argent, pour poursuivre le procès qu’elle a avec les sieurs de Clermont et de la Beaume, cherche à emprunter. Seul Jean de Cabanat, consul, offre de fournir cent vingt francs bordelais, à la condition qu’on lui laissera vendre huit muids de sel, au prix où il se vend actuellement. Cette condition fut acceptée par les consuls, les jurats et les notables qui assistaient à la jurade.

 

30 Octobre

Plusieurs habitants se plaignent du privilège accordé à Jean de Cabanat, à la jurade précédente, et injurient les consuls qui le lui ont accordé.

 

6 Novembre

Lo cal jorn es mostrat, als dichs juratz, per Johan del Castanet, e per John de Cabanat cossols, per so que son anatz e trames a Perigueux per contentar e satisfar lo senhor general, lo jutge matge e lo greffier (ces seigneurs du parlement de Bordeaux, étaient venus pour désigner remplacement des foires et des marchés), e tota la enquesta e proces es acabat, e fu beylat al dich senhor XI scutz de rey, XIV scutz al jutge

 

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mage, XII scutz al greffier, e per trametre ung cossoI, an lo dich senhor a Paris, li fu beylat XI scutz an lestela (avec l’étoile. Ces écus valaient trente-sept sols), e XVIII sols, e fu beylat per la despensa que a fach lo dich senhor en sa companhia a Perigeux tres escutz e XX sols.

 

8 Novembre

Pour faire face à toutes ces dépenses, une taille de cent quatre-vingt francs est ordonnée (IXXX francs). Il est bien recommandé d’avoir égard aux pauvres, et à ceux qui sont nouvellement établis dans la ville.

 

Es dich, per los juratz e autres, que per so que Peyre de Coly, e Johan de Clarmon, cossols, no volen venir en cossolat, cant lo senh, clocha, o autramen, (a sonné), ni volen far re per la vila, e fan contra lor sagramen, que sian mes el talh, e que ajan a pagar tot subcidi de la vila, e que no agan poinct de gatges, ni no sian nompnatz cossols, e que hom los fassa convenir per justicia, eyssi que sera de raso.

 

9 Novembre

Il est arrêté, que la prochaine foire de Saint-Martin se tiendra dans la Grand’Rue, et que le« consuls lèveront la moitié des loyers des boutiques qui seront louées aux divers marchands.

 

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Il est dit aussi que le gendre de Monsgr de Montréal, Pierre de Pontbriant, s’est fait donner par le roy, Maurens et Mouleydier, avec les droits y attenants, et qu’il vient de mettre des officiers aux dits lieux, et y tient la cour; que ceux qui ont l’afferme du cot de ces endroits, se plaignent et demandent aux consuls d’y porter remède.

 

Es deliberat, que lom o remostre a M. H. Jone, nostre sendit, que es amit del dich Monreal, e que, an lo dich sendit, e VI o VII personatges dels plus sufficiens, anar saber sa ententa a Monreal, si enten de ostar ni ocupar los dretz de la vila, e si ho volon tot prendre ni ocupar, que lom aga conselh, e de se defendre per justicia.

 

19 Novembre

Es may mostrat, per Bernot e Johan de la Veychieyra, quels an ung proces an lo capitayne et procurayre de Moncut, a causa que lo dich capitayne lor demanda lo guach, e los un fach execercar, e sen defenden, e requeren que lo sendit de la vila, los defenda del dich subcidis, car els no tenen re en la justicia de Moncut, sino lor labor e boyers, car els demoran a Bragayrat, tenen fuch e lot, e pagan tot subcidis a la vila.

 

Il leur est répondu qu’ils aient à produire leurs droits et que la jurade avisera.

 

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Es mostrat per Peyre Gueyrart, que los habitans de la gran carieyra, del cayrefort de la carieyra que dessen al gran port, prenen a lostal de Joanisso lo faure, daqui al cap del pon de Dordonha, volen aver una fieyra per Sent Anthony, a lors despens, que no costara re a la villa. Es concedit per la mayor part de la jurada, e los cossols no si consenten poinct, sino que corra per la vila.

 

7 Décembre

Es mostrat per Peyre de La Crup, cossol, per so que es estat trames, a Paris, an lo senhor general, per far tacxar los despens et costacges, que los de la Balma an fach far a la vila, per so que disen que los nobles pratican en las cortz, e que els se disen nobles, et pratican, et an praticat, et postulat, et levat pencion, et selaris, et la vila te que los nobles no deven praticar, ni postulat, ni levar selaris, et furen tacxat a cent III lioras, XVI sols, e lo dich de La Crup aribet esta vila, lo cart jorn de desembre, an las dichas letras donadas et espedidas a Paris, lo XXIII jorn de novembre darier pasat, et an fach venir ung sirven, per executar los de la Balma, per la dicha soma, et executet lostal de la Fon Peyra, per so que no trobet en la meyso los moables.

 

Il est dit aussi, que le procureur du roi, a un

 

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mandement, contre ceux qui vendent du sel, et en tiennent grenier dans les paroisses, et villages, situés sur les bords de la rivière; que ces marchands portent préjudice à la ville, et au roi, et mesurent leurs denrées avec des mesures non loyales ni marquées.

 

Es dich que se metan a execution, et far tirar avant, als despens dels merchans que venden sal et que fassan borsa comuna per o persegre.

 

29 Décembre

M. H. de Castanet, recteur de Saint-Jacques, exige un nouveau droit sur les enterrements, sur ceux qui se marient pour la deuxième fois, et sur ceux qui demandent l’extrême-onctio; les consuls et les habitants protestent, et disent que le recteur a fait venir un commissaire de Périgueux, pour soutenir et défendre ses prétentions. Quelques membres du conseil disent, que le recteur serait content de soumettre le cas à l’arbitrage de deux bons clercs. Il est ordonné de faire venir le recteur en consulat, pour lui remontrer toute l’affaire et lui demander ses intentions. Le recteur dit qu’il fera réponse raisonnable le surlendemain.

 

6 Janvier

Es dich que lo payre reveren des predicadors, Fray Bernat Audoart, que si platz a la vila, es contemps de predicar aquest caresrne que vet

 

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estamla (ici, dans cette ville), e per petit que hom li done.

 

14 Janvier

II est dit que M. H. de Castanet, recteur de Saint Jacques, intente procès, à la cour de l’official, à certains habitants, qui se refusent à lui payer les nouveaux droits, qu’il a cru devoir imposer. La jurade désire savoir, si le syndic n’interviendra pas au procès. Il est arrêté, que ces nouveautés ne seront pas permises, et que si le recteur les maintient, la ville se défendra.

 

15 Janvier

Les consuls refusent l’autorisation qui leur avait été demandée, par les habitants du quartier du Grand Port, pour rétablissement d’une foire, dite de Saint Antoine.

 

1er Février

Il est écrit aux consuls par le juge mage, que le roi, notre sire, veut se rendre en pélerinage à Cadouin (vel an Cadomh romiou). Il est demandé, si quelques uns des consuls iront à Cadouin, et ce qu’il faudra faire, si le roi vient à Bergerac.

 

Es deliberat que lom fassa metre las armas e

 

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escussel del rey, en las portas, a IV portals be e honorablamen.

Es may mostrat, que fray Bernat Andoart, mestre reveren des predicadors de Bragayrat, filh de stamla, ses presentat, si la vila y pren plasser, de predicar estamla, aquest careme, totz los jorns, no nostan quel troba grans avantages alhors.

Es deliberat quel prediquet estamla, car val mays del que dun autre strangier, e de li far alcun plasser, per li ajudar aver ung abit.

 

Les consuls se plaignent, de ce que le meunier du moulin, placé au-dessous du moulin Gaudra a élevé le niveau de son écluse; ce qui fait que le moulin Gaudra ne peut moudre à son dû. Il est délibéré d’avoir des experts pour voir ce qui en est.

 

11 Février

Dans la jurade de ce jour, il est ordonné d’acheter une mule, pour l’avocat de la ville.

 

18 Février

Es deliberat que lom done a la jutgessa (à la femme du juge), una pipa de vi, per so que jay dinfan.

 

Il est dit, que les commissaires, chargés par le roi de prélever, sur le pays, une somme de quatre mille livres tournoises de rente, en faveur

 

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de l’abbaye de Cadouin, comprennent, dans leur répartition, les revenus de la ville qui appartiennent au roi. (Per pausar e assetiar IV mila lhioras de renda a labadia de Cadomh).

 

19 Février

Es mostrat, que los comessaris, que son en Cadomh, de part lo rey, per metre, e pausar, e assetiar, IV mila liouras tornoises e de renda a labadia de Cadomh, e an mandat una letra, que los cossols y sian dimecres, a detz oras, per los a fars del rey; la dicha letra, scricha en Cadomh, lo XVIIIe jorn del dich mes, signada per Martin lo Picart, e Pierre lo Comte, comessaris del rey en aquesta partida.

Item. — Una autra letra, trameza per mestre Michel Lemotge, que es en Cadomh, contenen que John del Castanet, Johan de Cabanat. e Peyre de Coly, y anen.

Es deliberat, que l’on y ane, e que lom porte ung salmo, si se troba, e per veyre e ausir, e de saber lor voler.

 

19 Mars

Par ordre de la jurade, la foire des Rameaux se tiendra à la Fon-Peyre, comme de coutume. (La fieyra se tendra am la carieyra de la Fon Peyra coma a acostumat.)

 

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28 Mars

Jean Delvinat, habitant de la paroisse de Ribagnac, seigneurie de Bridoire, est reçu bourgeois de la ville; il donne trois écus, de vingt-sept sols et demi chaque, à la communauté.

 

9 Avril

A cette jurade assistent, frère Hélie de La Mothe, prieur de Saint Martin, frère Guilhem de La Borderie custodi (gardien), frère Gauthier Pierre, prieur des Carmes, frère Fort Borzes des Carmes, maître en théologie, frère Bernat Audoart Pierre, révérend des frères Prêcheurs. Il s’agit de réquisitionner les blés de la ville pour les envoyer à Libourne. Les consuls et les pères ci-dessus désignés s’y opposent. Il est décidé qu’on enverra un consul accompagné du père Bernat Audoart, vers M. de Commines (1), commissaire en ce pays pour lui remontrer la pauvreté de la ville.

 

11 Avril

Le père Audoart rapporte, à la jurade, la réponse du commissaire, conçue en ces termes:

 

(1) Commines Philippe, l’historien de Louis XI, né en 1445, mort en 1511.

 

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que no vol pas que, si ni la vila, a necessitat de blat, que ne salha; e si ni a plus que nom fay bessounh, que sia despartit a qui ont nauran necessitat.

 

Item. — Qu’il y a des étrangers qui veulent s’emparer du blé, et que s’ils le faisaient, ils mettraient la famine et la misère dans la ville; qu’il était venu beaucoup... dels paubres gens Dalmenha (de l’Armagnac), e autres pays, demandan lolmoyna en la vila, la nuech e lo jorn, e son vengutz alangritz de fan, e moren do part dessa a Bragayrat, e per aquel moyan la mortalita ses mesa en la vila.

 

Qu’on ne trouve pas de blé avec son argent, et que ceux qui en ont vendent le froment, douze sols six deniers, la poignère, et les fèves et le seigle, cinq sols trois deniers; que depuis que la taxe a été faite par M. de Bellegarde, il no se trouve plus de blé, et pour cette cause la majeure partie du peuple de cette ville passe mal et meurt de faim, ne trouvant plus de blé à acheter (.... e despueys que y fu la tacxa, no ses poinct trobat de blat; per la cal causa, la magor part del poble destamla, passa mal, e detrimen de fan, e no troban per argen blat), les étrangers en trouvent, et le font sortir de la ville, parce qu’ils en donnent plus que le prix fixé par la taxe. Il fut décidé, d’envoyer encore le père Audoart, à qui la ville fournirait un cheval, vers M. de Commines, pour lui exposer le cas, et pour qu’il assignât

 

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un jour, pour faire le dénombrement des gens, et du blé, et y mettre l’ordre nécessaire.

 

20 Avril

Es rnays mostrat, que estamla ha bessounh de ung bon metge (médecin), per las grans enfermetatz e malausias que y son, del mal caut (1), dolor de testa, e autras enfermetatz, dont lo monde mor, e bonamen lom no so pas cal malausia es, e no viven sino enviro X o XII jorns, en coptz dostal (dans beaucoup de maisons); si seria bo de aver mestre Andriou Rodulphy, que son es anat, e es a Paris e si molher (avec sa femme).

Es deliberat, que si vol venir, lom lo rendra frant de tot subcidi de la vila, e servizi de portas, e li donar, castun an, una pipa de blat, e una barica de vi; e que venha entre aysi a Sent Joham Baptista prochan venen.

 

22 Avril

Faisant droit à la demande de M. de Bellegarde, M. de Commines envoya à Bergerac deux

 

(1) Mal des ardents, ou Feu Saint Antoine, Feu-sacré, une sorte d’érysipèle ou d’antrax, épidémique caractérisé par un sentiment de chaleur ardente.

 

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commissaires, pour visiter les greniers, et faire vendre le blé, au taux fixé par M. de Bellegarde, avec ordre de s’emparer des délinquants, et de les conduire près de lui.

 

Nota. — Cette dernière partie de jurade est incomplète, comme toutes celles de ce livre qui tombe en lambeaux.

 

1484-1485

 

Galhard de Thoumeyrague, était syndic, de la ville, Mondessus en était clerc, avec Moran, pour la banlieue (per anar de fora). D’Abzac de Bellegarde était lieutenant du Sénéchal.

 

3 Août

Lo Vme jorn de aoust, lan dessus dich, furen en cossolat, messgrs los cossols e juratz, ajustatz al toc del semg, coma es de costuma.

Lo qual jorn in remostrat, per messgrs los cossols, que lo rey, N. S., avia trameza una letra a la vila, adressanda a nostres dichs senhors, signada do sa ma, de la qual la tenor sen set.

 

De par le roy

Chiers et bien amez,

Pour ce que nous avons esté advertiz, que

 

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plusieurs grans, infanz, et exécrables maulx, se font, commectent et perpetrent, chaque jour, en vos marchés, par un tas de mauvaiz garsons, e pillars, gens cassez et adveu, lesquels pillent et robent, destroussent, batent et mutillent nostre pauvre peube; sur ceste cause, avons ordonné et estably, pour les prandre et destrousser, chasser et pugnir, nostre lieuctenan en nostre pays de Périgort, et plusieurs autres contrées de nostre royaume, nostre cher et feal cousin, le seigr de Gyé (1) mareschal de France, et en son absence quil ne pourroit pas entendre si dilligement qu’il est requis, de pourveoir aux choses dessus dites, avons bailhé commession, et charge, à nos amez et feaulx conseilliers et chambellans, les seigneurs de Grignaulx, et Sallignac, pour y donner provision, et vous mandons et expressement enjougnons, que, sur tout ce qui vous sera ordonné, et commandé, par nostre dit cousin, en ceste matière, et en son absence, par les dits de Grignaulx et Sallignac, et qui concernera le fait de leur charge, et commission, vous y obéisses, et faites, tout ainsi que vous feriez, pour nostre personne, en manière, que, par vostre ayde et par la diligence que vous y ferez, ceste pillerie cesse, et que nostre pauvre peube, puisse vivre en paix, soubz nous,

 

(1) Pierre de Rohan, seigneur do Gié, né en 1450, mort en 1513.

 

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qui est la chose au monde que plus désirons.

Donné à Paris le XXIIe jour de juillet.

Charles huitiesme,

A nos chers et bien amez les consulz, manants et habitants de nostre ville de Bragayrac.

 

9 août

Loqual jorn, furen remostradas una letra, que monsgr de Palavesy, avia trameza lo VIIIme jour del dich mes, que contenia comesion de monsgr de Lestung, et una autra del dich Palavesy, de que la tenor sen set, et furen legidas, en presensa de toutz dessus nompnatz, en la forma et tenor que sen set:

 

Audet Dydié, et Charles conte de Qumaige et seigr de Lestung, conselier et chambellan du roy N. S., son lieutenant général et gouverneur par le roy, ordonné et estably en ces pays, duché de Guienne.

A Antoine de Carbonieyras, seigneur de Palaveysin salut.

Nous vous mandons, comectons, et expressemant enjougnons, de part le roy, nostre dit seigneur, que, encontinant et en toute diligence, vous prenes et amanes, devers nous, qualque part que stions, toutz les gens de trait, et autres gens, que sont pour servir le roy, en armes, que pourrez trouver en la

 

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ville et juridictions de Beaumont, Rocapine, Monpazier, Villefranche, Molieras, Lalinde et Brageyrac, pour iceulx amployer au service du roy, et à la deffense des pays Guienne, en contraignant à ce faire et souffrir, tous ceulx qu’il apartiendra, par toutes les voyes et manières en tel cas requises, et comme il est acoustumé de faire pour les propres afaires du roy; et, de ce faire, vous donnons pouvoir, avec commissions et mandement spécial. Mandons commandons, de part le roy, nostre dit seigneur, à tous ces justiciers, officiers, et subjectz, que vous (comettons) et avons commis et desputés, en ce faisant obeyssiez et entendiez diligement.

Donné à Sarlat le VIIme jour d’aoust, l’an mil quatre cens quatre vingt et quatre. Ainsi signé en marge: Audet Dydié, et cellée du ceau de nos armes.

 

Le même jour les consuls reçurent la lettre suivante:

 

Monsr le procureur du roy et consuls de Brageyrat,

Présentement ay receu la commission que monsgr le conte de Qumaige, gouverneur de Guienne, de part le roy N. S., de laquelle commission vous envoyez le double, afin que non ayez poinct d’ignorance, et pour ce, je vous fais exprès commandement, de part le dit seigneur,

 

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que tout encontinant et sans délays, vous ayez a mectre sus, et employés, et amenés, les gens de traict, et autres, qui sont pour servir le dit seigr, et au plus grant nombre que faire se pourra, et quils se rendent, mardy, a l’heure de vespres, à Villefranche de Périgorl, pour aller avant, là où le bon plésir du dit seigneur et le gouverneur sera, et ce, à la peine d’estre repputés trestres, rebelles et deshobeyssans au dit seigneur, et à la peine de cent marcs d’argent, à appliquer an dit seigr.

Et que y faictes toute bonne diligence, et pour le présent e pour lavenir. Me faictes response, et pour escript, pour faire le report devers mon dit seigr le gouverneur, en priant mon dit seigr qu’il vous donne ce que vous désires.

Escript à Faux ce dimanche matin VIIIme jour d’aoust.

Vicomte Antoine de Palavesy.

 

Il fut arrêté qu’on adresserait à M. de Commines, une lettre aussi gracieuse que possible, pour lui remontrer que la ville est grande, et de grand garde (cum la villa es grande e de grant garde e que y a petitz (peu) de gent, que fan be mestier per gardar la ville). Qu’on écrirait aussi à M. de Palavesy, de vouloir bien recommander la ville, et que Gallard de Thoumeyrague, clerc de la ville, avec une autre personne,

 

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irait trouver M. de Palavesy pour s’entendre avec lui.

 

17 Août

Fu remostrat, pes mestre Aymond de la Balma, a la requesta de monsr lo priol de Sainct Marty de Bragayrat, que com ung castun sap (sait) que lo deme (la dime) del vy de la present villa, se pagua de la depziema carga de vendempha; mas, per so que el fal que lane querre ou trameta, el fay remostrar, quel sera contemps, que om ly aportes la onziema carga al priollat; per so que ung castun ne digua sa oppinion, et que el sera contemps de passar per bonna forma.

La qual causa remostra, los vos (les voix) et lo mage, et la plus sana partida, furent de oppinion, que, si el vol passar a la dopzena (douzième) carga, ils son contemps, et dautres que ny i a, que volent far coma an acostumat, et no autra causa.

 

15 Septembre

Fu remostrat, que lon dy e es causa nothoria, que a Bordeaux moren fort de bosso (de peste), dont Dieu nos deffenda, et que certenas personacges, que portaven fromatges a vendre, et no a gayre que eran en villa, et sen sou anatz a Bordeaux, dont ils an pres lempedimya, et son

 

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mortz entre eyssi et Liborna, et lun es mort a Pregon Riou; per so, nostres senhors los cossols, ho remostren que es de far.

Tochan la remonstrance del fach de la morinia (de la mortalité) de Bordeaux ou de autre pays, fu ordenat, de consentament de toutz dessus nompnatz, que sia facha una crida a so de trompa, per los cayresfortz, come es acostumat de far, de part lo rey N. S., et messrs los cossols, que degun aga a anar a Bordeaux, ny en autre loc, ont aga empedymia, que no aga a retornar en la presen villa, ny oste, ny autres de la villa, ni borcs, los agan a locgar en lor mayzos, et aysso sur certanas et grans penas, que messrs los officiers del rey N. S., et messrs los cossolz, sian avizat de y metre.

 

Dans cette jurade, il est aussi parlé du salin de Lalinde; il est aussi dit que Bernard Doublet vendait du sel à Lamonzie et à Prigonrieux, et cela, contre nos privilèges. Il est ordonné de le mettre en procès, et qu’il est d’autant plus coupable, qu’il a été officier de la ville, et qu’il agit contre son propre serment.

 

21 Septembre

Loqual jorn, fu remostrat per los discretz homes rnaistres Gualhart de Thoumeyragas, et Guodiffet de Belriou, que yer el jour ils anavant a la court a Montcuq, et quant furent al port de

 

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Pregon Riou, lor fu dich per alcus homes, que eran de La Forssa, que en aquesta semmanna, monsgr de La Forssa faria levar una alla (halle), entre lo castel de La Forssa, et la mayso de Johan de Paris, per tener lo mercat, et las fieras, dont la vila es appellanta, et om ha relevat, et los adjornaments fachz contra monsgr de La Forssa, en parlament a Bordeaux, et noobstant tout a quo, el no sessa (ne cesse) point de tener los mercatz et fieras, tant a La Forssa, que a Masdurand; per so, ilz ho remostrent a messrs los cossols et juratz, que ung castun y a vist que sia de far.

Il fut décidé de poursuivre l’affaire devant la justice.

 

25 Septembre

Lo qual jorn fu remostrat a messrs los cossols, que rnonsr lo recebedor Ramonet Arnal, recebedor de Perigort, es vengut en la present villa, an dos sirvens, et a demandat aus dichs messrs cossols, que ly aguessent a bailhar la soma de XXIX lioras, duna part, et Lta lioras en dautra, en que desia que la present villa era estada enpausada et taillada, prumieyrament, per las XXIX lioras, a causa deux frantz-archiers, et las Lta lioras, a causa deux despens que messrs deux tres Estatz, que son estatz mandatz de Perigort, per lo rey N. S., a Tours, ont los dichs tres Estatz se tendran; per so, que es de far, ny cal resposta ont ly fara, car el demanda responsa.

 

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Cette affaire devait avoir une grande importance pour les consuls, puisque dans l’après-midi du même jour, ils tinrent une deuxième séance, dans laquelle il fut arrêté qu’on ferait au dit receveur quelques présents, mais qu’on ne lui accorderait pas les sommes qu’il demandait, par la raison que la ville en est appelante, et que le procès est pendant devant les juges généraux à Paris. Mais, que s’il veut laisser tranquille la communauté, jusqu’au jour où la cour aura prononcé, on lui donnera vingt marcs d’argent, qui lui avaient été promis, par les commissaires qui vinrent à Montignac, imposer les dites tailles sur le Périgord.

 

Apres, fu remostrat per los dichs messgrs cossolz, que hom lor a dich que monsgr lo Seneschal (1) vet en esta vila, loqual no y es plus estat estan Seneschal, local nos pot far be bo de be ou de mal; quant se volria presenta, que sia de far.

Fu ordenat de consentament de toutz dessus nompnatz, que hom lo reculha lo plus honorablament que lom poyra, et que hom ly done et hom ly fassa unh presen honeste, endanayssi, coma fu fach a monsgr de Monferran (2), quant

 

(1) Gautier de Pérusse des Cars.

(2) Montferrand n’est pas porté dans la liste chronologique des sénéchaux, publiée pnr M. de Bosredon, dans le Bulletin de la Société historique du Périgord,

 

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era seneschal, et fitz sa prumieyra entrada, ou melhor, si hom pot, et que messgrs los cossolz y avisen, al myelh far que sia honor a la vila.

 

9 Octobre

Lo qual jorn, fu remostrat per mestre Hugues Rambert, notary, loctenen de monsgr Io juge ordinary desta vila, quel huey maty, mosseu Johan Sapientis era vengut a luy, quel era ung deux (un des) sequestres de la gleysa de Sent Marty et de Sent Jatrne desta vila, per lo rey N. S., ou sos officiers, et que huey maty, el era volgut intrar en la camynada (presbytère) de Sent Jatme, el ha trobat certans gens dedins, que ly an barrat la porta, et no lan point layssat intrar dedins, dont el la requit, que el lor agues a fa far comandament, coma loctenent de juge, que sen aguessen a sallir defora, et per so, quel no savia point quy eran, ny quanha gens, et que el requeria a messgrs los cossols et juratz, que ly aguessen de part lo rey N. S., donar confort et ajuda.

Ordenat fu, de consentament de toutz dessus nompnatz, que hom ly fassa response, que hom es pretz de obeyr aux officiers del rey N. S., y (et) a son mandament et comandament, et que ilz son toutz prestz de lafolcar (de lui aider); mas, que puey que el a dich, que aquitz de rnonsgr dEymet, son dedins, que huey maty es

 

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vengut, al senhors cossolz ung sirvent del rey, en ung mandament de monsgr lo seneschal, o de sa cort, inpetrat a la requesta de monsgr Dauda, frayre de monsgr d’Eymet, coma rector de Sent Marty et de Sent Jatme de Brageyrat, et que el avia fach far inhibition e, deffense, aus dichs senhors cossolz et juratz, que ilz noih aguessen meffar, en cors ny en bes, ny a sos serviteurs, ny famillers, et aysso sur certaines et grans penas, et aussi los ajornatz a las prumieras assisas de monsgr lo seneschal, et que ilz ly an fach response, quilz sagardaran de mesprendre; mes, sil ha autras lectras ou mandament del rey S. N. quilz son pretz et apareilhatz de obeyr coma vrays obeyssens et subjectz.

 

23 Octobre

Fu remostrat, que ung Piera Cansalada a fach ung moly, subre lo pont Rot, e a levada tant la exclusa, plus aut que no solia esser, dont el ga que es pres del moly dels Arnols, coma hom vay a Vaquo de Fortit et a la Fauria, ont passaven la gens, a pe, sans gayre molhar, et ossi be lo bestial cargat; et maytenent, no y poden passar, a causa de la dicha levada, que lo dich Cansalada a facha, ques prejudiciabla a ung castun.

 

29 Octobre

A qui metis, honorable home Johan dAbzac, senhor de Belagarda, loctenen de monsgr lo

 

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seneschal de Perigort, fectz comandamen de las partz del rey N. S., e de monsgr lo seneschal, el messgrs los cossols, sur la pena de mila lioras, et quilz aguessen a far gardar las portas, et y tener bos portiers, et en aysso far bonas diligensa, vist lo bruch que es al realme, et aysso per lo be et utilitat del rey N. S.

Auvidas las remonstrances, tout prumieyrament, tochan la prumieyra, que messgrs los cossols fassen bona diligence de far gardar las portas, que los portiers no layssen intrar home ny fenna, que venha de loc denpedymia, ny dautre loc dangeyros, et sy ny a degun que y a estat, de no intrar en la dicha vila, de ung mes affy que la vila sia be gardada, per lo be et utilitat del rey N. S., car si convenia layssar la vila, a causa que per faulta de far gardar las dichas portas, y venia alcun enconvenyhen de inpedimya.

 

10 Novembre

Fu remostrat, que lo loctenen de rnonsgr lo capitani de sta vila, a dich que el coven ubrir ung pas, que es entre doas pilas del pon de Dordogna, davers la Magdelena, que es tot baral, et a causa que laygua no pot passar, laygua myna tout lo pe del castel, et ossi be a la murailha de la vila; per so, que es de far, qual lo dich loctenen a demandat, que plagues a la

 

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vila, de ly bailhar de la manobra, per lo far ubrir.

Il lui fut répondu qu’on lui fournirait les hommes nécessaires quoique la ville n’y soit pas tenue.

 

7 Décembre

Ossi be, fu ordenat que messgrs los cossols, se transporten jusques al moly dels Arnols, al ga que es a qui pres, per so que y a gens que sen plagnen, per so que ung appellat Cansallada, ha bastit ung moly de subre lo pon Rot, et fay refolar laygua, que hom no pot passar al dich gua coma solia far, et que hom ly fassa beyssar lo sault, si la tropt levat, que a causa daquo, lo dich gua se perdro.

 

19 Janvier

B. Formier jurat est prié d’aller trouver le roi, pour lui dire qu’on avait compris la ville dans la taille faite sur tout le pays de Périgord, et cela contre nos privilèges. M. de Gastebois offre de l’accompagner et dit qu’il fera tout ce qu’il pourra en faveur de la ville.

 

7 Février

Loqual jorn, fu remostrat per lo noble home Johan dAbzac, senhor de Belagarda, coma loctenen

 

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de monsgr lo seneschal de Perigort, que el era stat a las mostras, a Perigueux, an ung del cossolat Giro Delpuech, et a monsgr de Razat, ly avia dich que monsgr ...., ly avia donat comission, per ly sec... a Bragayrat, que lo dich de Belagarda fezes diligence, que messgrs los cossols fezessen diligence, que la vila fu reparada, et que fezessen gach et garda, coma mostret per una cydola (cédule), que lo dich de Belagarda a rnostra.

Et apres la dicha remostransa, lo dich de Belagarda, coma loctenen de monsgr lo seneschal de Perigort, et ossi be, per vertut de la dicha letra, que monsgr de Razat ly avia bailhada, de part de monsgr de Granhols, coma aven charga per lo rey N. S., fetz comandamen a messgrs los cossols de la presen vila, de part lo rey N. S., quilz aguessen a far reparar la vila, et aguessen a far far gach et garda a las portas, et ossi be que ung castunh sia, en point, an larneys, que lor es estat comandat, a las mostras; et aysso sur pena de confiscation de cors et de bes, et que rnessgrs los cossols lor agen a remostrar.

Et apres, lor donet poder et lor comandet, aus dichs senhors cossols, coma loctenent del dich senhor monsgr lo seneschal de Perigort, quilz aguessen a far far et recebre lo sacrament de toutz los habitans de la dicha vila, et borcz daquela, et de toutz estranges, demorant en la dicha vila; et aysso, de part lo rey N. S., per so

 

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quel no y podia vaccar, occupat per autres affayres per lo dich senhor.

 

7 Mars

Ordenat fut, de consentamen de toutz dessus nompnatz, que, atendut la inpedimya de la bosso, que es el Mercadil de la presen vila, que la porta que ee prumieyra, de la porta Logadoyra, pres daquo de Bailhart, que hom la barre, per ung mes; et que hom meta un portier a la seconda porta, davers los predicadors, que garda las gens, que no y entren, jusques a tant que hom vega daquella maladia que fara, et que toutas las autras sian barradas, sino daquella de Malbec, et que aquella sia be gardada, sino que y agues necessitatz; et per visista las paubras gens, que son fugitiffz ou malaud de vioures, et que ung home ou dos passen per la vila, per lor amassa, et que la ho agen a portar, de fora, loy de lor, et que hom vega, si lun deux vicaris se volra anar demorar defora, a Sent Marty, hom el Mercadil, per aministrar los malauds, et que no intre point en la vila, per so que aura aptissipar an los malauds.

 

9 Mars

Loqual jour, fu remostrat per messgrs los cossols, que los merchans de Lalinda, lor avian pregat que lor plagues de lor ubrir la porta do

 

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Cleyrat, que poguessan passar la lor sal, que ham al port, que an emenat de Liborna au lors vayssels; per so, que es de far, atendut que es estada barrada per deliberacion.

Item. — Plus, Guilhem de La Palanca et Peyre de Coly, coma assensadors del peatge del rey N. S., que a causa de la dicha porta, ilz y perdant, per so que los cotals (charretiers, rouliers) no volent point venir en la villa, per so que los cove passar a travers la villa, a causa del murmur que es estat fach daquesta inpedimya del Mercadil, et que si la porta era uberta, los cotals intrarian per aquella porta, que no se donarian pas tant de dangiers; remostreren que la porta lor fus uberta, et que ilz uffrian de sen donar garda, ung castun jour, et de la fa ben garda aux portiers que y serian mandatz, et quant y serian, si no son sufficiens, de ny logar ung, aux despens daquilz, que serian sufficiens, et de gardar que home no intrarn, de loc dangeyros; et promeyren de sarrar, ou far sarrar, la dicha porta cada ser, et de portar, castun ser, las claus al cossol Richard.

Ordenat fut, de consentamen de toutz dessus nompnatz, que la dicta porta de Cleyrac se obra, et que los dichs dessus fermiers, fassen so que, dessus, an dich, et que fassen en maniera, que la dicta porta sia ben gardada, come an covenus et promes; ou autrament, los senhors cossols et juratz protestaran a lencontra dels, de toutz

 

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dangiers et dompnatges que en pogues venir, en de lor faulta, a causa de la dicta porta.

 

19 Mars

Ordenat fu, de consentamen de toutz dessus nompnatz, que la fieyra de Rampans (Rameaux), no se tenha point, per aquest cop, vist lo inconvenient que ses mes el Mercadil, de la Bossa, et vist, ossi be, que es ossi be a lentourn de sta villa coma a Masduran, car lo monde y vendria de tant del lotz (lieux), ont ha inpidemya, et se meslarian a dung castun, dont ne poyria sallir la destruction de la villa, et que hom bo mostra a messgrs los officiers del rey, coma a monsgr lo jutge ordinary de esta villa, et a monsgr lo procurayre del rey N. S., que ilz se veilhan consentir que ella sia demandada (contre mandée) aux merchans, vist lo gran dangier que es en lo Mercadil, que a lentorn de la villa, et que no se obre que una porta, aquella de Malbec, et que aquella sia be gardada, que home ny fenna, que venha a la fiera, intre, et que sia mandat aux merchans, coma a Perigueux, a Sarlat, a Lyborna, que a Bordeux, que no agan point a venir a la fiera, que no se tendra point, per aquest cop a causa de la dicta impedimya: et toutjour aga ang cossol ou dos a la porta, an los portiers et que agan a far far bona garda.

 

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21 Mars

Ordenat fu, de consentamen de toutz dessus nompnatz, que hom perbeyssone et hom adobe lo camy de subre lo revalat, al entorn del Mercadil, atendut que la porta Logadoyra es barrada, affy que las gens puescan anar et venir per la porta de Borbarrau, et que hom la tenha uberta, car el seria gran penas, a daquilz de la porta Logadoyra, et del Caylar, anar passar a Malbec, et que la dicta porta no se obre point enqueras daquesta festa, que hom no vega daquesta inpedimya, et ossi be hom fassa los Ramps (les Rameaux) en la villa, per aquest an, et ossi be lo sermo (le sermon), que se fay cadan al Sent Esprit, que per aquest cop se laysse, affy que las gens ne se meslen lun an los autres, et que ossi be la fiera, coma es estat dich et ordenat, que no se tenha point, vist lo dich inconvenien de la dicta impedimya.

 

17 Avril 1485

Loqual jour, fu remostrat per Raymon de Labadia, cossol, que, dimenge darrier passat, el estant pres de la porta de Cleyrat, en sen anan veyre de la dicta porta, trobet certans cotals, que avian cargat lor rossis de sal, et per so, quel los bleymava, quilz avian mal fach, de aver cargat lo sainct dimenge, el lor dich quilz no salirian

 

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point defora, ny per aquela porta, mas, que ilz anessen descargar los dichs chavals, car el no era pas jour per cargar; a donc el parlan an los dichs cotals, vent Guilho. de La Palanca et Malby, et se mes a corrossar, an luy dizen tals paraulas, de que se metia el, car la conoyssence no era pas a luy. Y a donc, lo dich de Labadia, repondet, que el navia comission, en tant quel era clerc, aven corona et contrat, et a luy promes de los citar per davant monsgr lofficial a Perigueux. Y a donc lo dich Malby ly respondet que be lavia la corrona, mas que era darreyre, et ly guynet an la ma, darreyre, et lo dementit; per so, ho remostrat a messgrs los cossols et juratz, que ly aguessen a far far justicia, hatendut lo office de cossol quel ha.

 

Il fut arrêté que l’affaire serait poursuivie à la requête du syndic et aux dépends de la ville.

 

3 Mai

Loqual jorn, fu remostrat per messgrs los cossols, que lor era estat dich et remostrat, que ung nompnatz Pierre de Labarra, merchan de Bordeaux, a fach portar et davalar, per Dordonha, una granda quantitat de codras, laquala a fach descargar a la fon Sivada, et daqui la facha portar et conduire, en lo bort de la Magdalena, et la meza a Sainct Anthony, que es contra nostres privileges, coma no sia pennes de davalar,

 

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dejus lo pont de Bragayrat, codra, meyran, ny vyme, coma nostres privileges ou deffenda; per so, que es de far.

Fu dich, per monsgr lo procurayre del rey, que el lavia facha aresta, a la requesta sua, et del scendit de la villa, et que el lavia bailhada en garda; per so, fu ordenat que hom deffenda et hom garda nostres privileges, et que hom sen acosseilha be.

 

13 Mai

Fu ordenat, que hom releve los cas d’appel do Estene Frontut, a causa de la emenda en que, monsgr Johan dAbzac, coma loctenent de monsgr so seneschal, lavia retengut, en X lioras tornoi les demenda, per so que avia uberta la porta Logadoyra, per metre las reliquas de moseu de Saint Estropy, que eran a Sainta Catarina, per las metre dedins la villa, per las portai1 a Sainct Jatme, vist la inpidemya mortal, que es el Mercadil, de la bossa, coma fust estat dich, que la dicha festa se faria a Sainct Jatme.

Ordenat fu, plus, que lo jour de la Pantacosta, quant la caritat se fara, que hom garde be, que aquilz del Mercadil, ny que sen son fugitz, no se ajusten point an lautre monde, a causa de la inpedymia, que hom los pervisista, en qualquo loc a part, deforas la villa, et que lor sia mandat, que no se meslen point an lantra gens, et que

 

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hom no obra syno que la porta de Malbec, et que aquella sia be gardada.

 

1er Juin

Loqual jour, fu remostrat, si la porta Logadoyra se obriaria, dema, per passar la procession, que se deu far lo jour del cor Dieu, et que ossi be los del cartier sen rancuren fort, et ossi be fan dire, que sobra (qu’elle s’ouvre), car ilz dizen que el Mercadil no sia bergat (infecté), ny no si muo re, ung mes ha, et que messgrs los religioux predicadors no y vendran point, si no que hom la ubris la dicta porta, per intrar et per sallir, car ilz no poyrian passar subre lo revalat, vist lo temps qua fay de la plega, an los vestimens (avec leur vêtements); per so, que es de far, et que hom diga a mosseu lo priol de Sainct Marty, que se soporte per aquesta vegada (pour cette fois), et que no veilha point intrar dedins la vila, vist lo enconvenient que es el Mercadil, vist que el sys toutjours tengut, et que lo monde ne sia mal contemps de luy.

Ordenat fu, de consentament de toutz dessus nompnatz, que la dicta porta Logadoyra no se obra point, jusques a tant que aquesta luna sia passada et vu ho VIII jours de lautra, et que la procession de dema, del cor de Dieu, se fassa per la vila, vist la dicta inpedyinia que es el Mercadil, affy que las gens no se meslen, ny no

 

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intren point en la vila, et que messgrs los cossols, ho anen remostrar aux frayres de ung castun coven, que la procession, que sia acostumada a far defora, se fara per la villa, vist la inpedymia que es defforas, et que si es de lor plazer de y venir, que y venhen, car toutz de la villa los enprega, si lor platz; si no volen venir, on ne sera desencusatz; et que ossi be, sia remostrat al dich monsgr lo priol de Sent Marty, coma es dessus dich, et que sy era cas que no se volgues contemplar, que el no intres, que sy venia a la porta per intrar en la villa, que hom no lo layse point intrar, mas que cometa aquel que playra, per portar lo corps de Dieu, car hom fara coma si el y era.

 

11 Juin

Loqual jour, fu remostrat per messgrs los cossols, que ilz nan grant planchas (grandes plaintes) de monde desta villa, et grant rancuras del mal que fan los bestials, que son per la ribieyra, ung castung jour, coma los porcadas que y son, et la vaccaria, cabraria et oulhas, que degastent et myngen toutz los blalz, que son subre terra, et ossi be, gastent toutz los ortz (jardins), vinhas dels habitans et deux (et des) borcz; per so, que es de far, et que ung castun ne diga quala pollisse, ny ordenanssa hom y metra, vist lo mal temps que fay de las ayguas, que hom no

 

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pot amassar ny reculir los blatz, et los dichs bestials los degasten; de lautra part que es dangier que lo paubre pople desta villa, et deux borcz, ne passa mal; per so, que ung castun hy avise. Ordenat fu, de consentamen de toutz dessus nompnatz que hom sone lo saing (la cloche) de cossolat, de born en born, que la comuna y sia et y venhan, dillus procha, et que lor sia remostrat, coma es dich dessus, et so que sera dich et ordenat, per MM. los juratz et comuna, que se tenha et se fassa, per lo be et utilitat de la causa publica.

 

13 Juin

Fu remostrat, que en la presen villa a beucops de cappellas et autres religioux, que venden vy a taverna, et no volent point pagar lo drech de la villa, las pogezas, coma fan los autres habitans; per so, que es de far.

Tochan la remostransa daquilz prestres ou religioux, que vendent lo vy, et no volent point pagar las pogezas, que hom las lor fassa pagar, et que lo scindit los ne mete en causa, et que se persegua aux despends de la villa per justicia.

Ordenat fu, per la major partida, que hom gete toutz las porcadas, vaccarias, et olhas, et cabraria de la villa et borcz, que no agen plus a demorar ny tener en la dicta villa, ny borcz, ny ribiera, daras en avan ; o, sy es cas que ny tenhen,

 

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que las agen a tener en so del lor, et que si a facha una crida per la villa, afy que ung castun ho sapcha, et que los ne agen a gitar, de hora en hora, et de jour en jour; et per so que en las ports no a point demenda, que los trobaran en so del seu, donant dompnatge, que los aga a tuor, sens neguna emenda far ny reparar, per aquel que laura tuat, a daquel de qui seran, et que sia remostrat a messgrs los officiers del rey, que y veilhent donar lor consentiment, exceptadas las cabras (les chèvres) que son per las nurisses (nourices) per nurir los effans, que la puescan tener.

 

17 Juin

Loqual jour, fu remostrat per messgrs los cossols, que monsgr lo jutge mage, mestre Johan Tricard, avia trames una lectra, aus dichs senhors cossols, per Bernard Mosnier, loqual desia quel era vengut an lhuy, de la cort del rey N. S., en la quala lectra lor mandava, que los dichs senhors cossols, anessen parlar an lhuy a Perigues; per so, que es de far.

Ordenat fu, de consentiment de toutz dessus nompnatz, que ung ou dos de messgrs los cossols, ou dautres personatges, an lhun des cossols anen parlar an lhuy, per veyre que es aquo, per que noz ha mandatz, et que menent ung sirven an lor, et que passen a Monreal, et que on meta

 

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las lectras, que son estadas inpetradas, a lencontra de Pierre de Poubrian, per las far rnetre a execution, a lencontra de luy, segon la forma et tenor coma es estat ordenat.

 

1er Juillet

Loqual jour, fu remostrat per messgrs los cossols, que monsgr de Belagarda, Johan dAbzac, lor avia trames una lectra, que monsgr lu seneschal de Perigort, se devia trobar a Limuelh, et a qui, se devia trobar et redre toutz los officiers, tant de Sarlat, que de Periguex, en laquala mandava, quel era de necessitat, que hom si trobes, car messgrs de Perigues an impetradas lectras, per reduyre lo bailhiatge de Bragayrat a Perigues; et per so, mandava, que era de necessitat, que hom si trobes; lasquals lestras avian presentadas, a monsgr lo seneschal, que hom y fus, per ho debatre; per so, los dichs senhors cossols demanderen que era de far.

Ordenat fu, de consentiment de toutz dessus nompnatz, que messgrs los cossols, y trametan ung home per veyre et per ausir, et que aga entendement tant sollament, et retener so que auvira et ausira, et que porte los ordenances et appointament, que monsgr lo seneschal, Loys Sorbier (seigneur de Paray), fetz an conseilh et per consentiment de messgrs los ofliciers del

 

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rey, monsgr de Razat, son loctenent general, en Perigort, et de monsgr maistre Pierre Pelisses, procurayre general en Perigort, et que sia remostrat a monsgr lo seneschal, et que, aquel que lhy ira, que se tire per davers monsgr Johan dAbzac, senhor de Belagarda, et rnonsgr lo thesaurier Bertrand Guilho, et que hom los pregue, de part la villa, que lor plassa de o remostrat a monsgr lo seneschal, que a la villa per recomandada.

 

Octave de juillet

Remostrat fu, que lo recebedor avia trameza una lectra, que hom se trobes aux Estatz que se deven tener a Montinhat.

Il fut arrêté qu’on y enverrait deux des habitants, pour entendre ce qui s’y dirait.

 

Remostrat fu, per maistre Aymond de la Balrna, que maistre Andriou Radulphy, mecge (médecin), los pregava messgrs los cossols, que ly aguessen a pagar la pention, que la vila ly deu, et ossi be a messgrs los cossols de la annada passada, una barrica de vy et una barrica de mestura, ou autrament, el los ne faria convenir.

 

14 Juillet

Loqual jour, fu remostrat per maistre Aymond de la Balma, que hyer el jour, monsgr de Razat, expedissen las assisas reyals, per monsgr lo

 

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seneschal de Perigort, venguet maistre Leonart Gregory, judicialment, et fectz una requesta contra messgrs los cossols, en requeren que lor agues a far comandament, quilz aguessen a far ubrir la porta de Clayrat, per laquala ilz avian acostumat de passar lor sal, per so que no lor layssavent passar dejus lo pont, et apres la dicta requesta, era vengut ung sirven, Petit Johan Chauveu, al cayrefort de la Fon Peyre, et a qui adjornet los cossols de la present villa, do hora en hora, per davant monsgr lo loctenent de seneschal de Perigort, a la requesta deux (des) merchans de la villa de Lalinda, et que aviat donat deffault et retengutz en certaines et grans penas, et autre cop fach ajornar los dichs senhors cossols, per la veyre declarar, dont lo scindit nappelat daquils grengs et dautres.

Ordenat fu, de consentiment de toutz dessus nompnatz que sy los cossols et scindit de Lalinda, volen donar acta ou instrument a messgrs los cossols, ou scindit desta villa, a nom de touta la villa, vist que monsgr lo seneschal ne manda que hom lor aga donar passatge, per passar la sal, aux dichs de Lalinda, per aquesta veguda (pour cette fois) per la dicta porta de Cleyrat, que los dichs de Lalinda no volguessen ni paguessen al temps a venir per possession passar per la dicta porta de Cleyrat, ny que demandessen quant la dicta porta sia barrada, de la demandar a messgrs los cossols, que son, ou que

 

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siran, al temps a venir, quilz lor aguessen ha ubrir; que si se volent consentir et donar instrument, que per lamour de monsgr lo seneschal, affy que no sia mal contemps de la villa, puey que es estat son bon plazer de ne scrioure a la villa, que hom lor done passatge, per la dicta porta, per aquesta veguda; que sia remostrat a monsgr de Belagarda, que ly plassa de lor ho remostrar, aux dichs de Lalinda, si volent far bo que es dich, et fut mandat, et ly lu remostrat; loqual dis que el lor ho remostraria volontiers, et que sy ho volian far en nom de Dieu; sy no ho volent far, que hom persestisse en lapel que es estat dich et appellat.

Fu remostrat, per messgrs los cossols, que lo rey N. S., lor avia trameza una lectra, per maistre Loys de Frenhac, serviteur del noble home Pierre de Ponbriant, ont mandava, que hom laysses gauvir de Maurens et Moleydier, lo dich de Ponbriant, segon la forma et tenor del don, que lo dich senhor avia fach al dich de Ponbriant; per so que es de far.

Ordenat fu, de consentament de toutz dessus nompnatz, que la lectra sia mostrada a messgrs los officiers del rey, coma a monsgr de Razat, monsgr lo procurayre del rey, que son en villa, et que hom lor requera, que nos agen a conseilhar, et que hom ly fassa response, segon que lo conseilh ordenara, et que hom la ly fassa en scriptz, et que en tant que tochan la justisse, et

 

p. 359

las progativas, et drechs que la villa ha, en Maurens et Moleydier, et en las autres proches, que lo dich de Ponbriant preten a demandar, la villa nes appellanta, et lo proces ne pend a Bordeaulx, entre la villa et lo dich Ponbriant; mas que al repiech de las rendas et cens, la villa no preten point a ly far en pach, et tout autramen que sia devisat, de ly rendre responce et en script.

 

Dépenses diverses relevées dans le budget de l’année 1484-1485

Lo dich jour, IX de oust, fezen far dos instrument de sindicatz, lun per trametre en la court de parlament a Bordeaulx, a la jornada que la villa ha a lencontra de monsgr de La Forssa, per so que hom ha apellat deux mercatz et fieras et ala, que vol relevar a La Forssa, que a Masduran, que a Pregon-Riou; et lautre per los negocis de la villa; costeren VII sols et mech.

Aven despendut, per tres pessas de faste, que furen mesas subre lo pontet deux Carmes, afin que hom pogues passar subre lo rey valat (sur l’arrière fossé), per la inpidimya que era el Mercadil; costeren XV sols.

Aven despendut, per una mola fromentale, per lo moly Gaudra, de la compra, tant solament, IV francs bordales.

 

p. 360

Aven bailhat, per lo drech de la moliera ont ses levada la dicha mola, XII deniers.

Aven despendut, per lo carech de la dicha mola, de la moliera de Montcut, jusques a la villa, a lhome que la carregada, XXV sols.

Per los despens de V boyers (bouviers), que carregerent la dicha mola, V sols.

Aven despendut, per far alyevar (pour faire lever, faire extraire) la dicha mola, et la dressar, ung peyrier, tant per sos jornals que per sa despence, VI sols.

Lo XII jour de jevier, tramezen a M. lo advocat del rey, maistre Pierre Baily, et ha maistre Pierre Durand, graffier de messgrs los esleuz en Perigort, e per deliberacion de jurada, doas cargas de sal, a castun la sua, per alcus agradables services, que ham fach: costeren XL sols.

Aven despendut, per lo fial de las cordas, que aven fachas far, a las balestas de cossolat, XVIII deniers.

Per la feysso de las dichas cordas, IX sols.

Aven despendut, per la cera que a fach bezonh a las dichas cordas, de las dichas balestas, II sols et mech.

Loguen Maro de Brozat, per gardar la porta Logodoyra, a causa de la inpedemya, que era en lo Mercadil, que lo monde no y antrent, ny aquilz que hom navia gitat deforas, que eran enfissitz, que y demoret a la gardar, XXII sols.

Tramezen, a Perigues, lo VII jour del mes de

 

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may, a la molher (à la femme) de monsgr lo jutge mage, maistre Johan Tricart, doas barricas de vi blanc, et aysso per deliberacion de cossolat, vistz lus grans services que lo dich son marit nos fay costamen, IV lioras tornoises.

Per lo carech, per las far menar, an una carreta, an dos parelhz de buos, jusques a Perigues, XXXV sols.

Aven despendut, per ung rossi, que loguen per anar a Montinhat, aux tres Estatz, que y tramezerian maistre Godiffet de Belriou, costet VIII sols.

Aven despendut, per las messas, que son estadas ordenada, que fussen dichas, en los covents de la dicta villa, affi que Dieu veilha remedia la enpedimya, que os en lo Mercadil, et tout autre enconvenien, XXII sols et mech.

Aven despendut, per la cera, que es estada ordenada que donessan et bailhessan, a las glieyssas et covents de la present villa, coma a Sainct Marty, una lioura et mecge, a Sainct Jatme, II lioras, et a cada covent, una liora et mecge, affy que Dieu volgues conservar et gardar la villa de enpedimya, et de tout autre enconvenien; et aysso fu fach, per deliberacion de jurada, costet XXXII sols.

Aven despendut, per ung relevamen, en cas dappel, per so que monsgr Johan dAbzac, coma loctenent de monsgr lo seneschal, avia retengut en la emenda de X lioras, Stene Frontut, cossol,

 

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per so que avia ubrit la porta Logadoyra, tant solament coma fus barrada, a causa de la enpedimya, que era en lo Mercadil, que la ubrit, tant solament, per metre dedins la villa, las reliquas de M Sainct Estropy, en la villa, la vespra del dich sainct, per la metre a Sainct Jatme; costet XV sols, X deniers.

Aven bailhat, per lo marc de largen, que es degut, toutz los ans, lo jour de la Magdalena, al bayle, jutge ordinary de la present villa, per la creation dels cossols, que fay lo dich jour, XII lioras tornoises, et XV sols.

Aven bailhat, per las VI onsas dargen que son degudas, de renda, cadan, al rey N. S., a causa del moly Gaudra, al thesaurier del dich senhor Bertran Guilho, IX lioras X sols.

Aven bailhat, a Symo Pinet, per lo loguier que a fach, per servir lo relotge (horloge), duran nostra annada, VIII franxs bordales.

Aven plus, bailhat al balestier, IV pouhnieras de favas, per assetiar et metre en point, las balestas de cossolat, et netiar (et les nettoyer), oultra la feysso de las cordas de las dichas balestas.

 

1485-1486

Ce livre de jurades ne se compose que de quelques feuillets en fort mauvais état. La dernière

 

p. 363

jurade inscrite porte la date du sept décembre quatorze cent quatre vingt-cinq.

 

11 Août

M. Hélias Jone, dit qu’il a un pré joignant le ruisseau du Caudeau, et per faulta deux (des) moliniers de la dicta villa, que tenhant laygua en las excluzas, deux molis de la dicta villa, et a causa de ilz, lo riou sabrondo (déborde), et couvre son pré de débris; qu’il a un pas, lequel il ne veut pas lever, parce que l’eau ne viendrait plus aux dits moulins; mais que pourtant, si les consuls n’y mettent prompt remède, il otera le dit pas, et que par ce fait, l’eau ne viendra plus dans la ville (ou autrament el no hostara las dichs pas et laygua no vendra point a la villa).

 

20 Août

Ordenat fu, per messgrs los cossols et juratz, dessus nompnatz, que vist la grant enconvenien ques a lentorn desta villa, de la inpedimya de la Bossa, coma a Bordeux, a Liborna et entre doas mars (entre deux mers) (Dieu noz endeffenda), que sian ben gardadas las portas, et que messgrs los cossols fassen bona diligensa, de las far gardar. Et que messgrs los cossols, se agen a donar garda, castun per son jour, ou semmana, et

 

p. 364

quant trobaran que no y seran point (les gardiens), quilz agen a barrar la porta, o delegat lor ung home, a lors despens, et paguen la emenda de V sols. Et que plus, sia facha requesta a monsgr lo mage ordinari, ou a son loctenent, de la present villa, que sia facha una crida de part lo rey N. S., que no sia si ardit, home ou fenna, de quanh estat et condition que sia, que de oras en avant, no aga anar ny entrar a Bordeux, a Liborna, ny en autre loc dangeyros, vist lo perilh que y es de la bossa, que puey sen venguesso en la villa, sur pena de LX lioras, aplicadas al rey N. S., et desser bani de la dicta villa per dos mes, et de estre mes en priso, et autrament de pena arbitraria, et que aysso se fassa tant tout.

 

28 Août

Fu dich, que lo vaysael que es al port, que monsgr de Pilas y te, no val re, et es tout romput; et es dangeyros que ung grant enquevenien, en deveyha. Fu dich, que sia remostrat a M. de Pilas, que ly plase de y donar remedy, et de y metre ung bon vayssel, et sy no y volia atemperar, que hom proteste alencontra de luy, de tout dompnatge, que sen agues a venir, et que hom ly demande la copia de sas lectras, que a impetrat lo dich pessatge, et que hom ne fassa far

 

p. 365

ung vidimus, que demora en la present mayso de cossolat.

Ordenat fu, que negus de quanh estat et condition que sian, que no agen anar a Bordeux, ny a Liborna, a la fiera, vist lo grant enquevenien, que y es, de mort; que sy y anaven, que no agen a intrar en la villa, de ung mes, apres que sian vengut, et que una crida sen fassa, et que sia remostrat a messgrs los officiers del rey, coma a mosseu lo jutge ordinari, y a M. lo procurayre del rey, et aysso sur certaines et grans penas, que MM. los officiers veyran fasedoyras.

Plus, fu ordenat, que quant ung vayssel sen volra anar, per anar sercar de la sal, que lo mestre del vayssel, aga a se far menar la sal, en qualque part vers Fronsat, et que, quant volra partir, que aga a far sagramen de no intrar point a Liborna, ny frequentar, an daquilz de Liborna, ny de loc ont aga dangiers, ny sos homes que seran an luy, en lo dich vayssel; et ossi be, quel los aga a pendre (prendre) lo sagramen de sos homes, que no anen a Liborna ny frequentar an daquilz de Liborna, et que si fan lo contrary, quel len aga a gitar del vayssel de la compania dels autres, et que aquilz que y son anatz, no agen point a intrar en la villa, ny en lo borcz, coma es estat dich dessus.

Fu plus remostrat, per lo maistre Guodiffe de Belriou, que el ly era estat dich, per gens del cartier del Caylar, que ilz se cranhan tort de la

 

p. 366

molher (de la femme) del jone Rossinat, que sia locada de lebrossia (de la lèpre), car ung castunh lo pot veyre, en tanh estat; es dich que seria bo, que hom ho saubes, car aysso tocha ung castunh, et per so el ho rernostret.

 

Il fut arrêté; que graciousament sia mostrat a sos amitz et marit, pour les prier de la faire sortir de la ville, et que, s’ils ne voulaient le faire de bonne volonté, ils y seraient contraints par la force.

 

 

FIN DU PREMIER TOME

 

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Page manuscrite de Jurades du début de l’année 1385, page 82 du livre.

 

 

 

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Un autre exemple de page manuscrite des Jurades de Bergerac

avec la liste des consuls et jurats présents à la séance.

 

 

 

 

 

 

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Quelques exemples de lettres ornées.

 

 

 

 

 

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D’autres exemples de lettres ornées.

 

 

 

 

 

 

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