Les Jurades de la ville de Bergerac
tirées des registres de l’hôtel de ville
par G. Charrier (1892)
Tome I ― 1352-1485
TABLE DES
MATIÈRES
Pages
Préface v
Année 1336 1
Division
des eaux du Caudeau.
Année 1352 13
Ordonnances diverses. — Robes
consulaires. — Dime payée à l’église Saint-Martin. — Vendanges. — Prix des
journées. — Suffolk, lieutenant du roi d’Angleterre. — Le duc de Lancastre,
seigneur de Bergerac. — Le Caudeau.
Année 1353 25
Renault de Bridoire. — Entretien du
Caudeau. — De Lebret, seigneur de Montcuq. — Dépenses diverses.
Patis. — Sufferte. — Marque 32
Année 1375 34
Lettre adressée aux consuls de
Bergerac, par le connétable Bertrand du Guesclin.
Années 1376-1377 35
Prise
de Cause-de-Clérans par les Français. — Convention entre les consuls et les
Anglais, pour permettre aux habitants de lever leurs récoltes. — Castillonnès.
Année 1378 38
Inventaire
des biens de la communauté. — Raymond de Montaut, sire de Mussidan. — Siège de
Montréal. — Duc d’Anjou. — Montcuq. — Guillaume de la Houssaie. — Alain de Beaumont. — Patis. — Saint-Nexans. —
Gaillard II de Durfort, seigneur de Duras. — Montferrand. — Bailliage de
Bergerac.
Année 1379 50
Le
seigneur de Montréal se fait Anglais. — Fronsac. — Serment de fidélité au roi de France. —
Fortifications.
Année 1381 55
Impôts
divers. — Jean de la Salle. — Amanieu de Mussidan. — Puyguilhem. — Gageac. — Limeuil
— Couze. — Bertrucat de Lebret. — Ordonnances concernant les fortifications. —
Bertrand de Molcéon. —
Carnelage. — Prieuré Saint-Martin. — Périgueux. — Livre de vie. —Le Clergo. —
La Monzie-Montastruc. — Buade, gouverneur de Bergerac. — Patis avec le seigneur
de Mussidan. — Patis avec le capitaine de Puyguilhem. — Patis avec le capitaine
de Gageac. — Dîmes. — Saint-Jacques. — Evêque de Périgueux. — Arnols de Marle, capitaine de Sainte-Foy. —
Différend entre le prieur de Saint-Martin et le recteur de Saint-Jacques. — Duc
de Bourgogne. — Duc de Lancastre. — Perrot le Béarnais. — Dépenses diverses.
Livre de vie 80
Année 1385 82
Noms
des consuls. — Espions et guetteurs. — Frères mineurs ou cordeliers. — Moulin
Gaudra. — Seigneur de la Barde. Ramonet de Sort. — Jean de Signal, capitaine de
Bannes. — Issigeac. — Perrot le Béarnais. — Alain Nores, capitaine de
Laveyssière. — Sainte-Foy. — Le château de Gardonne rasé. — P. Buade. — Hélias
de Roquefort. — Hélias Pons. — Saffroc. — Montréal. — Alemans. — Ordonnances
diverses. — Ramond Coste, capitaine de Puy-de Chalus. — Laveyssière.
Année 1386 95
Pierre
de Mornay, fils du sénéchal de ce nom, passe marché avec les consuls pour la
garde de la ville. — Château de Laveyssière, livré aux flammes. — Seigneur de
Limeuil.— Seigneur de Grignols. — Taille levée pour payer les patis.— Dépenses
diverses. — Baptêmes a Saint-Jacques. — Dépenses faites pour prendre et brûler
le château de Laveyssière.
Année 1393 121
Mérigo d’Arias,
connétable de Cahuzac. — Tour de Malbec. — Pont. — Carmes s’emparant des
chemins. — Pey-Valin, prieur des carmes. — Seigneur de Puyguilhem. Commandeur
du Saint-Esprit. — Pocho de La Tour, capitaine de Cahuzac. — Pauvreté de la
ville. — Michelet de Lebret, capitaine de Puy-Normand.
Année 1394 127
Michelet
de Lebret arrête les bateaux à Lamothe-Montravel. — Acte passé entre Michelet de
Lebret et les consuls. — Dépenses diverses.
Année 1395 135
Michelet
de Lebret, capitaine de Bergerac. — Hélie Prévost, seigneur de Laforce. — Dépenses diverses.
Année 1404 138
Les
Anglais menacent la ville. — Ramonet de Sort. — Perrot le Béarnais. —
Puyguilhem. — Michelet de Lebret. — Puy-de-Chalus.
Année 1405 140
Inventaire.
— Comte de Clermont. — Siège de Castelnau.— Mandement de MM. Aymeric de las Chabanas
et d’Emile de Merle. — Gabarres anglaises en cuir bouilli. — Fouage. — Colinet
de Saint-Just. — Badefol. — Hôpital Saint-Esprit. — Arpadéna.
Année 1406 148
Pèlerins
a Rocamadour. — Siège de Mussidan. — Michelet de Lebret. — Ordonnançes
diverses. — Siège de Badefol. — La ville menacée par les Anglais. — Bigaroque.
— Baptêmes à Saint-Jacques. — Dépendes
diverses.
Année 1409 156
Cartière. — Carmes. —
Castelnau. — Fouage. — Chevauchée. — Pougèzes. — Droits de poids. — Patis du
roi d’Angleterre. — Archevêque de Bordeaux.
Année 1410 164
Eglise
Sainte-Catherine. — La ville exempte de fouage. — Serment de fidélité fait au
dauphin, par les habitants de Périgueux. — Maurens. — Publication du patis
accordé par le roi d’Angleterre. — Dépenses diverses.
Année 1413 170
Serment
fait par les jurats. — Vendanges. — Présents faits au sénéchal de Guienne. — Bertrand
d’Abzac, capitaine de Castelnau. — Le Clergo. — Comte de Dorset. — Sufferte. —
Ramonet de Sort. —
Bâtard de Bourbon.
Année 1414 173
Fours
du roi. — Bourgeoisie. — Prix de diverses denrées. — Dépenses diverses. — Baron
de Barbazan. — Le château de Montcuq en ruines. — Ramonet de Sort. — Lancelot
de la Barde. — Menaces faites par Ramonet de Sort. — Arnaud Gualhart, seigneur
de Longa. — Bernat Duffarges, seigneur de
Maurens. — Duc de Clarence. — Comte Dorset. — Bertrand d’Abzac. — Demande de patis au roi
d’Angleterre. — Olivier d’Abzac chevauche contre Bergerac. —
Défense aux Anglais d’entrer dans la ville avec des armes. — Mme
de Monclard. —
Présents faits à M. et à Mme de Duras, sénéchal de Guienne. —
Boucicaut, maréchal de France. — Fouage.
Année 1415 194
Bruits
de guerre. — Les consuls font couper le pont. — Ramonet de Sort demande a
emprunter douze écus à la ville. — Dépenses diverses. — Arnaud de Roquefort. — Menaces contre la ville. —
Ce que coûta la sufferte accordée par le sénéchal de Guienne. —
Cause-de-Clérans pris par G. del Peyronenc. — Les consuls font enlever le
plancher du pont, pour se garantir des attaques de Ramonet de Sort. — Demande
du capitaine de Cause-de-Clérans. — Comte d’Armagnac. — Arnaud de Bourdeille. —
Le seigneur de Biron.
Année 1416 204
Montréal.
— Sufferte du roi d’Angleterre. — Thomas Voodstock, duc de Glocester. — Tour de
Bourbarraud. — Dépenses diverses. — Processions annuelles en l’honneur de la
nomination des consuls. — Anglais pris à Cahors.
Année 1417 213
Marque
du capitaine de Cause de-Clérans. — Maduran. — Nombre des imposés dans chaque
quartier de la ville. — Sufferte du roi d’Angleterre, son prix. — Garnisons
anglaises. — Olivier d’Abzac, seigneur de Montferrand. — Le seigneur de
Montcuq. — Sufferte de Fronsac.
Année 1418 217
Le seigneur de Montcuq,
prend à la ferme, les revenus du couvent de Saint-Martin. — Jeantounet d’Abzac
chevauche contre la ville. — Dépenses diverses.
Année 1423 221
Inventaire.
— Les habitants de Sainte-Foy menacent la ville. — Plainte des habitants du Mercadil.
Année 1424 223
Siege
de Sainte-Foy. — Paix traitée avec les habitants de Sainte-Foy. — Dépenses
faites pour ledit siège. — Siège de Duras. — Création des consuls. — Dépenses diverses.
Année 1456-1457 235
Artillerie
possédée par la ville. — Dénombrement. — Les trois Etats à Périgueux. — Le
Saint suaire. —Pont. — Dépenses diverses.
Année 1459-1460 240
Bac.
— Moulin Gaudra. — Assises tenues par le sénéchal. — Présents faits au
sénéchal. — Le sénéchal content de la ville. — Dépenses diverses.
Année 1463 242
Pierre
d’Acigné, sénéchal. — Bernat Palet, licencié de la ville de Tulle. —
Patriotisme des consuls. — Jean d’Abzac. — Urbain Duressol, lieutenant du
sénéchal. — Sentences latines. — Ramond de Mons. — Matali
de Clermont. — Bac. — Epidémie à Bordeaux. — Auri de Féranhat, président du
parlement de Bordeaux. — P. de la Peyrarède. — La peste à Bordeaux et dans le
Languedoc. — Les trois Etats à Excideuil. — Curieuse demande du roi. — Accords
proposés par la jurade au sénéchal, à propos d’Urbain Duressol. — Précautions contre la peste. — Gentils hommes et
gens d’église contribuables.
Année 1464 261
Grand
bouteillier de France. — Plainte contre un consul. — Chapelle Saint-Michel. —
D’Abzac, prié de rester maire. — Moulin Saint-Martin. — D’Abzac envoyé en
Picardie, vers le sénéchal. — Son frère ambassadeur du roi d’Angleterre. — Menu
et prix du dîner offert à M. l’Official.
Année 1465 267
Criée
faite à son de trompe. — Ligue du bien public. — Francs-archers demandés par le
roi. — Fabricants d’arbalètes. — Bateau arrêté à Sainte-Foy. — Procession en l’honneur des chrétiens qui
sont entre les mains des infidèles. — Noms des habitants qui doivent être armés
d’arbalète. — Larochefoucault. — Les trois Etats à Périgueux. — Seigneur
d’Estissac vendant du vin.
Année 1466 277
Bourgeoisie.
— Johan d’Acigné, frère du sénéchal. —Jacobins. — Assassinat dans leur église.
— Epitaphe en latin de Marguerite de Rudel, dite de Turenne. — Renaud de Pons.
— Alexandre de la Pébrée. — Eglise et couvent des Jacobins.
— Porte Lougadoire. — Manuscrit Léo de Larmandie. — Observation du dimanche. —
Cavalerie, paroisse de Prigonrieux. — J. d’Abzac, remplacé comme maire. — Les
consuls rendent leurs comptes.
Année 1475 288
Copie
du serment des jurats. — Ordre aux bourgeois de se munir d’armes de guerre. —
Sire de Beaujeu. — Arrêté contre les boulangères. — Ordonnances. — Les Anglais
menacent la Guienne. — Les prieurs des trois couvents présents à la jurade. — Fortifications. —
Seigneur de Piles. — Chemins publics. — Demoiselle de Cassanhas. — La ville
taxée par les trois Etats a Périgueux. — Pont-Roux. — Moulin fait par J.
d’Abzac. — Frère Prêcheur voulant s’emparer d’un héritage. — Gens d’armes
envoyés au secours du roi de Portugal. — Première visite de Monsgr
Rudelphinus, évêque de Périgueux, à la
ville de Bergerac. — Fontarabie.
Année 1476 301
Insulte
faite à un consul, par J. de Bédas lieutenant du sénéchal. — Ecoles. — Cloches.
— Chemin de Pombonne. — Dépenses diverses.
Année 1481 305
Noblesse
contestée. — Abreuvoir des Mazeaux. — Moulin Gaudra. — Foires et marchés. —
Leurs emplacements. — Bernat d’Abzac, écuyer. — Vivres demandés pour l’armée du
roi qui est à Libourne et à Bordeaux. — Pissesaume. — Cocagne. — Montréal. —
Taille. — Pierre de Pontbriant. — Foire Saint-Antoine. — Maison saisie. — Exigences du recteur de Saint-Jacques. —
Prédicateur. — Le roi veut se rendre en pèlerinage à Cadouin. — Achat d’une
mule pour l’avocat
de la ville. — Femme du juge en couches. — Prélèvement de quatre mille livres
sur le pays en faveur de l’abbaye de Cadouin. — L’historien Philippe de
Commines.
Année 1484 331
Lettre
du roi Charles VIII. — Pierre de Rohan, seigneur de Gié. — Lettre adressée à
Antoine de Carbonnières, seigneur de Palavésy. — Lettre écrite aux consuls par
Antoine de Palavésy. — Dime sur le vin en faveur du prieur de Saint-Martin. —
La peste à Bordeaux. — Précautions prises contre la peste. — Salin de Lalinde.
— Halle a Laforce. — Les trois Etats à Tours. — Jean Sapientis, séquestre de
l’église Saint-Jacques. — Cansalade. — J. d’Abzac, lieutenant du sénéchal,
ordonne aux consuls de faire garder les portes de la ville, à cause de la
peste. — de Gastebois. — J. d’Abzac donne l’ordre de réparer les fortifications.
— La peste au Mercadil. — Demande des marchands de Lalinde. — Foire des Rameaux
non tenue à cause de la peste. — Les marchands étrangers prévenus. — Sermon
supprimé.
Année 1485 348
Observation du
dimanche. — Fon Sivade. — Reliques de Saint Eutrope. — Défense d’ouvrir la
porte Lougadoire pour la Fête-Dieu. — Religieux vendant du vin. — Chèvres
nourrices. — Pierre de Pontbriant. — Périgueux veut diminuer l’étendue du
bailliage de Bergerac. — L. Sorbier, sénéchal. — Les trois Etats à Montignac. —
Justice de Maurens et de Mouleydier. — Dépenses diverses. — Le Caudeau déborde.
— Peste à Bordeaux, à Libourne et dans l’Entre-Deux-Mers. — Lèpre.
Fin de
la table du premier volume
Parmi les documents qui avaient attiré notre attention, dans nos visites aux Archives municipales de la ville de Bergerac, il en est deux qui nous avaient particulièrement intéressé: d’abord le Recueil des jurades, précieuse collection des délibérations du conseil de ville, depuis le commencement du XIVe siècle, puis un Résumé des principaux événements relatés dans le recueil ci-dessus, accompagné de la liste des consuls, depuis 1326, et de celle des Sénéchaux du Périgord, baillis et officiers du siège présidial de Bergerac. Ce second document, dont une copie existait entre des mains amies, répondait trop bien à la spécialité de nos études, pour que nous n’ayons pas hésité à le donner au public, sous ce titre : Annales historiques de la ville de Bergerac.
p vi.
Le succès de ce volume, tiré à un petit nombre d’exemplaires, a fort heureusement réveillé, autour de nous, l’amour des études historiques du passé. Un de nos aimables érudits, très versé dans la science paléographique, très au courant de notre histoire locale, et connaissant les richesses que renferment les Archives de la ville, lieutenant fort expert de notre savant et vénérable archiviste M. Dupuy, nous a proposé de publier tout ce qui peut avoir un intérêt historique dans cet immense recueil des Jurades de Bergerac.
Nous avons accueilli la
proposition de M. Charrier avec une satisfaction qui sera partagée par tous nos
compatriotes, et nous croyons devoir lui adresser nos plus vifs remerciements,
pour avoir généreusement enrichi la collection des documents sur l’histoire de
Bergerac par une publication dont la place est marquée dans toutes les grandes
bibliothèques.
L. R.
Bergerac, 20 juin 1892.
p. vii
PRÉFACE
Les Jurats formaient, au moyen-âge, un corps de fonctionnaires
municipaux, chargés de l’administration des villes dans la France du Sud-Ouest.
Ce nom de jurat leur
était venu du serment qu’ils prêtaient (jurati)
en entrant en charge, de défendre les intérêts, droits et prérogatives
de la communauté dont ils faisaient partie. — Dans certaines villes, comme à
Bordeaux, cette appellation désignait les consuls ou échevins, chargés de
l’administration active des affaires de la cité. A Bergerac, les jurats,
p. viii
dont le nombre a varié de vingt-cinq à quarante, composaient un conseil, délibérant avec les consuls sur les affaires municipales, et désigné par ceux-ci dans les divers quartiers de la ville. L’assemblée, ainsi formée, s’appelait la jurade; ce nom passa, par extension, au procès-verbal de leurs délibérations, à Bordeaux, à La Rochelle, à Bergerac, etc.
Ces procès-verbaux, jusqu’au commencement du XVIe siècle, sont rédigés, dans notre ville, en langue romane, par le secrétaire de la réunion.
Nos premières jurades datent de 1352; il manque quelques registres qui causent des lacunes regrettables, mais à partir de 1675, la collection est complète.
La lecture en est très difficile, par suite des nombreuses abréviations dont se servaient les secrétaires; la langue romane ou patoise est employée jusqu’en l’année 1512; mais à partir de l’année 1504, les jurados sont écrites tantôt en patois et tantôt en français; quelques fois aussi les deux langues se trouvent mêlées dans la même jurade.
Quelques-uns de ces manuscrits renferment, presque à
toutes les pages, des lettres ornées, dont le dessin ou tracé laisse le plus
souvent a désirer, et où
p. ix
les poissons, les tours et les figures grimaçantes
sont tour à tour employés; quelques-unes du XVIe siècle, dénotent pourtant chez
l’écrivain une sûreté de main peu ordinaire, et un incontestable talent de
calligraphe. On en trouvera quelques spécimens dans le cours de notre
publication, avec deux planches photographiées, reproduisant deux pages du
manuscrit des Jurades.
Les consuls étaient nommés tous les ans, le jour de la fête de Ste-Madeleine; ils prêtaient serment dans l’église St-Jacques, entre les mains du gouverneur ou du bailli. Sitôt nommés, ils choisissaient les jurats parmi les personnes les plus notables; la présence de trente de ces derniers était nécessaire pour rendre la jurade valable; plus tard, vu la difficulté d’en réunir un si grand nombre, la jurade n’en exigea plus que vingt-cinq.
Bien souvent les consuls et les jurats furent frappés d’une amende, pour ne s’être pas présentés à la jurade.
Lorsqu’il s’agissait de se prononcer dans une
affaire importante, on convoquait, à la jurade, les prieurs des couvents de 1a
ville, et les habitants les plus
p. x
en évidence. — Les consuls et les jurats se réunissaient au son de la cloche.
Après avoir prêté serment, les consuls faisaient la visite du pont sur la Dordogne, pour en constater l’état et indiquer les réparations qui y seraient nécessaires.
Ils visitaient la maison consulaire et le moulin Gaudra; s’assuraient de l’exactitude de l’inventaire dressé par leurs prédécesseurs. Ils vérifiaient aussi les archives, y faisaient déposer les pièces et registres de l’année précédente; leur conservation était un de leurs grands soucis.
Le lendemain ou le surlendemain de leur prestation de serment, ils mettaient à l’afferme les revenus divers de la communauté; cette afferme faite à la chandelle, et en faveur du plus offrant et dernier enchérisseur, n’était valable qu’après avoir été renouvelée trois jours de suite.
Voici quels étaient les principaux revenus de la communauté:
Les pougèzes, impôt prélevé sur les vins qui se vendaient en taverne, et dont les consuls étaient exempts, pendant l’année de leur charge;
L’impôt établi sur les chairs, ou viandes de consommation;
La marque des vins; c’est-à-dire l’impôt
p. xi
prélevé
pour la marque des barriques de vin, qui descendaient la Dordogne ou qui
entraient dans la ville;
Les amendes du cot, ou gardiage, amendes prélevées sur tous ceux qui faisaient des dégâts, ou se rendaient coupables de larcins, sur les propriétés rurales d’autrui (l);
Le poids des farines;
Le droit de pontonage, prélevé seulement sur les étrangers qui passaient sur le pont;
L’impôt prélevé sur le sel qui passait sur le pont de la Mérille;
Le droit de carnelage; c’est-à-dire l’afferme payée par le boucher royal, qui seul avait le droit de vendre de la viande, pendant le Carême, aux personnes malades, aux vieillards et aux femmes enceintes;
Le
droit de bancage, prélevé
sur les bouchers-royaux ou sur les bouchers-chevriers, dits bouchers sales;
(1) Les paroisses dont se composaient la
juridiction du cot de Bergerac,
étaient: Mouleydier, Creysse, Ginestet, St-Jean-d’Eyraud, Campsegret, Queyssac,
Lembras, Ste-Foy-des-Vignes, Prigonrieux, St-Christophe, La Conne, La
Madelaine, St-Cernin, St-Maime, Sadillac, Singleyrac, Bouniague et St-Martin.
p. xii
Le droit de coupe du poisson, fixant à seize le nombre de tranches que l’on devait faire de chaque saumon; (Le saumon payait deux liards, l’alose et la lamproie, un denier.)
Le droit du poids du blé, fixé à un denier par sétier, prélevé sur le blé qu’on faisait moudre aux moulins de la ville, ou aux moulins du dehors;
Le droit de boucle, prélevé sur les bateaux étrangers qui venaient s’amarrer devant Bergerac;
Le droit de crier le vin par les rues de la ville;
Les amendes qu’on infligeait à ceux qui étaient surpris lavant aux diverses fontaines de la ville;
Le droit des épaves qui s’arrêtaient aux piles du pont;
La marque des diverses mesures employées par les marchands;
Le droit de courretage des diverses marchandises;
Le revenu du tablier placé devant le palais, consistant en un impôt de deux sols, payés par ceux qui se présentaient en justice, etc., etc.
A la
premiere jurade qui suivait l’afferme des revenus, les consuls et les jurats nommaient le boursier et le
p. xiii
secrétaire, renouvellaient les pouvoirs des sergents de ville, et faisaient prêter serment aux bouchers et aux sacquiers.
A la fin de leur année consulaire, les consuls remettaient au gouverneur, ou au bailli de la ville, une lettre contenant les noms de douze bourgeois; sur cette liste, le bailli choisissait les huit consuls, dont deux du bourg de la Madeleine. (Pour plus amples détails concernant la création, le nombre et les divers changements du personnel consulaire, voir la transaction de 1322, dans les Annales historiques de la ville de Bergerac. Voir aussi dans le même ouvrage les noms des consuls annuels).
La pieuse coutume de la Charité, faite le jour de la Pentecôte, fut toujours religieusement observée par les consuls; non seulement ils faisaient la Charité, aux pauvres de la ville, mais aussi à tous ceux qui, ce jour-là, venaient des environs. Il leur arriva de distribuer 23000 pains le même jour.
Les consuls allumaient aussi, tous les ans, le feu de Saint-Jean, qui se faisait sur la place de Cartière.
A chaque nomination de consuls, c’est-à-dire tous
les ans, les trois couvents de la ville faisaient chacun leur procession,
p. xiv
pour attirer, sur les nouveaux élus, les
bénédictions du Saint-Esprit. Après chaque procession, les couvents recevaient
des consuls une certaine quantité de viande, de pain et de vin.
Ce qui, à la lecture de nos jurades, frappe le plus l’esprit, c’est de voir avec quelle constance, avec quelle fermeté les consuls défendaient les privilèges et libertés de la commune, soit contre le roi ou ses ministres, soit contre les seigneurs, ou les villes du voisinage.
Tout le passé historique de notre cité, dont les luttes pour la liberté et l’indépendance de la patrie n’ont pas été sans gloire, revit dans ces précieux documents, conservés par l’active sollicitude et le zèle éclairé de notre vénérable archiviste. C’est à lui que revient l’honneur de les avoir sauvés d’une destruction certaine.
L’hommage de notre profonde gratitude serait incomplet si nous ne redisions ici ce que nous avons imprimé dans l’Eclaireur de la Dordogne à la date du 2 septembre 1891:
« Avant de commencer cette publication, je croirais manquer à mon devoir, si je ne remerciais M. Dupuy, notre
modeste et aimable archiviste qui,
p. xv
avec une patience incomparable, a bien voulu m’initier à la
lecture de nos chères archives, et m’aider de ses conseils et de sa longue
expérience dans le travail que je m’étais imposé. Qu’il reçoive ici l’assurance
de ma profonde gratitude. »
Qu’il nous soit permis en terminant d’émettre un vœu: Puissent ces simples notes, fidèlement recueillies, inspirer l’idée à un de nos compatriotes d’écrire une histoire de Bergerac.
G. Charrier.
On
trouvera pages 82 et 106, les deux planches photographiées reproduisant deux
pages du manuscrit des Jurades de 1385; et aux pages 232 et 312, les spécimens
des lettres ornées pris également dans le manuscrit des Jurades, dont il a été
question dans notre préface. (images)
LES
JURADES DE BERGERAC
Extrait des Registres de l’Hôtel-de-ville de Bergerac
1352 - 1789
DIVISION
DES
EAUX DU CAUDEAU
Traduction d’une charte latine relative au partage des eaux du Caudeau (1)
1336
A tous
et à chacun de ceux qui regarderont, verront
ou entendront lire les présentes lettres, ou le présent acte public,
Pierre Buée, prieur du prieuré de Pont Romieu, gouverneur de Bergerac, pour
haut et puissant seigneur Jean, par la grâce
de Dieu, duc de Lancastre et seigneur de Bergerac, Salut. Accordez foi perpétuelle aux
(1) Ce document,
extrait des archives de la ville, ne figure pas dans les registres des jurades.
Nous avons cru devoir le placer en tête de cette publication à cause de son
importance pour la ville de Bergerac.
p. 2
présentes lettres ou au présent acte public; sachez que
nous avons vu, tenu, palpé, lu, et, de mot à mot, soigneusement examiné un acte
public, signé sur la première face du seing et de la souscription de maitre
Hélie Domingue autrefois notaire public par autorité royale et aujourd’hui
défunt, acte fait sous la date du jeudi après la fête de St-Barnabé, apôtre,
l’an du seigneur mil trois cent trente six, exhibé, présenté, livré et montré à nous de la part
des discrets hommes Pierre Darenthon, damoiseau, maitre Jean Fabre, notaire
public, Jean Sabbatier, Pierre de Laudagne, Pierre de Blanquet, Arnaud du
Temple, Hélie de Brenhague et Guillaume de Bois Maurel, consuls de la ville de
Bergerac, au nom du consulat et de l’université des habitants de la dite ville,
acte non effacé, non vicié, non corrompu, non cancellé, mais sans aucun vice à
l’abri de tout soupçon ainsi qu’il apparaissait au premier aspect et dont la
teneur suit mot à mot en celle manière:
Sachent
tous et chacun qui verront et entendront ce présent acte, que comme il y avait,
ou devait y avoir controverse, procès, cause, dissention et grave matière de
discussion, entre: Vénérable et religieux homme, le seigneur Bertrand de
Flaugagnes, prieur du prieuré de St-Marlin de Bergerac, au nom dudit prieuré;
noble homme le seigneur Bertrand de La Roche, chevalier; Etienne et Pierre
Arnoult frères, de Bergerac,
p. 3
et quelques autres co-propriétaires de la portion de l’eau du ruisseau qui coule du pont appelé de Pontbone vers le prieuré de St-Martin de Bergerac, par le lieu appelé des Vergnes, d’une part;
Et rnaitre Arnaud Coustaut, Géraud d’Aleyrac, Guillaume de Fabricis, Guillaume Fabre, Pierre Bos, Pierre du Coderc, Pierre de Bergerac et Guillaume Conagut, consuls de la ville de Bergerac, et l’université des habitants de ladite ville de Bergerac, Renaud de Bridoire, Pierre Rampnulphe, damoiseau, Hélie Sinqueval, discret homme, maitre Etienne Mercier, juriconsulte, Raimond Hélie, dit de Burban et ses frères, Pierre Audebert, Arnaud de Réneuf, Raimond de Boxon et autres co-propriétaires de la portion dudit ruisseau qui coule du pont appelé Pont-bone vers Bergerac d’autre part;
Au sujet du courant, du cours et du partage à faire de ladite eau entre les parties;
Enfin aujourd’hui jeudi après la fête de St-Barnabé apôtre, l’an du Seigneur 1336, régnant illustrissime prince notre seigeur Philippe roi des Français, en présence de moi notaire soussigné et des témoins ci-après inscrits, appelés et requis pour cela et personnellement constitués.
Ledit seigneur prieur de St-Martin pour lui et ses successeurs dans ledit prieuré, et ledit seigneur Bertrand de La Roche, chevalier, Pierre et Etienne Arnoult co-propriétaires du ruisseau
p. 4
qui coule par les Vergnes vers les moulins situés sur ledit ruisseau, d’une part;
Et Pierre Rampnulphe, damoiseau, maitre Etienne Mercier, Hélie Sinqueval, Arnaud de Réneuf, pour lui et pour les autres co-propriétaires de la portion de l’eau dudit ruisseau qui coule dudit pont vers ladite ville de Bergerac et vers les moulins situés dans ledit ruisseau, et pour tous leurs héritiers et successeurs, et maitre Arnaud Coustaut, Guillaume Fabre, Guillaume de Fabricis, Pierre Bos, Pierre de Bergerac, Pierre de Couderc, consuls de ladite ville de Bergerac pour eux et pour les autres co-consuls de la même ville de Bergerac et pour l’université des habitants de ladite ville, d’autre part;
Les dites parties dirent et
reconnurent librement de leur propre mouvement, sans fraude ni tromperie, et,
par la teneur du présent acte public, confessèrent publiquement, que, pour le
bien de la paix et de la concorde, de la volonté desdites parties présentes,
agissant pour et au nom que dessus, conformément à la médiation de quelques
discrets prud’homme», amis des deux parties, et, après mûre délibération, une
amiable composition, ordonnance, transaction et convention intervint entre
lesdites parties, agissant aux noms que dessus en cette manière, savoir:
Que dans ledit lieu de Pontbone,
où le cours
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de ladite eau dudit ruisseau se
partage sous ledit pont et coule des deux côtés, il soit construit une écluse
de pierre ou de bois, une ou plusieurs, une fois ou plusieurs fois, et, autant
qu’il sera nécessaire selon qu’il paraîtra devoir être fait auxdits consuls et
autres co-propriétaires et aux parties susdites, ou à l’une d’elles, savoir:
Aux frais desdits consuls, de l’université des habitants de Bergerac et des
susdits co-propriétaires de l’eau coulant vers la ville et que ladite eau soit partagée en cinq parts, de telle
sorte que trois parts de ladite
eau, coulent et courent vers Bergerac, et demeurent et soient à perpétuité la
propriété des consuls et de l’université des habitants de la ville de Bergerac
et des co-propriétaires, ayant à présent ou à l’avenir des moulins sur la
portion dudit ruisseau qui coule vers Bergerac, et que deux parts de ladite eau coulent et courent par le lieu des
Vergnes, vers ledit prieuré et vers les moulins existant à présent, ou qui
existeront à l’avenir sur ledit ruisseau, et que ces deux parts de ladite eau
soient et demeurent à perpétuité la propriété dudit seigneur prieur au nom de
son dit prieuré, dudit chevalier et de ses co-propriétaires, ayant à présent ou
à l’avenir des moulins sur ledit ruisseau, et de tous leurs héritiers et
successeurs, et que le reste de ladite eau, c’est-à-dire trois parts du susdit
ruisseau, soient et demeurent à l’usage de ladite ville et des moulins situés
sur
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le ruisseau qui coule dudit pont vers ladite ville.
Item. — II fut dit expressément et inséré dans l’accord conclu entre lesdites parties pour et au nom que dessus, que chaque samedi depuis le coucher du soleil pendant toute la nuit, jusqu’à l’aurore du dimanche immédiatement suivant, toute l’eau du susdit ruisseau qui passe, court ou coule sous ledit pont aille, coure et coule en entier dudit pont jusqu’à la ville de Bergerac, et que toute cette eau appartienne à ladite ville, sans diminution, sans contradiction aucune et à toujours.
Item. — Et ledit seigneur prieur pour lui et pour ses
successeurs dans ledit prieuré, promit, convint et s’engagea expressément et
solennellement envers les personnes présentes et stipulant pour et au nom que
dessus, sous l’obligation et hypothèque de tous les biens et possessions dudit
prieuré de faire ratifier, louer, approuver par vénérable et religieux homme
son seigneur l’abbé de Saurnur, de l’ordre de Cluny, et par le chapitre de
ladite abbaye de Saumur, chacune des conventions susdites et de faire,
lorsqu’il en sera requis, donner et concéder par ledit seigneur abbé et par son
chapitre, bonnes et suffisantes lettres, signées de leurs seings et scellées de
leurs sceaux authentiques, de ratification, d’approbation et d’homologation des
susdites conventions.
Lesdites parties pour et au nom que dessus
p. 7
et, en tant qu’il touche, ou peut toucher, chacune d’elles,
promirent à moi notaire soussigné recevant leur promesse comme personne
publique et stipulant pour tous ceux que la chose intéresse, peut ou pourra
intéresser dans l’avenir, détenir, accomplir et inviolablement observer cette
composition, ordonnance, transaction, paix, pacte, convention et toutes et
chacunes des choses susdites, de n’y contrevenir ni en tout ni en partie, par
eux ou par d’autres, tacitement ou expressément. Par toutes lesquelles choses
susdites et chacune d’elles tenir accomplir et inviolablement observer, en tant
qu’il touche ou peut toucher, appartient ou peut appartenir à chacune d’elles,
lesdites parties ont obligé et hypothéqué, l’une à l’autre mutuellement, elles
et tous leurs biens mobiliers présents et futurs, et ont renoncé, au sujet des
susdites conventions en leur nom et aux noms que dessus, en tant qu’il touche et
peut toucher à chacune d’elles, à tout for, usage, coutume locale et générale,
exception de dol et de fraude, à l’action et condition invoquée pour cause ou
sans cause du sujet de différence entre les conventions verbales et les
conventions écrites; à toute lésion et déception légère et énorme; à
l’exception qu’on voudrait tirer de l’allégation que lesdites conventions et
pactes n’ont été ni faits, ni promis, ni conclus. — Ledit prieur a spécialement
renoncé, à tout droit et privilège introduit ou à
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introduire en faveur des églises et des personnes ecclésiastiques — Les deux parties ont renoncé l’une et l’autre au droit qui porte qu’une renonciation générale ne vaut que quant à ce qui est exprimé, voulant lesdites parties que lesdites renonciations générales non exprimées vaillent autant et aient à perpétuité la même force que si elles avaient été déclarées ou exprimées. Elles ont renoncé à tous autres droits, exceptions, défenses raisons et précautions, à l’aide desquelles elles pourraient contrevenir aux susdites conventions ou à l’une d’elles. Et lesdites parties en tant qu’il touche ou peut toucher chacune d’elles, ont promis par serments prêtés par elles et par chacune d’elles sur les saints évangiles de Dieu, les mains sur le livre, de tenir et accomplir toutes et chacunes des choses susdites, de n’y contrevenir ni par elles ni par autres personnes en quelque temps que ce soit, tacitement ou expressément, et si par hasard, elles faisaient ou essayaient de faire par elles ou par autres personnes, en tout ou en partie, quelque chose de contraire auxdites conventions, ce qu’à Dieu ne plaise, ainsi qu’elles ont dit, elles ont voulu que tout recours en justice et tout accès judiciaire leur soit fermé et interdit — Chacune des parties et personnes susnommées accordèrent et voulurent qu’il fût fait à chacune d’elles mutuellement par moi, notaire soussigné, une ou plusieurs expéditions
p. 9
authentiques des conventions susdites, en tel nombre qu’elles le voudraient ou le demanderaient, ce que moi susdit notaire leur ai accordé.
Fait dans le chapitre des frères Prêcheurs de Bergerac,
l’an, jour et règne énoncés plus haut; présents les témoins Jean Poche, maitre
Guillaume Abonel, Simon Maurel, Guillaume de Bruce, Bozon de Roquefort,
damoiseau, les seigneurs Aymeric de St-Clair, Guillaume Faramond, moines de
Saint Martin de Bergerac, et moi Hélie Domingue, clerc, notaire royal public
qui ai recueilli le présent acte public au sujet des conventions susdites, l’ai
inséré dans mon protocole, l’en ai fait extraire et copier en le rédigeant en
forme publique et l’ai signé de mon seing accoutumé, de ce requis.
Nous gouverneur susdit, en témoignage de la vue et de
l’inspection du susdit acte public, nous avons fait faire et sceller de notre
propre sceau et signé du seing et de la suscription du notaire public
soussigné, cette présente copie ou transcription du susdit acte, ou vrai
original, à la demande et requête qui nous a été faite par les susdits consuls
au nom de leur dit consulat et de l’université des habitants de. Bergerac, donnant à cette
présente copie, ou transcription prise sur le vrai original, la même foi qui
serait accordée au vrai original susdit, et ce, en quelque lieu de la terre que
ce soit.
p. 10
Fait et concédé à Bergerac dans la cour ordinaire de Bergerac,
le mardi avant la fête de
Sainte Quiterie, vierge, qui fut le XVIIème jour du mois de mai, l’an du
Seigneur 1373, régnant sérénissisine seigneur, notre seigneur Edouard fils ainé
de l’illustrissime seigneur, par la grâce de Dieu, roi d’Angleterre, prince
d’Aquitaine et de Galles, et illustre et puissant homme le seigneur Jean duc de
Lancastre et seigneur de Bergerac. Présents le seigneur Hélie de Rochefort,
chevalier, Guillaume de La Roche, damoiseau, maître Raymond Fournier,
jurisconsulte, Gaucelin du Peryuh, maître Arnaud du Cluzeau notaire, et
plusieurs autres bourgeois et habitants de Bergerac, témoins spécialement
appelés et convoqués, et moi Jean André, clerc, notaire public par l’autorité
dudit seigneur notre prince, qui ai été présent, avec les susdits témoins, à
toutes les choses susdites tandis qu’elles se faisaient devant notre seigneur
le gouverneur, qui les ai vu et entendu faire, qui en ai recueilli et reçu ces
présentes lettres, ou ce présent acte public, l’ai écrit et grossoié de ma propre
main, l’ai signé de mon seing public et habituel, de ce requis, en le rédigeant
dans cette forme publique.
Je soussigné, ancien élevé de l’école des Chartes,
archiviste paléographe breveté du gouvernement,
p. 11
certifie la présente traduction comme textuelle et faite de mot à mot sur l’original latin, déposé aux archives de l’Hôtel-de-Ville de Bergerac.
Castangt, 20 Septembre 1848.
Signé : Martial DELPIT.
p. 12
EXTRAIT DES
REGISTRES DU CONSEIL DE VILLE
« Que les autres villes se glorifient de leur ancienneté,
qu’elles se vantent d’avoir vaincu et triomphé des nations; e ne sont là que
des monuments d’orgueil et de cruauté. Pour moi (Bergerac), jalouse d’une
gloire plus pure, je n’en chercherai d’autre que par ma fidélité envers la
couronne de France. Si j’ai eu le malheur d’en être séparée par les armes des
Anglais comme par un tourbillon impétueux, j’ai saisi la première occasion de secouer leur joug en égorgeant leur
garnison, et, par cette action héroïque, j’ai appris aux autres villes à
recouvrer leur liberté.»
(Note en latin écrite à la page troisième de l’inventaire fait par
ordre de Hélie Alba, en 1609. — Trad. de M. Michel Dupuy).
1352
27 juillet
De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escritz, es ordenat que totz los mazeliers (les marchands qui vendaient aux Mazeaux) de la vila de Bragayrac, paguen e sian tengutz de paguar als senhors cossols (consuls; aujourd’hui conseillers municipaux) de l’an presen, VI deniers par lhioras (par livre) de totas las carns (chairs) que los dichs mazeliers vendran del dit duy (du dit jour), à la prumiera festa de Santa Maria-Magdalena que sera, otra la irnposita facha de XII deniers per lhioras, et daysso (de ceci) los senhors cossols requereguen carta (requirent acte).
De voluntat e de cossentamen dels dichs juratz, es ordenat
que la ordenansa, laqual es estada facha de say en reyre (1), sobre la venda
dels vys que se vendian a taverna, sia tenguda e executada.
30 juillet
Item. — Es ordenat per los senhors cossols e de cossentamen
dels juratz dejus escriptz, que
(1) Précédemment.
p. 14
John Giraudou e Jame de R..., leven los émolumens del blat
de la caritat (charité. On appelait ainsi l’aumône qui se faisait tous les ans
à la fête de la Pentecôte.) de Bragayrac.
Item. — Es ordenat que Ramon Gaucem, sia per taxador (qui
était chargé de taxer les denrées qui se vendaient dans la ville), per la
universita de Bragayrac, quand als senhors cossols pleyra et sera vist fazedor
(quand il leur plaira, quand ils le verront faisable).
10 août
De voluntat ede cossentamen dels juratz dejus escriptz, es
ordenat que los senhors cossols menen e metau a diffinitiva sentenca, als cots e a las messios (aux dépens) de la
universita de la vila de Bragayrac, lo fach de Hel de Querci, sobre (sur) las
torns e la estorssios (1) que lo dich Hel de Querci, a fach say en reyre,
estant bayle (bailli) de la vila de Bragayrac, a las gens e als habitans de la
dicha vila de Bragayrac, e daysso los senhors cossols requereguen carta.
Item. — Es ordenat que deguna persona que demore fora (en
dehors) de la vila de Bragayrac, no gete blat foras de la dicha vila de
Bragayrac (ne fasse sortir de blé de ladite ville) en deguna maniera, sino que
aparegues que, aquels que
(1) Les torts et les extorsions.
p. 15
len volen gitar, lo aguessan mes e portat en la dicha vila.
Item. — Es ordenat de voluntat et de cossentarnen dels
juratz, que los senhors cossols, puescan obligat (puissent engager) los bes de la
universitat et del cossolat (du consulat) de Bragayrac, per aver e per comprar
(acheter) las raubas (robes) dels cossols, en la maniera que als dichs cossols
sera vist fazedor.
13 août
Lo dich jorn, los senhors cossols requereguen Gaucem
Delpeyrulh, John de Lemotges, maistre Hel Aygrin e John Giraudou, cossols de
l’an passat, que redessan compte a los, dels émolumens, losquals los cossols de
l’an passat, am levat e recembut (levés et reçus) de la dicha vila.
24 août
Es ordenat que en las cartieras (1) de Bragayrac, aya e sia
pauzat dayssi en avan de totz dia 1 penonsel (drapeau), e que de tans cum lo
dich penonsel estara pauzat e destendu, en la dicha cartiera, deguna persona no
compre blat a la dicha cartiera, ni en degun autre luocz.entro que lo dich penonsel
sia osta de la dicha cartieras, e que deguna persona no compro blat,
(1) Place qui se trouve devant la Mairie actuelle.
p. 16
sino en la dicha cartiera publica, en la pena que dessus.
(Confiscation du blé et 60 sols d’amende, dont la moitié revenait au seigneur
de la ville, et l’autre moitié à la ville elle-même.)
Item. — Es ordenat, de cossentamen dels dichs juratz, que
totas las gens de la vila de Bragayrac, que ayan vinhas el devers de la gleyza
de Sent-Marti de Bragayrac, paguen la doczena saumada (la douzième charge) del
vy et dela vendempnha, à mossor Guilhem Darenton, cavalier, per razo del deme
que es degut à la dicha gleyza, conduch a Bragayrac daquest an en aquestas
vendempnhas.
Item. — Es ordenat, que degun mazelier, ni diguna persona,
no sia ardit de fondre sio (suif) dins los rnurs de la vila de Bragayrac, en
pena de perdro lo dich sio e de LX sols.
Item. — Es ordenat, que lhioras de candela (la livre de
chandelle) no sia venduda, sino al pretz de III sols et IV deniers, e d’aqui en
jus (au-dessous.)
Item. — Es ordenat, que pessa de merlut (morue), de
Cornoualha, no se vende lo merlut sino al pretz de IV sols, e d’aqui en jus.
Item. — Lo merlut de Bretanha e de Espanha, a III sols e IV
deniers, e d’aqui en jus.
Item. —
Es ordenat, que los senhors cossols trametan à Bordeu (Bordeaux) dos homes
sufficiens (deux hommes capables, entendus), per
p. 17
far venir Mossenhr Hel de Pomiers (1) en
establida en la vila de Bragayrac, als gatges del rey nostre senhor
d’Anglatera.
28 Août
De las part de monsenhor lo duc de Lencastre, senhor de
Bragayrac, crida hom e fashem assaber, e deffendem a tota maniera de gens, que
degun no sia ardit de vendempnhar, ni de far vendempnhar degunas vignhas, ni
las suas, ni las autrouys, entro que vendempnhas sian cridadas, en pena de
perdre lo vy e la vendempnha, e de LX sols de gatge.
3 Septembre
De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, es
ordenat que de totz dia (tous les jours) duran las vendempnhas, IV bos homes
suflîciens, senhors de ostal (chefs de maison) de la vila de Bragayrac, siam al
guach de las portas de la dicha villa, ab lo melhor arney (2) que auran, e que,
daqui, no partan de tot lo jorn que y seran mandatz, sino a la hora (heure) del
dinar, que los dos se anen als ostals, els autres dos ademoren entro a la
venguda dels autres, e que cascus ayssi, corn sera mandat, y sian cada mati,
avans que las claus (clefs) y sian aportadas
(1) Gentilhomme de la cour du prince de
Galles.
(2) Avec le meilleur armement.
p. 18
e aysio en pena de I denier daur de lescut, donador et
pagador, la meytat al senhor, e lautra meytat a las obras de la vila, e de II
sols de la moneda tornoise, donadors a quel que portera las claus de la dicha
vila, lasquals II sols, volguen que agues sobre aquel que no y seria tant mati
cum las claus serian aportadas a las dichas portas.
17 Septembre
De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, es ordenat que deguna persona no pague als vendempnhadors (vendangeurs) que auran vendempnhat en las presentas vendempnhas, sino al pretz que senset: so es assaber, per cada jornal (pour chaque journée) de home tocador de bestial e portador de panier, II sols de la moneda tornoise, e lo pa, e home folador (fouleur) II sols VI deniers de la dicha moneda, e lo pa, e per cada jornal de fempna, XVIII deniers, e lo pa, e que degun no sia tengut de plus donar ni de plus prendre.
Item. —
Es ordenat de voluntat e de cossentamen dels dicha juratz, que degun mazelier
no venda carn, sino al pretz que los taxadors ordenaran, e que los dichs
taxadors sian tengutz de taxar, al, olli, la carn e lo bestial (l’ail, l’huile,
la chair et le bétail) en la maniera que lors sera vist fazedor, et mays, los
mazeliers seran tengutz de vendre lo bestial que au comprat, e el quas
p. 19
que far no volguessan, que los senhors cossols siam tengutz
de vendre, o de far vendre, en la maniera que lor sia vist fazedor, e daysso
los cossols requereguen carta.
28 Septembre
De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, es
ordenat que per cada tonel de vy que es, e sera daquest an présent, en la vila
e el loc de Bragayrac, que sera dels borzes (bourgeois) o dels habitans de la
vila, o del loc de Bragayrac, que cascus pague, o sia tengut do paguar e de
redre, I quartz d’escutz de impositio, e per cada pipa de vy, mech quartz
d’escutz, exceptatz dels vys que faran mestre, e seran necessaris als dichs
habitans, per lor beure e per lor despenssas en lor ostal, e que aquels vys que
seran exceptatz per lor despenssas, sian exceptatz a la ordenanssas dels
senhors cossols, e no en autra maniera, e daysso los dichs senhors cossols
requereguen carta.
2 Octobre
De
voluntat e de cossentamen dels jurats dejus escriptz, es ordenat que los
senhors cossols, donen a frayre Arn. Arbrier, de lordre del coven dels frayres
menors (frère Arn. Arbrier de l’ordre du couvent des frères mineurs), que
demora à Vinho (Avignon), per adjuda de sustantat e de tener son estament
(testament), soque als senhors
p. 20
cossols
sera vistz fazedor, et daysso los cossols requereguen carta.
Item. — Es ordenut coma dessus, que tonel de vy, sia daquest an present, sia per lo fors des vendempnhas (durant le temps des vendanges), al pret de VI den. daur del escut, e pipa de vy, al pret de III escus daur.
Item. — Es ordenat que tota persona que aya comprat vy daquest an
presen de tres escutz en jus, que aquels que aurun compratz paguen tota la
imposita que es e sera sobre lo dich vy.
4 Octobre
De voluntat e de cossentamen dels juratz dejus escriptz, es
ordenat que los senhors cossols, donem en do (en don) à Monsenhor lo comte de
Seaufort (Suffolk) loctement (lieutenant) del rey d’Anglaterra nostre senhor, à la venguda del dich senhor comte, quatre pipas
de vy, soes assaber: II pipas de vy blanc et II de claret, e plus I tonel de
sivada (avoine), et VIII torcas (torches) de sera, cada torca de quatre lhioras
de sera (cire), ho mays o menh (plus ou moins), en la maniera que, als dichs
senhors cossols sera vistz fazedor, e daysso los cossols requereguen carta.
5 Octobre
De voluntat
et de cossentamen dels senhors cossols delan presen, e dels juratz, dejus
escriptz,
p. 21
es ordenat que en degun temps, de ayssi en avan, deguns (aucuns) dels emolumens de la vila de Bragayrac, apartenens al cossolat de la dicha villa, e del dich loc de Bragayrac, no se vendan ni puscan estat vendu, ni engacgatz, ni acessat, ni a rendre (ne puissent être ni vendus, ni engagés, ni affermés, ni donnés en rente) per los cossols daquest an presen, ni per deguns cossols, qui per temps endevenidor (avenir) seran, ni per deguns juratz presents ni a venidors, sinou per lo temps que dura e durara, de lespazi del temps que, cadam (1) dels cossols, eseran cossols, de la una festa de Santa Maria Magdalena, entro a lautra, e no plus. E aquesta ordenanssa, es estada jurada e promeza, sobre los samhs avangelis Dio (sur les saints évangiles de Dieu), per los cossols de lan present, e per los juratz dejus escriptz, e daysso los dichs senhors cossols requereguen carta.
Item. — Es ordenat coma dessus, que los senhors cossols
paguen lo salari del ostal de cossolat, a aquels cuy lo dichs cossolat aperte,
a la ordenanssa dels dichs senhors cossols, a la maniera que lor sera vistz
fazedor (2).
(1) Chaque année.
(2) Il faudrait donc faire remonter à cette date, l’achat de
l’hôtel de ville, qui se trouvait, là, où se trouve la halle au blé, et qui fut
démoli par ordre de Lakanal, et transporté dans la maison de l’émigré de Ségur.
p. 22
19 Octobre
Es ordenat de voluntat et de cossentamen dels dichs juratz,
que los senhors cossols, donen e paguen a frayre Joham Sautier, del coven dels
frayres predicadors de Bragayrac, una rauba entiera al dich frayre Joham,
convenabla, laqual rauba Guilhem Jatma, avia aportada al dich frayre Joham de
Anglaterra, e aysso als costz de messios de cossolat e de tota la universita de
Bragayrac.
Novembre
Es ordenat que deguna persona no venda lhioro de candelas de sio, mas al pret de XI sols e III deniers bordales, e que en cada candela, no aya mas sinq fials (qu’il n’y ait à l’intérieur que cinq fils servant de mèche).
Item. — Que lon no venda un merlut, lo mays (le plus) mas al pretz de XV sols bordales, e lo petit merlut a X sols bordales.
Item. — Que degun mazelier ni peysonier, no vendait carns ni peys, sino al pretz que los taxadors ordonaran, en pena que dessus.
Item. — Que degun no pauzet ni aportet peys en ostal ni en autre loc, sino sobre los mazels acosturnatz.
Item. —
Que hom no fasaa pa per vendre, mas al pretz de XV deniers bordales, en pena
que dessus.
p. 23
Item. — Que deguna persona no compre sal, fora dels murs de
Bragayrac.
14 Décembre
Es ordenat que deguna persona, no sia si ardit de gitar blat ni oli ni sio (de faire sortir de la ville, blé, huile ni suif) foras de la vila de Bragayrac, en pena de perdre lodich blat, e dinadas, (et autres denrées), donador, la meytat al senhor, e lautra meytat a la obra de la vila, e de LX sols donador al senhor.
Item. — Es ordenat, cum dessus, que totas personas de quala conditio se sian, que vendran fust de tonel, fachs o a far, a deguna persona dayssi en avan, que aquel, a aquels qui bs vendran, paguen e sian tengutz de pagar als cossols de la vila de Bragayras, que auras son o per temps endevenidor seran, per cada fust de tonel, rnech escutz daur, e per cada fust de pipa, fach o affar, I cart descutz, e daysso los dichs cossols requereguen carta.
llem. Es ordenat, coma dessus, que los senhors cossols
trametian a Paris, per saber bonas noelas de monsenhor lo duc de Lencastre,
senhor de Brayayrac, als costz e a las messios de la universita de la vila de
Bragayrac, e daysso los cossols requereguen carta.
7 Janvier
Es
ordenat, que los dichs cossols, fassan menar
p. 24
una quantita de oli, a Bordeu o a Liborna, a qui ont lor
sera vist fazedor, per paguar lor raubas e els autres deutes (1).
21 Janvier
Lo qual dia (Lequel jour ci-dessus désigné), fo ordenat e
de voluntat e da cossentamen dels juratz de jus escriptz, que los cossols
metian en fach, e menen a deffenitiva sentenssa, lo fach de aquels qui avian
romput lo valat (fossé) del Caudao (du Caudeau), per que laygua avia tengut
dampnatge als habitans de la vila de Bragayrac, en tal maniera que las gens que
avian pres lo dampnatge, e perdutz los blalz, ayan emenda de lor, e aysso, als
costz de la universita de Bragayrac, e daysso, los dichs cossols, e juratz .... requereguen carta.
25 Janvier
Loqual dia fo ordenat de voluntat e de cossentamen dels
juratz dejus escriptz, que la impositio de XII deniers per lhiora de totas las
dinadas (de toutes les denrées) que se vendran, del dia de la prumiera festa de
Santa Maria Candeliera (Notre-Dame de la Chandeleur) que sen, entro à
(l) On a du voir que dans la jurade du 10 août de la même année,
les consuls avaient été autorisés à s’acheter des robes.
la prumiera festat de Santa Maria Magdalena que sera, se
leve per los cossols, o per lor mandament, en la maniera que els dichs cossols
sera vistz fazedor, so es assaber, en la maniera e en la forma que say en reyre
(précédemment) es estat acostumat a levar, e daysso los dichs cossols
requereguen carta.
4 Mars
Loqual dia, fo ordenat de voluntat et de cossentamen dels juratz dejus escriptz, que las pestoressas de Bragayrac fassan lo pa, al prest de V deniers bordales.
Item. — Que degun home laborador no prengua, per jornada, rnas XX deniers bordales e daqui en jus, e que degun no mene bestial en vinha.
Item. — Que deguna fempna no prengua per jornada mas X
deniers bordales e daqui en jus.
1353
La première jurade de l’année 1353, porte la date du 12
avril, elle a trait à la réparation du fossé du Caudeau.
15 Avril
Lo qual
dia fo ordenat de voluntat e de cossentament
dels juratz dejus escriptz, que los
p. 26
cossols no sian tengutz de far venir à Bragayrac, als molis
de la vila, ni dedin la vila, excepta de laygua que fara mestre, e sera
necessario, a umplir (remplir) los valatz de la dicha vila tant solament.
Fête de Saint-Georges
Lo qual dia fo ordenat de voluntat e de cossentament dels juratz dejus escriptz, que los cossols de lan present, anen o trametian en Franssa, en verta (vers) Monsenhor de Bragayrac, als costz e a las messios de la universitat de la vila de Bragayrac, e daysso los cossols requereguen carta.
14 Mai
Lo qual
dia fo ordenat de voluntat e de cossentament dels juratz dejus escriptz, que
messeu G. Darenton, cavalier, e Renault de Bridoyra (de Bridoire), donzel, e
lors hers mascles (et leurs héritiers mâles), sian et a rem avhan (dorénavant,
à l’avenir), del Sagrament de la vila et del cossolat do vila de Bragayrac,
volguen los dichs juratz, que los cossols de lan presen, donen letras sageladas
del sagel de cossolat, del dich sagrament, als dichs Mossrs Guilhem
e Renault, cartas bonas, coma far se poyran, al cosselh de Sanis (conseil de
prud’hommes), e daquestas artigles, los dichs Mossrs
p. 27
Guilhem e Renault els dichs cossol» requereguen carta.
20 Mai
De voluntat et de cossentamen dels juratz dejus escriptz,
es ordenat que los cossols de lan present, venhan en final compositio ab (avec)
aquels de cuy (a qui) son los molis que son dedins la vila de Bragayrac, en tal
instrument, que la universitat de la vila de Bragayrac fasset, cadan dayssi en
avan (fasse chaque année), la meytat de la reparatio dels valatz de Caudao (des
fossés du Caudeau), e que aquels a cuy son los dichs molis, fassan e sian
tengutz de far lautra meytat de la dicha reparatio, protestat per los dichs
juratz que la universita avan dicha, no sian tengut de anar serca laygua foras
de la vila, laqual sera necessaris als dichs molis, e daysso los dichs cossols
requereguen carta.
4 Juin
Lo dich jorn, los
cossols de lan present, per lor et per totas la universita de Bragayrac,
requereguen mestre Hel. Ayquen, e Ger. Belenbaut, coma franssas (francais), que
eran de Hel. de Querci, que compliscan e fassan complir las covenenssas que ilh
avian fach als dichs cossols, per nom del dich Hel. de Querci, e aysso en pena,
laqual es contenguda en la carta de la
p. 28
dicha obligansas, e daysso los dichs cossols requereguen carta.
Item. — Fo ordenat que los
cossols donen letra de quitanssa a maestre Ramon Formier, de detz (dix) escutz
daur (1), que maestre Hugo Martel, avia donat e layssat en son testament, à la
universitat de la vila de Bragayrac, e aysso per lo plaze (plaisir) que lo dich
maestre Ramon fach a la dicha vila.
21 Juin
(dernière jurade de cette année)
Loqual dia fo ordenat de voluntat e de cossentament dels juratz dejus escriptz, quellos senhors cossols paguen e satisfassou a Ger. de Pomareda la pentio del trabalh que lo dich Ger. a fach, per levar la impositio dels vis de la vila de Bragayrac, en la maniera que als dichs cossols sera vistz fazedor, e plus, que lhi donen letra de quitanssa dels emolumens que lo dich Ger. ne a levat say en reyre, regardat e vist per los dichs cossols lo compte del dich Ger.
Item. — Fo ordenat cum dessus que
los cossols trametan en verta (vers) lo senhor de Lebret (2), per reparar las
grechs (griefs dommages) que los habitans de Moncut (3) fazian a
(1) En 1353 l’écu
d’or valait 36 sols et 3 deniers.
(2) Il était
seigneur de Montcuq.
(3) Château aujourd’hui entièrement
disparu, à sept ou huit kilomètres de Bergerac, sur la côte dite de
Montbazillac.
p. 29
las gens de la vila de Bragayrac, e aysso, als costz de la
universita de Bragayrac.
1352-1353
Relevé de quelques dépenses dans le budget de l’année 1352-1353
Aysso son las mezas que aven fachas dels hemolumens de cossolat, aychi cum sen set l’an que dessus M. CCC. LII.
Prumieramen, compren per escrioure nostra administratio I papier; costet II escutz.
Item. — Compren de sera vermelha (cire rouge) per sagelur nostras qauchas, I escutz e mech.
Item. — Fezem adobar lo pon de St-Johan e aqual de Lorador (de Lardeau); aychi, cum apar per lo comte de Guingam (l’un des consuls): per totas causas, XI escutz e quart.
Item. — Fezem adobar et recubrir (réparer et recouvrir) la gleysa de Sen Jaime (l’église de St-James aujourd’hui St-Jacques); aychi, cum apar per lo compte de Hel Boin (consul): XI escutz e mech.
Item. — Fazem adobar la fon Peyra (1) laqual sera crebada,
costet I escutz.
(1) Fontaine située à l’angle de la rue des Fontaines et de la rue
Saint-James.
p. 30
Item. — Quant Hel. Buada anet à la Reula (La Réole) am lo quompte Destamfortz (comte de Strafford), e una letra quelhy portet, en laqual lo requeravan que, per lo grans perilhs que voyiam, que podiam avenir de totz jorn, lhy plagues que, as despens del rey d’Anglalerra nostro senhor, nos volgues baylat en ajuda Moss. Hel de Somiers, am XX homes darmas, e am los sirvens qui si apertendran; quar menassat eram de talat (menacé d’être taillés, mis à rançon); e demoret X jorns: despendet X escutz.
Item. — Per totas causas de la soma de XIXX XIX escutz e I quart, que nostras raubas costeren, e del notari, e dels sirvens, tan per los draps, e per foliaduras (fourrures), e per seda (soie), e sondat, et fil, e tela (toile), e per la portat de Bordeu (Bordeaux) aychi, cum se trobara: CV escutz III quartz.
Item. — Als coduriers (couturiers, tailleurs) de quozer (coudre) nostras raubas. IX escutz.
Item. — Per lo batalh (le battant de la cloche) de Sen Jaime que era rotz (rompu) per adobar: mech escutz.
Item. — A lome que sonara lo sench (qui sonnera la cloche) de Sen Jatme, mati que los portas ubrissan (le matin pour faire ouvrir les portes): I quart d’escutz.
Item.— Fezem far los mezuras dauna (aune), e de
copde (coudée), e pes (et les poids) de
p. 31
Ihiora, e de meja, e de quart, e de mech quart de lhiora: costet III quartz d’escutz.
Item. — A mossr lo castela, que lhyiera degut del temps de nostres predecessors, per I coral (bateau) loqual anet per combattre le loc del Fleychs (Le Fleix), X escutz.
Item. — Per los sabatos (souliers) que compren al masip (domestique), que anet, am Aym. de Bragayrac e an Hel. Buada, en Anglaterra: I quart d’escutz.
Item. — Per II hommes qui avian espiat si los frances eran embosquatz (embusqués) vers la vila: I quart d’escutz.
Item. — A Costadrecha, per II vetz (deux fois) que anet al senhor de Lebret, per la delhivransa del bes del poder de Monqutz: IIII escutz.
Item. — Per adobar lo pon de Dordonha, que se desbaracava (démolissait): I escutz III quartz.
Item. — Per far lo pon de Malbec totz nuo (tout neuf), quant las ayguas y foren mezas, aychi, cum apar per lo compte de Hel. Boin, per totas cauchas: XXXII escutz I quart.
Item. — Per los lebriers (lévriers) del senhor de la Barda, quant hom los trames quere per una baptuda als lops (battue aux loups) : II esc.
Les dépenses de l’année s’élevèrent à la somme de 617 écus et 1/4, III sols et II deniers.
Dans
les dettes laissées par les consuls sortant de charge, on trouve :
Es degutz, de nostras raubas, a
un mercandier de Bordeu (marchand de Bordeaux): e e X escutz.
A partir de l’année 1375, les mots de patis, de sufferte et de marque, se trouveront souvent répétés, et comme aujourd’hui ces mots ne sont plus usités, j’ai cru devoir en donner l’explication en quelques lignes.
Au quatorzième siècle, on donnait le nom de patis, aux conventions, pactes ou traités, faits au nom de la ville, par les consuls, avec le seigneur, ou le capitaine d’un château ou d’une ville des environs. Moyennant une certaine redevance, que la ville devait lui payer, ce seigneur, ou ce capitaine, devait la défendre, ainsi que ses habitants, de toute attaque et de tout pillage, venant, soit du côté des Français, soit du côté des Anglais, et permettre surtout aux laboureurs, d’ensemencer leurs terres, ou d’enlever leurs récoltes, et aux marchands et aux mariniers, de faire leurs voyages, sans courir le risque d’être enlevés avec leurs bestiaux et leurs marchandises, par les pillards qui couraient la campagne.
Ces patis, n’étaient pas toujours loyalement tenus. Nous verrons dans les lignes qui vont suivre combien ils étaient onéreux pour la communauté, et les soucis qu’ils donnaient aux consuls, obligés de les conclure et d’en assurer le paiement.
Le plus souvent les patis étaient conclus avec
p. 33
les seigneurs ou les capitaines de Mussidan, de Puy-Guilhem, de Gageac, de Couze, de Masduran, etc. etc.
S’il arrivait parfois, et pour une cause quelconque, que le patis expirat avant son renouvellement, les consuls s’empressaient alors d’obtenir une sufferle, c’est-à-dire une trêve, assurant aux habitants la même sécurité, jusqu’au jour où les deux parties d’accord, renouvelaient le patis au profit de la communauté.
Si par cas la ville ne tenait pas les engagements qu’elle avait pris pour conclure l’un de ses patis, l’autre partie contractante s’empressait alors de prendre marque sur la ville (Merqua sobre la vila), c’est-à-dire, s’arrogeait le droit, jusqu’au jour ou la ville tenait ses engagements, de s’emparer de toutes les personnes et de tous les animaux qu’elle pouvait surprendre en dehors des murs de la ville, et exigeait alors de la communauté une rançon pour les rendre ou les remettre en liberté. De simples particuliers s’arrogeaient aussi le droit de marque et trouvaient commode de faire payer aux premiers venus, qu’ils rendaient solidaires, la mauvaise foi d’un de leurs débiteurs habitant la ville ou la chatellenie.
Dans
notre ancien droit tout capitaine, maitre ou patron, commandant un bâtiment
armé en course, devait être pourvu par l’autorité du chef de l’état d’une lettre de marque, sous peine
d’être réputé pirate ou forban et puni comme tel. Les
lettres de marque délivrées en temps de guerre ont été abolies par le traité de
Paris en 1856.
1375-1376
Août
Loqual jorn, fo legida una letra, laqual Elie Buada castela
de Bragayrac, avia trameza als senhors cossols de Bragayrac en fora, loqual a
la pregaria de la vila era anat a Bordeu, devers lo senescal de Guienna,
contenen en substanssa quel era malau (malade) a Bordeu, et que Monseignor lo
senescal avia mandat lo consel a Liborna a dimecre (mercredi) prochin venen, e
que aecosseilhava que la vila li tramezes home suffisen, cal el no li podra ges
ester per causa de sa maladio. Fo ordenat, que alcus homes sufficiens de la
vila, anessen de par de la, als despens de la vila.
12 mars
Lettre adressée au gouverneur et
aux consuls du Bergerac, par du Guesclin.
Loqual letra de mot en mot se ensiet en aquesta maniera:
Très chiers et amez lo governor et cossols à Bragera.
Chiers
et amez, playse vous assavoir que nous sommes davan Montleydier .... loqual
nous
avons à
nostre main, et que nous avons poynt rompu les dictes trêves; vous potz venir
sahurement devers nous et nous fetes venir des vilvres, et cette lettre vous
vaudra sahurier. Et vous prions, governor et coussous, que vous venez parlar à
nous, et ces présentes vous vaudront saupconduit, cest jour et cest jeudy pour
tout les jour.
Chiers et bien amez, Dieu vous ayt en sa garde. — Escript
davan Montleydier, mercredy XIIme jour de mars M. CCC. LXXV.
1376-1377
23 juin
Item — Es ordenat que la fon Peyra sia adobada als despens de la vila.
3 juillet (1)
Les consuls préviennent les jurats et les habitants, que le
loc de Coze de Clarans (Cause
(1) L’année consulaire commençait au mois de juillet, le jour et fête de sainte
Marie-Madelaine, et finissait la veille du même jour de l’année suivante. La
présence de trente jurats était nécessaire pour rendre la jurade valable.
p. 36
de Clérans) vient d’être pris par les Français. Au reçu de cette nouvelle, les consuls ordonnent dans l’intérêt de la ville et du pays, que la ville ait des gens d’armes à ses dépens.
So es assaber tant de gens darmas corn poyren aver, attendut lo gran effor dels ennemix, o lo gran dompnatge quen poybra venir a la vila.
Es ordenat de voluntat dels ditz juratz e autres habitans de la vila dessus nompmatz, que non obstant las gens darmas, per melh levar los estios (pour mieux lever les récoltes), e per gardar los laboradors, que la vila prenha pati am tant que aquels qui donorin lo pati nos tenhan segurs de totz Frances.
Item — Es ordenat que la vila sia efforssada (fortifiée) e
enbanada (munie) al plus tost que hom poyra.
Juin
Conventions faites entre les anglais et les consuls de Bergerac, pour permettre aux habitants de lever leurs récoltes sans danger.
Los dichs capitanos e plusies de lors companhos, e
monseignor lo governador, e los senhors cossols, e los gentils homes de la
vila, ferem amassa (réunis) al Carme, a a qui firem lors
p. 37
acords e lors covenensas, so es assaber: que los ditz
capitans am lors gens darmas, promezeren a estar en la garda de la vila, per la
guarda, e la defensa de la vila. E monseignor lo governador, e los senhors
cossols, e los senhors gentils que eran a qui, lor promezeren en nom de la vila
XVIII pipas de vy a balhar tantost, e XXX pipas de vy a paguar en vendempnas, e
plus CCC franx a paguar après la culhida dels estious. E fo ordenat a qui e
promes de cada part, que fossan escripta lors covenensas, e sageladas e promeza
de cada part.
Juillet
Lo qual jorn, fo mostrat als juratz que lo capitani de Caslilhones e autres angles de lor compahnia, eran vengut, en la vila, per la guarda de la vila; als quals mossgr lo governador e los senhors cossols, an promes per so que demoren en la vila, tantost X pipas de vy, e XV sextiers de blat, e IIc franx, la qual causa els avian prezat for petitz. E fo ordenat de voluntat dels ditz juratz, que attendut lo gran perilh en que la vila es, que la vila lor done plus e o CC franx en tal guize que remanhar.
E fo
acordat lo dich jorn, al Carme, que la vila lor donne CCC franx et XVIII pipas
de vy; so es assaber, tantost los XVIII pipas de vy, e los
CCC franx apres la culhida, e plus XXX pipas de vy noel (vin
nouveau) en vendempnas.
Le budget de cette année n’existe plus.
1378-1379
Dans l’inventaire des biens de la communauté, on trouve :
Prumieramen rederen los cossols de l’an passat, als senhors
cossols de lan presen, dels bes apartenens al dich cossolat: La tor (tour)
granda de Malbec ab (avec) lo senh (cloche) que es dedins, e tot lo gran hostal
de cossolat am totas sos apertenensas, si com se oontfronta am lo valat de la
vila, e am lo rio del Caudao.
Dans l’inventaire des papiers appartenant à la communauté,
on trouve:
Una letra del duc de Lencastre, corn los gentilz e los monediers fassan lo guach e lo reyre guach, (le guet et l’arrière guet).
Una letra del senhor rey, contenen la delhivransa de la riviera de Dordonha de VI esterlis per tonel (1).
Un gran instrumen contenen la cornposito facha ancianamen,
entre lo senhor de Bragayrac e la vila.
(1) L’esterlit (monnaie anglaise) valait à cette époque de dix à
douze deniers.
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Un instrurnen contenen la coffermatio dels privilegia, coffermatz ancianamen per madona Joha de Pons, dona de Bragayrac.
Una petita letra negra, del senhor ancianamen de Bragayrac, contenen lo privilege del meyran (bois à faire les barriques), e del vimes (osiers), e de la codra (bois servant à faire les cercles de barrique), loqual letra al jorn duey es dessagelada tant es velha (vieille).
La carta de la divisio del Caudao.
Ona cedula escruite de cada part, del sagel de Monsegr lo duc Danyo (d’Anjou), sagelada, contenen la coffermatio dels privilegis e plusiurs autras gracias, per lodich senhor à la vila autryadas (octroyées), en la qual son XV artigles escruitz sus la suhscripto del segretary del dicti senhor.
Una letra de salva guarda del aenhor lo rey Danglaterra.
Una letra del senhor rey Danglatcrra, cum el ordenet que la vila de Bragayrac no despartis de sa ma.
Lo sagel comun del cossolat e de la universita.
30 juillet
Le seigneur de Mussidan (1) voulant mettre
(1) Raymond de Montaut, sire de Mussidan, de son mariage avec
Marguerite d’Albret; il n’eut qu’une fille qui porta par son mariage vers 1382,
les terres de sa maison à Guy de la Rochefoucauld, seigr de
Vertueil. (P. Anselme.)
p. 40
le siège devant Montréal (commune d’Issac), se présenta à
la jurade et pria les consuls de lui fournir pour ce siège: « CC franx e VI
tonels de vy, e dels jornals de IVXX homes laboradors (et les
journées de quatre-vingt terrassiers), per far una bastida davan lo dit loc, e
de trametre a luy totz los peyries (maçons) e totz los carpentiers de la vila,
quar el satisfera los peyries e
los carpentiers de lors jornals e de lor trabalhs. » — La ville ne voulut
s’engager que pour 100 francs, cinq tonneaux de vin, et quarante journées de
travail.
6 septembre
Lo dich jorn, fo legida una letra que Monsgr
lavesque de Peregus (Petrus) trametia als senhors cossols, contenen en
substanssa que, a lo octava de Nostra Dona de Setembre, el e tota la gen de la gleyssa, e los nobles e comus, devian
esser ensemp (ensemble réunis) per ordenar sobre la garda del païs, e que els
hi volguessan estre o trametre.
Nativité de la benoîte vierge Marie.
Loqual
jorn, fo legida una letra de Mossgr Danyo, laqual fo receubuda hier,
viro la hora de reyshida (vers l’heure du diner), contenen en substanssa que,
huy que es lo jorn de Nostra dona, lo dich senhor am la ajuda de Diou volia
p. 41
metre seti (siège) davant lo loc de Puch-Guilhem, e que el mandava e comandava, que tantost encontenen, totas vitalhas et totz viures fossan portatz de par de la, quar lo dich senhor los faria conduire seguramen, e faria paguar so que valrian. Fo ordenat, que tantost sia cridat e, trompatz (criée faite à son de trompe), que tota maniera de gens que avian blat, vy, bestials gros o menuts, peys fresc o salat (poissons frais ou salés), e totz autres viures et totas autras vitalhas, que tantost dades en ades (dare dare, tout de suite), sapresten de portar al dich seti de Puch-Guilhem, e que cascus hi fassa so que si poyra far de cor e de bes, affi que lo dich senlior se tenha per conten de la vila.
Loqual jorn, fo mostrat als juratz que a nuch viro la hora de la meya nuch (vers le milieu de la nuit), era bengutz II escudiers de Castilho (Castillon), en fora, los quals avian reportat que grans gens darmes e archers dels angles eran arribatz a Liborna, e que lor ententa (intention) era dels angles, danar huy davant Castilho, e per assautar et per asseciar (assiéger, donner assaut) lo loc, e que huy davant jorn, lo loctenen de nostra capitani am las gens darmas de nostra establida, hi eran anatz.
Fo
ordenat que tantost dades en ades, los senhors cossols escruigan a mossgr
Danyo (d’Anjou), e al governador, e a Perret que son de par de la, que parlen
ab lo senhor, com
p. 42
tantost el trameta gens darmas paugatz de lors gages, per la garda e deffenssa de la vila e del pays, e que en la letra de mossgr Danyo, fassa mentio quel plassa (qu’il lui plaise), que del do que a promes à la vila de IVM franx, vulha balhar tot o partida, de que la vila pusca esser fortiffiada.
Es ordenat de far bon gach e bon reyre gach.
Es ordenat que los amparas e los embanamens sian redressatz
e aprelhatz (que les divers travaux de défense seraient redressés et appareillés).
13 Septembre
Lo dich jorn, fo parlat de vendempnhar, e co pogessen vendempnhar seguramen, fo ordenat que vis hom si poyrian aver pati de Puch-Guilhem, o si no lo poden aver, que meta hom alcuna imposita (qu’on mette alors une imposition), sobre saumada de vy e de razins que entraran dins la vila, e que tota maniera de gens de qualques conditio se sian, que metran vy o razins dins la vila paguen; de la qual imposito la vila pusca tener gens darmas per las vinhas, e guachos sur los puchs (et guetteurs sur les hauteurs), e que los cossols metan e ordenen so que lor semlara, sobre saumada de vy e de razins.
17 Septembre
Lo qual
jorn, lo prior dels Prezicadors, e lo
p. 43
prior dels Carmes (Bertran de Molcéon), bengueren en
cossolat, als quals avia hom dich que los plagues de adjudor desso que lor
estraya (d’aider de ce qui leur plaira), per saumada de vy e de rasins que
metran dins la vila, per tener gens darmas e guachos sus los puchs.
23 Septembre
Lo qual jorn, fo mostrat als juratz que Augerot de la
Garda, filli de Rito, era bengut à Monque (Montcuq), e avia parlat am lo bayle
(bailli) de Monque, de donar pati a la vila, am tant que la vila lord dones
certanas causas, e que el damandava per I mes, L franx e meya pessa de veluet (demi pièce de velours). E fo
ordenat, de voluntat dels ditz juratz, que attendut lo gran dompnatge que la
vila poyra prendre en I jorn per aquels de Puch-Guilhem, que lo dich pati sia
pres, al melhors fors (au mieux fait, aux meilleures conditions), e al plus
longtemps que poyran los senhors cossols o aquels qui ho trattaran.
4 Octobre
Lo qual
jorn, fo monstrat als juratz, que los payas (vagabonds) e los pilhars
(Froissart dit que chaque homme d’armes avait avec lui un serviteur qui portait
le nom de pillard) d’aquestas gens darmas que son eras bengudas de la companhia
p. 44
de
Guilh. do la Hosaye (Guillaume de la Houssaie, écuyer banneret), e de Olivier
del Pont, anavan de tot jorn per las paroquias (paroisses) de la castelania, e
prendian los fes los palhos (le foin, la paille) et totas (et toutes autres
choses).
5 octobre
Lo qual jorn, fo parlat en cossolat que lo senhors de
Laval, e mossgr Olivier de Mauni, am grans gens darmas, sen
retornavan devers mossr Danyo, e sen anavan en Franssa e devian venir huy lopiar
(loger) à Bragayrac, e que déjà
eran bengutz gran colp de gens darmas de lor companhia, e fo mostrat als
juratz, si acosselhavan que intressan dins la vila, o olopiessan defforas. E fo ordenat, que mossgr
lo governador (1) o los senhors cossols ensemps am los juratz dessus nompnatz,
anen tantost parlar am mossgr Alary de Beaumout nostre capitani,
loqual vene acer, e li mostren la grand paubretat
de la vila e lo gran dompnatge que tant de gens poyriau donar a la vila,
si totz (tous) intravan dedins, mas que el parles am los ditz senhors, e que
fezes am lor, que els am X o am XII intressan dedins.
(1) Alain de Beaumont, chevalier cousin du connétable Du Guesclin.
p. 45
22 octobre
Loqual jorn, mossgr Alary de Beaumont, nostre capitani, e Olivier del Pont, e Emill de la Hossye, e Masse de Plumagnat e plusiours autres senhors de nostra establida, venguen en cossolat, e los dichs senhors dichs a qui meys, que la vila era mot trenol e dezembanada, e mal aparelhada per defendre, e que el volia en totas manieras, que los murs e autres forteressas fosan adobatz, tant que sus los murs se pusca far lo reyre guach. E fo ordenat, que mossgr lo capitani e los autres senhors, anen apres dinar tot a lentour de la vila, e que segon que los ditz senhors ordenaran, los senbors cossols et la vila o furniran a lor poder, totas vetz la paubreta de la vila es tant granda que bonamem.
Le même jour, le vin fut taxé ainsi qu’il suit: la pipe 2
francs et demi, et le tonneau cinq francs, sans fut.
15 novembre
Le duc
d’Anjou, fit porter aux consuls, par Arnauld de la Folcaria, une lettre qui les
autorisait à laisser sortir du pays, toutes sortes de marchandises, pour les
porter à St-Emilion, à Libourne ou à Bordeaux, excepté les armes, le fer,
l’acier et le merrain.
p. 46
16 novembre
Loqual jorn, per la utilitat e profech comu, fo ordenat e passat en cossolat per los juratz dessus nompnatz, la ordenanssa que sen siet:
De la part de N. S. lo rey de Franssa, crida hom, e deffent
hom, a tota maniera de gens de qual que estat e conditio se sian, que nulh no
sia si auzart de gitar ni far gitar fora de la vila de Bragayrac, am bon genh
ni am malvat genh, per ayga ni per tera, nulh blat, castanhos (châtaignes),
oli, nogualhos, ni cera (huile, noix ni cire) per mercandejar ni per revendre,
que sian estatz natz ni amassatz en la vila, ni el poder e destrech de
Bragayrac, en pena de las dichas dinadas perdudas e encarssas al dich N. S. lo
rey, e de LX sols de gatge, per tautas vetz cum farian lo contrari.
20 Novembre
Lo qual
jorn, fo reportat que Naudonet de la Folcaria, era bengut devers Liborna, e
devers Fronssac, per tractar com los vis sen poguessan davalar de vers Liborna,
e per tractar de aver pati general de totz angles, am lo capitani de Fronssac
(arrondissement de Libourne) e de Liborna; lo qual avia reportat que aquel
capitani no volia donar lo pati, sino dayshi a Paschas
p. 47
(d’ici à Pâques), e que auria a colar (coûter) CC franx e X marcs dargen (le marc valait environ 6 livres), e plus avia reportat que lo capitani de Castilho, no laysharia passar los vis sins que agues I fran per tonel. E lo ordenat que sus lo fach dels vis, que parles hom am Macé de Plumagnat, que lis plagues danar a Castilho, per acordar la causa am capitani de Castilho.
Item — Fo ordenat e acordat de voluntat e de cossentamen dels
juratz dessus nompnatz, que per so quar lo senhor de Duras (Gaillard II de
Durfort, sgr de Duras et Blanquefort, mari d’Eléonore de Périgord, fille de
Roger-Bernard comte de Périgord), avia mandat que si la vila se volia apatiar
am luy, que el lor donaria pati general de totz angles, e que mossgr
lo governador o alcuns autres suiguralmen, escriran al dich senhor de Duras, lo
qual es a Puch-Guilhem, que vulha donar lo dich pati dayssi à la festa de
St-Joham Baptistat, o dayshi a nostra dona dahost (notre dame d’août), o per
tant lonc temps com hom poyran, o a tot lo menhs per dayshi a la festa de
St-Joham Baptista, e que per aquel terme dayshi a la St-Joham, la vila li done
CC franx ses plus.
11 Décembre
Le commandeur
de St-Nexans (commanderie de St-Jean de Jérusalem), demande aux consuls
p. 48
la permission de faire rentrer dans Bergerac, pour les
envoyer à Libourne, dix-huit à vingt tonneaux de vin. Les consuls lui répondent,
que nul ne pouvait mettre de vin dans Bergerac, s’il n’était bourgeois de la
ville.
15 Décembre
Lo qual jorn, fo parlat que lo senhor de Duras, volia donar
pati general a totz los habitans de la vila de Bragayrac, de qualques estat e
conditio se sian, e a totz lors bestials gros e menus,
excepta gens darmas, per lo pretz de CCXXX franx, daysbi a la festa de St-Johan
Baptista, lo qual lo prometia a tener segur de totz angles. E lo ordenat de
voluntat dels ditz juratz, que aquel pati sia agut, attendut lo gran dompnatge
quen poyria avenir als habitants de la vila, e majarmen als laboradors, e que
Perret Darenton (consul), o alcus autres de la vila, anen a Puch-Guilhem,
parlar eu los dich senhor e accordar lo die pati.
29 Janvier
Remenbranssa
sia, que lo dissapte davant la festa de la purificatio de nostra dona, a XXIX
jorn del mes de javier lan dessus, lo capitani de Fronssac, e de Liborna, e de
St-Melio (St-Emilion), am tot leffors dels angles e autres ennemix,
p. 49
cavalgueren (chevauchèrent, coururent sus) sus la vila de
Bragayrac, e aucizeren (tuèrent) II homes o ne prezeren plusiors, e grans
dompnatges que doneren a la vila. Quos die, requiescant in pace. Amen.
2 Mars
Ramond de la Rivière, de Martingnac, réclame aux consuls le bailliage de la ville, qui, prétend-il, lui a été donné par le roi de France, et par le duc d’Anjou. Les consuls protestent on disant que cela est contraire aux privilèges de la ville. Malgré ces protestations, Ramond de la Rivière, s’empara du bailliage le 18 avril 1378. Il fut décidé par la jurade que cette affaire serait poursuivie sous forme d’appel.
Le même jour, il fut ordonné: « que nulhs no sia si auzart,
de donar a home laborador o podar (qui taille la vigne), ni a foyre (qui
bèche), ni a autres labors de teras, ni de vinhas, sino XII deniers per jornal
o del beutrage (et le boire) acoustuma, en pena de V sols de gatge, daquels qui
los prendia, e de LX daquels borzes o autres habitants qui mays donarian, per
tautas vetz com farian lo contrari, attendut la gran carestia (pénurie)
d’argen.
9 Mars
Remembrassa
que meys jorn I pilhart que a nom Joham, e a I autre am luy que demoran a
Mont Ferran, prezen al bort de la Magdalena II azes (ânes),
lam de Boneta, e lautre de Joham de Rocamadour.
11 Mars
Remembranssa sia, que lo divendres davant St-Gregori, a XI
jorn de mars, III compahos de la establida de Puch-Guilhem, am los quals eran
Broceta e Jaque Blaclory, prezen II parels de buos e I sauma (anesse), losquals
eran de H. Pons (consul en 1379), e Joham de Cussat (consul en 1371), e la
sauma era de Naudo Vaquier.
1 Avril 1379
Lo qual jorn, fo parlat e mostrat en cosselh, que ier que fo dimars lo darrier jorn de mars, vengueren en la vila Olivier del Pont, e Emilh de la Hossaye, e Mace de Plumagnat am los gens darmas de nostra establida, e que no avian enqueros agut lor paguamen, mas que dins la quinzena de Paschas els lo devian aver agut, per que els no podian quant a present paguar soque devian e avian pres, a los bonas gens de la vila.
Fo
parlat que era necessaria danar vers lo rey de Franssa N. S., per recobrar lo do (don) que mossgr Danyo
a promes a la vila e per
mostrar al dich N. S. lo Rey lestat de la vila.
p. 51
20 avril
Remembranssa sia, que lo dimecres avan la festa de St-Georgi,
so es assaber lo XX jorn dabril, lan de N. Seignor M CCC LXXIX, lo senhor de
Mont Reyal (Golfier de St-Astier) se viret Angles.
22 avril
Lo qual jorn, lo legida una letra, la qual la dona de Mont Reyal avia trameza al governador, contenen resposta duna autra letra, que lo dich governador, en nom de la vila, avia escripta al senhor de Mont Reyal (Golfier de St-Astier), si de son loc enffora fora nulh dompnatge a la vila, ni si tendrian lo pati que lo capitani de Fronssac avia donat a la vila; en la qual letra contenen que, si de la vila enfora no es fach dompnatge a Mont Reyal, que de Mont Reyal en fora, no sia donat dompnatge a la vila. E fo ordenat que dasso (de ceci), mossgr lo governador e los cossols parlen am Macé e am los autres capitanis, en preguan lor, que, attendut lo pau profech (le peu de profit) que poyrian aver de Mont Reyal, e los grans dompnatges quels poyrian donar a la vila de tot jorn.
Lo dich
jorn, fo mostrat als juratz, que acer (hier au soir) a quels de Puch-Guilhem,
avian pres otra laygua, XXII caps de cabrits e de cabridas
p. 52
(chevreaux), so es
assaber: de Miquel Sabatier (plusieurs fois consul) VI caps, «le Lontra, IV
caps, de Rauly, VII caps, de la molhi (épouse) de Pico, de la Forssa, IV caps,
de Pico.... I
cap, valen si com affermeren per lor sagramem VIII franx.
1er Mai
Aquestez que sen sieguen an fach sagramen de fialtat lo prumier jorn de may, lan mil CCC LXXIX, a N. S. lo rey de Franssa, en la gleysa de St-Jatme de Bragueyrac, sobre lautar mager, a sobre lo libre messal, e sobre la varaya crotz (sur le maitre autel, sur le livre missel et sur la vraie croix), totas vos presteren (tous ensembles, tous à la fois protestérent) los cossols e totz los habitans de la vila, que els no eran tengutz ni devian far sagramen, sino tam solamen al rey, e en renoncio del senhor de Bragayrac, loqual sagramen els avian fach a mossgr Danyo quant la vila retornet a la hobedienssa del dich N. S. lo rey. (2 septembre 1377).
Suivent les noms de 403 chefs de maison. Les trois premiers
sont: Olivier du Pont, Emile de la Houssaie et Macé de Plumagnat, vient ensuite P. Buade gouverneur de la
ville.
Les
jurades de l’année 1378-1379 ne sont pas complètes, il ne reste aucune trace de
budget, soit en recettes, soit en dépenses.
18 Mai
Les consuls disent que pour nous
mettre à l’abri « del grans effors
dels ennemix », il était nécessaire de faire réparer les fortifications, mais, que, comme la ville n’avait
aucune ressource, il serait bon d’imposer cinq deniers par livre, sur toutes
les marchandises vendues ou achetées dans Bergerac, « Sobre totas dinados mercadarias o autras causas quals que sian, que
sian vendudas ni (ou) compradas a Bragayrac » excepté sur les blés et
sur les chairs vendues aux Mazeaux, et trois sols par tonneau, et 18 deniers
par chaque pipe de vin vendu en taverne. Il fut aussi arrêté, qu’on prélèverait
trois sols sur chaque tonneau de vin qui
sortirait de la ville, soit par eau ou par terre. « E ayshi meys, fo ordenat
dels vis me falhiran de Bragayrac, e sen
davalaran per lo fluvi de Dordenha, o metran per autra partz foras de la vila,
que paguen la dita imposita de XVIII derniers per pipa, e III sols per tonel.
7 Juillet
Le seigneur de. Mussidan (1)
fait prisonnier, écrit aux consuls, au gouverneur et « a las bonas gens de la vila », pour
leur annoncer cette
(1) Raymond de Montaut.
nouvelle et leur dire qu’il a été obligé de se faire
Français, « li era convengut a esser
frances » pour éviter la mort (suffrir
mort), et les prier de venir à son aide. Les consuls lui répondirent
qu’étant sous la domination anglaise, nous avions été de bons et loyaux
Anglais, et qu’étant sous celle du roi de France nous tiendrions les serments
que nous lui avions fait.
E que nos aven fach sagramen de fialtat al rey de Franssa,
N. S., e aquel tendrian segur a tot nostre leyal poder.
18 Juillet
Lo qual
jorn, fo mostrat als juratz de la anada que es estada ordenada, danar en Franssa,
per far reverenca a N. S. lo rey, per la confermatio de nostres privilegis, e
per recobrar los IVM franx que mossgr Danyo avia promes a
la vila, e per las autras
causas de la vila delivrar, e per empetrar la majoria, e cum la reparatio del
pont se pogues far. Fo ordenat, que al plus prestamen que hom poyra, hom hi
trameta alcus homes sufficiens de la vila, als despens de la vila, e si
dompnatges lor avenian, de preysou o de perta de rossis (de prison ou de perte
de chevaux), o autras causas, dont Dios los deffenda, que la vila los ne am a
relevar.
1381
En l’année 1381 J. Thoyr notaire public était secrétaire de la commune. Arnaut Barrière et Guiraut de Cabiro étaient sergents. Le baillage fut affermé à J. Génébra pour trente livres, et les pougèzes 615 livres (on appelait pougèzes, certain impôt prélevé sur le vin qui eutrait en ville, ou qui se vendait en taverne). Le péage du pont de la Mérille, ne trouva pas d’enchérisseur. (Le péage de la Mérille, était un impôt prélevé sur le sel qui passait sur le pont du dit lieu.)
Dans l’inventaire des biens de la communauté on trouve:
Item: Dos sagels de cossolat e I contrasagel, so es assaber; lo
sagel ancia en que son tan solamen las armas ancianas de cossolat, soes assaber
I griou (1), e lo sagel noel (nouveau) en loqual son las armas de N. S. lo rey
de Franssa, de la una part de lescut, o en lautra part las dichas armas de
cossolat, soes I griou, e en lo contra sagel son tan salamen las armas de
cossolat, ses plus; del qual sagel noel, e del contra sagel, al jorn duy son
sagelas las letras de cossolat. (Après la prise de Bergerac par le duc d’Anjou,
on avait ajouté les armes du roy à celles de la ville.)
(1) Griffon.
p. 56
Item. Una letra en sagel vert (avec le cachet vert) en que a una
flor de liz, contenen, cum lo rey de Franssa N. S. a retengut X homes darmas de
la vila.
15 Août
Le jour
de la Fête-Dieu, les gens d’armes du sgr de Mussidan, marchèrent sur Bergerac,
malgré le patis conclu avec ce sgr, et s’emparèrent de divers bestiaux et d’une
certaine quantité de blé. Les consuls étonnés, envoyèrent aussitôt un des
leurs, Guilhem de la Veyssière, pour prier ce seigneur de bien vouloir déduire
sur ce que lui devait encore la ville, sur son pati, le montant des dommages causés
par ses gens aux habitants. Le sgr de Mussidan répondit : (que el nom debatria ja una petita mealha), qu’il
ne rabattrait pas la plus petite maille, et qu’il ne donnait à la ville qu’un
répit de huit jours pour le paiement de ce qui lui était encore dû, et que dans
le cas ou la ville ne s’exécuterait pas, il prendrait marque sur elle et
romprait le patis. Le jour de cette chevauchée, le sgr de Mussidan logea avec
ses gens au couvent des Carmes.
Dommages
réclamés par les consuls:
Doussa
Fauressa, perdet XVIII caps dovelhas (brebis) valen XII franx, Peyrona de
Quersi perdet XXIII caps dovelhas valen XVI f. Peyre Folrayro, perdet XII caps
dovelhas valen VIII f.
p. 57
Peyre Truc, perdet VI cabras (chèvres) e III ovelhas valen VII f.
Item.
— Dompnatgeren de
blatz : a Guilh de la Roqua, e a la donna del Peyrinh, e a la dona del Pont, e
a Maistre Johan Andrio, e a Poncet Marti,
e a Guilho Hugo, e a Bernat Lengart, e a Guiraut Golfier e a autres habitans de la vila, que
valia tot e fo estimat, a X septiers de.
blat e plus.
Le même jour, il est dit à la
jurade que le capitaine de Couze, .Jean de la Salle (1) menace de faire à la
ville toute la guerre qu’il pourra, si on ne lui paye tribut. Le gouverneur de
la ville, fut prier d’aller s’entendre avec lui.
Lo qual jorn, lo mostrat als juratz dessus nompnatz e autres habitans de la vila dessus
escriptz, que mosseigr lo senescal avia fach prendre e arrestar al
jorn dhuy, e mettre el castel el fons de la tor, Perrot La Guida, e .Moniquat,
los qual segont (selon) que hom dizia, lo disch mossgr lo Sencescal
volia far prendre o negar (prendre ou noyer) e metre a mort, laqual cauza si se
fasia poyria retornar a gran dompnatge de la \ila, por so que Mossgr
Amanio de Muyssuida, e los
autres senhors dels quals els son
companhos, los vengarian (les vengeraient) sobre los habitans
(1) Ce capitaine commandait à Couze
pour le compte de Nicolas de Beaufort, seigr de Limeuil (jurade du 8
septembre). La ville eut fortement à souffrir de ses exigences et de ses cruautés.
p. 58
de la vila. Perque, los senhors cossols, requeriren los
juratz e autres dessus nompnatz, que los acosselhessan e donessan via e cosselh
(avis et conseils), cum, ni en qual maniera acosselhavan que ne supliques hom a
Mossgr, lo qual per aventura en
format de sobre gran dompnatge que sen poyria ensegre, el metiguara sa
ira (mitigera sa colère) que a encontres lor, attendut que els nul temps, no an
fach dompnatge à la vila. E fo ordenat per los juratz e autres dessus nompnatz,
que mossgr lo governador e los cossols am aquels juratz que lor
semlara, re parlem los plus
graciosamen que povran am mossgr lo Senescal, e li mostren los grans
dompnatges que als habitans de la vila avendria, si aquels II homes eran
destruytz ni mortz, e li mostren cum aquels, noan nul temps fach dompnatge a la
vila; e tot aysso mostrat, li suppliquen, que, per honor de Dio, vulha tant far
de gracia a la vila, que aquels II homes vulha relaxar e perdonar. E la qual
suppliqua Mossgr lo governador, e los senhors cossols am dalcus
juratz am lor compahia, fezeren a mossgr lo Senescal, lo qual, per
honor de la vila, los a relaxatz e perdonatz.
26 Août
Lo qual
jorn, los senhors cossols, mostreren als juratz dessus nompnatz que dels patis
que
p. 59
son degut de resta al senhor de Muyssida, e al capni de Puy-Guilhem, e al capni de Gayac, els no savian via ni cosselh, de que se poguessan paguar, quar los cossols de lan passat lors predecessors qui eran obliguatz per paguar los dichs patis, an levat tot lo talh fach e ordenat per paguar los dichs patis, e lan assignat la ont lor a plagut, per que los juratz donessan via e cosselh cum ni de que se poguessan paguar los restas degudas dels ditz patis. Quar si dompnatge navenia a la vila de cavalgua (chevauchée), o de merqua, o d’autres dompnatges, los senhors cossols se dezencarguan del tot, e daysso requereren carta plublica, per mestre Johan Thoyr, public notary e escriva del dich cossolat, aloz esser facha e autrejada. Lo qual carta, jo avandit notary, per razo de mon public offici lor autregey fazedoyra.
Publication d’une ordonnance ordonnant à tous ceux qui
possèdent des titres anciens, appartenant à la ville, de les rendre, s’ils ne
veulent pas êre traités comme voleurs.
3 Septembre
Fo
monstrat als juratz dessus nornpnatz, que Johan de la Sala, capitani de Coza
(Couze), nos fazia tota la guerra que podia, coma de plaguar o aussire, e
prendre homes e bestias, e de donar tot lo dompnatge que podia. E lo qual
capitani
p. 60
damanda a la vila des remsso, dos tonels de froment, e dos tonel de vy, e I toncl de sal (de sel), e dos marcs dargen, e doas balestas (arbalettes) e CCC cayrels (trait que lançait l’arbalette), o autremen el fara a la vila tota la guerra mortal que far poyra.
E fo ordenat per los ditz juratz, que la vila escriva daquestas cas al senhor de Lymulh (de Limeuil), per loqual lo dich capitani te lo dich loc de Coza, en tal maniera que el hi vulha metre remedi, o autramen si far no ho vol, que nos deffendam de lor, o avian gens darmas am los quals puscam contrastar a la maleza del ditz capilani e de sos companhos. E que los dompnatges que lo ditz capitani nos dona e las ramssos que nos damanda sian escruitz el libre de vito, a la fi que per temps a venir li pogues esser rnostrat davan senhor.
Lo dich jorn, fo montrat als juratz dessus nompnatz, que
monsegnor Pey Fortel, govornador del loc de Monque (Montcuq), per monsegr
Bertruquat de Lehret (1), avia demandat à monsegr lo governador e
als senhors cossols en nom del dit monsegr Bertruquat, una quantita
de vis,
(1) D’abord au service du roy d’Angleterre, il se soumet au roy de
France vers le milieu de 1370, date à laquelle Charles V donne à l’avide partisan Bergerac,
Castillonnès, Beaumont de Périgord, places possédées encore par les Anglais. Il
retourne aux Anglais et prend Figeac sur les Français le 14 octobre 1372.
Chroniques de Tarde.
p. 61
per trametre al dit monsegr Bertruquat, qui es en Anglaterra, o a don, o a prest (soit comme don, soit comme prêt). Sobre la qual causa, donessan via e cosselh, que la resposta volrian que fos facha al dich monsegr P. Fortel. Sobre la qual causa, fo ordenat per los ditz juratz, que, si la vila agues de que se pogues far, que els navian gran gang e gran plazer (grand gain et grand plaisir), per amor e honor del ditz monsegr Bertruquat, qui ama la vila et la amada tostemps (qui aime la ville et l’a toujours aimée). Mas la vila es tant paubra que jes solamen no poden paguar los patis, per que monsegr lo governador e los senors cossols fassam nobre aysso al dich monsegr Peyre Fortel la plu graciosa resposta que far li poyrian, e li mostren la granda paubretat de la vila.
Lo qual
jorn, lo mostrat als juralz e als autres dessus nompnatz habitans de la vila de
Bragayra, dels grans dompnatges que Johan de la Sala, capni de Coza,
e los gendarmas e pilhartz de sa establida donan a la vila de tot jorn. Sobre
la qual cauza, fo mostrat als juratz e autres habitans de la vila dessus
nompnatz, si volian ni acosselhavan, que hom agues gens darmas per lor resistir
e contrastar, o si volian que hom composis en lor. E fo ordenat de voluntat
dels juratz e autres dessus nompnatz, attendut los grans dompnatges que els fan
e poden far a la vila de tot jorn, e los grans costatges e despens que
p. 62
ferian a la vila si avian gens darmas, que hom composista am lor, e que la vila lor done entro a la soma de sinquanta o de LX franx, e si aquela soma no volian prendre, que la vila aja gens darmas am que nos puscam deffendre de lor, attendut que las labors se perden, e attendut los grans dompnatges que la vila pren per lo dich capni de Coza, e per sas gens, sian mes en remembranssa a la fi que, per temps avenir hom lor ne pusca far causa davant monsegr lo senescal de Peregore, o autres officiers de N. S. lo rey de Franssa, e que tot aysso sia mes en escruit el libre de vita en cossolat.
Fo
mostrat als juratz e autres dessus nornpnatz, que nostre pati fora acabat daquesta festa de
totz-santz (fête de la Toussaint) perpedanamen venen (fête prochaine,
prochainement venant), o si volian ni acosselhavan que hom tratias daver pati per lo temps a venir, am lo
senhor de Muyssida (de Mussidan). E fo ordenat per los juratz dessus nompnatz,
attendut que la vila no pot estar ses pati
(ne peut rester sans patis), que tantost, monsegr lo
governador e los senhors cossols escrivan al dich senhor de Muyssida, a Blaye o
a Bordeu ont es, que li plassa que vulha donar pati a la vila per lo temps a
venir, e entre mech, que li plassa de donar sufferta a la vila per XV jorns, o per III sempmanas (semaines),
tant que lo pati sia acordat am
lo dich senhor, e que en aysso no aja poynt de tarza (de retard),
p. 63
attendut que passada aquesta festa de totz-santz, las gens
herian en gran perilh o los labors; e ses laborar los habitans no poden ges
viure (et sans labourer les habitants de la ville ne peuvent vivre.)
Ordonnance concernant les fortifications
De las partz de N. S. lo rey de Franssa, crida hom e deffent hom, a tota maniera de gens de qualques estat e conditio se sian, homes e femnas, petitz e grans, que no sian si auzartz de desfar (défaire) ni de prendre, nulhos fustas, ni nulhs arbres petitz ni grans de las barrieras, ni dels autres empachiers (empêchements, obstacles) que son estatz fach per la guarda e securita de la vila e dels habitans de la dicha vila, en pena de perdre lo punch (le poignet) ses tota merce (sans merci).
E plus,
crida hom e commanda hom, a tot senhor dostal (à tous chefs de maisons), que
totas horas que siam mandatz al guach o al reyre guach (au guet ou a l’arrière
guet), o per la guarda de las portas, o autramen per la guarda e deffenssa de la vila, de nuchs e de
jorns, que cascus (chacun) hi sia en sa propria persona am lor arnes (avec
leurs armes), ho y trameta home sufficien, en pena de X sols de gatge, que hom
ne levara ses tota merce, per tantotz cum desfalhiran (qu’on lèvera sans merci,
toutes les fois qu’ils y manqueront)
p. 64
12 Novembre
Le clerc de Bertruquat d’Albret, Gualhardet de Sayeterra,
demande encore aux consuls, une certaine quantité de vin, pour envoyer à son
seigneur et maître en Angleterre. La réponse fut la même que celle donnée par
la jurade du trois septembre.
15 Novembre
Loqual
jorn dessus escript, f’o mostrat als juratz e autres dessus nompnatz, por los
senhors cossols, dalcus grengz (griefs) que lo prior de Sent-Marti, (Bertrand
de Molcéon), navel demanda a alcus habitans de la vila, so es assaber: III sols
de terratge sobre cada cors cabal (trois sols sur chaque mort) que mor a
Bragayrac, e plus demanda lo deyme del carnalatge e accaptes (le carnelage, était un droit payé par les
bouchers sur chaque tête de bestiaux qu’ils abattaient. On appelait aussi carnelage, le droit qui se prélevait
sur les viandes vendues aux malades, aux femmes en couches ou aux vieillards,
pendant le temps du carême), a aquels qui deven rendas (rentes) al dich prierat
de Sent-Marti. (Le prieuré de Saint Martin, de Bergerac, fut fondé, vers l’an
1080, par Hélie, prévôt du château de cette ville, qui donna l’église de Saint
Martin à l’abbaye de Saint Florent de Saumur.
p. 65
Bulletin
de la Société historique du Périgord, année 1880, VI liv.) e plusiors autras
noveletatz que demanda, no degudas, segon que als habitans de la vila semlava
(et plusieurs autres nouveautés qu’il demandait et non dues comme il semblait
aux habitants.) Sobre la qual cauza, fo ordenat per los juratz dessus nompnatz,
que monsegr lo governador e los senhors cossols am los juratz que
lor semlara, nanen (aillent) parlar be e graciosamen am lo dich prior de
Sent-Marti, e mostrar e dire a luy, que la vila a gran plazer de sa benguda (de
son arrivée) e que li plassa que nulhas noveletatz ni nulhas causas no degudas,
ni no acostumados, el no vulha demandar als habitans de la vila, quar en res
quel sia degut ni a luy saperthenha, la vila no vol far nulh debat, e que los franquezas,
e libertatz, e pariatges en que sos predecessors an acostumat a esser am la
vila, e son entre la vila e sos predecessors dancianetat, el vulha tener e
guardar, e que li plassa de suffrir de las causas que demanda ung pauc de
temps, tant que la vila li pusca mostror en enformar de la composito ancianamen
facha entre la vila e lo prior de Sent-Marti. E el cas que no se vulha suffrir ni donar ung pauc de temps de relaxt,
tant que la diclia composito se pusca trobar, la qual am dautres encartamens (documents) de la vila e del cossolat fo gitada fora de
la vila, quan los Angles prezen la vila, e volria lexar (vexer) los
habitans
p. 66
de la vila per aquestas causas, que lo cossolat desfenda
los habitans de la vila, en la melhor maniera que far se poyra, de drech e de
razo, segon que sanis en drech (selon que docteurs en droit) no acosselharan,
als quals sia mostrat, et agut bon cosselh, e a mossgr levesque de
Peregus si mestiers es (si besoin est). Am loqual cosselh e voluntat procedisca
hom (nous puissions procéder), sobre aquesta causa.
25 Novembre
Lo dich
jorn, en aqueste present cossolat, Peyra del Cauze, lo qual en nom de la vila
er anat a Coza, per tractar e acordar am Joham de la Sala capni del
ditz loc, lo qual am sos companhos fa tota la guerra e tot lo dompnatge que pot
a la vila, reportet que lo dich capni de Coza volia donar sufferta a la vila, tant que a la
festa de sent Johan Baptista perpedanamen venent, am tant que la vila li donc VI
aunas de bon drap, e mech tonel de sal, e I marc dargen, e plus una balesta que
el a al balestier de la vila, e cent cayrels (traits), e plus que la vila li preste una gabarra (gabarre,
bateau) I mes. E si aysso la
vila no vol far, el fara tota la guerra e tot lo dompnatge que poyria a la
vila. E fo ordenat de voluntat dels ditz juratz, que, attendu lo dompnatge e la
gran guerra que lo dich capni e sos companhos nos fan e poden far de
tot jorn, que
p. 67
la vila li done totas las causas que damanda de part dessus
esplicadas e declaradas, exceptat la guabara e los cayrels que damanda, los
quals no li sian poynt balhatz (donnés), per so quar els fan guerra alas gens
de la obedienssa de N. S. lo rey de Franssas; e que sia mes en escruit el libre de vita en cossolat, cum lo
dich capni e sos companhos que son, o sen far, nos fan tota la
guerra mortal que poden e cum cone conferem am lor, ayssi be comma si ilhs eran angles (et qu’on en confère
avec eux connue s’ils étaient anglais).
13 Décembre,
Lo dich jorn, lo monstrat als juratz dessus nompnatz, que monsegr lo governador, eran estaz assenbentatz (avertis), per alculs amix que la vila era guardejada (guettée) per los enemix, e que nos devian esser fach assach cartamen (donner assaut avant peu). E fo ordenat que sia fach bon gach e bon reyre guach, e que cascus porte sa espaza (épee), o apcha (hache), o glavi (glaive), o autres armes deffensables (ou autres armes défensives) cada jorn, afti que si fazia cocha (besoin), cascus lo plus prest de deffendre, e en pena de V sols de gatge, donadors a la obra de la vila, per tots aquels que lo ditz arnes no volran portar.
Lo dich
jorn, lo mostrada una citatio en que
p. 68
erant citatz, al castal de monsegr levesque,
alcus habitans de la vila, per causa del Clergo, que las gens de la Monzia e
los bretos que a la donc, estavan en establida en la vila, avian gitatz fora de
la gleya (Eglise) dels Carmes, per laqual causa, monsegr lavesque
volia vexar la vila e los habitans daquela. E fo ordenat du vuluntat dels ditz
juratz, e per lor ordenanssa, que aquels que son citat, sapelen daquesta causa
e de tot greng que monsegr levesque lar volria far, e que aquesta
causa sia be e deligemen perseguda, attendut que los ditz citatz ni nulh autres
babitans de la vila, no son poynt colpables daquesta causa.
10 Janvier
Lo dich
jorn, fo mostrat e parlat al juratz dessus nompnatz, que alcuns habitans de la
vila, los quals eran estatz citatz per causa de I pilhart que sapeleva lo
Clergo, lo qual era estat gitat fora de la gleya dels Carmes, per las gens de
la establida e per las gens de la Monzia qui seguien (qui suivaient) lo dicti
pilhart, per so quar era salbit (sorti échappé) fora de la preyso del castel de
la Monzia, se eran apelatz davant monsegr larcevesque de Bordeu, e
daqui ou fora davant nostre seignor lo
papa (le pape). Fo ordenat per los ditz juratz, que aquela apellatio sia
intimada (intimée), e be perseguda lo causa, afti que los que son estatz citatz
no puscam tombar en entredich
p. 69
ni en escumenge (ni excommuniés). E a qui mezis lo prior dels Carmes am dautres frayres se venc
dezencuzar en cossolat, en dizen, que per luy ni los frayres del ditz coven, ne
a lor requesta, monsegr levesque no vexava los habitans de la vila
per aquela causa, quar lo dich prior e los autres frayres, sabian be que las
gens de la vila no eran poynt colpables de la extraditio del dich pilhart
apelat lo Clergo, quan fo gitar fora de la gleyza, am lor emijava, per so quar
monsegr levesque no volia metre en causa los habitans de la vila.
20 Janvier
Le
gouverneur de Bergerac Pierre Buade, et le consul Emile de la Roque, avaient été envoyés vers le seigr
de Mussidan, qui se trouvait à Fougueyrolles (Folgueyrolas), près Ste-Foy, pour
traiter patis avec lui, et aux
meilleures conditions. Ils rapportèrent que ce dernier voulait bien donner patis à la ville, mais, qu’il
exigeait 200 francs et 20 marcs
d’argent, plus trois marcs d’argent pour son capitaine, ainsi que les droits
dus à son clerc, pour le sceau et les écritures. Le paiement devait se faire de
la manière suivante: vingt cinq pipes de vin non logées prises à Bergerac, à
raison desix francs la pipe, et à déduire des deux cents francs; et le reste
payable en trois termes: dans la première
p. 70
quinzaine de Pâques, à la Pentecôte, et à Notre Dame d’Août. Moyennant ces conditions, le seigr de Mussidan s’engageait à garantir la communauté des Anglais, mais seulement sur la rive droite de la Dordogne. Peu satisfaits de voir qu’ils ne seraient protégés et défendus que sur une seule rive, les consuls d’accord avec la jurade, décidèrent de traiter avec les capitaines de Puy-Guilhem et de Gageac.
Pour sa part le capitaine de Puy-Guilhem, s’engageait à nous garantir des garnisons de Puy-Guilhem, Dalamans, Montaut, Piquet, Monclar-Dagenes, Blazimont, et Roaza, et demandait à la ville cent francs, vingt marcs d’argent, trois tonneaux de vin et trois tonneaux de blé, en ajoutant que, si la ville n’acceptait pas, il nous ferait toute la guerre qu’il pourrait.
Le
capitaine de Gageac, répondit que le droit de patis du lieu qu’il commandait, appartenait au seigr
de Duras, et qu’il y avait plus d’avantage pour la ville d’avoir patis avec lui, parce que Gageac
était plus près de Bergerac que Puy-Guilhem et que Mussidan; il dit aussi que
le seigr de Duras, était aussi puissant pour garantir la ville, que
celui de Mussidan, ou tout autre du pays; que l’accord conclu avec lui l’année
dernière devait être maintenu aux mêmes conditions (cent francs et une jaquette
de futaine), si la ville voulait se mettre à l’abri de tous les dommages qu’il
pourrait lui causer. La jurade arrêta
p. 71
qu’on traiterait avec ces seigneurs, et qu’on prierait le
gouverneur de leur écrire pour tacher d’obtenir des conditions meilleures.
3 Février
Lo dich jorn, fo mostrat als ditz juratz que lo prior de
Sent-Marti, avia ditch hier a monsgr lo governador e al senhors
cossols, del terratge de que dautras vetz (d’autres fois) es estat tengut
cosselh, que el lo volia levar e demandar, a las gens qu’il devian, e lor ne
volia far causa. E fo ordenat, que monsegr lo governador, e los
senhors cossols, am los juratz que lor semlara nanen parlar am lo dich prior be
e graciosamen, en dizen que la vila nol
vol re totre ni empachar en sos
deymes (dimes), ni en sas autres deniers logutz (dus) e acostumatz empera si daquest terratge no se volia de layshar,
e per so volia vexar ni grevar los habitans de la vila, que la vila ho
deffenda, attendut que aquest terratge noes legut (du) ni acostumat a paguar,
quar quan I habitant de la vila mor, lo rector
de la gleya de Sent Jatme, no leva sos deniers, soes assaber VII sols I
denier de cors cabal per la sepultura, e al prior noes hom tengut ni es
acostumat de paguar nullis deniers.
3 Février
II est
dit que l’évêque de Périgueux veut mettre
en cause, cinquante à soixante dos plus notables
p. 72
bourgeois de la ville, pour l’affaire du pillard Clergo.
(Voir la jurade du treize décembre).
E fo ordenat que aysso sia be seguit diligemmen, attendut que nulh habitan de la vila no es colpable daquest fach.
Es ordenat per los juratz dessus nompnatz, que la vila
fassa alcum plazer a monsegr larcevesque de Bordeu, ayssi coma als
senhors cossols aia vist fazedor, loqual al jorn duy es en la vila.
10 Février
Après les démarches actives faites par Peyre del Cauze, et les lettres écrites par le gouverneur, les capitaines de Puy-Guilhem et de Gageac, consentirent à baisser leurs prétentions, et donnèrent patis à la ville, jusqu’à la fête de la Toussaint, aux conditions ci-après:
Pour le capitaine de Puy-Guilhem: cent francs d’or, dix marcs d’argent, un tonneau d’avoine, deux tonneaux de vin non logé et six douzaines de lamproies (C franx daur, e X marcs dargen, u I tonel de sivada, e II tonels de vy ses fust, e VI dotzenas de lamprezas).
Pour sa
part, le capitaine de Gageac obtenait: cinquante francs d’or, deux marcs
d’argent, une jaquette et une jupe de futaine (L franx daur, e dos marcs
dargen, e una jaqueta e I jupo de
p. 73
fustany (la futaine est une étoffe pelucheuse do coton et
de fil).
1382
Remembranssa sia, que lo dimenge (le dimanche) après nostra
dona de feurier, a X jorn del dit mes de feurier, lan dessus M CCC LXXXII viro
la hora de mech-jorn (environ l’heure de midi) tomberen los hostals que foren
deu Johan Amelh, e de Guih-Beli, e de Arnaut Rampnols, los quals hostals eran
assetiaz (étaient situés) en la gran carriera de Bragayrac, davant la fon dels
Mazels (devant la fontaine des Mazeaux).
Avril
Lo dich jorn, fo mostrat als juratz que I home qui es donat del covent dels prezicadors, no volia poynt paguar de patis. Sobre la qual cauza, fo ordenat que los senhors cossols e los juratz ne parten am lo prior e am los frayres del dit covent.
Lo dich
jorn Guilhamot lo balestrier (l’arbalétrier) venc en cossolat, e supliquet als
senhors cossols e juratz, que per honor de Dio, la vila volgues paguar per luy,
lo logier del hostal en que esta, loqual te en loguier de Johan de Cussac.
p. 74
Al qual fo fach resposta per los senhors cossols e juratz,
que els naurian bon cosselh e lui farian bona resposta.
2 Mai
Un écuyer du nom de Couture, appartenant à M. Arnols de
Marla, capitaine de Ste-Foy, ayant arrêté à la Mothe-Montravel, un bateau
chargé de sel, appartenant à un habitant de la ville, du nom de Miquel
Sabatier, sous le prétexte que la ville lui devait un tonneau de vin et deux
tonneaux d’avoine à lui promis par Peret Darenthon ancien consul; la jurade
arrêta que le lieutenant du sénéchal s’entendrait avec le dit Couture; que dans
tous les cas, la ville dédommagerait Miquel Sabatier, si Couture ne voulait lui
rendre ce dont il s’était emparé.
2 Juin
Loqual
jorn dessus nompnatz, lo mostrat als juratz,
que, entro lo prior de Sent-Marti de Bragayrac e lo rector de Sent
Jatrne o sos vicaris, devia aver granda dissentio de portar a la processio de la
festa del cors de Dio, perpedanamen
venen, lo cors de Jhuxpist (de Jésus-Christ), quar lo prior dizia que el lo
devia portar, e lo rector de Sent-Jatme o sos vicaris, dizian que els lo devian portar. Sobre la qual
p. 75
causa, los juratz ordeneren, que la vila, ni los senhors cossols no se entramezesan en res de lors dissensios.
Fo parlat e mostrat als juratz que lo mur del Mercadil se
rompia grandamen, e que lo prior de Sent-Marti am la ajuda (l’aide) de las gens
del Mercadil, lo volian reparar e adobar a lors despens, am tant que la vila
lor fassa balhar (donner), de la cautz (chaux) que es estada facha per la
reparatio del pont de Dordonha. Fo ordenat, que la vila lor fassa balhar I
tonel de la dicha cautz, attendut lo dompnatge que poyria avenir a la vila si
aquel mur tombava.
Dans la jurade de ce jour, il est dit qu’on écrira à M. le
sénéchal, pour lui signaler les dangers que court la ville, et le supplier d’y
venir au plutôt.
12 Juin
Les consuls et les jurats apprennent par une lettre de M. le Sénéchal, que le duc de Bourgogne et le duc de Lancastre doivent se réunir le vingt du présent mois, pour traiter de la trêve ou de la paix, et que le duc de Bourgogne est à Boulogne et le duc de Lancastre à Calais.
Le même
jour, le nommé P. Guabilhot fondeur d’étain (estanhier), prie les consuls, vu
sa pauvreté, de bien vouloir l’exempter de tout impôt, et qu’à cette condition,
il restera dans la
p. 76
ville et fera pour la communauté tout le travail qu’elle
aura à faire faire, soit en étain, soit en cuivre. Il fut ordonné par la
jurade, que vu sa nombreuse famille et comme seul de son métier, il serait
exempt de tout impôt, mais qu’il ferait le guet comme les autres habitants, et
que le travail qu’il pourrait faire pour la communauté lui serait payé raisonnablement.
21 Juillet
Fo mostrat als juratz que, I capitani de la partida dels
Angles qui sapela Peyrot lo Bearnais (ce chef de routiers, de son vrai nom
Peyrot des Fontaines, dit le Béarnais, est un exemple curieux de la fortune à
laquelle arrivèrent plusieurs aventuriers, pendant ces époques troublées. Après
avoir guerroyé à la solde de l’Anglais, il trouva moyen d’épouser Marguerite de
Pommiers, Montguiyon, Fougeroles (Fds Dupuy), Tardes. Quelques années après, il
était au service de la France, et en 1406, on le trouve encore au service de
l’Angleterre.) dévia anar a secors am grans gens darmas, al comte de Foys (de
Foix) e devian passar per assi. Fo ordenat, que sia cridat, que cascus
destrengua (couperait) los blatz, lo plus tost que poyran.
Suit le
compte des recettes et des dépenses se soldant par un déficit de six cent un
francs. Les recettes s’élevèrent à la somme de neuf cent trois
p. 77
livres, quatre sols et dix deniers, et les dépenses à quinze cent quatre livres, dix sols et quatre deniers.
En 1382, le marc d’argent valait six francs.
Outre les patis conclus
avec, les capitaines de Couze, Jean de
La Salle (25 novembre), de Puy-Guilhem et de Gageac (20 janvier), les
consuls durent aussi traiter avec le seigneur de Mussidan aux conditions suivantes:
Per voluntat e de cosselh dels juratz e de tot
lo comu de la vila, fo ordenat que prezessam pati am los Angles dentorn la vila, e mezessan los gens e las bestias e autras cauzas en segurtat deffora la vila dessa laygua, en la melhor maniera que poyriam, cum las gens auzessan laborar e culhir los estios seguramen (et cueillir leurs récoltes sûrement, sans danger), los quals patis foren pres soes assaber: lo pati del senhor de Muyssida commensset a XX jorn del mes de jenvier en nostre temps, lan mil CCC IIIIXXI, e deu durar entro a la festa de Totz-Santz (fête de la Toussaint) après nostra administratio, en lan mil CCC IIIIXXII, per lo pretz e soma de CC franx daur e de XX marcz dargen. E plus, fo empres entre nos e lo ditz senhor de Moyssida, que nos li deguessan balhar tantost, XXV pipas de vy ses fusts, en debatamen de la dicha soma de IIC francs et de XX marcs dargen, soes assaber: lo vy dedins e per lo pretz de VI franx la pipa del vy; e lo ters (le tiers) de la resta deu se paguar
p. 78
a la quinzena de Paschos, e lautre ters a la Sent Johan
Baptistat, en nostre temps, e lautre ters a nostra dona dahost (à Notre-Dame
d’Août) après nostra administratio.
On paya aussi dix-huit francs pour les droits du capitaine,
un marc d’argent pour le sceau, et dix francs à Pico de Tondut, clerc du dit
seigr pour ses écritures.
Relevé de
quelques dépenses de l’année
1381-1382
A V jorn dahost per voluntat dels juratz, lo governador anet a Coza (à Couze) per parlar am lo capitani de Coza, e per beyre (pour voir) sil poyria metre a acort am la vila, e anet per aygua, en una guabarra, e menet gran colp do companhos de la vila, e desponderen en pa, e en vy, e en carn, am lo loguier dels guabarriers que monta tot, XXIX sols VIII deniers.
A XI dahost per acort de nos e dels senhors dels molis de la vila, loguem dels homes per recurar lo rio del Caudaho, quar laygua era rota (très maigre), e era mot necessaria a la vila. E loguen hi per nostra part XIII jornals domes (journées d’hommes), e prendia lome per jorn XVIII deniers. Monta XIX sols, VI deniers.
A XXIV
dahost, tramezen II frays del Carme a Muyssida, que porteren al senhor de
Muyssida XIII franx e mech, que li eran degutz de resta del pati pres per nostres predecessors, de que
p. 79
nos avian encarquatz, am major soma (de pareille somme). Donen lor per lor
trebalh e per lors despens X sols.
A IV del mes de novembre, XX companhos de la vila saneren embosquar deffora la vila, per guardar las gens e lo bestial, pur doptanssa (doute, crainte) daquels de Coza, e donen lor en pa e en vy V sols, VII deniers.
A XXII de jenvier donem al massip del comandayre de Sent Antoni (Saint Antoine, hôpital du faubourg de la Madelaine), que li avian agut coven (avec lequel nous avions convenu), per que reguardes cada mati, lo borc de la Magdalena, e quen volgues far cada mati relalio als portiers, e donen li I parelh de sabatos (une paire de souliers); costeren III sols, III deniers.
A XX de may, lo prior dels Carmes venc en cossolat, e mostret als juratz, cum lo lor capilol devia estre a la Penthacosta el lor coven, e que per amor de Dio, la vila lor fezes alcuna almoyna, cum preguessan Dio per las bonas gens de la vila. E lo ordenat per voluntat dels juratz, que si ilh podian trobar una pipa de vy a manlenta (a emprunter) que la vila la pagues, o hom lor balhes tant dels bes de la vila que bolgues la pipa de vy. E aven lor paguat per la pipa de vy X lhioras.
A XXIX
de may, rnonsegr larcevesque de Bordeu sen anet enta Senta Fe, e
preguet nos que la folquessan (et nous pria de l’accompagner). E
porten del pa e del vy per los guabarriers. Costet tot VI sols, VI deniers.
A XXIII de jung, donen a I home que nos vene avizar que los ennemix fazian empreza contra nos, e per que nos espies tota causa de lor, e nos ho fezes assaber, donen li III sols.
A XVII de julhet fezen
adobar los barrils a Gualayo de Cruysha (de Creysse) e a Perroti lo
carpentier, per far carregar (charroyer) lo vy a Puy-Guilhem, e despenderen en
vy e en candelas (en vin et en chandelles) XX deniers.
A la fin des jurades de l’année 1382, se trouve le livre dit, Livre de Vie. Ce livre était destiné à enregistrer les méfaits que les malfaiteurs et pillards des environs, faisaient aux habitants de la ville et de la chatellenie. Le texte et la traduction, ont été publié pour la première fois, par M. Charles Durand, conducteur des ponts et chaussées, et membre de la Société historique du Périgord, dans les Annales publiées par cette société.
Pour donner aux lecteurs une idée de ce précieux document, qui ne comprend pas moins de cent vingt paragraphes, et que notre cadre restreint ne nous permet pas de publier en entier, je me contente du donner la copie du premier, et de deux ou trois des méfaits inscrits :
Aysso
es lo libre de vita, loqual es remembranssa
p. 81
dels grans mals e dompnatges que son estatz fach e donatz
als habitans de la vila de Bragayrac e de la castelania, per las personas e malfaytors
dejus escritz, e los jorn e los ans que los ditz dompnatges son extatz fachs,
donatz e perpetratz, ni (et) quals son estatz los dompnatges. E son estatz
ayssi escruitz per remembranssa, afti que per temps avenir quan loc e temps
sera, los ditz malfaytors puscan esser punitz per bona justicia, e per so que
no porten aquels pecatz en infern, e que a totz autres que dompnatges nos
volrian far sia en eyshamples.
1379. Lo dissapte en la festa de Sent Marssal, Merigo e Jaque am autres companhos del Puys-de-Chalus en fora, prezen VII homes del poder de Maurenx, e plus prezen una femna de la Bayachiera (de Laveyssière); e la forceren sul cami en presensa dels ditz hornes, e lan meneren al Puy-de-Chalus, ont la tengueren tota la nuch, e lendema lan enmeren, e feren finar los ditz homes am de grans cops.
Lo XV
jorn del mes de novembre, lan dessus mil CCC LXXX (1380), lo filh del captal de
Puch-Agut qui es Frances, e esta am lo senhor de Aymet, de Bridoyra, en fora,
am dautras gens darmas del senhor d’Aymet cavalgueren a Bonhaguas (Bouniagues)
qui es el poder de Bragayrac e combateren la gleysa (l’église), e aucizeren una
femna qui era prenhs, e arderen (brûlèrent)
dos hostals, e los foren finar una pipa de vy per so que no los ardessan lo plus (qu’ils n’incendiassent plus).
Remembranssa sia que lo dimars en la vespra de Sent Luc, a
XVII jorn doctombre lan dessus mil CCC LXXXI, I ribaut pilhart que demora a
Coza, lo qual a nom Johani lo Breto, pres en las vinhas de Bragayrac, Niot
Ardas laborador e lon menet a Coza ont lo fetz finar am de mals cops, dos
parelhs de botinas e una onssa de pebre e III golssas de gingebre blanc (une
once de poivre et trois gousses de gimgembre blanc).
1385
Remembranssa sia que lo dissapte en la festa de Senta-Maria Magdalena, lan de Nre senhor M CCC LXXXV, foren creatz en cossols de la vila de Bragayrac:
Guilhem de la Roqua, donzel,
Miquel Sabatier,
Guiraut del Peyrulh,
Bernat Lengart,
Guiraud Golfier,
Aymeric Marti,
Johan Faure at Bossa,
Petrus Folquayro (1).
(1) Pour une fois seulement nous publions les noms des consuls.
p. 83
Aysso es lenventari fach e redut un lostal de cossolat, lo
dilus enta apres la festa de la Magdalena lan dessus escruit, per Hel. Pons
donzel, Bernat de la Balma, Raynaut de Guigua, Ramo Mercier, Ar. del Temple,
Aymar Segui, Peyre Vigier e Helias Phelipo, cossols du lan passat, als senhors
cossols de lan present dessus nompnatz, en la manière que sensec.
Tel est le commencement de la jurade; suit le détail des biens et des papiers appartenant à la communauté.
26 Juillet
Lo qual jorn, los juratz de cossolat foren fach en la maniera que es acostumat, de be e fielmen (bien et fidèlement) acosselhar los senhors cosssols, e de tener e guardar los secretz de cossolat.
Item:
Lo dit jorn, fo ordenat de voluntat dels ditz jurats, que, attendu las grandas
cochas e negocis que la vila a à expedir e à délivrar per causa de la present
guerra, e per la petita valor dels emolumentz de cossolat, que totas la
impositos que foren mezas, endichas e levadas lan precedanamen passat, que
totas aquestas impositos hi sian e duren daquesta festa de la Magdalena
precedanamen passada, entro a la festa de la Magdalena precedanamen venen, e
que totas las impositos e totz los autres emolumentz de
p. 84
cossolat sian mes en assensa (en afferme) e sian livratz als plus uffrents. E el cas ont los seignors cossols no troben qui vulha donar ne offrir razounablamen els ditz emolumentz, que els (les consuls) los leven a lor ma al plus profech (plus grand profit) de la vila que poyran.
Item: es ordonat de voluntat dels ditz juratz, que los seignors cossols trametan e puscan trametre (envoyé) de tot jorn segon que las cochas (affaires) de la vila sian, messatgiers espias, guachas (espions, guetteurs), e autras personas de qualque estat e condition se sian ayssi coma a lor discretio sia vist fazedor (faisable), als despens de la vila, e si nulh dompnatge lor avenia que la vila los ne aja de tot entot a relevar.
Item: es ordenat de voluntat dels ditz juratz, que
attendut las grandas cochas e negocis que la vila a adelivrar de tot jorn per
causa de la present guerra, que los juratz venhan prestamen en cossolat, totas
horas que lo senh (cloche) de cossolat sonara a bandel (à branle), afti que
plus prestamen las cochas e negocis de la vila se puscan expedir e delhivrar, e
el cas ont los juratz no vunrian o venir no volrian, que los seignors cossols
puscan ordenar, passar e acordar tota causa, grossa o petita, am aquels juratz
que venrian en cossolat, sia gran nombre o petit dels juratz que hi vendrian en
cossolat, am tant que lo senh na sonat prumieramen, e que los sergens
p. 85
de cossolat ajan facha relatio que els nen mandat los ditz juratz.
Item, lo dit jorn, lo gardea
(gardien) dels frayres menors (1) qui a nom fray Bernd Sabatier e
fray Hel de las Ajas, prestre e sendic del dit coven presenteren una suplica
sobre (sur) lo fach (fait) del moli Gaudra (moulin qui existe encore
aujourd’hui, et qui se trouve
dans la rue qui porte non nom),
que se leyshava tombat tot a terra, en loqual moli, los senhors cossols an nom
de la caritat avian VIII sestiers de blat de renda (de rente), sobre la qual
causa, fo ordenat per los ditz juratz en la maniera que senset e es contengut
en aquest intrument.
Suit la supplique en latin,
présentée par les frères mineurs et la décision prise par les consuls et
jurats, que notre cadre restreint, ne nous permet pas de reproduire. Le moulin
Gaudra appartenait à la ville et était à cette époque loué aux frères Mineurs.
27 Juillet
Lo qual jorn, foren legidas doas
lettras, la una del sengnor de la Barda e de Ramonet de
(1) Frères mineurs ou Cordeliers. Leur couvent fut fondé à
Bergerac sous l’épiscopat de Raoul de Lastours, qui occupa le siège de
Périgueux dès l’an 1217. (Bulletin de
la Société historique du Périgord).
p. 86
Sort (1), e lautra de Johan de Signal cappni de
Banas (de Bannes), fosen mention que hom sanes apatiar am lor (entendre avec eux),
o autremen ils farian tota la guerra que poyrian a la villa. Sobre la qual
cauza fo ordenat que monseigneur lo governador (2) e los senhnors cossols lor
escrivessan lo plus graciosamen que poyrian.
29 Juillet
Lo qual jorn, fo legida una lettra del senhor de la Barda e
de Ramonet de Sort, en la qual fazia mention que hom sanes apatiar am lor à
Ishigac (Issigeac), o autramen els fairan tota la guerra que poyrian a la vila.
Sobre lo qual cas, G. Golfler cossol e P. del Cauze jurat, de cosselh e de voluntat
dels senhors cossols e juratz, eran anatz de par de la a Ishigac, parlan a lor,
los quals lor avian demandat XXX tonels de viures, e que a lendarrier, els
damandavan a la vila V tonels de blat e V tonels de vy, o autramen els farian
tota la guerra que poyrian a la vila. Sobre lo qual cas, los senhors cossols
demanderen als juratz e al prior de St-Marti (3) e a Perrot del Tays (un
(1) Raymond de Sort ou de
Sorn, plus connu sous le nom de Ramonet, est un des nombreux capitaines de compagnies
qu’a produit le Périgord. Le nom de cet aventurier se rencontre à chaque page
de l’histoire de notre province.
(2) Pierre Buade.
(3) Pons de Sères, douzième prieur du couvent de Bergerac,
administra cette communauté de 1385 à 1392.
p. 87
des jurats) dessus nompnatz, que volian ne acosselhavan
quen fos fach, los quals acosselheren que monsenhor lo governador lor
escrivisses lo plus graciosamen que poyra, a la fi que la vila no prezes
dompnatge per lor.
28 Août
Lo qual jorn, fo legida una lettra que lo senhor de la
Barda avia trameza als senhors cossols, fazen mention que el avia comprat
(acheté) lo loc (le lieu) de la Barda, e que preguava que la vila li ajudes
(lui aide, lui donne) entro a la soma de CC franx; o autramen que laguen hom
per dezencuzat (qu’on ne trouve pas étonnant) si donava domptnage a la vila.
Sobre la qual causa fo ordenat que monsenhor lo governador li escriva lo plus
graciosamen que poyra, en dezencuzan (en excusant) e notiffican la paubretat de
la vila.
Fête de la Nativité de la Sainte-Vierge
Lo qual
jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, que aqueste dimecres darrieramen
passat, Raynaut de Roquafort autramen apelat Cardenal, aviat cavalguat
(chevaucher, courir sus) sobre la vila, e avia pres VI buos otra laygua, los quals
VI buos eran estatz recors (repris) per las gens de la vila, e avian pres lo
baylet (valet) del dit Cardenal e son rossi (cheval). Per
p. 88
la qual causa lo dit Cardenal menassava la vila si nol
rendia hom son baylet e son rossi, si volian los juratz ne acosselhavan que lo
dit baylet e lo rossi ne sian rendutz, o com bolian que fos fach. Sobre la qual
causa fo ordenat per los ditz juratz, que, attendut lo dompnatge que lo dit
Cardinal poyria donar à las gens de la vila que van fora de la villa laborar
(labourer), que aquel baylet e lo rossi ne sian rendutz.
19 Septembre
Lo qual jorn, monsenhor lo governador e Geraut de Bel Rio (jurat), los quals eran anatz a Belmon per recobrar la preza que las gens de Peyrot lo Bearnes avian facha aqueste dissapte darrieramen passat, reporteren que els avian finada (financer, payer) tota la preza en VIIXX et X franx (150 francs), e en V aunas de drap.
Item. Reporterem que aquelas gens darmas qui avian facha la
preza, lor avian dich que la vila sapatries am Peyrot lo Bearnes, o autramen
els farian tota la guerre que poyrian a la vila.
29 Septembre
Lo qual
jorn, monsenbor lo governador dis e mostret als senhors cossols e juratz dessus
nompnatz, que, el era estat avizat que grand empreza se fezia per prendre la
vila de Bragueyrat, dont Dios nos vulha deffendre. Sobre la qual causa fo
p. 89
ordenat que fachen bon guach e bon reyre guach.
Fo mostrat al ditz juratz, que, Alem Nores cappne
de la Vayssiera (de la Veyssière), era bengut en la vila am (avec) salconduch (sauf-conduit),
loqual demandava viures (vivres) a la vila, e IV peyriers (maçons), e IV
carpentiers, e XV homes de manobra per efforssar (fortifier) lo dit loc de la
Vayssiera; e plus fo mostrat als ditz juratz, una lettra la qual lo dit cappne
avia trameza al jorn duy, en que mandava, que, tantost la vila li trameta II
carpentiers e X homes de manobra, o autramen el faria tota la guerra que poyria
a la vila. E fo ordenat que Pey del Cauze (jurat) ane de par de la, e que li
presente II carpentiers ses plus, per esquivar major mal que el poyria far a la
vila.
19 Octobre
Lo qual
jorn, monsenhor lo governador lo qual a preguarias de la vila era anat hier a
la Vayssiera, en la companhia de P. del Cauze, esqudier de monsenhor lo
senechal, reportet als senhors cossols et juratz, que, negun (aucun) bon acort
no avian pogut far am lo cappne ne am sos companhos, quar els no
volian tener pati ni sufferta, sino que la vila lor done viures, soes assaber:
dos tonels de fromen, e dos tonels de vy, e I marc d’argent, e que la vila lor
bailhes IV carpentiers.
p. 90
Sobre la qual causa, fo ordenat attendut lo grand dompnatge
quen poyrian avenir a la vila, de estre pres los laboradors e lo bestial, e que
los obras se perdrian, que la vila lor done I tonel de fromen e I tonel de vy,
am tant que tenhas los patis e que donen sufferta a la villa enta a la festa de
Paschas.
13 Octobre
Lo qual jorn, monsenhor lo governador e P. del Cauze, los
quals a preguarias de la vila eran anatz a la Vayssiera per recobrar la preza
de V homes e de V buos que aquels de la Vayssiera nos avian pres aquest
dissapte darrieramen passat, reporteren als senhors cossols e juratz que els
avian acordat am lo cappne del dit loc e am sos companhos, que els
tengueran lo pati e devan sufferta a la vila, dayssi a Pascas, e rederan ladita
preza, exceptat dun buo que avian mort, que era de Ramon del Pont, am tant que
la vila lor donne dos tonels de fromen, e dos tonels de vy, e I marc dardent, e
III pipas de sivada (avoine), o autrament els no rederan poynt la preza, ans
frziran tota la guerra que pogueran a la vila.
23 Octobre
Lo qual
jorn, monsenbor lo governador, lo qual a preguarias de la vila era anat parlar
am
p. 91
lo senhor de la Barda, a Guardona, reportet que, lo dich
senhor de la Barda li avia dich, que, el avia comprat lo die loc de Guardona,
de Jauffre Borrilh, cappni de Montanhac, per lo pretz de CCC XX franx, e que si la vila de
Bragayrac et de Sta-Fe et del pays entorn (environnant) li volian ajudar
daquela soma, que el volia que aquel loc fos fondut (détruit, razé). Sobre la
quat causa, fo ordenat que el cas que el lo livres e lo dit loc se fondes, que
la vita ni ajudes entro a la soma de sinquanta franx. E lo qual loc fo fondut e
destruch per rnonsenhor Pey Buada, governador de Bragayrac, Mossr Helias
de Roquafort, Helias Pons e per plusiours autres de la vila que aneren de par
de la, lo dissapte avant la feata de St-Antoni, a XIII jorns de jenvier lan
dessus, e esteren a qui IV jorns que laguessan pogut fondre.
Dans le détail des dépenses de l’année ci-dessus, nous
verrons les dépenses qui furent faites pour ce siège.
Item. Fo mostrat als ditz juratz, que, a quels de la
Vayssiera no volian donar pati ni sufferta a la vila, sino que la vila lor
dones II tonels de vy e II tonels de fromen.
22 Décembre
Lo qual
jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, que monsgr lo
governador era estat avizat per alcus sos amix, que empreza se fazia
p. 92
de gens darmas per prendre la vila,
o de nuch o de jorns, dont Dios nos vulha deffendre. Sobre la qual causa, fo
ordenat que fos fach bon guach e bon reyre guach, e que sia cridat publicamen e
en la pena que ja en reyre (précédemment) es estada ordenada.
26 Janvier
Lo qual jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, del molinar del saffroc, de que es granda dissentio, entre lo coven dels prezicadors e la villa. Sobre laqual causa, fo ordenat que se enformes hom del drech de cada partida. E si la vila hi a drech, que sia be e diligemmen deffendut als despens de la villa, et si los prezicadors hi an drech, que no lon hi fassa hom poynt de debat.
Item. Fo mostrat als ditz juratz que hom no pot trobar nulh bon acort, am los Angles de Mont Reyal (1) ne dAlamans tant granda es la soma que demandan a la vila. Sobre la qual causa, fo ordenat que vis hom si pogue hom venir en neguna bona composito am lor, affi que dompnatge no pogues venir a la vila.
Item. Fo mostrat als ditz juratz,
que, am CC franx la vila no pot atenher a assoque es degutz dels patis, de que
la vila es en gran perilh de
(1) Aujourd’hui dans la commune d’Issac.
p. 93
prendre rnerquas sobre la vila, e de rompre los patis, la qual causa seria mot gran dompnatge a la vila. E sobre la qual causa, fo ordenat per los ditz juratz, que los senhors cossols prenhan dels vis de per la vila, la ont ne trobaran, per suplir a far lo paguamen del ditz patis, e que aquels a cuy hom prendra del vys que lor sia emendat e satisfach dels talhs ordenatz per los dilz patis.
Item. Fo ordenat de voluntat dels
ditz juratz, attendut lo gran perilh en que la vila es, que sia cridat
publicamen, que nulha persona de qualque estat e condition se sian, religios ne
autre, no sian si auzartz danar ni de trametre en vers los ennemix, de la qual
cridado la tenor se enset de mot a mot en aquesta maniera:
De las partz de N. S. lo rey de
Franasa: Crida hom e deffent hom, a tota maniera de gens, religios e totz
autres, e per certenas noelas que aven auzidas dels enemix, que nulh no sia si
auzart danar ni de trametre nulhas letras ne autras messatgarias (messagers) en
vers los ennemix del dits N. S. lo rey, ne trametre a lor nulhas vitalhas
(vivres), ne nulhs arnes (armes), am bon genh ne am malvat genh, en pena de
trahisou, e de to soque poyrian forfar envers Nre ditz senhor lo
rey, sino que ho fezessan en expressa licenssa de monsgr lo
governador de Bragayrac.
E plus, crida hom e comanda hom, a tot senhor dostal
(à tout chef de maison), que, entre si e VIII jorns cascus aja I rastel en sa
guarda, e ajan
p. 94
espinassat guarda (garni d’épines) lo mur en lor guarda.
3 Février
Lo qual jorn, monsgr
lo governador, lo qual a preguarias de la vila era anat a Mont Reyal, per
acordas las paguas de la soma del pati que la vila a pres am lor, reportet que
tota la soma del pati covenia que lor fos paguada dins mech careme (à la
mi-carême), o autramen els no tendrian poynt lo pati. E sobre la qual causa fo
ordenat per los ditz juratz, que sia prestamen fach I talh generalmen de totz
los habitans de la vila.
Fête de Saint-Valentin
Lo qual jorn, fo legida una letra e mostrada als
juratz dessus nompnatz, la qual Romon Costo cappne del Puy de
Chalus, avia trameza a la vila, en que mandava que los vis que la vila li devia
per causa del pati, fossan totz pretz dins V jorns. Sobre la qual causa fo
ordenat que los vis fossan cercatz e pres per la vila lo plus prestamen que far
se poyra, afil que nulh dampnatge non pusca avenir a la vila, per merqua ne per
autra causa, e que la vila responha (réponde, garantisse) a aquels quel
balharam, per tonel de vi ple e rebatutz VI franx, los quals lor sian assignatz
del talh del pati, en tal maniera que cascus que balharan
los ditz vys no hi perguan res
(ne perdent rien).
Festum Cathedrae sancti Petri
Lo qual jorn, fo mostrat als ditz
juratz, que hier que fo dilus foren pres XIII homes laboradors de la vila, e
foren rnenatz pres a la Vayssiera. Fo ordenat que la vila fassa tant que los
jetes de preyso, attendut que els anavan laborar sobre la reffianssa de la
sufferta que la vila avia del cappne e dels autres de la Vayssiera.
27 Février
Lo qual jorn, fo dich e mostrat
als ditz juratz, que Ramon Coste, cappne del Puy de Chalus, era a la
Vayssiera; sobre la qual causa, los senhors cossols e juratz pregueren monsgr
lo governador, quel plagues anar de par de la, parlar ara lo dit cappne,
sobre lo fach de nostre pati.
Mars 1386
Lo qual jorn, monsgr lo governador, lo
qual a preguarias de la vila era anat a Mont Reyal, per alonguar lo paguamen de
LX franx e de I quintal de candelas, que la vila lor deu de resta del pati,
tantotz a la festa de paschas, de que lor avia uffert, I tonel de vy, per tal
que se suffizesan tantotz (jusques) a Paschas, E apres mil paraulas els volen
III pipas de vy per dessi al divendres
p. 96
sont, e el cas que dins a quel terme no fossan paguatz, que monsgr lo governador ane tener hostatges de par de la, e que, otra las tres pipas de vy, ajan tantotz X francx et dos francx de peys. E sobre la qual causa, fo tengut cosselh e ordenat que, aquelas tres pipas de vy, otra los LX francx e lo quintal de las candelas que lor son degudas, la villa lor fassa, attendut que la vila no a jes (rien) quant es de present, de que lor pusca fornir aquels LX francx e lo quintal de las candelas, attendut lo grand dompnatge quen poyria avenir a la vila de merqua o de rompre lo pati.
Item. Fo mostrat als ditz juratz
que, Ramon Costo cappne del Puy de Chalus, a via trames mosr
Arnaut de Bordas son capela (son chapelain), loqual demandava XXIV tonels de vy
per causa del pati, los quals mandava lo dit cappne, que la vila li
conduchs (lui conduise) entre a Castilho, e otra aqua, preguava que la vila lo
furnis sobre lo patis que es a venir, entro a la soma de XXX tonels de vy.
Fête de Saint-Marc
Lo qual jorn, fo mostrat als
juratz dessus nompnatz, que aqueste dilus de cer, la vila era estada guardejada
(1) per los ennemix. Sobre lo qual causa, fo ordenat per los ditz juratz, que
fezen
(1) Guettée.
p. 97
hom barrieras e fossas entorn la vila, e que lezen hom bon guach e bon reyre guach.
Item. Lo dit jorn, Jehan Riviera mazelier presentet una
suplicatio als senhors cossols e juratz, fezen mentio que, el avia prestat als
senhors cossols I rossi (cheval) per carreiar lo vy a Mont Reyal que era degut
per causa del pati, lo qual rossi per cauza daquel carrech era mort, del qual
el avia somat (avait payé) VII francx daur, perque suplicava que tot ho partida
daquela soma li fus emendado (rendue). Sobre la qual cauza, en abcenssa deldit
Joham Ribiera (l’un des jurats) lo qual se abstentet delh cosselh, lo ordenat
per lor ditz juratz, attendut que lo dit Johan prestet de bon voler a la vila
lo dit rossi, per carreiar lo dit vy, que la una partida daquela soma li sia emendada
a la ordenanssa e discretio dels senhors cossols.
3 Mai
Lo qual
jorn, lo montrat als juratz e als autres prohomes de la villa dessus nompnatz,
que monsr Pierre de Mornay, filh de monsr lo senechal de Peregort,
era vengut en la vila hier que fo dimecres, que fo lo segon jorn del mes de
may, loqual era vengut a requesta e preguarias de monsgr lo
governador e dels senhors cossols, per so quar la vila era en gran perilh dels
enemix, am tant que la vila furnisca (fournisse) a
p. 98
luy e a sos gens darmas de
viures. Sobre la qual causa fo ordenat de voluntat dels juratz e dels autres
prohomes de la vila dessus nompnatz, que si a luy platz a demorar en la vila
per la guarda e conservatio de la vila tant que lestio (récolte) sia levat, que
la vila li done cauza razonabla de que pusca viure el e sos companhos, attendut
que la vila no a poynt de pati, e attendut lo gran dompnatge e perilh que pot
avenir a la vila, e que monseigr lo governador e los cossols parlen
am luy e an sos companhos, e sapchan (sachent) lor voluntat.
Le même jour il est tenu nouvelle jurade, dans
laquelle il est dit:
Loqual jorn e hora fo mostrat als ditz juratz, que
monsgr lo governador e los senhors cossols avian parlat am lo filh
de monsr lo senechal e am sos companhos, e lor avian mostrat la
paubretat de la vila, e feren relatio que els volian demorar en la vila tant
que lestio sia levat, sino que lo rey de Franssa N. S., o monsr lo
seneschal los mandes, am tant que la vila lor dones per mes, VI pipas de vy, e
VI pipas de fromen, e VI pipas de sivada e CX francx. E sobre la qual causa, fo
ordenat que lon lor presentes per mes, V pipas de vy, e V pipas de fromen, e
que tantost prestamen, sia fach I talh per suplir a aquesta sonna, e que cascus
(chacun) pague cada (chaque) dimenge a asso que sera talhat, de que se pusca
furnir aquesta soma de blat e de vy, a
aquels qui he prestaran.
p. 99
Remembransa sia que lo dimars avant la festa de
Penthacosta, a quatre dias del mes de jun M CCC LXXXVI, lo loc de la Vayssiera
fo pres e ars (brûlé), e eran aqui per prendre e per combattre lo dit loc;
Messenhors Pierre de Mornay, fllh de monsr le seneschal de Peregort,
am totas sas gens, e am las de Braguayrac, e lo senhor de Limulh am totas sas
gens, e lo senhor de Granhols (Grignol) am totas sas gens, e monsr
Peyre Buada governador de Bragayrac, am los gentils homes e am las autras bonas
gens de la dita vila.
Parmi les personnes qui vinrent en aide à la ville, je trouve que le prieur de St-Martin donna un tonneau de vin et cinq livres, le curé de Montbazillac (del capela de Montbazelha), une pipe de vin et cinquante sols, le recteur de St-Jacques trente six sols, le recteur de la Madelaine quarante cinq sols, etc.
Dans
l’énoncé des recettes fait dans le livre de compte, on trouve:
Item.
Lo dich an soes assaber lan M CCC LXXXV fo fach e ordenat I talh per ordenanssa
facha en cossolat, per los juratz e de voluntat e de cossentemen de tot lo
poble comu, per paguar los patis de la vila, lo qual talh nostres predecessors
feren en lor temps, e lo nos balheren tot fach, lo qual talh se rnontet tot e
nos lo tenen tut per recembut VICXLVI livres, XVI sols.
Suivent quartier par quartier, les noms de
tous les contribuables.
p. 100
Ou trouve encore:
Item. Lo dich an a XXIV doctombre, lo fach et ordonat I talh per ordenanssa facha en cossolat, per los juratz, per paguar lo pati de la Vayssiera, lo qual se montet tot, L livres, V sols, VI deniers.
Item. Lo dich an, lo dilus apres
la puriffïcatio de Nostra dona, fo fach e ordenat I talh per ordenanssa facha
en cossolat per los juratz e per voluntat de tot lo poble comu, per paguar lo
pati de Mont Reyal, e lo pati del cappne de Banas e del capitani de
Coza, e desso que hom donet al senhor de la Barda, loqual talh se montet CCIVXX
livres, IV sols, V deniers.
Voici les noms que portaient les
divers quartiers de la ville et le nombre des habitants qui furent taxés:
Lo
Mercadil, aujourd’hui
quartier Ste-Catherine, 96. — La grand
Carrierra e lo Preboslal, aujourd’hui
rue St-Esprit et Grand Rue, 94. — Malbec,
aujourd’hui quartier de l’Hôtel-de-Ville, 36. — Borebarrau, aujourd’hui Bourbaraud, 103. — Lo Terrier, ou quartier de St-Jacques
à la rivière, 56. — Peyre Ovelha e
lo Caylar, bas de la ville
entre le temple actuel et le marché couvert, 18. — Total des imposés 404.
Quelques dépenses relevées dans
le budget de cette année
Prumieramen, lo dimars a XXV de julhet, lendoma de
la festa de la Magdalena, tramezen Helias
p. 101
Pons a Masduran, per parlar an Gantonet de la Forssa, per saber per que nos avia pres I parelh de buos de Pey de Glauhac, e I buo de Ramon del Pont, lo qual avian mort, e menet lo rossi de Ger. de Bel Riou, estet I jorn, III sols.
Item. Lo dijaus a XXVII del dich mes de julhet, tramezen Helias Pons a Masduran, per soque Gantonet de la Forssa, nos avia fach prendre laze (l’âne) de Perret Darenthon, e los azes de Bernat Castans, e la sauma (anesse) de Guiraut Grel, e menet lo rossi de G. de Bel Riou, estet I jorn, III sols.
Item. Lo dich jorn, tramezen Geraut Golfier e Peyre del Cauze a Ishijac (Issigeac), per parlar am Ramonet de Sort o am lo senhor de la Barda, que nos avian trames una letra que nos anessarn apatiar am lor, e meneren II rossis e esteren dos jorns, montan XII sols, e despenderen las bestias III sols, IX deniers; ajouta lot XV sols, IX deniers.
Item. Lo jorn dessus, tramezen Raunhart am letraa del governador e de nos a monsehor de Borbo (Louis II duc de Bourbon né vers 1337, mort en 1410) e a monsenhor lo senechal, contenen que nos eran en gran perilh de perdre la vila, quar totz les Angles que son entorn de nos, nos fan guerra. Donen li XXXV sols.
Item. A
XXX de julhet, vene lo senhor de la Barda, e Jaque Fontayna, e Candelier, e Bos
capitaynes de Castilhones, que avian cavalguat a
p. 102
Granhols (Grignols), e alopgeren (logèrent) el borc de la Magdalena, e de voluntat dels juratz, lor donen una quantita de pa, e una de vy, monta lo pa, XXXIV sols, VI deniers, e la pipa del vy IV franx, e en pichiers (pichet) de terra que costeren II sols, monta tot: VI livres, XVI sols, VI deniers.
Item. A XXXI de julhet, anec lo governador Helia Pons, e Piquo Maestre, a Masduran per parlar am Gantonet de la Forssa, si pogueran aver los buos de Pey de Glanhac, e lo filat de Bernat Brugiera, e per acordar am luy que nos dones sufferta, e ameneren los ditz buos, e meneren III rossis e esteren I jorn, monta IX sols.
Item. A I dahost, tramezen Johanet lo Potayrat a Ishijac, am una letra ni senhor de la Barda e a Ramonet de Sort, contenen que Joh de Signal nos avia mandat per lo filh de Ramet de Monssac, que el nos cavalguaria, donen li XVIII deniers.
Item. Lo jorn dessus, tramezen Jaque Volan a Puy-Guilhem per sagelar lo pati, e tramezen hi la obligenssa de la vila, donen li III sols, VI deniers.
Item. A VI jorn dahost, tramezen Jaque Volan am una letra a Gantonet de la Forssa a Masduran, que nos mandes sa voluntat, quarel se jactava (se vantait) de nos far guerra, donen li XII deniers.
Item. A VII jorn dahost, tramezen
Ger Golfier
p. 103
e Per del Cauze, am una
letra al senhor de la Barda e a Ramonet de Sort, a Ishijac, per parlar am lor
que nos fezessan tener las covenenssas que nos avian, quar lo cappne
de Banas, nos avia mandat que no tendria poynt lo lor pati; e meneren II rossis
e esteren I jorn, monta VI sols, e despenderen XIV deniers, monta tot VII sols,
II deniers.
Item. A VIII jorn dahost, venguen II messatgiers am una
letra que nos trames lo cappne de Duras, enque nos mandava que el
era estat assabentat (averti) que los angles seran avistatz per prendre nostra
vila, donen lor V sols.
Item. Lo jorn dessus, venen Johan del Signal e lo Malhier, el borc de la Magdalena, am gran cop de gens darmas ont sa lotgeren; e de voluntat dels juratz lor donen una quantita de pa e de vy, e I porc, e lendema que fo la vespra de St-Laurens, lor donen del peys, e lo governador e nos anem parlar am lor, per veyre si nos pogram acordar am lor entre a Paschas, e accordem lo pati, e tot aysso costet V Ihiora, VII sols.
Item. A XII jorns dahost, tramezen Jaque Volin, am una letra a Johan de Signal (capitaine du château de Bannes), contenen que nos avian comprat doas pipas de vy, mas ne trobavan barrils dadobatz, donen li III sols.
Item. Donen als homes que fazian la manobra a Clayrac II quartz de vy, volian XVI deniers.
Itern.
A XIV jorns dahost, que fo la vespra de
p. 104
Nostra dona, tramezen Marquet ab dels peys a Banas, e Peyrot le Pradier tramezen a Puy Guilhem am del peys, quar los cappnis nos ho avian mandat, costet lo peys XII sols, e donem als messagers VI sols, monta tot XVIII sols.
Item. A XVI dahost, venc I escudier de Ramonet de Sort, e mandet nos quel tramezesam meja ma de papier, costet III sols, IX deniers.
Item. Lo jorn dessus, tramezen Peyre del Cauze a Banas, am una pipa de vy e am del peys que costet. III sols, e despenderen los homes que toquavan los bestials, II sols, VIII deniers, e per lo loguier dels homes IV sols, e menet lo rossi de Guiraut de Bel Rio, estet I jorn, costet lo loguier del rossi III sols, monta tot XII sols, VIII deniers.
Item. A XXII dahost, tramezen Rannhart a la Troncheta e a Bama Fort, per sagelar los salconduchs del governador, e de Guil. de la Roqua, que volian anar dever mossr de Borbo e monsr lo senechal, per las grans cochas en que la vila era, donen li XII sols, VI deniers.
Item. Lo dich jorn, tramezen a Perret Darentho una quartiera de sivada que dones al rossi que menet Guilh. de la Roqua, costet VI sols.
Item. A
XXIV dahost, tramezen Peyre del Cauze a Banas, am una autra pipa de vy, e
despenderen los homes que toquavan los bestias II sols, e Peyre del Cauze e
Barriera despenderen II sols, e menet lo rossi de Guiraut de Bel Rio,
p. 105
estet I jorn, costet lo loguier del rossi III sols, e lo loguier de IV homes IV sols, monta tot XI sols.
Item. A XXVI dahost, lo capne dePuy Guilhem nos trames una letra contenen que fassan delivrar a Bertran de Baybila, le marc de largen que nostres predecessors li retenan, o autramen lo tenguessan per dezencuzat sin prendia merqua, e tramezen li del peys, costet V sols, e donen al vaylet XII derniers, monta tot VI sols.
Item. Lo jorn dessus, tramezen lo Patarrat a Peregus, per aportar los salsconduchs, del governador e de Guilh de la Roqua, quar Rannbart avia empres (craignait) que el los ademores a Peregus, e donen li V sols per I parel de sabatos (une paire de souliers), e per despens II sols, monta tot VII sols.
Item. Lo jorn dessus, tramezen Perri le pradier a Salsinhac (Saussignac) a Naudy Rampnols, am una letra de part de Miquel Sabatier, e Perri portava una letra de part de Hel. Pons, que trametia al Captal (chef ou seigneur) de Puch-Agut, en que li preguava que no nos volgues far merquar per aquelas doas saumadas de vy que nos avia mandat, e que ademores (attende) la venguda del governador, donen li III sols.
Item. A
V jorne de setembre, tramezen Perri le pradier autravetz (une seconde fois) a
Salsinhac, per comprar las doas saumadas de vy que covenc (qu’il convient) que
agues lo captal, de la resta del tonel de vy, costenen XL sols, o, per
p. 106
lo carrech (charroi) XII sols, e per meja pessa de buo II sols, e donem a Perri II sols per despens, monta tot II lhioras, XVI sols.
Item. Lo dimecres a VI de setembre, Cardenal de Roquaffort nos cavalguet de la Monzia en fora e pres V buos, e preguen Helias Pons que anes parlar ab luy, anet per aygua et portet III quartz e mech de vi, costeren III sols, VI deniers, e III michas costeren VI deniers, e donen a Guabonet e a sos companhos que recobriren la preza dos quartz e mech de vy, valian II sols, VI deniers, montet tot VI sols, VI deniers.
Item. A VIII jorns de setembre, baylem a Russant per que nos portes una letra de dezencuzatis al capne de Gorsson (St-Médard-de-Gurçon), duna pessa de fustany (futaine) e de una auna (aune) de drap que nos mandet que li tramezessam, donem ly XII deniers.
Item. A XI jorns de setembre, tramezen Perri le pradier ont avian menat Pey Artus e los autres homes, per saber si a la preza avia nulh pilhart que fossan de la guarnizo dont nos aguessan pati, donen ly VII sols, VI deniers.
Item. Aven balhat à Germ. de Bel Rio per una letra de
licenssa que portet de Peregus, cum pogessan batejatz (batiser) los enfantz
dins la vila (1); costet del official XII sols, VI deniers.
(1) On ne baptisait pas à St-Jacques, parce que cette église,
était sous la dépendance de celle de St-Martin. Aujourd’hui encore dans
quelques villes d’Italie, lorsqu’une église est soumise à une autre, elle n’a
pas le droit d’avoir des fonts baptismaux.
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Item. A XIV jorns de setembre, tramezen Perroti lo messatgier a Gorsson e al Puy de Chalus, am letras del governador e dels cossols, contenen que las gens del senhor de Roaza, e de Pojols, e del Bagera nos avian pres dels homes, e per aquesta meissa (même) causa, tramezen nostres letras al cappne de Puy-Guilhem, e al cappne de Guayac (Gageac), e al senhor de Puch Agut, e al senhor de Muyssida, en que lor preguavan e los requerian que, per vertut dels patis que aven de lor, nos fezessan delivrar nostres homes; costavan totas aquestas messatgarias XII sols, VI deniers.
Item. A XV jorns de setembre, tramezen Perroti le pradier am una letra a Jaque Fontayna cappne de Puy Guilhem, a Montaut, ont era, contenen que la una partida dels prezoniers eran a Blazimont, e que volgues escruire al cappne de Blazimont, quar el nos devia tener segurs de Blazimont, e de Roaza, e de Pojols per vertu del pati que aven de lui, e tramezen li del peys que costet V sols, e donen al messagier III sols, monta tot VIII sols.
Item. Lo jorn dessus, Johan de Peyra e las gens de Peyret lo Bearnes nos cavalgueren de Biron enfora, e prezen gran cop domes e de bestial, e de voluntat dels juratz e a nostras pregarias,
p. 108
lo governador los seguet per comprar la preza, e menet ab si (avec lui) Pey del Cauze e Piquo Maestre, e meneren III rossis e esteren dos jorns, monta XVIII sols.
Item. A XVII jorns de setembre, tramezen Perroti le pradier a Guayac, ab V copdes do tuales (de toile), que lo cappne nos avia mandat; donen li II sols.
Item. Aven baylat a Pierre Autri per comandamen del governador que li era degut per I bassinet (casque) que avia balhac al cappne de Gayac, per los cossols passatz, II Ihioras, X sols.
Item. A XXVIII dahost, tramezen Perroti lo messatgier am una letra al senhor de la Barda, contenen la dezencuzatio de CC franx que demandava a la vila per solvre (solder, payer) son loc de la Barda, donen li II sols.
Item. Lo mey jorn aneren lo governador e Guilh de la Roqua am doas letras endressadas a monsenhor de Borbo, e a monsr lo senechal a Vertulh ont tenia seti, contenen lo gran mal e perilh en que eram, e per parlar am Perrine cappne de Castilho, per las grandas impositos que demanda sur la riviera, Balhem lor per despens XV lhioras.
Item.
Quant lo governador e Guilh. de la Roqua veniam de Vertulh, laysheren lo rossi
de Perret a Marulh (Mareuil) malaus que no podia plus anar, e aqui demoret V
mes, costerent los
p. 109
despenhs am la ma del marescal, VI livres, XII sols, VI deniers.
Item. A XXXI dahost, vent I messatgier del Captal de Puch Agut, am una letra que trametia al governador, en que fazia mentio de doas saumadas de vy que li eran degudas de resta, del tonel del vy que li tramezen los cossols nostras predecessors. Donem al dit messatgier XII deniers.
Item. A III jorns de setembre, tramezen Peyre Autri am una pipa de vy a Puy Guilhem, quar lo cappne nos ho avia mandat doas o tres vetz (deux ou trois fois), e portet del peys que costet II sols, e menet lo rossi de Gando del Clop, estet I jorn, costet lo loguier del rossi III sols, e balhem li per despens V sols, e donem a beure a luy e als sirvens, costet XX deniers, monta tot XI sols, VIII deniers.
Item. A XXII de setembre, anet lo governador e Helias Pons per aygua a la Monzia (Lamonzie-St-Martin), per parlar am Gardenal de Roquaffort, per que nos volia far guerra, e porteren IX michas valen XVIII deniers, e III quartz de vy valen III sols, e meneren dos guabarriers, rnontan III sols, e porteren una pessa de buo, costet III sols. Montat tot XI sols, VI deniers.
Item. A
XXIV jorns de setembre, tramezen fray Pey Valra, e fray Guilh Costans, a Puy
Guilhem e a Guayac, am del peys, quar los capitanis nos avian mandat que
estessam avitzatz de la
p. 110
guarda de nostra vila, e no los preguavam que si sabian
autras noelas, que nos ho mandessan. Costet lo peys VI sols, e donem a I home que anet am
lor e portet lo pey, III sols, monta tot IX sols.
Item. Lo jorn dessus, tramezen Rannhart am letras de la vila a monsenhor de Borbo e a monsenhor lo seneschal, contenentz que nos erian estatz assabenta, que los angles sesson avistatz per prendre nostra vila, e que lor plagues que nos volguessan trametre gens darmas per guardar la vila. Donen li XV sols.
Item. A XXX de setembre, anet per aygua lo governador a la Monzia, parlar am lo senhor de la Barda, sobre la delivranssa del loc de Guardona. Costeren los guabarriers III sols.
Item. A XXX de setembre, soes assaber lo jorn dessus, tramezen Pey del Cauze e Pey Autri a la Vayasiera, per parlar am lo cappne e ab sos companhos, quari ilhs nos avian tramez una letra que lor tramezessan dos carpentiers e VIII homes a far la manobra, e si no ho fazian, ilh nos deffiavan; e meneren dos rossis, costeren VI sols.
Item. A IV doctombre, fezen metre doas taulas el pontlevadis de Dordonha, e donem a Moyne que ho adobet XII deniers, e per clavels (clous) XII deniers. Monta tot II sols.
Item. A
IV doctombre, tramezen a Jauffre Barril a Guardona, I tonel de vy, e la
guabarra, e lo vy e los homes foren pres a Mas Duran.
p. 111
Item. A V jorns doctombre, anet lo governador e Perrinet del Tays, a la Vayssiera, per parlar am lo cappne que nos volgues tener nostra pati, e meneren II rossis, e esteren I jorn. Monta VI sols.
Item. A XIII jorns doctombre, tramezen Marquet am una letra, al cappne del Puy de Chalus, contenen, que, aquilhs de la Vayssiera nos avian pres V buos e V homes, e que nos fezes tener lo pati, quar ilhs fasiam per luy e en nom de luy, donan los salconduch. Donem li III sols.
Item. — A XIV jorns doctombre, tramezen Rannhart, am letras, a monsenhor de Borbo e a monsenhor lo seneschal,contenen lo gran mal en que la vila es, donem li XV sols.
Item. A XVI doctombre, tramezen Marquet am una letra, a
Augeyret de la Grava a la Monzia, contenen que nos mandes ont era lo cappne del Puy de Chalus, quar lo governador
volia parlar ab luy per lo fach de la Vayssiera. Donen li XII deniers.
Item. Compren doas
saumadas de busca (bûches) per far barrieras. Costeren III sols.
Item. A xxv jorns doctombre, tramezen Jaque Volan a la Monzia, am I salconduch que trames lo governador al filh de Jaque Fontayna (ce Jacques Fontaine était capitaine de Puyguilhem), que nos rnandet que volia venir Romio (pèlerin) a nostra dona del Carmes. Donem li XII deniers.
Itein.
A XXVII jorns doctombre, nos cavalgueren
p. 112
las gens darmas Dalamans, e prezen los buos de Helias Pons e son rossi, e Guilhot lo Gasco e son aze, e la bestia de Guilh. de la Roqua, e Grimo e son rossi, e Mondo de Capsanas, e Gualaionot, e tramezen Pey Autri e Perry le pradier per parlar ab lor, e menet legua (la jument) de Bernadet de la Balma, e donem li una puchniera de sivada. Costet III sols.
Item. A XXVIII doctombre, tramezen Peyre Autri am una letra, e am del peys, al cappne de Puch Guilhem, contenen que las gens darmas Dalamans, nos avian pres dels buos e bestias de bast e dels homes, e requeriam lo per la vertut del pati, que nos ho fezes delivrar, quar el nos deu tener segur de lor. Costet lo peys VI sols, e balliem li per despens X sols, quar el devia anar a Alamans, e menet la bestia de B. de la Balma, e estet IV jorns, montan XII sols. Monta tot XXVIII sols.
Item. A XXIX doctombre, tramezen Marquet, am una letra, al cappne del Puy de Chalus, contenen si volria prendre del vy, per lo pati que la vila li devia, e que nos mandes per letra sa voluntat. Donem al messatgier V sols.
Item. A
I jorn de novembre, anet lo governador e Helias Pons, e Mondo de Burban, a
Masduran, per parlar am lo senhor de la Barda, per lo fach de Guardona, e per
acordar lo dit senhor de la Barda e lo comandayre de St-Nayscens
p. 113
(St-Nexan), e meneren III rossis esteren I jorn. Moula IX sols.
Item. A IV jorns de novembre, tramezen Marquet a la Vayssiera o a Muyssida, mas aquils de la Vayssiera len feren tornar doas vetz (deux fois), per sagelar III salconduchs, per lo governador, e per Guilh de la Roqua, e per Peyre del Couze, donem li III sol.
Item. A XXI jorns de novembre, lo bayle (bailli) e los cossols de Sta-Fe, nos tramezeren una letra, contenen que ilhs eran estact assabentatz, que I loc de la ribiera de Dordonha devia esser pres de nuchs o de jorns, e que nos donessan guarda de la vila. Donem al messatgier II sols, VI deniers.
Item. A VII jorns de decembre, tramezen Marquet a la Vayssiera, am VI franx, XI sols, VI deniers, que lor devian de resta del pati. Donem li II sols.
Item. A XVI de decembre, anet lo governador, per ayga, a Guardona, parlar am lo senhor de la Barda, e li prometz VI tonels de vy per la delivranssa del dit loc de Guardona, e quilh tot lo pays furnis lo plus, e lo dit senhor de la Barda no ho prezet re, e estet I jorn, III sols, e porteren en pa e en vy II sols: V sols.
Item,
(janvier sans date) rnossr Helias de Roquaffort anet per aygua, a
Guardona, requerre a Bernat, que balhes lo loc de Guardona a las gens
p. 114
de Bragayrac, e el hi respos que lo jorn era passat, e menet II guabarriers, oostet III sols.
Item. Lo dissapte a XIII jorns de jevier, anet lo govornador, e monsr de Roquaffort, e Helias Pons, Bernonet de la Balma, am gran cop de gens de la vila, per aygua, per anar fondre lo loc de Guardona, e porteren VIXX michas, e avian III quart de vy de mech esterli, valen XXI sols, III deniers, e plus, porteren mech salmo que costet X sols, e plus, porteren un cart de vy valen IV sols, e plus porteren IV copas (verre) valen II sols. Monta tot XXXVII sols, III deniers. Tramezen hi una redondela de vy (1) XX sols.
Lo dimentge a XIII jorn de jevier, tramezen al governador e a totas las gens que eran ab luy a Guardona, III pessas de buo valian XV sols, e III talhas do porc, valian XII sols, e plus IVXX michas, valian XII sols, IV deniers, e plus mech cart de sal, valian II sols.
Item. Compren VI redondela de vy de Arnaut Vaquier, que tramezen a Guardona. Costet XXX sols.
Item. Monsenhor Helias de Roquaffort, e Petry del Peyruilh
compreren VIII tortas de pa a la Monzia, que porteren a Guardona. Costeren XII sols.
Item. Paguen
per una apcha (hache) que perdet Guiraut Itier, a Guardona IV sols.
(1) Demi barrique.
p. 115
Item. A VII jorns de feurier, anet lo governador, per aygua, a la Monzia, ont era Cardinal de Roquaffort, que volia parlar ab luy per lo profech de la vila, e menet II guabarriers, estet I jorn. Costeren III sols, e porteren IX michas, XVIII deniers, e en vy II quartz, VIII deniers. Monta tot V sols II deniers.
Item. A VIII jorns de feurier, anet lo governador, e Mondo de Burban, e Piquo Maestre, a Mont Reyal, per sagelar lo pati, e per acordar los termes dels paguamentz del pati, e porteren II punhedieras do sivada (deux poignères d’avoine), que costeren VI sols, e meneren III rossis, esteren I jorn IX sols. Monta tot XV sols.
Item. A X jorns de feurier, tramezen Marquet, am una letra, al cappne de Mont Reyal, que nos tramezes III homes que nos avian pres, despuys que avian acorda lo pati ab luy. Donen li II sols.
Item. Lo dissapte a XVII de feurier, tramezen Marquet, am una letra, al cappne de la Vayssiera, sobre la preza de Stene Escuret, e de dos hornes de Maurencx (Maurens), que tenian pres. Donen li III sols.
Item. A
XV jorns de jevier, tramezen Johanet lo Patayrat, a Mont Reyal, am una letra,
per alonguar lo terme que lo governador avia preza am lo cappne del
dit loc, e daqui en fora, anet a Montanhac, a Jauffre Barril, per sagelar una
quitanssa de L francx, per lo fach de Guardona,
p. 116
e no lo vole sagelar. Estet III jorns. Donen li V sols.
Item. Fezem adobar lo batalh del senh de cossolat que era rornput (le battant de la cloche) Costet X sols.
Item. Fezem adobar lo pont do la porta Loguadoyra, e loguen dos carpentiers que hi esteren I jorn. Monta VI sols.
Item. A XV jorns de mars, nos cavalgueren lo gens darmas de Castilhones e de la Salveta, e rederem nos la preza, e donem lor a beure, costeren V quartz de vy, XX deniers, e IX foguassas (fougasses, espèce de gâteau) XVIII deniers, e plus donem lor doas lampreas (lamproies) que costeren V sols. Monta tot VIII sols II deniers.
Item. A VII jorns dabril, Johan de Signal, cappne
de Banas, nos trames una letra que tantost vistas la presenta, li tramezessam
IV francx de peys, o li mandessan nostra voluntat, tramezen li I salma que
costet XV sols.
Après le compte des dépenses
ordinaires on trouve;
Aysso
son los despens e los costages, que nos aven fach per davalar los vys del cappne
del Puy de Chalus, de Bragayrac, entro a Castilho.
On ne
peut malheureusement pas relever en entier le compte de ces diverses dépenses,
car la fin de
p. 117
de ce livre est en partie brûlée. On peut pourtant y lire
encore:
Prumieramont. Per I cent de tachas (de clous) per fermar los cercles, II sols.
Item. Per I quartier de salmo (saumon) per donar a dinar, a aquels qui ajuderen (aidèrent) a rnenar los vys al port. Costet V sols.
Item. En pa e en vy, despendens V sols.
Item. Costet lo loguier que donem als buos que carregeren los vys al port XII sols, VI deniers.
Item. Donem als guabarriers que avian menat los vys a
Castilho, quant foren vengutz II sols.
Il y avait 7 bateliers; on donna à chacun d’eux XV sols.
Item. Per lo peatge de Genssac per XXVI tonels de vys XVI sols IV deniers. (1)
Item. Per lo peatge de Bragac (j’ignore quel est ce lieu, peut-être Branne ?) XVII sols IV deniers.
Item. Lo jorn dessus (29 mai), tramezen Perri lo pradier
que affolquet (conduisit) I escudier de monsenhr Pierres de Mornay,
per anar parlar al senhor de Granhols, e al senhor Destissat, per lo fach de la
Vayssiera. Donem li IV sols.
(1) Les seigneurs de Gensac et de Bragac, percevaient un droit sur
les vins qui descendaient sur la rivière de Dordogne.
p. 118
Item. A XXX de may, tramezen Pey del Cauze, a Banas, e
portet la sufferta que era entre nos e la cappne, e menet lo rossi
do A. de la Folquaria, estet II jorns. Montan VI sols.
Aysso son los despens et los
costatges, que son estatz fachs per prendre lo loc de la Vayssiera, lo qual,
loc fo pres e ars (brûlé), lo dimars davant la festa de Penthacosta, a IV jorns
del mes de jun lan dessus M CCC LXXXVI.
Dans le détail de ces dépenses que l’incendie a presque
fait disparaître, on trouve encore:
Prumieramen. Compren XII
las per adobar los barrils (1). Costeren III sols.
E loguen Gualayo de Cruysha (Creysse) per adobar los barrils, e per sos despens II sols III deniers.
Item. Compren de Miquel Sabatier, II pals (pièces de bois) per far lo mantel (2). Costeren IV sols.
Item. Per gema e rosihna (poix et résine). Costet IV sols.
(1) Ces barrils étaient destinés à contenir
des matières inflamables.
(2) Le mantel ou mantrlet,
était un parapet portatif et roulant dont se couvraient les pionniers employés
au travail d’un siège. Les mantelets
étaient faits en gros madriers doublés,
ayant 2 mètres de haut sur 1 mètre de large, unis par des barres de fer et
formant quelquefois un angle et deux faces. (Bouillet.)
p. 119
Item. Compren de Helias de la Fest, doas grandas olivieras (vase en terre servant à contenir l’huile d’olive) e gran cop (beaucoup) de petita, e de pichiers (pichets). Costet lot X sols VI deniers
Item. Donem als pilhars del senhr de Lyrnulh, e als vayletz que vengueren cercar lartilharia, en pa e en vy, III sols IV deniers.
Item. Despendum quant aguem umplitz (rempli) los barrils,
IV sols.
Les dépenses totales s’élevèrent à 16 livres 12 sols I deniers.
Despendem lo jorn de Panthacosta, per monsr Pierres de Mornay, e per las autres, quavian ajudat a donar lolmoyna de la caritat. Costet tot XXIX sols IV deniers.
Item. Donem a I amit nostre, que nos aportat noelas dels angles, III sols.
Item. Monsenhr Pierre de Mornay, e las gens de la vila, fezen levar la barbacana (1) del cap del pont de Dordonha, e esteren ly II jorns, despenderen en vy V sols.
Item. Aven despendut per far los despens als homes qui fezen la manobra de la barbacana, otra laygua XXVIII sols IX deniers.
Item. Aven paguat a
maestre Johan Thoyr,
(1) Barbacane, petit ouvrage de fortification ayant pour objet de
masquer un pont ou une porte de ville, consiste en un simple mur percé de
créneaux ou de meurtrières.
p. 120
nostre notari, per sa pentio e per aquestes presents comtes ont a escritz, e per plusiours
escripturas que a fachas en nostre temps XX livres.
Il fut aussi payé à chaque sergent de ville 5 livres. Ils se nommaient Arnaut Barrière et Guiraut de Cabirac.
Suit le détail et le coût des patis pris par la ville avec les seigneurs et capitaines des environs; malheureusement l’incendie qui a dévoré une partie de ce livre, ne nous laisse lire que quelques mots.
Nous trouvons qu’on donnait au capitaine de Gurçon, seize
francs d’argent et une aune de drap, valant six francs; au capitaine de
Puy-de-Chalus soixante-dix francs. On trouve encore:
Item. Prezen pati ab lo captal de Puch Agut, per lo pretz de XXXV francx, e I tonel de vy, per loqual pati li aven paguat, los XXXV francx, valen XLIII livres XV sols.
Item. Plus li aven paguat lo tonel del vy, costet VI
francx, valen VII livres X sols.
Les
recettes de l’année s’élevèrent à la somme de 747 livres 13 sols. Impossible de
trouver le total des dépenses.
1393-1394
Juillet
Lo qual jorn dessus nompnatz, los jurats de Cossolat, foren
fach ayssi com es acostumat; los quals jureren sobre (sur) la crotz (croix), e
sobre lo libre messal, que be e leyalmen acossolbarian los senhors cossols, de las
causas e negocis que auran a far al dich cossolat, e que los secretz de
cossolat tendran o guardaran, e aquels no descobriran en pena de esser punis e
enfamis, (infâmes) e de esser privatz per costemps mays (pour toujours) de
lostal de cossolat.
Mérigo d’Arias, connétable de Cahuzac, et plusieurs de ses
compagnons, vinrent prier 1es consuls de bien vouloir leur fournir des vivres
pour ravitailler leur château. Il leur fut répondu, que la ville ne pouvait
rien leur donner.
1er Août
Préoccupés
de leur sûreté et de la garde de Bergerac, les consuls et les jurats parlèrent
de réparer la tour de Malbec, ainsi que le pont de Dordogne, et ordonnèrent de
faire une taille (impôt) sur
tous les babitants, pour payer ces diverses réparations. Ecoutons la jurade:
p. 122
Fo
parlat e mostrat als juratz, de la réparacio de las tors (tours) de Malbec, e
del pont de Dordonha, losquals estavan (étaient) en gran perilh, si alcuna
reparacio no hi era prestarnen facha. Sobre la qual causa, fo ordenat per los ditz juratz, que,
vis hom am carpentiers e am massos e am dautras bonas gens (qu’on voit avec des
charpentiers, des maçons et d’autres bonnes gens), los reparacios que hi son
necessarias affar, e la soma quant se poyra tot montar. E que sia fach un talh
generalmen sobre totz los habitans de la vila, lo plus sommariamen e a mendre
soma que far se poyra, attendu la gran
paubreta que es en la vila, de que las dichas tors puscan essor
reparadas.
Veneris VIII dies mensis augusti
Lo qual
jorn, fo mostrat als juratz, que los senhors cossols avian fach reguardar las
fustas (bois) que son necessarias a reparar las tors de Malbec e del cap del
pont de Dordonha, a mestre Guill. de Villalayo e a dautres carpentiers en sa
companhia, e mostrat sommariamen los costatges quen covendra affar; e que los
juratz donessan cosselh de que aquestas causas se poguessan far, attendut que
los emolumentz de la vila son al jorn duy de petita valor. E sobre la qual
causa, fo ordenat per los juratz, que lo talh que es ordenat aftar, sia fach lo
plus sommariamen que
p. 123
far se poyra, de que totas aquestas causas se puscan
complir.
9 Août
Lo qual
jorn, fo mostrat e parlat als juratz e autres habitans de la vila dessus
nompnatz, dels grans exces que los frayres del coven del Carme fan a las bonas gens
de la vila, que an ortz (jardins) e terras, e autres possesios, el bore apelat
al Carme velh (au bourg appelé: au Carme Vieux), soes assaber (c’est à savoir),
que ela lor fan vendre e aplicar al dich coven (qu’ils les forcent à vendre au
profit du couvent), e aquels vendre no lor ho volen, els lor talhan al pes los
vitz e los arbres domentge que son al dich ortz (et que s’ils ne veulent les
leurs vendre, ils font couper leurs vignes et leurs arbres fruitiers, qui sont
dans leurs jardins). La qual causa es a gran dompnatge, e divizio, e estarny de
tota la vila, e specialmen daquels que am los ortz e terras al dich bor; e may,
que ocupan los camis publis reyals e ancias (de plus qu’ils occupent les
chemins publics, royaux et anciens) que son al dich borc, e en gran vita peri del rey N. S., e de tota la
causa publica. Sobre la qual causa, fo ordenat, e de cosselh e de voluntat dels
dichs juratz, e dels autres
dessus nompnatz, que tantot, prestamen, totz om ayssi cum, am ensemps (que
tantôt, prestement, tous ceux qui sont ici
p. 124
aillent ensemble), anessan de par de la, am apchas e
ayssadas e autres ferrernens per obir totz los camis publix e privatz (avec des
hacbes, des pioches et autres ferrements, pour ouvrit les chemins publics ou
privés), que son al los gran ort, e per trancar e mettre a terras tos los
albres domentges e salvatges (qui sont à leur grand jardin, pour couper et
jeter par terre les arbres fruitiers ou sauvages), que son als dichs camis, e
majormen I gran cami public, royal e antia, que passa to del lonc del lor ort,
sobre lo riu del Caudaho, ayssi cum va de la porta del dich coven, al dich borc
del Carme velh al pont de La Peyra, e daqui enford al saffro (1), tot del lonc
del riu del Caudaho, e deffendre a los, que, los dichs camis ancias no vulhan
plus empachar ni sarrar, e si far no ho volen, que hom lo fassa tantot defach.
E a qui meys, los dichs monsegr lo governador, e lo bayle e los
senhors cossols e juratz, e totz los autres dessus mompnatz aneren de part de
la e obiren (ouvrirent) lo dich cami ancia, royal, que es al dich ort, tot del
lonc del riu de Caudaho, e paseren otra e saliren (sortirent, débouchèrent) al
pont de La Peyra, e del dich cami prezeren la possesio (et du dit chemin
(1) Le saffroc, était un petit port qui était situé sur le ruisseau
du Caudeau, près du pont de La Peyre, et qui servait de refuge aux bois qu’on
faisait flotter sur ce ruisseau. Il y avait aussi à cet endroit un dolmen qui
disparut plus tard, à la suite d’une forte gelée.
p. 125
prirent
la possession), en la presensa del prior (du prieur) e dels autres frayres del
dich coven desuz nompnatz, e a qui mey: Fray Pey-Valin, prior del dich coven,
fray Sans de La Mola lector, fray Stene del Fauzet, fray Pey-Guales, fray
Helias Baquier, fray Guilh de Mavilo, fray Pey-Lambert, frayres conventuals del
dich coven, reconaguren a Monsegr lo governador, e al bayle
(bailli), e als senhors cossols, que, aquel cami era de la vila, e era cami
reyal e ancia de tos temps, loqual cami avian apropriat a lor, e a los ort, el
reconagueren a tener de la vila, e promezeren que aquel grand cami publix,
reyal e ancia, e totz los autres camis, publix e privatz que son al los gran
ort, e en autras plassas, que els tenhan de present e tendran per temps avenir,
que tot jorn, e totas horas, quen sian requis per lo senhor de Bragayrac e per
son governador, o per lo bayle e per los cossols de Bragayrac, qui aras son e
sian per temps avenir, e per cadahu (chacun) de los, en sol e devizamen, que
els obir (ouvriraient) totz los dichs camis publix e privatz; de los quals
causas en la maniera que dessus son dichas, expliquados e delclarados, los ditz
Mosegr lo governador, e lo bayle, e los cossols, requeren cartas
publicas, una carta e plusieurs cartas, per nostre notari public deju escrit, a
los esser fachas. Los qualas cartas, jo (moi) notari public deju escrit, per
razo de mon public officit lor autregey (accordée)
p. 126
f’azadoyras, en la melhor maniera que far ni dictar se
poyran, al cosselh de Sanis, en drech la forma ni la substanssa del fach en res
no mudada (en la meilleure manière que faire et dicter se pourra, d’après le
conseil des hommes intelligents et sages, et sans rien changer à la forme ni au
fond du fait dont s’agit).
23 Novembre
Lo dich jorn, fo legida una letra que avia trameza lo seigr de Puy-Guilhem, en que preguava que la vila ly dones II tonels (tonneaux) de froment. Fo ordenat per los ditz juratz, que la vila li done aquels II tonels de froment, am tant que sian covenssas escritas (si on avait convenances écrites), que nulh dompnatge no nos done, duran aquesta presenta trevas.
Loqual jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, del comrnandayre (commandeur) de Sent-Esprit, e del rector (recteur) de la Magdalena, que monsegr levesque te en prayso (tient en prison) al castel de Bragayrac. Sobre la qual causa, fo parlat e ordenat, que, vis hom am lo procurayre de monsegr levesque, si se poyra metre nulh remedi cum aquels paubres homes falhissan de preyso (sortissent de prison).
Loqual
jorn, fo mostrat als juratz dessus nompnatz, que Meriguot Dariac, conestable de
Cahuzac, de part Pocho de La Tor, capni del dich
loc (capne du dit lieu), preguava a monsegr
lo governador e als senhors cossols, que la vila los ajudes des viures per
avitalhar lo dich loc de Cahuzac (que la ville lui donne des vivres, pour
ravitailler le dit lieu de Cahuzac). Sobre la qual causa, fo ordenat per los
ditz juratz, e de voluntat de totz autres, que res volrian damandar a la vila,
que la paubreta de la vila es
tant granda, que la vila no pot en res ajudar (aider, donner) de viures a los
ni a nulhs autres, e que nulh no naya
re (et que nul n’avait rien).
Décembre
Dans le courant de ce mois, Michelet de Lebret, capne
de Puy-Norrnand et de La Mote Sent
Payssen (Lamothe-Montravel), adresse au gouverneur et aux consuls, une
lettre par laquelle il les prie de vouloir lui envoyer des vivres, pour la
prise de La Mote Sent Payssen. La
jurade ordonna, qu’on lui répondrait aussi gracieusement que possible, mais,
qu’attendu la pauvreté de la ville on ne pouvait lui venir en aide.
1394
Michelet
de Lebret, mécontent sans doute de la réponse des jurats, fait arrêter le
premier mars, à Lamothe-Montravel, une gabarre chargée de diverses marchandises
appartenant à
p. 128
Michel Sabatier, bourgeois et habitant de Bergerac. A cette
nouvelle, le gouverneur accompagné du dit Michel, alla à Montcuq, pour parlera
Michelet de Lebret, et tâcher de lui faire rendre ce dont il s’était emparé.
Pour rendre gorge, il exigeait trente francs et deux tonneaux de vin. Les
jurats décidèrent que puisque la ville ne lui devait rien, il ne fallait rien
lui donner; qu’on tiendrait compte des méfaits qu’il pourrait causer à la
ville, et que les marchands qui voudraient faire descendre leur marchandises
par la rivière, auraient à s’entendre avec lui.
14 juin
Fo
mostrat als jurâtz de la reparacio de la tor de Malbec, la qual no se podia
acabar per so quar los senhors cossols no an de que puscan furnir als
carpentiers ni a las autras causas que hi son necessarias affar a la vila, per
so quar los esmolumentz de cossolat son al jorn duy de petita valor. E sobre
aysso, fo respost per los ditz juratz, que daysso era estat ordena e acordat
una autra vetz (une autre fois, précédemment) en cossolat e am carta publica,
que cerques (qu’on cherche) hom via e cosselh, cum alcus prestessan a la vila
de que aquela tor se pogues acabar, e las autras cochas de la vila se poguessan
delivrar. Per que, los ditz juratz volgueren, ordeneren e acorderen, que alcus
de la
p. 129
vila, cossol o autres, preste a la vila de que la dicha tor se pusca acabar e las autras cochas de la vila delivrar. E aquel que prestaran per las causas dessus dichas complir e acabar, que totz los esmolumentz de la vila e del cossolat, e las pogessas e totz los autres esmolumentz de cossolat sian obligatz, e balhatz, e liuratz, de lan perpedanamen venent, a aquel qui prestara a la vila, per las cochas dessus dichas delivrar, a levar e percebre los ditz esmolumentz, tant de temps que desso que auran prestat a la vila sian entegramen paguatz e satisfachs, non contrastan totas ordenansssas fachas, o affar, en aquest presen cossolat.
E plus, volgueren e ordeneren, que, a mage fermetat e
valor, aquesta present ordenanssa sia sagelada am lo sagel de cossolat (fussent
scellées avec le sceau du consulat).
14 juillet
Acte passé entre Michelet de
Lebret, et les consuls de la ville de Bergerac, pour assurer la garde de la
ville.
Aysso
son las covenensas, fachas e acordadas, entre Micheu de Lebret duna part, e lo
governador, e cossols e juratz de Bragayrac dautra part. So es assaber: que los
ditz governador, e cossols e juratz, volen e se cossenten que lo dich
p. 130
Micheu sia a Bragayrac, en loc de cappni e coma cappni, o I dessos escudiers coma son loc tenent, e en loc de luy, ab las gens que aluy playra, tant que lo rey N. S. ara pourvut al dich loc de Bragayrac, o de luy mezis, o dautre cappni. E lo dich Micheu, e las gens de sa compahia, an promes e jurat do guardar be e leyalmen a lor poder, la vila e las gens de Bragayrac, a profech e honor del rey N. S., e de las gens de la dicha vila, e los guardaran de tort e de forssa, a lor leyal poder, de los (d’eux) e de totz autras, e be e leyalmen lor ajudaran contra totas personas, qui mal e dompnatge lor volrian far.
E per
meyssa maniera, los ditz governador, e cossols e juratz de la dicha vila, an
jurat que els sian bos e leyals (bons et loyaux) al dich Micheu e assas gens, e
los guardaran cors e bes, alor leyal poder, ayssi coma lors proprias personas,
e que a lor poder procuraran devers lo rey N. S. e son cosselh, cum lo dich
Micheu sia ordenat per lo rey, asser cappni de la dicha villa, am la
melhor retenna (avec la meilleure solde) que ly poyran procurar, als guatges
del rey. E en tretant tant que lo rey naya autramen ordenat, e tant cum lo dich
Micheu tendra aquesta guarda, e fara de voluntat del dich Micheu, e del ditz
governador e cossols, los ditz cossols e gens de Bragayrac deven ajudar e
suplir castcun mes (chaque mois) al dich Micheu, dun tonel de vy e de una pipa
de fromen, e dun tonel de sivada
p. 131
(d’avoine). E lo ditz Micheu a promes e jurat, que, el cas ont lo rey N. S., no lo volria ordenar cappni de Bragayrac, ho hi perveyra (pourvoira) dautre cappni, que per so el no demandara als cossols, ni a la gens de Bragayrac, despens ni autras causas que el ni sa gens avian fach, per causa de la dicha guarda, sino tant solamen lo blat, e lo vy, e sivada dessus ditz e declaratz, e de tant de temps cum lor sera degut.
Item. A promes e jurat lo dich Micheu que el no metra ni fara mètre gens a Bragayrac, que puscan forssar los gens de la vila, ni lor fassan mal ni dompnatge.
E per fermetat e testimonie de vertat (Et pour fermeté,
témoignage et vérité) de las causas dessus dichas, los dichos partidas on velgut
que sian fachas doas letras duna tenor partidas per A. B. C, la una sagelada
del sagel del dich Micheu, e aquela demorara devers los cossols de Bragayrac, e
lautra sagelada del sagel de la dicha vila de Bragayrac, e aquela demorara
devers lo dich Micheu de Lebret.
Aysso fo fach a Bragayrac, lo XIV jorn del mes de julhet, lan de nostre seignor M CCC IVXX e XIV (1394).
Aquestas
covenessas foren promezas e juradas, el coven (au couvent) dels frays menors de
Bragayrac, sobre lautar de Sent-Johan, en la capela de Buada, per Micheu de
Lebret, e per monsegr
p. 132
lo governador, e per los senhors cossols e juratz de
Bragayrac, en la presensa del seigr de La Forssa, e de Naudo
Gualhart e de plusiors autres senhors, lo dimars (mardi) après la translacio de
Sent-Benech, so es assaber, lo XIV jorn del mes de julhet de N. S. M CCC IVXX
e XIV.
Johnes Thoyr, sic. est,
Dépenses diverses relevées dans le budget de cette année
Tramezen de la caut (Nous envoyons de la chaux) per adobar (réparer) la pila del pont, e preguen X a XII borgues (bourgeois) que nos effolquestan (de nous prêter) las bestias.
Donen al lector dels frays menors que prediquet (qui prêcha) lo jorn de Sent-Bertholome, II quartz de vy, valen II sols, VIII deniers.
Loguen II homes per desfariar (pour déferrer) la femna que era morta al castel, II sols, VI deniers. (La prison de la ville était située dans la tour attenante au château de la ville. Ce château se trouvait sur les bords de la Dordogne, la où sont les quais actuels).
Donen a III homes que sebelhiren (qui ensevelirent) la dicha femna, VI sols, VIII deniers.
A X
jorn de décembre, fo ordenat que monsgr lo governador anes parlar am
Ramonet de Sort, a Monque (Montcuq), per las causas que nos
p. 133
damandava, e menet II rossis estet I jorn; costet VI sols.
Lo dich jorn, tramezen Tando lo molinier (le meunier) a Peregus, am una letra al jutge mage, que nos tramezes la copia de las trevas; donen li V sols.
Lo dimecres a XXIV de setembre, tramezen mestre Emil de Vilaloyo, e Gualavenat, al bosc Redon (au bois Redon. Ce bois se trouvait dans les environs de Ponbonne) per tranquar (trancher, couper) las fustas (les bois), cum los buos las tiressan a Ponbono; esteren I jorn, monta VIII sols IV deniers.
Lo dich jorn, monsgr Helias de Roquafort, Brunet del Peyruil, Johan Genebra, Piquo Cinquenval, G. de Belrieu am dautras companhos, aneren al bosc Redon per affalquar (donner renfort) los buos, e despenderen ab (avec) los homes, en pa, e en vy, e en carn XVIII sols VI deniers.
Loguen lo rossi de Johan Genebra per portar lo pa e lo vy, costet II sols, VI deniers.
Costet una taula (planche) e los clavels (clous) que feren mes al pont de la porta Loguadoyra, X deniers.
Compren (nous achetons) una corda per tener la cadenas, e de las puas (pointes, crampons) per adobar lo pont-levadis de Dordonha, II sols.
Lo jorn
de Sent Mial, anen a Ponbono, per
p. 134
gitar la fusta (les bois) en laygua, despenden en vy, II sols.
Compren una cordela (cordil, petite corde) per tirar la fusta, costet VI deniers.
Loguen Socol que tirava la fusta
per laygua, costet XX deniers.
Pour économiser les charrois, les consuls faisaient jeter dans le Caudeau, les bois dont ils pouvaient avoir besoin pour les diverses réparations de la ville, et des hommes les tiraient jusqu’au Saffroc, où on les chargeaient sur des charrettes pour les conduire à destination. Les bois dont il est ici question, devaient servir à réparer la tour de Malbec et le pont de Dordogne.
Guillaume de Vilaloyo passa marché avec les consuls, pour les réparations de la tour de Malbec. Dans ce marché, il est dit qu’on donnera à ce maître deux aunes de droguet (doas aunas de rosset). Elles coûtèrent trente-six sols.
Les dépenses totales de ces
réparations, s’élevèrent à la somme de 86 livres, 12 sols et 6 deniers.
Lo digios en apres, anen a Ponbono e menen doas grandas pessas de fusta al Saffroc, que son estadas mezas al pont de Dordonha. Despenderen XVIII sols, VI deniers.
Lo divendre en apres, anen a Saffroc, e fezen venir a la vila aquelas doas grandas pessas de
fusta, e mezen en lort (jardin) de Pontet Marti. Despenden
per tot lo jorn, en pa, e en vy, e en peys, XIII sols, VI deniers.
Cette année, le passage du pont produisit cinquante-deux livres et neuf sols.
Budget. Les recettes s’élevèrent à la somme de 485 livres, 6 sols et 1 denier; les dépenses furent, à peu de chose près, de pareille somme.
C’est en 1394, que mourut Johan Thoyr, notaire et
secrétaire du consulat.
1395
Etaient sergents de ville: Géraldier de Cabiroto et
Arnoldas Revellé.
23 Octobre
Michelet de Lebret, capitaine de Bergerac, n’ayant encore
rien reçu du roi, écrit aux consuls pour les prier de lui venir en aide, ainsi
qu’à ses gens d’armes, chargés d’assurer la garde de la ville.
1er Décembre
Dans
cette jurade, il fut dit aux jurats par les consuls, qu’Hélie Prébost, seigneur
de la maison
p. 136
de
Laforce, de la juridiction et ressort de Bergerac, étant sous l’obéissance des Anglais,
avait fait arrêter par ses gens d’armes, dans la paroisse de Lunas, plusieurs
habitants de la ville, qui transportaient des marchandises, sous prétexte
qu’ils n’avaient pas acquitté le péage qu’il possédait dans la dite paroisse.
Les consuls envoyèrent vers ce seigneur, Pierre Buade, gouverneur de Bergerac, John de Falho, lieutenant de Michelet de Lebret, cappne de la ville et John Andrieux, procureur du roi, pour lui démontrer que les habitants étaient exempts de péage dans cette paroisse, et le prier de rendre les gens et les marchandises qu’il avait fait saisir.
Ce seigneur ne voulut rien entendre et refusa de remettre sa prise, à moins que les habitants ne lui prouvassent, par des titres authentiques, qu’ils étaient exempts de péage. Les consuls protestèrent, et de nouveau envoyèrent à Laforce les mêmes délégués, accompagnés de Mtre Pierre des Aydie, notaire, pour renouveler leur demande et mettre en écrit les réponses d’Hélie Prébost.
Ne
pouvant obtenir satisfaction, les consuls décidèrent, le 12 avril, que
l’affaire serait vigoureusement poursuivie, jusqu’à définitive sentence, et
firent faire les actes d’appel par le prieur de Saint Martin, auquel ils
donnèrent du poisson, du pain et du vin; le tout coûta 3 sols, 9 deniers.
(Item. Fezen ordenar la appelât io al
p. 137
prior de Sent Marti, e donen li dels peys, e del pa, e del
vy. Costet
: III sols, IX deniers.)
Les consuls gagnèrent leur procès, et dépensèrent pour le
soutenir, quatorze livres, sept sols
et dix deniers.
Dépenses diverses relevées dans le budget de cette année
Compren del faure de la Monzia, I anel de fer per metre en la porta de la barbacana, e plus VIII claus de IV onglas: Costet XXII deniers.
Lo jorn de Ramphan (des Rameaux), donen a Naudo Ravel, quant at sonnat lo senh (quant il eu sonné la cloche), meth quart de vy.
A la octava de Pascas, fezen far la procesio, e donen a Ravel, e a autre home que li ajudet (qui lui aida) a sonar lo senh de cossolat : V deniers.
A XXIV davril, fezen adobar la cadena del pon levadis (du pont-levis) de la porta Logadoyra que era rota (brisée); e costet de adobar del faure de la Monzia, XX deniers.
A XXV davril, compren una estaqua de la Poqia, per estaquar lo batalh del senh de cossolat que era rot (rompu, brisé); costet X deniers.
Lo jorn
del cor de Dio (le jour de la Fête-Dieu), donen als sirvens de cossolat
(sergents de ville), quant aguen sonat lo senh, I cart de vy: costet X deniers.
A III de julhet donen als dichs sirvens, don parels de sabatos (deux paires de souliers); costeren XII deniers.
A IV de julhet, aven donat al juge, per que nos acosselhes en nostras cochas (affaires) de la vila, III aunas de drap; e costava launa II lhioras, e V sols; costeren las III aunas VI lhioras, XV sols.
Aven pagat a Gassis de Lebret, per lespaza (pour l’épée) que demandava, LXXV sols.
Ayssos on las despens que aven fach lo ser (le soir) de Pantacosta, que coviden (que nous conviâmes) aquels que nos avian ajudat (aidés), a donat lolmoyna de la caritat; e despendens en pa, e vy, e carn, XLII sols, VI deniers.
Aven despendu, per tot nostre temps (c’est-à-dire pour une année), en papier, e en sera (cire), e en juta (encre), am una pel de pargami (une peau de parchemin), que compren per far las letras, LX sols.
1404-1405
Les
consuls ayant appris dans les premiers jours d’avril, que les ennemis voulaient
s’emparer de la ville, ordonnèrent de ne laisser entrer aucun anglais sans
l’autorisation du capitaine de garde.
p. 139
9 Avril
Ramonet de Sort ayant menacé la ville, les consuls lui firent demander s’il avait l’intention de rompre le patis que le gouverneur de la Guienne leur avait accordé; — que s’il en était ainsi, aucune personne de ses terres ne pourrait faire entrer dans la ville, ni blé, ni farine, ni vin, ni pain, ni aucuns autres vivres. Il fut défendu aux bourgeois et habitants de communiquer avec les Anglais.
Pour juger de la fortune à laquelle Ramonet de Sort et quelques-uns de ses compagnons étaient arrivés et du rôle militaire qu’ils durent jouer, il suffit de remarquer que dans une pièce conservée au « British Muséum », on trouve, au nombre des seize plus puissants personnages de la province, Ramonet de Sorn, en compagnie de Perrot le Béarnais. — Froissart.)
Il fut de plus ordonné... de la voluntat de totz que nulh
home que sia de la part dels Angles no intre en la vila que sia armat.
14 Mai
Le
seigneur de Puy-Guilhem, demande pour lui et pour les siens, un sauf-conduit de
la ville. Il lui est refusé.
10 juillet
Michelet de Lebret, désireux de faire cesser les excès
commis par les habitants du château de Puy-de-Chalus, demande aux consuls de
bien vouloir lui prêter, jusqu’à Noël, une somme de cinquante francs, pour lui
aider à détruire le château du dit lieu.
E plus mostret, a qui mezis, Pitonet de Sent Clar, que I orne era bengut a luy de la part dels Angles, que li avia fach jurar sobre lautar de St-Antoni, que nulh temps no len descubris, que la empreza se fazia de la vila esser preza; e fora estat fach, sino fos per In croguda de la Dordonha.
E plus ordenez, que om prenha, casta jorn, de las gens de
cada cartier, per guardar la vila.
1405
Dans l’inventaire des papiers fait à l’avènement des
consuls de cette année, on trouve:
Item. — Una letra cum los merchans e autras gens poguessan anar mercandegar a Liborna.
Item. —
Una letra cum lo rey nos donet licenssa de prendre de la peyra a Molledier.
p. 141
Item. — Una letra cum monsegr de Lenclastre donet pati a la vila.
Item. — Una carta cum los Carmes deven tener lo riou del Gaudaho curat.
Item. — Tres sagels de metal.
Item. — I pes de quintal de peyra, etc. etc.
Il est ordonné:
Que nulh no sia si auzart de comprar blat sino a las cartieras publicas, em pena del blat perdut, e de LX sols de guatge.
E foren elegitz taxadors de las carns, John de Cussat, e
Peyzon, los quals jureren, sobre los sans avangelis (sur les saints évangiles),
que be e leyalmen ilhs o farian, per lo profech (profit) e utilitat del comun e
dels mazeliers.
29 juillet
Le comte de Clermont écrit à la ville qu’il a dépensé
quinze mille francs pour le siège de Castelnau (1) et qu’il en demande le
remboursement. La jurade lui répondit, que, vu la pauvreté de la ville et ses
mauvaises affaires, elle ne pouvait avoir un seul denier.
E a qui mezis, fesen los dichs cossols e los juratz, que,
totas horas, que la vila aura cocha de tener cossel en cossolat, sonada la
campana, e lo cossolat mandat ayssi cum es acostumat de sonar, que cada senhor
cossol que defalhira,
(1) Canton de Domme, arrondissement de Sarlat.
p. 142
sino que aga justa dezencusats, pague XX deniers, o cada
jurat, X deniers, per cada vetz (pour chaque fois) que falhiran; e la
dezencusatio sia regardadoyra per los juratz.
25 Août
Les consuls montrent aux jurats un mandement de MM. Aymeric
de Las Chabanas et d’Emilh de Merle, juge mage, et lieutenant de monseigr
le Sénéchal de Périgueux, ainsi conçu:
« Nous Aymeric de Las Chabanas et Emilh de Merle,
lieutenant à monsegr le Sénéchal de Périgord, mandons et ordonnons
de par le roi et monsgr le connétable de France, au bailli du roi à
Bergerac, et aux consuls, sous la peine d’être félons et ennemis du roi et de
monsegr le Connétable (1), et de perdre corps et biens, de faire
commandement aux habitants de Bergerac et de la chatellenie, qui pourraient
être armés, ou capables d’aider à faire les manœuvres, de se rendre au lieu de
Chales (Chalais probablement), où monsgr le Connétable a mis le
siège, de porter des vivres pour trois jours et d’y être mardi soir. Si parfois
quelques-uns refusaient de s’y rendre, ils donnaient pouvoir de les faire
prendre et mener en prison
(1) Charles, sire d’Albret, ancêtre de la mère d’Henri IV, Jeanne
d’Albret; fut tué à la bataille d’Azincourt.
p. 143
à Périgueux, comme traîtres et ennemis du roi N. S. et de monsgr le Connétable.
Donné à Périgueux sous le sceau de la sénéchaussée, le
vingt troisième jour du mois d’août, l’an 1405 ».
Il était dit, de faire publier ce mandement à son de
trompe, aux lieux accoutumés.
La jurade se réunit immédiatement et prit la résolution
suivante:
E agut, en tre lor, cosselh o deliberatio, sobre aquest
mandamen; fo (fut trouvé), de volunttat de totz, que aquest mandamen era tro
destrech (trop dur, trop exigeant) ; e, si om trametia tautas las gens, la vila
sia en gran reguart dels ennemix; — mas que om tramezes, tantost, devers monsgr
lo conestable, per dezencusar la paubra
vila; e, en aquela volunttat de totz, demoreren.
Pour aider à fortifier la ville, le roi adressa aux consuls
une lettre, qui les autorisaient à mettre une taxe de douze deniers, sur toutes
les marchandises qui entreraient dans la ville ou en sortiraient. La jurade,
craignant que cette nouvelle taxe n’empêcha d’apporter des vivres dans la
ville, décida de ne pas l’imposer.
15 Septembre
E plus
mostret I dels juratz, que I home, de la part dels Angles, havia demostrat en
segret, e que lon lhy balhet per sagramen, sobre lautar,
p. 144
que nul tempo no len descubris, quel savia de vertat que la
empreza se fazia que la vila devia estre preso, e avian guabarras de quer bulhit (et avaient bateaux de cuir bouilli) e
que devian far lassay (l’assaut) devert lo pal de la mercaria. E sobre aquo,
ordoneren que lo pas fo fortiffiquat.
7 Octobre
Les consuls ayant besoin d’envoyer vers le roi, pour lui faire connaître les dangers que courrait la ville, avaient décidé qu’on ferait la cherche, pour voir sils trouveraient à emprunter des habitants, l’argent qui leur était nécessaire. Ils ne trouvèrent à emprunter que quinze francs en esterlis; ce que voyant, ils décidèrent qu’ils feraient une deuxième cherche, pour avoir la somme voulue.
Il est ordonné:
que nulh no sia pres, per far lo guach sobre las tors, sino que sia sufficien.
E plus demostret los dichs cossols, que los sirvens del rey
eran bengut per executar, per causa del foguatge (1). E sobre aquo, aguen
cosselh que nom fezea alcum plazer als dichs sirvens; e, que om escriva a monsgr
Aymi de Las Chabanas, e al jutge matge, una letra de
(1) Le fouage était une sorte de redevance qui se payait autrefois
dans certaines provinces, par chaque feu ou maison.
p. 145
dezencusatio, que, cum la paubra vila es en gran dompnage e en gran reguart dels ennemix,
e que si aquel foguatge se levavo, la meytat, o plus, de las gens, sen yrian.
8 Octobre
La majeure partie des habitants refusant de payer le fouage imposé, Colinot de Saint Just, receveur en Périgord, envoie à ses collecteurs de tailles, les ordres les plus sévères pour la perception de ce nouvel impôt. Les récalcitrants devaient être arrêtés et conduits prisonniers à Périgueux, après avoir vu leurs biens aliénés ou vendus.
Cet ordre fut donné à Périgueux le 5ème jour du
mois d’octobre, l’an 1405.
14 Octobre
Le comte de Clermont écrit aux consuls, pour leur demander
le fouage, et l’aider à délivrer Castelnau et Badefol. Les consuls lui
répondirent que ces deux villes n’étaient pas de la sénéchaussée du Périgord,
et que par conséquent ils n’avaient rien à lui payer. Il fut aussi arrêté qu’on
écrirait immédiatement au roi et au parlement, pour leur dire et démontrer les
grands maux supportés par la ville.
E plus
lor demostrez los dichs cossols, sobre
p. 146
lospital del Sent Esprit, que se pert de tot per tauta de
lo guovernador; e, a qui hordenez que los cossols sen entrametan del dich
hospital e que hom escrira al comandayre major de Mopellier (Montpellier), que
hi vulha perveyre dun bon comandayre que lo go terne e lo regista.
6 Novembre
Plus demostres que lo sengnor e la dona de Moqut, avian trames lo prior de Pomporu (de Pomport), sobre tal fach, en dissen que ilhs avian XXV pipas de vy, las quals volian vendre e penssavan a ver vendudas a merchans de Liborna; mas que, a La Mota Sent Payssen, no las volian leyssar passar, sino que aguessan dos franx per tonel; e sobre aquo metre (le dit vin) dins la vila. E daysso aguen cosselh entre lor, que aquo sia a grand prejudicis de la vila, e contra nostres privilegis, per que fo de volunttat do totz que non intres pounch en la dicha villa.
E plus cridem e comadem, a totz aquelhs que volen démorar en la vila, si an baylet, e autres que no avian fach lo sagramen, que lo venhan far a Sent Jatme, als officiers de N. S. lo rey, e als senhors cossols; o autramen, passen tantost la vila.
E plus,
que aquelhs que an acostuma de portar del arnes (des armes) per la vila, que
castu ne porte; en pena del guatge a costumat.
p. 147
E plus, que nulh no sia si auzart de prendre arnes lun de lautre;
en pena de esser reputat per leyro (voleur); ses licenssa de quy es.
8 Mars
Les consuls montrèrent aux jurats une lettre de M. le juge
mage, relativement au fouage de Brantôme, et par laquelle monsgr
Arpadena les priait de lui envoyer une
charge de lamproies salées, et une autre de colax (aloses). Guilhaume
Guoffier fut prié d’aller vers ces seigueurs, pour leur démontrer la pauvreté
de la ville.
17 Avril
E plus, mostres, sobre una letra que lo rector de Sent Jatme avia trames, que laguessan per recomada, sobre lo debat que avia am larcevesque.
E plus,
mostres los dichs cossols, sobre los capelas, que no volian far nulha ajuda a
la vila, e ordenez que om los fezes venir en cossolat, e que om parles am lor,
e, sino ovolen far, que no se gramusquan (ne se moquent) ponch dels privilegis
de la vila, e que om no lor laysse vendre vi a taverna.
1406
Dans les ordonnances publiées, le 26 avril, il est dit qu’il est défendu de pêcher ou de faire pêcher avec des filets dans les fossés de la ville.
Il y était aussi défendu de jeter des débris dans le ruisseau du Caudeau.
E plus, que lo comadayre de Sent Antoni, demandava una letra que anes als cossola de Vila Nova Dagenes (Villeneuve d’Agen), per V balestas (arbalètes), que li avian prezas; laqual li fo outregada (octroyée),
8 Mai
Les consuls reçoivent une lettre
de M. de Pommiers, par laquelle il leur est réclamé une jument volée à un de
ses gens se rendant en pèlerinage à Rocamadour (Romios a Roquamador).
15 Juin
E a quel jorn, foren en cossolat e aguen cosselh
entre lor, que cum monsgr Emilh de Merle era vengut a Bragayrac, am
lo vicari e lo procurayre de monsgr levesque, e ne fessan de grans
grenchs (dommages) a las gens de la vila, e nos que sen en gran tribulatio de la
guerra, quera
p. 149
perilhs, que las gens sen anessan. Fo ordenat que om lor ne
parles.
20 Juillet
E a qui mostrez los cossols als dichs juratz, sobre lo fach del seti (siège) que monsgr lo connetable avia mes a Muyssida, que lo cappni de Granhols (Grignols) avia aportat I mandamen, que tantost om hi tramezes cent homes de manobra, e que los cossols anessan parlar am monsgr lo connetable.
E sobre aquo, aguen cosselh, que hom trameta dos homes
sufficients, per parlar am lo dich monsgr lo connetable, per
dezencuzar la vila. E sobre aquo, hordenez que lo governador e B. de La Balma
hi anessan devert luy. E plus hordenez, que hom serques, per la vila, XXV e XXX saumas (ânesses), per lor
portar des viures, que an comprat.
17 Novembre
E a qui, mostres los cossols als dichs juratz, una letra, laqual avia trames Micheu de Lebret, laqual contenia que hom li tramezes sinquanta franx, los quals li avian promes per lo lut del Puch de Chalus.
E plus,
fezen hordenassa, que nulh home Angles no intre en la vila, ses lissenssa de
Pon, loqual hordenez cappni daqui a la festa de Nadal.
p. 150
E o qui, fo demostrat en cossolat
als dichs juratz per los dichs cossols, I mandamen, loqual avia trames monsgr
Emilh de Merle, jutge mage de Peregus en fora, que cum a luy avian donat
entendre, que la vila de Bragayrac era en gran destentio, que lun no volia re
far per lautre, e que, cum la dicha vila era en gran perilh destro perduda per
los ennemix; e, sobre aquo, lo dich mandamen contenia que R. del Pont e John de
Bost Mamel, aguessen la comissio de far far las manobras, e la fortifficatio de
la vila, e puscan comadar a castu de far las dichas manobras, en pena de cent
martz d’argen. E lo dich mandamen compte que sia reguardat per lor, que si los
dessus nompnatz no eran pounch sufficiens per la utilitat e profech de la vila,
que los dichs cossols (ne) puscan elegir autres dos bos homes. E sobre aquel
mandamen, fo, de volumtat de totz, que aquest mandamen no agues nulha valor;
mas que om feses resposta al dich juge mage, que castu era presen, e leyal, e
fasia son degut.
9 Décembre
Cridem e comadem a totz aquelhs que pescar, o fan
pescar (qui pêchent ou font pêcher), peys frest, que totz jorn lo porten o
fasan aportar als Mazels publix, soes assaber: salmos, colaxs, barbels
(saumons, aloses, barbeaux) e tot autres
p. 151
peys, sino lampreas que metan en las suas acostumadas ni riou de la vila (sinon les lamproies qu’on met dans les réservoirs accoutumés du ruisseau de la ville); en pena de perdre lo peys, e de LX sols de guatge; e aquesta ordenassa durara dayssi a la octava de Paschas.
E plus ordenez que, P. de La Bayssa e John Costas, fossan vezitadors del guach (du guet), de ser e de mati.
E plus, fo ordenat, que los capelas e religios de senta
gleya (sainte église), ajuden a la vila e a la fortifficatio de la vila, e
sinon volen ajudar per amor, que om ne prenha sufficientamen, daqui ont ne
auran, del vi e del blat.
26 Janvier
Cridem e deffendem, a tota maniera de gens habitans de
Bragayrac, que nulh no sia si auzart de anar estar (rester) en autra part, fora
de Bragayrac: en pena de perdre cors e bes.
18 Février
De las
partz de nostre sire lo rey de Franssa, cridem e comadem, a tota maniera de
gens de qualquestat e conditio que sian, que sian mandatz, al guach, o al reyre
guach, que castu hi sia a ni son arnes (avec son armement), o a la guarda de
las portas de la vila, e a la guarda de la nuch
p. 152
e del jorn; en pena del guatge acostumat, e que lo guach no parta de sobre lo mur, tant que lo solhelh sia levat.
E plus, hordenez, que on cauzisqua (qu’on choisisse)
certana quantitat de gens que anen al seti (au siège), daquelhs de la vila, per
far las manobras, e que hom serque (et qu’on cherche) de que viuan (de quoi ils
vivraient).
11 Septembre
Lo divendre a XI de setembre, tramezen devert monsegr
de Clarmon al seti a Badafol, Piconet de Sent Clar e Peyrot Delpont, per luy
dire e demostrat, lo gran mal e donpnatge que nos fan sas gens, e que nos
tramezes, de part dessa, I home que nos guarde de far a nos tant grant mal, e
paguessan so que prenian.
13 Décembre
Lo
dicment a XIII dezembre, deser que era nuch, vent I baylet de Castilho, loqual
nos trames lorschyprestre, e nos manda va per luy de vaqua (et nous mandait,
par lui, de vive voix), que nos avisessan de nos e de, la vila, quar la mema
nuch o lendoma (car la même nuit ou le lendemain), devian estar pres, quar
lempreza era estada facha, quar los Angles eran be plus de dos milia (car les
anglais étaient bien plus de deux mille).
p. 153
26 Février
Le seigneur de Limeuil, furieux de ce que l’archevêque de
Bordeaux avait mis des gens d’armes à Bigaroque (1), écrit aux consuls qu’il
les en rend responsables, et d’avoir à se défier de lui, car il leur fera une
guerre mortelle. Il lui fut répondu, que si l’archevêque avait mis mille hommes
dans Bigaroque, c’était simplement pour défendre cette place, et non, pour
faire la guerre aux voisins. Les consuls écrivirent à M. de Pommiers, au
capitaine de Paunac (2) et à Héliot de Roffinhac
pour les prier de vouloir bien intercéder pour nous, auprès du seigr
de Limeuil, l’empêcher de nous faire du mal et tâcher d’obtenir de lui, en
faveur de la ville, une trêve de quinze jours. Pour appuyer leur demande, les
consuls envoyèrent quatre lamproies au capitaine de Paunac.
2 Mars
II est envoyé un saumon au seigr de Limeuil,
pour le remercier d’avoir bien voulu accorder à la
(1) Hameau, commune de Coux-Bigaroque, canton de St-Cyprien,
arrondissement de Sarlat, sur la Dordogne, forteresse d’importance à cette
époque.
(2) Hameau prés de Limeuil.
ville une trêve de quinze jours, grâce aux démarches du
capitaine de Paunac.
6 Mars
Les consuls écrivent à M. le juge mage et à M. l’official,
pour, à cause de la guerre, obtenir l’autorisation de baptiser à St-Jacques, et
à Ste-Catherine. Cette autorisation fut accordée.
12 Mars
Le procureur du roi, de Périgueux, écrit aux consuls de se
rendre dans cette ville, pour prendre connaissance d’une ordonnance du roi,
ordonnant de lever deux cents hommes d’armes dans la sénéchaussée de Périgord.
Les consuls lui répondent que la ville est tellement en danger, qu’ils n’osent
passer les portes, ni faire aucun travail en dehors des murs de la cité, et
qu’à cause de cet état de chose, ils ont traité avec Pocho de La Tour, lequel
doit venir demeurer dans la ville pour en assurer la garde.
Quelques dépenses relevées dans le budget de cette annee
Lo
dicment a XXVIII de mars, tramezen a monsgr Arpadeni, senescal de
Santtonge, a Brantolme, IV douzenas de colax (aloses), a XX
p. 155
deniers la pessa, plus VI lampreas, a III sols IV deniers, la pessa.
Plus, per la sal, am que
fo salat lo dich peys: VI sols, VI deniers.
Donen aqualh que lo
aparelheren e lo saleren, per despens e per tot: VI sols, III deniers.
Loguen una bestia, que portet lo dich peys a Brantolme, que estet VI jorns, a II sols VI deniers, per jorn.
Plus, donen a Ronhart (commissionnaire de la ville), que rnenet lo dich peys a Brantolme, e per los despens que fetz am la dicha bestia, XV sols.
Plus, loguen las banastras (corbeilles suspendues à droite et à gauche de l’animal, et dans lesquelles se place la charge), per portar lo dich peys, VI sols.
Aven paguat, per la licenssa, per lo sagel, que poscam far batega a Sent Jatme, VI doblas (1).
Per IV quartz de vy que donen al cumege (prêtre qui donne la communion), lo jorn de paschas, III sols IV deniers.
Lo mezis jorn (le même jour), donen a la trompeta de La
Forssa, que vent am los botelhyers (2) de monsgr lo conestable, e
fezen li far la
(1) En 1406, le double valait quinze deniers.
(2) Botelhier ou bouteillier, dignitaire ayant pour fonction
spéciale de surveiller tout ce qui avait rapport à la boisson d’un roi ou d’un
grand personnage.
crida, per los cayrefortz de la vila, quar lome trompador era defora, que tota maniera de gens portessan viures, coma fe, e sivada, polalha (foin, avoine, volailles) e autras causas victuals, i pichier de vy: II sols.
Lo dimars a XX de julhet, fezen rnandar las gens e las bestials per portar los viures a Muyssida, al seti, a monsgr lo conestable.
Lo dimecres a XXI de julhet, trarnezeam lo saumage (le convoi d’ânesses) a Muyssida per portar las viures, e hit tramezen las gens de la vila, queran hordenatz danar, per far las manobras; tramezen hi VIIIXX IV michas (cent soixante-quatre miches), montant: III lhioras, VIII sols.
Lo dilhus XXXI de may, fezem retrayre (reculer) la fusta e
las barrieras, que eran a Clayrat, que laygua creyssia (car l’eau augmentait).
Tramezen li Nau do Ravel e Roquassier, am dos omes am lor, e donem lor I quar
de vi, valen XX deniers.
1409
3 Août
E plus,
fo mostrat cum lo blat se vende, avans que vengues a Cartieras (place désignés
pour la vente du blé), e que aquesta causa era a gran prejudici del rey N. S., e a gran dompnatge dels
p. 157
totz. E sobre asso, fo ordenat que hom fezes cridat, que nulh no sia si ardit de comprar (acheter) blat, sino a Cartieras, e que negun non compre (n’en achète), daqui que lo penonssel (drapeau qu’on hissait à heure dite, pour donner le signal de la vente) sia mes; en pena de X sols de gatge, e del blat perdut.
E plus, fo ordenat que las pestoressas (boulangères), fassan lo pa de II deniers.
E plus, fo ordenat que la vila sia gurdada, per lo perilh en que hom es dels ennemix, e que los quartiers sian vizitatz, e las portas.
E plus, crida hom e defent hom, a totz mazelies, que nulh
no sia si ardit de vendre carn de buo, ni de porc, entre tan que sia taxssada;
en pena de LX sols de guatge.
11 Août
Le
prieur des Carmes vient dire aux consuls, que le nommé Vignonet et sa femme, qui s’étaient donné à son couvent, avaient vu leur chambre mise
sous scellés, parce qu’ils n’avaient pas fait le guet accoutumé; et qu’ils
veuillent bien lever les dits scellés. Il lui fut répondu qu’ayant des biens
dans la ville, Vignonet devait, comme les autres habitants, payer les impôts,
et faire le guet; que de plus, tous les moines qui avaient, des chambres dans
la ville, ou, étaient possesseurs des héritages des morts, devaient,
p. 158
eux aussi, faire, ou faire faire, le guet, et payer les
choses dues à la ville, comme le faisaient de leur vivant les précédents
propriétaires.
11 Octobre
Loqual jorn, fo mostrat I rolle, e fo ordenat que la copia del dich rolle, fos trameza de vert monsgr lo conestable, el qual rolle sont en escruit totz los mals que son estatz feyt de la part dels angles, en la vila de Bragayrac, duiran las presentas trevas.
E plus, fo mostrada una letra de la dona de Monque (de la
dame de Montcuq), sobre tal sustanssa que la dita dona dizer, que la vila de
Bragayrac avia pres al capela (chapelain, curé) de Mon Bazalha (Montbazillac),
per las cochas de la vila, una pipa de vi; laqual demandava restituida, o
autramen, ela se fere ben paguat; car lo dich capela li avia donada la dicha
pipa de vi, seguon que ela mandava per sa dicha letra.
18 Octobre
Loqual
jorn, fo mostrada e legida una letra, laqual avia trames lo cappni
de Castel Nuo (Castelnau commune du canton de Domme, arrondissement de Sarlat.
Il est bon de se rappeler que le capitaine de ce lieu, était Raymond de Sort),
loqual mandava per sa dicha letra, que
p. 159
hom li tramezes V a VI saumeys (charges d’âne ou d’ânesse)
de sal. E sobre asso, fo ordenat, que hom li tramezes a dire, que monsgr
lo conestable avia trames per far enformacio, si hom trametis, o avia trames,
nulhs viures a la part dels Angles. E sobre asso, fo ordenat que hom li
tramezes una letra de dezencuzaco, sobre tal sustanssa, que per lo defendemen
de monsgr lo conestable nos avia trames, nos no auzariam trametre
nulhs viures, a lo ni a dautres, de la part dels Angles.
20 Octobre
Les consuls se plaignent de tout les torts que leur font
les Anglais des bourgs, chûteaux et forteresses des environs, et de ce que le
connétable persiste à imposer le fouage sur le pays.
8 Novembre
Les consuls préviennent M. le connétable, qu’à cause du
fouage imposé, la plus grande partie des habitants ont abandonné, ou
abandonnent la ville.
14 Novembre
Après
avoir suivi toutes les maisons, les consuls déclarent qu’ils n’ont pu lever,
pour le fouage, que la somme de cent quarante-neuf
p. 160
francs. Il fut aussi démontré à la jurade, qu’on avait visité toutes les habitations pour faire payer le treizième, en faveur de la ville, à tous ceux qui avaient du blé ou du vin, dans leurs chais, et que tous s’y étaient refusé. La jurade ordonna que ceux qui ne voudraient pas payer, seraient expulsés de la ville, ainsi que leur vin et leur blé.
Les habitants de la juridiction de Montcuq, refusent de
payer ce qu’ils doivent à la ville; les consuls font mettre les scellés sur
leurs maisons, mais ceux de Montcuq brisent les scellés.
1er Décembre
Lo qual
jorn, fo mostrat als senhors juratz, e al comu (au peuple), que, cum en la dicha
vila de Bragayrac, agues gran rumor, e dicensio, e debat, entre lo dich comu,
per causa que lo dich comu dize e alleguava, que monsegr lo
conestable de Franssa, aves mes e pauzat I foquatge en Peregort, per la voqua
(pour la délivrance) del pays; e cum la vila de Bragayrac, fos estada meza a la
soma de IIIC e XL francx (trois cent quarante francs), del dich
fogatge, per los comissaris del dich monsgr lo conestable, es
assaber que lo dich comu dize e alleguavia, que lo talh que era estat fach, per
lo dich fogatge, se montava meys de VC a mil francx. E sobre aquest
debat, e rancuna, ni ave dalcus que dizen que
p. 161
sen volen anar, e sen
aneren dalcus. E ayssi que, es assaber que los
senhors cossols e juratz agut cosselh e deliberacio entre lor, foren dacort e
de voluntat, que mostressan lo dich talh al dich comu, per evitair debat, rumor
e malecoria (colère, méchanceté), la qual era mot granda; soes assaber, lo comu
contrastia los senhors cossols e juratz, ayssi ques assaber, que lo jorn e an
dessus escruit, lo dich talh, fo mostrat al dich comu; e no se trobet que se
montes tot lo talh fach ni (et) ordenat, per lo dich foguatge, sino IIIC
LXV francx e mech (trois cent soixnnîrî-cinq francs et demi). E aquesta
montranssa fo facha per que lo dich comu se quales (se taise), que non
parlessan tan cum fazian, e per que demorssan aquilhs que dizen que sen volen
anar, e ayssi auziren (entendirent) e troberen la vertat, cum era, e qualeren
sec (se turent aussitôt, restèrent tranquilles).
5 Décembre
II est bien de savoir, que le deuxième jour du mois de décembre, l’an 1409, Martinot qui demeure avec le seigneur de Laforce, Nicoleau, Beauchamp et autres compagnons, chevauchèrent vers Bergerac, et prirent quatorze hommes et leurs saumiers.
Ne
pouvant plus faire face aux diverses dépenses nécessaires, les consuls
demandent à
p. 162
être autorisés à engager les pougèzes et les poids, à ceux qui pourraient leur prêter.
On entendait par pougèzes, le droit qui se percevait sur les vins vendus à taverne, et par droits de poids, les droits perçus sur les marchandises qui se vendaient ou s’achetaient dans l’intérieur de la ville et qu’il fallait peser.
Les jurats les y autorisèrent, et firent faire en
conséquence un acte public, par leur secrétaire John Costa, scellé par
l’official de Périgueux.
23 Décembre
Loqual
jorn, fo mostrada una letra, laqual avia trameza John de Cussat, escruit lo
divendre davan Nadal, en la vila de Liborna; fazen mencio en aquela, cum lo
dich John ave parlat am Sent Destivans, loqual avia mandat que el avia aportat
I pati del rey dAnglaterra, per
IV ans, loqual pati, lo dich
Sent Destivans deve aver per la soma de XL francx, assi cum apareysse per sa
letra, e aras (maintenant) nos damandava VIII tonels du vins, e XX francx, dont
semblava als senhors cossols et juratz, que aquo era causa, que era contrari a
las covenenssas, fachas entre los senhors cossols de lan passat, e lo dich Sent
Destivans. E sobre aysso, los cossoh de lan presen, demandevan cosselh als
senhora juratz. E sobre aysso, foren dacort los senhors juratz, que hom demores
apres Nadal, de persegre aquesta causa.
p. 163
8 Janvier
Loqual jorn, fo mostrat cum Sent Destivans demandava, per
lo pati quel avia aportat del
rey Danglaterra, VIII tonels de vins e XX francx; e sobre asso, los senhors
cossols demandavian als senhors juratz cosselh, cum sen deven guovernat. E
sobre asso, fo ordenat que hom escriva a John de Cussat (1), que savize sobre
aquesta causa, cum hom sen devia guovernar, car lo dich Sent Destivans era anat
am lo mage de Bordeu en Espanha; e fo ordenat que hom demores, daqui que fos
vengut, car perilh sere que costes mays.
Il fut ordonné de payer
le fouage imposé sur le Périgord par le connétable, afin d’éviter plus grands
dommages.
15 Janvier
II est dit dans cette jurade que Ramond del Pont (consul), doit arriver à Bergerac avec le connétable. Il fut arrêté qu’on donnerait en présents, au dit connétable, et au nom de la ville, une pipe de vin blanc, une pipe de vin rouge et huit torches.
Pour rappeler dans la ville, les habitants qui l’avaient
quittée, il fut arrêté que tous ceux qui
(1) Consul de la ville.
y reviendraient faire résidence, seraient exempts, pendant
trois ans, de tout impôt, excepté de ce qui revenait au roi.
24 Février
Monseigneur l’archevêque de Bordeaux faisant vendre, par
certains habitants, les vins provenant de la dime de St-Martin, et, refusant de
payer l’impôt des pougèzes, comme l’avaient fait tous les prieurs de St-Martin,
qui s’étaient succédé, les jurats arrêtèrent qu’ils percevraient cet impôt,
comme de coutume.
26 Avril 1410
E plus, fo facha crida que cascuns portes son arnes per la vila, e plus fo facha crida que cascun arbalestier adoben lors balestas.
E plus, fo mostrat que cum aquilhs que deven lo blat de la
caritat, no volen paguar, ni no poden; e sobre asso, fo ordenat que hom lo
manleve (qu’on l’emprunte), daqui a nostra Dona daost.
15 Mai
Loqual
jorn, fo mostrat que per cosselh e deliberacio agut en jurada, hom agues trames
lo prior dels Prezicadors a Bordeu, per vezer si poyre aver lo pati, loqual avia portat Sent
Destivans,
p. 165
loqual pati era en las mas de Monot Guazen; e cum lo dich
priol sia vengut, lo jorn dessu escruit, loqual reportet e dis, que no pode
aver lo dich pati, menhs de VIXX
e XII francx, e VII sols e III deniers (cent trente-deux francs, sept sols et
trois deniers); e demandavan los senhors cossols als senhors juratz, que lor
donessan cosselh cum sen devien guobernat, per aver lo dich pati, e cum lo dich prior aja portat I salconduch (un
sauf-conduit), a T. Guolfier, per si e per I autre en sa companhia, per anar
debatre la dicha causa a Bordeu. E sobre asso, for ordenat que, puys que hom a
salconduch, per anar debatre e metre a fi la causa, que hom o mostres al comu,
laqual causa fo mostrada al comu en la gleya de Senta Catalina (1).
19 juin
Hélie Robbert écrit de Paris aux consuls qu’il vient
d’obtenir du roi, en faveur de la ville, l’exemption de tout fouage, pendant dix
ans, mais que pour obtenir ces lettres, il lui faut dix écus. Les consuls ne
trouvèrent personne qui voulût leur avancer cette somme.
(1) L’église Ste-Catherine occupait à peu de chose près,
l’emplacement occupé aujourd’hui par l’église Notre-Dame. On conserve à
l’Hôtel-de-Ville des pierres sculptées, provenant de cette église, et trouvées
en faisant les fouilles de l’église actuelle.
p. 166
E plus, lo mezis jorn, fo mostrada una letra, laqual avia
trameza mestre Guilh. de Langlada, fazen mencio en aquela, cum a Peregus eran
vengutz sertens (certains) leguatz, per recebre lo sagramen de las vilas de
Guiayna, per monsgr lo dolfi (pour monsgr le dauphin) e
duc de Guiayna, e que aquilh de Peregus avian fach lo dich sagramen, lo
temporal e lesperital.
10 Juillet
John de Cussat et Germain Guolfîer reviennent de Bordeaux,
portant le patis accordé à la
ville et au pouvoir de Maurens (Maurencxs), pour une durée de quatre ans. Il
fut crié à Bordeaux, le vendredi quatre juin, et à Libourne et à St-Emilion le
7 du même mois. Il fut envoyé à toutes les garnisons anglaises afin d’en
assurer l’exécution. Parmi ces garnisons, on trouve: Agulha, Fougueyrolles,
Puyguilhem, Bigaroque, etc., ce patis fut aussi envoyé à Ramonet de Sort,
capitaine de Castelnaud.
20 Juillet
Le capitaine de Bigaroque, fait réclamer aux consuls
ce qui lui est dû pour le patis fait
entre lui et la ville. La jurade répond qu’il n’est rien dû à ce capitaine.
p. 167
Dépenses relevées dans le budget de l’année 1409-1410
15 octobre
Lo dich jorn, venc Micheu de Lebret e John Feram, per anar de verta monsgr lo conestable, e donen lor XI punieras de sivada; costeren XII sols, VI deniers, e plus XIII quartz e mech de vi, valen IX sols. Monta tot XXI sols, VI deniers.
A XVIII de noembre, tramezen VIII homes per far lo pon a Ponbono, als quals donem IV quartz de vi, que valen II sols, VIII deniers, e VIII michas, valen I sol IV deniers. Monta aquest artigle IV sols.
Lo dissapte a XXI de dezembre, donen al senhor de Senta Bazellia, I baril de vi que tenia XXIII quartz, a X deniers lo quart. Monta XIX sols, II deniers; en peys platussas (plies), o autre peys, X sols, V deniers; loqual vi e peys fezem portar al rossi (par le cheval) d’Ayssonet, a Peregus, que demorel IV jorns, e donem ly IX sols, e costet lo baril IX sols, IV deniers e mech. Monta tot aquest artigle, cum par dessus: II lhioras, VII sols, XI deniers e mech.
Lo mezis jorn dessus, anet Perot
del Pont, a Peregus, per demostrar a monsgr lo conestable,
p. 168
am lajuda de Micheu do Lebret, loqual naven preguat, quen vulha preguar monsgr de Senta Bazehla, que ly plassa de far o parlar am monsgr lo conestable, que nos vulha far alcuna gracia del dich foguatge, e que li plassa de mostrar lo gran mal e dompnatge, en que la paubra vila es. Balhem al dich Perol, per far nos despens, 10 lhioras, I sol, VIII deniers, e plus, per lo rossi, que estet V jorns, X sols, V deniers.
Lo dimars a XXXI de dezembre, anet Perot del Pont a Limulh (Limeuil), pert devert monsgr lo conestable, un gran cop dautres de la vila, e porteren li, I sanglar (un sanglier), que costet II francx; e aguen Hel Gualayo am lo seu rossi, que portet lo dich sanglar; al qual donem VIII sols IV deniers; e plus porteren una pessa de porc, que costet IV sols, II deniers; e plus, en pa, IV sols; e balhem al dich Perot del Pont, per far los despens assi e als autres, XXXVII sols, VI deniers; e plus per lo rossi que el menava, loqual estet IV jorns, VIII sols, IV deniers.
Aven donat, a Roquassier, sirven de cossolat, quan pres sa molhi (quant il prit femme, quant il se maria), IV sols, II deniers.
Lo dimars a IV jorns de feurey, que fo lo dimars gras, donem als sirvens e al trompador, en vi, per soque no trovavan puyt de carn (parce qu’ils ne trouvaient plus de chair, c’est-à-dire de viande), II sols.
Lo
dinment que foren Pasquas a XXIII de
p. 169
mars, donen al cumenge de Sent Jatme, V quartz e mech de vi, valen IV sols, VII deniers.
Aven paguat a Perot, questa (qui est allé) am Bernard de La Balma, per so que fo, a la tor del pon de Dordonha, per esquantir lo fio, la nuch, que ardet, VIII deniers (pour éteindre le feu qui prit pendant la nuit).
Lo prumey del mes de may, donen al procurayre de monsgr lavesque, IV quartz de vi valen III sols, IV deniers.
Lo dimars a XIII de may, tramezen fray John de Cussat e fray Helioto dels frays menor, a Lenquays (à, Lanquais), per saber alcunas noelas, per avizar nos de la guarda de la vila, per alcuna empreza que se fazia, per prendre la dicha vila. Donen lor, en vi, XV deniers.
A XXII de may, donen a daquilhs que adoben al merquat, cum hom fes la processio, en vi, I sol, VI deniers.
Aven fach plazer a Piconet per son trebalh, que anet a la Salvetat, per la preza que lo cappni de la Salvetat, avia fach al Flieys (Le Fleix), e anet a Castilho (à Castillon), per parlar am lo cappni, per la medissa caussa; per luy e per son rossi, li fetz hom plazer de II aunas de fustani (deux aunes de futaine), que valen XIV sols, VII deniers.
Aven despendut,
per oly a honhe lo senh (en huile pour huiler la cloche) II sols, V deniers,
Suit le compte des dépenses, faites par les deux consuls,
qui allèrent à Bordeaux, chercher le patis,
que le roi d’Angleterre avait accordé à la ville, pour une durée de
quatre ans. On y trouve:
Lo dissapte a VI de julhet, despenden a dinar e a sopar,
XII sols, VI deniers; per lo leyt (pour le lit) X deniers.
1413-1414
24 Juillet
Loqual jorn, los juratz, dessus nompnatz, foren fach en la maniera ques acostumat; los quals jureren, sobre lo libre rnessal, e sobre la veraya ┼ (la vraie croix), de, be e fielment, acosselhar los senhors cossols, al profech del cossolat e de la universitat, cascus segon son sen e sa stienssa (selon son sens et sa science), e de guardar los segretz de cossolat.
24 Septembre
Plus fo
ordenat lo dich jorn, que las vendemphados (les vendangeurs) fossan taxssatz; e
foren taxssatz, los homes, a IV ardits, e las fempnas a II arditz, tam cum
vendemhas durarian. ― En 1413, l’ardit, monnaie remontant à Philippe le
Hardi, valait trois deniers.
p. 171
15 Octobre
Les consuls reçurent une lettre,
annonçant l’arrivée de Monsgr de Bourbon, et de ses gens d’armes,
pour la défense du pays.
Plus, fo ordenat, que per lo
plazer que monsgr lo senescal de Guiayna avia fach a la vila, car
nos era estat favorable e amit a doner lo dich pati, que hom li done II tonels de vi.
Ce seigneur avait bien voulu
allonger d’un an le patis accordé
par le roi d’Angleterre.
Plus, fo mostrat lo dich jorn,
que cum lo ser davan, lo cappni de Castet Nau (Castelnaud), soes
assaber Bertrando Dapzac (Bertrand d’Abzac), era vengut alotgar (loger) als
frayres menos (au couvent des frères Mineurs), a horas que era jorn falhit de
gran temps (longtemps après le coucher du soleil), e per causa car hom no los
leysset intrar en la vila, menassavan de core (de courir) sobre la vila, soes
assaver Peguant, e lo Clergo de Mon Velh (Montviell en Agenais), e plusiors
autres.
30 Novembre
Le comte Dorset fait dire aux consuls, qu’ils n’ont
rien à craindre de Bertrand d’Abzac, tant que durera la sufferte qu’il a accordée à la ville.
p. 172
18 Décembre
Loqual jorn, fo mostrat als senhors juratz dessus escruitz,
una letra, laqual avia trames Ramonet de Sort, laquel contenia, que hom li
dones I tonel de vi. E sobre aysso, fo ordenat, que hom li fezes resposta, que
la vila avia tan de cochas (tant d’affaires), que no poyria supplir a tants de
causas, e que hom li fassa resposta, que nou pot aver re (et qu’on lui fasse
réponse qu’il ne peut rien avoir).
20 Février
Loqual jorn, fo rnostrada una letra, laqual avia trames monsgr lo senescal de Peyregort, en laqual contenia, que hom anes parlar am lui, per alcunas causas, per las quals monsgr de Borbo (Bourbon), lavia encarguat, sobre la delivranssa dalcunas plassas, e dautras causas, toquam grandarnens al profech del pays, e que hom y anes, e fos (qu’on aille et qu’on soit) a Peregus, lo XXII jorn de feurey, o hom tramezes home sufissien, aven poder de la vila, e dels senhors cossols. E sobre aysso fo, ordenat que hom y tramezes.
Lo dich
jorn, fo autreyada una letra de borguesia (de bourgeoisie) a Bertran de
Marcielh.
1414
Plus, fo mostrat als senhors juratz, cum los forns (les
fours) del rey no poden supplir a coze lo pa de la vila (ne peuvent suffire à
cuire le pain de la ville), dont es gran dornpnatge a tota la vila, e la gens
ne passavan gran nessessitat de coze lo pa (souffraient beaucoup). E sobre
aysso, fo ordenat que nom anes de verta monsgr lo senescal, e que
hom vis, si hom poyre far am lui, que las gens puscan coze lor pa, als petits
forns de la vila, per XVIII deniers per fut (moyennant dix-huit deniers par
feu, par fournée), per lo terme de tres o de quatre ans.
8 Juillet
Loqual
jorn Guilh. de Clarmon, Pey Botier, Franc-Guontier, e Bernat Boyssel, per lor e
per totz lors companhos cossols de lan passat, presenteren lor papier, el qual
papier eran en escruit, totas las ordenansas fachas en cossolat, del temps de
lor aministracio; e ayssi medis, y eran en escruit totz lors comptes de las
causas, per lor prezas ni (et) recebudas, mezas e despendudas duran lo terme de
lor aministracio; los quals comptes ylhs redian am tal protestacio, que, al
quas que als dichs comtes, agues meys
p. 174
recebut que despendut, o meys
despendut que recebut, que sian tengutz de recorregir los dichs comtes, e tornar las causas que far se
devian, e estat degut, e a bona fe.
10 juillet
Lo qual jorn e an dessus escruit,
los senhors cossols, dessus nompnatz, mostrez als senhors jutge e juratz, en
pres escruit e nompnatz, que aqui era John de Fores, loqual volia estar mez borges
e habitan de la dicha vila, e volia far totz so que bon habitan, fiel e leyal,
deu far a qui ont vol demorar e far rezidenssa, e a qui, el presen, agut lo
libre messal e la santa veraya crotz paussada sobre lo tergitur (Te igitur), lo dich John de Fores, juret la sua mas
meza sobre lo dich libre messal, e sobre la Senta veraya crotz, que, et, sia
bon, e leyal, e fiel, e obedien a nostre senhor lo rey de Franssa, e a monsgr
de Guiayna dolphin den Vianes, e a la vila de Bragayrac, e lo be avenssira (recherchera),
e lo mal esquivara, a son leyal poder, e fara tot so que bon, leyal, fial e
obedien borzes e habitan de la dicha vila de Bragayrac, deu far.
En 1414, le blé valait quatre sols la poignére; le
seigle seize deniers; la pipe de vin (deux barriques) quatre francs; une charge
de bûches, huit deniers; la miche de pain deux deniers; le quart (deux litres)
de vin, huit deniers; l’avoine,
p. 175
vingt deniers, la poignére; les scieurs de long prenaient trois doubles par jour, c’est-à-dire trente-sept deniers et demi, et de plus deux sols, six deniers pour leur nourriture; l’écu valait deux francs quarante et un deniers.
Budget:
Recettes: cinq cent cinquante-six livres, trois sols, six deniers.
Dépenses: cinq cent cinquante-cinq livres, neuf sols, trois deniers.
Dépenses relevées dans le budget de l’année
1413-1414
Lo dimars a XXV de juillet, compren I tonel de cautz, del caufornier de Bel Reguart. Costet: I lhioras XVII sols, VI deniers.
A XXIX del mes de julhet, compren una corda, am que estaquen lo senh, ques sobre la dicha tor (tour de la porte Lougadoire), cum lo guacho (le guetteur) pogues far lo toqua senh (tocsin), si bezonh fus. Costet: VI sols.
A IV jorn d’aost, tramezen Langles a Salsinhat (à Saussignac), e a Duras, per espiar hont era mongrr lo conestable, ni (et) qual cami fasia; e trobet que sas gens eran alopgalz (logés) a Duras, e apres vent a qui lo dich monsgr lo conestable, e sen anet enta Genssat (Gensac); e donem al dich messagey, per V jorns que estet, XVIII sols, II deniers.
A IX del mes daost, loguem V valadiers, per
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anar sarar lescluza, a Ponbono, e per curar lo riu (pour curer le ruisseau); e donem lor, XX doblas, de que la vila ne pagua la meytat, e los senhors dels molys, lautra rneytat. Monta so que aven paguar, X sols, V deniers.
Lo dich jorn, solven (nous soldons) la trompa de lestanhre que lavia petassada (la trompe ou trompette que le fondeur d’étain avait rapiécée), costet IV sols, II deniers.
A XX jorn del mes de noembre, fezen gitar I rossi (un cheval) en laygua, en la Dordonha, que era mort davan los Mazels (devant les Mazeaux), que era de las gens darmas, que eran vengutz de Franssa am lo bort (Bâtard) de Caumon. Costet: II sols.
A IV jorn del mes de jevier (janvier), tramezen Ranhart, a Peregus, per espiar ont eran anatz la gens darmas que avian estat davan Mon-Reyal, ni qui eran; e trobet que era lo bastart de Borbo (de Bourbon), am gran cop (beaucoup) de gens darmas e de balestiers (et d’arbalétriers), que eran alopgatz en lo ciutat (qui étaient logés dans la cité), e als ordres de Peregus, que no los leyssavan ponh intrar dedins la vila de Peregus, sino que fossan desarmatz, e fossan segurs de lor. Donem al dich Ranhart, que fo raubat e despolhiat (qui fut dérobé et dépouillé); XI sols, I denier e mech.
A XXIII de feurier, aneren lo petit del Peyrueih e
Bernat de La Balma, a Peregus, hont
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monsgr lo senescal de Pereguors, avia mandat los trez estatz, per empauzar I foguatge sobre lo pays de Pereguors, do VIIIC francs; e meneren dos rossis do John Lavesque; prenian, per jorn, IV sols; e porteren per donar a monsgr lo senescal, e a monsgr lo jutge mage, e al procurayre del rey, V larnpreas (cinq lamproies). Coslet XXV sols, e despenderen en IV jorns questez, XXX sols; e quan ne volguen anar e foren vengutz, en blat als rossis, II sols. Monta tot: III lhioras, XIII sols.
Lo prumey jorn del mes de mars, fezon adobar lo pon levadis (le pont levis) de la Dordonha, e fezen metre lo cabeslel (cabestan) davan, que era rot (qui était rompu); e foy (et ce fut) Guilho Lengier e Pey Joly; prenian, cadun (chacun), per jorn, ses despens, V sols; et donem a I home que lor ajudet (qui les aida), II doblas; e esteren I jorn; e compren de las puas (des clous) de Naudy lo faure; costet V sols, e Ber. Boyssol y fetz III quadenos (chaines); costez VI sols; e compren una pessa de fusta (une pièce de bois), per far lo dich cabestel, costet: II sols; e donem als portiers que lor ajuderen, en vi: XVI deniers.
A XI
jorn del mes de mars, foren fachas las honnors de la mayre de la dona de
Monclar (furent faites les honneurs (funérailles) de la mère de la Dame de
Montclar), als frays menos (au couvent des frères mineurs) de Bragayrac;
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e mezen ly IV torquas (quatre torches) e I drap daur, que aguen dels dichs frays. Costet: I lhioras, V sols,
A IV jorn del mes dabril, tramezen al senhor de Monqut, dels peys (des poissons), I salmo, e II colacs (aloses). Costeren: I lhiora, XII sols, VI deniers.
A VIII jorn de may que era Sent Miquel, fezen caregar (charroyer) de la fusta del bost Redon; donen als boyers (aux bouviers) en pa, en vi, IV sols, IV deniers.
A XI jorn de may, vent a Bragayrac monsgr de Barbaza (1), am gran cop de gens darmas e de balestiers, que dizian que anavan en Franssa, ajudar al rey; donen lhy LIII michas, de II deniers, la micha; e una bariqua de vi, de XVI quarteyros. Costet LXII sols, VI deniers; e II sestiers de sivada, a XX deniers la puniera. Monta: V lhioras, XI sols.
A XXVI del mes de junh, fezen far lo cavalet, en que
resegueren las taulas, a far lo planquandis (le chevalet avec lequel nous
sciâmes les planches pour faire le plancher), del dich pont de la porta
Logadoyra; e donem als carpentiers, que eran de manobra, en pa, XII deniers, e
en vi, II sols, VIII deniers; e donem al Foqueyra, que limet la resegua (qui
lima la scie), de Perot
(1) Le baron de Barbazan, général français sous Charles VI et
Charles VII, du pays de Bigorre.
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del Pont, que nos prestet, e la guarnit (qui nous la prêta après l’avoir garnie), am que ressegueren las dichas taulas, II sols. Monta: V sola, VIII deniers.
Costa la feradura, de claus, e danels, e darpos (coûta la ferrure, de clous, d’anneaux et de crampons), de Naudy lo faure (le forgeron): una lhiora, X sols.
Costa la cavilha e los anels (la cheville et les anneaux),
que mezen a tener la grua de la planqueta, una lhiora.
1414-1415
Le château de Montcuq étant tombé en partie, Ramonet de Sort
écrit aux consuls de bien vouloir lui donner trente écus, pour l’aider à le
réparer. Il fut arrêté par la jurade, qu’on ne lui donnerait pas d’argent, pour
l’aider à faire ces réparations; mais que pour qu’il restat l’ami de la ville,
on lui enverrait sept tonneaux de vin.
10 Août
Plus,
fo mostrat per los senhors cossols, als senhors juratz, cum, Lancelot de La
Barda, menassava la vila, per causa del fach de las eguas (des juments), los
quals dize que lieran
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estadas mortas, per alcuna gen de Bragayrac; la qual cauza no era punt vertat. E sobre
aquestas causas, fo ordenat, que afin que no nos fezes alcun dompnatge, que hom
li fezes alcun plazer, per que se quales; e que hom li dones II escutz.
15 Août
Loqual jorn, fo mostrat, per los senhors cossols, als senhors juratz, cum, Ramonet de Sort, demandava que hom li fezes alcuna ajuda, o, al quas que hom nolh vogues far alcun plazer, quel sen paguaria be, e gran cop dautras menassas que fazia a la vila. Sobre ayssot fo ordenat, que hom li dones doas pipas de vi, ayssi cum es estat ordenat a lautra jornada, ques estada tenguda, en cossolat, davant aquesta.
Plus, lo mostrat per los senhors cossols, als senhors juratz, que cum lo cappni de Castet-Nau (1) (Castelnaud), e sa gens, en contizan nos de lor (dont nous ne nous méfions pas), fossan vengutz en la vila de Bragayrac, lo XIII jorn del mes daost, loqual jorn ilhs prezen H. de La Ribiera e lenmenavan, en luy apelan fal, e malvat, e traydor (et l’emmenaient en l’appelant faux, méchant et traître).
E ayssi cum lenmenavan, venc I bruch e rumor en la vila, en
cridan alarma, e, toqua
(1) Bertrand d’Abzac.
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senh fach, en dizen e cridan, per tot lo pobles que aquels
que avian begut e mingat (que ceux qui avaient bu et mangé), e lagut, en la vila,
en nos cofizan do lor (et qu’on avait reçus dans la ville avec confiance), que,
no nos volguessau far mal ni dompnatge, a home de la vila, ni a res que fos en
la dicha vila. Se endevenc que Arn. Gualhart, donzel, senhor de Longua, e en
Bernat Duffarges, donzel, senhor de Maurens eran en la vila, e auzen lo dich
bruch (et entendant le dit bruit) e rumor, aques sobre dichs senhors, am
dautres de la vila, se mezen apres, per rocovrar lo dich B. de La Ribiera,
loqual fo recovrat, e recors totas vetz
entendut, no menhs fazen en res contra lo pati e suferta, que la vila avia de monsgr lo duc
de Clarenssa, e de monsgr lo comte de Dorsset; lo qual B. de la
Ribiera, fo recorut lo dich jorn, per aquels dessus dichs, am daquels de la
dicha vila. E sobre aysso, fo ordenat que hom trameta devert Bertrando Dabzac,
cappni de Castel-Nau, per vezer e auzir, per cal causa avia el fach
prendre lo dich B. de la Ribiera, ni qual era sa ententa, si volia far mal ni
(et) guerra a la vila.
24 Août
Bertrand
d’Abzac écrit aux consuls concernant B. de La Rivière, auquel il reproche de
mauvaises paroles et certains faits de trahison. II lui
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fut répondu de bien vouloir enumérer les faits qu’il
reprochait à B. de La Rivière, lequel, à Bergerac, était tenu pour honnête et
loyal, et qu’ils priaient Dieu qu’il n’y eût aucun traître dans la ville.
E plus, fo ordenat per los senhors cossols e juratz, que
hom tramezes en Anglaterra, I bon home de la vila, o dos, per vezer si poyrian
aver pati o suferta, del rey, afin que la vila demores plus al segur, e la
paubra gen que sen puscan far lors labors, e demorar en patz, e al segur.
25 Octobre
Loqual
jorn, fo mostrat per los cossols als senhors juratz, que cum los foras (les
étrangers), que no fan guach (guet), ni paguan talh, ni fan las autras causas
que los autres borzes e habitans fan, meten e tenen lor blat, e vi, e autras
causas, en la vila, e no fan nulh autre avantage ni profech a la vila. E sobre
aysso, fo ordenat per los senhors cossols e juratz dessus escruitz, que tot
home fora, que no sia del sagramen de la vila, ni aura blat, ni vi, en la vila,
que paguen lo XIIIe, e no remenh (et notamment), que no sian si
arditz de vendre vi a taverna, sino que sia borzes: en pena de XX sols, e
daysso, quen fo facha crida, per los quayrefores acostumatz a Bragayrac.
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Octobre
Plus, fo ordenat lo medis jorn, que castun cure la carriera
en drech son ostal, afin que lo rey guach (l’arrière guet), e aquels que fan la
guarda, puscan melh anar per la vila, e de nuytz e de jorn; en pena de V sols
de guatge; e aysso sia fach, entre si e XV jorns.
1er Novembre
Les consuls envoient deux délégués choisis parmi les habitants les plus respectables de la ville, vers le capitaine de Castelnaud, pour voir si on ne pourrait s’entendre au sujet de B. de la Rivière, tâcher de faire relâcher Jean de La Beaume et Jean Lévêque, qu’il avait fait prendre et emprisonner, et l’empêcher de courir sur la ville.
Bernard de La Beaume, dit que son fils a été pris, mis en prison et aux fers, par Bernard d’Abzac, et qu’il trouvera seigneurs et gens, qui sortant de leurs châteaux, sauront délivrer son fils; mais qu’afin que cela ne mette la ville en péril, ni ne lui occasionne de dommage, qu’il adjure B. de La Rivière d’agir de telle façon, que son fils sorte de prison, puisqu’il a été emprisonné pour et à cause de lui.
Bernard
de la Rivière répond que le capitaine
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de Castelnaud l’accusant de trahison, il prouvera par une enquête faite par les officiers du roi, qu’il n’est ni coupable, ni déméritant, en rien (malmeren en re), qu’il ne se soumettra pas, et que si ses biens ne suffisent pas, il y sacrifiera sa vie: que l’on entende sa défense, et l’accusation du capitaine, et que le tout vienne à la connaissance du sénéchal de Guienne.
De tout ce, ci-dessus, il fut fait un acte public, par
devant notaire, afin que cela fût jugé en conseil de gens compétents et justes.
4 Novembre
B. de La. Rivière, offre d’aller à Castelnaud défendre sa
cause, à la condition qu’il y sera accompagné par Pierre de Chaumont, donzel.
Sa proposition fut acceptée ainsi que le prouve la phrase suivante:
E la causa fo remeza, que lo dilus apres, lo dich B. de La
Ribiera, anes am lo dich Pey de Chaumont, enta Castel-Nuo per defendre son
drech, e en aquesta causa, la dicha jurada demoret, le dich jorn dessus.
9 Novembre
Loqual
jorn, fo mostrat als senhors juratz dessus escruitz, que cum las trevas
presentas deven falhir (finir), aquesta festa de la purificacio de la Vergena
Maria plus pres venent, e que
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hom era en gran peril, per la causa de la presen guerra, e que per salvat la vila e las gens, sia bon de y metre alcun bon remedy, cum lo poble pogues anar segur, e guayanhar lor paubra vila. E sobre aysso, fo ordenat, que hom tramezea devert monsgr lo senescal de Guiayna, de la part dAnglaterra, per a luy preguar e supplicar, que a luy plagues, de nos donar pati e suferta, per I an, e que a luy plagurs, de mandar a totz los cappnis de la lor part, que volguessan tenir e far tenir lo dich pati e suferta; e plus, lo ordenat, que hom li dones II tonels de vi.
Item. — Fo ordenat, que hom tramezes en Anglaterra, per aver I pati e suferta del rey dAnglaterra, per IV ans, o per tan cum hom lo poyra aver, per plus lonc terme sy hom lo pot aver, e que hom done e trameta, que al rey que als autres senhors als quals hom ordenava, quen sia donat la soma de XXV tonels de vi, que blant que claret, e plus, fo mes a pretz lo dich vi, de voluntat dels totz aquels, que hom y volria trametre a VII francx lo tonel.
E plus, fo ordenat que hom done a John de Cussat, per lo trebalh que a fach per la vila, e per aquel que fara per seguir (pour suivre) aquesta causa, II tonels de vi.
Per las
quals causas dessus dichas e declaradas, totz los senhors cossols e juratz,
foren dacort, e de voluntat dels totz, que fos fach en la forma e maniera que
dessus es dich e declarat.
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11 Novembre
Lo qual jorn, fo mostrat per los senhors cossols als senhors juratz e jutge pair dessus escruitz, que, cum lo jorn davant aquest, que fo lo X jorn del mes de novembre lan presen, Olivier Dapzac, am dautres eran vengutz corre (courrir, chevaucher) a Bragayrac de Bel Reguart (de Beauregard) en fora, los quals eran frances coma nos. E sobre aysso, fo ordenat, que hom trameta a monsgr lo senescal de Pereguort, e que mostran a luy, cum lo dich Olivier nos a fach tal tort, e quelh plassa de mettre y qualque remedy, car nos, ni home de nostra vila, nolh pensan estat de re tengutz.
Plus, fo ordenat lo dich jorn, per los senhors cossols e juratz, que, daquesta hora en avan, hom no leysse intrar nulh home, que si a de la obedienssa del rey dAnglaterra, en la vila, que portes arnes; mas que hom lor fassa leyssar los glavis, e las espazas (mais qu’on leur fasse laisser leurs glaives et leurs épées), a las portas, o autramen, que hom no los leysse intrar en la dicha vila, sino que leyssen larnes cum dich es.
Plus, lo ordenat lo dich jorn, que daquesta hora en avan, hom no ovra (on n’ouvre) sino doas portas de la vila.
15 Janvier
Il fut
dit à cette jurade, que le différend survenu
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entre Bertrand d’Abzac et B. de La Rivière, provenait d’une
dette de deux cent cinquante francs, contractée par Madame de Montclar. Cette
affaire fut réglée amiablement par les consuls.
Plus, fo mostrat, cum monsgr de Duras senescal de Guiayna, avia donat pati e suferta al loc, castel e castelania de Bragayrac, e al poder de Maurents (Maurens), per lo terme de I an. E sobre aysso, fo ordenat que hom ly dones VIII pipas de vi; plus, a madona de Duras, VI abnals (ancienne mesure) doly franc, plus al clerc I abnal doly; car autramen, hom no ave agut ni pode aver agut, lo dich pati ni suferta.
Plus, fo ordenat, que per estar amiexs (amis) daquilhs de Fronssac, que hom done al cappni e al conestable, III pipas de vi.
Plus, fo dich e hordenat lo dich jorn, que hom davales
(qu’on descende vers Libourne ou Bordeaux) XX tonels de vi, de que las cochas
de la vila se puscan far e delivrar.
28 Janvier
Ce jour
là, les consuls reçurent un mandement du roi, qui leur ordonnait de faire bonne
garde dans la ville, à cause des ennemis qui se trouvaient dans les environs. Les consuls ordonnèrent immédiatement, de
faire rentrer dans la ville, tous les blés qui se trouvaient en
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dehors de l’enceinte, et aux arbalétriers, de tenir leurs
arbalètes prêtes, et en bon état.
Plus que hum meta totz los blatz dins la vila, plus que fo
ordenat que hom mande totas maniera, de balestiers, que fassan cum lor balestas
sian be guarnidas, e prestas, sobre la pena que si en set.
Loqual jorn, fo mostrada una letra, e I mandamen, loqual
avia trames monsgr lo marescal Bruciquaut (1) per John de Marti, el
qual mandamen era contengut que hom fezes un tal (une taille, un impôt), de I
frant per fut (par feu), lo fort portant lo frenol (le fort portant le faible),
per maniera de prest, per paguar la buga de Castel-Nau, e que lo dich foguatge,
sia trames dins VIII jorns, a Sarlat, a lostal de Tando de La Valeta, sus la
pena de L marcs dargen. E sobre
aysso, fo ordenat, que hom mostre al dich John de Marti la paubreta en que la vila es, e que hom li fassa alcun plazer,
afin que nos sia favoratble, e sia bon anut, a dezencuzar la dicha vila, en
vert lo dich senhor, e ly vulha mostrar la gran paubreta, en que la vila es; e
plus, fo ordenat, que hom trameta, devert monsgr lo senescal de
Pereguort, per dire ly, e mostrar aquesta causa, e que a luy plassa de nos
dezencuzar, devert monsgr lo marescal, per que
(1) Boucicaut, maréchal de France né à Tours en 1364, mort en
Angleterre où il était prisonnier en 1421.
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el nos sia plus favorable en dezencuzar la vila, que per la
granda paubretat en que es, e per las grandas cochas en que la dicha vila es,
per guardar la, e ester a la dicho obedienssa, sans aver socors ni ajuda del
rey, (sans avoir secours ni aide du roi), que al dich monsgr lo
marescal plassa, que la dita vila na vulha grevar ni vexssar, car dautras vetz
(d’autres fois), la vila a ajudat a paguar las vugas del dich Castet-Nau,
plusiors vetz, dont es estada mot grevada, e per que el ly reporte aquestas
causas, que hom ly fassa alcun plazer.
11 Février
Loqual
jorn, fo mostrat per los senhors cossols als senhors juratz, que cum hom agues
trames fray Arn. Cozi, de verta monsgr lo marescal Brussiquaut, per
dezencuzar la vila, sobre lo fach del foguatge, que lo dich monsgr
lo marescal demandava a la dicha vila, cum davan es dich; e plus, encaras avia
trames une autra letra, plus riguoroza, contenen en aquela, que tantost hom ly
portes lo dich foguatge, dins VIII
jorns en la pena de L marcs dargen, e no remenhs, que IV homes, de Bragayrac,
dels melhors, anessan a luy, dins VIII jorns, a Sarlat, o a qui ont el seria.
La qual letra, fo legida en la presenasa dels senhors juratz dessus escruitz. E
sobre aysso, fo ordenat, que auzen la sua
p. 190
granda malesa e forssa, e que reguardan la granda paubretat en que la vila era, e per escartar tota sa malesa, e per aver patz am luy, que hom trameta dos homes devert monsgr lo senescal de Pereguort, per dire ly e mostrar que ly plagues, de nos aver per recornandatz, e que ly plagues de presentar al dich marescal, la soma de C francx.
18 Février
Loqual
jorn, fo mostrat als senhors cossols juratz, que cum a lautra jornada davant
aquesta, fo estat mostrat que hom presentes a monsgr lo marescal
Brussiquaut, per lo foguatge que demandava a la vila, la soma de C francx.
Sobre la qual causa, hom avia trames, a Peregus, Joh. de La Balma e Joh. de
Cussat (anciens consuls), per parlar am monsgr lo senescal, sobre
aquesta causa, e cum Joh. de Cussat, fos vengut de vert lo dich monsgr
lo senescal, am una letra de crezeansa, fo e dis lo dich Joh, que el e lo dich
Joh. de la Balma, avian parlat am lo dich monsgr lo senescal, e
debatut sobre lo fach del dich foguatge, en dizem cum la vila era paubra, e que era perilhos, que
alcus de la dicha vila, la volguessan dezenparar, si aquel foguatge se levava,
e pio, dautras causas dichas e alleguadas am lo dich monsgr lo
senescal, tan que ilh no podian delivrar nulha causa; que no covengues
p. 191
que la vila pague per lo dich foguatge la soma de C francx. Lo L francx a paguar dins VIII jorns, e los autres L francs dins XV jorns. E sobre aysso, fo erdenat, que en Guilh. de La Roqua, e en Peyre de Sent Clar, donzels, anen devert lo dich monsgr lo senescal, per vezer, si ne poyran debatre alcuna causa de la dicha soma de C francx, e de tot so que ilhs ne faran ni poyran acordar, los dichs senhors juratz dessus escruitz, donen plenier e liberal poder e especial mandamen, als sobre dichs en Guilh. de La Roqua e en Peyre de Sent Clar, que ylhs puscan obliguar la vila am letra, daqui a la soma de C francx, o al melhor merquat quen poyran aver. E sobre aquestas causas, los dichs senhors juratz donen procuratio als dichs donzels, recebuda (reçue) per mestre Pey de Chapoleta notari public, lo jorn e an dessus.
Joh. Costas sic est.
23 Février
Cette jurade porte le millésime de 1415, mais cela doit
être une erreur du secrétaire Costas, puisque au verso de la même feuille se
trouve la jurade portant la date du 11 mars 1414.
Loqual
jorn, fo mostrat als senhors cossols e juratz, per en Sent Pey de Sent Clar, e
en Guilh. de La Roqua, donzels, que cum ylhs fossan anatz
p. 192
parlar am monsgr lo senescal de Pereguort, sobre
lo fach de la composisio del foguatge, que monsegr lo marescal
Brossicaut demundava a la vila de Bragayrac, per la buga (1) de Castet-Nau e
del pays, los quals donzels, dyssen que ylhs avian fach e compossit, am lo dich
monsgr lo senescal de Pereguort, que la vila era quitta de tot lo
dich foguatge, per la soma de C francx, la qual soma, los dichs donzels am
promes de paguar e si son obliguatz de portar la dicha soma de C francx, en la
vila de Sarlat, dins mech careme plus pres venent; e sobre aysso, los dichs
donzels e cossols, demanderen als senhors juratz, que lor donessan cosselh e
remedy, cum la dicha soma se pague al jorn que am promes, afin que alcun mal no
sen pusca en seguir, ni despens ni dompnatges; car los dichs donzels an promes,
que, al quas que la dicha soma de C francx, no sia paguada din lo dich terme de
mech careme, los dichs Pey de Sent Clar e G. de La Roqua, au promes e jurat
danar tener hostatges dins la vila de Sarlat, per que es assaber, que sobre las
causas dessus dichas e declaradas, los sobre dichs en Pey. de Sent Clar e en G.
de La Roqua, dem inderen e requeriren los dichs senhors juratz, que ayssi cum
per lor mandamen e licensa, ylhs an fach las causas sobre dichas, e sy son
obliguat, e lor nan promes
(1) Délivrance.
p. 193
de guardar de tot dompnatge, ayssi cum a lautra jornada davant
aquesta, es estat promes e autreyat, e si son obliguatz, que fasan en maniera
cum la dicha soma sia paguada, e ylhs sian
quitis de tot so que promes an, ni son obliguat cum dessus es dich, e afin e
per la maniera que ylhs non agan a sufertar alcun mal ni dompnatge.
D’un commun accord, les consuls et jurats ordonnèrent que
les pougèzes, arriére pougèzes et autres émoluments de la ville, seraient mis
entre les mains de la personne qui préterait la dite somme de cent francs,
laquelle garderait ces revenus jusqu’à complet remboursement.
11 Mars
N’ayant
trouvé personne qui voulût leur prêter les cent francs nécessaires, pour payer
le fouage imposé, les consuls d’accord avec les jurats, décidèrent de faire une
taille (impôt) générale sur tous les habitants, jusqu’à concurence de la somme
de 300 francs; que dans le cas où cette somme ne pourrait suffire à payer les
diverses dépenses, faites durant le temps de leur administration, ils
affermeraient les divers revenus de la ville. Les consuls et les jurats prirent
la dite afferme à leur compte, après avoir fait le serment suivant:
E
jureren sobre los sam avangilis de
Diu toquatz corporalmen de lors mas
destras (de leur main droite), e castun per sy, que tot
ayssi cum dessus es dich, en la
maniera que dich es, ylhs tendran observaran e guardaran etc...
1er Mai 1415
Durant toute cette année, la ville fut inquiétée par les
bruits de guerre, à tel point que dans la jurade de ce jour, il fut ordonné de
couper le pont, de manière à ne laisser passer que les gens à pied:
Plus fo ordenat que lo pon fos e sia deffach, per tal
partit que, nulh non passe, nin pusca passar, sino gens a pe; e aysso per las
grans sabenssas (informations) que hom a
agut de nostres ennemicxs.
12 Juillet
Loqual
jorn, fo mostrada una letra, als senhors juratz, laqual avia trameza Ramonet de
Sort, laqual letra aviat portat Archambaut, laqual ora de crezensa, laqual
crezensa era, que la vila li volgues secorre e prestar, per una gran cocha,
quel avia a far, la soma de XII escutz. E sobre
aquesta causa, agut cosselh e deliberacio, entre los senhors cossols e juratz.
Fo dich e ordenat, que per esquivar mage mal, e per cal que el sia e demore
amit de la vila, que hom li presente e li done IV escutz, en dezencusan que
p. 195
la vila es tan paubra, que adaquela soma no poyrian supplir, car encaras, e
daquetz quatre escutz, covendra que la vila los manleve de qualque home, si hom
pot trobar que los vulha prestar.
Quelques dépenses relevées dans le budget de l’année 1414-1415
Lo dimars a XXIII jorn de julhet, venc Ramonet Dessort, que seguia (qui suivait) Arnaut Azaut, e donen ly IV quartz de vin, e, en pan, que monta VI sols.
A VIII jorn del mes d’aost, tramezen Beulaygua a Montrastuc (à Lamonzie-Montastruc), per vezer sy y era la cappni de Castel-Nuo; e menet lo rossi de G. de Belrieu. Despenden en tot: II sols.
Lo XV jorn daost, venc, als prezicadors, Joh. Beuchamp, am gens darmas, e covent que hom li fezes prezen, e donen ly, en pa, en vin: XXX sols.
Aven
donat als frayres menos (mineurs ou cordeliers. Leur couvent se trouvait à
l’entrée de la rue de Clairat, là où se trouve aujourd’hui l’hôtel du Cantal,
et dont les écuries occupent l’anciennne église.) per las honnor de madona de
La Forssa (pour les funérailles de Madame de Laforce), per IV torchas, XXV
sols; e mezen lo drap de la vila (La ville avait un drap d’or,
p. 196
qui lui appartenait et qu’on trouve signalé dans presque tous les inventaires des biens de la communauté. Ce drap, ou pavillon, se plaçait les jours de Fête-Dieu, au-dessus du Saint-Sacrement, et servait de dais; il se mettait aussi sur le cercueil des consuls décédés dans l’exercice de leurs fonctions, et sur celui des hauts personnages qui décédaient dans la ville, ou se faisaient enterrer dans un de ses couvents) e plus a Naudo Ramel, nostre sirven, en vi, VI deniers. Monta tot XXV sols, VI deniers.
Item. — La vespra de Nostra Dona de setembre, vinc lo jutge mage, e donen ly una heymina (mesure valant soixante livres) de sivada, VIII sols, IV deniers; e plus, VI parelhs de polalha (six paires de poules). Costez X sols, e plus, XXV quartz de vin (le quart valait deux litres), valen XVI sols, e VIII deniers. Ayssi que monta tot aquest article a una soma de XXXV sols.
A XV jorn de setembre, donen a monsgr lo jutge mage, per comandamen dels senhors juratz, per que dones licenssa, que castun habitan pogues far forn (four) en son hostal, paguan II sols de la festa de Sent Joh, a V ans que hom dija en data mil CCCC e XV, e donen ly IV escutz, que valen XII sols, VI deniers.
Lo
disapte a XXIV jorn de novembre, tramezen al cappni de Castel-Nuo a
Montastruc (à Lamonzie-Montastruc), XIII platussas (plies), que costeren XII
sols, VI deniers.
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Lo dimecres a XXVIII jorn de dezembre, anet Peyre de Sent Clar a Monquc, per la requesta que avia fach lo bastart de Caumon, per los merchans que eran estat pres, los quals eran de Lauzu (Lauzun); costet que de ferar lo rossy, e per son dinar: II sols, IV deniers.
Paguen al faure do Queyssat (au forgeron de Queyssac), per
adobar la quadena (la chaîne) del pon de la Loguadoyra, que monta IV sols.
Hey fornit per la sepultura de la sebelieda (pour les funérailles) de G. Doada (l’un des consuls), XII lhioras de sera. Monta tot: II lhioras, X sols.
Item. — Per la faysso de las torchas (pour la façon des torches), IV sols.
Lo dimecres a VI jorn de
feurey, tramezen fray Arn. Cozi, a Sarlat, per parlar am lo dich monsgr
Brusicaut marescal de Franssa, e fo ly balhat, per sos despens I franc; e quan
fo vengut, donen ly, III sols
de que sopes (pour son souper), e menet lo seu rossi, e estet IV jorns; monta
VIII sols. Soma aquest artigle XXXVI sols.
Lo dimars a XI jorn de
mars, foren balhados a Naudonet de Sent Marsial, VI lampreas (lamproies), las
quals portet a monsgr lo senescal de Pereguort; e costeren de B.
Bruguyera: una lhiora, V sols.
Lo jorn
medys, paguen a Heliot de Belcur, per I cavalguador (cavalier, estafette), que
era de monsgr lo conestable de Franssa, e lo dich cavalguador
leyssava lo rossi en la carriera (laissait
p. 198
son cheval par la rue), per so car Guautier, que demorava am Ramonet de Sort, li avia panada (volée) la sela (la selle) de son rossy, e per cal que no leysses lo dich rossi, e per honor de monsgr lo conestable, paguen IV sols, II deniers.
Lo XIV jorn de may, fezen comte am Joh. de Cussat, e dinen nos ensernps, e despenden en pa, en vy, e en peys, VII sols, VI deniers,
Paguen al guacho (guetteur) del pon, V cobdes de drap (cinq coudées de drap. La coudée naturelle est la distance du coude à l’extrémité du doigt du milieu), que ly fezen delivrar a B. Guardes, XXVI sols.
Donen al senhor de Biron, lo dilus, a I del dich mes de junch, en pa, e en vin ; VI sols, III deniers.
1415-1416
10 Août
Lo dich
jorn, fo mostrat en cosselh per
los senhors cossols, als senhors juratz dessus escruitz, que cum lo VIII del
mes daost daquest an prezen, Arn. de Roquafort, ab (avec) Cardenal, agues fach
core a Bragayrac, contra la suferta del
rey dAnglalerra, en la qual coruda, avian pres XI caps (têtes) de buos, los
quals foren recorutz
p. 199
(repris, recouvrés). Fo ordenat que hom ne fezes alcun plazer a daquels que lavian recorut, e no remenhs (notamment, en outre) que hom nescriva a monsgr lo senescal.
1er Septembre
Loqual jorn fo mostrat, per los senhors cossols, als
senhors juratz dessus escruitz, que I nostre amit avia dich a B. de La Ribiera
(l’un des consuls), e per via de sagramen, que la destructio de la vila se
sercava, eum la vila fos preza e destrucha; e que aquel que fazia lempreza, se
era vantat quel metria dos sens homes (deux cents hommes) dedins la vila, avan
que hom ne sentis re (avant qu’on ne sente rien, avant qu’on ne le soupçonne).
22 Novembre
Plus fo
mostrat, cuin la vila devia eatar preza, e que I amit de la vila non aviat
avizat. Sobre aysso fo ordenat que hom fassa bon guach e bon reyre guach, e que
las portas sian be guardados.
Apres
cet avis, les consuls réunirent tous les habitants et leur expliquèrent ce qui
suit:
Loqual
jorn fo mostrat per los senhors cossols, als senhors juratz, e a tot lo comu,
que hom era estat avisat per alcun nostres amics, que la vila no avia pogut
aver suferta del senescal de
p. 200
Guiayna, sino per III senmanas (sinon pour trois semaines),
de que neran passatz deja XV jorns, e que hom no podia aver plus; e cum los
senhors cossols no aguessan argen a perseguir (pour poursuivre) la causa, cum
la dita suferta se prolongues per I an, o per tan de temps cum hom poyre. Fo
demandat al comu, que aquilh que poyren, volguessan prestar de largen, cum la
causa se perseguia, cum la dita suferta se pusca perseguir de verta lo dich
senescal, cum se pusca alonguar a I certen terme, tan lonc cum hom poyra.
12 Décembre
Loqual
jorn, fo mostrat per Joh. Mamel, que I religios, ly avia dich, que la vila
devia estar preza e destrucha, en bien de temps (que la ville devait être prise
et détruite en peu de temps); la qual causa fo dicha al dich religios, seguon
que fo reportat per tres homes bos, dels quals lun era de lempreza; e plus
avian dich e reportat los dichs III homes, que hom se guardes be, car gran
bezonh era, per guardar la dita vila; que no fos destrucha. E sobre aysso, fo
ordenat, que hom fassa far e renovelar los sagramens, a tot home que volia
demorar en la dita vila; e plus fo ordenat, que cada senhor dostal (que chaque
chef de maison) y mene sos vayletz: e plus fo ordenat que hom fassa far lo dich
sagramen a totz los religios.
p. 201
15 Décembre
Après d’actives démarches, faites auprès du sénéchal de Guienne, par Jammes del Arquey (consul) et Joh. de Cussat, la sufferte fut prolongée jusqu’au premier mai, moyennant quinze tonneaux de vin, le tiers blanc et le reste claret (rouge), à payer à la Chandeleur (a paguar a la candelor); que dans le cas, où ces conditions ne conviendraient pas, la dite sufferte serait retournée au sénéchal, dans un délai de huit jours. Du consentement de toute la jurade, ces conditions furent acceptées. Il fut dit aussi que l’affaire serait soumise, dès le lendemain, jour de lundi, aux habitants de la ville, assemblés dans l’église Saint James. (E que aquesta causa sia mostrada, dema que sia dilus, a Sent Jamme, a tot lo comu).
7 Janvier
Fo ordenat lo medis jorn, que negun angles no intre en la vila, ses (sans) litcenssa, e aquels que y intraran, que hom lor fassa leyssar larnes a las portas.
Fo ordenat lo medis jorn, que hom done del vin a
Mossel Captal, e a monsgr
de Duras, e al conestable afin que fassan cum la suferta nos sia be tenguda, e
sian amics de la vila.
p. 202
Plus fo ordenat lo medis jorn, que nom trameta, a Paris, I bon home o dos, per dezencuzar la vilar, devert lo rey, e devert monsgr de Guiayna, de las causas que son estadas reportadas de part de la, soes assaber, que alcus fais parlies e messongiers, avian reportat a Paris, que la vila era angleza.
Plus fo ordenat lo medis jorn, que hom trameta a Clarens (a
Cause de Clérans), loqual cra estat pres per Tando del Peyronent, loqual era
Angles, per vezer am lo dich cappni, si volia tenir nostra suferta,
ni si hom sa aguardar de lor, ni si hom poyra far am lor, que hom pusca estar
segur am lor.
12 Janvier
Plus fo ordenat, que lo pon de Dordonha fos desplanquar,
afin que aquilhs de Ramonet, ni dautres, no venguan, ni entren en la vila, tant
soven cum fan.
20 Janvier
Le vin qui devait être envoyé au sénéchal de Guienne, fut
taxé à sept francs le tonneau.
Plus fo
mostra lo dich jorn, que lo cappni de Clarens, demandava que la vila
li ajudes, e li prestes V pipas de vin, e V pipas de farina, e IV cubertas
(couvertes); e al darier, volia que hom
p. 203
Ii prestes las V pipas de farine, e las IV cubertas. E
sobre aysso, fo ordenat, que blat ni vin no salha (ne sorte) de la vila, mas
que hom ly lassa alcun plazer de las cubertas.
2 Février
Lo qual jorn, foren mostradas III letras, luna del rey N. S., e lautra de monsgr Darmanhat (1) conestable de Franssa, e lautra de monsgr Arn. de Bordelha (2), senescal de Pereguort, sobre alcunas crezenssas, las quals crezenssas, lo dich monsgr lo senescal deve dire als senhors cossols.
Plus fo mostrat, que, cum los mazeliers de Bragayrac
aguessan mort I buo, lo jorn de la vespra de Nostra Dona Candelor de lan
present, loqual jorn es huy, cum los oficies del rey N. S., e los senhos cossols, e tota la universita
conaguessan que la dita carn no era vendabia als Mazels de Bragayrac, e los
senhos cossols laguessan facha mètre a la ma del rey, e per alcun debat que
Bernard Bruguiera avia fach als senhos cossols en mesprezan los totz, en dizen
que, a despech de tot, la dita carn seria venduda e talhada als dichs bancs. E
sobre aysso, fo ordenat e reguardat,
(1) Bernard VII, comte d’Armagnac, chef de
la faction dite des Armagnac, se fit en 1413 nommer connétable par la reine
Isabeau.
(2) Arnaud de Bourdeille sénéchal de Périgord et lieutenant du
roi.
que, vista la lor malessa, que hom los poyre metre en I
gran mal, e reguardan la lor ynnocenssa, que ges nos seria bon a vengar, si de
totas las causas que son mal dichas. E sobre aysso, fo ordenat que los dichs
mazeliers sian perdonat, e que prenguan la dita carn, mas que no sian si arditz
de vendre la, a nulh banc de Bragayrac.
14 Février
Loqual jorn, fo mostrada una letra, laqual avia trames los
senhos de Biron, fazen mencio en aquela, sobre lo debat que Tando del Peyronent
(anglais qui s’était emparé de Cause de Clérans) avia fach a Clarens en
menassan la vila, e pluziors autras malas paraulas (et plusieurs autres
mauvaises paroles). E sobre aysso, fo ordenat, que hom li fassa resposta bona e
gracioza, e seguon (selon) la dita letra quel nos a trames.
20 Mars
Les consuls, sont autorisés par la jurade, à lever une
taille de 420 francs au plus, pour payer le vin envoyé à monsr le
sénéchal, et faire face aux autres besoins de la communauté.
3 Avril 1416
Le seigneur
de Badefol et G. del Peyruilh, envoyés par la jurade à Montréal, pour réclamer
p. 205
les six hommes et les quatre
bêtes, qui avaient été enlevées par le seigr du dit lieu, rapportent
que le dit seigneur ne veut rendre sa prise a moins de quinze écus. Il fut
arrêté, que, le seigr de Badefol reviendrait à Montréal, accompagné
du consul Jammes del Arquey, afin d’obtenir de meilleures conditions, mais qu’à
n’importe quel prix les hommes et les bétes devaient être recouvrés.
8 Mai
Plus fo mostrat per los senhos
cossols, que ylhs avian mostrat als peyriers, de far lo mur ques denta laygua,
a qui ont es lo pal, pres de lort (jardin) de Costas, e disen que ylhs non
poden aver melhor merquat, de la ma dels peyriers que lo volen enpendre
(entreprendre) de far, que de III tonels de blalz, meytat fromen e meyta segle
(seigle), e I lonel de vin, e demi porc salat, e IVXX francx en
argen, e I capeyro (chapeau) daqui a I escut, per lo mestre de la dita obra. E sobre
aysso, fo ordenat, que hom se tengua en aquel merquat, e que hom fassa
pervezion cum lo mur se fassa; e en aquesta causa demoret tot lo cosselh lo
dich jorn.
13 Mai
Loqual jorn, fo mostrat per los senhors cossols als
senhos juratz, que, cum la vila sia en gran
p. 206
reguart, e per la causa que la suferta que la vila a del senescal de Guiayna, per lo rey dAnglaterra, e del cosselh exsistent a Bordeu, per lo dich senhor rey, falh (finis) aquesta pantacosta, e no remenhs que hom no pot plus aver ni alonguar, sino am condicio e maniera, e que de tot jorn nos menassan plus fort de prendre la vila, e de destruire so que y es, e per fugir a lor rnalesa, e per alonguar lo temps e la paubra vita, tan cum hon pot, fo fa tal una ordenanssa cun senset: que lo senhor de Badafol loqual es pruzoms (prud’homme) e ama (et aime) la dita villa, que no volre la destructio per re, e per so car es fîlh de la vila, fo ordenat, que el e Joh. de Cussat anen devert lo cosselh del rey a Bordeu, e al loctenen del senescal, per vezer si nom poyra meys alonguar la dicha suferta, e al quas que no se pusca plus alonguar, que hom vega si hom poyra far tal I acort am lor, cum dejus sensset: Remembranssa sia a monsgr de Badafol e a Joh. de Cussat, de parlar am John Oyza, loctenen de monsgr lo senescal de Guiayna, sobre las causas, que lo dich loctenen parlet am Jammes de Lar-quey e am lo dich Joh. de Cussat, toquan al fach de la suferta de la vila de Bragayrac.
E per
esquivar mal tres gran, loqual sen poyra ensegre e en devenir per lo temps de
la presenta guerra, e afin que la paubra vila pogues demorar am los enemicxs
del rey nostre senhor, en patz e en concordia, e afin e per esquivar la
destrucio
p. 207
de la
paubra vila e del pays a lentorn, loqual poyria estre destruch e dezert, si no
y era mes, alor per la conservacio de la dicha vila e pays, fo ordenat tal I
cosselh per via e de remedi, e fugir a tota lor maleza cum dejus senset: que si
lo dich loctenen e los autres senhors del cosselh exsistant a Bordeu per lo rey
dAnglalerra, lor plazia de donar bona suferta a la dicha vila, castel, e
castelania de Bragayrac e poder de Maurencs, e ayssi cum dautras vetz (d’autres
fois) an donat, per, dayssi a la festa de Nadal (de ce jour à la fête de Noël),
am tal protestacio que, sy dedins aquel terme monsgr de Glocestre
(Thomas Voodstock, duc de Glocester, frère d’Edouard III) era vengut, loqual
dize hom que deve venir a Bordeu, per la conquista
del pays, o autre senhor de sanc royal aven poder del rey per conquistar
lo pays, e sian vengut per davan la vila, lo dich prince plus fort que los frances, responden los hobitant de la
dicha vila, que en aquel cas, ylhs faran so que far deuran ni sia razo, seguon
los dichas covens (selon les dites conventions) e promezas (et promesses) sobre dichas; cum en aquestas causas
demoren lo dich jorn los dicha senhors cossols, e juratz e tot lo cosselh, per
las quals causas dessus dichas e declaradas, los dichs senhos cossols
requeriren mi notari, e escriva del dich cossolat, dejus escruit, que lor ne
fezes carta publica si mestier era; la qual per mon public
p. 208
offici, lor autregey fazedoyra, tan bona cum savia ni
poyria far, am cosselh de sanis.
20 Mai
Loqual
jorn, fo mostrat per Peyre de Borzes, Ber. Folqueyro, e Joh. Arnault, cum la granda
a tor de Borbarau e la petita tor ata (y attenant), no fossan aparelhedas per
far defenssa, que ylhs e autres habitans las volian adobar, e prestar largen a
la vila, am que las dichas tors sian aparelhadas e adobadas, am tal
protestacio, que la vila lor dones letra sagelada del sagel de cossolat, que
largen que ylhs prestaran ni metran per adobar las dichas tors, lor sia paguar
o rebatut de lor talh o dautres causas, tan que ylhs fossan e sian paguatz e
satisfachs, de tot so que y auran mes ni prestar, a ladob e reparacio de las
dichas tors. E sobre aysso, fo ordenat e de voler de totz los senhors cossols e juratz dessus escruitz, que la causa
se fassa en la maniera que dessus es dich ni declarat, e de las causas que ylhs
metran ni despendran per ladob e reparacio de las dichas tors, que hom lor ne
done bona letra, de tot so que y auran mes ni despendut, per ladob ni reparacio
de las dichas tors, tan bona cum se poyra far, sotz lo sagel de cossolat, e que
la causa se fassa e se compliqua (s’accomplisse), e de so requiren carta.
p. 209
12 Juin
Loqual jorn, fo mostrada una suferta que Joh. Oyza, loctenen del senescal de Guiayna, avia dona a la vila per XV jorns, e era estada escruitat lo VIIIme jorn de junch.
Plus, fo mostra una letra do crezenssa, laqual avia trames
monsgr lo senescal de Pereguort, e la crezenssa siera, que trametia
a la vila IV o V escudeys (écuyers), e plus, mandava per la dicha crezenssa,
que seria en esta vila dins dicmenge (dans la journée du dimanche suivant).
25 Juin
Fo ordenat, que lo mur de la vila, a qui ont es lo pal se
fassa, e que, en Bernard de La Balma sia manobrey de le dicha obra, e que hom
li done X francxs per son trebalh, per far e ordenar la dicha obra.
8 Juillet
Loqual
jorn, fo mostrat per J. del Arquey e per J. de Cussat, que cum ylhs fossan
estatz trames a Bordeu, per alonguar la suferta, am lo loctenen del senescal de
Guiayna, ayssi que ylhs reporteren, que etz (eux) avian tan fach am monsgr
de Duras e am monsgr lo cappni, que la
p. 210
dicha suferta era prolonguada daqui que a la festa de Sent
Miquel plus pres venen.
10 Juillet
Plus, fo ordenat que hom trameta a Paris, per vezir si lo
rey volria far alcun profech a la vila, ni, si nos volria cofermas los
esmolumens per I certen temps e dautras causas.
18 Juillet
Lo medis jorn, los cossols de lan passat rederen lo papier
hont son lors comptes, de tot se que ylhs an recebut, mes ni despendut, de tot
lo temps duran lo torme de lor amenistracio.
Dépenses relevées dans le budget de l’année
1415-1416
Lo darier jorn del mes daost, venc lo capdet Ramonet, e lo senhor de Puch-Guilhem, e Tendo del Peyronent en la vila, e fo lor fa presen de pa e de vin a tos tres, que se montat XXXVII sols, VI deniers.
Aquel medis jorn, lor fo donat XX punieras de sivada, III sols la puniera, monta LX sols.
Lo divendres a VII jorn de setembre, aguen en fer, per far los claus de las escalas de la tor de la Loguadoyra; monta VI sols, VI deniers.
Lo XXIV
jorn de setembre, vent I fray de
p. 211
carme de Castilho, que Jeammet e J. de Cussat lo tramezen, per assabentar la vila que los angles eran amassa, e so era per nostra destrucio, e doneren ly, VI doblas, e plus lo ser que vent, per sos despens, per lui e per son rossi, II sols, VI deniers. Monta tot : VIII sols, VI deniers.
Lo mati feret son rossi. Costet de ferrar, II sols, IV deniers.
Lo demati avans, que sen anes, per sos despens e per so que avia despendut a lostessa, IV sols, VI deniers.
Lo dimrnenc a X jorn del mes de noembre, fo facha una prossecio
general, e noy avian punt ordenat que disses la messa, e per so, loguen fray
Bertran Chaminel, e donen ly per que disses aquela messa, II doblas.
A chaque élection de consuls, c’est-à-dire tous les ans, il
était fait trois processions générales. Les consuls faisaient un cadeau à
chaque couvent et à tous les prêtres qui y assistaient. Ils appelaient cela
donner béate.
Lo divendre a VI jorn de dezembre, agueren lo trompador e
lo clic (clerc), que de voluntat dels oficiers del rey, e per lor commandamen,
fo facha una crida (une criée), que tot senhors dostal venguessan far lo
sagramen, e menessan lors vayletz a Sent Jamme. E donen lor, al dichs trompador e
clic: I sol, IV deniers.
Lo
dimecres medis (19 décembre), venc. Ger.
p. 212
del Peyronenc (1), als Carmes, que anava a Clarens, e fo li fach presen de pa, e de vi, e de merlus, e de sivada. Monta tot XXVIII sols, IV deniers.
Lo divendres a VII jorn del mes de Jevier, venguen dos angles, daquilhs que eran estatz pres a Caortz (Cahors), e fo ordenat, que hom lor dones a beure e a mingar. Despenderen en pa, e en vi, e en carn: III sols.
Lo divendres a XV jorn de jevier, tramezen Simonet a Muyssida e a Sorzac, per veyre dels angles, en qual part tenian. Balhem ly per sos despens: VI sols.
A XVIII jorn de jevier, tramezen III porcs al senhor de Tembo, per so car nos avia ajudat a aver nostra suferta. Costez los dichs tres porcs: IV francxs.
Lo dimars a III jorn del mes de mars, venguo lo cappni de Clarens, am sas gens darmas, e alopget en esta vila; e fezen ly presen, e donen ly, XII quartz de vin a VIII deniers lo quart, e plus, VIII punieras de sivada a III sols la puniera. Moxta tot XXXII sols.
Lo dimars a XXIV jorn de mars, foren tramezas VI lampreas,
al cappni de Clarens, per Simonet; costez V sols la pessa. Monta XXX
sols.
(1) Guiraud del Peyronenq, seigr de Loupiac, mari de
Catherine de Saint-Astier de Montréal, capne de Bigaroque.
1417-1418
Le secrétaire du consulat s’appelait: P. de Chapoletat.
Dans l’inventaire des biens de la communauté on trouve:
Lo gran privilegi, en que a IV pels de parguami, loqual
donet lo rey Odoart (Edouard), rey Danglaterra, loqual es en I cofre lonc de
cur bulhit (dans un coffre long en cuir bouilli).
25 Juillet
Fo ordenat, que nulh habitan de Bragayrac, de qualque estat e condicio que sia, que no ane conversar am los angles, ses licenssa del jutge de Bragayrac, o dels senhors cossols.
Fo mostrat que hom trameta a Paris, per mostrar los grans
perilhs, en que la vila es, al rey e a son cosselh. Fo ordenat que hom y
trameta II homes.
Ci-dessous l’entête de la taille ou impôt, fait pour le
compte du sénéchal de Périgord, et pour d’autres dépenses:
Aysso
es lo talh, que fo fayt e ordenat en quossolat,
lan M CCCC XVII, a X dezembre, per la merqua que fayt levar lo quopitane de Clarens, per monsgr
lo senescal de Peruguort, que costet
p. 214
IVXX francxs: — E per
Trunquet, que nos fayt finar, de Maduran, en fora, XXX francxs, e una sela que
quostet IV francxs, e I parelh de quaussas a I escudyer, I francx. Soma que
quosta so que no agut Trunquet: XXXV francxs e I parelh de sabatos. Quosteren
VI doblas.
Le quartier du Mcrcadil eut 42 imposés,
la grand quaryera, ou Grand’Rue avec le Prebostal 62, le quartier de Malbec et
Bourbaraud 74, le quartier du Terrier, Pédouille et le Queylar 48. Total des
imposés 226.
24 Octobre
J. de La Beaume et J. de Cussat, de retour de Bordeaux,
où la ville les avait envoyés, pour obtenir une nouvelle sufferte, dirent qu’ils avaient parlé
au conseil du roi d’Angleterre, et au nommé Hoyza, (probablement d’Abzac)
détenteur du sceau de la sénéchaussée, le sénéchal de Bordeaux étant absent, et
qu’on leur offrait la sufferte, jusqu’à
Saint Michel, moyennant XII tonneaux de vin, cinquante francs bordelais, pour
le seigneur de Montferrand, qui avait appuyé la demande auprès du conseil, et
un marc et demi d’argent à son frère; qu’à ces conditions, on nous tiendrait
sûrs des garnisons Anglaises de Domme, Montferrand, Biron, Puy-Guilhem,
Montastruc, Belvès et Cancon. Ces conditions furent acceptées, parce que, dit
la jurade, ces garnisons étaient trop voisines (que
p. 215
las guarnisos de que nos asseguran, son trop nostres
hezis).
Fo ordenat, a qui mis, que fes escruitos letras a Holevier
Dapzac, de part la vila, disen quel es bon franses e leyal, es estat tot jorn
lamic al senescal de Peruguor, o a son loctenen, e una autra a monsgr
J. de Sent Aubin, e una autra a monsgr J. de Veysiera.
15 Novembre
Loqual
jorn, fo mostra una letra que avia trameza lo senhor de Monqut, sagelada de son
sagel, ella qual contenia, que nos requeria, en disen quel e nos eran en suferta, e que sobre aquo, que li
fescsan redre una balesta, que G. de Guardona avia, que el am dautres de la
vila lavian preza, am que sapelava Augié, lo cal era de son sacramen, seguon
que afirma en sa letra; o, que li mandesan, si li volian far guera, o no. E fo
ordenat per totz, que la dicha balesta lhy sia reduda, quitia de tot los de
Bragayrac, e que los cossols parlen am lo dich G. de Guardona, cant sia el la
vila, que velha redre la dicha balesta, e si no o vol far, que am la ma dels
officies del rey N. S., la aga, e la redan, afin que res, que sia de la vila de
Bragayrac, no naga mal ni dompnatge; que no aven bezonh de guera, am lo dich
senhor de Monqut, que trop nos es besy.
p. 216
15 Janvier
Lo qual jorn, fo mostrat, per los senhors cossols
als senhors juratz, que J. de Cussat era bengut, de Liborna, ont la vila lavia
trames, a Beocham, per lo fach de aver suferta,
e que lo dich Joh,. era a qui presen, e que lauvisan (et que nous
écoutions) que velia dire. E lo dich Joh., dis quel era anat, de comandamen
dels senhors cossols, parlar am Beochamp, de nostra suferta, en ayssi, cum avia empres am lui a Masduran, e que lo
dich Beocham li avia di, quel navia parlat am lo conestable a Fronsat, e que si
volian suferta, per I an, que
nos costaria, entre totas causas, XXX pipas de vy, XXIV pipas de claret, e VI
pipas de blanc; e am aquo, tendrian quiti e segur de totz angles, e siam
sagelada am lo sagel de la senescalsia de Bordeu, e am lo sagel del contestable
de Bordeu, e am aquel de Beocham. E fo ordenat de boler de totz (du vouloir de
tous), que lagam, e que lo terme de Nadal, o a to Sent (et que le terme de
Noël, ou de la Toussaint), si plus no poden; e que cada senhor e cappni,
de la part dels Angles, agam letras e mandamens, que tenian la dicha suferta, e que los cossols fasian
tant a Guilh. de Nalat, que ane, am lo dich J. de Cussat, per ordenar las
dichas sufertas, e letras e
mandamens, e que los cossols ly prometan que la vila
len guarda de totz dompnatge; e
totz acorderen so-dessus en ayssi cum es dis.
21 Avril 1418
Loqual jorn, a qui mis, mostret
R. del Pont, quel era estat avisat per alcus amit secret, que gens devian venir
el la vila de Bragayrac, per lhui forssar, e son frayre, lo priol de Sent
Marti; e quel progua (priait) a totz, cum el e son frayre, fosen natz, de la
dicha vila (que comme ils étaient nés en la dite ville), que om los guardes,
que no presesan tort ni forssa, dedins la vila, ni om se fus, que gens
intresan, que los poguessam forssas. E fo ordenat, de voler de totz los senhors
cossols e juratz, que om no laysse intrar gens que puscan forsar lor ni autres
de la vila; mas si no volen demandar al dich prior, ni al seu frayre, que lor
ordenian danar davan lo jutge, e non pas per forssa.
4 Juillet
Le seigneur de Montcuq écrit aux consuls qu’il a
pris, à la ferme de son neveu le prieur de Saint Martin, la dime de son
couvent, et demande aux consuls, s’ils ne s’opposeront pas, à ce qu’il mette
dans la ville, les personnes chargées de lever la dite dime. Il fut ordonné,
d’envoyer deux bons hommes vers
ce seigneur, pour
p. 218
le prier de vouloir bien abnndonner cette affaire, car son
neveu n’était pas encore prieur comme il le disait, la cause étant encore
pendante devant l’église dont il dépendait.
11 Juillet
H. de Merssié, jurat, se voit confier la garde de la ville,
et jure sur les saints évangiles de Dieu, qu’il saura, pour l’honneur de Monsr
le sénéchal, et par amour et au profit de la communauté en assurer la garde.
18 Juillet
Jeantounet d’Abzac, s’étant vu refuser un sauf conduit qu’il avait demandé aux consuls, fit chevaucher contre Bergerac et s’empara de quelques hommes et de quelques bœufs. Cette chevauchée était sous les ordres du nommé Malamort. Ayant réclamé cette prise, les consuls se virent réclamer par d’Abzac quarante-deux francs (jurade du deux du même mois), Après bien des pourparlers, il fut arrêté qu’on lui donnerait vingt-cinq francs, dont la moitié serait fournie à titre de prêt par ceux à qui il avait pris du bétail, lesquels en seraient remboursés à la première taille, et que la ville se procurerait l’autre moitié, et donnerait lettre scellée du sceau du consulat, à tous ceux qui auraient prêté de l’argent.
p. 219
Les recettes de l’année
s’élevèrent à la somme de huit cent deux livres, huit sols, neuf deniers, et
les dépenses à la somme de huit cent vingt-huit livres, dix-neuf sols, huit
deniers, d’où un déficit de vingt-six livres, dix sols et onze deniers.
Dépenses diverses relevees dans le budget de l’année 1417-1418
Aysso, son las despens e costaches fachs per nos avans dichs cossols, duran lo terme de nostra administracio, lan M CCCC XVII, et finit lan M CCCC XVIII.
A XII daost, aneren fray G. Cossy
des Carmes, e Bernado la trompeta, a Clarens, parla am lo cappni del
dich lot, que nos avia deffiatz, que disia que nos eran causa de argen, que lo
seo clert aviat perd ut; e meneren la rosy del faure de Cayssat, e lo de B. de
la Balma. Prenia cada rosi per jorn, II sols, I denier, e, cant feren bengut,
donen lor dos cartz de vy, e III michas. Esteren I jorn. Monta VII sols, VIII
deniers.
Nota: Le lecteur a dû remarquer, que dans la même
phrase, les mots signifiant la même chose ne sont pas toujours écrits de la
même manière. Ainsi le mot vin est écrit, tantôt vy, vi, et tantôt vin. Il ne
faut en faire de reproche à personne, si ce n’est aux secrétaires successifs
p. 220
qui ont écrit les jurades, et dont l’orthographe a toujours été scrupuleusement respectée.
A XV daost, anet B. de la Baltna, nostre compagnos, per ordenansa facha en cossolat, per los senhors juratz, à Cancos (Cancon), per parlar am lau tezaurier del rey N. S., per las cochas de la vila; e menet Amanio de Bordas per lo conduire, e menet lo rosy del faure de Queyssat e lo seo (et le sien); prenia cada rosy per jorn, II sols, I denier; e despenderen, en VIII jorns que esteren, III francxs. Monta V lhioras, VIII sols, IV deniers.
A XIV del mes de setembre, venc lo seignor Daguasat (de Doissac canton de Belvès), e lo seignor de Biron, am gran colp de gens darmas, denta Doma, que sen davalavan en Bordales; e donen lor, en pa, XII sols, en vy, XVI carts a XVI deniers lo cart, e VI punieras de sivada a III sols la puniera; o cant sen bolguen anar (et quant ils voulurent s’en allnr), aguen VI botas de vy que tenian VIII carts e mech, que ne porteren am lor. Monta III lhioras, II sols, VIII deniers.
A XXVI del mes de setembre, vengueren los compagnos de Puch-Guilhem, als Carmes, armatz, e manderen e pregueren, que lor donessan a beure; e donen lor III cartz de vy a XV deniers lo cart. Monta III sols.
A XIII
del mes dotobre, tramezen frayre Pey
Pene, des frays menos, a La Tor Blancha (à La Tour
Blanche), dernostrar a monsgr lo senescal de Perugort, lo gran
perilh e mal en que eran. Donen lhy XVIII sols, IX deniers.
A XVIV (FB. sic. Devrait être XXIV?) del mes dolobre, paguen al guacho (guetteur) de la tor del pon de la Dordonha que li devian los senhors cossols de lan passat, doas aunas de gros drap, e nos que li endevian autras doas de nostre temps; costeren los quatre aunas, I lhiora, XVII sols, VI deniers.
A XXVII del mes de noembre donem als portiers de la porta
Logadoyra que curavan lo valat en vy XII deniers.
1423-1424
Dans l’inventaire des papiers appartenant à la communauté,
fait le 25 juillet, on trouve:
Una letra de composicio, sul fach dels Carmes, cum deven
ubrit lo Caudau, si bezon era, per far venir fusta, si la vila no volia.
Dans
l’inventaire des biens de la communauté, on trouve:
En
larmari de la sala nauta, o troberen auna de fer, item dos copders de fer, e la
mesura de mech quart, destenh, del vy, e la mesura de la chopina, e una lioura,
e mega lioura, e quart de lioura, e mech quart de lioura, e doas megas onsas,
de metal; item la mesura
p. 222
de mega quartieyra de sal, e la mesura de una chopina, e la mesura de mech quart de sal de fust.
En la sala, ont on te lo cossolat depart dejos, una hucha barrirada am clau de fer (coffre fermé avec une clef de fer), en que se troban un drap de seda e daur (dans lequel se trouve un drap de soie et d’or). Item — tres petitz coffres, ont a dedins, certunas letras, e pati, e autras.
Item. — I pes de fer de dos quintals.
Le pas du Safroc se mettait à l’enchère en 1423.
7 Décembre
A qui meys, los dichs senhors cossols mostreren als dichs
senhors jturatz, que aquels de Senta Fe (Ste-Foy), se perforsan cum prenham la
vila, e fan gran amas; e si bolen que lo gach, que es ordenat, se fassa en la
manieyra que es ordenat, que los cartels (billets de garde) son fach.
13 Décembre
Les
habitants du Mercadil, viennent dire aux consuls, que le capitaine de Bergerac
leur a fait défendre, de la part du roi, de rentrer leurs biens dans la ville.
Il leur fut répondu qu’ils eussent à bien se garder jusqu’à l’arrivée du
capitaine, et qu’alors on leur répondrait.
2 Janvier
Ste-Foy menaçant toujours la ville, les consuls sont priés
de vouloir bien faire faire le guet.
16 Mars
Fo mostrat als dichs senhors juratz, del gran perilh que ha en la vila, si seria bo de barrar I jorn la una porta, e, a lautre jorn, lautra, ni cum volen que se fassa, ni ont poyrian far, lo passatge; si se faria a lort (jardin) dels Carmes ?
Lor fu plus mostrat, que monsgr lo senescal, e
autres officiers, devia venir en la vila; si cas era que venguessan, si volian
que om lor dones.
2 Avril 1424
A qui
meysch, los dichs senhors cossols mostreren als dichs senhors juratz, que monsgr
lo senescal avia fach metre lo seti
davan la vila de Senta Fe (que monsgr le Sénéchal avait fait mettre
le siège devant la ville de Ste-Foy), e y era a qui nostre cappni
Beuchamps, e, cum ilhs savian, om y a trames los companhos de la vila de
Bragayrat; e, sy lor semlava, que om lor trameses de biox (et que, si cela leur
convenait, on leur enverrait des bœufs); e que lo loctenen
p. 224
avia dich, que lo capitani se fiava, que om li dones, a si,
e a sa gens, pa, e vi, e sivada.
De suite les consuls envoyèrent, au siège de Ste-Poy, une
pipe de vin et cinquante miches, c’est-à-dire tout le pain qu’ils trouvèrent
dans la ville: et arrêtèrent que cette dépense serait payée par la communauté,
parce qu’il était juste, que la ville fournisse à ses sujets le pain et le vin,
qui leur était nécessaire. Il fut aussi décidé, qu’on ferait gracieusement un présent au
capitaine, aussitôt qu’on le pourrait.
3 Avril
Paix traitée avec les habitans de
Sainte-Foy
Lo tert
jorn del mes dabril, lan de nostre senhor mil e quatre cens vint e quatre, que
era en dilus, que nostre capitani Beuchamps era davan la vila de Santa Fe, am
los gens de monsgr lo senescal, aquel rneteys jorn, e an, lo dich
nostre capitani fet I acort am lo capitani loctenen de la dicha vila de Santa
Fe, e habitans, en lo qual acort, fezen e autregeren, e doneren a monsgr
lo senescal de Guiayna, una bona sufferta,
sagelada, que durara del jorn duy entro, a la festa de Sent Johan
Batista, e de la dicha festa entro, a lautra prodonament (prochainement venant)
festa de pasquas, e per tot lan revolut; e per semlans maniere, monsgr
lo senescal lor deu
p. 225
trametre,
a lor, la sufferta, e furen
ligit alcus artigles davan la dicha vila de Santa Fe, de las covenensas,
entrepresas, entre lor, sobre las suffertas
e covenensas presas. Los quals artigles e covenensas, jureren, promezen
tener, observar, e complir, X homes de la dicha vila e habitans de Santa Fe, en
presensa del dich nostre capitani, e de Ramont del Pont e de plus autres. Los
noms dels dichs habitans, que jureren, de Santa Fe, son los qui sen seguen; e
prumeyramun jureren, si cum fu reportat. Jonh del Pleys, Martin de Tripiana,
Joh. de Codeyrant, Amanieu de La Glia, Guiz del Puech Ceyset, Garrel, P. Cugal,
Colau, Richat, Q. Conelo.
Dépenses faites pour le siège de la ville de Sainte-Foy
A XXVIII
jorn de martz, vent lo capitani messire Johan Beuchamps, am gran companhia de
gens, que monsgr lo senescal los avia mandat, de per totas las
garnisos, que venguessan a luy lendema, que fo lo darrier jorn de martz. Anet,
lo dich capitani, per comissio de monsgr lo senescal, am gran
companhia de gens de la vila de Bragayrat, metre lo seti davan la vila de Senta Fe; e baylen, aquils qui
aneren am luy, trenta VI michas a I ardit la micha, montan XV sols.
p. 226
|
livres |
sols |
deniers |
|
|
15 |
|
Le lendemain deux pipes de vin, payables à Pentecôte, qui coûtèrent |
8 |
|
|
Idem. — Deux cents miches à un esterlis chacune |
2 |
8 |
4 |
Le 30, il fut envoyé au siège de Sainte-Foy, trente-deux hommes; ils y restèrent quatre jours, à trois sols et quatre deniers par jour |
17 |
1 |
8 |
48 miches à un Blanquet. (Le blanquet valait 2 deniers 1/2.) |
1 |
|
|
Au batelier pour les conduire. Pour le gabarot (petit bateau) |
1 |
10 10 |
|
Pour une gabarre et un gabarot avec quatre hommes, qui restèrent trois jours |
2 |
|
|
Pour un gabarot |
|
10 |
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Pour une autre gabarre et quatre hommes qui restèrent deux jours |
1 |
16 |
8 |
Pour un gabarot |
|
6 |
8 |
Pour trois sacs qui se perdirent |
1 |
10 |
|
Pour une barrique de vin achetée à R. Pomarède |
2 |
|
|
p. 227
On envoya à Ste-Foy, un gabarot pour y conduire Jean de La Beaume, Guilhamot de Cadillac, le fils de Nando Galhart, qui emmenaient le fils de Tequonet Mengo, auprès du capitaine. Ils restèrent deux jours |
1 |
10 |
|
Pour douze cordes emportées par le capitaine |
2 |
|
|
Après réduction |
42 l |
18 s |
4 d |
19 Avril
A qui meys, los dichs senhors cossols mostreren als dichs senhors
juratz, de la garda de la vila, e que cadan y meses bonna diligensa, e fazia
bezon que om se fortifies, e curessan los valats.
14 Mai
A cette jurade, les huit consuls étaient présents; les
jurats n’étaient qu’au nombre de quatre.
A qui
meysch, los dichs senhors cossols mostreren als dich senhors juratz, cum los
senhors autres juratz no eran bengut, ni volian benir, al so del senh e
campana, que avian sonat doas grans laysas (au son de la cloche qui par deux
p. 228
fois avait sonné à branle); mas nopnostan, lor montreren
una lettra, que monsgr lo senescal avia trames al capitani, e als
juratz de Bragayrac, que el pregava, e comandava, que, cum el fus davan Duras,
que om li bolgues ajudar, de gens darmas, coma archiers, balestries, e vioures,
de tot so que poyrian, e quala resposta volian que om fezes.
19 Mai
A qui meys, fu mostrat als dichs senhors juratz, que monsgr lo senescal avia trames una autra letra, al loctenen e juratz de la vila de Bragayrac, que om li tramezes, davan Duras, ont el tenia lo seti, gens de trach, e carpentiers, e vioures; e que a lautra letra, que los cossols avian trames al capitani, que acosselher e mandes quala resposta om li fezes, en quera lo metsage no es bengut.
Fu ordenat, que tantost, lo plus tost que om poyra, on
trameta a monsgr lo senescal, a Duras, I tonel de fromen e I tonel
de vy.
21 Mai
Ne
trouvant personne, pour aller porter les vivres ci-dessus désignés, au
Sénéchal, les consuls prièrent J. de Cussac, l’un de leurs collègues, de se charger,
avec J. de Lengo, de la conduite de ces vivres. J. de Cussac répondit
p. 229
qu’il s’en chargerait volontiers, mais, à la condition que la ville le garantit de tous les dommages qui pourraient lui arriver, tant à l’aller qu’au retour.
Dans les dépenses du budget, on trouve le détail de ce que
coûta à la ville le siège de Duras. Je n’en copie qu’une partie.
A J. de Cussat, baylen, que anet per governar la gens, e per presentar I tonel de farina de fromen a monsgr lo senescal: V francxs.
E ly fo baylat J. de Lengo en sa companhia, e lo dich J. de Cussat menava sa jumenta, e J. de Lengo menava lo rossi de Perot, lo trolhier; e prenia cada bestia, lo jorn, de loguier, V sols; esteren quatre jorns, e bayleren al dich J. de Lengo I parelh de botinas, que costeren, de Peyre Alaman, VIII sols, IV deniers.
Baylem, am boyers qui aneren far lo carrech (aux bouviers qui firent le charoi) XXX qartz de vy, valen I fran.
Aven perdut al seti de Duras, dos satz, e IV saquas (deux sacs et quatre saches) valen quaranta sols.
A
despendut, J. de Cussat, al dich viatge, ayssi cum apar, per son conte, fora
los V francxs, quelly bayleren. Monta XI lioras, XIX sols, IV deniers.
p. 230
21 juillet
Pour une fois seulement, je copie en entier la création des
consuls:
La presentacio de la letra clausa, de la creacio dels cossols, que fo presentada al bayle, dins lo castel.
A qui meys, li predichs cossols,
presenteren e bayleren al rey nostre senhor, so es assaber, a sos officiers, en
lot de luy, al honorable home (en) Ramon del Pon, bayle ordenari, per lo dich
N. S., lo rey, a qui present Joh. Lebre,
loctenen a Bragueyrat, a qui present Joh. Lavesque, procurayre, una letra
clausa, e sagelada, del sagel de cossolat, sem degun sobre escrich (sans rien
d’écrit par dessus, c’est-à-dire extérieurement), e que avia dedins XII
prudhomes, eligitz e creat per los dichs cossols. E a qui meys, lo dich J. de
Cussat, en presentan e tens la dicha letra, dischs, per nom de totz los dichs
senhors cossols, al dich senhor bayle, que, ayssi, cum era de bona costuma,
ilhs avian eligitz e causitz XII prudhomes jurats, daquils de la vila, dels
melhors que avian pogut causir, daquils qui melhor lor semlava estre
sufficiens, a governar la vila, e, cum era de bona costuma, ilhs pregavan, e
subplicavan, e requerian lo dich bayle, els autres officiers, que volguessa
causir, e crear, e eligir, daquils dotze promes juratz, VIII
p. 231
cossols, que bolguessan rigir e governar la vila, ayssi cum ilhs avian fach, en lan presen perpedanameu passat, o mielhs, si mielhs podian. E a qui meys, lo dich bayle pres e receub, de las mas del dich senhor cossol, la dicha letra clausa, e dischs e respos que ilhs farian so que a lors sapertenian; e doma, que sera la festa de la Magdalena, ayssi, cum es de costuma, causiran e eligiran, los VIII cossols, e faran lor degut, e las causas que ses acostuma de far. De las quals causas en atal dichas, fachas e ressitadas, los dichs senhors cossols, e los dichs senhors officiers, tan cum saperte, requeriren mi, notari publit, dessus escruit, que lor no fezes carta, estrumen publit, lo qual lor autregey fazedoyra (faisable).
Petrus de Chapoleta.
22 juillet
Loqual
jorn, e an dichs, en la glieyssa de Sent Jatme de Brageyrat, lo dich honorable home
(en) Ramon del Pon, bayle ordenary de la vila e castelania de Brageyrat, am los
autres officiers, jutge e procurayre del dich nostre tressobiran senhor lo rey Danglaterra e de Fransa, dych,
aqui, als sobre dichs senhors cossols, so es assaber, an Joh de Cussat, Hel.
Galoga, Ramon de Pomareda, Hugot Peytavi, Joh. de
p. 232
Lerin, Bernard Boyssel, e Guiraud del Bruelh, cossols passatz, que, el, e los autres officiers, avian, tant cum podian, creatz e eligir, daquils XII prodhomes, que, lo jorn de ier, lor avian baylatz, en la dicha letra clausa, e ne avian causitz, per regir e governar la vila, si cum era de bona costuma, VIII cossols; que dichs, que om los tramestes serquar, per far lo sagramen, coma cossols, e es acostuma; e furen nompnat e baylat per escrich, e son aquiltz qui senseguen novelamen nompnatz. (Suivent les noms des huit nouveaux consuls).
E nompnatz, escruichs, eligitz que furen li dichs senhors novelamen creat, los prenompnatz senhors cossols passat, rederen, bayleren las claus de la dicha vila de Brageyrat, als dichs senhors bayle, e officiers del dich nostre tressobiran senhor lo rey, en lor dizen que ilhs, en lan passat, avian ben, e leyalmen, regit e governat, de so que a lor apertenia, coma cossols, la dicha vila.
E a qui
meys, li predichs senhors cossols, novelamen creatz, jureren sobre sauths
evangelis Dyou, toquat cadan de lor ma, la santia veraya crotz, e lo libre
messal, pausat sobre lo gran autar de monsgr Sent Jatme de
Brageyrat, que, ben, e leyalmen, regiran, governaran, a lor poder, la dicha
vila; e, bon e leyal conte redrian, a la fi de lor aministracio; e serian bos e
fizels al dich nostre tressobiran senhor lo
rey Danglaterra
p. 233
e de Franssa, e a
la dicha vila, e comunitatz de Brageyrat, e, no remens, reconaguen li dichs
senhors cossols, tenir la dicha vila e lo cossolat, am la tor, e am lo senh e
campana, e autres emolumens acostumatz, de tener del dich nostre tressobiran
senhor lo rey, am (moyennant) I mart dargen, de bon argen, e de bon pes, ovrat
am una tassa, (le marc d’argent que les consuls devaient donner tous les ans,
au roi pour les immeubles dont la communauté jouissait, était présenté sous
forme de tasse ou de coupe), de I mart dargen, que bayleren, totz amassa, de
lors mas, al dich senhor bayle, e als autres senhors officiers, ayssi cum es
acostumat; lo qual bayle am los dichs senhors officiers la pres, e receub, e
per nom del dich nostre tressobiran senhor lo rey, lor baylet totas las claus
de la dicha vila, coma cossols, que las tenguessan am los autres emolumens
acostumatz. De las quals causas, en ayssi fachas, dichas e ressitadas, li
predichs senhors cossols e juratz, tant los novels quant los velhs, e li dichs
senhors officiers, e cadan de lor, par tant cum sen aperte, requereguen mi,
Peyre de Chapoleta, notari publit, si besonh era, lo qual, per razo de mon
publit offici, lor autregiey fazedor, I o dos, otant cum bezoun sera, substansa nomudada, duna tenor e duna
substansa am (selon) cosselh de sanis.
p. 234
Dépenses relevées dans le budget de l’année
1423-1424
A sint jorn del mes daoust, fezen dite tres messas en cantan, am diague e subdiague (aveu diacre et sous-diacre), per ordenansa dels senhors juratz, per que Dyous volgues remediar a la mortandar (mortalité), e volgues salvar e gardar la vila de Brageyrat, de tot mal e perilhs e totz los habitans. Soes assaber: del Sent-Esperit, local disen los frayres menors, e lautra de la beneyta Vergena Maria, laqual disen los Carmes, e lautra de la Tranita, laqual disen los prezicadors. E totz los autres frayres dels dichs covens furen encargatz de dire, cadun, (chacun d’eux), messa de mortz — e doneren al coven dels frayres menos, XVIII michas; costeren VII sols, VI deniers, e XII quartz de vy, a X deniers lo quart, e doas pessas do buou (de bœuf): costeren X sols; — e als Carmes, VII sols, VI deniers de pa, e XI quartz de vy, a X deniers lo quart, e doas pessas de buou: X sols; — e als prezicadors, VII sols; VI deniers de pa, e X quartz de vy, a X deniers lo quart, e doas pessas de buou: X sols. Monta aquesta article IV lio-ras.
A XXVI
de ottembre, tramezen frayre Perier, enta Salsinhat, enta Tenbo (Monbos?) enln
Puech-Guilhem, per espiar si lo senhor de Mont Pesat, era a Senta Fe, que avian
ausit dire, que,
am gran gens, era bengut; e reportet que li y era. Donen li, per sos despens, VI sols, III deniers,
A tres de novembre, tramezen, la nuech (dans la nuit), lo filhastre del Guinat, e lo filh de Naudisso Audebert, per veyre si Mas Duran, era pres, qui nos avian reportat; e non era res; mas los de Senta Fe avian coregut a La Forssa. E donen lor VII sols, VI deniers.
Lo dirnecres a XV de setembre, trames lo capitani a Limulh, que mandava als companhos de Limuelh, que li fussan lendema a Belver (Belvès), per secore Biron, que los Frances lavian pres, e la tor se tenia (on avait déjà pris la tour). Donen a I angles, que y anet, mech franx.
A XXVIII jorn de juillet, tramezen una letra a nostre
capitani, per la trompeta de monsgr lo senescal de Guiayna, fazen mension
de la cavalgada, e mal, que nos avian fach los de Moysida. Donen li de que
agues de la sivada a son rossi, una punhadieyra, III sols, IV deniers.
1456-1457
Le
livre des jurades de cette année est à moitié rongé par l’humidité. On y trouve
l’inventaire de l’artillerie possédée par la ville. En voici le détail:
p. 236
Dos canos de far, petitz (deux petits canons de fer);
Plus, IX cano gran (sic) ;
Plus, ung autre cano gran, qui es en la tor de Cleyrat, de métal;
Plus, la dichas podras que son en las baricos (barils) en cossolat;
Plus, VII balestas dasie;
Plus, VI garnchas (garnitures) de balestats;
Plus, XIX pessas dartilharia.
11 Septembre
Lo qual jorn, lor fu mostrat, que Pieras Bandel, avia porta
ung mandamen de nostre tres sobiran senhor lo roy de Franssa, e que nos
demanda, que li ayant a baylar, en los noms e sobre noms, dels fetz (des feux)
e habitans de la vila, quar N. S., lo rey de Franssa o vol saber.
1er Octobre
Les
commissaires du roi envoient aux consuls une lettre, pour les prévenir, que les
trois Etats du Périgord doivent se réunir, à Périgueux, le lundi suivant, pour
ordonner la taille à lever et on leur ordonne d’y envoyer deux hommes de la
ville.
p. 237
Jour de saint-mathieu
Lo qual jorn, lor fu mostrat, cum monsgr lo rnage, era vengut, denta la cort de nostre senhor lo rey de Franssa, e cum avia delivrat (délibéré) del Sant Suari (Saint Suaire), e cum el era estat al cosselh dels tezauriers, cum volen far una tailhada sobre lo pays de Peregort, e cum il avia debatut a monsgr lo tezaurier, mestre Johan Buren, que y a debatut, e parlat per nos, e mays monsgr Hugues a parlat per nos, e dautres.
Plus, lor fu mostrat, que monsgr lo tezaurier,
mestre Johan Buren, deu venir de part dessa, car monsgr lo mage ha
auzit dire.
Il fut arrêté que si le trésorier venait à Bergerac, il serait honorablement reçu, qu’on le logerait dans la plus belle maison de la ville, et qu’on lui fournirait le pain, le vin, la volaille, l’avoine et tout ce qui lui serait nécessaire.
Jurade suivante; impossible de lire la date.
Loqual
jorn, lor fu mostrat, de ung mestre que volia far lo pon, e lo avia gardegat
(regardé), gran temps, e volia saber, de quant y porian ajudar la vila, e
demandava gran soma dargen, e monsegr lo mage a debatut, am dautres
de la vila, soque an pogut, en tant que rnonsgr lo mage ha uffert
per la vila, si ho volian daqui n sint
cens escutz, e demandava terme per IV ans, o per mays si podia. E lo
mestre damandava
p. 238
mays I ostal, en que estes am sos vayletz, e III liancs
(liens, cordes), e I coble (cable), e los vayssels (les bateaux), per aportar
la fusta; e lo mestre san es anat, e deu venir.
12 juin
Lo qual jorn, lor fu mostrat del fach del pon, que lo mestre avia trames una letra, al mestre que fay las veyrias (verrières, vitraux) als Carmes; que la letra contenia, que nos ho mostres, e monsgr lo mage anet parlar am luy, am dautres de la vila, e parleren am lo mestre de las veyrias, desso que la vila volia donar, per far lo pon de Dordonha; e presenteren al dit mestre, que la vila volia donar mil francz bordales, e los de la vila dernandavan IV ans de terme, e demandavan franssas (français) que fussan fils de la vila.
Item. — Plus, lor fu mostrat que monsgr Huges, avia dich a monsgr lo mage, del fach del Sant Suari, que los tres Estats de Peregort avian ordenat, que lo pays de Peregort ajudes, que demores en aquest pays de Peregort, e que avian agut ung mandamen de nostre senhor lo rey, que fessan una talhada, sobre lo pays de Peregort, per trametre al papa en Roma, e a nostre senhor lo rey; e que, cada vila y prestava de largen, o no el demandaran que lor prestem
p. 239
VIII escutz, e quant la tailhada sia facha, que no ho rabatran, sino nes daytant.
Plus, fu hordenat dels VIII escutz, que nos demandan a
prestat monsgr Huges, que y donen tot lo melhor remedi que se poyra
far, car si no o fazen, los ufficiers non volrant gran mal.
Dépenses relevées dans le budget de l’année
1456-1457
Lo XXV jorn de aost, cornpren de la cautz per adobar las portas, e la muralha de la vila, que costet II franx, V arditz.
Plus, aten donat als frayres menors, per las dichas procesios, que la vila fazia far, en pa, en carn, montan XXXVIII arditz.
Plus aven donat als frayres prezicadors, per las dichas processios, que la vila fazia far, en pa, XII arditz.
Plus, aven donat als frayres dels Carmes, per las dichas procesios, en pa....
Plus, loguen los valadiers, que adoberen lo valat de Malbet, que y esteren III jorns. Monta XVII arditz.
Plus, aven donat a Robi Berno, sargan (sergent), una rauba (une robe), que costet III franx.
Plus,
loguen una fenna, per tamizar e per far lo pa de la carita, V jorns a IV arditz
lo jorn; montan XX arditz.
Plus, lo jorn de la Magdalena, fu hordenat per los juratz,
que donessan a dinar als senhors ufficiers, e als cossols novels, monta so que
despenderen, en pa, e en vy, e en carn, e en especias (assaisonnement) : II
franx, IX arditz.
1459-1460
10 Septembre
Pierre Gayrard, Helias de La Plante et Bernard del Pignet,
s’obligent à tenir jusqu’à la fête de Saint-Jean-Baptiste, un bac suffisant, au
devant de la ville, et surtout un grand bateau, durant le temps des vendanges.
10 Décembre
Le moulin Gaudra est mis à l’afferme, pour dix ans,
moyennant une redevance annuelle de cinq poignères de blé. Le fermier se
nommait Jatme Franssa.
20 juin
Plus,
lor fu mostrat que rnonsgr lo senescalt, e monsgr lo
loctenen, deven venir de part desa per tenir las asizas, e per acessar (affermer) lo domayne del rey, e per
prendre monsgr lo
p. 241
sencscalt sa possecio; e que hom aregardes e vizessan, que
la vila li fezes qualque presents, quar el avia dich, que el amava (aimait) la
vila, e los habitans, e se lauva fort (et se louait fort) de la vila; e que el
nos poyria far gran mal, o gran be, si lo tenen en amistansa; per que (sur ce),
castun y vulha avizat qual present lor sera vist que poyren far.
20 juillet
Le sénéchal étant venu, la ville lui donna une barrique de
vin blanc, une de vin rouge, deux torches de cire, de la volaille, de la
viande, de l’avoine et le défraya de tout ce qu’il avait dépensé à l’hôtel. La
dépense s’éleva à 27 francs 30 centimes.
28 juillet
Loqual
jorn, fo mostrat als senhors juratz e a la commutat (communauté), per monsgr
lo mage, cum monsgr lo mage, avia parla a monsgr lo
senescalt de Peregort, e que se lauzava fort de la vila, e dizia monsgr
lo senescalt, que el faria per la vila soque poyria far per nos, e nos mostret
que el volia anar a la cort del rey N. S., e que si volian trametre I home o
dos, am luy, que el nos ajudara, tot quant que poyra, e parlara am la persona
del rey, del fach del pon e del pasatge, e dautras causas, e dich que no dopta
ponh, que no delivre qualqua causas per nos, e ditz que no fara asaber, quant ne volia anar, VIII jorns davant que nane.
Fu ordenat per los senhors juratz, e per la communitat de
la vila, e de voler de totz, que trametian dos homes en la companhia de monsegr
lo senescalt, e y metan tot lo remedi que se poyra far, e que om lor amasse de
largen, en que anen, e preguat a Matali e a mestre Bernat, que lor plazer sera,
de anar per la vila, e ylhs an fach coven de anar.
Dépenses diverses relevées dans le budget de
l’année 1459-1460
Aven manlevat del teule (des tuiles), per cuvrir lo moli Gaudra, IX cens XL teules del ostal de J. Viguier: V franx e mech.
Plus, lo XVIII jorn de martz, baylem a mestre Bernat, del
Cernh, per far ung vidimus de nostres
privilegis, que tramezen a Paris, per monsr Huges, e lo nombre dels
abitans de la vila: e fu ordenat que li baylessan I escut.
1463-1464
A
partir de cette année, il est fait mention de l’opinion émise par chacun des
consuls, sur les affaires qui leur sont soumises.
p. 243
25 Juillet
II fut dit à tous les jurats, qu’il y avait grand débat et grande dissention entre noble et puissant seigneur, le Sénéchal de Périgord, Pierre Dacsiné d’une part, et monsgr le maire et les consuls de la ville de Bergerac d’autre part, relativement au passage établi devant la ville. Le sénéchal disait que ce passage était sien, lui ayant été. donné par le roi (que lo passatge de la ribieyra de Dordonha du Bragayrac era seou, quar nostre senhor lo rey de Fransa lo li avia donat), et qu’il entendait le faire payer aux habitants, comme aux étrangers. Le maire et les consuls, au nom de toute la ville, alléguaient et disaient que les habitants n’étaient nullement tenus de payer le passage, ni le pontonage, car jamais ils n’en avaient payé; mais qu’au contraire ils avaient toujours été francs, libérés et quittes de tout subside depuis que le pont est bâti.
Comme
on ne, peut s’entendre, malgré le recours de Bernat Palet, licencié de la ville
de Tulle, que les consuls avait fait venir pour leur aider à terminer ce
différend, le Sénéchal fit défense aux habitants de passer sans payer le
passage.
E per
so monsgr lo mage, an los senhors cossols, au totz los juratz dejus
escruitz, per demostrar la causa si seria be de tirar a
p. 244
lavan, ho de demorar que la causa se perdia de saber lez
hopenions de totz, ni que seria bo de far. Es assaber, que totz los dejus
nompnatz, son de openion que la causa no se perde, e que om la persagua, daqui
a finitia setesa (à définitive sentence) de causa, quar qui leysaria perdre
aquela, ben (bientôt) en demandarian mays, e volen, los dejus nompnatz, que, quant ehls no aurian mas doas bariquas
de vy, que la vila ne prenha una, per segre aquela causa, e que om se
defenda be an justicia. Enquera plus,
los qui an ung parleh de buos, volen que la vila ne prenha lun, e quant aquel
sera falhit (dépensé), que
prenhan lautre. Enquera mays, volen, los dejus nompnatz, que tot quant (tout
ce qu’ils ont), que Dius lor aura
donat, volen metre per segre aquela causa; quar, qui o leysava perdre,
la vila sia gastada, e plusors autras openions bonas.
A cette jurade assistèrent Joham d’Abzac, maire, Hélie
Champs, Pierre Tornier, Pierre de Bordas, Jean Peytavi, consuls, plus cent quarante huit jurats, bourgeois ou
habitants.
2 Août
Cette
jurade ayant une importance capitale, je la copie en entier. J. d’Abzac, maire,
Pierre Tornier, Pierre Bordas, Jean Peytavi, consuls y assistaient, ainsi que
soixante dix-huit jurats, e
p. 245
plussors autres que eran el dich cossolat, per far lo sagramen a la vila, per estar totz de bon acort, per sostener la vila, tant lo petit coma lo gran, e defendre se, de bon cor, an justicia eyso de voluntat de totz.
E per so, fu demostrat a totz los juratz, desus dichs, totz los grens (griefs), e destressa, e forfas, e rigors, que los que son el castel de Bragayrat, los quals son bretos de Bretanhos, soes assaber: Urben Duressol, an sa fama, an dautras domeyselas, loctenen del senescalt de Perigort, Pierre Dacsine, o Guilhaumes Levrot, sirven del dich senescal, e le frera de la dita fama, del dit Urben, loctenen per lo dich seneschal, e plusors autres, que abiten el dich chasteau de la dita vila, que, de tot jorn, se perforsan de tener la dita vila en destressa, e en sucgesion, per forsa, e volen estar senhors de la dita vila, e apropriar a lor lo drech del rey, que es senhor de la dita vila, sens autre, coma apar per nostros privilegis, e per una letra, que es en cossolat, de la coronna.
Item.
Plus, fu demostrat, que, cum los dichs desus nompnatz, coma monsgr
lo seneschal Pierre Dacsine, e an sos uficiers del dich chastel, no velhan
sesar de demandar, e serquan, tot jorn, causas de noveletatz,, a la vila, coma
quez, las claus de la vila, lo guach al castel, lo passatge del port, lo moli
Guaudra, e demandan plussors autres succidis e noveletatz, de las causas que
p. 246
sa apertenen a la vila; e ayso fan per aver alcunas
finalisas do la vila, quar de prumier, on li donava presens e dos (présents et
dons), per tal que nos guardes nostres privilegis e costumas, e per so, vessens
que los dos e los presens eran grans, e per so no leysava de demandar supsidis
a la vila; e la vila tengut conselh, an totz los juratz desus nompnatz, que
sera bo de far, quar la vila es perduda, si nos leysam metre aquetz subsidis
desus, e nos ne poden be defendre, si nos volem. Fu vis e areguardat, que an
las grans presens que om donaria, om ne defendra la vila, per justicia, e per
bon drech, quar lo es mal fach, de se leysa perdre tans bos dreytz e bos privilegis,
e que nos defendam, e nos virem (que nous nous défendions et nous nous
retournions), quar nom nos metrian jus los pes.
Qui bene se defendit
Bonam compositionnn invenit.
Item.
Es estat mays mostrat, per monsgr lo mage, en cossolat, lo jorn
desus dit, que era lo segon jorn del mes de host, lan desus, sur lo fach del
passatge, en dissen que nostres tres subiran senhor lo rey de Fransa, Loys, lo
li a donat, e demanda a la vila e als abitans, lo dich passatge, e tabe coma
als estrangiers (et aussi bien qu’aux étrangers), que vol que paguen. E fu
demostrat a totz los desus dichs, el lostal
do rosolat, que cum lo mage, an los cossols, per
p. 247
nom de tota la vila, se sia apelat, del dich seneschal, e de sos uficiers, e entimat lapel, e si dever segre lapel. Ho que (alors) furem las opinions de tolz los desus dichs, que seguam la causa del passatge, e de las autras causas, daqui a finitava sentensa.
E fu,
en cossolat, mosseu Bernat Palet, licensiat in utroque jure, demoran en la vila de Tula, fu trames querre
per acosselhar la vila, e di en sa opinion, que la vila a de tres bels
privilegis, e belas libertatz, e es be de openion, que la vila se defenda per
justicia, quar la dicha vila a bon drech, per se defendre, e es be melhor que
la vila ho persegua per justicia, que compozir; que aytabe quant hom aura
compozit an daquest, ne vendre I autre apres aquest, que volra lo cas metis
(qui voudra la même chose), e per so, be
es bona la mealha que estaruha lo dinier (bonne est la maille qui
épargne le denier). E a pre paus, quant la vila aura finat, an un an, C escutz,
e a lautre an, dos C francx, e a lautre C francx, be es melho que la vila
prenhia los C francx, ho C escutz por pleydegar per justicia, que si fina ni
ransona totz los ans, en aquela manieyra; quar la vila vendria a re, e seria
destrucha; Jamays no volhatz finar, a bon drech, e que la vila no sia pas de
devision, mas que sia unida, e de una union, o de una voluntat.
Lo
openion es de monsgr lo prior de Sant
p. 248
Marti, en aquela desus, e que hom trameta dos homes de feyso, devert lo parlamen a Bordeux, ho devert lo rey, e que hom aja ung comessari, per enformar de nos e de lor, e far belas enquestas dels grens que nos fan.
Lo openion de Ramon de Mons es coma desus, e que hom y meta deligensa, plus tost que plus tart, et diligentiam adhibe.
Lo openion de Bertran del Pon es coma desus, e es be bo, e
que hom serque de largen, per delivrar las causas, e que hom se defenda, daqui
a los, e que hom reguarde los pouys e las causas; quar aquest seneschal es tan
del rey, que tot quant que li damanda, no si falh pouyt (que pour tout ce qu’il
lui demande, il n’y manque point), e per so
Qui bene vult fari,
Ter debet prœmeditari.
Lo openion de Matali de Clarmon es, que no y falham pouyt de segre la causa, e las causas; quar si nos leysam passar aquel subsidi, be nom demandarian mays, apres aquel, e per so defendam nos en justicia quia Deus vult justitiam.
Lo
openion de rnestre Eymo de La Balma, bachelier en deret, e sendic de la vila,
que las causas que son desus dichas e be ordenadas, que so, fasan, e que se
metan en afiech (en effet); quar be vos dit que si nos troban flac e
volonteyros dr finar argen, tot jorn, tostemps, no finiran
p. 249
de serquar alcuna noysa (noise) e debat, per tal que ajan ocasion de far venir de largen; quar els son nesesseyro (nécessiteux), e si nos volen venir per forsa, que nos em apelans à vim vi.
Lo openion de monsgr Hélie Jone, sendic bachelier en decret, es coma desus, e de nos mostrar que generem an justicia (que nous allions en justice), e que no semblem pas a daquel, que quant a barat lostal, e met, las claus a la sentura, e om li va dire que lo fuech era en lostal, e el dis que no era, quar el avia la claus a la sentura; quar hom no credaqui que sas servelas (car on ne croira jamais que cet homme ait son bon sens), vide exemplum.
Lo openion de Estene Doblet es, e vol, nonostan quel trene el castel (quoiqu’il aille au château) an los dichs senhors e uficiers, que hom se defenda, per tal que nos, ni los nostres, no sian en subjesion; quar mal tranc seria aquel per nos e per los nostres, e plassia a Diu que nos done tan bon confort, e bona ajuda, que nos puscan venir al desus an justicia fiat ut supra.
Lo
openion de Bertran de Paleyrat, es este volontiers an daquels desus, nonostant,
nos lan passat, aven leysat passar bel cop de causas, per fauta de no poder e
de no sabe (par faute de ne pouvoir et de ne savoir), mas que volen que nos
defendam per justicia, quar nos aven bon drech.
p. 250
so me sembla, e que voli que y metam las V sens de natura, que nos destruyan pas, e di lo test de lavangeli nolo mortem peccatoris sed ut convertatur et vivat.
Lo openion de John de Cussat es coma desus, e que hom es conjure la tempesta davant que no tombe, e que hom y meta remedi, que venia a bona fi quia ego vola.
Lo openion de Bernat Alba es be bona, quar el y vol metre tot quant (tout ce que) Dius lia donat, e sia doas pipas de vi, que la vila ne prenha una, e que hom se detenda an justicia, quar quant hun home darmas vay en batalha, el deu esser armat et vota sic.
Lo openion de Ramon de La Ribieyra es, quel si vol far coma las tors a la perdrit (faire comme font les tours aux perdrix, c’est-à-dire résister), e no fugira pouyt, e es be de openion que nos revirern an justicia, quar temps es que nos revelhem bonum cor habeo.
Lo openion de Ramon de Chaumon es, e vol be metre de so del seou, per defendre lo fach de la vila an justicia, quar trop seria al bas la vila, si leysava passar aquo: non transeat.
Lo
openion de Johan de la Pereyreda, e Guilh. de Lespinassa, dich Plancqueta, e de
Pocho, e de Pey, Guouffre, e de Johan del Castanet, son de
openion e volen coma desus, e no sia pas
p. 251
coma paraula que se di de ser e de matis, quar tota la vila vol que nom segua aquesta causa, e dautras per bona manieyra, e an justicia, quar nos avem bon drech, e que trametan a qui ont deven trametre, quar noes que una vila, tala coma es estamla, deu esser auvida (car une ville telle que celle-ci doit être entendue), plus tost que ung home ho dos, e per so, que hom y meta remedi, en bona forma, e que hom y despenda del seou castus, nos concedimus omnia.
Los votz e las openions de totz los juratz desus dichs, son
e volen que las openions que son dichas desus, sian e demoren en ferm (fermes,
stables), e sian complidas, e ajan valor, quar so es lo gran profiech de la
vila, e del habitans daquela, e que y despendam la meytat de tot so que Dius
nos a donat, al profiech e utilitat del rey e de la vila, quar so que lo senhor
de Bragueyrat nos a donat, e los reys deysi en rey passatz (l’ont), confermatz.
Nota: Le passage ou bac dont il est ici question, avait été
établi après la chute du pont, qui arriva vers l’an 1444 ou 1445.
3 Août
Le
nommé P. Tournier loue aux consuls un bateau, afin d’établir un bac devant la
ville, pour la commodité des habitants, moyennant deux doubles par jour,
excepté le dimanche, à la
p. 252
condition que la ville le garantira de toutes les
entreprises qui pourraient être tentées par le sénéchal ou par son lieutenant.
10 Août
E fu depausat, al dich cossolat, per Peyre Bordas (consul),
que cum Urben Duressol, loctenen, li a via dich e fach comandamen de plussors
causas, coma que hom mezes, diligensa a tener las portas baradas, per causa de
las gens estrangieyras, de las partidas da qui ont rnoren (des endroits où l’on
meurt), e plus li fotz demanda de las claus, e plus que om faria lo guach a la
porta al castel, lo dich loctenen li fetz comandamen, sur la pena de X lhioras;
e per so, lo dich Peyre Bordas, ho remostret als dichs cossols e als dichs
desus, e per veyre los hospenions de totz, e cum lo dich Peyre se oposset als
comandamens e a las penas.
L’opinion générale fut qu’on tâcherait de savoir pour
qu’elles raisons le lieutenant voulait imposer ce commandement.
29 Septembre
Plus,
fu mays mostrat, que cum J. Chazart, abitan de la vila, es el castel en preyso,
e que veguan en quala manieyra lian mes, quar es de la vila, hom sen meyle, e
que la ajan an
p. 253
fermansas, e que lo sedit (sindic) de la vila y ane, am de
la gen, en sa companhia, e de lo requeri per vertut de la costuma.
24 Octobre
Fu demostrat per monsgr lo mage, e per los
senhors cossols, que mestre Auri de Feranhas, de la vila de Bordeux, maistre en
parlarnen, se sia fugit de la mort, de la dicha vila, que monsgr lo
mage, per nom de la vila, trameses una letra, de par la vila, al dich mestre,
que si son plase (plaisir) fus de venir en la vila de Bragayrac, la vila li
fara lo melho que poyra, quar el es, en partida, de la dicha vila, e que sera
be profechapble a la vila, per donar confort, e que Matali de Clermon, scriva
al dich maistre, que sia son plasser de venir de part de sa, e que la vila era
enformada, que a Bordeux morian fort a
que lo parlamen vacava per causa de la mort, e que si lo plaser era de
messgrs de parlamen, de venir en la vila, la vila era tres be
contenta, e de ne far lo posible, de so que no seria nessecita.
28 Octobre
Fu
demostrat per monsgr lo mage, a totz los desus nompnatz, las grans
cochas que la vila es de
present, per las playchs (procès), e negocis, que los del castel donan a la
vila; e per so, es
p. 254
demostrat que monsgr lo mage, e los cossols, no poden plus furnir de largen, quar, so que an mes, se monta a lenviro de IIC franxs, e per so, volen que sia fach ung tal, per segre las cochas de la vila, e per metre sertena gens, que no ordenen, de cada cartier (de chaque quartier) dos homes per ne ordenat lo talh. Fu ordenat, de Borbarau, P. Faure, J. de Cabanat Garino; e per lo Mercadil, Estandaria, e lo Teyrant; e per lo Quaylar, Piras Sent Chamon Medoc, e G. de Frescaroda; e per lo Terrier, Bernisso de Marota, e P. de La Peyreyreda; e per la gran Carieyra, lo sieur Del Pont, e Joham de Pomareda; e aquetz desus nomnatz an planier poder, de far lo talh, per volontat de tota la vila.
Plus,
es demostrat per rnonsgr lo mage, que cum per tot lo pays de
Lengadoc (Languedoc), e de Bordales, moren ses messura, e per so es demostrat,
si es de volontat que la vila se garde, puys que Dius platz que, en sas, ses
malaudia; e per so es bo de metre portiers a las portas, per gardar nos de
enpedimia, e que degus, que venha de mortalita (c’est-à-dire des endroits où
l’on meurt d’épidémie), no entre en la vila; ni ostaliers, que tenhan
ostalaria, no sian si arditz de alocgar de gens, que venhan de loc que aja
mortalitat.
p. 255
10 Décembre
Le maire et Matali de Clermont de Pilles, sont délégués
pour assister à la réunion des trois
États, qui doit se tenir le douze courant à Excideuil.
16 Décembre
E fu
demostrat, per monsgr lo mage, a totz los desus, que el, e Matali de
Clarmo, era estatz a la comession desus dichas, a Ysiduelh, ont se devian
ajustar los tres Estatz, per monsgr lavesque de Lemotge (Limoges) lo
senhor Descartz (Des Cars), Johan Bochier, mestre de requestas, e Johan lo Rey,
secretari del rey a comessaris
en aquesta partida, e cum los dichs comis ajan remostrat als tres Estatz de
Perigort, que cum N. S. lo rey, aja fach grans messions tant el pays de Rosilho, tant per conquistar lo pays de Piquardia, tant
per maridar sa filha Macdalena, e del maridatge de sa sor; e per so lo
rey vol que on li ajude una vetz (qu’on
lui aide une fois), e N. S,, a mes sul pays de Perigort, la soma de VIICC
franxs, ho a lenviro; e per so, fu demostrat a totz, que seria ho de far, vist
e aregardas, que la vila es adzenta (exempte) do talhas, e dautres subsidis:
nonostan aquo, si om y suplira, per se gardar de bruch, ni de malvatz raportz
devert lo rey, e de la cort, e fu demandar
p. 256
per openions a totz.
La jurade en entier décida que la ville fournirait sa part
de l’impôt imposé sur tout le Périgord.
13 Février
Dans les accords proposés par la jurade au Sénéchal, à
propos d’Urbain Durefort, on trouve:
« Que le Sénéchal sera obligé de chasser de la ville Urbain Durefort, et toute sa famille; qu’à l’avenir il ne pourra avoir aucune administration de justice à Bergerac, et que Guillaume Lebrot, son serviteur, sera également chassé de la ville.
Que le Sénéchal ne pourra mettre dans le château que des gens natifs du Périgord, et nés de légitime mariage (e descendus de leal matremoni).
Qu’il aura à mettre dans la ville, juge ordinaire, bailli ou lieutenant, également nés dans le Périgord, lesquels feront serment de garder fidèlement les coutumes, usages, libertés et privilèges de la ville.
Qu’il
garantira de toute vexation, le maire, les consuls, les manants, bourgeois et
habitants de la ville; qu’il ne leur sera cherché ni noise ni nouveautés, comme
du gué, des clefs, du port et du
passage de la rivière ni autres choses quelconque, etc., etc. »
p. 257
« Que tous les articles ci-dessus se mettront en la
meilleure forme et manière au profit de la ville, par les clercs réunis en
conseil, que le dit Sénéchal, y sera favorable et qu’il y fera consentir le
procureur du roi N. S. »
Après la lecture de ces articles à la jurade, il fut demandé par MM. les maire et consuls, si on donnerait cent pipes de vin à monsieur le Sénéchal dans le cas ou il accepterait les propositions de la jurade, ou si l’affaire se poursuivrait devant la justice.
Voici les
diverses opinions émises:
Le
prieur de Saint-Martin dit: que la ville est en grand bruit et débat avec le
Sénéchal et ses officiers, lequel Sénéchal est bien ami du roi, qu’il nous a
aidé à faire confirmer nos privilèges, nous a fait exempter des tailles du roi
et autres choses, et pouvant encore nous aider ou nous nuire, il est bon qu’on
s’accorde avec lui.
Bernard
du Vernh, dit: qu’il vaut mieux acheter la paix parce que l’on peut toujours
trouver les pipes de vin.
Matali
de Clermont, Bertrand de Paleyrat, Eymo de La Beaume, Ramond de La Beaurne,
disent comme dessus.
Bernat
Alba dit: qu’il est prêt à donner deux pipes de vin pour que la chose aille
bien et que les articles se signent.
Etienne
Doublet, Bernard de Borzes, Jean Pomarède, Joanot de Castanet, Jean de
Peyrarède, Pierre Gouffre, Guilhem De Puch sont du même
p. 258
avis.
Pierre du Castang ajoute que l’on attache bien le sac, afin
que le meunier n’ait pas deux moutures. (Mas
que hom ligue be lo sac, que lu molenier no naga pas doas moduras).
E fu deliberat, per totz, los openions desus dichas, e per
volunlat de totz los dessus, que hom done al dich mongr lo senescal
las dichas C pipas de vi, outant coma dich es, que tenha e observe e garde los
artigles que son estatz dichs e declaratz e no autramen, e que si pe se pot far
(et que si paix peut se faire) las sincquantas auguan (les cinquante (pipes) il
ait), e de las XXV a lan venen, e las autras XXV al ters an; e que si lo vi no
se trovava, que lo dich monsgr lo senescal aja a prendre la soma que
val lo vi al jorn de huy.
19 Avril
Monsieur
le maire désireux de savoir ce que monsieur le Sénéchal avait décidé à propos
des articles proposés par la jurade du 13 février, s’en fut à Périgueux,
trouver monsieur Hugues, chargé de cette affaire. Là, il apprit que monsieur le
Sénéchal avait tout d’abord accepté toutes les propositions de la jurade, mais
qu’ensuite il avait changé d’avis, et qu’il ne voulait à aucun prix chasser du
château Urbain et ses serviteurs. Ayant tenu conseil avec monsieur de Laborie
et monsieur de Ladouze, ces messieurs assurèrent
p. 259
au maire de Bergerac, que s’ils voyaient monsieur le
Sénéchal, ils se faisaient fort de tout obtenir en faveur de la ville.
La requesta que a fach Pey Gueyrart de Pocha, al mage, e
cossols, e juratz en cossolat, que cum li es de necessitat de far una petita
fenestra el mur de la vila, per donar clartat on son ostal, de largeu de ung
palin (largeur donnée par la main pleinement ouverte) ho a lenviro, e de haut ung capdot (du coude à la pointe
des doigts) clausa an baras de fer, tot à sos despens, no portan prejudici a la
vila, e cum es estat deliberat, que lo dich P. Gueyrart fassa la dicha
fenestra, consenten lo procurayre del rey, e que hom se transporte sus la
causa, per veyre si en loc sospeytos (lieux suspects) e am protestation, no
portan prejudici a la vila.
28 Avril
La
peste sévissant à Bordeaux et à Libourne, les consuls à la demande du
lieutenant du château, firent mettre des portiers à toutes les portes de la
ville, pour empêcher d’entrer, ceux qui venaient des lieux infectés (e fu
ordenat sur la pena de LX lhioras, e de estar banit per tres mes, e que castun
sia en sa persona a las portas, e que sian punitz si laysavan intrar degun que
venha de Bordeux ni da Liborna).
p. 260
15 Mai
II fut dit, que les affaires de la ville allaient mal, car
les dépenses excédaient les recettes, et qu’il fallait pour faire face aux
nécessités les plus urgentes, faire une taille sur les mêmes bases que les
précédentes, et que tous ceux qui possédaient des biens dans la ville devaient
y contribuer, ainsi que les gentilshornmes et les gens d’église, qui
possédaient la majeure partie des rentes et des immeubles, et que pour cette
raison, ils devaient venir en aide aux pauvres gens; car, quand tout le monde
paye, il n’y a rien de cher, et le tout profite à tout le monde (.... quar, los
gentilhs homes, o gens de glieysa e autres tenen e possedissen la rnajor
partida de las rendas e de las possecions, e per so es melho quels soporten la
paubra gens, e quat totz paguaran, no y aura res de car e sera profiech a
totz).
5 Juin
Loqual
jorn, lor fu mostrat cum Godifert de Belriau (Godiffé de Belrieux, consul en
1468, en 1476 et en 1486), sera carelhat (querellé) a monsgr lo
mage, e al sendit, e als cossols, que lo sendit del coven dels Carmes, lo avian
fach citar a Tolosa (Toulouse), e per so lo di Godifert,
vist e regardat que los ditz frayres dels Carmes anavan en contra
los privilegis e libertatz de la vila, e per so requerit monsgr lo
mage e als senhors cossols, que lo volguessan gardar o defendre de tort e de
forssa e de tota vecssacio, per vertut de nostres privilegis, coma borzes
antiens de la dita vila, car nostres privilegis comte (contiennent) que negun
no deu esser citat, ni far cita, fora del bayliacge de la vila, en autra part
que no sia conagut per lo bayle de la vila; e aysson requerit lo di Godifert,
lo quart jorn del mes, a rnonsgr lo mage e a mesehors cossols e al
sendit, ayssi cum apar per un estrumen receubut per mestre Hel. Bordas, notari
publix. Loqual jorn, fu hordenat que hom saubes (que l’on sache) an las dichs
frayres, si se volian gausir (s’ils voulaient se moquer) ni usar dels
privilegis de la vila, e si son refudans (refusants).
7 Juin (1464)
II est
dit à la jurade, qu’il vient d’arriver dans la ville, des commissaires chargés
de lever un impôt de cinq livres sur les taverniers, les boulangères
(pestoressas) et les pâtissiers (panguossies), en favetir du grand bouteiller
de France (per lo grand botelhie de Fransa), auquel le roi avait donné ce
droit, lequel grand bouteiller se nommait monseigneur Dulau. L’opinion de
Ramond de Mons, fut de donner quelque chose aux
p. 262
dits commissaires afin qu’ils s’en aillent, quar la
fatigua es granda; que
puisqu’on doit aller à Paris, de s’informer si ce droit est loyalement dû, tant
par ceux qui vendent le vin de leur recolte, que par les autres nouveaux
imposés. Matali de Clermont, Eyma de La Beaume et Bertrand du Pont, dirent de
leur donner un marc d’argent pour en finir. Il fut délibéré d’offrir un marc
d’argent aux commissaires, afin qu’ils n’aient plus rien à demander sur le vin
et sur le pain, et que, si par cas ils refusaient l’offre de la jurade, on
employerait ce marc d’argent pour aller à Paris, afin de mieux connaître
l’affaire.
3 Juillet
Bernard
de Vernh, ayant dit au lieutenant du château, que c’était le maire qui était
cause que l’on ne pouvait s’arranger avec le Sénéchal, pour l’affaire d’Urbain
Durefort; que c’était encore lui qui était cause que la ville plaidait, et que,
lui, Bernard, livrerait tous les secrets du consulat au lieutenant, si ce
dernier voulait lui promettre le secret par serment, le maire demanda à la
jurade s’il ne serait pas bien de bannir Bernard du consulat comme infâme (si sera bo de far lo banir del di cossolat,
o autras causas coma enfamis). Le prieur de Saint-Martin dit qu’il faut
le bannir pour toujours du consulat,
p. 263
s’il est coupable; Ramond de Mons comme dessus. Eymo de La Beaume ajoute qu’il faudrait le pendre par les pieds comme châtiment exemplaire, et de le bannir pour toujours du consulat, lui et les siens (en penden par los pes en senhal de major pena, e de banissien per tost temps per si e per Ios seous). Es deliberat per totz, que si la causa se troba vertadieyra, (véridique, vraie) ni se pot enforma, que hom lo punisca, ho far punir, e far banir del cossolat, per tost temps, ho las seous (avec les siens).
A demostrat mons. H. de La Mota (1), prior de Sent Marti de
Bragayrac, quel a fach bastir e garnir lo rnoli del priourat (du prieuré), a
Sent Marti, e lo di moli no pot molre a son degut (ne peut moudre autant qu’il
devrait), que noaya laygua que li aparte, del gran riou de Pon Bono, quar lo di
prior a demostrat ung instrumen de son drech, (voir la division des eaux du
Caudeau, à la première page de ce livre), e pregua que hom no la fi velhan
tolre prejudici (enlever, porter préjudice), que castun agan son degut.
4 Juillet
Plus fu demostrat en la dita capela (chapelle de Saint
Michel des frères mineurs ou Cordeliers),
(1) Hélie de La Mothe, prieur
du couvent de Saint Martin qu’il
administra de 1461 à 1475.
p. 264
a totz los dejus escruitz, si seria bo de donar un pressen,
a la dama del castel, quar jay (est en couche), quar els nos seran en ajuda
dels frantz fruits e novels aquestz (impôts nouvellement établis).
20 Juillet
J. d’Abzac prié de rester maire: Es deliberat per totz los
nompnatz, que si lo di mage de lan present ni es son plasser, ni vol pendre
(prendre) aqueta pena, es bo de luy, e que hom lolh pregues, e que hom es be de
voler que el ne prenha la cargua, si son plasser es, e sera be fach, an tan que
hom no li done poynt de gatges, quar hom no nes pas tengut, sino del gatges
acostumatz.
24 Août
Pour une cause quelconque, et qui n’est pas expliquée dans
les jurades, les consuls de cette année virent leur pouvoir prolongé jusque
vers la fin du mois de septembre. La dernière jurade porte la date du dix-neuf.
Dans la
jurade du trois juillet, le prieur du couvent de Saint Marlin réclame, pour le
moulin qu’il a fait bâtir sur la dérivation du Caudeau, plus d’eau qu’il ne lui
en revient d’après le partage fait en 1336. Ramond de Mona dit « que la
p. 265
vila es en possecion per nos e
per nostres payres », qu’il ne fallait pas
perdre ce qui appartenait à la ville, et qu’il fallait se défendre, afin que
l’eau ne nous fût pas enlevée. Eymo de La Beaume émet une opinion contraire, il
dit « que no vol pouyt anar a
lencontra del drech e es openion contraria ». Matali de Clermont dit
qu’il fallait maintenir ce qu’avaient maintenu nos ancêtres, « que nos
ansestres e nos an tengut ». Bertrand du Pont dit, que l’eau nous faisant
besoin, il fallait nous défendre
de la meilleure manière. Il fut enfin délibéré et arrêté que « la openion de
totz los dessus e per deliberacion en que nom es demorat, que puysque la
possecion, per nostres payres e per nos, es de lonc temps, que no la perdan
pouyt, e que la tenham en la melhor forma. »
19 Septembre
La
ville, ne pouvant trouver l’argent nécessaire, pour lui permettre d’envoyer au
Sénéchal les cent pipes de vin, qui lui avaient été promises, par la jurade du
treize février dernier, il fut arrêté qu’on engagerait une partie des revenus
de la ville, pour tenir l’engagement qui avait été pris, et que de plus
monsieur le maire J. d’Abzac, serait prié d’aller en Picardie, vers le
Sénéchal, accompagné d’un valet, car le chemin est long « que monsgr
lo mage y ane an I vaylet en
p. 266
sa companhia, quar gran camy y a », qu’outre cela, le maire
y trouvera son frère, qui est ambassadeur du roi d’Angleterre auprès du roi de
France, en Picardie, « nonostan que monsgr lo mage trobara son
frayre, de part de la, en enbaysada per lo rey dAnglaterta devert lo rey de
Fransa, en Picardia », et que tous les articles seraient alors passés, excepté
celui concernant l’expulsion d’Urbain Durefort. Le maire consentit à faire ce
voyage, à la condition que la ville lui donnât vingt écus, et lui payera les
autres dépenses.
Dépenses relevées dans le budget de cette année
Menu et prix du dîner offert à monsr l’Official (1)
Plus lo dimenge que y era lo di lofecial, aguen deus
senhors de la vila per lo festegar (pour le festoyer) e dinar en luy.
(1) Juge ecclésiastique délégué autrefois
par l’évêque pour exercer sa juridiction contentieuse et disciplinaire.
L’Official devait être prêtre, gradué en droit canon, ou du moins licencié en
théologie; il était révocable au gré de l’évêque. Les officiaux connaissaient
des matières purement ecclésiastiques, et en particulier des actions en promesse de mariage, ou en
fait de mariage celébré, à annuler. Ils furent institués vers la fin du XIIIe
siècle.
Despendem prumieyramen,
mech cretos (demi poulet), costet |
XXIV arditz |
E una pessa de buo, costet |
XII arditz |
E meja pessa de porc, costet |
VI arditz |
E en pa |
IX arditz, I den. |
En mostardo (en moutarde). |
II arditz |
En tripas |
VI arditz |
En vi, VIII quartz valen |
XVI arditz |
En espessis (assaisonnement) |
VI arditz |
En peras (poires) |
VII arditz |
Monta |
XX sols, VII deniers |
Plus per un capel (chapeau), e mech copde (demi coudée) de drap, per mossr Hel. Jone (l’un des jurats), quat anet a la cort (cour), I franx e mech.
Plus a Godiffé, I ple calavia de tinta (un plein encrier d’encre), per far los dits cartelhs del talh II deniers.
Plus à Bernisso de Marta, per V aviros (avirons), a XX
arditz laviro, e per ung guaffz (pour une gaffe) X arditz, e XXX arditz per far
tres aviros. Val tot II franx, XX arditz. (Ces avirons étaient destinés au bac
établi devant la ville).
1465 -1466
26 Juillet
Aysso es
la crida, facha e ordenada en cossolat, lo jorn de Santa Anna, XXVIe
jorn de julhet.
p. 268
lan mil CCCC LXV, cridada als cayresfortz de la vila acostumatz.
De las partz de nostre tres sobiren senhor lo rey, e de mossenhor lo mage, e dels senhors cossols de la vila de Bragayrat, cridam, e fasen assaber, a totz manieyra de gens, de qualh estat e condession que se sian, que no sian si arditz ni si auzartz, de passar dejus lo pon de Dordonha davan la vila, sal, meyran, codra ni autra causas els privilegis contengut, sur la pena destar mes en preyso, e do pagar la emenda, a la coneysensa de monsgr lo mage e dels cossols.
Item. — Cridam e fazen asaber coma desus, que degun no sia si ardit ni si auzart, de intrar en vinhas, en ortz (jardins), en terras, fruchs penden, per far mal, sur la pena de V sols deymenda, e del cot, e do reparar lo dompnatge.
Item. — Cridam, coma desus, a totz merchans e autres, que tenen meysuras de pea, punieyras, quartieyras, meja quartieyras, copdes, aunas ni autras mesuras de vi, de blat, de sal, doli, que no ho ajan a mesurar, an mesura que no sia marcada de la marca de la vila, sur la pena de V sols de eymenda.
Item. —
Cridam e fazen assaber coma desus, a tota manieyra de gens que venden pa, que
lajan a fac segon (selon) lo pretz del blat, sus la pena de pessiguar (sous
peine de le voir couper à morceaux) lo pa, e lo donar per amor de Dio.
p. 269
Item. — Cridam coma desus, que tot home porte son arneys, cap dostol ho hun de lostal (le chef de maison ou tout autre habitant), per lo enconvenien que pot venir, de jorn en jorn, sur la pena de V sols de eymenda.
E fu demostrat a totz los desus, per Urba Durenfort, loctenen del senescal e bayle de Bragayrat, demoran el castel, venc en cossolat per volontat deus senhors, per far lo report que monsegr lo senescal a fach al rey, de Bragayrat, e a dit que lo rey fu far contemps del bon report que monsgr lo senescal li fetz, e cum los de la vila, estand totz jorn armatz, e avissan per gardar la vila al rey, coma vrays obediens e supgetz a lor senhor, e totjorn reparar la vila.
Item. — Que nos semblam la mola del moli quant es neva e puys vay en afotant quar, de davan totz, portavan arney, coma boeges (espèce de casque), guissarmas (cuirasses), accha (haches), pitz (pics), jevelinas (javelines), e autres arneys, per se contra gardar.
Item. — Se di, per lo pays, que monsgr Darmanhat vol passar per Perigort, e fara grans cops de mals; e per so, en bo de se contra gardar, e estar avissatz, quar el se di esser comte de Perigort.
17 Août
Les consuls de l’an passé rendent leur compte; Il se trouve que les recettes de la ville se sont
p. 270
élevées à huit cents francs bordelais et les dépenses à
environ sept cents francs.
Ligue du bien public
Lo dich
jorn, fu demostrat per monsgr lo mage en cossolat, que, el pays de
Perigort, a ung mandamen del rey, que conte que totz nobles e autres, que an
acostumat anar a la guera, e a totz tenen fuctz noblamen (tenant maison noble),
e viven noblamen, e a totz francz archiers e balestiers, que anen al rey a qui
ont rnonsgr Dengolema, los
menara, a lo senescal de
Perigort, a lencontra dels burgouhas (à
la rencontre des Bourguignons) de monsgr de Charoles, filh del duc de Borgouho, e del duc de Bretanha,
(du duc de Bretagne), e del duc
de Berri, fray del rey, e del duc de Borbo (de Bourbon), e a lencontra
de plussora autres senhors de Fransa, e monsgr de Lebret, lo comte
Darmanhac, tot a lencontra del rey. E per so, a mandat a totz sos subgetz,
vilas e castels, sur la pena desser dessubediens al rey, e sus autras penas; e
per so, a demandat qual remedy, quar, totas vilas, plassas, en pla pays, son
mandadas, e, a nos, falh trobar alcum remedy, afi que nos gardem de dangiers
devert lo rey e del senescal. Es dich, que, pueys que nos avem lo fray del senescal,
e lo loctenen del senescal, que lor remostren la gran misseria de la vila e la
paubreta
p. 271
de gens e darmas, e cum la vila es en bruch desser presa
per lo comte Darmanhat, adversari del rey, e es en frontieyra, e per lo comte
de Perigort adversari, e cum, en la vila, noa poynt de gens que sapchan de
guerra, e aquels que y son, fan bessonh gardar la vila al rey, e nos metrissa
(et par là nous entravons) laqual guerra se fay en Fransa, a lentorn de Paris.
31 Août
Lo qual jorn, fu demostrat, a causa del mandamen del rey, trames el pays de Perigort, espressamen a Bragueyrat, que tota persona nobles, e autres, cum dich es desus, e cum Stene Doblet, cossol, es anat e vengut a Periguhs, au rnonsgr lo loctenen, al conselh, e per saber los remedis, sus lo mandamen, e cum lo comessari, que porta lo mandamen, demanda à la vila de Bragueyrat, IV frantz archiers, al servizi del rey. Item, di lo dich Stene Doblet, que es appoyntat, a Periguhs, an lo dich comessari, que ho fetz passar monsgr lo loctenen, que la vila es franco de frantz archiers, e de no anar a la guera, mas que donet charga, de gardar la vila al rey.
Item. —
A demostrat monsgr lo mage, una letra que monsgr lo
senescal a trameza a la vila, fassen mention que lo rey lia demandat del
governamen de Bragueyrat, e lo senescal luy a
p. 272
fach bon report, e sen
troven contemps, e bona, segurtansa, del poble de Bragueyrat, e plussors
autras noelas, en la letra contengudas, la qual letra estada scricha a Roan
(Rouen), en Normandia, lo XVIIIe jorn del mes de houst lan desus,
signada de sa ma.
18 Septembre
Lo qual jorn, fu mostrat per monsgr lo mage que el a parlat an lo faure (forgeron) de Gavandu (1), que fay las balestas, per saber si vol far de las balestas a la vila, e el a dich, que si hom li balha farga garnida, cramba, e lo liech (que si on lui baille forge garnie, la chambre et le lit), el vendra fargar (forger) en la vila, per I mes, ho per mays, si y fay bessonh, que gran cops nia (il y en a beaucoup) en la vila que no volen far; e per so, a demandat a totz los desus, lor openions. — Es deliberat, que per ung mes, la vila no pot estar gastada, e es be bo que venha fargar en la vila, que si los de la vila las van far far deforas, e los doforas las vendran far en la vila, e que hom lo pervessista (qu’on le pourvoie) de so desus di.
Item. — Plus, a demostrat, que P. Gueyrart de Pocha, lia
dich, que en venen de Liborna, son coral (bateau) cargat de sal, a Senta Fe la
(1) Gavaudun (Lot-et-Garonne), non loin de Montpazier.
p. 273
gran (Sainte-Foy-la-Grande), monsgr Hel. Breto
de Tolozo, lia fach donar larest, al dich son coral, e a dautres, e lo dich
Pocha ses apausat, e a donat plegas, e li fu donat jorn a dire son cas a dilus
(a lundi) procha venen, e y so, per causa que li demandan, de noel, lo dich
Tolozo, XXX deniers de peatge, per muys de sal, e, al jorn de huy, non sen
paguan, sino IV deniers, per muy de sal; e demanda, per tonel de vi, VI deniers
de peatge; e al jorn de huy non sen pagua, sino ung denier de peatge, per tonel
passan davan Senta Fe, sus la rivieyra de Dordonho. E per so, es demostrat, en
cossolat, si la vila vol prendre la cargua, per o debatre ni defendre, quar lo
dich Pocha, hoa demostrat, per tal, que, al temps a venir, no lui donessan
colpa ni cargua. Es deliberat, en cossolat, per totz los desus di, que la vila
ho prenha a pleydegar e a defendre, e que lo sendit y ane defendre aquest novel
cas, e supcidi, que volen metre desus.
26 Octobre
Lo qual
jorn, fu mostrat per monsgr lo mage, que lo que predica per los
crestias, que son entre las mas dels mescrens (que celui qui prêche pour les
chrétiens qui sont entre les mains des mécréans), a dich que la vila fasa una
prossecion, per la fe crestiana (que la ville fasse une procession pour la foi chrétienne), e que se fasa
p. 274
dilua, que es lo jorn de Santz Simo e Juda, e que hom ane al Sant Sperit. — Fu deliberat per totz, que de far del be es be fach, e que se fasa.
Item. — Plus, es mostrat que hom a fach venir lo faure, per
far de las balestas en la vila, e si, los que poyran, seria bo ni profechacble,
que castum fus compellit (contraint), daver una balesta de garucha (malgré toutes mes
recherches, il ne m’a pas été possible de savoir ce que signifiait le mot
garucha. F.B. en espagnol garrucha est un
mécanisme de poulies, traduit en français par moufle), cascum en drech si,
e de la tener en son ostal, per se gardar; e lo dich monsgr lo mage
a demandat a totz, las openions. Fu deliberat, que cascum, qui poyra, ne fasa
far una balestas de garucha.
22 Novembre
Quant al fach de las balestas, es deliberat, que cascun ne
fasa segon que poyra; los qui poyra, de garucha, ne fasa de garucha, e los qui
no poyran de garucha, ne fassan de pe.
Ci-dessous
les noms des habitants qui devaient se munir d’arbalète, et les garder dans
leur maison, pour la garde de la ville:
L’hôtel de La Beaume.
id. Alba
Bernat.
id. J.
de Peyrarède.
id. Matali
de Clermont.
L’hôtel de Ramond de Berges.
id. Jean de Castanet.
id. Jean Michel.
p. 275
L’hôtel Ram. de Mons.
id. Pierre Gueyrar.
id. Pierre Bordas.
id. Etienne Doublet.
id. Rigaud de La Rivière.
id. Jean de Langle.
id. Bertrand Dupont.
id. Jonh d’Abzac (noble)
L’hôtel Pierre Delprat.
id. Helie Champs.
id. Jean Doat.
Le
recteur de St-Jacques.
Jean de Pomarède.
Jean et
Ramond de Cussat.
Le prieur
de St-Martin.
Les
Frères prêcheurs.
Les
Carmes et les frères Mineurs.
27 Janvier
Fu
remostrat, per mestre Aymo de La Balma, que cum el temps del rey Charles, la
vila avia, a la cort, amiez; e al jorn de huy, novia poynt; e cum los
comessaris fan de las tallias, que se deven metre el pays, e cum lo rey a donat la vila a monsgr de
Rochafocaut, e cum monsgr lo marescal vol metre en la vila, V
o VI lansas, e cum monsgr lo senescal a mandat a son fray, que lo vi
que la vila li deu, de XIX pipas, e cum a dich, que si la vila vol convertir lo
vi en argen, el nes contemps, a IV franx la pipa, et totz aquetz poyns, a
demandat a totz los desus. — Item. — Es dich sus lo fach de monsgr
de Grangas, ques loctenen de monsgr lo rnareschal, si seria bo de li
donar qualquas causas.
p. 276
Fu deliberat per totz, que pueys
que no aven amiez a la cort del rey, que fassan en manieyra que nagam, e que
nom fassa ung presen a monsgr lo mareschal, e monsgr de
Grangas, son loctenen, que son a Bordeux, al jorn de huy, e que hom lor done XV
pipas de sivada, e X doczenas de polalhas, de capos e de galinas (dix douzaines
de poulets, de chapons ou de poules), las X pipas de la sivada a monsgr
lo mareschal, e las VI doczenas de la polalho, e las V pipas, a monsgr
de Grangas, e las quatre doczenas de la polalho. Quant al fach de monsgr
de Rochafocaut, que lon di que ses fach donar la vila, laqual no pot, que nos
defendam. Quant al fach de las lansas, quant pleyra al rey ni a monsgr
lo mareschal, la vila no yra poynt a lencontra.
12 Février
Lo qual jorn, fu remostrat, per mestre Aymo de La Balma, que cum mestre Bernat del Vernh, a trames a monsgr lo mage, una letra, fasen mencion dels tres Estatz, que se tendran a Périguts, digos procha venen (jeudi prochain), e que hom y sia per nostre profiech. Es deliberat, que hom trameta, aïs tres Estatz, a Periguts, per saber tal noelas.
17 Mars
Le seigneur d’Estissac, voulant faire vendre son
vin, envoya Jaric, l’un de ses clercs, à Bergerac,
pour y ouvrir une taverne. Les consuls s’y opposèrent et il
fut « ordenat, judicialmen, que agues
a claure e barar, e de no
vendre vi a taverna, sino que sia borzes ».
23 Mars
Fu remostrat, per Ramon de Mons (jurat), que cum G. de
Biderent, a parlat an lo dich Ramon de Mons, del fach del vi, que Jaric vendia
en lostal de Moncla, per nom de monsgr d’Estissat, e cum lo dich vi
fu claus (défendu) a vendre publicamen a detalh, e cum, el ni monsgr
d’Estissat, no entenden a enfranhdre los privilegis, ni costumas de la vila;
mas lo dich G. de Biderent a ufert, per nom del dich sengnor, de far las causas
que devia far, e per so, a pregat que hom li layse vendre lo vi, que a en la
vila, per aver de la moneda, per far
los honors de sa mayre, dona de Moncla (Monclar), e que hom li fassa
resposta. Fu deliberat, per totz los desus, que si lo dich senhors dEstissat,
vet far lo sagramen en cossolat, e de far las causas coma hun autre borzes fay,
que sia ressenbut e no autramen.
12 Avril (1466)
Dans
l’ordonnance criée ce jour là, à son de trompe, on trouve: Item. — Crida coma
desus, e fassen comandamen a totz aquels que an pratz,
p. 278
terras, ortz (jardins), ni autras possecions, sus lo riou de la Pissasouma, que ho ajan a curar, a estat degut, e que sia fach dins VIII jorns, sur la pena de V sols de eymenda.
5 Mai
Fu remostrat per monsgr
lo mage, que Guilh. Barrau, Mercier, vol donar dos escutz a la vila, e que hom
lo receuba per borzes, e de far coma ung autre; e es dich si hom lo deu recebre
oc ho no (oui ou non). Fu deliberat, quant al dich Guilh. Barrau, Mercier, que
fassa lo sagramen a la vila, e que hom lo ressevra borzes.
13 Juin (sic)
Lo XIII jorn de julhet, lun mil
CCCC LXVI, fetz lo sagramen en cossolat, Johan Bolan, faure en balestas (forgeron en arbalètes), e passat borzes, per
voluntat de la jurada; e li fu autregat franquessa, per tal que demore en la
vila.
3 Juillet
Fu remostrat que cum ung nostre habitan apelat Peyre
Berlolmeyra, sabatier, ses transportat devert la chanselaria de Bordeux, per
relevar son cas dapel, a lencontra de Johan dAcsine, senhor de Sensanso, frayre
del senescal de Perigort,
p. 279
e a lencontra de autres sos complisses,
sus lo cas que es estat fach, a lencontra de son fîlh Johan Bertolmeyro, clerc
en la glieya e coven dels frayres predicadors de Bragueyrat; lo qual fu batut,
plagat a gran efussion de sanc (lequel fut battu et blessé avec grande effusion
de sang), al pe del gran autar del dich coven, per dos ribautz, no aven Diu davanl los uelhs (au pied
du grand autel du dit couvent, ayant Dieu devant leurs yeux), soes assaber
Tomas de Senta Fe, e Poucet de la Milhau; fu fach per comandamen del dich Johan
Dacsine. E cum lo dich Peyre Bertolmeyro, payre del dich clerc, a requerit e a
remostrat a monsgr lo mage, e als senhors cossols, que lor plagues
de li secorre e ajudar, a daquest cas, quar el noa pas de que persegre aquest
gran cas, aneysi (ainsi) cum sera de razo. — Es deliberat, el dich cossolat per
totz, que hom ajude al dich home, dalcuna causa, e que el persegua lo proces en
son nom, e que la vila li ajude en alcuna causa, quar aquest ufficiers que son
al jorn de huy, farian apres aquest quant naurian lorbot (ombrage) de ung autre
de la vila.
Nota : Dans l’église où ce crime fut commis,
c’est-à-dire dans l’église des Jacobins, ou frères prêcheurs, on lisait
autrefois l’épitaphe de Marguerite de Rudel dite de Turenne, fille et héritière
d’Hélie Rudel de Bergerac, et d’Hélis de Turenne. Cette épitaphe était ainsi
conçue:
p. 280
Larga, valens, humilis fuit haec, princepsque virilis.
In sexu fragilis, sed pectore prorsus herilis.
Forma, genus, mores, quid opes prosunt et honores,
In me prospice, qui vis peritura sequi.
Sum Margarita, gemmis, auro redimita,
Moribus et vita, mundano more, potita.
Pons, Brageriacum, Turenna mihi Dominatum
Atque Ribeyracum donarunt undique Latum.
Nunc mea versa lyra, mortis variatur in ira;
Ëxperior modo re cuncta caduca fore.
Jam mea forma cinis,
mortis resoluta ruinis;
Scandere dum conor,
sternitur
Qui legis haec, pro me
domino suffragia prome:
Sum quod ego fies, sed
latet hora, dies.
Ordo sacrorum fratrum
sancti Dominici,
Quœso, flecte Deum cum prece multiplici.
Paraphrase ou traduction libre
« Libérale, pleine de courage et humble à la fois fut cette femme, princesse au cœur viril. Quoique de sexe faible, elle avait un courage supérieur. Beauté, naissance, éclat, richesses et honneurs, ce que c’est.... vois-le en moi, o toi, qui ne considères que les choses périssables! — Je suis une marguerite, enchâssée dans l’or et les pierres précieuses, et jouissant, suivant le monde, de tout l’éclat de mon relief. — Pons, Bergerac, Turenne et Ribérac me forment de tout côté une seigneurie des plus étendues. Mais maintenant ma lyre est brisée devant les rigueurs de la mort, et déjà j’éprouve l’inanité de toutes les choses d’ici bas. Mon corps n’est plus que poussière par suite des ravages de la mort, et tandis que je m’élève, tous ces honneurs sont rabaissés. — Oh toi qui lis cette épitaphe, adresse pour moi tes prières au seigneur. Je suis déjà ce que tu seras à ton tour, seulement l’heure et le moment t’en sont inconnus. — Ordre des vénérables frères de Saint-Dominique, appaisez Dieu, je vous en supplie, par vos prières multiples. »
p. 281
C’est là le sens, la traduction littérale ou mot à mot en serait insupportable et pas aussi claire. Il est à remarquer que cette œuvre de plein moyen âge porte bien le cachet de son temps; c’est une latinité tourmentée, à jeux de mots, antithèses, vers léonins, etc.
Renaud
de Pons, chevalier, seigneur de Montignac, Limeuil, Cendrieux, Pérignac,
Verneuih, sire de Bergerac, Gensac, Mouleydier, Montcuq, Montaut, Bridoire,
Castillon, etc., mari de Marguerite de Turenne, dame de Bergerac, concéda, en
1254, du consentement de sa femme, le
droit de mairie et de commune aux chevaliers et bourgeois de Bergerac; cependant
cette ville avait déjà un maire en 1253, suivant un acte tiré des archives de
la tour de Londres; mais c’était sans doute en vertu d’une concession que le
roi d’Angleterre lui avait faite précédemment. Pons mourut en 1272; il avait
épousé Marguerite de Turenne vers l’an 1251. Marguerite épousa en secondes
noces Alexandre de La Pébrée, en Agenais. Le 7 des calendes de février (26
janvier) 1289 (Vx Sle) elle fit son testament. Elle fonda
une abbaye de religieuses à Bergerac, à laquelle elle assigna 3000 sols de
rente, et 2000 livres pour acheter des revenus dans ses fiefs et arriére-fiefs.
En 1260 elle seconda puissamment par ses libéralités, Pierre de Saint Astier
évêque de Périgueux, pour l’établissement d’un couvent de dominicains, ou
frères prêcheurs, dans la
p. 282
ville de Bergerac, auxquels elle fit entre autres dons, celui de cinquante livres de rente annuelle. Guillaume de Saint Astier, parent de l’évêque, fut le premier prieur de ce nouveau couvent, composé de douze religieux.
L’église et couvent des Jacobins (du moins le premier et le plus ancien), étaient à Bergerac, au delà de la place du grand marché, mais non sur l’emplacement qu’occupent actuellemdnt la sous-prétecture de Bergerac et les dépendances, comme le croient nombre de personnes.
Les Jacobins étaient un peu plus près de la place du grand
marché et de la porte Lougadoire. Un ancien plan de Bergerac nous indique comme
emplacement de cet ancien couvent, l’espace aujourd’hui occupé par les maisons
de M. Faisandier, débitant de tabac (aujourd’hui maison Maumont et Barjeaud) et
autres adjacentes, c’est-à-dire sur main gauche, en allant de la porte
Lougadoire à la sous-préfecture et à l’Ormière (aujourd’hui place Gambelta. (1)
Porte Lougadoire
La porte où l’on se louait; la porte où, à telles époques, telles fêtes de l’année, les
(1) En 1688, l’église des Jacobins fut reconstruite sur
l’emplacement que tout le monde connaît. L’architecte qui conduisait les
travaux et qui se nommait Lacroix, faisait en même temps reconstruire l’église
Saint-Jacques, démolie pendant les guerres de religion.
p. 283
manœuvres, gens de peine, garçons de charrue, vignerons, filles de service, etc., etc., venaient et se rendaient, pour louer leurs bras et leurs savoir faire.
Ces notes ont été prises dans un manuscrit composé pour la
famille de Puch, de Lugagnac, près Gensac-Gironde. Ce manuscrit est dû à un
érudit bergeracois, feu M. Léo de Larmandie, et c’est un de mes amis qui a bien
voulu me le communiquer. J’ai cru devoir reproduire ces notes, vu leur
importance pour l’histoire de notre ville.
9 Juillet
Fu
remostrat, per monsgr lo mage, sur lo mandamen que es estat trames
de part lo nostre S. lo rey, a monsgr de Rochafocaut, aven la charga
del dich mandamen, sus lo fach, que castun
noble, e non noble, que an acostumat anar a la guerra, que se ajan abilhar e
metre en pouypoynt (qu’ils aient à s’habiller et mettre en pourpoint), e
de metre francz archiers, per las vilas, al servisse del rey, e cum la copia es
en la vila del dich mandamen, e regardan que lo mandamen es fort destrech (très
rigoureux), es dangeyros; a demanda a totz que es de far. — Es deliberat per
totz los desus, que monsgr lo mage an dautres, anen a Perigues a la
jornada, a que dessencussen la
vila, que, los qui y son,
p. 284
fan besshon a la vila gardar, e noan de que se abilhar, e la vila es en frontieyra.
Item. — Es demostrat, que cum monsgr lo prior de
Sent Marti, assitat (a cité) Ramon de La Ribieyra, a Perigues, a causa quar lo
dich Ramon, cossol, fassia far, an los
autres ufficiers, alcuna bessonha per la vila, per neccessitat, lo dicmen, al
cauforn (le dimanche, au four à chaux). Es deliberat per totz, que si lo
dich prior serca alcuna causa a la vila, que hom lui serque, e que hom aja la
copia e la relacio, e de anar a la jornada, e de remostrar a messgrs
de Perigues la vita del dich prior.
10 Juillet
Jean
d’Abzac, maire de la ville, dit à la jurade qu’il lui a été rapporté, par
Ramond de Cussac, qu’un homme de Cavalerie,
paroisse de Prigonrieux, (la Cavalaria en la parossia de Pregonriou), a
enlevé à la ville, une certaine quantité de porcs, et les a conduits à Laforce.
Ramond de La Rivière fut chargé, par la jurade, d’aller, accompagné du clerc de
la ville, réclamer ces animaux au seigneur de Laforce. Ce seigneur répondit
qu’il ne les rendrait qu’à la condition qu’on lui payerait vingt francs
d’amende et que par son ventre, il
ne les rendrait pas à moins. La jurade arrêta que l’affaire serait
vigoureusemens poursuivie.
p. 285
19 Juillet
Fu remostrat, per monsgr lo mage en
cossolat, que cum despuys no fu tengut consolat, fu parlat dels
francs-archiers, que volen metre en la vila, e volen que la vila las fassa, e
cum lo mage de Perigues avia enpres (convenu) an lo mage de Bragueyrat, de se
trobar a Muysida, devert lo senhor de Rochafocaut, per saber si poyrian passar
que Perigues e Bragueyrat no fassan point, e se troberen al dich loc, e no
pogueren point res avansar; e monsgr lo mage de Perigues, a dich a
monsgr lo mage, que la vila de Perigues a deliberat de trametre,
devert lo rey, e si la vila de Bragueyrat si vol ajunhe (adjoindre), los de
Perigues ho volen be, e ne son tresz contemps, que la vila de Bragueyrat e
Perigues fassan tot hun; e que segon que Bragueyrat fara, Perigues fara eytal;
e per so, a demandat a toti, que nes de far, que Perigues vol partir dilus
procha venen. Es deliberat, per totz los desus dichs, que pueys que la vila de
Perigues, se vol ajunhe an la vila de Bragueyrat, que hom fassa en manieyra que
sapcham qui yra, e que hom leve de largen, que castun prestara, e que monsgr
lo mage y ane, an I veylet, an sa companhia.
p. 286
27 Juillet
Jean d’Abzac n’est plus maire, depuis le 22 du même mois,
il est remplacé par noble homme Jean de Cussat.
Es remostrat per monsgr lo mage, que cum Bernat
Alba, P. de Pogols, e Hel. Champs lian mostrat una letra de comession, tramessa
per monsgr de Rochafocaut, signada e sagelada de sa ma, e de son
sagel, escricha lo XVIIIe jorn de julhet, lan mil CCCC LXVI, en la
quala comession son elegitz dedins Bernat Alba, P. de Pogols, Hel. Champs,
comessaris, per metre sus tres francs-archiers de la castelania de Bragueyrat,
coma de Maurenx, de Moledier e de Bragueyrat, lo fort portan lo fepble, abilhat de brigantinas, de salada, gorgeyri,
spaza, e daga, capet, bonet, gipo, camissas, causas, sabatos, ancolo, balesta,
fusl e traytz (habillés de brigantines, salades, gorgerons, épées et
dagues, chapeaux, bonnets, jupes, chausses, chemises, souliers, cotte,
arbalètes, futs et traits).
28 Juillet
Lo qual
jorn, furen en cossolat, Mauni de La Palanca, e Micheu de Chanangat, los quals
feyren lo sagramen de, be, e lealmen regir e governar lo passage e port de la
vila, tant al
p. 287
profiech del petit coma lo gran, e desser bos e leals al rey N. S., e a la vila, e
desser ubediens.
Item.— Es demostrat, que cum per los privilegis e
costumas de la vila, que lo mage e los cossols de lan passat, son tengutz e
deven rendre los contes (comptes) als mage e cossols de lan presen noels
creatz, de la preza e de la meza que los dichs de lan passat an fach, per la
vila duran lo temps de lor aministration, losquals contes, los dichs de lan
passat, deven aver rendutz als mage e cossols de lan presen, dins ung mes apres
la Macdalena, segon lo privilegi; e per so, al jorn de huy, en cossolat, estan
aqui presens Ramon de La Ribieyra, Estene Doblet, Bernat Alba e Johan de
Bariat, cossols de lan passat, an requerit als mage e cossols de lan presen,
que, puys que lo noble home Johan dAbzac, mage de lan passat, es anat a la cort
de vert lo rey, per las cochas de la vila, regardan que si no era vengut de la
cort dins lo dich mes, e no avian rendutz los dichs contes, que lor plasser fus
de lor donar terme, jusques a tan que lo dich mage, de lan passat, sia vengut
de la cort, quar los cossols no poden rendre los dichs contes, sen (sans) lo
lor mage. E per las causas desus dichas, los dichs mage e cossols de lan
presen, an donat terme de rendre los dichs contes, jusques a tan que sia vengut
lo dich noble home John dAbzac, mage de lan passat, no prejudican als
privilegis.
1475-1476
Copie du serment que devaient faire les jurats aux consuls:
La forma del sagramen, que se deu far en cossolat, las mas sus lo libre mesal e la crotz, e a qui far lo sagramen als cossols, esser bos e leals al rey N. S., e de, be e lealmen, acosselhar los cossols, e de gardar lo segret (secrets) de cossolat, e desser bos e leals als senhors cossols, e si ausian dire, vessian ni savian (s’ils entendaient, s’ils voyaient, s’ils savaient) degun mal ni dopnhatge (dommage) devia esser ni venir a la vila, ni als cossols en general o en particular, ni al be publit, o revelaran, e o faran assaber als dichs officiers, lo be public gardaran; quand lo senh sonara en cossolat, o a qui ont seran mandatz, vendran, e accosselharan be e lealmen, o lor poder; lo mandamen e comandamen dels cossols tendran, e obediens seran.
La crida publica, a so de trompa, facha per la vila als cantos acostumatz, eysi cum sen set:
De las
partz del rey N. S., e de messgr los cossols de Bragayrat, fasen
comandamen, a totz los habitans, borzes e autres de Bragayrat, que tenen ni
possedisen bes en la present vila, de qual estat e condession que se sian, que
sian armatz en fach darmas e de guera, en la forma
p. 289
e manieyra que es estatz comandat e ordenat darieyramen, e
dautras vetz mostratz (et d’autres fois montré); so es assaber, de brigatias,
saladas, spazas, bocges, daguas, balestas garnidas generalmen, e dautres
arneys, segon la facultat de ung castun; eyso per la fortification e garda de
la present vila de Bragayrat, e que castun sian en personas e abilhatz, o gens
sufficienta per lo, eyso per se mostrar lo jorn de Sent Peyre de houst (Saint
Pierre-es-Liens) a qui ont sera ordenat per rnessgrs los cossols a
so de trompa; eyso sur la pena que hom poyria mefar, e desser reputatz rebelles
e des bediens envert los dichs senhors.
7 Août
II est dit que monseigneur de Benge (1) a envoyé par un de
ses serviteurs appelé Simon, une lettre datée de Libourne, signée de la main du
dit seigneur et de son secrétaire, mentionnant que la ville devra envoyer
quelqu’un à Périgueux, où le dit seigneur doit se trouver, pour traiter des
affaires du pays. Il est délibéré qu’on y enverra pour savoir quels sont ces
deux personnages. (Es deliberat per totz los desus, que hom y ane, ho hom y
trameta, per saber qui es aquo dos personhages).
(1) Sire de Beaujeu, duc de Bourgogne, marié avec la fille de
Louis XI, Anne de France.
p. 290
Item. — Es mays mostrat, que en la vila a gran nombre de pestoressas
(boulangères), e ni a gran cop que no son poinct de bona fama (bonne renommée),
ni fepnas honestas per far ni tener pestoria (boulangerie), ni pa a vendra; e
antiquamen, noniavia sino sertanas fepnas de bon renom, e de bona fama, e avian
del lor, e podian e avian de que tener pestoria, e tenian la vila furnida lot
lan; e al jorn de huy, ni a gran nombre de paubras, que no an de que tenir ni
sustener la pestoria bonamen, e nia de p..., de m..., de crabas, de gardas e fepnas diffamadas e dessonestas e dautras, que son fepnas de be e
honestas; per so, es mostrat que es de far.
Il est arrêté que les femmes, qui voudront tenir boulangerie, devront être honnêtes et de bon renom, qu’elles prêteront serment en consulat, que leurs noms seront enregistrés et qu’elles auront à tenir la ville fournie de pain marchand, qu’elles vendront selon le prix du blé.
Il est
dit aussi que le moulin qui se trouve au-dessous du pont Roux (pon Rot),
empêche l’eau de s’écouler, et que presque toujours le pont se trouve couvert
d’eau, ce qui porte un grand préjudice aux voyageurs, car ni le bétail, ni les
charettes ne peuvent y passer. Il fut arrêté que J. du Castanet, procureur de
rnonsgr de Bellegarde, irait trouver le meunier pour lui faire
remettre les choses en leur état primitif.
p. 291
Ordonnances.
De las partz del rey N. S., e de messgrs los cossols de Bragayrat, cridam e fassent assaber a totas manieyras de gens, de calque estat e condession que se sian, que no sian si arditz ni si ausart, de intrar ni far intrar en vinhas, en terras, ni eu ortz (jardins), fruitz pendem, de nuch ni de jorn, sens la voludtat daquel de cuy es, sus la pena de V sols de emenda del cot, desser mes al lespillory (au pilori), e de reparar lo dompnatge.
Item. — Cridam, coma desus, e espres comandamen, a totas personas que tenen ni possedissen terras, pratz alborados (terres labourables), ortz, sus lo riou del Caudao, de la Pissassauma, del Guel, de la petita Pissassauma, e autres valatz, e rious, prejudiciables, coma del Granholet, de Pompeyruih, de dela laygua, de Lardos, la Goyna, lo Guel, que o agan a fach curar, castun en drech si, dins ung mes, sus la dicha pena.
Item. —
Cridam, coma desus, que tota persona que sera mandat a las portas de garda, que
y sia en persona, en son arneys, ho home sufficien per luy, e que los dichs
portiers, anen serquar las claus, a daquel que las gardara, e lo deser clare e
barar las portas seguramen, e tornar las claus daqui ont las aura agudas, sus
la dita pena.
p. 292
Ces diverses ordonnances furent publiées à son de trompe,
le dixième jour du mois d’août, jour de Saint Laurent, par Clément de Cloux
sergent du consulat.
14 Août
Le onze
du même mois furent tenus à Périgueux les trois Etats du Périgord. Ramond de Cussat
et Godiffé de Belrieu, consuls de Bergerac, y avaient été délégués, et le dit
jour rendirent compte à la jurade de ce qui s’y était dit. Ils rapportèrent que
MM. Gautier d’Ester, et Guillaume Prévost y remplaçaient monsgr de
Beaujeu (gendre del rey) gouverneur de la Guienne, et que le premier était son
écuyer, et le second son conseiller. Il fut dit que le seigneur gouverneur
voulait visiter ou faire visiter le pays pour y mettre bonne police, à cause
des grands bruits qui circulaient, que les anglais — que son sus la mar en
baschotz (sur la mer, en bateaux) e volen dessendre en Guiayna, e el a tota la
carga de part dessa, e per so cor, fay gran mession e gran host, e vol mantener
bona justicia, e tolre tolz abus, e a ufert, lo dich senhor, de far tot lo be
que poyra, al pays, devert lo rey, e tot rernostrat els dichs tres Estatz, per
los dichs comis, los senhors del pays, que eran a qui, tengant conselh
ensemble, talamen,
p. 293
que, sus tot, es deliberat, de donar als senhors dos mila
franxcs bordales, e cent franxcs, als comis, e cent franxcs, al recebedor, e
XXX franxcs, a devessir (à diviser), per las comesions e quitansas, e tot lo pays si es consentit, resservat Perigus e
Bragavrat.
Les consuls trouvant trop petit le nombre des jurats
présents, renvoyèrent l’affaire à la jurade suivante, en ajoutant que la cloche
du consulat serait sonnée — quar eyso no es pas per una vetz.
16 Août
A cette jurade assistaient les huit consuls, trente jurats,
Hélie de La Motha prieur de Saint Martin, G. de Bordaria, gardien des frères
Mineurs, Forto Blanc, prieur des frères Prêcheurs, et Ganto Pierre, prieur des
Carmes. Du consentement de toute la jurade, il fut arrêté qu’il serait bon de
consentir, sans déroger à nos privilèges, à ce que demandaient les trois Etats.
Il fut aussi arrêté, que lorsque les seigneurs, représentant le gouverneur de
Guienne, seraient revenus de Cahors, où ils étaient allés tenir les trois
Etats, on leur ferait quelques présents, ainsi qu’à monsgr de
Beaujeu, qui se trouvait a Libourne pour quelques jours.
Item. —
Es mays mostrat, sus lo fach del pal que resta a plantar (palissades qu’on
plantait là où les fortifications étaient en mauvais état).
p. 294
tant sus las gens de lu glieysa, que sus los qui se dissen que non plantaran poinct, car noan acostumat. E a qui presens, los dichs senhors de la gleysa an dich e deliberat, quels no plantaran poinct, que no vegan plus gran perilh o necessitat, e que no son pas gens de plantar le pal, ni no an jameys acostumat sino de preguar Diu.
Es deliberatz per la jurada, que hom bayle una requesta a
monsgr de Benge (de Beaujeu), que y donne ordre e comession de loy y
contranhne (de les y contraindre), regardam que tenen e possedisen la plus part
de las rendas, fruitz e heretatges (rentes, fruits et. héritages) de la vila, e
gauvissen (jouissent) dels privilegis e costumas, coma los borzes e autres
habitons, e es be razo de ajudar de fortifiar la vila del rey, e per gardar so del lor (et pour
garder ce qui leur appartient), coma dels autres habitans.
Les
bateliers chargés d’assurer le passage de la rivière devant Bergerac, exigeant
des bourgeois, des habitants et de leurs serviteurs, le prix payé par les
étrangers, il est arrêté qu’on leur fera prêter serment, et que s’ils ne le
veulent faire de bonne grâce, on le leur fasse prêter par voie de justice. Le
seigneur de Pilles s’oppose à ce serment, disant que le passage lui appartient,
mais qu’il veut que tous les valets et serviteurs loués, qui demeurent avec les
bourgeois de la ville, jouissent du passage sans payer aucun droit.
p. 295
Es may mostrat de far far lo satgramen als bochiers e
mazeliers que venden publicamen a Bragayrat: Es deliberat que hom lor lassa far
lo satgramen ung cop, e si son trobatz en fauta que sian punitz.
11 Octobre
En 1475, le recteur de Saint Jacques se nommait Hel. del
Castanet.
Es mostrat que monsgr Uguhes, baly, senhor de Rassat, loctenen general de monsgr lo senescal de Perigort en jutgamen, a commandat que lon lassa curar (et) reparar los camis publitz, espressamen lo del Peyrat, dins Sent Miquel procha (d’ici à la prochaine fête de Saint Michel), o autramen lo rey ne prendra la conaysensa. Es dich e deliberat, quel es be razo que sian curatz, e que se fassa, quar so no en que be, e que hom tassa far los comandamens a so de trompa, publicamen, sus grandas penas.
Es mays
mostrat que lo dich loctenen ave dit, que. los portz no anen plus per la vila,
e que castuns los agan a claure, sus la pena de perdre lo port, o de LX sols; eysso a la requesia de madomissela la
presidentas de Cassanhas. Es deliberat, que castun los enclavan, e es be
fach, e que castun sogarden de mespendre devert la justicia, de perdre lo port,
o de pagar la dicha pena.
p. 296
16 Novembre
La ville voulant témoigner à J. de Bédas, lieutenant de
monsr le Sénéchal, commandant du château, combien elle lui était
reconnaissante, de ce qu’il ne faisait faire aucune dépense (ni fay despendre
res a la vila) inutile, décida de lui faire quelques présents, afin qu’il soit
et demeure, en tout et partout, notre ami.
23 Novembre
Pour les dons ordonnés en faveur de monsgr de
Beaujeu par les trois Etats, tenus à Périgueux, le onze août dernier, la ville
fut taxée à la somme de soixante livres tournoises. Il est aussitôt ordonné une
taille de 130 francs, destinée à faire face à cet impôt nouveau, et aux autres
nécessités les plus urgentes.
Es mays
mostrat a causa del gua (guet passage), e passatge del riu del Caudao, del pon
Rot (Pont Roux), que hom no y pot passar an bestias, ni caretas, ni autramen
bonamen cum solian (comme il aurait fallu), a causa de la gran fluensa de
laygua que y es, avant (à l’avant) del moli e esclusa que es fach dejus lo pon
(au dessous du pont), e es perilh que alcun enconvenien ne venha, de que ne
poyria salhir (sortir, provenir) gran mal e dopnatge, e dautras vetz (et d’autres fois) es estat meys
mostrat, e per so
p. 297
que lo pon es perilhos, e estrech (périlleux et étroit), e
per so es mostrat que es de far. Es deliberat que hom parle am Joh. Dabzat,
senhor de Belagarda, e senhor del dich moli, per veyre si lo volra demolir e
deffar, e de lo recompensar de alcuna causa.
3 Janvier
Es mays mostrat sus lo fach del moly que es dejus lo pon Rot, sur le riou del Caudao, fach noelnomen (fait nouvellement), de Joh Dabzat, escudier, e cum lo dich Dabzat lo vol leysa a la vila, a causa del gua e pas desus lo pon, per an si que hom lo recompense, e per so es mostrat que es de far. Es deliberat per la magor part (par la majeure partie) de la jurade, disem que hom laga a la vila perpetual, e que hom la recompense daqui al pretz de XXX francx bordales, e plustot que se layse, daqui a XL francx.
Requesta
facha per mestre Peyre Bernat, notari disem quel es habitan de la vila, e son payre
Bernat Blant, defund, era borzes e era estat cossol plussors vetz (consul
plusieurs fois), e el a succedit els bes, regardan quel a la filha per molhir
(pour femme), lo qual es mort ab
intestat, e y a ung predicador (un frère prêcheur), que es son filh del
dich defunt, e vol subsedir els dichs bes, e la vila es dotado, e a de tres
bels e bos privilegis, libertatz e costumas,
p. 298
entre los quals privilegis, ni a cum monsgr de
Bragayrat, per aquel temps, cat (quand) lo coven des predicadors furen fundatz,
fu apoinctat entre lo dich senhor e los frayres, que degun frayre predicador no
potgues subsedir els bes paternels ni maternals, e per so a requit de li baylar
lo vidimus comunicat, am
loriginal, a nos despens, e nia ung autre privilegis, fassen mention, que alcum
de la vila, si vol far testamen, o pot far, ses (sans) notari, an dos
testimonis, e o a requit tot coma desus.
1er Février
Lo qual
jorn, es mostrat que Ramon Arnal, recebedor per lo rey en Perigort, e comessari
en aquesta partida, que cum lo dich Arnal a portat ung mandamen de la cort,
contenen que lo rey tramet gran nombre de gendarmas en Bisquaya, al secors del
rey de Portuigal (Alphonse V dit l’Africain), son cosi, (son cousin), e manda
amassar vioures per los dichs gendarmas, portat e conduich a Bayona; e al jorn de huy, lo dich Arnal a
demandat ubediensa, e lacomplimen de las dichas letras reals (lettres royales),
e li dire e mostrar los qui an granos e blalz, del vi, lartz (graines, blés,
vin, lard) e autres vioures; e cum lo
dich recebedor e comis, a vessitat lo granier del priourt de Sent Marti, de
Bragayrat; e ne a pres X pipas de seigle, II pipas de fromen,
p. 299
e XX pipas de vi, lodich comis a fach far, de sa comession
e mandamen, donat e autregat ampleysis, (ampliation), lo (ici deux ou trois
mots disparus) e per so es mostrat que es de far.
Il est délibéré d’offrir au dit commissaire, une certaine
somme pour lui faire quitter la ville, s’il a le pouvoir de le faire (si a poder de a quo far), et de lui
faire quelques présents.
9 Février
Loqual jorn, es mostra a causa de la venguda de monsgr
levesque de Perigueux (1), si hom lo deu reculhir e anar a lendavan a caval (à
cheval), e li far onor a sa novela venguda, per so que vet vissilar, e si hom
li fara plasser. Ea deliberat de lo anar reculhir coma es parlat, e li donar
una pipa de vi, una pipa de sivada, e mega dotzena de torchas (et demi douzaine
de torches).
22 Février
Loqual jorn, es mostrat que el Mercadil, avia una carieyra (un chemin, une rue) per laqual avian servitut (servitude) el valat devert la vila, e volen, los del dich Mercadil, que hom lor obre (qu’on leur ouvre) lo dich cami, per aver la
(1) Radelphinus, pourvu par le pape Paul II, suivant la bulle
expédiée l’an 1468.
p. 300
servitut el dich valat, per aver laygua e a beurar, cum
antiquamen solian far (comme anciennement cela se faisait), en ufren de reparar
e tener adobat, a lors despens, sens portar prejudici. Es deliberat, que el es
be razo daver servitut per aver de laygua, no portan prejudici, e de uvrir e claure, a lors despens,
cant sera neccessitat e sera comandat.
23 Février
G. de La Borderie, frère gardien du couvent des frères
Mineurs, et P. Godiffe de Belrieu, consul, rendent compte de la mission dont la
ville les avait chargés auprès du Sénéchal. Ils disent que ce dernier est fort
courroucé et indigné (fort corrossat et endingnat), de ce qu’on a supprimé le
maire, et qu’il mande qu’on ait à le rétablir de suite, et de lui confier les
clefs de la ville, et qu’il se charge d’arranger l’affaire auprès du roi.
Item. —
Que los elus de Perigort an trames una letra als cossols, toquan que volen
metre sus lo pays de Perigort, IVC pipas de vioures, que fromen, que
sivada, per trametre en Bisquaya a Font-Arabia (Fontarabie), a la gendarma, al
secors del rey de Portuigal, per mandamen del rey, e comession espressas sus
los dichs vioures.
Il est
arrêté, qu’on enverra à Périgueux, pour savoir de quelle façon (la feyso)
on emportera les dits vivres, et qu’on enverra aussi vers le
roi, pour connaître son bon plaisir, et savoir s’il veut, oui ou non, qu’il y
ait un maire (per saber son bon plasser, si vol que y aga mage o no).
8 Avril 1476
L’écuyer Joh. de Bédas, lieutenant de monsr le
Sénéchal, habitant le château de Bergerac, réclame la création d’un maire et
demande comme gouverneur les clefs de la ville.
15 Avril
Loqual
jorn, es mostrat per Godiffe de Belrieu, cossol, que lo IX jorn del dich mes,
Joh. de Bedas trames serquar lo dich Belrieu, per Johan de Cabanat, per anar parlar
an del (avec lui), chas monsgr de Belagarda; e sitot que el fu
vengut el dich ostal, lo dich Bedas dis al dich Belrieu, que legis una letra de
comession que avia sus la taula (qui était sur la table), toquan lo blat que se
deu menar e amassar, per portar e conduire a Bayona, e en Bisquaya; e cum per
alcunas paraulas enjuriouses, e apres, mes la ma malesiousamen sus lo dich
cossol, e lo batet sus los bratz, reguardan quel lavia trames quere coma
cossol, per saber si los cossols avian pauzatz, ni mes los qui eran nompnatz en
la
p. 302
comession, e apres tot debatut lapelet fals, treytre; e per
so, es mostrat que es de far.
Il fut arrêté de faire information et qu’ensuite, l’affaire
serait poursuivie en justice.
Item. — Es mays mostrat que lo recebedor, Ramon Arnal, a
trames una letra de comession als cossols, de levar cent e X chargas de blat,
sus los habitans de Bragayrat, lo fort portan lo feble, e regardan que el a
trames una autra comession a dalcus, e son anatz se far rayre e ostor (sont
allés se faire rayer et ôter) de la dicha comession, e donar la charga als
cossols; e per so, es mostrat que es de far, regardan que los cossols an trop a
far, aquest an, e gran charga.
Il est arrêté de faire immédiatement une taille en blé et en argent.
1er Mai
Loqual jorn, es mostrat quel y a dos anfans, de la vila filhs, e an demandat las escolas de la vila; si per lo moyan de la vila, las poden aver, e que hom lor done lo consentamen; so es Giraut del Puech, filh de Naudonet defund; e lo filh de Joham Bouran. Es deliberat, que si els son suffitiens, es melhor que los fîlhs de la vila los agan, que autres, e que hom ne escriva al mestre escolier, e que els y sian davan los autres.
Es mays
mostrat, que lo procureyre dels tres Estatz, mestre Johan del Puey, senhor de
Trigonan,
p. 303
a trames una letra en dissen que hom se renda a Perigueux,
lo segon jor de may, per balhar largen que es estat pausat e ordenat, per tot
lo blat de Perigort, a l’armada de Bisquaya, e an man lat que se monta tot,
principal e despens, IIC escutz; e per so, es dich que es de far.
Il est dit d’envoyor à Perigueux, un homme capable, pour
défendre les intérêts de la ville et veiller à ce qu’elle ne soit pas trop
chargée, car il y en a qui ont bon vouloir de nous charger outre mesure, aussi
bien au four qu’au moulin (e al forn e
al moli).
Item. — Es mostrat, per far sonar lo senh (la cloche) de
cossolat, cum es acostumat, per lo temps, e y metré sonadors, e per las prosecions
generalos, e autramen, e per lo ½ jorn (et pour le demi jour, midi). Es
deliberat que hom aga sonados, cum es acostumat, e que sonen e leven soque an
acostumat.
26 Juin
Loqual jorn, es mostrat que alcus merciers au desplegat lor
mersaria, divendres e dissapde darier passat, sens demandar conget
(permission), cum es acostumat, e els dissen quel es jorn de mercat, e poden
desplegar e vendre.
Il est ordonné de soumettre les dits marchands aux privilèges et coutumes de la ville.
Es mays
mostrat, que lom es sus lestion (c’est-
p. 304
à-dire dans la saison) de levar los blatz, si hom leysaria
la manobra que es per reparar lo cami de Ponbono e del Sent Esperit. (Ces
réparations avaient été ordonnées dans la jurade du vingt-cinq mai).
Il est arrêté qu’on laissera ces travaux jusqu’à ce que
chacun ait ramassé et serré sa récolte.
Dépenses diverses relevées dans le budget
de l’année 1475-1476
E prumieyramen lo jorn de Sent Jatrne e de Sent Epistofol (1), per far la crida de las mostras (revues), que castun de la vila se anessan a mostrar, an lors abilhamens de guera, que lor es estat ordonat, las quals seran lo prumier jorn de houst. Per lo vi a la trompeta, e a daquel que legia, XII deniers.
Item. — Lendema de Senta Anna, per tirar la fusta de laygua, al gran port, an forsa domes, per IV cabestes (cabestans), que y furen romputz, XVI deniers.
Item. — Lo jorn de Nostra Dona de houst, per far la crida
an la trompeta, per la vila, loqual era lo jorn de las mostras, que totz se
rendessan als frayres menors, castun en son arney e abilhamen de guera, VII
deniers.
(1) Le jour de St-Jacques et de St-Christophe, 25 juillet.
Item. — Cant aguren acabat los afermas e assenssas en cossolat, que y esteren la magor part del jorn, begueren ensemble los cossols. Despenderen II francx.
Item. — Cant los gendarmas venian devers Bayona, e devers Datz, e anavan de vert lo rey a Miens (à Amiens), e fu ordenat que passessan a Teulieyras (Tuillières, passage et gué situé au-dessus du pont de Prigonrieux, près de la propriété appartenant aujourd’hui à M. Vigier), e lon aguet V veychels (bateaux), e a castun veychel sa estipas (son équipe); per los dessus dels companhos, que passeren los dichs gendarmas, que ni avia sinquanta lansos, que era lo jorn de Nostra Dona de Setembre. Costet XI francx.
Item. — Per far reparar la una partida de la fon Balquina,
per III jornals de ung peyrier, lendema de Senta Crotz, V sols, IV deniers.
1481-1482
23 Août
Noble
homme Hélie Beaupoil, seigneur de Laforce et de Maduran, frère de La Mothe,
prieur de Saint-Martin, et frère Borgès de l’ordre des Carmes de Bergerac,
remontrent à la jurade
p. 306
qu’il y a procès entre la ville, Matali de Clermont et Aymond
de La Beaume, parce que ces deux seigneurs ne veulent payer aucun impôt à la
communauté, jusqu’au jour où la jurade les reconnaîtra comme nobles. Le prieur
de Saint-Martin ajoute, que ces seigneurs ayant dans la ville la plus belle
plume de leurs manteaux (per su que y
an la plus bela pluma de lor mantel), cet-à-dire la majeure partie de
leurs biens, et qu’ils ont été officiers de la ville, il faut trouver le moyen
de se mettre d’accord, car ils tiennent plus à l’honneur qu’à tous leurs biens.
Cela dit, le seigr de Laforce et le prieur de Saint-Martin se
retirent, afin que leurs observations soient présentées à la jurade.
Es dich per Bertran Delpon, que sera be bo daver patz e acord, si se pot far.
Renaut de Borzes a dich, que seria be bo patz e acord, mas
no tacan re al afuech, e que hom segua lo proces, que hom no se abuse plus.
Il fut arrêté que ces seigneurs seraient priés de donner
par écrit leurs prétentions, et que la jurade déciderait si elles étaient
acceptables.
27 Août
Le
seigneur de Laforce supplie les consuls de faire paix et accord. Frère Guilhem
de la Borderie, du couvent des Frères mineurs de Bergerac, dit comme le
seigneur de Laforce, et pria
p. 307
la jurade que pour l’amour de Dieu, tous les habitants fussent du même accord, afin d’avoir la paix et la concorde; que pour cela on choisisse plusieurs notables, et que si lui, est jugé bon en quelque chose, il s’offre de corps et de bien. Bernard Doublet dit qu’il y a abus, que l’on revient trop souvent à la même chose et que pour en finir, il faudrait poser aujourd’hui même des conditions, et réunir quarante personnes notables, de celles qui portent les charges de la ville (daquels que portan lo fays de la vila), pour en mieux défendre les intérêts. La jurade se rangea à cet avis.
Le lendemain, nouvelle jurade, dans laquelle Matali de
Clermont et Aymond de la Beaume, offrent d’être contribuables, pour tout ce
qu’ils possèdent dans Bergerac, excepté Piles et la Formondie, à la condition
d’être reconnus comme nobles. La jurade refuse.
29 Août
Le
seigneur de Laforce envoie certains articles écrits de sa main, priant les
consuls d’avoir de la condescendance pour sa demande, touchant le procès
soutenu par la ville, contre les seigneurs de Clermont et de la Beaume. Hélie
Jone dit que le principal point du débat, est que ces seigneurs veulent qu’on
les reconnaisse comme nobles, et qu’ils ne veulent pas payer d’impôt
p. 308
pour tous les biens qu’ils possèdent dans la ville. Que
s’ils veulent obtenir cela, il faut qu’ils payent deux cents écus d’or (que
donen IIC escutz daur). Maître Galhart dit, qu’il faut qu’ils payent
comme les autres habitants, pour tous leurs biens et que s’ils se veulent faire
nobles eux-mêmes, on les laisse pour ce qu’ils sont (a si volen esser nobles de lor memas, que hom los layse en so que
son). Girard Delpuech et maître P. Bernat, disent: que hom no los avoe poinct nobles, e que
paguen coma ung de la vila).
A l’unanimité, il fut arrêté qu’ils ne seraient pas reconnus pour nobles, dans aucun acte du consulat, et que si on le faisait, l’acte serait de nulle valeur et désavoué.
Le seigneur de Laforce est aussitôt introduit dans la salle
du conseil, et les consuls lui font la réponse suivante.
Prumeyramen,
que en totz los actes de cossolat, ni en justicia, no seran nonpnatz, ni
apelatz, ni entitulatz nobles, car no ho son de drecha linha, mas faran coma
ung habitan, de totas talhas e subcidis, per los bes que tenen en la vila, e en
sas apartenensas, talhas de rey, de frant archier, e dautres novels impost, e a
totas necessitatz de la vila, coma ung, e desso que an fach despendre a la
vila, faran que no seran pas mal contemps. La cala resposta, lo dich senhor de
la Forsa et mal contetnps, per so que y a
p. 309
mes gran pena, e de totas las causas que a dichas, de castuna
partida, no enten aver dichas al prejudici deguna partida, e espresamen y a
protestat, e a pres conget.
4 Septembre
Pierre Bordas demande la permission de faire construire un
mur, derrière les Mazeaux, au bord du ruisseau (vol bastir e far mur, dare los
Mazels, allonc del riou). La jurade répondit que cette place devait rester
publique, car on y faisait abreuver les chevaux, (abeuras los chavax), mais que
si le dit P. Bordas pouvait produire des titres de propriété, sur cette place,
il serait indemniser par la ville.
6 Septembre
Monsgr
de Laforce et le juge mage reviennent encore sur le différend survenu entre la
ville et MM. de Clermont et de la Beaume. La jurade confirma ce qui avait été
dit dans la jurade du
vingt-neuf août, et fit la réponse suivante au seigneur de Laforce et au juge
mage:
E
après, fu facha resposta als dichs senhors jutge mage e la Forsa, so que es
deliberat, que los dichs de la Balma e Matali de Clarmon, no exceptaran re, a
Bragayrat, ni en sos apartenensas, esses noble, mas far coma ung habitan, e que
si o volen far, se passe per conselh e en bona forma.
p. 310
La causa es demorada per nos acordada; per los dichs de la
Balma e Clarmon, no an volgut exceptar, de so que es desus deliberat, sans re
exceptar ni nompnar, mas que fussan cum los payres eran e fasian.
14 Septembre
Criée faite à son de trompe:
Que hom defendas vinhas dels habitans de la vila, que degun no y aga intrar, per prendre dels rassins, ni frucha, sus la pena desser mes el castel, e do pagar la emenda a tota rigor, e donat en mandamen de part lo rey, a tot aquels que trobaran, gens que porten rassins, ni frucha, que no agan vinhas, ni possession, ni abrador, que sian pres e menatz el castel, per ne far justicia.
Item. — Que castun garde los portz e tregas, que no anen
deforas, per los noguiers (sous les noyers), ni per los ortz (jardins), sus la
pena de los tudor, e per los noguiers de V sols.
20 Septembre
Le nommé Joh. Chatia est fait sergent (sirven) et trompette
de la ville. Il est ordonné de lui fournir une robe, une jupe et des chausses.
1er Octobre
Le
moulin Gaudra revient définitivement à la ville. Il avait été engagé à P.
Bordas, moyennant
p. 311
la somme de 200 écus d’or, valent trente-deux sols, six deniers, soit trois cent vingt-cinq francs (lo cal moli li era estat baylat per la soma de IIC escutz daur, valen castun escut XXXII sols, VI deniers).
Foires et marchés
Es dich mays que monsr lavocat del rey, del parlarnen de Bordeux, Me Marsal Bermodet, es en la vila, a causa del debat e proces del prior de Sent Marti de Bragayrat, contra la vila, a causa del mercat e fieyras, e de la porta del Peligri, e y es Me Dupont doctor e senhor del dich parlamen, e es assaber aqual requesta, ni promotion ni per cal moyan son vengutz.
E a qui, es estat
dich per los cossols de lan passat, que per lor no son vengutz, ni per lor
moyan, e la una partida dels juratz, an dich que sera bo per la vila, per
gardar las libertatz, de vendre e comprar, cum es acostumat, e per metre bon
ordre e polissa, e cant auran vist lo tot, no sera pas eysi que lo dich prior
demanda, ni vol, que no sera mas la destruction de la vila; mas per so que a
dich daver una fieyra al Mercadil, que si lo dich prior la vol, ni la pot aver,
om sen remet a del, a sos despens, no portan prejudici.
p. 312
2 Octobre
E a
qui, estan en cossolat, Me Johan Dupont, doctor conselhier en la
nobla cort del parlamen de Bordeux, Me Eymerit Laboria, doctor e
conselhier en la dicha cort del parlamen, e mestre Marsal Bermondet, avocat del
rey, en la dicha cort, lo dich Dupont, o remostrat, quels son vengut estamla,
per comession de la dicha cort, a causa del debat, proces, que es, entre la vila apelanta, en que lo
procurayre del rey, lo dich prior de Sent Marti, e G. Marti, estigants el dich
proces, a causa dels mercats, fieyras, vendre e comprar liberal, e de la porta
del Pelegri, far uvrir ho no; e per so que lo jorn de yer, fu, de tractat de
acordar, e apointar tot lo dich debat, consente lo dich prior e lo procurayre
del rey, en la forma e manieyra que senset, que las fieyras tant de Sent Marti,
que de rampans (des Rameaux), ceran per las grandas ruos, carrieyras publicas;
totas causas victuals, que lon portara per vendre a Bragayrat, los poyran
vendre (à) totz venens, e los de la vila comprar cum es acostumat; e que totz
merchans estrangiers, que portaran merchandias plegados, las portaran el
Mercadil, a lala (à la halle), lo jorn del mercat tan solamen; e que hom se
transportara a la porta del Pelegri, per veyre si es utila e neccessaria a la uvrir ho la
claure; e lo tot
p. 313
vist, e consideran lo tot, quu la causa desus dicha sera utila e be profeytable a la vila, e al be publit; e tocan lo blat per vendre, lo liuech (le lieu) es ordenat, e assignat de tot jorn, e que no se bocge (ne se bouge, ne se change) poinct. Lo dich prior a dich quel era contemps, e de far tener lo contengut, desus so que sera ordenat, per los dichs senhors.
E las causas desus mostradas, los dichs senhors en parlamen sen son salhitz deforas (sont sortis dehors), eyso per ho remostrar a la comuna, per veyre si tendran los dichs pointz, ho si hom segra lo proces, o que sera de far.
E a qui es opiniat, que totz los pointz son bos e utils, e que se fassa e se tenhan. La openion de M. Helie es, que es be bo e util a la vila e al be publit, e que la porta del Pelegri se obra, e que lo mercat se tenha, a qui ont sera lo plus util, e qui los a fach venir (les seigneurs du parlement) los pague.
Lo openion de Matali de Clarmon, de Bertran Delpon, de Ramon de la Balma, Me P. Bernat o plusiors autres, que la porta no se obra poinct; e vist que los dichs senhors son vengut per lo be de la vila, que la vila los pague. Bernat Mauran, Estodaca Eymerit, Decugat Peyre, coma desus, e que los senhors sian pagatz per la vila.
Es dich
per lo prior, que a qui ont se tendra las fieyras paguen may que los autres, a
qui ont no se tendra poinct, de la persecta (de la poursuite)
p. 314
Item. — Que si lo dich prior, vol ni pot aver una fieyra el dich Mercadil, que laga a sos despens, no prejudican a la vila ni als privilegis.
Lo cal jorn, en lostal de Renaut de Borzes, a qui presens lo dich Me Dupont, Laboria Bermondet, Me Michel Lomocge, procurayre el beyliatge de Bragayrat, de part lo rey, noble homme Johan de Bedas, loctenen de monsgr lo senescal de Perigort, lo prior de Bragayrat, Johan del Castanet, Peyre de Coly, Johan del Maslarocha, Peyre Martrat, Peyre de La Crop, Johan de Clarmon, cossols, Matali de Clarmon, Bertran del Pont, Ramon de la Balma, Giro Del-Puech, Peyre Bertolrneyrou dich Borieyra, e Me P. Bernat notari, lo presen apoinctamen e acort resseu e plussors autres.
E a
qui, fu acordat e apointar, amigablamen, lo debat e proces, dentre lo
procurayre del rey, lo prior de Sent Marti, e G. Marti, estigans, contra la
vila, a causa del mercat, de las fieyras, del vendre e del lot del mercat, e de
ubrir la porta del Pelegri eysi que sen set: E primo que las fieyras
acostumadas, a Bragueyrat, a tener, se tendran perpetualmen en la vila, en
catre lotz (en quatre lieux) ordenatz; Primo, de la porta de la Loguadoyra a la
gleysa de Sent Jatme, e de la dicha gleysa al pon dels Mazels, e del dich pon dels Mazels, al cap
del pon de
p. 315
Dordonha, e a la porta de Clayrat; e del cayrefortz de la porta Loguadoyra, daqui a la porta de Borbarau; eysi cera per castun an, eysi que serat ordenat, si debat ne salhia en cossolat.
Item. — Que los que portaran causas victuals, per vendre, a Bragayrat, las poyran vendre, per las carieyras, e las comprar castun davan sa porta, o per las carieyras, comprar liberalmen, cum es acostumat, tota la sepmana.
Item. — Que los merchans estrangiers, que portaran marchandias plegadas, las portaran al Mercadil a lala (à la halle), lo jorn del mercat, tant solamen; que los merchans de la vila, no y seran tengutz de anar, si no se volen, de tot lan, e pagaran, los qui y desplegaran, de plassatge, sinc taulage (sans baraque), certena quitansa, a la ordenansa dels officiers del rey, e de la vila per entretener lala.
Item. — Que la porta del Pelegri demora, per lo presen, que no se ubre poinct, per lo bruc que es dels Angles.
Item. — Que tot blat, que lom portara a Bragayrat, sera portat a lostal de Cartieyras, cum es acostumat, an los drechs al rey acostumatz. Carta passada per mestre Peyre Bernat, lan e jorn que desus.
Cette
jurade a été copiée en entier.
p. 316
4 Octobre
Lo qual jorn, es mostrat als dichs juratz en cossolat, que los senhors que an fach lo apoinctamen dentre la vila e lo prior de Sent Marti, messgrs Dupont e lavocat del rey, sen son anatz mal contemps de la vila, per so car no los an acabat de pagar los salaris, e jornadas; e dissen que lor es degut en tot LIV escutz; e per so, es mostrat, si on los pagara, ni si la vila ne poyria aver dompnatges, e son ajornatz Peyre de Coly, G. Aymo, Peyre de La Crup, John de Cabanat, a la requesta dels dichs senhors, e lo dich Peyre Coly, sen vol defendre, e agut la copia e relacion deyso, a la cort del senescal de Guiayna, si la vila devia pagar aquelas despensas, copias ni relacions.
Es deliberat, que l’on fassa que los dichs senhors sian contemps de la vila, e que aquels que son ajornatz, o perseguan a lors despens, e no pas als despens de la vila, e que si lo dich Peyre de Coly agut aquelas copias, ni relacions, que las se pague a sos despens, que la vila no pagara re.
12 Octobre
Lo cal
jorn en cossolat, als dichs juratz es mostrat, que lo prebost del rey, o son
loctenen
p. 317
Bernat dAbzat, escudier, senhor de La Rua, es en la vila, e demanda sertena quantitat de blat, de vi, per avitalhar larmada que es a Bordeux e a Liborna, dejus monsgr de Bressuca, soes assaber, XXX pipas de blat, meytat fromen e lautra segle, XX pipas de sivada, e sincquanta pipas de vi, e tot aysso, demanda al cor de la vila, foras autres particuliers, merchans e gens de gleysa de la dicha vila; e per so es mostrat que es de far, e demanda de jorn en jorn.
Es dich, per los juratz, que si volen donar ung part de terme, que hom lor fassa plasser, e desfrear, o sino ho volen far, que els metis (eux-mêmes) anen veyre los graniers, e que ne prenhan daqui ont naura.
13 Octobre
Lo cal
jorn, en cossolat, es mostrat per lo prebost de Fransa, o son loctenen Bernat
dAbzat, escudier, senhor de La Rua, e Lansalot Corno, son en la vila per far
far provession dels blatz e de vi, per emenar, e far emenar, a Bordeux e a
Liborna, a la gendarma que y son en garniso, dejus monsgr de
Bressuca, e disen que an tacxat, sur lo cor de la vila, XL pipas de blat, meyta
fromen e lautra segle, foras los gens de la gleysa, e an beylat comession en
scrich, per prendre lo dich blat, e lo menar a Liborna o a Bordeux, e per so es
mostrat que es de far.
p. 318
Item. — Es mays dich, que monsgr de Bressuca, que lon di que es mal contemps de la vila, per lo dire de plussors animador malvolens de la vila, e el es plus en gracia, envert lo rey, que tot autre, per far mal o be; e que el, nos lia recomandatz al prevost, per bessonhar contra la vila, e es doptansa, que a tort, o a drech, fassa alcuna causa, que portara dompnatge a la vila en general, e a dautres particuliers, e per so es dich que es de far.
Es deliberat, per totz los desus, excepta Pel del Toron, e Estenne
Frontut, que lon fassa deligensa de sercar del blat, e lo far menar a Bordeux,
e de far presen al dich senhor de II pipas de vi, e IV pipas de sivada, una
doczena de capos (une douzaine de chapons), de las peras (poires), e de las
truffas, e ho portar a Bordeux.
16 Octobre
Es mays
mostrat, que lo rector de Sent Jatme, M. H. del Castanet, e lo clerc de stamla,
Godife de Belrieu, son en proces en la cort ordenaria, a causa del valat e rey
valat del borc de Coqauha, que es entre lo riou de la Pisausauma e lo gran cami, per lo cal hom vay de Bragayrat a
Sent Salvador, e lo dich rector lo occupa en son nom propri, e lo dich Belrieu
lo perset coma ung populary, estan co (ceci étant), li toca a son servizi
p. 319
e passatge.
Il fut arrêté, que si le fossé appartenait à la ville,
l’affaire serait poursuivie, et que le procureur du roi y serait appelé.
20 Octobre
Es mostrat per M. H. Jone (syndic de la ville), que monsgr de Monreal, a dich a son nebot (neveu), que a del desplatz, que M. Helie no fus anat a Monreal, per so que el era a la cort, e ausit dire, que, al rey era estat dich, que alcun de la vila ses vantat, e an dich quels estavan melhor el temps que eran Angles, que no fan al jorn de huy; e dayso lo rey es animat e mal contemps, e es dopto que ne venha mal a la vila, e que y trameta comessaris; e vist que lo fray de Ponbrian, es gendre del dich Monreal, e es de lostal del rey, e ne pot far be e obviar lo mal, devert lo rey, si seria bo de li donar una pipa de vi, per lo a ver amit a la cort. Adopté.
Es mays
mostrat que Urba, bayle, de part lo rey, a Bragayrat, a dich quel vol far
justicia de ung home que le el castel, que ses trobat a se servir de una craba,
e a fach venir lo mestre de las obras, per lo far brular, e a demandat als
cossols plassa plus utila a far la justicia, e que lom barre las portas e li
donar secor e ajuda de las messions. Es dich que la vila no a poinct de
conoysensa en re, sino de claure las portas, e de li far tot lo servizi que
poyran.
p. 320
27 Octobre
La ville ayant besoin d’argent, pour poursuivre le procès
qu’elle a avec les sieurs de Clermont et de la Beaume, cherche à emprunter.
Seul Jean de Cabanat, consul, offre de fournir cent vingt francs bordelais, à
la condition qu’on lui laissera vendre huit muids de sel, au prix où il se vend
actuellement. Cette condition fut acceptée par les consuls, les jurats et les
notables qui assistaient à la jurade.
30 Octobre
Plusieurs habitants se plaignent du privilège accordé à
Jean de Cabanat, à la jurade précédente, et injurient les consuls qui le lui
ont accordé.
6 Novembre
Lo cal
jorn es mostrat, als dichs juratz, per Johan del Castanet, e per John de
Cabanat cossols, per so que son anatz e trames a Perigueux per contentar e
satisfar lo senhor general, lo jutge matge e lo greffier (ces seigneurs du
parlement de Bordeaux, étaient venus pour désigner remplacement des foires et
des marchés), e tota la enquesta e proces es acabat, e fu beylat al dich senhor
XI scutz de rey, XIV scutz al
jutge
p. 321
mage, XII scutz al greffier, e per trametre ung cossoI, an lo dich senhor a Paris, li fu beylat XI scutz an lestela (avec l’étoile. Ces écus valaient trente-sept sols), e XVIII sols, e fu beylat per la despensa que a fach lo dich senhor en sa companhia a Perigeux tres escutz e XX sols.
8 Novembre
Pour faire face à toutes ces dépenses, une taille de cent
quatre-vingt francs est ordonnée (IXXX francs). Il est bien
recommandé d’avoir égard aux pauvres, et à ceux qui sont nouvellement établis
dans la ville.
Es dich, per los juratz e autres, que per so que Peyre de
Coly, e Johan de Clarmon, cossols, no volen venir en cossolat, cant lo senh,
clocha, o autramen, (a sonné), ni volen far re per la vila, e fan contra lor
sagramen, que sian mes el talh, e que ajan a pagar tot subcidi de la vila, e que
no agan poinct de gatges, ni no sian nompnatz cossols, e que hom los fassa
convenir per justicia, eyssi que sera de raso.
9 Novembre
Il est
arrêté, que la prochaine foire de Saint-Martin se tiendra dans la Grand’Rue, et
que le« consuls lèveront la moitié des loyers des boutiques qui seront louées
aux divers marchands.
p. 322
Il est dit aussi que le gendre de Monsgr de
Montréal, Pierre de Pontbriant, s’est fait donner par le roy, Maurens et
Mouleydier, avec les droits y attenants, et qu’il vient de mettre des officiers
aux dits lieux, et y tient la cour; que ceux qui ont l’afferme du cot de ces endroits, se plaignent et
demandent aux consuls d’y porter remède.
Es deliberat, que lom o remostre a M. H. Jone, nostre sendit,
que es amit del dich Monreal, e que, an lo dich sendit, e VI o VII personatges
dels plus sufficiens, anar saber sa ententa a Monreal, si enten de ostar ni
ocupar los dretz de la vila, e si ho volon tot prendre ni ocupar, que lom aga
conselh, e de se defendre per justicia.
19 Novembre
Es may mostrat, per Bernot e Johan de la Veychieyra, quels
an ung proces an lo capitayne et procurayre de Moncut, a causa que lo dich
capitayne lor demanda lo guach, e los
un fach execercar, e sen defenden,
e requeren que lo sendit de la vila, los defenda del dich subcidis, car els no
tenen re en la justicia de Moncut, sino lor labor e boyers, car els demoran a
Bragayrat, tenen fuch e lot, e pagan tot subcidis a la vila.
Il leur
est répondu qu’ils aient à produire leurs droits et que la jurade avisera.
p. 323
Es mostrat per Peyre Gueyrart, que los habitans de la gran
carieyra, del cayrefort de la carieyra que dessen al gran port, prenen a lostal
de Joanisso lo faure, daqui al cap del
pon de Dordonha, volen aver una fieyra per Sent Anthony, a lors despens, que no
costara re a la villa. Es concedit per la mayor part de la jurada, e los
cossols no si consenten poinct, sino que corra per la vila.
7 Décembre
Es mostrat per Peyre de La Crup, cossol, per so que es estat trames, a Paris, an lo senhor general, per far tacxar los despens et costacges, que los de la Balma an fach far a la vila, per so que disen que los nobles pratican en las cortz, e que els se disen nobles, et pratican, et an praticat, et postulat, et levat pencion, et selaris, et la vila te que los nobles no deven praticar, ni postulat, ni levar selaris, et furen tacxat a cent III lioras, XVI sols, e lo dich de La Crup aribet esta vila, lo cart jorn de desembre, an las dichas letras donadas et espedidas a Paris, lo XXIII jorn de novembre darier pasat, et an fach venir ung sirven, per executar los de la Balma, per la dicha soma, et executet lostal de la Fon Peyra, per so que no trobet en la meyso los moables.
Il est
dit aussi, que le procureur du roi, a un
p. 324
mandement, contre ceux qui vendent du sel, et en tiennent
grenier dans les paroisses, et villages, situés sur les bords de la rivière;
que ces marchands portent préjudice à la ville, et au roi, et mesurent leurs denrées
avec des mesures non loyales ni marquées.
Es dich que se metan a execution, et far tirar avant, als
despens dels merchans que venden sal et que fassan borsa comuna per o persegre.
29 Décembre
M. H. de Castanet, recteur de Saint-Jacques, exige un nouveau
droit sur les enterrements, sur ceux qui se marient pour la deuxième fois, et
sur ceux qui demandent l’extrême-onctio; les consuls et les habitants
protestent, et disent que le recteur a fait venir un commissaire de Périgueux,
pour soutenir et défendre ses prétentions. Quelques membres du conseil disent,
que le recteur serait content de soumettre le cas à l’arbitrage de deux bons
clercs. Il est ordonné de faire venir le recteur en consulat, pour lui
remontrer toute l’affaire et lui demander ses intentions. Le recteur dit qu’il
fera réponse raisonnable le surlendemain.
6 Janvier
Es dich
que lo payre reveren des predicadors, Fray Bernat Audoart, que si platz a la
vila, es contemps de predicar aquest caresrne que vet
p. 325
estamla (ici, dans cette ville), e per petit que hom li
done.
14 Janvier
II est dit que M. H. de Castanet, recteur de Saint Jacques,
intente procès, à la cour de l’official, à certains habitants, qui se refusent
à lui payer les nouveaux droits, qu’il a
cru devoir imposer. La jurade désire savoir, si le syndic n’interviendra pas au
procès. Il est arrêté, que ces nouveautés ne seront pas permises, et que si le
recteur les maintient, la ville se défendra.
15 Janvier
Les consuls refusent l’autorisation qui leur avait été
demandée, par les habitants du quartier du Grand Port, pour rétablissement
d’une foire, dite de Saint Antoine.
1er Février
Il est écrit aux consuls par le juge mage, que le roi,
notre sire, veut se rendre en pélerinage à Cadouin (vel an Cadomh romiou). Il est demandé, si quelques uns des
consuls iront à Cadouin, et ce qu’il faudra faire, si le roi vient à Bergerac.
Es
deliberat que lom fassa metre las armas e
p. 326
escussel
Es may mostrat, que fray Bernat Andoart, mestre reveren des predicadors de Bragayrat, filh de stamla, ses presentat, si la vila y pren plasser, de predicar estamla, aquest careme, totz los jorns, no nostan quel troba grans avantages alhors.
Es deliberat quel prediquet estamla, car val mays del que
dun autre strangier, e de li far alcun plasser, per li ajudar aver ung abit.
Les consuls se plaignent, de ce que le meunier du moulin,
placé au-dessous du moulin Gaudra a élevé le niveau de son écluse; ce qui fait
que le moulin Gaudra ne peut moudre à son dû. Il est délibéré d’avoir des
experts pour voir ce qui en est.
11 Février
Dans la jurade de ce jour, il est ordonné d’acheter une
mule, pour l’avocat de la ville.
18 Février
Es deliberat que lom done a la jutgessa (à la femme du
juge), una pipa de vi, per so que jay dinfan.
Il est
dit, que les commissaires, chargés par le roi de prélever, sur le pays, une
somme de quatre mille livres
tournoises de rente, en faveur
p. 327
de l’abbaye de Cadouin, comprennent, dans leur répartition, les revenus de la ville
qui appartiennent au roi. (Per pausar e assetiar IV mila lhioras de renda a labadia de Cadomh).
19 Février
Es mostrat, que los comessaris, que son en Cadomh, de part lo rey, per metre, e pausar, e assetiar, IV mila liouras tornoises e de renda a labadia de Cadomh, e an mandat una letra, que los cossols y sian dimecres, a detz oras, per los a fars del rey; la dicha letra, scricha en Cadomh, lo XVIIIe jorn del dich mes, signada per Martin lo Picart, e Pierre lo Comte, comessaris del rey en aquesta partida.
Item. — Una autra letra, trameza per mestre Michel Lemotge, que es en Cadomh, contenen que John del Castanet, Johan de Cabanat. e Peyre de Coly, y anen.
Es deliberat, que l’on y ane, e que lom porte ung salmo, si
se troba, e per veyre e ausir, e de saber lor voler.
19 Mars
Par
ordre de la jurade, la foire des Rameaux se tiendra à la Fon-Peyre, comme de coutume. (La fieyra se tendra
am la carieyra de la Fon Peyra
coma a acostumat.)
p. 328
28 Mars
Jean Delvinat, habitant de la paroisse de Ribagnac,
seigneurie de Bridoire, est reçu bourgeois de la ville; il donne trois écus, de
vingt-sept sols et demi chaque, à la communauté.
9 Avril
A cette jurade assistent, frère Hélie de La Mothe, prieur
de Saint Martin, frère Guilhem de La Borderie custodi (gardien), frère Gauthier Pierre, prieur des Carmes,
frère Fort Borzes des Carmes, maître en théologie, frère Bernat Audoart Pierre,
révérend des frères Prêcheurs. Il s’agit de réquisitionner les blés de la ville
pour les envoyer à Libourne. Les consuls et les pères ci-dessus désignés s’y
opposent. Il est décidé qu’on enverra un consul accompagné du père Bernat
Audoart, vers M. de Commines (1), commissaire en ce pays pour lui remontrer la
pauvreté de la ville.
11 Avril
Le père Audoart rapporte, à la jurade, la réponse du
commissaire, conçue en ces termes:
(1) Commines Philippe, l’historien de Louis XI, né en 1445, mort
en 1511.
p. 329
que no vol pas que, si ni la vila, a necessitat de blat,
que ne salha; e si ni a plus que nom fay bessounh, que sia despartit a qui ont
nauran necessitat.
Item. —
Qu’il y a des étrangers qui veulent s’emparer du blé, et que s’ils le
faisaient, ils mettraient la famine et la misère dans la ville; qu’il était
venu beaucoup... dels paubres gens Dalmenha (de l’Armagnac), e autres pays,
demandan lolmoyna en la vila, la nuech e lo jorn, e son vengutz alangritz de fan, e moren do part dessa a
Bragayrat, e per aquel moyan la mortalita ses mesa en la vila.
Qu’on
ne trouve pas de blé avec son argent, et que ceux qui en ont vendent le
froment, douze sols six deniers, la poignère, et les fèves et le seigle, cinq
sols trois deniers; que depuis que la taxe a été faite par M. de Bellegarde, il
no se trouve plus de blé, et pour cette cause la majeure partie du peuple de
cette ville passe mal et meurt de faim, ne trouvant plus de blé à acheter (....
e despueys que y fu la tacxa, no ses poinct trobat de blat; per la cal causa,
la magor part del poble destamla, passa mal, e detrimen de fan, e no troban per
argen blat), les étrangers en trouvent, et le font sortir de la ville, parce
qu’ils en donnent plus que le prix fixé par la taxe. Il fut décidé, d’envoyer
encore le père Audoart, à qui la ville fournirait un cheval, vers M. de
Commines, pour lui exposer le
cas, et pour qu’il assignât
p. 330
un jour, pour faire le dénombrement des gens, et du blé, et
y mettre l’ordre nécessaire.
20 Avril
Es rnays mostrat, que estamla ha bessounh de ung bon metge (médecin), per las grans enfermetatz e malausias que y son, del mal caut (1), dolor de testa, e autras enfermetatz, dont lo monde mor, e bonamen lom no so pas cal malausia es, e no viven sino enviro X o XII jorns, en coptz dostal (dans beaucoup de maisons); si seria bo de aver mestre Andriou Rodulphy, que son es anat, e es a Paris e si molher (avec sa femme).
Es deliberat, que si vol venir, lom lo rendra frant de tot
subcidi de la vila, e servizi de portas, e li donar, castun an, una pipa de
blat, e una barica de vi; e que venha entre aysi a Sent Joham Baptista
prochan venen.
22 Avril
Faisant droit à la demande de M. de Bellegarde, M. de
Commines envoya à Bergerac deux
(1) Mal des ardents, ou
Feu Saint Antoine, Feu-sacré, une
sorte d’érysipèle ou d’antrax, épidémique caractérisé par un sentiment de chaleur
ardente.
commissaires, pour visiter les greniers, et faire vendre le
blé, au taux fixé par M. de Bellegarde, avec ordre de s’emparer des
délinquants, et de les conduire près de lui.
Nota. — Cette dernière partie de jurade est incomplète,
comme toutes celles de ce livre qui tombe en lambeaux.
1484-1485
Galhard de Thoumeyrague, était syndic, de la ville,
Mondessus en était clerc, avec Moran, pour la banlieue (per anar de fora).
D’Abzac de Bellegarde était lieutenant du Sénéchal.
3 Août
Lo Vme jorn de aoust, lan dessus dich, furen en cossolat, messgrs los cossols e juratz, ajustatz al toc del semg, coma es de costuma.
Lo qual jorn in remostrat, per messgrs los cossols,
que lo rey, N. S., avia trameza una letra a la vila, adressanda a nostres dichs
senhors, signada do sa ma, de la qual la tenor sen set.
De par le roy
Chiers
et bien amez,
Pour ce que nous avons esté advertiz, que
p. 332
plusieurs grans, infanz, et exécrables maulx, se font,
commectent et perpetrent, chaque jour, en vos marchés, par un tas de mauvaiz
garsons, e pillars, gens cassez et adveu, lesquels pillent et robent,
destroussent, batent et mutillent nostre pauvre peube; sur ceste cause, avons ordonné
et estably, pour les prandre et destrousser, chasser et pugnir, nostre
lieuctenan en nostre pays de Périgort, et plusieurs autres contrées de nostre
royaume, nostre cher et feal cousin, le seigr de Gyé (1) mareschal
de France, et en son absence quil ne pourroit pas entendre si dilligement qu’il
est requis, de pourveoir aux choses dessus dites, avons bailhé commession, et
charge, à nos amez et feaulx conseilliers et chambellans, les seigneurs de
Grignaulx, et Sallignac, pour y donner provision, et vous mandons et
expressement enjougnons, que, sur tout ce qui vous sera ordonné, et commandé,
par nostre dit cousin, en ceste matière, et en son absence, par les dits de
Grignaulx et Sallignac, et qui concernera le fait de leur charge, et
commission, vous y obéisses, et faites, tout ainsi que vous feriez, pour nostre
personne, en manière, que, par vostre ayde et par la diligence que vous y
ferez, ceste pillerie cesse, et que nostre pauvre peube, puisse vivre en paix,
soubz nous,
(1) Pierre de Rohan, seigneur do Gié, né en 1450, mort en 1513.
p. 333
qui est la chose au monde que plus désirons.
Donné à Paris le XXIIe jour de juillet.
Charles huitiesme,
A nos chers et bien amez les
consulz, manants et habitants de nostre ville de Bragayrac.
9 août
Loqual jorn, furen remostradas una letra, que monsgr
de Palavesy, avia trameza lo VIIIme jour del dich mes, que contenia
comesion de monsgr de Lestung, et una autra del dich Palavesy, de
que la tenor sen set, et furen legidas, en presensa de toutz dessus nompnatz,
en la forma et tenor que sen set:
Audet Dydié, et Charles conte de Qumaige et seigr de Lestung, conselier et chambellan du roy N. S., son lieutenant général et gouverneur par le roy, ordonné et estably en ces pays, duché de Guienne.
A Antoine de Carbonieyras, seigneur de Palaveysin salut.
Nous
vous mandons, comectons, et expressemant enjougnons, de part le roy, nostre dit
seigneur, que, encontinant et en toute diligence, vous prenes et amanes, devers
nous, qualque part que stions, toutz
les gens de trait, et autres gens, que sont pour servir le roy, en armes, que
pourrez trouver en la
p. 334
ville et juridictions de Beaumont, Rocapine, Monpazier, Villefranche, Molieras, Lalinde et Brageyrac, pour iceulx amployer au service du roy, et à la deffense des pays Guienne, en contraignant à ce faire et souffrir, tous ceulx qu’il apartiendra, par toutes les voyes et manières en tel cas requises, et comme il est acoustumé de faire pour les propres afaires du roy; et, de ce faire, vous donnons pouvoir, avec commissions et mandement spécial. Mandons commandons, de part le roy, nostre dit seigneur, à tous ces justiciers, officiers, et subjectz, que vous (comettons) et avons commis et desputés, en ce faisant obeyssiez et entendiez diligement.
Donné à Sarlat le VIIme jour
d’aoust, l’an mil quatre cens quatre vingt et quatre. Ainsi signé en marge:
Audet Dydié, et cellée du ceau de nos armes.
Le même jour les consuls reçurent la lettre suivante:
Monsr le procureur du roy et consuls de Brageyrat,
Présentement
ay receu la commission que monsgr le conte de Qumaige, gouverneur de Guienne, de part le roy N. S.,
de laquelle commission vous envoyez le double, afin que non ayez poinct
d’ignorance, et pour ce, je vous fais exprès commandement, de part le dit
seigneur,
p. 335
que tout encontinant et sans délays, vous ayez a mectre sus, et employés, et amenés, les gens de traict, et autres, qui sont pour servir le dit seigr, et au plus grant nombre que faire se pourra, et quils se rendent, mardy, a l’heure de vespres, à Villefranche de Périgorl, pour aller avant, là où le bon plésir du dit seigneur et le gouverneur sera, et ce, à la peine d’estre repputés trestres, rebelles et deshobeyssans au dit seigneur, et à la peine de cent marcs d’argent, à appliquer an dit seigr.
Et que y faictes toute bonne diligence, et pour le présent e pour lavenir. Me faictes response, et pour escript, pour faire le report devers mon dit seigr le gouverneur, en priant mon dit seigr qu’il vous donne ce que vous désires.
Escript à Faux ce dimanche matin VIIIme jour d’aoust.
Vicomte Antoine de Palavesy.
Il fut
arrêté qu’on adresserait à M. de Commines, une lettre aussi gracieuse que
possible, pour lui remontrer que la ville est grande, et de grand garde (cum la villa es grande e de grant garde e
que y a petitz (peu) de gent,
que fan be mestier per gardar la ville). Qu’on écrirait aussi à M. de
Palavesy, de vouloir bien recommander la ville, et que Gallard de Thoumeyrague,
clerc de la ville, avec une autre personne,
p. 336
irait trouver M. de Palavesy pour s’entendre avec lui.
17 Août
Fu remostrat, pes mestre Aymond de la Balma, a la requesta de monsr lo priol de Sainct Marty de Bragayrat, que com ung castun sap (sait) que lo deme (la dime) del vy de la present villa, se pagua de la depziema carga de vendempha; mas, per so que el fal que lane querre ou trameta, el fay remostrar, quel sera contemps, que om ly aportes la onziema carga al priollat; per so que ung castun ne digua sa oppinion, et que el sera contemps de passar per bonna forma.
La qual causa remostra, los vos (les voix) et lo mage, et la plus sana partida, furent de oppinion, que, si el vol passar a la dopzena (douzième) carga, ils son contemps, et dautres que ny i a, que volent far coma an acostumat, et no autra causa.
15 Septembre
Fu
remostrat, que lon dy e es causa nothoria, que a Bordeaux moren fort de bosso (de peste), dont Dieu nos deffenda, et que
certenas personacges, que portaven fromatges a vendre, et no a gayre que eran
en villa, et sen sou anatz a Bordeaux, dont ils an pres lempedimya, et son
p. 337
mortz entre eyssi et Liborna, et lun es mort a Pregon Riou; per so, nostres senhors los cossols, ho remostren que es de far.
Tochan la remonstrance del fach de la morinia (de la
mortalité) de Bordeaux ou de autre pays, fu ordenat, de consentament de toutz
dessus nompnatz, que sia facha una crida a so de trompa, per los cayresfortz,
come es acostumat de far, de part lo rey N. S., et messrs los
cossols, que degun aga a anar a Bordeaux, ny en autre loc, ont aga empedymia,
que no aga a retornar en la presen villa, ny oste, ny autres de la villa, ni
borcs, los agan a locgar en lor mayzos, et aysso sur certanas et grans penas,
que messrs los officiers del rey N. S., et messrs los
cossolz, sian avizat de y metre.
Dans cette jurade, il est aussi parlé du salin de Lalinde;
il est aussi dit que Bernard Doublet vendait du sel à Lamonzie et à
Prigonrieux, et cela, contre nos privilèges. Il est ordonné de le mettre en
procès, et qu’il est d’autant plus coupable, qu’il a été officier de la ville,
et qu’il agit contre son propre serment.
21 Septembre
Loqual
jorn, fu remostrat per los discretz homes rnaistres Gualhart de Thoumeyragas,
et Guodiffet de Belriou, que yer el jour ils anavant a la court a Montcuq, et
quant furent al port de
p. 338
Pregon Riou, lor fu dich per alcus homes, que eran de La
Forssa, que en aquesta semmanna, monsgr de La Forssa faria levar una
alla (halle), entre lo castel de La Forssa, et la mayso de Johan de Paris, per
tener lo mercat, et las fieras, dont la vila es appellanta, et om ha relevat,
et los adjornaments fachz contra monsgr de La Forssa, en parlament a
Bordeaux, et noobstant tout a quo, el no sessa (ne cesse) point de tener los
mercatz et fieras, tant a La Forssa, que a Masdurand; per so, ilz ho remostrent
a messrs los cossols et juratz, que ung castun y a vist que sia de
far.
Il fut décidé de poursuivre l’affaire devant la justice.
25 Septembre
Lo qual
jorn fu remostrat a messrs los cossols, que rnonsr lo
recebedor Ramonet Arnal, recebedor de Perigort, es vengut en la present villa,
an dos sirvens, et a demandat aus dichs messrs cossols, que ly
aguessent a bailhar la soma de XXIX lioras, duna part, et Lta lioras
en dautra, en que desia que la present villa era estada enpausada et taillada, prumieyrament,
per las XXIX lioras, a causa deux frantz-archiers, et las Lta
lioras, a causa deux despens que messrs deux tres Estatz, que son
estatz mandatz de Perigort, per lo rey N. S., a Tours, ont los dichs tres
Estatz se tendran; per so, que es de far, ny cal resposta ont ly fara, car el
demanda responsa.
p. 339
Cette affaire devait avoir une grande importance pour les
consuls, puisque dans l’après-midi du même jour, ils tinrent une deuxième
séance, dans laquelle il fut arrêté qu’on ferait au dit receveur quelques
présents, mais qu’on ne lui accorderait pas les sommes qu’il demandait, par la
raison que la ville en est appelante, et que le procès est pendant devant les
juges généraux à Paris. Mais, que s’il veut laisser tranquille la communauté,
jusqu’au jour où la cour aura prononcé, on lui donnera vingt marcs d’argent,
qui lui avaient été promis, par les commissaires qui vinrent à Montignac,
imposer les dites tailles sur le Périgord.
Apres, fu remostrat per los dichs messgrs cossolz, que hom lor a dich que monsgr lo Seneschal (1) vet en esta vila, loqual no y es plus estat estan Seneschal, local nos pot far be bo de be ou de mal; quant se volria presenta, que sia de far.
Fu ordenat de consentament de toutz dessus nompnatz, que
hom lo reculha lo plus honorablament que lom poyra, et que hom ly done et hom
ly fassa unh presen honeste, endanayssi, coma fu fach a monsgr de
Monferran (2), quant
(1) Gautier de Pérusse des Cars.
(2) Montferrand n’est pas porté dans la liste chronologique des
sénéchaux, publiée pnr M. de Bosredon, dans le Bulletin de la Société historique du Périgord,
p. 340
era seneschal, et fitz sa prumieyra entrada, ou melhor, si
hom pot, et que messgrs los cossolz y avisen, al myelh far que sia
honor a la vila.
9 Octobre
Lo qual jorn, fu remostrat per mestre Hugues Rambert, notary, loctenen de monsgr Io juge ordinary desta vila, quel huey maty, mosseu Johan Sapientis era vengut a luy, quel era ung deux (un des) sequestres de la gleysa de Sent Marty et de Sent Jatrne desta vila, per lo rey N. S., ou sos officiers, et que huey maty, el era volgut intrar en la camynada (presbytère) de Sent Jatme, el ha trobat certans gens dedins, que ly an barrat la porta, et no lan point layssat intrar dedins, dont el la requit, que el lor agues a fa far comandament, coma loctenent de juge, que sen aguessen a sallir defora, et per so, quel no savia point quy eran, ny quanha gens, et que el requeria a messgrs los cossols et juratz, que ly aguessen de part lo rey N. S., donar confort et ajuda.
Ordenat
fu, de consentament de toutz dessus nompnatz, que hom ly fassa response, que
hom es pretz de obeyr aux officiers del rey N. S., y (et) a son mandament et
comandament, et que ilz son toutz prestz de lafolcar (de lui aider); mas, que
puey que el a dich, que aquitz de rnonsgr dEymet, son dedins, que
huey maty es
p. 341
vengut, al senhors cossolz ung sirvent del rey, en ung
mandament de monsgr lo seneschal, o de sa cort, inpetrat a la
requesta de monsgr Dauda, frayre de monsgr d’Eymet, coma
rector de Sent Marty et de Sent Jatme de Brageyrat, et que el avia fach far
inhibition e, deffense, aus dichs senhors cossolz et juratz, que ilz noih
aguessen meffar, en cors ny en bes, ny a sos serviteurs, ny famillers, et aysso
sur certaines et grans penas, et aussi los ajornatz a las prumieras assisas de
monsgr lo seneschal, et que ilz ly an fach response, quilz
sagardaran de mesprendre; mes, sil ha autras lectras ou mandament del rey S. N.
quilz son pretz et apareilhatz de obeyr coma vrays obeyssens et subjectz.
23 Octobre
Fu remostrat, que ung Piera Cansalada a fach ung moly,
subre lo pont Rot, e a levada tant la exclusa, plus aut que no solia esser,
dont el ga que es pres del moly dels Arnols, coma hom vay a Vaquo de Fortit et
a la Fauria, ont passaven la gens, a pe, sans gayre molhar, et ossi be lo
bestial cargat; et maytenent, no y poden passar, a causa de la dicha levada,
que lo dich Cansalada a facha, ques prejudiciabla a ung castun.
29 Octobre
A qui
metis, honorable home Johan dAbzac, senhor de Belagarda, loctenen de monsgr
lo
p. 342
seneschal de Perigort, fectz comandamen de las partz del rey N. S., e de monsgr lo seneschal, el messgrs los cossols, sur la pena de mila lioras, et quilz aguessen a far gardar las portas, et y tener bos portiers, et en aysso far bonas diligensa, vist lo bruch que es al realme, et aysso per lo be et utilitat del rey N. S.
Auvidas las remonstrances, tout prumieyrament, tochan la
prumieyra, que messgrs los
cossols fassen bona diligence de far gardar las portas, que los portiers no layssen
intrar home ny fenna, que venha de loc denpedymia, ny dautre loc dangeyros, et
sy ny a degun que y a estat, de no intrar en la dicha vila, de ung mes affy que
la vila sia be gardada, per lo be et utilitat del rey N. S., car si convenia
layssar la vila, a causa que per faulta de far gardar las dichas portas, y
venia alcun enconvenyhen de inpedimya.
10 Novembre
Fu
remostrat, que lo loctenen de rnonsgr lo capitani de sta vila, a
dich que el coven ubrir ung pas, que es entre doas pilas del pon de Dordogna,
davers la Magdelena, que es tot baral, et a causa que laygua no pot passar,
laygua myna tout lo pe del castel, et ossi be a la murailha de la vila; per so,
que es de far, qual lo dich loctenen a demandat, que plagues a la
p. 343
vila, de ly bailhar de la manobra, per lo far ubrir.
Il lui fut répondu qu’on lui fournirait les hommes
nécessaires quoique la ville n’y soit pas tenue.
7 Décembre
Ossi be, fu ordenat que messgrs los cossols, se transporten
jusques al moly dels Arnols, al ga que es a qui pres, per so que y a gens que
sen plagnen, per so que ung appellat Cansallada, ha bastit ung moly de subre lo
pon Rot, et fay refolar laygua, que hom no pot passar al dich gua coma solia
far, et que hom ly fassa beyssar lo sault, si la tropt levat, que a causa
daquo, lo dich gua se perdro.
19 Janvier
B. Formier jurat est prié d’aller trouver le roi, pour lui
dire qu’on avait compris la ville dans la taille faite sur tout le pays de
Périgord, et cela contre nos privilèges. M. de Gastebois offre de l’accompagner
et dit qu’il fera tout ce qu’il pourra en faveur de la ville.
7 Février
Loqual
jorn, fu remostrat per lo noble home Johan dAbzac, senhor de Belagarda, coma
loctenen
p. 344
de monsgr lo seneschal de Perigort, que el era stat a las mostras, a Perigueux, an ung del cossolat Giro Delpuech, et a monsgr de Razat, ly avia dich que monsgr ...., ly avia donat comission, per ly sec... a Bragayrat, que lo dich de Belagarda fezes diligence, que messgrs los cossols fezessen diligence, que la vila fu reparada, et que fezessen gach et garda, coma mostret per una cydola (cédule), que lo dich de Belagarda a rnostra.
Et apres la dicha remostransa, lo dich de Belagarda, coma loctenen de monsgr lo seneschal de Perigort, et ossi be, per vertut de la dicha letra, que monsgr de Razat ly avia bailhada, de part de monsgr de Granhols, coma aven charga per lo rey N. S., fetz comandamen a messgrs los cossols de la presen vila, de part lo rey N. S., quilz aguessen a far reparar la vila, et aguessen a far far gach et garda a las portas, et ossi be que ung castunh sia, en point, an larneys, que lor es estat comandat, a las mostras; et aysso sur pena de confiscation de cors et de bes, et que rnessgrs los cossols lor agen a remostrar.
Et
apres, lor donet poder et lor comandet, aus dichs senhors cossols, coma
loctenent del dich senhor monsgr lo seneschal de Perigort, quilz
aguessen a far far et recebre lo sacrament de toutz los habitans de la dicha vila,
et borcz daquela, et de toutz estranges, demorant en la dicha vila; et aysso,
de part lo rey N. S., per so
p. 345
quel no y podia vaccar, occupat per autres affayres per lo
dich senhor.
7 Mars
Ordenat fut, de consentamen de toutz dessus nompnatz, que, atendut la inpedimya de la bosso, que es el
Mercadil de la presen vila, que la porta que ee prumieyra, de la porta
Logadoyra, pres daquo de Bailhart, que hom la barre, per ung mes; et que hom
meta un portier a la seconda porta, davers los predicadors, que garda las gens,
que no y entren, jusques a tant que hom vega daquella maladia que fara, et que
toutas las autras sian barradas, sino daquella de Malbec, et que aquella sia be
gardada, sino que y agues necessitatz; et per visista las paubras gens, que son
fugitiffz ou malaud de vioures, et que ung home ou dos passen per la vila, per
lor amassa, et que la ho agen a portar, de fora, loy de lor, et que hom vega,
si lun deux vicaris se volra anar demorar defora, a Sent Marty, hom el
Mercadil, per aministrar los malauds, et que no intre point en la vila, per so
que aura aptissipar an los malauds.
9 Mars
Loqual
jour, fu remostrat per messgrs los cossols, que los merchans de
Lalinda, lor avian pregat que lor plagues de lor ubrir la porta do
p. 346
Cleyrat, que poguessan passar la lor sal, que ham al port, que an emenat de Liborna au lors vayssels; per so, que es de far, atendut que es estada barrada per deliberacion.
Item. — Plus, Guilhem de La Palanca et Peyre de Coly, coma assensadors del peatge del rey N. S., que a causa de la dicha porta, ilz y perdant, per so que los cotals (charretiers, rouliers) no volent point venir en la villa, per so que los cove passar a travers la villa, a causa del murmur que es estat fach daquesta inpedimya del Mercadil, et que si la porta era uberta, los cotals intrarian per aquella porta, que no se donarian pas tant de dangiers; remostreren que la porta lor fus uberta, et que ilz uffrian de sen donar garda, ung castun jour, et de la fa ben garda aux portiers que y serian mandatz, et quant y serian, si no son sufficiens, de ny logar ung, aux despens daquilz, que serian sufficiens, et de gardar que home no intrarn, de loc dangeyros; et promeyren de sarrar, ou far sarrar, la dicha porta cada ser, et de portar, castun ser, las claus al cossol Richard.
Ordenat
fut, de consentamen de toutz dessus nompnatz, que la dicta porta de Cleyrac se
obra, et que los dichs dessus fermiers, fassen so que, dessus, an dich, et que
fassen en maniera, que la dicta porta sia ben gardada, come an covenus et
promes; ou autrament, los senhors cossols et juratz protestaran a lencontra
dels, de toutz
p. 347
dangiers et dompnatges que en pogues venir, en de lor
faulta, a causa de la dicta porta.
19 Mars
Ordenat
fu, de consentamen de toutz dessus nompnatz, que la fieyra de Rampans
(Rameaux), no se tenha point, per aquest cop, vist lo inconvenient que ses mes
el Mercadil, de la Bossa, et
vist, ossi be, que es ossi be a lentourn de sta villa coma a Masduran, car lo
monde y vendria de tant del lotz (lieux), ont ha inpidemya, et se meslarian a
dung castun, dont ne poyria sallir la destruction de la villa, et que hom bo
mostra a messgrs los officiers del rey, coma a monsgr lo
jutge ordinary de esta villa, et a monsgr lo procurayre del
rey N. S., que ilz se veilhan consentir que ella sia demandada (contre mandée)
aux merchans, vist lo gran dangier que es en lo Mercadil, que a lentorn de la
villa, et que no se obre que una porta, aquella de Malbec, et que aquella sia
be gardada, que home ny fenna, que venha a la fiera, intre, et que sia mandat
aux merchans, coma a Perigueux, a Sarlat, a Lyborna, que a Bordeux, que no agan
point a venir a la fiera, que no se tendra point, per aquest cop a causa de la
dicta impedimya: et toutjour aga ang cossol ou dos a la porta, an los portiers
et que agan a far far bona garda.
21 Mars
Ordenat fu, de consentamen de toutz dessus nompnatz, que
hom perbeyssone et hom adobe lo camy de subre lo revalat, al entorn del
Mercadil, atendut que la porta Logadoyra es barrada, affy que las gens puescan
anar et venir per la porta de Borbarrau, et que hom la tenha uberta, car el
seria gran penas, a daquilz de la porta Logadoyra, et del Caylar, anar passar a
Malbec, et que la dicta porta no se obre point enqueras daquesta festa, que hom
no vega daquesta inpedimya, et ossi be hom fassa los Ramps (les Rameaux) en la
villa, per aquest an, et ossi be lo sermo (le sermon), que se fay cadan al Sent
Esprit, que per aquest cop se laysse, affy que las gens ne se meslen lun an los
autres, et que ossi be la fiera, coma es estat dich et ordenat, que no se tenha
point, vist lo dich inconvenien de la dicta impedimya.
17 Avril 1485
Loqual
jour, fu remostrat per Raymon de Labadia, cossol, que, dimenge darrier passat,
el estant pres de la porta de Cleyrat, en sen anan veyre de la dicta porta,
trobet certans cotals, que avian cargat lor rossis de sal, et per so, quel los
bleymava, quilz avian mal fach, de aver cargat lo sainct dimenge, el lor dich quilz no salirian
p. 349
point defora, ny per aquela porta, mas, que ilz anessen
descargar los dichs chavals, car el no era pas jour per cargar; a donc el
parlan an los dichs cotals, vent Guilho. de La Palanca et Malby, et se mes a
corrossar, an luy dizen tals paraulas, de que se metia el, car la conoyssence
no era pas a luy. Y a donc, lo dich de Labadia, repondet, que el navia
comission, en tant quel era clerc, aven corona et contrat, et a luy promes de
los citar per davant monsgr lofficial a Perigueux. Y a donc lo dich
Malby ly respondet que be lavia la corrona, mas que era darreyre, et ly guynet
an la ma, darreyre, et lo dementit; per so, ho remostrat a messgrs
los cossols et juratz, que ly aguessen a far far justicia, hatendut lo office
de cossol quel ha.
Il fut arrêté que l’affaire serait poursuivie à la requête
du syndic et aux dépends de la ville.
3 Mai
Loqual
jorn, fu remostrat per messgrs los cossols, que lor era estat dich
et remostrat, que ung nompnatz Pierre de Labarra, merchan de Bordeaux, a fach
portar et davalar, per Dordonha, una granda quantitat de codras, laquala a fach
descargar a la fon Sivada, et daqui la facha portar et conduire, en lo bort de
la Magdalena, et la meza a Sainct Anthony, que es contra nostres privileges,
coma no sia pennes de davalar,
p. 350
dejus lo pont de Bragayrat, codra, meyran, ny vyme, coma nostres privileges ou deffenda; per so, que es de far.
Fu dich, per monsgr lo procurayre del rey, que
el lavia facha aresta, a la requesta sua, et del scendit de la villa, et que el
lavia bailhada en garda; per so, fu ordenat que hom deffenda et hom garda
nostres privileges, et que hom sen acosseilha be.
13 Mai
Fu ordenat, que hom releve los cas d’appel do Estene Frontut, a causa de la emenda en que, monsgr Johan dAbzac, coma loctenent de monsgr so seneschal, lavia retengut, en X lioras tornoi les demenda, per so que avia uberta la porta Logadoyra, per metre las reliquas de moseu de Saint Estropy, que eran a Sainta Catarina, per las metre dedins la villa, per las portai1 a Sainct Jatme, vist la inpidemya mortal, que es el Mercadil, de la bossa, coma fust estat dich, que la dicha festa se faria a Sainct Jatme.
Ordenat
fu, plus, que lo jour de la Pantacosta, quant la caritat se fara, que hom garde
be, que aquilz del Mercadil, ny que sen son fugitz, no se ajusten point an
lautre monde, a causa de la inpedymia, que hom los pervisista, en qualquo loc a
part, deforas la villa, et que lor sia mandat, que no se meslen point an lantra
gens, et que
p. 351
hom no obra syno que la porta de Malbec, et que aquella sia
be gardada.
1er Juin
Loqual jour, fu remostrat, si la porta Logadoyra se obriaria, dema, per passar la procession, que se deu far lo jour del cor Dieu, et que ossi be los del cartier sen rancuren fort, et ossi be fan dire, que sobra (qu’elle s’ouvre), car ilz dizen que el Mercadil no sia bergat (infecté), ny no si muo re, ung mes ha, et que messgrs los religioux predicadors no y vendran point, si no que hom la ubris la dicta porta, per intrar et per sallir, car ilz no poyrian passar subre lo revalat, vist lo temps qua fay de la plega, an los vestimens (avec leur vêtements); per so, que es de far, et que hom diga a mosseu lo priol de Sainct Marty, que se soporte per aquesta vegada (pour cette fois), et que no veilha point intrar dedins la vila, vist lo enconvenient que es el Mercadil, vist que el sys toutjours tengut, et que lo monde ne sia mal contemps de luy.
Ordenat
fu, de consentament de toutz dessus nompnatz, que la dicta porta Logadoyra no
se obra point, jusques a tant que
aquesta luna sia passada et vu ho
VIII jours de lautra, et
que la procession de dema, del cor de Dieu, se fassa per la vila, vist la dicta
inpedyinia que es el Mercadil, affy que las gens no se meslen, ny no
p. 352
intren point en la vila, et que messgrs los
cossols, ho anen remostrar aux frayres de ung castun coven, que la procession,
que sia acostumada a far defora, se fara per la villa, vist la inpedymia que es
defforas, et que si es de lor plazer de y venir, que y venhen, car toutz de la
villa los enprega, si lor platz; si no volen venir, on ne sera desencusatz; et
que ossi be, sia remostrat al dich monsgr lo priol de Sent Marty,
coma es dessus dich, et que sy era cas que no se volgues contemplar, que el no
intres, que sy venia a la porta per intrar en la villa, que hom no lo layse
point intrar, mas que cometa aquel que playra, per portar lo corps de Dieu, car hom fara coma si el y era.
11 Juin
Loqual
jour, fu remostrat per messgrs los cossols, que ilz nan grant planchas
(grandes plaintes) de monde desta villa, et grant rancuras del mal que fan los
bestials, que son per la ribieyra, ung castung jour, coma los porcadas que y
son, et la vaccaria, cabraria et oulhas, que degastent et myngen toutz los
blalz, que son subre terra, et ossi be, gastent toutz los ortz (jardins),
vinhas dels habitans et deux (et des) borcz; per so, que es de far, et que ung
castun ne diga quala pollisse, ny ordenanssa hom y metra, vist lo mal temps que
fay de las ayguas, que hom no
p. 353
pot amassar ny reculir los blatz, et los dichs bestials los
degasten; de lautra part que es dangier que lo paubre pople desta villa, et
deux borcz, ne passa mal; per so, que ung castun hy avise. Ordenat fu, de
consentamen de toutz dessus nompnatz que hom sone lo saing (la cloche) de
cossolat, de born en born, que la comuna y sia et y venhan, dillus procha, et
que lor sia remostrat, coma es dich dessus, et so que sera dich et ordenat, per
MM. los juratz et comuna, que se tenha et se fassa, per lo be et utilitat de la
causa publica.
13 Juin
Fu remostrat, que en la presen villa a beucops de cappellas et autres religioux, que venden vy a taverna, et no volent point pagar lo drech de la villa, las pogezas, coma fan los autres habitans; per so, que es de far.
Tochan la remostransa daquilz prestres ou religioux, que vendent lo vy, et no volent point pagar las pogezas, que hom las lor fassa pagar, et que lo scindit los ne mete en causa, et que se persegua aux despends de la villa per justicia.
Ordenat
fu, per la major partida, que hom gete toutz las porcadas, vaccarias, et olhas,
et cabraria de la villa et borcz, que no agen plus a demorar ny tener en la
dicta villa, ny borcz, ny ribiera, daras en avan ; o, sy es cas que ny tenhen,
p. 354
que las agen a tener en so del lor, et que si a facha una
crida per la villa, afy que ung castun
ho sapcha, et que los ne agen a gitar, de hora en hora, et de jour en jour; et
per so que en las ports no a
point demenda, que los trobaran en so del seu, donant dompnatge, que los aga a
tuor, sens neguna emenda far ny reparar, per aquel que laura tuat, a daquel de
qui seran, et que sia remostrat a messgrs los officiers del rey, que
y veilhent donar lor consentiment, exceptadas
las cabras (les chèvres) que
son per las nurisses (nourices) per
nurir los effans, que la puescan tener.
17 Juin
Loqual jour, fu remostrat per messgrs los cossols, que monsgr lo jutge mage, mestre Johan Tricard, avia trames una lectra, aus dichs senhors cossols, per Bernard Mosnier, loqual desia quel era vengut an lhuy, de la cort del rey N. S., en la quala lectra lor mandava, que los dichs senhors cossols, anessen parlar an lhuy a Perigues; per so, que es de far.
Ordenat
fu, de consentiment de toutz dessus nompnatz, que ung ou dos de messgrs
los cossols, ou dautres personatges, an lhun des cossols anen parlar an lhuy,
per veyre que es aquo, per que noz ha mandatz, et que menent ung sirven an lor,
et que passen a Monreal, et que on meta
p. 355
las lectras, que son estadas inpetradas, a lencontra de Pierre
de Poubrian, per las far rnetre a execution, a lencontra de luy, segon la forma
et tenor coma es estat ordenat.
1er Juillet
Loqual jour, fu remostrat per messgrs los cossols, que monsgr de Belagarda, Johan dAbzac, lor avia trames una lectra, que monsgr lu seneschal de Perigort, se devia trobar a Limuelh, et a qui, se devia trobar et redre toutz los officiers, tant de Sarlat, que de Periguex, en laquala mandava, quel era de necessitat, que hom si trobes, car messgrs de Perigues an impetradas lectras, per reduyre lo bailhiatge de Bragayrat a Perigues; et per so, mandava, que era de necessitat, que hom si trobes; lasquals lestras avian presentadas, a monsgr lo seneschal, que hom y fus, per ho debatre; per so, los dichs senhors cossols demanderen que era de far.
Ordenat
fu, de consentiment de toutz dessus nompnatz, que messgrs los
cossols, y trametan ung home per veyre et per ausir, et que aga entendement
tant sollament, et retener so que auvira et ausira, et que porte los ordenances
et appointament, que monsgr lo seneschal, Loys Sorbier (seigneur de
Paray), fetz an conseilh et per consentiment de messgrs los
ofliciers del
p. 356
rey, monsgr de Razat, son loctenent general, en
Perigort, et de monsgr maistre Pierre Pelisses, procurayre general
en Perigort, et que sia remostrat a monsgr lo seneschal, et que,
aquel que lhy ira, que se tire per davers monsgr Johan dAbzac,
senhor de Belagarda, et rnonsgr lo thesaurier Bertrand Guilho, et
que hom los pregue, de part la villa, que lor plassa de o remostrat a monsgr
lo seneschal, que a la villa per recomandada.
Octave de juillet
Remostrat fu, que lo recebedor avia trameza una lectra, que
hom se trobes aux Estatz que se deven tener a Montinhat.
Il fut arrêté qu’on y enverrait deux des habitants, pour
entendre ce qui s’y dirait.
Remostrat fu, per maistre Aymond de la Balrna, que maistre
Andriou Radulphy, mecge (médecin), los pregava messgrs los cossols,
que ly aguessen a pagar la pention, que la vila ly deu, et ossi be a messgrs
los cossols de la annada passada, una barrica de vy et una barrica de mestura,
ou autrament, el los ne faria convenir.
14 Juillet
Loqual
jour, fu remostrat per maistre Aymond de la Balma, que hyer el jour, monsgr
de Razat, expedissen las assisas reyals, per monsgr lo
p. 357
seneschal de Perigort, venguet maistre Leonart Gregory, judicialment, et fectz una requesta contra messgrs los cossols, en requeren que lor agues a far comandament, quilz aguessen a far ubrir la porta de Clayrat, per laquala ilz avian acostumat de passar lor sal, per so que no lor layssavent passar dejus lo pont, et apres la dicta requesta, era vengut ung sirven, Petit Johan Chauveu, al cayrefort de la Fon Peyre, et a qui adjornet los cossols de la present villa, do hora en hora, per davant monsgr lo loctenent de seneschal de Perigort, a la requesta deux (des) merchans de la villa de Lalinda, et que aviat donat deffault et retengutz en certaines et grans penas, et autre cop fach ajornar los dichs senhors cossols, per la veyre declarar, dont lo scindit nappelat daquils grengs et dautres.
Ordenat
fu, de consentiment de toutz dessus nompnatz que sy los cossols et scindit de
Lalinda, volen donar acta ou instrument a messgrs los cossols, ou
scindit desta villa, a nom de touta la villa, vist que monsgr lo
seneschal ne manda que hom lor aga donar passatge, per passar la sal, aux dichs
de Lalinda, per aquesta veguda (pour cette fois) per la dicta porta de Cleyrat,
que los dichs de Lalinda no volguessen ni paguessen al temps a venir per
possession passar per la dicta porta de Cleyrat, ny que demandessen quant la
dicta porta sia barrada, de la demandar a messgrs los cossols, que
son, ou que
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siran, al temps a venir, quilz lor aguessen ha ubrir; que si se volent consentir et donar instrument, que per lamour de monsgr lo seneschal, affy que no sia mal contemps de la villa, puey que es estat son bon plazer de ne scrioure a la villa, que hom lor done passatge, per la dicta porta, per aquesta veguda; que sia remostrat a monsgr de Belagarda, que ly plassa de lor ho remostrar, aux dichs de Lalinda, si volent far bo que es dich, et fut mandat, et ly lu remostrat; loqual dis que el lor ho remostraria volontiers, et que sy ho volian far en nom de Dieu; sy no ho volent far, que hom persestisse en lapel que es estat dich et appellat.
Fu remostrat, per messgrs los cossols, que lo rey N. S., lor avia trameza una lectra, per maistre Loys de Frenhac, serviteur del noble home Pierre de Ponbriant, ont mandava, que hom laysses gauvir de Maurens et Moleydier, lo dich de Ponbriant, segon la forma et tenor del don, que lo dich senhor avia fach al dich de Ponbriant; per so que es de far.
Ordenat
fu, de consentament de toutz dessus nompnatz, que la lectra sia mostrada a
messgrs los officiers del rey, coma a monsgr de Razat,
monsgr lo procurayre del rey, que son en villa, et que hom lor
requera, que nos agen a conseilhar, et que hom ly fassa response, segon que lo
conseilh ordenara, et que hom la ly fassa en scriptz, et que en tant que tochan
la justisse, et
p. 359
las progativas, et drechs que la villa ha, en Maurens et
Moleydier, et en las autres proches, que lo dich de Ponbriant preten a
demandar, la villa nes appellanta, et lo proces ne pend a Bordeaulx, entre la
villa et lo dich Ponbriant; mas que al repiech de las rendas et cens, la villa
no preten point a ly far en pach, et tout autramen que sia devisat, de ly
rendre responce et en script.
Dépenses diverses relevées dans le budget de l’année 1484-1485
Lo dich jour, IX de oust, fezen far dos instrument de sindicatz, lun per trametre en la court de parlament a Bordeaulx, a la jornada que la villa ha a lencontra de monsgr de La Forssa, per so que hom ha apellat deux mercatz et fieras et ala, que vol relevar a La Forssa, que a Masduran, que a Pregon-Riou; et lautre per los negocis de la villa; costeren VII sols et mech.
Aven despendut, per tres pessas de faste, que furen mesas subre lo pontet deux Carmes, afin que hom pogues passar subre lo rey valat (sur l’arrière fossé), per la inpidimya que era el Mercadil; costeren XV sols.
Aven
despendut, per una mola fromentale, per lo moly Gaudra, de la compra, tant
solament, IV francs bordales.
p. 360
Aven bailhat, per lo drech de la moliera ont ses levada la dicha mola, XII deniers.
Aven despendut, per lo carech de la dicha mola, de la moliera de Montcut, jusques a la villa, a lhome que la carregada, XXV sols.
Per los despens de V boyers (bouviers), que carregerent la dicha mola, V sols.
Aven despendut, per far alyevar (pour faire lever, faire extraire) la dicha mola, et la dressar, ung peyrier, tant per sos jornals que per sa despence, VI sols.
Lo XII jour de jevier, tramezen a M. lo advocat del rey, maistre Pierre Baily, et ha maistre Pierre Durand, graffier de messgrs los esleuz en Perigort, e per deliberacion de jurada, doas cargas de sal, a castun la sua, per alcus agradables services, que ham fach: costeren XL sols.
Aven despendut, per lo fial de las cordas, que aven fachas far, a las balestas de cossolat, XVIII deniers.
Per la feysso de las dichas cordas, IX sols.
Aven despendut, per la cera que a fach bezonh a las dichas cordas, de las dichas balestas, II sols et mech.
Loguen Maro de Brozat, per gardar la porta Logodoyra, a causa de la inpedemya, que era en lo Mercadil, que lo monde no y antrent, ny aquilz que hom navia gitat deforas, que eran enfissitz, que y demoret a la gardar, XXII sols.
Tramezen,
a Perigues, lo VII jour del mes de
p. 361
may, a la molher (à la femme) de monsgr lo jutge mage, maistre Johan Tricart, doas barricas de vi blanc, et aysso per deliberacion de cossolat, vistz lus grans services que lo dich son marit nos fay costamen, IV lioras tornoises.
Per lo carech, per las far menar, an una carreta, an dos parelhz de buos, jusques a Perigues, XXXV sols.
Aven despendut, per ung rossi, que loguen per anar a Montinhat, aux tres Estatz, que y tramezerian maistre Godiffet de Belriou, costet VIII sols.
Aven despendut, per las messas, que son estadas ordenada, que fussen dichas, en los covents de la dicta villa, affi que Dieu veilha remedia la enpedimya, que os en lo Mercadil, et tout autre enconvenien, XXII sols et mech.
Aven despendut, per la cera, que es estada ordenada que donessan et bailhessan, a las glieyssas et covents de la present villa, coma a Sainct Marty, una lioura et mecge, a Sainct Jatme, II lioras, et a cada covent, una liora et mecge, affy que Dieu volgues conservar et gardar la villa de enpedimya, et de tout autre enconvenien; et aysso fu fach, per deliberacion de jurada, costet XXXII sols.
Aven despendut,
per ung relevamen, en cas dappel, per so que monsgr Johan dAbzac,
coma loctenent de monsgr lo seneschal, avia retengut en la emenda de
X lioras, Stene Frontut, cossol,
p. 362
per so que avia ubrit la porta Logadoyra, tant solament coma fus barrada, a causa de la enpedimya, que era en lo Mercadil, que la ubrit, tant solament, per metre dedins la villa, las reliquas de M Sainct Estropy, en la villa, la vespra del dich sainct, per la metre a Sainct Jatme; costet XV sols, X deniers.
Aven bailhat, per lo marc de largen, que es degut, toutz los ans, lo jour de la Magdalena, al bayle, jutge ordinary de la present villa, per la creation dels cossols, que fay lo dich jour, XII lioras tornoises, et XV sols.
Aven bailhat, per las VI onsas dargen que son degudas, de renda, cadan, al rey N. S., a causa del moly Gaudra, al thesaurier del dich senhor Bertran Guilho, IX lioras X sols.
Aven bailhat, a Symo Pinet, per lo loguier que a fach, per servir lo relotge (horloge), duran nostra annada, VIII franxs bordales.
Aven plus, bailhat al balestier, IV pouhnieras de favas,
per assetiar et metre en point, las balestas de cossolat, et netiar (et les
nettoyer), oultra la feysso de las cordas de las dichas balestas.
1485-1486
Ce
livre de jurades ne se compose que de quelques feuillets en fort mauvais état.
La dernière
p. 363
jurade
inscrite porte la date du sept décembre quatorze cent quatre vingt-cinq.
11 Août
M. Hélias Jone, dit qu’il a un pré joignant le ruisseau du
Caudeau, et per faulta deux (des)
moliniers de la dicta villa, que
tenhant laygua en las excluzas, deux molis de la dicta villa, et a causa de
ilz, lo riou sabrondo (déborde), et couvre son pré de débris; qu’il a un
pas, lequel il ne veut pas lever, parce que l’eau ne viendrait plus aux dits
moulins; mais que pourtant, si les consuls n’y mettent prompt remède, il otera
le dit pas, et que par ce fait, l’eau ne viendra plus dans la ville (ou autrament el no hostara las dichs pas et
laygua no vendra point a la villa).
20 Août
Ordenat
fu, per messgrs los cossols et juratz, dessus nompnatz, que vist la
grant enconvenien ques a lentorn desta villa, de la inpedimya de la Bossa, coma a Bordeux, a Liborna et
entre doas mars (entre deux
mers) (Dieu noz endeffenda), que
sian ben gardadas las portas, et que messgrs los cossols fassen bona
diligensa, de las far gardar. Et que
messgrs los cossols, se agen a donar garda, castun per son jour, ou
semmana, et
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quant trobaran que no y seran point (les gardiens), quilz
agen a barrar la porta, o delegat lor ung home, a lors despens, et paguen la
emenda de V sols. Et que plus, sia facha requesta a monsgr lo mage
ordinari, ou a son loctenent, de la present villa, que sia facha una crida de
part lo rey N. S., que no sia si ardit, home ou fenna, de quanh estat et
condition que sia, que de oras en avant, no aga anar ny entrar a Bordeux, a
Liborna, ny en autre loc dangeyros, vist lo perilh que y es de la bossa, que
puey sen venguesso en la villa, sur pena de LX lioras, aplicadas al rey N. S.,
et desser bani de la dicta villa per dos mes, et de estre mes en priso, et
autrament de pena arbitraria, et que aysso se fassa tant tout.
28 Août
Fu
dich, que lo vaysael que es al port, que monsgr de Pilas y te, no
val re, et es tout romput; et es dangeyros que ung grant enquevenien, en
deveyha. Fu dich, que sia remostrat a M. de Pilas, que ly plase de y donar
remedy, et de y metre ung bon vayssel, et sy no y volia atemperar, que hom
proteste alencontra de luy, de tout dompnatge, que sen agues a venir, et que
hom ly demande la copia de sas lectras, que a impetrat lo dich pessatge, et que
hom ne fassa far
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ung vidimus, que demora en la present mayso de cossolat.
Ordenat fu, que negus de quanh estat et condition que sian, que no agen anar a Bordeux, ny a Liborna, a la fiera, vist lo grant enquevenien, que y es, de mort; que sy y anaven, que no agen a intrar en la villa, de ung mes, apres que sian vengut, et que una crida sen fassa, et que sia remostrat a messgrs los officiers del rey, coma a mosseu lo jutge ordinari, y a M. lo procurayre del rey, et aysso sur certaines et grans penas, que MM. los officiers veyran fasedoyras.
Plus, fu ordenat, que quant ung vayssel sen volra anar, per anar sercar de la sal, que lo mestre del vayssel, aga a se far menar la sal, en qualque part vers Fronsat, et que, quant volra partir, que aga a far sagramen de no intrar point a Liborna, ny frequentar, an daquilz de Liborna, ny de loc ont aga dangiers, ny sos homes que seran an luy, en lo dich vayssel; et ossi be, quel los aga a pendre (prendre) lo sagramen de sos homes, que no anen a Liborna ny frequentar an daquilz de Liborna, et que si fan lo contrary, quel len aga a gitar del vayssel de la compania dels autres, et que aquilz que y son anatz, no agen point a intrar en la villa, ny en lo borcz, coma es estat dich dessus.
Fu plus
remostrat, per lo maistre Guodiffe de Belriou, que el ly era estat dich, per
gens del cartier del Caylar, que ilz se cranhan tort de la
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molher (de la femme) del jone Rossinat, que sia locada de lebrossia (de la lèpre), car ung castunh lo pot veyre, en tanh estat; es dich que seria bo, que hom ho saubes, car aysso tocha ung castunh, et per so el ho rernostret.
Il fut arrêté; que graciousament sia mostrat a sos amitz et marit, pour les prier de la faire sortir de la ville, et que, s’ils ne voulaient le faire de bonne volonté, ils y seraient contraints par la force.
FIN DU PREMIER TOME
Page manuscrite de Jurades du début de l’année 1385, page 82 du livre.
Un autre exemple de page manuscrite des Jurades de Bergerac
avec la liste des consuls et jurats présents à la séance.
Quelques exemples de lettres ornées.
D’autres exemples de lettres ornées.