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Réalisation : M. Frédéric BIRET

 

Références au Périgord dans les

Annuaires-Bulletins de la société de l’Histoire de France

____________________________________________

 

 

·         Revue bibliographique

·         Trois documents inédits sur la seconde campagne de Guyenne (1453)

·         Essai sur la géographie administrative des élections financières en France de 1356 a 1790.

·         Succession de Pierre de Bourdeille, sieur de Brantôme. Inventaires et partage de ses biens. (1614-1615.)

·         Lettres d’état enregistrées au parlement sous le règne de Philippe VI de Valois (1328-1350)

 


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Revue bibliographique

 

F.B. - Dans les Annuaires-bulletins de la société de l’Histoire de France il y a une chronique régulière qui présente une revue bibliographique d’ouvrages concernant l’histoire en général. Voilà  une liste des ouvrages concernant le Périgord.

 

 


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Extrait de l’annuaire-bulletin de l’Histoire de France, 1864.

 

Trois documents inédits sur la seconde campagne

de Guyenne. (1453)

 

21 juin 1453. Lettre de Talbot aux chefs de l'armée française.

(Copie dans un formulaire du temps, Ms fr. 5909, f. IIc iij.)

 

Nobles honnorez seigneurs et cappitaines,vueillez savoir qu'il nous a esté rapporté que vous vous estez mis sur les champs1 pour venir gaster et destruire à vostre povoir le peuple, païs et subgetz du Roy d'Angleterre et de France, mon souverain seigneur, et duc de Guienne. Pourquoy nous, comme son lieutenant general èsdiz païs et duché2, et pour garder et deffendre son peuple et subgetz dont il nous a donné la charge, nous sommes mis sur les champs affin de avoir afaire à vous honnorablement, ainsi que faire se doit, sans destruire ne gaster le povre peuple et païs, aussi bien de vostre parti que comme du nostre. Et pour ce qui de vous ne povons bonnement avoir certaines nouvelles, et que chascun jour changez logis et païs, nous, afin que Dieu n'en soit desplaisant et le povre peuple grevé ne destruit, si ainsi est que vous vueillez demourer et atendre en lieu raisonnable et champ ouvert et avoir afaire l'un avecques l'autre, nous vous faisons savoir que, dedans trois jours prouchains venans, nous y serons en nostre personne se vous ne vous reculez et que la faulte soit en vous; et de vostre vouloir et entencion nous faites savoir par escript par ce porteur. Donné soubz les landes de Bourdeaulx, soubz nostre signet et seing manuel, le XXIme jour de juing, l’an M CCCC LIII.

 

1. La campagne s'était ouverte le 12  juin par le siège de Chalais, pris le 17.

2. Par lettres du 2 septembre 1452, Henri VI avait donné pleins pouvoirs au sire de Talbot. Rymer, t. V, part, II, p.2.

 

 

 

24-26 juillet 1453. Enquête sur certains faits relatifs à la prise de Castillon.

(Minute originale, Résidu Saint-Germain, CXLII, f. 46.)

 

Le XXIIIIe jour de juillet mil CCCC LIII.

Ledit jour, monseigneur le chancellier1 et monseigneur de Torcy2 partirent, par l'ordonnance et commandement du Roy, de la ville d'Angoulesme, pour venir devers ses chefs de guerre, c'est assavoir messeigneurs les mareschaulx3, l'admiral4, grant maistre d'ostel5 et autres.

Et le XXVIe ensuivant, qui fut jeudi, arrivèrent au matin en la ville de Liborne ou logeis de monseigneur l'admiral, et ilec presentèrent les lettres du Roy adreçans aux chefz de guerre, contenans créance6.

Après laquelle créance exposée, monseigneur l'admiral parla pour mesdiz seigneurs les chefs de guerre et dist que, au regart de ladicte creance, ilz s'esbaussoient qui avoit rapporté au Roy qu'il y avoit des differences entre eulx, et. povoit-on cognoistre que non, car depuis la journée, qui fut mardi XVIIe, et après la prinse de Castillon, qui fut le vendredi XXe ensuivant7, ilz estoient incontinent venuz en la ville de Liborne, et icelle reduitte en l'obeïssance du Roy, et que tout ce qui avoit jusques lors esté fait avoit esté de l'oppinion de tous ensemble et sans aucun contredit ne debat, et encore, se n'eust esté que ilz avoient eu nouvelles de nostre venue, on ne les eust pas trouvez en ceste ville de Liborne, et feussent partiz dès le jour devant pour aler entre deux mars8. Et ce fait, monseigneur le grant maistre requist dire ce qu'il avoit dit et rapporté au Roy, et dist que vray estoit qu'il s'estoit plaint au Roy de la manière de la prise de la ville de Castillon et que l'on n'y avoit pas gardé la forme que on a acoustumé de garder en fait de guerre à la prise de places, et que, quant aucune place se rendoit, on devoit prendre ostages jusques à ung nombre et les distribuer aux chefz de guerre, à chascun selon qu'il est, et aussy commettre gens pour inventorier les biens et bagues estans en la place, pour, après tout fait, les departir et distribuer ainsi que ordonné seroit par tous ensemble; mais on avoit fait tout le contraire, car on avoit prins les ostages et baillez où bon leur avoit semblé, sans y garder ordre; et d'autre part on estoit après entré en la place et pris et emporté tous les biens et grant quantité de prisonniers, et emmenez il ne savoit où. Desquelles choses il, et plusieurs chefz de gens de guerre de l'armée, estoient mal contens, et leur sembloit qu'ilz en dévoient avoir leur part, et qu'ilz avoient eu peine et travail à besongner comme les autres.

Et après, monseigneur le seneschal de Poictou9 dist qu'il luy sembloit, selon la creance que avoit esté dicte, que on lui donnoit charge d'avoir esté cause du desroy qui avoit esté fait, et qu'il avoit entré en la place de Castillon et pris ou fait prendre des prisonniers, et iceulx emmenez et leurs biens et bagues estans en icelle; et oultre, qu'il avoit oultragé un gentilhomme de la charge de monseigneur de Castres10, et qu'il se vouloit bien excuser et descharger de ce. Et premièrement, au regart de l'entrée de la place, qu'il ne seroit point trouvé que en la place de Castillon il entrast oncques, ne mist les piez, non pas ou boulevart, ne que lui ne les gens dont il a la charge, qui sont environ IIIc lances, en amandassent d'un prisonnier ne d'autres biens; et que s'il estoit trouvé autrement, il estoit tout prest de le rendre ou faire rendre et restituer. Et au regart du gentilhomme, il ne le cuidoit point avoir oultragé ne fait desplaisir, et que vray estoit que ainsi que on estoit devant la place, pour ce qu'il vit ung gentilhomme atout une longue robe, qu'il ne cognoissoit, qui passoit plus qu'il ne devoit, comme il lui sembloit, en certain lieu, tout gracieusement lui mist ung baston au devant, en lui demandant où il aloit et qu'il reculast arrière; mais qu'il lui fist autre mal ne desplaisir n'en fist. Bien lui dist ledit gentilhomme qu'il l'oultrageoit; à quoy il respondi que non faisoit ne vouldroit faire ne autrement, et qu'il lui pardonnast, et qu'il ne le cognoissoit pas. Et qu'il n'estoit point tel que s'il pensoit que ledit gentilhomme se tensist pour oultragé de ce qu'il lui fist, qu'il ne lui priast qu'il le lui pardonnast, et que à lui ne autre ne vouldroit faire chose qui ne fust bonne et honnorable.

Et après, les dessusdis chancelier et de Torcy procédèrent à examiner aucuns des chefs de guerre et aultres, pour eulx enquérir et informer de la matière, et fait mettre leurs depposicions par escript, ainsy que on pourra veoir par ledit examen.

 

1. Guillaume Jouvenel des Ursins.

2. Jean d'Estouteville.

3. André de Laval, seigneur de Lohéac, et Philippe de Culant, seigneur de Jaloignes.

4. Louis, sire de Beuil.

5. Jacques de Chabannes.

6. On avait réservé, pour insérer ces lettres, un blanc qui n'a pas été rempli.

7. Bien que le héraut Berry dise que Castillon fut rendu le quatriesme jour ensuivant après la bataille, on n'était pas fixé sur la date de la sou­mission de cette ville, car M. Quicherat, dans les notes de son édition de Thomas Basin, la place au 18 juillet.

8. Entre deux mers, petit pays situé entre la Garonne et la Dordogne.

9. Louis de Beaumont.

l0. Jacques d'Armagnac.

 

 

27 juillet 1453. Lettre de Charles VII au chancelier de France et au seigneur de Torcy.

(Original, du Puy, 761, f. 21.)

 

De par le Roy.

Noz amez et feaulx, nous avons receu les lettres que nous avez escriptes, par lesquelles avons sceu les diligences que avez faictes touchant ce que vous avions chargié, dont nous sommes bien contens. Et au regard de ce que vous, sire de Torcy, nous avez escript touchant nostre alée par delà, laquelle a semblé à entre vous de par delà estre nécessaire pour l'abrègement de nostre conqueste, incontinent voz lettres veues nous nous sommes disposez de partir demain1 de ceste ville pour aler à l'abbaye de la Couronne2, et ilec demourer jusques à mardi matin3. Pour ce pendant faire fere diligence de faire mener et charroier des vivres quant et nous, selon que nous avez escript qu'il est nécessaire; et mardi matin, se Dieu plaist, serons à disner à Blanzac4, et là séjournerons le mecredi et le jeudi6, et partirons le vendredi matin pour continuer nostre chemin diligemment. Nous feussions partiz dès demain au matin et feussions alez disner à Blanzac, et de là feussions partiz lundi pro­chain pour tirer oultre; mais par ce que vous avez escript de la dificulté des vivres, et aussi par le rapport que nous en ont fait Pierre de Tinteville et Villemor, ceulx qui sont icy nous ont conseillé de demourer èsdiz lieux en la manière dessus dicte, afin de ce pendant faire assembler ledit charroy et telement pourveoir à tout qu'il n'y ait faulte et nécessité de vivres. Toutesvoyes là où verriez, plus grant besoing, nous abrégerions nostre alée, ainsi que le nous escripriez, jasoit ce que pour lesdiz vivres il sembleroit estre bien dificile; et que nous ayons de voz, nouvelles dedans dimenche pour tout le jour à la Couronne. Et pour ce que nous avez escript que, se n'avions bien à besongner de vous, vous pourriez faire par delà beaucop de service et diligence, tant pour le fait de nostre logeiz que pour le siège de Fronsac, nous sommes contens que demourez par delà pour besongner èsdictes choses, et brief vous envoyerons noz fourriers pour vous aidier au fait de nostre dit logeiz. Si faites et vous emploiez en tout ainsi que verrez estre à faire et que bien y avons confience. Donné à Angolesme le XXVIIe jour de juillet.

Signé : Charles.

Au dos : A nos amez et feaulx conseillers le chancellier et le sire de Torcy.

R. le XXVIIIe de juillet CCCC Liii, environ IX heures.

 

1. 28 juillet.

2. A 7 kilom. d'Angoulême.

3. 31 juillet.

4. Chef-lieu de canton, à 26 kilom. d'Angoulëme.

5. 1er et 2 août.

 


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Extrait des annuaires-bulletins de l’Histoire de France, 1928 et 1929.

 

Essai sur la géographie  administrative

des élections financières en France

de 1356 a 1790.

 

FB - Le paragraphe 171 concerne le Périgord.

 

Le libraire Saugrain l’aîné publia en 1720, le Nouveau démembrement du royaume par généralités, élections, paroisses et feux. L’abbé Expilly donna également les six premiers volumes de son Dictionnaire géographique (1762-1770). Le dernier volume n’est jamais paru. Jean le Grans avait en 1583 donné un premier aperçu des divisions financières du royaume dans Instruction sur le fait des Finances. Jean Hennequin en 1635 avait continué la description dans Le guidon général des Finances.

 

Les élections ont eu au cours des siècles des extensions géographiques et des durées de vie très variables.

 

Les abréviations des références sont :

B.n. Bibilothèque Nationale

A.n. Archives Nationales

Z1a Archives de la Cour des Aides, Plaidoiries, Conseil, etc.

P.O. Pièces originales

 

Les dates sont ramenées au  nouveau style.

 

 

 

17l. Périgord ou Périgueux.

 

Élus antérieurs à l'élection:

mai 1457, «les esleuz en Pierregort pour le roy n. s., sur le fait des aides ordonnez pour la guerre», B. n., fr. 26084, n° 7076;

14 mai 1468, plaidoirie devant la Cour des aides, parlant de «commission des esleuz... de... Pierregord », A. n., Z1a 27, fol. 142.

22 oct. 1473, appel interjeté «des esleuz ordonnez sur le fait de la justice des aydes en icelle senneschaucée... de Pierregord », Z1a 29, fol. 153, cf. 154 v°

20 nov. 1473, «esleuz sur le fait des aydes en la... seneschaucée... de Perrigord », Zla 68, fol. 394.

 

Election :

21 mai 1478, aides levées, par la seule volonté royale, pour l'élection de Périgord, A. n., K 72, n° 18

20 mars 1478-79, «procureur du roy, sur les aides, en l'élection de Péri­gord», Z1a 31, fol. 123.

15 avr. 1480, après Pâques, «appellans des esleuz de l’eslection de Périgueux », Z1a 31, fol. 356 v°.

13 nov. 1482, «parroisse de Vertillac, en l’eslection de Périgueux», Z1a 69, fol. 9 v°.

29 sept. 1483, réduction sur les impositions de l'élection de Périgord, A. n., K 73, n° 5.

8 juill. 1484, «receveur des tailles et aides en la seneschaucié et eslection de Périgort», Z1a 69, fol. 86 v°.

30 avr. 1489, «élection de Perrigort», Z1a 69, fol. 443.

23 août 1493, «élection de Périgord», A. n., K 75, n° 22.

11 août 1494, Charles VIII ordonne d'imposer 14,300 liv. t. sur l'élection de Périgord, K 75, n° 9.

19 avr. 1505, après Pâques, «receveur des tailles et aides en la seneschaucée et élection de Périgort», A. n., Zla 33, fol. 143 v° ; ibid., fol. 145, «tailles en l'élection de Périgort».

18 janv. 1515/6, «esleuz sur le fait des tailles et aydes en l’eslection de Périgort», Z1a 42, fol. 93 v°.

27 déc. 1517, «esleuz ordonnez pour le roy n. s., ou pays et ellection de Périgord», B. n., fr. 23908, fol. 3.

12 déc. 1525 et 9 févr. 1525-26, «substitud en l'élection de Périgort», A. n., Z1a 51, fol. 47 v°, 93 v°.

12 mai 1526, « élection de Périgort », Z1a 51, fol. 235.

10 et 15 sept. 1525, élection de P., Actes de François Ier, t. I, p. 419, n° 2223, et t. I, p. 603, n° 3161.

30 avr. 1535, «eslection... de Périgort », Z1a 60, fol. 503 ; id., fol. 511, 552 v°, 559.

oct. 1537, «les esleuz ordonnez pour le roy ou pays et eslection de Périgort», B. n., fr. 23908, fol. 15.

17 janv. 1538-39, «substitud en l’eslection de Périgord», A. n., Z1a 71, fol. 218 v°.

avr. 1561, 22 oct. 1563, nov. 1625, mars 1627, Mém. de la Chambre des Comptes, BBB, fol. 268, et DDD, fol. 142, dans Blanchard, Compilat., cit., I, 831 et 862.

31 mars 1574/5, «eslec­tion de Périgort», B. n., P. O. 1863, doss. 42937, n° 3.

1574 à 1589, fr. 23908, fol. 33 à 72 v°.

en 1583, «en toute la généralité de Guyenne, il n'y a siège d'eslection que dans la ville de Périgueux», B. n., coll. du Puy, vol. 219, fol. 125 et suiv.

nov. 1625 et mars 1627, G. Blanchard, Compilat., II, 1543.

en 1720, Saugrain, op. cit., 1.1, p. 218.

en 1766, Expilly, Dieu, t. V, p. 627.

 

Composition:

de [1457 à 1477] et de 1477 à 1506 environ:

Auberoche1 (comm. Le Change, cant. Savignac-les-Églises).

Badefol-de-Cadouin, châtellenie (comm. et cant. de Cadouin), 1505.

Beaumont-du-Périgord (ch.-l. cant.), 1493-94, 1516.

Bergerac (ch.-l. arr.), 1479-80.

Bourdeilles (cant. Brantôme).

Domme (ch.-l. cant.), 1493-94.

Excideuil (ch.-l. cant.).

Eymet (ch.-l. cant.), 1457.

Juillat (comm. Saint-Laurent-de-Castelnaud, cant. Domme).

Lalinde (ch.-l. cant.).

Lisle (cant. Bran­tôme).

Miremont (comm. Mauzens-et-Miremont, cant. Le Bugue).

Molières (cant. Cadouin).

Monpazier (ch.-l. cant.), 1493-94.

Montignac (ch.-l. cant.).

Mouleydier (cant. Bergerac).

Mouzens (cant. Saint-Cyprien).

Mussidan (ch.-l. cant.).

Périgueux.

Rïbérac (ch.-l. arr.);

Roquépine (comm. Sainte-Radegonde, cant. Issigeac).

Rouquette (La) (cant. Vélines), 1473.

Saint-Astier (ch.-l. cant.).

Sainte-Foy-de-Longas (cant. Saint-Alvère).

Saint-Louis (cant. Mussidan).

Salignac (ch.-l. cant.), 1489.

Sarlat (ch.-l. arr.).

Varaignes (cant. Bussières-Badil), 1480, 1483, 1487, châtellenie.

Verteillac (ch.-l. cant.), 1473, 1482.

Villefranche-de-Belvès (ch.-l. cant.).

Villefranche-de-Montpazier, 1493-94.

 

Sources :

En mai 1457, B. n., fr. 26084, n° 7076.

6 août, 22, oct., 20 nov. 1473, A. n., Z1a 29, fol. 128,153; Z1a 68, fol. 394.

24 sept. 1479, 26 janv., 23 févr., 15 avr., 16 sept. 1480, Z1a 31, fol. 234, 307, 328, 356 v°, 476 v°.

13 nov. 1482; 29 août 1483; 13 avr. 1488-89; 30 avr. 1489, Z1a 69, fol. 9 v°, 45, 440; B. n., fr. 21424, fol. 161-164 (1488-89), et 1493-94, fr. 20498, fol. 117; A. n., K 73, n° 51.

18 juin 1487; 19 avr. et 20 juin 1505, Z1a 33, fol. 143 v°, 175; G. Dupont-Ferrier, Les officiers royaux des bailliages et sénéchaussées, 1902 (145e fascic, Bibl. Hautes-Études), p. 902, 61.

 

«Assiete faicte par nous... esleuz ordonnez pour le roy nostre sire, au pays et ellection de Périgord..., 27 déc. 1507», B. n., fr. 23908, fol. 3-11 v°.

La chastellenie d'Auberouche [Auberoche]...

La chastellenie d'Ans [comm. La Boissière-d'Ans, cant. Thenon]...

La chastellenie d'Exideuilh...

La prévosté de Thiviers [ch.-l. cant.]...

parr. de Jumilhac [ch.-l. cant.]

La chastellenie d'Agonnac [Agonac, cant. Brantôme]

La chastellenie de La Douze [cant. Saint-Pierre-de-Chignac]

Reilhac [Reillac, cant. du Bugue]

La chastellenie de Montinhac [Montignac, ch.-l. cant.]

La chastellenie de Nontron [ch.-l. arr. et cant.]

La chastellenie de Pugagut [comm. de Millac-de-Nontron, cant. Saint-Pardoux-la-Rivière]

La chastellenie de Varaigne [ch.-l. cant.]

La chastellenie de Bourzac [comm. Vendoire, cant. Verteillac]

La chastellenie de Mareuilh [ch.-l. cant.]

La chastellenie de Chapdeuilh [cant. Montagrier]

La chastellenie de Bruzac [hameau de Saint-Pierre-de-Côle, cant. Thiviers]

La chastellenie de Brantolme [Brantôme, ch.-l. cant.]

La chastellenie de Bourdeilhe [cant. Brantôme]

La chastellenie de Ribeyrac..., dont la justice de Montagrier [ch.-l. cant.]

La chastellenie de la Force [ch.-l. cant.] et Masdurant [comm. Saint-Pierre-d'Eyraud, cant. La Force]...

La chastellenie de Montravet [Montravel, cant. Vélines]

La chastellenie de Mourens [Maurens, cant. Villamblard], dont la jus­tice de Villefranche-de-Lonchat [V. de Longchapt, ch.-l. cant.].

 

« Le diocèse de Sarlat », la ville et cité de Sarlat [ch.-l. arr,]

La justice de Terrasson [ch.-l. cant.]

La chastellenie de Castelnau [Castelnaud, cant. Domme]

La chastellenie de Berbegnières [Berbiguières, cant. Saint-Cyprien]

La chastellenie de Beynac [cant. Sarlat], dont Larche-en-Limousin [Corrèze, ch.-l. cant., arr. Brive]

La chastellenie de Salaignac [Salignac, ch.-l. cant.]

La chastellenie de Belver [Belvez, ch.-l. cant.]

La chastellenie de Biguerouque [Bigaroque, section de la comm. du Coux, cant. Saint-Cyprien], dont la justice de Belmont [Beaumont, ch.-l. cant.]

La chastellenie de Biron, «tant qu'il en y a en Périgort», dont Montpazier [Monpazier, ch.-l. cant., arr. Bergerac]

La chastellenie de Montcuq, dont la ville et justice de Villefranche [Villef. de Belvès, ch.-l. cant.] et Quardonne [Cadouin, ch.-l. cant.]

La chastellenie de Puy-Guilhem [cant. Sigoulès].

 

En 1525, 1530, 1574, 1577, 1589, autres assiettes, arch. Périgueux, CC 20 et FF 107.

vers 1585, B. n., fr. 23908, fol. 33-72 v°.

 

De 1711 à 1714, arch. comm. Périgueux, CC 29 à CC 31, 317 paroisses, dans l'État des paroisses..., publ. par F. Lot, dans Bibl. de l'École des chartes, 1929, t. XC, p. 313

vers 1700, B. n., Picardie, vol. 278, fol. 62-98 v°

en 1720, Saugrain, op. cit., t. I, p. 218-223 (393 paroisses et 66,507 feux).

 

En 1766, Expilly, Dict, t. V, p. 627 (393 paroisses et 66,507 feux).

 

Ressort :

Généralité de Languedoïl :

1er oct. 1452-30 sept. 1459, B. n., fr. 32511, fol. 153-203

[1477-83], fr. 5727, fol. 45 v°.

Généralité de Languedoc

[sous Louis XII], B. n., fr. 5500, fol. 54.

Généralité de Guyenne

[vers 1523-déc. 1542], fr. 14368, fol. 14.

Généralité d'Agen, créée par l'édit de Cognac.

en déc. 1542, Isamb., t. XII, p. 796.

mai 1558, Guidon... Finances, éd. 1631, p. 785

1622, La Barre, Formulaire, p. 29

Généralité de Bordeaux

vers 1585, en 1622, 1720, 1768, La Barre, Lot, Saugrain et Expilly, op. et loc. cit. (une fois de plus, La Barre donne deux généralités pour une même élection).

 

Descendance :

 

Élection de Sarlat, 206 bis: créée après 1622, date à laquelle Sarlat est un des sièges de l'élection de Périgueux, La Barre, Formulaire, p. 29

avant 1710, A. de Boislisle, Corresp. contrôl. génér., t. III, n° 707

pour 1720, Saugrain, op. cit., t. I, p. 223.

 

 

1. Quand le département n'est pas spécifié, c'est celui de la Dordogne. Quand la date n'est pas donnée, elle est comprise entre 1483 et 1515 et empruntée à notre volume sur les Officiers royaux des bailliages et sénéchaussées, 1902, p. 902.

 

 


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Extrait de l’annuaire-bulletin de l’Histoire de France, 1863.

 

Succession de Pierre de Bourdeille, sieur de Brantôme.

Inventaires et partage de ses biens. (1614-1615.)

 

Les inventaires et partage de la succession de Pierre de Bourdeille, sieur de Brantôme, publiés plus loin, sont tirés d'un recueil de pièces originales cédées l'an dernier par M. A. Claudin, libraire, à la Bibliothèque nationale, et qui ont reçu le n° 6891 des nouvelles acquisitions du fonds des manuscrits français. S'ils n'étaient restés jusqu'ici ignorés et perdus dans une collection provinciale, notre regretté confrère M. Ludovic Lalanne les eût, sans aucun doute, fait figurer dans le beau volume qu'il a consacré à Brantôme, sa vie et ses écrits, et qui forme le couronnement de la magistrale édition des Œuvres de Brantôme, publiée pour la Société qui leur accorde aujourd'hui l'hospitalité dans son Bulletin.

L'inventaire après décès des meubles qui se trouvaient dans le château de Brantôme, dressé le surlendemain de la mort du propriétaire, le 7 juillet 1614, l'inventaire, fait peu après, de tous les objets qui meublaient le château de la Tour-Blanche, le procès-verbal de l'ouverture du testament solennel de Brantôme, le 10 novembre 1614, avec le texte d'un codicille daté des 12 et 14 octobre 1612, et resté jusqu'ici inédit, enfin le partage de la succession entre ses différents héritiers, à la date du 1er septembre 1615, telles sont les pièces dont on trouvera plus loin, soit le texte intégral, soit d'amples extraits.

On remarquera dans l'inventaire du château de Brantôme le détail des armes, des bagues et bijoux, des insignes des Ordres du Christ de Portugal et de Saint-Michel, que possédait Brantôme, la mention de sa clef dorée de gentilhomme de la Chambre du roi, les manuscrits de ses œuvres, en neuf volumes, couverts de velours de diverses couleurs, et aussi les titres d'une centaine de livres trouvés sur sa table, dans son cabinet, et qui peuvent nous renseigner exactement sur ses goûts littéraires. L'inventaire du château de la Tour-Blanche, publié in extenso, donnera, malgré sa brièveté, une idée suffisante de l'intérieur d'une maison seigneuriale française au début du XVIIe siècle. Le codicille des 12 et 14 octobre 1612, dont le texte a été transcrit dans l'acte d'ouverture du testament, et est intégralement reproduit plus loin, complète ceux de 1609 et 1613, entre lesquels il prend place, et qui ont été publiés dans le tome X des Œuvres de Brantôme. Enfin, on n'a donné que quelques extraits du partage de la succession entre les différents héritiers; les articles de ce partage sont en général fort brefs et reproduisent, souvent en les abrégeant, les mentions des précédents inventaires, sauf cependant en ce qui concerne les tableaux et portraits de grands personnages ou de membres de sa famille, que possédait Brantôme, et dont on a cru devoir reproduire et publier le détail1.

H. Omont.

 

 

 

I - Inventaire après décès des meubles du château de Brantôme.

(7 juillet 16142.)

 

Ce jour d'huy, septiesme julliet mil six centz quatorze, par devant nous, Estienne Duchassaing, advocat en la cour de Parlement de Bourdeaux et juge ordinaire de la ville et commung pariage de Brantholme, terre et jurisdition de Quentilhat, c'est compareu en sa personne maistre Anthoine Blanc, procureur d'office de ladicte ville et jurisdition, lequel nous a remonstré que, la nuict du vandredy venant au sabmedy cinquiesme des presantz moys et an, messire Piere de Bourdeilhe, chevallier de l'Ordre du Roy, sieur baron de Richemond, seroit decedé, ayant laissé plusieurs beaux et grandz biens, et mesmes quantité de meubles, qu'il est raisonnable de conserver à ceux ausquelz par sa dispozition dernière ou autrement ilz pourroient appartenir, et, d'aultant que l'on ignore l'héritier ou héritière qu'il arra instituez par sadicte dispozition, est besoing de procéder à la fation de l'invantaire desdictz biens et meublez, ce qu'il requier estre fait presantement, affin que le tout puisse reheussir au bien et contantement de ceux qui se trouveront nommés par sa dicte dispozition et autres que y auront droit, et, à ses fins, que nous ayons à nous transporter au château de l'abbeye pour y procéder. Sur quoy, satisfaisant au requier dudict procureur, avons ordonné qu'il sera procédé audit invantaire, et à ces fins nous transporter audit chasteau...

Et estantz audit chasteau, avons trouvé en la basse cour d'icelluy hault et puissant Henry de Bourdeilhe, seigneur visconte et baron de Bourdeilhe, marquis d'Archiat et la Tour blanche, conseilher du roy en son Conseil d'estat et priver, cappitaine de cinquante hommes d'armes de l'ordonnance de Sa Magesté, senechal et gouverneur en Perigort, hault et puissant messire Claude de Bour­deilhe, seigneur baron de Mathas, et Michel Legier, escuier, sieur du Portal, l'ung des gentilhommes de hault et puissant messire François de Jussat, conseillier du roy en ses Conseilz d'estat et priver, cappitaine de cinquante hommes de ses ordonnances et lieutenant general pour Sa Majesté en ses païs de Sainctonge, Angoulmois et Honis, avec plusieurs gentilhommes y assistantz, en presance desquelz avons declairé que, suivent le requis dudit procureur d'office, nous estions transportez audict chasteau pour procéder à la fation dudit invantaire; et par lesditz seigneur de Bourdeilhe et Mathas nous a esté dict qu'ilz y consantoyent fort vollontiers et desiroient que ce fust en presance dudit sieur Duportal.

Sommes montés en la salle dudict chasteau, où avons trouvé messire Piere Petict, sieur abbé dudict Brantholme, auquel avons faict semblable déclaration que nous estions transportez audict chasteau pour procéder audict inventaire, lequel nous a remonstré que pour longues années il a receu cest honneur d'estre bien voulent dudit feu seigneur de Richemont et que, sur l'assurance que ledit feu seigneur prenoit en luy, estant malade au chasteau de la Tour blanche, il l'auroit prié de prandre les clefz de ses chambres, cabinet et coffres pour les garder et remettre soubz le bon plaizir dudit seigneur de Bourdeilhe à haulte et puissante Jehanne de Bourdeilhe, dame contesse [de] Dultal, apprès son décès, ce qu'il auroit lors promis; mais, Dieu ayant remis ledit feu seigneur en convallessance, il luy auroit despuis randut lesdictz clefz, que ledict feu seigneur auroit rettenuez devers luy, sans c'estre plainct qu'il feu manqué à ce que l'avoit chargé, comme ne voudroit pour chose du monde, declairant que pour le presant il n'a en son pouvoir que la clef du cabinet dudit feu seigneur, qu'il print pour aller le jour advant son décès quérir quelques raisins de Damas dans ledit cabinet par la vollonté dudit feu seigneur, laquelle il a despuis gardée, qu'il offre remettre, se purgeant n'en avoir d'autre, ni chose quelconque qui appartienne audit feu seigneur. Sur quoy avons concédé acte à toutes parties de leurs dires, consantement et offres, et ordonné que ledit sieur Constancie faira ouverture dudit cabinet pour estre commencé à la fation dudit inventaire dans icelluy; survent lequel appointement ledict sieur Constancye nous auroit mené et conduictz à la porte dudit cabinet, qu'il auroit ouvert, et en icelluy sommes entrés, et, en presance desdictz seigneurs de Mathas et sieur du Pourtal et de Jehan de Raymond, escuier, d'Aulaigne et de Beausoleil, et dudict sieur Constancye et desdictz Champaignat, Lamothe, Barriasson et Lombraud, et assistance dudict procureur d'office, avons procédé audit inventaire comme s'ensuit :

 

 

1. Et premièrement a esté trouvé douze cuyrasses, deux casques, ung morion, deux paires de brassardz, deux paires de gantellez, ung chappeau apte à mettre soubz le casque, une bourguniotte de fer.

2. Plus trois espieus, deux pertuzanes et une allebarde pozée sur des crochets.

3. Plus dix mosquetz, l'ung desquelz ledict Lombraud a dit l'avoir porté audict cabinet par le commendement dudict feu seigneur de la maison du feu sieur Laurance.

4. Plus six arquebutz à mesche et deux fournimentz de corne et trois pacquez de mesche; plus quatre forchettes acte aux mosquetz, ung tambour,  cinq foureaux d'arquebuse ou mosquetz, plus deux cussinetz à couvrir la poste.

5. Plus huict mortz de bride de cheval, sept à la françoyse et l'autre à la geneste; plus trois pallemais et deux arez de vizir.

6. Plus a esté trouvé sur la table dudit cabinet quarante neuf vollumes de livres grandz et petictz, intitullés: les Mémoires de messire Martin Du Bellay, la troiziesme Décade de Titellive, Cosmographie de Geraud Merchant, garny de figures, en latin, les Décades de Titellive, l'Histoire de Frances, les Œuvres de Ronssard, l'Histoire des Aemille Veranoix, la quarte Decade, en itallien, l'Histoire de George Buyie, en latin, l'Histoire de Apian Alexandrin, en françois, Amadis de Gresse, en italien, la Bibliateque du sieur de La Croix du Maine, en françois, Batistat Pitoni itallien, le Somme des peschés de Beneditte, en françoys, la Descretion de la Germanie, en françoys, Dixcours du Songe de Poliphille, en françoys, les Mémoires de Philipe de Comines, Livre espaignol de Phiamettat, Funerailles antiques de divers peuples, Commedies de Thevanda, les Annelles Cornellines Tacitus, Commentaire de Cesard, Mémoire de sainct Françoys de Boyvin, le Mercure françoys, les Secretz et merveilhies de nature, Histoires de France de Cayel, en deux thomes, l'Enéide de Virgille, les Comptes de la reyne de Navarre, l'Odicée de Domero, en espaignol, les Œuvres de Bascaut espaignol, Histoire de la mort du feu roy, Aulcunes scenes de Terance, les Cent nouvelles de Françoys Sansouvin, en itallien, la Marguerite de la Marguerite, l'Histoire generalle des Illes occidantalles, Mellanges historiques, Livre de lettres missives, Troys prédications de Ygnaisse, Marcaurelle, en itallie, Phrases portuguès, la Guide des chemins, aultre Guide de chemins, Jehan Marot, Livre de Jehan François Straparolle, Seconde comedie de Selesty, Complainte de Flamette, Johachin Bellet, en conte, en latin, et une Bible, que ledit Lombraud a dit avoir esté rettirée de la maison dudict feu sieur Laurance par commendement dudict feu seigneur3.

7. Plus ung livre de figures; plus troys vollumes de livres escrips à la main.

8. Plus dans ung coffre bauf a esté trouvé vingt sept vollumes de livres, intituliez: Comantoire de Dialletique, Cronique de Guaguin, Livre d'Esiodo, en grec, le premier de la décade de Titellive, les douze livres de Roubert Amadis de Gaulles, Cronique des fameux chevalliers d'Espaigne, autre Histoire des chevailhiers, les Partition de Ciceront, Hermolai de la vie et meurs d'Aristote, Œuvres de Johachin du Bellet, les Cens de Joachin, en itallien, Guilhaume Rovilin de Medulles, les Partitions de Ciceron, Livre des figures, Lettres missives des princes, en itallien, Livre de Josephe, en itallien, les Emblèmes d'Alchiat, en latin, les Neuf livres de Herodotte, Michel Vérin, Logico d'Aristote, Quadramet historien, Ciceron de senetute, Autre livre de figures, Batailhe de Renaud et Rougier, en espaignol, Livre intitullé Tazaria, les Comentaires du sieur de Monlut, escrip à la main.

9. Plus une boitte dans laquelle y a plusieurs papiers et barril de bougie.

10. Plus vingt deux sacz plains de papiers; plus ung mortier de metal, deux paire de bas d'estame incarnat, plus dis aulnes et demye de petite toille rayée, plus ung petit miroir; ce qu'a esté remis dans ledit coffre et icelluy fait fermer en clef et tapper.

11. Plus a esté trouvé sur la table dudit cabinet une croix de verre.

12. Plus une boîte couverte de cuir noir, fermée à clef, et deux petictz scatz, que ledict Lombraud a dict avoir esté quérir en la maison du feu sieur Laurance par le commendement dudict feu seigneur, en laquelle boyte et lesdictz deux petitz scatz consernant le fait dudict feu sieur Laurance, et ont esté inventoriés cy devant lors de la fation de l'invantaire des biens dudict feu sieur Laurance. Plus ung loppin de taffettas noir.

13. Plus a esté trouvé dans ung autre bauf audit cabinet ung vieux coullet de bufle, une vallize de cuir noir, trois cars de gros d'escot, une aulne de camellot de Turquie, plus cinq aulnes de cadis de Nîmes ginsollin; plus une piesse de passemenz vert de layne; plus cinq aulnes de toille boyredis; plus une autre piesse contenant dix aulnes de toille boyredis, lesquelz trois cartz de gros d'escot, une aulne de camellot, piesse de passement, cadis Nîmes, toille et valize, ledict Lombraud a dict avoir esté querir en la maison dudict feu sieur Laurance par le commandement dudict feu seigneur.

14. Plus avons trouvé dans ung autre bauf une liace contenant neuf cedulles avec ung oblig appartenant à feu Estienne de Lamiant.

15. Plus deux chandelliers d'estaing, faictz en fasson d'argent, que ledit Lombraud a dit avoir esté querir en la maison dudict feu sieur Laurance par le commendement dudict feu seigneur.

16. Plus des pantes de tour de lit au rasoir; ung père de ballances avec des poix.

17. Plus une curedent d'argent.

18. Plus une fontaine de cuivre.

19. Plus avons trouvé dans ung autre bauf dans ledit cabinet ung livre de figures, plus l'Instruction de nourriture du prince; plus dix vollumes de livres escriptz à la main; plus sept sacz plains de divers papiers, plus ung sixtre.

20. A esté aussy trouvé dans ledit cabinet trois pièces de verrine garnie d'escusson et deux fertz à marquer chevaux.

21. Et dudict cabinet sommes entrés dans autre arrière cabinet, où estantz avons faict ouvrir ung bauf par la vollonté et du consantement desdictz seigneurs de Bourdeilhe et de Mathas; dans lequel bauf a esté trouvé une liette de boys de noyer, laquelle aussi estant fermée, que nous avons fait ouvrir par Françoys Grenier, serureur, et trouvé dans ladicte liette troys bources, deux de cuir et une faicte au petit mestier d'argent et de soye, dans laquelle bource au petit mettier a esté trouvé une quatruple ducasse, dix huict ducatz, trante cinq doubles ducatz, troys nobles à la roze, quatre sequines, ung petict ducat, trois petictes pièces estrangieres, estant une chascune de la valleur de cent soubz. Plus, dans l'une des autres bources, a esté trouvé quatre ducassez, une piesse estrangiere d'environ mesme valleur de la ducasse, quatre vingtz dix doubles ducatz. Plus, dans l'autre bource, troys vieux escuz d'ort, une piesse estrangiere de mesme valleur de l'escu, quarante neuf demy escuz, deux centz soixante cinq escutz et quatre ducatz, lesquelles bourcez et or y estant ledit seigneur de Bourdeilhe a rettirés et s'en est chargé pour en respondre et tenir conte quand et à qui il appartiendra.

22. Plus a esté trouvé dans ledit bauf sept livres escriptz à la main; une petite boyte de fer.

23. Plus deux grandz sacz plains de papiers, n'estant que lettres missives et randition de comptes des recepveurs dudict feu sei­gneur, ne servant à presant de rien.

24. Plus ung petit sac aussi remply de missives d'honnestes personnes et mémoires ne servant de beaucoup, lesquels scatz et livres ont estes remis dans ledit bauf.

25. Plus avons trouvé audit arrière cabinet ung coffre de boys de noyer estant plain de papier et entre autres de plusieurs quit­tances de dexcimes.

26. Plus ung autre bauf estant ouver, dans lequel avons trouvé vingt quatre sacz ayant des papiers et tiltres dedans.

27. Plus deux boyttes, dans l'une desquelles y a du saffrant et dans l'autre des lettres missives.

28. Plus deux boittes de codignat et autres deux petictes plies dans du papier cachette de sire rouge.

29. Plus, dans ung autre coffre bauf, a esté trouvé le testamant sollempne dudit feu seigneur avec l'acte de la réception d'icelluy, du trantiesme decembre mil six centz et neuf, signé dudict feu Lombraud, notaire royal, et de sept tesmoingtz, attaché à une culhiette de saye coulleur de feullie morte, les cachectz y opposés estant rompus.

30. Plus a esté trouvé dans ledit bauf une peticte boitte verte, dans laquelle a esté trouvé ung carquant d'ort, garny d'agates et perles.

31. Plus une bague d'ort ayant au dessus un cœur, où il y a ung gros diamant au millieu et neuf petictz autour.

32. Plus une bague d'ort esmailhée de bleuf, où y a ung diamant seul.

33. Plus une autre bague d'ort avec une pierre blanche.

34. Plus une autre grosse bague d'ort, où il y a ung gros sephir esmailhé et attaché avec ung taffettas vert.

35. Plus une bague d'ort esmailhée, où y a ung gros diamant.

36. Plus autre bague d'ort, où y a ung diamant au millieu et trois petictz rubins autour.

37. Plus autre bague d'ort, faicte en couronne, où y a une pierre verte.

38. Plus une autre bague d'ort, où y a ung cruxiffis dedans et une vittre dessus.

39. Plus vingt huict pieres de baguez, tant grosses que petictes, sans estre mises en œuvre, de diverses coulleurs, de peult de yalleur.

40. Plus une lamgue de serpant.

41. Plus ung chiffre d'ort attaché avec ung ribant vert, ledit chiffre faict double A.

42. Plus une croix d'or de l'Ordre de Portugal.

43. Plus un Ordre de sainct Michel d'or esmailhé, attaché avec ung ribant noir.

44. Plus une clef dorée attachée avec ung cordon my soye et my argent, estant pour merque de gentilhomme de la Chambre du Roy.

45. Plus une corne d'eslant.

46. Plus ung livre intitullé Orlando furiozo.

47. Plus une bource faicte au petit poinct de fillet d'or, d'argent et de soye, dans laquelle c'est trouvé quatre vingt treze escuz cinq ducatz.

48. Plus une autre bource, faicte au petict poinct de fillet d'argent et de soye, dans laquelle c'est trouvé neuf vingtz escuz et deux ducaz et une bague d'or ronde, qu'on appelle ung joing; desquelles bources, argent y estant, dorures, bagues et autres joyeaux estantz dans la susdicte boitte ledict seigneur de Bourdeilhe c'est chargé, ayant rettiré le tout à soy.

49. Plus neuf livres en vollume, assez grandz, escriptz à la main, couvert de vellours de diverses coulleurs.

50. Plus ung panier d'ozier, où y a des titres et autres papiers.

51. Plus ung codicille escript en quatre feullietz de papier, signé de la main dudit feu, du quatorziesme d'octobre mil six centz douze; translation faicte entre messieurs de Brantholme et de Bourdeilhe, du vingtiesme julhiet mil cinq centz quatre vingtz dix huict, signé Bardon, notaire; et le tout a esté remis dans ledit coffre bauf. Ensemble deux satz de papiers de tiltres; plus une bource de velloux vert, dans laquelle sont des gettons d'argent en nombre de cent; plus une médalle d'argent dorée, avecq deux cachetz d'argent attachés en ung courdon jeaulne et une peticte chaisnette d'argent, que ledict Lombraud a dit avoir prins et porté de la  maison  du  sieur Laurance  par  commendement dudit seigneur.

52. Plus deux baguez d'ort, dans lesquelles sont enchazées des turquoyzes; plus ung miroir; plus deux aulnes de toille de ninomple; plus trois douzaines de bouttons de fillet d'ort et dix aulnes de gal­lon d'or, que ledict Lombraud a dict aussi avoir porté de la maison dudit feu sieur Laurance par commendement dudit feu seigneur.

53. Plus quatre vingts huict vollumes de livres, desquelz n'a esté fait descrection particulliere, ains ont estes mis dans ung bauf, qui a esté fermé et sellé.

54. Plus unze arquebutz à mesche, avec dix huict grandz fournimentz et huict poulverins, deux desquelz arquebuz, ensemble ung mosquet sy dessus invantorizé, ledit Lombraud a dit avoir porté de la maison dudict feu sieur Laurence.

55. Plus quatre bandoullieres de mosquetz garnis de charges; plus une rondache.

56. Plus deux grandz tableaux; plus unze tableaux moyens; plus dix huict petictz tableaux.

57. Plus vingt six tableaux de papier en painture.

58. Plus trante six figures de papier.

59. Plus ung baston de brezir garny de cuivre aux deux boutz.

60. Plus douze petictz tableaux de papier, montés sur du bois.

61. Plus une bague d'or, que ledit Lombraud a dît avoir porté de la maison dudict feu sieur Laurance par commendement dudict feu seigneur, laquelle a esté mise avec les autres.

62. Plus deux satz, qui ont estes remis dans ung coffre bauf fermé d'ung cadenat.

63. Et dudit arrière cabinet sommes allez en une chambre haulte, où ledit feu seigneur decedat, garnie de deux pièces de tappissarie vielhe, dans laquelle a esté trouvé deux chalifz, le grand estant garny d'ung tour de lit de razoir et six lincieux de toille blanche avec les rideaux, lesquelz lincieux ledit Lombraud a dict avoir esté par luy portez de la maison dudict feu sieur Laurance; par commendement dudit feu seigneur, et l'autre petict chalit est garny d'ung lit de plume avec deux couvertez et deux lincieux et ung petit pavillion de toille.

64. Plus une couverte rouge de Catheloigne.

65. Plus une table avec ses estrateaux, garnie de tappis.

66. Plus ung vieux buffet avec ung tappis vert uzé; deux petictz chaisneaux.

67. Plus quattre pistolletz avec leurs foureaux et deux espées avec ung autre petict pistollet sans foureau.

68. Plus trois baufs et une malle, dans l'ung desquelz a esté trouvé soixante quatorze livres en volhimes, une bougie dorée et painte de diverses coulleurs; plus une paire de jarrettieres de soye de guingeollin.

69. Ung sac de velloux vert y ayant quatre saches de santeur.

70. Plus une peticte  piesse de velloux  cramoisy garnye de poudres, pour mettre sur l'esthomac.

71. Plus ung paire de baz blanc de poil de cheuvre.

72. Plus cinq mouchoix de toille d'Ollahde, garnis de dantelle et poinct couppé.

73. Plus cinq paires de gantz et une aulne de boquassin, qu'a esté remis dans ledit bauf, et icelluy fermé et sellé.

74. Et dans ung autre bauf a esté trouvé cinq cnappeaux, ung bonnet de velloux cramoisy, garny de gallons d'argent.

75. Plus ung estuy de vellours noir garny de peignes, qui est fort uzé; plus dix frezes; plus une nappe; plus dix neuf chemises de toille de lavand.

76. Plus une eschoppe de taffetas tané uzée; quy a esté scellé et fermé.

77. Plus treze mouchoirs, treze couverchés, six coiffez de toille.

78. Et dans ung autre bauf a esté trouvé unze vollumes de livres.

79. Deux chazuples de taffetaz, l'une garnie de passementz d'ort de Boullonnye et l'autre d'argent de Boullongne.

80. Plus deux paire de hault de chossez de toille mouchettée et deux paire de futaine.

81. Plus deux paire de calsons; plus trois propoinct de futaine et

une camizolle; plus une grand nappe ouvrée et six servieuttes et trois lineieux.

82. Plus cinq baguez d'or, en l'une desquelles y a ung beau diamant, l'autre une turqueze, l'autre ung rubin; en l'autre y a une figure enchazée, en l'autre une peticte bague ronde sans piere. Le tout remis dans ledit bauf, fors que desdictz bagues, lesquelles ont estes dellivrés audict seigneur de Bourdeilhe, qui en est chargé, de mesme que des autres invantorizés.

83. Et dans ladicte malle a esté trouvé deux monstrez, l'une avec des couverclez ouvrés et la sonnerie, attachée à ung ribant bleu, et l'autre sans sonnerie, ayant des couverclez d'argent; une bource de vellours tané.

84. Plus ung orloge ayant la merque d'une monstre et la sonnerie, dans ung estuy de veloux vert.

85. Plus unze paire de bas de soye, les deux estantz neufz et les autres ayant estez portez.

86. Deux paire de bas d'estame; deux camizolles de soie, l'une faicte en broché, à la fasson de Turquie et couverte de trez d'or, et l'autre de taffetas jeaulne picquet.

87. Plus ung manteau de sarge de Florance, doublé de pelluche.

88. Plus ung propoinct de satin, ung propoinct de toille rayée et ung autre de taffetas noir.

89. Plus ung paire de hault de chosses de taffectas noir.

90. Plus deux loppins de taffetas, l'ung bleu, contenant ung aulne demy, et l'autre coulleur de peschier, contenant deux tiers d'aulne ou environ.

91. Plus trois paire de gans de santeur, plus ung paire de gans de peau de sert.

92. Plus un cappusson de vellous noir.

93. Plus une chaisne de santeur avec quelques grains et ung chappelle de guy de chaisne. Le tout remis dans ladicte malle, qui a esté fermée et scellée.

94. Plus une pertuzane et ung dard, une grande espé à deux mains.

………..4

 

1. On a aussi scrupuleusement respecté, quelqu'incorrect qu'il fût sou­vent, le texte de ces documents.

2. Bibl. nat, ms. nouv. acq. franc. 6891, fol. 1-49.

3. Sous ces titres de livres, plus ou moins défigurés, on reconnaît faci­lement: Gérard Mercator, Paul-Émile de Vérone, George Brun de Cologne, Baptiste Platine de Piadena, les Comédies de Térence, les Annales de Tacite, les Mémoires du sr François de Boyvin, baron du Villars, Palma Cayet, l'Odyssée d'Homère, Vasco de Loveira, les Pensées de Marc-Aurèle, la Célestine, tragi-comédie de Caliste et Mélibée, la Déplorable fin de Flamette de Jean de Flores, etc.

4. L'inventaire continue par la garde-robe de cette chambre et «ung petit cabinet estant sur la chappelle;» puis, en descendant, «une autre chambre sur la semeillerie,» la «grande salle» du château, une autre chambre contiguë avec cabinet, «dans lequel avons trouvé pluralité de livres,» et garde-robe; une gallerie, la chapelle, une autre gallerie atte­nante, la cuisine, le garde-manger, «la salle basse servant de cave,» la galerie basse, la sommellerie, et enfin les communs du château. Le 11 novembre 1614, il est procédé «à la continuation et closture du susdit invantaire;»  on ouvre les scellés et on inventorie les contrats et titres divers de propriété.

 

 

 

II - Inventaire faict à la Tour blanche des meubles que feu M. de Branthosme a dellaissés.

(Sans date.).

Bibl. nat., ms. nouv. acq. franc. 6891, fol. 50-51.

 

 

1. Premièrement, une table portée sur une petite chère, sur laquelle table y a un tapis faict sur du canevas, et sur icelluy tapis pluralité de missives et papiers esgarés; et a ledit procureur resmonstré que les meubles de boys dudict cabinect y estoient avant que le seigneur de la presant jurisdition luy permist sa demeure au chasteau de céans, et ne devoyr estre invantorisés.

2. Plus un tableau où feu madame de Bourdeille estoit peinte.

3. Plus huict pourtraitz et grand miroeuer.

4. Plus un coffre de boys dans lequel y a pluzieurs papiers concernant les affaires de la maison du temps jadys.

5. Plus unne boyte de boys, sans ferreure, plaine de pacquetz et lettres missives.

6. Plus unne liette, couverte de quir, dans laquelle n'a esté treuvé aucugne chose.

7. Plus une boyte dans laquelle y a des pierres grappaudines et deux autres pierres cottées pour la gravelle.

8. Plus un haut dans lequel y a trente ung sac et quelques livres non reliés.

9. Plus une couppe d'argeant dorée, qu'a esté mize dans la sus dite liette couverte de quir noyr.

 

10. Plus quatorze grands sacs plains de papiers.

11. Plus soixante et doutze volumes de libres.

12. Plus quatre chandeliers d'estein, plus une courbeille playne de papiers et autres menues ardes.

13. Plus deux petittes bougettes dans lesquelles y a des missives et autres papiers; plus quelques vaisselles de terre et quelques paniers rond.

14. Plus un grand sac plain de lettres missives.

15. Plus, dans la chambre, a esté treuvé deux arquebutz à mesche et deux à rouet.

16. Plus vingt huict volumes de livres; plus unbauf, et dans icelluy unne bougette couverte de cuir noyr, et dans icelle autre boyte de Flandres, et dans ladite boytte quatre cens quatre vintz quatorze escus sols et six petitz ducatz.

17. Plus autre bougette dans laquelle y a un livre et quelques papiers.

18. Plus un escriptoyre; plus vingt troys volumes de livres.

19. Plus une bougette carrée, remplie de lettres, despeches et autres naemoyres.

20. Plus ung buffect ayant un armaire, et avec lequel y a quantité de confStures liquides et sèches; plus troys challists, deux bangs et deux chaires.

21. Plus deux licts de plume et traverssier, avec quelques linceulx autour.

22. Plus troys espées et ung poignardt.

23. Plus une alebarde.

24. Plus deux chesnés de fer.

25. Plus une maie dans laquelle a esté treuvé un testamment solempnel faict par ledict feu seigneur de Branthosme.

26. Plus autre testamment receu par Galloppin.

27. Plus une escherpe de soye en broderye d'or rouge.

28. Plus troys bources au pettit point.

29. Plus quatre pères de gans de senteur.

30. Plus un manchon de velours tané.

31. Plus une père de gans de peaux de cerf.

32. Plus une douzaine d'aigulliettes de soye.

33. Plus une aulne de ruban incarnat.

34. Plus un haut dans ladicte chambre, et dans icelluy les tiltres concernant les droicts de la maison de céans.

35. Plus une touailiolle carrée.

36. Plus une malle, et dans ycelle un pere de bottes et un pere de bottines, troys peres de souliers et un pere d'esperons.

37. Plus un manteau blanc garny de fourrure.

38. Plus, dans la grand salle, a esté treuvé six mattelas, une coytte, quattre traversiers, quattre couvertes.

39. Plus dix pièces de tapicerye, avec sept quartes, portent la description de la terre, et ung grand tapis.

40. Plus deux grandes chesnées, une palle de fert.

41. Plus une table rellongée, avec deux bancs et un tabouret.

42. Plus quatre bautz, dans lesquels a esté treuvé quelque vieux linge, propointz et autres ardes, qui ont esté remis dans iceux.

43. Plus quatre chambres tappissées, deux pavillons, l'ung d'escarlatte, avec du passemant et crespine d'argeant, et l'autre de damas incarnad, avec quelques pantes de vellours cramoisy et broderye d'or et d'argent; un ma[n]teau de satin de Bourges fort uzé, une couverte de taffetas rouge et un tapis de Turquie.

44. Et dans la chappelle a esté treuvé la garniture d'ung autel, avec deux piesses de tapicerye, neuf tableaux, ung armayre au dessus dudit authel, et dans icelluy plusieurs reliques, une croix, un chapeau de cardinal, unne ceinture de broderye d'or et d'argeant, et à icelle attaché un memoyre eseript de la main dudict feu sieur de Branthosme.

45. Nous sommes allés dans la chambre où couche le sieur de La Comstance, et dans icelle treuvé une table, un banc, deux cheses, ung tabourect, ung buffett, unne grand garde robe, deux mousquetz, ung petit petrinal, ung pistollect, une bandoulière, demy douzene de mords de bride de cheval, troys vielhes celles de cheval, ung davier d'ébene, deux chaslitz garnis de couverte, linceux, litz et traversiers.

46. Et de là sommes allés dans la chambre de la tour, où a esté treuvé une table avec ses traicteaux, deux chaslitz garnis de cou­vertes uzées et deux traversiers, materatz, troys fauconneaux.

47. Nous a esté represanté par Pierre Grand, tailleur, troys proproinctz de toylle blanche, ung pere de gregues de fustene blanq, ung perpoint de satin noyr et partye d'une doubleure de manteau de peluche de soye fort uzée, et un pere de bottines, que ledict Grand a dit ledit feu seigneur luy avoyr donné.

48. Plus, dans le grenier, a esté treuvé cinq barrilz de poudre, une qulière de fomte.

49. Et de là dans la chambre de soldatz, où a esté trevé un vieux arquebuse à rouect, deux chaslitz, l'ung d'ieeux desgamy, et l'autre garny de coyte, traversier et matelatz.

50. Sommes descendus à la quisine, où a esté treuvé deux grands chesnés, deux rostisseurs, deux broches, une palle, deux poilles et une casse de fert, un mortier avec son pillon, un grand pot, une marmitte, une tartiere, troys poilles, un poillon sans que, deux chauderons, vingt grands platz et petitz, setze petite eseuelles, dix huict assiettes, une pinte, deux chaupines, deux roguilles et unne grand carraque.

51. Plus, dans la someillerye, a esté treuvé un petit qulier d'argeant, douze chandeillés de quivre, troys salières, deux bassins à laver les mains, d'estein.

52. Sommes entrés à la cave, où a esté treuvé quarante ung feu de barriques vuide, et de là dans le fournier et charnier, où n'a esté treuvé que les ostilz à faire le pain et saloyr de pierre.

53. Sommes allés dans une chambre basse, où a esté treuvé deux chaslitz fort uzés et rompus, garnis l'ung d'ung matelas et une couverte fort uzée, et l'autre d'une coutte de plume fort uzée et un pettit traverssin fort uzé.

54. Sommes allés au valavart(?), et par les servantes a esté dict qu'elles sont chargées de six vint seze linceulx, dix neuf napes communes, troys pannes ouvrées, quinze douzaines de serviette, vingt troys nappes de cuisine et un vieux coffre, lesquelx ditz meubles dans l'original se verra ceux qui appartiennent à monsieur de Bourdeille.

 

 

III - Ouverture du testament et codicilles de Brantôme. (10 novembre 1614.)

Bibl. nat., ms. nouv. acq. franc. 6891, fol. 34-49.

 

Ce jourd'huy, dixiesme de novembre mil six centz et quatorze, par devant nous, Anthoine Blanc, comprocureur d'office de la ville et jurisdition de Brantholme et plus ancien praticien au presant siège, c'est compareu maistre Léonard Frizon, aussy comprocureur d'office de la présente ville, lequel, en presance de hault et puissant seigneur Henry de Bourdeilhe, seigneur visconte et baron de Bourdeilhe, marquis d'Archiat, la Tour blanche, conseilhier du roy en son Conseil d'Estat et privé, cappitaine de cinquante hommes d'armez de l'ordonnance de Sa Magesté, seneschal et gouverneur en Perigort, et hault et puissant seigneur Claude de Bourdeilhe, seigneur et baron de Mathas, dames Jehanne de Bourdeilhe, dame contesse [de] Durtal, de la Garde et Baret, Yzabelle de Bourdeilhe, dame d'Ambleville, Andrienne de Bourdeilhe, dame des Cartz et Sainct-Bonnet, Me Yzat de La Guilie, advocat en la cour de parlement de Bourdeaux, comme procureur et ayant charge de dame Ypolitte Bouchard d'Aubetere, dame marquize dudit lieu, et de Jehan Barantin, sieur de Rochefort, au nom et comme procureur de damoyzelle Magdallaine de Bourdeilhe, l'une des filles damoyzelles de la feue reyne mère du feu roy Henry troiziesme, en vertu de sa procuration du treziesme aoust dernier, signée Turgis et Bracquet, notaires au Chastellet de Paris; par lequel Frizon a esté dit qu'estant adverty messire Piere de Bourdeilhe, chevallier de l'Ordre du Roy, sieur baron de Richemond, estre decedé et laissé plusieurs biens meubles, or, argent, chevaux, armes, tiltres, de notable valleur, et parce qu'il ne c'est presanté aulcuns qui se declairent héritiers dudit feu, il auroit esté, pour la conservation des susdictz meubles et argent, chevaux, papiers et tiltres, fait invantaire d'iceux par devant Me Estienrie Duchassaing, advocat en la cour et juge de la presante ville et jurisdition, en presance desdictz seigneurs de Bourdeilhe et de Mathas, et de Michel Legier, escuier, sieur du Portal, l'ung des gentilhommes de hault et puissant seigneur messire François de Jussat, conseilher du Roy en son Conseil d'Estat et privé, cappittaine de cinquante hommes d'armes de sez ordonnances et lieutenant gênerai pour Sa Magesté au païs de Saintonge, et de plusieurs autres gentilhommes. Procédant à la fasson du susdict invantaire, le testament sollempnel dudict feu seigneur barron de Richemont avoit esté trouvé dans l'ung de ses coffres; et, d'aultant que le sieur de La Constancye auroit remonstré que ledit feu seigneur, par son codicille, auroit declairé ne voulloir que le susdict testament fust ouvert que ladite dame [de] Durtal, sa bien aymée niepce, ne fust presanté, n'auroit esté pour lors procédé à l'ouverture, et, attandu que, à presant, tant ladicte dame que autres héritiers presumtifz dudit feu sieur baron de Richemont sont presantz, requiert qu'ilz ayent à declairer s'ilz ont aulcuns moyens pour empescher l'ouverture du susdict testament, et, où ilz declaireront n'en avoir, estre faict ouverture et letture d'icelluy en presance des susdictz, attestation prealablement faicte avec les tesmoingtz qui ont signé l'acte escripte audit testamant et le notaire qui l'a subscript, requerant qu'ilz soient sur ce interpellez l'ung apprès l'autre et qu'il soit fait attestation du sein dudict seigneur et de feu Laurance Splanditeur, qui ont signé ledict acte et ledict testamant, remis après ladicte letture ez mains de maistre Jehan Lombraud, notaire royal, qui a receu ledict acte, pour en dellivrer coppie aux partiez requerantes, et du tout d'estre faict procez. Et à ses fins a remis ung papier en forme d'ung paquet, sur lequel y a escrip d'ung cousté : «Testamant sollempnel,» laquelle eseripture ledit Frizon a dit estre escripte de la main dudit feu sieur baron de Richemond, et, de l'autre party, y a escript ung acte de la teneur que s'ensuict :

 

«Ce jour d'huy, trantiesme du moys de décembre mil six centz neuf, au chasteau de la ville de Brantholme, par devant moy notaire royal soubzsigné, et en presance des tesmoingtz bas nommez, a esté presant messire Piere de Bourdelhe, conseigneur dudict Brantholme et baron de Richemond, demeurant pour le présent audit chasteau de Brantholme, lequel a dit et déclairé, en presance de moy dit notaire soubzsigné et tesmoingtz bas nom­mez, cest presant papier et escript cy dedans estre son testamant et dernière vollonté, qu'il a escript de sa propre main, voullant icelluy estre valable, cassant tous autrez, et a requis à moy, no­taire soubzsigné, en faire et passer instrument apprès son decez.»

 

Et advenent le douziesme desdictz moys et an, c'est compareu ledict Frizon, par lequel a esté dict que, suivant nostre susdict appointement, lesdictz seigneurs et dames ont envoyé quérir au lieu de la Tour-blanche et pourté au présent lieu une malle couverte de noir, dans laquelle, lors de la fation de l'invantaire, le testamant dont il a cy devant requis la reppresantation auroit esté mis ….. Ordonnons que ouverture d'icelle en sera presantemant faicte …. Et, ayant ouvert icelle, a esté trouvé dedans ung paquet de papier sur lequel avons trouvé d'ung cousté ung acte escripte pareilhe et conforme à celle qui a esté trouvée au testamant solempnel dudit feu sieur barron de Riehemond, sy dessus exibé et reppresante, et dont a esté faict ouverture, signé dudict feu seigneur et des mesmes tesmoingtz; ….. et de l'autre cousté y a semblables motz : «Testamant sollempnel de moy, P. de Bourdeilhe, barron et seigneur de Richemond, escripz de ma main et bien lisable.» Dont et du tout avons faict procès et …… avons ordonné que le susdit testamant sera ouvert, et d'icelluy fait letture, pour sçavoir s'il est conforme à celuy cy devant exibé; ce qu'a esté faict, et icelluy trouvé estre escript de sa main, en seze feulhietz de papier, et signé de son sein en six endroictz …..

Et ce que dessus faict, par ledict Frizon a esté dict que, procedant à la fation dudict invantaire, il auroit aussi trouvé un codicille escript et signé de la main dudict feu seigneur, lequel luy a esté remis, qu'il exibe, et requiert, comme dessus, en presance desditz sieurs et dames, letture d'icelluy estre faicte, attestation prealablemant de l'escripture et sein dudit feu seigneur. Sur quoy avons octroie acte audict Prizon du susdict dire, ensemble de l'exibicion presantemant du susdict codicille qu'a esté trouvé en troys feullietz et ung quart, et signé en cinq endroictz dudit feu, et par le dessus escript ces motz : « Codicille de moy, Pierre de Bourdeille.» ……

 

Et ce faict, par ledict Prizon a esté dict, attandu que, par les susdictz testamantz et codicille, lesdictz seigneurs et dames sont instituez héritiers dudict feu, qu'ilz doibvent estre interpellez s'ilz entandent accepter ou reppudier ladicte hereditté; par lesquelz dictz seignieurs Claude de Bourdeille, seigneur de Mathas, dames [de] Durtal, d'Ambleville et de Sainct-Bonnet, et ledit Laguille pour ladicte dame d'Aubetterre, a esté dict que, pour eux, ilz declairent ne voulloir accepter ladicte hereditté que soubz beneffice d'invantaire …..

La teneur dudict codicille s'ensuict1 :

 

« Je, Pierre de Bourdeille, faictz ce petict testamant en forme de codicille, signé et escript de ma main, pour corriger et reffaire, diminuer, augmanter et revocquer aulcungs articles et poinctz dont je me suis peult oblier et reaviser, qui sont contenus dans mon grand testamant sollempnel, escript aussi et signé de ma main, que j'ay faict cy devant.

 

« Premièrement, comme je dis encore ycy, je ne veux avoir ni prandre sépulture autre sinon celle que je [ay] faicte faire et construire exprès en ma chappelle de Richemond, dont j'en charge mes héritiers et héritières, encor quy soit comprins dans mondict testamant sollempnel, et ce, comme j'ay dict, sans aulcune cerimonie, ni pompe funèbre, sinon une messe bien sollempnisée et hantique, qui se chantera tous les ans le jour de mon trespas et sépulture, avec la charitté et aumosne de douze pouvres, cellon la bonne coustume.

« Je veux aussi que madicte chappelle surtout soict bien entretennue, et madicte sépulture, qu'elle ne se defraude ni depperisse, affin que mon corps y gissant n'y soit villipandé nullement.

« Je lègue et donne à l’esglize de Brantholme cent escuz, une foiz donnez et paiés, pour les convertir en achapt d'ornemens pour l'esglise, c'est à dire en calisses, croix et autres, d'argent, où je veux mes armoriez y estre gravés et posés.

 

 « J'en heusse légué devantage n'eust esté quelque mescontantement que j'ay des relligieux, qui ne me sont recognoissantz des plaisirs et biens que j'ay faitz au monastaire, où, sans moy, n'y auroit piere sur piere, cella est assez certain. Or, la principaile cause et raison pour laquelle je reffais et révoque ledit testamant sollempnel, c'est à dire aucuns articles, et non pas tous, et faictz ce codicille, est que par ledict testamant je donne à Madame la Contesse, ma niepce, mon chasteau et maison de Richemond, avec ses proclostures de bassecour, parc, jardin et vigne, tant qu'elle vivra seullement, et, apprès sa mort, d'aultant que je crains que la susdicte place, avec ses proclostures, tumbe en quelques mains estrangieres, je veux que ledict chasteau et lesdictes proclostures vienent et tumbent entre les mains de mes nepveux de Bourdeilhe et de Mathas, et, apprès leur mort, entre les mains de leurs enfanz, mes petictz nepveufz et autres par emprès, consecutifvement et de race en race et de lignée en lignée de ceux qui porteront mon non et mes armes de Bourdeilhe, affln que ladicte place ne tumbe entre les mains estrangières, et qu'elle en soit mieux conservée, en ce pourtant qu'eux ou leurs héritiers recompencent les enfans héritiers de mes niepces mez héritières, aussi et leur donront à l'equipoullant et proratta ce que pourat valloir ladicte place avecque ses proclostures, dont ilz s'en pouront aussi bien accorder ensemble comme bons frères et sœurs et autres leurs dessandantz, sans en avoir aulcung différant, ains à l'amiable.

« Je veux aussi que Monsieur de Bourdeilhe et Monsieur de Mathas s'accordent ensemble à l'amiable auquel des deux ou de leurs enfans et suseseurs eschoira et yra ladicte maison et chasteau de Richemond avecques toutes dictes preclostures, sans autrement en avoir procès ny differant. Tutesfois il me semble qu'elle seroit plus convenable et propre audict monsieur le baron de Mattas, pour n'avoir poinct de maison par dessat proche de son frere et des lieux d'où il est né et sorty, bien que je n'aye pas plus d'obligation à l'ung plus qu'à l'autre jusques ycy, et mesmes et principallement à Monsieur de Bourdeilhe, ainsin que je l’ay escript dans mon testamant sollempnel, et, pour la dernière, celle dond, de ses jours, il est allé pourvoir de son evesché celuy qu'il a nommé aujourd'huy, sans m'en avoir jamais adverty, ni demandé advis ni conseil, ce qu'il pouvoit bien faire, moy luy estant sy proche, et à moy si obligé, bien qu'il ne le croie poinct; mais c'est le moindre de mes soucis, et laisse à Dieu la vangeance, qui est le grand castigateur des ingratz. Je ne fis pas ce poinct à Monsieur son pere et à mon frere pour ladicte evesché vacante, que le roy Henry troyziesme me donna, la luy ayant demandée pour tous deux, à laquelle je n'y volleuz jamais pourvoir sans son advis et consantement, comme c'estoit en ma puissance, moy estant à la Cour, ayant les secrettaires à mon commendement et quy m'aymoient. J'en parle ailheurs en mon testamant solempnel, et c'estoit ainsin tel mon debvoir et mon bon naturel, et tel debvpit estre celuy de Monsieur de Bourdeilhe d'anuict. Pour fin, à rettourner dont je suis sorty, je désire fort, et surtout ne veux, et le deffans, que mondict chasteau de Richemond tumbe entre mains autres que de mon non et de mere à mere, afin que, s'il est homme de bien et d'honneur, l'ayme et le conserve pour l'amour de moy, et surtout ma sépulture; à quoy qui fauldra et ne s'y portera comme il doibt, et que les deux frères susdictz ne s'y accordent bien, j'aime mieulx que le tout aille et tumbe aux femmes, desheritans les malles pour ceste mienne dernière vollonté.

« Or, d'aultant aussi que, par mon testamant sollempnel, je faisois Monsieur de La Chastaignaray, mon nepveu, ung de mes exécuteurs de testamant, avec Monsieur l'avocat Thoumasson, qui est mort, et aussi, sy d'autres vienent à mourir, je veux et ordonne que Madame la contesse de Durtal, ma niepce, prenne la peyne, apprès ma mort, sy autremant n'y ay pourveu, de choisir et prandre telz exécuteurs qu'il luy plaira, et encore, pour mieux ; et, sy les loix pouvoient permettre qu'elle peult estre elle mesme executrisse dudict testamant et codicille, je le desirerois fort, comme estant fort sage et advisée pour bien faire et fort sagement ceste charge, dont je l'en prie. Je ne veux aussi ni n'entantz que mesdictz nepveufz ou leurs enfanz, ausquelz eschoira mondict chasteau de Richemond, ne voyent, ni fréquentent, ny receullient en fasson du monde le sieur de La Barde, ny leurs enfans, dans mondict chasteau, car il m'a faict trop longtemps plaider et despandre pour les debvoirs quy m'appartenoient et hommaiges là dessus; autre­ment, s'ilz s'acostent de luy, je les prive dudict chasteau et des proclostures, et le donne à qui s'en acquittera mieux. Tout autre codicille trouvé oultre cestuy cy, je le casse, n'approuvant que cestuy cy, faict et signé ce douziesme d'octobre mil six centz douze. Ainsin signé : de Bourdeilhe.

« Depuis le susdict codicille signé, du unziesme octobre mil six centz douze, sy, parlant, j'ay oblié d'i mettre aucune chose dont je me puisse ressouvenir, je me suis reservé lieu et place avecq ma vollonté d'y adjouxter desormés ce qu'il me plaira, ainsy que je l'ay signé en ce mesme jour de douziesme octobre mil six centz douze. Ainsin signé : de Bourdeilhe.

« Je revocque aussy le leguat que j'ay faict à messire Arnault Barbut, parcequ'il m'a laissé, et s'en est allé servir ung aultre que moy, bien que je l'heusse bien entretenu et noury l'espace quasi de vingt ans. Faict ce quatorziesme décembre mil six centz douze. Ainsin signé : de Bourdeilhe. »

 

1. Bibl. nat., ms. nouv. acq. franc. 6891, fol. 43 v°; cf. Œuvres de Brantôme, éd. L. Lalanne, t. X, p. 121-154.

 

 

 

IV - Partage de la succession de Brantôme. (1er septembre 1615.)

Bibl. nat., ras. nouv. acq. franc. 6891, fol. 53-60.

 

Nous, dame Jane de Bourdeilles, dame comtesse de Durtal, . . .  et dame en proprietté des chastellanies de Baret, la Guarde, et en partie de Richemont, Mre François Symonnet, procureur d'ofice de Mathas, au nom et comme procureur dnuement fondé de hault et puissant messire Claude de Bourdeilles, seigneur baron dudit Mathas et autres plasses, Louyse Guaudin, damoiselle du Pourtal, comme procuratrisse duement fondée de dame Yzabelle de Bourdeilles, dame d'Ambleville, et Louys de Merignat, aussy au nom et comme procureur dhuement fondé de dame Adriane de Bourdeilles, dame de Sainct-Bonnet et des Quartz, avons faict partage des meubles estans de la succession de defunct hault et puissant seigneur messire Pierre de Bourdeilles, seigneur baron dudict Ricbemont, que de ceus que ledit feu seigneur avoit heus de la succession de feu sieur Laurance Esplendicteur, qui se sont trouvés dans sa maison, duquel il estoict héritier soubz bénéfice d'inventaire; et lesquelz susdits meubles ont esté exibés et represantés par Mes Helies Dufaure, receveur de La Tour blanche, Jan Lombraud, receveur dudit feu seigneur au chasteau de Brantôme, et de Léonard de Maignat, prevost dudict lieu de Richemont, comme estant chargés d'iceux par les inventaires qui en auraient esté faictz par les juges dudit Brantôme, La Tour blanche et Richemont, et lequel susdict partage nous avons fait …..  quattre lotz, desquelz ung chascung de nous avons prins nostre part, suyvant lesditz lotz, et option entre nous faicte …..

 

A Richemont, le premier de septembre mil six cens et quinze.

J. de Bourdeille,  Simonhet, Louise Godint, L. Merignat.

 

 

Lopt demeuré à Madame la Comtesse des susdicts meubles.

 

Premièrement, deux tableaux contenant la description de la terre.

Plus, autre tableau contenant la représentation de Nostre Sei­gneur au Jardin d'olivet.

Plus, autre quarte de la description de la terre, en papier.

Plus, autre tableau des papes de Romme, en papier.

Plus, quattre tableaux, en papier, des armories des seigneurs d'Italie.

Plus, autre tableau de feu monseigneur de Bourdeilles.

Plus, autre tableau de feu le cappitayne Bourdeilles.

Plus, autre tableau de feu monsr d'Ardellet (Monsieur de Brantome).

Plus, autre tableau de feue madame de Bourdeilles.

Plus, autre tableau de feue madame de Bourdeilles.

Plus, autre tableau de feue madame d'Aubeterre.

Plus, autre tableau de la royne Anne.

Plus, autre tableau de la royne d'Escosse.

Plus, autre tableau de madame Dampierre.

Plus, autre tableau de la Reyne mère.

Plus, autre tableau de monsr de Bourbon mort à Romme.

Plus, autre tableau de Louize de Savoye, mère du Roy.

Plus, autre tableau de la royne d'Omgrie.

Plus, sept tableaux, en papier, represantant la Saincte Escripture.

Plus, unze petitz tableaux represantant les ampereurs de Romme.

Plus, six boytes de cuyr, où il y a des figures qui sont toutes rompues.

Plus, le pourtraict de feu monseigneur de Brantôme et Richemont.

Plus, trente et six volumes de livres de la bibloteque de feu Monsieur.

 

J. de Bourdeille, Simonnet, Louise L.  Merignat, Lombraud.

 

 

Lopt de Monsieur le baron de Mathas.

 

Premieremant, sept tableaux assez grandz.

Plus, quattre tableaux moindres, de fine paincture.

Plus, six tableaux en quarte, de grosse painture, représentant quelques histoires de la Bible.

Plus, ung tableau où est la quarte du Païs Bas.

Plus, autre petite quarte en papier.

Plus, deux tableaux de grosse painture, fort uzés, represantant, l'un Suzanne, et l'auttre la mort d'Olofernes et l'assiégeaient de ville de Betullie.

Plus, trois meschantz tableaux d'armories.

Plus, six petittes boyttes de cuir, où il y a des petitz images de cire rompus.

Plus, trois petitz images de papier, monté sur du bois, et huict en papier.

Plus, l'Ordre de Saint-Michel et la croix de l'Ordre de Portugal, attachés à ung ruban noir, appréciez, savoir : ledict Ordre Saint-Michel à XVI 1. V s., et ladicte croix de l'Ordre de Portugal à XXII 1. X s.

Plus, la belle tappisserie de la salle de Brantôme. Plus, une monstre avecques sa sonnerie.

Plus, trente et quattre volumes de livres de la bibloteque de feu Monsieur. Plus, le portrait de madame de Castelau.

 

J.  de Bourdeille, Simonnet, Louise Godint, L. Merignat, Lombraud.

 

 

Lopt de Madame d'Ambleville.

 

Premièrement, sept grantz tableaux.

Plus, quatre petitz tableaux.

Plus, six aultres tableaux de papier.

Plus, deux quartes de la description de la terre.

Plus, deux aultres tableaux de monnoyes.

Plus, quatre tableaux d'armories.

Plus, trois petitz tableaux montés sur du bois.

Plus, neuf paintures sans chassitz.

Plus, le pourtraict de feue madame de Bourdeilles.

Plus, trente et six volumes de livres de la bibloteque de feu Monsieur.

 

J.  de Bourdeille, Simonnet, Louise Godint, L. Merignat, Lombraud.

 

 

Lopt de Madame de Sainct-Bonnet.

 

Premièrement, sept grandz tableaux.

Plus, quattre petitz tableaux. Plus, six aultres paintures.

Plus, deux quartes de la description de la terre.

Plus, deux meschans tableaux de paintures.

Plus, six aultres petitz tableaux en paintures de papier.

Plus, trois autres tableaux petitz, de papier, montés sur du bois.

Plus, six petites boites de cuyr, où il y a heu des paintures, qui sont toutes rompues.

Plus, trente et six volumes de livres dudict feu sieur.

 

J.  de Bourdeille, Simonnet, Louise Godint, L. Merignat, Lombraud.

 

 

 

 


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Extrait de l’annuaire-bulletin de l’Histoire de France, 1897.

 

Lettres d’état enregistrées au parlement

sous le règne de Philippe VI de Valois

(1328-1350)

 

FB - Ces lettres d’état sont aux Archives Nationales, Archives de l’ancien régime, série X1a (parlement de Paris), registres  8844 à 8851 (Registres du greffe). Il faut écrire « état » sans E majuscule, parce qu’elles ne font que maintenir une cause judiciaire en état pendant un temps déterminé. Elles étaient accordées à une personne le temps qu’elle était à la guerre, en mission, en ambassade, etc. et les actions judiciaires la concernant étaient alors suspendues.

L’avocat Meslé les a étudié au XVIIIe siècle. Il en a fait une analyse raisonnée et pris de larges extraits (manuscrit coté U1041, aujourd’hui à la BnF dans les manuscrits français, nouvelles acquisitions, 2112). Un autre registre de la collection Lamoignon (BnF, département des manuscrits, Parlement 12, ancien H115) complète celui de Meslé. C’est à partir du registre de Lamoignon qu’est réalisée la nomenclature présentée par Jules Viard.

 

 

6. 26 avril 1328, Paris. — Philippe VI mande aux sénéchaux de Toulouse et de Périgord de tenir en état toutes les causes de Pierre de Perrières, chevalier, à partir du jour où il a été préposé à la garde du Mas-d'Agenais6 par le maréchal Bertrand1, alors lieutenant de Charles IV en Gascogne, jusqu'à la cessation de ses fonctions. — X1a 8844, fol. 319 r°.

 

1. Robert Bertrand, sire de Briquebec, maréchal de France à partir de 1328, mort en 1347.

 

45.  12 mai 1332, Bois de Vincennes. — Philippe VI ordonne aux gens du Parlement de continuer en état, jusqu'aux jours de la sénéchaussée de Périgord, la cause pendante devant eux entre le comte de Périgord1, d'une part, et les consuls de Moissac, d'autre part. — X1a 8845, fol. 204 r°.

 

1. Le comte de Périgord était alors Archambaud IV, fils de Hélie VII et de Brunissende, fille de Roger Bernard, comte de Foix. Il mourut en 1336.

 

46. 12 mai 1332, Bois de Vincennes. — Même lettre, continuant en état jusqu'aux jours de la sénéchaussée de Périgord, la journée assignée aux maire et consuls de la ville de Périgueux, à la requête de Roger Bernard de Périgord1, héritier d'Archambaud de Périgord, son oncle2. — X1a 8845, fol. 204 r°.

 

1. Roger Bernard, frère d’Archambaud IV, lui succéda dans le comté de Périgord. Il avait épousé Eléonore, fille de Bouchard, comte de Vendôme, au plus tard en 1338. Voir sur lui Léon Dessalles, Hist. du Périgord, t. II, p 188.

2. Cet Archambaud de Périgord était fils d’Archambaud III et sa seconde femme Marie, fille de Pierre Bermond, seigneur d’Anduze, et veuve de Odon, vicomte de Lomagne. Chanoine de Périgueux, puis abbé de Saint-Astier, il mourut vers 1330 (Léon Dessalles, op. cit., t. II, p 69, 120 et 143).

 

74. 29 mars 1335, Longpont. — Philippe VI fait continuer en état, aux frais du Vicomte de Ventadour1, jusqu'aux jours de la sénéchaussée de Périgord du prochain Parlement, la cause pendante entre Bernard, vicomte de Ventadour, d'une part, et Brun de Glavers, chevalier, Brunet, son fils, et Mathe, sa femme, d'autre part, cause déjà remise à ce présent Parlement par le sénéchal de Périgord, en vertu d'un mandement du roi. — X1a 8846, fol. 76 r°.

 

148. 11 février 1341, Paris. — Le roi mande à tous ses justi­ciers de tenir en état, jusqu'à ce qu'il soit de retour, les causes de son conseiller Jean de Charolles, envoyé du côté de Perigueux et de Bergerac pour affaires qui lui sont confiées par d'autres lettres. — X1a 8847, fol. 79 v°.

 

156. 30 avril 1341, Poissy. — Philippe VI mande à ses justiciers qu'à la requête de l'archevêque de Bordeaux *, qui, par crainte des ennemis, s'est retiré loin de son diocèse, il tient en état toutes les affaires dudit archevêque jusqu'aux jours de la sénéchaussée de Périgord du prochain Parlement, à cause des grandes pertes que lui et les sujets de sa temporalité des évêchés de Périgueux et de Sarlat ont subies et subissent encore par suite des guerres de Gascogne. — X1a 8847, fol. 82 r°.

 

164. 5 janvier 1342, Sainte-Gemme. — Philippe VI mande aux gens du Parlement et au sénéchal de Périgord de tenir en état, pendant un an à partir du 19 février prochain, toutes les causes concernant les biens des maire, consuls et habitants de la ville de Périgueux. — X1a 8847, fol. 157 v°.

 

336. 17 mars 1346, Paris. — Le roi mande aux gens du Parlement et à ses autres justiciers de tenir en état toutes les causes d' « Astorc d'Orlhac, escuier, lequel, du commandement de nostre très cher et amé frère le duc de Bourbon, se dit avoir envoie son filz en noz guerres et estre demourés pour la garde du chastel de Palleret, assis près des anemis, en la seneschaucie de Pierregort..., du jour que eulz se partirent pour aler à les guerres et garde » jusqu'à un mois après leur retour. Dans l'intervalle, etc.. — X1a 8848, fol. 227 v°.

 

380. 7 mai 1346, Mont-de-Domme. — « Mes très redoubtés et reverens seigneurs, plaise vous savoir quel (sic) noble homme, Guillaume de Domme, seigneur de Vitras, est en ma compaignie, en armes, ou service du Roy monseigneur, et a servi le Roy longuement, bien et loialment en ces guerres de par deça. Pourquoy, très redoubtés seigneurs, plaise vous les causes que il a en Parlement à tenir en estat, car de certain, il est bien neccessaires au seigneur, de par deça. Nostre-Seigneur vous doint bonne vie et longue. Escript au Mont-de-Domme1, le VIIe jour du mois de may. Le vostre humble, Guillaume de Montfaucon2, seneschal et capitaine general en Pierregort. » — X1a 8848, fol. 238 v°.

 

1. Aujourd’hui Domme, Dordogne, arr. de Sarlat, ch.-l. de cant.

2. Guillaume de Montfaucon, seigneur de Verdrac, que l’on trouve déjà au mois de décembre 1345 comme sénéchal de Périgord et de Quercy (Hist. générale de Languedoc, nouv. éd., t. IX, p 592, note 2), fut au mois de mars 1346, nommé capitaine dans ce même pays (ibid. p. 594, note).

 

388. 13 mai 1346, Paris. — Philippe, etc.. « A noz amez et feaulx gens tenans nostre présent Parlement à Paris, salut et dilection. Nous vous mandons que toutes les causes, querelles et besoignes que nostre très chiere et amée nièce, la royne de Navarre, a en nostre présent Parlement tant en son nom comme aïant la garde ou gouvernement de noz chiers cousins, ses enfans, contre l'evesque, doyen et chapitre d'Angolesme, contre Henry de Tienville et Philippe de Landevy, chevaliers, et leurs famés, contre Colart d'Estouteville1, contre Guy de Barro, chevalier,

contre Aymeri Julien, contre le duc de Bretaigne, viconte de Limoges, contre les habitans de la ville de Xaintes, contre le prieur et convent de Saint-Eutrope de Xaintes et contre frère Fouque de Verat, moinne de ladite église, contre l'abbé et convent de Beaigne2, contre Constantin Asse, chevalier, contre le seigneur d'Archiac, contre l'evesque de Xaintes3, contre Pierres Raymon, seigneur d'Aubeterre, contre le seigneur de Marent, contre Jehan Prévost de Rivières, contre Guillaume de Champront et contre nostre amé et féal chevalier et conseiller Jaque la Vache4 et contre chascun d'eulx, vous tenez et faciez tenir en estat, du jour de la date de ces presentes jusques à nostre Parlement prochain venant, sans procéder en aucune manière es dites causes. Toutevoies, se elle veult plaidier contre aucune desdites personnes, si la recevez ou nom que dessus, par procureur en demandant et en deffendant, quar ainsi l'avons nous ottroié à nostredite niece de grace especial. Donné à Paris, le XIIIe jour de may, l'an de grace mil CCC quarante et six. » — X1a 8848, fol. 239 r°.

 

1. Colart d’Estouteville, second fils de Robert V d’Estouteville et de Marguerite, dame de Hotot, fut la tige des seigneurs d’Aussebosc. Il avait épousé Jeanne, dame de la Tournelle, veuve : 1° de Jean de Montmorency, 2° de Florent de Varennes. Il mourut peu après le 16 novembre 1346. (P. Anselme, op. cit., t. VIII, p. 92).

2. Abbaye de Bénédictins, dont les ruines subsistent à Baigne-Sainte-Radegonde (Charente, arr. de Barbezieux, ch.-l. de cant.).

3. Jacques la Vache fut nommé par Philippe de Valois second président du Parlement le 11 mars 1345. Il mourut le 1er février 1366.

 

 

392. 16 mai 1346, Paris. — Lettres d'état octroyées, depuis le jour de son départ jusqu'à un mois après son retour, à Pierre de Gontaut1, seigneur de Biron, chevalier, qui est à la guerre de Gascogne. — X1a 8848, fol. 242 r°.

 

1. Pierre 1er de Gontaut était fils de Gaston III de Gontaut, seigneur de Biron, et de Messote ou Messalie. Il épousa Barranes de Themines et mourut après le 23 février 1350. Voir la longue notice que lui consacre le P. Anselme, op. cit., t. VII, p. 299.

 

 

393. 17 mai 1346. — Mêmes lettres en faveur de Guillaume de Dome, écuyer, qui dit être à la guerre de Gascogne en la compagnie du sénéchal et capitaine de Périgord. — X1a 8848, fol. 238 r°.

 

420. 9 juin 1346, Paris. — Mêmes lettres en faveur de Bertrand de Born, écuyer, qui est à la guerre de Gascogne. — X1a 8848, fol. 236 v°.

 

496. 28 avril 1347. — « Notum facimus quod de mandate nostro, curia nostra, Parlamento nostro presenti quoad litigia finem imponens, guerrarum nostrarum emergentium necessitate cogente, omnes causas ducatus Normannie in quibus se partes sufficienter presentarunt, necnon omnes causas bailliviarum Matisconensis, Lugdunensis, Arvernie, Bituricensis et Carnotensis, ac seneschalliarum Tholose, Carcassone, Bellicadri, Ruthenensis, Petragoricensis, Xanctonensis, Agenensis, Bigorre, ducatus Aquitanie et aliunde, tam ordinarias quam extraordinarias, de quibuscumque partibus existant, in nostro pendentes Parlamento, aut alias quomodolibet devolutas, licet partes non fuerint presentate, nec se presentare teneantur, cum adhuc non venerint dies presentationum earumdem, continuavit in statu in quo nunc sunt seu esse debebant in presentationibus ipsarum, usque ad dies prepositure, ducatus, bailliviarum et seneschalliarum suarum nostri futuri proximo Parlamenti, quibus, partes se presentare tenebuntur in dicto futuro Parlamento, exceptis certis causis in registris dicte curie, contentis per eamdem curiam reservatis, exceptis etiam causis que sunt in arresto, que videri et judicari et in eis arresta pronunciari poterunt, prout eidem curie videbitur expedire; et est intentionis dicte curie quod, si partes, undecumque fuerint, in quibuscumque causis in nostra pendentibus curia, coram commissariis in ipsis causis deputatis vel deputandis non processerint aut aliquam diligentiam interim non fecerint, per hoc, eis aut alicui earumdem aliquod prejudicium minime generetur. XXVIII die aprilis 1347. » — Bibl. nat., Parlement 12, fol. 256 r°.

 

519. 21 janvier 1348. — Lettres d'état en faveur de Jean de La Porte, chevalier, seigneur de Jumilhac, qui fut pris à la guerre par les ennemis, en la compagnie du comte de Lille1, et est encore prisonnier pour cause de sa rançon. — Bibl. nat., Parlement 12, fol. 293 r°.

 

1. C’est à la bataille d’Auberoche, le 21 octobre 1345, que furent pris le comte de Lille et Jean de La Porte (Bertrandy, Etude sur les chroniques de Froissart, guerre de Guyenne, p. 118 et 127). Nous voyons plus loin qu’en 1350 Jean de La Porte était délivré. Voir n° 613.

 

565. 4 décembre 1349, Toulouse.    Guillaume,  archevêque d'Auch, lieutenant du roi en Languedoc, mande aux sénéchaux de Toulouse, Périgord, Quercy, Rouergue et Carcassonne et à tous autres justiciers de tenir en état, depuis le jour de son départ jusqu'à un mois après son retour, les causes de Raimon d'Albenas, qui est à la guerre de Gascogne, en la compagnie de Bernard de Penne, seigneur de la Guépie. — Bibl. nat., Parlement 12, fol. 337 r°.

 

613. 19 avril 1350. — Lettres d'état, depuis le jour de son départ jusqu'à un mois après son retour, en faveur de Jean de la Porte, chevalier, seigneur de Jumilhac, qui dit être à la guerre en Limousin et en Périgord. — Ibid., fol. 331 v°

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