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Source : Bulletin SHAP, tome LX (1933) pp. 53-64.

 

INTRONISATION DE L’ÉVÊQUE GUY DE CASTELNAU A PERIGUEUX

(15 juin 1513)

Il y à quelques années, notre Président, M. le marquis de Fayolle, reçut de M. Depoin, de Saintes, la copie de l’acte suivant que nous avons relevée aussi exactement que possible et que nous publions telle que nous la possédons, malgré quelques incorrections faciles à redresser qui doivent provenir de la première copie.

Cette relation, qui décrit l'entrée solennelle de Guy de Castelnau, dans la cathédrale Saint-Etienne, est intéressante à plus d'un titre. D'abord, elle donne quelques variantes de la cérémonie traditionnelle de ces entrées (1): de plus, elle mentionne des personnages qui situent mieux encore l'événement ; enfin, elle a l’avantage de préciser la date de cette entrée qui, jusqu'à présent, était fixée à des époques très diverses.

Le P. Dupuy, dans son Estat de l’église du Périgord (tome II, p. 165), dit que cet évêque fit son entrée à Périgueux l'an 1511, le dernier jour de février. Chevalier de Cablan, dans sou Histoire de la ville de Périgueux (Bibl. mun., m. 127, p. 68) la place au 5 juin 1512; l’abbé Audierne, dans le Calendrier de la Dordogne de 1836, la met au 5 juin 1513; la Gallia Christiana donne la date du 28 février 1513 pour la prise de possession. Toutes ces dates sont inexactes.

La relation présente, qui concorde en cela avec l'extrait des registres capitulaires (page 40), donné à la Bibliothèque municipale par M. Dujarric-Descombes, fixe l'intronisation de Guy de Castelnau au 15 juin 1513. Et c'est à cette date qu'il faut s'en tenir.

Pour expliquer les variations des différents auteurs, il suffit de rappeler qu'il y avait deux cérémonies différentes lors de l'arrivée des évêques de Périgueux, une civile dans laquelle ils prêtent serment devant les maire et consuls, et qui avait lieu à une des portes de la ville; l'autre, ecclésiastique, qui était l'intronisation dans la cathédrale. C’est cette dernière que relate le document présent.

Parfois les deux cérémonies se faisaient le même jour; d'autres fois, elles étaient séparées, Pour Guy de Castelnau, les Archives municipales (BB. 14) nous disent que le serment devant les maire et consuls eut lieu le 28 février 1511 (vieux style), ce qui porte, en réalité, la cérémonie au 28 février 1512) et donc plus d'un an avant l'intronisation du 15 juin 1513.

Aucun document ne nous apprend la raison de cet intervalle considérable entre les deux cérémonies, mais il semble bien qu'on puisse l'expliquer par la difficulté que les évêques avaient à mettre d'accord les quatre barons du Périgord qui devaient porter l'évêque de l'église Saint-Pierre-Laneis à la cathédrale Saint-Etienne. L'acte exprès, sans dire la chose clairement, la laisse cependant assez entendre en parlant, des démarches faites auprès des quatre barons, et en mentionnant l'absence de deux d'entre eux.

En tête de la copie envoyée par M. Depoin, il y a le mot: «François. » Nous présumons que cela indique une copie faite sur l'original pour l'usage de François de Bourdeille, un des quatre barons.

En terminant, nous croyons qu'il est bon de souligner le fait de la consécration épiscopale donnée le même jour (15 juin 1513) à Jean de La Marthonie, chanoine de Périgueux et nommé à l'évêché de Dax.

Pour permettre à ceux qui ne peuvent pas lire le document dans le texte latin, nous en avons fait le résumé que voici.

Le 15 iuin 1513, comme Révérend Père dans le Christ, le seigneur Guy de Castelnau, évêque de Périgueux, d'accord avec le chapitre de la cathédrale, avait fixé de faire son entrée dans la dite église de Périgueux, il part de l’église collégiale de Saint-Front, et de l'abbaye, accompagné de l'évêque de Tulle (Clément de Brilhac) et d'Arnaud de Gontaut, évêque de Sarlat ; de Jean de la Marthonie, évêque nommé de Dax, des abbés de Terrasson et de Châtres et de plusieurs autres ecclésiastiques, de Mondot de La Marthonie, seigneur de Milhac, premier président au parlement de Bordeaux, de noble et puissant seigneur Jacques de Castelnau du diocèse de Cahors, du baron de Pompadour, de François de Bourdeille, baron du dit lieu, de Poncet de Gontaut, baron de Biron, d'Odet d'Aydie, seigneur de Ribérac, de Jean d'Abzac, chevalier, seigneur de La Douze, Reilhac et Vergt ; des seigneurs d'Hautefort, de Bannes, de Badefol, de Longa ; de Raymond Fayard, licencié, et lieutenant du sénéchal de Périgueux, de Jean Du Puy. avocat du roi et du procureur du roi en la dite sénéchaussée, etc., etc., enfin de Jean Bernard du Puy, seigneur de Trigonan, maire de Périgueux, et des consuls.

A cinq heures du matin, Guy de Castelnau se rend à l'église Saint-Pierre-Laneis, comme de coutume, sur une mule.

Quand il met pied à terre, le seigneur d'Abzac s'empare de la mule, comme lui appartenant. L'évêque proteste et fait des réserves.

Le cortège entre à Saint Pierre-Laneis, où se présentent les sieurs Pierre de La Bonne et Raymond Tricard, chanoines et syndics de la cathédrale, lesquels disent à l'évêque : « Révérend Père, c'est comme syndics de l'église cathédrale de Périgueux et députés pour veiller à l'observation des coutumes que nous agissons ici :

1° Vous êtes-vous procuré des ornements pontificaux ?

2° Avez-vous convoqué les quatre barons du Périgord ?

3° Comme les chanoines du chapitre ont pensé que peut-être vous ne vous êtes pas procuré les ornements pontificaux, nous vous en prêterons, mais ensuite vous observerez la coutume.

4° La chape appelée « la Cloche » de camelot que porte l'évêque à son entrée est destinée au chapitre, »

L'évêque pose la chape et les seigneurs La Bonne et Tricard la prennent et lui présentent les ornements pontificaux.

Il s'en revêt, avec crosse et mitre, puis il sort de Saint-Pierre, monte dans la chaise à porteurs sur la porte de l'église.

Puis vient la question de la préséance des barons pour porter l'évêque de l'église Saint-Pierre-Laneis à la porte principale de Saint-Etienne et ensuite jusqu'au maitre-autel.

L'évêque dit qu'il a fait convoquer par les notaires Guillaume Bodin et Pierre Bertin :

1° Le seigneur François de Bourdeilles, qui, présent, répond qu'il est prêt à remplir son office, à la condition qu'il tienne le premier rang qui lui est dû ;

Le seigneur Poncet de Gontaut, baron de Biron, présent, veut bien aussi remplir sa fonction .mais à la même condition ;

3° Le seigneur Guy de Mareuil, étant absent, son neveu Guy de Mareuil, capitaine du dit lieu, a déclaré qu'il devait précéder les barons de Bourdeilles, de Biron et de Beynac comme premier baron de la sénéchaussée et qu'il était prêt à porter l'évêque pourvu qu'on lui donne le premier rang;

4° Pour le seigneur Geoffroy de Biron, baron du dit lieu, a comparu Guillaume Chalup, délégué qui a fait la même déclaration.

Sur ce, l'évêque et le chapitre décident que, l’entrée ne pouvant être retardée ou remise, chaque baron devrait ensuite présenter les preuves de ses prétentions, et qu'ensuite on leur rendrait justice.

Et comme il était déjà tard et que surtout l'évêque devait consacrer le seigneur Jean de la Marthonie, évêque de Dax, on nomme, pour cette fois, les nobles Jean de Saint-Astier, seigneur de Ligne, Fortanier de Laurière, seigneur le Lanmary, Jean de Lagut, seigneur de Montardit et Antoine de Quistres ( ?) présents qui firent l'office de barons, et portèrent l'évêque sur la chaise pontificale, de l'église Saint-Pierre-Laneis, jusqu'à la porte de l'église cathédrale, en passant par la porte de la Cité nommée « porte Romaine. »

A la porte de la cathédrale se présentèrent Jean Thibaud, archidiacre de Bergerac, Pierre Robbranti (?) dit « Massé », Léon Colombier, Jean Després, Jean Thibaud, Denis de la Rassaigne (?), chanoines de la cathédrale, ainsi que Pierre La Bonne et Raymond Tricard, syndics de la même église de Saint-Etienne.

Au nom du chapitre, les susdits chanoines, par l'organe de Thibaud, archidiacre de Bergerac, qui tenait en mains un livre très ancien, dirent à l'évêque à haute voix :

« Voulez-vous, seigneur évêque, garder les coutumes et les statuts de l'église de Périgueux ? » L'évêque répond : « Je le veux. »

« Voulez-vous détendre et conserver les droits de l'église de Périgueux, recouvrer ce qui aurait été aliéné ? » — « Je le veux. »

« Voulez-vous aussi défendre les personnes de vos diocésains, ecclésiastiques et autres, des injures et des violences ? » — « Je le veux. »

Alors Thibaud lui présente le livre des évangiles et l'évêque, posant les mains sur le livre, jure ainsi : « Je promets et je jure sur les saints Evangiles que j'accomplirai ce que je viens de promettre. »

Ensuite le dit Thibaud rappela au révérend évêque que lors de sa première entrée il devait payer une chape pour le service de l'église et fonder un obit d'au moins 200 livres une fois données, ou 10 livres tournois tous les ans ; que les évêques laissent d'habitude après leur décès les meilleurs ornements qu'ils ont et les dalmatiques (courtibauts) des diacres et sous-diacres qui servent aux offices pontificaux, ainsi que la chape processionnelle, les bassins et les burettes d'argent.

Cette notification faite à l'évêque, les chanoines entrent et ferment la porte. Le prélat y frappe trois fois en disant : Attolite portas, etc.. La porte est alors ouverte par les chanoines et l'évêque entre porté par les mêmes que précédemment jusqu'au maître-autel.

Là le chœur et les chanoines chantent Sint lumbi vestri praecincti, et l'évêque, à genoux, devant l’autel, chante le verset et l’oraison de saint Etienne. Puis les chanoines le conduisent à la chaire appelée « la Cheu » (équivalent en patois de Sedes), derrière le maître-autel, et là se fait l'intronisation et l'évêque donne à chacun d'eux le baiser pendant qu'ils disent : « Seigneur évêque, soyez le bienvenu, à partir de ce moment nous sommes frères. »

Puis tous chantent le Te Deum, avec le verset et l'oraison de la Sainte Vierge.

Après cela, l'évêque commence la messe et la poursuit jusqu'au Gloria in excelsis, à cause de la consécration du seigneur Jean de La Marthonie, chanoine de l'église Saint-Etienne, nommé évêque de Dax. Cette consécration se fit donc le même jour avec les évêques de Sarlat et de Tulle connue prélats assistants, et en présence des témoins susnommés.

Chanoine J. Roux.

 

(On lit en haut en marge : François et 1513, 15 juin).

 

In nomme Domini, Amen. Noverint universi et singuli praesentes pariter et futuri hoc presens publicum instrumentum visuri, lecturi et etiam audituri, quod, die hoderna decima quinta mensis junii, annno Domini millesimo quingentesimo decimo tertio, in nostrorum notariorum ac testium infra scriptorum praesentia et audientia, cum Reverendus in Christo pater et Dominus Guido de Castelnovo, Episcopus Petragoricensis, cum consilio Capituli et Dominorum canonicorum de Capitulo Ecclesiae Petragoricensis, deliberasset faccre novum suum ingressum, cum solemnitatibus requisitis et consuetis, in dicta Petragoricensi Ecclesia ; ipseque Reverendus, eadem die, ipso existente in villa praedicti Sancti Frontonis Petragoricensis, et ante fores Ecclesiae Collegiatae Sancti Frontonis et Domus abbatialis Petragoricensis, honnestis ornamentis indutus et ornatus : una cum comitatu Revendissimorum Dominorum Tutellensis, Arnaldi de Gontault, Sarlatensis, Joannis de la Marthonie, Acquensis, Episcoporum, necnon de Terrassonio et de Castris abbatum, ac aliorum virorum ecclesiasticorum ; ac Mondoti de la Marthonie, Domini de. Milhaco, primi praesidentis Parlamenti Burdigalensis : nobilium et potentium virorum Dominorum Jacobi de Castronovo, Caturcensis diocesis, Baronis dicti loci de Pompadorio, domini dicti loci, Lemovicensis ; Francisci de Burdelia, Baronis dicti loci ; Ponceti de Gontault, Baronis de Biron ; Audeti d'Aydie, Domini de Ribeyraco ; Johannis d'Abzaco, militis, Domini de Doza, de Rilhac et de Birnhio, necnon Dominorum de Altoforti, de Bannes, de Badafollo, de Longa, Raymondi Fayardi, licenciati, locumtenentis Domini Seneschallis Petragoricensis ; Joannis de Podio, advocati et …………….(sic) procuratoris Regiorum praedictae senescalliae ; Jacobi Lamberti et Germani Foulcaudi, Electorum Regiorum electionis Petragoricensis, nobilissimi viri Johannis Bernardi de Podio, Domini de Trigonant, majoris villae et civitatis Petragoricensis, associati consulibus dictae villae Petragoricenis, plurimque aliorum dominorum militum et aliorum notabilium personarum ; hora quinta de mane, seu circa, cum applicaret iter ad Ecclesiam Sancti Petri Lanes, propre civitatem Petragoricensis, prout consueverunt sui praedecessores facere, et in sequendo morem et consuetudinem praedecessorum suorum : cum esset equester, descendit, de supra mulam in qua ascenderat ; quam mulam praedictus de Abzaco accepit, tanquam sibi pertinentem, utendo jure suo, prout asserebat; cui fuit responsum peu ipsum Dominum Reverendumai quod propter hoc non intendebat prejudicare Ecclesiae suae, prout formaliter protestabatur. Quibus actis, ingressus est ipsam Ecclesiam Sancti Petri Lanes, in qua quidem Ecclesia receperit venerabiles et scientificos viros, Dominos Petrum de la Bonne et Raymondum Tricardi canonicos predictae cathedralis Ecclesiae et syndicos ipsius Ecclesiae cathedralis, qui verba sequentia eidem Domino Episcopo Petragoricensi dixerunt : « Reverende Pater, Nos, ut sindici capituli et Ecclesiae Petragoricensis, tanquam commissi et deputati ab ipsis, ob reverentiam virorum (?) primae intratae et ingressus vestri, ibi comparemus pro solemnitabus consuetis observandis. Primo, si sitis provisus indumentis et vestimentis pontificalibus ? Secundo, si quatuor Barones hujus patriae fuerint debite vocati seu intimati ? Et quia Domini praefati de capitulo consideraverunt quod fortassis in promptu non essetis provisus et munitus ornamentis pontificalibus, ut decet, ipsi praefati Domini nos ad hoc destinaverunt ut vobis ornamenta pontificalia necessaria vobis exhiberemus cum protestationem tamen quod in tempore vobis providebitis, prout et praedecessores vestri facere consueverunt ». Qui Dominus Reverendus eisdem dixit quod non bene pro praesenti erat ornamentis pontificalibus sibi necessariis provisus, tamen partem aliquam eorumdem habebat, rogando praedictos dominos capitulum et canonicos ut eidem supplerent et sibi ornamenta necessaria sibi praestarent, quoniam in tempore provideret sibi, prout per dictos Dominos sindicos sibi fuerunt exhibita vestimenta sibi necessaria. Quo facto ipsi Domini syndici exposuerunt ipsi Domino Reverendo quod cappa cameloti, sive « la Cloche », quam ipse Reverendus deferebat spectabat et pertinebat eidem capitulo et Ecclesiae pro primo introitu facto. Qui, inquam, Dominus Reverendus, annuendo dictis Dominorum syndicorum praedictorum, cappam sive « la Cloche », quam de cameloti ferebat, tradidit realiter et deliberavit eisdem La Bonne et Tricardi, sindicis ejusdem Ecclesiae, tanquam praedicto capitulo pertinentem, ipsoque indumento sive « la Cloche » dimisso, ornamenta episcopalia gratis recepit et acceptavit, et illia ibidem se induit et hastavit alba, dalmaticis cappa processionali, crossa et mitra necessariis : ipseque indutus et munitus praedictis ornamentis, certis precibus, consuetis in eadem Ecclesia, per eundem ibidem dictis et factis, praedictam Ecclesiam Sancti Petri Lanes, statu et habitu pontificalibus ornatus, exivit ante fores ejusdem Ecclesiae et, ipso existente in cathedra, in qua solitum est portari Petragoricenses Episcopos in eorum novo introitu, a praedicta Sancti Petri Ecclesia ad Ecclesiam cathedralem Petragoricensem, dicti Domini syndici ibidem eidem Reverendo esposuerunt quod, cum ita sit ex consuetudine inconcusse observata in tali et tanta solemnitate, quod quatuor Barones Petragoricenses, ut columnae Ecclesiae vocentur pro eorum officio exercendo, videlicet pro ipsum Reverendum portando et deferendo a praedicta Sancti Petri Lanes Ecclesia usque ad majorem portam Ecclesiae cathedralis et deinde ad majus altare ipsius ecclesiae ; ideo tam pro interesse particulari capituli et Ecclesiae praedictae quam ipsius Reverendi instanter requisierunt, quatenus praedicti Barones vocarentur et requirerentur, ut officium suum praedictum exercerent et absentes contumaces reputarentur, et in eorum contumacia procederetur prout juris. Qua requisitione facta, ipse praefatus Revendus, eo egresso, prout supra dictum est, a praedicta Ecclesia Sancti Petri Laneys et in dicta cathedra existente, dicit praedictos Barones citari fecisse et ejus introitum eisdem notificari fecisse, eisque intimasse ut iidem praedicti novo introitu ad ejus ecclesiam assistarent, per magistros Guillermum Bodini et Petrum Bertini, notarios nominatos, et ad hoc specialiter per ipsum Reverendum deputatos, prout ex relatione ipsorum verbo facta, fuit compertum et viva voce relatum. Quod ipse Reverendus, ad requisitionem dictorum Dominorum sindicorum, alta et intelligibili voce, vocare fecit ; videlicet Dominum Franciscum de Burdelia, qui praesens personaliter comparuit et se facturum servitium quod facere debabat et tenebatur, dum tamen daretur eidem locus primus qui, prout dicebat, sibi debebatur : necnon Dominum Poncetum de Gontault, Baronem de Biron, qui praesens et personaliter comparuit et se obtulit de faciendo et exercendo officium suum, prout alias comparuit, dum dum tamen daretur ei primus locus, prout dicebat sibi pertinere : necnon Dominum Guidonem de Maruelhio, baronem dicti loci, absentem, pro quo comparuit nobilis Guido de Marolhio, ejus nepos, capitaneus dicti loci de Maruelhio, prout de ejus procuratione et potestate, instrumento sumpto et recepto par Bazum (?), dato die tertia.... praedictorum mensis et anni, praesentem fidem fecit, coram scientifico viro magistro h. … André Lizu, qui de Marolio organo dicti Andreae dixit dictum de Marolio debere praecedere eisdem de Burdelia, de Bironio et de Beynac, tanquam Primum Baronem dictae Senescalliae, et loco ipsius obtulit ipse de Marolio ut procurator praedicti, dictum Dominum Episcopum portare, dum tamen locus dignior sibi assignaretur. Et pro Domino Gaufrido de Beynaco, Barone dicti loci, comparuit honorabilis vir magister Guillelmus Chalupi, in juribus licentiatus, ut procurator praedicti, et eo nomine, ipsius de Beynaco, prout de ejus potestate fidem fecit, instrument sumpto et recepto per Raymundum de Brolio, die secunda mensis et anni prelibati, qui similiter dixit dictum Dominum de Beynaco alios Dominos de Burdelia, de Bironio et de Marolio praeire debebat, tanquam Baronem praedictae senescalliae, offerendo pro dicta de Beynaco praedictum Dominum Reverendum portare, dum tamen locus dignior assignaretur. Quibus visis et auditis, ac controversia ipsorum Dominorum Baronum intellecta, per ipsos sindicos fuit deductum, protestatum et declaratum, tam nomine ipsius Reverendi quam Capituli praedicti, quod ingressus seu introitus ipsius Reverendi non debebat propter litem et quaestionem praedictorum Baronum, quam habebant super eorum praerogativam et praeheminentiam, retardari nec remitti. Quibus auditis, fuit cum consilio Dominorum supra dictorum assistentium accordatum quod, visa praefata controversia., quatuor nobiles, sine praejudicio tamen ipsius Reverendi Domini Episcopi, Ecclesiae et capituli ac Baronum, eligerentur et deputarentur, ad portandum praefatum Dominum Reverendum, et, ad decisionem dictae questionis ipsorum Baronum, assignaretur dies per ipsum Reverendum, ut deinde, ipsis auditis, pro juribus suis, pro documentis praefatae Ecclesiae visis, fieret illis super illis justitia. Quibus actis, ipse Dominus Reverendus Episcopus, et attento quod jam hora erat tarda, attento maxime quod in praedicta Ecclesia, illa die, Reverendus in Christo Pater praedictus Dominus Joannes de la Martonie, Acquensis Episcopus, per ipsum Dominum Reverendum Episcopum se consecrare facere intendebat, et ad requisitionem praedictorum syndicorum, et sine praejudicio juris partium hinc inde respective et praeheminentiarum eorumdem, ad ipsum Dominum Reverendum Petragoricensem Episcopum pro hac vice, dumtaxat deferendum et portandum, fuerunt electi nobiles Joannes de Sancto Asterio, Dominus de Ligne; Fortonarius de Lauriere, Dominus de Lanmary; Joannes de Lagut, Dominus de Montardit et Antonius de Quistres (?) ibidem praesentes, qui illum Dominum Episcopum intronisaverunt, et ipso exietente in ornamentis suis pontificalibus et in cathedra pontificali, deportaverunt a praedicta Ecclesia Sancti Petri Lanes, usque ad majorem portam Ecclesiae praedictae cathedralis, existens subtus per rnanilum ( ?), transeundo per portam civitatis vulgariter dictam « la Porte Romaine » : ubi, dum ipse Reverendus fuit, comparaverunt in praedicto portali dictae Ecclesiae venerabiles et scientifici viri Domini Joannes Tebbaudi, Archidiaconus Bergeriaci; Petrus Robbranti dit Massé, Léo Colomberii, Joannes Depratis, Joannes Tebbaudi, Dionisius de La Rassaigue, canonici ejusdem Ecclesiae necnon Petrus La Bonne et Raymundus Tricardi, syndici ac etiam canonici praedicte Ecclesiae Petragoricensis ; qui, inqnam, Domini canonici, nomine dicti capituli ipsius Ecclesiae, per organum dicti Tebbaudi, archidiaconi Bergeriaci, qui in suis manibus tenebat quemdam librum antiquum, dixerunt eidem Reverendo Dno Episcopo, loquendo alta ac intelligibili voce : «  Vultis, Domine Episcope, servare mores statuta et consuetudines in Ecclesia Petragoricensi observatas et etiam approbatas ? » et statim ipse Dominus Reverendus repondit : «  volo. » Item, idem Tebbaudi dixit secundo : «  Vultis etiam jura Episcopalia, et Ecclesiae Petragoricensis deffendere et servare et alienata pro posse recuperare et revocare ? » Cui Dominus Revendus Episcopus répondit : « Volo ». Item, idem Tebbandi tertio dixit : « Vultis etiam personas dictae Ecclesiae et alias personas eccleeiasticas vestrae diocesis servare et deffendere ab injuriis et violentiis pro posse? » Cui Dominus Reverendus Episcopus respondit : « Volo ». Et tunc idem Tebbaudi porrexit sibi librum Evangeliorum et ipse Dominus Episcopus, manibus positis supra dictum librum, juramentum praestando, dixit : «  Haec omnia praemissa promitto et juro, ad sancta Dei Evangelia, me facturum et servaturum pro posse ». Ipseque Tebbaudi Reverendo Episcopo etiarn remonstravit qualiter quilibet, Episcopus Petragoricensis, in suo primo novo introitu, Ecclesiae Petragroricensi debet solvere unam cappam pro servitio Ecclesiae et se obligare ad fondandum suum obitum, saltem usque ad valorem ducentarum librarum semel solvendarum, vel decem libras Turononses qualibet anno. Item praedicta Ecclesia, ex consuetudine inconcusse observata, habet a Dominis Episcopis ipsius Ecclesiae decedentibus meliora vestimenta episcopalia quae habet et cortipalidos Diaconi et subdiaconi quae portant in magnis festis quando celebrant in pontificalibus. Item cappam processionalem et bassinos et vinagerias argenti. Quae praemissa eidem Episcopo notificata, ipsi Domini canonici ingressi sunt portam et illam clauserunt: qua clausa, ipse Dominus Episcopus, tribus vicibus, cum ejus crossa, sive baculo pastorali, percussit portam praedictae Ecclesiae, dicendo : « Attolite portas, etc » et deinde portae praedictae fuerunt apartae per ipsos Dominos canonicos, fuitque ipse dominus Episcopus demum ingressus praedictam Ecclesiam et deportatus per quos supra deputatos in cathedra praedicta usque ad majus altare dictae Ecclesiae, ad quod altare fuit decantatum per canonicos et choristas Ecclesiae  « Sint lumbi vestri, etc »; et existente Domino Episcopo genibus flexis ante dictum altare, ipse Dominus Episcopus dixit alta voce cantando versiculum et orationes de beato Stephano ; quibus actis ipsi Domini de Capitulo illum duxerunt ad Cathedram, vulgariter de la Cheu nuncupatam, retro dictum majus altare per illum ibi intronisaverunt et deinde illum omnes Canonici ipsius Ecclesiae ibidem praesentes deosculati fuerunt, dicendo verba sequentia : « Domine Episcope, bene veneritis, modo fratres sumus ». Quo expedito, omnes decantaverunt psalmum Te Deum Laudamus, etc.. cum versiculo et oratione de Beata Maria ; et cum ipse Dominus Reverendus deberet ibidem incipere officium et procedere usque ad Gloria in Excelsis, propter consecrationem faciendam de praefato Reverendo Domino Joanne de la Marthonie, canonico praedictae Ecclesiae, et Episcopo Acquensi, qui, eadem die, in eadem Ecclesia consecrari debebat a praedicto Domino Petragoricensi Episcopo, una cum praedictis Reverendis Dominis Sarlatensi et Tullensi Episcopis, nonobstante praefata consuetudine, idem Dominus Reverendus Petragoricensis Episcopus introitum missae incipit in majori altari, sine tamen praejudicio eorum Ecclesiae... et pro hac vice solum et dumtaxat et ibidem missam celebravit et de praedicto Domino Joanne Episcopo Aecquensi consecrando cum aliis Reverendis dictis dominis Episcopis Tutellensi et Sarlatensi solemniter perfecit et complevit juxta Sanctae Matris Ecclesiae formam et consuetudinem, supra nominatis Dominis tam abbatibus de Terrassonio, de Castris pluribusque aliis canonicis, praepositis pluribusque Parlamenti Burdigalensis consilariis et Dominis temporalibus ibidem stantibus et ministerium praedictum reverenter celebratum circondantibus. De quibus praemissis omnibus et singulis, cum protestationibus supra dicti, praefati tam ipse Reverendus Petragoricensis Episcopus, pro interesse et jure suis, et dicti Domini Barones, seu eorum praedicti procuratores et quilibet ipsorum respecltive, etc... pro suo jure et interesse, quam etiam dicti Domini Syndici, pro interesse jure et deverio ipsius Ecclesiae et capituli ejusdem, petierunt et requisierunt a nobis notariis infrascriptis, instrumentum et requestum seu litteras sibi fieri, prout cuilibet cornmissorum agenda. Acta enim fuerunt haec in modum praedictum, die et anno praedictis, praesentibus in praemissis et audientibus venerabilibus viris Dominis Helia de Lauriere, Helia de Podio, canonicis Ecclesiae collegiatae Sancti Frontonis ; Antonio Pin, Baccalario in juribus, Capellano Sancti Justi, Bernardo de Podio, scutifero, Domino de Trigonan, majore praedictae villae ; Helia Jehan de Vetat, consule, ac pluribus aliis ibidem praesentibus, testibus notis et rogatis.

 

Collatio facta cum originali per nos.

le gérant responsable, H. Etourneau.

 

(1) On a publié déjà celles d'Hélie Servien (1385), Gabriel Dumas (1498), Geoffroy de Pompadour (1503), Foucaud de Bonneval (1531) et Jean de Lustrac (1530). Cf Bull. de la Soc. hist. et arch. du Périgord, t. XLVIII (1921), p. 77, note 1.

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