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Source : Bulletin SHAP, tome LX (1933) pp. 81-93.

LES COMPTES DU CONSULAT DE 1398-1399 (CC 69 bis DES ARCHIVES DE LA VILLE DE PERIGUEUX)

[Le haut de la page 81 manque sur la version numérisée dans Gallica (note C.R.)

… Ce registre, qui porte ta cote CC. 69 bis, contient les comptes de la mairie coupée de Guillaume de Merle et de Bernard de Petit, de la Saint-Martin 1398 à celle de 1399. Par sa date, aussi bien que par son importance historique, ce document jusqu'ici ignoré nous a semblé mériter d'être signalé, décrit et brièvement analysé.

G. de Merle et B. de Petit succédaient à Hélie de Blanquet, maire du Consulat de 1397-1398, qui avait vu renaître dans la personne du fils d'Archambaud le vieux le péril que la ville avait pu croire définitivement écarté par l'arrêt du Parlement du 3 février 1397. Le digne héritier du comte avec ses complices avait repris contre les bourgeois de Périgueux son « étrange, âpre et mortelle guerre. » Devant ses attaques, ses déprédations et ses crimes, les Périgourdins terrifiés avaient dû recourir une fois de plus à la justice du roi et obtenu, le 18 avril 1393, l'ouverture d'une information criminelle contre leur sauvage ennemi. Il en fallait davantage pour mettre à la raison le cynique Archambaud qui, par trois fois déjà, avait fait défaut. Une année royale, commandée par le maréchal Boucicaut, vint, dans l'été de 1398, l’assiéger dans son repaire de Montignac, la place tomba seulement le 5 octobre aux acclamations de tout le pays. Archambaud en sortit la vie sauve, et, bien que gardé à vue par le maréchal, il ne cessait pas d'être redoutable, à cause de ses puissantes amitiés.

En dehors du désir qu'elle avait de prendre sur Archambaud une éclatante revanche juridique, la ville qui, à la suite de l'arrêt .le 1397, avait été autorisée à faire saisir, à titre de dommages et intérêts, quelques-uns des biens du comte à Périgueux et dans sa banlieue, avait aussi à empêcher l'effet de l'opposition formée par le chapitre et à réduire à néant les objections soulevées en Parlement contre l'envoi en possession définitif.

On doit rendre au Consulat de 1398-1399 et aux deux maires, de Merle et de Petit, cette justice qu'ils ne négligèrent rien pour que les poursuites engagées contre Archambaud n'aboutissent pas à un non-lieu, bientôt suivi de réhabilitation, et qu'en ce qui concernait l'attribution des biens du comte, tout obstacle fût écarté.

Les diverses missions envoyées à Paris par les bourgeois de Périgueux surent atteindre ces deux objectifs essentiels. Sur ce dernier point, CC. 69 bis permet de préciser, beaucoup plus que ne l'a fait Dessalles[1], le rôle décisif des députés périgourdins à Paris en 1398-1399.

Les premiers, Jean de Comte et Bernard Favier avaient été désignes par l'assemblée des trente prudhommes pour se rendre « en France » et y surveiller les affaires de la ville. Ils partirent de Périgueux le 7 décembre 1398 et, dès leur arrivée à Paris, s'abouchèrent avec deux avocats, Clément de Relhac et Guillaume de Papencort pour obtenir du Parlement un quatrième défaut contre Archambaud et plaider l'interposition du décret des biens du comte.

Avertis que le duc de Berry et surtout le comte d'Armagnac insistaient auprès du roi pour qu'il remit Archambaud de Périgord dans ses honneurs et dans sa terre, de Comte et Favier prévinrent aussitôt leurs concitoyens. Leur lettre causa dans Périgueux une émotion profonde. L'assemblée du peuple, réunie à son de trompe, le 25 février 1399, décida n'envoyer immédiatement à Paris trois autres grands bourgeois, Arnaud de Barnabé, Guillaume Feydit et Arnaud de Chastanet pour déjouer l'adversaire et empêcher que le comté ne fut rendu à Archamhaud ou engagé au comte d'Armagnac. (Voir l’extrait.)

Cette deuxième ambassade séjourna à Paris du 9 mars au 24 avril, elle écrivit aux Périgourdins la fameuse lettre du 22 mars[2] et laissa dans la capitale Favier et Feydit. Grâce à leur adroite insistance, ils obtinrent contre Archambaud de Périgord et ses complices les arrêts du Parlement du 19 juillet. Feydit, demeuré seul à Paris à partir du 24 du même mois, pressa l'expédition de l'arrêt et le décret des biens du comte, non sans avoir dédommagé d'avance par des présents le greffier criminel Jean de Ceyssieras, ses clercs, les avocats, les clercs de Benoit Pidelet, de Nicolas Lespoyza, Jean Williquin, greffier civil et son clerc. l'audiencier du roi, le chauffe-cire, Jacquet l'écrivain ut d'autres encore.

Guillaume Feydit était de retour à Périgueux le 14 septembre. Le 27, la ville entrait en possession des biens qui lui avaient été attribués par décret, bien que le seigneur de Pons, excipant d'une obligation, eût tenté aussi de faire valoir ses droits sur eux.

Depuis le mois de juin, Archambaud de Périgord voyant sa cause perdue avait quitté Paris sans prendre congé du roi et de son conseil ni de ses amis. Il passa ensuite en Angleterre où il porta son hommage à Henri de Lancastre, assassin du roi Richard.

Le principal complice d'Archambaud était le capitaine d'Auberoche, Jean Cothet, dit d'Auvergne ; il semblait devoir échapper aux terribles conséquences des deux arrêts rendus contre les comtes puisque le roi lui avait octroyé des Ici très de grâce[3] ; sur l'insistance de son ennemi, Héliot Mosnier, Cothet fut livré sur l'ordre du roi aux envoyés périgourdins par le bailli de Saint-Pierre-le-Moûtier. Conduit sous bonne escorte à Périgueux, le 25 juin 1399, il essaya vainement de se défendre par devant le sénéchal du pays. Il était chargé de trop de crimes pour ne pas payer sa dette. Il fut décapité, puis écartelé le 8 août et ses morceaux turent pendus à des potences. Le 9, le maire et consuls chargeaient ledit Mosnier, de Thiviers, d’aller eu Auvergne, réclamer aux héritiers de Cothet la part d'amende qu'ils devaient à la ville en vertu de l’arrêt de 1397. (Voir les extraits.)

Enfin, pour exploiter jusqu'au bout leur victoire et rendre impossible tout retour offensif de l'ennemi héréditaire, les Périgourdins envoyèrent en novembre 1399 un nouvel ambassadeur, Hélie Lacrotz (et non Lascoutz) avec mission de représenter au roi le péril que constituaient pour Périgueux les forteresses du comte et, en particulier, celle d'Auberoche.

Lacrotz fut particulièrement heureux dans ses démarches puisqu'il obtînt du roi l’ordre de démolir Montignac, Auberoche, Bourdeille et Roussille, mais cette commission ne fut pas strictement exécutée.

L'année consulaire, on le voit, avait été fort bien remplie, elle a marqué vraiment la fin de la guerre inexpiable des comtes contre Périgueux qui avait causé tant d'alarmes, de ruines et tant de deuils et lourdement grevé les finances de la ville.

 

Comme tous les outres comptes consulaires, CC. 69 bis est un cahier de papier vergé marqué d'une ancre en filigrane, format in-4° de 61 feuillets. La couverture est faite d'un parchemin de remploi, qui porte au verso le texte d'une commission adressée par le pape Innocent [IV] à l'abbé de Sainte-Marie de Chancelade et à Bertrand de Monte Lhauzuno, chanoine de Périgueux, pour conférer à Arnaud Roux, docteur es lois, écolâtre de l'église de Saintes, les bénéfices, canonicats et prébendes dont jouissait en l'église de Périgueux le chanoine Guillaume de la Force, chapelain et familier de l'évêque d'Albano, Talleyrand (1348). L'acte est daté d'Avignon, le 4 des kalendes d'un mois illisible, l'an 10 du pontificat [1361-1362].

Sur celle couverture se lit, en caractères de grosse gothique, l'intitulé suivant ;

 

Aysso es lo comtes de mestres Guilhem de Merle bachelier en leys e de Mossen Bernart de Petit licenciat en leys qui furen mayors en l’an miel .CCC. IIIIxx. .XVIII. A fenit l'an miel .CCC. IIIIxx. .XIX.

Le scribe, qui était calligraphe, a orné sa copie de quatre belles majuscules. Ce sont les A d’Aysso, aux folios 1, 39v° et 43 (dans l’A du fol. 1 se voit une tête de loup mordant le jambage gauche de la lettre) ; et l'S initial de Soma au folio 41 v° dont la courbe intérieure forme banderolle avec sa légende : Ave Maria gratia plena. Dominus.

Dans son ordonnance interne, le compte de 1398-1399 ne diffère pas des autres documents de même nature. On en jugera par l'analyse, chapitre par chapitre, que nous en donnons ci-dessous et quelques extraits.

Fol. 1. -- Compte du Consulat de la ville du Puy-Saint-Front de Périgueux : du dimanche après la Saint-Martin 1398 à l’an 1399.

Maires : Guillaume de Merle, bachelier ès lois, du dimanche après la Saint-Martin au 17 février 1399, où il fut fait juge du roi ; — B. de Petit, licencié ès lois, créé le 17 février.

Consuls du Puy-Saint-Front : P. de La Ribieyra, Jean de Segui, B. de La Chapelle, Aymeric de Vilat, P. de Foncolom, R. Boinaut, Jean Adam, Forton de Jondo, Guilhami Fayard, Audoy Boyer.

Consuls de la Cité : Hélie Sauzet, Aymeric Agreffuelh.

Comptable : Forton de La Vayschieyra.

Contre-comptable Jean de Segui.

Juge : B. de Petit.

Procureur : Guilliem de La Rocha.

 

Fol. 1 v°. Dépenses des gages des serments aux fêtes accoutumées, Noël, Pâques, Saint-Jean et Toussaint : 6 1. 8 s.

Fol. 2. Dépenses des robes des sergents et des guetteurs (guachas) du clocher de Saint-Front : 23 l. 2 s. 3 d. m.

Fol. 2. V°. Gages de Peyrot le bourreau : 15 l. 17 s. 8 d.

Fol. 3.-6. Dépenses pour le fait de la juridiction : Messe du Saint-Esprit (17 novembre); papier pour le Consulat, paille pour le jour du serment, cire verte, recherche dans les archives, torches des Consuls le soir de Noël, réparation de la trompette de sur le clocher, messe du Saint-Esprit après 1'élection du second maire, dîner du juge, du procureur et du notaire, pain et vin offert à quatre arbalétriers du maréchal Boucicaut qui avait ordonné que Bertholi fut capitaine d'Auberoche (fol. 4) ; gages du trompette et des sergents qui sonnèrent la trompe et firent le tour de la Clautre le soir des Rogations, des consuls qui furent aux portes le soir et le jour de Saint-Mémoire, du procureur et des sergents qui veillèrent au moûtier pour garder la veille de Saint-Mémoire de « débat » ; frais d'enlèvement d'un chien crevé, frais d'« articles » de procédure contre Jean d'Auvergne (fol. 4 v°»), recherche des lettres des rentes dues par Taleyran de Périgueux, frais d'exécution de malfaiteurs et de Jean d'Auvergne, frais d'entrée en possession des biens confisqués sur le comte de Périgord, torches de la veille de la Saint-Front (24 octobre), dépenses pour la reddition des comptes et les élections, frais de procédure contre Taleyran de Périgueux qui refusait de prêter le serment de loyauté et de payer une rente, due à la ville.

Fol. 6 v°. Dépenses pour faire la visite des limites de la juridiction et tenir la cour « als decs de la communa ».

Fol. 7. — Dépenses rie la Charité du Bacon ou du Mardi-Ci ras.

Fol. 8. — Dépenses de la Charité de Pentecôte.

Fol. 8 v°. — Dépenses de la fête de la Saint-Jean-Baptiste,

Fol, 9 v°. — Frais de voyages ordinaires.

ler décembre. — Envoi d'un valet à Montignac pour mander à Piquet que les consuls envoyaient en France B. Favier et J. de Comte « e que si el volia re enchargar nos ni lor de escrioure al rey ni e nous senhors toquant la honor de Monr lo Mareschalc e de luy que nous hi fariam tot so que poyriam. »

14 décembre. — Envoi d'un valet avec des lettres des gens du roi au seigneur de Monréal pour qu'il leur livre Joni del Rat qu'il gardait prisonnier. Le seigneur n’ayant pas répondu favorablement, un valet fut envoyé à Piquet, capitaine de Montignac pour le maréchal Boucicaut, pour qu'il insiste afin d’avoir ce prisonnier.

Fol. 10. — Le 1er février, envoi de P. de Pueymeya en Armagnac « per espiar de Archambaut de Peregorc hont era ni si devia anar en Franssa. »

Fol. 10. — Le 23 janvier, envoi d'un valet à Caussade en Quercy pour voir si Archambaud était à Montauban et s'il devait monter en France.

Fol. 10 v° — Le 19 février, Forton de Jaudo envoyé à Piquet pour savoir de M. le Maréchal où il était et s'il savait si Archambaud de Périgord montait en France.

Fol. 11 v°. — Le 3 juin, Perrotin de Jalat envoyé en Saintonge et à Bordeaux pour savoir où était Archambaud de Périgord, qui était sorti de Paris.

Fol. 12. — Jean d'Auvergne exécuté connue traître (8 août).

Fol. 14. — Dépenses de l'envoi en France de Jean de Comte et de Bernard Favier, le 7 décembre 1398, pour poursuivre le procès contre Archambaud et pour obtenir le décret des biens du comte que, Guillaume de Lespine avait livrés aux consuls à la suite de l'arrêt du Parlement.

Fol. 16. — Dépenses de renvoi en France d'Arnaud de Barnabé, Arnaud de Chastanet et Guillaume Feydit, le 25 février 1399, pour s'opposer à ce qu'Archambaud recouvrît sa terre et qu'elle fût donnée au comte d'Armagnac, qui l'aurait rendue à Archambaud.

Fol. 18 v°. — Dépenses de B. Favier et de Guillaume Feydit à Paris, du 24 juillet au 13 septembre 1399: mandements obtenus du roi et du Grand Conseil ; frais de copie payés à des clercs de Me Giraud de Montaigut, garde du trésor du roi ; honoraires d'avocats; frais de démarches et voyages pour s'assurer de la personne de Jean d'Auvergne.

Fol. 21 v° — Dépenses de Guillaume Feydit à Paris, du 24 juillet au 13 septembre : droits d'expéditions et de sceau ; présents et gratifications à des gens de justice ; frais de voyage.

Fol. 24. — Gages promis pour faire et accomplir les précédents voyages.

Fol. 25. — Frais de la mission à Paris de Me Hélie Lacroix qui devait demander au roi la démolition d'Auberoche.

Fol. 28. — Frais de remboursement d'anciennes dettes, dont plusieurs remontant au temps de la guerre d'Archambaud et du siège de Montignac (prêt d'Arnaud de Barnabé).

Fol. 29 — Payements faits à Enri Champagne qui avait avancé de l’argent à la ville pour ses affaires.

Fol. 29 v° — Frais de présents et de services, pour les obsèques de G. Calhon, juge-mage ; de B. de Chaumon, ancien maire, et de dame Blanche, femme de Mgr de Pons, enterrée aux Frères Prêcheurs le 21 octobre (fol. 30); — présents à Eymeric des Chabannes, lieutenant du sénéchal ; au trésorier de Périgord et Quercy, au Me provincial de l'ordre des Prêcheurs, qui avait soutenu les intérêts de la ville en France contre Archamhaud (fol. 30) ; à l’évêque d'Agen, pour M. le patriarche, son oncle, qui les avait également soutenus.

Fol. 30 v° — Frais d'aumônes aux Frères Mineurs, aux Frères Prêcheurs, dont l'église fut consacrée le jour de Saint-Laurent; procession pour la vie et santé du roi de France (23 juillet) : Minimes et Prêcheurs y assistèrent et le sermon fut donné par Frère Itier de Bertolmiou, avec sonneries do cloches.

Fol. 31 v°. — Dépens de procès et d'instruments. Affaires du serment de Taleyran et de Jean d'Auvergne.

Fol. 33 v° — Dépenses de levée de la faille ordonnée pour les affaires de la ville.

Fol. 35. — Dépenses de la levée du marquet.

Fol. 35 v°. — Dépenses des guetteurs sur le clocher.

Fol. 30. — Dépenses des travaux (hobras) de la ville.

Fol. 39 v°. — Salaires et taxations.

Total : l.666 livres, 3 s., 4 d., maille.

Fol. 43. — Recette des émoluments du Consulat.

Fol. 44. — Recette des amendes.

Fol. 44 v. — Recette de la tuerie des porcs du Mardi-gras.

Fol. 44 v°. — Dettes remboursées.

Fol. 45. — Rentes du Mardi-gras, payées en argent.

Fol. 45 v°. — Rentes le la Charité de Pentecôte payées en pain.

Fol. 46. — Mêmes rentes payées en argent.

Fol. 47. — Produit de la levée faite sur le commun de Champcevinel et de la Barde (en bétail).

Fol. 48. — Recette de la prévôté que le comte de Périgord avait en cette ville, et des autres deniers, du commun et boades qu'il avait à Champcevinel, Trélissac et Coursac.

Fol. 48 v° — Recette des ventes de la ville.

Fol. 49. — Recette du talh fait pour les voyages en France et autres, pour régler les affaires de la commune, par quartiers : Verdu et l'Arsault, Limogeanne, Léguillerie, Saint-Silain, Taillefer, Les Farges et Laubergerie, Rue Neuve et Boucherie, le Pont.

Fol. 56. — Produit de la reyrserche (rôle supplémentaire) et de ce qu'ont versé les habitants de la Cité :

1.465 livres, 2 sous, 4 den., maille tourn.

Fol. 56 v°.     Remises d'impôt sur le talh.

Fol. 57 v° — Restes dus sur le talh,

Fol. 58 v°. — Récapitulation des recettes et des dépenses générales de l'année.

Fol. 59 v° — Sommes restant dues par la ville à des particuliers.

Fol. 60 v°. — Compte approuvé le jeudi avant Saint-Martin, 9 novembre 1402, par Hélie de Blanquet, « regen per loc de mayor ».

 

EXTRAITS

I.                   Archambaud de Périgord

Fol. 16 v° — Aysso qui s'en sec avem baylat a Ar. de Bernabe e Arnaut del Chastanet e a me Guilhem Feydit que com nos aguessam trames ayschi coma par al comensament deus viacges Johan de Comte et B. Favier en Franssa al Rey nostre senhor e a son noble Cosselh per aver lo decret deus bes que Guilhem de Leypina nos avia liourat los quals lo comte de Peregorc solia aver en esta vila e al entorn e per las autras cochas que aviam a far en Franssa e per saber si Archambaut de Peregorc era en Franssa e losdichs Johan e Bernart escriousseren nos cochadamen que Monr de Berri e lo comte d’Armanhac amenavan e de cert lo compte de Peregorc : Archambaut : deves lo Rey nostre senhor per cobrar e redre sa terra e per aquestas noelas nos feserem apelar lo pobble am la trompa liqual volguen (sic) e acosselheren que hom y trameses be e sollempnialmen Arnaut de Bernabe com que se fos e d’autres quals que nos volguessam e lo XXXVe jorn de feurier tramesen los dessus dichs per contrastar que lo dich Archambaut no cobres sa terra ni no fos baylada al comte d’Armanhac quar si fos en las soas mas dobtavan que la bayles al dich Archambaut e quo lodich Archambaut nos fezes e fezes far la falsa mortal guerra que nos avia fach e fach far avans que Mossehor lo Mareschalc de Franssa li mezes lo ceti a Montinhac e am la gracia de Dyo e am nostre bon drech ilh o persegueren per partit que el no poc delhiourar mas que los senhors de Franssa lo feyren pro muzar per la gran persecta que nos hi fasziam et faziam far e al endarrier no poc re delhiourar : lo Rey li remes lo criminal en civel :                : [4] mas s’en anet ses prendre conget del Rey ni de son noble Cosselh ni de sos amixs qui l’avian sostengut en Franssa e Englaterra per despiech del rey de Franssa e aqui fetz homenatge al Rey qui sera fahs rey d’Englaterra contra lo ben rey Richart que aviau mort per eveya de tot que so avia en Guyayna e per far aquestas chausas baylem lors o qui s’en sec…

II.                Jean d’Auvergne

Fol. 4. — Item baylem que despenderen lo mayor e lo procurayre e Hel. Sirven et d’autres senhors que feren articgles contra Johan d’Alvernha quant se plageyava davan lo jutge com justicia fus facha de luy e despenderen en pa e n vi, monta................................................................................................................... iii. s.

Fol 4. — Item baylem a dos homes, qui porterem le fusta e meren las potensas hont foren mes li cartier de Johan d’Alvernha e per. vi. grandas chavilhas deffer, monta.......................... x. s. viii. d.

Fol. 6, — item baylem per ja corda a estirar Johan d'Alvernha e per ja eschala, monta ii. s. viii. d.

Fol. 11. — Item baylem a .iiij. de may a Laugel de Combas loqual tramesem en Alvernha am letras que portava al seneschalc d'Alvernha e a Guilheume du Pont comtenen que si exequcio se fazia de Johan d'Alvernha loqual era pres per lodich seneschalc ni si poyriam aver alcun profiech per causa del arrest en que nous era condempnat en XXX. milia franxs de sos bes que nos voliam que lodich seneschalc n agues la mestat e estet .XXIX. jorns e donem li per despens e per tot, monta................................................................................................. 1 v. s.

Fol. 12. — Item baylem per los despens que fetz Johan d’Alvernha del .xxv. jorn de junh d'aqui al  .viii. jorn d'oust que fo descapitat coma traydor, monta.............................................. xxxi. s. ix. d.

Item baylem per ferrar lo rossi que lodich Johan d’Alvernha avia chavaugat, monta    ii. s.

Fol. 19. — Item com rnossr lo seneschalc de Peregort fus a Paris e per i maudamen que lo Rey aviat donat a Heliot Mosnier loquals mandamen ara endressat al dich mossenhor lo seneschalc o a son luoctenen contenen e mandan al baylio de S. Peyr lo Mostier que tantost e sen delay nonobstant gracias enducias ni letras degunas de gracia o autras qualque se fossan bayles Johan d’Alvernha al dich mossenhor lo seneschalc o a son luoctenen per luy amenar en Peregort e per que lodich mossenhor lo seneschalc o son luoctenen fezessan exsquciou de luy segon que trobari n per enformaciou dels malvatz fachs que el avia comes en Peregort e en l’autre pays del Rey e mossenhor Eymeric de las Chabanas luoctenen deldich mossenhor lo seneschalc no agues am que y pogues anar losdichs B. Favier e Guilhelme Feydit am lo cosselh de mossenhor lo seneschalc e de nostre cosselh de part de lay ordoneren que lodich mossen Aymerci e lodich B. e Heliot Mosnier anessan far ladicha requesta aus despens de la communa liqual y aneren e apres grant re de debatz e do enpachiers que hom lor y mes lodich Johan d'Alvernha lor fo bavlat e lo nos trameren en esta vila per Heliot Mosnier e P. Eyrardo e per P. Monedier e despenderen lidich Mon. Aymeric e B. Favier de Paris troque a S. Peyr lo Mostier e per tornar d'aqui a Paris et lodich Heliot Mosnier e Eyrardo e P. Monedier de venir am lodich Johan d'Alvernha de Tiviers en esta vila ont venguerem lo .xxve. jorn de junh, monta.                                                                                                                                xxv. lbrs v. s.

Fol. 19 v°. — Item baylet lodich B. Favier per .j. rossi que compret per amenar lodich Johan d'Alvernha, e costet e monta.                                                         iiii. lbrs.

Item baylem lo .xxv. jorn de junh a Johan del Salhen e a Beitran de Laga e a. iiii. autres companhos liqualh vengueren armatz e a chaval en esta vila e conduschen d'Ayscha en esta vila Heliot Mosnier Eyrardo e P. Monedier liqual ameneren Johan d'Alvernha losquals lidich Heliot Mosnier e li autre duy avian logatz per lor condure quar deus raubadors complices d'Archambaut de Peregort avia sobre lo pays e dobtavan de esser encontrat e per so logeren los dessus dichs, monta............................................................................................... vij. lbrs. x. s.

Fol. 32. — Item baylem lo .IX. jorn d'oust a Me Helias Sirven per una procuracio que fetz com fasziam procurador Helias Monier[5] loqual anava en Alvernha a persegre delz bes qui foren de Johan Cotet per vertut del arest ne poyriam aver e donavam l'en sertana soma si ne aguessam agut e costet am ja pel de pargami, monta.        vi. s. iii. d.

Fol. 32 v°. — Item baylem a . j. avocat de nostre cosselh per las razos que fetz par davant lo luoctenen de mossenhor lo seneschalc de Peregort contra Johan d’Alvernha e las letras de gracia en reputant que no valian re e que atendut la falsa e malvada mortal guerra que nos avia facha e a tot lo pays del Rey e no devian re valer ni no y devia esser auvit ni ames e los austres grans crimis que avia comes e donem li per son gran trabalh, monta.                  xx. s.

Fol. 32 v°. — Item baylem a Me Hel. Sirven per ja enformacio qui fut facha per trametre a Lemotges contra Johan d'Alvernha e taxem l’en, monta.--------------------------------------------- xx. s.

G. Lavergne.

 



[1] Dans son ouvrage, Périgueux et les deux derniers comtes de Périgord ou Histoire des querelles de cette ville avec Archambaud V et Archambaud VI. Paris, in-8°.

[2] Portée par P. Monedier, et arrivées à Périgueux le 31 mars (CC. 69 bis, fol. 17), Elle a été publiée par L. Dessalles (op. cit.), preuves, p. 68-69.

[3] Dessalles (op. cit.), p. 284 n° 1.

[4] Le membre de phrase entre ‘:’ a été barré.

[5] Cette procuration se trouve aux Archives de la ville, FF. 35.

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