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Source: Bulletin SHAP, tome V (1878), pp. 99-111 & 247-272.

GILBERT DE DOME,

sEnEchal du  pErigord[1].

Ce personnage, qui ne figure pas sur la liste des sénéchaux du Périgord, dressée par l'abbé de Lespine[2] , nous est connu par les travaux d'un Périgourdin, dont la modestie n'avait d'égale que la science, J.-B. Lascoux. Notre compatriote, si versé dans l'histoire du Sarladais, a parlé à différentes reprises de Gilbert de Dome, dans ses Documents historiques sur la ville de Dome[3] ; il nous a même donné un sceau de ce seigneur[4] ; mais, pour ne pas sortir du cadre de son travail, il s'est borné à donner de simples indications sur les personnages dont le nom se trouve lié à l'histoire de l'ancienne bastide royale. Ce que M. Lascoux n'a pas eu le loisir de faire, nous allons le tenter pour le dernier représentant de cette famille, qui a donné son nom à la ville, et essayer de raconter, pièces en mains, les exploits de Gilbert. Peut-être cette étude permettra-t-elle de se rendre compte de l'état misérable du pays Sarladais, au milieu du xive siècle.

Gilbert descendait d'une des plus vieilles familles du Périgord, puisque, selon l'abbé de Fouilhac, un chevalier du nom de Bernard de Dome vivait en 1109. Cousin des Gourdon, Gilbert entra, par son mariage, dans la famille des vicomtes de Turenne, dont son père, Guillaume, avait été l'ami et le conseiller. Doué d'une grande ambition, il sut mettre à profit toutes les occasions que la fortune lui offrit. Il avait un tempérament vindicatif, qui le porta à méconnaître ses devoirs de sénéchal, et son orgueil, dans une autre circonstance, l'empêcha de faire amende honorable de ses méfaits. Comme certains seigneurs de son temps, il prisait les chevauchées et le pillage, et ne dédaignait pas le métier de voleur de grand chemin, guidé en cela par une soif de rapine plutôt que par l'amour du lucre, puisqu'il eut promptement dissipé un riche patrimoine, et qu'il mourut dans la plus profonde misère. Mais tous ces défauts étaient rachetés chez Gilbert par sa bravoure, à laquelle l'historien Froissard a rendu justice, et il doit lui être beaucoup pardonné pour les services qu'il rendit à son pays dans les guerres contre les Anglais.

Ce seigneur prend dans les actes le nom de Gilbert, Gilibert et Gisbert; le plus souvent, il se qualifie seigneur de Vitrac.

Le registre des hommages de l'évêché de Sarlat[5] nous le montre prêtant à ce titre serment à l'évoque, le 1er juillet 1344, le 15 octobre 1347 et le 31 janvier 1348.

En 1347, les Anglais s'emparent par trahison de Dome, et de là, rayonnant dans la vallée, mettent tout à feu et à sang. Guillaume de Montfaucon, sénéchal de Périgord[6], accourt et replace la ville sous l'obéissance du roi de France. La participation de Gilbert à ce fait d'armes n'est prouvée par aucune pièce.

Cependant, dès l'année suivante, on le retrouve le bassinet en tête, menant l'existence errante du soldat. Le 18 juin 1348, écuyer banneret, il lève une compagnie de treize écuyers et vingt-quatre sergents « de pié » et sert sous le comte de Lille, lieutenant du roi en Languedoc. Le 10 octobre 1349, il reçoit à Toulouse, pour solde, de la main du trésorier des guerres, Jehan Chauvel, la somme de 283 livres 10 sols tournois[7] .

En 1353-54, la guerre est au cœur du Sarladais. « Les Anglais surprennent l'église et fort de Tursac, et le château de Pelevesi, d'où ils font des courses sur Sarlat. » (Chanoine Tarde).

Bientôt Renaud de Pons et les habitants de Sarlat assiègent Tursac; la bride de Sarlat y est apportée avec quelques autres machines de guerre qu'ils avaient, et les pressent si avant qu'ils sont contraints de quitter la place.

« Peu de jours après, les Anglais prennent une partie du fort d'Aillac, les habitants de Sarlat y accourent et en donnent avis à Arnaud de Hispania[8] , sénéchal du Périgord et du Querci, lequel vient au secours bien accompaignié et si à propos qu'il leur fait lascher prinse et y prend prisonnier Jean de Verticastro, capitaine anglais, lequel il mène à Sarlat, et là, le fait exécuter à mort à raison des voleries qu'il avait faites sous prétexte d'hostilité. (Mss., chanoine Tarde.).

Renaud de Pons[9], que nous voyons ici intervenir, était chevalier, sire de Montfort et capitaine pour le roi de France du Limousin et du Périgord, et « des lieux voisins par deçà la Dourdoigne. »

Il convient de remarquer ce titre, parce qu'il nous initie à l'organisation administrative de notre province. Le Périgord ne confinait pas partout à la Dordogne ; ce fleuve formait en revanche la limite de deux grands gouvernements, celui de la Langue d'Oc, et celui du Périgord et Limousin. En 1354, par exemple, le comte d'Armagnac était lieutenant du roi es-parties de la Languedoc; Renaud de Pons était capitaine pour le roi ès-parties du Périgord et du Limousin: il relevait lui-même du maréchal de France Arnoul d'Audrehem, lieutenant du roi en Poitou, Saintonge, Limousin, Angoumois, Périgord et deçà la Dordogne. Les titres de capitaine et de lieutenant étaient, comme on le voit, loin d'avoir l'acception admise aujourd'hui. Le sénéchal du Périgord, qui avait dans sa juridiction des terres appartenant aux deux gouvernements, était nominalement placé sous une double dépendance, mais en réalité il était presque indépendant. De même en était-il des seigneurs qui, ainsi qu'on le verra pour Gilbert de Dome, acceptaient un commandement dans la Languedoc et par deçà la Dordogne.

Ainsi, dès cette époque, Gilbert était capitaine du chastel royal du mont de Dome[10], et comme le château se trouvait par-delà la Dordogne, il se trouvait par le fait dépendre du comte d'Armagnac, et il devait, en conséquence, se faire faire la paie par le trésorier de celui-ci. Il était d'autre part à la tête d'une compagnie opérant sur la rive droite de la Dordogne[11], et les services qu'il rendait de ce fait lui étaient généralement payés à Limoges.

Parmi les seigneurs qui servaient avec lui Regnault de Pons, se trouvaient Pons de Beynac[12], chevalier, sire de Comarque, et le chevalier Ragon de Mauriac[13] , celui-ci avec cinq, celui-là avec six écuyers. Gilbert commandait en 1353[14] une compagnie de neuf écuyers, quatre servants à cheval et quatre servants à pied, et en 1354, une de quatorze écuyers et de huit sergents à pied[15].

Il avait d'un autre côté à Dome, en 1353, une garnison de dix-neuf écuyers et quarante sergents à pied[16] .

Renaud de Pons, Pons de Beynac et Gilbert de Dome, épousèrent d'ailleurs la querelle du seigneur de Beynac, contre le seigneur de Castelnau, et prirent part à leur lutte qui se termina par une trêve de deux années, conclue à Limeuil, le 22 novembre 1354[17].

Les nombreuses quittances, que nous possédons de Gilbert, nous permettent de le suivre pas à pas, pendant ces deux dernières années. A Toulouse, le 2 avril 1353; à Limoges, le 8, il est revenu à Sarlat le 25. On le retrouve à Toulouse le 10 mai de la même année, à Limoges le 15 mai 1354, au Port Sainte-Marie le 1er juin, à Agen le 11 août, et enfin, le 17 octobre à Limoges. Dans ce dernier voyage, il est accompagné du sire de Comarque, son compagnon d'armes[18] .

Dans le cours de l'année 1355, Gilbert de Dome resta sur la brèche[19] ; son rôle augmente chaque jour d'importance, et bientôt il unit au commandement du chastel royal du mont de Dome, celui de la place de Gourdon[20] ; chevalier banneret, il a sous ses ordres deux chevaliers bacheliers, quarante-sept écuyers et cent sergents à pied avec lesquels il garde le Gourdonnais [21].

Les malheurs de la patrie allaient lui permettre encore de grandir. Dans la néfaste journée de Poitiers, le roi Jean fut fait prisonnier, et parmi les seigneurs qui tombèrent pour ne plus se relever, se trouva Renaud de Pons.

A la suite de ce désastre national, une trêve de deux années fut conclue entre les parties belligérantes, grâce à l'entremise des cardinaux. On nomma dans chaque camp des commissaires des trêves. Furent désignés :

« Entre les rivières de Vézère et de Dordogne, pour la partie du roi de France :

Le viscompte de Torren[22].

Monsieur Gilbert de Dome.

Le sire de Comargue[23].

Monsieur Bertrand de Caynak[24].

Pour la partie du roi d'Angleterre, ceux qui sont nommés en Périgord :

Monsieur Johan de Galart.

Le sire de Lumilh[25].

Le sire de Mussidein[26].

Le sire de Graignols[27].

Et le chastelain de Briggerak[28].

En Caourcyn pour la partie du roi de France :

Monsieur Benoît Johan.

Monsieur Johan de Gordon.

Le sire de Témynes.

Et le sire de Blancafort.

Et pour la partie du roi d'Angleterre :

Monsieur Arnaud Amanieu de Labret.

Monsieur Piers de Guntaud.

Le sire de Chastelnoif.

Monsieur Beron de Maigmont.

Monsieur Gilbert de Béoville. » (Fœdera, Rymer VI).

Les lettres royales furent publiées à Sarlat le. 29 mars 1357[29] .

En réalité, Gilbert devenait en Périgord le chef du parti français, jusqu'alors commandé par Renaud de Pons. Il avait épousé Mathe de Pons, tante du jeune vicomte de Turenne[30] . Le sire de Comarque et le seigneur de Gasnac étaient ses anciens compagnons d'armes, et ne cherchaient nullement à lui disputer le pouvoir. Les circonstances, comme on le voit, servaient admirablement Gilbert et le désignaient au choix du Dauphin, pour les fonctions de capitaine du roi en Périgord et dans les pays en deçà de la Dordogne[31].

Cependant les capitaines anglais, qui gouvernaient les villes et places du Périgord, ne voulaient ni reconnaître la trêve, ni obéir aux commissaires chargés de la faire respecter. « Ils font toutes sortes de voleries, écrit le chanoine Tarde, et mesmes au temps des vendanges (1357), ils vindrent à Sarlat, et en amenèrent les hommes et chevaux qu'ils trouvèrent dans les vignes. »

Le 8 janvier 1358[32] ils s'emparèrent de Puymartin et de La Vayssière, près Salignac, puis, quelques jours après, consentirent à s'éloigner, moyennant une somme d'argent. Les habitants de Sarlat, comprenant que les Anglais alléchés par ce butin ne tarderaient pas à revenir, se décidèrent, enfin, à détruire ou tout au moins à démanteler ces deux bicoques, ainsi que plusieurs autres du voisinage, dont La Rode[33] et Campagnac. Cette mesure mécontenta fort Bertrand de Casnac, propriétaire de La Rode : il réclama en vain à la ville des dommages et intérêts, et fut débouté de sa demande parce que les consuls n'avaient eu en vue que l'intérêt général. Gilbert, de son côté, n'était pas moins irrité que le sire de Casnac contre les Sarladais, d'après le dire du chanoine Tarde. Il leur reprochait de s'être opposé à sa nomination de capitaine pour le roi ès-pays de Périgord. Tout porte, d'ailleurs, à croire que Bertrand sut habilement attiser cetle haine.

Cependant Gilbert ne pouvait dans sa situation abandonner le parti du roi de France. Non-seulement il était resté châtelain du chastel royal du mont de Dome[34], mais à cette époque même, Jean, comte de Poitou, le chargeait de lever, de concert avec Jean de Gourdon une compagnie de deux cents cavaliers et deux cents fantassins, pour disperser les larrons et voleurs qui dévastaient la contrée[35] . Il devenait enfin sénéchal du Périgord[36] .

Aussi fut-il réduit à charger, sous main, un de ses lieutenants, le chevalier Raynaud Donadei, du soin de le venger. Raynaud, tout en tenant pour le parti français, avait fait du château de Vitrac qu'il commandait la retraite de tous les voleurs, sans distinction de nationalité, et le lieu de dépôt de leur butin. Il entretenait des intelligences avec les Anglais, et il était tout disposé à prêter l'oreille aux suggestions de son seigneur. Il recevait souvent dans son fort deux Sarladais, ses proches parents, Sicard et Bernard Donadei : il sut les corrompre et ceux-ci lui promirent de lui livrer leur ville[37]. Voici, d'après l'historien sarladais, quel était le plan de la conspiration :

« Sicard et Bernard Donadei devaient monter par l'échelle du cimetière ou de la Bocarie , et se saisir de la Tour-Neufve, qui joint le cimetière, et de la tour de la Blanquie, d'autant que la muraille estoit fort basse de ce costé; et à l'ayde et deffense d'iceux les enemys debvoient poser les eschèles entre ces deux tours, et après qu'ils seroient montés et entrés en nombre suffisant, donner moyen aux autres, de rompre la porte; et sur ce point la grande trouppe qui debvoit attendre tout cela auprès de Saint-Nicolas, arriverait et entrerait en bataille dans la ville. Le butin debvoit estre apporté à Dome, Vitrac, Daglan et la Gassaigne, places qui appartenoient à Guibert de Dome. »

Le complot fut découvert, et les traîtres pris et convaincus. On leur fit leur procès au mois de février 1359[38]. « Bernard Donadei mourut en prison, après avoir heu la question et avant le jugement. Sicard, par sentence, fut condamné d'estre submergé et suffoqué dans le ruisseau de Cuze, qui passe par le milieu de la ville, et après, son corps estre apporté à la place publique et y demeurer quelques jours exposé à. la vue de tout le monde ; ce que fut exécuté. » (Chanoine Tarde.)

A cette nouvelle, Gilbert jette le masque. Suivi de Raynaud Donadei et d'une troupe de gens armés, dont, pour la plupart[39] , les noms sont arrivés jusqu'à nous, il se dirige sur Sarlat, dans l'intention de tirer vengeance de la mort des frères Donadei. Il s'embusque avec sa troupe dans les environs de la ville, attendant la tombée du jour. Dès que les ténèbres sont devenues assez épaisses, tous courent aux barrières en criant: Guienne, Labret et Dome-Vitrac, pour donner à croire que le terrible chef d'une bande anglaise, Bertrucat Labret était avec eux. Les portes résistent aux coups de hache, mais elles cèdent à l'incendie. La ville est envahie, les bourgeois accourent, plusieurs sont tués et une cinquantaine d'autres emmenés prisonniers, ou relâchés contre forte rançon.

L'attaque cependant échoue; les routiers veulent nonobstant amener Sarlat à composition, comme l'avaient fait quelques années auparavant les Anglais de Pelvesi. Ils s'emparent donc de l'église de Campagnac, qui devient pour eux un second centre d'opérations. Ils font de là des courses dans la campagne, saisissant tous ceux qui tentent d'entrer dans Sarlat ou d'en sortir, détroussant et assassinant les passants. On dit même qu'enorgueilli par de tels exploits, le sénéchal du Périgord songeait à piller et détruire après Sarlat, Brive, Beaulieu, Martel, et ravager les terres de son neveu, le vicomte de Turenne, lequel avait, sans doute, refusé de s'associer à sa cause. Comme tous les seigneurs maudissaient les trêves qui les empêchaient de guerroyer entr'eux, il fut facile à Gilbert d'entraîner dans sa défection plusieurs chevaliers, son frère d'armes Pons de Beynac, Jean de Salignac et son fils, Arnaud de Guérin, Hélie de Cumet. Ceux-ci s'emparent de Pelvesi, de Saint-Geniès et de Salignac et commettent une série de brigandages.

Cependant les habitants de Sarlat, pour empêcher les gens de Gilbert de venir courre jusqu'aux portes de la ville, établissent une garnison à Temniac[40], et ils avisent le régent de leur situation critique. Celui-ci envoie aussitôt aux baillis royaux de Sarlat, Brive et Martel, l'ordre[41]  de signifier aux rebelles qu'ils aient, sous peine d'emprisonnement et de confiscation de leurs biens, à poser les armes et à rendre les lieux forts dont ils s'étaient emparés; en cas de refus de leur part, de rassembler la noblesse et la bourgeoisie du pays et de prendre, de concert avec elles, les mesures propres à réduire les rebelles. Il leur enjoignait, en outre, de faire une enquête et d'assigner les principaux coupables à comparaître aux prochaines assises du Parlement de Paris[42] .

Comment l'affaire se dénoua-t-elle devant la cour suprême? Nous ne saurions le dire. Gilbert, en tout cas, fut sur-le-champ révoqué par le régent de l'office de sénéchal, et Hugues de Pujol, seigneur de Blancafort, qui avait été commissaire des trêves en Quercy, fut nommé à sa place par lettres données à Paris, le 7 juillet 1360[43] .

Mais, lorsque cette décision fut prise, la paix était depuis longtemps faite entre Gilbert et les bourgeois de Sarlat. L'évêque Hélie de Salignac, quittant sa résidence épiscopale d'Issigeac, était venu en juillet 1359 s'interposer entre les deux ennemis, et Gilbert avait, sur ses instances, consenti à composer avec les bourgeois[44], au prix de 500 florins d'or, qui lui furent payés en 1361[45].

La réconciliation fut-elle bien sincère? Il est difficile de l'admettre, en voyant[46], en 1360, Bertrucat Labret accourir du haut pays à la tête d'une bande. Talayrand de Périgord, les seigneurs de Baynac, de Blancafort, de Ferrières et de Labatut, vinrent alors avec nombre de leurs amis s'enfermer dans Sarlat; la garnison de Temniac fut renforcée et ravitaillée, et le chef des routiers, devant une telle démonstration, jugea inutile de tenter l'attaque de la ville.

Le nom de Gilbert n'est pas prononcé en cette affaire; le personnage était cependant trop important pour qu'on puisse croire à un oubli de la part de l'historien sarladais. On ne peut, toutefois, affirmer que l'ancien sénéchal ait appelé Bertrucat Labret. La trêve avait pris fin, et de toutes parts les capitaines de compagnie se ruaient au pillage.

Ainsi: « Quand la bande de Bertrucat Labret se fut éloignée, et que les seigneurs accourus à Sarlat se furent eux-mêmes retirés, les garnisons anglaises du voisinage venoient tous les jours et à toutes heures courre sur la ville, tellement que pour faire la récolte du bled et du vin, et empescher que les faubourgs ne fussent pillés d'emblée, les habitants heurent une garnison extraordinaire, laquelle ils employaient pour faire la sentinelle sur les advenues aux extrémités de la terre. » (Chanoine Tarde.)

Aussi dans les années qui s'écoulèrent entre la paix de Poitiers et le traité de Brétigny, l'anarchie la plus complète régna-t-elle en Périgord. Cette circonstance allait rendre facile aux Anglais la prise de possession de notre province. Jean Chandos reçut le 31 décembre 1361 le « serment de foiauté de messire Gilibert de Domme, à Montignac; et le lendemain celui-ci lui prêta à Sarlat serment d'oubéissance[47] . »

Quelque temps après, Gilbert se rendit coupable d'un nouveau méfait.

« Sous la domination des Anglais, dit le savant historien de la commune de Cahors, M. Dufour, et malgré la paix, Cahors ne jouit pas d'une grande tranquillité. Cette cité fut constamment exposée aux attaques des Tard-Venus, des soldats de Lesparre, 1362, et de ceux de l'archiprêtre Arnaud de Cervole », et enfin, ajouterons-nous, aux attaques de Gilbert de Dome. Les détails de cette nouvelle chevauchée nous sont cette fois restés inconnus, mais non point le châtiment. A la prière des consuls de Cahors, l'official de cette ville lança une excommunication contre Gilbert, sa femme, et ses parents et partisans. Les consuls, d'ailleurs, se ravisèrent bientôt, et deux d'entr'eux, Bernard de Cazels et Pierre le Tonnelier, allèrent, au nom de tous, demander à l'official de rapporter la sentence. Celui-ci écrivit donc à l'official de Sarlat pour qu'il fît relever Gilbert de sa déchéance, s'il voulait restituer les objets volés aux consuls avant la prochaine fête de la Nativité de la Vierge[48] .

Gilbert se crut assez puissant pour braver les foudres de l'Eglise, et en réalité, l'heure de l'expiation n'avait pas encore sonné.

Le 13 août 1304, il prêta hommage au prince de Galles en qualité de seigneur de Saint-Aubin[49]. C'est d'ailleurs la seule fois que nous voyons Gilbert prendre ce titre dans les actes. A partir de 1361, il se qualifie seigneur de Vitrac et de Dôme, puis quelques années après, seigneur de Dome, ce qui tendrait à l'aire remonter à cette époque l'aliénation du château de Vitrac entre les mains de Bertrand de Casnac. Gilbert vendit alors du moins le château de la Cassagne à Bertrand Aytz[50] (2). Quatre années après cette prestation d'hommage, on est assez étonné de retrouver Gilbert sur la brèche, combattant cette fois pour la cause nationale.

« Après être descendu dans la ruine, dans la mort, à une profondeur inconcevable, le pays allait être sauvé, allait ressusciter. » (Michelet).

Dans le cours de l'année 1368, un revirement se fit dans l'opinion publique ; le mécontentement contre les Anglais fut adroitement entretenu par le duc d'Anjou, et lorsque le 24 janvier 1369 le roi de France cita le prince de Galles à comparaître le 2 mai suivant devant le Parlement de Paris, de nombreux partisans s'étaient déjà déclarés en sa faveur. Les derniers mois de l'année 1368 avaient été mis à profit par le duc d'Anjou; le 30 décembre, il enrôlait Roger d'Espaigne, chevalier[51] avec neuf hommes d'armes, et Gaillard de Baygnac[52] (Bainac), chevalier, seigneur de Floressas, avec treize hommes d'armes ; le 15 janvier 1369, Jean de Gourdon, chevalier banneret[53] , passait à sa solde avec neuf écuyers, etc.

Le signal de la révolte fut bientôt donné par un Quercinois, Geoffroy de Vayrols, archevêque de Toulouse, arrivant à Cahors avec les pleins pouvoirs du duc d'Anjou. L'étendard fleurdelisé est de nouveau arboré sur les tours de la ville. Le mouvement se propage; les gens de Dome, qui avaient pu avouer les Anglais des lèvres, mais qui avaient conservé au fond du cœur le culte des anciens rois, se déclarent Français, eux, leur ville, et ses deux châteaux, dès le mois de mars 1369, ou au plus tard dans les premiers jours d'avril. Gilbert de Dome ne fut sans doute pas étranger à cette détermination ; peut-être lui-même suivit-il en cette circonstance les conseils de son ami et compagnon d'armes Jean de Gourdon. Quoi qu'il en soit, Gilbert, à partir des premiers jours d'avril, est complètement acquis à la cause française, et il va, dans les lieux voisins, réveiller le patriotisme endormi. Le 16 avril, il reçoit du duc d'Anjou la mission de garder et défendre les terre et ville du Mont de Dôme, et se trouve placé à la tête d'une compagnie de quarante hommes d'armes[54]. En même temps la ville de Dome voit ses privilèges confirmés (14 avril) et augmentés.

Les Sarladais, cependant « considérant que tout changement d'estat traine après soy de grands maux, quoiqu'ils fussent françois de volonté et d'affection, ne voulurent pourtant se déclairer à la première semonce, attendant une meilleure et plus asseurée occasion. » (Chne Tarde.) L'archevêque de Toulouse leur écrit de Cahors le 2 avril [55] pour les inviter à entrer en conférence avec lui, « mais ils s'en excusent et n'y vont pas. Peu de temps après, le duc d'Anjou, voulant scavoir leur volonté, y envoye Talayran de Perigord[56], son lieutenant en Languedoc, lequel estant à Sarlat, au couvent des cordeliers, le 22 d'apvril, leur faict lecture des lettres du duc, et leur représente le désir qu'il avait que la ville se déclarât pour le roy de France, les habitants demandèrent du temps pour se résoudre et d'autant que Talayran avait des troupes pour les y constraindre, ils firent trêves avec luy pour certains temps qu'ils demandèrent pour y délibérer. » (Chne Tarde.)

Cependant la nouvelle du soulèvement était parvenue au prince de Galles, qui donna aussitôt l'ordre aux troupes anglaises de marcher sur le Perigord. Gilbert, qui venait d'être nommé gouverneur de Dome, eut à préparer la défense de la ville. Il fit venir auprès de lui un sien cousin, chevalier, qui s'appelait messire Pierre Sanglier, et il s'occupa de faire rentrer dans la ville tout le bétail de la compagne avoisinante.

A la fin de mai, l'ennemi se présenta devant la place. « Quand, dit l'historien Froissard, les Anglais et les Gascons qui étaient là 1500 hommes d'armes et 2000 que archers que brigands furent là venus, si se ordonnèrent et se mirent en arroy de siège, bien et faiticement et commencèrent a assaillir la forteresse de grand'volonté. Si y levèrent plusieurs grands engins, assauts et escarmouches, ou il y eut fait, le siège durant, de grand's appertises d'armes. »

Les Anglais, désespérant de venir à bout .de la résistance de Gilbert, s'attaquèrent à ses biens. Ils s'emparèrent du château de Saint-Vincent qui appartenait à sa femme, Mathe de Pons, et mirent le feu à l'église voisine[57], la veille de la fête du Saint-Sacrement[58] . Gilbert supporta ce coup porté à sa fortune personnelle, comme il sied à un soldat, et ne se départit pas de son devoir. Aussi quand les Anglais « eurent là été 15 jours et ils eurent vu que rien n'y fesoient ni rien n'y consquestoient, et si y giseaient en grand'peine et à grands frais, si se avisèrent et conseillèrent les uns par les autres, qu'ils signifieraient leur état et leur affaire au prince de Galles, leur seigneur, qui se tenait en Angoulesme.

« Assez tôt après, messire Jean Chandos, messire Robert de Canolle, messire Thomas de Felton, le captal de Buch, messire James d'Andley et les autres seigneurs et chevaliers, qui là étaient, eurent conseil et advis ensemble qu'ils différaient leur siège (car là à sévir rien ne conquestoient), et chevaucheraient plus avant sur le pays et conquerraient villes et garnisons, qui s'étaient tournées françaises nouvellement, par l'effet des compagnies et des gens du duc de Berry[59] .

« Si se deslogèrent et se mirent en chemin et s'en vinrent par devant Gramat. »

Gilbert de Dome avait sous ses ordres pendant le siège 40 lances[60]. Aussitôt après le départ des Anglais (août 1309), le duc d'Anjou lui confia une compagnie composée de 1 chevalier bachelier et de 78 écuyers, à charge de servir le roi dans les guerres de Gascogne et de garder et défendre la ville du Mont de Dôme[61] , et bientôt après[62] il le fit de nouveau sénéchal du Périgord.

Gilbert se remet alors en campagne ; il se présente devant Montagut ( ?)  [63] et le Cars (?) et fait déclarer ces places pour le roi de France[64] . La trêve conclue avec les habitants de Sarlat étant expirée, il les somme de se prononcer en faveur du parti national, et comme ils cherchaient des faux-fuyants, il engage les hostilités en multipliant les chevauchées sur leur territoire. « Le 18 du mois d'aougst suivant, Talayran de Périgord, Arnaud d'Espaigne et Guibert de Domme vindrent les investir avec 3 ou 4 mille[65] hommes pour les constraindre à se déclairer. Ils demandent encore délay et ces seigneurs leur donnèrent derechef deux moys, veu l'importance de l'affaire. Finalement, après plusieurs assemblées faictes à Montignac, Domme et Vitrac, les habitants promirent le 3 février (1370) auxdicts Talayran, d'Espaigne et Guibert se remettre en la souveraineté de France, pourveu que le roy confirmât leurs priviléges et les affranchit de quelques dettes qu'ils debvoient encore des deniers des guerres passées ; » la trêve fut prolongée comme le prouve une ordonnance du sénéchal du Perigord[66], et communication fut faite au roi de France des dispositions dans lesquelles se trouvaient les Sarladais. La réponse ne se fit pas longtemps attendre ; dès le mois de juillet, le duc d'Anjou accordait aux habitants de Sarlat une charte de privilèges qui fut confirmée un mois après par le roi Charles. Gilbert, en qualité de sénéchal du Périgord, fut chargé de publier dans Sarlat les lettres royales[67] . »

Le changement d'état de Sarlat, les difficultés de plus en plus grandes qu'offrait le racollement des gens d'armes[68], et peut-être aussi les brèches faites déjà à sa fortune, déterminèrent alors Gilbert à réduire sa compagnie à vingt hommes d'armes et à huit arbalétriers[69]. Il continua quelque temps encore son existence agitée de soldat. On le retrouve à Montignac, le 15 janvier 1371 (v. st.) prêtant serment au comte Archambaud de Perigord[70]. Le 31 mars de la même année, il assiste, avec Bertrand de Casnac, à une convention[71] passée entre le chevalier Menaud, seigneur de Barbazon[72], et les consuls de Sarlat. Au mois de mai 1373, accompagné du seigneur de Comarque et des bourgeois de Sarlat, « faisant en tout soixante maistres et bon nombre d'arbalestriers et pionniers, » il va attaquer le château de Siorac, dont les Anglais avaient fait leur centre d'opérations et d'où ils rayonnaient vers Sarlat, Dome et Gourdon[73] .

Ce fut là vraisemblablement son dernier acte militaire. On ne le retrouve plus sur la brèche, ni au moment de la venue à Sarlat du connétable Du Guesclin, ni en 1383, lorsque le château de Dome-Vieille est assiégé et pris par les Anglais. Son nom n'est plus prononcé, et une seconde fois les fonctions de sénéchal lui sont retirées.

Qu'était-il advenu? Quelle nouvelle disgrâce Gilbert avait-il encourue? L'histoire ne le dit pas. Mais la fortune avait assurément cessé de sourire au vieux seigneur, qui vingt-cinq ans durant avait chevauché et bataillé sans merci; il était accablé de dettes, et il ne faut pas l'oublier, il n'avait jamais été relevé de son excommunication.

Il vendit successivement toutes ses terres, son château de Vitrac (avant 1378), à son ancien compagnon d'armes, Bertrand de Casnac, qui allait bientôt aussi recevoir la punition de ses brigandages[74], puis d'autres terres à Itier de La Roque[75], chevalier (1385), aux consuls de Dome[76] (1385), à l'évêque de Sarlat, Jean de Ravilhon[77] (3 janvier 1388, v. st., et enfin 14 janv. 1383, v. st.), son château de Dome-Vieille, à Pons de Baynac, devenu sénéchal du Périgord[78] .

Ainsi son héritage s'en alla lambeau par lambeau, et se trouva-t-il réduit sur ses derniers jours à la misère la plus profonde. Lorsqu'il mourut, le monde et sa famille avaient oublié le nom jadis redouté du hardi routier, et personne ne vint réclamer sa succession ; l'église refusa de rendre au corps de l'excommunié les derniers honneurs, et il fut enterré dans le jardin des Pères de Saint-Augustin de Dome[79].

Telle fut la fin misérable du dernier représentant de la maison de Dome.

G. Marmier.


PIÈCES JUSTIFICATIVES.

I

 

1349. Toulouse, 10 octobre. Gilbert de Dome, ecuyer, donne quittance de 283 livres 10 sols tournois pour la solde de sa compagnie du 18 juin 1318 au 12 avril 1340.

Sachent tuit que je Gillebert de Home, escuier, ay eu et receu de Jehan Chauvel, trésorier des guerres du roy messire pour tous les gaiges de moy, banneret, xiij autres escuiers et xiiij sergens de pié de ma compagnie, desservis ès guerres du dict seigneur du xviij jour de Juing mil cccxlviij jusques au xii jour d'aoust présent sous le gouvernement de feu mons. Bertran jadis conte de Lile, lors lieutenant du roy ès parties de la Languedoc, deux cenz quatre vins troiz livres dix solz tournois : cest assavoir pour droiture xj 1. viij s. t., pour …. vin s. t. et compté dudit trésorier par la main de Raoul de Lile son lieuten. iiclxxi 1. xiiij s. t. des quell. iiclxxi 1. xiiij s. t.  et des lettres particulière à moy rendu par ces présentes je me tiens pour bien paiez et en quitte le Roy nostre dit seigneur, son dit trésorier et tous autres. Donné à Thoulouse souz mon scel le xe jour d'oct. l'an mil ccc quarante neuf.

(Sceau en cire rouge.)

(Bibl. nat., dép. des Mss. Titres originaux au mot Dome.)

II

1353. Toulouse, 2 avril. Gilbert de Domme, sire de Vitrac, chevalier, capitaine du chastel royal du Mont de Domme, donne quittance de 40 livres tournois pour la garde du château de Domme pendant un mois.

 

Sachent tuit que noutz Gilbert de Dome, sire de Vitrac, chevalier, capitaine du chastel royal du Mont de Dome avait eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roi messire, par la main d'Evendol, son lieutenant, en prest sur notre pension de xl livres tournois, lesquels nous prenons par mois pour la garde dudit chastel, par ordenance monsieur Jehan conte Darmagnac, lieutenant, dudit seigneur, es parties de la Languedoc, quarante livres tournois, desquelles xl livres tournois nous nous tenons pour bien paiez. Donné à Thoulouse sous notre scel, le ij jour d'avril l'an mil cccliij.

(Sceau.)

(Bibl. nat., dép. des Mss. Clairambault. Titres scellés au mot Dome.)

III

1353. Limoges, 8 avril. Gilbert de Dome, chevalier, donne quittance à Jean Chauvel de 100 livres 12 sols 6 deniers tournois à valoir sur les gages de sa compagnie.

 

Saichent tuit que nous Gillebert de Dome, chevalier, avons eu et receu de Jehan Chauvel, trésor. des guerres du Roy mess. par la main de Gille Perier, son lieutenant, en prest sur les gaiges de nous et des genz d'armes et de pié de notre compagnie desservis et à desservir en ces présentes guerres de Limosin et de Pierregort, sous le gouvernement de monsieur Regnault de Pons, chev. sire de Montfort, capitaine pour ledit seigneur des pays dessus diz et des lieux voisins par deçà la Dourdoigne, cent livres douze solz six deniers tournois, desquelles c 1. xii s. vi d. t. nous nous tenons bien paiez. Donné à Limolges sous notre scel le viije jour d'avril l'an mil cccliij.

(Le sceau manque.)

(Bibl. nat., dép. des Mss. Titres originaux au mot Dome.)

IV

1353. Sarlat, 25 avril. Gilbert de Dome, chevalier, donne quittance à Jean Chauvel de la somme de 80 livres 12 sols à valoir sur les gages de sa compagnie.

 

Saichent tuit que nous Gillebert de Dome, chevalier, avons eu et receu de Jehan Chauvel, trésorier .les guerres du Roy mess. par la main de Gille Perier, son lieutenant, en prest sur les gaiges de nous de ix escuiers, de iiij servans à cheval et de iiij servans à pié de nre compaignie desservis et à desservir en ces présentes guerres de Limosin et de Pierregort, sous le gouvernement de monsieur Regnaut de Pons, chevalier, sire de Montfort, capitaine pour ledit seigneur dess. diz et des lieux voisins par deçà la Dourdoigne, quatre vinz livre douze sols six deniers tournois compté eux pour droiture x 1. xv sols t. desquelles iiijxx 1. xij s. vi d. t. nous nous tenons pour bien paiez. Donné à Serlac sous notre scel, le xxv jour de apvril l'an mil ccc liij.

(Sceau en cire rouge.)

(Bibl. nat., dép. des Mss. Titres originaux au mot Dome.)

V

1353. Toulouse, 10 mai. Gillebert de Dome, chevalier, capitaine de Dome et du chastel royal du Mont de Dome, donne quittance de LX livres tournois pour la solde de sa compagnie.

 

Sachent tuit que nous Gillebert de Dome, chevalier, capitaine de Dome et du chastel royal du Mont de Dome, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roi messire, par la main d'Evendol, son lieutenant, en prest sur les gaiges de nous et des gens d'armes et de pié de notre compagnie, desservis et à desservir en ces présentes guerres de Gascoigne en la garde desdits lieux, sous le gouvernement de messire le conte d'Armagnac, lieutenant du roy notre dit seigneur es parties de la Languedoc, soixante livres tournois, desquelles lx livres tournois nous nous tenons pour bien paies. Donné à Thoulouse sous notre scel le x jour de may l'an mil ccc cinquante trois.

(Sceau.)

(Bibl. nat. Mss. Clairambault. Titres scellés au mot Dome.)

VI

1353. 8 décembre. Gilbert de Domme, chevalier, capitaine du castel roial du Mont de Domme, donne quittance de ccxliv livres xii sols vii deniers tournois, pour les gages de xix écuyers et xl sergent à pied du 23 janvier 1352 (v. st.) au 1er décembre 1353.

 

Sachent tuit que nous Gilbert de Dome, chevalier, capitaine du castel roial du Mont de Dome, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire, par la main d'Eveindol son lieutenant en descompte de ce que nous est deu pour les gaiges de nous, xix escuiers et xl sergens à pié de notre compagnie, desservis et à desservir es guerres de Gascoigne en la garde dudit lieu, sous le gouvernement de monsieur Jehan conte d'Armagnac, lieutenant dudit seigneur es pais de la Languedoc, depuis le xxiii jour de janvier ccclij jusques au premier jour de décembre cccliii ens. deux cens quarante quatre livre xii sols 7 deniers tournois, desquelles iicxliiij 1. xij s. 7 d. t. nous nous tenons pour bien paies. Donné sous notre scel le viij jour de décembre l’an mil cccliij.

(Sceau.)

Bibl. nat. Mss. Clairambault. Titres scellés au mot Dome.)

VII

1354. Limoges, 15 mai. Gilbert de Dome, sire de Vitrac, chevalier, donne quittance à Jean Chauvel de la somme de 101 livres 12 sols à valoir sur les gages de sa compagnie.

Saichent tuit que nous Gillebert de Dome, sire de Vitrac, chevalier, avons eu et receu de Jehan Chauvel, trésorier des guerres du roy messire, par la main de Gille Perier, son lieutenant en prest sur les gaiges de nous et des genz d'armes et de pié de notre compaignie, desservis et à desservir en ces présentes guerres de Limosin et Pierregort, sous le gouvernement de monsieur Regnault de Pons, sire de Montfort, chlr, capitaine pour led. seigneur ès pays dessus diz et ès lieux voisins par deçà la Dourdoigne, cent une livre douze sols six den. tour. desquels ci 1. xij s. vi d. t. nous nous tenons pour bien paiez. Donné à Limoges sous notre scel le xv jour de may l'an mil cccliiij.

(Sceau en cire rouge.)

(Bibl. nat. dép. des Mss. Titres originaux au mot Dome.)

VIII

1354. Port-Ste-Marie, 1er juin. Gillebert de Borne, sire de Vitrac, chevalier, capitaine du chastel roial du Mont de Dome, donne quittance de xl livres tournois pour la garde dudit chastel pendant un mois.

Sachent que nous Gillebert de Dome, sire de Vitrac, chevalier, capitaine du chastel roial du Mont de Dome, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roi messire, par la main de Eveindol, son lieutenant, en prest sur la pension de quarante livres tournois que nous prenons par mois par mandement et ordenance de monsieur Jehan conte d'Armignac, lieutenant dudit seigneur es parties de la Languedoc, pour la garde dudit chastel, quarante livres tournois desquelles xl livres tournois nous nous tenons pour bien paies. Donné sous notre scel au Port. S. Marie, le premier jour de Juing l'an mil cccliiij.

(Sceau.)

(Bibl. nat. Mss. Clairambault. Titres scellés au mot Dome.)

IX

1354. Agen, 11 août. Gillebert de Dome, sire de Vitrac, chevalier, capitaine du castel roial du Mont de Dome, donne, quittance de xl livres tournois pour la garde pendant un mois dudit chastel.

(Clairambault. Titres scellés, Dome.)

X

1354. Limoges, 17 octobre. Gilbert de Dome, sire de Vitrac, chevalier, donne quittance à Jean Chauvel, de la somme de 105 livres à valoir sur les gages de sa compagnie.

Sachent tuit que nous Gillebert de Dome, sire de Vitrac, chlr, avons eu et receu de Jehan Chauvel, trésorier des guerres du roy messire, par la main de Gilles Périer son lieuten. pour tous les gaiges de nous, de xiiij escuiers et viii sergens à pié de ma compagnie, desservis au service du roy es pays de Limosin et Pierregort, du premier jour d'octobre mil cccliiij jusques au xvj jour diceli mois, sous le gouvernement de mons. Regnault de Pons, sire de Montfort, chlr, capitaine pour le roy es pays dess. diz et es lieux voisins par deçà la Dourdoigne, cent cinq livres tournois compté euz pour droiture xiiii 1. t. desquels cv 1. t. nous nous tenons pour bien paiez. Donné à Limoges sous notre scel, le xvij jour dudit mois d'octobre l'an mil cccliiij.

(Le sceau manque.)

(Bibl. nat., dép. des Mss. Titres originaux au mot Dome.)

XI

1355. Toulouse, 23 février. Quittance du même de xxx livres tournois pour la garde du chastel roial du Mont de Dome, pendant un mois.

Sachent tuit que nous Gillebert de Dome, chevalier, seigneur de Vitrac, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roi messire, par la main d'Eveindol, son lieutenant, trente livres tournois en compte pour droit xx s. t. pour la pension que nous prenons par moys pour la garde et deffense du chastel royal du Mont de Dome, par l'ordenance et mandement de monsieur le conte d'Armignac, lieutenant du roy notre dit seigneur es parties de la Languedoc, desquelles xxx 1. t. nous nous tenons pour bien paies et en quitte le roy notre dit seigneur, son dit trésorier et tous autres. Donné à Thoulouse le xxiii jour de février l'an mil cccliiij.

(Sceau.)

(Clairambault. Titres scellés Dome.)

XII

1355. 15 avril. Gilebert de Dome donne quittance de deux cent cinquante livres tournois, pour la solde de sa compagnie.

Sachent tuit que nous Gilebert de Dome, chevalier, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire, par la main de Guillemin Larchier, son lieutenant, en prest sur les gaiges de nous et des gens d’armes et de pié de autre compagnie, desservis et à desservir en ces présentes guerres de Gascoigne en la garde de nos lieux et terre, sous le gouvernement de monsieur le conte d’Armignac, lieutenant du roy messire es parties de la Languedoc, deux cenz cinquante livres tournois, desquelles in. iici. l. t. nous nous tenons pour hien paies. Donné sous notre scel le xv jour d'avril avant Pasques, l'an mil cccl cinq.

 

(Sceau.)

(Clairambault. Titres scelles Dome.)

XIII

1355. Agen, 7 juin. Quittance du même de xl. livres tournois, pour la garde, pendant un mois, du chastel roial du mont de Dome.

 

Sachent tuit que nous Gillebert de Doute, chevalier, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire, en prest sur les gaiges desdites quarante livres tournois que nous prenons chascun mois pour la garde du chastel royal du Mont de Dome, par mandement et ordenance de monsieur le conte d'Armignac, lieutenant du roy es parties de la Languedoc, desquelles xl 1. t. nous nous tenons pour bien payés. Donné à Agen sous notre scel le vij jour de Juin g l'an mil cccl et cinq.

(Sceau.)

(Clairambault. Titres scellés Dome.)

XIV

1355. Agen, 3 juillet. Gillebert de Dome, chevalier, capitaine de Gourdon, donne quittance de 100 livres tournois, pour la solde de la garnison de Gourdon.

Sachent tuit que nous Gillebert de Dome, chevalier, capitaine de Gourdon, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roi messsire, en prest sur les gaiges de nous, des gens d'armes et de pié de notre compagnie, desservis et à desservir en ces présentes guerres de Gnscoigne en la garde dudit lieu, sous le gouvernement de monsieur le conte d'Armignac, lieutenant du roy es parties de la Languedoc, quatre cent livres tournois, eus compte pour droiture xlv 1. iij s. t., desquelles iiiic livres tournois nous nous tenons pour bien paies. Donné à Agen, sous notre scel. le iij jour de juillet l'an mil cccl et cinq.

(Sceau.)

(Clairambault. Titres scelles, Dome.)

XV

1355. Agen, 3 juillet. Gillebert de Dome, seigneur de Vitrac, donne quittance de xx livres tournoys, à valoir sur le prix de garde pendant un mois du Mont de Dome.

Sachent tuit que nous Gillebert de Dome, seigneur de Vitrac, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire, en prest sur les gaiges de quarante livres tournois que nous prenons de pension chascun mois pour la garde et deffense du chastel royal du Mont de Dome, par ordenance et mandement de monsieur le conte d'Armignac, lieutenant du roy, es parties de la Languedoc, vint livres tournois desquelles xx 1. t., nous nous tenons pour bien paies. Donné à Agen, sous notre scel, le iij jour de juillet l'an cccl et cinq.

(Sceau.)

(Clairambault. Titres scellés, Dome.)

XVI

1355. Agen, 2 août. Quittance du même de lx livres tournois, pour la garde du Mont de Dome.

Sachent tuit que nous Gilbert de Dome, sire de Vitrac, chevalier, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire, en prest sur la pension que nous devons avoir e prendre par mois pour la garde et deffense du chastel du Mont de Dome, par ordenance et mandement de monseigneur le conte d'Armignac, lieutenant dudit seigneur es parties de la Languedoc, soixante livres tournois desquelles lx 1. t. nous nous tenons pour bien paies. Donné à Agen, sous notre scel, le ij jour d'aoust l'an mil cccl et cinq.

(Sceau.)

(Clairambault. Titres scellés. Dome.)

XVII

1355. Agen, 2 août. Gilbert de Dome, sire de Vitrac, donne quittance de quatre cents livres tournois, pour la solde de deux chevaliers bacheliers, de quarante-sept écuyers et de cent sergens à pied, chargés de la garde de Gourdon.

Sachent tuit que nous Gilbert de Dome, sire de Vitrac, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire, en prest sur les gaiges de nous banneret, ij chevaliers bacheliers, et xlvij escuiers et c sergens à pié de notre compaignie desservis et à desservir, en la garde et deffense du lieu de Gourdon et du pais d'environ, sous le gouvernement de monsieur le conte d'Armignac, lieutenant dudit seigneur es parties de la Languedoc, quatre cens livres tournois desquelles iiijc 1. t. nous nous tenons à bien paies. Donné à Agen, sous notre scel, le ij jour d'aoust l'an mil ccclv.

(Sceau.)

(Clairambault, Titres scellés, Dome.)

XVIII

Sachent tuit que nous Guille de Dome, chevalier, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire, en prest sur les gaiges de nous et des gens d'armes de cheval et de pié de notre compagnie, desservis et à desservir en ces présentes guerres de Gascoigne, en la garde de notre terre, sous le gouvernement du conte d'Armignac, lieutenant dudit seigneur, es dites parties quatre cens soixante-dix et neuf livres dix et huit sols six deniers, eus compté droiture c …… de laquelle somme de iiijc lxxix 1. xviij s. vj d. t., nous nous tenons à bien paié. Donné sous notre scel, le vin jour de novembre l'an mil ccclxi. (Forte vi).

(Sceau.)

(Clairambault. Titres scellés, Dome)

XIX

1358. 28 mai. Gillebert de Dome, chevalier, chastellain du chastel roial du Mont de Dome, donne quittance de quatre cens soixante-quatre escus d'or pour la garde du Mont de Dome.

Sachent tuit que nous Gilebert de Dome, chevalier, chastellain du chastel roial du Mont de Dome, ay eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire pour tous les gages de la pension de xl escus d'or, que nous prenons par mois à cause de la garde dudit lieu, par retenue de monsieur d'Armignac et mandement de monsieur de Poitiers, fils et lieutenant dudit seigneur, en toute la Languedoc, desservis depuis le x jour de juing ccclvii jusque au xxiv jour de may ensuivant ccclviij, quatre cents soixante-quatre escuz d'or, de laquelle somme de iiijc lxiiij escus nous nous tenons à bien paies. Donné sous notre scel, le xxviij jour de may l'an mil ccclviij.

(Sceau.)

(Clairambault. Titres scellés, Dome.)

XX

1358. Toulouse, 18 novembre. Le même donne quittance de trois cens trente-six escus d'or, à valoir sur le prix de la garde du Mont de Dome.

Sachent tuit que nous Gillebert de Dome, chevalier, capitaine du chastel royal du Mont de Dome, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire, par la main de Raoul de Lille, receveur de Thoulouse, général pour ledit seigneur es parties de la Lnnguedoc, en prest sur les gaiges de cinq cent escus d'or, que nous prenons par an pour la garde dudit chastel, par mandement et par ordonnance de monsieur le conte de Poitiers, fils et lieutenant du roy, notre dit seigneur es dites parties, de laquelle somme de iijc xxxvj escus d'or, nous nous tenons pour bien paies. En tesmoing de ce, nous avons mis à ces lettres notre propre scel, faites et donné à Thoulouse, le xviij jour de novembre l'an mil cccl et huit.

(Sceau.)

(Clairambault. Titres scellés, Dome.)

XXI

1359. 17 mai. Jean de Gourdon et Gilbert de Dome, chevaliers, donnent quittance à Jaques Lempereur, de 2,000 escus d'or, à valoir sur les gages de leur compagnie.

Sachent tuit que nous Jehan de Gourdon et Gillebert de Dome, chevaliers, avons eu et receu de Jaques Lempereur, trésorier des guerres du roy messire, en prest sur les gaiges de nos et des gens d'armes de notre compagnie, à desservir en la garde du pais de Quersin, soubz le gouvernement de mess, le conte de Poitou, fils et lieutenant du roy notre sire es parties de la Languedoc, la somme de deux mil escus d'or, desquels iim escus d'or dessus dis nous nous tenons à bien paiez. Donné sous nos seaulz, le xvij jour de mai l'an mil ccclix.

(Trace d'un sceau en cire rouge.)

(Bibl. nat., dép. des mss. Titres originaux au mot Gourdon.)

XXII

Lettre du Régent aux baillis de Sarlat, de Brive et de Martel, au sujet de l'attaque de Sarlat par Gilbert de Dome.

Carolus regis Francorum filius primogenitus, regnum regens, dux Normannie et Dalphinus Viennensis balliviis regiis de Sarlato, de Briva, de Martello aut eorum loca tenentibus, salulem. Ex parte habitantium villae de Sarlato nobis fuit conquerendo significatum, quod cum ipsi sint boni Gallici ac benevoli dicto domino nostro ac corone Francie, et quod per ordinationes regias prohibitum et sufficienter publicatum, ne quicunque nobilis vel alius cujuscunque status, dignitatis, prominentie, vel conditionis, existat ob quamcunque causam contra quencunque regni incolam vel nostrum subditum guerram facere quoquo modo presumat, durantibus guerris regni et presertim pendentibus treugis inter dominum nostrum, nos et nostros confederatos et subditos et regem Auglie et suos confederatos, nuper capitulis, nichilominus Gillebertus de Doma, dominus de Vitraco, senescallusque Petragoricensis et Caturcensis citra Dordoneam et Reginaldus Donnedieu milites, Petrus de Quiarsaco de Doma, (deux ou trois mots grattés) Mainardus ahic Stephanus, ahic Raimondus, ahic Maronus, Guiraudus la Baduferie, Joannes Legros, bastardus de Montebruno, Petrus Banes, inimicaudus, Malvin Anesse, Benedictus Seperolier, Bernardinus de Gaignerolle et plures alii eorum complices, maligno spiritu incubiti, Deum pre oculis non habentes, ob magnum odium quod ergadictos conquerentes dictamque villam de Sarlato ac totam patriam circumvicinam habebant, et sine causa ad ipsam villam de Sarlato seu barierias ejusdem ville accedentes, altaque voce clamantes: Guienne Labret et Dome Vitrac, dictas barierias et sub timbra ejusdem ville ac noctis proditorie ignis incendio concremarunt, pluresque homines dicte ville et patrie circumvicine muletro horribili interfecerunt aliosque ceperunt et prisonarios secum adduxerant usque ad numerum quinquaginta prisonariorum vel circiter quorum aliquos ad magnas et excessivas redemptiones posuerunt. Quod autem ab ipsorum malefactorum manibus evadere possent solvere vel financiam facere ipsos oportuit, et ipsos ad hoc compulerunt et quosdam ipsorum adhuc prisonarios detinent, et eo nus contenti sed mala malis accumulando quemdam locum fortem vocatum Campaignacum prope dictam villam de Sarlato ceperunt, et ut eamdem villam et patriam circumvicinam magis dampnificare valeant, in dicto forti loco morantur omnia que negocia et alia bona que bone gentes patrie circumvicine ad dictam villam de Sarlato apportant seu apportare volunt, dicti malefactores ceperunt, rapuerunt et secum furtive per vim et violenciam apportaverunt et de die in diem capiunt taliter quod si aliquis de dicta villa exire vel ad eamdem villam accedere aut venire quin capiatur et morti tradatur, vel saltem de bonis suis depredetur. Non est ausus, et, quod pejus est, idem Gilbertus de Doma procuravit destruere et pillare villas de Sarlato, de Briva, de Belloloco, de Martello et totam terram Reginaldi de Ponte et vicecomitatem Turene procuravitque quod Poncius de Baynaco dominus de Comarca miles, Joannes de Salanhaco et ejus filius, Arnaldus de Guerin, Helias de Cumeto miles, fecerunt guerram et ostenderunt se tanquam inimicos et Anglicos. et jam ceperant et ceperunt loca de Palavasini, de Sancto Genesio, de Saleniaco et hoc citra et post treugas et tractata pacis inita inter dictum primogenitum nostrum, nos et nostros subditos et regem Anglie et ejus confederatos, ut prefertur, pluresque alios excessus, crimina et delicta fecerunt et perpetraverunt et de die in diem faciunt et perpetrant, furtum et rapinam, murtrum, incendium, vini publicam et crimen lese majestatis committendo, et alias multipliciter delinquendo in dicti domini regis ac nostri et ipsorum conquerentium et totius patrie circumcirca existent prejudicium dampnum non modicum et gravamen ac justicie lesionem que nobis displacent et merito si sint vera. Quocirca nos promissis consideratis tanta facinora impunita remanere nolentes, nec nostros subditos indebite opprimi vel gravari, mandamus vobis et vestrum cuilibet committendo quatenus pronominatis senescallo et aliis ipsius complicibus guerram contra dictam villam et patriam circumvicinam facientibus et eas opprimentibus dictaque fortalicia circumcirca villamque predictam occupantibus, ut profertur, ex parte dicti domini genitoris nostri et nostra inhibentis sub pena nostre indignationis incurrende et amissionis corporis et bonorum et nos sub dictis penis tenore presentium inhibemus, ne contra dictam villam habitantes vel patrie circumvicine aut aliquos eorumdem guerram deinceps facere presumant, vel eos capere ad redemptionem ponere opprimere vel gravare aut inferre molestias sive dampnum, sed a dicta guerra desistant penitus et suos complices desistere faciant indilate ; omnino omnes et singulos quos de dictis conquerentibus vel habitantibus proprie desinent, ut prefertur, deliberent omniaque bona per ipsos depredata a dictis habitantibus atque dampna eisdem illata restituant aut restitui pertinent ; dictaque castra, fortalicia vel loca per eos, ut promittitur, occupata exeant et eadem hiis quorum intererit restituant atque deliberent indilate. Si vero ipse senescallus, alii pronotati et eorum complices promissis obtemperare vel eadem adimplere renuant et recusent, vel plus debito differant, ipsos ad hoc manu militari per congregationem armatorum nobilium et aliorum habitantium proprie viriliter compellatis, dicta castra et fortalicia vel loca prefata atque malefactores et eadem occupantes, si opus sit, obsidendo, aut aliter super hoc providendo prout vobis habito consilio cum patrie nobilibus et habitantibus ejusdem videbitur faciendum, taliter quod ipsi malefactores et inobedientes ad nostram obedientiam reducantur et juxta suorum demeritorum qualitatem, si apprehendi valeant, puniantur. Et nichilominus de super promissis et eorum depensdis et circonstances universis vos secrete et diligenter informetis, et quos per dictam informacionem famamve publicam aut vehementor presumptionem culpabiles vel suspectos de promissis vel aliquibus promissorum inveneritis, quia per ipsorum malefactorum et eorum adherentium potentiam dicti conquerentes jus aut justitiam habere vel jus suum in illis presentibus prosequi non auderent, ut asserunt, ut ipsi malefactores personaliter compellant per manus apposititionem sub pena banimenti aut aliter, prout casus exierit, ad eorum personam si de eis …… commode habere possitis, vel ad eorum domicilia si que habent sommante voce in locis publicis ad certam et competentem diem adjornetis coram dilectis et fidelibus nostris presidentibus in camera Parlamenti Parisii deputatis si sedeant, sin autem coram dilectis et fidelibus nostris gentibus qui proximiter tenebunt Parisiis Parlamentum adjornetis seu adjornari faciatis procuratori dicti domini nostri et nostro ac dictis conquerentibus super premissis et ea tangentibus. Datum Parisiis die septima mensis Julii anno MCCCLX.

(Collection de M. l'abbé Audierne, original en parchemin.)

XXIII

1361. Sarlat, 9 déc. Quittance de 500 florins d'or, payés par les consuls de Sarlat à Gilbert, seigneur de Vitrac et de Dome, auquel ils devaient cette somme par suite d'un traité de paix fait avec  lui.

 

Noverint universi et singuli presentes ac futuri quod anno domini millesimo trecentesimo sexagesimo primo, die nona mensis decembris, regnante domino Johanne Dei gracia Francie rege, apud Sarlatum in presencia mei notarii et testium subscriptarum ad hec specialiter vocatorum, personaliter constitutus nobilis dominus Gibbertus, dominus de Doma et de Vitraco, miles pro se et suis gratis et sponte, recognovit et in veritate publica confessus fuit se habuisse, et realiter integre recepisse a prudentibus dominis consulibus et universitate Sarlati, licet absentibus, me notario infrascripto racione mei publici officii pro ipsis dominis consulibus et tota universitate Sarlati stipulante solempniter et recipiente, videlicet quingentos florenos auri boni et legali pondere in quibus predicti consules et universitas predicta eidem domino tenebantur, ut dixit, ratione cujusdam amicabilis compositionis dudum facto et habite, inter predictum militem et predictos consules et universitatem in presentia Reverendi in Christo patre et domino domini Helie tunc Sarlatensis episcopi, inclusis et computatis in presente recognitione omnibus aliis solutionibus et quitationibus et recognitionibus olim per predictum militem actio, ut dixit, et concessis predictis consulibus et universitati predictae de summa auri pertinente supradicta seu parte ejusdem ; de quibus quidem quingentis florenis auri supradictis dictus miles pro se et suis dictos dominos consules et universitatem et eorum successores licet absentes dicta stipulatione infradicta solvit in perpetuum et quitavit. Et pactum solempne validum perpetuum et expressum fecit, medio juramento per ipsum ibidem ad Sancta Dei evangelia sua manu dextra gratis corporaliter tacta, prestito corporaliter ac a modo dictas quingentos florenos auri nec aliquod occasione eorumdem a dictis consulibus et universitate qui nunc sunt aut qui per tempus erunt in civitate Sarlatense non petendo. Et renunciavit idem miles sub fide dicti sui prestiti juramenti ……………………………………… testibus presentibus Petro de Dyosido licentiato in legibus, habitatore Sarlati, reverendo Lestroa de Gordonio et me Johanne de Pedepolhini auctoritate regia notario publico qui hoc instrumentum inquisitum scripsi et signo meo soliti signavi requisito.

Original en parchemin.

(Communiqué par l'abbé Audierne.

XXIV

1361. Lettre de l'official de Cahors, par laquelle il prie l’official de Sarlat d'absoudre Gilbert de Dome, seigneur de Dome-Vieille, de l'excommunication qu'il avait lancée contre lui, sur les instances des consuls de Cahors.

 

Viro venerabili provido et discreto domino officiali Sarlalensi officialis Caturcensis salutem et debitam reverentiam a omni honore in jure subsidium vos requisimus et rogamus, quatenus nobilem virum Gisbertum de Doma militem dominum Dome Veteris a sententia interdicti seu excommunicationis in ipsum a nobis canonici [la-e] ab anno citra, et ultra ad instantiam honorabilium virorum consulum Caturci loci nostri et authoritate nostra per capellanos Montis Domae et de Cenaco vel per alium per quem vobis melius videbitur faciendum absolvi faciatis et ad divina recipi una cum ejus uxore, familia, et secum participantibus, non nominatim monitis, nisi sit aliud canonicum quod obsistat, et eo sic absoluto ipsum statim per aliquem dictorum capellanorum monetis ut infra instans festum Nativitatis beate Marie mensis septembris solvat et reddat predictis consulibus ea pro quibus fuerat excommunicatus alioquin ipsum sic monitum, et hujusmodi munitioni non parentem quantum nos in pristinis sententiis ex tunc in his scriptis reducimus et excommunicatum denunciari per dictos capellanos, si placet, faciatis ut prius. Ad praemissa vero processimus de voluntate Bernardi de Cazelis et Petri Tonelorii consulum pro se et aliis suis conconsulibus, ut dixerunt, salvo sibi jure super principali et expensis paratos enim nos vobis offerimus ad similia vel majora obedire ; super predictis enim dictis capellanis et eorum cuilibet commitimus vices nostras. Datum Caturci, die Veneris proximo post festum Transfigurationis Domini anno Domini millesimo trecentisimo sexagesimo quarto. De premissis extant duae litterae ejusdem tenore et presens est dictorum consulum c. de Sinhaco, etc.

(Doat, t. 119. Papiers Lespine, t. 46.)

XXV

1360. Toulouse, 16 avril. Le duc d'Anjou mande à Etienne de Montmejan qu'il a retenu à son service Gilbert de Dome pour la garde et défense de la ville du Mont de Dome.

Loys fils de roy de France, frère de monseigneur le roy et son lieutenant es près de la Langue doc, duc d'Anjou, conte du Maine a notre amé Estienne de Montmejan trésorier général des guerres de monseigneur et de nous es dites parties, salut. Nous avons aujourd'hui retenu et par ces présentes retenons messire Gilbert de Doma, chevalier, lui, quarante hommes d'armes pour servir monseigneur et nous en ces présentes guerres, tant comme il plaira à monseigneur et à nous pour la deffense et garde de sa terre et de la ville de Mon de Doma, aux gaiges de monseigneur ordinaires, c'est assavoir quinze franz pour mois pour chescun homme d'armes, et vous mandons et demandons que au dit chevalier vous faciez prest et paiement pour lui et ses dict gens d'armes selon sa monstre de laquelle il vous apperera et par reportant à ces présentes ladite monstre et quittant dudit chevalier tout ce que ainsi paié lui aviez sera alloué en vos compte et rabatu de votre recepte sans contredit que vous aviez des gens des comptes de monseigneur à Paris. Donné à Thoulouse le xvie jour d'avril l'an mil ccclx et neuf.

(Bibloth. nat., dép. des mss. Titres originaux au mot Dome.)

XXVI

1369. Toulouse, 2 août. Le duc d'Anjou incite Etienne de Montmejan à payer à Gilbert seigneur de Dome 800 francs d'or pour les 40 hommes d'armes chargés de la garde du château royal du Mont de Dome.

Loys fils de Roy de France, frère de monseigneur le Roy et son lieutenant es près de la Langue doc duc d'Anjou conte du Maine à notre amé Estienne de Montmejan trésorier général des guerres de monseigneur et de nous es dites parties, salut. Comme Gilbert seigneur de Dome ait tenu en mon service de ces présentes guerres xl lansses pour la garde et deffense du chastel royal du Mon de Dome et de sa terre auquel nombre nous l'avions retenu et pour y ceulx doye prendre et recevoir pour chascun moys la somme de trois cenz franz d'or, nous vous mandons et commandons estroictement quaudit Gilbert seigneur de Dome ou à son certain commandement porteur de ces présentes vous paiez et delivres ou faciez paier et délivrer tantost et sans delays et sans autre mandement de nous sur ce attendre la somme de troiz cens franx dor pour les gaiges desdites xl lansses de tous ces présent moys d'aoust. Si gardez diligence nait aucun deffaut car ainssi le vont nous estre fait. Et par rapportant ces présentes ou quittance du dit Gilbert de la dite somme nous voul ycell estre alloée en vos comptes et rabalue de votre recepte par nos amez et feaulx les gens des comptes de monseigneur appartenir sans garder. Donné à Tholoze le ii jour d'aoust l'an mccclx et neuf.

(Bibl. nat., dép. des mss. Titres originaux au mot Dome.)

XXVII

1369. Toulouse, 8 août. Les maréchaux de la Langue doc envoyent à Etienne de Montmejan la monstre de la compagnie de Gilbert de Dome, qu'ils ont reçue à Gaillac.

Les mareschaux en toute la Langue doc pour monseigneur le duc d'Anjou filz de roy de France, frère du roy messire et son lieutenant en ladite Langue, à Estienne de Montmejan général Thrésorier des guerres du roy messire et dudit monseigneur le duc en ladite Langue doc ou à son lieutenant, salut. Nous vous envoions enclouse soubz le signet commun de notre dite mareschaucie la monstre au sire Gisbert seigneur de Dome chevalier banneret, un autre chevalier bachelier et de soixante et dix huit escuiers de sa compagnie a laquelle que le dit messire le duc lui a donnez et octroyez tant pour servir le Roy messire en ces présentes guerres de Guascoigne comme pour la garde et deffénce de la ville du Mont de Dome sous le gouvernement dudit monseigneur le duc. Receue à Gaillac le vin jour d'aoust l'an m.ccclxix monstrez et montez en la manière que le en ladite monstre est contenu. Si vous mandons que audit chevalier des gages pour lui et ses dits genz d'armes faciez prest compt et payement du jour de sa dite monstre en la manière ordinaire. Donné à Tholoze soubz le scel... de notre dite maréchaucie, l'an et jour dessus dit.

(Bibl. nat. dép. des mss. Titres originaux au mot Dome.)

XXVIII

Ordonnance de Gilbert, sénéchal de Périgord, au sujet du pati accordé aux habitants de Sarlat, par Talayran de Périgord, du 15 février 1370.

Sapchen tolz …. que nos Gilbert, senhor de Doma, senescale de Pergort, per lo Rey de Francia, requiregut per mosseu Talayran de Perigort, capitani de Perigort, per mosseu d'Anjou de tené et servar lo pati que l'huy autrejat al loc et als habitans de Sarlat, entre al xv dia apres la festa de Paschas prochain venant, per lo profech et honor deldi senhor, volens que lodi pati sia tengut et servat en tra que nos aiaus agut mandamen del contrari.

Dat. a Doma, sos nostre propri sagel de 13 février 1369). Mss. Lespine, t. lii.

XXIX

1370. 13 septembre. Toulouse, le due d'Anjou mande à Etienne de Montméjan, qu'il a retenu à son service Gilbert de Dome.

Loys, a nostre amé Etienne de Montmejan, savoir faisons que nous avons aujourd'huy retenu et retenons, par la teneur de ces présentes, nostre bien amé messire Gibert de Dome, et senechal de Pierregort, lui vintiesme bommes d'armes, tant pour la visitation de sadite seneschaucie. Donné à Tholoze, le xiii jour de septembre l'an de grâce mil ccc soyssante et dix.

(Cette pièce a été publiée par M. J.-B. Lascoux, dans ses Documents historiques sur la ville de Dome, p. 28. Le manuscrit dont elle est tirée nous est resté inconnu).

XXX

1370. 4 novembre. Toulouse. Le duc d'Anjou mande à Etienne de Montmejan, qu'il a retenu à son service Gilbert de Dome.

Loys, fils de Roy de France, frère de monseigneur le Roy et son lieutenen es pais de la Langue doc, duc d'Anjou, conte du Maine, à nostre aîné Estienne de Montmejan, trésorier général des guerres de monseigneur et de nous es dites parties, salut. Savoir faisons que nous avons aujourdhui retenu et par ces présentes retenons messire Gisbert de Dome, chlr, lui vintiesme hommes d'armes et huit arbelestriers, pour la garde e deffense desdit lieu et ville de Dome, pour suivant comme il plera à monseigneur et à nous aux gaiges de monseigneur ordinaires, c'est assavoir quinze franx pour home d'arme pour chascun mois, et chascun arbelestrier sept franz et demi pour chascun mois, et vous mandons et commandons que audit chlr, vous faciez prest et paiement de lui desdict gens d'armes et arbelestriers selon sa monstre de laquelle il vous apperera, laquelle reportant avec ces présentes et lettre de quitance de lui, nous voulons que tout ce que paié li aviez soit alloué en vos compte et rabatu de votre recepte, que vous aviez des gens des comptes de monseigneur à Paris, sans avoir ou difficulté.

Donné à Tholoze, le iiij jour de novembre l'an de grâce mil ccclxx.

(Bibliothèque National., dép. des mss., Titres originaux au mot Dome).



[1] En 1869, j'ai lu au congrès des Sociétés savantes, une étude sur Gilbert de Dome. De nouvelles recherches m'ayant fait déconvrir plusieurs séries de pièces qui avaient échappé à mes premières investigations, et m'ayant amené à relever plusieurs erreurs dans mon travail, j'ai jugé utile de refondre entièrement ma première étude. (G. M.)

[2] Bibliothèque nationale, mss. Lespine, t. 68. Cette liste présente de nombreuses lacunes, et confond souvent les sénéchaux français et anglais.

[3] Documents historiques sur la ville de Dome, recueillis et publiés par J.-B. L., Paris, 1836.

[4] Ce sceau a été reproduit dans l'ouvrage de M. de Gourgues, sur le Dragon de Bergerac, pl. II, fig. 4. Nous avons retrouvé dans la collection Clairambault (titres scellés), et dans les pièces du cabinet des titres, de nombreux sceaux de Gilbert, appartenant à quatre types différents.

[5] Mss. Lespine, 14 et 46.

[6] La collection de Clairambault (t. 76), renferme plusieurs quittances de guerre de Guillaume de Montfaucon, auxquelles se trouvent apposés des sceaux bien conservés. Par l'une de ces pièces du 12 décembre 1339, on voit que Guillaume de Montfaucon, qui servait comme chevalier sous le comte d'Armagnac, se trouvait alors à Cambrai. Une autre pièce, « datée ès-tentes devant Cuzens », 21 octobre 1342, nous le montre «  mareschal pour le roi messire en Pierregort et en Quarsin. » Il prend enfin dans deux pièces des 12 juin et 26 octobre 1347, le litre de sénéchal de Périgord et de Querci ; ailleurs on l'intitule sénéchal et capitaine pour le roi ès-parties de Pierregord et de Querci. On peut inférer d'une quittance de guerre de Gilbert de Tamines (Thémines), qu'il était encore vivant en août 1348, quoique la montre d'Aymeri de Gourdon du 6 avril 1348, soit certifiée par Olivier de Laia, sénéchal de Périgord ; mais une autre quittance d'Hélies de Montant, nous montre que Guillaume était mort en septembre 1349.

Il eut sous ses ordres : en 1346, Pons de Gourdon, chevalier, sire de Pérille, chargé plus spécialement de garder la ville et le chastel de Gourdon; en 1347, du 14 janvier au 25 février, Hélies de Montaut, qui servait avec trois autres écuyers ; du 10 avril au 1er octobre, Ogier de Montant, sire de Saint-Front, écuyer banneret, commandant à vingt-quatre écuyers et a trente sergents à pied, Jean, sire de Salviac et de la Johannie, chevalier banneret, ayant avec lui trois chevaliers bacheliers, trente-six écuyers et quatre-vingts sergents à pied, et enfin du 13 juin au 1er octobre, Gisbert de Tamines, écuyer banneret, accompagné de deux chevaliers bacheliers, vingt-six écuyers et trente sergents à pied. (Voir mss., Bibliothèque nationale, collection Clairambault, titres scellés, aux mots : Gourdon, Montaut, Montfaucon, Salviac, Thémines).

[7] Pièces justificatives I.

[8] Arnaud d'Espagne était sénéchal de Périgord et de Querci dès le 10 août 1351 (collection Doat, t. 180).

La collection des titres scellés de Clairambault renferme dix-neuf pièces ayant trait à des membres de la famille d'Espagne : cinq allant du 8 septembre 1315 au 23 juin 1351, se rapportent à Lois d'Espagne, chevalier; six allant du 16 mai 1353 au 24 mai 1351, à Arnaud d'Espagne, sénéchal du Périgord et du Querci, et huit à son frère Bertrand. Dans toutes les pièces le concernant, Arnaud d'Espagne prend le titre de sénéchal de Périgord et de Querci, auquel il ajoute parfois celui de sire de Montespan. Nous croyons devoir reproduire à cause de sa curiosité la dernière de ces pièces qui porte, comme nous l'avons dit, la date du 21 mai 1354 :

« Sachent tuit que nous Arnault d'Espaingne, chevalier, senechal de Pierregort et de Quercin avons eu et receu de Jehan Chauvel, trésorier des guerres du roy Messire, par la main de Gilles Perier, son lieutenant, trois cenz livres tournois, pour les restors de xii chevaux, les qui eux : Guille de Gant, le Bourt de Coutrase, Benoit del Port, Jehan de Fontenille, Berthelot de Vespemes, Casetes, Peronnet de Gavaudon, Pierre Raoulet. Jehan de Gibel, Sicart Revel, Arbeau le Dasque et Oudet d'Olivier, escuiers de notre compaignie, ont eu mors au service du roy, notre dit seigneur, en plusieurs lieux et chevauxiés faites ès pays de Limosin et Pierregort, sous le gouvernement de Mons. Regnault de Pons, sire de Montfort, chevalier, capitaine pour ledit seigneur, ès pays dessus dit et ès lieux voisins par deçà la Dourdoigne, comme il appert par XII lettres, Remon de Creissac, chevalier, lieutenant ès dit pays de noss. les maréchaux de France desquelles IIIc l. t., nous Dons tenons pour bien paiez. Donné à Limoges sous notre scel, le XXe Jour de may l'an mil CCCLIIIJ. »

Bertrand d'Espaigne fut chargé en 1353-54 de visiter la sénéchaussée de son frère.

Toutes les pièces relatives aux deux frères jusqu'au 10 février 1354, les placent sous le gouvernement de Jean, comte d'Armagnac, lieutenant du roi. Nous venons de voir qu'au mois de mai 1354 il relevait au même titre de Renaud de Pons. Toutes ces pièces sont scellées.

[9] On possède deux montres de Regnault de Pons, des années 1350 et 1353.

[10] Pièces justificatives, II, V, VI, VIII, IX, XI, XIII, XV et XVI.

[11] Pièces justificatives, III, IV, VII, X.

[12] Cabinet des Titres, au mot Beynac. Quittances.

[13] Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t. II, p. 72.

[14] Pièces justificatives, IV.

[15] Pièces justificatives. X

[16] Pièces justificatives, VI.

[17] Généalogie de la famille de Beaumont.

[18] Cabinet des Titres, Beynac.

[19] Pièces justificatives, XI. XVII.

[20] Pièces justificatives, XIV.

[21] Pièces justificatives, XVII.

[22] Le vicomte de Turenne.

[23] Le sire de Comarque.

[24] Bertrand de Casnac.

[25] Le sire de Limeuil.

[26] Le sire de Mussidan.

[27] Le sire de Grignols.

[28] Le chaleain de Bergerac

[29] Mss. chanoine Tarde.

[30] Courcelles. Généalogie de la maison de Pons.

[31] Arnaud d'Espagne, seigneur de Montespan, était encore sénéchal du Périgord en mars 1357 : il signifiait en ce moment la trêve aux baillis de l'érigueux, de Sarlat, de Martel et de Brive. Mss. Lespine, t. 52. On possède enfin la montre d'Arnaud d'Espaigne, chevalier, capitaine du Quercin ; elle comprend un chevalier, quarante-neuf écuyers et 50 sergents à pied.

[32] Mss. chanoine Tarde.

[33] La Rode, commune de Saint-André-Alas.

[34] Pièces justificatives. XIX et XX.

[35] Pièces justificatives. XXI. - Cabinet des titres de Gourdon. Copie d'inventaire.

[36] Pièces justificatives, XXII.

[37] Mss. du chanoine Tarde.

[38] Mss. du chanoine Tarde.

[39] L'original de la lettre du régent aux baillis royaux de Sarlat, de Brive et de Martel, - original qui est entre les mains de l'abbé Audierne qui a bien voulu nous  communiquer, - porte cependant un nom gratté.

[40] Mss. du chanoine Tarde.

[41] Pièces justificatives, XXII.

[42] Nous avons inutilement compulsé aux Archives nationales les registres du Parlement de Paris.

[43] Mss. du chanoine Tarde. La collection des titres scellés de Clairambault contient un assez grand nombre de pièces sur Hugues de Pujols, chevalier, sire de Blancafort, capitaine de Sauveterre. Ces pièces portent la date de 1353 et 1354 ; à côté d'elles se trouvent des quittances de Remon et de Pons de Pujols, écuyers, capitaines de Villefranche en Périgord. Mss. du chanoine Tarde.

[44] Mss. du chanoine Tarde.

[45] Pièces justificatives, XXIII.

[46] Mss, du chanoine Tarde.

[47] Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, I. II, p. 378 et 379

[48] Pièces justificatives, XXIV.

[49] Procès-verbal des hommages rendus au prince de Galles par les seigneurs et les villes de la principauté de Guyenne en 1364. Papiers Lespine, t. 68.

[50] Le lundi après la Saint-Martial de l'année 1367, Gilbert Aytz, damoiseau, reconnaissant que son pupille, Bertrand Aytz, a acheté de Gisbert de Dome « locum seu castrum de la Cassanha » avec ses appartenances, rend hommage au comte de Périgord. Papiers Lespine, t. 26.

[51] Mss. Bibliothèque nationale. Quittances, t. 17, n° 603.

[52] Quittances, t. 17,  605

[53] Quittances, t. 17,  623.

[54] Pièces justificatives XXV.

[55] Mss.du chanoine Tarde.

[56] Le frère aîné du comte Archambaud. Son intervention à Sarlat ne semble pas avoir été connue de M. Dessalles, au moment où il écrivait son ouvrage, Périgueux et les deux derniers comtes du Périgord. confer., p. 93.

[57] Les murs de l'église de Saint-Vincent de Palluel ont conservé des traces de cet incendie.

[58] Le chanoine Tarde, qui donne cette date, place l'événement après la levée du siège de Dome et la prise de Rocamadour. L'abbé Lespine a relevé l'erreur du chroniqueur en remarquant que la veille du Saint-Sacrement tomba en 1369 le 30 mai époque où les Anglais se trouvaient devant Dome.

[59] Il est question des gens du duc d'Anjou.

[60] Pièces justificatives XXVI et XXV.

[61] Pièces justificatives XXVII.

[62] Voir pièces justificatives XXVlll et XXIX.

[63] Nom inconnu. Est-ce Montignac ?

[64] Mss. chanoine Tarde.

[65] Chiffres assurément exagérés.

[66] Pièces justificatives XXVIII.

[67] Mss. Lespine t. 52.

[68] On voit, dans un acte du 23 septembre 1370, l'évêque de Sarlat déclarer aux consuls de cette ville, qu'il conduirait bien volontiers des servants, et chargerait des arbalétriers (balistarii) de la garde du château et du lieu de La Roque-Gajac, s'il pouvait en trouver aux gages de un sou par jour; mais qu'il ne peut en trouver. Mss. Lespine, t. 26.

[69] Pièces justificatives XXX.

[70] Il fait hommage  dicto comiti in camera ejusdem comitis, ante fornellum. Il prend en cette occasion le titre de seigneur de Vitrac. Il assiste la même année, le jour de la féte de la Chaire de Saint-Pierre, à la prestation d'hommage au comte de Perigord, de Raymond Boscot, de Sarlat. Mss. Lespine, t. 26.

[71] L'original de cette pièce fait partie de la collection de M. l'abbé Audierne. Les mss. Lespine, t. 32, en contiennent un extrait.

[72] Ce seigneur était maréchal de l'armée du duc d'Anjou et sénéchal du Querci en 1375. Voir Courcelles, Généalogie de la maison de Vassal.

[73] Mss. du chanoine Tarde.

[74] Le château de Vitrac fut détruit en 1370.

[75] Dominus Iterius de Rupe miles recognovit a nobili et patenti viro domino comiti Petrag., ea quae tenet in honore Montinhaci videlicet in diœc. Petrag. et Sarlatensi, et quae noviter emit et acquisivit a nobili domino Gisberto de Doma milite, pro quibus fecit homagium litgium. » 26 novembre 1385. Extrait des Hommages rendus an comte de Périgord. Mss. Lespine, t. 26.

[76] Mss. Lespine, t. 14 et 40.

[77] Mss. Lespine, t. 30.

[78] M. J.-B. Lascoux a publié un extrait de cet acte dans les Documents historiques sur la ville de Dome.

[79] Tous ces détails se trouvent relatés dans le procès-verbal de l'enquête qui fut faite en [1-89], pour établir à qui appartenait Daplan, de Fronton de Cugnac, ou de François de Caumont, seigneur de Castelneau. Mss. Lespine, t. 15.

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