<<Retour

Source : Bulletin SHAP, tome XXVIII (1901), pp. 53-72.

JEAN D'ASSIDE, ÉVÊQUE DE PÉRIGUEUX,

et son mausolée. (1169).

L'attention des visiteurs de l'ancienne cathédrale de Saint-Etienne de la Cité, si justement classée parmi les monuments historiques, est tout particulièrement attirée par le mausolée plaqué contre le mur du sud, à l'extrémité occidentale de la nef.

Ainsi que l'a dit Félix de Verneilh, une description serait impuissante à faire connaître les jolies sculptures de ce tombeau : il a été plusieurs fois figuré en tout ou en partie d'après des dessins plus ou moins exacts. Grâce au talent de notre concitoyen M. Georges Margat, il nous est donné de pouvoir en offrir une reproduction photographique des mieux réussies.

Un fronton sans base surmonte son arcade feinte, dont le cintre un peu ogival était supporté par deux colonnes. Les fûts ont disparu ; il ne reste plus que les chapiteaux, sur lesquels on voit des dragons ailés et des léopards. L'archivolte est chargé d'ornements gothiques représentant des tiges de chardon entrelacées et s'unissant à leur extrémité par leurs feuilles[1] .

Au côté droit de l'archivolte de l'arcade qui couronne ce monument funèbre, on lit cette première inscription, gravée sur cinq lignes :

CONSTANTIN | DE IARNAC FECIT | HOC OP...

Le comte de Taillefer, qui donne une description minutieuse des inscriptions parfaitement conservées de ce tombeau[2] fait remarquer que celle-ci a 1 pied 3 pouces, 6 lignes de haut sur 11 et 8 pouces, 6 lignes de large, et que ses lettres sont de la hauteur de 2 pouces, tandis que celles des suivantes n'ont qu'un pouce 9 lignes.

Au-dessous et sur le pied-droit de l'arcade, immédiatement après la corniche, est gravée sur onze lignes cette inscription sépulcrale :

ANNO | AB | INCARNATIONE | DNI M | C | LX | NONO SCDA | DIE | MAII OBIIT | DOMNVS IO+S | HVIVS ECC+IE | EPS | SEDIT AVTEM | IN | EPATV | NOVE | ANNIS SEPTEM | DIEBVS MINVS |

Immédiatement au-dessous et sans aucune séparation, se trouve cette troisième inscription :

QVI PRESENTES LITTERAS | LEGIS ET | CONSIDERAS IN | DEFVNCTI | NOMINE | DIC | ABSOLVE | DONE | VEL | DSC VI | PROPRIVM AVT | SALTEM FIDELIVM...

Ces deux dernières inscriptions prises ensemble ont 4 pieds, 6 pouces et 6 lignes, sur un pied, 5 pouces.

« Ce monument, comme l'a fait observer l'abbé Audierne, est d'autant plus remarquable qu'il ne laisse aucun doute ni sur son auteur, ni sur l'époque de sa construction, ni sur sa destination, ni sur le nom et la qualité du personnage dont il renfermait les cendres. »

La première des inscriptions ci-dessus transcrites nous apprend, en effet, que le mausolée est l'œuvre de Constantin de Jarnac Ce nom est-il celui du fondateur du monument, ou de l'architecte ou du sculpteur ? Le comte de Taillefer pense avec raison qu'on ne saurait rester dans le doute à cet égard, et que c'est à la main de Constantin de Jarnac que nous sommes redevables de ce précieux morceau de sculpture.

Mais où l'auteur des Antiquités de Vésone s'est trompé, c'est lorsqu'il a fait du nom patronymique de l'artiste un nom de lieu, en disant que c'était à un « Constantin natif de Jarnac », à qui il fallait attribuer cette intéressante arcade sculptée en 1169 : assertion répétée depuis par tous ceux qui ont eu l'occasion d'en parler. Comme l'évêque, en l'honneur duquel elle fut dressée, était originaire du Poitou, on a vu là un argument de plus en faveur d'une œuvre exclusivement poitevine.

Ce tombeau, dit Félix de Verneilh[3], a été « sculpté pour un Poitevin et par un Poitevin : car Jarnac, comme le reste de l'Angoumois et de la Saintonge, appartint au xiie siècle à l'école du Poitou, surtout en fait d'ornementation architecturale- C'est un type excellent du style sculptural du Poitou. »

Cette appréciation de l'éminent archéologue a été reproduite dans un des procès-verbaux du Congrès tenu à Périgueux, en 1858, par la Société française d'Archéologie.

« Nous avons revu avec plaisir, écrivait l'année suivante M. A. de Caumont, le tombeau de l'évêque Jean d'Asside, œuvre remarquable d'un sculpteur de Jarnac... Il a été déplacé depuis ma première exploration de l'église Saint-Etienne en 1834 »[4] .

Le docteur Galy, parlant aussi du « gracieux portique » qui surmontait le tombeau, est tombé dans l'erreur commune. « Il fut sculpté par un artiste angoumoisin Constantin de Jarnac, qui a signé son œuvre : elle le méritait »[5] .

Et, plus récemment, dans une lettre adressée à notre collègue M. le marquis de Fayolle sur l'architecture de l'église cathédrale de Saint-Front, M. Anthyme Saint-Paul disait au sujet de ce tombeau : « C'est là, dans toute son exubérance, le style poitevin que nous retrouvons encore, bien près de Périgueux, à Chancelade »[6].

Constantin de Jarnac était originaire du Périgord, non de l'Angoumois. M. Mandin l'appelle justement « un artiste bien périgourdin »[7]. D'ailleurs, si Jarnac eût été un nom de lieu, le sculpteur aurait gravé DE IARNACO, comme dans l'inscription du sceau de Guillaume de Bardon, archiprêtre de Jarnac, de la seconde moitié du XVe siècle :

 

S. Guilmi Bardonis, archipbri de Iarnaco.

 

Une famille du nom de Jarnac habitait Périgueux, ou plutôt sa banlieue, au Toulon, où elle possédait divers domaines. L'un de ses membres, Pierre de Jarnac, un fils peut-être du sculpteur, un de ses parents à coup sur, s'est signalé par ses libéralités envers les religieux de Chancelade.

On lit, en effet, dans le cartulaire de l'abbaye : «  Petrus de Jarnac, Petracorensis, dedit illud hospitale quod aedificaverat in proprio solo. » Pierre de Jarnac, en donnant aux Chanceladais cet hôpital, construit avec toutes ses dépendances sur son propre terrain, au Toulon, ne leur demandait en retour que des prières pour sa femme, dont le corps y reposait.

Ce texte, déjà rapporté par l'abbé Riboulet dans son histoire de Chancelade, peut servir à mettre à néant l'opinion émise par Wlgrin de Taillefer au sujet de l'origine étrangère de notre Constantin de Jarnac. Les anciens artistes qu'il est donné de pouvoir citer en Périgord sont tellement rares que l'on comprendra notre insistance à le retenir.

Il mérite de figurer dans la liste des artistes français du XIIe siècle[8]. On ne connaît de lui que le tombeau de Jean d'Asside dans l'église de la Cité, à Périgueux. Cependant, l'abbé Le Bœuf croit que le cycle pascal placé près du chœur de la même église, au côté méridional, a été également gravé par lui[9].

Ce mausolée, si souvent signalé par les écrivains[10], a suffi pour rendre célèbre son auteur. Mais ce qui a contribué à assurer à ce dernier une éternelle renommée, c'est qu'il avait eu l'heureuse inspiration de signer son ouvrage. « On se passionne moins pour des œuvres anonymes, observe M. Jules de Verneilh, que pour celles dont les auteurs sont connus ». Les artistes romans eurent davantage le souci de leur personnalité et de leur réputation que les moines leurs admirables successeurs. Constantin de Jarnac fut du nombre de ceux qui éprouvèrent le besoin de consigner leur nom dans des inscriptions apparentes, tandis qu'on cherche en vain la signature des maîtres du XIIIe siècle. Silence funeste à leur gloire et à la popularité de l'art gothique! s'écriait notre regretté collègue[11].

L'époque juste de la mort du prélat inhumé dans l'église de la Cité est aussi clairement désignée. On voit dans la seconde inscription que cet évêque, décédé le 2 du mois de mai 1169, avait tenu le siège neuf ans, moins sept jours. Il n'y a, il est vrai, dans l'épitaphe que Johannes (Johs); mais, ainsi que l'a fait ressortir l'auteur des Antiquités de Vésone, comme nous n'avons pas d'autre prélat du nom de Jean jusqu'au XVe siècle, il est bien évident que ce ne peut être que Jean d'Asside.

Cet évêque fut d'ailleurs absolument digne de l'honneur qui lui fut rendu après sa mort. La postérité doit garder sa mémoire ; car, — nous allons le montrer, — il fut tout à la fois fidèle à l'Eglise et à la France.

Henri, roi d'Angleterre, mari d'Eléonore, s'efforçait de placer ses créatures dans les évêchés de son comté d'Aquitaine. Il avait voulu faire nommer à l'archevêché de Bordeaux Sochius, principal de l'Université de Poitiers : ce fut l'évêque de Périgueux, Raymond de Mareuil, qui y fut transféré. Il songea alors à Sochius pour l'évêché vacant de Périgueux, mais il ne réussit pas mieux que dans son premier dessein : car ce fut Jean d'Asside qui fut élu (1159).

Ce dernier, issu d'une famille distinguée du Poitou[12], était maître des écoles de l'église de Poitiers. Il devait occuper le siège de Périgueux, selon les termes de son épitaphe, neuf ans, moins sept jours, et non huit ans, moins huit, jours, comme on le voit dans la chronique publiée par le P. Labbe[13].

A diverses époques, il fut le bienfaiteur des abbayes de Chancelade, de La Sauve-Majeure et de Saint-Cybard ; des églises d'Uzerche, de Cercles et d'autres localités, ainsi que le rappellent les auteurs du Gallia Christiana. Pierre de Mimet et Itier furent ses archidiacres.

En 1166, il prit part, avec plusieurs autres prélats, à la consécration de l'église de Grandmont, bénite par les archevêques de Bourges et de Bordeaux.

D'après Dessalles[14], il se trouva, la même année, à l'assemblée du Mans, dans laquelle Henri II déclara qu'il serait fait une collecte, pendant cinq ans, dans tous ses domaines, pour la défense de la terre et de l'Eglise d'Orient.

Dessalles nous apprend aussi qu'il assista à une autre assemblée tenue dans le cloître de l'abbaye de Sarlat par l'archevêque de Bordeaux, le comte de Périgord et autres évêques, aux efforts desquels il s'associa pour obtenir une réparation de Guillaume de Gourdon , qui avait incendié Le Bugue.

La haute estime qu'on avait conservée de son mérite en Poitou le fit prendre pour arbitre en diverses circonstances par ses compatriotes. Dom Fonteneau relate le traité conclu par son entremise, en 1160, entre les abbayes de Bourgueil et de Montierneuf, qui avaient eu longtemps des démêlés au sujet de l'église de Migné ; et le jugement arbitral qu'il rendit sur un différend élevé entre le chapitre de St-Hilaire-le-Grand de Poitiers et les chanoines d'Airvau, au sujet d'une chapelle et de quelques dîmes dans la paroisse de Cuhon (1168)[15].

Aux vertus évangéliques du pontife Jean d'Asside joignit, selon l'expression de l'abbé Audierne, le courage héroïque du guerrier.

Voici en quelles circonstances il dut saisir la bannière suspendue à l'autel du seigneur, et, faisant appel à la force brutale des armes, montrer, d'après les Lennes du P. Dupuy, « qu'il scavoit plus que fueilleter son bréviaire. »

Des bandes de malfaiteurs venus du Languedoc avaient envahi son diocèse. Le château de Gavaudun, en Agenais, était devenu le repaire d'une de ces bandes, qui, par le nombre et l'audace de ses hommes, semait la terreur dans les campagnes d'alentour.

L'évêque s'émut avec d'autant plus de raison de l'irruption de ces farouches étrangers, que Gavaudun était une dépendance de l'abbaye de Sarlat. Le chanoine Tarde nous apprend, en effet, que parmi les paroisses de ce riche monastère énumérées dans une bulle accordée en 1169 par le pape Alexandre III à Garin de Commarque, douzième abbé de Sarlat, figure la paroisse de « Sainte-Marie de Gavaudun ».

De plus, les conquérants de Gavaudun s'étaient publiquement déclarés des ennemis de l'Eglise, des sectateurs d'hérésie. Non contents de briser les croix plantées sur leur passage, ils renversaient aussi les autels et même les églises. C'est ce qui leur fit donner le nom de ruptarii, routiers.

Jean d'Asside essaya, avec l'aide des religieux de La Sauve, d'évangéliser les nouveaux hérétiques. Mais ce fut en vain. Du haut de leur roche presque inaccessible, où ceux-ci se croyaient à l'abri de tout coup de main, ils bravaient impunément la colère des populations rançonnées par eux, ne cessant de porter dans les deux diocèses d'Agen et de Périgueux le pillage et la dévastation.

Ce fut alors que contraint de chercher un remède à tant de maux, le pontife résolut une seconde croisade. « Mais cette fois, dit M. l'abbé Pécout[16], au lieu de recourir à la parole évangélique que ces misérables n'entendaient plus, il appela sous sa bannière des bataillons armés et marcha à la tête des catholiques non plus contre l'hérésie, mais contre le brigandage ».

Quelque imprenable que fût Gavaudun, la forteresse avait pourtant un côté accessible quoique difficile : d'Asside entreprit d'en faire le siège. L'assaut en fut donné aussi victorieusement que rapidement. Au bout de quelques jours, elle était prise. On ignore les moyens employés pour vaincre la résistance des assiégés. L'évêque de Périgueux avait conduit cette expédition en capitaine consommé. Deux diocèses célébrèrent sa gloire par des chants de triomphe.

Le plus ancien document connu qui ait transmis le souvenir de cette croisade est cette notice anonyme sur l'église du Périgord au XIIe siècle que le P. Labbe a publiée dans sa Bibliothèque des livres manuscrits et qui a été reproduite dans le Recueil des historiens des Gaules[17] sous ce titre : Ex fragmento de Petragoricensibus episcopis. La prise de Gavaudun par Jean d'Asside y est relatée en ces termes :

« Obsedit, cepit, totumque subvertit. In eodem castro raptores inhabitabant, viris religiosis plurima mala indique inferentes. »

Plus explicite, le Gallia Christiana[18] donne sur le siège du château de Gavaudun les détails ci-après :

« Cum jam haeretici ac pravi homines regiones illas infestarent haberentque perfugium castrum aliquod, suo situ munitissimum, Gavaudunum nomine, ejusmodi pestibus diocœsim suam expugnare volens, collecta armatorum manu, castrum expugnavit ac funditus subvertit ».

On s'est demandé si dans ces « raptores » du premier texte ou dans ces « haeretici ac pravi homines » du second, il fallait voir des affiliés à la secte des Henriciens ou des Manichéens, comme plusieurs écrivains l'ont donné à entendre[19]. M. Ch. Lauzun[20] trouve que ce serait peut-être aller un peu loin.

Quoi qu'il en soit, on s'accorde à considérer les malfaiteurs de Gavaudun comme les sinistres précurseurs des Albigeois.

L'histoire de nos provinces méridionales constate que, depuis plus de vingt ans déjà, la foi menaçait de s'éteindre en Guyenne, au milieu de l'ébranlement de l'ordre politique. Dès l'année 1147, saint Bernard, dont on a signalé le passage à Bergerac, Périgueux et Sarlat, chargé par le pape de combattre les maux spirituels de nos contrées, secouait, comme il l'a écrit dans une de ses lettres, la poussière de ses sandales en quittant des villes impies, où l'on voyait des églises sans peuple, un peuple sans prêtre, et le prêtre sans ministère. Le désordre ne fit que grandir après lui, au point qu'un chroniqueur de ces temps malheureux, Guillaume de Puylaurens, a pu dire que les ténèbres étaient descendues, et que les bêtes de la forêt du démon erraient au milieu d'une nuit d'ignorance.

La révolte contre les doctrines de l'Eglise fut suivie bientôt d'attaques à main armée. Des troupes de routiers sillonnèrent le pays, pillant les voyageurs et brûlant les châteaux.

On vit des évêques ceindre l'épée et marcher à la tête de la multitude contre le flot envahisseur des hérétiques et des pillards. Jean d'Asside fut de ce nombre.

Le 19 mai 1163, il assista, avec tous les évêques d'Aquitaine, au concile tenu dans la ville de Tours, pour condamner l'anti-pape Victor et ses adhérents, par le pape Alexandre III, qui s'était réfugié en France. Le canon quatrième de ce concile est contre l'hérésie, qu'il fait naître dans le comté de Toulouse, et dont il dénonce les progrès et le danger en ces termes : « More cancri ad vicina loca se diffundens, per Guasconiam exaltas provincias quam plurimas jam infecit, quae dum in modum serpentis intra suas evolutiones absconditur, quanto serpit occullius tanto gravius periculum in simplicibus commolitur. »

Lorsque Jean d'Asside arriva en Périgord, « l'hérésie, fait remarquer le P. Dupuy, avoit notablement gasté les esprits de ces quartiers, si que desjà des paroles ils venoient aux armes, se saisissoient des fortes places, exercoient toutes hostilités possibles contre les catholiques, spécialement à rencontre des religieux, qui toujours ont esté persécutés par les ennemis de l'Eglise. »

L'évêque n'endossa l'armure du guerrier que pour la défense de la religion et de ses diocésains, avides de paix et de sécurité. Il ne fut point, comme Géraud de Gourdon, poussé à la guerre par un intérêt personnel. Son belliqueux prédécesseur avait voulu punir le comte Audebert d'avoir décrié la monnaie qu'il avait émise ; pour faire face aux frais de cette lutte ruineuse pour lui, on l'avait vu dans l'obligation d'aliéner les fiefs d'Agonac et d'Auberoche, qui dépendaient de la mense épiscopale de Périgueux.

La croisade entreprise par Jean d'Asside fut populaire en Périgord. Un poète du temps en célébra le succès dans des vers latins cités par le Gallia Christiana, d'où est extrait le passage suivant :

« Factum memoria dignum, ac his versibus in epitaphium

conscriptis commendatum posteris :

Perpetuis annis laus est celebranda Johannis,

 ….. urbem decoravit et orbem.

Quippe Gavaudunum cui par, vix credo, vel unum,

Saxo disjecit, post non habitale fecit. »

M. Clergeaud observe que le dernier vers est contredit par le monument lui-même de Gavaudun. Il est évident, en effet, que postérieurement au XIIe siècle le château a été habitable et habité. On voit même clairement, ajoute notre collègue de Tarn et-Garonne, que le donjon actuel a été construit au XIIIe ou au XIVe siècle sur la base encore existante du donjon détruit par Jean d'Asside.

Les membres de la Société historique et archéologique du Périgord poussèrent, en 1890, une excursion jusqu'à Gavaudun, dont M. de Roumejoux a décrit le site inaccessible. On ne pouvait parvenir au sommet que par un escalier de 42 marches grossièrement taillées dans l'intérieur même du rocher, « dont il suffisait de retirer les échelles pour n'avoir plus à craindre que Dieu et les oiseaux »[21].

Tel était ce nid de brigands, qui semble n'avoir été bâti que pour le séjour des hommes de proie. Ce fut, en effet, sa première destination, au temps de Jean d'Asside.

L'auteur anonyme de l'Histoire des Evesques du Périgord[22] mentionne en ces termes la prise de Gavaudun :

« Les rouptiers ou briseurs d'images, hérétiques sortis du Languedoc, marchant sur les traces des Petrobusiens, vinrent sur nos frontières, se saisirent de quelques places fortes, et entre autres de celle de Gavaudun en Agenais, et de là en hors firent tant de courses sur notre pays que nostre évêque Jean d'Asside se crut obligé de lever des troupes pour les aller dénicher, et, en effet, les y ayant assiégés en 1162, prit, emporta et fit raser la place, bien qu'elle parût imprenable par sa situation. »

Ce glorieux fait d'armes ne serait, d'après Dessalles, qu' « un acte d'une bien rude vigueur » contre « quelques familles » de Manichéens, » que le chroniqueur, ajoute-t-il, qualifie charitablement de rapineurs ». Quant à l'évêque de Périgueux, il ne serait pas allé les expulser de leur retraite, s'il ne s'était senti « vivement stimulé par les canons » du concile de Tours[23].

Il est surprenant qu'au lieu de critiquer le mot de raptores trop justement appliqué par la chronique des chapelains de Saint-Antoine aux brigands de Gavaudun, Dessalles n'ait pas plutôt relevé les termes de « ceste canaille d'heretiques » dont le P. Dupuy les a qualifiés.

Personne ne s'étonnera de voir un historien, dont la partialité gâte l'érudition, s'attendrir sur le sort de ces « malheureux ».

Le pays se sentit délivré des vexations, des déprédations sans nombre, commises sans scrupule par ces révolutionnaires d'un autre âge. La reconnaissance publique s'est traduite d'ailleurs en témoignages assez éclatants, assez durables pour qu'on n'ait aucune illusion sur la réalité du service rendu par l'évêque à son peuple.

On n'est pas d'accord sur la date de cette expédition de Jean d'Asside. Chevalier de Cablanc et le manuscrit Vachaumard la placent avant le concile de Tours, en 1162. D'après l'Histoire du Périgord, elle aurait eu lieu en 1164 ou 1165. Enfin, le Gallia christiana l'a fixée à l'année 1169.

Ce qui rendit surtout Jean d'Asside cher au Périgord, ce fut son entier dévouement à la cause française.

Déjà, la Guyenne se trouvait sous la domination de l'Angleterre, quoiqu'elle demeurât, médiatement et par droit de suzeraineté, sous celle du roi de France. Henri Plantagenet la possédait, depuis 1152, du chef de sa femme Eléonore, épouse divorcée de Louis VII, roi de France.

Bien que Henri II commençât sur le trône d'Angleterre une dynastie originaire de l'Anjou, les Périgourdins ne négligèrent aucune occasion de se soustraire à son pouvoir. Comme l'écrivait à la fin du XVIIe siècle l'auteur de l'Histoire des evesques du Périgord, ils se montrèrent « toujours prêts à se déclarer contre les Anglais quand il s'agissait de prendre les intérêts de la France ». Ils étaient loin départager l'affection de certains prélats pour la cause anglaise. Ce ne fut pas sans peine qu'ils virent notamment le successeur de Jean d'Asside, Pierre de Mimet, investi de toute la confiance de Henri II et, à ce titre, faisant partie de la brillante suite qui accompagna la fille de ce prince à la cour de son nouvel époux Alphonse II, roi d'Aragon. Cette domination étrangère commençait à paraître onéreuse et humiliante à nos pères qui se prenaient à regretter leur indépendance sous la suzeraineté des premiers Capétiens.

Une mention particulière est due aux bourgeois périgourdins, payant sans cesse de leurs personnes et de leurs bourses pour le plus grand avantage de tous. Dessalles a eu raison d'insister sur l'attitude trop méconnue de la bourgeoisie au XIIe siècle. A cette occasion, il rappelle le passage d'un sirventès de Bertrand de Born, où le guerrier-troubadour fait allusion aux préparatifs de défense des Périgourdins contre l'Anglais, passage qui ne permet pas de douter de la part prise par eux aux mouvements patriotiques du Périgord et du reste de l'Aquitaine.

« Les bourgeois, dit Dessalles, se montrèrent toujours et partout antipathiques à l'occupation anglaise ; toujours ils opposèrent à ces étrangers une résistance plus vive et plus soutenue que ne le firent les barons et les seigneurs du pays, dont le patriotisme avait d'ordinaire pour base et pour mobile les intérêts particuliers et qui passaient d'un parti à un autre, suivant qu'ils y trouvaient plus ou moins d'avantages personnels. Aussi, il faut le dire, pendant que les bourgeois s'appliquaient sérieusement à délivrer le pays de l'occupation anglaise, les barons visaient plutôt à leur indépendance individuelle qu'à l'affranchissement du pays ».

Jean d'Asside appuya la résistance de ses diocésains. A cette même époque où Dessalles le fait guerroyer à Gavaudun, il soutenait les habitants de Périgueux dans la défense de leurs antiques privilèges contestés par les Anglais.

« En 1164, écrit le maire-historien de Périgueux[24], les Périgordins continuant à donner tous les jours de nouvelles marques de leur attachement pour la France dans toutes les occasions où il y avait quelque chose à démesler entre elle et l'Angleterre, s'attirèrent derechef l'indignation du roy des Anglais qui voulut les quereller de nouveau sur le sujet des privilèges qui leur avoient esté accordés par les précédens roys de France et par les ducs d'Aquitaine leurs successeurs ; et l'affaire alla cette fois-là si avant qu'ils prirent les armes pour se maintenir dans la possession et qu'on en vint à une guerre ouverte.

Elle continua avec chaleur toute l'année suivante 1165, et il ne fut pas possible à l'Anglais de les ranger. La ville et la province demeurèrent toujours dans une parfaite union, et les guerres civiles qui survindrent là-dessus en Angleterre donnèrent moyen aux Périgordins de se conserver et de monstrer les dents à leurs ennemis toutes les fois qu'ils eurent envie de les insulter. »

La révolte des trois fils de Henri II contre leur père procura une diversion favorable à nos pères. Il n'en est pas moins vrai qu'ils furent soutenus par l'évêque, dont le dévouement a été caractérisé en ces termes par le chroniqueur anonyme de la bibliothèque de Périgueux: «Il s'estoit déclaré hautement pour nous. »

On ne s'étonnera plus, devant la popularité dont jouissait cet évêque si français, des grandes querelles qu'occasionna sa mort arrivée à Périgueux en 1169.

Les deux chapitres de la cathédrale de Saint-Etienne et de l'église abbatiale de Saint-Front se disputèrent l'honneur de garder sa sépulture.

Jusqu'à Jean d'Asside, les corps des évêques de Périgueux avaient reposé dans la collégiale à côté de l'apôtre saint Front. Celui du dernier évêque fut enlevé violemment par les clercs de la Cité, qui l'enterrèrent dans leur église.

Cette violation de l'ancienne coutume fut la cause d'un procès «  qui coûta beaucoup de part et d'autre ». Mais le chapitre cathédral l'emporta, et, jusqu'à l'invasion protestante, les évêques eurent leur sépulture dans l'église de Saint-Etienne. Ce fut en 1600 que le prélat consécrateur de Saint-Vincent-de-Paul, François de Bourdeille, vint rejoindre les premiers évêques dans la collégiale, qui n'a plus perdu son privilège.

On dut considérer que dans ces temps troublés le voisinage du palais épiscopal assurait plus de sécurité et de respect aux cendres des évêques défunts. Sous le prédécesseur de Jean d'Asside, Henri d'Angleterre n'avait pas craint d'enlever du trésor de Saint-Front, pour en faire des monnaies anglaises, une table d'argent où l'on voyait représentés les douze apôtres. De pareilles scènes ne se renouvelèrent pas sous le successeur de Raymond de Mareuil.

Le héros de Gavaudun avait été inhumé dans le mur du nord de l'église de la Cité, conséquemment du côté de l'évangile. Ce fut là que Constantin de Jarnac fut appelé par le chapitre à élever en l'honneur du regretté prélat un monument digne de lui. Le docteur Galy observe qu'au-dessous de l'arcature si délicatement sculptée devait se trouver la statue couchée de l'évêque[25]. Les proportions de l'arcature, moins large que haute, autoriserait plutôt à croire que le prélat devait y être représenté à genoux.

Quoi qu'il en soit, on ne peut que regretter, en la déplorant, la disparition de la statue qui formait le complément de l'œuvre de Jarnac : on serait heureux de voir revivre après sept siècles l'image d'un grand évêque français.

Sans parler de l'inscription qui a transmis tout à la fois à la postérité le nom du prélat et celui du statuaire, ne serait-il pas permis de chercher aussi dans la forme des animaux accrochés à chacun des chapiteaux du mausolée une allusion discrète aux deux principaux actes qui honorèrent l'épiscopat de Jean d'Asside? De pareilles figures ne sauraient être un capricieux produit de l'imagination de l'artiste, une inexplicable fantaisie. Le symbolisme de ce siècle de foi nous invite d'ailleurs à trouver un sens caché dans ces sculptures.

Si, d'un côté, l'on ne saurait reconnaître sans quelque doute le léopard d'Angleterre devant lequel l'évêque n'humilia jamais sa houlette pastorale, de l'autre côté l'on a du moins la certitude d'avoir la représentation de l'esprit infernal : c'est le dragon exprimant par ses replis les astuces du démon, tel que nous l'a dépeint le quatrième canon du concile de Tours, l'hérésie échouant à la limite du diocèse qu'il voulait engloutir. La tradition catholique n'avait pas de propagateurs plus éloquents que les imagiers de nos vieilles basiliques.

L'usage n'était pas encore bien établi d'y faire alors des mausolées saillants, comme l'a rappelé au sujet de ce tombeau le regretté chanoine René Bernaret; l'Eglise avait à cet égard, depuis le VIIIe siècle, des régies sévères, qui furent transgressées plus lard, mais qui furent renouvelées par saint Charles Borromée et par les conciles du XVIIe siècle. Saint Charles fit raser tous les tombeaux saillants qui étaient dans sa cathédrale de Milan, ne voulant pas qu'aucun tombeau, renfermant la corruption de notre pauvre nature, surpassât en beauté l'autel du Dieu vivant.

C'est pour cette raison que le mausolée de Jean d'Asside a été plaqué contre la muraille. Il était encore du côté nord, où on l'avait primitivement établi, lorsque l'abbé Audierne le décrivit en 1842 dans ses Notes critiques et historiques sur l'ouvrage du P. Dupuy, et en 1851 dans son Guide monumental de la Dordogne. On avait planté devant une énorme croix de pierre, dont la première marche du piédestal touchait ses deux pieds-droits. Le commentateur du P. Dupuy réclama contre un pareil voisinage qui nuisait au « magnifique monument » ; «là n'est pas la place de cette croix de mission, écrivait-il; elle serait infiniment mieux dans le cimetière, où devrait la faire transporter l'autorité municipale ». Ce fut peu de temps après la publication du Périgord illustré que le mausolée fut déplacé, pour être porté au sud, où nous le voyons aujourd'hui et orner, en les surmontant, les fonts baptismaux de l'église de la Cité.

Le P. Dupuy, qui ne mentionne pas la première inscription relatant le nom du sculpteur, a mal reproduit la date : MCLDX nono au lieu de MCLX nono, comme elle est marquée dans l'épitaphe, que rédigea probablement l'archidiacre Pierre de Mimet, successeur de Jean d'Asside au siège épiscopal de Périgueux. Il y est recommandé a ceux qui la liront de réciter, pour l'âme du défunt, l’Oremus : Absolve Domine..., ou celui : Domine, vel Deus, cui proprium..., ou du moins l'oraison : Fidelium..., après lequel mot, dans une note manuscrite, M. Léon Lapeyre, bibliothécaire de Périgueux, ajoutait ceux-ci pour compléter l'inscription : Deus omnium conditor.

Il existait une quatrième inscription, qui ne paraît plus. D'après le Gallia Christiana, elle se trouvait sur un des côtés de l'arcade ; les auteurs de ce recueil assurent qu'on la voyait encore de leur temps : elle se composait des deux lignes suivantes en vers léonins, où la naissance poitevine du prélat défunt était rappelée :

 

Pictavia natus praesul hic pausat humatus.

Filius ergo Dei propitietur ei.

 

Le P. Dupuy les avait déjà cités comme « le commencement » d'une « poésie qui ressent la rudesse de ce siècle. »

Le comte de Taillefer, qui a rapporté ces vers, en changeant toutefois la construction du premier, prétend qu'ils devaient se trouver dans l'arcade même.

Félix de Verneilh émet aussi l'avis qu'ils avaient dû être gravés dans l'intérieur de l'arcade, et, ajoute-t-il, «probablement au dessous de la statue qui a disparu ».

Pour l'auteur des Antiquités de Vésone, qui ne l'a connue que par le P. Dupuy, cette dernière inscription avait été gravée sur quatre lignes, et était propre à donner une idée de la versification de cette époque, où la rime était assez en usage, même dans les vers latins. Il pensait qu'elle était détruite, ou peut-être cachée sous le pavé de l'église.

Ce morceau d'architecture n'est pas le seul souvenir matériel que l'on ait conservé de Jean d'Asside.

Notre distingué collègue M. Philippe de Bosredon a découvert le sceau de l'évêque à la Bibliothèque nationale, dans un volume du fonds Clairambault. Ce sceau, qui est appendu sur lacs de cuir à une charte de 1168, par laquelle d'Asside fait don, en présence de Hugues, son chapelain, et de Rigaud, chanoine de Brive, à l'abbé et aux moines de Saint-Amand-de-Coly, du tiers des droits de Geraud de Mons sur l'église d'Archignac, est frappé sur le côté plat d'un bloc de cire blanche de forme semi-ovoïde. Il est parfaitement conservé. La légende porte ces mots: Johannes, Petragoricensis episcopus ; le dessin représente un évêque assis, mitre d'une mitre cornue, crosse et bénissant. Ce sceau a cela de particulier, qu'il est le plus ancien, sceau périgourdin connu en empreinte originale. Il est antérieur de près de quarante ans au sceau de Périgueux au type de l'aigle, qui, avant la découverte de M. de Bosredon, était le plus ancien qui fût arrivé jusqu'à nous[26].

On a comparé le mausolée de Jean d'Asside avec la porte latérale de l'église du Grand Brassac, de la fin du xin6 siècle, où l'on voit des statuettes d'un style étranger en quelque sorte à celui du Périgord, si pauvre en bonnes sculptures des XIIIe et XIVe siècles. M. le baron de Verneilh a constaté que la plupart des sculptures de cette porte avaient été transposées là de chez quelque bon faiseur plus ou moins éloigné. A coup sûr, ce n'est pas un produit de l'art local.

Quand il s'agissait, observait notre collègue, d'une œuvre considérable, comme le tombeau de Jean d'Asside à l'église de la Cité, on trouvait plus simple de faire venir l'artiste. L'exemple était assez mal choisi, puisque Constantin de Jarnac habitait aux portes de Périgueux.

Mais, quand il fallait des chapiteaux sans tailloir destinés à des colonnettes, ou des statuettes qu'on appliquait contre les montants d'une porte ou le tympan d'une arcade, comme à Brassac, on avait plus tôt fait d'acheter ces objets tout prêts et de les transporter, soit en charrette, soit à dos de mulet.

En émettant cet avis, M de Verneilh s'appuyait sur cette remarque, que les chapiteaux calcaires employés dans des édifices en granit ne s'adaptaient pas toujours très exactement aux colonnes qu'ils surmontaient, et étaient parfois trop gros ou trop minces, étant évident que s'ils avaient été exécutés sur place, on aurait mieux pris ses mesures[27].

Le mausolée de Jean d'Asside, avec son intéressante arcade, est digne d'être étudié à plus d'un titre. Il a été dessiné par Willemin dans ses Monuments français ; le Bulletin monumental (1859) et l’Abécédaire de M. de Caumont en ont publié un fragment (la moitié à gauche avec l'inscription), d'après le dessin de M. Bouet, de Caen, membre de la Société française d'Archéologie, publié par M. Parker, d'Oxford. Plus récemment, on l'a fait figurer dans la France-Album, illustration de la France par arrondissement, publication parisienne dirigée par M. Karl (n° 30).

Puisqu'il attire à un si haut degré l'attention publique, ce rare spécimen de la sculpture au XIIe siècle a droit à tous les respects. La fabrique de l'église Saint-Etienne de la Cité doit veiller avec un soin jaloux à sa conservation. En 1875, un habile architecte, M. Levicomte, signalait aux Périgourdins « le mausolée de Jean d'Asside, dans l'église de la Cité, si précieux à tant d'égards, dont le cadre d'un tableau cache les sculptures, où des mains barbares ont impitoyablement enfoncé de nombreux clous »[28] (1).

Nous ne doutons point que les fabriciens de cette église ne prennent les mesures nécessaires pour prévenir le retour de semblables désordres, et que, grâce à leur constante surveillance, à leurs soins intelligents et éclairés, le mausolée de Jean d'Asside ne continue longtemps encore, en perpétuant le souvenir d'un grand évêque, à exciter, par ses belles sculptures, l'admiration des archéologues et des touristes.

A. DUJARRIC-DESCOMBES.

 



[1] A cette description sommaire il convient d'ajouter celle que M. Faure-Lapouyade en a donnée en 1856 :

« Ce tombeau, ouvert dans le mur, forme un avant-corps composé d'une arcade et de deux pieds-droits, larges chacun de 48 centimètres ; ils sont surmontés d'une corniche de 16 centimètres d'épaisseur, ayant encore pour point d'appui deux chapiteaux sculptés. Les pieds-droits ne s'élèvent qu'à 1 m. 60 centimètres du sol de l'église, parce que, par suite de l'exhaussement du pavé, ils se trouvent enfoncés à plusieurs mètres sous le sol ; ils se prolongent de 80 centimètres au-dessus de la corniche ; ils supportent un fronton sans base, dans lequel s'ouvrent deux arcs ou archivoltes reposant en partie sur les chapiteaux dont nous avons parlé, et en partie sur les pieds-droits. Ces arcs, un peu aigus, sont décorés dans le goût du xiie siècle. » (Souvenirs historiques : Vésone, Périgueux).

[2] Antiquités de Vésone, II, p. p. 568-9.

[3] L'Architecture byzantine en France, Paris, Didron, 1851, p. 177.

[4] Bulletin monumental, p. 386.

[5] Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1880, p. 272.

[6] Ibid. XXII, p. 69.

[7] Ibid. XXVI, p. 530.

[8] Lance, Dictionnaire des Architectes français, I, p. 379.

[9] Le docte chanoine d'Auxerre redresse l'erreur dans laquelle Scaliger était tombé au sujet de la nature et de l'âge de ce dernier monument. L'évêque ou le chapitre auraient fait graver, en 1162 ou 1163, cette table, dont il donne la reproduction, pour apprendre aux fidèles quel jour on devait solenniser la fête de Pâques et en quel temps commençait le carême. Elle commence à une année où Pâques tombait au 24 de mars, et elle finit à la 91ème case. L'abbé Le Bœuf la compare avec l'épitaphe du mausolée de Jean d'Asside, placée vis-à-vis, dont le caractère est « un peu moins régulier, mais avec les trois points perpendiculaires après chaque mot, comme dans la table. Elle est gravée eut un des pilastres qu'un nommé Constantin de Jarnac avait commencé pour l'ornement de cette sépulture, mais qui n'ont pas été achevés, non plus que la table paschale ». (Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, tome XXIII, p. 210.)

[10] De Caumont, Abécédaire ou rudiment d'archéologie, Caen, Le Blanc-Hardel, 1870, p. 375 ; — Marion, Notes d'un voyage archéologique dans le Sud-Ouest de la France, p. 37, etc.

[11] Bulletin monumental, 1869, p. 9555 : Compte-rendu du Dictionnaire raisonné de l'architecture française, de Viollet-Le-Duc.

[12] Un de ses membres, Hector d'Asside de Surat, était déjà évêque de Cahors, siège qu'il occupa de 1150 à 1199.

[13] Fragmentum de episcopis Petregoricensibus.

[14] Histoire du Périgord, I, p. 280.

[15] Recueil de dom Fonteneau, XIV, p. 281, et XI, pp. 53 et suivantes.

[16] Souvenirs historiques et biographiques sur la contrée du Fleix, 1884, p. 72.

[17] Tome XII, p. 392.

[18] II, p. 1467 : Ecclesia Petracoriensis.

[19] L'abbé Barrière : Histoire monumentale et religieuse du diocèse d'Agen, I, p. 331 : — M. Clergeaud, dans le Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1888, p. 110.

[20] Revue de l'Agenais, mars-avril 1899, p. 97 : Le château de Gavaudun.

[21] Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, XVII, p. 487.

[22] Bibliothèque de Périgueux: manuscrit Vachaumard.

[23] Histoire du Périgord, I, p. 280

[24] Histoire de la ville de Périgueux, I, folios 148 et 149.

[25] Catalogue du musée archéologique du département de la Dordogne, Périgueux, Dupont.

[26] Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, XXI, p. 135. — Sigillographie du Périgord, n° 1031.

[27] Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1879, p. 380.

[28] Ibid., 1875, p. 248.

<<Retour