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Recueil des historiens des Gaules et de la France

(Rerum Gallicarum et Francicarum scriptores)

 

La troisième livraison des monuments des règnes de Saint Louis,

de Philippe le Hardi, de Philippe le Bel, de Louis X, de Philippe V et de Charles IV.

Depuis MCCXXVI jusqu’en MCCCXXVIII.

 

par MM. De Wailly et Delisle.

membres de l’Institut.

 

Tome XXII

 

 

 

Fragment d’une chronique anonyme

dite de chronique de Reims (1)

 

 

.....

Coument li rois Loeys rendi Normendie au roi d’Engletierre (2)

 

Chi lairons ester de Namur, ki gist en mauvais costei ; si dirons dou roi Loeys le preudoume, qui adont régnoit (3). Sa conscienche le reprist (4) de la tierre de Normendie, que li rois Phelippes avoit conquis sour le mauvais rois Jehan d’Engletiere, ki fu pères au roi Henri (5) ; jà fusce que li rois Phelippes le tenist par le jugement des pers de France, et en fu rois Jehans semous par ses pers.  Mais aucunes gens disoient (6) pour çou que se il défali à la court le roi son signour, n’avoit il pas fourfaite tierre à pierdre ; car il n’avoit fet enviers le roi nul fait criminal. Si disoient que li rois de France pooit saisir par raison la tierre au roi Jehan pour sa défaute, et prendre les issues ; mais se li rois Jehans u si hoir vosissent venir au roi et requerre saisine de sa tierre parmi faisant droit, et voisist amender les défautes par le jugement des pers, il le deust ravoir. Et pour ceste raison et pour autre (7), fist li rois pais au roi d’Engletierre et boine acorde. Et vinrent en France li rois et sa femme et ses fius, et furent à Paris entour le saint Martin, l’an de grasse Nostre Signour M. CC. LIX ans. Et fu ordené par boine pais que li rois d’Engletierre aroit et tenroit perpétuelment et si hoir le contet de Cahors, et le contet de Pièregort, et le ducée (8) d’Aginois, qui contiènent VI cités. Et de çou li fist li rois d’Engletierre houmage à Paris en sa maison (9), voiant tout le peule. Et quitta boinement toute la droiture qu’il i avoit ne avoir pooit, et tout le remanant de la contet. Et de çou li douna il sa carité roial (10). Et li rois François (11) li douna CC mil livres et L (12) pour porter et despendre en la tierre d’outremer dont il estoit croisiés. Et fu li couvens teus que li rois Englois de devoit venir (13) siervir II fois l’an à sen frait et XL jours à la requeste (14) le roi de France ; et que li quens de Poitiers seroit quites de l(houmage que il devoit de tierre que il tenoit de (15) ces III conteis. Ensi furent apaisiet li doi roi, et furent fait boin ami ; et la conscience le roi de France fu apaisie. Et bien saciès en vérité, ki est sans conscience k’il vit coume biste. Et on dist piécha :

 

Cui conscience ne reprent,

Plus tost au mal (16) c’au bien entent.

 

.....

 

 

(1) D’après le manuscrit 454 du fonds de Sorbonne publié par Louis Paris en 1838, noté P, d’un manuscrit conservé à Bruxelles publié par M. de Smet, noté Sm., et de deux manuscrits du Musée britannique: n° 7103, noté A, et n° 11753 noté B.

(2) Sm. Comment li rois Loeys de Franche et li toys d’Engletère firent pais et acors ensemble.

(3) Les mots qui adont régnoit ne sont pas dans le manuscrit de Bruxelles.

(4) Sm. le remorst.

(5) B et Sm. Henri qui ore est.

(6) Sm. dient.

(7) A. et pour ceste doubte et pour autres raisons.

(8) A. et la cité.

(9) A. en la sale à Paris.

(10) Sm. qu(il avoit ne pooit avoir en le conte et en le duche de Normendie, et en donna se lettre roial au roi de Franche ; A, sa chartre roial. le manuscrit de Paris, qui porte ici carité au lieu de chartre, fournit, dans le chapitre suivant, un nouvel exemple de cette acceptation du mot carité.

(11) A. Englois.

(12) Sm. Et li rois Franchois otria II. C. M et L livres.

(13) A. et fu li rois mis à serment et fut convenenchiet que il venrroit.

(14) Sm. à le semonse.

(15) B. tenoit en.

(16) Sm. plus à mal, ce qui rompt la mesure du vers. Vient ensuite un titre de chapitre. Du duel que li rois et le roine faisoient de Loeys, lor ainsné fil.

 

 

 

Extraits d’une chronique anonyme

intitulée

Anciennes chroniques de Flandre.

 

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Comment le roy saint Loys restaura au roy Henry (1) d’Angleterre plusieurs seignouries.

 

Or vous voeult-je ung petit racompter d’une grant courtoisie et bonté dont le noble roy de France saint Loys voult besoignier, à quy sa conscience remordoit. Car combien que le roy Jehan d’Angleterre avoit au roy [Philippe Auguste] et par plusieurs fois induement pourchassié moult de contraires, et par droitte contumasse il avoit perdu toute Acquitaine, si luy voult-il récompenser (2) la conté de Caours, la conté de Pierregort et la conté d’Agenois, dont le roy Henry lui sceut grant gré et fut par tant paix accordée entre les deux roys ou mois de septembre l’an de grace mil CC et LV (3). tantost après ce vint le roy Henry d’Angleterre à Paris, où le roy saint Loys le festoia grandement par plusieurs fois et le tint à Paris tout aise, depuis la saint Martin d’yver jusques au Quaresmes ensieuvant, et après firent les deux roys leurs pasques à Saint-Omer (4).

....

 

(1) Le manuscrit porte par erreur Jehan au lieu de Henry; nous avons rectifié la même erreur dans plusieurs passages du chapitre.

(2) Il faudrait si voult-il récompenser à Henri, fils de Jean.

(3) Cette date est inexacte ; le chroniqueur veut sans doute parler de la ratification du 5 septembre 1259. Dans l’édition de Sauvage, la conclusion du traité est reculée, par erreur jusqu’à la Saint-Martin de l’an 1268.

(4) Edit. et puis le convoya jusques à Sainct-Omer, et la feirent leurs pasques ensemble ; et puis prirent congé l’un de l’autre, et ala chacun en son royaume.

 

 

 

E tabulis ceratis

Annorum M. CCC. III et M. CCC. IV.

d’après le manuscrit 1387, supplément latin conservé à la BnF.

 

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§ 5. [Nova vadia Dominica post festum sancti Nicolai hyemalis apud ... ]

Lunae sequenti [9 Dec. 1303], apud Engolismam. -- Martis sequenti, ibidem. -- Mercurii sequenti,

Jovis sequenti [12 Dec. 1303], apud Monberona.

Veneris sequenti [13 Dec. 1303], apud Nontron.

Sabbato sequenti [14 Dec. 1303], apud Sanctum Johannem de Cole.

Dominica [15 Dec. 1303], apud Yssidolium. -- Lunae sequenti, ibidem.

Martis sequenti [17 Dec. 1303], apud Terrencon (2).

Mercurii [18 Dec. 1303], apud Marteaux (3).

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(1) Apogr. Nautron.

(2) Apogr. Terronton vel Terrencon ; ibi fort. agitur de Terrasson (Dordogne, arr. de Sarlat)

(3) Apogr. Marceaux ; rectius, ut videtur Marteaux pro Martel (Lot).

 

 

 

Ea quae distributa fuerunt

in milicia comitis Pictavensis

[die XXIV Junii, anno M. CC. XLI.]

D’après le manuscrit N° 1437-7, suppl. lat.

 

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§ 2. Vadia novorum militum

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Comes Petragoricensis [Helias VI], pro eodem XXXII l.

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§ 16. Robae novorum militum.

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Comes Petragoricensis, pro roba de samecio capto in coffris forranda, pro cendato, XXVI s.

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§ 23. Equi novorum militum in milicia.

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Comes Petragoricensis, pro equo, LX. l.; pro palefrido, XV. l.

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Fragment d’un compte de Jehan d’Ays

en matières et en deniers,

pendant l’expédition d’Aragon

en M. CC. LXXXV.

D’après un manuscrit incomplet conservé dans

le neuvième volume des Mélanges de Clairambault.

 

 

XV. Ce sont les choses baillies au vicomte de Touraine [Raymond VI de Turenne] par Jehan d’Ays et par son commandemant.

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§ 36. Item, bailla le Michiel le Clerc, en Catheloigne, à monseigneur Ponz de Benac, de la gent du dit viconte de Touraine, et en son non, IX sas de froument, qui font XXXVI setiers de Biaucaire, ou pris de XVIII l. -- Item, III sas de farine, qui font XII setiers de Biaucaire, ou pris de VII l. X. s. -- Item, demi bacon, ou pris de XV s. -- Item, une somme de vin, ou pris de L s.

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CXXXIII. Ce sont les choses baillies à monseigneur Bernart le Meire de Paillart par la lettre de monseigneur Raoul de Neèle.

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§ 178. Monseigneur Helye Taleran, par Michiel le Clerc, en Catheloigne, II bacons, ou pris de LX s.

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Fragmenta computorum

ab anno M. CC. XXVII ad annum M. CCC. XXVI.

 

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§ 17. Computo praepositorum et ballivorum Franciae, anno 1253.

Nicolaus de Menoco, ballivus Bituricensis.

Andreas Juvenis, Ballivus Ambianensis.

Dominus Cutbertus, castellanus Peronensis.

Stephanus Tastesavor, baillivus Viromandensis.

Petrus de Fontanis, baillivus Aurelianensis.

Hamericus de Garis, miles, baillivus Turonensis.

Petrus Servant, senescallus Petragoricensis (1).

Balduinus de Pyano, baillivus Mastisconensis.

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(1) Non Petragoricensi tantum sed etiam Lemovicensi et Caturcensi dioecesibus Petrum Servant praefuisse conficimus. Tres enim dioeceses administrabat, anno 1254. Aimericus de Mala Morte, regis senescallus (Table chron. des dipl. VI, 249) : praeterea Hardoinus de Malliaco, qui ante Alfonsum comitem senescallus Petragoricensis fuisse fertur (Ol. II, 128), Pictaviae quoque et Lemovicinio anno 1238 praefectas fuisse videtur (Vide tom. nostr. XXI, p 258 k).

 

 

§ 21. E computo praepositorum et ballivorum,

de termino Omnium Sanctorum, anno Domini 1256.

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Nicolaus de Menoco, miles, baillivus Bituricensis.

Mataeus de Belna, miles, baillivus Viromandensis.

Henricus de Cousenciis, ballivus Matisconensis.

Droco de Benia, miles, ballivus Ambianensis.

Stephanus Tatesaveur, ballivus Senonensis.

Gerardus de Keuresis, ballivus Aurelianensis.

Berengarius Rabot, ballivus Medontensis.

Radulfus le Grand, ballivus Turonensis.

Haimericus d’Anais, senescallus Petragoricensis.

Haimericus de Gaiis, quondam ballivus Turonensis.

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§ 21d. Bailliage de Périgord.

De expletis balliviae Petragoricensis, VII. C. IIII. XX. VII. l. Tur. -- De residuo communis Petracoricensis, II. C. l. C. s. Petracor. valent VIII. XX. IIII. l. Tur. -- De portione Sancti Frontini, XVI. l. Petracor. valent XII. l. XVI. s. Tur.

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§ 22. E computo baillivorum Franciae, de termino Omnium Sanctorum 1257.

Nicolaus de Menoto, miles, baillivus Bituricensis.

Droco de Braia, miles, baillivus Ambianensis.

Mathaeus de Belna, miles, baillivus Viromandiae.

Girardus de Keuresis, baillivus Aurelianensis.

Stephanus Tatesavor, baillivus Senonensis.

Henricus de Cousanciis, miles, baillivus Matisconensis.

Ansellus, miles, baillivus Gisorti.

Radulfus dictus Magnus, baillivus Turonensis.

Compotus Haimericus d’Anes (1), militis, senescalli Petragoricensis.

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(1) Cod. Danes, addita compondii mala; idem senescallus dictus est Danais sive d’Anais. Huic fort. successerunt Radulfus de Trapis et Guillelmus de Podio, qui ante annum 1265 senescalliae Petragoricensi praerant (Olim, I, 618). Occurunt deinde, annis 1265 et 1266, Henricus de Cousanciis (ib. 230 et 617); annis 1267, 1268 et 1269, Radulfus de Trapis (ib. 258, 271 et 314); annis 1270 et 1271, Petrus de Salicibus (ib. 379 et 854), anno 1282, Jean de Vilette, chevalier (Brussel); anno 1293, Johannes de Arreblayo (Olim, II, 9); is eodem anno Caturcensem quoque senescalliam obtinebat.

 

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§ 51.  E computo ballivorum Franciae, anno 1295.

 

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Guichardus de Marziaco, senescallus Petragoricensis (1).

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(1) Adde et Caturcensis (Olim, II, 445). Mox occurit circa annum 1300 Giraudus Flote (Olim, II, 551, 553), et anno 1307, P. de Monci (Olim, III, 271).

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