CARTULAIRE

DE

L'EGLISE D'ANGOULEME

 

PAR

M. l'abbé J. NANGLARD

VICAIRE GENERAL

 

MEMBRE DE LA SOCIETE ARCHEOLOGIQUE ET HISTORIQUE

DE LA CHARENTE

ET DE LA SOCIETE DES ARCHIVES HISTORIQUES

DE LA SAINTONGE ET DE L'AUNIS

 

 

ANGOULEME

IMPRIMERIE G. CHASSEIGNAC

 

 

CARTULAIRE DE L'EGLISE D'ANGOULEME

 

 

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AVANT-PROPOS

 

Dans sa séance du 25 août 1865, la Société Archéologique et Historique de la Charente acceptait le patronage de la publication que se proposaient de faire quelques-uns de ses membres des cartulaires de l’Angoumois. Elle nommait en même temps une commission chargée de surveiller l’impression de cet important travail et de statuer sur les questions auxquelles il pourrait donner lieu. La commission ayant à sa tête Mgr Ant. Ch. Cousseau, évêque d’Angoulême, comprenait MM. E. Gellibert des Seguins, député de la Charente et président de la Société; E. Castaigne, son vice-président honoraire; G. Babinet de Rencogne, archiviste de la Charente, et l’abbé Ch. Alexandre, chanoine honoraire, secrétaire parti-

 

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culier de l'évêque (1), auxquels fut adjoint plus tard M. E. Carrissan, professeur agrégé d'histoire au lycée d'Angoulême.

La première série de la publication projetée devait comprendre le cartulaire de la cathédrale d'Angoulême, dont se chargeait M. Babinet de Rencogne, ceux des comtes de la Marche et de l'abbaye de Cellefrouin, confiés au même, celui de l'abbaye de St-Cybard, dont devait s'occuper M. Gellibert des Seguins, et enfin celui de l'abbaye de de St-Etienne de Baigne, dont M. l'abbé Cholet, chanoine théologal de La Rochelle, qui venait de le découvrir à Saintes, avait déjà commencé à faire l'objet d'une savante étude. D'autres séries devaient suivre et comprendre, avec le cartulaire particulier de l'évêché d'Angoulème (2), ceux des autres abbayes de la province que l'on formerait en groupant les chartes appartenant à leurs fonds et conservées aux Archives départementales de la Charente. L'entreprise est restée en suspens. Les hommes d'initiative et d'une incontestable compétence qui l'avaient conçue ont presque tous disparu, n'ayant pu édifier qu'un seul des monuments qui devaient enrichir notre histoire locale. Le cartulaire de Baigne a vu le jour en 1867 (3). Les autres attendent encore quelques mains secourables pour les tirer de l'obscurité. Quel-

 

(1) Aujourd'hui doyen du chapitre cathédral d'Angoulême.

(2) Nous pensons qu'il s'agissait plutôt du livre des fiefs. L'évêché n'a jamais eu de recueil de chartes autre que celui-ci.

(3) C'est en cette même année, le 5 mai, en cours de publication de son travail, que mourut l'abbé Paul-François-Etienne Cholet, à 53 ans. Il était né à La Rochelle, le 27 décembre 18l4.

 

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ques raisons que nous ayons de nous défier de nos propres ressources et malgré nos nombreuses occupations, nous entreprenons aujourd'hui de publier le cartulaire de la cathédrale de Saint-Pierre d'Angoulême.

La Société Archéologique et Historique de la Charente, à laquelle nous avons l'honneur d'appartenir, a bien voulu agréer la proposition que nous lui avons faite à ce sujet, dans sa séance du 14 décembre 1898 et accueillir cette publication dans son Bulletin. Il en résulte pour nous un devoir que nous nous empressons de remplir. Angoulême, ce 1er mai 1899.

 

 

 

INTRODUCTION

 

Titre. ― Nous donnons à ce recueil de chartes le titre de Cartulaire de l'église d'Angoulême. C'est celui qui lui convient le mieux. C'est un cartulaire qui appartient, non à l'évêque ou au chapitre en particulier, mais à la cathédrale, à l'église d'Angoulême. Il n'en est pas de nos anciennes cathédrales comme des abbatiales, collégiales et autres églises conventuelles, dont chacune n'abritait à la fois qu'une famille et ne constituait qu'un établissement religieux. Dans ces dernières, il n'existait qu'une mense et si sous le régime de la commende, à partir du XVIe siècle, on pouvait dire, en un certain sens, qu'il y en avait deux, celle de l'abbé, du doyen, ou du prieur et celle de la communauté ou du couvent, cependant la division ne s'appliquait qu'aux revenus et on n'y reconnaissait en réalité qu'un seul propriétaire du fonds, l'abbaye, la collégiale, ou le prieuré qui avait son cartulaire propre, son trésor de titres de propriété, chartae, chartulae paginae, dictiones, cautiones, rationes, etc.

Jusque vers la fin du XIIe siècle, la cathédrale est encore à peu près partout en France, constituée dans les mêmes conditions. C'est l'église de l'évêque et de ses clercs, vivant ensemble sous une règle qui en fait des chanoines, canonici, et ne formant qu'un seul corps, le principal corps ecclésiastique du diocèse, le chapitre,

 

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capitulum. Les acquisitions, les libéralités qui lui viennent visent, non point le prélat en particulier, ni ses clercs ou chanoines, à son exclusion, mais tout le personnel qui dessert l'église: do santo Petro... majoris sedis Engolismensium et domino episcopo... et clericis ejus. Cedo ad predictum locum... suisque canonicis, etc. Elles ont pour fin de pourvoir à l'entretien de l'église mère, modèle et régulatrice des autres églises du diocèse, mater, matrix, major, senior, ecclesia, ainsi qu'à la subsistance de la communauté et, comme il est dit quelquefois, du monastère de frères qui y servent Dieu, in communia fratrum in ea Deo servientium. Mais la séparation s'est faite entre l'évêque et les chanoines formant sa cour, ici plus tôt, là plus tard et, dès lors, au lieu d'une mense commune, d'une propriété unique, il y en a eu deux, celle de l'évêque et celle du chapitre. A Angoulême, cette séparation date de la bulle du 14 avril 1110. A partir de cet événement et en ce qui concerne les biens et droits acquis antérieurement et passés, les uns dans le domaine de l'évêque, les autres dans celui du chapitre, il n'y a qu'un recueil de titres pour en constater l'origine et la légitimité, celui que nous publions. C'est ce qu'avait remarqué la commission de 1865 et ce qui l'avait amenée à appeler ce recueil: Cartulaire général de la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême. Nous sommes d'accord avec elle et avec le langage consacré par l'usage et par la tradition en l'intitulant: Cartulaire de l'église d'Angoulême. Chartularium Ecclcsiae Engolismensis.

 

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Historique. ― Ce cartulaire avait disparu lors de l'invasion de la ville d'Angoulême et de l'incendie de la cathédrale par les soldats de Coligny, auxquels s'étaient joints les soldats du roi de Navarre et du prince de Condé, en octobre 1568 (1). Nos chanoines le croyaient à jamais perdu, comme tant d'autres documents précieux qu'ils n'ont plus revus en effet, lorsqu'ils apprirent, en 1649, qu'il se trouvait déposé dans un couvent de carmes, à Clermont en Auvergne. Celui qui leur annonçait cette bonne nouvelle, dom Pierre de Saint-Romuald, religieux Feuillant (2), de la maison de Paris, n'était autre qu'un de leurs anciens confrères, Pierre Guillebauld l'aîné (3), qui, après avoir fait partie du chapitre cathédral pendant quinze ans, en était sorti en janvier 1616, pour suivre une autre vocation et donner libre cours à son amour des voyages et des études. C'est en visitant l'Allemagne et ses riches bibliothèques qu'il avait découvert quelques manuscrits, pris parmi ceux dont les incendiaires de 1568 avaient décidé la destruction, et vendus à quelque savant du pays par un de ces reîtres qui s'enrôlaient alors dans les bandes

 

(1) L'entrée des troupes eut lieu le 16 et l'incendie le 19.

(2) L'abbaye cistercienne de Feuillant, fondée en 1169, à cinq lieues de Toulouse, détachée de Citeaux et réformée en 1577, fut érigée en congrégation par Sixte-Quint, le 3 novembre 1587, et ses nouvelles constitutions approuvées par Clément VIII, le 8 novembre 1595. Une maison de cet ordre fut fondée à Paris par Henri III.

(3) Né à Saint-André d'Angoulême, le 21 février 1586, fait chanoine le 5 janvier 1601, religieux Feuillant en janvier 1616, mort à Paris le 23 mars 1667. On lui doit les ouvrages suivants: Hortus Epitaphiorum. Historiae Francorum, seu Chronici Ademari Engolismensis... Epitome. Chronicon, seu continuatio Ademari monachi engolismensis.

 

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des religionnaires, mus par l'attrait du brigandage et par l'appât du butin. Comment deux de ces manuscrits, notre cartulaire et un autre recueil, relatif aux évêques et aux comtes d'Angoulême, passèrent-ils entre les mains des Carmes de Clermont? Rien ne nous le dit nettement. Toutefois divers indices nous permettent de conjecturer que l'ancien chanoine, qui s'intéressait toujours aux choses de la compagnie à laquelle il avait appartenu, obligé de rentrer en France, sans avoir eu le temps d'en négocier l'achat, avait confié ce soin à quelque carme français, de passage, comme lui, ou résidant dans un couvent de son ordre en Allemagne. Celui-ci, sa mission remplie, les avait apportés ou envoyés au couvent de Clermont. Le religieux Feuillant, mis au courant du résultat des démarches dues à son initiative, en avait aussitôt avisé ses confrères d'autrefois. Malheureusement nous n'avons plus la correspondance échangée entre dom Pierre de Saint-Romuald et le chapitre; mais les conclusions prises par cette assemblée y suppléent dans une certaine mesure et méritent d'être connues Nous donnons textuellement celles qui concernent cette affaire.

Du vendredy (1) XIX novembre 1649... Mr Guillebaud (2) a esté prié d'escrire au P. de Saint

 

(1) Le chapitre tient sa réunion ordinaire le vendredi de chaque semaine.

(2) Successeur immédiat de Pierre de Saint-Romuald, son frère, qui lui avait résigné sa prébende, il s'appelait Pierre comme lui. Il résigna à son tour en faveur d'Etienne, leur plus jeune frère. Voir Pouillé Historique du diocèse d'Angoulême, liste des chanoines.

 

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Romuard, religieux Feuillant, à Paris, son frère, le remercier du soin qu'il a prins pour faire recouvrer au chapitre certains tiltres concernant l'église de séans, qui sont au monastère des Carmes deschaussés de Clermont en Auvergne, et le prier de continuer ses mêmes soings et affections, soit pour avoir le simple tiltre ou mémoire des piesses, soit pour avoir la copie tout au long desd. piesses, soit pour en avoir les originaux qui ne servent de rien aud. monastère de Clermont ny à d'autres et pourraient servir à l'église de séans ou à l'évesché; luy escrira pareillement que le chapitre a donné charge à M. Pégère (1), leur procureur en parlement, de luy délivrer deux ou trois pistolles pour moyenner lesd. mémoires ou piesses, selon sa prudence et, s'il en faut davantage, le chapitre en fera ce qu'il jugera bien à propos lors qu'il luy en donnera advis, comme aussi led. sieur Guilhebaud escrira aud. sieur Pégère conformément à la présente conclusion de bailler aud. P. Saint-Romuald deux ou trois pistolles quand il luy demandera pour le fait et les raisons susd.

En marge est écrit: Délivré aud. sieur Guilhebaud.

Du vendredy XIIIIe juillet 1651... Monsieur Moricet (2), théologal, estant nouvellement arrivé de Paris,

 

(1) Pierre Pégère, clerc, du diocèse de Saint-Flour, avait été fait chanoine d'Angoulême en janvier 1635, en vertu d'un bref royal. Il se retira en décembre 1638 et entra dans la magistrature.

(2) Hugues Moriscet, docteur en théologie, chanoine et théologal, 1648-1703, est simultanément abbé commendataire de N.-D. de La Grâce-Dieu, dans le diocèse de Saintes. Voir Pouillé Historique du diocèse d'Angoulême; liste des théologaux.

 

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est venu au chapitre où il a présenté un livre ou quartulaire en parchemain, relié, de vieille escriture, contefiant 105 feuillets et où sont comprins plusieurs actes antiens et d'importance qui touchent les droicts du chapitre et qui luy a esté confié pour le présenter et faire veoir au chapitre, afin que, s'il est utille, il s'en puisse accommoder avec les Carmes déchauds de Clairmont, auxquels led. livre appartient, et en ont encores un autre touchant les évesques d'Angoulême, qu'ils bailleront volontiers, moyennant quelque récompense honneste, comme on leur a souvant proposé, priant MMrs de voir et considérer led. livre ou cartulaire et délibérer sur lad. récompense, ou aultrement ce qu'il plaira au chapitre, afin qu'il en escrive et fasse response. Sur quoy mon dit Sr le théologal a esté remercié de la paine qu'il avait prinse à retirer et aporter led. cartulaire qui a esté mis es mains de Mr Maquelilan (1), baisle (2), pour le voir et raporter au prochain chapitre, afin que quelques autres de messieurs (3) le puissent veoir et visiter.

Du vendredy IIII aousg 1651... Mr Maquelilan, baisle, a raporté au chapitre le livre ou cartulaire qui luy avait été mis entre mains pour le voir et

 

(1) Etienne Maquelilan, docteur en théologie, chanoine, 1622-57, a été curé de Triac, de Verdille et d'Etriac, prieur de Saint-Augustin et principal du collège d'Angoulême. Il a légué une rente de 400 # pour fonder une chaire de philosophie dans cet établissement.

(2) Bayle, bailli, syndic, bajulus. Ces fonctions durent trois ans et sont exercées à tour de rôle par les chanoines prêtres.

(3) C'est ainsi qu'on appelle les chanoines délibérant et agissant en corps.

 

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considérer s'il y avait quelques choses utilles et profitables au chapitre, lequel a esté mis es mains de de Mr le doyen (1), pour le voir et considérer pareillement.

Du vendredy XIe aoust 1651... Monsieur le doyen a raporté au chapitre le livre ou cartulaire qui lui avait esté mis entre mains pour le voir et considérer s'il y avait quelques choses utilles et profitables au chapitre, lequel a esté mis en mains de Mr le Maître Escolle (2), pour le voir et considérer pareillement.

Du vendredy XVIIIe aoust 1651... Mr. le théologal a esté prié d'escrire au P. Romual, Feuillant, touchant le cartulaire de l'église de séans, qui a esté par luy apporté de Paris pour le faire voir au chapitre et le prira d'offrir jusques à la somme de 100 livres pour le dit cartulaire et pour un autre qui est encores au couvent des Carmes deschaussés de Clairmont en Auvergne, et adjouttera par sa lettre les remerciments convenables que le chapitre luy fait de ses paines, et cependant a esté laissé en mains de Mr le maître escolle.

Du vendredi 29e septembre 1651... M. le théologal a esté prié d'escrire au père Romual, Feuillant, à Paris, touchant le quartulaire antien du chapitre et un autre qui est encore es mains des Carmes deschausses de Clermont, et Mr Maquelilan, baisle, d'envoyer les lettres.

 

(1) Jean Mesneau, 1624-60.

(2) Antoine Raoul, 1645-79.

 

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Du vendredy XXe octobre 1651... MMrs l'archidiacre (1), Maquelilan, baisle, et Guilhebaud yron prier Mr d'Angoulesme (2) de donner la chaire de l'advent et caresme prochains, ou autre année suivante, à un père carme deschaux, du couvent de Clermont et d'escrire au suppérieur et, en outre, le prier de donner au chapitre un manuscrit touchant les évesques de l'église de séans, qui est en leur couvent, et laisser au chapitre celui qu'ils ont déjà reçu de leurs mains par M. Moricet, chanoine théologal de séans, et retireront la lettre pour l'envoyer au P. Romual, Feuillant, à Paris, qui s'est employé jusques icy au recouvrement des deux manuscrits.

L'histoire ne dit pas si le prélat adhéra à cette proposition de son chapitre. La lettre suivante, la seule que nous ayons des Carmes de Clermont, nous apprend bien que ceux-ci se mirent en devoir d'envoyer une copie du manuscrit relatif aux évêques et aux comtes d'Angoulême, qui s'était trouvé avec le cartulaire dans leur bibliothèque et qu'ils furent satisfaits des bons procédés du chapitre à leur égard; mais c'est tout.

 

J. H. S. † Mar.

 

Monsieur, je suis ravi d'avoir remis entre vos mains le manuscript que je vous donnay à Paris et que vos messieurs ayent agréé led. livre. Je vous ay

 

(1) Claude Girard, installé le 3 septembre 1651, mort le 15 mars 1663.

(2) L'évêque François de Péricard, 1647-89.

 

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fait coppier ce qui est dans l'aultre manuscript concernant les évesques, contes et aultres de la ville d'Angoulesme et pais Angousmois, ainsi que je vous promis à Paris. D'aultant que dans le mesme livre il y a d'aultres choses et en bon nombre qui ne touchent en rien votre chapitre ni la ville d'Engoulesme, ni le pais Engousmois, ni évesque et contes d'iceluy, et je crois que vous vous resouviendrez, Monsieur, facilement, comme après que je vous eus dit ce que dessus, vous vous contenterez de vous faire copier tout ce qui concerne le chapitre, la ville d'Engoulesme et le pais Engousmois, les évesques et contes dud. Engoulesme, ce qui est contenu très fidèlement dans le caier que je vous envoyé et que j'ai voulu signer pour vous tesmoigner ma sincérité.

Je suis bien ayse de la bonne volonté que me tesmoignez avoir [et] vos messieurs pour moy et pour les nostres. C'est un effet de votre bonté et à nous une continuation des obligations que nous vous avons et aurons touiours et moi encore, en mon particulier, plus que tous, vous faisant offre de nos pauvres prières et sacrifices. Je vous remercie aussi de l'aumosne des cents livres que vous avez moyenné pour notre couvent. Je les reçois purement en ce tiltre et comme une marque de la charité que messieurs vos chanoynes ont pour nous et de la bonne volonté qu'ils ont de nous rendre leurs assistances et plus particulièrement de l'affection que vous avez de nous procurer du bien pour satisfaire à vos bonnes inclinations. Je prie Notre Seigneur qu'il vous conserve et donne une bonne santé pour son ser-

 

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vice, longues années et à sa plus grande gloyre, et qu'il me donne l'occasion de vous pouvoir tesmoigner aussi bien que je me dis de grand coeur, Monsieur,

 

Votre très humble et très affectionné serviteur.

F. Theodol du St Esprit, c. d. s.

à Clairmont, ce 7 9bre 1651.

 

A Monsieur

Monsieur Moriscet, chanoyne et théologal, à Engoulesme.

 

Nous terminerons cette histoire en insérant ici la note suivante que le doyen, Jean Mesneau, a fait tracer et a signée sur une des feuilles de la reliure du cartulaire. Ce livre contenant cent cinq feuillets en parchemin feust donné au chapitre par les pères Carmes deschaussez de Clermont en Auvergne, à la diligence et recommendation du père St Romuald, Feuillant, qui a esté aultrefoys chanoine de notre église cathédralle d'Angoulesme; son surnom estoit Guillebaud. Et ont rapporté les dicts pères Carmes que le présent livre s'estoit trouvé en Allemaigne, où il avoit esté porté par quelque soldai alleman qui estoit en l'armée des hérétiques, lorsqu'elle feust prinse en l'an 1568, et feust sauvé de l'incendie des aultres livres, tiltres et papiers du thrèsor du chapitre.

Et moi Jehan Mesneau, doyen de la dicte église

 

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cathédralle, ay faict transcrire le dict livre, auquel iay adioutté et faict rellier ensemble un aultre livre intitulé Codex Vertheliensis (1), pour servir à l'histoire des évesques, comme faict aussy le présent. Combien que l'intention du scribe aye esté seulement de faire une copie des donatiom faictes par plusieurs personnes à la dicte église cathédrale et au chapitre, dont plusieurs sont imparfaictes, mal escrites, principalement les noms propres. C'est pourquoy, par la longue cognaissance que iay des affaires de l'évesché et du chapitre, iay traduit et mis en françois les noms latins propres qui se trouverront à la marge de la copie que iay faict transcrire et rellier en papier.

Faict en la ville d'Angoulesme, aux maisons décanales, le 2e jour du mois d'octobre mil six cent cinquante deux.

 

Jean Mesneau, doyen.

 

(1) Il y a au moins cinq manuscrits, avec quelques variantes, de la chronique dite: Historiae pontificum et comitum engolismensium, savoir les trois dont s'est servi le P. Philippe Labbe, pour le publier, en 1657, dans sa Nova Bibliotheca manuscriptorum librorum; celui que posséda la reine Christine de Suède, qui est aujourd'hui parmi les manuscrits du Vatican, et enfin celui qui a été trouvé dans la bibliothèque du château de Verteuil et qui semble avoir pris le même chemin que le précédent. C'est la copie de ce dernier, Codex Vertuliensis, que Jean Mesneau a jointe à sa copie du cartulaire. Nous n'avons pu trouver nulle part ce travail du doyen Mesneau.

 

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Peut-être ne serait-il pas sans intérêt de raconter la suite des pérégrinations de notre cartulaire et de signaler les dangers qu'un livre rare peut courir entre les mains d'emprunteurs même consciencieux et prudents. Qu'il nous suffise de dire que celui-là a enfin, après une longue absence, repris sa place dans les archives du chapitre cathédral, où il mérite d'être soigneusement conservé.

Description. ― Notre cartulaire forme un volume petit in octavo, composé de quatorze fascicules de huit feuillets chacun, sauf le sixième qui n'en contient que quatre et le quatorzième qui en contient cinq. Il compte donc cent cinq feuillets, tous en parchemin, plus quatre feuilles de papiers, ajoutées avec la reliure, deux au commencement et deux à la fin. La reliure est en carton fort, recouvert de parchemin. Ses deux cents dix pages de texte, tracées pour la plupart à la pointe sèche, contiennent deux cent vingt chartes ou extraits de chartes, dont cent quatre-vingt-dix-neuf d'une seule et même écriture, de vers la fin du XIIe siècle, et vingt-et-une d'une autre main, mais à peu près de la même époque. Ces chartes sont généralement précédées d'un titre très court à l'encre rouge et ont leur lettre initiale de la même couleur. Quelques-unes cependant font exception, sont sans titre, ou ont leur titre écrit à la marge et, comme la lettre initiale, à l'encre noire. Enfin il en est auxquelles manque la lettre initiale. Visiblement le copiste s'était promis de la former plus tard, peut-être avec quelques enjolivures, et l'a oubliée.

 

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Du reste ces ornements, que l'on trouve fréquemment dans les manuscrits du moyen âge, manquent ici complètement. Cependant une main et trois figurines, à peine visibles, ont été dessinées à la marge en regard des pièces 32, 123, 128 et 131; mais ce sont des fantaisies sans valeur. Enfin, de temps en temps, des notes marginales, postérieures au texte, ont la prétention de suppléer à l'insuffisance ou à l'absence des titres, ou bien de traduire en langue vulgaire quelques noms de lieux; mais elles atteignent rarement leur fin, étant généralement illisibles ou d'un laconisme qui les rend incompréhensibles.

Caractère des pièces. ― Ces chartes appartiennent aux IXe, Xe, XIe et XIIe siècles. Une seule est certainement antérieure. C'est la charte d'affranchissement accordé par Saint Cybard à cent soixante-quinze esclaves, en 558. La plus moderne n'est pas postérieure à 1182. Ce sont en général des donations. Il y a aussi quelques ventes, plusieurs transactions, des règlements, une lettre royale, quatre actes pontificaux, dont une bulle, deux constitutions et un rescrit et divers actes épiscopaux destinés à protéger les biens et droits de l'église cathédrale contre de coupables convoitises ou des usages susceptibles de prescrire. Ce qui y frappe le plus l'attention, c'est leur brièveté et leur simplicité. Le cédant fait passer dans le domaine de Saint-Pierre d'Angoulême son aleu, son fief, un mas, une borderie. Il le cède tel qu'il l'a possédé et qu'on l'a vu le posséder, tel qu'il l'a reçu d'un possesseur précédent et qu'on a

 

― XIV ―

vu celui-ci l'occuper. Il le désigne par un nom qui est souvent celui d'un ancien possesseur, celui du hameau ou de la paroisse dont il dépend; mais il en indique rarement l'importance, l'étendue, les limites, confrontations et origines de propriété. Parfois, c'est une portion d'un domaine ou de son revenu; c'est la totalité ou partie d'une terre, d'une vigne, d'un pré, d'un bois; mais à peine en désigne-t-on la situation et la contenance et distingue-t-on la partie détachée de celle qui reste au cédant.

Jusque vers la fin du XIe siècle, la plupart des donations faites par les particuliers à notre cathédrale comportent réserve d'usufruit au profit des donateurs, des conjoints survivants, des enfants, même des petits-enfants nés ou à naître, quelquefois de collatéraux. C'est le système et une des formes de la précaire qui va se prolonger chez nous encore pendant plus de cent ans. Cette clause a pour effet d'établir une sorte de reconnaissance et de déclaration de vassalité. Elle garantit le droit du nouveau propriétaire et lui procure le moyen de prévenir la prescription. C'est l'hypothèque de ces temps-là. A cette garantie s'en joint une autre: c'est l'interdiction que le donateur s'impose ainsi qu'à ses héritiers, pro-héritiers et ayants-cause, sous les peines les plus graves dans le temps et dans l'éternité, de critiquer, calumpniari, d'attaquer la donation, de tenter aucune répétition de la chose donnée. En outre, le plus souvent, le cédant n'est pas seul à figurer dans l'acte avec l'église cessionnaire. Presque toujours intervient une tierce personne y apportant

 

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son consentement, vidente et annuente, allant plus loin encore et ajoutant à la donation qui vient d'être faite une donation complémentaire. C'est le conjoint, c'est le co-propriétaire, c'est l'héritier qui abandonne sa part déjà acquise ou encore éventuelle et devient ainsi, avec le donateur principal, le protégé en même temps que le bienfaiteur de l'église. Car c'est bien là ce qu'ils se proposent, en pourvoyant à ses besoins: se mettre sous son égide, s'assurer ses prières, mériter par l'aumône qu'ils lui font les miséricordes dont Dieu lui a confié le dépôt. Il en est qui donnent ou au nom de qui l'on donne, à l'occasion de leur admission dans le chapitre. C'est comme une dot qu'ils apportent en y entrant.

Mais ce ne sont pas ceux-là seulement qui interviennent. La propriété, à cette époque, a plusieurs formes et plusieurs degrés. Il y a le haut et le bas domaine; le domaine honorifique et le domaine utile. Il y a le suzerain, le feudataire, l'arrière-feudataire. C'est ainsi que l'on voit parfois, dans la même charte ou dans une charte nouvelle, se présenter le seigneur principal pour ajouter à la donation qui vient d'être faite de la terre, son droit de lods et d'honneurs, ou réciproquement le vassal, pour donner la terre au nouveau possesseur des droits seigneuriaux. Parfois même on y voit figurer le colon, le serf qui n'est plus l'esclave d'autrefois, mais un serviteur attaché au domaine, le prévôt enfin, régisseur, juge et officier de police rurale de l'aleu ou du fief qui se présentent, non sans doute pour donner et transmettre, mais pour recon

 

― XVI ―

naître la nouvelle puissance dont ils dépendront, en être reconnus et acceptés.

On comprend ce que des possessions acquises dans de pareilles conditions peuvent créer d'embarras, ce que les droits et les devoirs multiples s'y rattachant peuvent entraîner d'erreurs et de conflits et subir, avec le temps, d'usurpations et d'évictions. C'est ainsi que l'évêque et le chapitre d'Angoulême ont vu leur échapper plusieurs de leurs droits et de leurs domaines, depuis surtout que le fief ou bénéfice, d'abord temporaire, est devenu viager, puis enfin, au XIIe siècle, héréditaire, et que, par suite d'interruptions dans la reddition de l'hommage et dans le paiement de la prestation ou de la redevance, le feudataire a pu invoquer la prescription. Cependant, dans la période à laquelle appartient notre cartulaire, les tentatives d'usurpation paraissent rares. Ce sont plutôt des empiétements opérés de bonne foi et les procès qu'ils occasionnent sont peu retentissants. Généralement les contestations durent peu et se règlent aisément quand ce qui en est l'objet, touche aux intérêts religieux. Nous ne sommes point encore sous le règne des parlements et des procureurs, et nous voyous rarement le représentant de la justice, juge particulier, consul, gouverneur de la province intervenant dans les questions litigieuses qui intéressent l'Eglise, sauf comme témoin des transactions qui y mettent fin. C'est la conscience et la crainte des jugements de Dieu qui font la loi. Les parties s'abordent devant l'évêque ou devant quelques personnages importants de leur connaissance, exposent

 

― XVII ―

simplement leurs prétentions, examinent ensemble leurs obligations et leurs droits; celle qui est convaincue d'erreur s'incline et rend hommage au légitime propriétaire et tout est dit. Nous avons de nombreux concordats; mais tous paraissent avoir été négociés avec cette même simplicité et avoir abouti avec la même aisance. Quand c'est le haut seigneur qui abuse de sa force et viole la justice, l'évêque parle, menace ou frappe d'excommunication. Le coupable est quelquefois long à venir à résipiscence; mais sa conscience finit par triompher de sa passion. Il avoue ses torts et les répare largement.

particularités diverses. ― Un cartulaire n'est, comme on le sait, qu'un recueil de copies de chartes. Le copiste avait le devoir de transcrire fidèlement les originaux. Mais il a pu se tromper, omettre, intervertir, substituer par inadvertance une expression à une autre. D'un autre côté, les originaux eux-mêmes étaient plus ou moins corrects dans leur rédaction. Il y avait deux sortes de rédacteurs: le littérateur, litterator, appelé plus tard notaire, notarius, et le scribe, scriptor, scriba. Le premier était officiel; le second était son aide, ou encore un rédacteur officieux, scriptor rogitus auquel les parties recouraient comme à un ami qui voulait bien servir de témoin et d'écrivain. Ce dernier était généralement moins expert que l'autre, moins familiarisé avec les formules consacrées. Ces formules ont varié avec les temps et les circonstances. Elles sont souvent incomplètes, sous-entendues

 

― XVIII ―

en partie, et l'usage seul les rend intelligibles. Les considérants, ou motifs déterminants de l'acte sont exposés, ici très simplement, là en termes plus ou moins solennels, selon l'importance de son objet, le caractère et la situation des contractants. Il en est de même des formules de sanction ou consécration ayant pour but d'assurer les effets de l'acte. Beaucoup de chartes ne mentionnent la présence d'aucun témoin. On n'y voit figurer que les noms des acteurs et quelquefois celui du scribe. Ce sont généralement les plus anciennes. Mais presque toutes celles-ci, comme les plus modernes, se terminent par des malédictions terribles contre ceux qui seraient tentés d'en violer les clauses. Elles les vouent aux supplices de l'enfer, avec Dathan, Abiron et Judas et veulent, en attendant, que leur parole reste sans effet, et vox sua nichil valeat. Souvent pour imprimer à ces écrits un caractère plus sacré, on les dresse dans l'église, un jour de fête; on les dépose sur l'autel, où contractants et témoins viennent les signer et promettent d'en assurer le respect. D'autres mentionnent de très nombreux témoins, pris généralement dans les rangs du clergé, mais aussi parmi les laïques notables du pays, ce qui est considéré comme donnant aux conventions une force particulière, manu mea subterfirmavi et nobilium virorum ad roborandum decrevi. La signature consiste quelquefois en une simple croix. Jointe au nom, la croix le précède ou le suit indistinctement. On la voit aussi séparer le prénom du nom et même souvent couper le nom en deux. Chaque signature est précédée

 

― XIX ―

de la lettre S, barrée, abréviation du mot signum ou sigillum.

Ces particularités et d'autres encore mériteraient peut-être de faire l'objet d'une étude spéciale; nous nous bornons à les signaler à l'attention de ceux qui voudront s'en rendre compte.

Nous respecterons le texte que nous entreprenons de publier, lui laissant tous ses barbarismes, solécismes, idiotismes et autres incorrections, mettant entre parenthèses les additions qui nous paraîtront utiles pour compléter les formules et les phrases restées inachevées et, entre guillemets, les citations empruntées à l'Ecriture Sainte. Nous conserverons la forme orthographique des mots, forme appartenant quelquefois au vieux latin, mais le plus souvent à la basse latinité et même au langage vulgaire qui a déjà commencé à s'en dégager. Mais, à l'instar de ceux qui nous ont précédé dans ce genre de travaux, nous ne laisserons subsister, sauf en ce qui concerne les dates et les nombres, aucune de ces abrévations qui rendraient la lecture du texte trop difficile et nous ponctuerons selon les règles adoptées aujourd'hui. Des notes mises au bas des pages expliqueront les passages obscurs, rectifieront les erreurs certaines et établiront la concordance des dates.

Nous disons plus haut que le cartulaire contient 220 pièces. Mais comme il y en a quelques-unes qui ont subi des altérations les rendant indéchiffrables et d'autres qui ne sont que des répétitions de pièces précédentes, nous n'en reproduirons que 212.

 

― XX ―

Chacune sera précédée d'un sommaire, à moins que sa brièveté n'en dispense, et de sa date, autant que nous pourrons la préciser. Nous ferons suivre le tout d'une table onomastique des personnages et des lieux dont on y aura rencontré la mention.

 

 

 

 

― 1 ―

 

CHARTULARIUM ECCLESIÆ

ENGOLISMENSIS

 

 

 

I

Cette charte, dont les deux premières pages sont illisibles, sauf quelques mots disjoints et sans suite, a trait au soulagement corporel et spirituel des pauvres et paraît appartenir à l'épiscopat de Rohon, 1020-1030. Nous n'en pouvons reproduire que la dernière partie.

 

Quapropter postulavimus ut eis sic subministret annonam spiritalem atque carnalem quatinus effici moreatur ille de quo dicitur « fidelis servus et prudens quem constituit Dominus super familiam suam, ut det illis in tempore tritici mensuram. » Si quis autem, inflatus suasione diaboli, hanc quam instituimus et instituerimus doctrinam infringere voluerit, in primis iram Dei incurrat et a liminibus sanctae Dei Aecclesiae extorrens existat et cum Dathan et Habiran quos vorago inferni absorbuit particeps efficiat. Sciat se insuper mucrone sanctae Dei Aecclesiae feriendum, hac (1) in perpetuum vinculo Dei esse dampnatum. Ut melius autem firmitas nostrae auctoritatis credatur, manibus nostris subterfirmavimus et canonicis ipsius loci adfirmare rogavimus et nobilibus laïcis firmari similiter disposuimus. (Pas de signatures.)

 

(1) Pour ac. C'est une faute du copiste plutôt qu'une forme usitée.

 

― 2 ―

II

DE VINEIS SANCTI PETRI... DE CRAGIA

 

L'évêque Gombauld édicte que quiconque voudra acquérir des terres, bâtir, planter de la vigne dans les dépendances de l'église Saint-Pierre, dans on rayon de deux milles de la ville d'Angoulême, pourra y être autorisé, à la condition de servir à la dite église à partir de la cinquième année, une taxe annuelle de quatre deniers, payable en la fête de saint Pierre. Il donne cette autorisation à cinq chanoines qui veulent exercer ce droit sur une partie des coteaux de Crage. Novembre 918.

 

Sanctorum decrevit auctoritas et lex romana, norma precepit (1) ut qualiscumque persona ex hereditate aeclesiarum usurpare sub censu (2), vel militare (3) voluerit, licentiam habeat faciendi et nullam calumniam pertimescat, sed in perpetuo in suo jure permaneat. et cuicumque sub ipso censu vendere vel hereditare voluerit potestatem habeat facere et testare. Propterea idcirco igitur ego Gumbaldus qui donum (4) Dei Aequalisinorum aecclesiae episcopus preesse existo, providi naufragium vel confractam potestatem sancti Petri senioris canonicae ipsius civitati (5), quomodo a paganorum persecutione potestas ipsius aecclesiae erat prostrata et a perfidis christianis erat confusa. Propterea inivi consilio cum canonicis ipsius aecclesiae vel nobilium laïcorum ut quicumque homo, sive clericus, sive laïcus, infra duos miliarios (6) circa ipsius civitatis, in ipso terraturio quod sancti Petri potestas adesse

 

(1) Ce rappel de la tradition apostolique et de la loi romaine, se retrouve dans plusieurs chartes, mais dans quelques-unes, abrégée et laissant quelques mots sous-entendus.

(2) Cette expression usurpare sub censu, vise plutôt une acquisition régulière qu'une usurpation.

(3) Probablement pour limitare, se clore.

(4) Pour dono.

(5) Pour civitatis.

(6) Dans un rayon de deux milles. Le mille romain était de mille pas major de cinq pieds chacun. Voir charte LVI.

 

― 3 ―

videtur, aut militare aut vineas aedificare voluerit, pro unoquoque juncto (1), similiter et pro plurimis, IIII denariis, in festivitate sancti Petri, ad potestatem ipsius aecclesiae, per singulos annos, post quinquennio transacto reddere censuimus. Pro hac vero quod nos talem decrevimus consilium, vel firmitatem, pecierunt nostram clementiam nobilissimi canonici ex congregatione ipsius aecclesiae, hoc est Frorgius et Landricus, sacerdotes, etiamque et Landricus, levita, et Gauterius, similiter scilicet et Girbertus, archipresbyter, in eodem monte quod rustice Cragia dicitur, eisque concederem ad militandum sub ipso censu superius jam dicto, seu et ad vineas construendi, quod ita et feci. In eadem quoque conventione, sicut superius insertum est, post hodiernum diem et post meum discessum et sub potestate omnibus successoribus meis, teneant et possideant et sub ipso censu faciant quicquid voluerint, nulla potestate contradicente. Et haec cessio firma atque inviolabilis permaneat cum stipulatione adnexa. Et qui hunc decretum infringere aut inquietare presumpserit in primis iram Dei omnipotentis incurrat, et a liminibus sanctorum Dei Ecclesiae sit extorris, et elemosina illius ante Dominum non sit accepta, et « oratio illius fiat in peccatum », et cum Dathan et Abiran quem terra deglutivit chaos inferni possideat, et non solum impetrata invaleant, virum (2) etiam improbus petitor XX libras auri fisco cogatur exsolvere. Gumbaldus episcopus, firmitate a me facta. Eroïgius, archidiaconus. Godinus levita. Marcellus levita. Froterius claviger sancti Petri. Adalramnus prepositus. Item, Eroïgius, sacerdos sive coraula. Islo, abbas sive claviger sancti Eparchii. Gausleno vice comite. Adalmando vicario. Data in mense novembris, anno XXV regnante Karolo (3), filio Ludovico regi.

 

(1) Mesure agraire dont la capacité est inconnue aujourd'hui.

(2) Pour verum.

(3) Charles III Le Simple (893-923), fils de Louis-Le-Bègue. La 25e année de son règne correspond à l'an 918. Alors Gombauld était évêque d'Angoulême depuis 21 ans.

 

― 4 ―

III

DONUM QUOD DEDIT GUILLELMUS, COMES SANCTO PETRO,

IN PAGO SANCTONICO

 

Le comte Guillaume [Ier Taillefer] donne à la cathédrale d'Angoulême une chapelle dédiée à saint Vivien, avec des biens et des droits situés en divers lieux (1) du pays de Saintonge (952-964).

 

Gloriosissimo Domino et michi (2), post Deum fortissimum patronum, sancto Petro, principem apostolorum, cui traditae sunt claves janua coelestis, in cujus honore vel pontificium in Equalisina civitate aecclesiae senioris canonicae, ubi domnus Ebulus, episcopus, rector preesse videtur. Ergo nunc venerabilis Guillelmus, comes, consideravi fragilitatem hujus seculi, pro Dei timore vel aeterna retributione et remedium animae meae, cedo ad predictum locum sancti Petri suisque canonicis in communia fratrum, in pago sanctonico, in vicaria Pedrezacinse (3), in villa quae vocatur Tavaniaco (4), capella mea quae est fundata in honore sancti Bibiani, cum mansibus et mancipiis, omnia et ex omnibus quantumcumque in ipsa villa visus sum abere vel possidere. Et in alia villa, in ipsa vicaria, Romegole (5) villam, cum omnia ad se pertinentium. Et in alia villa, in ipsa vicaria, villa cujus vocabulum est Baredo (6), cum terris et vineis, quantumcumque in ipsa villa visus sum abere vel possidere. Et in ipso pago, in alia vicaria Joezacinse (7), in villa quae dicitur Capdon (8), cum manci-

 

(1) Tous aujourd'hui dans le département de la Charente-Inférieure.

(2) Voir cette formule conçue plus correctement dans la charte V.

(3) Pérignac-Champagne, canton de Pons.

(4) Thenac, canton sud de Saintes.

(5) Romegoux, canton de Saint-Porchaire.

(6) Localité inconnue, à moins qu'il ne s'agisse de La Barde, canton

de Montguyon, ou de Barret, canton de Barbezieux en Charente. Mais elles sont trop éloignées de Pérignac pour avoir pu appartenir à cette viguerie.

(7) Jonzac, chef-lieu d'arrondissement.

(8) Chapdenac, canton de Pons.

 

― 5 ―

piis et omnia ad se pertinentia. In ipsa vicaria, in villa quae vocatur Taularicia (1), quantumcumque in ipsa villa visus sum abere vel possidere et mea cernitur esse possessio. As verores, superius conscriptas manibus meis trado ad abendum vel ad possidendum ut faciatis sicut superius insertum est, neminem contradicentem. De repeticione vero, dico quod si ego ipse, vel ullus de heredibus meis, vel proheredibus, seu quislibet ulla emissa, vel subrogata persona, aut ulla potestas laïcorum qui hunc decretum abstrahere aut inquietare presumpserit, in primis iram Dei omnipotentis incurrat et a liminaribus sanctae Dei Aecclesiae extorrens existat et cum Dathan et Abiran, quem cahos absorbuit, particeps eficiat; et insuper inferat partibus ipsius aecclesiae sancti Petri suisque canonicis, una cum socio fisco, auri libras XXX, argentum pondus LX coactus exsolvat, et vox sua nichil proficiat; sed presens cessio ista firma et stabilis valeat perdurare cum stipulatione adnixa. Manu mea propria subterfirmavi et ad nobilium virorum adfirmare disposui. S. Guillelmo, comite, qui cessione ista fieri vel adfirmare rogavit.

 

IV

IN PAGO SANCTONICO.

 

Guillaume, Dominique sa femme et Mainier leur fils, donnent à la cathédrale d'Angoulême leurs biens d'Alleville, sous la réserve qu'ils en jouiront leur vie durant, moyennant un cens annuel de douze deniers, payable à la fête de saint Pierre de juin. Leurs autres enfants assistent à cette donation. (Décembre 978.)

 

Sanctorumque patris (2) congestum est ut qualiscumque persona pro salute animas suae ad Ecclesiam Dei aliquid ferri voluerit iicentiam habeat adimplendi. Nos igitur, in Dei nomine, Willelmus et uxor mea Dominica, et filius noster Mainerius, pariter nos consideravimus fragilitatem hujus seculi et pro remedium animae nostrae. Idcirco cedi-

 

(1) Localité inconnue.

(2) Il y a ici faute et oubli. Il fallait: Lege romana sanctorumque patrum auctoritate.

 

― 6 ―

mus ad basilicam sancti Petri Aequalisina civitate matris aecclesiae id est alodum nostrum quae est in pago sanctonicae, in vicaria Cristiollensa (1), in loco quae vocatur Allianovilla (2), hoc est de vinea, cum casuale (3) et curtiferum et torculario et brausia junctum unum et dimidium. Has res in omnibus concedimus in communia fratrum ipsiusque ecclesiae Domino servientibus, in ea vero ratione ut, quamdiu vixerimus, ipsas res sub censu excolere valeamus et, post excessum nostrum, filius noster hic Mainerius res ipsas teneat ad censum persolvendum annis singulis, in festivitate sancti Petri, quae est in mense junii, denarios XII; et, post ipsius excessum, ipsi ministri aecclesiae in eorum valeant recipere potestate. Et conlatrationes ipsa terra, a tribus lateribus, vias publicas, et a quarto vero fronte, vinea Constantini. De repeticione vero, si nos ipsi, aut ullus ex heredibus nostris, seu quislibet ulla inmissa aut subrogata persona qui contra hanc cessione aliquid agere aut inquietare presumpserit, illud quod petit vindicare non valeat; sed insuper ad potestatem ipsius aecclesiae quod lex sua edocet et socio fisco conjunctus desolvat et repeticio sua nichil valeat. Et haec cessio omnique tempore firma et stabilis valeat perdurare cum stimulatione (4) subnixa.

Signum Willelmo et uxor sua Dominica et filios nostros Mainerio et Giraldo et Bernardo et filia nomine Alexandria qui cessione ista fieri vel adfirmare rogaverunt. Datum in mense decembris anni XXIIII, regnante Clotarius rex (5). Signum Walterio, humillimus et indignus literator scripsit.

 

(1) Criteuil, ancienne viguerie ou vicairie assez importante.

(2) Aujourd'hui Alleville, hameau de la commune de Verrières.

(3) Il faut lire Casale, groupe de bâtiments, habitation et dépendances.

(4) Pour stipulatione.

(5) Quelques-uns, parmi lesquels le docteur Claude Gigon, Recherches sur l'antiquité d'Angoulême, p. 40, voient ici Clotaire 1er 511-561, ou Clotaire II, 584-628. Nous ne pouvons pas faire remonter si haut cette charte, dont l'aspect est certainement plus moderne, et nous croyons plutôt qu'il s'agit de Lothaire II, qui a régné de 954 à 986 et qui était à la 24e année de son règne en 978.

 

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V

IN PAGO ENGOLISMENSI. DONUM DE VINEIS.

 

Gauscelme, fils de Bérauld de Vignolles et sa femme Arsende, fille de Dodone, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines des vignes situées à Vignolles et dans le voisinage. (1028-1030.)

 

Gloriosissimum michi summumque patronum beatum Petrum, principem apostolorum clavigerumque Domini Nostri Jesu-Christi, cui est collata potestas ligandi atque solvendi, et in cujus honore Aequalisinorum matris ecclesiae olim fundata esse videtur, ubi vir eximiius Roho, episcopus, dominium tenet, ut ipse intercessor existat pro facinoribus nostris. Idcirco ego Gauscelmus, qui filius fui Beraldi de Vineolis, et uxor mea Arsendis, quae filia fuit Dodoni, cedimus sancto Petro suisque canonicis tam presentibus quam et in Dei nomine futuris, jure firmissimo, unum juctum de vinea quod est ad Vineolas (1) et in alio loco, in podio Stercorato (2), unum carterium, pro animabus nostris et parentum nostrorum nec non omnium fidelium christianorum. Placuit nobis hanc cessionem firmare et tradere Deo et sancto Petro suisque canonicis ut, si ego ipse aut ullus ex heredibus meis vel quilibet christianorum subtrahere de hoc loco voluerit, consentientes vel facientes in primis iram Dei incurrat et a fidelibus christianorum alienatus permaneat in secula seculorum, et cum Juda traditore et Dathan et Abiran damnetur per omnia. S. Aldoinus comes (3). S. Gaufredus frater ejus, S. Roho episcopus (4). S. Iterius, vicarius.

 

(1) Vignolles, lieu planté en vignes, sous les murs d'Angoulême, non loin de Saint-Ausone. Voir charte CXII.

(2) Une note marginale du XVIIe siècle porte: Font de Létron, située a Saint-Ausone, en Chez-Baron.

(3) Aldouin II, 1020-1030.

(4) Rohon de Montaigut, 1020-1038.

 

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VI

DE MONASTERIO SANCTÆ MARIÆ BELLI LOCI.

 

Le comte Geoffroy donne à la cathédrale le monastère (prieuré) de N.-D. de Beaulieu qu'il a fondé dans l'enceinte de la ville d'Angoulêine. Il fait ce don pour le repos de son âme et de celles de son père et de sa mère. (1038-1043.)

 

Prae eunte divina ac subsequente clementia, tractans atque cogitans, ego Goffridus (1), largiente Deo, Engolismensium comes, dum in hoc seculo mortalique corpore sum positus, quomodo evadere possim infernorum poenis et jungere gaudiis celestis, Deo et sancto Petro, principi apostolorum majoris sedis Engolismensium et domno Gerardo (2), gratia Dei predictae sedis episcopo, et omnibus episcopis, successoribus ejus, et clericis suis perpetualiter cedo pro Dei amore et aeterna retributione, quoddam monasterium intra moenia civitatis fundatum (3), tali pacto ut omnes consuetudines omnium habitantium in potestate predicti monasterii, sine ullo calumnio, sint sancto Petro et omnibus episcopis et clericis suis, excepto de meis civibus et suburbanis. Hoc facio pro remedio animae meae, patrisque mei, atque matris, ut, in novissimo die, Pius Dominus et Redemptor noster sit animabus nostris indultor et consolator. Si est aliquis de meis parentibus seu quaelibet persona qui hoc privilegium infrangere vel dampnare voluerit, sit maledictus et dampnatus cum Juda proditore Domini et penas inferni perpetualiter sustineat. Precor omnes successores meos qui post me futuri sunt ut hoc preceptum observent sicuti sua a suis successoribus obtaverint (4) permanere. Gesta manibus meis propriis firmavi et Domno

 

(1) Geoffroy, 1030-1048, frère et successeur d'Aldoin II.

(2) Gérard Ier de Malart, 1038-1043.

(3) Ce prieuré passa peu de temps après à l'abbaye de St-Pierre de Bourgueuil.

(4) Pour optaverint.

 

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Gerardo episcopo ceterisque canonicis, simul cum fidelibus meis ad corroborandum tradidi. S.Gofridi, comitis, qui privilegium jussit fieri et firmare rogavit. S. domni Geraldi, gratia Dei, istius sedis presulis.

 

VII

DE VERTERIACO.

 

Foulque donne, pour le repos de son âme, au monastère (cathédrale) de Saint-Pierre d'Angoulême, tout ce qu'il possède à Verteillac. (Date inconnue.)

 

Dominus ac Redemptor noster Dei Filius admonet nos dicens « date elemosinam et ecce omnia munda sunt vobis. »

Idcirco, in Dei nomine, Fulcho, consideravi pro remedium animae meae ut aliquid de rebus meis donavi per hanc epistolam donationis donatumque in perpetuum esse volui ad monasterium sancti Petri Aequalisina civitate senioris canonicae, in stipendia fratrum infra (mot sauté) ipsius civitate, in villa quae vocatur Verteriaco (1), quantumcumque in ipsa villa visum est abere vel possidere; omnia et ex omnibus tibi cedo. De repeticione vero, dicimus si ego ipse, aut ulius de heredibus vel proheredibus meis, seu quislibet ulla opposita vel emissa persona qui contra hanc epistolam donationis quam ego propter nomen Domini fieri decrevi, venire temptaverit, aut eam infringere voluerit, iram sanctae Trine Majestatis incurrat et auri libras quinque, argenti solidos C. coactus conponat, et vox sua nichil proficiat; sed presens donacio ista omnique tempore firme et stabiliter valeat perdurare, cum stipulatione adnexa.

 

(1) Verteillac, chef-lieu de canton dans la Dordogne. Les évêques d'Angoulême ont possédé des domaines et des droits très importants dans cette région. Voir Pouillé historique, t. 1er.

 

― 10 ―

VIII

DONUM GRIMOARDI EPISCOPI.

 

L'évêque Grimoard, se sentant près de mourir, rend à sa cathédrale et à la congrégation de ses chanoines des vignes et des maisons qu'un certain Géruce leur avait léguées et qu'il avait retenues pour son usage privé. (1018).

 

Ego Grimoard us, episcopus (1), in ultimo vitae termino constitutus necessitateque mortis compulsus, reddo congregationi beati Petri de his quibus usibus meis quasi propriis retinueram, non tamen juste, quia a quodam viro nomine Gerucio, in usibus fratrum sedule ibi Domino famulantium, sub testamento precepti dimissae sunt. Hoc est jugera vinearum VI, cum domibus, in civitate consistentibus. Idcirco haec beato Petro firmiter absque contradictione restituo. Si vero aliquis, quod absit, post me superveniens huic dictioni non cesserit, sed contradicere voluerit, hunc, secundum potestatem michi commissam, excommunico, insuper et a consortio christianorum separo et cum his qui dixerunt « hereditate possideamus sanctuarium Dei », hunc anathemate trado hic et per infinita seculonun secula. Fiat, fiat.

 

IX

DONUM SIGUINI CERDANII DE VINEA. (Date inconnue).

 

Hoc est dono de vinea Salmoreia: tota donavit Siginus Cerdanio, post discessum suum, sancti Petri et a fratribus, propter obsequium. Faciamus neminem contradicentem.

 

(1) Grimoard de Mussidan, 991-1018.

 

― 11 ―

X

DONUM GERALDI SANISINI.

 

Gérard Sanisin, sentant sa fin prochaine, donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines moitié d'un mas et de deux borderies qu'il possède à Bouex. (Date inconnue).

 

Geraldus Sanisinus, cum coepit discidium animae corporis que sui sibimet cogitare, cognovit se non diu morare in hac cecebrosa (l) vita male blandientis seculi. Detentus enim erat frequenter magna egritudine. Memoravit magnis ponderibus suorum crebrum scelerum. Dolebat multum, ut omnes christiani debent facere, quod non poterat emendare quae infeliciter contra Deum perpetrasset. Sed tamen sancto Petro qui semper est magna fiducia multis pondere adgravatis proprium peccaminum, et canonicis Engolismae sedis manentibus libenter contulit de suo patrimonio, remedio animae suae, medietatem unius mansi et duarum burdarium, in villa quae vocatur Buchia (2), in tali obfirmatione ut si quis inimicus Dei, quod absit, voluerit abstrahere hoc de communia fratrum, ipse licentiam faciendi non habeat; et si hoc facere presumpserit semper sit extraneus a societate omnium sanctorum Dei, et sit deputatus consortio Simonis Magi et, sicut sanctus Petrus praecipitatum reddidit eum claustris infernorum, ita Dominus confundat et destruat atque mergat eum in profundo Tartaro, « ubi semper est fletus et stridor dentium. » Amen.

 

(1) Adjectif dérivé du substantif cecebra. Le glossaire de Du Cange donne le substantif seul, avec le sens de seductio vel occulta blandicio.

(2) Bouex, aujourd'hui commune du deuxième canton d'Angoulême.

 

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XI

DE MANSO DE STANDULIS ET VINARVILLA.

 

Elie, fils de Raoul Mosonet, et Grimoare, sa mère, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême le mas de Standule ou, à défaut, celui de Vinerville. (Date inconnue).

 

Haec est donatio de manso Standulia (1), ubi Rainaldus visus est manere, sive de alio manso de Vinarvilla (2), ubi Constantius visus est manere, quos donavit Elias, filius Ramnulfi Mosoneti, et mater sua nomine Grimoara, sub tale conventu ut, si supra nominatum mansum de Standulia pro occupationem eicere (pour ejicere) non potuerimus, alium de Vinarvilla, ubi Constantius visus est manere, Deo et sancto Petro, pro redemptione animarum nostrarum donavimus in communia clericorum ibidem Deo servientium idem Engolismae sedis aecclesiae. Et quicumque eum abstraxerit de communia clericorum excommunicatus permaneat.

 

XII

DE VINEA ET DE PRATO DE MALNIACO.

 

Raoul, Adhémare et Landric donnent à Saint-Pierre d'Angoulême, pour le repos de l'âme de Mainard, leur frère, une vigne et un pré situés à Montignac-le-Coq. (Date inconnue).

 

Ecce donum de vinea et de pratum quem dedit Ramnulfus et fratres sui, hoc est Ademarus et Landricus, pro

 

(1) Aujourd'hui Vistandille, hameau de la commune de Siecqs, canton de Matha, (Charente-Inférieure). Il y a aussi Etandeuil dans la commune d'Echallat.

(2) Vinerville, dans la commune de Bresdon, canton de Matha.

 

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anima Mainardi fratrem eorum, sancto Petro Engolismae sanctae sedis, quod est ipsa vinea in villa quae dicitur Malniaco (1) Monte Galliniaco, dimidium junctum et pratum juxta ecclesiam, similiter dimidium junctum, ita ut, ab hodierno die, qui de communia fratrum abstulerit anathema sit.

 

XIII

DE MANSO DE ALGUNT.

 

Redevance grevant le mas du Gond, qui a été donné à la cathédrale et à ses chanoines par le comte Guillaume, père du comte Aldoin (1028-1030).

 

Hoc est debitum quod debet mansus de Algunt (2), quem dedit Willelmus (3), inclitus comes, pater Aldoini (4), comitis, sancto Petro, in communia fratrum, pro redemptione animae suae et parentorum suorum, omni anno, a nativitate Domini, II solidos et IIII sextercia de tritico et IIII capones; ad quadragesimum, I gallinam et I agnum; ad pascha, unum arietem.

 

(1) L'introduction de ce mot entre les deux mots suivants a formé le nom de Montignac-le-Coq, commune du canton d'Aubeterre.

(2) Le Gond, aujourd'hui gros village de la commune de L'Houmeau-Pontouvre, dans la banlieue d'Angoulême.

(3) Guillaume II Taillefer, 1001-1028.

(4) Aldoin II, 1028-1030.

 

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XIV

DE HOSPITALI.

 

L'évêque Guillaume II, voulant remettre en état les affaires de l'hôpital Saint Pierre, compromises par la négligence de ses prédécesseurs, en confie l'administration aux chanoines de sa cathédrale, qui devront recueillir et nourrir trois pauvres tous les jours de l'année et treize tous les jours de carême. (11 mars 1063).

 

In Dei Domine, ego Willelmus (1), engolismensis episcopus, ad hoc cathedra episcopali me sublimatum agnovi ut quod perierat requiram et quod abjectum reducam, quod erat fractum solidem et quod pingue et forte custodiam. Ego igitur dominicae preceptum institutionis, pro posse fragilitatis nostrae, exequi desiderans opus eximiae caritatis, quod nostrorum anulatum erat predecessorum incuria, restaurare disposui ministerium scilicet hospitalitatis. Quia enim Dominus, in evangelio, « hospes », inquit, « eram et collegistis me, nudus et cooperuistis me, esurivi et dedistis mihi manducare, sitivi et dedistis mihi bibere », et cetera hujus modi, quid aliud innuit nisi ut ad eam caritatis accingamur adoptationem, per quam aeternae beatitudinis sortiamur retributionem? Unde bene a patribus primis institutum, sed malo a posteris ordinatum injuste possidentium de manibus hospitalitatis beneficium eripui et justo ordine canonicis restitui, ea tamen racione ut, per dies singulos, reficiant pauperes ex quibus unum pro salute animae domni Grimoardi, episcopi, et defunctorum omnium nostrae congregationis fratrum deputavimus colligendum; pro peccatis vero et neglegentiis vivorum, alium; nostris vero, salutari pro commemoratione, distinximus tertium. Statuimus quoque ut, quadragesimali tempore, omni die, tredecim ad refectionem colligantur, quibus devota humilitate ministretur. Statuimus et hoc perpetuo manere

 

(1) Guillaume II, 1043-1075.

 

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decrevimus in presentia et adstipulatione domni Andronici, Burdegalensis metropolitani, et domni Willelmi, episcopi Agennensis, domni quoque Arnulfi, sanctonensis episcopi, et domni Hicterii, Lemovicensis episcopi, domni etiam Wilellmi, petragoricensis episcopi; regnante Domino Nostro Jesu-Christo; anno secundo regni Philippi regis (1), ab incarnatione vero Domini anno millesimo LXIII, mense tertio (2), XI mensis.

 

XV

DE HOSTIARIIS BEATI PETRI.

 

Règlement relatif aux portiers de la cathédrale. (Date inconnue.)

 

Incipit brevis de hostiariis (3) sancti Petri: de Valetas (4), Gauscelmus et Tetfredus ebdomadas III. De Torniaco (5), ebdomadas II. De Domno Romano (6), Gauscelmus, ebdomada una. Iterum Gauscelmus, III dies. Christianus, III dies. Petrus et Bernardus, ebdomadas II.

 

(1) Philippe Ier 1060-1108.

(2) Ce troisième mois correspondait à juin ou même à juillet, si dès ce temps-là (1063), l'année commençait le 25 mars, comme cela avait lieu certainement un siècle plus tard. Mais comme la chose peut être contestée, nous attribuons à cette charte la date du 11 mars.

(3) Pour ostiariis.

(4) Lieu inconnu aujourd'hui.

(5) Antournac, dans la commune de Soyaux, près Angoulême.

(6) Lieu appelé ailleurs Douroma, Douroume, Domrome. Inconnu aujourd'hui, il est souvent cité au moyen-âge. Voir Chartes, CL et CLI.

 

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XVI

DE VINEA IN CROCILIA.

 

(Date inconnue.)

 

Donum quod Josbertus, sacerdos, fecit beato Petro. Hoc est in Crozilia (1), dimedium junctum vineae et super fluvium Inguine (2) ortum suum.

 

XVII

DE PREPOSITURA BEATI PETRI, QUAM CONCESSIT DOMINUS

ADEMARUS EPISCOPUS S. P. (SANCTI PETRI.)

 

Adémare, évêque d'Angoulême, fait passer à ses chanoines la prévôté de saint-Pierre, située à Juillac[-le-Coq], qui dépendait de sa mense et dont ses délégués avaient abusé. (1095.)

 

In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti. Ego Ademarus, gratia Dei, sanctae engolismensis aecclesiae pontifex humillimus, notum fieri volo successuris et presentibus, quum adierunt humilitatem nostram aecclesiae, cui, Deo auctore, presideo, canonici mei, supplicantes quatenus preposituram unam quae juris pontificalis erat, communitatis eorum victualibus profuturam concederem. Praepositura siquidem ipsa, per succedentia temporum curricula ad nos usque, hereditario more possidebatur et aperta venalitate distrahebatur, quod quantum divinis institucionibus adversum fuerit, quam elimanda simonia processerit, quicumque sanum sapit facile dijudicat. Quisquis enim prepositus

 

(1) Nous pensons qu'il s'agit d'un des quartiers du voisinage d'Angoulême que l'on distinguait par des croix que les habitants plantaient à l'entrée. Celui-là a donné son nom au village de la Crouzille.

(2) L'Anguienne, rivière, au sud et sous les murs d'Angoulême.

 

― 17 ―

ambitione hereditativa successione pecunia promovebatur. Necessario diaconus habebatur et inolita consuetudine ebdomadarius levita in dominica resurrectione deputabatur. Praeterea, in tantum pravae consuetudinis labes pullularat, ut prepositi maxime suis utilitatibus dediti, communes canonicorum possessiones distraherent et propriis usibus res distractas applicarent. Super quam sacrilegii injuriam cum canonici persepe conquesti fuissent, aliquando contigit ut provisor rerum canonicarum sub preposito canonicus constitueretur, consilio episcopi et canonicorum assensu electus. Unde accidit ut homines villicationis illius, malivolo prepositi consensu confisi, in canonicum insurrexerint mortique tradiderint. Cum autem tantis calamitatibus res fratrum agitari perpenderem, immo ipsam tribulari aecclesiam conspicerem, tactus gravi dolore cordis intrinsecus, fraternis quoque inclinatus supplicationibus, ut etiam simoniaca heresis, quae in hac prepositura adhuc erat residua, ab aecclesia nostra extirparetur radicitus, habita mecum, immo cum spiritualibus viris et proceribus nostris diligentissima deliberatione, spiritus sancti cooperante consolatione, in capitulo sancti Petri engolismensis, preposituram ipsam in canonicorum transfudi usus, ut, ab hodie in perpetuum, nulla, in eadem prepositura, substituatur per quemlibet episcopum persona, nulla exerceatur venalitas, nulla dominetur potestas, sed cononici, prout eis melius visum fuerit, communi consilio, procuratores, judices, decimarios, vel quoslibet provisores sibi dispensent et quicquid prepositus suis proprietatibus delegare solebat, canonici communitati suae mancipent. Pretera, pro diuturna prepositorum abusione, muiti fevi (1) de rebus sanctuarii laïcis dati erant, quos pro longa retentacione nuper recognita justicia sicut erant perpessi sumus; tamen et illud canonicis concessimus ut in quacunque die a fevatis iliis fevos illos extorquere canonici valebunt, extor

 

(1) Fevus, fief, chose donnée à fief. Fevatus, qui a été pourvu du fief, feudataire (Du Cange). Ces expressions sont employées rarement dans notre cartulaire.

 

― 18 ―

queant, et absque ulla contradictione nostra, vel successorum nostrorum possideant. Erat autem haec prepositura in pago sanctonico, in villa Julliaco et in quibusdam locis circumadjacentibus. Ut autem donacio haec firmior et inviolabilior permaneret, engolismensem comitem Willelmum Tallifer, nepotem meum (1), et Fredelandum, iterum nepotem (2) meum, in testimonium vocavi, ipsis et videntibus et concedentibus, confirmavi; donum super altare manu mea posui; plures alios ex utraque parte testes adjunxi. Ista fideliter conservantibus pax et nostra pontificalis absolutio. His autem obviantibus, haec perturbantibus veniat omnis maledictio et eis obviet quam propterea fecimus in sinodo plenaria nostra sub anathemate excommunicatio, ejusdem que nostrae excommunicationis super inquietatores, si qui emerserint, a domino papa Urbano, per supplicationem nostram, nobis applaudente, corroboratio, et a regno Dei, nisi resipuerint, eliminatio. Feci enim hanc donationem tam pro salute successorum nostrorum, pro aecclesiae nostra tranquillitate, pro filiorum et carissimorum fratrum nostrorum, canonicorum, communi familiaritate, pro extirpanda simoniacae hereseos successiva radice. Actum Engolismae, solemniter, in capitulo sancti Petri et, sicut dictum est, in sinodali excommunicatione corroboratum, anno dominicae Incarnationis ejus MXCVI (3), indictione tercia, anno pontificatus domini papae Urbani secundi, qui idipsum suo confirmavit, octavo; Ademari engolismensis XX; Philippo Francorum rege; Willelmo Tallefer Engolismensium comite, ┼ S. Ademari episcopi. S. Baldrici abbatis burguliensis. S. Marbodi archidiaconi Andegavensis. S. Jordani cabatnensis. S. Willelmi Tallefer, comitis.

 

(1) Guillaume III, Taillefer, fils du comte Foulques auquel il a succédé.

(2) Autre neveu.

(3) Erreur du copiste. C'est 1095 qu'il devait dire, année à laquelle correspondent l'indiction troisième et la huitième année du pontificat d'Urbain II.

 

― 19 ―

XVIII

DE EADEM PREPOSITURA.

 

L'évêque Adémare s'excuse auprès du pape Urbain II d'être empêché par l'âge et les infirmités d'assister au concile de Clermont. Il le prie en outre d'approuver la mesure qu'il vient de prendre au sujet de la prévôté de sa cathédrale (1095).

 

Domino papa Urbano, engolismensis aecclesiae sacerdos indignus, Ademarus, salutem et debitam obedientiam. Quum Arvernis, ubi me vocastis, Pater Reverende, adesse non possum, graviter tolero. Adsum tamen presens spriritu, per omnia mandatis vestris obediturus, quem gravis incommoditas auris modo defraudat jocundis obtutibus. Ut enim verum fatear, preter illa quae circa nos sunt quotidiana bellorum (1) incommoda, tanta me corporis infirma affecit imbecillitas, aetatis ingravescens ponderavit antiquitas, ut equitandi laborem amiserim, ipsa vita michi pene sit oneri. Excusatam igitur habeat gravedinem, immo impossibilitatem meam vestra Paternitas et compatiatur pedibus vestris prostrato seni discretionis apostolicae mansueta caritas.

Praeterea unum quid, Domine mi, Vestrae suggero Paternitati, quem, ut dignum est, favoralis (2) exhilaratae visitatione rescriptionis: In secclesia mihi commissa, prepositura quedam fuit quae ab antiquo et per precium et per ambitionem adquirebatur et quasi jure hereditario possidebatur. Hanc, quum preceptis Vestris, utpote canonicis obedire volebam, in communes usus canonicorum nostrorum, Deo gratias, in commune viventium in perpetuum profutura transfundens attribui. Et ne de caetero eis auferatur, scripto et excommunicationis nostrae officio confirmavi. Supplico igitur

 

(1) L'évêque fait allusion ici aux incursions des ducs de Guyenne dans l'Angoumois. C'est vers ce temps que notre comte Guillaume III forçait l'un d'eux, Guillaume IX, à lever le siège de Marcillac.

(2) Nous pensons que le copiste a fait une erreur et qu'il devait écrire faveatis ou favoratis selon le style du temps.

 

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Paternitati vestrae ut particeps ejusdem sitis elemosinae ut super inquietatores, si qui emiserint, gladium sancti Petri extendatis et tuitione Vestram aecclesiam engolismensem laetificetis, et respectu (1) apostolico. quod canonice petimus, corroboretis Orantem pro nobis Paternitatem Vestram Dominus ad perpetuam dirigat tranquillitatem.

 

XIX

CONSTITUTIO DOMINI PAPÆ URBANI.

 

Le pape Urbain II confirme, par la main de son secrétaire, Jean, cardinal diacre, la mesure prise par l'évêque Adémare, au sujet de la prévôté de sa cathédrale. (30 novembre 1095.)

 

Urbanus, episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Engolismensis aecclesiae canonicis salutem et apostolicam benedictionem. Officii nostri nos hortatur auctoritas pro ecclesiarum statu sollicitos esse et quae recte statuta sunt stabilire. Illam igitur constitutionem quam venerabilis frater noster, episcopus Ademarus de prepositura illa constituit quae est in villa Juliaco, in pago sanctonensi, nos litterarum presentium auctoritate firmamus. Constituimus enim ut prepositura eadem nulla umquam, venalitate distrahatur, nulla unquam, vel consanguinitatis, vel successionis occasione, iratrum communiter in engolismensi aecclesia viventium gubernationi et victui subtrahatur, ita ut nec episcoporum engolismensium alicui liceat illius villae, seu prepositurae redditus in usus alios vendicare: sed tam ipsa quam cetera omnia quae juste hodie possidetis et quecumque vel de amissis recuperare, vel aliunde legitime poteritis adquirere, vobis vestrisque successoribus, in communi vita permanentibus, integra semper et illibata permaneant. Si quis vero constitutioni huic et decreto nostrae auctoritatis

 

(1) Pour rescripto.

 

― 21 ―

pertinaciter contra ire temptaverit, per convenientes inducias monitus, nisi satisfactione congrua emendaverit, Sancti Spiritus gladio et apostolicae dictrictionis ultione plectatur.

Data apud Clarum Montem Arvenniae II kalendas decembris, per manum Johannis, Sanctae Romanae Æcclesiae diaconus cardinalis, indictio III, anno Domini MXCVI (1), pontificatus Domni Urbani II, papae, VIII.

 

XX

DE MANSO DE BAISAC.

 

Robert et Arnauld Callia donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, le mas de Baisac. (Date inconnue.)

 

Ego Robertus Callia dono Deo et sancto Petro Engolisme civitatis sedis omnibusque canonicis de manso de Baisiaco (2), de mea parte medietatem; post uxoris mei Avierna obitum, totum tribuo integrum et quicquid ad ipsum mansum pertinet. Et Arnaldus Callia, frater suus, dono sancti Petri et a canonicis illius loci de illo manso de Baisac quae est in villa de Celezac (3), de sua parte medietate, in vita sua et, post

 

(1) Erreur du copiste. Cette constitution est, non de 1096, mais de 1095, année à laquelle correspond l'indiction troisième. Elle est datée de Clermont. Or le pape avait quitté cette ville dès le 2 décembre 1095. Elle est du 2 des calendes de décembre (30 novembre), et de la huitième année du pontificat d'Urbain II. Or ce pape ayant été élu le 12 mars 1088, la huitième année de son pontificat était achevée et la neuvième avait commencé le 12 mars 1096. Dès lors c'est le 2 des calendes de décembre 1095 et non de décembre 1096 qui appartient à cette huitième année.

(2) Lieu inconnu.

(3) Nous pensons qu'il s'agit de Celettes, localité appelée ailleurs Celezia prope Buxiam. Elle passa au XIIe siècle, dans le domaine de l'abbaye de Saint-Amant-de-Boixe.

 

― 22 ―

obitum suum, totum et ab integrum, ut, si ego, aut ullus homo, aut femina abstraere voluerit ad canonicos sancti Petri, sint maledicti et excommunicati.

 

XXI (1)

DE MANSO DE CURCIACO.

 

Ecce donum quem dedit Senegundis, mulier Constant de Juliaco, sancti Petri, pro redemptione animae suae: unum mansum quae dicitur a Curciaco (2), ubi mansit Bernardus Maisnada.

 

XXII (3)

DE ALODIO DE TAUZAC. (991-1018.)

 

Ecce donum quem Iterius de Camdirico dedit sancti Petri, apostoli, Engolisme sanctae sedis, de alodem suum qui est in pago sanctonicae; hoc est in villa quae dicitur Talziaco (4), vivente domno Grimoardo episcopo.

 

XXIII

 

Hoc est donum de unum quarterium de vinea qui est in Pomaret (5), que dedit Guido sancti Petri, apostoli, ad censum VI denariorum, ad missam sancti Petri.

 

(1) Cette charte se trouve deux fois dans le manuscrit, sous les n° 22 et 65.

(2) Il existe deux hameaux du nom de Coursac et un du nom de Cursac, dans les dépendances de la cathédrale, en Balzac, en Vars et en Charmant. Nous pensons qu'il s'agit ici de ce dernier. Voir charte CXCIV.

(3) Cette charte figure deux fois dans le manuscrit, sous les n° 23 et 66.

(4) Touzac, commune du canton de Châteauneuf.

(5) On trouve Pommeret dans la commune d'Aubeville, canton de Blanzac et Le Pommier, dans celle de Garat, canton nord d'Angoulême.

 

― 23 ―

XXIV (1)

IN PAGO ENGOLISMENSI.

 

Mainard d'Asnières donne à la cathédrale et à ses chanoines un champ et un mas, sous réserve d'usufruit en faveur de sa femme et, après la mort de celle-ci, en faveur de Girauld Rapace, le tout à charge de redevance par les usufruitiers. (Date inconnue.)

 

Mainardus de Asneries donavit sancto Petro unum campum qui debebat unum statualem (2) ad presentem in communia fratrum et unum mansum quae nominatur Bardoni de Gimniaco, tali convenientia ut, dum mulier ejus vixerit, reddat sancto Petro statualem unum et, post obitum ejus, sit in communia fratrum. De toto alio alodo, supra dicta mulier reddat, dum vixerit, VI denarios. Post obitum ejus, Giraldus Rapacius habeat in usufructu in vita sua et reddat sancto Petro XII denarios et, post obitum Giralddi Rapacii, sit in communia fratrum.

 

XXV

DE PASTOREVILLA.

 

Arnauld, archidiacre d'Angoulême, donne à la cathédrale les biens qui lui viennent de son père, à Patreville, et qui sont grevés de diverses rentes. (1018-1031.)

 

Deo, ego, in Dei nomine, Arnaldus, archidiaconus, dono alodem meum, sive hereditatem salicam, qui est in pago

 

(1) Cette charte porte le n° 25, dans le manuscrit. Nous supprimons celle portant le n° 24, parce qu'elle est la même que celle du n° 45.

(2) Mot dont le sens est inconnu.

 

― 24 ―

sanctonico, nuncupate Pastore Villa (1), mansos V indominicatos qui oblias (2) solvant solidos IIII et denarios X, et borderias III qui reddant denarios XX et II, totum et ab integrum, sicut visus sum abere. Hoc est terris, pratis, silvis, molinariis, aquis aquarumve decursibus. Sine ulla querela ita dono alodem meum. Do et sancto Petro, in supra dicto loco, ex jure meo atque potestate, et adfirmo in communia canonicorum ibidem Domino servientium, omni tempore sit tenendum tam presentibus canonicis quam et in Dei nomine futuris, jure firmissimo, pro anima mea, vel parentum meorum et omnium fidelium christianorum.

 

XXVI (3).

HIC EST CESSIO SANCTI PETRI DE DOMERO FONTE ET DE AVENINGIIS.

 

Le diacre Frofade donne à la cathédrale d'Angoulême et à son chapitre, dont il est membre, des mas qu'il possède à Dorfont? et à Avenans, avec toutes leurs dépendances, dans la vicairie de Saint-Genis, sous réserve d'usufruit en sa faveur et, après sa mort, en faveur d'Adalard, diacre, son neveu (879).

 

Idcirco, ego, Frofadus, licet indigne, diaconus, ex canonica ipsius almi Caephe, tractans humanae fragilitatis casu et vocem Domini non frustratoriae mente percipiens qua admonet nos dicens: « date elemosinam et ecce omnia munda sunt vobis » et iterum: « date et dabitur vobis. »

 

(1) Patreville, hameau de la commune de Bonneville. C'est indûment que cette charte et la XLVIe l'attribuent au pays de Saintonge. La XLVIIe rectifie cette attribution en mettant justement Patreville dans la viguerie de Marcillac.

(2) Redevance appelée oubliage, droit d'oublies, ou d'oubliaux. (Du Cange.)

(3) Cette charte est entrée avec quelques variantes dans la XLe qui la confirme et contient le préambule manquant à celle-ci.

 

― 25 ―

Anno Incarnations dominice D CCCmo LXXmo VIIII, indictione XII, cedo ad supra nuncupatum venerabilem sanctoque Petro, suisque canonicis, tam presentibus quam et in Dei nomine futuris, cessumque in perpetuum jure firmissimo esse volo, rem proprietatis meae, ad stipendia supradictorum fratrum in pago Engolismensium, in vicaria sancti Genesii (1), in villa quae vocatur Domero Fonte (2), hoc est mansus meus vestitus (3), ubi Alifredus visus fuit manere, cum terris et vineis et silvis et molariis et omnia quicquid ad ipsum mansum pertinet. Et est alius mansus, in ipsa villa, vestitus, qui fuit Berlando et ad germanos suos, cum terris et vineis et silvis et adjacentiis vel cum omnia quae ad illum pertinent; et illum mansellum quem Gunbertus mihi donavit, cum terris et vineis et silvis. Et est alius mansus absus (4) qui fuit Germundo, cum terris et vineis et virdicariis et silvis vel cum omni re ad se pertinente. Et est alius mansellus qui fuit Othgario et Gualdane, cum vinea. Et est alius mansus absus qui fuit Gerardo et ad germanos suos, cum vineis et terris et silvis. Et est alius mansellus absus qui fuit Bernilde, cum terris et vineis et silvis. Et cedo, in alia villa quae dicitur Aveningiis (5), manso qui fuit Vulveraudo et Daurario, cum terris optimis sufficienter et pratis et officinis; et alio manso qui fuit Aimerico, cum terris et vineis vel cum omnia quae ad illum pertinent, et illum alodem, cum terris, pratis et officinis, quem de Flamberto comparavi. Et est illa vinea indominicata, in Domero Fonte, quem de Alfredo et Romamo presbytero comparavi, qui habet in se plus minus juctus IIII. Haec omnia superius conscripta, partibus sancti Petri, glo-

 

(1) Saint-Genis-Les Meulières, commune du canton d'Hiersac (Charente).

(2) Ce lieu, inconnu aujourd'hui et souvent cité au moyen-âge, était non loin des rives de la Nouhère, en amont d'un pont jeté sur cette rivière, probablement dans la paroisse d'Asnières.

(3) Cultivé ou habité.

(4) Inhabité, inculte, délaissé (Du Cange).

(5) Avenans, près de Saint-Genis, mais dans la commune de Saint-Cybardeaux, canton de Rouillac.

 

― 26 ―

riosissimi principis apostolorum, suis canonicis, in illorum stipendia, qui ibidem Domino militaverint, pro animae meae remedium, cedo vel trado atque transfundo ad habendum vel possidendum, et scilicet conditione ut, dum vixero, ipsa predia superius conscripta tenere et usurpare faciam; post meum quoque discessum, nepus meus, Adalardus, diaconus, dum advixerit, usu fructuario tenere et excolere faciat, et, pro animae meae remedium, annis singulis, juxta quod possibilitas est, a domnos canonicos memoriam faciat. Post amborum quoque discessum, quandoque Deus voluerit, canonici sancti Petri, absque ulla dilatione, in eorum faciant revocare dominium.

 

XXVII

IN BACIACO ET IN SERTIS.

 

Beltrude, du consentement d'Ainard, son mari, donne, pour le repos de son âme, à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, des biens situés à Bassac, sur la Charente et, au monastère de Saint-Cybard, ce qu'elle possède à Sers, vicairie de Vouzan, sous cette réserve que son mari jouira du tout, sa vie durant, en payant cinq deniers par an au chapitre et autant au monastère (juin 923).

 

Sacrorum roboratur auctoritas ut omnes fideles Christi, christiani piissimi, sanctam Dei ecclesiam mirificent et de eorum rebus eam ditare debent. Ex hac etenim, Dei summi honore, ego Beletrudis, pro salute animae meae, ad basilicam sancti Petri, quod est mater aecclesiae Equanisinorum urbi, cedo atque dono, ad stipendia fratrum, ibidem Deo militantium, res meas proprias qui sunt sitas in pago sanctonico, in villa Baciaco (1), secus fluvium Carantonis, quantum cumque pater meus in ipsa villa jam dicta visus fuerit habere vel possidere et de illius parte michi in hereditate succedit, totum et ab integrum, ad stipendia fratrum vel potestatem

 

(1) Bassac, commune du canton de Jarnac. L'abbaye de Bassac n'était pas encore fondée à la date de cette charte.

 

― 27 ―

ipsius aecclesiae. Ego ipse cedo atque dono, ut faciant ex inde servientes ipsius aecclesiae, sine ullo blandimento quicquid voluerint. Similiter, cum consensu viro meo, nomine Ainardo, cedo atque dono ad monasterium sancti Eparchii (1), cujus corpus presente ipsius aecclesiae requiescet, hoc sunt res meas proprias qui sunt in pago Engolismensium, in vicaria Vosninse (2), in villa quae dicitur Sertis (3), quantumcumque pater meus ibi visus fuit abere vel possidere et michi in hereditate succedit, totum et ab integrum pro salute animae meae, ad ipso sacro monasterio. Ego ipsa cedo vel per hac scriptura manibus trado, ut clerici ex ipsa ecclesia teneant et possideant istas res superius prenominatas, sicut jam supra dictum est ad potestatem ipsis monasteriis trado, transfero atque transfundo, ut faciant quicquid voluerint, nullo homine contradicente. Et qualiscumque persona donatione ista contradicere presumpserit, iram Dei Omnipotentis incurrat, et a liminibus sanctorum Dei sit extorris, et insuper cui litem intulerit XX libras auri fisco cogatur exsolvere, et sua repeticio nichil prevaleat; sed haec cessio firma permaneat, cum stipulatione adnexa. Manu mea propria subterfirmavi et a bonis hominibus adfirmare rogavi. Signum Ainardi, viro suo qui hoc concessit. Ac vero donacione, ego Beletrudis fieri decrevi, ut vir meus, Ainardus, quamdiu vivit, has res superius jam dictas, quamdiu vivit, sub censo possideat et, ad festivitatem sancti Petri, ad fratres ipsius aecclesiae VI denarios exsolvat, et sancti Eparchii similiter, et postea in hac conventione haec donacio inconvulsa permaneat atque perseveret. Signum Arnaldi (4), fratri Ademaro (5) comite. S. Iterio vice-comite. S. Elie.

 

(1) Sous les murs d'Angoulême, au nord-ouest.

(2) Vouzan, autrefois chef-lieu d'une viguerie, aujourd'hui commune du canton de La Valette.

(3) Sers, commune du canton de La Valette.

(4) Arnauld, frère du comte Guillaume Ier Taillefer et oncle d'Arnauld Manser, successeur de ce dernier.

(5) C'est Guillaume qu'il faut dire. Le copiste transcrivant cette charte du temps d'Adémare (1185-1227) a, par inadvertance, substitué ce nom au premier.

 

― 28 ―

S. Amalgario. S. Isimbardo. S. Raimundo. S. Acbardo. S. Bosoni. S. Leotardo. S. iterum Amalgario. S. Ebrerio. S. Adalmando, vicario. S. Alengario. S. Bernardo, subvicario. S. Gauscelmo. S. iterum Gauscelmo.

Facta donacio vel cessio ista, mense junii, annum XXV regnante Karolo, post obitum Odono (1) rege. Adalbertus rogitus scripsit.

 

XXVIII

DONATIO QUAM FEC1T ARN ALDUS BOMPAR AD CRUCIFIXUM.

 

Arnauld Bompar, Rixende, sa femme, et Hélie, leur fils, donnent à la chapelle du Crucifix, dans la cathédrale d'Angoulême, les biens qu'ils possèdent en franc aleu, à Sers, et six mas, situés à Edon, avec toutes leurs dépendances, et s'en réservent la jouissance leur vie durant, à charge d'une rente annuelle de quatre setiers de blé, payable à la Saint-Michel. (20 mai 1020.)

 

Sanctorumque patris congestum est ut qualiscumque persona, pro salute animae suae, ad ecclesiam Dei aliquid fieri voluerit licentiam habeat adimplendi. Ego igitur, in Dei nomine, Arnaldus et uxor mea Rixendis, et filius meus Helias, pariter nos consideravimus fragilitatem hujus seculi, pro remedium animarum nostrarum et pro remedium animae patris mei, sive matris meae atque fratrum meorum. Idcirco cedimus ad crucifixum Domini Nostri Jesu-Christi, quod est in basilica sancti Petri Æqualisina civitate matris aecclesiae, id est alodum nostrum quae est in pago Engolismensium, in vicaria Vosnensium (2), in loco quae

 

(1) Charles-Le-Simple, dont il s'agit ici, s'était fait couronner en 893; mais il ne commença à régner qu'en 898, après la mort d'Eudes. Cette charte est donc de l'année 923.

(2) Vicaria Vosnensium et Sertis, Voir la charte précédente.

 

― 29 ―

vocatur Sertis, vineis, silvis, pratis, farinariis II, viridariis, torculariis, terris, aquis, aquarum ve decursibus cultum et incultum et quod adinquirendum est; et in pago Petragoricae, in vicaria nuncupante villa Aidomno (1), mansos VI, cum terris, vineis, silvis, pratis, molinariis, cultum et incultum, et omnia quae ad ipsos mansos pertinet. Has vero res, quae superius diximus, in omnibus concedimus in communia fratrum ipsiusque aecclesiae Domino servientibus et sancto Petro, in ea vero ratione ut, quamdiu vixerimus, ipsas res sub censu excolere valeamus, ita ut in festivitate sancti Michaelis, quod est III kalendas octobris, annis singulis, de tritico sextarios IIII, et, post excessum nostrum, ipsi ministri aecclesiae in eorum valeant recipere potestate. De repeticione vero dicimus quod, si nos ipsi, aut ullus ex heredibus vel proheredibus nostris, seu quilibet ulla emissa aut subrogata persona qui contra hanc cessione vel donatione aliquid agere aut inquietare presumpserit in primis iram Dei Omnipotentis incurrat et a liminibus sanctorum Dei extraneus sit et illud quod petit vindicare non valeat; sed insuper ad potestatem ipsius aecclesiae hoc quod lex sua docet et socio fisco conjunctus desolvat, et vox sua nichil proficiat, et haec cessio omnique tempore firma et stabilis valeat perdurare, cum stipulatione adnixa. Signum Willelmo, comite (2), et uxore sua Girberga. S. Rohoni, episcopi. S. Ramnulfus, claviger. S. Helias prepositi. S. Arnaldo, archidiacono. S. Hilduinus, filius comiti.

Datum in mense maio, XIII kalendas junii, anno millesimo XX° ab Incarnatione Domini, regnante Roberto, rege, S. Ramnulfus, humillimus et indignus litterator scripsit.

 

(1) Aidom, aujourd'hui Edon, canton de Lavalette.

(2) Guillaume II (1001-1028), père d'Aldoin ou Hilduin II.

 

― 30 ―

XXIX

IN PAGO ENGOLISMENSI ET IN PAGO LEMOVICENSI.

 

Autier et sa femme, Ermensende, donnent, pour le repos de leurs âmes, à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, trois mas, situés, l'un à Traisen, vicairie de Vouzan, les deux autres à Loriac, vicairie de Chassenon, avec toutes leurs dépendances, sous cette clause qu'ils en jouiront leur vie durant en payant une rente annuelle de douze deniers (940-952).

 

Gloriosissimo Domino et michi, post Deum fortissimum patronum, sancto Petro, apostolum Domini et principem apostolorum, cui tradite sunt claves januae coelestis, in cujus honore vel pontificium in Engolisina civitate aecclesiae senioris canonicae, ubi domnus Fulcaldus episcopus(1), rector preesse videtur. Ergo nunc venerabilis Auterius, nec non et conjux mea, nomine Ermensendis, consideravimus casu fragilitatis nostrae, pro Dei timore vel aeterna retributione et remedium animabus nostris, cedimus ad predictum locum sancti Petri suisque canonicis, in communia fratrum, in pago Engolismensium, in vicaria Vosninse (2), in villa cujus vocabulum est Traisen (3), super fluvium Tarduvero (4), mansum nostrum, cum omnibus apendiciis suis, cum ipso servo nomine Fulberto, et uxore sua nomine Stephania, et cum ipso farinario, nec non et omnia quantumcumque in ipsa villa visi sumus habere vel possidere, sine ullo successoro. Et cedimus ad ipsum locum sancti Petri, in pago Lemovicino, in vicaria Cassenominsse (5), in villa cujus vocabulum est Loriaco (6), mansum nostrum ubi Joan-

 

(1) (940-952).

(2) Alias Vosnense. Voir les deux chartes précédentes.

(3) Inconnue.

(4) La Tardouère qui a sa source près de Chalus en Limousin, se jette dans la Bonnieure et, de là, dans la Charente, au-dessous de Saint-Ciers.

(5) Chassenon, aujourd'hui commune du canton de Chabanais (Charente).

(6) Laurière, gros village de la commune de Chassenon.

 

― 31 ―

nes visus est manere, et in ipsa villa, alio manso ubi visus est manere et quantumcumque ad ipsos mansos aspicit vel aspicere videtur et nostra cernitur esse possessio, ea videlicet racione ut, quamdiu ego ipse advixero, usu fructuario possideam sub censu, ut, ad festivitatem sancti Petri, denarios XII reddam, post meum quoquo discessum, ad stipendia fratrum remaneat. As vero res superius conscriptas manibus nostris tradimus ad habendum vel ad possidendum, ut faciant sicut superius insertum est, neminem contradicentem, in omnibus quicquid ipsa potestas elegerit. Et licet legum manifesta auctoritas, ut equa, propria et spontanea voluntate conceditur, sola professio firmetur et illius bona voluntatis omni tempore firma perduret. Et illud quod adsolet humana fragilitas, quod si ego ipse, aut ullus ex heredibus meis, vel pro heredibus, seu quislibet ulla emissa aut subrogata persona, aut ulla potestas clericorum aut laïcorum, in quacumque modo, aut vendendi, aut comutandi, aut extrahendi qui has res de comunia fratrum abstrahere voluerit, quem ego benigno et claro animo conscribere vel adfirmare rogavi, aliquid litigare temptaverit, in primis iram Dei Omnipotentis incurrat, et a liminibus omnium sanctorum Dei et de consorcio omnium angelorum et archangelorum excommunicatus apareat, et cum [Juda I] scari[o]tis (1) et cum Dathan et Abiran, quem infernus vivus absorbuit, veloci cursu, aeternorum flammas tormentorum sine fine percipiat, et insuper inferat partibus ipsius ecclesiae sancti Petri suisque canonicis, una cum socio fisco, auri libras XXX, argenti pondus LX coactus exsolvat, et vox sua nichil proficiat. Sed presens cessio ista, omnique tempore firmissimum obtineat vigorem, cum stipulatione adnixa. Manus nostras proprias subterfirmavimus et virorum nobilium aroborandum decrevimus. S. Auteo et uxore sua Ermensindis, qui cessione ista fieri vel adfirmare rogaverunt.

 

(1) Le mot Judas et les lettres I et o de Iscariotis ont été ajoutés après coup par une main autre que celle du premier copiste.

 

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XXX

DE MOLENDINIS DE VARNO EXCOMMUNICATIO.

 

L'évêque Rohon frappe d'excommunication quiconque tenterait de s'emparer des moulins de Vars. Il défend à ses successeurs de les aliéner et veut que les produits en soient, moitié pour l'évêque, moitié pour ses chanoines. (1020-1037.)

 

Ego Roho (1), quamvis indignus, episcopus, excommunico et anatematizo omnem hominem quicumque molendinos de Varno (2) invadere presumpserit et sancti Petri, vel ad clericos, sive ad episcopum qui ibidem erit, illos tulerit, ex virtute et majestate Dei Patris et Filii et Spiritus sancti et meritis Beate Dei Genitricis Mariae et omnium sanctorum, et ex ordine et potestate quem Deus michi, licet indigno hac peccatori, concessit. Maledictus sit in die et in nocte. Maledictus sit in vita et in morte. Maledictus si manducando et bibendo. Maledictus sit stando et pergendo. Maledictus sit sedendo et jacendo. Maledictus sit omnia opera faciendo. Et quid amplius dicam? Sit omnino maledictus et dampnatus in supplicium aeternum qui paratus est diabolo et angelis ejus, qui supradictos molendinos aecclesiae sancti Petri, vel episcopo, sive clericis ejusdem aecclesiae servientibus, auferre presumpserit. Ipsi quoque episcopo qui michi in episcopatum successerit veto et prohibeo ut jam nullo homini illos in fiscum donet, sed semper omni tempore ex predictis molendinis unam medietatem habeat episcopus, alteram vero medietatem habeant canonici (3).

 

(1) Rohon de Montaigut, 1020-1037.

(2) Vars, commune du canton de Saint-Amand-de-Boixe. La châtellenie de Vars appartenait aux évêques d'Angoulême.

(3) Cette disposition a duré peu de temps. La séparation des menses opérée en 1110, ayant mis entièrement les moulins de Vars dans le domaine de l'évêque.

 

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XXXI

IN VICARIA MONTINIACI.

 

Charte constatant que Guillaume Guichard et plusieurs membres de sa famille ont donné à Saint-Pierre d'Angoulême des biens situés à Tresliz et provenant de leur aïeul Eblon. (1038-1043.)

 

Haec est cartula de terra Ebuli de Tresliz (1), quae est in vicaria Montiniaci, in villa quae vocatur Tresliz, quam parentes ejus scilicet sui nepotes Willelmus Guiscardus et Iterius, frater suus, et Aimericus et pater eorum et mater, Bernardus vero, Guiscardus uxorque sua Leufraisa, ceterique parentes obtulerunt sancto Petro et canonicis, pro redemptione animae ejus, videlicet II carteria nemoris, cum terra plana, et alia duo carteria vinearum, in tali obfirmatione ut, unoquoque anno vita eorum, reddidissent censum sex nummos sancto Petro et canonicis et multa alia servicia. Et si heredes eis fuissent, similiter post mortem eorum, ipsi tenuissent, et, si absque liberis mortui fuissent, terra dominio et sine ullo querimonio canonicis sancti Petri remansisset. Hoc donum fuit factum, vivente Gaufredo, comite (2), et Gerardo, presule (3).

 

XXXII

DE MANSO DE ROFIAC.

 

Arnauld, fils de Seguin, d'accord avec sa saeur Aiccline, donne à la cathédrale d'Angoulême et à ses chanoines, un mas situé à Roffit, et, pour le soustraire à toute réclamation, le met entre les mains de l'évêque, s'engageant, en cas d'éviction, à le remplacer par un capital de cent sols. (1043-1075.)

 

Ego Arnaldus, filius condam Siguini, cum sorore mea Aicclina, donamus mansum nostrum sancto Petro, qui est

 

(1) Aujoud'hui Treillies, village de la commune de Jauldes, canton de La Rochefoucauld.

(2) Frère et successeur d'Aldoin II, 1030-1048.

(3) Gérard de Malart, 1038-1043.

 

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in Rofia (1), cum omnia quae infra se habet seu habere videtur, ut habeant canonici et possideant nullo contradicente. Et si aliquis ex nostro herede vel pro heredibus inquietare voluerit, aut nos aliquam columpniam imponere tentaverimus, componamus centum solidos valent moneta. Et hoc donum similiter permaneat sub stipulatione subnixa. Ostadium fecit Arnaldus Willelmo, episcopo (2), ut hoc mansum quietum faciat sancto Petro de omnibus parentibus suis, et si aliquis extraneus homo aliquid in hoc manso requisierit, ut ipse Arnaldus quietum faciat stare. Et si hoc facere non potuerit. C solidos componat canonicis, et hoc ipsum donum non inquietet. Retro ostadia Rainaldus de La Moneta et Petrus, presbyter, pro quo hoc donum factum est et Rotbertus, prepositus.

 

XXXIII (3).

IN PAGO ENGOLISMENSI; DE ECCLESIA DE FESCOBRONNA.

 

Itier, Alaaiz, sa femme, et Elie, leur fils, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême leur église de Saint-Victor de Fouquebrune, avec une vigne pour l'entretien de l'autel, une autre vigne et un mas. Ils s'en réservent l'usufruit leur vie durant, à charge d'un cens annuel de cinq sols, payable à la Saint-Martin. (Juillet 956.)

 

Igitur ego, in Dei nomine, Itario et uxore sua, nomine Alaaiz, et filio nostro, Elias, nos pariter donatores cedimus vel donamus, pro amore Dei Omnipotentis, aecclesia nostra indominicata, ad ecclesia sancti Petri sedis aecclesiae Engolismae civitatis, qui est ipsa aecclesia in honore sancti Victorii (4), qui est in pago quae dicunt Engolismens, in

 

(1) Rofit, village faisant partie aujourd'hui de la commune de l'Houmeau-Pontouvre près Angoulême.

(2) Guillaume II, frère du comte Geoffroy. 1043-1075.

(3) Cette charte figure une deuxième fois dans le manuscrit, sous le numéro 59.

(4) La vocable de l'église de Fouquebrune est aujourd'hui Saint-Maurice.

 

― 35 ―

vicaria Vosninse, in locum quem dicunt Fescobronna (1), cum ipsa vinea qui est de ipso altare. Et cedimus vel donavimus, in alio loco, alia vinea vel terras qui sunt in Fescobronna quae nos tenemus et habemus simul cum ipso manso. Sic donamus vel cedamus a domum Sancti Petri, ut, in diebus nostris teneamus, possideamus et, post obitum nostrum, remaneat a domum Sancti Petri vel ad ipsos canonicos. De repeticione vero, dicimus quod, si nos ipsi, aut ullus homo qui contra donatione ista aliquid agere aut eam inquietare presumpserit, in primis ira Dei Omnipotentis incurrat et a liminibus Sanctorum Dei sit extorris et, quando venerit a festivitate sancti Martini, per hujus circulo anni, donare faciamus censum solidorum V. Sed presens donatio ista omnique tempore firma et stabilis valeat perdurare cum stipulatione subnixa. Manus nostras subterfirmavimus et nobilium virorum ad roborandum decrevimus. S. Itario et uxore sua Alaaiz et Elias qui cessione ista fieri vel adfirmare rogaverunt. S. Lamberto. S. Willelmo. S. Iterum Willelmo. S. Abo. S. Arnaldo. S. Bernardo. S. Regimundo. S. Andraldo. S. Lamberto. S. Amblardo. S. Bosone. S. Amalgario. S. Berengario. S. Ademar. S. Mainardo.

Facta cessione ista in mense Julio, anno secundo regnante Leotario (2) rege. Constantinus, presbyter, rogitus scripsit.

 

XXXIV

DE ECCLESIA DE JULIACI.

 

Ourson de Juillac, étant malade, donne à Saint-Pierre d'Angoulême le quart de l'église de Juillac-le-Coq, promet, s'il revient à la santé, de se faire chanoine et demande, s'il meurt, a être enterré avec les chanoines dudit Saint-Pierre. (1030-1044.)

 

Hoc est muneris assercio quam Urso de Juliaco dedit sancto Petro Engolesine urbis et omni clero, dum prae nimia

 

(1) Fouquebrune, aujourd'hui commune du canton de Lavalette.

(2) Lothaire II, 954-986

 

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corporis gravaretur infirmitate, si viveret, pro membrorum ejus valetitudine, aut, si moretur, pro ejus animae absolutione, tali tenore: si rursum vivere, quatenus presentaret se ut canonicus famulatui hujus ecclesiae et, si morerent, hic traderentur membra canonice sepulture et fratres, omni tempore, supplicarent Deo pro peccatorum ejus remissione. Donum etiam quod obtulit est quarta pars Juliacae (1) ecclesiae et de omnibus quae adtingunt ad ecclesiam, similiter quartam partem, uxore sua nomine Emilia et filiis suis, Ursone scilicet et Seguino (2) et Alduino, ceterisque pluribus viris adstantibus coram et firmantibus dictis et opere eandem oblacionem. Hujus rei fiunt testes, Mainardus Devoz, Talio de Insula et quidam judex suus de Cadureia nomine.

Petrus, archidiaconus (3), Rainaldus de Monte Berulfo et Ramnulfus, supplicus vitae, et cantor (4).

 

XXXV

IN MONTE SOILLIS ET IN VICARIA MONTIS MAURELLI.

 

Otberte, fille d'Airauld, donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines divers biens, situés sur les hauteurs de Soyaux, et un mas, situé à Berzagol, dans la vicairie de Montmoreau. (Date inconnue.)

 

Sanctorum patris congestum est ut qualiscumque persone, pro salute animae suae, de rebus suis ad Ecclesiam Dei aliquid condonare voluerit, licentiam habeat adimplendi. Igitur ego, in Dei nomine, Otberta, qui filia fui Airaldo, pro

 

(1) Juillac-le-Coq, commune du canton de Segonzac, autrefois du diocèse de Saintes. Le chapitre d'Angoulême y a possédé des domaines et des droits considérables.

(2) Ce Seguin de Juillac devient chanoine d'Angoulême.

(3) Pierre I Arnauld, 1018-1047.

(4) Raoul, 1030-1044.

 

― 37 ―

Dei timore vel aeterna retributione, ut Pius Dominus, in ultimo magni judicii diem, veniam tribuere dignetur de omnibus peccatis meis, cedo atque dono ad ecclesiam Dei quae est sita in Equalisina civitate, in honore sancti Petri, quod est matris aecclesiae, vineam meam, cum terra et cum silvola qui est II millia de civitate, in monte qui vocatur Soillis (1); et in ipso pago, in vicaria Monte Maurello (2), dono sancti Petri manso meo, in villa quae vocatur Berciagolo (3), ubi Amelius visus est manere, qui dicitur Malchineto (4), totum et ab integrum ibique in communia fratrum. Cedo tam presentibus quam in Dei futuris commune viventibus ibique omnibus Deo servientibus. Omni tempore sit tenendum.

 

XXXVI

DE MOLENDINIS QUI SUNT SITI IN BOESMA.

 

L'évêque Rohon abandonne à ses chanoines deux moulins existant sur la rivière appelée La Boême et Longues-Planches, et leur en assure la propriété en menaçant d'excommunication quiconque y porterait atteinte. (1020-1037.)

 

Haec est dimissoria qua dimitto atque reddo, ego, adleta Dei, Roho, pontifex, ad stipendiam clericorum canonice viventium, Deo et beatissimo Petro, Engolismae civitatis patriarchio famulancium, pro redemptione omnium fidelium christianorum, ut Conditor atque Redemptor humani generis Deus vitam nobis donet aeternam. Hoc sunt molendini duo qui sunt in rivulo quae vocatur Boesma (5) et Longas Plan-

 

(1) Soyaux, commune du canton nord d'Angoulême.

(2) Montmoreau, ancienne châtellenie, arrondissement de Barbezieux.

(3) Aujourd'hui Saint-Laurent de Belzagot, commune du canton de Montmoreau.

(4) Hameau, appelé aujourd'hui Le Marchet, dans la commune de Saint-Laurent-de-Belzagot.

(5) La Boême, rivière qui prend sa source entre Chadurie et Charmant et se jette dans la Charente, au-dessous de Nersac.

 

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cas (1), sub tali racione ut nullus homo neque femina, de communia clericorum illorum, quae supra locutus sum, abstrahat. Si quis autem Dei Omnipotentis inimicus ipsos, neque annonam quae ex ipsis processerit, neque pisces de communia clericorum illorum abstraxerit, neque tulerit, quo iratus Deus animas percutit, ipse in eadem percussione damnabiliter permaneat, insuper excommunicatus fiat. Amen.

 

XXXVII

IN ULCIACO SUPER FLUVIUM NISONE.

 

Teutbert, en présence de plusieurs ecclésiastiques et laïques réunis dans l'église de La Rochebaucourt, remet à l'évêque d'Angoulême un mas, situé sur la Nizonne et donné autrefois à sa cathédrale. Il avoue en avoir joui injustement avec son frère Ursius, aujourd'hui défunt. (22 janvier 868.)

 

Incarnati Verbi Dei octingentesimo sexagesimo VIII anno, indictione I, XII Kalendarum febroarii, Egolesinensium venerabili episcopo (2) aecclesiae, cum illustrium clericorum ac laïcorum non modica copia, in Roconensi (3) aecclesia residente, quidam vir Deum timens, Teutbertus nomine dictus, accessit ad eum, de maculis humana fragilitatis salubre remedium inquirere festinans. Hic igitur prefatus vir, inter ceteras confessionis suae causas, aliquem mansum, in Ulciaco (4) villa, super alveum Nisonna (5) situm, cum suo fratre, eo jam tempore de seculo migrante Ursio, per quedam

 

(1) Ce nom est inconnu aujourd'hui.

(2) Hélie I Scot, ou l'Ecossais, 862-875.

(3) La Roche, aujourd'hui Rochebeaucourt, sur la Lizonne, commune du canton de Mareuil, dans la Dordogne.

(4) Localité inconnue.

(5) Nizonne, aujourd'hui Lizonne, rivière séparant, dans une partie se son parcours, le département de la Dordogne de celui de la Charente.

 

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temporum spacia se possedisse confessus est. Et quia injuste ac inracionabiliter illum de sancti Petri sanctuarii causa sublatum fuisse cognovit, pie ac religiose justeque, in conspectu omnium qui pro isto aderant, episcopo prefato inesitante, redidit et veniam postulans sibi reddenti et defuncto fratri sui animae ab episcopo dandam solutionis suae gratiam, legaliter, pignore dato, ab omni possessione prefati mansi perhenniter se et omnem posteritatem suam separavit. Quicumque igitur ante dictum mansum, a viris prefectis redditum, a sancti Petri apostolorum principis jure separaverit, cum Juda traditore et Simone mago ceterisque diaboli membris inrevocabiliter apud inferos inextinguibili flamma punitus permaneat. Hujus re testi sunt isti, ex ordine quidam divino, presbyteri: Desideratus, Abbolemus, Eparchius, Aimericus, Dacbertus, Godalricus, Teuto, Vualdrannus, Franco. Diaconi vero interfuerunt hi: Garraldus, Frofadus, Avatalus, Godalbertus, Maginfredus, Isambardus, cum ceteris plurimis clericis. Laïcorum vero illustrium sunt haec: Teutbertus qui ipsum fundum reddidit, Ismael Roconensis, vice comitis, Lantbertus, Boso, Ido, Blitgarius Jordanus et reliqui plurimi.

Maginfredus, notarius, scripsit; Equalisinorum comiti Vulgrimo (1), XI Kalendarum februarii.

 

XXXVIII

DE DECIMA DE ROMANORVILLA.

 

Convention touchant la terre et la dîme de Renorville, que divers laïques avaient distraites du domaine de Saint-Pierre d'Angoulême (1075-1101).

 

Terra et decima de Romanorvilla (2) fuit antiquitus juris beati Petri Engolismensis sedis; sed quorumdam pravorum

 

(1) Vulgrin I, premier comte héréditaire de l'Angoumois.

(2) Renorville, hameau de la commune de Saint-Fort, canton de Segonzac; dans la suite le chapitre y crée une chapellenie.

 

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subtractione alienata, a laïcis diu possessa est. De decima vero inter engolismenses canonicos et laïcos qui eam possidebant hujusmodi concordia facta est. Iterius de Comniaoo dedit eam beato Petro et canonicis, in presentia domni Aimari (1), engolismensis episcopi, et Iterii Archembaldi et Gaufredi de Clam. Willelmus Paluel, qui habebat eam a predicto Iterio, dedit eam beato Petro et canonicis in presentia Iterii Archembaldi et Jordani Gauscelmi. Iterius Archembaldi vero, pro hoc dono, dedit sibi X solidos. Landricus Airaudi et Arnaldus, frater ejus, qui habebant eam a Willelmo Paluel, dederunt eam beato Petro et canonicis in presentia Gaufredi de Clam et aliorum plurimorum et pro hoc dono habuerunt XX solidos. Aimo Grataut quoque, qui eam possidebat et ab ipsis habebat, dedit eam beato Petro et canonicis in presentia Iterii Archembaldi et Berengarii judicis, et Arnaldi Isemberti; et pro hoc dono habuit C solidos et uxor ejus X solidos.

 

XXXIX

DE BORDERIA DE PONTE.

 

Hugues Arnauld et Géraud, son frère, donnent à saint Pierre d'Angoulême la borderie de Pont-Roux (1075-1101).

 

Notum sit presentibus et futuris quod Ugo Arnaldi et Geraudus Arnaudi, frater ejus, dederunt sancto Petro et matri aecclesiae engolismensi borderiam de Ponte Rufi, pro animabus suis et parentum suorum, videntibus Iterio Archembaldi et Gaufrido de Clam et Aimerico Geraldi, canonicis et multis aliis. Et hoc donum concessit Alduinus Ostenz et Aiszo Ostenz, frater ejus, a quibus Ugo Arnaldi et Geraudus, frater ejus, predictam habebant borderiam.

 

(1) Adémare, 1075-1101.

(2) Pont-Roux, hameau de la commune de Marcillac-Lanville, canton de Rouillac.

 

― 41 ―

XL (1)

DE TERRA SANCTI PETRI QUÆ EST ULTRA PONTEM IN DOMERO FONTE.

 

Frofade, diacre et chanoine, réitère et confirme la donation qu'il a faite à Saint-Pierre d'Angoulême de divers mas situés à Dorfont et aux Avenans (juin 879).

 

Gloriosissimum michi summumque patronum, beatum Petrum, principem apostolorum clavigerumque Domini Nostri Jhesu-Christi, cui est collata potestas ligandi atque solvendi et in cujus honorem Aequalisinorum matris aecclesiae olim fundata esse videtur, ubi vir exhimius Oliba (2) rectorque dominium tenet, ut ipse pro facinorum meorum intercessor existat. Idcirco ego Frofadus, licet indigne, diaconus, ex canonica ipsius almi Caephae, tractans humanae fragilitatis casu et vocem Domini non frustratoriae mente percipiens, qua admonet nos dicens: « date helemosinam et ecce omnia munda sunt vobis » et iterum « date et dabitur vobis »; anno Incarnationis dominicae DCCCmo LXXmo VIIII, indictione XII, cedo ad supra nuncupatum venerabilem sanctoque Petro, suisque canonicis, tam presentibus quam et in Dei nomine futuris, cessumque in perpetuum jure firmissimo esse volo rem proprietatis meae, ad stipendia supradictorum fratrum, in pago Engolesninsium, in vicaria Sancti Genesii, in villa qui vocatur Domero Fonte. Hoc est mansus meus vestitus, ubi Alifredus visus fuit manere, cum terris et vineis et silvis et molariis et omnia quicquid ad ipsum mansum pertinet. Et est alius mansus, in ipsa villa, vestitus, qui fuit Berlando et ad germanos suos, cum terris et vineis et silvis et adjacentiis vel cum omnia quae ad illum pertinent; et illum mansellum quem Gunbertus mihi donavit, cum terris, vineis et silvis. Et est alius mansus absus qui fuit

 

(1) Voir la charte XXVI.

(2) L'évêque Oliba, successeur d'Hélie Ier Scott, 875-892.

 

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Germundo, cum terris et vineis et virdicariis et silvis vel cum omni re ad se pertinente. Et est alius mansellus qui fuit Othgario et Gualdane, cum vinea. Et est alius mansus absus qui fuit Gerardo et ad germanos suos, cum vineis et terris et silvis. Et est alius mansellus absus qui fuit Bernilde, cum terris et vineis et silvis. Et cedo in alia villa quae dicitur Aveningiis qui fuit Vulveraudo et Daurario, cum terris optimis sufficienter et pratis et officinis. Et alio manso qui fuit Aimerico, cum terris et vineis vel cum omnia quae ad illum pertinent, etillum alodem, cum terris, pratis et officinis, quem de Flanberto comparavi. Et est illa vinea indominicata in Domero Fonte quem de Alfredo et Romano presbytero comparavi, qui habet in se plus minus junctos IIII. Haec omnia superius conscripta partibus sancti Petri, gloriosissimi principis apostolorum, suisque canonicis, in illorum stipendia, qui ibidem domino militaverint, pro animae meae remedium, cedo vel trado atque transfundo ad habendum vel possidendum, ea scilicet conditione ut, dum vixero, ipsa predicta superius conscripta tenere et usurpare faciam. Post meum quoque discessum, nepos meus Adalardus, diaconus, dum advixerit, usu fructuario tenere et excolere faciat et, pro animae meae remedium, annis singulis, juxta quod possibilites est, a domnos canonicos memoriam faciat. Post amborum quoque discessum, quandoque Deus voluerit, canonici sancti Petri, absque ulla dilatione in eorum faciant revocare dominium. Et taliter placuit michi firmare ut, si ego ipse, aut ullus ex heredibus meis hac proheredibus, seu quislibet homo tyrannica cupiditate preventus fuerit qui hanc cessione quem ego libenti animo sanaque mente conscribere vel adfirmare rogavi, infringere voluerit, aut ulla calumnia contra eam generare presumpserit, in primis Omnipotentem Deum se cognoscat offensum et a liminibus Sanctae Dei Æcclesiae efficiatur extorris et contra cui litem intulerit socio fisco componat auri libra I, argenti pondera V, et repeticio sua vacua permaneat. Sit autem ista firma perhenni tempore, stipulatione subnixa, maneat inconvulsa. Manu mea propria subterfirmavi et nobilium virorum ad roborandum decrevi. Frofadus, levita, ces-

 

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sione a me facta. S. Ramnulfo, vicecomiti. S. Amalgario. S. Tenseramni. S. Morsi. S. Franconi. S. Leotgo. S. Geraldi S. Johanni. S. Ademaro. S. Aldefardo. Data vel facta cessione ista in mense junii, anno primo post obitum Ludovici (1).

 

XLI

IN VICARIA SANCTI GENESII, DE TERRA SANCTI PETRI IN VILLA VALENTIA.

 

Le vicomte Oldric et ses frères donnent, pour le repos de leurs âmes et de l'âme de leur mère Ingelberte, à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, leur terre de Valence, dans la vicairie de Saint-Genis, sous cette clause que le chanoine Robert, diacre, en jouira sa vie durant, en payant chaque année au chapitre une rente de six deniers. (Mars 944).

 

Gloriosissimo nobis et post Deum, victorem fortissimum, patronum Sancti Petri, principem apostolorum, cui tradite sunt claves janue regni celorum, in cujus vicem fungens vel honore pontificium in Equasina civitate, matris aecclesiae sittam, ubi venerabilis vir domnus Fulcaldus (2), divino nutu episcopus rector esse dinoscitur. Igitur, ego Odolricus, vicecomes, seu et Lanbertus et Tedricus et Aladelmus, fratres mei, tractavimus humane fragilitatis casu et vocem Domini non frustratorie mente percipiens, qua admonet nos dicens: « date elemosinam et ecce omnia munda sunt vobis; » cedimus vel donavimus ad super nuncupato venerabili sancto Petro, suisque canonicis, tam presentibus quam in Dei nomine futuris, pro Dei timore vel aeterna retributione, et pro remedium animas nostras et pro remedium animae Ingualbertane, mater nostra, rem pro-

 

(1) Louis II Le bègue, mort dans les premiers mois de l'année 879.

(2) Foucauld, mort le 10 avril 952.

 

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prietatis nostrae, ad stipendia supradictorum fratrum; id est terra nostra qui est sita in pago Equalisnensium, in vicaria sancti Genesii, in villa quae vocatur Valentia (1). Hoc sunt mansi, casali, virdigarii, ortiferi, curtiferi, vineis, terris, silvis, pastoforis, egressis et regressis adjacentiis, aquis aquarumve decursibus, mobile et immobile, cultum et incultum et quod adinquirendum est justa possessio, ea videlicet ratione ut Rotbertus, diaconus, ex canonica sancti Petri, ipsas res valeat usurpare vel dominare usu fructuario et, per singulis annis, in festivitate sancti Petri, deferat in communia fratrum denarios VI et, post suum quoque discessum, fratres monasterii (2), absque contradictione, eum omni re addita vel meliorata, in eorum studeant revocare potestate. Sane quod si nos ipsi, aut ullus de heredibus nostris, vel proheredibus, seu quislibet ulla emissa persona qui hanc cessione ista inquietare presumpserit, inprimis iram Dei omnipotentis incurrat et a liminibus sanctorum Dei sit extorris et de consorcio angelorum et archangelorum excomniunieatus apareat et cum Juda Scariotis et Datan et Abiran, quem infernus vivus absorbuit, abeat mansionem, et insuper ad ipsa potestate sancti Petri ille qui litem intulerit XX libras auri fisco cogatur exsolvat et repeticio sua nichil valeat. Sed haec cessio ista finna et stabilis permaneat, cum stipulatione subnixa. Manibus nostris propriis subterfirmavimus et viris bonis ad roborandum decrevimus. S. Odolrico vice comite. S. Lanberto. S. Tedrico. S. Aladelmo. S. Bonalilia. S. Arduino. S. Seguino. S. Adraldo. S. Arnaldo. Facta donacione ista mense marcio, anno VIII, regnante Lodovico rege (3).

 

(1) Localité inconnue dans la viguerie de Saint-Genis, à moins qu'il ne s'agisse du hameau des Vaux, dans la commune d'Asnières.

(2) Il faut se rappeler que l'évêque et les chanoines, vivant ensemble, forment une espèce de monastère.

(3) Louis IV d'Outre-Mer, 936-954.

 

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XLII

IN VICARIA SANCTI GENESII, IN VILLA QUÆ DICITUR NIGRUNDO.

 

Gislilde donne à Agbard, son petit fils, deux mas formant son domaine de Nigronde, vicairie de Saint-Genis. Elle y ajoute sa maison de Genac, avec tout ce qui en dépend, et fait réserve de ce qu'elle a donné autrefois, avec Adalbert, son aïeul, à Saint-Pierre d'Angoulême et à l'abbaye de Saint-Cybard de cette ville. (Juillet 911.)

 

Idcirco igitur ego, in Dei nomine Gislildis, cedo atque dono a dilectum atque a nepotum meum, nomine Agbardo, alodem meum qui est in pago Engolesnensium, in vicaria sancti Genesii, in villa quae dicitur Negromdo (1), mansos duos indominicatos, cum omni suprapositos, cum terris et vineis, silvis, pratis, pascuis, adjacentiis, aquis aquarumve decursibus, mobile et inmobile, cultum et incultum, quesitum et inexquesitum et quod adinquirendum est, omnia et ex omnibus, quantum ego in ipsa villa visa sum habere vel possidere, totum et ab integrum, sicut superius insertum est, nisi tantum quem ego et senior meus Adalbertus, manibus nostris donavimus pro animas nostras remedium, ad beatissimo sancto Petro, apostolum Domini, seu et sancto Eparchio, confessorem Domini, et cedo tibi, in ipsa vicaria, in villa Gimniaco (2), casale meo, cum omni aderentia atque pertinentia. Istas res superius prenominatas, de jure meo in jure dominationis tuae tibi cedo vel manibus trado, transfero atque transfundo ad habendum vel ad possidendum, et facias exinde in omnibus quicquid volueris, nullum hominem contradicentem. De repeticione vero, dico quod, si ego ipse, aut ullus de heredibus meis, vel proheredibus, seu quislibet ulla aut subrogata vel emissa persona qui contra donacione

 

(1) Nigronde, hameau de la commune de Saint-Amant-de-Nouère, près de Saint-Genis, canton d'Hiersac.

(2) Genac, commune du canton de Rouillac.

 

― 46 ―

vel cessione ista aliquid agere aut inquietare presumpserit, componat tibi, una cum socio fisco, auri libras V, argentum pondera X, quo actus exsolvat et sua repeticio nichil obtineat firmitatem. Sed presens donacio vel cessio ista omnique tempore firma et stabilis valeat perdurare cum stipulatione adnexa.

S. Gislildis qui hoc fieri vel adfirmare rogavit. S. Gausleno, vicecomite. S. Adalmando vicario. S. Bernardo, subvicario. S. Gauscelmo. S. Matheo. S. Siguino. S. Aladelmo. S. Ainardo. S. Ildegario. S. Adalardo. S. Oidolo. S. Rotberto.

Facta cessio ista mense julii, anno XVIII regnante Karolo (1), filio Ludovico rege. Adalbertus, rogitus, S.

 

XLIII

IN VILLA QUÆ DICTUR VAISNAC.

 

Itier et sa femme, Aladaiz, donnent, à Saint-Pierre d'Angoulême, leurs possessions de Vénat, près de cette ville, et s'en réservent la jouissance leur vie durant (954).

 

Gloriosissimo nobis et post Deum, victorem fortissimum, patronum sancti Petri, principem apostolorum, cui traditae sunt claves regni coelorum, in cujus vicem fungens vel honore pontificium in Equanisina civitate, matris ecclesiae, sitam, ubi vaenerabilis vir domnus Ebulo, divino nutu, episcopus, rector esse dinoscitur. Ego autem, Iterius et conjux mea, Aladaiz, tractavimus, divino amore sedato pectore, non frustrato sensu, tractans divino imperio, ante cujus conspectum apparent cuncta secreta, pro ardore caritatis illius, nec non et propter copiam misericordie sue tribuendi saluberrimam, considerans casu fragilitatis meae, ubi venturus judex adveniens, aequanimiter judicans vivos

 

(1) Charles III, Le Simple, fils de Louis-le-Bègue, 893-923.

(2) Ebule ou Eblon, successeur de Foucauld, 932-964.

 

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ac mortuos, vivos collocans in aeternae beatitudinis quiete, quum quidem dixit mundiformis hore mellifluo « venite benedicti Patris mei, percipite regnum sine fine mansurum ». Ideoque cedimus ad prefatam ecclesiam, ut Pius ac Dominus Noster dignetur nostri miserere, ut, ante tribunal, cum justis esse viderique mereamur, res nostras quae sunt sitas in pago Engolisnensi, infra quinta (1) ipsius civitatis, in villa quae vocatur Vasnaco (2). Hoc est terra cum pratis et cum ipsa piscatoria, omnia et ex omnibus quantumcumque in ipsa villa visi sumus habere vel possidere; ea videlicet racione ut, quamdiu ego vixero, ipsas res tenere valeam, post obitum vero meum, revertatur in communia fratrum. De repeticione vero, dicimus, quod minime esse credimus, si nos ipsi, aut ullus ex heredibus nostris, aut ulla intromissa persona qui contra hanc cessionem agere aliquid aut resultare presumpserit, vel contra cui litem intulerit, una cum socio fisco, auri libras III, argentum pondus V, coactus, exsolvat et vox sua nichil proficiat. Sed presens donacio ista jure perpetuo maneat inconvulsa, cum stipulatione adnexa. Manus nostras proprias subterfirmavimus ideoque bonis hominibus corroborari decrevimus. S. Iterii et uxore sua Aladaiz, qui hoc fieri vel adfirmare rogaverunt. S. Arnaldi. S. Amalgerii. S. Ademari. S Eliae. S. Iterum Amalgerii. S. Arnulfi. S. Aimoni. S. Gauscelmi. Facta donatio ista, anno XVIIII, regnante Ludoico, rege (3). Radulfus, rogitus, scripsit.

 

(1) Le milliaire, composé de cinq milles à Rome, se composait de cinq lieues en Gaule. Chaque lieue formait une quinte ou cinquieme partie du milliaire. La dernière le complétait et prenait le nom de quint, quintum milliare.

(2) Vénat, hameau de la commune de Saint-Yrieix, canton nord d'Angoulême.

(3) Louis IV, d'Outre-Mer, 936-954.

 

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XLIV (1)

IN VILLA QUÆ DICITUR GORVILLA.

 

Raymond donne à Saint-Pierre d'Angoulême l'église qu'il a fondée, sous le vocable de Saint-Martial, à Gourvillette, dans la vicairie de Bresdon, en Saintonge, avec un mas situé au même lieu, à la condition qu'il en jouira, sa vie durant, et son fils après lui, en payant chaque année, en la fête de Saint-Pierre un cens de quatre sols. (Date inconnue.)

 

Sanctorumque patris congestum est ut qualiscumque persona, pro salute animae suae, ad Ecclesiam Dei aliquid ferri voluerit, licentiam habeat adimplendi. Ego, igitur, in Dei nomine, Raimundus, trado aecclesiam, duas partes in alode, quae est fundata in honore sancti Marcialis, in pago sanctonicae, in vicaria Brasdoninse (2), in loco quae apellatur Godorete villa (3). Consideravi fragilitatem hujus seculi et pro remedium animae meae. Idcirco, caedo ad basilicam sancti Petri, Æqualisina civitate, matris aecclesiae, in communia fratrum ipsiusque aecclesiae Domino servientibus, in ea vero ratione ut, quamdiu vixero, ipsa aecclesia, sicut supradixi, sub censu excolere valeam, et, per singulos annos, in mense junii, festivitate sancti Petri, censum persolvo in communia fratrum, solidos IIII, sine ulla tarditate exsolvam. Et in ipsa villa, alodem mansum unum, in ipsa conventione, sicut supradixi. Ita transfundo in congregatione fratrum. Et si filium habuero de uxore, ipsas res teneat similiter ad censum. Post nostrorum quoque discessum, ipsi ministri aecclesiae in eorum valeant recipere potestatem. De repeticione vero, si nos ipsi, aut ullus de

 

(1) Cette charte contient en entier la charte 21 du manuscrit, laquelle a pour titre: In pago sanctonico.

(2) Bresdon, commune du canton de Matha en Charente-Inférieure.

(3) Gourvillette, commune du canton de Matha.

(4) Il faut lire ipsam aeccelsiam, pour comprendre le sens de la phrase.

 

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heredibus nostris, seu quislibet ulla inmissa, aut subrogata persona qui contra hanc cessione aliquid agere aut inquietare presumpserit, illud quod petit vindicare non valeat. Sed insuper ad potestatem ipsius aecclesiae hoc quod lex sua edocet et socio fisco conjunctus desolvat et repeticio sua nichil valeat, et haec cessio omnique tempore firma et stabilis valeat perdurare, cum stipulatione subnixa. Signum Raimundo qui cessione ista fieri vel adfirmare rogavit.

 

XLV (1)

IN VICARIA DE BRAISDONES.

 

Ermengarde, fille de Gauzbert et de Girburge, donne à Saint-Pierre d'Angoulême son domaine de Maretay, avec cette clause qu'elle en jouira sa vie durant en payant chaque année, le 29 juin, à la dite église, une rente de six deniers. (Date inconnue.)

 

Sanctorumque patris conjestum est ut qualiscumque persone, pro salute animae suae, de rebus suis ad ecclesiam Dei aliquid condonare voluerit, licentiam habeat adimplendi. Igitur, ego, in Dei nomine, Ermengardis, qui filia fui Gauzberto et Girburgi, pro Dei timore et aeterna retributione, ut Pius Dominus, in ultimo magni judicii die, veniam tribuere dignetur de omnibus peccatis meis, cedo atque dono ad ecclesiam Dei quae est sita in Equalisina civitate, in honore sancti Petri, quod est matris aecclesiae, alodem meum qui est in pago sanctonico, in vicaria Braisdonense, in villa quae vocatur Mortirs (2), mansum unum, ubi

 

(1) Voir la charte précédente.

(2) Maretay, près de Matha, Charente-Inférieure. Le manuscrit porte en note: prope Las Toches de Mortirs. En effet, se trouve près de Maretay, le bourg dit aujourd'hui des Touches de Périgny. Ces deux localités avoisinent Bresdon, chef-lieu de l'ancienne viguerie.

 

― 50 ―

Arduinus visus est manere. Habet abjacentias de uno latus terra sancti Eparchii (1), de alias totasque partes de hereditate Sulpicio; cultum et incultum, quantum ad ipsum mansum pertinere videtur et ego visa sum habere vel possidere, totum et ab integrum, ibique in communia fratrum, cedo tam presentibus quam in Dei futuris, sub tali ratione ut, quamdiu vixero, in natali sancti Petri apostoli, quod et III kalendas julii, omnibus annis, ad congregationem ipsius, VI denarios donem. Post mortem quoque meam, ibique omnibus commune viventibus, Deo servientibus, remaneat, si quis enim ullus de heredibus meis, vel proheredibus [contra hanc cessionem aliquid agere tentaverit, ecclesia] sanctae Dei extorris existat et cum Datan et Abiran quos infernus absorbuit particeps esse mereatur et vox sua nichil proficiat. S. Ermengardis qui donatione ista fecit vel firmare rogavit. S. Willelmo. S. Arnaldo. S. Lanberto. S. Raingardi qui filii videntur esse Ermengardi. S. Willelmo, vicecomiti. S. Odolrico, fratre suo.

 

XLVI

DE PASTORE VILLA. DE TERRA QUAM DEDIT ARNALDUS,

ARCHIDIACONUS, SANCTO PETRO (2).

 

L'archidiacre Arnauld confirme la donation qu'il a faite à Saint-Pierre d'Angoulême de ses domaines de Patreville et en fait le détail. (1031.)

 

Gloriosissimum michi summumque patronum, beatum Petrum, apostolorum principem, clavigerumque Domini Nostri Jhesu-Christi, cui est collata potestas ligandi atque solvendi et in cujus honore Æqualisinorum matris aecclesiae

 

(1) L'abbaye de Saint-Cybard d'Angoulême avait des domaines dans cette région.

(2) Voir les chartes XXV et XLVII.

 

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olim fundata est, ut ipse intercessor existat pro me ad Deum, et ut Pius Dominus, in ultimo magni judicii die, veniam michi tribuere dignetur de omnibus peccatis meis. Ideo, ego, in Dei nomine Arnaldus, archidiaconus, dono alodem meum, sive hereditatem salicam, qui est in pago sanctonico, nuncupante Pastore villa, mansos V, indominicatos, qui oblias solvant solidos IIII et denarios X, et borderias III qui reddant denarios XXII, totum et ab integrum, sicut visus sum habere. Hoc est terris, pratis, silvis, molinariis, aquis aquarumve decursibus, sine ulla querela. Ita dono alodem meum, Deo et sancto Petro, in supradicto loco, ex jure meo atque potestate, et adfirmo ut in communia canonicorum ibidem Domino servientium omni tempore sit tenendum, tam presentibus canonicis quam et in Dei nomine futuris, jure firmissimo, pro anima mea vel parentum meorum et omnium fidelium christianorum. Placuit michi hanc cessionem firmare et tradere Deo et sancto Petro suisque canonicis, ut si episcopus; nec prelatus, nec ulla persona donare cuilibet presumpserit, potestatem non habeat faciendi. Si autem, inflatus veneno diabolico fecerit, inprimis iram Dei omnipotentis simul intereant, sive incurrant qui dederit et qui reciperit. Si vero ullus ex heredibus, vel proheredibus meis, seu quislibet ulla aut subrogata, vel emissa persona qui contra donacionem istam aliquid agere aut inquietare presumpserit, vox sua nichil proficiat, sed a liminibus sanctorum Dei extraneus fiat et oracio ejus fiat in peccatum, et cum Datan et Abirant quos terra obsorbuit, ita absorbeat eum infernus, et, cum Juda traditore, Anna et Caïpha atque Pilato, sit anatema, et coactus auri libram, sancti Petri ante altare, exsolvat. S.

Facta donacione ista, ab Incarnatione Domini Nostri Jhesu-Christi, anno millesimo XXXmo Imo.

 

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XLVII

DE PASTORE VILLA (1).

 

L'archidiacre Arnauld donne à Saint-Pierre d'Angoulême la partie de ses domaines de Patreville située dans la vicairie de Marcillac en Angoumois. Date inconnue.)

 

Gloriosissimum michi summumque patronum, beatum Petrum, principem apostolorum clavigerumque Domini Nostri Jesu-Christi, cui est collata potestas ligandi atque solvendi et in cujus honore Æqualisinorum matris aecclesiae olim fundata esse videtur, ut ipse intercessor existat pro me apud Deum et ut Pius Dominus, in ultimo magni judicii die, veniam michi tribuere dignetur de omnibus peccatis meis. Igitur cedo atque dono ego, Arnaldus, archidiaconus, alodem meum qui est in pago Engolismensium, in vicaria Martiliaco, ubi vocatur Pastore villa, totam meam partem, sicut ego visus sum habere vel possidere, sine ulla querela. Ita dono eum atque transfundo ex mea propria voluntate, Deo et sancto Petro.

 

XLVIII

IN BRIANACO.

 

Bonhomme de Brie et Gaubert, son fils, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême deux joints (2) de bois, situés à Brinat. (Date inconnue.)

 

Hoc est donum quae Bonus Homo de Bria dedit sancti Petri, et filius suus Gaubertus, duos junctos de bosc quoque, est in Brianaco (3), pro redemptione animae suae, sive paren-

 

(1) Voir les chartes XXV et XLVI.

(2) Nous traduisons ainsi le mot junctus, alias juctus qui désigne une mesure agraire, dont on ignore aujourd'hui la capacité.

(3) Brinat, aujourd'hui hameau de la commune de Fléac, canton nord d'Angoulême.

 

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tibus suis vel omnium fidelium christianorum. Est de totos latus ipsa hereditas. Qui abstraherit sancti Petri, sanctae sedis Engolismensium et ad omnes canonicos ista elemosina, facientes et consentientes sint maledicti et excommunicati ex parte Domini Nostri Jhesu-Christi et sancti Petri, apostoli, et omnium sanctorum Dei, et cum Datan et Abiran et Juda, traditore, dampnationem habeant in inferno inferiori, et sint extranei a fidelibus christianorum. Fiat; fiat; amen.

 

XLIX

DE VINEA DE CRUCILIA (1).

 

Ecce donum quem dedit Mainardus, filius Rotberti Topinet, sancti Petri sanctae sedis Ængolismensium, pro remedium animae suae, unum carterium de vinea, post obitum suum, et est in villa Doziaco (2), et, in sua vita omnique anno, censum II nummos.

 

L

IN VICARIA SANCTI GENESII.

 

Les chanoines Anatole, prêtre, et Isimbard, diacre, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême le mas qu'ils possèdent à Asnières, sur Le Rodin, dans la viguerie de Saint-Genis, et où demeurait autrefois Beliarde, leur mère (879).

 

Gloriosissimum michi summumque patronum, beatum Petrum, principem apostolorum, clavigerumque Domini Nostri Jhesu-Christi, cui est collata potestas ligandi atque solvendi, et in cujus honorem Æqualisinorum matris aecclesiae olim fundata esse videtur, ubi vir eximius Oliba (3), presul

 

(1) Aujourd'hui La Croizette, haneau de la commune d'Echallat, près de Douzac.

(2) Douzac, commune du canton d'Hiersac.

(3) 875-892.

 

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rectorque, dominium tenet, ut ipse pro facinorum nostrorum intercessor existat. Idcirco, ego Anatholis, licet indigne, sacerdocii fungens, necne Isimbardus, diaconus, ex canonica prefati almi Caephe, tractantes humane fragilitatis casu et vocem Domini Nostri non frustratoriae mente percipientes, qua admonet nos dicens: « date helemosinam et ecce omnia munda sunt vobis », et iterum « date et dabitur vobis », anno Incarnationis Dominicae DCCCmo LXXVIIII, indictione XII, cedimus ad supranuncupatum venerabilem sanctum Petrum, suisque canonicis tam presentibus quam et in Dei nomine futuris cessumque in perpetuum, jure fortissimo, esse volumus rem proprietatis nostrae, ad stipendia supradictorum fratrum, mansum nostrum indominicatum, ubi Beliardis, mater quoque prefati Isimbardi, visa fuit manere, omnem porcionem nostram ad se pertinentem, qui est ipse mansus in pago Æqualisnensium, in vicaria sancti Genesii, in villa nuncupante Asenarias (1), super rivolum Rodanum (2), prope fiuvium Nodra (3). Ipsum mansum, cum domibus, edificiis suprapositis, villaris, ortiferis olerum, virdigariis nemorum, nemoris arborum, terris, vineis, limiis, pratis, pascuis, farinariis, aquis aquarumve decursibus, mobile et immobile, cultum et incultum, quesitum et illud quod adinquirendum est, omnia et ex omnibus, totum et ab integrum, quantumcumque ad ipsum mansum aspicit et nostra videtur esse porcio vel cernitur possessio, ab ipso jam prefato manso pertinente, ad matrem aecclesiae, in honore beati Petri fundatam, suisque canonicis ibidem degentibus, sicuti jam diximus, in eorum stipendia, volumus esse concessum atque traditum, et accepimus pro his rebus.

 

(1) Asnières, commune du canton d'Hiersac. Cette localité appartenait alors à la viguerie de Saint-Genis.

(2) Le Rodin. Aujourd'hui ce ruisseau, qui se jette dans la Nouhère, ne porte aucun nom dans les cartes géographiques de la Charente.

(3) La Nouhère, qui se jette dans la Charente, au-dessus de Trois-Palis.

 

― 55 ―

LI

DE MARTIACO.

 

Par cette charte qui n'est qu'une suite de la précédente, les chanoines Anatole et Izimbard ajoutent à leur donation les biens qu'ils possèdent à Marsac, sur la Charente, qui ne font qu'un tout avec les premiers. Ils s'en réservent l'usufruit leur vie durant, à charge de payer à Saint-Pierre d'Angoulême, en la fête de l'Epiphanie de chaque année, une rente de deux mesures de froment, autant de vin, quatre porcs et vingt poulets. (Mai 879.)

 

Omnia quantumcumque claviger sancti Petri regni coelestis videtur habere in villa Marciaco (1), super fluvium Carantonam vel ipsius rector aecclesiae, seu omnis congregatio, infra idemque vicaria, cum omni integritate ad se pertinentem atque inibi aspicientem, ea scilicet conditione ut dum vixerimus, aut aliquis supravixerit, ipsa predicta superius conscripta, et hoc et illud ad usu fructuario tenere et excolere faciamus, vel faciat, si quis supervixerit ex nobis met ipsis, et censui nobis, annis singulis, daturos, ad festivitatem Domini Nostri Jhesu-Christi apparitionem, ut Greci dicunt Epiphaniam, quod est VIII idus januarii, frumento modii duo, vinum idemque, porcos numero quatuor, pullos XX, in stipendia fratrum. Et si de prefatu censu neglegentes apparuerimus, in duplum illum restituamus. Et post nostrorum quoque discessum, quando voluntas fuerit illi qui in potestatem habet vitam et mortem, dare gloriam justis, tormenta, secundum merita, impiis, pars monasterii, absque ulla tarditate, cum omni re additam, vel melioratam, seu adquisitam in eorum studeant revocare potestatem. Et taliter placuit nobis adfirmare ex ambabus partibus ut, si nos ipsi, aut ullus ex heredibus nostris, seu quislibet homo tyrannica cupiditate preventus fuerit, qui hanc cessionem

 

(1) Marsac, commune du canton de Saint-Amant-de-Boixe.

 

― 56 ―

nostram atque precariam, quam libenti animo sanaque mente conscribere vel adfirmare rogavimus, infringere voluerit, aut ulla calumnia contra eas generare presumpserit, inprimis Omnipotente Deum se cognoscat offensum. et a liminibus sanctae Dei Æcclesiae efficiatur extorris, et contra cui litem intulerit socio fisco componat auri libram I, argenti pondera V, repeticio namque sua vacua permaneat. Cessio autem ista necnon precariae conscriptio stabiles perhenni tempore stipulatione subnixa maneant inconvulsa. Manus nostras proprias subterfirmavimus et nobilium virorum adroborandum decrevimus. S. Anatolis, sacerdos. S. et Isimbardus, diaconus, cessione a nobis facta. Oliba, episcopus, precaria a me facta. Bertrannus. Frofaudus, levita. S. Godalricus, presbyter. S. Gualdrannus, presbyter. S. Gyraldus, levita. S. Ildeardus, subdiaconus. S. Teothmundus, ostiarius. S. Alradus, clericus. S. Madalbertus, subdiaconus. S. Desideratus, presbyter. S. Ucbertus, levita. S, Hildoardus, levita. Data vel facta cessione atque precaria in mense maio, in anno primo post obitum Ludovici regis (1), filio Karoli imperutoris.

 

LII

DE CURTE DE BRENAD, IN PAGO PICTAVENSI.

 

Ahicfred donne à Saint-Pierre d'Angoulême ses domaines et sa cour de Bernac, dans la viguerie de Brioux, en Poitou, avec l'église qui en dépend et dans laquelle repose le corps de saint Vitrien. Il y ajoute plusieurs autres domaines, situés dans la même région. Janvier 855.

 

Sanctorumque patris (2) conjestum est ut qualiscumque potentiae personis, pro salute animae sue, ad Æcclesiam Dei aliquid ferri voluerit, licentiam habeat adimplendi. Prop-

 

(1) Louis II, Le Bègue, fils de Charles Le Chauve, mort le 2 avril 879.

(2) Voir la charte IV.

 

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terea idcirco igitur, ego, in Dei nomine, Ahicfredus, una pro Dei amore vel pro aeterna retributionis, cedo atque condono ad ecclesiam Dei, qui est sita intra Æqualisina civitate, in honore sancti Petri, quod est mater aecclesiae ipsiusque urbi; hoc est curte (1) mea indominicata Brenad (2), qui est in pago Pictavo, in vicaria Briocinse (3). Ad ipsa curte aspicit ecclesia mea que est fundata in honore (4)... et in ipsa ecclesia ibi requiescit corpus sancti Vitriani, cum terris et vineis, silvis, pratis, pascuis adjacentiis, aquis aquarumve decursibus, mobile et inmobile, cultum et incultum, quesitum et inexquesitum et quod adinquirendum est, et de mancipiis meis his nominibus: Rainardus cum uxore sua, seu atque Odolardus, cum uxore sua. Similiter, in ipsa vicaria, in alio loco, in villa que dicitur Scopiaco (5) et quantum in ipsa villa visus sum habere vel possidere; et in alio loco, in villa quae vocatur Cambortinse (6) quantum ibi aspicit; et in alio loco, in villa que dicitur Montem (7), quantum ibi aspicit; et in alio loco, in villa quae dicitur Vernioni (8) et quantum ibi aspicit; et in alio loco, in villa quae dicitur Mauciaco (9) vel quantum ibi aspicit; et in alio loco, quae vocatur Villa Fagna (10), quantum ibi aspicit. Similiter in alia villa quae dicitur Bassiaco (11) quantum ibi aspicit. Similiter et in alio

 

(1) Demeure du seigneur et de son entourage.

(2) Bernac, aujourd'hui commune du canton de Villefagnan (Charente); dépendant autrefois du diocèse de Poitiers, mais de la province de l'Angoumois.

(3) Brioux, autrefois chef-lieu de l'archidiaconé dit de Briançay; aujourd'hui chef-lieu de canton de l'arrondissement de Melle (Deux-Sèvres).

(4) Ici un vide qui devait recevoir le vocable de l'église, qui est aujourd'hui Saint-Pierre-ès-Liens.

(5) Nous pensons que c'est Sompt, commune de Melle.

(6) Chambroutex, dans le canton de Bressuire (Deux-Sèvres).

(7) Montjean, constamment appelé Mons, au moyen-âge.

(8) Vernon, commune du canton de Brioux.

(9) Mauzé, chef-lieu de canton, dans les Deux-Sèvres.

(10) Villefagnan, chef-lieu de canton, dans la Charente.

(11) Bessé, commune du canton d'Aigre, dans la Charente.

 

― 58 ―

loco, villa mea indominicata quae dicitur Finustra (1), quantum ibi aspicit vel aspicere videtur, omnia et ex omnibus quantumcumque ad ipsa curte vel ad ipsas villas, quod superius dicitur, cum terris, vineis, silvis, pratis, pascuis, adjacentiis, aquis aquarumve decursibus, cum mancipiis ibidem commanentibus. Istas res jam dictas, prenominatas, quod superius dicitur, ad stipendia vel communia fratrum ipsiusque aecclesiae vite degentium in omnibus quae cedo vel condono totum et ab integrum, sicut superius insertum est. Et si ulla potestas, vel ullus ex comuniis ipsius fratrum abstrahere presumpserit et insuper qui hoc infrangere temptaverit inprimis iram Dei Omnipotentis incurrat et a liminibus Ecclesiam Dei extraneus fiat, et insuper contra cui litem intulerit, non solum impetrata non valeant, virum etiam ymprobus petitor ad potestatem ipsius aecclesiae XX libras auri fisco cogatur exsolvere. Et haec cessio vel donatio firma permaneat in perpetuum, cum stipulatione adnexa. S. Ahicfredi manu sua propria subterfirmavit et nobilium virorum adroborandum decrevit. S. Lanberto, vicecomite. S. Bernardi. S. Adalmando, vicario. S. Isambardi. S. Gauscelmi. S. Mattheo. S. Guidoni. S. Ramnulfi. S. Ademari. S. Reinfredi. S. Norberti. S. Geraldi. S. Adalelmi. S. Teodrico. S. Gerberto. S. Ramnulfo. S. Rainaldi. S. iterum Rainaldi. S. Unaldi. S. Gunbaldi. S Ebrerio. Donacio ista, mense januario, anno XV° regnante Karolo minore (2). Adalbertus, sacerdos, rogitus, scripsit.

 

LIII

DE SILVIA DE DAUCIA. (vers 1095.)

 

In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, Guillelmus, Iterius, Iterii tribuni filius, David, frater ejus, canonicis hujus

 

(1) Fenious, commune du canton de Coulonges, dans les Deux-Sèvres.

(2) Charles II, le Chauve. Il est dit minor. Le rédacteur de la charte a voulu le distinguer ainsi de Charlemagne.

 

― 59 ―

sedis Engolismensis, Deo et beato Petro famulantibus, alodium quod habebant in silva Daulcensi (1), pro animabus suorum parentum defunctorum. Hoc donum fuit confirmatum cum manu Arnaldi Porta atque Iterii Loira canonicorum.

 

LIV

DE ALGUNT.

 

Le comte Guillaume II et son fils, Aldoin, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême leur mas du Gond. (peu avant 1028.)

 

Sacrorum roboratur auctoritas ut omnes fideles Dei, christiani piissime ecclesiam Dei mirificent et de eorum rebus eam ditare debent. Ex hac etenim, Dei Summi honore, ego Willelmus, comes Engolisme (2), pro salute animae meae, ad basilicam sancti Petri Æqualisinorum sedem cedo atque dono, et filius meus Hilduinus, comes simul mecum, ad stipendia fratrum ibidem Deo militantium, manso meo proprio quem situs in pago Engolismensium, una milia de ipsa civitate, in villa quae vocatur Algonno (3), inter fluvium Carantone et Tolvera, omnia quae ad ipso manso pertinere videtur, ubi Ugo et Bardonus visi sunt manere, totum et ab integrum, cultum et incultum, et similiter pratum quae vocatur Fratorium, ad stipendia fratrum vel potestatem ipsius aecclesiae. Ego ipse cedo et filius meus Hilduinus mecum ut faciant exinde servientes ipsius aecclesiae, sine

 

(1) Cette forêt est inconnue aujourd'hui. On trouve Ouche en Touzac, en Saint-Groux et à Fontclaireau, localités où le chapitre cathédral d'Angoulême avait des possessions.

(2) Guillaume II, père d'Aldoin, 1001-1028.

(3) Le Gond, près (à un mille) d'Angoulême, au confluent de la Charente et de la Touvre. Le chapitre y a eu, jusqu'à sa suppression, des possessions importantes.

 

― 60 ―

ullo blandimento, quicquid voluerint, nullo homine contradicente. Et qualiscumque persona donacione ista contradicere presumpserit, iram Dei Omnipotentis incurrat et a liminibus sanctorum Dei sit extorris et, insuper, cui litem intulerit XX libras auri fisco cogatur exsolvere, et sua repeticio nichil praevaleat. Sed haec cessio firma permaneat cum stipulatione adnexa. S. Hilduino comite (1). S. Girberga, matre ejus. S. Rohoni, episcopi. S. Helie Decal..(?) S. Iterio, vicario. S. Willelmo Debl..(?)

 

LV

DE VENDA ANTE FESTIVITATEM SANCTI JOHANNIS.

 

Le comte Guillaume Ier donne à Saint-Pierre d'Angoulême les deux parts qu'il a dans le produit de la foire qui se tient sept jours avant la fête de Saint-Jean. (973-975.)

 

Prisca auctoritas et moderna monet unumquempiam aliena non appetere, sed sua prout necesse sit, indigentibus fideliter impertire, ut de iniquo mamona amicos sibi faciat profuturos, qui, post excursum labentis seculi, pellere valeant necessitatem venturam. Quamobrem ego Willelmus comes (2), considerans hoc, una per consilium procerum nostrorum, aliquid ex opibus facultatum mearum quae, jure parentum meorum, michi subcumbunt, apostolorum principem, beatissimum Petrum, in cujus honore mater ecclesia Engolisma in civitate, miro labore constructa flavescit, vigente in ea Hugone episcopo (3), volo tribuere, id est ante

 

(1) Aldoin II, que nos historiens présentent comme comte d'Angoulême, de 1028 à 1030, et dont la femme aurait fait périr le père par le poison, avait été associé, avant cette époque, par ce dernier, au gouvernement de la province, comme il se voit par ce passage de la charte: comes simul mecum. Il est à remarquer que Guillaume, qui figure dans cette charte comme principal acteur, ne l'a pas signée.

(2) Guillaume Ier Taillefer, 916-975.

(3) Hugues Ier, 973-990.

 

― 61 ―

festivitatem sancti Johannis Baptistae septem diebus et dimidium meas duas partes de venda (1), sicut olim terciam partem idem vicecomitalem, ipsa sedes habere videbatur. Ad hoc facio ut michi ipse claviger regni celorum deluat gesta meorum criminum et me cum justis statuat super sidereum regnum. Idcirco, absque ulla mobilitate, hanc cessionem fixam esse decrevi, ut, post hodiernum diem, firma permaneat omni tempore, cum legibus stipulatione subjuncta. Deinde, si ego ipse, aut ullus ex successoribus meis hanc donationem infringere voluerit, ab ipso apostolorum principe excommunicationem subjaceat, a celesti seclusus regno, nisi ad satis confugerit factum. S. Willelmo, comite, qui hanc donationem feci vel adfirmare rogavi.

 

LVI

IN VILLA DE CAVANACO, DE MANSO IN QUO ECCLESIA.

 

Hilduin, fils d'Ademare et d'Hétholane, donne à Saint-Pierre d'Angoulême un mas situé à Chavenac. (Septembre 973.)

 

Gloriosissimum summumque patronem clavigeremque Petrum, in cujus honore matrem Equalinense ecclesiam esse prenoscimus. Ego Hilduinus, filius Ademari seu et Hetholane, consideravi peregrinationem hujus mundi. Me nunc cognovi nimis plenum delictis. Audivi Dominum dicentem « date helemosinam et omnia munda erunt vobis; » et item « date et dabitur vobis ».  Idcirco igitur, ego ipse, in Dei nomine, Hilduinus, cedo mansum meum indominicatum qui est infra quinta (2) ipsius civitatis, in villa quae dicitur Cavaniaco (3), ubi servus meus Barucius visus est

 

(1) Droit sur les marchandises mises en ventes aux foires et sur les places publiques (Du Cange).

(2) En deça de la borne ou du quint milliaire qui est distant de cinq lieues.

(3) Chavenac, commune du canton de Lavalette.

 

― 62 ―

manere, cum terris, vineis, pratis, virdiariis, puteum, quantumcumque ego in ipso manso visus sum habere vel possidere, totum et integrum, quantumcumque ad ipsum mansum aspicit vel aspicere videtur. In omnibus cedo vel dono manso meo sancti Petri apostoli, pro peccatis atque offensionibus meis ut, ante tribunal Christi, in preparata habitacula deducet animas nostras. De repeticione vero, dico quod si ego ipse, aut ullus de heredibus meis, seu quislibet ulla inmissa, aut subrogata persona qui contra hanc cessione ista aliquid agere aut eam infringere voluerit, inprimis iram Dei Omnipotentis incurrat et a liminibus sanctorum Dei sit extorris, et oracio ejus fiat in peccatum, et quod petit non vindicet. Sed presens tradicio ista, quem ego, pro Dei amore, fieri rogavi, omnique tempore firma et stabilis valeat perdurare cum stipulatione adnexa.

S. Hilduini qui donacione ista fecit vel adfirmare rogavit. S. Hugoni, episcopi. S. Aledoni. S. Isambardo. S. Icterio. S. Siguino. S. Guillelmo. S. Ramnulfo. S. Icterio. S. Elias. S. iterum Elias.

Facta est tradicio ista mense septembris, anno XVIIII regnante Leotario rege (1).

 

LVII

DE VINEA DE SOILLIS.

 

Salomon et Raine, sa femme, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême la moitié d'une pièce de vigne qu'ils possèdent sur les hauteurs de Soyaux. (Février 908.)

 

Igitur ego Salomon et uxor mea, Raina, facimus condonacionem de una pecia de vinea nostra in montem Soilis, qui est juxta vinea Ostindo vel quantumcumque in ipso loco visi sumus habere vel possidere. Nos donavimus ista vinea

 

(1) Lothaire II, 954-986.

 

― 63 ―

Sancti Petri ad fratres in claustra. Quamdiu vixerimus, aut unus de heredibus nostris qui vinea istam fecerint, fratres recipiant de integritate medietate tantum, ita ut, post hodiernum diem habeatis, teneatis, possideatis ut faciatis de fructuario quicquid volueritis, neminem contradicentem. Et si ulla emissa persona evenerit qui vinea ista abstulerit de fraternitate Sancti Petri, inprimis iram Dei Omnipotentis inccurrat et a liminibus sanctorum Dei sit extorris, et oratio ejus fiat in peccatum, et cum Datan et Abiran, quas infernus vivos absorbuit, habeant mansiones, amen, et quod querit non vindicet. S. Isambardo, decano. S. Ramnulfo, claviger. S. Elias, prepositus. S. Ramnulfo, t[esaurarius]. S. Aldebertus, sacerdos. S. Octoberto, sacerdos. S. Seguino, sacerdos. S. Leotardus, sacerdos. S, Mainardo, sacerdos. S. Rainaldo, sacerdos. S. Hisloni, S. Arnaldo.

Facta est carta ista mense februarii, anno XV regnante Karulo rege (1).

 

LVIII (2)

IN CROZILIA, DE VINEA.

 

Le prêtre Arnauld donne à Saint-Pierre d'Angoulême sa vigne de la Crouzille, d'une contenance d'un joint et demi. (1020-1035.)

 

Ego enim, in Dei nomine, Arnaldus, sacerdos, quamvis indignus, et consideravi fragilitatem hujus seculi et facinora mea. Ideo, volo, pro amore Dei, donare sanctissimi Petri, principis apostolorum Engolisme sanctae sedis, et dono ei vineam meam indominicatam qui est in montem quae vocatur Crozilia (3), quod est junctum et dimidium, ita ut ab odierno die et deinceps habitatores ipsius loci habeant, te-

 

(1) Charles III, Le Simple, 893-923.

(2) Nous avons retranché le n° 59 du manuscrit comme faisant double emploi avec le numéro 34 qui a été publié. Voir charte XXXIII.

(3) Voir charte XVI.

 

― 64 ―

neant, possideant, neminem contradicentem. Quod si homo aut femina fuerit qui hanc donationem infringere voluerit, inprimis iram Dei Omnipotentis incurrat et vox sua nichil proficiat. S. Rohoni, episcopi (1), qui hoc adfirmavit, cum aliis fidelibus.

 

LIX

DE TERRA DE AUTERIO.

 

Bernard de Juillac donne une terre à Saint-Pierre d'Angoulême et se réserve, pour lui et pour son fils, avec le consentement de sa femme, la faculté d'entrer dans le chapitre. (1060-1075)

 

Bernardus Juliaci terram Dauterii, omne quod ipse habebat et quod querebatur, sancto Petro dedit, pactionemque habuit ut uxorem suam dare faceret et vallium Rotbertum concedere, eo pacto ut ipsi et conjugi ejus et filio, si gigneret, locus canonicalis concederetur. Hoc quoque ipsum fecit Ademarus et filius ejus Dauterii. Cujus doni ipse Bernardus nichil aliud retinuit, prater hoc quod, si alieni terram depredarentur, alius adjutor non peteretur, priusquam ipse deficeret. Hoc autem factum est, vidente Willelmo, archidiacono (2), et Johanne preposito, Geraldo Vascone et Arnaldo Celabraco. Hoc autem, priusquam fieret montis prefecti, Petrus idem annuit, presente supradicto archidiacono.

 

LX

La donation suivante est faite à charge de servir à Saint-Pierre de Rome une rente de quatre deniers. (Date inconnue.)

 

M. Iterii Soroumis filia, et Petrus, conjux ejus, sancto Petro Engolisme sedis dant, pro remissione animarum sua-

 

(1) Rohon de Montaigut, 1020-1035.

(2) Guillaume d'Aubeterre, 1060-1075.

 

― 65 ―

rum parentumque suorum, dimidium mansi Calmis (1). Post mortem filiorum suorum, si ex uxoribus filios aut filias non habuerint, totum. Sed sancto Petro urbis Romae IIII denarios, singulo anno, mittentur censum.

 

LXI

DE TERRA DE SENEBERIIS. (1060-1075.)

 

Guillelmus, archidiaconus, dat mediam partem alodii Seneberiis (2), post mortem suam, et, post mortem matris suae, sancto Petro Engolisme. Atque Hugo, frater suus, totum suum alodum de Roures (3), post mortem suam et post mortem matris suae.

 

LXII

DE ALODIO DE CHASSAGNOLES. (Date inconnue)

 

Iterius et Ema donant alodum de Chassagnoles (4) sancto Petro, illum quem habet et quem placitare poterit jure, ad quantum ille et sui filii. Et de isto alodo habet Iterius et sua mulier seu Alment I quarterium de vinea et milios et panicios et geisas et peisos (5), et, pro ipsa convenientia, parentes suos pro remissione peccatorum suorum. Equesta convenientia videt Benedictus Peletanus et Froter et Elias Bopar, Aimericus Loira.

 

(1) Chaumes. Il y a dans le pays plusieurs localités de ce nom, notamment à Roullet et à Saint-Espèphe, où le chapitre avait des possessions.

(2) Inconnu.

(3) Alias Roleto, Roullet, commune du canton sud d'Angoulême.

(4) Chasseneuil, commune du canton de Saint-Claud.

(5) Ces expressions que l'on a déjà vues plus haut et que nous croyons devoir être traduite par mil, panais, gesses, pois, appartiennent au dialecte vulgaire.

 

― 66 ―

LXIII (1)

IN CRAGIA.

 

Ecce donum que fecit Ugo, post obitum suum. Dedit sancti Petri, apostoli et a canonicos, pro remedium animae suae, dimidium junctum de vinea, qui est in Cragia, infra quinta Engolisme ipsius civitatis.

 

LXIV

IN PILIACO.

 

Adest donum quod Grimaldus, sacerdos, fecit de alodem suum sancti Petri Engolisme sanctae sedis, qui est ipse alodus in vicaria Piliacinse (2), vocante villa Podio Acboio (3).

 

LXV

SUPER FLUVIUM ESCLIPII.

 

Ecce donum quem Seguinus fecit sancto Petro: dimedium junctum de terra, qui est super flumen Esclipio (4).

 

(1) Nous avons retranché les nos 65 et 66 du manuscrit comme faisant double emploi avec les nos 22 et 23 qui ont été publiés. (voir chartes XXI et XXII)

(2) Pillac, chef-lieu d'un ancien archiprêtré du diocèse de Périgueux; aujourd'hui commune du canton d'Aubeterre (Charente).

(3) Probablement Puy-Bou, hameau de la commune d'Essarts, canton d'Aubeterre.

(4) Le Clyp ou l'Ecly, ruisseau qui coule entre Mainfonts et Champagne, canton de Blanzac.

 

― 67 ―

LXVI

IN SIURACO.

 

Hoc est donum quae Josberga, filia Heldra, dedit sancti Petri Sanctae sedis Engolismensium. Hoc sunt vineas et terra plana, in villa quae dicitur Siuriaco (1).

 

LXVII

DE MALPERER.

 

Ecce donum quem fecerunt Girberga et filiae ejus Sancti Petri Engolisme sedis, de manso qui est in pago sanctonico et vocatur Malpirerio (2).

 

LXVIII

DE TERRA DE ALBO MONTE.

 

Vente par Guinard, sa femme et ses fils, de la terre de Blanc-Mont (Haumont), pour le prix de quatorze sols, aux chanoines de la cathédrale d'Angoulême. Date inconnue.)

 

Hoc est brevis de venditione quae Guinardus et uxor Sua et filii ejus faciunt. Hoc est terra de Albo Monte (3), et emunt canonici sancti Petri ipsam terram XIIII solidos, et fidejussores de ipsa terra duo filii sui, Rademundus, sacerdos, et Constancius, frater suus. Et fidejussores de omnis, laicos V. Hi sunt Benedictus; S. Airaldus; S. iterum Benedictus; S. Guitbertus; S. Aladardus.

 

(1) Siorac, commune du canton de Ribérac (Dordogne).

(2) Localité inconnue aujourd'hui.

(3) Inconnu, à moins que'on n'ait fait de ce nom Haumont, hameau de la commune de Bignac.

 

― 68 ―

LXIX

DE VINEA (1038-1041).

 

Hoc est donum quod dedit comitissa Ascelina: unum carterium vineae, pro redemptione animae suo vernaculo, viventibus Gaufredo, comite (1), et Geraldo, episcopo (2), Guidoni.

 

LXX

IN CROZILIA . (Date inconnue).

 

Hoc est donum quem fecit Bernardus Angivinus et uxor sua de dimidium junctum de vinea quae est in Crozilia (Voir Chartes XVI et LVIII), post obitos suos. Et fuit illa vinea Mosseto.

 

LXXI

REGINE DONUM. (Date inconnue.)

 

Donum quem dedit Regina sancti Petri, in montem Soillis, junctum unum et dimedium, inter vineam et terram; in Crozilia (3), dimedium junctum de vinea; in villa quae vocatur Linars (4), dimedium junctum de vinea; ita ut, post obitum, quicumque abstraxerit de communia fratrum, extraneus sit a consorcio fidelium christianorum et oratio ejus fiat in peccatum.

 

(1) Geoffroy, successeur d'Aldoin II et époux de la donatrice, 1030-1048.

(2) Gérard I de Malart, 1038-1041.

(3) Voir la charte LXX.

(4) Linars, commune du canton d'Hiersac.

 

― 69 ―

LXXII

DE VINEIS. (Date inconnue.)

 

Hic est donum quae Ademarus, quae vocatur Buchardus, fecit et dedit sancti Petri, apostoli, Engolisma sedem. Hoc sunt de vineis V quarterios.

 

LXXIII

DE VINEIS. (Date inconnue)

 

Ecce donum quae fecit Gauterius de Carmento, quae donavit Deo et sancti Petri, apostoli, et a canonicis, pro remedium animae sue, dimidium junctum de vinea; et est in villa Eigerio (1), et in ipso loco, dimidium carterium de vinea.

 

LXXIV

DE LA TERRA DEL CLAUS.

 

Etat des rentes de la terre du Cloître, dite auparavant d'Antournac et provenant d'Itier de Tourteron.

 

Terram quam laxavit Iterius de Tortoro sancti Petri, al Claus (2), sancti Petri, antea vocatus Achouac (3). Raimbertus de Choisac, IIII capos et III denarios, ad dedicationem sancti Petri (4); Raulf Iter, IIII capos et III denarios; Geraldus Garabella et mater sua, IIII capos et III denarios; Iterius de Solac, IIII capos et III denarios; Arnaldus Massel, IIII capos et III denarios; Arnaldus Lanbert, IIII capos et II denarios; Arbertus de Coisac, IIII

 

(1) Localité inconnue.

(2) Le cloître de Saint-Pierre. Le produit des rentes dont il s'agit était destiné sans doute à l'entretien du cloître. Il était dans les usages du chapitre d'Angoulême d'affecter ainsi certains revenus à diverses parties soit de son logement soit de la cathédrale.

(3) Ces biens étaient situés à Antournac, paroisse de Soyaux.

(4) 19 août.

 

― 70 ―

capos et II denarios; Arnaldus Iter, III capos et II denarios; Johannes Depettens, III capos et I denarium; Ebulus del Clusel, IIII capos et III denarios.

 

LXXV

DE CELEZIACO. (Date inconnue.)

 

Aimenelt Lanbertus, sacerdos, et frater suus Guillelmus dedit I masum de terra, sancti Petri, in villa quae dicitur Celeziaco (1) a censum XII denariorum.

 

LXXVI

DE MANSO DE SOROUMA.

 

Convention entre Amélie de Chabanais et Mathilde, sa fille, d'une part, et le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, représenté par Arnauld Ponchat, son sacriste, de l'autre, au sujet du mas de Soroume. (Après 1140.)

 

Ego Amelia de Cabaniaco (2) et Matildis, filia mea, notum fieri volumus presentibus et futuris pactum et concordiam de manso de Sorouma (3), quam fecimus in manu Arnaldi Poncadi, sacristae engolismensis aecclesiae. Siquidem mansum illum canonici engolismensis aecclesiae habebant et possidebant; verum unoquoque anno, unum sextarium frumenti de eodem manso nobis reddebatur et expletum nostrum ibi habebamus. Nos itaque, utilitati animarum nostrarum et virorum nostrorum, scilicet Jordani de Cabaniaco et Ademari de Rupe et Maentiae (4) et parentum nos-

 

(1) Cellettes, aujourd'hui commune du canton de Mansle. Voir chartes XX et CXX.

(2) Epouse de Jourdain de Chabanais, dernier du nom, surnommé Eschivat, mort vers 1125, ne laissant qu'une fille, Mathilde.

(3) Soroume, hameau de la commune de Bécheresse, canton de Blanzac.

(4) Aymare de La Roche, seigneur de Matha et de divers lieux, fils de Guy III, et époux de Mathilde, mort en 1140, laissant pour fils Guy IV de La Rochefoucauld.

 

― 71 ―

trorum providentes, dedimus et concessimus quicquid in manso illo habebamus sancto Petro et canonicis engolismensis aecclesiae, in manu predicti Arnaudi, ejusdem aecclesiae sacristae (1). Preterea Audebertus Rigaudi vicariam (2) in eodem manso a nobis habebat, de qua duae partes vadimoniorum nostrae erant, quas similiter dedimus et concessimus praefatae aecclesiae. Et si Audebertus partem suam dare voluerit eidem aecclesiae, similiter concessimus. Et ut haec carta firmior et cercior haberetur propriis manibus signum crucis impressimus. S. Ameliae. S. Matildis. Testes autem hujus donationis fuerunt Willelmus de Narciaco, abbas Blanziacencis et Julianus, medicus engolismensis, canonici, Elias Caboz et Willelmus Benedictus sacerdotes et Seguinus Maurac.

 

LXXVII (3)

DE SEGRESTANIA, DE ALTURIO SANCTI PETRI CUM ALIIS ALTARIBUS.

 

L'évêque Grimoard fonde dans sa cathédrale, les autels de Saint-Pierre, Saint-Michel, Saint-Etienne et Saint-Hilaire, avec la sacristanie. Il leur affecte les revenus de son mas d'Antournac, une dîme et une rente de seize deniers, à charge par les chanoines de prier pour lui et de nourrir un pauvre (1002-1018).

 

In nomine Domini Dei et Salvatoris Nostri Jhesu-Christi, Grimoardus episcopus (4), divina ordinante providentia. No-

 

(1) Il y a eu à la cathédrale d'Angoulême au moins deux sacristes du nom d'Arnaud Ponchat.

(2) Ce mot a ici le sens d'administration temporelle, de gérence d'un domaine.

(3) Cette charte figure trois fois dans le manuscrit, sous les nos 13, 81 et 95. Le texte étant le même partout, nous ne la reproduirons qu'une fois. Nous empruntons le titre à la charte n° 13 et le texte au n° 81.

(4) Grimoard de Mussidan, 991-1018.

 

― 72 ―

tum sit omnium fidelium christianorum presentium et futurorum sollercia quia, me superno amore accenso, pro remedio animae meae et omnium catholicorum, ut Pius Dominus peccaminum nostrorum maculas tergere et supernis civibus adscisci dignetur, dono atque dimitto altare equalisinorum matris ecclesiae, quod olim fundatum esse videtur in honore beatissimi Petri apostolorum principis, cum altario Sancto Michaele, necnon et Sancto Stephano videlicet et Sancto Ylario, cum segrestania (1). Hoc est mansus de Tornaco (2), cum censu quod est de tritico sextaria XII et VIIII modia vini, scilicet et decimam sicut Arnaldus de Aladone visus est habere, et XVI denarios. Haec omnia, superius conscripta ad stipendia fratrum ibidem Domino militantium, ea scilicet condicione ut, quamdiu in hac luce permansero, nocturnis horis, pro me psalmum daviticum decantare studeant, atque in celebrationibus missarum cotidianis diebus, propriae missam decantent; post discessum quoque meum, similimodo, sicut mos est, defunctorum celebrare non desistant et, omnibus diebus, unum pauperem in elemosinam teneant. Unde etiam libuit michi, super hac redicione, hanc meam fieri auctoritate, per quam volo atque obnixe precipio ut nullus quilibet modernis futurisque temporibus predictum altare de eadem stipendia fratrum una viventium abstrahere aut aliquam calumniam aut inquietudinem contra istara donacionem facere presumat. Si quis autem inflatus suasione diaboli hanc quam institui doctrinam infringere voluerit, inprimis iram Dei Omnipotentis incurrat et a liminibus Sanctae Dei Ecclesiae extorrens existat et cum Datan et Habiran quos vorago inferni obsorbuit, particeps efficiat, sciatque se insuper mucrone Sanctae Dei Ecclesiae feriendum ac in perpetuum vinculo Dei esse dampnandum. Ut melius autem firmitas ista teneatur et credatur, manibus meis subterfirmavi et canonicis ipsius loci adfirmare

 

(1) Office du sacriste, administration de la sacristie. Constitué ainsi en dignité et parsonnat, la sacristie redevint office secondaire au milieu du XIIIe siècle. Voir Pouillé Historique, t. 1er.

(2) Antournac en Soyaux. Le chapitre finit par posséder tout ce hameau.

 

― 73 ―

rogavi et nobilibus laïcis firmari similiter diposui, tempus per omne ut domam (1) capitis ipsius ecclesiae cooperire et gubernare atque exornare procurent. Omnis isti episcopi excommunicatio adfirmant: Grimoardus, episcopus; Hyslo, episcopus (2).

 

LXXVIII

1025 (vers)

 

Ego Landricus Joffre, lort que ego comprei de Elias Gaeli ab loutreement de sua uxore, post ma mort, lo do Sancto Petro, esters does reges de jos et una de sus. Et hoc est meum signum ┼. S. Arnaut Timos ┼; S. Arnaut Bessareza ┼, qui o virent e u uiren (4);

 

LXXIX

DE MANSO DE GIRAC.

 

Hugues de L'Isle donne à Saint-Pierre d'Angoulême et au chapitre, son fils Elie, avec tous ses droits sur le mas de Girac. (Vers 1120.)

 

Ego Hugo de Insula dono et concedo beato Petro et engolismensibus canonicis Eliam, filium meum, et totum meum

 

(1) Domus, atrium, possessio (Du Cange).

(2) Islon, frère de Grimoard et évêque de Saintes, 1002-1038.

(3) La charte qui précède immédiatement celle-ci dans le manuscrit et y porte le n° 82 étant contenue tout entière dans celle qui y figure sous le n° 121 et qui sera ici la charte CXVII, nous la supprimons.

(4) Cette charte mélange de latin et de langue vulgaire, est sans date; mais il est permis de l'attribuer à la première moitié du XIe siècle et d'y voir un spécimen des plus curieux de l'ancien dialecte angoumoisin. M. Adémar Boucherie, professeur au lycée de Montpellier, après l'avoir été de celui d'Angoulême, en a fait l'objet d'une étude intéressante, en 1867, dans la Revue de l'Aunis, de la Saintonge et du Poitou. Elle peut être traduite ainsi: Je Landric Joffre (Joffroy), le jardin que j'ai acheté (comprei pour comparavi) d'Elie Gael et en outre de son épouse, le donne, après ma mort, à Saint-Pierre, excepté deux règes (riga, partie creuse du sillon), en bas et une en haut. Et ceci est mon seing. Seing d'Arnaud Timos. Seing d'Arnaut Bessarèze qui le virent, et l'ouirent. Le premier jambage du v et l'i de viren ont été grattés.

 

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jus terra quae dicitur mansus de Girac (1). Huic dono interfuerant Alo, frater meus, et Arnaldus, secrestanus, et Iterius Archembaldi et Jordanus Gauscelmi et Gaufredus Engolisme. S. Ugonis.

 

LXXX (2)

 

Ego Gaufridus Narzac dedi et concessi beato Petro Engolismensis canonicis totum meum jus terra quae dicitur mansus de Girac. Adsunt testes Ricardus (3), archidiaconus, et Arnaldus, sacrista, et Gaufredus Engolismae et Ramnulfus Stephani, laicus. S. Gaufridi Narzac.

 

LXXXI

 

Arnauld Rat, Girard Corgnol, son oncle, et Geoffroy, son frère, donnent à l'aumônerie de Saint-Pierre, devant l'évêque Girard II et ses chanoines, réunis pour la fête de Pâques, la dîme de six quartiers de vignes situées aux Lanchades. (1101-1136.)

 

In sancto die pasche, cum dominus episcopus Gerardus (4) et fratres celebrarent capitulum, ego Arnaldus Rat, una cum Geraldo Cornol, avunculo meo, et Gaufredo, fratre meo, veni in capitulum et, in presentia totius capituli, dedi domui elemosinariae decimam trium carteriorum vinearum, quae

 

(1) On distingue aujourd'hui le Grand et le Petit Girac, sur la commune de Saint-Michel. L'un est une dépendance de l'hôpital, l'autre la maison de campagne du séminaire d'Angoulême.

(2) Cette charte, dans le manuscrit fait suite, sans titre et sans transition à la précédente, traitant, comme elle, du mas de Girac. Nous avons cru devoir l'en séparer, le donateur et les témoins n'étant pas les mêmes.

(3) Richard, neveu de l'évêque Girard II, de chantre est fait archidiacre en 1121. Voir Pouillé Historique.

(4) Girard II, 1101-1136.

 

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sunt in territorio quod vocatur Lanchadas (1). Preterea dedi decem solidos Geraldo Cornol, ut et ipse decimam aliorum trium quarteriorum vinearum, quae juxta supradictas vineas sunt eidem domui Dei, concederet ad refectionem pauperum in die sancto pasche. Quod et ipse concessit, audiente capitulo.

 

LXXXII

ITEM (2).

 

Règlement et cession de droits sur les domaines de Girac. (Date peu postérieure à celle de la précédente charte.) (1101-1136.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod ego, Arnaldus Boni Paris et Wilelmus, frater meus, postponimus et omnino adquietamus quaerelam tocius terrae quae dicitur mansus de Girac, quam quaerelam habebamus adversus canonicos matricis engolismensis aecclesiae et concedimus atque donamus beato Petro et Engolismensibus canonicis totum nostrum jus praedictae terrae concedimus etiam ipsis donum quod ex eadem terra fecerunt eis Iterius de Narzac et fratres ejus. Itaque, ut haec concessio et hoc donum ratum et inviolabile maneat in perpetuum, huic presenti cartulae propriis manibus signum crucis. S. Wilelmi Boni Pari. S. Arnaldi Bonipari. Huic doni et huic concessioni affuerunt testes, Iterius Archembaldi, Arnaldus, sacrista, Gaufredus Engolisme, Jordanus Gauscelmi et alii plures.

 

(1) Lieu inconnu aujourd'hui, à moins que ce ne soit Angeac, commune du canton de Segonzac, où le chapitre d'Angoulême avait des possessions.

(2) Cette charte, avec le titre item, ne se rapporte pas et ne peut pas se rapporter au n° LXXXI qui précède immédiatement, mais au n° LXXX, comme il est facile de s'en convaincre.

 

― 76 ―

LXXXIII (1)

 

Le comte Guillaume III Taillefer donne à l'aumônerie de Saint-Pierre, située devant le cloître de la cathédrale, le sixième des grains de toutes sortes, recueillis dans sa châtellenie de Bouteville et de Segonzac. (27 mai 1097.)

 

In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti. Ego Willelmus Tallefer (2), comes engolismensis, considerans fragilitatem vitae meae, atque pro innumeris criminibus et peccatis meis metuens aeternum incurrere supplicium, sed sperans ipsum michi liberatorem futurum qui dixit: « date elemosinam et omnia munda sunt vobis,» pro remissione peccatorum meorum ac pro animabus patris et matris meae omniumque parentum meorum, dono et concedo ad domum elemosinariam quae sita est in urbe Engolisma, ante claustrum Sancti Petri, apostoli, de omnibus culturis meis quae sunt ad Botavillam (3) et ad Secundiacum (4) et in tota castellania botavillensi, de omnibus scilicet terris quas ego arare et seminare faciam, de tota annona quam inde habebo, de unoquoque modio unum sextarium, ad usus pauperum in ea habitantium, ut, in die novissimo, a piissimo judice, cum electis audire merear, « venite benedicti Patris mei, percipite regnum vobis paratum ab origine mundi,» et « quod uni ex minimis meis fecistis, mihi fecistis.» Ut autem donum istud firmum et stabile perpetuo maneat et nullus hoc deinceps successorum meorum, vel aliquis temerarius contradicere vel adversari presumat, sub testimonio canonicorum Sancti Petri et quorundam procerum ac militum meorum et multorum legitimorum virorum, hoc in ista

 

(1) Voir chartes CCV, CCVII et CCVIII.

(2) Il s'agit de Guillaume III Taillefer qui était comte d'Angoulême du temps du pontificat d'Urbain II et l'épiscopat d'Adémare.

(3) Bouteville, autrefois châtellenie importante, aujourd'hui commune du canton de Châteauneuf.

(4) Segonzac, aujourd'hui chef-lieu de canton de l'arrondissement de Cognac.

 

― 77 ―

carta scribere mandavi et manu propria crucem faciens signavi et signatam super altare beati Petri inposui. Hoc igitur factum est VI kalendas junii, luna XI, anno ab Incarnatione Domini millesimo (1) ... Urbani, pape, pontificatus anno X; Ademari, episcopi engolismensis, anno XXI.

S. Ademari, episcopi. S. Acardi, archidiaconi. S. Mainardi, cantoris. S. Eliae Esdarnat. S. Ugonis Martonn[i]. S. Arnaldus Porte. S. Iterii Archimbalt. S. Gauscelmi Raembalt. S. Petri Gauscelmi. S. Jordani Gauscelmi. S. Bernardi Fossat. S. Petri Jornac. S. Ramnulfi Monetarii. S. Gaufredi Engolisme. S. Alaonis de Insula. S. Rotberti Engolisme. S. Aizonis Sancti Andree. S. Iterii Gauscelmi. S. Archembaldi militis. S. Acardi Boza. S. Arnaldi Rotbert. S. Geraldi Graciaco. S Ricardi Broter. S. Girardi Forner.

 

LXXXIV

DE LEMPNIA ULTRA PONTEM TOLVERE.

 

Aizon Ostent donne à St Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, entre les mains de l'évêque et légat, Girard II, la laigne située entre le pont de Touvre et les près des comtes. (1101-1130.)

 

Ego Aizo Ostent, concedo et dono beato Petro et engolismensibus canonicis, in manu domni Gerardi, engolismensis episcopi, et Sanctae Romanae Æcclesiae legati (2) lem-

 

(1) La place qui devait porter l'indication de l'année, après le millésime, est restée en blanc. Mais cette année peut être précisée à l'aide de ce qui suit: Urbain II ayant été élu le 12 mars 1088, était dans la dixième année de son pontificat et, l'évêque Adémare, élu évêque à la fin de 1075, dans la vingt-unième année de son épiscopat le 6 des calendes de juin, 27 mai 1097. Cette date est donne celle de la charte.

(2) Gérard II, évêque d'Angoulême, fut légat de quatre papes. Pascal II, Gelase II, Calixte II et Honorius II, de 1101 à 1130.

 

― 78 ―

niam (1), intra pontem Tolverae et consularia prata (2) sitam et totam terram ad ipsam lempniam pertinentem, pro remissione peccatorum meorum et pro salute animarum patris et matris meae et Alduini fratris mei et cunctorum parentum meorum. S. ipsius Aizonis. S. Wilelmi Pauzati. S. domni Gerardi, episcopi. Hanc predictam lemniam dederat beato Petro Alduinus Ostent et Ugo Prepositus et Willelmus de Petra Bruna qui eam habebant ab Alduino Ostent.

 

LXXXV.

ITEM DE LEMNIA. (Date inconnue).

 

Ego, Goellus et Rudellus, frater meus, presentibus et futuris notum fieri volumus quod Ugo (3), pater noster, dedit beato Petro et engolismensibus matricis aecclesiae canonicis lempniam de pratis consularibus. Quod donum ipsius, ut ratum maneat confirmamus, et ipsam lemniam et quicquid juris in terra de Longis Faissolis (4) habebamus, eisdem donamus et concedimus. S. Goelis et S. Rudell[i].

 

(1) Ce mot que nous traduisons par laigne et qui est en effet le nom latin de plusieurs localités de notre pays, appelées La Laigne, ne se trouve pas dans du Cange. Mais nous croyons que c'est un dérivé de lemmane, lemane, limania, plaine, vallée d'une grande fertilité. Sic la Limagne en Auvergne et toutes nos laignes qui sont des plaines et des terres d'alluvion.

(2) Prés de nos comtes. Ce sont ceux que nous appelons aujourd'hui prés de Vaisnat, sur la Charente, en amont d'Angoulême, entre l'Houmeau-Pontouvre et Saint-Yrieix.

(3) Dit Hugo Prepositus, dans la charte précédente.

(4) Lieu inconnu aujourd'hui, à moins qu'il ne s'agisse de Fessoles, hameau de Saint-Genis, canton de Blanzac.

 

― 79 ―

LXXXVI.

ITERUM DE LEMPNIA.

 

Abandon de certains droits sur la laigne touchant les prés des Comtes. (Date inconnue).

 

Ego Gaufridus Ricardus et ego Petrus Gaufridus, presentibus et futuris notum fieri volumus quod preposituram quam querebamus in Lemnia Sancti Petri, quae est juxta prata comitalia, Deo et beato Petro et Engolismensi Æcclesiae dimisimus et dedimus, absque omni reclamatione heredum et parentum nostrorum, et, in fide nostra promisimus et plevivimus quod amplius non imparemus. Et si quis impararet, nos, bona fide, canonicis Sancti Petri defenderemus. Et ut hoc firmius et cercius teneatur, in hac carta propriis nostris manibus signum crucis impressimus. Et hoc donum nostrum et dimissionem nostram Rudellus concessit. S. Rudelli. S. Petri Gaufridi. S. Gaufridi Ricardi.

 

LXXXVII.

DE ALODIO DEL LUC ET DE CASTELAR QUOD VOCATUR UNO ORTO.

 

Itier de La Porte, Raymond et Seguin, ses frères, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême, pour le repos de l'âme de leur mère, Rengarde, et de tous leurs parents, leur domaine du Luc et de Chastelar, appelé Esnort. Ils s'en réservent l'usufruit, leur vie durant, pour eux et pour les enfants de Raymond. (1048-1060).

 

Notum volumus esse omnibus fidelibus sanctae Dei Æcclesiae, tam presentibus quam futuris, donum quod Iterius de Porta et Raimundus et Seguinus, fratres, dederunt sancto Petro Engolismense sedis et canonicis ibi Deo servientibus.

 

― 80 ―

Isti tres fratres, concordi voluntate et consilio, dederunt Sancto Petro, pro remedio animae matris, Rengardis, et omnium parentum suorum, alodium suum, sicuti possidere videbantur ad integrum, alodium videlicet del Luc (1) et de Castelar (2), quod vocatur ad Unum Ortum (3), tali tamen tenore ut, quamdiu Iterius et Seguinus supradicti viverent, haberent et possiderent, illis vero defunctis, beato Petro ad integrum remaneret; Raimundus vero qui uxorem habebat, filios quoque et filias, tali tenore ut, et ipse et uxor sua filii quoque ejus et filiae, quamdiu viverent, haberent et possiderent, illis vero decedentibus, sine aliqua successione aliorum parentum, beato Petro et canonicis supradictis, sine ulla contradictione remaneret. Ut vero hoc donum inviolabile permaneret, dederunt eis Willelmus, episcopus (4), et Petrus, archidiaconus, et caeteri canonici beneficium et societatem loci, sicuti uni canonicorum, istis videntibus Fulcone, comite, Gaufrido Rudel, Ramnulfo cantore, Petro Rufo, Otberto, grammatico, Helie Bompar, Helie, preposito, Ramnulfo thesaurario, Petro Oleirac; Rainaut Bursaut, Giraut Cramal. Si quis vero ex parentibus vel heredibus eorum aliquando hoc donum infringere aut immutare voluerit, iram Dei Omnipotentis et Beatae Mariae semper Virginis et Sancti Petri, apostolorum principis, et omnium sanctorum incurrat et, cum Dathan et Abiron et Juda traditore, perpetualiter infernum possideat. Ego Willemus, episcopus, subscripsi.

 

(1) Localité inconnue dans la région dont il s'agit.

(2) Le Châtelard, aujourd'hui hameau de la commune de Puyréau, canton de Mansle.

(3) Esnord ou Enord, hameau de la commune de Saint-Ciers, presque contigu à celui du Châtelard.

(4) Guillaume II, successeur de Gérard Ier et prédécesseur d'Adémare, 1043-1075.

(5) Foulques, fils et successeur de Geoffroy et frère de l'évêque, 1048-1089.

 

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LXVIII.

DE UNO ORTO.

 

Armand de Château-Renaud, à l'occasion de l'entrée de son fils Odon dans le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, donne à cette église des biens et droits qu'il a reçus de Rengarde et que celle-ci a détachés de ses domaines d'Enort, savoir le mas de Crosel, trois borderies, le pacage de soixante porcs et une pêcherie. (1060-1075.)

 

Domina Reigardis (1) dedit Armando Castelli Reinaldi, cognato suo, in alodio quod vocatur Unus Ortus, mansum qui dicitur Crosel et borderiam Blanchet et borderiam Gerardorum et borderiam Gaschat et pascherium LXta porcorum et unum piscatorem in aqua. Haec omnia predicta dedit Armandus beato Petro et engolismensibus canonicis, cum Odone, filio suo, sub his testibus, scilicet domno Willelmo, episcopo et Willelmo, archidiacono (2), et Geraudo precentore (3) et Hucberto secrestano et Petro Rufo et aliis compluribus. Mainardus a Voutro habebat predictum mansum ab Armando in feodo. Ipse quoque Mainardus dedit illum beato Petro, concedente Armando, et Aimericus, filius Mainardi, et Agnes, soror Aimerici et filia Mainardi.

 

LXXXIX.

DE ECCLESIA SANCTI GRATULFI.

 

Robert de Montbron, étant possesseur de Château-Renaud, donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à son chapitre l'église, le bourg et la dîme de Saint-Groux. Ses frères, Guillaume, évêque de Périgueux, Audoin Borel, Hugues de Marthon et Robert, ajoutent à ce don une partie d'une terre et des prés joignant l'église, avec un bras de la rivière, entourant les dits prés, ainsi que la chapelle de Château-Renaud. (1059-1075.)

 

Robertus Montis Berulfi, qui tunc temporis castellum

 

(1) Appelée Rengarde dans la charte précédente.

(2) Guillaume d'Aubeterre, successeur de Pierre, cité dans la charte précédente.

(3) Gerauld Cramault, chantre, 1050-1075.

 

― 82 ―

Reinaldi habebat, dedit beato Petro et engolismensibus canonicis, concedente Willelmo, engolismensi episcopo et Willelmo, archidiacono, aecclesiam beati Gratulfi (1) et burgum et decimam, scilicet quantum ipse in dominicatura habebat, et totum quod engolismenses canonici in future adquirere possent ab eis qui ab ipso decimam videbantur habere. Hoc donum fecit, concedentibus fratribus suis, videlicet Willelmo, petragoricensi episcopo (2), et Alduino Borrello et Hugone de Martonno et Rotberto. Et ipse et ipsi fratres ejus, juxta predictum burgum dederunt beato Petro dimidiam moadituram (3) terrae et prata, ipsi aecclesiae adjacentia, et extoerium aquae (4), a quo prata ex una parte cinguntur. Haec omnia dederunt beato Petro et engolismensibus canonicis, ut in perpetuum integre et sine calumnia possideant. Ex eodem dono est capella Castelli Reinaldi (5) et tota parochia utriusque aecclesiae. S. Willelmi, episcopi. S. Willelmi, archidiaconi. S. Ucberti, secrestani. S. Armandi Castelli Reinaldi.

 

XC.

DE DECIMA DE VILLA AURIOL. (1043-1075.)

 

Ego, Armandus (6), pro remedio animae meae et parentum meorum, concedo et dono beato Petro Engolismensis

 

(1) Saint-Groux, aujourd'hui commune du canton de Mansle.

(2) Guillaume I de Montbron, évêque de Périgueux, 1059-1081.

(3) Même signification que modius, mesure agraire dont la capacité est inconnue aujourd'hui.

(4) Dérivé, factice plutôt que spontané, de la Charente qui coule près du bourg de Saint-Groux.

(5) Château-Renaud, siège d'une petite châtellenie, appartenant à la paroise de Saint-Groux, bien qu'il fût séparé du bourg par la Charente. Sa chapelle a été ouverte aux habitants de cette partie de la paroisse. C'est ujourd'hui un gros village de la commune de Fontenille, canton de Mansle.

(6) Armand de Château-Renaud se fit chanoine à la suite de son fils, Odon ou Eudes.

 

― 83 ―

sedis totam decimam meae terrae quae dicitur villa Auriol (1), in presentia Willelmi, episcopi engolismensis, et Guillelmi, archidiaconi, et Ucberti, secrestani.

 

XCI.

DE MANSO ENGALBERTI. (1050-1075.)

 

Ego, Armandus, dono beato Petro et engolismensibus canonicis mansum Engalberti presbyteri, ipso Engalberto concedente, qui tenebat eum a me in feodo.

 

XCII.

DE TERRA DE VILAFAZO.

 

Raoul de Saint-Cier, à l'occasion de l'entrée de son fils Zacharie dans le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, donne à cette église la terre de Villefaze qu'il possède en fief, avec les prés, eaux et forêts qui en dépendent. (1060-1075.)

 

Radulfus de sancto Cirico dedit, cum filio suo Zacharia, beato Petro Engolismensis sedis totam terram et prata et aquas et silvas de Vilafazo (2), in presentia domini Willelmi, episcopi engolismensis, et Ucberti, secrestani, et Armandi de Castello Reinaldi. Hoc donum concessit Fulcherius Tronellus et filii ejus, Petrus Fulcherii et Ostendus et Aimo de Longes, a quibus predictus Radulfus habebat in feodo. Et hoc donum concessit Guido de Rupe Fulcaudi et Aimarus, frater ejus (3), a quibus Fulcherius et filii ejus habebant.

 

(1) Villorioux, aujourd'hui gros village de la commune de Saint-Groux.

(2) Inconnu. Voir chartes, CIV et CXX.

(3) Guy Ier et Aimar ou Ademar, fils de Foucauld Ier et de Jarsende, fondèrent le prieuré de Saint-Florent de La Rochefoucauld en 1060. Le premier eut pour fils Guy II et Arnauld de La Rochefoucauld. L'autre mourut sans postérité.

 

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XCIII.

DE BORDERIA BIFARDI. (Vers 1048).

 

Aimarus Lopzena et frater ejus, Fulcaudus, dederunt beato Petro totam borderiam Bifardi, in manu Willelmi, episcopi Engolismensis, et Petri, archidiaconi, et Hucberti, secrestani et Armandi Castelli Reinaldi et multorum aliorum.

 

XCIV.

DE GRAVIA (Date inconnue.)

 

Ostendus (1) de Montiniaco et Filii ejust Alduinus et Aizo, dederunt beato Petro duas borderias, scilicet borderiam de Gravia (2) et aliam illi continuam.

 

XCV.

DE TERRA FONTIS CLARAS

 

Guillaume de Montbron, évêque de Périgueux, et ses frères Audoin et Hugues, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême la terre et la forêt de Fontclaireau, tenues en fief par Géraud Papot, qui en retiendra la moitié au même titre. Le chapitre aura le reste en pleine propriété et, de plus, l'église qu'il va bâtir, le cimetière et le bourg. (1059-1081).

 

Guillelmus petragoricensis episcopus (3) et Alduinus et Ugo, fratres ejus, dederunt beato Petro totam terram et

 

(1) Les Ostend forment une famille nombreuse et importante, dans la région de Mansle et à Montignac-Charente.

(2) Probablement La Grave, hameau de la commune de Luxé, canton d'Aigre.

(3) Voir charte LXXXIX.

 

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Silvas Fontis Claras (1), quam Guido de Rupe (2) habebat a predicto episcopo, concedente Guidone et concedentibus Arnaldo Bucardo et Petro Guerillo, fratre ejus, qui a Guidone habebant, et concedente Geraudo Papot qui ab ipsis habebat; scilicet ac (3) convenientia ut canonici integre medietatem haberent tocius terrae et silvarum, et Geraldus haberet aliam medietatem a canonicis in feodo, excepta aecclesia quam canonici promiserunt se facturos, et excepto toto cimiterio et toto burgo, quae scilicet aecclesiam, cimiterium, burgum canonici integre possiderent. De prepositis vero fuit convenientia inter canonicos et Geraudum Papot, quod canonici haberent suum prepositum qui fiduciam eis faceret et Geraudus alium.

 

XCVI (4)

DE BURGO DE VOSEN.

 

Audoin Borel et Hugues de Marthon, son frère, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines le bourg de Vouzan et la terre de Lespaut, avec droit de glandage, de chasse et de prise de bois de construction dans la forêt de Grosbost. (1060-1075.)

 

Ego Alduinus Borreus et Ugo de Martonio, frater meus (5), damus et concedimus beato Petro sedis Engolismae et canonicis ejusdem aecclesiae burgum de Vosen (6) et terram de Lespaut (7) et, in foresta de Grosboc (8), pasque-

 

(1) Fontclaireau, aujourd'hui commune du canton de Mansle.

(2) Voir charte XCII.

(3) Pour hac.

(4) La charte portant le n° 193 du manuscrit fait double emploi avec celle-ci. Nous la supprimons donc.

(5) Frères de Guillaume, évêque de Périgueux, et de Robert de Montbron. Voir chartes LXXXIX et XCV.

(6) Vouzan, aujourd'hui commune du canton de Lavalette.

(7) Lépaud, hameau de la commune de Combiers, canton de Lavalette.

(8) Grosbost, où venait de se fonder une abbaye bénédictine, dite d'abord de Font-Vive, devenue cistercienne, sous le vocable de N.-D. vers 1180. Grobost est aujourd'hui un hameau de la commune de Charras, canton de Montbron.

 

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rium porcorum suorum et venationem et omnia quae necessaria erunt eis de ipsa foresta ad monasterium et ad domos et ad omnia opera eorum facienda. Damus, inquam, ista aecclesia beati Petri et canonicis ut quiete et sine calumnia habeant et possideant. Damus quoque eisdem canonicis feodum prepositorum de terra de Lespaut, consilio et concessione eorum, quia, in loco ipsius feodi, dedimus prepositis in forestagio nostro IIIIor sextarios avenae et XIIcim denarios in nostro pasquerio. Huic dono nostro interfuerunt Willelmus, archidiaconus, et Osbertus, grammaticus, et Aldoinus Gauz et Petrus de Moneta et alii canonici.

 

XCVII.

DE BROLIO LODEFES.

 

Pierre Baudran donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines le breuil des Deffends, avec moitié d'un droit de pacage dans la forêt de la Boixe, et confirme le don fait aux mêmes par son père, de douze quartiers de vignes au Puy d'Engelbert. (Date inconnue.)

 

Ego Petrus Baldrandi, notum fieri volo presentibus et futuris quod dedi beato Petro Engolismensis matricis aecclesiae et canonicis ibidem Deo famulantibus brolium quod appellatur Lo Defes (1), quod erat alodium meum. Dedi inquam, ut canonici, sine aliqua calumnia, quiete haberent et possiderent. In quo, si aliquis aliquid juris requireret, concessi eis ut garirem. Pater vero meus dedit eisdem canonicis, prope illud idem brolium, XII quarteria vinearum in podio Engalberti (2), sed modo terra arababilis est quod donum ego similiter concedo. Supradicti doni et hujus concessionis testes sunt Stephanus Blancardus, Willelmus Poncii. Quod ut firmius maneret, signum crucis presenti carte propria manu subscripsi. S. Willelmi ┼ Poncii.

 

(1) Les Deffends, village de la commune de Fontenille, canton de Mansle.

(2) Nom de l'ancien propriétaire. Voir charte XCI.

 

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S. Petri ┼ Baldrandi. S. Stephani ┼ (1) Blanchar. Post illud donum, dedi etiam beato Petro medietatem pasquerii quod homines manentes in eodem brolio reddent de Buxia. Dedi, inquam, astantibus eisdem testibus. Huic autem dono interfuerunt de canonicis, Arnaldus Poncat, Gaudrifus Engolismae et Julianus, Arnaldus sancti Andree.

 

XCVIII.

DE MALASVILLA.

 

Aénor, à l'occasion de rentrée d'Achard Debor, un de ses fils, dans le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, donne à cette église une borderie située à Malaville. (1075.)

 

Aenor, et filii sui Willelmus Debor et Iterius Debor et Achardus Debor, in capitulo beati Petri Engolismae sedis, dederunt beato Petro et engolismensibus canonicis, in presentia Aimari, nondum episcopi (2) et Geraldi Cramalt, cantoris, et Petri Oleirac et aliorum canonicorum, unam borderiam in parrochia Malasvillae (3), dictam borderiam Geraldi Constantii. Et canonici fecerunt Achardum (4) canonicum.

 

XCIX.

DE TERRA DE MOLEDA.

 

Arnauld Corgnol et Itier Ladens, son frère, mettent fin à un procès avec le chapitre d'Angoulême en lui abandonnant leur part de la terre et des bois de Moulède, ainsi que les landes de Clarenc, le chapitre s'en disant propriétaire en vertu d'une donation d'Aimeric Corgnol, leur père. (1119.)

 

Ego, Arnaldus Cornoil et Iterius Ladenz, frater meus, presentibus et futuris notum fieri volumus quod cum cano-

 

(1) Cette croix et les deux précédentes sont placées, dans le texte, au-dessus des noms.

(2) Adémare, élu, mais non encore sacré, vers la fin de 1075.

(3) Malaville, aujourd'hui commune du canton de Châteauneuf-Charente.

(4) Achard Debor qui est ici fait chanoine et doté, devient archidiacre vers 1090. Voir Pouillé historique du diocèse d'Angoulême.

 

― 88 ―

nicis engolismensis matricis aecclesiae litem habuimus pro terra et bosco de Moleda (1). Canonici enim dicentes astruebant quod Aimericus Cornoil, pater noster, dederat aecclesie beati Petri engolismensis et canonicis, in ea Deo servientibus, totam suam partem de terra et bosco de Moleda, unde inter nos et ipsos canonicos duellum arremitum fuit. Verumtamen ego et frater meus perjurium et iram Omnipotentis Dei incurrere metuentes, canonicis acquievimus, atque, pro remedio animae patris nostri et nostrarum animarum, aecclesiae beati Petri engolismensis et canonicis concessimus, dedimus et confirmavimus quicquid in terra et bosco de Moleda habebamus necnon feodum et justiciam prepositorum, ut deinceps canonici et eorum successores quiete habeant et possideant, ita ut nulli unquam heredum nostrorum calumpniari, seu vim inferre liceat. Et ut hoc firmius et certius sit, in hac carta scribi fecimus et propriis manibus nostris signum crucis impressimus, atque in memorie signum super altare beati Petri engolismensis cartam istam posuimus. Donum quoque quod fecit pater noster, Aimericus, in frocis de Clarenc, canonicis beati Petri engolismensis concessimus et confirmavimus. Hoc autem donum factum est anno Incarnationis dominicae MCXVIIII, indictione XII, regnante Ludovico Francorum rege, in presentia domini Girardi, engolismensis episcopi, apostolica sedis legati, Iterii Archembaldi, Willelmi de Roca, Gaufredi de Engolisma, Arnaldi Pomat, Jordani Goscelmi, Poncii, Arnaldi de Comb[is], engolismensium canonicorum, Johannis Rotberti, Johannis de Joiac. S. Arnaldi ┼. S. Iterii ┼ (2). Hoc autem sciri volumus quoniam in tota terra et bosco de Moleda octavam partem habebamus.

 

(1) Moulède, aujourd'hui village de la commune de Saint-Saturnin, canton d'Hiersac.

(2) Voir note 1, page 111.

 

― 89 ―

C.

DE CURTE MANLÆ.

 

Audoin Ostend, en reconnaissance de sa délivrance de la prison du château de Goué, cède au chapitre d'Angoulême, moyennant neuf cents sols, la moitié de sa cour de Mansle, bourg, terres, bois, prés, eaux et moulins lui venant de la famille des Léobard. Son frère, Aizon, cède de même l'autre moitié, mais s'en réserve l'exploit à titre de feudataire. (1048-1089.)

 

Ego, Alduinus Ostendi (1), pro redemptione mei a captivitate qua captus fui apud castellum Cohec (2), talem concordiam et tale placidum cum engolismensibus canonicis de curte Manlae (3) feci. Ipsi dederunt michi nongentos solidos; ego vero dedi beato Petro et ipsis, concedente Aizone, fratre meo totam medietatem curtis Manlae, burgi, terrarum, silvarum, pratorum, aquarum, molendinorum, quae a Leobardensibus habebam, concedentibus eisdem Leobardensibus, et concedente Fulcone comite (4), a quo Leobardenses habebant. Haec convenientia quoque fuit inter canonicos et Aizonem, fratrem meum, quod Aizo haberet suam medietatem a canonicis in feodo. De casamentis vero pertinentibus ad meam medietatem, ita concordavimus ut, quocumque modo a casatis meis canonici atquirere possent, integre possiderent.

 

(1) Les Ostend sont seigneurs de Mansle et autres lieux. Voir chartes XCIV.

(2) Couhé, chef-lieu de canton de la Vienne.

(3) Mansle, aujourd'hui chef-lieu de canton de la Charente. Le chapitre d'Angoulême en a été seigneur spirituel et temporel, après son acquisition des Ostend.

(4) Foulques, fils et successeur de Geoffroy, 1048-1089.

 

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CI.

DE CURTE MANLÆ

 

Aimeric Mainard, reconnaissant qu'il a indûment traité comme sa propriété un mas dont il n'avait que le fief, le rend aux chanoines d'Angoulême, à qui il appartient et qui l'avaient reçu d'Audoin Ostend. (Date inconnue.)

 

Alduinus Ostenz dedit medietatem curtis Manlae et de dominico et de casamento beato Petro sedis Engolismae, concedente Fulcone, comite engolismensi, et annuente Petro Leobardo et Magfredo, fratre ejus, qui hoc casamentum a comite engolismensi possidebant; et supradictus Alduinus habebat hoc casamentum ab Elia Leobardo, patre eorum. In hac curia erat quidam vir nomine Aimericus Mainardus, filius Mainardi a Lavoltro, qui erat jure fevatus de medietate unius mansi a beato Petro, sed injuriose auferebat. Modo vero, medietatem hujus mansi quem injuste possederat, tactus divina clementia, reliquit et donavit beato Petro et habitatoribus hujus aecclesiae. Et ut firmius hoc donum permaneret, dedit canonicis fidem suam ut ultra jam non possideret. S. Arnaldi Porte. S. Petri Jurniaci. S. Bernardi, sacerdotis. S. Odonis. S. Aimerici Marronis S. Petri Maliaut. Hoc donum feci super altare sancti Petri, pro redemptio animae meae et patris mei et matris mea.

 

CII.

DE MANSO SANCTI LEODEGARII.

 

Aimeric Bernard de Saint-Front et ses fils, Pierre du Breuil et Constantin Bertrand, pour le salut de leurs âmes et de celles de leurs parents, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines la moitié du mas de Saint-Léger et le quart d'une borderie, dont moitié est dans la châtellenie de Mansle, et s'en réservent la jouissance leur vie durant. Ils y ajoutent une émine de froment sur les moulins d'Esnord, dont ils ont une sixième partie. (Date inconnue.)

 

Ego Aimericus Bernardi de Sancto Frontone et filii mei,

 

― 91 ―

scilicet Petrus de Brolio et Constantinus Bertrandus, pro salute animarum nostrarum et Constantini, avunculi mei, et uxoris meae Aenae et aliorum parentum nostrorum, donamus et concedimus Deo et beato Petro et engolismensibus canonicis, medietatem mansi, qui mansus beati Leodegarii (1) vocatur, quam ab ipsis canonicis, quorum alodium est in feodo, habere debebamus, scilicet terrarum, silvarum, aquarum, pratorum et caeterorum ad ipsum mansum pertinent ium. Donamus vero ipsis quartam partem borderiae, cujus medietatem in curia Manlae ab ipsis in feodo habere debebamus. Hoc autem pactum de prepositis mansi et borderiae, inter me et canonicos retinemus quod, in vita mea, eis non dent acaptamentum, sed firmam fidelitatem in fide et in sacramento eis faciant; post mortem vero meam, simul prepositura et acapatamentum eis persolvant. Donamus quoque ipsis, in molendinis de Uno Orto (2), per singulos annos, unam eminam (3) frumenti, in quibus, unoquoque anno, in vigilia natalis boinini, unum sextariuni habebamus. S. Aimerici ┼ Bernadi. S. Petri ┼ de Brolio. S. Constantini ┼ sancti Frontonis. S. Bertrandi ┼ filii Americi. S. Iterii ┼ Archembaldi. S. Odonis ┼ Castelli  Reinaldi. S. Jordani ┼ Gauscelmi. S. Alduini ┼ Trualdi. S. Gaufredi ┼ Engolismae. S. Willelmi ┼ de Roca. S. Giraudi ┼ Clarembaudi. S. Rainaldi ┼ Sancti Frontonis. S. Aimerici ┼ Fraumaudi. S. Stephani ┼ Sarlabei.

 

(1) Localité inconnue aujourd'hui dans la région de Mansle. Nous devons faire remarquer que l'église de Mansle était et est encore sous le vocable de saint Léger, sancti Leodegarii.

(2) Esnord. Voir chartes LXXXVII et LXXXVIII.

(3) Mesure de capacité, dont la valeur est inconnue.

 

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CIII.

DE MANSO DE PETRINACO.

 

Aimeric Mainard, sa femme et ses enfants, remettent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, une moitié du mas de Pérignac, située dans la châtellenie de Mansle, qu'ils disputaient à cette église et qu'ils reconnaissent lui appartenir comme l'autre moitié. (Date inconnue.)

 

Ego Aimericus Mainardi (1) et uxor mea et filii mei donamus et concedimus Deo et beato Petro et engolismensibus canonicis matricis Æcclesiae quicquid vel juste, vel injuste calumpniabamur in medietate mansi de Petriniaco (2), quae medietas ex jure predictorum canonicorum noscitur esse, quoniam prefatus mansus infra curtim Mantulae (3) situs est, cujus curtis medietas, ex proprio jure canonicorum est. Et ut hoc donum firmiter permaneat in fide mea, domno Odoni de Castello Reinaldi, in domo beati Martialis de Molton (4), in presentia Fulcaudi, monachi, et Geraldi Prepositi et Aimerici Frennaldi et Ademari Peladesina et Johannis Maiolii et Wilelmi de Solbisa et aliorum complurium, promisi ut nulla occasion in predicta mansi medietate, nec in alia scilicet, nullum dampnum vel malum in toto manso alicui faciamus. Quod si forte aliqui ex parentela nostra in predicta medietate mansi calumpniam intulerint, nos jure pacificaturos et calumpniam expulsuros spopondimus. Hoc donum concessimus pro salute animarum videlicet Mainardi, patris mei, et matris meae et caeterorum parentum meorum.

 

(1) Voir charte CI.

(2) Localité inconnue aujourd'hui, dans la région de Mansle.

(3) Autre appellation de Mansle.

(4) Mouton, commune du canton de Mansle. La paroisse est encore sous le vocable de Saint-Martial.

 

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CIV.

DE TERRA DE VILAFAZO. (Date inconnue.)

 

Ermentruz donavit Sancto Petro rectum quod habebat in terra de Vilafazo (1), videntibus et concedentibus Gausberto, presbytero, filio Constantini Mauparler, et Amelia, sorore sua, et videntibus Iterio Archembaldo et Odone de Castello Reinaldi et aliis quibusdam canonicis. S. Ermentruz. S. Gausberti, presbyteri. S. Ameliae.

 

CV.

DE EXCLUSA MOLENDINORUM DE CASTELAR.

 

Aimeric de La Rochefoucauld met fin à un conflit avec l'évêque d'Angoulême et ses chanoines, en leur reconnaissant le droit de déplacer l'écluse de leurs moulins du Châtelard et d'Enord. (1109.)

 

Ad memoriam propagandam gestarum, necessaria est diuturnitas litterarum. Unde ego Aimericus de Mota Rupis Fulcaudi (2), litteris commendari volui finem quaerelae quam habebam adversus Girardum, engolismensem episcopum, et canonicos sedis engolismensis, de exclusa molendinorum de Castelar. Tandem igitur multis querelis et contentionibus habitis, sic in manu domni Girardi, episcopi, omnem illam querelam finivi ut, si quid justiciae habebam, vel in exclusa, vel in aqua per quam ducitur exclusa, vel in conjunctione exclusae in terra de Hunor, totum ex integro Deo et beato Petro sedis engolismensis et canonicis, ibi Deo ser-

 

(1) Voir chartes XCII et CXX.

(2) Aimeric de La Rochefoucauld, fils de Guy II et d'Eve, frère junior de Guy III qui figure comme témoin dans cette même charte et d'Hugues.

 

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vientibus, in manu praedicti episcopi dedi et concessi. Quod si querela mea injusta erat, ita eam dereliqui ut nec ego, nec aliquis meorum heredum aliquam querelam, vel molestiam deinceps canonicis inferat. Similiter et filius meus Aimericus, in manu ejusdem episcopi, concessit. Concessi etiam canonicis ut exclusa mutaretur et fieret, si placeret canonicis, in eo loco in quo erat in vita patris mei. Et ut haec carta et hoc pactum firmius maneret, propria manu mea signum crucis feci, et similiter uxor mea et filius meus fecerunt. Ego vero Girardus, episcopus, in cujus manu concordia ista facta est et qui hanc cartam dictavi ex parte Omnipotentis Dei interdico ne deinceps aliquis pro hac causa aliquam moveat querelam. Quod si aliqua persona secularis vel aecclesiastica hanc [con]cordiam infregerit, secundo ac tercio ad monita, nisi resipuerit, excommunicationi subjaceat et a sacratissimo corpore Domini Nostri Jhesu-Christi aliena existat. Interfuerunt autem huic concordiae Girardus, episcopus, in cujus manu facta est, Mainardus Cramalli, cantor, Fulcaudus, abbas Cellae Fruini, Odo Castelli Renaldi, canonicus, Willelmus de Roca, canonicus, Eldradus, capellanus episcopi Girardi, Petrus Sescaut, canonicus. De militibus vero interfuerunt Guido de Rupe Fulcaudi, Boso de Sairnac qui filiam Aimerici habebat, Guido David, Fulcaudus de Salanza, Willelmus Jordani, Aimar Tizo.

Facta est autem haec concordia in aula Guidonis, domini Rupis Fulcaudi, anno ab Incarnatione Domini MCVIIII, indictione IIa regnante rege Francorum Ludovico, Philippi regis filio. Ego Gerardus engolismensis episcopus, propria manu mea subscripsi. S. Aimerici de La Mota ┼. S. Aimerici, filii ejus ┼.

 

(1) Guy III, frère aîné d'Aimeric de la Mothe.

(2) Louis VI, Le Gros, 1108-1137.

 

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CVI.

DE TERRA MANCUVILLA.

 

Les chanoines d'Angoulême confient à Raoul Charel l'administration de leur terre de Macqueville. Il y aura sa demeure et son clos, comme représentant le chapitre propriétaire, aura un quartier de vigne, trois sesterées de terre, la dîme du blé, du vin, du mil, des panais, gesses, lentilles, chanvres, lins et un tiers des fermes. Cette condition passera à son fils légitime, seul, si celui-ci la préfère au métier des armes. Il relèvera du chanoine délégué du chapitre qui ne pourra lui imposer aucun serviteur sans son agrément. (Date inconnue.)

 

Convenientia de terra Mancuvilla  quam commendaverunt canonici Sancti Petri, Ramnulfo Charel per balliam, in tali convenientia ut in terra illa mansionem faciat, cum clusello, et in ipsa maneat, sicut homo qui dominicus est seniori suo. Canonici commendaverunt ei de terra illa, ut habeat, unum quarterium de vinea et tres sextairadas  de terra et decimam de annona et de vino et milz et paniz et geissas et lentillas et carbas et linos et terciam partem dels gatgios, si canonici absolvere noluerint illum qui dederit gatgium. Et hoc placito fecerunt canonici in tali convenientia cum Ramnulfo, ut ullus de suis parentibus hanc balliam requirere non valeat, per nullum rectum, nisi filius suus legitimus de muliere qui caballarius esse noluerit et terram aedificare fideliter voluerit et in ea habitare. Juravit Ramnulfus sacramentum super altare Sancti Stephani, ut hanc balliam fideliter teneat. Canonicus qui hanc terram in obedientiam tenuerit, Ramnulfus ei fideliter serviat, et si unum ex ser-

 

(1) Macqueville, aujourd'hui commune du canton de Matha en Charente-Inférieure.

(2) Ballia: admininstration. De là Bujulus: baile, baillif. (Du Cange).

(3) Mesure agrairie, sesterée (Du Cange).

(4) Saint-Etienne est encore le vocable de l'église de Macqueville.

 

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vientibus suis mittere voluerint cum Ramnulfo, placeat ei et adjuvet eum in omnibus fideliter.

 

CVII.

DE ALODIO ALGENSI.

 

Aimeric donne aux chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême son aleu d'Auge, situé dans la viguerie de Marcillac, que les fils de Robert, prévôt d'Angoulême, tiennent de lui à fief. (Date inconnue.)

 

Quoniam peccatis nostris divinam cotidie majestatem offendimus, nec digna satis conversatione faciem ejus, nostram propter infirmitatem, placare sufficimus, fratrum suffragia ad comportanda delictorum honera nobis implorare salutare ducimus. Ut enim Jacobus, apostolus, ait pro invicem nobis orandum est ut salvemur; quantum vero ad peccatorum abolitionem studium valeat orationis, et idem in sequentibus testatur dicens quoniam « multum valet deprecatio justi assidua ». Ipsa quoque veritas certam delictorum, exorationis fructu, sperare veniam, fidelium devotionem affirmando, ita corroborat: « amen dico vobis, quicquid orantes petitis, credite quod accipietis et fiet vobis.»  Et quia sanctorum patrum auctoritas eos in aecclesia constituit, qui et de reliquorum fidelium benedictione, corporis sustentationes accipiant, et assidua pro eorum expiatione ad Dominum supplicationes et vota fundant, saluberrimum est ut qui terrena possident, corporea illis beneficia impertiant, spem certam habentes quoniam quanto uberiora eis impenderint, tanto ampliora centupliciter a Domino recipient spiritualia. Unde, ego, Aimericus, dominicae in omnibus sententiae credulus, meorum propter remissionem delictorum, canonicis in aecclesia engolismensi, in honore sancti Petri dedicata, Deo servientibus, do alodium meum quod est in territorio

 

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Aigensi (1), in vicaria Martiliacensi, quod videlicet alodium filii Rotberti, prepositi Engolismae, de me donativum habebant. Firmissimo dono, omnia in integro trado supradictis canonicis ad habendum et tenendum, cum pratis, silvis, pascuis, aquis aquarumve decursibus, et cum omnibus quae super se habent, vel intra se, nemine contradicente. Si quis autem heredum, vel proheredum meorum hanc donationem infringere voluerit, inprimis Dei Omnipotentis maledictionem incurrat et auri XXti libras componat et nichil de hoc quod temptavit perficiat. Si quis autem episcopus, aut malus aliquis homo de communi possessione fratrum hoc tollere voluerit, quicumque successor meus illo fuerit tempore sibi proprium vendicet et teneat quousque omni sine calumpnia supradictis canonicis restituatur.

 

CVIII.

DE TERRA DE MOLEDA.

 

Convention passée par devant l'évêque Girard II, entre les chanoines d'Angoulême et les moines de Bassac: Les uns auront toujours la moitié de ce que posséderont les autres dans les terres et dans les bois de Moulède. Si les moines ne peuvent pas payer leur part des acquisitions qui seront faites, les chanoines avanceront la somme nécessaire jusqu'à concurrence de trois cents sols et retiendront la récolte des autres, au prix courant au moment de la cueillette, jusqu'à complet remboursement. L'église à bâtir, le cimetière, le droit curial, les moulins, tout sera par moitié. (1117).

 

Ego, Gerardus, engolismensis episcopus et sanctae Romanae Æcclesiae legatus, notum fieri presentibus et futuris, volo quod canonici beati Petri engolismensis sedis et abbas Baciacensis talem conventionem de bosco et terra de Moleda, in presentia nostra fecerunt, ut ex illa parte quam

 

(1) Auge, près de marcillac. Aujourd'hui commune du canton de Rouillac.

 

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baciacenses monachi habent, canonici habeant medietatem; et ex illa quam Aimericus Cornolius dedit beato Petro et canonicis, monachi habeant medietatem. Quin etiam, ex illo quod adquiretur, similiter canonici habeant medietatem et monachi aliam. Si vero, pro adquisitione peccunia necessaria fuerit, et monachi vel noluerint, vel non poterint dare, canonici usque ad trecentos solidos plusquam monachi dent, eo pacto quod canonici totum illud quod ex ipsa peccunia adquiretur, tamdiu habeant, donec ex medietate ad monachos pertinente, videlicet ex annona et ex vino, ex aliisque predicti bosci et terrae redditibus, tantum pecuniae quantum a canonicis datum fuerit, eis persolvatur, ita ut eo pretio quo annona in messe et eo quo vinum in vendemia vendetur, ab ipsis accipiatur. Itaque, ut hoc pactum ratum et firmum perpetuo maneat, cartam sub cirographo describi disposuimus, ut in utroque capitule, scilicet canonicorum et monachorum, concedi fecimus. Anno ab Incarnation Domini MCXVII; Romae presidente domno papa Paschale secundo, et in Engolisma, Gerardo episcopo; in Frantia vero, regnante Ludovico rege, et in Engolisma, dominante Willelmo comite (1). Hoc etiam quod oblivioni traditum luerat addendum decrevimus, ut ecclesiae quae ibi edificabibur, cimiterii quoque et juris parrochialis (2) ac molendinorum, medietatem monachi habeant unam et canonici aliam.

S. Domni Gerardi episcopi ┼. S. Godefredri, abbatis ┼. S. Johannis, prioris ┼. S. Huncberti. monachi ┼. S. Ugonis ┼. S. Giraudi ┼.

 

(1) Guillaume III Taillefer.

(2) Il est douteux que Moulède ait jamais été paroisse; mais sa chapelle était ouverte à ses habitants.

 

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CIX.

ITEM DE MOLEDA.

 

Pierre Baudrand, pour le salut de son âme, de celles de son père et de ses autres parents, donne aux chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême ce qu'il possède dans les bois de Moulède et consent à ce que les moines de Bassac en aient la moitié. (Date inconnue.)

 

Notum volumus fieri tam presentibus quam futuris, quod Ogo, Petrus Baudrandi, hoc quod in bosco quod Moleda vocatur hereditario jure possidebam et alii a me obtinebant, pro anima patris mei et anima mei ipsius et parentum meorum, canonicis beati Petri engolismensis sedis concessi. Laudavi etiam et volui quod illud quod batiacensis abbas et ejus monachi in eodem bosco habebant et adquirere possent, cum canonicis beati Petri dividerent. Et, ad majorem hujus concessionis evidentiam, signum crucis propria manu impressi et super altare beati Petri posui. S. Petri Baudrandi ┼.

 

CX.

ITEM.

 

Aimare Pousat et ses frères, pour le salut de leurs âmes et de celles de leurs parents, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême tout ce qu'ils possèdent dans la terre de Moulède, en retour de certaines faveurs spirituelles. (1101-1120.)

 

Ego, Aimarus Pousat et Fulcaudus Aimari et Arnaudus Aimari, germani fratres, pro remedio animarum patris et matris nostrae omniumque parentum nostrorum et nostrarum, concedimus et donamus totum quod habemus et habere videmur in bosco de Moleda et in terra in qua boscus situs

 

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est. Hoc totum videlicet concedimus et donamus Deo et beato Petro et canonicis majoris engolismensis aecclesiae, tam presentibus quam futuris, in manu et presentia domni Gerardi, engolismensis episcopi et Sanctae Romanae Æcclesiae legati, et Achardi, archidiaconi, et Iterii Archembaudi et Gaufredi Engolisme et aliorum complurium canonicorum. Ipse vero episcopus et archidiaconus et ceteri canonici concesserunt nobis ut, nec nobis, nec uxoribus, nec filiis nostris tam sanis quam infirmis paenitentia, nec Dominici Corporis et Sanguinis acceptio negetur, nisi de injuriis in capitibus nostris ad nos pertinentibus capitalem emendationem facere contradixerimus. Ut autem hoc donum firmius maneat, manibus nostris huic cartae signum crucis impressimus. S. Aimari Pousat ┼. S. Fulcaudi Aimari ┼. S. Arnaldi Aimarii ┼.

 

CXI.

DE LUGERAC ET DE ROMANAC.

 

Gérauld d'Olérat, chanoine d'Angoulême et reclus de L'Houmeau, atteste que ses frères, Arnaud Bouchard et Pierre Guerilla, ont donné à la cathédrale tout ce qu'ils possédaient à Lugérac et à Romanac. Les chanoines ont accepté Arnaud Bouchard dans leur compagnie. Gérauld d'Olérat reçoit du chapitre ces mêmes biens, dans sa prébende. (Date inconnue.)

 

Ego Geraudus Doleirac (1), canonicus sancti Petri Engolismensis et sedis, reclusus de Losmel (2), notum fieri volo presentibus et futuris quod Arnaudus Bochardus et Petrus Guerilla, frater ejus, dederunt sancto Petro et engolismensi

 

(1) On trouve Olérat, aujourd'hui village de la commune de La Rochefoucauld, autrefois paroisse.

(2) L'église de Saint-Jacques de l'Houmeau, unie, dès le commencement du XIIe siècle, à la cathédrale, après avoir appartenu au monastère de Saint-Cybard, avait été et comportait encore une aumônerie. Nous pensons que la chanoine Gérauld d'Olérat était, ou chef, ou membre de la petite communauté qui la desservait.

 

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aecclesiae totam possessionem suam de Lugeirac et de Romanac (1), quam habebant, sive in silvis, sive in aquis, et totam terram, seu cultam, sive incultam. Canonici etiam beati Petri dederunt Arnaldo Bocardo beneficium aecclesiae spiritualiter et temporaliter. Ego vero, Geraldus de Oleirac, canonicus sancti Petri, habui et possedi a beato Petro predictas possessionos quiete et sine calumnia. S. Arnaudi Burcadi ┼. S. Petri Guerilli ┼. S. Geraldi Oleirac ┼.

 

CXII.

DE MANSO DE BOCONAULA.

 

Rainauld Alon et ses frères donnent à Saint-Pierre d'Angoulême le mas de Boconaule, un champ, le quart des vignes de Vignolles, leurs droits sur un four et une maison, le tout à Angoulême, la maison devant et le champ près de la porte Saint Pierre. (1101-1120.)

 

In Dei nomine, ego Rainaldus Alo, et fratres mei, Arnaldus atque Willelmus, donamus et concedimus Deo et beato Petro engolismensis matricis aecclesiae et canonicis, in eadem aecclesia Domino Deo servientibus, massam de Boconaula (2) et partem nostram furni et campum prope portam, quae Sancti Petri nuncupatur, sub muro, et quartas vinearum de Vignolis (3), et jus quod in domo, quae ante portam aecclesiae beati Petri est, nos habere dicebamus, ut deinceps ipsi canonici et eorum successores, absque calumpnia et inquietatione, quiete habeant et in perpetuum

 

(1) Lugerac, hameau de la commune de Montignac-le-Coq, canton d'Aubeterre en Charente, et Romain, alias Romanha, hameau de la commune de Saint-Vivien, canton de Montagrier en Dordogne.

(2) On trouve Baconneau dans la commune de Puymoyen, et La Font-Baconnaul, un peu en deçà dans la commune d'Angoulême. Ce nom n'est-il pas une altération de celui du Mas dont cette charte porte donation et qu'elle présente près d'Angoulême?

(3) Vignolles, sous les murs d'Angoulême. Voir charte V.

 

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possideant. Et ut haec nostra donatio firma et rata permaneat, sub firmitate hujus cartae, memoriae tradidimus atque propriis manibus eidem cartae signum crucis impressimus, S. Reinaldi ┼. S. Willelmi ┼. S. Arnaldi ┼. Hoc donum super altare beati Petri factum viderunt Achardus, engolismensis Archidiaconus (1), Arnaldus sacrista, Eldradus capellanus episcopi (2), Willelmus de Chiarne et Poncius.

 

CXIII.

DE WILLELMO DE ATIAC ET DE CARMENTO.

 

Guillaume d'Atiac, pour le repos de l'âme de son père et de sa mère, donne à Saint-Pierre d'Angoulême son domaine, dit Le Pré Quintat, dans la paroisse de Charmant. (Date inconnue.)

 

In nomine Domini Nostri Jhesu-Christi; notum sit omnibus Dei catholicae aecclesiae fidelibus, qualiter ego Willelmus de Atiaco, dono atque liberaliter concedo, ut liberum est, sine alicujus calumpniatione, beato Petro et canonicis, loco servientibus, pro anima patris mei ac matris meae, omne predium quod habeo in parrochia Charmeniacensi (3), nomine Pratum Quintatum, uxore mea et filiis cunctis annuentibus, sive sint vineae, aut terra culta, aut inculta, vel silvae, qualecumque sit alodium impendo, absque ullo retinaculo quod possit homo premeditari. S. Willelmi de Atiac, propria manu sua factum ┼.

 

(1) 1090-1120.

(2) Chapelain de l'évêque Girard II, de 1101-1136.

(3) Charmant, aujourd'hui commune du canton de La Valette. Le chapitre cathédral y avait l'église et d'autres droits importants.

 

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CXIV.

DE MANSO DE LUNESSA.

 

Guillaume Audoin et ses frères donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines la moitié de leur mas et aleu de Lunesse. Le cens qui leur en revient, consistant en un mouton, une charretée de bois et un repas, sera perçu alternativement, une année par eux, l'autre année par les chanoines. A la place du repas, les chanoines recevront deux sols. (1101-1130.)

 

Ego Willelmus Alduini et Bernardus et Alduinus et Arnaldus, omnes videlicet fratres, pro remissione peccatorum nostrorum, donamus et concedimus Deo et beato Petro et engolismensibus canonicis, presentibus et futuris, medietatem mansi de Lunessa (1), qui est alodium nostrum, ut canonici in perpetuum integre habeant tocius mansi medietatem et de terris et de vineis et de silvis et de pratis et de aquis et de justiciis et de rectis et de quisitionibus et taliadis et de omnibus redditibus. De uno autem ariete et una carrucata lignorum et uno prandio, quae per singulos annos, ex predicto manso censualiter habemus, ita inter nos et canonicos statutum est ut nos habeamus haec in uno anno et canonici in alio; canonici vero pro predicto prandio duos solidos habeant. Itaque ut hoc firmius et certius maneat, cartulae et predicto dono et concesssione descriptae, unusquisque signum crucis imprimendo, in manu domni Gerardi, engolismensis episcopi et Sanctae Romanae Æcclesiae legati, firmamus. S. Willelmi Alduini ┼. S. Bernardi Alduini ┼. S. Alduini ┼. S. Arnaldi ┼.

 

(1) Lunesse, hameau de la commune d'Angoulême, près de l'Isle d'Espagnac.

 

― 104 ―

CXV.

DE INSULA SPANIACI.

 

Guichard, prévôt d'Angoulême, touché de la générosité des chanoines qui ont accueilli dans leur compagnie Bernard Audoin, sans dot, leur abandonne l'objet d'un litige qu'il avait avec eux a l'Isle d'Espagnac. (Date inconnue.)

 

Ego Guiscardus, engolismensis prepositus, videns bonum votum engolismensium canonicorum erga Bernardum Alduini, qui, sine alicujus precii taxatione, eum canonicum fecerunt, pro remissione peccatorum meorum et pro ipsius et fratrum ejus amore, quicquid quaerelae et calumpniae, in burgo et in terra beati Petri quae Insula Spaniaci (1) dicitur, habebam, beato Petro et engolismensibus canonicis dimitto et finio, et signum crucis propria manu scribendo confirmo. S. Guiscardi ┼.

 

CXVI.

DE INSULA SPANIACI.

 

Convention passée par devant Girard II, évêque d'Angoulême, entre le chapitre, d'une part, et Guillaume Audoin et son frère, de l'autre, touchant leurs droits en l'Isle-d'Espsgnac: Le chapitre jouira en paix de ce qu'il y possède seul. Quant à la terre commune entre les parties, ils la laissent en cet état et ils s'en partageront les revenus par moitié, y compris les avoines et autres produits rustiques, les jardins et prés bordant la rivière. Les hommes de la dépendance de chaque partie y auront les pâturages nécessaires à leurs animaux. Si le droit de pacage est concédé à d'autres, la prestation fournie sera partagée de même. Le chapitre accorde la sépulture dans son cimetière aux frères Audoin et à leurs épouses. 1120.

 

Ego Gerardus, episcopus engolismensis, notum fieri volo presentibus et futuris quod canonici sancti Petri engolismensis sedis et Guillelmus Audoini et frater ejus, Alduinus,

 

(1) L'Isle-d'Espagnac, commune du canton nord d'Angoulême.

 

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ante nos convenerunt pro contentione quam habebant de terra de Insula quae dicitur de Spanac et de riperia circumadjacente. Hanc vero litem ad talem concordiam perduximus: Concessum est enim a fratribus illis, Willelmo et Alduino, quod propriam terram sancti Petri, quae est in predicta Insula et in circumadjacente riperia, et homines in ea manentes libere et quiete possideant canonici, ut nemo alius ibi aliquam consuetudinem habeat, neque per vim, neque per quesitionem, nec aliquo alio modo. Communis vero terra canonicorum et predictorum fratrum, ubi est habitatio hominum, communiter habeatur, ita ut redditus equaliter inter canonicos et predictos fratres dividantur, tallede vel quesitiones communi consilio fiant et simili modo equaliter dividantur. De quesitione vero avenae, quae civada dicitur, retinuit Guillelmus et frater ejus, ut in singulis rusticis communis terrae, unusquisque eminam querat, quod est sextarius, et canonici similiter querant sextarium. Riperia quoque circumadjacens, sive culta, sive inculta, communiter habeatur, ita ut redditus, sive de ortis, sive de pratis, sive quolibet alio modo colatur, inter canonicos et sepe dictos fratres communiter et equaliter dividantur. Homines vero canonicorum ad suum ad facere roscam et pascua suorum animalium, a canonicis habeant. Similiter et homines predictorum fratrum roscam et pascua suorum animalium a predictis fratribus habeant. Si vero alii homines qui neque canonicorum, neque predictorum fratrum sint, roscam vel pascua in predicta riperia habere voluerint, census vel servitium communiter habeant et equaliter inter ipsos dividatur. Et ut hoc pactum et haec concordia firmius et certius teneantur, ego Gerardus, engolismensis episcopus, et Achardus, engolismensis archidiaconus, et Ricardus, cantor, pro concessione canonicorum, signum crucis in hac carta fecimus. Similiter et Willelmus Alduini et Alduinus et Bernardus, canonicus, fratres ejus, signum crucis in eadem carta facerunt et ad majorem certitudinem cartam sub scirographo fecimus, ut et ipsi canonici suam habeant cartam et utramque sigillo nostro muniri fecimus. Pacti sunt autem predictis fratribus canonici ut in cimiterio beati Petri, post

 

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obitum suum, ipsi et uxores eorum honeste sepeliantur. Testes vero hujus concordiae isti sunt: Iterius Archembaldi; Willelmus, blanziacensi abbas, Gaufredus Engolismae, canonici; Willelmus de Gorvila, Willelmus de Jais, laici. Facta est autem haec concordia in claustro beati Petri, anno ab Incarnatione Domini MCXX; regnante Ludovico, rege Francorum. S. Girardi, episcopi ┼. S. Achardi, archidiaconi ┼. S. Richardi, cantoris ┼. S. Willelmi Alduini ┼. S. Alduini ┼. S. Bernardi Alduini ┼.

 

CXVII (1)

DE THELONEO SALIS (2).

 

Le comte Guillaume III Taillefer et son fils, Vulgrin, donnent à Saint Pierre d'Angoulême leurs droits sur le sel qui est débarqué au port de Basseau (1089-1101).

 

Ego, Willelmus Talefer (3) comes engolismensis, et Vulgrinnus, filius meus, donamus et concedimus beati Petri majori engolismensi acclesiae et ejusdem loci canonicis, theloneum salis quod habemus in nave Basselis (4), excepta parte beati Eparchii. Hoc autem donum facimus pro nostrarum nostrorumque parentum redemptione animarum, in presentia Ademari, episcopi (5), Mainardi Cramalli, Iterii Archembaldi. S. Willelmi, comitis ┼. S. Vulgrinni ┼.

 

(1) Cette charte se trouve une première fois dans le manuscrit, sous le n° 82, sans titre et sans indication de témoins. Nous avons préféré cette dernière version.

(2) Voir charte CLIV.

(3) Guillaume III, 1089, auquel Vulgrin II succède en 1120.

(4) Le port de Basseau, aujourd'hui délaissé pour celui de l'Houmeau sous Angoulême. Son bateau public servant à traverser le fleuve et remplaçant l'ancien pont du 13e siècle a été remplacé à son tour vers 1830 par un pont suspendu et, en 1895, par un pont en pierres.

(5) 1075-1101.

 

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CXVIII.

DE CRUCIFIXO ET DE ALTARE.

 

Donation par le chanoine Ogier à la chapelle du Crucifix récemment fondée dans la cathédrale. (27 janvier 1021.)

 

Initio nascentis AEcclesiae, apostolorum pedes glomerabantur copia terrena fidelium, quo facilius ubertas frugum coelestium in mentibus foecundans exuberaret eorum. Nam attestante Luca hoc ipsum quod famur, discimus Ananiae et Saphirae mortis precipitium quam evenisse citum, causa rei fraudatae a generalitate in proprietatis baratrum. Itaque ego, Dei servus, Sancti Petri engolismensis aecclesiae matris canonicus, nomine Otgerius, spem animae meae commitens sancto vultui Crucifixo, sanctoque altari, ad pedes ejusdem Crucifixi fundato (1) in monasterio Sancti Petri memoratae civitatis, quia utraque, Domino annuente, a me sunt condita ex proprietate mea, cum consilio timentium Deum, volo generalitatem ex hoc perpetuam fieri. Igitur ut perpetualiter deveniat communialiter ad generale dominium omnium clericorum istius loci hoc altare et quicquid munerum altaris ejusdem votis fidelium advenerit, hoc ego decerno et voluntate stabili corroboro. Quicumque autem homo hoc ex dominio canonicorum substulerit, volens alicui in proprio dare, vel ad opus suum retinere et qui acceperit et qui dederit, qui vendiderit et qui emerit et qui ad opus suum in proprietate detinuerit, Jhesu-Christi maledictione dampnetur, et Sancti Petri apostoli auctoritate, a societate vitae aeternae excommunicatus, extraneus habeatur. Et ut firma et stabilis permaneat haec ratio, dominorum episcoporum auctoritate firmetur. Subscriptio: S. Sancti patris nostri domni episcopi Engolismae Rohonis et omnium clericorum

 

(1) Voir charte XXVIII.

 

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ejus. S. Arnaldi (1), episcopi petragoricensis. S. Islonis (2), episcopi sanctonicensium et omnium clericorum supradictorum episcoporum subscriptio. IIII kalendas febroarii, anno MXXI ab Incarnatione, indictio III (3).

 

CXIX.

DE PIPERE LEMOVICENSIS.

 

Concordat passé par devant l'évêque Girard II entre les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême et les moines de Saint-Martin de Limoges, au sujet d'un cens grevant la terre de Saint-Hilaire sur l'Autize en Poitou, donnée à ces derniers par notre évêque Rohon de Montaigut. Les premiers réclamaient cinq livres de poivre; les autres disaient n'en devoir que trois ou une somme de cinq sols. Il est convenu qu'ils n'en devront que trois; mais ils les enverront, au plus tard en la fête de Saint-Hilaire, sous peine d'avoir à payer le double. 1101-1113.

 

Notum esse volumus tam presentibus quam futuris dissensionem fuisse inter canonicos sancti Petri sedis engolismensis et monacos sancti Martini de basilica sita Lemovicis, de censu terrae ad sanctum Ylarium (1) super Alticiam, quae est in pictaviensi pago. Canonici enim querebant quinque libras piperis; monachi vero dicebant se tantum debere tres libras piperis, aut, si vellent, quinque solidos argenti, et hoc auctoritate suae cartae asserebant. Quam discordiam Girardus, episcopus engolismensis, consilio domni Mai-

 

(1) Fondateur de notre abbaye de Cellefrouin et du prieuré de Saint-Léger de Cognac.

(2) Frère de notre évêque Grimoard de Mussidan.

(3) Il faut lire indictione IV.

(4) Saint-Hilaire de Maillezais, où existait déjà une abbaye bénédictine et qui devint évêché en 1317. Maillezais est aujourd'hui un chef-lieu de canton de la Vendée.

 

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nardi, cantoris, et aliorum engolismensium canonicorum, cum abbate Geraldo sancti Martini et monachis ejus, ad hanc concordiam perduxit ut, in unoquoque anno, in nativitate Domini, abbas, vel, si abbas defuerit, monachi sancti Martini mitterent, per legatum suum, Engolismam, tres libras piperis et redderent canonicis sancti Petri, quo nisi infra festivitatem sancti Ylarii reddatur iste census, pactum fuit ut eo anno dupliciter redderetur. Hanc vero terram pro qua census iste redditur dedit Roho, engolismensis episcopus, sancto Martino, consilio engolismensium canonicorum, quibus eandem terram dederat. S. Girardi, episcopi. S. Mainardi, cantoris. S. Eldradi, canonici. S. Ugonis medici. S. domni abbatis Geraldi. S. Stephani, prioris. S. Aldeberti, monachi.

 

CXX.

DE TERRA CALISIA.

 

Hugues Raoul, Pierre et Zacharie abandonnent à Saint-Pierre d'Angoulême des domaines et droits litigieux: moitié de la borderie de Chalais, près la Boixe, et de la dîme de maisons et jardins à Puyréau, toute la dîme de la borderie de La Grange et divers. (1101-1136.)

 

Ego Ugo Radulfi et ego Petrus et ego Zacharias, presentibus et futuris notum fieri volumus quod, in manu Girardi, engolismensis episcopi, dedimus beato Petro et matri aecclesiae engolismensi, pro salute animarum nostrarum nostrorumque parentum, medietatem borderiae nostra, in terra dicta Calisia (1) juxta forestem Buxiae, quam quidem bordariam nos totam tenebamus et canonici sancti Petri medietatem tocius alterius terrae, dictae Calisiae habebant. Querelam quoque et calumpniam quam adversus canonicos in medietate decime illius terrae, dictae Calisiae, habebamus,

 

(1) Nous donnons à cette terre le nom de Chalais, comme se rapprochant le plus du nom latin Calisia. Elle était près de Puyréau.

 

― 110 ―

quam quidem medietatem ipsi canonici tenebant, eis sinivimus et omne jus nostrum, si quid habebamus, illius medietatis, beato Petro canonicis dedimus et concessimus. Omnem etiam querelam et calumpniam quam habebamus in burgo Podii Regalis (1), eisdem canonicis omnino finivimus, et medietatem decimae domorum nostrarum et hortorum qui adjacent burgo Podii Regalis, quam decimam canonicis injuste auferebamus, beato Petro et canonicis concessimus et dedimus. Totam quoque decimam bordariae Grauge (2), quam canonicis similiter injuste auferebamus, eis dimisimus et dedimus. Illam etiam particulam terrae in longum extensam juxta viam Manliae, prope burgum Podii Regalis, quam particulam de masso nostro esse dicebamus et canonici de suo masso dicto Villafazo (3), beato Petro et matrici aecclesiae engolismensi dedimus et concessimus, nulla calumpnia retenta. Totam insuper terram et elemosinam in pratis, in silvis, in aquis, in agri cultura, quam terram, sive elemosinam pater et avus noster beato Petro et canonicis dederunt, nos eis concessimus et dedimus quantum potuimus. S. Ugonis ┼. S. Petri Radulfi ┼. S. Zachariae ┼.

 

CXXI.

DE MANSO DE CALISIO.

 

Gérard Rapace, donne à Saint-Pierre d'Angoulême tous ses droits sur le mas de Chalais (1101-1130).

 

Ego Girardus Rapatius, pro salute animae meae et parentum meorum, dono et concedo Deo et beato Petro engolismensi et canonicis, in aecelesia beati Petri engolismensis sedis, Domino Deo servientibus, omnem meam rectitudinem masse de Caleso (4), ut deinceps et ipsi et successores eorum

 

(1) Puyréau, commune du canton de Mansle.

(2) La Grange, commune d'Aussac, canton de Saint-Amand-de-Boixe.

(3) Voir charte XCII.

(4) Voir charte précédente.

 

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quiete habeant et possideant. S. Girardi Rapaci, propria manu ┼. Testes hujus doni sunt Gerardus, engolismensis episcopus et Sanctae Romane AEcclesiae legatus, Willelmus de Rupe, Arnaldus Poncat, Petrus Cortet, Giraudus Valetis, Gaufredus Engolismae, Petrus Barda.

 

CXXII.

DE DECIMA SANCTI GRATULFI.

 

Hugues de Sales et Itier, son frère, abandonnent au chapitre cathédral d'Angoulême une partie des dîmes de Saint-Groux, qu'ils lui avaient longtemps disputées (1101-1130).

 

Ego, Ugo de Salis, presentibus et futuris notum fieri volo quod medietatem quartae partis decimae aecclesiae Sancti Gradulfi a canonicis beati Petri engolismensis adquirere volebam, qui eam possidebant; canonici vero affirmabant quod pater meus eandem decimam dederat aecclesiae beati Petri engolismensis, consilio matris meae, ad cujus hereditatem pertinere videbatur. Unde ego, post multas querelas meas, divinae miserationis intuitu, pro remedio animae meae et parentum meorum, predictam partem decimae, unde conquerebar donavi et concessi aecclesiae et canonicis beati Petri engolismensis, ut deinceps tam ipsi quam successores eorum quiete habeant et possideant, ita ut nulli de heredibus meis calumpniari seu auferri liceat ulterius, nam concessionem et donum similiter fecit Iterius, frater meus. Hoc autem donum feci in manu domni Girardi, engolismensis episcopi et Sanctae Romanae AEcclesiae legati, presente Alduino de Rufeio, Arnaudo Dambureis, Ademaro de Cella, Petro Radulfi. Et ut hoc donum firmum et certius permaneat, ego Ugo et frater meus Iterius huic cartae propriis rnanibus nostris signum crucis impressimus ┼. ┼.

 

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CXXIII.

DE ECCLESIA SANCTI MEDARDI DE ALGA.

 

Pierre III de Confolens, évêque de Saintes, d'accord avec son chapitre, donne l'église de Saint-Médard d'Auge à Saint-Pierre d'Angoulême (1118).

 

Ego Petrus (2) Dei gratia, Sanctonensis episcopus, notum fieri tam presentibus quam futuris volo donum quod feci aecclesia engolismensi de aecclesia sancti Medardi de Alga. Sit igitur notum me dedisse aecclesiae sancti Petri engolismensi aecclesiam sancti Medardi de Alga, in manu domni Gerardi engolismensis episcopi sedis apostolicae legati, assensu Lamberti, praedictae aecclesiae capellani, concedentimus hoc clericis nostris: Iterio, magistro scolarum; Hugone, archipresbytero; Beraudo, capellano; Willelmo, cancellario. AEcclesia nostra sanctonensis tunc temporis archidiacono vacabat (3). Hoc fecimus, salvo jure sanctonensis sedis. Testes sunt Arnaldus, sacrista; Eldradus, capellanus; Gaufredus Engolisma et alii. S. domni Petri, sanctonensis episcopi, SS. S. Iterii, magistri. O (4) . S. Beraudi, capellani. SSS. S. Lamberti, capellani. ┼ ┼ ┼.

 

(1) La charte qui porte le n° 158 dans le manuscrit étant la même que celle-ci, nous la supprimons.

(2) Pierre III de Confolens était chanoine et chantre d'Angoulême lorsqu'il fut fait évêque de Saintes en 1115.

(3) Cette vacance se rapporte à 1118.

(4) Nous devons faire remarquer que la lettre O est barrée, comme le sont les S des souscriptions. Ce cas se rencontre dans quelques unes des chartes suivantes.

 

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CXXIV.

DE ECCLESIA DE TOUZAC.

 

Le même confirme le don fait par Rainauld, son prédécesseur, au chapitre d'Angoulême, de l'église, du cimetière et du presbytère de Touzac (1117-1127).

 

Ego Petrus, Dei gratia, Xantonensis episcopus, attendens donationem quam bonae memoriae Rainaldus, xantonensis episcopus, predecessor noster, fecit (1) canonicis engolismensibus de aecclesia de Touzac et de cimiterio ejus et de feodo presbitorali, in presentia domni Girardi, legati, et nostra, tunc enim eram precentor engolismensis aecclesiae, attendens, inquam, illam donationem, laudo illam et pontificali auctoritate confirmo et, sicut ipse donavit, dono; et, sicut ipse concessit, concedo, salva canonica reverentia xantonensis episcopi. Et, ne in posterum canonicis engolismensibus do hoc possit evenire aliqua inquietatio, manu nostra subscripsi et scriptum anulo aecclesiae nostrae muniri feci. Ego Petrus, xantonensis episcopus, subscripsi SSS. S. Amalvini, archidiaconi ┼. S. Magistri Iterii O (2).

 

CXXV.

DE SANCTO EPARCHIO.

 

Acte d'affranchissement accordé par saint Cybard à cent soixante-quinze esclaves. (31 mars 558.) (3)

 

Exemplar. Venerabile in Christo, beatissimo sacerdote Aptonio, episcopo (4) et venerandis presbiteris ac diaconi-

 

(1) Voir les chartes CXXVII et CXXVIII. Cette donation avait été faite par Guillaume Testaud, mais autorisée par l'évêque Rainauld.

(2) Amalvin et Itier sont du clergé de Saintes.

(3) Certaines expressions archaïques et les ruches qu'on a tenté de reproduire dans les souscriptions nous font volontiers croire à l'authenticité de de document. Sa langue n'est pas mérovingienne, mais peut avoir été modifiée par le copiste.

(4) Aptone, 542-566.

 

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bus equolisnensis aecclesiae, Eparchius (1), etsi indignus, diaconus et reclusus. Humanum genus cultus divinae religionis admonuit caelestia colere et terrestria negligere. Recti etenim, calcata terrena, sive caduca, ad meliora festinant, quos Domini repromissio ad aeternitatem inmortalitatis invitat, quo fit ut apud Dominum inpensa servorum quam merentur ad partem obsequii gratiam dignam libertatis conditione percipiant. Ideoque haec epistola quos quas per manum meam de collatavorum hominum redemi et michi per ab ipsis paret dato, liberas facio his nominibus: Saturninum, Pappolum, Gregorium, Octabianum, Carterium, Enelianum, Colonium, Berulfum, Arconcium, Cottanem. ┼. Gaianum, Badanem, Montanum. ┼. Gothunium ┼, Willebaudem, Gratum, Suindemodum, Baldelanem, Domninum, Osdrilianem, Godinum, Agroetium, Marcomerem, Baudomerem, Martianum, Maurum, Honoricum, Marcoredum, Lendaciarium, Godoenum, Venatorem, Sineleifum, Vualegildum, Leubaredum, Hildemerem, Senericum. ┼. Desiderium, Mumolum, Guntheredum, Enerium, Theudarium, Maurum, Gamaredum, Gratum, Geriulfum, Emnulfum, Aggemerem, Baudemerem, Romolum, Lopum, Silvanum, Vitolum, Gildemerem, Mariulfum, Leobodem, Gundericum, Vualacharium, Justinum, Fredulfum, Laurentianum, Barontacum, Nantomerem, Magnentium, Brunonem, Martinianum, Aventium, Latinum. ┼. Suinthibaudum, Fratilonem, Godoevium, Fredosum, Venerium. Lopasium, Colobanum, Vuilleuntum, Ennulfum, Sinditionem, Sanctum, Gennulfum, Daibodem, Abundum, Avintiolum, Amandum, Innocentium, Unstricianum, Aunacharium, Vuentrulfum, Perpetuum, Alvotinem, Mauromerem, Enilianum. ┼, Vuartide, Flado; Resuna, Helariam, Miunam, Nantevera, Pieriam, Vuilleguntem,

 

(1) Saint Cybard, reclus à Angoulême, 542-581. Mgr Cousseau, évêque d'Angoulême, 1851-1873, a écrit sa vie d'après celle publiée par les Bollandistes et d'après Grégoire de Tours. Krush dans les Scriptores rerum merovingicarum t. III (Monumenta Germaniae), a réédité la vie du même saint, mais n'admet pas qu'elle ait été composée par un contemporain. L'abbé Duschesne, dans le Bulletin critique, 1897, p. 471-473, combat l'opinion de Krush.

 

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Froseriam, Theodonivium, Guisiguntiam, Manegildein, Rumulam, Trasidonem, Leopoveram, Amasoram, Placentiam, Uthesuindam, Verbosam, Stephaniam, Sinnilevam, Vuallarunam, Tottonem, Custotam. ┼, Ursam, Agnellam. Romolam, Julianam, Ulfatinam, Martinam, Bonantiam, Gaudiosam, Ranildem, Desseguntiam, Constantiam, Tiberiam, Bladoevam, Badonem, Hinnoerdam, Marenivium, Aigonem, Porciscolam, Goebergam, Merebergam, Litemniam, Virinianam, Ageleubam, Mantildem, Elediam. ┼. Petronia, Eledia, Onla, Vualberga, Fredoeva, Leufananda, Exsoperisima, Majoriana, Silvia, Ageleuba, Theudosovinda, Gallinia, Proba, Severa, Valentia, Ennoerta, Maxentia, Habenda, Fredegunthae, Dissiguntae, Liminia, Lupa, Palladia, Amaxia, Chairegunthem, Legisberga, Baiola. ┼. Viventia, Oliba, Regina, Veseguthiam, Vuilligengunte, Fontonola, Litegonem, Ortisia. Jugo ipsorum conditionis excussum beneficium, eis romani libertas inparcior, ita ut sibi agant, sibi daegant suoque jure sibi commissos esse cognoscant. Nullius quoque heredum ac proberedumve meorum aut cujuslibet suppositi subrogatamve personae repetitionem aliquam aut molestiam vereantur. Quod si qui fortasse repletus insania facere conaverit, deprecor vos saeculares judices per divina omnia et apud regis cujus regimor ut eum legibus dominicis feriatis, insuper vero, usque in diem judicii anathema se esse cognoscat. Quorum obsequium quae pro gratia debentur, qui intro terminum AEquolisnensium civitatis consistere aut manere noscuntur, sanctae aecclesiae aequolisninse, ubi benedictionem leviticam capite meo suscepi, reservo. Qui vero intro terminum Petrogorice civitatis similiter consistere aut manere noscuntur, seaciacense monasterio (1), ubi spiritaliter me Christo tota mente intentione tradidi atque devovi, obsequium studui reservare. Reliqui

 

(1) Nous avons ici la preuve que le monastère où se retira tout d'abord saint Cybard (seaciacum, sedaciacum), n'était point dans le diocèse de Saintes, comme l'ont cru Mabillon et les auteurs du Gallia qui l'identifient avec Saint-Martin de Sarcey, t. II, col. 1092; mais dudiocèse de Périgueux. Il est permis de supposer qu'il s'agit d'Issigeac, monasterium Sigiacense, en 1153. (Dict. topograph. de la Dordogne).

 

― 116 ―

vero quique in aliis urbibus consistant, supra memoratae aquolisninse aecclesiae tuitione se habere cognoscant et obsequium implere non renuant. Simulque injungo per singulos annos supra scripti liberti mei, singulos coereos libralis in solempnitate cathedra domni Petri, qui tuicionem equulisninse aecclesia delegati sunt, in eadem die qua dixi, inferre penitus non graventur, ut dum se per hanc observationem in templo Dei cuncto populo innotescunt hii qui insidiare conantur dupliciter terreantur, et si qua sibi peculiaria habent, aut deinceps laborare potuerint, ipsis voloesse concessa. Quos quas veneratione vestri aecclesiae commendo, ut ab omnis infestantium impetus tuicionem sancti aecclesiae muniti, in perpetuo possent esse securi. Et ut firmius voluntas mea sorciatur effectum, manu propria infra subscripsi, precans beatitudinem vestram ut factum meum vestra subscriptione firmetis. Illud tamen humile prece deposco ut quecumque de memoratis libertis ad propria remeare voluerit vestras commendaticias accipere mereatur. Nam qui in loco residerent et in seculo voluerint obligare, nullatenus absque vestra voluntate vel consilio, licentiam non debeant cupulandi. Cum itaque presens cartula in aecclesia sub vestri presentia fuerit recensita, precor ut factum vel voluntatem meam conservare dignetis, et queso ut eam in archivis aecclesiasticis custodiendam tradatis, cum stipulatione subnixa. Item alia manus: ego Eparchius, propitio Christo, diachonus et reclusus, cartulam hanc absolutionis a me factam sub die II (1) kalendarum aprilis anno XLVII domni nostri Childeberti, gloriosissimi regis (2). Item alia manus: Aptonius, protector, libertatem hanc relegi sub die II kalendarum aprilis et S. Higerius, propitio Deo, presbyter, hanc relegi; et S. Frontonius, archipresbyter, libertatem hanc, sub die et anno quo supra.

 

(1) Le cartulaire porte idus. C'est évidemment une erreur du copiste, pour II.

(2) Childebert Ier, 511-558.

 

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CXXVI.

DE DECIMA DE VITRERIIS.

 

Eudes de Bouteville donne à Saint-Pierre d'Angoulême la moitié de la dîme de la paroisse de Verrières et toute celle de Lavallade qui avait appartenu autrefois à cette église. (1119.)

 

Ego Odo de Botavilla, filius Aimerici, dimitto, dono, concedo dimidiam partem decimae tocius parrochiae de Vitreriis (1) et nominatim totam decimam de Vallibus (2) aecclesiae beatri Petri Engolismensis sedis, cujus juris antiquitus erat, et canonicis, in eadem aecclesia Domino Deo servientibus, ut quiete habeant et possideant. Et ut hoc firmius fiat, promitto per fidem meam in manu Iterii Archembaldi ut quibus potero modis gariam, excepta datione mearum rerum. Hoc autem donum concessi et feci in presentia domni Girardi, engolismensis episcopi ac Sanctae Romanae aecclesiae legati, Iterii Archembaudi, Ramnulfi Achardi, Aldoini Truaudi, Jordani Gauscelmi, Rainaldi de Moneta, Bonefacii de Botavilla; et propria manu mea huic cartae signum crucis impressi, anno Incarnationis Dominicae MCXVIIII, luna XII. S. Odonis ┼.

 

CXXVII.

DE TOUZAC ET DE CIMITERIO (3).

 

Guillaume Testaud donne à Saint-Pierre d'Angoulême l'église, le cimetière et le presbytère de Touzac qu'il tenait en fief de Girard II, évêque dudit Angoulême, et engage ses frères à se joindre à lui pour faire cette donation. (1101-1117.)

 

Ego Willelmus Testaldus notum fieri presentibus et futuris volo quod, pro salute animae meae et parentum

 

(1) Verrières, aujourd'hui commune du canton de Segonzac.

(2) Aujourd'hui Lavallade, hameau de la commune de Saint-Fort-sur-le-Né, canton de Segonzac.

(3) Voir chartes CXXIV et CXXVIII.

 

― 118 ―

meorum aecclesiam de Touzac et cymiterium ejus et sanctuarium, quod feodum presbiteri dicitur, dimisi in manu domni Gerardi, engolismensis episcopi, a quo in feodo habebam et donavi Deo et beato Petro et canonicis in engolismensi sede Deo servientibus eorumque successoribus, in perpetuum et quantum potui, concessi et fratribus meis Heliae Bochardo et Alnaldo Testaudo, ut similiter facerent persuasi. Fulcho vero, frater meus, jam defunctus, in fine vitae suae, quicquid in illa aecclesia habebat et ad illum pertinent, jam sepe dictis canonicis engolismensibus, pro remissione peccatorum suorum, donavit et concessit. Et ut haec donatio nostra firmior et certior permaneret, propriis manibus nostris signum crucis subscripsimus. Interfuerunt autem huic donationi ipse Gerardus, engolismensis episcopus, in cujus manu facta est, magister Garinus, Iterius Archembaldi, Gaufridus de Clam. S. Willelmi Testaut ┼.

 

CXXVIII.

ITEM DE AECCLESIA TOIZAC (1).

 

Rainauld, évêque de Saintes, à la prière de Gérard évêque d'Angoulême. autorise les chanoines de ce dernier lieu à posséder, dans son diocèse. l'église, le cimetière et le presbytère de Touzac, que leur a donnés Guillaume Testaud. (1115-1116).

 

Ego Reginaldus, Xantonensis episcopus, rogatu domni Gerardi engolismensis episcopi, sedis appostolica legati, et canonicorum engolismensium tratrum et amicorum nostrorum, concessi Deo et sancto Pedro et canonicis engolismensibus eorumque successoribus habere in perpetuum aecclesiam de Touzac et cimiterium ejus et sanctuarium quod teolum presbiteri dicitur, videntibus domno Girardo legato, Petro cantore (2), Iterio magistro xantonensi, Iterio

 

(1) Voir chartes CXXIV et CXXVII.

(2) Chantre pendant deux ans et fait évêque de Saintes en 1117, après la mort de Rainauld.

 

― 119 ―

Archembaudi et aliis pluribus et vidente Willelmo Testaut qui in manu nostra dimisit predictam aecclesiam de Touzac et cymiterium et feodum presbiteri et hanc concessionem feci, salva canonica reverentia xantonensis episcopi. S. ┼ Girardi, engolismensis episcopi. S. ┼ Reginaudi, sanctonensis episcopi.

 

CXXIX.

DE DECIMA DE CARMENTO.

 

Seguin de Cursac et ses frères donnent à Saint-Pierre d'Angoulême toutes les dîmes qu'ils possèdent dans la paroisse de Charmant. (1117.)

 

In nomine Domini, ego Seguinus de Curciaco et Geraldus atque Fulcaudus, fratres mei, dimittimus et concedimus et quantum possumus, donamus quicquid habemus, in proprietate et in casamento, de decima parrochiae de Charmentis (1), beato Petro engolismensis matricis aecclesiae et fratribus, in ea Domino Deo servientibus, ut deinceps ipsi et successores eorum quiete habeant et possideant. Et ut haec carta, nostra dimissio, seu concessio, sive donatio firma et certa permaneat, propriis manibus huic cartae signum crucis impressimus. Factum est autem hoc donum super altare beati Petri, anno Incarnationis Dominicae MCXVII, videntibus Girardo, episcopo; Ricardo Cantore; Aimerico Geraldi; Iterio Archembaldi; Arnaudo, sacrista; Willelmo de Mareolo, Willelmo Henrici, canonicis; Arnaudo Caboto, Willelmo Tebaldi, laicis. S. Seguini ┼. S. Geraldi ┼. S. Fulcaudi ┼.

 

(1) Charmant, aujourd'hui commune du canton de Lavalette.

 

― 120 ―

CXXX.

DE ECCLESIA BEATAE MARIAE BELLI LOCI INFRA

HONOREM MARTONNI. (1060-1075.)

 

Itier Dolzac et Alède, sa femme, Robert Maldener et Guillaume Le Roux donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines l'église, le cimetière et toute la vicairie de Beaulieu, dans la seigneurie de Marthon, avec leurs demeures, aires et jardins. Quant aux terres qui sont en dehors, ils n'en donnent qu'une moitié, mais s'obligent à ne céder l'autre qu'auxdits chanoines. Il en est de même de leurs forêts. Hélie Poters et ses enfants, de qui ils tenaient ladite église, approuvent ce don. Pierre d'Espeluc qui en était le seigneur principal y joint la cession de ses droits. (1060-1075.)

 

In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti. Notum sit omnibus fidelibus, tam presentibus quam futuris, donum quod quidam fideles viri, pro remedio animarum suarum et omnium parentum suorum, beato Petro engolismensis aecclesiae contulerunt. Iterius igitur, cognomine Dolzac et Adelaldis, uxor ejus, habebant quandam partem in aeclesia Beata Marias Belli Loci (1). Rotbertus quoque cognomine Maldener, aliam partem, quam supradictus Iterius Dolzac ab ipso tenebat. Willelmus etiam Rufus, aliam partem. Hii omnes, uno consensu concordique voluntate, hanc aecclesiam, cum toto cimiterio et omnibus mansionibus et areis et ortis, vicariam quoque totam quam inibi habebant, Deo et sancto Petro, apostolorum principi, et canonicis Deo ibi famulantibus, contulerunt. De terra vero quae foris erat, aut culta esset, aut inculta, medietatem solummodo concesserunt. De alia vero medietate, hanc conventionem cum canonicis fecerunt ut nulli hominum nec dare, nec vendere,

 

(1) Beaulieu, ancienne paroisse, dont on a fait, au commencement de ce siècle, la commune de Beaulieu-Cloulas, et qui n'est plus aujourd'hui qu'un village de la commune de Dignac, canton de Lavalette. Beaulieu a encore son église.

 

― 121 ―

nisi canonicis, licitum haberent. De silvis vero quae in eadem terra erant, eadem conditione qua supra annuerunt. Ut vero hoc donum in perpetuum quietius ac firmius possiderent, his de quibus hoc beneficium tenere videbantur concedere fecerunt. Helias itaque Pauters, de quo supranominati viri hanc aecclesiam tenebant, et Odo, filius ejus, Ubelina quoque, filia ipsius, cum filio suo, nomine Petro Prepositus, hoc donum collaudaverunt propriisque manibus crucis impressione confirmaverunt. Hoc iterum donum postea concessit, cum clavibus aecclesiae beati Petri, Petrus, dominus de Espeluca, de cujus alodo erat et de quo supradicti omnes habebant. Testes qui hoc donum dare viderunt: Archidiaconus Willelmus de Alba Terra, Otbertus grammaticus, Petrus de Moneta, Petrus senecalis, Alduinus capellanus de Marton, Giraldus Amerus, Aimericus de Vosen. S. Iterii ┼┼┼. S. Heliae ┼. S. Petri ┼.

 

CXXXI.

DE MANSO DE GIRAC

 

L'évêque Girard II et son chapitre cèdent à cens leur mas de Girac, à Arnauld de Brumont. (1117-1136.)

 

Ego Gerardus, engolismensis episcopus, et capitulum engolismensis sedis, presentibus et futuris notum facimus quod Arnaudo de Brumont, de masso de Girac, tam pactum et concordiam fecimus ut, singulis annis reddat aecclesiae engolismensi et canonicis ejusdem aecclesiae octo sextarios frumenti, secundum justam mensuram quae Engolismae curret, ad festum sancti Michaelis, et duos solidos engolismensis monetae, ad vincula sancti Petri, et octo capones, ad natalem Domini, et serviat canonicis de rebus suis liberaliter et sua sponte, sicut bonus homo. Et nos con-

 

(1) Voir chartes LXXIX et suivantes.

(2) Fête de Saint-Pierre-ès-Liens, 1er août.

 

― 122 ―

cessimus ei ut ipse et heredes sui habeant ipsum massum salvis his redditibus et servitio, sicut dictum est. Ipse vero fecit hominium Arnaldo, sacristae, ad opus capituli, non ut habeat massum in feodum, sed ut fidelis sit beato Petro et canonicis. Et ut hoc pactum et concordia et concessio firmiora et cerciora permaneant, Gerardus sigillo meo muniri feci.

 

CXXXII.

DEU MANSO DE LA GRAUSA.

 

Geoffroy d'Angoulême étant fait chanoine, son père donne au chapitre la moitié du mas de La Greuze. (1101-1136.)

 

Notum facimus presentibus et futuris quod canonici sancti Petri fecerunt canonicum Gaufridum. Postea, veniens in capitulum, pater ejus qui eodem nomine vocabatur Gaufridus, scilicet de Engolisma, dedit sancto Petro medietatem mansi de Grausa (1). Hoc donum factum est presente domno Gerardo, engolismensi episcopo et Iterio Archembaudi et Robberto Ponchat et multis aliis canonicis.

 

CXXXIII.

DE EODEM.

 

Donation du reste du mas de La Greuze, à l'occasion de l'entrée dans le chapitre d'un autre Geoffroy d'Angoulême, cousin du précédent. Date inconnue.

 

Post non longum autem tempus, Robbertus de Engolisma, frater predicti Gaufridi de Engolisma, dedit sancto Petro alteram medietatem prenominati mansi, cum Gaufrido, filio suo, facto canonico. ut canonici totum mansum integre haberent.

 

(1) La Greuze, hameau de la commune de Garat, près Angoulême.

 

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CXXXIV.

DE DOMIBUS AUDOINI TRUAUDI (1).

 

Arnauld Pierre et son fils Hélie, échangent les maisons et dépendances leur venant d'Audoin Truaud, pour la part qu'a le chapitre dans la terre et la cour d'Olibe et dont le reste appartient à l'abbaye de Saint-Cybard. (1136-1149.)

 

Notum fieri volumus presentibus et futuris quod Arnaldus Petri et Helias, filius ejus, venerunt in capitulum sancti Petri et, in ipso capitulo, in presentia domni Lamberti, engolismensis episcopi (2), dederunt et concesserunt Sancto Petro et canonicis ejusdem aecclesiae quicquid habebant in domibus quae fuerant Audoini Truaut et in viridario et in omnibus quae ad domos ut sunt domus Ugonis pertinebant, sicut predictus Audoinus tenuerat. Et canonici dederunt eidem predicto Arnaldo et heredibus ejus, in commutationem, partem suam terrae et census de curte Olibe (3), nam altera pars sancti Eparchii esse dinoscitur. Huic dono et concessioni interfuerunt Calo, thesaurarius, et Robbertus Ponchat et Johannes de Botavilla et Geraldus Reinaldi et Ramnulfus Ponchat et alii plurimi.

 

CXXXV.

DE OMNIBUS ECCLESIIS ET CURTIBUS

ET TERRIS AD ECCLESIAM ENGOLISMENSEM PERTINENTIBUS.

 

Bulle de Pascal II, du 14 avril 1110, approuvant la séparation des menses de l'évêque et du chapitre d'Angoulême.

 

Paschalis episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri Girardo, engolismensi episcopo ejusque successoribus, canonice promovendis in perpetuum. Justis votis assensum

 

(1) Voir charte CLII.

(2) Lambert, successeur de Girard II, 1136-1149.

(3) Lieu inconnu que nous croyons être dans la paroisse de Charmant. Voir chartes CXCIV et CXCV.

 

― 124 ―

prebere justisque petitionibus aures accommodare nos convenit, qui, licet indigni, justitiae custodes atque precones, in excelsa apostolorum principum Petri et Pauli specula positi, Domino disponente, conspicimur. Tuis igitur, frater in Christo karissime, Girarde, justis petitionibus annuentes. sanctam engolismensem aecclesiam cui, auctore Deo, presides, apostolicae sedis auctoritate munimus. Statuimus enim ut universa quae juste ad eandem aecclesiam pertinere noscuntur, tam tibi tuisque successoribus quam et clericis in beatorum apostolorum Petri et Pauli matrice aecclesia constitutis, libera semper et illibata serventur, in quibus haec visa sunt propriis nominibus annotanda, videlicet aecclesia Varni (1), cum ipsa curte; aecclesia Marciaci, cum ipsa curte, salvis redditibus ad mensam canonicorum pertinentibus; aecclesia de Adiraco, cum ipsa curte; aeclesia de Jurnaco; aecclesia de Tolvera, cum medietate castelli et cum toto burgo et caeteris appendiciis. Guissalas (2); abbatia sancti Eparchii (3), abbatia sancti Amantii (4), abbatia Cellae Fruini (5); aecclesia Belli Loci (6), sancti Eparchii, sancti Vincentii, sancti Antonini, sancti Pauli, sancti Marcialis, sancti Petri de subtus murum, sancti Martini; aecclesia de Ulmello (7); aecclesia de Mannaco (8); aecclesia de Luciaco (9); aecclesia de Mornaco (10); aecclesia de Garaco; aecclesia de Sers (12); aecclesia de Graciaco (13; aecclesia de Catme-

 

(1) Vars et les suivantes, Marsac, Dirac, Jurignac et Touvre appartenaient à la seigneurie de l'évêque, avec Saint-Genis-les-Meulières et Pérignac, mentionnées plus bas.

(2) Guissales, hameau de la commune de Vindelle.

(3) Abbaye bénédictine de Saint-Cybard, sous les murs d'Angoulême.

(4) abbaye bénédictine de Saint-Amand-de-Boixe.

(5) Abbaye Augustine de Cellefrouin.

(6) Notre-Dame de Beaulieu et les sept suivantes, dans la ville d'Angoulême/

(7) Saint-Jacques de l'Houmeau, faubourg d'Angoulême.

(8) Magnac-sur-Touvre.

(9) Luxé, dans le canton d'Aigre.

(10) Mornac.

(11) Garat.

(12) Sers.

(13) Grassac.

 

― 125 ―

rio (1); aecclesia de Bria (2); aecclesia de Tauresio (3); aecclesia de Aneso (4); aecclesia de Bunziaco (5); aecclesia de Marnaco (6); aecclesia de Flaiaco (7); aecclesia sancti Saturnini (8); sancti Genesii (9); aecclesia de Cabraco (10); aecclesia sancti Amandi (11); aecclesia de Dozaco (12); aecclesia de Agenaco (13); aecclesia de Montibus (14); aecclesia de Amberaco (15); terra de Toiraco (16); aecclesia de Paludibus (17); castellum de Rupe Canderici (18), cum Castellania; aecclesia sancti Ylarii (19); aecclesia de Claiaco (20); aecclesia de Bercelecia (21); aecclesia de Peirinaco (2); aecclesia de Bercegollo (23); aecclesia de Cavanaco (24); aecclesia de Catureia (25); aecclesia de Foscobrona (26); terra quae dicitur Canucia Silva (27); aecclesia de Torciaco (28); cum terra quae dicitur Carraces (29). In

 

(1) Champniers, canton nord d'Angoulême.

(2) Brie-La-Rochefoucauld.

(3) Tourriers, canton de Saint-Amant-de-Boixe.

(4) Anais, canton de Saint-Amant-de-Boixe.

(5) Bunzac, canton de La Rochefoucauld.

(6) Il faut lire Narciaco, Nersac, canton sud d'Angoulême.

(7) Fléac.

(8) Saint-Saturnin.

(9) Saint-Genis-d'Hiersac, alias des Meulières.

(10) Chebrac, canton de Saint-Amant-de-Boixe.

(11) Saint-Amand, plus exactement Saint-Amant-de-Nouhère.

(12) Douzat, canton d'Hiersac.

(13) Genac.

(14) Mons, canton de Rouillac.

(15) Ambérac.

(16) Touérat, hameau de la commune de Fléac.

(17) La Palud, aujourd'hui La Couronne.

(18) La Rochandry, commune de Mouthiers.

(19) Saint-Hilaire de Mouthiers.

(20) Claix.

(21) Bécheresse.

(22) Pérignac.

(23) Saint-Laurent-de-Belzagot.

(24) Chavenat.

(25) Chadurie.

(26) Fouquebrune.

(27) Inconnu.

(28) Torsac.

(29) Charsay, hameau de la commune de Puymoyen.

 

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sanctonensi pago (1), aecclesia de Agento, cum decima et omnibus ad eam pertinentibus; aecclesia sancti Fortmati; aecclesia de Tozaco; aecclesia de Lesdevilla. In petragoricensi pago (2), aecclesia de Borno, aecclesia de Pillaco; aecclesia de sancto Romano; Castellum Bordacum, cum castellania sua; aecclesia de Auriaco; aecclesia de Nantolio; aecclesia de Venrosma; aecclesia de Campania; aecclesia de Veteri Mareolo; aecclesia de Blanzaco. In pictavensi pago (3), juxta Rufegium Castellum, aecclesia de Brenaco, cum ipsa curte. Ad mensam vero canonicorum (4), salvo jure episcopali, aecclesia Podii Regalis, cum decimis et terris et aquis circumadjacentibus; aecclesia de Mania, cum medietate decimae et terris et aquis et silvis circumadjacentibus; alodium de uno Orto et terrae et silvae et aquae de Valafazo; aecclesia sancti Gratulfi, cum decimis et terris et aquis circumadjacentibus; aecclesia Castelli Reinaldi; aecclesia Fontis Clari, cum terris et silvis circumadjacentibus; aecclesia Montiniaci (5), cum decimis; Rufium (6), cum terris et aquis circumadjacentibus; mansum de Algont; aecclesia de Charmenz, cum decimis et terris circumadjacentibus; aecclesia Juliaci (7), cum decimis et terris et silvis; aecclesia de Alterio (8), cum decimis et terris et silvis circumadjacentibus; aecclesia de Monaco (9), cum terris et silvis; terra de Petriniaco et de Voduis; decimae et terrae et silvae de Marciaco (10); Pastoris

 

(1) Dans la Saintonge: Genté, Saint-Fort, Touzac, Ladiville, aujourd'hui du diocèse d'Angoulême.

(2) Dans le Périgord: Bors, Pillac, Saint-Romain, toutes actuellement dans le diocèse d'Angoulême; château de Bourdeille, Auriac, Nanteuil, Vendoire, Champagne, Vieux-Mareuil, Blanzac, localités restées au diocèse de Périgueux.

(3) Dans le Poitou: Bernac, près du château de Raix.

(4) Pour les noms laissés dans renvoi, voir la table des noms de lieux.

(5) Montignac-Charente, près de Saint-Amant-de-Boixe.

(6) Roffy, alias Roffit, dans la banlieue d'Angoulême.

(7) Juillaguet, près Charmant, canton de Lavalette.

(8) Aussac, commune du canton de Saint-Amant-de-Boixe.

(9) Mosnac, canton de Châteauneuf.

(10) Marsac, alias Marsaguet, aujourd'hui hameau de la commune de Fouquebrune.

 

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Villa et Caput Chenet (1) et Manconosvilla et Brianacum et Roliacum (2) et Lunessa et universae terrae et silvae et aquae trans flumen Carante adjacentes quas possident canonici sancti Petri; aecclesia Spaniaci, cum terris circumadjacentibus; aecclesia Suellis et mansum de Torniaco, cum decimis et terris: mansum Grausae et terrae de Rupibus (3) et terrae et silvae et aquae de Luco; aecclesia de Vosinno, cum terris circumadjacentibus; aecclesia Belli Loci (4), cum terris et silvis circumadjacentibus, aecclesia beati Johannis Baptisterii (5) Engolismae; aecclesia de Vadolio (6), cum terris et silvis et aquis circumadjacentibus; aecclesia Inter Duas Aquas (7), cum terris et aquis et silvis circumadjacentibus. In Sanctonico episcopatu, aecclesia Juliaci (8), cum ipsa curte, et aecclesia de Vitreriis, cum paratis et sinodis (9) et decimis et terris et silvis et aquis circumadjacentibus. In aecclesia sancti Fortunati paratae et sinodi. AEcclesias itaque, sive praedia ad episcoporum, seu canonicorum usus pertinentia, quae per episcopos vel prepositos distracta sunt, in eosdem usus reparari precipimus et in perpetuum conservari. Et ne qua vel aecclesiastica, vel saecularis persona obviare vel impedire presumat, apostolica auctoritate interdicimus. Interdicimus etiam ut, te ad Dominum evocato, vel tuorum quolibet successorum, nullus omnino, invitis aecclesiae vestrae clericis, episcopum violenter imponat, sed electio episcopi, juxta canonicas santiones, in canonicorum deliberatione per-

 

(1) Inconnu.

(2) Nous avons trois localités de ce nom: Roliacum, dit souvent prope Noheriam, c'est Rouillac. Roliacum, appelé quelquefois parvum; c'est Roullet. Enfin Roliacum et quelquefois Roletum, Rolet, ou Puy-Rolet, au pied du mur nord d'Angoulême. Nous pensons que c'est de ce dernier qu'il s'agit ici.

(3) Entreroche, près de la Greuse, hameau de la commune de Garat.

(4) Beaulieu, près de Dignac.

(5) Saint-Jean, ancien archiprêtré, dans la ville d'Angoulême.

(6) Voeuil, canton sud d'Angoulême.

(7) Saint-Michel-d'Entraigues, près d'Angoulême.

(8) Juillac-le-Coq, avec Verrières, canton de Segonzac.

(9) Droits de réception. Les chanoines d'Angoulême sont seigneurs de Juillac-le-Coq, avec extension sur Verrières et Saint-Fort, et y sont reçus comme tels.

 

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maneat. Si qua sane aecclesiastica secularisve persona, hanc nostrae constitutionis paginam sciens, contra eam temere venire temptaverit, secundo, tertiove commonita, si non satisfactione congrua emendaverit, potestatis honorisque sui dignitate careat reamque se divino judicio existere de perpetrata iniquitate cognoscat, et a sacratissimo corpore ac sanguine Dei et Domini Redemptoris Nostri Jhesu-Christi aliena fiat, atque in extremo examine districte ultioni subjaceat. Cunctis autem eidem aecclesiae justa servantibus sit pax Domini Nostri Jhesu-Christi quatinus et hic fructum bonae actionis percipiant et apud districtum judicem praemia aeternae pacis inveniant. Amen.

Scriptum per manum Rainerii (1) scrinerii (2) regionarii et notarii sacri palatii.

Ego Paschalis Catholicae AEcclesiae episcopus. S. S.

Bene valete.

Datum Laterani per manum Johanis, Sanctae Romanae AEcclesiae diaconi cardinalis ac bibliothecarii, XVIII kalendas maii, indictione III, Incarnationis Dominicae anno M° C° X°, pontificatus autem Domni Paschalis secundi, papae, anno XI°.

 

CXXXVI.

DE IIS QUAE EPISCOPUS LAUNUS DEDIT AECCLESAE

SANCTI EPARCHII.

 

Charles-Le-Chauve confirme la donation faite par l'évêque Laune II à l'abbaye de Saint-Cybard. (6 septembre 852).

 

In nomine Sanctae et individuae Trinitatis, Karolus, gratia Dei, rex. Quicquid pro utilitate servorum Dei efficere

 

(1) Probablement parent du pape qui était de la famille des Rainiéri, alias Rainerii.

(2) Nous pensons que ce mot a le même sens que scrinii magister, garde-note, garde-rôle de la chancellerie, archiviste.

(3) Jean Gaétan ou de Gaète, du nom de son lieu de naissance, ancien moine du Mont-Cassin. Il était déjà cardinal diacre et secrétaire sous Urbain II; (voir la constitution portant le n° XIX ci-dessus). Pascal II le fit chancelier de la Cour romaine et le chargea de eéintroduire le cursus leoninus dans la rédaction des bulles, c'est-à-dire de leur rendre la forme que leur avait donnée saint Léon-Le-Grand. Il devient pape, en 1118, sous le nom de Gélase II.

 

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contendimus, profuturum nobis ad futurae felicitatis vitam obtinendam nullatenus dubitamus. Itaque notum sit sanctae Dei AEclesiae fidelibus et nostris presentibus atque futuris, quia venerabilis vir Launus (1), aequalisina episcopus aecclesiae, ad nostram accedens excellentiam, innotuit qualiter sancti Eparchii monasterii sui, siquidem regiminis clericis, villas quasdam usibus eorum habendas contulerit et stipendiis eorum perpetua lege tenendas deputaverit, unde firmitatis gratia, altitudinis nostrae quoque peciit ex eodem negocio preceptionem. Nos, inquam, rationabilem petitionem ejus clementer audientes, confirmationis preceptum hoc fieri jussimus et easdem res eidem inscribi pleniter fecimus. Hoc est, in pago aequalisnense, super fluvium Tolveram (2), Magnacum (3), Vivenacum(4), Vasnacum (5), cum eorum appendiciis; mansiones etiam quae sunt in aspectu ipsius sancti Eparchii monasterii et in monterione, terras apsas, cum piscinis; in Visaco (6), mansum unum; Roliacum (7) quoque, super fluvium Noiram cum suis attinenciis; Baudidanem (8) Villam et de Camelon (9) collationem quondam Radulfi, et illa res quas Ductrannus et Samuel, diaconus, per instrumenta cartarum eidem monasterio contulerunt: Gainacum (10) siquidem et Condolon (11), cum Ruliaco minore (12) et in Torciaco aecclesiam (13), cum

 

(1) Laune II, fait évêque vers 850, étant abbé de Saint-Cybard-Lès-Angoulême. Il disparaît en 860, ou peu après.

(2) La Touvre qui se jette dans la Charente, près d'angoulême.

(3) Magnac-sur-Touvre.

(4) Probablement Veuze, hameau de la commune de Magnac.

(5) Vénat.

(6) Fissac dans la commune de Ruelle.

(7) Rouillac, chef-lieu de canton.

(8) Probablement le lieu dont on a fait Bourg-les-Dames, dans la commune de Corubillac.

(9) Champmilon.

(10) Genac.

(11) Inconnu.

(12) Roullet.

(13) Eglise de Torsac.

 

― 130 ―

mansis duobus; Sertorovillam (1), cum suis appendiciis. In pago vero Petragorico, super fluvium Nisonnam (2), Louon (3), cum suis appendiciis; Tomolatum (4), super fluvium Dordoniam, et in pago sanctonico, Montem Villam (5) et Baciacum (6), cum earum attinentiis; et in Triaco, (7) mansos duos, et in Verbena (8), terras apsas, collationes Adroldi. Has denique res superius dictas, sancti Eparchii monasterii clericorum usibus et stipendiis haberi deputatas omnino confirmamus, videlicet ut nulli liceat, aliquo modo, supradictae civitatis episcopo, aut alii cuilibet personae, exinde aliquid ab eis subtrahere aut minuere, sed quicquid ex eis rebus juste ac rationabiliter fieri potest secundum proprii pontificis canonicam amministrationem usibus et stipendiis atque diversis utilitatibus supradicti loci clericorum perpetua lege inviolabiliter delegentur. Ut autem haec altitudinis nostrae confirmatio semper in Dei nomine meliorem habeat vigorem, manu nostra eam subterfirmavimus et de anulo nostro eam sigillari jussimus. Data VIII idus septembris, indictione XV, in anno XIII regni Karoli gloriosissimi regis. Actum est in AEqualisina civitate, in Dei Domine. Amen.

 

(1) Cerceville, hameau de la commune de Genac.

(2) La Nisonne, rivière appelée aujourd'hui Lizonne.

(3) Inconnu.

(4) Trémolat sur la Dordogne, canton de Saint-Alvère, lieu de naissance de saint Cybard.

(5) Mont-Ville, hameau de la commune de Saint-Médard, près Barbezieux.

(6) Bassac.

(7) Triac.

(8) Inconnu.

 

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CXXXVII.

DE DOMO ITERII ARCHEMBALDI (1).

 

Le chanoine Itier Archembauld donne au chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême les maisons lui venant de son oncle, du même nom, à charge de payer chaque année, en la fête de Saint-Sixte, un cens de deux sols à l'abbaye de Notre-Dame de Chatres. (1130-1133.)

 

Ego Gerardus, engolisrnensis episcopus, presentibus et futuris notum facio quod Iterius Archembaudi, aecclesiae nostrae canonicus, in manu mea dedit sancto Petro et matri aecclesiae engolismensi domos suas, quas ab Iterio Archembaudi, patruo suo, habuit, ut eas, cum curte earum, canonici engolismenses habeant quiete, in perpetuum et possideant, hac conditione ut illi, quibus canonici domos illas dederint, singulis annis in festivitate sancti Sixti, fratribus sanctae Mariae de Castris (2), duos solidos engolismensis monetae censualiter reddant. Hunc censum reddi fratribus predictis, singulis annis, concessi ego et totum capitulum. Ut autem haec donatio, cum predicta conditione, rata permaneat, scriptum istud sub scyrographo fieri et sigillo nostro muniri fecimus. S. S. Willelmi, thesaurarii (3) ┼ Arnaldi, sacristae (4). O. S. Iterii Archembaldi. ┼ S. Poncii, canonici. ┼ Giraudi Reinaldi. ┼ Willelrni Aenrici. ┼ S. Ugonis Ticionis. ┼ Richardi, archidiaconi.

 

(1) Voir charte CLII.

(2) Il s'agit de l'abbaye Augustine de N.D. de Chatres en Saint-rice, près Cognac, diocèse de Saintes. Il en existait une autre du même ordre et du même vocable, sur la Vézère, diocèse de Périgueux.

(3) Guillaume, neveu de l'évêque, 1122-1135.

(4) Arnauld Ponchat, sacriste, 1117-1133.

 

― 132 ―

CXXXVIII.

DE MOLEDA.

 

Raoul de L'Isle, Arsende sa saeur et les enfants de celle-ci donnent à Saint-Pierre d'Angoulême tout ce qu'ils ont dans la forêt de Moulède. (1117-1133.)

 

Ego Ramnulfus de Insula et Arsendis, soror mea, notum fieri volumus presentibus et futuris quod nos dedimus sancto Petro engolismensis matricis aecclesiae et canonicis, in eadem aecclesia Deo servientibus et successoribus eorum, pro animabus nostris et parentum nostrorum, quicquid juris habebamus in silva quae dicitur Moleda (1), cujus est prepositus Ramnulfus Willelmi, et ipsam preposituram et quicquid a nobis in predicta silva aliquis habebat. Ego vero Arsendis et filii mei, Willelmus et Ramnulfus, fecimus hoc donum consilio et concensione conjugis mei, Willelmi Isimberti. Ut autem hoc donum nostrum firmiori possit memoria retineri, signa nostra propriis manibus presenti cartae imprimimus. Huic autem dono interfuerunt Arnaldus Poncat, sacrista; Gaufredus Engolismae; Julianus, medicus, canonici; Elias, sacerdos sancti Saturnini; Petrus Elie, levita. S. Ramnulfi de Insula ┼. S. S. Arsendis, sororis ejus ┼. S. Willelmi Leobart ┼. S. Ramnulfi de Insula ┼. S. Willelmi Esimbert.

 

CXXXIX.

DE MANSO DE PONTE

(Date inconnue - 1100).

 

Notum sit omnibus presentibus et futuris quod Osbertus de Riperis et Aimericus et Petrus dederunt sancto Petro et matri aecclesiae engolismensi et canonicis Deo servientibus, mansum de Ponte (2), cum Willelmo et Fulcaudo fratribus eorum, quando ipsi lacti sunt ejusdem aecclesiae canonici.

 

(1) Voir chartes XCIX, CVIII et suivantes.

(2) Probablement Pont-Roux. Voir charte XXXIX.

 

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CXL.

DE BRIANAC (1).

 

Le comte Guillaume III Taillefer restitue à Saint-Pierre d'Angoulême des biens situés à Brinat, donnés autrefois par son oncle, l'évêque Guillaume II, et dont il s'était emparé. (1089 - 1101.)

 

Notum facimus presentibus et futuris quod Willelmus engolismensis episcopus dedit sancto Petro engolismensis matricis aecclesiae et canonicis in eadem aecclesiae Deo servientibus quicquid juris habebat in Brianiaco. Wilelmus autem Talafers, engolismensis comes, nepos jam dicti episcopi, imparavit predictum donum avunculi sui. Tandem venit ante altare sancti Petri et donavit et concessit Brianach sancto Petro et canonicis, presente domno Ademaro, engolismensi episcopo. Qui accipiens baculum episcopalem in manu sua et stolam collo suo superimponens excommunicavit omnes illos qui in Brianiaco aliquid sancto Petro et canonicis deinceps impararent. Huic dono affuerunt canonici Arnaldus de Porta, Iterius Archembaudi.

 

CXLI.

DE VIRIDARIO, DE SOELLIS, DE MANSO DE CRUCE

ET DE BRIANAC.

 

Accord entre le chapitre cathédral d'Angoulême et le comte Wulgrin II, à la suite d'abus commis sur leurs terres par les agents de ce dernier. (13 juillet 1138.)

 

Nos canonici engolismenses notum facimus presentibus et futuris quod clientes Vulgrini comitis engolismensis cepe-

 

(1) Voir charte XLVIII.

 

― 134 ―

runt boves in terram sancti Petri de Viridario (1), et de Soellis (2) et de manso de Cruce (3) et de Brianiaco (4),ut aiebant, pro consuetudine quae charamentum (5) dicitur. Adveniens autem comes, quia tunc in urbe non erat audita querela nostra de clientibus suis, venit in capitulum sancti Petri, ante nos, cum militibus et cum predictis clientibus, ibique excusando se dixit in terra de Viridario et de Soellis et in terra de Cruce nullam consuetudinem habere. De Brianiaco vero, dixit quod eum sancto Petro et canonicis antecessores sui dederant, nec aliquid ibi se habere preter expeditiones suas, quod tamen nos non recognoscimus. Venerunt itaque clientes illi ibidem, ante nos et, jubente consule, dederunt vadimonia pro supradicta boum nostrorum violentia. Hii scilicet Willelmus Odo et Ramnulfus de Rupe, scutellarii consulis, et Arnaudus, pincerna consulis, et Willelmus Escachapuuza et pro vadimoniis dederunt fidejussorem Eliam Ramnulfi, Petrus vero, peatgerius comitisque clientes ejus boves de manso de Cruce et de Brianiaco ceperant et presentes non erant, pro eis vadimodia dedit et Eliam Ramnulfi fidejussorem pro vadimoniis similiter. Has terras memoratas ita liberas, ut supradictum est, et proprias sancti Petri affirmavit idem consul. Haec vadimonia nobis data sunt, presentibus nobis canonicis, Calone, thesaurario, Robberto sacrista et Bernardo de Tren et Iterio Constantio et Juliano, medico, et scolasticis Fulcaudo Arra, Arnaut Ponchat et Gaufrido Engolisme et multis aliis canonicis, et presentibus laïcis militibus: Reinaudo de Moneta (6) et Elia, fratre sno, et Willelmo Gaufrido et Elia Ramnulfi et

 

(1) Le Verger, hameau de la commune de Puymoyen.

(2) Soyaux, près d'Angoulême.

(3) Voir charte XVI.

(4) Brinac, voir charte précédente.

(5) Ce mot, qui ne se trouve pas dans du Cange, a le sens de charroi. les gens du comte auraient forcé ceux du chapitre à prêter leurs boeufs pour charroyer au profit de leur maître.

(6) L'hôtel de La Monette était, d'après M. George (Topographie d'Angoulême), confrontant aux écuries épiscopales et s'étendant jusqu'à la rue de Beaulieu. Il a été coupé, dans ces derniers temps, par la rue Tizon-d'Argence.

 

― 135 ―

Geraudo, fratre suo, monetariis et multis aliis. Istud autem factum est pridie idus julii.

Anno ab Incarnatione Domini M°CXXX° VIII°, pontificatus domini Lamberti (1) III°, Lodovico rege Francorum et duce Aquitaniae (2).

 

CXLII.

DE DECIMA MERLET DE CHARMENTO.

 

Aimeric Merlet, à l'occasion de l'entrée de son fils Robert dans le chapitre de la cathédrale d'Angoulême, avait donné à cette église sa dîme de Charmant. Ses autres fils confirment ce don et y ajoutent la dîme d'une terre qu'ils possèdent dans la même paroisse. (Vers 1120.)

 

Ego Aimericus Merlet et W. et Petrus et Elias, fratres mei, notum facimus presentibus et futuris quod Aimericus Merlet, pater noster, dedit sancto Petro matricis aecclesiae engolismensis et canonicis in ea Deo servientibus decimam quam habebat in parrochias Beatae Mariae de Charment, cum filio suo Robberto quem predicti canonici in canonicum acceperunt. Nos vero idem donum confirmamus. Donamus quantum donare possumus et concedimus. Donamus etiam decimam tocius terrae nostrae eidem aecclesiae, quam habemus in parrochia aecclesiae de Charment, propriam sive in casamento, scultam, sive incultam. Et ut hoc donum firmius teneatur, signa nostra propriis manibus presenti cartae inprimimus. Hujus doni testes sunt Julianus, Bernardus de Tren, Pontius tesaurarius, Seguinus de Clam, Arnaldus Ponchat, nepos Arnaldi sacriste, et alii plures. Ex parte vero nostra, Iterius Bochart et Ugo de Charment, filiis Sanzonis. ┼ Signum Petri Americi. ┼ Signum Elie Americi. ┼ Signum Wilelmi de Dagoles.

 

(1) Le bienheureux Lambert, successeur de Girard II, 1136-1149.

(2) Louis VII, le jeune.

 

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CXLIII.

DE TERRA GRUAUT.

 

Girauld Martin abandonne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines des droits que ceux-ci revendiquaient sur la terre de Gruaut. (Vers 1140.)

 

Ego Geraldus Martini notum facio presentibus et futuris quod ego dono et concedo Deo et sancto Petro engolismensis aecclesiae et canonicis in eadem aecclesia Deo servientibus quicquid juris habebam vel requirebant, vel alii a me in feodo habebant, vel requirebant, in tota terra Gruaut (1). Ita, inquam, dono ut canonici, qui eam sui juris propriam affirmabant et affirmant, quiete habeant et possideant, absque mea et heredum meorum reclamatione. Hujus doni testes sunt, Willelmus, prior Allevillae (2) ┼; Arnaudus de Chasec ┼; Poncius, canonicus ┼; ego Petronilla Charsivent ┼; Eniaubga Jamelasa ┼; Ermengard ┼; Senegunt ┼; Constantia, uxor Lanberti Belabrega ┼.

 

CXLIV.

DE EODEM.

 

Donation semblable à la précédente, dans le même lieu. (Même date. Vers 1140)

 

Notum sit presentibus et futuris quod nos donamus et concedimus Deo et sancto Petro engolismensis ecclesiae et canonicis, in eadem aecclesia Deo servientibus, quicquid juris habebamus vel requirebamus, vel alii a nobis in feodo habebant vel requirebant, in tota terra Gruaut. Ita, inquam, donamus ut canonici, qui eam sui juris propriam affirma-

 

(1) Inconnu.

(2) Guillaume, prieur de Lanville, 1139-1155.

 

― 137 ―

bant et affirmant quiete habeant et possideant, absque nostra et eredum nostrorum reclamatione. Et ut hoc donum cercius et firmius teneatur, signa crucis nostra propriis manibus, presenti cartae imprimimus, et hujus doni testes sunt Guillelmus, prior Alleville, et hoc signum illius ┼; Poncius ┼ et signum ipsius; Arnaldus de Chasec et signum ipsius ┼; Constantinus presbiter ┼.

 

CXLV.

DE TORNAC.

 

Jugement porté par Guillaume IV Taillefer et restitution faite aux gens du chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême. (24 mars 1142.)

 

Anno primo consulatus Wilelmi Talafer, filii Vulgrini, prorex, Wilelmus qui cognominatur Amordasna, [venit] ad villam sancti Petri quae vocatur Tornac (1) et abstulit hominibus ejusdem villae, scilicet Constancio Frotbert et Joscelmo, filio ejus, et Arnaldo Costantii et AEmerico, filio ejus, duos fasces straminis, scilicet foeni et paleae unde conquisti sunt canonici sancti Petri ad predictum consulem Wilelmum Talafer, qui respondit, audiente Arnaldo de Sancto Andrea, canonico, qui tunc sacristaniam tenebat, et Gaufrido Engolismae, canonico, et Jordano de Pranzac, milite, et Geraldo Ramnulfo, monetario, quod bene sciebat quod in Tornac nichil habebat, et precepit ut ille Wilelmus, qui stramen abstulerat, ipse idem redderet et ad eandem villam Tornac reportaret. Assumpsit itaque predictus Wilelmus Amordasna duos fasces straminis, scilicet foeni et paleae, et asino superpositos ad predictam villam Tornac reduxit et ibi reddidit, presente et vidente predicto Arnaldo de Sancto Andrea, canonico et levita, et Ramnulfo de Maunac, levita et canonico, qui, ut hoc viderent illuc, profecti fuerant, et

 

(1) Voir charte LXXVII.

 

― 138 ―

Johanne et Iterio et Fulcherio de Tornac et pluribus aliis ejusdem villae abitatoribus qui ibi aderant presentes. Hac reddicio facta est in vigilia annunciationis Beatae Mariae, luna tercia decima, anno ab Incarnatione Domini MCXLI (1).

 

CXLVI.

DE BROLIO LODEFES.

 

Aénor de Tourriers, épouse de Gaucelme Loire, abandonne à Saint-Pierre d'Angoulême sa part de la prévôté du Breuil des Deffens qui, selon les dires du donateur, Pierre Baudrand, ne comportait pas de prévôté. En retour, les chanoines assurent un anniversaire à Aénor. (Date inconnue.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod Aenors de Thaureis, uxor Gaucelmi Loira, dedit beato Petro et matri aaeclesiae engolismensi partem suam prepositure quam dicebat se haberer in Brolio quod appellatur Lodefes (2), cum tamen Petrus Baudrandi, qui dedit supradictum brolium beato Petro, diceret nullam aliquem in Brolio preposituram habere. Canonici vero concesserunt supradictate Aenor quod facerent anniversarium ejus per singulos annos; et scriptum est nomen ejus inter nomina defunctorum canonicorum. Hoc autem donum factum est presentibus Bernardo de Tre, sacerdote et canonico, et Constantio de Varn, sacerdote.

 

CXLVII.

DE EODEM.

 

Pierre Raoul, parent d'Aénor, donne à son tour, sa part de la même prévoté (avant 1160.)

 

Petrus vero Ramnulfi, cognatus supradictae Aenor, dedit beato Petro partem aliam prepositure quam dicebat se

 

(1) 1142, N.S.

(2) Les Deffens. Voir charte XCVII.

 

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habere in supradicto brolio, pro decem solidis quos reddidit eis Constantius de Varn, ex precepto Robberti Ponchat qui tunc tenebat balliam illam. Hoc autem donum fecit supradictus Petrus Ramnulfi super altare beati Petri presentibus Robberto Ponchat et Chalone (1), canonicis, et Petro de Podiomea, sacerdote, et Ademaro Pinet, clerico.

 

CXLVIII.

DE MACOVILLA (2).

 

Concordat entre la famille Charel et les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême, au sujet de la prévôté de Macqueville. (1120 - 1160.)

 

Nos canonici engolimenses notum fieri volumus presentibus et futuris quod controversia erat inter nos et Charelens (3), G. Chareu scilicet et Iterium, nepotem ejus, et fratres suos et Fulconem alium nepotem ejus et suos et G. alium nepotem et suos de prepositura terrae sancti Petri de Mancovilla. Dicebant enim se in terra illa preposituram habere los milz et panit et geisas et lentillas et carbas et lina et terciam partem de gatgiis, si canonici absolvere noluissent illum qui gatgium dare deberet, et in vino undecimam partem et tercium refol, et ista satis recognoscebamus. Sed illi addebant se similiter habere in agrariis nostris solagium (4) et collum et balaium (5); sed nos dicebamus eos in agrariis nichil habere nisi undecimam partem fantum, sicut in vino. Et de is omnibus supradictis talem concordiam facimus: Damus Iterio Chareu, in feodum, decimam par-

 

(1) Le chanoine Chalon a été fait archidiacre au plus tard en 1160.

(2) Voir charte CVI.

(3) Famille Charel, nombreuse et importante du pays de Macqueville.

(4) Solagge, sorte de grain (du Cange).

(5) Balais (du Cange).

 

― 140 ―

tem in agrariis et undecimam et tercium refol in vino et los milz et panit et geisas et lentillas et carbas et lina et terciam partem de gatgiis, si canonici absolvere noluerint illum qui gatgium dare deberet, et unum denarium in unoquoque carterio vinearum dum vineae in terra illa fuerint. Habebant autem in feodo quamdam particulam ejusdem terrae in qua erant nogerii. Illos autem nogerios et illam partem terra concesserunt ut esset sancti Petri et nostra, sicut tota alia, retento ibidem feodo, eodem modo quo in alia terra habebant, nobis concedentibus. Concessitque Iterius Charens ut canonico qui hanc terram in obedientiam tenuerit fideliter serviat et oneste, ut dominum suum hospitetur et procuret et quando canonico placuerit, ut servientem suum mittat, eum recipiatet fideliter in omnibus adjuvet. Hac autem facta concordia, fecit Iterius Chareus nobis hominium et fidelitates pro feodo isto et sacramentum. Conceserunt etiam nobis ut in terra ista vineas plantare facerent. Hoc iterum nobis concesserunt quod pars illa hujus terrae, quae sine herede est, in potestate sit canonicorum, ut vel ipsi, si eis placuerit, colant vel quibus placuerit colendum tribuant. Propterea habebamus nogerios in terra proprios quos concessimus Iterio et aliis pro duodecim denariis, in singulis annis, in festivitate sancti Michaelis. Si vero, praeter istos, alii orti fuerint vel complantati, nostri erunt sine parte illorum. De pratis quidem quae habebamus concesserunt nobis similiter duos solidos in eadem festivitate. Huic concordiae interfuerunt Arnaudus Ponchat sacrista, in cujus manu fecit hominium Iterius Chareus, ad commoditatem illorum qui tunc in aecclesia erant et aliorum qui venturi erant, G. de Narcac, abbas Blanziaci, Julius, Poncius et allii plures.

┼ Iterii Chareu. ┼ Guilelmi Chareu. ┼ Johannis Chareu. ┼ Ramnulfi Chareu. ┼ Arnaldi Chareu. ┼ Guillelmi Charel. ┼ Geraldi Chareu. ┼ Fulconis Chareu. ┼ Petri, clerici. Chareu, clerici.

 

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CXLIX.

DE TERRA GRUAUT (1).

 

Apercébude et ses enfants abandonnent à Saint-Pierre d'Angoulême leurs droits sur la terre et sur les moulins de Gruaut et leurs dépendances (vers 1120).

 

Notum sit presentibus et futuris quod ego Aperzeubuda et Wilelmus, filius meus, et filia mea, Letiardis, et Petrus filius Letiardis, donamus et concedimus Deo et beato Petro engolismensis matricis aecclesiae et canonicis in eadem aecclesia Deo servientibus, quicquid requirebamus vel habebamus in tota terra Gruaut, sive in domibus, sine in molendinis, sive in aquis, sive in ortis, sive in vineis, ut canonici quiete in perpetuum habeant et possideant, sine nostra vel parentum nostrorum reclamatione aliqua. Et ut hoc donum cercius habeatur, signa nostra propriis manibus presenti cartae imprimimus. Hujus doni testes sunt Stephanus Blanchardi, Petrus Fucaldi forestarius, Wilelmus capellanus Montiniaci, Pontius canonicus ┼. Signum Petri ┼. ┼ Fulcaldi. ┼ Signum Guillelmi, capellani de Montinac. ┼ Signum Leiart. ┼ Signum Guillelmi ┼. Signum ┼ Apercebuda. Signum Stephani Blanchardi ┼.

 

CL.

DE DONROMA (2).

 

Etat des domaines du chapitre d'Angoulême à Domromne et devoirs rendus par ceux qui les occupent.

 

Mansum Geraldi Robbert. Heredes ejus: Raof Bofil, Gaufridus Bofil.

 

(1) Voir charte CXLIV.

(2) Voir charte XV.

 

― 142 ―

Mansum Verdois. Heredes ejus: Stephanus Verdois, Iterius Verdois, Petrus Gatos.

Mansum a las Roseles. Heredes ejus: Ademarus Flaud, Johannes Flaud, W. Flaut, W. Roseus, Gireut la Vacheira. Aloioz uxor Ademari de Butchac.

He borderie sunt de hoc manso. Borderia de Tommascha. Hanc possident Fulco de Tommascha, Geraldus de Tommascha, Elies de Tommascha, Arnaldus Delsol.

Borderia Forner. Hanc possident Liparelenc, Johannes Petiz.

Borderia aus Girbertents. Hanc possident Stephanus Girbert, Girbert de Seuvenach.

Borderia Bernardi Churraut quam ipse possidet.

Mansum Christiani.

Mansum Joscem Alvisser. Heredes ejus: Aimericus Noeus, David Noeus, Umbert Noeus, W. Farset.

 

CLI.

DE EISDEM.

 

Isti quinque mansi prescripti qui discuntur de Domroma sancti Petri proprii esse solebant, sicut indigene dicunt. Sed a quodam Gardrado nomine distracti sunt. Habet tamen sanctus Petrus in eis has consuetudines quod tres ex cultoribus eorum tergunt scopis monasterium ad quinque festivitates et colligunt flores eorundem mansorum cultores, quos spargunt a summo monasterii, in die pentecostes, et servant vestiarium et vestes clericorum qui investiuntur ad missam celebrandam in solempnitatibus. Portant etiam scabella ad capsam sustinendam ad osanna et ad rogationes, et quia hostiarii esse solebant et statutis temporibus monasterium servabant, reddunt censum et agrerium de quibus partibus jam dictorum mansorum hostiariis. Dum enim servarent monasterium, Ademarus Stornac quoddam pallium perdidit, cujus restitutionem graviter ferentes, a

 

― 143 ―

custodia monasterii cessaverunt. Ideoque supradictum redditum hostiariis reddunt quem antiqui cultores ipsorum mansorum ebdomadas vocant, eo quod pro ebdomadis quibus monasterium custodiebant eum reddere constituerunt.

Ademarus supradictus qui perdidit pallium fuit socer Constantii. Constantius [fuit pater et] filia Ademari fuit mater Johannis de Tornac et Arnaldi Constantii. Jam dictus Johannes fuit pater Arnaldi Johannis. Arnaldus Constantii fuit pater Aimerici.

 

CLII.

DE DOMIBUS AUDOINI TRUAUDI ET DOMIBUS ITERII ARCHEMBAUDI

ET DE ORTIS ET VIRGULTIS ET CURTIBUS ET EXITIBUS DOMORUM.

IN HOC DONO SUNT, ET CONCESSIONE, DOMUS ELDRADI CLERICI

QUI SUNT RETRO ISTAS IN VIRGULTIS (1). ALIA QUARTA EST RETRO ARNALDO PETRO.

 

Arnauld Barba et Arnauld Pierre renoncent à leurs prétentions sur les maisons et dépendances qu'avaient données au chapitre Audoin Truaud et Itier Archambauld. Le comte Vulgrin II accorde l'immunité auxdites maisons. (1139-1140).

 

Ego Vulgrinus, comes engolismensis, notum facio successoribus meis quod Arnaldus Barba, filius Benedicti Peletani, et Arnaldus Petrus querelam habebant adversus canonicos sancti Petri, super domibus Aldoini Truaudi et super domibus Iterii Archembaldi, dicentes eas juris et hereditatis suae esse. Canonici vero asserebant domos Aldoini Trualdi se tricenali possessione vel eo amplius, absque legitima calumnia, possedisse. Similiter Iterius Archembaldi, nepos Iterii Archembaldi, asserebat se et avunculum suum per XLta annos et amplius domos suas quiete tenuisse. Pro qua controversia cum utramque partem ante presentiam meam vocassem, talis inter eos per manum meam concordia facta

 

(1) Voir chartes CXXXIV et CXXXVII.

 

― 144 ―

est, quod Arnaldus Barba et Arnaldus Petrus canonicis quicquid juris sui esse dicebant, tam in domibus predictis quam in orti, quam in virgultis, quam in exitibus domorum, quam in curtibus, omnino dimiserunt. Concesserunt etiam quod si aliqui de parentela sua in predictis domibus et earum supradictis pertinentiis aliquid quererent, ipsi canonicis haec garirent et defenderent. Concessit quoque Arnaldus Petrus canonicis illud quod Ugo, filius Petri Benedicti, de eo habebat. Ego vero qui in domibus predictis querebam exercitum et expeditionem et justiciam et alias ad comitem pertinentes consuetudines, omnia canonicis dimisi, dedi et concessi, ut neque ego, neque heredes mei pro me, in domibus predictis, aut in earum pertinentiis, aliquid dominationis vel consuetudinis habeant, vel requirant, aut vim aliquam inferant. Eandem quoque libertatem et immunitatem sed aliis domibus quae contiguae sunt domibus Iterii Archembaldi predictis, de quibus controversia extiterat. Et si aliquis in posterum aliquam calumniam, vel inquietationem inibi eis faceret, ego tutor eorum essem et defensor, similiter et heredes mei. Concessi nichilominus canonicis ne heredes mei in domibus predictis vel eorum pertinentiis aliquid acaptamentum requirant. Ut autem haec concordia et donatio et concessio mea rata permaneant, cartulam feci fieri cui propria manu subscripsi et quam sigillo meo munivi. Hujus concordiae et donationis meae testes sunt, ex parte mea, Willelmus de Cella, Willelmus de Pranziaco et Fulcherius Fulcaudi et Reinaldus Monete et Willelmus Gaufridi. Ex parte autem canonicorum, testes sunt Iterius Archembaldi et Pontius, frater ejus, et Arnaldus Ponctus, sacrasta, et Robbertus, frater ejus, et Ugo Ticio et Geraudus Rainaldi et Willelmus Aenrici et alii plures et Willelmus Helie de Monte Berulfi et Odo Aimericus de Martonno.

Ego quoque Vulgrinus, comes engolismensis, predictas domos, domos scilicet Audoini Truaudi et domos ab Ugone edificatas cum pertinentiis predictis, domos etiam Iterii Archembaudi, tam illas de quibus controversia fuerat quam illas quae sine querela erant, quantum ad me pertinet, sancto Petro dedi.

 

― 145 ―

Ego Willelmus Tallafer, filius comitis engolismensis, concessi canonicis donationem et concessionem quam fecerat pater meus eis de predictis domibus et eorum pertinentiis, audientibus Willelmo de Pranziaco et Fulcherio Fulcaudi, et propria manu subscripsi.

Arnaldus Barba et Arnaldus Petrus, ut concordia firmius permaneret in hac carta signum crucis impresserunt.

┼ S. Arnaudi Petri. ┼ A. S. Arnaudi Barbae. ┼ S. Eliae filii ejus. ┼ S. Eliae Ramnulfi. ┼ S. Giraudi Ranulfi. ┼ S. Airaudi aurificis. ┼ S. Willelmi Talefer. ┼ S. Vulgrini, comitis.

 

CLIII.

DE ECCLESIA DE LEDEVILLA.

 

Pierre de Confolens, évêque de Saintes, rend l'église de Ladiville à Saint-Pierre d'Angoulême qui la possédait autrefois et l'avait mise dans la mense de son trésorier (1122).

 

Ego Petrus, Dei gratia, sanctonensis episcopus, presentibus et futuris notum fieri volo quod aecclesiam de Ledevilla  quae antiquitus juris erat matricis aecclesiae engolismensis et thesaurarii ejusdem aecclesiae, cum cymiterio et decima et pratis et aliis ad ipsam aecclesiam pertinentibus, domno Girardo, engolismensi episcopo, apostolicae sedis legato, et Willelmo thesaurario, nepoti ejus, reddidi, concessi, dedi, quantum dare potui, ut episcopus engolismensis et thesaurarius eam in perpetuum quiete habeant et possideant, cum pertinentiis suis, salvo canonico jure sanctonensis episcopi. Et ut haec redditio seu concessio in futuro firmior et cercior habeatur, in hac carta propria manu subscripsi et sigillo meo muniri feci. Ego Petrus, xanctonensis episcopus subscripsi. S. S. S. Ego Amalvinus, archidiaconus, hanc reddicionem et concessionem concessi et signum ┼ crucis feci. Interfuerunt huic dono et

 

(1) Ladiville, aujourd'hui commune du canton de Barbezieux.

 

― 146 ―

concessioni Arnaudus Puigcti, Robbertus, frater ejus, Julianus, engolismenses canonici. Facta est autem haec concessio anno ab Incarnatione Domini M° C° XX° II° (1).

 

CLIV.

DE PRATIS JULIACI ET DE SALE BASSELLIS (2)

 

Le comte Guillaume IV Taillefer, fils de Vulgrin II, donne à la cathédrale et au chapitre d'Angoulême ses prés, dits de l'Isle en Juillac-le-Coq. Il permet en outre aux chanoines de se faire apporter devant la cathédrale ou ailleurs la taxe que son père leur avait accordée sur le sel débarqué au port de Basseau et qu'ils touchaient jusqu'ici au lieu même du débarquement. La même autorisation est accordée aux moines de Saint-Cybard pour la part leur revenant dans cette taxe (1144).

 

Ego Willelmus Talafers, comes engolismae, filius Vulgrini, comitis, notum fieri volo presentibus et futuris quod quicquid habebam sive requirebam in pratis de Julac, quae dicuntur Insule, dedi et concessi Deo et aecclesiae sancti Petri Engolismae et canonicis ejusdem aecclesiae, ut deinceps quiete habeant et possideant. Concessi etiam eisdem canonicis ut tres partes telonei salis quas ex dono Willelmi Talafer, avi mei, et Vulgrini, patris mei, habebant et recipiebant ad portum de Basselis, eodem jure et eadem mensura, ante prefatam aeclesiam, vel ubi melius eis placuerit, recipiant. Et quia monachi Sancti Eparchii quartam partem inpredicto teloneo habebant et cum parte canonicorum in eodem portu recipiebant, concessi ut ubi canonici suam partem receperint, monachi similiter suam recipiant. Concessi etiam eis ut nec ego, nec aliquis heredum, vel hominum meorum, aliquam consuetudinem imponamus, vel violentiam faciamus, pro qua ipsi prefatum teloneum

 

(1) La charte n° 158 du manuscrit, qui suit celle-là, est supprimée comme faisant double emploi avec la charte CXXIII.

(2) Voir la charte CXVII.

 

― 147 ―

amittant, vel ejus in aliquo diminutionem paciantur. Quod si aliquis facere voluerit, ego, in quantum potero, bona fide defendam. Et ut haec donatio et concessio firmior permaneat, fide mea firmavi et in hac carta, propria manu subscripsi et sigillo meo muniri feci et eandem cartam super altare beati Petri, propria manu, obtuli.

Hi sunt testes ex parte mea, S. W. ┼ Comitis. S. ┼ Eliae Reinaudi. S. ┼ Eliae Geraldi. S. ┼ Arnaudi Papi.

Hii sunt ex parte canonicorum (1). S. ┼ Chalonis tesaurarii. S. ┼ Ugonis cantoris. S. ┼ Geraldi Atiac. S. ┼ Eliae de Moneta. S. ┼ Poncii. S. ┼ Geraldi de Folada.

Hec donatio et concessio facta est M° C° XL° IIII° anno ab Incarnatione Domini; episcopatus domni Lucii, pape secundi, primo; domni vero Lamberti, engolismensis episcopi, VIII°; regni autem Lodovici, regis Francorum et ducis Aquitaniae VIII°.

 

CLV.

LITTERE LUDOVICI REGIS (2).

 

Le roi Louis VII, Le Jeune, reproche à notre comte Guillaume IV d'opprimer l'église d'Angoulême, l'exhorte à en respecter les droits et s'engage à régler, lorsqu'il passera dans le pays, les différends qui pourront subsister entre ledit comte et l'évêque. (Vers 1147.)

 

Lodovicus rex Francorum, Dei gratia, et dux Aquitanorum, Wilelmo, engolismensi comiti, fideli nostro, salu-

 

(1) En marge est écrit de la même main: He sunt subscriptiones canonicorum.

(2) En marge sont deux notes, l'une peu postérieure au texte porte: Littere Lodovici regis ad consulem Engolisme de ecclesia sancti Petri antequam idem rex pergeret Jerosolimam cum exercitu. L'autre, d'une écriture du XVIIe siècle, porte: Reperiuntur hac litterae in veteri codice manuscripto Vertoliensi.

 

― 148 ―

tem et dilectionem. Pervenit ad aures regiae dignitatis nostrae quod in bonis engolismensis aecclesiae manus extendis, quae predecessores nostri, Francorum reges, eidem aecclesiae contulerunt quam et fundarunt. Haec oppressio in nostram redundat injuriam qui et aecclesiam Christi debemus defendere et predecessorum nostrorum elemosinas conservare. Ea propter fidelitati tuae per regia scripta mandamus quatinus engolismensem aecclesiam et bona illius, pro amore et honore nostro, in omni pace et quiete dimittas, nec amplius vim inferrae presumas. Nos autem, cum ad partes illas venerimus, si quid inter vos et episcopum querelarum emerserit, admodum et concordiam studiose revocare curabimus (1).

 

CLVI.

DE TERRA DE JULAGUET.

 

Guillaume de Saint-Aulais et ses neveux donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines leur terre située dans la paroisse de Juillaguet. (1146.)

 

Ego Wilelmus de Sancta Eulalia et Helias, nepos meus, notum facimus presentibus et futuris quod, cum assensu et concessione Bernardi de Bria, fratris jam dicti Heliae, et aliorum fratrum suorum, dedimus et concessimus Deo et sancto Petro matricis aecclesiae engolismensis et canonicis, in eadem aecclesia Deo servientibus, terram nostram quam habebamus, in pago engolismensi, in parrochia de Juliaco (2). Haec donatio facta est cum clavibus jam dictae aecclesiae,

 

(1) Cette charte est visiblement incomplète, c'est ainsi que l'on remarque après le dernier mot, curabimus, un ; et un grand espace laissé en blanc.

(2) On trouve souvent Juliacum prope Carmentum, quelquefois Juliaguetum, Juillaguet, aujourd'hui commune du canton de Lavalette.

 

― 149 ―

super majus altare, anno ab Incarnatione Domini M° C° quadragesimo sexto, regnante in Gallia Lodovico rege et duce Aquitaniae, et domno Lamberto, episcopo Engolismae. Testes sunt ex nostra parte, Helias Fucaldi et Fulcherius Fucaldi et Helias Audoini et alii; ex parte vero canonicorum, Chalo thesaurarius et Reinaldus de Monte Berulfi, sacerdos, et Geraldus Reinaldi, subdiaconus, et alii plures canonici. S. Bernardus de Bria ┼. S. ┼ Iterius de Bria. S. ┼ Heliae de Bria. S. ┼ Wilelmi de Sancta Eulalia. S. ┼ Reinaldi de Monte Berulfi, sacerdotis. S. ┼ Fulcherii Fucaldi. S. ┼ Calonis thesaurarii, S. ┼ Geraldi Reinaldi. S. ┼ Heliae Fucaldi. S. ┼ Heliae Audoini.

 

CLVII.

DE EODEM.

 

Guillaume de Saint-Aulais et son neveu, Elie de Brie, prennent en fief la même terre, avec droit de la racheter moyennant le prix de deux cents sols, monnaie d'Angoulême. (1146).

 

Ego Wilelmus de Sancta Eulalia et Elias de Bria, nepos meus, notum facimus presentibus et futuris quod nos habemus a canonicis sanctis Petri engolismensis matricis aecclesiae, in feodum, terram in pago engolismensi, in parrochia de Juliaco, pro qua eis hominium fecimus et unus ex heredibus nostris per singulas mutationes debet eis hominium facere et feodum ab eis accipere. Hanc itaque terram possumus predictis canonicis in pignore, pro ducentis solidis engolismensis monete, cum assensu et concessione Bernardi de Bria, fratris jam nominati Heliae, et aliorum fratrum ejus, ita ut ipsi canonici quiete eam habeant et possideant donec nos, vel aliquis ex heredibus nostris ducentos solidos equevalentis monete eis reddamus. Ipsi vero concesserunt nobis ut post reddicionem ducentorum solidorum, nos vel heredes nostri terram illam habeamus, salvo jure et chasamento ipsorum canonicorum. Haec pigneratio facta est anno

 

― 150 ―

ab Incarnatione Domini MC quadragesimo VI, sub his testibus: Chalone, thesaurario, Giraudo Reinaudi, Wilelmo Aendrici et aliis multis canonicis, Fulcherio Fulcaudi, Ramnulfo Viger et aliis pluribus militibus.

S. ┼ Eliae de Bria. S. ┼ Wilelmi de Sancta Eulalia. ┼ Iterius de Bria. ┼ Bernardus de Bria. ┼ Fulcarius Fulcaldi. S. Chalonis, thesaurarii, subdiaconi. S. Giraudi Reinaudi. S. Wilelmi ┼ Aendrici. S. Ramnulfi Vigerii.

 

CLVIII.

DE BELLO LOCO ET DE MULTIS ALIIS.

 

Pierre Prévost donne par moitié à Saint-Pierre d'Angoulême qui en jouira après la mort du donateur et de son fils et à l'église de Notre-Dame de Beaulieu, ses domaines situés en divers endroits. (Date inconnue.)

 

Ego Petrus Prepositus, post mortem meam ac filii mei, dominicaturae meae et omnium quae alii a me habent, videlicet de Bello Loco, dono et concedo medietatem congregationi Beati Petri engolismensis sedis et aliam aecclesie Beatae Mariae ejusdem Belli Loci (1), atque alodium meum de Claudas et de Vinoliis ac de Valli et de Marciaga et feodum de Viniana quod habet a me Geraldus Casecs, ut reddat inde acaptamentum et servicium congregationi Beati Petri, et borderiam da Vel, quam habent a me forestarii de Vosen, et borderiam de Baldaneria quam habet a me Aimericus de Vosen et terram de Aurea Valle quam habet a me Auduinus Bernardus, ut reddant inde ac aptamentum et servitium congregationi Beati Petri. Eodem modo, dono Beati Petri congregationi et predictae ecclesiae Beatae Mariae omnia alodia mea ubicumque sint.

 

(1) Notre-Dame de Beaulieu, dans la ville d'Angoumême, qui est le siège d'un prieuré (voir charte VI), plutôt que Notre-Dame de Beaulieu, dans le ressort de Marthon (voir charte CXXX). Quant aux autres localités nommées dans cette charte, elles sont inconnues, sauf Vignolles sous Angoulême.

 

― 151 ―

CLIX.

DE LA GROA.

 

Arnauld Seschaves, sur le point de partir pour Jerusalem, donne à Saint-Pierre d'Angoulême sa terre de La Groux, dont les revenus serviront à procurer à cette église l'encens nécessaire au service divin. Il ajoute à ce don droit de pacage et de chauffage sur cette terre au profit de ses habitants. (1147.)

 

Ego Arnaldus Seschaves, sollicitus circa salutem animae meae et parentum meorum, considerans etiam quod, novissimo die, quando omnes homines resurgere habent cum corporibus suis ad adventum Domini Nostri Jesu-Christi, et reddituri sunt de factis propriis racionem, qui bona egerunt ibunt in vitam aeternam, qui vero mala, in ignem aeternum, ut dominus meus, beatus Petrus, cui a Deo data est potestas ligandi atque solvendi, claves etiam regni caelestis traditae sunt, michi et patri meo et matri meae et aliis generis mei antecessoribus januas regni coelestis aperire dignetur, dedi ei terram meam de La Groa (1), ubi sunt domus et areae et orti, ad emendum incensum quod necessarium est ad divinum officium et ad missas in ejusdem ecclesia engolismensi quotidie caelebrandas. Nunc vero, ego idem Arnaldus, assumpta cruce, Hierosolimam profecturus, notum facio presentibus et futuris quod eandem terram iterum dono et concedo. Dono etiam, in tota terra mea, pascua ad animalia habitantium in predicta terra doni mei. Dono etiam predictae terrae habitatoribus, ligna ad calfagium suum in lempniis meis, quas a domno episcopo engolismensi habeo. Confirmo etiam omnia dona ista in manu engolismensium canonicorum ut ipsi, sicut prius dixi, ad emendum incensum quiete habeant et possideant, sine reclamatione et inquietatione heredum meorum et sine

 

(1) La Groux, ancienne paroisse de la viguerie de Saint-Genis, supprimée au XIVe siècle, aujourd'hui village de la commune de Marsac. Voir Pouillé historique du diocèse d'Angoulême, t. II.

 

― 152 ―

servitio quod eis pro istis donis fiat. Quod si aliquis ex heredibus meis importunitate et malicia sua haec dona intringerit, vel inquietaverit, ego interdico ei et prohibeo totam terram meam ut nunquam ei ad honorem nec ad utilitatem perveniat. Ut autem horum donorum et hujus confirmationis firmior sit auctoritas, signum crucis presenti cartae propria manu imprimo, regnante Ludovico, rege Galliae et duce Aquitaniae et domno Lamberto Engolismensium episcopo existente, anno ab Incarnatione Domini M. C. quadragesimo septimo. Testes autem sunt Wilelmus Aendrici, levita et canonicus, Arnaldus de Sancto Andrea, levita et canonicus, Constantius de Varno, sacerdos, Petrus de Poimea, sacerdos et hostiarius, Fulcho de Latrelia, miles.

S. Arnaldi de Sancto Andrea, levitae ┼ et canonici. S. Fulchonis de Latrelia, militis ┼. S Costantii ┼ de Varno, sacerdotis. S. Petri ┼ hostiarii et saeerdotis. S. Arnaldi Seschave. S. Wilelmi ┼ Aendrici, levite et canonici.

 

CLX.

DE BROLIO DE PODIO REAU ET DE VILAFAZO (1).

 

Zacharie de Saint-Ciers et ses neveux abandonnent à Saint-Pierre d'Angoulême tous les droits qu'ils prétendaient avoir, a l'encontre du chapitre, sur le Breuil de Puyréau, sur la terre, les prés, eaux et forêts de Villefaze. (1147.)

 

Ego Zacharias de Sancto Cirico et Radulfus et Petrus Arnaldi, nepotes mei, notum facimus presentibus et futuris quod nos dicebamus nos habere ex consuetudine in brolio Sancti Petri de Podio Regali omnia quae necessaria essent ad opus nostrum et etiam pasquerium porcorum nostrorum. Dicebamus iterum quod quando Radulfus de Sancto Cirico, predecessor noster, dedit Sancto Petro totam terram et prata et aquas et silvas de Vilafazo, cum Zacharia, filio suo, retinuit preposituram ejusdem terre, quam haberet

 

(1) Voir chartes XCII et CXX.

 

― 153 ―

suus prepositus ab eo. Canonici autem Sancti Petri haec omnia videlicet de brolio et de prepositura omnino negabant. Immo dicebant prepositum ejusdem terri, ex quo eis data fuit, suum fuisse et ab eis preposituram habuisse. Nos autem quicquid habebamus in brolio jam nominato et in predictae terrae prepositura damus quantum dare possumus, et concedimus Sancto Petro et canonicis, ut ipsi deinceps sine nostra reclamatione et inquietatione, vel heredum nostrum, quiete habeant et possideant. Et ut hoc donum sive concessio firmior habeatur, signa nostra presenti cartae propriis manibus imprimimus, et eam super majus altare predictae aecclesiae ponimus. Anno ab incarnatione Domini M. C. quadragesimo septimo. Testes autem sunt Chalo, thesaurarius. Reinaudus de Monte Berulfi, Julianus, Elias de Moneta, Wilelmus Aendrici et plures alii canonis. S. Zachariae ┼. S. Radulfi ┼. S. Petri Ar ┼ naudi. S. Chalonis ┼ thesaurarii. S. Reinaudi ┼ Monte Berulfi. S. Juliani ┼. S. Eliae ┼ Monetae. S. Wilelmi ┼ Aendrici.

 

CLXI.

DE PIGNORE DE JULAC.

 

Le comte Ouillaume IV Taillefer engage au chapitre cathédral de Saint-Pierre d'Angoulême, moyennant un capital de mille sols, tous ses droits à la cour de Juillac-le-Coq, droits dont plusieurs lui sont contestés par les chanoines. Si le comte ou ses héritiers rendent cette somme au chapitre, les choses reviendront en leur état précédent. (1147.)

 

Ego Wilelmus Secans ferrum (1), engolismensi comes, notum fieri presentibus et futuris volo quod ea que habebam et qua requirebam in curte de Juliaco (2), posui in pignore, pro mille solidis engolismensis monetae, canonicis

 

(1) Guillaume IV Taillefer.

(2) Le chapitre cathédral d'Angoulême a été seigneur temporel et spirituel de Juillac, aujourd'hui Juillac-le-Coq, canton de Segonzac.

 

― 154 ―

sancti Petri engolismensis sedis. Ego vero habebam in ipsa curte, vinatam, ita quod de singulis domibus, in quibus inveniebatur, singulis annis, summam (1) vini habebam, exceptis domibus cimiterii, de quibus inter me et canonicos querela habebatur. Requirebam etiam quod, quando vellem, me et homines meos apud rusticos hospitarer, et hoc canonici contradicebant. Requirebam etiam quod, ubicumque vellem, homines ejusdem curtis in exercitibus meis ducerem. Sed canonici dicebant me hoc tantummodo habere in honore Botaville (2) et Archeaci (3), quando hostes mei mecum pugnaturi honores illos invaderent. Pepigi etiam illis quod nec ego, nec fratres mei, nec homines mei, aliquam quesitionem, nec vim in ipsa curte faceremus. Quod si fieret, ego restitui facerem. Indulserunt etiam mihi canonici quod homines ejusdem curtis juvarent me deiendere honorem Botavillae et Archiaci et Castelli Novi (4). Quod si homines defuerint, ego eos non constringerem, sed canonici et si vellent, vadimonia haberent. Pactus sum etiam canonicis quod nec ego, nec aliquis ex heredibus, nec ex hominibus meis, aliquid istorum imparemus, donec eis reddamus mille solidos engolismensis monetae equsvalentis. Quod si forte, quod absit, ego vel ipsi aliquid infregerimus, ego, infra XVcim dies restitui facerem. Et ut hoc firmum et ratum sit, plevissando (5) fidem meam firmavi in manu Lamberti engolismensis episcopi et obsides dedi et fratres meos concedere feci. Si vero, aut ego, aut aliquis ex heredibus meis mille solidos canonicis reddiderimus, in eadem querela quam ego adversum eos et quam ipsi adversum meum et in eadem pace quam ego cum ipsis et quam ipsi mecum

 

(1) En marge se trouve, d'une écriture un peu postérieure, vel soumam.

(2) Voir charte LXXXIII.

(3) Archiac, chef-lieu de canton, dans le Charente-Inférieure.

(4) Châteauneuf appartient alors aux comtes d'Angoulême, passe peu après à la famille de Nesle et est réuni ensuite à la Couronne. Il s'appelait primitivement Bardeville. C'est aujourd'hui un chef-lieu de canton de la Charente.

(5) Plevissare, plevire, promettre par serment, engager sa foi. (Du Cange).

 

― 155 ―

ex predictis ante hoc pactum habebant, in ipsa maneamus. Itaque ut predictum pactum firmum et ratum permaneat, ego propria manu signum crucis hanc cartae impressi et sigillo meo signavi. Factum est hoc anno ab Incarnatione Domini M. C. quadragesimo VII: regnante Lodovico, rege Francorum et duce Aquitaniae.

 

CLXII. (1)

DE CAPELLANO SANCTI JOHANNIS, QUIBUS DIEBUS

HABEBAT HANC CANONICALEXI.

 

Capellanus sancti Johannis (2) habet procuracionem suam in aecclesia engolismensi in omnibus, sicut canonici, excepta cena, in his solempnitatibus: in passione et inventione sancti Stephani et sancti Blasii et conversione sancti Pauli et cathedra sancti Petri et apostolorum Petri et Pauli et ad Vincula et beate Marie Magdalene et Jacobi apostoli et Laurentii martyris et dedicatione (3) et sancti Benigni et sanguinis et aque et in omnibus solempnitatibus in quibus matutinas in cathedrali aecclesia celebrat.

 

CLXIII.

DE CAPELLANIS QUI HABENT PROCURATIONEM

IN ENGOLISMENSI ECCLESIA.

 

Isti capellani et prepositi isti habebent procuracionem in ecclesia engolismensi: capellanus de Vosino, capellanus

 

(1) Cette charte et les quatres suivantes sont des règlements relatifs à divers emplois dans ou pour la cathédrale. Elles sont sans titres; ceux que nous leur donnons, figurent à la marge dans le manuscrit et ont été rédigées peu après. Enfin elles manquent de la lettre initiale. Toutes ces observations s'appliquent encore aux chartes CLXVIII et CLXX.

(2) Saint-Jean d'Angoulême, dit du Baptistère, près de la catjédrale.

(3) Cette fête se célèbre le 20 août.

 

― 156 ―

de Bello Loco, capellanus de Carmento, capellanus de Julac (1), capellanus de Podio Regali, capellanus de Manla, capellanus sancti Gratulfi, capellanus de Montiniaco, capellanus de Juliaco (2), capellanus de Veirires, capellanus de Romanorvilla, capellanus de Auterio (3).

 

CLXIV.

DE PREPOSITIS.

 

Prepositus deu Luc (4); prepositus de Roches (5); prepositus de Manla; prepositus de Macovilla.

 

CLXV.

DE DECIMARIIS.

 

Tres decimarii de Agenac (6) habent unusquisque unum panem, unum denarium, unam justam (7) vini in epiphania, in pentecostes, in osanna, si presentes fuerint.

 

CLXI.

DE FORESTARIIS.

 

Forestarii de Gros Bosc et de Faia (8), si tamen presentes fuerint, [habent] duos panes, duas justas vini et duos dena-

 

(1) Juillaguet, près Charmant.

(2) Juillac-le-Coq, dont la seigneurie comprend Verrières et La Renorville.

(3) Aussac.

(4) Près de Puyréau, avec Enort et le Chastelars. Voir LXXXVII.

(5) Entreroches en Garat.

(6) Il n'est question ici que des trois collecteurs des dîmes de Genac. Mais le chapitre en avait encore dans toutes les paroisses de sa dépendance. Plus tard, il a un receveur général et des receveurs particuliers dans ses seigneuries les plus importantes.

(7) Mesure de capacité, dont la valeur est inconnue aujourd'hui.

(8) Il y avait plusieurs localités du nom de Faye dans le pays. Nous pensons qu'il s'agit ici de La Faye en Vouzan qui appartenait au chapitre et qui avoisine Grosbost. Toute cette région était et est encore couverte de forêts.

 

― 157 ―

rios; et si unus tantum affuerit, unam justam, unum panem, unum denarium in osanna, in pentecosten, in epiphania.

 

CLXVII.

DE BROLIO LODEFES (1).

 

Hugues de Tourriers et Guillaume Itier abandonnent à Saint-Pierre d'Angoulême des droits litigieux sur le Breuil des Deffends. (1138-1150.)

 

Ego Ugo de Toureis et Wilelmus Iterii notum facimus presentibus et futuris quod nos (2) dedimus et concessimus Deo et sancto Petro matricis aecclesiae Engolisinensis, cum clavibus ejusdem super altare aecclesie quidquid juris habebamus, vel requirebamus in Brolio quod dicitur Lodefes, quod Petrus Baldrandi antea sancto Petro dederat. Dicebamus enim nos ibi habere partem prepositure. Et ut hoc donum vel concessio firmius teneatur, signa nostra propriis manibus presenti pagine impressimus, sub his testibus: S. Ugo ┼ nis. S. Wi ┼ lelmi Blanchart militis. S. ┼ Arnaldi de sancto Andrea. S. Ste ┼ phani. S. ┼ Calonis tesaurarii.

 

CLXVIII.

DE PREPOSITURA SANCTI GRATULFI(3)

 

In pascha dantur nobis fabae fractae cum lardo, agnus et tria fercula carnium, in ascensione, in pentecosten, morte Roudi (4), et tria fercula carnium in [festivitate] Petri et

 

(1) Voir chartes XCVII, CXLVI et CXLVII.

(2) Ces deux mots: quod nos ayant été oubliés à leur place, le copiste les a portés à la marge.

(3) Voir charte CLXII, notes.

(4) Peut-être Aredii, Saint-Yrier.

 

― 158 ―

Pauli et assumptionem sanctae Mariae et dedicationem et omnium sanctorum; et in nativitate et in epiphania et in Noe (1), vir justus, IIII fercula. In aliis sollempnitatibus quibus cerei supra januas ponuntur (2), IIII denarii.

 

CLXIX.

DE PREPOSITURA ET DOMO SANCTI GRATULFI.

 

Concordat entre le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême et le chapelain de Saint-Groux, au sujet d'une maison de la prévôté de ce bourg. (27 mai 1149).

 

Ego Petrus Archinaudus, capellanus sancti Gratulfi, notum facio presentibus et futuris quod querela erat inter me et canonicos sancti Petri de prepositura burgi sancti Gratulfi et de domo quae est juxta aecclesiam. Querelam vero illam ita terra in avimus quod dimisi et omnino reiliqui predictam preposituram et predictam domum in manu domni Hugonis, engolismensis electi (3). Ipsi vero canonici postea commendaverunt michi jam dictam preposituram et domum ut haberem eam tantummodo in vita mea, post mortem autem meam, et prepositura et domus ad eos rediret et deinceps quiete haberent et possiderent. Et ut haec dimissio certius teneretur, hoc signum crucis presenti pagine propria ┼ manu impressi.

Testes sunt Petrus, abbas sancti Amantii. Calo thesaurarius, Petrus Chareas, Willelmus Enrici, Petrus Rapacis, Gunbaudus et multi alii canonici. Factum est hoc quarto kalendas junii.

 

(1) La date de cette fête qu'on ne célèbre plus est inconnue.

(2) Nous apprenons par cette charte et par les chartes CLXX et CCX qu'il y avait des fêtes, à l'occasion desquelles on plaçait des cierges allumés sur les portes de notre cathédrale.

(3) Hugues II Tizon de La Rochefoucauld, fut élu en 1149.

 

― 159 ―

CLXX. (1)

SOLEMPNITATIBUS.

 

In omnibus solempnitatibus in quibus super januas cerei ponuntur, habent clerici et famuli nostri medietatem prebende nostre, videlicet denariorum. Si canonici habeant IIIIor denarios, illi habeant II denarios; et si habeant Vque, illi II denarios et obolam.

In vigilia natalis Domini et pasche et ascensionis et pentecostes et assumptionis sancte Marie et omnium sanctorum habet unusquisque I denarium.

 

CLXXI.

DE CUMBA BERENGERII QUAE EST JULIACO.

 

Les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême cèdent à Giraud Rainaut et à son frère A. Rainaud et à leurs successeurs, à perpétuité, leur terre dite La Combe de Berenger en Juillac, moyennant, chaque année, douze deniers et le tiers de tous les fruits. Les nouveaux possesseurs seront sous la dépendance du chapitre. (1142.)

 

Notum sit omnibus presentibus et futuris quod nos Canonici sancti Petri sedis Engolisme terram que dicitur cumba Berengerii, que et proprii juris nostri est et in dominio tenebamus, dedimus et concessimus Giraut Rainaut, filio Rainaudi Viviani, et fratri suo A. Reinaudi, successoribusque suis in perpetuum, hac lege et hoc pacto ut annualem censum XII denariorum inde redderent et terciam partem cujusque fructus inde collecti. Precipiendo etiam, interdicimus ne aliquid de hac terra, cum parente sua, in matrimonio, alicui in nostro homini proprio heredi unquam presumant dare. Immo omnem dandi nostram et transferendi

 

(1) Voir charte CLXII; notes.

 

― 160 ―

 occasionem ad alienos, omnino interdicimus. Si vero aliquis prefatorum hominum, aut de genere eorum, casu aliquo, ad alienum dominum transierit, nichil de hac terra noverit se retenturum. Immo quicumque hanc terram possidere voluerit, necesse illi fuerit sub possessione nostra tamdiu manere quamdiu terram habuerit; alioquin ad nos nostram reducemus. Hoc concessum est ab utraque parte dantis et accipientis. Haec donatio facta est et concessio in capitulo sedis Engolisme, II° anno comitatus Willelmi Talafer (1), presentibus canonicis Bernardo de Tren, Iterio Constantio, Johanne de Botavilla, Gi[raldo] capellano, Ugone Ticione, Ar[naldo] santi Andree, Juliano et multis aliis; ex altera parte Gi[raldo] Rainaudi et Guilelmo Elia.

 

CLXXII.

DE DECIMA MANLII.

 

Convention passée au château de La Rochefoucauld, entre les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême et Cabozon au sujet d'une redevance grevant la dîme partielle dont jouissait ce dernier, à titre d'héritier des époux Maron et Hilarie. (Entre 1144 et 1149.)

 

Marone defuncto et uxore ejus Hilaria, ex parte cujus dimidiam partem decime Manlii ipse Marro possederat, orta est controversia inter canonicos engolismenses et Cabozonem, cui ex parte uxoris succedebat pars decime predicta. Namque Cabozos, cum multa a canonicis audiret et e contra eis responderet, tandem recognovit debere dari acaptamentum trium solidorum engolismensis monete, X et VIII denarios eorum canonicis supradictis et alios Ostent et successoribus ejus, Canonici vero dicebant quod XX solidos Marro pro acaptamento decime quam possidebat dederat. Tandem, apud castellum Rupis Fulcaudi, in domo Viviani, capellani, concordia talis facta est inter Cabozonem et cano-

 

(1) Guillaume IV Taillefer, 1140-1177.

 

― 161 ―

nicos, videlicet Hugonem Ticionem (1) et Poncium, qui tunc obedientio Montis Regalis (2) et Manlii preerant, videntibus W. de Pranzac et Gardra, fratro ejus, et W. Aendrici et multis aliis, quod reddidit eis X et VIII denarios pro acaptamento et IX solidos dedit, tali pacto ut, ex tunc illam partem decime feodaliter, usque ad duos annos, quiete possideret, deinde, pro libitu canonicorum, de acaptamento responderet, ita quod, si poterint eum convincere ut acaptamentum sit XX solidorum, ut canonici affirmabant, vel infra quod IIII solidi de novem quos canonicis supra dictis dederat, de acaptamento essent, ceteri pro dono. Si vero, ut Cabozos dicebat verum probabitur fore quod X et VIII nummi tantum pro acaptamento erant, novem solidi pro dono sint, et X et VIII facta pro acaptamento.

 

CLXXIII.

DE TERRA CANTORIS, ULTRA PONTEM SANCTI EPARCHII.

 

Concordat entre le chantre Hugues Tizon, d'une part, Hélie Faucher et divers membres de sa famille, de l'autre, au sujet d'une terre, située au delà du pont de Saint-Cybard, dans les dépendances de la chantrerie. (1114-1149.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod ego, Ugo Tizo, cantor aecclesia sancti Petri, terminata discordia que erat de terra que est ultra pontem sancti Eparchii, que terra etiam est de jure aecclesia sancti Petri et cantoris, discordia dico, qua inter canonicos et Heliam Fulcherii et Petrum, fratrum ejus et cetoros de genere diu permansit, assensu et consilio domni mei episcopi, Lamberti et Chalonis thesaurarii et Poncii et multorum aliorum canonicorum et aliorum quorumdam sapientum, talem pacem et concordiam de

 

(1) Hugues Tizon de La Rochefoucauld, chanoine dès 1117, fait chantre vers 1140 et évêque en 1149.

(2) Appelé ailleurs Podium Regale, Puyréau.

 

― 162 ―

predicta terra, cum Helia Fulcherii et P[etro], fratre ejus et Avierna, uxore Gaufridi Fulcherii, et filiis eorum, feci quod ipsi et successores eorum hereditario jure ut rustici, sicut a dominis suis, a me haberent prefatam terram, ita quod de illa parte que est ultra viam, cujuscumque annone quintam partem mihi redderent. De ilia vero parte que est citra viam usque ad aquam, quartam partem similiter reddant. Cum autem tempus colligendi messes venerit, me vel aliquem meorum hominum convenient ut mittam ad colligendas messes, quibus collectis, nichil de terra abstulerint, nisi me, vel aliquo meorum precipiente. Insuper de unaquaque sextariata reddent mihi, per singulos annos, in die sancti Michaelis, censualem obolum. Haec concordia facta est presentibus istis: Rainaudo de Monte Berulfi, Aendrici, Poncio, Helia de Insula et multis tam clericis quam laïcis.

 

CLXXIX.

DE DECIMA DE TAUZAC (1).

 

Itier, son fils et autres cèdent à Saint-Pierre d'Angoulême leurs droits sur les dîmes de Touzac. (1160 - 1164).

 

Notum facimus presentibus et futuris quod Iterius et filius ejus Ramnulfus et alius Iterius et Arnaldus, decimarii de Tauzac, et cognatae eorum, Guiborcs, Imberga, Petronilla, dederunt Deo et sancto Petro totum jus suum quod habebant in decima de Tauzac, sine conditione aliqua, sine reclamatione heredum suorum, ut deinceps canonici engolismensis aecclesiae quiete habeant et possideant. Hoc donum factum est in capitulo sancti Petri engolismensis, videntibus Gaufri[do], cantore, et A[rnaudo] Ponchat, sacrista, Reinaldo Carel, E[lia] Monetae, Willelmo de Anes (2). Consilio

 

(1) Ce titre a été ajouté au XIVe siècle.

(2) Les deux phrases suivantes et les signatures sont de trois mains différentes.

 

― 163 ―

Pontii (1), dedimus tunicam, caligas, sotulares et X solidos. A[rnaudus] vero, sachrista (2) et levita, dedit de communitate fratrum CC.XXX. solidos et mulieribus XXXV. S. Iterii desimarii ┼ S. Ramnulfi, filii ejus ┼. S. Imberga ┼.

 

CLXXV.

DE CLARIS VALLIBUS IN CURTE MANLIE.

 

Les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême, d'accord avec l'évêque Hugues Tizon, donnent aux religieux de Clairvaux, établis à Echoisy, leur terre de Villedondes, entre Villoriou et la Boixe, se réservant une redevance annuelle de cinq sols, payable en la fête de saint Pierre-Es-Liens. (25 juillet 1150.)

 

Notum sit tam presentibus quam futuris quod nos canonici engolismensis aecclesiae, convenientes in capitulo nostro, cum episcopo nostro, Hugone. fraterna dilectione commoniti, providentes religioni aecclesiae Clare Vallensis (3), pro remedio animarum nostrarum, dedimus et concessimus fratribus, Deo servientibus in loco qui dicitur Eschausec (4), terram nostram quae dicitur Villadundas (5), cum aqua et cum lemnia, terram dicimus, quae est inter Vilaoriou (6) et Buxiam, terram scilicet totam quae est infra viam predictorum locorum, retentis in hac terra quinque solidis censualibus, per singulos annos, in festivitate sancti Petri ad vin-

 

(1) Ponce, chanoine d'Angoulême.

(2) Arnaud, sacriste. A cette époque, le sacriste est en quelque sorte le conservateur des biens du chapitre et son représentant dans les actes qui l'intéressent, soit seul, soit avec un autre chanoine délégué.

(3) Les Cisterciens de Clairvaux vinrent s'établir à Echoisy vers 1143. Ils se retirèrent dix ans après, ayant abandonné leurs possessions aux Bénédictins de Saint-Amant-de-Boixe.

(4) Echoisy, aujourd'hui gros village de la commune de Cellettes, canton de Mansle.

(5) Inconnu.

(6) Villoriou, gros village de la commune de Saint-Groux, près Mansle.

 

― 164 ―

cula, aecclesiae nostrae reddendis. Haec autem donatio et concessio facta est M° C° L° anno ab Incarnatione Domini, presidente in Romana Cathedra Eugenio II (1); regnante Lodovico, rege Francorum et duce Aquitanorum; Willelmo Tallafer (2) comitatum engolismensern obtinente, VIII Kalendarum Augusti. ┼ S. Ugonis, episcopi. ┼ S. Chalonis, thesaurarii ┼. S. Juliani. ┼ S. Geraldi de Theac. ┼ S. Heliae de Moneta. ┼ S. Magistri Arnaldi. S. Geraldi, presbyteri de Sancto Johanne. ┼ S. Bernardi de Tren. ┼ S. Poncii. ┼ S. Gumbaudi. ┼ S. Petri Rapacis. ┼ S. Galfridi Engolismensis. ┼ S. Arnaldi Ponchati. ┼ S. Geraldi Benedicti. ┼ S. Bernardi Audoini. ┼ S. W. Aendrici. ┼ S. Segui de Clam.

 

CLXXVI.

DE OMNIBUS NECESSARIIS ET DE PASCUIS ET DE

PASQUERIO IN BUXIA AD PODIUM REGALEM.

 

Le comte Guillaume IV Taillefer donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines le droit de prendre, dans sa forêt de la Boixe, tous bois de construction et de chauffage, nécessaires dans leurs domaines de Puyréau. Il y ajoute droit de pacage et de glandage. (1140-1177).

 

Ego Guilelmus Talafer (3), filius Vulgrini, comes engolismensis, notum facio presentibus et futuris quod ego dono Deo et Sancto Petro et canonicis ecclesie Sancti Petri engolismensis, in foreste mea, quae dicitur Buxia, omnia quae necessaria erunt ad domos proprias ipsorum canonicorum de Podio Regali (4), sive ad ignem, sive ad domos edificandas, sive ad alia necessaria, exceptis cedulis ad domos regen-

 

(1) Il faut lire Eugène III, 1135-1153.

(2) Guillaume IV Taillefer, 1140-1177, fils de Vulgrin II.

(3) Guillaume IV, fils de Vulgrin II, 1140-1177.

(4) Nos chanoines avaient au milieu de leurs possessions importantes, des maisons où quelques-uns d'entre eux allaient résider momentanément et à tour de rôle, pour en surveiller l'exploitation.

 

― 165 ―

das (1). Dono etiam eis, in predicta foreste, pascua ad omnia animalia ipsorum canonicorum et pasquerium porcurum suorum. Hoc donum facio pro redemptione animae meae et patris mei et matris meae et pro animabus antecesssorum meorum, ut, in die judicii, Omnipotens Dominus misereatur nostri, amen. Et ut hoc donum cercius et firmius habeatur, huic cartulae signum crucis, propria manu mea, impressi, et eam sigillo meo muniri feci. Hujus doni testes sunt: Arnaudus Papis; W. Bacios; Raimundus Bacios; W[illelmus] Aendrici, levita et canonicus; Elias de Moneta, sacerdos et canonicus; Iterius Calvus, capellanus comitis.

S. Willelmi ┼ comitis.

 

CLXXVII.

DE TERRA DE FAVARZIL IN HONORE RUPIS CANDERICI.

 

Fouchier et Elie de Chandry donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines leur terre de Favarzil, dans la châtellenie de La Roche Chandry. Les chanoines auront les habitations et dépendances. Le reste, terres cultivées ou incultes, sera commun entre les chanoines et les donateurs et leurs descendants. L'évêque y fixe aussitôt l'emplacement d'une église et le chapitre y installe des colons. (1075-1101).

 

Notum sit presentibus et futuris quod Fulcherius de Chamderic, et Elias de Chamderic, cognatus ejus, pro remedio animarum patrum et matrum suarum et aliorum parentum et pro se ipsis, ut beatus Petrus, apostolorum princeps eis, ante tribunal Christi, die novissimo, assistentibus subveniret, predicto beato Petro et matrici aecclesiae engolismensi et canonicis, in eadem Deo servientibus dederunt terram de Favarzil, quae est in honore Castelli Rupis Canderici (2), ita, inquam,

 

(1) Excepté les bâtiments et instruments d'exploitation.

(2) La Roche Chandry, village et château de la commune de Mouthiers, canton de Blanzac.

 

― 166 ―

dederunt ut maisnilia et pertinentia ad ipsa maisnilia essent propria predictorum canonicorum, reliqua vero terra culta vel inculta esset communis inter canonicos et illos qui hoc donum faciebant, ita ut canonici haberent medietatem et illi qui dabant, vel heredes eorum aliam medietatem. Facto autem hoc dono, venerunt ad hanc terram domnus Ademarus (1) episcopus et Aimericus Giraudi, sacerdos et canonicus Sancti Petri, et signa sanctuarii, scilicet cruces ibi aflixerunt (2). Postea, predictus Aimericus, canonicus, misit in predicta terra mansionarios, scilicet Fulcherium deu Marches et Iterium Gauterii et Seguinum Oggerii et Andream Peleta, qui canonicis censum constitutum et alios redditus predictae terrae redderent.

 

CLXXVIII.

DE DECIMA DE TAUZAC.

 

Pour mettre fin à un conflit avec les chanoines d'Angoulême, Guillaume de Neuville renonce à leur réclamer quatre setiers de froment qu'il prétendait et que lesdits chanoines lui contestaient sur la dîme de Touzac. (1155)

 

Ego Ugo, engolismensis episcopus, presentibus et futuris notum fieri volo quod Guillelmus de Nouvilla, cum fuisset altercatio inter ipsum et canonicos Sancti Petri de quatuor sextariis frumenti, quos in decima de Tauzaco, ex parte matris sue, requirebat, omnem penitus querimoniam, quam

 

(1) Adémare, 1075-1101.

(2) Il s'agit ici de la fixation de l'emplacement d'une église à bâtir et de la cérémonie de la pose de sa première pierre. Il résulte de cette mention que le lieu de Favarzil fut très probablement pourvu d'une chapelle. Mais quel est ce lieu qu'on ne trouve plus mentionné nulle part? Une note marginale le place dans la paroisse de Voeuil contiguë à celle de Mouthiers et, comme elle, dans la seigneurie de La Roche-Chandric. D'un autre côté, la tradition veut qu'il y ait eu une église à La Foix, village de Mouthiers, mais près du territoire de Voeuil. Que penser de ce rapprochement?

 

― 167 ―

exinde adversus aecclesiam et canonicos Sancti Petri habebat, in manu mea finivit atque dimisit, et, si quid juris in prenotato frumento habebat, totum prorsus, pro remedio anime sue et parentum suorum (1), « Deo et predicte aecclesiae Sancti Petri dedit atque concessit ut aecclesia ipsa, sine omni sua et heredum suorum », requisitionne seu calumnia vel inquietatione, predictum frumentum, perpetuo jure, integre et quiete possideat. Hujus rei testes sunt Guillelmus Aendrici et Poncius, canonici et plures alii, Factum est hoc Dominice Incarnationis anno M° C° L° V°, romano pontifice domno Adriano (2); Lodovico, rege Francorum; Aendrico, duce Aquitanorum; Guillelmo Talafer, comite engolismensi. Et ut hoc factum certius et firmius habeatur, ego, Hugo, engolismensis episcopus, in hac cartula, propria manu mea subscripsi et eandem cartulam sigilli mei impressione muniri feci. ┼ S. Guilelmi de Nouvilla.

 

CLXXIX.

DE TERRA DE CLARGNAC IN PARROCHIA DE CLAI.

 

Raine d'Auvignac et divers donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines la terre et le bois de Clairignac formant leur alleu. Les chanoines y envoient des colons. (Date inconnue.)

 

Notum fieri volumus presentibus et futuris quod Raines de Auvignac et Lambertus et Petrus, filii Gaufridi Gratapaniz, et Girbertus de Campis et Petrus et Willelmus, filii ejus, dederunt terram et boscum de Clargnac (3) Deo et Sancto Petro matricis ecclesiae engolismensis et canonicis in eadem aecclesia Deo servientibus. Et terra illa, quam diximus, alodium erat eorum qui eam dederunt, quos

 

(1) Les mots qui suivent entre guillemets, avaient été oubliés à leur place par le copiste qui les a renvoyés à la fin de la page.

(2) Adrien IV, 1154-1159

(3) Clairignac, aujourd'hui hameau de la commune de Roullet, mais près de Claix.

 

― 168 ―

supra nominavimus. In hac terra Aimericus Geraudi, sacerdos et canonicus sancti Petri, consilio Seguini capellani de Rouret (1), mansionarios misit, scilicet Iterium de Clargnac et Constantium de Clargnac, cui predictus Seguinus, capellanus de Rouret, dedit uxorem concubinam suam, nomine Constantiam, et Arnaudum Seguini, filium predicti capellani, et supradictum Lambertum et Petrum et Willelmum Raina; et predictus Aimericus, canonicus, commendavit terram istam predicto Seguino capellano. Et sciendum est in hac terra nullum omnino esse prepositum.

 

CLXXX.

DE MANSO QUOD EST IN PARROCHIA DE MORNAC.

 

Adémare Gérard et sa femme Huneudie, à l'occasion de l'entrée de leur fils, Guillaume de La Roche, dans le chapitre d'Angoulême, donnent à la cathédrale un mas qu'ils ont à Mornac. (Date inconnue.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod Ademarus Gerardi et uxor sua Huneudis, dederunt sancto Petro mansum quod est in parrochia de Mornac (2), cum Willelmo de Rupe, filio suo, canonico. Et sciendum est quod hic mansus datus fuit in matrimonium predictae uxori prenominati Ademari, quae fuit de Vigeriis de Martunno (3).

Anniversarium Huneudis est pridie idus novembris, Willelmi, filii ejus, VII idus januarii (4).

 

(1) Roullet, aujourd'hui commune du canton sud d'Angoulême.

(2) Mornac, commune du canton nord d'Angoulême.

(3) De la famille des Vigier de Marthon. Voir la charte suivante.

(4) Le chapitre d'Angoulême célébrait l'anniversaire de chacun de ses bienfaiteurs.

 

― 169 ―

CLXXXI.

DE EODEM MANSO.

 

Pierre Vigier, payeur du comte d'Angoulême, ayant exercé des violences vis-à vis des gens du chapitre, à Montplane en Mornac, est condamné à leur payer une somme de dix-neuf sols, monnaie de Limoges. (1149-1159.)

 

Ad hunc supra dictum mansum qui dicitur de Monte Plano, in parrochia de Mornac, venit Petrus Vigerii, peatgerius comitis engolismensis, cum satellitibus suis et rapuit homines et bestias, pro quibus postea ab illis quos depredatus fuerat decem et novem solidos redemptionem accepit. Perlata autem querela a canonicis sancti Petri ad domnum Hugonem, engolismensem episcopum, vocavit predictum peatgerium ante se ad justiciam. Venit autem ille et comes Willelmus Talafers ante episcopum. Audita vero querela canonicorum et responsione peatgerii, presente comite, processit episcopus in partem, assumpto secum thesaurario Andegavensi et Iterio Berbezilli et quibusdam aliis, discussisque predictis racionibus, adjudicavit debere reddi canonicis ea quae predictis hominibus eorum ablata fuerant. Reddidit itaque jam dictus Petrus peatgerius decem et novem solidos lemovicensis monetae, quae in illis diebus monetae engolismensi aequevalebat; recepitque hos decem et novem solidos Gumbaudus Vigerius canonicus sancti Petri et rusticis quibus ablati fuerant eos restituit.

 

CLXXXII.

DE MALLIA.

 

Pierre Chauvet qui a participé au massacre des prêtres de Mansle, répare son crime en donnant tout ce qu'il possède dans cette paroisse à Saint-Pierre d'Angoulême. (1168.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod Petrus Chauvet,

 

― 170 ―

qui destructioni sacerdotum de Manla (1) interfuit, cum de linguis eorum abcisis, de oculis erutis, de genitalium alterius abscisione, nec ipsis, nec aecclesiae satisfacere posset, pro satisfactione, inquam, dedit Deo et aecclesiae sancti Petri engolismensis quicquid habebat vel possidebat in parrochia de Manla, ut quiete et tranquille et sine reclamacione heredum suorum habeat et possideat. Et ut haec donacio firmior et certior haberetur, signum crucis presenti cartae, propriis manibus, impressit, audientibus et videntibus Arnaldo Poncat, sacrista; Geraldus Benedicti; S. Petri ┼ Chauveti de Manlia; Rainaudo de Montberos; He. Pontii; Gu. Chaboz; Ge. Bailargir et W. de Manla et Ar., fratre suo et pluribus aliis. Hoc autem donum factum est anno Incarnationis Dominicae M° C° LX° VIII°.

 

CLXXXIII.

DE DECEM SOLIDIS IN ECCLESIA SANCTI MARCIALIS (2) .

 

L'évêque Girard II ayant nommé archidiacre son neveu Richard, attribue à l'archidiaconé les églises de Nanteuillet, Voulgézac, Saint-Etienne-de-Magnac et une partie de la cour de Marsaguet. Il y ajoute l'église de Saint-Jean-Baptiste et divers droits. Mais tout ce qui fait partie de ce dernier don passera, après la mort de Richard, à la mense commune du chapitre. (Vers 1121.)

 

Ego Girardus, engolismensis episcopus et Sanctae Romanae AEcclesia legatus, presentibus et futuris notum fieri volo quod, communi consilio canonicorum engolismensis sedis, in capitulo, Ricardo, nepoti meo, archidiacono engolis-

 

(1) Mansle, aujourd'hui chef-lieu de canton, appartenait au chapitre cathédral d'Angoulême. Voir chartes C et suivantes.

(2) Nous n'avons pas pu lire la dernière partie de la rubrique. Vers la fin du XIIIe siècle, on l'a remplacée par la suivante: De dono episcopi Girardi engolismensis et de Lunessa.

 

― 171 ―

mensi (1) dedi aecclesiam sancti Eparchii Nantolium (2), Vogaziacum (3), medietatem reddituum curtis de Marciaco (4) aecclesiam de Magniaco (5). Dedi quoque eidem, in capitulo, communi consilio canonicorum, aecclesiam sancti Johannis Baptistae (6), decem solidos in aecclesia sancti Marcialis (7), medietatem massi de Lunessa, pratum et vineas quas tenebat Fulcaudus de Riperiis. Hoc vero donum de omnibus predictis canonici communiter concesserunt. Statuimus autem et concessimus ut ista aecclesia scilicet sancti Johannis Baptistae, decem solidi in aecclesia sancti Marcialis, medietas massi de Lunessa, pratum et vineae quas tenebat Fulcaudus de Riperiis, post mortem ejusdem Ricardi, ad communem mensam canonicorum redeant. Sub anathemate quoque interdiximus ne alius archidiaconus, vel alia persona, ista, aecclesiam scilicet sancti Johannis Baptistae, decem solidos in aecclesia sancti Marcialis, medietatem massi de Lunessa, pratum et vineas quas tenebat Fulcaudus de Riperiis quae de communitate canonicorum erant, post mortem ejusdem Ricardi, a communitate canonicorum separare presumat. Caetera vero, post mortem ejusdem Ricardi, ad jura episcopi et archidiaconi redeant. Et ut haec concessio et statuta nostra firmiora et certiora teneantur, in hac carta, propria manu nostra subscripsimus et sigillo nostro sub cyrografo muniri fecimus. Si vero predictum Ricardum archidiaconem episcopum fieri contigerit, concessimus et ipse concessit ut ista aecclesia scilicet sancti Johannis Baptistae, decem solidi in aecclesia sancti Marcialis, medietas

 

(1) Jusqu'ici l'archidiacre a vécu de la mense commune; désormais il a sa mense propre. L'archidiaconé a été la première dignité du chapitre d'Angoulême jusqu'au rétablissement du doyenné, en 1213. Voir Pouillé historique d'Angoulême, t. Ier.

(2) Nanteuillet, aujourd'hui hameau de la commune de Voulgézac.

(3) Voulgézac, commune du canton de Blanzac.

(4) Marsac, alias Marsaguet, aujourd'hui hameau de la commune de Fouquebrune.

(5) Magnac-Lavalette, canton de Lavalette.

(6) Saint-Jean d'Angoulême.

(7) Saint-Martial d'Angoulême, dont le territoire, au nord-est, s'étend jusqu'à Lunesse.

 

― 172 ―

massi de Lunessa, pratum et vineae quas tenebat Fulcaudus de Riperiis, in vita ejusdem Ricardi, ad communitatem canonicorum redeant.

Ego Girardus engolismensis episcopus et Sanctae Romana AEcclesiae legatus S. S.

 

CLXXXIV. (1)

DE VICARIA DE JULAC.

 

Transaction entre Rigaud de Barbezieux et Petronille, sa femme, d'une part, et les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême, d'autre part, au sujet de biens et droits litigieux possédés par ces derniers à Juillac. (1150.)

 

Ego Rigaudus de Berbezillo et Petronilla, uxor mea, presentibus et futuris notum facimus quod canonici engolismenses pro mille et centum solidis in pignore habebant totam vicariam de curte Juliaci (2) et terram quam Willelmus Testaudi in illa curte habuit, quae ad vicariam pertinet, et redditus ipsius terrae in annona et in vino et in nummis. Et hoc pignus canonici ab eodem Willelmo Testaudi acceperant. Domnus quoque Gerardus, engolismensis episcopus, a Willelmo Testaudi, in pignore pro centum solidis acceperat partem suam, quam ipse Willelmus Testaudi habebat in decima de Angiaco (3); et de hoc pignore engolismensis episcopus investitus erat. Ab eodem etiam Willelmo Testaudi idem Girardus episcopus, sicut ego Rigaudus asserebam, in pignore acceperat pro trecentis solidis eam partem decimae et cimiterii de Tauzac (4) et aliorum quae erant juris A. Testaudi, fratris W[illelmi] Testaudi. Et, pro pignore isto, in commutationem, dederat predictus Willelmus Ar-

 

(1) Voir charte CLXI.

(2) Juillac-le-Coq, commune du canton de Segonzac.

(3) Angeac-Champagne, près de Juillac-le-Coq et du même canton.

(4) Touzac. Voir chartes CXXIV, CXXVII et CXXVIII.

 

― 173 ―

naudo, fratri suo, terram illam quae dicitur de Lagorz (1), donec predictum pignus de Tauzac ipse, vel successores ejus sibi libere redderent. Canonici vero dicebant contra quod predictus G[erardus] ab Arnaudo Testaudi pro perpetuo dono sibi et successoribus suis acceperat illud quod ego dicebam esse pignus. Et de predictis pignoribus, inter nos et canonicos, talis concordia facta est quod eis dedimus et concessimus medietatem totius vicarie de omnibus illis hominibus, in quibus antecessores nostri, ante pignus, de quatuor forifactis tantummodo justiciam habuerunt, videlicet homicidio, furto, incendio, rapto. Dedimus etiam eis medietatem totius terrae quam Willelmus Testaudi in illa curte habuit, quae terra dicitur esse de vicaria, et medietatem reddituum ipsius terrae, scilicet annonae et vini et nummorum et octo sextariorum avenae. Nobis vero et successoribus nostris retinuimus totam vicariam de illis hominibus qui justiciae nostrae subjacent de omnibus forifactis. Predictam siquidem medietatem vicariae et terrae et reddituum ipsius terrae sic determinavimus canonicis, in aecclesia sancti Petri engolismensis degentibus et eorum successoribus, dedimus et in perpetuum habenda concessimus, ita ut ea quiete habeant et possideant et justicias suas inde accipiant, absque omni nostra et heredum nostrorum contradictione, et si quid de illis quae ad medietatem istam pertinent condonare voluerint, libere condonent. Si vero unus vicarius solummodo in illa vicaria fuerit, illam fidelitatem et servitium quae nobis pro parte nostra faciet, illis similiter faciat et exhibeat pro parte eorum. Si autem in vicaria illa duo vicarii fuerint, nos unum eorum et canonici alterum habeant et illam fidelitatem quam vicarius noster, pro parte nostra, nobis faciet, et alter pro parte eorum eis faciat et exhibeat, et servitium similiter, prout eis placuerit et res exiget. Hoc etiam notum fieri volumus quod retinuimus nobis servitium de hominibus illius terrae et concessimus quod servitium sic moderatum esset quod, pro servitio illo, canonici redditus istius terrae

 

(1) Aujourd'hui La Gord, hameau de la commune et canton de Segonzac.

 

― 174 ―

non amitterent. Concessimus etiam eis quod quicumque de curte non essent qui pro eis vel ad eos in curte Juliaci venirent, in eundo et in redeundo a vicaria et potestate nostra et heredum nostrorum liberi essent. Item concessimus canonicis et plevivimus in fide nostra ut, si quis de medietate ista quam eis dedimus, vel de justiciis ad eandem pertinentibus, eis aliquid auferret vel impararet, nos bona fide defenderemus et gariremus. Haec concordia facta est in capitulo sedis Engolismae in presentia Ugonis, episcopi, canonicis audientibus et videntibus, Chalone, thesaurario, W. Aendrici, Poncio et multis aliis et, ex altera parte, laïcis I[terio] de Berbezillo, W. de Pranzac, W. de Botavilla et multis aliis, Dominicae Incarnationis anno M° C° L°; secundo episcopatus predicti Ugonis (1), presidente in Romana Cathedra Eugenio III; Lodovico, rege Francorum et duce Aquitanorum. S. ┼ Rigaudi. S. ┼ Petronillae. S. ┼ W. Testaudi. S. ┼ Petri abbatis (2).

 

CLXXXV.

DE VERINIS.

 

Petronille de Lamote, fille de Gardrat du Val, et ses enfants donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines leurs mas de Verines. (1151).

 

Ego Petronilla de Lamota, filia Gardradi de Valle, et filii mei, Willelmus Jordani, Johannes Gardradus et filiae meae, Arsendis, Salome, Aleoiz et Burgundia, damus et concedimus Deo et matrici aecclesiae sancti Petri engolismensis et canonicis in eadem Deo servientibus, mansum de Veirinis (3),

 

(1) Hugues Tizon est dit évêque élu dans la charte CLXIX du 27 mai 1149.

(2) Nous pensons qu'il s'agit de Pierre II Lomond, alias de Sonneville, abbé de Saint-Amand-de-Boixe, 1149, fait évêque d'Angoulême, sous le nom de Pierre Ier, en 1159.

(3) Voir charte CLXXXVII.

 

― 175 ―

quod pater meus dederat mihi in matrimonio. Damus, inquam, ipsum mansum integre, quicquid in eo habebamus, vel alius a nobis juste vel injuste habebat, sive possidebat, ut deinceps predicta aecclesia quiete habeat et possideat. Hoc donum facimus, concessione mariti mei, Petri de Sonavilla, pro animabus patris mei, Gardradi, et matris meae, Arsendis, et filiorum meorum, Gardradi, Thetmundi et Ramnulfi, et quorum de jure predictae sancti Petri aecclesiae esse sciebamus et recognoscebamus. Testes sunt Petrus (1), abbas sancti Amantii, et Joscelmus, frater ejus, et Petrus Gastolius, monachi, et Chalo, thesaurarius, et Reinaldus de Monte Berulfi, sacerdos et canonicus. Annus ab Incarnatione Domini M. C. L. I. S. Petronillae ┼. S. W. ┼ Jordani. S. Salome ┼. S. Aleoiz ┼.S. Arsendis ┼. S. Johannis ┼. S. Burgundiae ┼. S Joscelmi ┼. S. Chalonis Thesaurarii ┼. S. Reinaudi de Monte Berulfi ┼. S. Petri ┼ de Sonovilla. S. Gardradi ┼.

 

CLXXXVI.

DE JUDICARIA CURTIS DE JULAC (2).

 

Bérenger, juge de Juillac-le-Coq, abandonne au chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême son office et tous les droits s'y rattatachant et est fait membre de cette assemblée. (1157.)

 

Ego Hugo, engolismensis episcopus, notum facio presentibus et futuris quod Berengerius, judex de Jullac, venit in capitulum sancti Petri engolismensis, in presencia mea et canonicorum, et ibidem dedit Deo et sancto Petro et canonicis engolismensis ecclesiae, in manu mea, seipsum et quicquid juris habebat in judicaria curtis de Juliaco. Ego vero ibidem dedi ei canoniam et beneficium ejusdem aecclesiae,

 

(1) Pierre Lomond, alias de Sonneville. Voir charte précédente.

(2) Voir charte CXCIII.

 

― 176 ―

tam corporale quam spirituale, canonicis concedentibus et osculo proprii oris quibusque confirmantibus. Ipse vero, manu sua in manu mea posita, promisit michi et capitulo obedientiam sicut mos est eorum qui in canoniam recipiuntur. Hoc idem donum de judicaria confirmavit super altare sancti Petri cum clavibus ejusdem aecclesiae. Et ut ipsum donum firmius teneretur, presenti cartae propria manu subscripsi et eam sigillo meo muniri feci, anno ab Incarnatione Domini M° C° L° VII°. S. ┼ ┼ episcopi. S. Bere ┼ ngerii. S. Fulchaldi ┼ Audonii.

 

CLXXXVII.

DE VEIRINES.

 

Raoul Français et son frère abandonnent à Saint-Pierre d'Angoulême des droits qu'ils prétendaient sur le mas de Vérines. (1149-1159.)

 

Ego Hugo (1), Dei gratia, engolismensis episcopus, notum facio presentibus et futuris quod Radulfus Franceis et Helias de Ageneis, frater ejus, dicebant se habere in manso de Veirines (2) acaptamentum et hominium. Illud vero totum quod habebant vel requirebant in predicto manso dederunt Deo et Sancto Petro et canonicis engolismensis aecclesiae, ibidem Deo servientibus. Hoc donum fecerunt in manu mea, in cimiterio de Sonovilla (3), quod est juxta burgum. Hujus doni et concessionis testes sunt Petrus Charels, sacerdos et

 

(1) Hugues II Tizon de La Rochefoucauld, 1149-1159.

(2) On voir Vérines, dans la commune de Pérignac, canton de Blanzac (Charente). Mais nous pensons qu'il s'agit plutôt d'une localité plus rapprochée de Sonneville, où cette donation est consentie, et appartenant à la région qu'habitent les Charels (voir charte CXLVIII), et Foucauld de Montigné, soit peut-être Les Varennes, hameau situé entre Saint-Ouen (Charente- Inférieure) et Verdille (Charente). Le chapitre d'Angoulême avait déjà reçu des biens dans cette même région.

(3) Sonneville, dans l'ancien diocèse de Saintes, aujourd'hui commune du canton de Rouillac (Charente).

 

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canonicus, Helias Achardi, Aimericus de Sonovilla, Iterius Charels, Fulcaudus de Montinec. Et sciendum est quod hoc donum concesserunt filii et filiae eorum.

S. ┼ Radulfi. S. ┼ Willelmi. S. ┼ Bernardi. S. ┼ Ramnulfi. S. ┼ Aimerici. S. ┼ Petri. S. Bricti ┼. S. ┼ Gaufridi. S. Helie ┼ de Ageneis. S. ┼ Lalelmi. S. ┼ Willelmi. S. ┼ Petri Aeliae. S. ┼ Fulconis. S. ┼ Arsendis.

 

CLXXXVIII. (1)

DE CARMENTO.

 

Ugbert, surnommé le Gototges, à l'occasion de l'entrée de son fils Hugues dans le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, donne à ce chapitre l'église, le bourg et le cimetière de Charmant, avec tout ce qui en dépend. (1060-1075.)

 

Ego Ugbertus, cognominatus le Gototges, pro anima mea et parentum meorum, dono Deo et sancto Petro matris aecclesiae engolismensis et ejusdem canonicis Ugonem, filium meum et, cum eo, ecclesiam sanctae Mariae de Carmento (2) et burgum et cimiterium et omnia ad aecclesiam pertinentia. De repeticione autem dico quod nullus de genere meo audeat ea quae supra dixi repetere vel reclamare, sed predicti canonici in perpetuum habebant et quiete possideant. Testes sunt Willelmus (3) archidiaconus et abbas de Alba Terra et Ugbertus Derpela et Ugbertus de Julac et Raimundus de Julac.

 

(1) La charte 193 du manuscrit qui viendrait ici sous le n° CLXXXVIII étant la même que celle que nous avons reproduite sous le n° XCVI, nous la supprimons.

(2) Charmant, aujourd'hui commune du canton de Lavalette. Son église est encore sous le vocable de Notre-Dame.

(3) Guillaume, dit d'Aubeterre, parce qu'il est abbé de la collégiale de cette ville, figure comme archidiacre d'Angoulême, dans plusieurs de nos chartes, dont les dates extrêmes sont 1060 et 1075.

 

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CLXXXIX. (1)

DE SEGRESTANIA.

 

Le sacriste Hubert étant mort, l'évêque Adémare prétend nommer seul le successeur. Le chapitre proteste et en appelle aux évêques de Périgueux et de Saintes. Une assemblée formée de religieux et de chanoines, sous la présidence de l'abbé de Saint-Amant-de-Boixe, rend au chapitre le droit de nommer le sacriste qui devra être agréé par l'évêque. (12 mai 1089.)

 

Hoc donum Grimoardi (2), episcopi, inviolatum nec contradictum tenuerunt canonici ejusdem aeclesiae sub temporibus trium (3) episcoporum post Grimoardum sibi succedentium. Succedente autem quarto, Ademaro episcopo, XIII° presulatus ipsius anno, contigit defunctum esse Ucbertum qui sacrorum custodiam, quam vulgo Segrestaniam vocant, a primis annis Willelmi episcopatus usque ad XIIImum dictum superius annum ipsius Ademari episcopi, obtinuit. Defuncto igitur Ucberto, Ademarus, episcopus, temptavit sibi usurpare sacrorum custodis constitutionem, tali scilicet modo ut quem suo arbitrio eligeret, volentibus aut nolentibus canonicis, custodem sacrorum statueret. Quod fieri relitentes canonici, racionem cum eo habuerunt et ex utraque parte statutus est dies in quo utriusque partis causa ageretur. Canonici vero, missa legatione sua ad petragoricensis et xanthonicensis ecclesiae clericos, sibi advocaverunt et quot poterant ex eis convenire fecerunt. Diu igitur ventilata partis utriusque causa, tandem judicatum est ut quum, ex testamento Grimoardi, episcopi, in proprietate canonicorum cesserat ipsius segrestaniae possessio, jure etiam eorum sacrorum custodis sit constitutio,

 

(1) La charte 195 du manuscrit qui viendrait ici sous le n° CLXXXIX étant la même que celles qui y figurent encore sous les nos 13 et 31 et que nous avons reproduites sous le n° LXXVII, nous la supprimons.

(2) Grimoard de Mussidan, 991-1018. Voir charte LXXVII.

(3) Toutes nos chroniques comptent quatre évêques entre Grimoard et Adémare, savoir Guillaume I, Rohon de Montaigut, Gérard I de Balard et Guillaume II.

 

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ita ut ipsi quem idoneum sciant ad hoc, bonis quidem probatum moribus, sua eligant ex congregatione, quem illius temporis, annuente episcopo, constituant. Unde predictus Ademarus episcopus, cognita veritate ad justiciam reductus, quod usurpare temptaverat, ad ultimum deposuit, et, ut judicatum erat, omnem per temporis posteritatem, inviolatum persisterre annuit, rogans insuper Dominum ut si qui predecessorum suorum aliqua in hac re intulissent calumpniam divina eis donetur miseratione. Factum est hoc anno ab Incarnatione Domini M° octogesimo VIIIIno, in perpetuum imperante Domino Jesu-Christo, et in Galliis regnante Philippo, XIIIImo ejusdem Ademari presulatus anno (1), mense Vto (2), mensis ejusdem die duodecimo, indictione VIIma, luna XXX, sub testibus et causae utriusque auctoribus, Ramnulfo, abbate cenobii sancti Amandi (4); Agno quoque, priore cenobii sancti Pauli, sub oppido Botonae Ville (5) siti, et Iterio, monacho et procuratore cenobii Sancti Eparchii (6); Petro, etiam priore in cenobio sancti Dionisii in Valle Montis Maurelli positi (7). Interfueruntque duo ecclesiae Xanthonensis canonici, Petrus Vitalis et Arduinus, et omnis congregatio canonicorum ejusdem ecclesiae sancti Petri. Affuerunt etiam laïci, Audoinus Ostendi et Gauscelmus Raimbaldi et Geraldus Reinaldi et Willelmus Boniparis et Aizo Sancti Andreae et Gaufredus Engolismae et frater ejus Audierius et Gaufredus Rudellis et Iterius Gaucelmi et alii quamplures clericorum atque laïcorum.

 

(1) Adémare fut élu vers la fin de 1075, du vivant de son prédécesseur et frère qui mourut en 1076.

(2) Voir note 2, au bas de la charte XIV.

(3) C'est indiction XII qu'il faut lire.

(4) Il faut lire sancti Amantii. Saint-Amant-de-Boixe, abbaye bénédictine.

(5) Bouteville, prieuré conventuel, dépendant de l'abbaye de Savigny. Il est dans le diocèse de Saintes.

(6) Abbaye de Saint-Cybard, sous les murs d'Angoulême.

(7) Montmoreau, prieuré dépendant de l'abbaye de Nanteuil-en-Vallée.

 

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CXC.

DONUM QUOD FECIT DE TERRA DE JULAC SIGUINUS

DE JULAC ET URSUS FILIUS EJUS.

 

Seguin de Juillac, ayant séparé ses biens de ceux de son frère Guillaume, donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines tout ce qu'il possède à Juillac-Le-Coq. Son fils Ursus s'est joint à lui pour faire cette donation. (Vers 1120.)

 

Notum facimus presentibus et futuris quod Seguinus de Julac divisit hereditatem suam, quae erat circa parrochiam de Julac, cum Wilelmo, fratre suo; evenitque in partem suam quicquid habebant in parrochia de Julac, preter pratum quod dicitur Tiauga et canabale quod est juxta pratum. Quod pratum et quod canabale, solummodo de omnibus quae habebant in parrochia de Julac, cessit in partem Wilelmi de Julac, fratris sui. Predictus autem Seguinus et Ursus, filius suus, dederunt Deo et sancto Petro engolismensi et canonicis in eadem aecclesia Deo servientibus quicquid habebant in parrochia de Julac. Hoc donum fecerunt in aecclesia de Julac, cum missali super altare ipsius aecclesiae, presente Aimerico Giraudi (1), sacerdote et canonico Sancti Petri, et presente Constantino Arnaudi et Bernardo Reborc et Wilelmo Costaulo. Et homines ipsos Giraudum Auberti, Constantinum Pinzo et Iterium Pinzo, fratrem ejus, predicte terre heredes, tradidit per manus suas Aimerico Giraudi et precepit eis ut deinceps servirent predictis canonicis et homines illorum proprios se esse recognoscerent.

 

(1) Nous voyons, dans la liste de nos chanoines un Aimeric Giraud, en 1117-1121 et probablement au delà. Nous pensons que c'est le témoin et représentant du chapitre dans cette charte, à laquelle nous donnons ainsi la date de vers 1120.

 

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CXCI.

DE VIRIDARIO TAVON.

 

Notum facimus presentibus et futuris quod Iterius de Julac dedit Sancto Petro et canonicis engolismensibus viridarium quod vocatur Tao et terram quae est juxta viridarium. Viridarium autem istud et terra predicta est juxta viridarium quod Seguinus de Julac dedit (1) Sancto Petro et predictis canonicis, cum multis aliis terris quae sunt in parrochia de Julac et cum brolio de Julac.

 

CXCII.

DE BORDARIA WILELMI BUNT.

 

Notum facimus presentibus et futuris quod Aimericus Giraudi (2), engolismensis canonicus, emit borderiam Wilelmi Bont, quae est in parrochia de Julac. Hanc autem borderiam emit ab Arnaudo Amaugir de Salis ut [ev]eniret Sancti Petri engolismensis propria et canonicorum in eadem aecclesia Deo servientium. Haec autem vendicio facta est audientibus his: Jordano Plumal et Bernardo Reborc.

 

CXCIII.

DE JUDICARIA CURTIS DE JULAC (3).

 

Bérenger confirme la donation qu'il a faite en 1157 de sa judicature de Juillac-le-Coq. Il confirme de même les donations faites auparavant de leurs parts du même bénéfice par ses oncles, Foucaud de Verrières et Itier, ainsi que par son cousin, Adémare, fils de Guillot, lorsqu'ils entrèrent dans le chapitre. (1162.)

 

Ego Petrus, Dei gratia engolismensis episcopus, notum

 

(1) Voir la charte précédente.

(2) Voir charte CXC.

(3) Voir charte CLXXXVI.

(4) Pierre I Lomond, 1159-1182, successeur de Hugues II Tizon.

 

― 182 ―

esse volo presentibus et futuris quod terciam partem judicariae de Julac habebant Focaudus de Veireires et Iterius, frater ejus, dono Petri Berengerii, patrui sui. Aliam vero terciam partem habebat Ademarus, filius Guilloti. Residuam autem terciam partem habebat Berengerius. Unusquisque istorum suam partem habebat hereditario jure. Predicti itaque Focaudus et Iterius, frater ejus, suam partem judicariae, scilicet terciam, Sancto Petro dederunt et clericis ibi Deo servientibus, in manu Hugonis, predecessoris nostri, et Focaudus seipsum in canonicum; et Iterio data est prebenda quae datur in ecclesia nostra clericis qui canonici non sunt (1). Ademarus, filius Guiloti, similiter suam terciam partem judicariae, quae hereditate sibi contingebat, Sancto Petro dedit et seipsum in canonicum, in manu Hug[onis], predecessoris nostri. Berengerius vero, nepos predictorum Focaudi et Iterii, donum istud patruorum suorum in manu Hu[gonis], episcopi, confirmavitet, si aliquid querelae inde habebat, omnino finivit et seipsum in canonicum et suam partem judicariae Sancto Petro et canonicis ibi Deo servientibus dedit. Quod vero prius Berengerius, in manu Hu[gonis], episcopi, predecessoris nostri, fecerat, hoc, in manu nostra, in presenti capitulo, fecit, scilicet suam partem judicariae Sancto Petro et clericis ibi Deo servientibus dedit et donum predictorum Focaudi et Iterii patruorum suorum et Ademari, cognati sui, confirmavit. Et ne aliam reclamationem ipse, neque heredes sui inde iaceret, in manu nostra plevivit et jurejurando super majus altare istius ecclesiae confirmavit et subscripsit. Hanc autem confirmationem fecit Berengerius coram canonicis in ipso capitulo, in manu nostra, anno secundo mei episcopatus, M° C° L° XII anno ab Incarnatione Domini. Confirmationis hujus et sacramenti testes sunt Chalo, engolismensis archidiaconus; Gaufridus, cantor; Arnaudus Poncati, sacrista; Iterius, vicarius; Focaudus de Veireres, Elias de Moneta et plures

 

(1) Il s'agit ici des auxiliaires du chapitre comme les vicaires de choeur et semi-prébendés. Voir pouillé Historique du diocèse d'Angoulême, T. I.

 

― 183 ―

alii canonici; Focaudus quoque Audoini, laïcus; Arnaudus de Dignac, clericus.  Ego P[etrus], engolismensis episcopus S. S. hoc signum impressi. S. ┼ Berengerii.

 

CXCIV.

DE DECIMA DE BROLIO OLIVE (1).

 

Adémare Picher et son fils Hélie, convaincus d'avoir prélevé sans droit une dîme dans la paroisse de Charmant, demandent pardon et entrent en arrangement avec le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, qui abandonne à Hélie la moitié de la dite dîme à charge d'une redevance de six deniers, à chaque transmission. (Date inconnue.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod Ademarus Pichier, mansionarius de Curzac (2), quandam decimam in parrochiam de Charment auferebat Beato Petro, pro qua etiam judicium subterfugiendo a capellano suo sub sententia positus fuerat. Siquidem ipse dicebat quod pater suus, Odelinus, presbiter, cui de aecclesia de Charment capellanus fuerat, hanc decimam sibi donavit. Nos vero dicebamus quod res aecclesia capellanus alienare non debebat. Tandem itaque prenominatus Ademarus Picher et filius ejus, Helias, decimam illam totam quam habebant in parrochia de Charment Sancto Petro dederunt et pecierunt se absolvi, quia injuste decimam illam abstulerant beato Petro. Canonici autem dederunt medietatem praenominatae decimae Heliae, filio Ademari Picher, hereditarie, ita tamen quod Helias et heredes sui hominium canonicis facerent et sex denarios, in mutatione heredum suorum canonicis in acaptamentum redderent. Et ut hoc firmius esset presenti cartae propria manu Ademarus Picher et Helias filius ejus, signum crucis

 

(1) Voir charte CXXXIV.

(2) Cursac, aujourd'hui hameau de la commune de Charmant, canton de Lavalette. Voir charte XXI.

 

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impresserunt. S. Ademari ┼. S. Helie ┼. Testes hujus concordiae fuerunt Arnaldus Ponchat, Arnaudus Raimundi. Ramnulfus Ponchat, Pontius, canonici. Laïci vero, Petrus Willelmi, Bernardus Unnas, Petrus de Marzac.

 

CXCV.

DE DECIMA DE BROLIO OLIVE (1).

 

Adémare Pichier et Hélie, son fils, abandonnent au chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, en la personne d'Arnauld Ponchat, chanoine et sacriste, les droits qu'ils peuvent avoir sur la dixne de Charmant, moyennant un sol. (Date incertaine.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod Aldemarus Pichiers, mansionarius de Curzac, quamdam decimam habebat in parochia de Carment, quae dicitur decima de Brol Oliva. Hanc inquam decimam predictus A[demarus] beate Petro et canonicis diu abstulerat, pro qua etiam judicium subterfugiendo a capellano suo sub sentencia positus fuerat. Siquidem ipse dicebat quod pater suus, Odelinus. capellanus de aecclesia de Charment, hanc decimam sibi donaverat. Canonici vero dicebant quod capellanus res aecclesiae alienare non poterat. Tandem prenominatus A[demarus] et filius ejus, He[lias], decimam predictam totam et si quid juris in ea habebant pro I solido vendederunt A[rnaldo] Ponccato, canonico et sacriste (2) engolismensi, et ut hoc donum firmius esset, presenti cartula signa crucis inpresserunt A[demarus] et He[lias], filius ejus. Hujus doni testes sunt A. Ponccatus, sacrista; A. capellanus de Charment, W. Sacerdos, A. Borces, P. de Marzac, W. Tornedur, laïci. S. ┼ Ademari. S. ┼ Elie.

 

(1) Voir la charte précédente.

(2) On connaît deux Arnauld Ponchat, chanoines et sacristes de l'église d'Angoulême, l'un vers 1117 à 1124, l'autre, de vers 1156 à 1181.

 

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CXCVI.

DE TERRA FOCAUD AUDOI.

 

Foucaud Audoin et Arnauld, son frère, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines les biens qu'ils possèdent dans la cour de Juillac-Le-Coq, avec les droits qu'ils prétendaient sur une prévôté, dans la paroisse d'Angeac, excepté une maison sise près de l'ancienne église. (Vers 1162-1172.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod Fucaudus Audoinus et Arnaldus, frater ejus, dederunt Deo et Sancto Petro et clericis engolismensibus, in cathedrali aecclesiae Deo servientibus, omnia quae habebant in curte de Julac de beato Petro et de predictis clericis, videlicet domos, vineas, agros et quatuor prandia quae habebant in terris quas vulgo appellant Seisenaus. Dederunt etiam quandam preposituram quae est in parrochia de Anjac (1), quam preposituram canonici dicebant predictos F[ocaudum] et A[rnaldum] non hereditate habuisse, sed Iterium Archembaudi predictam preposituram cuidam famulo suo, videlicet patri eorum, quantum sibi placuisset, commisisse. Quicquid itaque habebant de canonicis in predicta prepositura, vel in tota curte de Julac dederunt Deo et canonicis beati Petri, praeter quandam domum quae est in porticu juxta aecclesiam veterem, quam Focaudus filio suo, Iterio, consilio canonicorum, dedit. Hoc donum factum est in capitulo Sancti Petri, videntibus Arnaldo Poncat et A. [Straac] (2), abbate Blandiacensi et F. de Veirires. Ut autem majoris esset auctoritatis, predicti F[ocaudus] et A[rnaldus] huic cartule propriis manibus signum crucis impresserunt. S. Fucaudi ┼ Audoi. S. Arnaudi ┼ Audoi.

 

(1) Aujourd'hui Angeac-Champagne, près de Juillac-le-Coq et de même canton de Segonzac.

(2) Adémare Straac, abbé de Blanzac, 1162-1172.

 

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CXCVII.

DE XIIcim DENARIIS QUOS DEDERUNT

LI BUCAT SANCTO PETRO.

 

Notum sit quod VI denarios census quos habebant Willelmus de Bucat, B. Santius juxta Orberie portam, ad hospitale Sauvaget (1), dederunt sancto P[etro] predicti, vidente A. Poncat, sacrista, R. Montis Berulfi, Burgunnio. S. Willelmi de ┼ Bucac (2). S. ┼ Bernardi [de Bucac]. S. ┼ Santii [de Bucac]. Alios VI denarios quos habebant in parte sancti Eparchii sancto Petro dederunt.

 

CXCVIII. (3)

 

Arnauld Bouchard avait reçu en fief transmissible à ses héritiers la dîme de Genac, dc l'évêque d'Angoulême; il en donna la moitié à Saint-Pierre et à ses chanoines. Ses décimateurs consentent à passer, au même titre, au service du chapitre. (1159 - 1182.)

 

Ego, Petrus (4), engolismensis episcopus, notum facio presentibus et futuris quod Arnaldus Bochardi decimam de Agenaco (5) ab episcopo engolismensi, hereditario jure, feodaliter habebat et possidebat, et in eadem decima habebat decimarios suos, de quibus hominium et acaptamentum

 

(1) La porte Orberie était à l'extrémité de la rue dite aujourd'hui du Sauvage, à Angoulême, et l'hôpital du Sauvaget, dans cette rue.

(2) Les deux mots de Bucac, dans le manuscrit, sont placés, de sur Willelmi, bu sur Bernardi et cac sur Santii.

(3) Cette charte est sans titre dans le manuscrit; mais on y voit en regard, dans la marge extérieure cette note de Agenac écrite au XIIIe siècle et, au-dessous, cette autre de decima de Genac, d'une écriture du XIVe.

(4) Pierre Lomond ou de Sonneville, 1159-1182.

(5) Genac, aujourd'hui commune du canton de Rouillac.

 

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pro ipsa decima habebat. Horum itaque omnium tam decimae quam decimariorum, totum ex integro, quod ad medietatem pertinet, Deo et aecclesiae sancti Petri engolismensis, in capitulo ejusdem aecclesiae, dedit et concessit, ut ejusdem aecclesiae canonici donum istud in perpetuum quiete habeant et possideant. Decimarii vero, jussu ejusdem Arnaldi, quantum ad hanc medietatem pertinet, canonicis hominium fecerunt, concedentes se amplius medietatem acaptamenti, pro eodem feodo, canonicis, perpetuo suis temporibus reddituros. Hoc autem donum factum est in presentia nostra, astantibus et presentibus Chalone, engolismensi archidiacono; Johanne, thesaurario; Arnaldo Ponchati, sacrista; Pontio, canonico. S. Arnaldi ┼ Bocardi. S. Arnaldi ┼ Bochardi, filii ejus.

 

CXCIX.

DE DECIMA ARNALDI PINEU. (1160-1181.)

 

Notum sit presentibus quod A[rnaldus] Pineus et Joscelinus quartam partem habebant in decima agnorum, porcellorum et lane in parrochia de Julac. Hanc, inquam, decimam dederunt Deo et Sancto P[etro], pro remedio animarum suarum et convenerunt quod garirent et defenderent et quietam facerent. Huic interfuerunt A[rnaldus] Po[nchat], sacrista (1); R. Gissales; A[rnaldus] Dinac. S. Arnaldi Pineu S. Goscelini.

 

CC.

 

Règlement d'un conflit entre Ademare Agulo,ses enfants et autres intéressés, d'une part, et le chapitre d'Angoulême de l'autre. (1160-1181.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod Ademarus Agulo et filii et participes ejus quod conquirebant canonici engo-

 

(1) 1160-1181.

 

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lismenses non tenuerant concordiam, nec solverant denerios omnes quos promiserant illi et participibus in manu Rigaudi Borbora; quod se fecisse canonici affirmabant. Ut vero predictam querelam illi finirent, dederunt canonici demum X solidos. Ipsi vero dederunt omne jus suum, canonicis videntibus, A[rnaudo] sacrista; J., archipresbitero; P. Johannis; W. Petri et plures.

 

CCI.

DE ORTIS OUS AUMANT.

 

Les Aumant, Hélie, Bernard et Jean donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses clercs leurs droits sur les jardins dits de Malavoda et de Negachat. (Date inconnue.)

 

Notum facimus presentibus et futuris quod Helias Aumant et Bernardus Aumant et Johannes Aumant quicquid juris habebant in ortis qui vulgo dicuntur de Malavoda (1) vel de Negachat (2), dederunt Deo et santo Petro et clericis in cathedrali aecclesia Deo servientibus, per manum Reinaldi Charel qui procurator illius ballie erat. Et ut hoc donum firmius esset, huic cartulae propria manu signa crucis impresserunt. Hujus doni testes fuerunt Reinaldus Chareus, Ramnulfus de Valetes et Helias, filius ejus, et Petrus Iterii, Bodet et Helias Perarmes.

Signum He ┼ lie Aumant. S. B ┼ ernardi Aumant. S. Jo ┼ hannis Aumant (3).

 

(1) Nom inconnu.

(2) Probablement Nège ou Nige-Chat, sous Angoulême, hameau que M. George, Topographie historique d'Angoulême, place sur la rive gauche de l'Anguienne.

(3) Ces trois signatures dans le manuscrit, sont disposées de telle sorte que chacune a le nom de famille au-dessous du nom patronimique et que la croix coupe l'un et l'autre.

 

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CCII.

DE DECIMA DE MANSO BERCAUT.

 

Notum sit presentibus et futuris quod Arnaldus Willelmi et Petrus, frater meus, et Gumbores et Girbergis, filie Aimerici Rainet, donamus et concedimus decimam de manso Bercaut Deo et Sancto Petro engolismensi et canonicis ibi Deo servientibus. Hoc autem donum factum est in ecclesia de Julac, audiente Constantino, sacerdote, et Willelmo Rufo et Aimerico Ramnulfo et Wilelmo Ouric, presente Johanne, thesaurario (1), et Ramnulfo de Maunac et Petro Johannis sacerdote et multis aliis.

 

CCIII.

DE MOLENDINIS D'EUNE.

 

Notum facimus presentibus et futuris quod Bego et uxor sua querelam habebat adversus canonicos de molendinis d'Eune. Quidquid autem querelae habuerunt canonicis ebmifvercserunt (2) et quidquid juris habebant sancto P[etro] dederunt ille et uxor sua, cui hereditario jure contingebat videntibus A[rnaldo], sacrista, P. Johannis, W. Petit, W. de Julac et pluribus aliis.

 

(1) Deux trésoriers du chapitre d'Angoulême, du nom de Jean, ont rempli successivement la période 1150 à 1202.

(2) Nous croyons être sûr de la lecture de ce mot qui serait une altération du verbe emittere.

 

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CCIV. (1)

 

Sciant presentes ac posteri quod ego, Petrus Rapacius, ecclesiae engolismensis canonicus, adquisivi dictae ecclesiae sex nummos quos P. Boquains habebat censuales in [terr]a de Aussac (2) et quod W. Boquains et.... (3) varo Boquains et Wilelmus Aimerici tunc temporis superstites erant. Sex jam dictos denarios predictae aecclesiae concesserunt, ut quiete et sine querela in perpetuum haberet et possideret predictos sex denarios in predicta ecclesia. Hujus autem acquisitionis et concessionis testes sunt Chalo, archidiaconus (4), Ar[naldus] Ponchat, sacrista, W. Dari... Azo....

 

CCV.

DE DECIMA DOMUS ELEMOSINARIAE (5)

 

Pierre Ier, évêque d'Angoulême, ordonne que les revenus fondés pour les pauvres leur soient distribués régulièrement et frappe d'anathème quiconque les détournerait ou les réduirait. (1175).

 

Petrus, Dei gratia engolismensis episcopus, dilectis in Christo filiis, canonicis engolismensis sedis eorumque successoribus canonice substituendis in perpetuum. Pastoralis cura nos ammonet et invitat pro statu aecclesiam Dei quibus presidemus satagere et earum et tranquillitati salubriter, Deo auxiliante, providere, ac jura uniuscujusque aecclesiae integra et illibata conservare. Ea propter memores illius sententiae, non tantum evangelicae, verum etiam dominicae « quod uni ex minimis meis fecistis mihi fecistis»,

 

(1) Cette charte, sans titre, est en partie illisible, par suite des déchirures du parchemin.

(2) Aussac, commune du canton de Saint-Amant-de Boixe. On l'a vu ailleurs et plusieurs fois appelé Alterium.

(3) Un mot sauté.

(4) De 1150 à vers 1183.

(5) Voir chartes LXXXIII et CCVIII.

 

― 191 ―

dicit Dominus, circa decimam pauperum Christi fideliter conservandam non immerito sollicitamus. Novimus siquidem, teste prophetia quod « desiderium pauperum exaudivit Dominus » et alibi scriptum repperimus: « manus pauperis gazofi[laci]um est Salvatoris. » Unde, in virtute obed[ientiae], unicuique vestrum mandando precipimus, qua[tenus] decimam tam panis quam vini et denariorum vel aliorum quae pro cibariis in claustro dantur a bonae memoriae predecessoribus nostris, episcopis et canonicis, statutam tempore debito, hoc est in unoquoque die, vel saltem usque ad finem uniuscujusque mensis, in quo fiet procuratio, elemosinario integre persolvatis, sin autem, omnes tam presentes quam futures huic nostro, immo Domini mandato contraire presumentes, sicut de communi consensu capituli descendit et cunctos, res pauperum scienter gravantes et defraudantes, vel diminuentes, vinculo anathematis innodamus et eos, donec ablata pauperibus integre, cum digna satisfactione persolverint, offitio et benefitio aecclesiastico, de communi etiam consensu capituli, omnimodis non immerito privamus. Ut autem haec nostra confirmatione sua stabilitate valeat conservari, nec ulla possit inquietatione violari, sigilli nostri robore illam muniri fecimus, manu propria subscribentes. Factum est hoc, ab Incarnation Domini M° C° LXXV°.

S. Geraldi Sancti Johannis ┼. S. Helie Monete ┼. S.G. Benedicti ┼. S. F. de Veireires ┼. S. A. Raimundi ┼. S. Helie de Mastat ┼. S. Audoini Boutrant ┼. S. F. Arras ┼. S. R. de Mairinac ┼. S. R. de Maonac ┼. S. Burgundi ┼. S. W. Danes ┼. S. Pontii ┼. S. W. Rapacii ┼. S. Petri, episcopi ┼. S. Calonis, archidiaconi ┼. S. J. thesaurarii ┼. S. A. sacriste ┼. S. Gumbaudi ┼. S. Gardradi ┼. S Hugonis ┼. S. Griseti ┼. S. Ma. Reinaldi Charel ┼ (1).

 

(1) Tous ces noms, dans les manuscrits, sont disposés en deux colonnes, dont la première contient ceux des laïques, jusau'à W. Rapacii inclusivement, et l'autre ceux des ecclésiastiques.

 

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CCVI. (1)

PRIVILEGIA.

 

Alexandre, pape, confirme un jugement porté par l'évêque de Périgueux et l'abbé de La Couronne dans un conflit qu'il leur avait confié le soin de régler.

 

Alexander (2), episcopus, servus servorum Dei, venerabili fratri, episcopo, et dilectis filiis, capitulo engolismensi, salutem et apostolicam benedictionem. AEa quae concordia vel juditio statuuntur firma debent et inconcussa existere, et ne alicujus malignitate turbari [v]a[l]eant vel mutari, apostolico robore convenit communiri. AEapropter, dilecti in Domino filii, vestris justis postulationibus grato concurrentes assensu, concordiam quam cum hominibus de Vilac (3) per manum venerabilis fratris nostri petragoricensis episcopi et dilecti filii, abbatis de Corona (4), quibus causam ipsam commiseramus terminandam, vos fecisse accepimus; sicut de beneplacito utriusque partis facta est, auctoritate apostolica confirmamus et pre[senti]s scripti patrocinio communimus, statuen[tes] ut nulli omnino hominum liceat hanc paginam [nostram] confirmationis infringere vel ei aliqua [vi vers]us contraire. Si quis autem hoc attemptare presumpserit, indignationem Omnipotentis Dei et beatorum Petri et Pauli, apostolorum ejus se noverit incursurum.

Datum Ferentinis III nonas julii.

 

(1) Un feuillet détaché du volume manuscrit y a été réintégré, mais à une place qui n'est pas la sienne. Cette erreur a entraîné une interversion dans l'ordre des cinq chartes suivantes, dont la quatrième se trouverait avoir son commencement au bas du feuillet qui a reçu après coup le n° 104 et sa fin au sommet du feuillet n° 103. Nous réparons cette erreur et mettons chque charte à sa place.

(2) Nous pensons que c'est Alexandre III, 1159-1181.

(3) Un note marginale porte Julhac.

(4) Abbaye Augustine de N.-D. de La Couronne, près Angoulême.

 

― 193 ―

CCVII.

DE PROCURATIONE PAUPERUM IN NOE VIR (1).

 

In engolismensi aecclesia procurantur centum pauperes in Noe vir justus (2). Tres illorum habent duas libras panis et unusquisque illorum habet dimidiam justam vini quod datur canonicis et carnem, vel pro carne I denarium.

 

CCVIII.

DE PROCURATIONE PAUPERUM IN QUADRAGESIMA.

 

In unaquaque die quadragesime procurantur vigenti sex pauperes. Tres illorum habent duas libras panis et dimidiam justam vini quod datur canonicis. Unusquisque illorum habet et de fabis escudelatam et unum denarium in cena, quando pedes illorum debent ablui, et, ad tunicas illorum, solvit sascrista vigenti solidos et septem denarios, et aecclesia de Touzac duodecim solidos quos adquisivit Iterius Archembaut.

 

CCIX.

SACRAMENTUM COMITIS [EPISCOPO].

 

Le comte Guillaume IV s'engage, vis-à-vis de l'évêque Lambert, à respecter sa personne et ses droits et à réparer les injustices commises par lui ou par ses hommes (1140-1149.)

 

Ego Willelmus (3), comes engolismensis, ero fi[delis omni]modo et semper domno Lamberto (4), engolismensi e[piscopo,

 

(1) Voir charte CCV.

(2) Voir charte CLXVIII.

(3) Guillaume IV, 1140-1177.

(4) Lambert, 1136-1149.

 

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et] servabo fideliter et honorabo personam ipsius...(1) in his quae ad eum pertinent. Ego vel homines mei,(1*)... aliquid injuste fecerimus, ad ammonitionem ipsius emendabo secundum consilium illius et de his quae jam facta sunt, vel in ecclesiis, vel in aliis rebus quae ad eum pertinent, ad ammonitionem ipsius, similiter emendabo et sic me adjuvet Omnipotens Deus, Pater et Filius et Spiritus sanctus, et omnes sancti ejus et haec sancta quatuor evangelia. Hanc autem cartulam super altare sancti Clementis (2) posui et in ea propria manu mea signum sanctae crucis feci. Interfuerunt autem huic juramento Calo, thesaurarius ecclesiae sancti Petri Engolismensis, Benedictus et Petrus, canonici, et Arnaldus laïcus, fratres de Corona; Iterius quoque de Berbezil et Fulcherius Fulcaldi et Geraldus Ramnulfi ┼.

 

CCX.

DE ORTIS QUOS DEDIT ARBERTUS VIGERS.

 

Albert Vigier, étant dans l'église de Touvre, a donné à Saint-Pierre d'Angoulême, ses jardins dits de li Ort Gueili, pour subvenir à l'éclairage de la cathédrale. Plus tard son frère, le chantre G. Vigier, d'accord avec l'évêque et le chapitre, décide que, outre les huit cierges qui sont allumés, en dix solennités désignées, sur les portes de fer, on en allumera quatre autres sur les mêmes portes et un cinquième sur un chandelier dans le choeur. Chacum de ces cierges sera de deux livres et demie. Le chantre officiera en ces solennités. Ces jardins, avec d'autres les avoisinant, sont donnés en fief héréditaire à G. et R. Beunont qui paieront un cens de vingt deniers (1181.)

 

Nos canonici engolismenses notum facimus presentibus et futuris quod Arbertus Vigers ortos, qui vulgo dicuntur li Ort

 

(1) (1*) La charte est rongée en ces deux endroits.

(2) Autel de la chapelle Saint-Clément qui est la chapelle de l'évêque située dans ses maisons épiscopales.

 

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Gueili, qui sunt a sinistra parte deu prat Thaloc quos hereditario jure habebat, dedit in manu P[etri] engolismensis episcopi, in ecclesia Tolvere, ad illuminandam cathedralem ecclesiam engolismensem, audiente et concedente fratre suo, G. Vigerii, cantore, et J[ohanne] thesaurario, et A., sacrista, et magistro He[lia] de Mastat, penitenciario et pluribus aliis. Processu vero temporum, predictus cantor, cum A[rnaldo], sacrista, consilio episcopi et capituli, ita disposuit quod super januas ferreas quatuor cerei exceptis octo cerereis qui de consuetudine in januis ponebantur (1), super januas ponerentur et unus [super] candelabrum in coro. Cereus vero cori post vesperas sollempnis diei, in usus cantoris cedet. Unusquisque vero istorum cereorum pensare debet duas libras [et] dimidiam et, istis sollempnitatibus illuminabunt ecclesiam secundum consuetudinem antiquorum cereorum octo, in natale, in epiphania, in pascha, in ascensione, in pentecoste, in Petri et Pauli, in assumpcione Sanctae Marie, in dedicacione, in omnium sanctorum, in Sancti Benigni. Hos, inquam, predictos ortos, A[rnaldus], sacrista, consilio capituli, G. Beununt et R. Beununt dedit hereditario jure tenendos libere et sine omni vexacione, sine omni servicio, et VI denarios in orto Avierne et XII in orto a la Gueilina, qui contigui sunt predictis ortis. Si vero contigerit vendere vel impignorare ortos, in quibus sunt X et VIII denarii, vende sacristae erunt et omne d[ebit]um [t]amen X et VIII denarii census eorum erunt. Et, pro predictis ortis et pro X et VIII denariis, reddentur XX denarii censuales, V in omnium sanctorum, V in epiphania, V in pascha, V in sancti Eparchii. Quando vero censum [istu]m videlicet V denarios in his quatuor sollempnitatibus, habebunt panem unum, I justam, I denarium. Huic dono interfuerunt C[halo], archidiaconus; J[ohannes], thesaurarius; G. cantor; B. magister scolarum; magister H[elias], penitentiarius, et plures alii. Factum est hoc, anno Incarnationis Domini MC octogesimo I, residente Johanne, episcopo engolismensi. De consuetudine in predictis X sollempnitatibus tres cantores

 

(1) Voir chartes CLXVIII et CLXX.

 

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debeant esse in coro, placuit toti capitulo quod cantor pri[m]itius inter alios in choro, presencia sui corporis, festum celebraret vel vicarium canonicum inter duos cantores o[ff]icium haberet, sicque tali modo predicta consuetudine cereos cori habet.

 

CCXI.

 

Guillaume de Charel et ses frères donnent à Saint-Pierre d'Angoulême tout ce qu'ils ont dans les prévôtés et dans les terres de Luc. (1160-1181.)

 

Notum sit presentibus et futuris quod ego Willelmus de Charel et fratres mei Landricus et iterum Willelmus, [pro] remedio [ani]marum nostrarum et parentum [nostrorum], dedimus et concessimus Deo et ecclesiae sancti Petri engolismensis omnia illa quae habebamus in preposituris et in terris deu Luc (1), vel quae alii a nobis habebant et omnia quae in in terra illa no[bis] hereditario jure contingebant vel contingere poterant. Hoc donum fecimus [in] ecclesia supra altare sancti Petri, aud[ient]ibus videntibus Arnaldo Ponchat, sacrista; Iterio Boer, G. Benedicti, ejusdem ecclesiae canonicis, He. de Fontbela. Et ut hoc donum firmius et certius habeatur, signa nostra presenti cartae propriis manibus impressimus. [S. W. Chare]lli ┼. S. W. ┼. S. Landrici ┼.

 

CCXII. (2)

 

Robert Ponchat donne une prévôté, des rentes et des dîmes qu'il a acquises, à Charmant et dans le voisinage, pour l'illumination des fêtes de la Sainte Vierge, ainsi que pour son anniversaire. (Vers 1135.)

 

[Notum si]t presentibus et futuris quod R. Ponchat (3) ad[quisie]rat in vita sua multo labore, multis penis, preposi-

 

(1) Voir chartes LXXXVII et CLXIV.

(2) Les deux chartes qui précèdent celle-ci sont illisibles.

(3) Robert Ponchat, sacriste du chapitre, de vers 1133 à 1138.

 

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turam Dauter et II sextarios nuxi in decima de Charment, in feodo decimarum et alios redditus in ballia de Charment. Hos ... redditus dedit ad celebrandum festum Virginis Mariae et ad luminare festi. Insuper adquisivit quartam partem decimae de Veireries (1) et duos solidos et dimidium census in ortis qui adjacent eisdem, ad faciendum anniversarium suum. Qui [abstulerit] eos redditus a festo et ab [anni]versario... excommunicatus sit, cum Dathan et Abiran perpetuo incendio comburatur (2).

 

(1) La Verrerie, ou Les Verreries, aujourd'hui hameau de la commune de Ronsenac, près de Charmant. La paroisse de Ronsenac appartenait alors au diocèse de Périgueux.

(2) La fin de cette dernière charte est illisible.

 

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TABLE CHRONOLOGIQUE

 

CXXV. ― DE SANCTO EPARCHIO. ― Acte d'affranchissement accordé par Saint-Cybard à cent soixante-quinze esclaves (31 mars 558). p. 113.

 

CXXXVI. ― DE IIS QUAE EPISCOPUS LAUNUS DEDIT AECCLESIAE SANCTI EPARCHII. ― Charles le Chauve confirme la donation faite par l'évêque Laune II à l'abbaye de Saint-Cybard (6 septembre 852). p. 128.

 

LII. ― DE CURTE DE BRENAD, IN PAGO PICTAVENSI. ― Ahicfred donne à Saint-Pierre d'Angoulême ses domaines et sa cour de Bernac, dans la viguerie de Brioux, en Poitou, avec l'église qui en dépend et dans laquelle repose le corps de saint Vitrien. Il y ajoute plusieurs autres domaines, situés dans la même région. (Janvier 855.) p. 56.

 

XXXVII. ― IN ULCIACO SUPER FLUVIUM NISONE. ― Teutbert, en présence de plusieurs ecclésiastiques et laïques réunis dans l'église de La Rochebeaucourt, remet à l'évêque d'Angoulême, un mas, situé sur la Nizonne et donné autrefois à sa cathédrale. Il avoue en avoir joui injustement avec son frère Ursius, aujourd'hui défunt (22 janvier 868). p. 38.

 

XXVI. ― HIC EST CESSIO SANCTI PETRI DE DOMERO FONTE ET DE AVENINGIIS. ― Le diacre Frofade donne à la cathédrale d'Angoulême et à son chapitre, dont il est membre, des mas qu'il possède à Dorfont et à Avenans, avec toutes leurs dépendances, dans la vicairie de Saint-Genis, sous réserve d'usufruit en sa faveur et, après sa mort, en faveur d'Adalard, diacre, son neveu (879). p. 24.

 

L. ― IN VICARIA SANCTI GENESII. ― Les chanoines Anatole, prêtre, et Isimbard, diacre, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême le mas qu'ils possèdent à Asnières, sur le Rodin, dans la viguerie de Saint-Genis, et où demeurait autrefois Beliarde, leur mère (879). p. 53.

 

― 200 ―

LI. ― DE MARTIACO. ― Les chanoines Anatole et Isimbard ajoutent à leur donation les biens qu'ils possèdent à Marsac, sur la Charente, qui ne font qu'un tout avec les premiers. Ils s'en réservent l'usufruit leur vie durant, à charge de payer à Saint-Pierre d'Angoulême, en la fête de l'Epiphanie de chaque année, une rente de deux mesures de froment, autant de vin, quatre porcs et vingt poulets (mai 879). p. 55.

 

XL. ― DE TERRA SANCTI PETRI QUAE EST ULTRA PONTEM IN DOMERO FONTE. ― Frofade, diacre et chanoine, réitère et confirme la donation qu'il a faite à Saint-Pierre d'Angoulême de divers mas situés à Dorfont et aux Avenans (juin 879). p. 41.

 

LVII. ― DE VINEA DE SOILLIS. ― Salomon et Raine, sa femme, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême la moitié d'une pièce de vigne qu'ils possèdent sur les hauteurs de Soyaux (février 908). p. 62.

 

XLII. ― IN VICARIA SANCTI GENESII, IN VILLA QUAE DICITUR NIGRUNDO. ― Gislide donne à Agbard, son petit-fils, deux mas formant son domaine de Nigronde, vicairie de Saint-Genis. Elle y ajoute sa maison de Genac, avec tout ce qui en dépend, et fait réserve de ce qu'elle a donné autrefois, avec Adalbert, son aïeul, à Saint-Pierre d'Angoulême et à l'abbaye de Saint-Cybard de cette ville (juillet 911). p. 45.

 

II. ― DE VINEIS SANCTI PETRI... DE CRAGIA. ― L'évêque Gombauld édicte que quiconque voudra acquérir des terres, bâtir, planter de la vigne dans les dépendances de l'église Saint-Pierre, dans un rayon de deux milles de la ville d'Angoulême, pourra y être autorisé, à la condition de servir à ladite église, à partir de la cinquième année, une taxe annuelle de quatre deniers, payable en la fête de Saint-Pierre. Il donne cet autorisation à cinq chanoines qui veulent exercer ce droit sur une partie des coteaux de Crage (novembre 918). p. 2.

 

XXVII. ― IN BACIACO ET IN SERTIS. ― Beltrude, du consentement d'Ainard, son mari, donne, pour le repos de son âme, à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, des biens situés à Bassac, sur la Charente, et, au monastère de Saint-Cybard, ce qu'elle possède à Sers, vicairie de Vouzan, sous cette réserve que son mari jouira du tout, sa vie durant, en payant cinq deniers par an au chapitre et autant au monastère (juin 923). p. 26.

 

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XXIX. ― IN PAGO ENGOLISMENSI ET IN PAGO LEMOVICENSI. ― Autier et sa femme, Ermensende, donnent, pour le repos de leurs âmes, à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, trois mas situés, l'un à Traisen, vicairie de Vouzan, les deux autres à Loriac, vicairie de Chassenon, avec toutes leurs dépendances, sous cette clause qu'ils en jouiront leur vie durant en payant une rente annuelle de douze deniers (940-952). p. 30.

 

XLI. ― IN VICARIA SANCTI GENESII, DE TERRA SANCTI PETRI IN VILLA VALENTIA. ― Le vicomte Oldric et ses frères donnent, pour le repos de leurs âmes et de l'âme de leur mère Ingelberte, à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, leur terre de Valence, dans la vicairie de Saint-Genis, sous cette clause que le chanoine Robert, diacre, en jouira sa vie durant, en payant chaque année au chapitre une rente de six deniers (mars 944). p. 43.

 

III. ― DONUM QUOD DEDIT GUILLELMUS, COMES, SANCTO PETRO, DE PAGO SANCTONICO. ― Le comte Guillaume [Ier Taillefer], donne à la cathédrale d'Angoulême, une chapelle dédiée à saint Vivien, avec des biens et des droits situés en divers lieux du pays de Saintonge (952-964). p. 4.

 

XLIII. ― IN VILLA QUAE DICITUR VAISNAC. ― Itier et sa femme Aladaiz, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême, leurs possessions de Vénat, près de cette ville, et s'en réservent la jouissance leur vie durant (954). p. 46.

 

XXXIII ― IN PAGO ENGOLISMENSI; DE ECCLESIA DE FOSCOBRONNA. ― Itier, Aladaiz, sa femme, et Elie, leur fils, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême leur église de Saint-Victor de Fouquebrune, avec une vigne pour l'entretien de l'autel, une autre vigne et un mas. Ils s'en réservent l'usufruit leur vie durant, à charge d'un cens annuel de cinq sols, payable à la Saint-Martin (juillet 956). p. 34.

 

LVI. ― DE VILLA DE CAVANACO, DE MANSO IN QUO ECCLESIA. ― Hilduin, fils d'Adémare et d'Hétolane, donne à Saint-Pierre d'Angoulême un mas situé à Chavenac (septembre 973). p. 61.

 

LV. ― DE VENDA ANTE FESTIVITATEM SANCTI JOHANNIS. ― Le comte Guillaume Ier donne à Saint-Pierre d'Angoulême les deux parts qu'il a dans le produit de la foire qui se tient sept jours avant la fête de Saint-Jean (973-975). p. 60.

 

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IV. ― IN PAGO SANCTONICO. ― Guillaume, Dominique sa femme et Mainier, leur fils, donnent à la cathédrale d'Angoulême leurs biens d'Alleville, sous la réserve qu'ils en jouiront leur vie durant, moyennant un cens annuel de douze deniers, payable à la fête de Saint-Pierre de juin. Leurs autres enfants assistent à cette donation (décembre 978). p. 5.

 

XXII. ― DE ALODIO DE TAUZAC. ― (991-1018). p. 22.

 

LXXVII. ― DE SEGRESTANIA, DE ALTURIO SANCTI PETRI CUM ALIIS ALTARIBUS. ― L'évêque Grimoard fonde, dans sa cathédrale, les autels de Saint-Pierre, Saint-Michel, Saint-Etienne et Saint-Hilaire, avec la sacristanie. Il leur affecte les revenus de son mas d'Antournac, une dîme et une rente de seize deniers, à charge par les chanoines de prier pour lui et de nourrir un pauvre (1002-1018). p. 71.

 

XXV. ― DE PASTOREVILLA. ― Arnauld, archidiacre d'Angoulême, donne à la cathédrale les biens qui lui viennent de son père, à Patreville, et qui sont grevés de diverses rentes (1018-1031). p. 23.

 

VIII. ― DONUM GRIMOARDI EPISCOPI. ― L'évêque Grimoard, se sentant près de mourir, rend à sa cathédrale et à la congrégation de ses chanoines des vignes et des maisons qu'un certain Géruce leur avait léguées et qu'il avait retenues pour son usage privé (1018). p. 10.

 

XXVIII. ― DONATIO QUAM FECIT ARNALDUS BOMPAR AD CRUCIFIXUM. ― Arnauld Bompar, Rixende sa femme, et Hélie, leur fils, donnent à la chapelle du Crucifix, dans la cathédrale d'Angoulême, les biens qu'ils possèdent en franc alleu, à Sers, et six mas, situés à Edon, avec toutes leurs dépendances, et s'en réservent la jouissance leur vie durant, à charge d'une rente annuelle de quatre setiers de blé, payable à la Saint-Michel (20 mai 1020). p. 28.

 

I (fragment). ― Cette charte, dont les deux premières pages sont illisibles, sauf quelques mots disjoints et sans suite, à trait au soulagement corporel et spirituel des pauvres et parait appartenir à l'épiscopat de Rohon (1020-1030). p. 1.

 

LVIII. ― IN CROZILIA, DE VINEA. ― Le prêtre Arnauld donne à Saint-Pierre d'Angoulême sa vigne de La Crouzille, d'une contenance d'un joint et demi (1020-1035). p. 63.

 

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XXXVI. ― DE MOLENDINIS QUI SUNT IN BOESMA. ― L'évêque Rohon abandonne à ses chanoines deux moulins existant sur la rivière appelée La Boême et Longues-Planches, et leur en assure la propriété en menaçant d'excommunication quinconque y porterait atteinte (1020-1037). p. 37.

 

XXX. ― DE MOLENDINIS DE VARNO EXCOMMUNICATIO. ― L'évêque Rohon frappe d'excommunication quiconque tenterait de s'emparer des moulins de Vars. Il défend à ses successeurs de les aliéner et veut que les produits en soient, moitié pour l'évêque, moitié pour ses chanoines (1020-1037). p. 32.

 

CXVIII. ― DE CRUCIFIXO ET DE ALTARE. ― Donation par le chanoine Ogier à la chapelle du Crucifix, récemment fondée dans la cathédrale (27 janvier 1021). p. 107.

 

LIV. ― DE ALGUNT. ― Le comte Guillaume II et son fils, Aldoin, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême leur mas du Gond (Peu avant 1028). p. 59.

 

XIII. ― DE MANSO DE ALGUNT. ― Redevance grevant le mas du Gond, qui a été donné à la cathédrale et à ses chanoines par le comte Guillaume, père du comte Aldoin (1028-1030). p. 13.

 

V. ― IN PAGUO ENGOLISMENSI, DONUM DE VINEIS. ― Gauscelme, fils de Bérauld de Vignolles et sa femme, Arsende, fille de Dodone, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines des vignes situées à Vignolles et dans le voisinage (1028-1030). p. 7.

 

LXIX. ― DE VINEA (1038-1041). p. 68.

 

XXXIV. ― DE ECCLESIA DE JULIACI. - Ourson de Juillac, étant malade, donne à Saint-Pierre d'Angoulême le quart de l'église de Juillac-le-Coq, promet, s'il revient à la santé, de se faire chanoine et demande, s'il meurt, à être enterré avec les chanoines dudit Saint-Pierre (1030-1044). p. 35.

 

XLVI. ― DE PASTORE VILLA, DE TERRA QUAM DEDIT ARNALDUS, ARCHIDIACONUS, SANCTO PETRO. ― L'archidiacre Arnauld confirme la donation qu'il a faite à Saint- Pierre d'Angoulême de ses domaines de Patreville et en fait le détail (1031). p. 50.

 

VI. ― DE MONASTERIO SANCTAE MARIAE BELLI LOCI. ― Le comte Geoffroy donne à la cathédrale le monastère (prieuré) de N.-D. de Beaulieu qu'il a fondé dans l'enceinte de la ville d'Angou-

 

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lême. Il a fait ce don pour le repos de son âme et de celles de son père et de sa mère (1038-1043). p. 8.

 

XXXI. ― DE VICARIA MONTINIACI. ― Charte constatant que Guillaume Guichard et plusieurs membres de sa famille ont donné à Saint- Pierre d'Angoulême des biens situés à Tresliz et provenant de leur aïeul Eblon (1038-1043). p. 33.

 

XXXII. ― DE MANSO DE ROFIAC. ― Arnauld, fils de Seguin, d'accord avec sa soeur Aiccline, donne à la cathédrale d'Angoulême et à ses chanoines, un mas situé à Roffit, et, pour le soustraire à toute réclamation, le met entre les mains de l'évêque, l'engageant, en cas d'éviction, à le remplacer par un capital de cent sols (1043-1075). p. 33.

 

XC. ― DE DECIMA DE VILLA AURIOL. ― (1043-1075). ― p. 82.

 

LXXXVII. ― DE ALODIO DEL LUC ET DE CASTELAR QUOD VOCATUR UNO ORTO. ― Itier de la Porte, Raymond et Seguin, ses frères, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême, pour le repos de l'âme de leur mère, Rengarde, et de tous leurs parents, leur domaine du Luc et de Chastelar, appelé Esnort. Ils s'en réservent l'usufruit, leur vie durant, pour eux et pour lea enfants de Raymond (1048-1060). p. 79.

 

C. ― DE CURTE MANLAR. ― Audoin Ostend, en reconnaissance de sa délivrance de la prison du château de Couhé, cède au chapitre d'Angoulême, moyennant neuf cents sols, la moitié de sa cour de Mansle, bourg, terres, bois, prés, eaux et moulins lui venant de la famille des Léobard. Son frère Aizon, cède de même l'autre moitié, mais s'en réserve l'exploit à titre de feudataire (1048-1089). p. 89.

 

XCI. ― DE MANSO ENGALBERTI. ― (1050-1075). p. 83.

 

XCV. ― DE TERRA FONTIS CLARAS. ― Guillaume de Montbron, évêque de Périgueux, et ses frères Audoin et Hugues, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême, la terre et la forêt de Fontclaireau, tenues en fief par Géraud Papot, qui en retiendra la moitié au même titre. Le chapitre aura le reste en pleine propriété et, de plus, l'église qu'il va bâtir, le cimetière et le bourg (1050-1081). p. 84

 

LXXXIX. ― DE AECCLESIA SANCTI GRATULFI. ― Robert de Montbron, étant possesseur de Château-Renaud, donnne à Saint-

 

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Pierre d'Angoulême et à son chapitre l'église, le bourg et la dîme de Saint-Groux. Ses frères, Guillaume, évêque de Périgueux, Audoin Borel, Hugues de Marthon et Robert, ajoutent à ce don une partie d'une terre et des prés joignant l'église, avec un bras de la rivière, entourant les dits prés, ainsi que la chapelle de Château-Renaud (1059-1075). p. 81.

 

LIX. ― DE TERRA DE AUTERIO. ― Bernard de Juillac donne une terre à Saint-Pierre d'Angoulême et se réserve, pour lui et pour son fils, avec le consentement de sa femme, le droit d'être enterré comme les chanoines (1060-1075). p. 64.

 

LXXXVIII. ― De uno orto. ― Armand de Château-Renaud, à l'occasion de l'entrée de son fils Odon dans le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, donne à cette église des biens et droits qu'il a reçus de Rengarde et que celle-ci a détachés de ses domaines d'Enort, savoir le mas de Crosel, trois borderies, le pacage de soixante porcs et une pêcherie (1060-1075). p. 81.

 

LXI. ― DE TERRA DE SENEBERIIS (1060-1075). p. 65.

 

XCII. ― DE TERRA DE VILAFAZO. ― Raoul de Saint Cier, à l'occasion de l'entrée de son fils Zacharie dans le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, donne à cette église, la terre de villefaze, qu'il possède en fief, avec les prés, eaux et forêts qui en dépendent (1060-1075). p. 83.

 

XCVI. ― DE BURGO DE VOSEN. ― Audoin Borel et Hugues de Marthon, son frère, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines le bourg de Vouzan et la terre de Lespaut, avec droit de glandage, de chasse et de prise de bois de construction dans la forêt de Grosbost (1060-1075). p. 85.

 

CXXX. ― DE AECCLESIA BEATAE MARIAE BELLI LOCI INFRA HONOREM MARTONNI. ― Itier Dolzac et Alède, sa femme, Robert Maldener et Guillaume Le Roux donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines l'église, le cimetière et toute la vicairie de Beaulieu, dans la seigneurie de Marthon, avec leurs demeures, aires et jardins (1060-1075). p. 120.

 

CLXXXVIII. ― DE CARMENTO. ― Ugbert, surnommé le Gototges, à l'occasion de l'entrée de son fils Hugues dans le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, donne à ce chapitre l'église, le bourg et le cimetière de Charmant, avec tout ce qui en dépend (1060-1075). p. 177.

 

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XIV. ― DE HOSPITALI. ― L'évêque Guillaume II, voulant remettre en état les affaires de l'hôpital Saint-Pierre, compromises par la négligence de ses prédécesseurs, en confie l'administration aux chanoines de la cathédrale, qui devront recueillir et nourrir trois pauvres tous les jours de l'année et treize tous les jours de carême (11 mai 1063). p. 14.

 

XCVIII. ― DE MALASVILLA. ― Aénor, à l'occasion de l'entrée d'Achard Debor, un de ses fils, dans le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, donne à cette église une borderie située à Malaville (1075). p. 87.

 

XXXIX. ― DE BORDERIA DE PONTE. ― Hugues Arnauld et Géraud, son frère, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême la borderie de Pont-Roux (1075-1101). p. 40.

 

XXXVIII. ― DE DECIMA DE ROMANORVILLA. ― Convention touchant la terre et la dîme de Renorville, que divers laïques avaient distraites du domaine de Saint-Pierre d'Angoulême (1075-1101). p. 39.

 

CLXXVII. ― DE TERRA DE FAVARZIL IN HONORE RUPIS CANDERICI. ― Fouchier et Elie de Chandry donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines leur terre, de Favarzil, dans la châtellenie de La Roche Chandry. Les chanoines auront les habitations et dépendances. Le reste, terres cultivées ou incultes, sera commun entre les chanoines et les donateurs et leurs descendants. L'évêque y fixe aussitôt l'emplacement d'une église et le chapitre y installe des colons (1075-1101). p. 165.

 

CLXXXIX. ― DE SEGRESTANIA. ― Le sacriste Hubert étant mort, l'évêque Adémare, prétend nommer seul le successeur. Le chapitre proteste et en appelle aux évêques de Périgueux et de Saintes. Une assemblée formée de religieux et de chanoines, sous la présidence de l'abbé de Saint-Amant-de-Boixe, rend au chapitre le droit de nommer le sacriste qui devra être agréé par l'évêque (12 mai 1039). p. 178.

 

CXVII. ― DE THELONEO SALIS. ― Le comte Guillaume III Taillefer et son fils Vulgrin, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême leurs droits sur le sel qui est débarqué au port de Basseau (1089-1101). p. 106.

 

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CXL. ― DE BRIANAC. ― Le comte Guillaume III Taillefer restitue à Saint-Pierre d'Angoulême des biens situés à Brinat, donnés autrefois par son oncle, l'évêque Guillaume II, et dont il s'était emparé (1089-1101). p. 133.

 

XVII. ― DE PREPOSITURA BEATI PETRI, QUAM CONCESSIT DOMINUS ADEMARUS EPISCOPUS SANCTI PETRI. ― Adémare, évêque d'Angoulême, fait passer à ses chanoines la prévôté de Saint-Pierre, située à Juillac-le-Coq, qui dépendait de sa mense et dont ses délégués avaient abusé (1095). p. 16.

 

XVIII. ― DE EADEM PREPOSITURA. ― L'évêque Adémare s'excuse auprès du pape Urbain II d'être empêché par l'âge et les infirmités d'assister au concile de Clermont. Il le prie en outre d'approuver la mesure qu'il vient de prendre au sujet de la prévôté de sa cathédrale (1095). p. 19.

 

XIX. ― CONSTITUTIO DOMINI PAPAE URBANI. ― Le pape Urbain II confirme, par la main de son secrétaire Jean, cardinal-diacre, la mesure prise par l'évêque Adémare, au sujet de la prévôté de sa cathédrale (30 novembre 1095). p. 20.

 

LIII. ― DE SILVIA DE DAUCIA. ― (Vers 1095). p. 58.

 

LXXXIII. ― Le comte Guillaume III Taillefer donne à l'aumônerie de Saint-Pierre, située devant le cloître de la cathédrale, le sixième des grains de toutes sortes, recueillis dans sa châtellenie de Bouteville et de Segonzac (27 mai 1097). p. 76.

 

CXIX. ― DE PIPERE LEMOVICENSIS. ― Concordat passé devant l'évêque Girard II entre les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême et les moines de Saint Martin de Limoges, au sujet d'un cens grevant la terre de Saint-Hilaire sur l'Autize en Poitou, donnée à ces derniers par notre évêque Rohon de Montaigut (1101-1113). p. 108.

 

CXXVII. ― DE TOUZAC ET DE CIMITERIO. ― Guillaume Testaud donne à Saint-Pierre d'Angoulême l'église, le cimetière et le presbytère de Touzac qu'il tenait en fief de Girard II, évêque dudit Angoulême, et engage ses frères à se joindre à lui pour faire cette donation (1101-1117). p. 117.

 

CXXVIII. ― ITEM DE ECCLESIA TOUZAC. ― Rainauld, évêque de Saintes, à la prière de Girard, évêque d'Angoulême, autorise les chanoines de ce dernier lieu à posséder, dans son diocèse,

 

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l'église, le cimetière et le presbytère de Touzac, que leur a donnés Guillaume Testaud (1115-1116). p. 116.

 

CXII. ― DE MANSO DE BOCONAULA. ― Rainauld Alon et ses frères donnent à Saint-Pierre d'Augoulême le mas de Boconaule, un champ, le quart des vignes de Vignolles, leurs droits sur un four et une maison, le tout à Angoulême, la maison devant et le champ près de la porte Saint-Pierre (1101-1120). p. 101.

 

LXXXIV. ― DE LEMPNIA ULTRA PONTEM TOLVERE. ― Aizon Ostent donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, entre les mains de l'évêque et légat, Girard II, la laigne située entre le pont de Touvre et les prés des comtes (1101-1130). p. 77.

 

LXXXV. ― ITEM DE LEMNIA. ― (Date inconnue). p. 78.

 

LXXXVI. ― ITERUM DE LEMPNIA. ― Abandon de certains droits sur la laigne touchant les prés des comtes. (Date inconnue). p. 79.

 

CXIV. ― DE MANSO DE LUNESSA. ― Guillaume Audoin et ses frères donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines la moitié de leur mas et alleu de Lunesse. Le cens qui leur revient, consistant en un mouton, une charretée de bois et un repas, sera perçu alternativement, une année par eux, l'autre année par les chanoines (1101-1130). p. 103.

 

CXXI. ― DE MANSO DE CALISIO. ― Gérard Rapace donne à Saint Pierre d'Angoulême tous ses droits sur le mas de Chalais (1101-1130). p. 110.

 

CXXII ― DE DECIMA SANCTI GRATULFI. ― Hugues de Sales et Itier, son frère, abandonnent au chapitre-cathédral d'Angoulême une partie des dîmes de Saint-Groux, qu'il lui avait longtemps disputées (1101-1130). p. 111.

 

LXXXI. ― Arnauld Rat, Girard Corgnol, son oncle, et Geoffroy, son frère, donnent à l'aumônerie de Saint-Pierre, devant l'évêque Girard II et ses chanoines, réunis pour la fête de Pâques, la dîme de six quartiers de vignes situées aux Lanchades (1101-1130). p. 74.

 

LXXXII. ― ITEM. ― Règlement et cession de droits sur les domaines de Girac. (Date peu postérieure à celle de la précédente charte). p. 75.

 

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CXX. ― DE TERRA CALISIA. ― Hugues, Raoul, Pierre et Zacharie abandonnent à Saint-Pierre d'Angoulême des domaines et droits litigieux: moitié de la borderie de Chalais, près la Boixe, et de la dîme de maisons et jardins à Puyréau, toute la dîme de la borderie de La Grange et divers (1101-1136). p. 109.

 

CXXXII. ― DE MANSO DE LA GRAUSA. ― Geoffroy d'Angoulême étant fait chanoine, son père donne au chapitre la moitié du mas de la Greuze (1101-1136). p. 122.

 

CXXXIII. ― DE EODEM. ― Donation du reste du mas de la Greuze, à l'occasion de l'entrée dans le chapitre d'un autre Geoffroy d'Angoulême, cousin du précédent. (Date inconnue). p. 122.

 

CV. ― DE EXCLUSA MOLENDINORUM DE CASTELAR. ― Aimeric de La Rochefoucauld met fin à un conflit avec l'évêque d'Angoulême et ses chanoines, en leur reconnaissant le droit de déplacer l'écluse de leurs moulins du Châtelard et d'Enort (1109). p. 93.

 

CXXXV. ― DE OMNIBUS AECCLESIIS ET CURTIBUS ET TERRIS AD ECCLESIAM ENGOLISMENSEM PERTINENTIBUS. ― Bulle de Pascal II, du 14 avril 1110, approuvant la séparation des menses de l'évêque et du chapitre d'Angoulême. p. 123.

 

CVIII. ― DE TERRA DE MOLEDA. ― Convention passée par devant l'évêque Girard II, entre les chanoines d'Angoulême et les moines de Bassac; les uns auront toujours la moitié de ce que posséderont les autres (1117). p. 97.

 

CIX. ― ITEM DE MOLEDA. ― Pierre Baudrand, pour le salut de son âme, de celles de son père et de ses autres parents, donne aux chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême, ce qu'il possède dans les bois de Moulède et consent à ce que les moines de Bassac en aient la moitié. (Date inconnue). p 99.

 

CX. ― ITEM. ― Aimare Pousat et ses frères pour le salut de leurs âmes et de celles de leurs parents, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême tout ce qu'ils possèdent dans la terre de Moulède, en retour de certaines faveurs spirituelles (1101-1120). p. 99.

 

CXXIX. ― DE DECIMA DE CARMENTO. ― Seguin de Cursac et ses frères donnent à Saint-Pierre d'Angoulême toutes les dîmes qu'ils possèdent dans la paroisse de Charmant (1117) p. 119.

 

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CXXXVIII. ― DE MOLEDA. ― Raoul de l'Isle, Arsende, sa soeur et les enfants de celle ci donnent à Saint-Pierre d'Angoulême tout ce qu'ils ont dans la forêt de Moulède (1117-1133). p. 132.

 

CXXIV. ― DE AECCLESIA DE TOUZAC. ― Pierre III de Confolens confirme le don fait par Rainauld, son prédécesseur, au chapitre d'Angoulême, de l'église, du cimetière et du presbytère de Touzac (1117-1127). p. 113.

 

CXXXI. ― DE MANSO DE GIRAC. ― L'évêque Girard II et son chapitre cèdent à cens leur mas de Girac à Arnault de Brumont (1117-1136). p. 121.

 

CXXIII. ― DE ECCLESIA SANCTI MENARDI DE ALGA. ― Pierre III de Confolens, évêque de Saintes, d'accord avec son chapitre, donne l'église de Saint-Médard d'Auge à Saint-Pierre d'Angoulême (1118). p. 112.

 

XCIX. ― DE TERRA DE MOLEDA. ― Arnauld Corgnol et Itier Ladens, son frère, mettent fin à un procès avec le chapitre d'Angoulême en lui abandonnant leur part de la terre et des bois de Moulède, ainsi que les landes de Clarenc, le chapitre s'en disant propriétaire en vertu d'une donation d'Aimeric Corgnol, leur père (1119). p. 87.

 

CXXVI. ― DE DECIMA DE VITRERIIS. ― Eudes de Bouteville donne à Saint-Pierre d'Angoulême la moitié de la dîme de la paroisse de Verrières et toute celle de Lavallade qui avait appartenu autrefois à cette église (1119). p. 117.

 

LXXIX. ― DE MANSO DE GIRAC. ― Hugues de L'Isle donne à Saint-Pierre d'Angoulême et au chapitre son fils Elie, avec tous tes droits sur le mas de Girac (vers 1120). p. 73.

 

CXLIX. ― DE TERRA GRUAUT. ― Apercébude et ses enfants abandonnent à Saint-Pierre d'Angoulême leurs droits sur la terre et sur les moulins de Gruaut et leurs dépendances (vers 1120). p. 141.

 

CXLII. ― DE DECIMA MERLET DE CHARMENTO. ― Aimeric Merlet, à l'occasion de l'entrée de son fils Robert dans le chapitre de la cathédrale d'Angoulême, avait donné à cette église sa dîme de Charmant. Ses autres fils confirment ce don et y ajoutent la dîme d'une terre qu'ils possèdent dans la même paroisse (vers 1120). p. 135.

 

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CXC. ― DONUM QUOD FECIT DE TERRA DE JULAC SIGUINUS DE JULAC ET URSUS FILIUS EJUS. ― Seguin de Juillac, ayant séparé ses biens de ceux de son frère Guillaume, donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines tout ce qu'il possède à Juillac-le-Coq. Son fils Ursus s'est joint à lui pour faire cette donation (vers 1120). p. 180.

 

CXVI. ― DE INSULA SPANIACI. ― Convention passée par devant Girard II, évêque d'Angoulême, entre le chapitre, d'une part, et Guillaume Audoin et son frère, de l'autre, touchant leurs droits en l'Isle-d'Espagnac (1120). p. 104.

 

CXLVIII. ― DE MACOVILLA. ― Concordat entre la famille Charel et les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême, au sujet de la prévôté de Macqueville (1120-1160). p. 139.

 

CLXXXIII. ― DE DECEM SOLIDIS IN ECCLESIA SANCTI MARCIALIS. ― L'évêque Girard II ayant nommé archidiacre son neveu Richard, attribue à l'archidiaconé les églises de Nanteuillet, Voulgézac, Saint-Etienne de Magnac et une partie de la cour de Marsaguet. Il y ajoute l'église de Saint-Jean-Baptiste et divers droits. Mais tout ce qui fait partie de ce dernier don passera, après la mort de Richard, à la mense commune du chapitre (vers 1121). p. 170.

 

CLIII. ― DE ECCLESIA DE LEDEVILLA. ― Pierre de Confolens, évêque de Saintes, rend l'église de Ladiville à Saint-Pierre d'Angoulême qui la possédait autrefois et l'avait mise dans la mense de son trésorier (1122). p. 145.

 

CXXXVII. ― DE DOMO ITERII ARCHEMBALDI. ― Le chanoine Itier Archembauld donne au chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême les maisons lui venant de son oncle, du même nom, à charge de payer, chaque année, en la fête de Saint-Sixte, un cens de deux sols à l'abbaye de N.-D. de Châtres (1130-1133). p. 131.

 

CCXII. ― Robert Ponchat donne une prévôté, des rentes et des des dîmes qu'il a acquises, à Charmant et dans le voisinage, pour l'illumination des fêtes de la Sainte Vierge, ainsi que pour son anniversaire (vers 1135). p. 196.

 

CXXXIV. ― DE DOMIBUS AUDOINI TRUAUDI. ― Arnauld Pierre et son fils, Hélie, échangent les maisons et dépendances leur venant d'Audoin Truaud, pour la part qu'a le chapitre dans la

 

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terre et la cour d'Olibe et dont le reste appartient à l'abbaye de Saint-Cybard (1136-1149). p. 123.

 

CXLI. ― DE VIRIDARIO, DE SOELLIS, DE MANSO, DE CRUCE ET DE BRIANAC ― Accord entre le chapitre cathédral d'Angoulême et le comte Wulgrin II, à la suite d'abus commis sur leurs terres par les agents de ce dernier (13 juillet 1138). p. 133.

CLXVII. ― DE BROLIO LO DEFES. ― Hugues de Tourriers et Guillaume Itier abandonnent à Saint-Pierre d'Angoulême des droits litigieux sur le Breuil des Deffends (1138-1150). p. 157.

 

CLII ― DE DOMIBUS AUDOINI TRUAUDI ET DOMIBUS ITERII ARCHEMBALDI ET DE ORTIS ET VIRGULTIS ET CURTIBUS ET EXITIBUS DOMORUM. IN HOC DONO SUNT, ET CONCESSIONE, DOMUS ELDRADI CLERICI QUI SUNT RETRO ISTAS IN VIRGULTIS. ALIA QUARTA EST RETRO ARNALDO PETRO. ― Arnauld Barba et Arnauld Pierre renoncent à leurs prétentions sur les maisons et dépendances qu'avaient données au chapitre Audoin Truaud et Itier Archambauld. Le comte Vulgrin II accorde l'immunité auxdites maisons (1139-1140). p. 143.

 

CXLIII. ― DE TERRA GRUAUT. ― Girauld Martin abandonne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines des droits que ceux-ci revendiquaient sur la terre de Gruaut (vers 1140). p. 136.

 

CXLIV. ― DE EODEM. ― Donation semblable à la précédente, dans le même lieu (même date). p. 136.

 

CCIX. ― SACRAMENTUM COMITIS EPISCOPO. ― Le comte Guillaume IV s'engage, vis-à-vis de l'évêque Lambert, à respecter sa personne et ses droits et à réparer les injustices commises par lui ou par ses hommes (1140-1149). p. 193.

 

CLXXXVI. ― DE OMNIBUS NECESSARIIS ET DE PASCUIS ET DE PASQUERIO IN BUXIA AD PODIUM REGALEM. ― Le comte Guillaume IV Taillefer, donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines le droit de prendre, dans sa forêt de la Boixe, tous bois de construction et de chauffage, nécessaires dans leurs domaines de Puyréau. Il y ajoute droit de pacage et de glandage (1140-1177). p. 164.

 

LXXVI. ― DE MANSO DE SOROUMA. ― Convention entre Amélie de Chabanais et Mathilde, sa fille, d'une part, et le chapitre de

 

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Saint-Pierre d'Angoulême, représenté par Arnauld Ponchat, son sacriste, de l'autre, au sujet du mas de Soroume (après 1140). p. 70.

 

CXLV. ― DE TORNAC. ― Jugement porté par Guillaume IV Taillefer et restitution faite aux gens du chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême (24 mars 1142). p. 137.

 

CLXXI. ― DE CUMBA BERENGERII QUAE EST JULIACO. ― Les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême, cèdent à Giraud Rainaut et à son frère A. Rainaud et à leurs successeurs, à perpétuité, leur terre dite La Combe de Bérenger en Juillac, moyennant chaque année, douze deniers et le tiers de tous les fruits. Les nouveaux possesseurs, seront sous la dépendance du chapitre (1142). p. 159

 

CLIV. ― DE PRATIS JULIACI ET DE SALE BASSELLIS. ― Le Comte Guillaume IV Taillefer, fils de Vulgrin II, donne à la cathédrale et au chapitre d'Angoulême, ses prés, dit de l'Isle en Juillac-le-Coq. Il permet en outre aux chanoines de se faire apporter devant la cathédrale ou ailleurs la taxe que son père leur avait accordée sur le sel débarqué au port de Basseau et qu'ils touchaient jusqu'ici au lieu même du débarquement. La même autorisation est accordée aux moines de Saint-Cybard pour la part leur revenant dans cette taxe (1144). p. 146.

 

CLXXII. ― DE DECIMA MANLII. ― Convention passée au château de La Rochefoucauld, entre les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême et Cabozon au sujet d'une redevance grevant la dîme partielle, dont jouissait ce dernier à titre d'héritier des époux Maron et Hilarie (entre 1144 et 1149). p. 160.

 

CLXXIII. ― DE TERRA CANTORIS, ULTRA PONTEM SANCTI EPARCHII. ― Concordat entre le chantre Hugues Tizon, d'une part, Hélie Faucher et divers membres de sa famille, de l'autre, au sujet d'une terre, située au delà du pont de Saint-Cybard, dans les dépendances de la Chantrerie (1144-1149). p. 161.

 

CLVI. ― DE TERRA DE JULAGUET. ― Guillaume de Saint-Aulais et ses neveux donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines leur terre située dans la paroisse de Juillaguet (1146). p. 148.

 

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CLVII. ― DE EODEM. ― Guillaume de Saint-Aulais et son neveu, Elie de Brie, prennent en fief la même terre, avec droit de la racheter moyennant le prix de deux cents sols, monnaie d'Angoulême (1146). p. 149.

 

CLV. ― LITTERE LUDOVICI REGIS. ― Le roi Louis VII, le jeune, reproche à notre comte Guillaume IV d'opprimer l'église d'Angoulême, l'exhorte à en respecter les droits et s'engage à régler, lorsqu'il passera dans le pays, les différends qui pourront subsister entre le dit comte et l'évêque (vers 1147). p. 147.

 

CLIX. ― DE LA GROA. ― Arnauld Seschaves, sur le point de partir pour Jérusalem, donne à Saint-Pierre d'Angoulême, sa terre de La Groux, dont les revenus serviront à procurer à cette église l'encens nécessaire au service divin. Il ajoute à ce don, le droit de pacage et de chauffage sur cette terre au profit de ses habitants (1147). p. 151.

 

CLX. ― DE BROLIO ET DE PODIO REAU ET DE VILAFAZO. - Zacarie de Saint-Ciers et ses neveux abandonnent à Saint-Pierre d'Angoulême tous les droits qu'ils prétendaient avoir, à l'encontre du chapitre, sur le Breuil de Puyréau, sur la terre, les prés, eaux et forêts de Villefaze (1147). p. 152.

 

CLXI. ― DE PIGNORE DE JULAC. ― Le comte Guillaume IV Taillefer engage au chapitre cathédral d'Angoulême, moyennant un capital de mille sols, tous ses droits à la cour de Juillac-le-Coq, droits dont plusieurs lui sont contestés par les chanoines. Si le comte ou ses héritiers rendent cette somme au chapitre, les choses reviendront en leur état précédent (1147). p. 153.

 

CLXIX ― DE PREPOSITURA ET DOMO SANCTI GRATULFI. ― Concordat entre le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, au sujet d'une maison de la prévôté de ce bourg (27 mai 1149). p. 158.

 

CLXXXVII. ― DE VEIRINES. ― Raoul François et son frère abandonnent à Saint Pierre d'Angoulême des droits qu'ils prétendaient sur le mas de Vérines (1149-1159). p. 176.

 

CLXXV. ― DE CLARIS VALLIBUS IN CURTE MANLIS. ― Les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême, d'accord avec l'évêque Hugues Tizon, donnent aux religieux de Clairvaux, établis à Echoisy, leur terre de Villedondes, entre Villorioux et la Boixe, se réservant une redevance annuelle de cinq sols, payable en la fête de Saint-Pierre-Es-Liens, (25 juillet 1150). p. 163.

 

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CLXXXIV. ― DE VICARIA DE JULAC. ― Transaction entre Rigaud de Barbezieux et Pétronille, sa femme, d'une part, et les chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême, d'autre part, au sujet de biens et droits litigieux possédés par ces derniers à Juillac (1150). p. 172.

 

CLXXXV. ― DE VERINIS. ― Pétronille de Lamote, fille de Gardrat du Val, et ses enfants donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines leur mas de Verines (1151). p. 174.

 

CLXXVIII ― DE DECIMA DE TAUZAC. ― Pour mettre fin à un conflit avec les chanoines d'Angoulême, Guillaume de Neuville renonce à leur réclamer quatre setiers de froment qu'il prétendait et que les dits chanoines lui contestaient sur la dîme de Touzac (1155). p. 166.

 

CLXXXV1. ― DE JUDICARIA CURTIS DE JULAC. ― Bérenger, juge de Juillac-le-Coq, abandonne au chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême son office et tous les droits s'y rattachant et est fait membre de cette assemblée (1157). p. 175.

 

CCVI. ― PRIVILEGIA. ― Alexandre, pape, confirme un jugement porté par l'évêque de Périgueux et l'abbé de La Couronne, dans un conflit qu'il leur avait confié le soin de régler (1159-1181). p. 192.

 

CXCVIII. ― Arnauld Bouchard avait reçu en fief transmissible à ses héritiers la dîme de Genac, de l'évêque d'Angoulême; il en donne la moitié à Saint-Pierre et à ses chanoines. Ses décimateurs consentent à passer, au même titre, au service du chapitre (1159-1182). p. 186.

 

CLXXIV. ― DE DECIMA DE TAUZAC. ― Itier, son fils et autres cèdent à Saint-Pierre d'Angoulême leurs droits sur les dîmes de Touzac (1160-1164). p. 162.

 

CXCIX. ― DE DECIMA ARNALDI PINEU. ― (1160-1181) p. 187.

 

CC. ― Règlement d'un conflit entre Adémare Agulo, ses enfants et autres intéressés, d'une part, et le chapitre d'Angoulême, de l'autre (1160 1181). p. 187.

 

CCXI. ― Guillaume de Charel et ses frères donnent à Saint Pierre tout ce qu'ils possèdent dans les prévôtés et dans les terres de Luc (1160-1181). p. 196.

 

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CXCIII. ― DE JUDICARIA CURTIS DE JULAC. ― Bérenger confirme la donation qu'il a faite en 1157 de sa judicature de Juillac-le-Coq. Il confirme de même les donations faites auparavant de leurs parts du même bénéfice par ses oncles, Foucaud de Verrières et Itier, ainsi que par son cousin, Adémare, fils de Guillot, lorsqu'ils entrèrent dans le chapitre (1162). p. 181.

 

CXCVI. ― DE TERRA FOCAUD AUDOI. ― Foucaud Audoin et Arnauld, son frère, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines les biens qu'ils possèdent dans la cour de Juillac-le-Coq, avec les droits qu'ils prétendaient sur une prévôté, dans la paroisse d'Angeac, excepté une maison sise près de l'ancienne église (vers 1162-1172). p. 185.

 

CLXXXII. ― DE MALLIA. ― Pierre Chauvet qui a participé au massacre des prêtres de Mansle, répare son crime en donnant tout ce qu'il possède dans cette paroisse à Saint-Pierre d'Angoulême (1168). p. 169.

 

CCV. ― DE DECIMA DOMUS ELEMOSINARIAE. ― Pierre Ier, évêque d'Angoulême, ordonne que les revenus fondés pour les pauvres leur soient distribués régulièrement, et frappe d'anathème quiconque les détournerait ou les réduirait (1175). p. 190.

 

CCX. ― DE ORTIS QUOS DEDIT ARBERTUS VIGERS. ― Albert Vigier, étant dans l'église de Touvre, a donné à Saint-Pierre d'Angoulême, ses jardins dits de li Ort Gueili, pour subvenir à l'éclairage de la cathédrale. Plus tard, son frère, le chantre G. Vigier, d'accord avec l'évêque et le chapitre, décide que, outre les huit cierges qui sont allumés, en dix solennités désignées, sur les portes de fer, ou en allumera quatre autres sur les mêmes portes et un cinquième sur un chandelier, dans le choeur... Ces jardins, avec d'autres les avoisinant sont donnés en fief héréditaire à G. et K. Beunont qui paieront un cens de vingt deniers (1181). p. 194.

 

IX. ― DONUM SIGUINI CERDANII DE VINEA. ― (Date inconnue). p. 10.

 

XV. - DE HOSPITALI BEATI PETRI. ― Règlement relatif aux portiers de la cathédrale. (Datc inconnue). p. 15

 

XVI. ― DE VINEA DE CROCILIA. ― (Date inconnue). p. 16.

 

XXIII. - Pas de titre. p. 22.

 

― 217 ―

XXI. ― DE MANSO DE CUBCIACO. ― p. 22.

 

XX. ― DE MANSO DE BAISAC. ― Robert et Arnauld Callia donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines le mas de Baisac. (Date inconnue). p. 21.

 

VII. ― DE VERTERIACO. ― Foulque donne, pour le repos de son âme, au monastère (cathédrale) de Saint-Pierre d'Angoulême, tout ce qu'il possède à Verteillac. (Date inconnue}. p. 9.

 

XII. ― DE VINEA ET DE PRATO DE MALNIACO. ― Raoul, Adémare et Landric donnent à Saint-Pierre d'Angoulême, pour le repos de l'âme de Mainard, leur frère, une vigne et un pré situés à Montignac-le-Coq. (Date inconnue). p. 12.

 

XI. ― DE MANSO DE STANDULIS ET VINARVILLA. ― Elie, fils de Raoul Mosonet, et Grimoare, sa mère, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême le mas de Standule ou, à défaut, celui de Vinerville. (Date inconnue). p. 12.

 

X. ― DONUM GERALDI SANISINI. ― Gérard Sasinin, sentant sa fin prochaine, donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines moitié d'un mas et de deux borderies qu'il possède à Bouex. (Date inconnue). p. 11.

 

XXIV. ― DE PAGO ENGOLISMENSI. ― Mainard d'Asnières donne à la cathédrale et à ses chanoines un champ et un mas, sous réserve d'usufruit en faveur de sa femme et, après la mort de celle ci, en faveur de Giraud Rapace, le tout à la charge de redevance par les usufruitiers. (Date inconnue). p. 23.

 

XXXV. ― IN MONTE SOILLIS ET IN VICARIA MONTIS MAURELLI. ― Otberte, fille d'Airauld, donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines divers biens, situés sur les hauteurs de Soyaux, et un mas, situé à Berzagol, dans la vicairie de Montmoreau. (Date inconnue.) p. 36.

 

XLIV. ― IN VILLA QUAE DICITUR GORVILLA. ― Raymond donne à Saint-Pierre d'Angoulême l'église qu'il a fondée, sous le vocable de Saint-Martial, à Gourvillette, dans la vicairie de Bresdon, en Saintonge, avec un mas situé au même lieu, à la condition qu'il en jouira, sa vie durant, et son fils après lui, en payant chaque année, en la fête de Saint-Pierre un cens de quatre sols. (Date inconnue.) p. 48.

 

― 218 ―

XLV. ― IN VICARIA DE BRAISDONES. ― Ermengarde, fille de Gauzbert et de Girburge, donne à Saint-Pierre d'Angoulême son domaine de Maretay, avec cette clause qu'elle en jouira sa vie durant en payant chaque année, le 29 juin, à la dite église, une rente de six deniers. (Date inconnue.) p. 49.

 

XLVII. ― DE PASTORE VILLA. ― L'archidiacre Arnauld donne à Saint-Pierre d'Angoulême la partie de ses domaines de Patreville, située dans la vicairie de Marcillac en Angoumois. (Date inconnue.) p. 52.

 

XLVIII. ― DE BRIANACO. ― Bonhomme de Brie et Gaubert, son fils, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême deux joints de bois, situés à Brinat. (Date inconnue.) p. 52.

 

XLIX. ― DE VINEA DE CRUCILIA. ― p. 53.

 

LX. ― Donation faite à charge de servir à Saint-Pierre de Rome une rente de quatre deniers. (Date inconnue.) p. 64.

 

LXII. ― DE ALODIO DE CHASSAGNOLES. ― (Date inconnue.) p. 65.

 

LXIII. ― IN CRAGIA. ― p. 66.

 

LXIV. ― IN PILIACO. ― P. 66.

 

LV. ― SUPER FLUVIUM ESCLIPII. ― P. 66.

 

LVI. ― IN SURIACO. ― P. 67.

 

LVII. ― DE MALPIRERIO. ― P. 67.

 

LXVIII. ― DE TERRA DE ALBO MONTE. ― Vente par Guinard, sa femme et ses fils, de la terre de Blanc-Mont (Haumont), pour le prix de quatorze sols, aux chanoines de la cathédrale d'Angoulême. (Date inconnue) p. 67.

 

LXX. ― IN CROZILIA. ― (Date inconnue.) p. 68.

 

LXXI. ― REGINE DONUM. ― (Date inconnue.) p. 68.

 

LXXII. ― DE VINEIS. ― (Date inconnue.) p. 69.

 

LXXIII. ― DE VINEIS. ― (Date inconnue.) p. 69.

 

LXXIV. ― DE LA TERRA DEL CLAUS. ― Etat des rentes de la terre du Cloître, dite auparavant d'Antournac et provenant d'Itier de Tourteron. p. 69.

 

― 219 ―

LXXV. ― DE CELEZIACO. ― (Date inconnue.) p. 70.

 

LXXVIII. ― Don de Landric Joffroy. p. 73.

 

LXXX. ― Don de Geoffroy de Nersac. p. 74.

 

XCIII ― DE BORDEBIA BIFARDI. ― (Vers 1048.) p. 84.

 

XCIV. ― DE GRAVIA. ― (Date inconnue.) p. 84.

 

XCVII. ― DE BROLIO LO DEFES. ― Pierre Baudran donne à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines le breuil des Deffends, avec moitié d'un droit de pacage dans la forêt de la Boixe, et confirme le don fait par son père, de douze quartiers de vignes au Puy d'Engelbert. (Date inconnue.) p. 86.

 

CI. ― DE CURTE MANLAE. ― Aimeric Mainard, reconnaissant qu'il a indûment traité comme sa propriété un mas dont il n'avait que le fief, le rend aux chanoines d'Angoulême, à qui il appartient et qui l'avaient reçu d'Audoin Ostend. (Date inconnue.) p. 90.

 

CII. ― DE MANSO SANCTI LEODEGARII. ― Aimeric Bernard de Saint-Front et ses fils, Pierre du Breuil et Constantin Bertrand, pour le salut de leurs âmes et de celles de leurs parents, donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines la moitié du mas de Saint-Léger et le quart d'une borderie, dont moitié est dans la châtellenie de Mansle, et s'en réservent la jouissance leur vie durant. Ils y ajoutent une émine de froment sur les moulins d'Esnord, dont ils ont une sixième partie. (Date inconnue.) p. 90.

 

CIII. ― DE MANSO PETRINACO. ― Aimeric Mainard, sa femme et ses enfants, remettent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines, une moitié du mas de Pérignac, situé dans la châtellenie de Mansle, qu'ils disputaient à cette église et qu'ils reconnaissent lui appartenir comme l'autre moitié. (Date inconnue.) p. 92.

 

CIV. ― DE TERRA DE VILAFAZO. ― (Date inconnue.) P. 93.

 

CVI. ― DE TERRA MANCUVILLA. ― Les chanoines d'Angoulême confient à Raoul Charel l'administration de leur terre de Macqueville. Il y aura sa demeure et son clos, comme représentant le chapitre propriétaire, aura un quartier de vigne, trois seste-

 

― 220 ―

terées de terre, la dîme du blé, du vin, du mil, des panais, gesses, lentilles, chanvre, lin, et un tiers des fermes. Cette condition passera à son fils légitime, seul, si celui-ci la préfère au métier des armes. (Date inconnue). p. 95.

 

CVII. ― DE ALODIO ALGENSI. - Aimeric donne aux chanoines de Saint-Pierre d'Angoulême son alleu d'Auge, situé dans la viguerie de Marcillac, que les fils de Robert, prévôt d'Angoulême, tiennent de lui à fief. (Date inconnue). p. 96.

 

CXI. ― DE LUGERAC ET DE ROMANAC. ― Gérauld d'Olérat, chanoine d'Angoulême et reclus de L'Houmeau, atteste que ses frères, Arnaud Bouchard et Pierre Guérilla, ont donné à la cathédrale tout ce qu'ils possédaient à Lugerac et à Romanac. Les chanoines ont accepté Arnaud Bauchard dans leur compagnie. (Date inconnue). p. 100.

 

CXIII. ― DE WILLELMO DE ATIAC ET DE CARMENTO. ― Guillaume d'Atiac, pour le repos de l'âme de son père et de sa mère, donne à Saint-Pierre d'Angoulême son domaine, dit le Pré Quintat, dans la paroisse de Charmant. (Date inconnue). p. 102.

 

CXV. ― DE INSULA SPANIACI. ― Guichard, prévôt d'Angoulême, touché de la générosité des chanoines qui ont accueilli dans leur compagnie Bernard Audoin, sans dot, leur abandonne l'objet du litige qu'il avait avec eux à l'Isle-d'Espagnac. (Data inconnue). p. 104.

 

CXXXIX. ― DE MANSO DE PONTE. ― (Date inconnue). p. 132.

 

CXLVI. ― DE BROLIO DE LO DEFES. ― Aénor de Tourriers, épouse de Gaucelme Loire, abandonne à Saint-Pierre d'Angoulême sa part de la prévôté du Breuil des Deffends qui, selon les dires du donateur, Pierre Baudrand, ne comportait pas de prévôté. En retour, les chanoines assurent un anniversaire à Aénor. (Date inconnue). p. 138.

 

CXLVII. ― DE EODEM. ― Pierre Raoul, parent d'Aénor, donne à son tour sa part de la même prévôté. (Avant 1160). p. 138.

 

CL. ― DE DONROMA. ― Etat des domaines du chapitre d'Angoulême à Domromne et devoirs rendus par ceux qui les occupent. (Date inconnue). p. 141.

 

CLI. ― DE EISDEM. ― (Date inconnue). p. 142.

 

― 221 ―

CLVIII. ― DE BELLO LOCO ET DE MULTIS ALIIS. ― Pierre Prévost donne par moitié à Saint-Pierre d'Angoulême qui en jouira après la mort du donateur et de son fils, et à l'église de Notre-Dame de Beaulieu, ses domaines situés en divers endroits. (Date inconnue). p. 150.

 

CLXII. ― DE CAPELLANO SANCTI JOHANNIS, QUIBUS DIEBUS HABEBAT HANC CANONICALEM. ― p. 155.

 

CLXIII. ― DE CAPBLLANIS QUI HABENT PROCURATIONEM IN ENGOLISMENSI ECCLESIA. ― p. 155.

 

CLXIV. ― DE PREPOSITIS. ― p. 156.

 

CLXV. ― DE DECIMARIIS. ― p. 156.

 

CLXVI. ― DE FORESTARIIS. ― p. 156.

 

CLXVIII. ― DE PREPOSITURA SANCTI GRATULFI. ― p. 157.

 

CLXX. ― DE SOLEMPNITATIBUS. ― p. 159.

 

CLXXIX. ― DE TERRA DE CLARGNAC IN PARROCHIA DE CLAI. ― Raine d'Auvignac et divers donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses chanoines la terre et le bois de Clairignac formant leur alleu. Les chanoines y envoient des colons. (Date inconnue). p. 167.

 

CLXXX. ― DE MANSO QUOD EST IN PARROCHIA DE MORNAC. ― Adémare Gérard et sa femme Huneudie, à l'occasion de l'entrée de leur fils, Guillaume de La Roche, dans le chapitre d'Angoulême, donnent à la cathédrale un mas qu'ils ont à Mornac. (Date inconnue). p. 168.

 

CLXXXI. ― DE EODEM MANSO. ― Pierre Vigier, payeur du comte d'Angoulême, ayant exercé des violences vis-à-vis des gens du chapitre, à Montplane en Mornac, est condamné à leur payer une somme de dix-neuf sols, monnaie de Limoges (1149-1159). p. 169.

 

CXCV. ― DE DECIMA DE BROLIO OLIVE. ― Adémare Pichier et Hélie, son fils, abandonnent au chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, en la persoune d'Arnauld Ponchat, chanoine et sacriste, les droits qu'ils peuvent avoir sur la dîme de Charmant, moyennant un sol. (Date incertaine). p. 184.

 

CXCI. - DE VIRIDARIO TAVON. ― p. 181

 

― 222 ―

CXCII. ― DE BORDERIA WILELMI BUNT. ― p. 181.

 

CXCIV. ― DE DECIMA DE BROLIO OLIVE. ― Ademare Picher et son fils Hélie, convaincus d'avoir prélevé sans droit une dîme dans la paroisse de Charmant, demandent pardon et entrent en arrangement avec le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, qui abandonne à Hélie la moitié de ladite dîme à charge d'une redevance de six deniers, à chaque transmission (Date inconnue). p. 183.

 

CXCVII. ― DE XIIcim DENARIIS QUOS DEDERUNT LI BUCAT SANCTO PETRO. ― p. 186.

 

CCI. ― DE ORTIS OUS AUMANT ― Les Aumant, Hélie, Bernard et Jean donnent à Saint-Pierre d'Angoulême et à ses clercs leurs droits sur les jardins dits de Malavoda et de Negachat. (Date inconnue). p. 188.

 

CCII. ― DE DECIMA DE MANSO BERCAUT. ― p. 189.

 

CCIII. ― DE MOLENDINIS D'EUNE. ― p. 189.

 

CCIV. ― p. 190.

 

CCVII. ― DE PROCURATIONE PAUPERUM IN NOE VIR... ― p. 193.

 

CCVIII. ― DE PROCURATIONE PAUPERUM IN QUADRAGESIMA. ― p. 193.

 

 

FIN DE LA TABLE CHRONOLOGIQUE.

 

 

― 223 ―

NOTE PRELIMINAIRE

A LA TABLE

DES NOMS DE PERSONNES, DE LIEUX ET DE MATIERES

 

M. l'abbé Nanglard a bien voulu me confier le soin de dresser la table du Cartulaire si important de l'Eglise d'Angoulême. Je lui en suis très reconnaissant. Ce travail m'a été une excellente initiation à l'étude du haut moyen-âge en Angoumois; par lui-même, et par les précieuses relations qu'il m'a procurées avec le savant Vicaire général. Un appel à sa bienveillance inépuisable, à sa mémoire toujours sûre, et les éléments épars se coordonnaient, faisant revivre le passé. De ces bons moments, je garde un bien agréable souvenir.

Nous avons cru faciliter les recherches par la réunion, en une seule table, des noms de personnes, de lieux et de matières, que différencient les caractères employés.

Les noms de personnes en leur forme latine sont imprimés en italique.

Les noms de personnes en leur forme française, en romain.

Les noms de lieux non identifiés sont imprimés en italique.

Ceux identifiés, en petite capitale romaine.

Ceux de matières, au commencement des articles, en égyptiennes.

Les diverses formes anciennes d'un même nom de personne ou de lieu sont placées à leur ordre alphabétique

 

― 224 ―

dans la table générale, avec renvoi à une forme unique qui les réunit toutes. Cette forme est pour les personnes: la forme française du prénom; pour les noms de lieux, leur forme actuelle. Les noms de matières ont été ramenés à leur forme latine la plus courante, seule mentionnée dans la table. ― Les fonctions sont celles de l'Eglise d'Angoulême, sauf indications contraires.

Chaque périphrase étant séparée par un point et virgule, le tiret initial de l'une d'elles évite la répétition du mot initial de la précédente.

 

Ainsi, au lieu de:

on trouvera:

de Manla capellanus, 156; de

Manla parrochia, 170; curtis

Ma,lae, 89 et n.; curtis Man-

tulae, 92 et n.

de Manla capellanus, 156; ―

parrochia, 170; curtis Manlae,

89 et n.; ― Mantulae, 92

et n.

 

Arnauld, Arnaldus, 59, 68;

Arnaldus filius Ermangardi,

74; Arnaldus archidiaconus,

47; Arnauld d' Aidon, Arnal-

dus de Aladone, 96.

Arnauld, Arnaldus, 59, 68; ―

filius Ermengarde, 74; ―

archidiaconus, 47; ― d'Ai-

don, de Aladone, 96.

 

 

 

J.-M. DE LA MARTINIERE.

 

 

― 225 ―

TABLE

DES

NOMS DE PERSONNES, DE LIEUX

ET DE MATIERES

 

 

PAR J.-M. DE LA MARTINIERE

 

A

 

A.; ― capellanus de Charment, 184; ― Bourçais, Borces, 184; ― Raymond, Raimundi, 191; ― Renaud, Reinaudi, filius Rainaudi Viviani, 159.

abbas, v. AUBETERRE, BASSAC, BLANZAC, BOURGUEIL, CELLEFROUIN, LA COURONNE, SAINT-AMANT-DE-BOIXE, SAINT-CYBARD, SAINT-MARTIN DE LIMOGES.

abbatia, v. BEAULIEU, CELLEFROUIN, SAINT-AMANT-DE-BOIXE, SAINT-CYBARD.

Abboleme, Abbolemus, presbyter, 39.

Abiron, Abiran, Abirant, Abiron, Habiran, 1, 3, 5, 7, 31, 50, 51, 53, 63, 72, 80, 96.

Abon, Abo, 35.

absolutio, 116; ― pontificalis, 18.

absolvere, 139, 140.

absus mansus, 25 et n., 41, 42; absa terra, 129, 130.

acaptamentum, 91, 144, 150, 160, 161, 176, 183, 186, 187.

Acardus, v. Achard.

Acbard, Acbardus, 28.

Achard, Acardus, Achardus, archidiaconus, 77, 100, 102, et n., 105, 106; ― Boze, Boza, 77; ― Debor, canonicus, filius Aenoris, 87 et n.; ― V. Renoul.

Achouac (al Claus antea vocatus) non identifié, 69 et n.

Adalardus, v. Aulard.

Adalbertus, v. Aubert.

Adalelmus, v. Aleaume.

Adalmandus, v. Aumand.

Adalramnnus, v. Audrand.

 

― 226 ―

Adelaldis, v. Aleaudie.

Ademar, Ademar, Ademarus, Aimarus, 35, 43, 47, 58, 61, 64; ― frater Landrici Mainardi et Ramnulfi, 13, canonicus, filius Guilloti, 182, comes Engolismensis, frater Arnaldi, 27 et n.; ― nondum episcopus, 87 et n., episcopus, 20, 40 et n., 77 et n., 106 et n., 133, 166 et n., 178, 179, pontifex, 16, 18, sacerdos indignus, 19, 76 n., 80 n.; ― Aiglon, Agulo, 187; ― Bouchard, Buchardus, 69; ― de Buchac, de Butcac, 142; ― Flaud, Flaud, 142; ― Gérard, Gerardi, 168; ― de la Celle, de Cella, 111; ― de la Rochefoucauld, de Rupe, 70 et n., frater Guidonis de Rupe Fulcaudi, 83 et n.; ― Peausin, Peladesina, 92; ― Pichier, Picher, Pichiers, mansionarius de Curzac, 83, 184; ― Pinet, Pinet, clericus, 139; ― Etournac, Stornac, 142. 143; ― Straac, abbas Blandiacensis, 185 et n.; ― v. Arnauld, Foucauld.

Adiraco (de), v. DIRAC.

adjutor, 64.

adleta Dei, v. Roho.

administratio canonica, 130.

admonitio episcopi, 191.

Adraldus, v. Airauld.

Adrien IV, Adrianus, Romanus pontifes, 167.

Adroldus, v. Airauld.

advocare, 178.

aedificare vineas aut militare, 3.

Aële, Aëlia, v. Pierre.

Aene, Aena, uxor Bernardi de Sancto Frontone, 91.

Aenor, Aenors, 87; ― de Tourriers, de Thaureis, uxor Gaucelmi Loira, 138.

Aengolismensis, v. ANGOULEME, ANGOUMOIS.

Aenricus, v. Henry.

Aequalisina civitas, Aequalisini, Aequanisini, v. ANGOULEME, ANGOUMOIS.

Aequolisnensis. Aequolisninsis, v. ANGOULEME.

Agbard, Agbardus, nepos Gislidis, 45.

AGEN (Lot-et-Garonne), Agennensis, 15; ― episcopus, v. Guillaume.

Agenac, Agenaco (de), v. GENAC.

Agenais (d'), de Ageneis, v. Elie.

Agennensis, v. AGEN.

Agento (de), v. GENTE.

Agnes, Agnes filia Mainardi de Voutro, 81.

Agnus, v. Aigne.

agnus, 13, 157; agnorum decima, 168.

 

― 227 ―

agrarium, 139, 140, 142.

Agulo, v. Aiglon.

Ahicfredus, v. Aïfred.

Aicline, Aicclina, filia Siguini, 33.

Aidomnos, v. EDON.

Aidon, Aledo, 62; ― de Aladone, v. Arnauld.

Aifred, Ahicfredus, 57, 58.

Aiglon, Agulo, v. Ademare.

Aigne, Agnus, prior cenobii Sancti Pauli sub oppido Botanae Villae, 179.

Ailon, Alao, Alo; ― de l'Ile, de Insula, frater Hugonis de Insula, 74, 77; ― v. Renauld.

Aimar, Aimarus; ― Lopcène, Lopzena frater Fulcaudi, 84; ― Pousat, Pousat, frater Fulcaudi, Aimari, Arnaudi Aimari, 99, 100; ― Tizon, Tizo miles, 94; ― v. Arnauld, Foucauld.

Aimarus, v. Adémar, Aimar.

Aimenelt Lambert, Aimenelt Lambertus, sacerdos, frater Guillelmi, 70.

Aimer, Amerus, v. Gerauld.

Aimery, Aimaricus, Aimericus, Americ, 96, 117; ― filius Arnaldi Constancii, 143; ― filius Bernardi Guiscardi et Lenfraisae, 33; ― filius Mainardi a Voutro, 81; ― frater Osberti de Riperis, Petri, Willelmi et Fulcaudi, 132; ― mansionarius, 25, 42; ― presbyter, 39; ― Bernard de Saint-Front, Bernardi de Sancto Frontone, 90, 91; ― Corgnol, Cornoil, Cornolius, 88, 98; ― Frenauld, Frenaldi, 92; ― Fromauld, Fraumaudi, 91; ― Gerauld, Geraldi, Geraudi, Giraudi, canonicus, 40, 119, sacerdos et canonicus, 166, 168, 180, 181 et n.; ― I de la Rochefoucauld, de Mota, 94, de Mota Rupis Fulcaudi, 93 et n.; ― II de la Rochefoucauld, filius Aimerici de Mota, 94; ― Loire, Loira, 65; ― Marron, Marronis, 90; de Marthon, de Martonno, v. Eudes; ― Ménard, Mainardi, filius Mainardi a la Voltro, 90, 92; ― Merlet, Merlet, filius Aimerici Merlet, 135; ― Noë, Noeus, 142; ― Renet, Rainet, 189; ― Renoul, Ramnulfus, 189; ― de Sonneville, de Sonovilla, 177; ― de Vouzan, de Vosen, 121, 150; ― v. Hélie, Pierre.

Aimon, Aimo, 47; ― Grataut, Grataut, 40; ― de Longes, de Longes, filius Fulcherii Tronelli, 83.

Ainard, Ainardus, 27, 46.

Airauld, Adraldus, Adroldus, Airaldus, Airaudus, 36, 44, 67, 130; ― aurifex, 145; ― v. Arnauld, Landry.

 

― 228 ―

Aizon, Aiszo, Aizo; ― Ostend, Ostent, Ostenz filius Ostendi de Montiniaco, 84, frater, Alduini Ostendi, 40, 77, 78, 89; ― de Saint-André, Sancti Andreae, 77, 179.

Aladardus, v. Aulard.

Aladelmus, v. Aleaume.

Aladone (de), v. Aidon.

Alaïz, Alaaiz, Aladaiz, uxor Iterii, 34, 35, 46, 47.

Alba Terra, v. Aubeterre.

Albo Monte (terra de), non identifié, 67.

Aldebertus, v. Audebert.

Aldefardus, v. Aufard.

Aldemarus, v. Adémar.

Aldoinus, Alduinus, v. Audoin.

Aleaudie, Adelaldis, uxor Iterii Dolzac, 120.

Aleaume, Adalelmus, 46, 58; ― filius Ingualbertanae, 43, 44.

Aledo, v. Aidon.

Alengier, Alengarius, 28.

Aleoiz, v. Aloïze.

Alexandre III, pape Alexander, 193 et n.

Alexandrie, Alexandria, filia Willelmi et Dominicae, 6.

Alfred, Alfredus, Alifredus; mansionarius, 25, 41, 42.

Alga, Algensis, v. Auge.

Algonno (in), Algont (de), Algunt (de), v. Le Gond.

Alifredus, v. Alfred.

Allevilla, v. Lanville.

ALLEVILLE, (Charente, arrt de Cognac, con de Segonzac, cne de Verrières), in loco qui vocatur Allianovilla, in vicaria Christiollensa. 6 et n.

Alment, v. Aument.

Alo, v. Ailon.

alodis, alodium, alodus, 6, 22, 23, 24, 25, 28, 42, 45, 48, 49, 52, 59, 65, 66, 79, 81, 86, 96, 97, 102, 103, 121, 126, 150, 167; ― sive hereditas salica, 23, 51; v. AUGE, CHASSENEUIL, ENORD, ROULLET, de Seneberiis.

Aloïz, Aleoiz, Aloioz, uxor Ademari de Butchac, 142; ― filia Petri de Sonovilla et Petronillae de La Motha, 174, 175.

Alradus, v. Aurade.

altare, v. FOUQUEBRUNE, JUILLAC, MACQUEVILLE, SAINT-CLEMENT. SAINT-PIERRE D'ANGOULEME.

Alterio (de), v. AUSSAC.

Alticia, v. L'AUTIZE.

alveus, v. LA LIZONNE.

Alvisser, v. Auvissier.

Amalgarius, Amalgerius, v. Amauger.

Amalvinus, v. Amauvin.

 

― 229 ―

Amauger, Amalgarius, Amalgerius, Amaugir, 28, 35, 43, 47; ― v. Arnauld.

Amauvin, Amalvimus, archidiaconus Xantonensis, 113 et n., 145.

AMBERAC (Charente, arrt, con et cne d'Angoulême), ecclesia de Amberaco, 125 et n.

Amblard, Amblardus, 35.

Amel, Amelius, mansionarius, 37.

Amélie, Amelia filia Constantini Mauparler 93; ― de Cabaniaco, 70 et n., 71.

Amelius, v. Amel.

Amerus, v. Aimer.

Americ, Americus, v. Aimery.

Amourdane, Amordasna, v. Guillaume.

ANAIS (Charente, arrt d'Angoulême, con de Saint-Amant-de-Boixe), ecclesia de Aneso, 125; ― v. Guillaume.

Ananie, Ananias, 107.

anathema, 10, 18, 51, 115, 171, 190; ― anatematizare, 32.

Anatole, Anatholis, sacerdos et canonicus, 54, 56.

Andegavensis, v. Angers.

Andrauld, Andraldus, 35.

André Pelette, Andreas Peleta, 166.

Androny, Andronicus, metropolitanus Burdegalensis, 15.

Aneso (ecclesia de), v. ANAIS.

ANGEAC (Charente, arrt de Cognac, con de Segonzac), decima de Angiaco, 172 et n.; Anjac, 185 et n.; territorium quod vocatur Lanchadas, 75 et n.

angelorum et archangelorum consorcium, 31, 44; angeli diaboli, 32.

ANGERS, (Maine-et-Loire), Andegavensis, 18; ― archidiaconus, v. Marbod; ― thesaurarius, 169.

Angiaco (de), v. ANGEAC.

Angivinus, v. l'Angevin.

ANGOULEME, Aengolismensis, 53; Aequalisina, 129; ― civitas, 6, 9, 28, 48, 57, 130; Aequanisinorum civitas, 3; ― urbis, 26; Aequolisnensium civitas, 115; Aequolisninsis, 116; ― Engolesina urbs, 35; Engolisina civitas, 30; Engolisma, 11, 12, 13, 18, 22, 59, 63, 64, 65, 66, 67, 69, 85, 87, 90, 97, 98, 107, 109, 121, 127, 146, 149, 159, 160, 174; ― civitas, 21, 34, 37, 60, 66; ― urbs, 76; Engolismensis, 8, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 30, 34, 40, 52, 53, 70, 71, 74, 75, 79, 81, 82, 83, 87, 88, 89, 92, 93, 96, 97, 100, 104, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113, 117, 118, 119, 120, 121, 123, 124, 131, 132, 133, 135, 136, 139, 141, 145, 146,

 

― 230 ―

147, 148, 149, 150, 151, 152, 153, 154, 155, 158, 160, 162, 163, 164, 165, 166, 167, 169, 170, 172, 173, 174, 175, 176, 177, 180, 181, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 190, 192, 193, 194, 195, 196; Equalinensis, 61; Equalisina civitas, 4, 37, 43, 49; Equalisininsis, 48; Equanisina civitas, 46; Equanisinorum urbs, 26; Equasina civitas, 43; Equolisninsis, 114; Equulisninsis, 116; v. capitulum; comes, v. Ademar, Arnauld, Audoin II, Foulques, Geoffroy, Guillaume I, II, III, IV, Vulgrin I, II; comitissa, v. Asceline; v. ecclesia, moneta.

Angoulême (d'), de Engolisma, v. Geoffroy, Robert.

ANGOUMOIS, Aequalisini , 2, 7, 41, 50, 52, 53, 59; pagus Aequalisninsis, 129; ― Aequalisnensium, 54; ― Engolesnensium, 45; ― Engolesninsium, 7; ― Engolismensis, 23, 30, 34, 37, 148, 149; ― Engolismensium, 25, 27, 28, 30, 52, 59; ― Engolisnensis, 47; Equalisini, 39, 72; pagus Equalisnensium, 44.

animalia, 151, 165; animalium, pascua, 105.

Anjac, v. ANGEAC.

Anne, Annas, 51.

anniversarium, 138, 197.

annona, 1, 38 , 70, 95, 98, 162, 172, 173.

Annunciatio Beatae Mariae, 138.

ANTOURNAC (Charente, arrt et con d'Angoulême, cne de Soyaux), mansus de Tornaco, 72; ― de Torniaco, 15, 127; ― v. Foucher, Itier, Jean.

anulus ecclesiae Xantonensis, 113; Karoli imperatoris, 130.

Apercébude, Apercebuda, Aperzeubuda, 141.

apostolica auctoritas, 127, 192; apostolicae sedis auctoritas. 124; ― sedis legatus, v. Gérard; apostolicum robur, 192.

apostolus v. Saint Pierre.

Apparitio Domini-Nostri-Jesu-Christi, ut Graeci dicunt, Epiphania, festivitas, 55.

Aptone; Aptonius, episcopus, beatissimus sacerdos, protector, 113 et n., 116.

AQUITAINE, Aquitaniae dux, v. Henry, Louis VII.

Ar. frater W. de Manla, 170.

arabilis terra, 86.

Arbert, Arbertus; ― de Coisac, de Coisac, 69; ― Vigier, Vigers, 194.

archangeli, 31, 44.

Archeaci honor, v. ARCHIAC.

Archembauld, Archembaldus, Archimbalt; miles, 77; ― v. Itier.

 

― 231 ―

ARCHIAC (Charente-Inférieure, arrt de Jonzac, ch.-l. de con), Archeaci, Archiaci honor, 154.

archidiaconus, v. ANGERS, ANGOULEME, ecclesia, SAINTES.

Archimbalt, v. Archembauld.

Archinaud, Archinaudus, v. Pierre.

archipresbyter, v. SAINTES, SAINT-PIERRE D'ANGOULEME.

archiva ecclesiastica, 116.

Arduin, Arduinus, 44; ― canonicus ecclesie Xanthonensis, 179; ― mansionarius, 50.

area, 120, 151.

argenti solidos, 9, 108; argentum pondera, 5, 31, 42, 46, 47, 56.

aries, 13, 103.

Armand, Armandus, 83; ― de Châteaurenauld, Castelli Reinaldi, de Castello Reinaldo, 81, 82, 83, 84; canonicus, 82 et n.

Arnauld, Arnaldus, Arnaudus, Arnaut, 35, 44, 47, 63, 103, 185; ― filius Ermengardi, 50; ― filius Siguini, 33, 34; ― frater Ademari comitis Engolismensis, 27 et n.; ― frater Landrici Airaudi, 40; ― frater Rainaldi Alonis et Willelmi, 101, 102; ― archidiaconus, 23, 29, 50, 51, 52; ― decimarius de Tauzac, 162; ― episcopus Petragoricensis, 108; ― magister, 164; ― pincerna Vugrini consulis Engolismensis, 134; ― sacerdos, 63; ― sacrista, 74, 75, 102, 112, 119, 122, 131 et n., 135, 188, 189, 191, 195; ― sacrista et levita, 163 et n.; ― d'Aidon, de Aladone, 72; ― Aimar, Aimari, frater Aimari Pousat et Fulcaudi Aimari, 99, 100; ― Amaugier de Salles, Amaugir de Salis, 181; ― Audoin, Audoi, frater Fucaudi Audoini, 185; ― Barbe, Barba, filius Benedicti Pelatani, 143, 144, 145; ― Bessareze, Bessareza, 73 et n.; ― Bompar, Bompar, Boni Paris, 28; ― Bouchard, Bocardus, Bochardus, Bocardi, Bochardi, Bucardus, Burcadi, 85, 100, 101, 186, 187; ― filius Arnaldi Bocardi, 187; ― de Brumont, de Brumont, 121; ― Caille, Callia, frater Roberti, 21; ― Cellebraye, Celabracus, 64; ― Chabot, Caboti, 119; ― Charel, Chareu, 140; ― de Chasec, de Chasec, 136, 137; ― des Combes, de Combis, canonicus, 88; ― Constance, Constantii, Costancii, 137, filius Constantii et filiae Ademari, 143; ― Corgnol, Cornoil, filius Aimerici Cornoil, 87; ― Dambureis, Dambureis, 111; ― Delsol, Delsol, 142; ― de Dignac, de Dignac, Dinac, clericus, 183, 187; ― du Puy, Puigeti frater Robberti,

 

― 232 ―

canonicus, 146; ― Guillaume, Willelmi, frater Petri, 189; ― Isembert, Isemberti, 40; ― Itier, Iter, hostiarius, 70; ― Jean, Johannis, filius Johannis de Tornac, 143; ― Lambert, Lambert, hostiarius, 69; ― Massel, Massel, hostiarius, 69; ― Pape, Papi, Papis, 147, 165; ― Pierre, Petri, 123, 143, 144, 145; ― Pineu, Pineu, 187; ― Pomat, Pomat, canonicus, 88; ― Ponchat, Poncat, Ponchat, Ponchati, 87, 111, 164, 184, 185, nepos Arnaldi sacriste, 135, canonicus, 134, et sacrista, 70, 71 et n., 111, 132, 140, 162, 170, 182, 184 et n., 180, 187, 190, 196, frater Robberti, 144; ― de la Porte, Porta, de Porta, 77, 90, canonicus, 59, 133; ― Raymond, Raimundi, 184; ― Rat, Rat, 74; ― Robert, Rotbert, 77; ― de Saint-André, Sancti Andree, de Sancto Andrea, 87, 157, 160, canonicus et levita, 137, 152, sacrista, 137; ― Seguin, Seguini, filius Seguini capellani de Rouret, 168, ― Seschave, Seschaves, 151, 162; ― Testaud, Testaudi, 118, frater Willelmi Testaudi, 172, 173; ― Timon, Timos, 73 et n.; ― v. Constantin, Gerauld, Hugues, Pierre.

Arnoul, Arnulfus, 47; ― episcopus Sanctonensis, 15.

Arre, Arras, Arra, v. Foucauld.

Arsende, Arsendis, 177; ― filia Dodoni, uxor Gauscelmi, 7; ― filia Petri de Sonavilla et Petronillae de La Mota, 174, 175; ― soror Ramnulfi de Insula, uxor Willelmi Isimberti, 132.

Arvennia, Arvernae, v. AUVERGNE.

Asceline, Ascelina, comitissa Engolimensis, 68.

Ascensio, festivas, 159, 195.

ASNIERES (Charente, arrt et con d'Angoulême), in villa nuncapante Asenarias, in vicaria Sancti Genesii, 54 et n.; d'Asnières, de Asneries, v. Ménard.

assercio muneris, 35.

Assomptio Sanctae Mariae, 158, 159, 195.

Atiac, Atiac, de Atiaco, v. Gerauld, Guillaume.

Aubert, Adalbertus, Aubertus, 45; ― sacerdos, 58; ― scriptor, 28, 46, 58; ― v. Gerauld.

Aubeterre, de Alba terra abbas, v. Guillaume.

auctor causae, 179.

auctoritas, 1, 185; ― episcoporum, 107; ― legum, 31; ― prisca et moderna, 60; ― sacrorum, 26, 59; ― Sancti

 

― 233 ―

Petri, 107; ― sanctorum, 2; ― sanctorum patrum, 96; sedis apostolicae, 124, 127, 192.

Audebert, Aldebertus, Audebertus, monachus Sancti Martini, Lemovicis, 109; ― sacerdos, 63; ― Rigaud, Rigaudi, 71.

Audiere, Audierius, 179.

Audoin, Aldoinus, Alduinus, Audoi, Audoinus, Audonius, Hilduinus, filius Ursonis de Juliaco et Emiliae, 36; ― capellanus de Marton, 121; ― filius Willelmi comitis Engolismensis et Girberge, 29 et n.; ― frater Guillelmi Petragoricensis episcopi, et Ugonis, 84; ― frater Willelmi Alduini, Bernardi Alduini et Arnaldi, 103, 104, 105, 106; ― II comes Engolismensis, filius Willelmi comitis et Girberge, 13 et n., 59, 60 et n., frater Gaufredi, 7 et n.; ― Bernard, Bernardus, 150; ― Borel, Borellus, Borreus, 82, frater Roberti Montis Berulfi, Willelmi Petragoricensis episcopi, Hugonis de Martonno et Rotberti, 85 et n.; ― Boutrant, Boutrant, 191; ― Gauz, canonicus, 86; ― Ostend, Ostend, Ostendi, Ostent, Ostenz, 90, 179, filius Ostendi de Montiniaco, 84, frater Aiszonis Ostenz, 40, 78, 89 et n.; ― de Roffy, de Rufeio, 111; ― Truauld, Trualdi, Truaudi, Truaut, 91, 117, 123, 143, 144; ― v. Bernard, Foucauld, Guillaume, Elie.

Audrand, Adalramnus, prepositus, 3.

Aufard, Aldefardus, 43.

AUGE (Charente, arrt d'Angoulême, con de Rouillac), Algense alodium, 93; ― territorium, 96, 97 et n.; ecclesia Sancti Medardi de Alga, 112.

aula, 94.

Aulard, Adalardus, Aladardus, 46, 47; ― diaconus, 26, 42.

Aumand, Adalmandus, vicarius, 3, 28, 46, 58.

Aumant, Aumant, 188; ― v. Bernard, Hélie, Jean.

Aument, Alment, 65.

Aurade, Alradus, clericus, 56.

Aurea Valle (terra de), non identifié, 150.

auri librae, 3, 5, 9, 27, 31, 42, 44, 46, 47, 51, 56, 58, 60; 97.

AURIAC-DE-BOURZAC (Dordogne, arrt de Ribérac, con de Verteillac), ecclesia de Auriaco, 126 et n.

aurifex, v. Airauld.

AUSSAC (Charente, arrt d'Angoulême, con de Saint-Amant-

 

― 234 ―

de-Boixe), de Alterio ecclesia, 126 et n.; de Aussac, 190; de Auterio terra, 64; ― capellanus, 156 et n; prepositura Dauter, 197; Dauterii terra, 64.

Auterius, v. AUSSAC, Autier.

Autier, Auterius, 31; ― venerabilis, 30.

AUVERGNE, Arvernae, 19; Arvernnia, 21.

Auvignac, (d'), de Auvignac, v. Reine.

Auvissier, Alvisser, v. Jousseaume.

Avatale, Avatalus, diaconus, 39.

avena, 86, 173; avenae quaesitio quae civada dicitur, 105.

Aveningiis, v. LES AVENANS.

Avierne, Avierna, 195; ― uxor Gaufridi Fulcherii, 162; ― uxor Roberti Callia, 21.

Azo.., 190.

 

B

 

B. magister scolarum, 195.

Baciacensis, Baciacus, v. BASSAC

Bacios, Bacios, v. Raymond, W.

baculus episcopalis, 133.

Baillarger, Bailargir, v. Ge.

Baisac, Baisiaco (mansus de), non identifié, 21 et n.

balaium, 139 et n.

Baldrandus, v. Baudrand.

Baldricus, v. Baudry.

bailla, 95, 139; balliae procurator, 187.

Barbe, Barba, v Arnauld.

Barbezieux, Berbezil, Berbezilius, Berbezillus, v. Itier, Rigault.

Barda, v. le Barde.

BARDEVILLE, V. CHATEAUNEUF.

Bardon, Bardonus, mansionarius, 59; mansus quae nominatur Bardoni de Gimniaco, 23.

Baredot, v. LA BARDE.

Barouc, Barucius, servus, mansionarius, 61.

basilica, v. SAINT-MARTIN DE LIMOGES, SAINT-PIERRE D'ANGOULEME.

BASSAC (Charente, arrt de Cognac, con de Jarnac), Baciacus, 130 et n.; ― villa in pago Sanctonico, 26 et n.; ― Baciacencis, Batiacensis, 98; ― abbas, 99, v. Geoffroy; Batiasenses monachi, 98.

BASSEAU (Charente arrt et con d'Angoulême, cne de Saint-Michel), in nave Basselis, 106 et n.; portus de Bassellis, 146; Bassellis, 146.

Bassiaco (in), v. BESSE.

Batiacensis, v. BASSAC.

Baudidanem Villam, v. BOURG DES DAMES.

 

― 235 ―

Baudrand, Baldrandus, Baudrandus, v. Pierre.

Baudry, Baldricus abbas Burguliensis, 18.

beata, beatus, v. Saint, Sainte; Beata Maria, v. Notre-Dame.

beatitudo, 116.

BEAULIEU, à ANGOULEME, ecclesia Beatae Mariae, Belli Loci, 150 et n.; Belli Loci, 124 et n.

BEAULIEU (Charente, arrt d'Angoulême, con de La Valette, cne de Dignac), ecclesia Belli Loci, 127; ― Beatae Mariae Belli Loci infra honorem Martonni. 120 et n.; Sanctae Mariae Belli Loci monasterium, 8; ― capellanus, 156.

BECHERESSE (Charente, arrt d'Angoulême, con de Blanzac), ecclesia de Bercelia, 125 et n.

Begon, Bego, 189.

Belabrege, Belabrega, v. Lambert.

Belutrudis, v. Beltrude.

Beliarde, Beliardis, 54.

Bellus Locus, v. BEAULIEU.

Beltrude, Beletrudis, uxor Ainardi, 26, 27.

benedictio levitica, 115.

Benedictus, v. Benoît.

beneficium, 121; ― ecclesiae, 101; ― ecclesiae, tam corporale quam spirituale, 175; ― et societas loci, 80.

Benoît, Benedictus, 67; ― canonicus, 194; ― Peletanus, Peletani, 143; v. Gérauld, Guillaume, Pierre.

Benont, Beunont, v. G., R.

Bérauld, Beraldus, Beraudus, capellanus ecclesiae Sanctonensis, 112; ― de Vignolles, de Vineolis, 7.

Berbezil, Berbezilius, Berbezillus, v. Barbezieux.

Bercaut, mansus, non identifié, 189.

Bercegollo (ecclesia de), v. SAINT-LAURENT-DE-BELZAGOT.

Bercelecia (ecclesia de), v. BECHERESSE.

Berciagolo Villa, v. SAINT-LAURENT-DE-BELZAGOT.

Berenger, Berengarius, Berengerius, 35, 159; ― nepos Focaudi de Veireires et Iterii, canonicus, 182, 183; ― judex, 40; ― judex de Jullac, 175, 176.

Berland, Berlandus; ― mansionarius, 25, 41.

BERNAC (Charente, arrt de Ruffec, con de Villefagnan), curtis Brenad, de Brenad, in vicaria Briocinse, 56, 57 et n.; ecclesia de Brenaco, 126 et n.

Bernard, Bernardus, 35, 58, 64, 177; ― filius Willelmi et Dominice, 6; ― canonicus,

 

― 236 ―

105; ― hostiarius, 15; ― sacerdos, 90; ― subvicarius, 28, 46; ― Audoin, ― Alduini, Audoini, 164; ― frater Willelmi Alduini et Arnaldi, 103, 104, 105, 106; ― Aumant, Aumant, 188; ― de Brie, de Bria, 148, 149; ― de Buchac, de Buchat, 186; ― Churraut, Churraut, 142; ― Fossat, Fossat, 77; ― Guichard, Guiscardus, filius Ebuli de Tresliz, 33; ― de Juillac, Juliaci, 64; ― l'Angevin, Angivinus, 68; ― Rebourc, Reborc, Reburc, 180, 181; ― de Trie, de Tre, de Tren, 134, 135, 164, canonicus, 160, et sacerdos 138; Unnas, Unnas, 184; ― v. Aimery.

Bernilde, Bernilda, mansionaria, 25, 42.

Bertrand, Bertrandus, Bertrannus, 56, filius Aimerici Bernardi de Sancto Frontone, 91; ― v. Constantin.

Bessareze, Bessareza, v. Arnauld .

BESSE (Charente, arrt de Ruffec, con d'Aigre), in villa quae dicitur Bassiaco, in vicaria Briocinse, 57 et n.

Beunont, v. Benont.

bibliothecarius Sanctae Romanae Ecclesiae, v. Jean Caetani.

Bifard, Bifardi, borderia, 84.

Blanchard, Blancardus, Blanchar, Blanchart, v. Etienne, Guillaume.

Blanchet, Blanchet, 81; ― borderia, 81.

BLANZAC (Charente, arrt d'Angoulême, ch.-l. de con), Blandiacensis, Blanziacensis, Blanziaci abbas, v. Adémare Straac, Guillaume de Nersac; ecclesia de Blanzaco, 126 et n.

Bligier, Blitgarius, 39.

Bochard, Bochardus, v. Bouchard.

Bodet, Bodet, 188.

Boconaula, v. LA-FONT-BACONNAUL.

Boer, Boer, v. Itier.

Boesma, v. la Boeme.

Bofil, v. Bonfils.

Bollandistes, 114 n.

Bompar, Bompar, Boni Paris, Bopar, v. Arnauld, Guillaume, Elie.

Bonafilia, v. Bonnefille.

Bonefacius, v. Boniface.

Bonfils, Bofil, v. Raoul.

Bonhomme de Brie, Bonus Homo de Bria, 52.

Boniface de Bouteville, Bonefacius de Botavilla, 117.