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Fonds Périgord - Tome 77

Lespine

Chartes du Périgord (360-1206)

 

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Note préliminaire (C.R.) :

Une bibliographie « reconstituée » a été placée par nos soins à la fin de l’ouvrage. Elle n’est pas exhaustive.

Ce travail de « copiste de l’ère numérique » souffre évidemment de beaucoup de défauts. Le lecteur critique peut nous communiquer ses remarques à l’adresse suivante : claude.ribeyrol@neuf.fr.

Il est à noter que quelques unes de ces chartes se retrouvent sur notre site, sous les entrées « Cartulaires » ou « Gallia Christiana », avec parfois de menues variantes.

Nous publions ici les Notes et commentaires de M. Marcel BERTHIER à ce sujet.

 

f° 1 v° (vers 360)

Relation du voyage de Saint Hilaire, évêque de Poitiers, et de Saint Just son disciple, à Périgueux, pour y honorer le tombeau de Saint Front, premier évêque de cette ville.

L’auteur de la vie de St Just dit que Hilaire étant de retour de son exil vint visiter le sépulcre de Saint Martial, avec Saint Just, son disciple, pour le remercier des grâces qu’ils avoient reçu de notre Seigneur, par son intercession. Ensuite ils allèrent à Périgueux, pour honorer St Front, apôtre de ce pays. Et trouvant en son chemin un lieu fort agréable, il y fit bâtir une chapelle, et quelques cellules pour ses disciples, et à son retour la consacra. Or, comme il instruisoit plusieurs payens qu’il avoit convertis, Saint Just gardoit l’asne, que le saint évêque montoit, lequel paissoit en un champ voisin. Cependant Saint Just fut attaqué du sommeil, et un loup sortit de la forest, entraîna l’asne après soy, pour en faire curée. Saint Just s’éveillant, et ne trouvant sa beste, se mit en oraison, et le loup ramena aussitôt l’asne, sans luy avoir fait aucun mal. Ils revindrent à Limoges, et de là à Poitiers, où Saint Just guérit un jeune homme perclus de la main droite, et ouvrit les prisons par ses prières.

(imprimée dans les Annales du Limousin, par le  P. Bonnav. de St Amable, 3ème partie, Limoges 1685, tome 3, p. 118.)

f° 2 r° (vers 540)

Fragment d’une notice écrite dans le IXème siècle, dans laquelle il est fait mention du testament de Saint Cybar, et de celui de Félix Aureole, comte de la ville de Périgueux, son père.

Itaque cum consilio fratrum et populorum, et Stodili episcopi Lemovicensis, levatum est corpus S. Alpiniani, de loci ubi juxta corpus Sancti Martialis fuerat sepultum, et caput ejus reservaverunt monachi cum reliquiis que venerantur in basilica S. Salvatoris …. Translatio peracta est, et celebratur XIIII kl. novembr. territorio Petragoricensi, ubi est consctructum coenobium in honore S . Martialis, quem locum ab antiquo S. Eparchius[1], antequam derelinqueret seculi habitum, una cum patre suo comite Petragoricae urbis nomine Felice Aureolo, facta testamento, S. Martiali concessit. Et ulteram vicinam possessionem Aemolaru[2] vocabuli, S. Martino Engolismensis mnasterii traddidit, ubi ipse postmodum vitam caelestem ducens, tumulatus est, hodieque ibidem requiescit, multis fulgens miraculis.

Senescente vero  tempore, et depereunte justitia, locus Palmatensis invasus est, et in fiscum redactus regium quem postea gloriosus rex Francorum et Romanorum imperator Carolus potestati S. Martialis restituit, in qua nunc manet.

(Bibliothèque nationale, ex collection J. Besly, volume noté C, parmi les extraits des chartes concernant l’abbaye de Bourgueil, résidu de la bibliothèque de St Germain des Prés, portef. B.)

f° 3 r°

Extraits du testament de Saint Yrier, dans lequel il est fait mention d’une celle, ou oratoire bâti à l’honneur de Saint Médard, près d’Excideuil.

Ego Aredius presbyter et Pelagia[3], sana mente, integroque consilio, donamus tibi S. Martine, per hujus testamenti paginam, medietatem Gricicuris, cum omni jure suo, aliam vero medietatem cum omni jure suo in Attano consistentes monachi nostri in perpetuo, te S. Martine deffensante, possideant, ea videlicet ratione, ut monasterium quod, Domino inspirante, nos fecimus, et monachos quos ibi Deus ordinare jusserit, id est, tam de ingenuis, quam de servis nostris, tibi, domne Martine, fecimus ordinandos. Commendamus cellam quoque nostram in honore S. Medardi dedicatam, que sub Gaudamnaro sita esse videtur, ut vulgo Exidolium appellatur, cum omnibus suis pertinentiis, monachi Attanenses, te domne Martine deffensante, possideant. Aredius in Christi nomine, peccator, presbyter, testamentum nostrum scripsi, relegi, sub die pridie calend. novembris, anno  XVII regni domni nostri Sigeberti Regis. Alidius, rogante domno meo Aredio et pelagia, testamentum nostrum confirmavit. Pelagia testamentum nostrum relegi et subscripsi. Calpurnus, rogante domno meo Aredio et Pelagia, testamentum hoc confirmavi. Leo rogatus a domno Aredio et Pelagia, testamentum hoc confirmavi. Nectarius testamentum hoc confirmavi, rogante domno Aredio et Pelagia, sig. Adelfi subdiaconi. S. Nectarii.

(imprimé en tout, ou par extraits dans Gallia Christiana, edit. I, tome 4, p. 99, edit nov., tome 2 instrumenta, col. 177, carta 21 – Mabillon, Analect. Vet. p. 208 – Ruinart, Append. vitae S. Aredii, inter opera Gregor. Turon., col 1308, ex archiv. Sancti Martini Turon. etc.)

f° 4 r° (vers 577)

Fragment d’une charte de donation de plusieurs églises, faite à l’abbaye du Vigeois en Limousin, par Aredius prêtre, et Pélagie sa mère.

Aredius presbyter, et genitrix mea Pelagia  cedimus et condonamus Deo et Sancto Petro Apostolo, ad monasterium Vosidense apud Lemovicas, monasterium Sancti Michaelis, et ecclesiam Sancti Petri de Naves, et ecclesiam Sancti Martini Spartiniaco, et ecclesiam Sancti Galli, et ecclesiam de Camboliva, et ecclesiam de Baissiaco. Si autem monachi vosidensis monasterii nobis solatia praebuerint, domus  Texitoialo[4] portionem nostram, et centum aripentos vinearum, et curtim de Siciaco[5] et mansum de Columbes ; de Vultuziaco, et mansum de Faorgiis de Alaciaco. Istas res denominatas sana mente et integro consilio judices cerciores rerum nostrarum, metuentes casus fragilitatis humanae, ne nos subito mors prevenire incautos valeat, condonamus atque concedimus Deo et Sancto Petro Apostolo, pro salute animarum nostrarum, omniumque parentum nostrorum. Facta sunt haec sub die pridie kal.  novembr., XI anno regni nostri Segeberti regis. Quicumque autem dona ista, quae de rebus propriis sub testamento fecimus, sibi violenter vendicaverit, excommunicatus sit et anathematizatus.

Hoc monasterium Sancti Petri quod Vosias appelatur, post mortem Sebastiani abbatis, beatus Aredius destructum restauravit, et innumeris benficiis celeberrime ditavit. Predictus vero Sebastianus ipsum beatum Aredium in pueritia litteris imbuerat, post cujus discessum, restaurat monasterio, monachis XIIcim ibi collectis, nepotem suum Astidium, virum ilustrem abbatem prefecit. Dedit etiam huic monasterio alias ecclesias, aliaque predia, sicut in preceptis Beati Martini Turonensis plenissime invenitur.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, extrait du Cartulaire de l’abbaye du Vigeois, écrits de la main de Baluze, p. 54 au folios 72 et 73 du cartulaire – copie du même cartulaire parmi les mss. de Gaignières, folios 60 et 61.)

f° 5 r° (640)

Extrait du privilège accordé par le pape Jean IV à l’abbaye de Saint Faron de Meaux, qui fut souscrit par 26 évêques, dont le dernier est Marcus, évêque de Périgueux.

Johannes episcopus, servus servorum Dei, dilectissimis fratribus universis coepiscopis per Franciam constitutis, etc.

In Dei nomine Manricus, Engolismensis urbis episcopus, hoc[6] privilegium consentiens, subscripsi (9).

Verus licet peccator, Rotenae urbis episcopus, hoc privilegium consentiens subscripsi (22).

Sebastianus peccator, Agennensis urbis episcopus, hoc privilegium consentiens subscripsi (25).

Marcus, propitio Christo, Petragoricae urbis episcopus, hoc privilegium consentiens subscripsi.

(imprimée au long dans l’Histoire de l’Eglise de Meaux, par D. Toussaints Duplessis, tome 1, p. 656 et suiv. note 24, Paris 1731 in 4°)

N.B. Mabillon fait mention de ce privilège (Annal. Bened., tome IV, append. p. 752), d’après un fragment qu’il en avoit trouvé dans la bibliothèque de Ste Geneviève de Paris, sur la couverture d’un livre, qui avoit appartenu autrefois à l’église de Senlis. Mais D. Toussaints Duplessis l’a donné en entier sur une copie écrite du temps de François Ier que l’on conserve dans les archives de l’abbaye de St Faron, et qui avoit échappé à la diligence du P. Mabillon.

Quoiqu’il soit facile de prouver par toutes sortes de raisons, que cette pièce est fausse, il est néanmoins à présumer qu’il y en a eu une véritable, et que le fabricateur de la pièce, qui, suivant D. Toussaints, n’a vécu qu’après le premier auteur de La vie de St Faron a voulu coudre les dates de quelque privilège véritable, dont il avoit la copie devant les yeux, avec celui qu’il fabriquoit, et que les noms de tous ces évêques ne sont pas de son imagination. Au reste, l’historien de Meaux pense qu’on peut le rapporter à l’an de J.C. 640, et qu’au moyen de cette époque, on pourroit peut-être rectifier la chronologie de divers évêques de la France.

Tyca Sanctum Leothadium appellant. Ex communi sententia Leothadius, Moissiacencis abbas, sub Sancto Desiderio, episcopo Cadurcensi, fuerat, et in Ausciensi cathedra sedit, ad annum usque 718. Hoc ultimum non admittunt Galliae Christaniae auctores tome 1, pag. 159 ; quod a tempore St Desiderii, anno circiter 653, vita fucti, ad annum usque 718, nimium sit temporis spatium. Haec vero nihil ad nos, qui Leothadium anno circiter 653, episcopum ordinatum, eumdem esse conjicimus cum Leucado, qui anno circiter 670 Burdigalensi concilio subscripsit.

(imprimée dans la Collection des conciles de la Gaule, par Dom Labat, édit. de Didot ainé, 1789, tome 2, col. 351 et suiv., sous le titre suivant : « Concilium burdigalense, reformationis causa celebratum, anno Christi DCLXX, Childerici II in Neustria I, Vitaliani papae XIV, nunc primum editum ex schedis Baluzii ».)

f° 7  r° (752)

Genealogia Beati Aredii abbatis, et Sanctae Karissimae ejus proneptis, ipsiusque Karisimae testamentum.

In nomine Domini nostri Jesu Christi, narratio generationis Aredii eximii abbatis incipit ita.

Suldeca nobilis femina, regis Childeberti, et Mathildis[7] reginae filia, genuit Astidium Lemocicensem episcopum, qui Treveris ortus, favente  Domino, in Lemovicae urbe episcopus, postea sublimatus est. Ipse denique Astidius habuit conjugem benignam nomine Neclam ante suum episcopatum, cujus fuit germana dives Frontonia, cujus fuerunt Nataliaci praedia. Astedius ergo et Tecla uxor ejus genuerunt Liverium, Adtecum, Dulcicium, Adtecam et Austilianam. Liverius vero genuit Sperium et Pientiam. Adtecus genuit Eustachium, Ruricium et Peladiam. Dulcicius autem genuit Ambrosium, Severum sanctissimum, quem veneratur Biturica plebs, super ligeris alveum, et Ravennatem Basolum. Adteca genuit Clarum tutelensem et Hispanum martyrem. Pientia autem genuit Petragoricum Leoncium. Ambrosius vero genuit Julium, Industrium et Eusebiam. Eusebia vero genuit Savinam  Salicam. Savina genuit Optatum Biturigensem venerabilem archiepiscopum. Optatus igitur genuit Poponiam  Godefredi Flandrensis uxorem et Ocilium suessionensem nobilissimum praesulem.  Pelagia vero  genuit Cartheriam et Eulaliam et Mummulum. Cartheria autem genuit Pelagiam Sanctissimam, et Savinam Aredii amitam. Pelagia ergo regis Theodeberti neptis et vire jus Jocundus, Lemovicorum princeps nobilissimus genuerunt Aredium, virum eruditum, regis supradicti cancellarium et Eustachium fratrem ejus, Germanam et Consortiam. Consortia autem genuit Astidium, Pientiam et Basiliam. Pientia genuit Ocilum. Basilia uxor Dodonis Biturice principis, genuit Pugiam et Karissimam.

Unde ego Karissima Christi ancilla, illis supra memoratis parentibus nobilissimis, et scriptum  est, veraciter procreata, notum fieri volo omnibus christianis donum et condonationem quam de meo alode fieri volo domno ac dilectissimo Aredio abbati, et famulis sibi in coenobio Atano devote, subditis, et Sancto Juliano, ac pretioso thesauro reliquiarum ibi famulantibus,  de quadam possessiuncula mea  quae vocatur Rausolia, videlicet monasterium Sancti Martini Turonensis, consecratum in ipsius honore, cui presidet Domnus Ebroicus, cum ecclesiis quae ad illud pertinent, et cum ducentis mansis et trecentis bordariis, et totum quod pertinet ad ista.  Sit namque super hoc firmiter  ratum, tali conventu quatenus dum vixero, totum sit in mea potestate, exceptis quinque solidis, omni anno, loco supradicto redditis ; post meumque discessum, Alanus locus possideat Rausoliacum coenobium, et monachi ipsius loci honorifice ibi corpus meum sepeliant. Jam  enim ibi habetur mausoleum meum, quod centas libras argenti a Gilberto nobilissimo comite Narbonensi comparavi. Census vero talis constituatur omni anno, quod ad missam Sancti Juliani, Rausoliacenses monachi super altare ipsius loci decem solidos censualiter mittant, et  de propriis relictis Rausoliacum coenobium ingredientibus, medietas sit famulis Beati martyri memorati Juliani. Denique fratres attanenses ad festivitatem Sancti Martini, secundum posse, tres vel quatuor, aut quantumcumque voluerint, causa honoris vigilias celebrare libenter veniant, et pacem inter fratres ibi relinquant. Talis mos deinde inter illos habeatur, ut ab ingressuris Rausiolacum monachis, loco prefato(s) Juliani et habitatoribus ejus professio et fidelitas ante ingressionem primitus promittatur. De ecclesiis quoque et de mansis, seu de bordariis supra nominatis, qualiter unicuique loco serviatur, in aliis scriptum preceptis videri potest. Si quis ex hac hora, hanc ordinationem vel donationem Sancto Juliano et mihi dilectissimo in Christo Aredio videlicet abbati, et famulis ibidem servientibus contradixerit, vel calumniaverit, maledictus per aeternum videatur, et cum Datan et Abiron[8] vel aliis damnatis sit maledictus, et in infernum inferiorem in illis ardentibus flammis cum vermibus non morientibus male damnatus. Descendantque super eos maledictiones omnes quae scripta sunt in omnibus libris. Precor itaque quatenus amen, amen dicatur a cunctis fidelibus christianis.

Facta est ordinatio vel donum istud mense septembrio, indictione prima, luna quinta, Vesano Childerico, regali sede ejecto, atque Pipino rege piissimo a Francis in eodem regno pro eo constituto, ac Lemovicam totamque Aquitaniam duce Gaifero imperante, necne Roricio prefatam Lemovicam praesidente, inde episcopus a Domino preelectus erat. Signum karissimae Christi famulae. Signum Roricii Lemovice sedis episcopi. Signum Ebonis Albunonensis principis. Signum Rigaldi Cambonensis. Signum  Ebalonis comitis. Signum Aimoini prepositi. Signum Heldoini monachi. Signum Guilabaldi Viloadensis. Signum Archenaldi Duuorensis. Signum Dagulphi clerici. Signum Arduini vicedomini. Severus Sancti Martini notarius hanc chartulam scripsit, quam quadrigenti episcopi in Romana synodo confirmaverunt, domno papa Sylvestro annuente, ceteris amen, amen, consona voce respondentibus.

(Cette charte est imprimée dans les Mélanges curieux du P. Labbé, tome 2, p. 405, Paris, in 4°, 1651 – Gallia Christiana, edit. 1, tome 4 p. 99 ex Cartophyl. Sancti Martini Turon. – on en trouve un extrait dans D. Marrier, Bibliotheca Cluniacensis …, notae ab Andr. Duchesne Paris 1614, p. 29 etc.)

f° 8  r° (781)

Praeceptum Caroli magni, concessum Launo episcopo, pro monasterio Sancti Eparchii Engolism.

Dominus Rex Karolus de Castro Fronciaco ad Egolismam revertitur, ubi firmavit Sancti Eparchii, preceptum.

In nomine Sanctae et Individuae Trinitatis, Karolus gratia Dei rex. Quicquid pro utilitate servorum Dei efficere contendius, pro futurum nobis ad futuram felicitatis vitam obtinendam, nullatenus dubitamus. Itaque notum sit omnibus  Sanctae Dei Ecclesiae fidelibus, et nostris praesentibus atque futuris, quia venerabilis vir Launus Aequisinae episcopus ecclesiae, ad nostra accedens excellentiam, innotuit qualiter Sancti Eparchii monasterium, sui siquidem regiminis clericis, villas quasdam usibus lorum habendas contulerit, et  stipendiis eorum perpetua lege tradendas deputaverit. Unde  firmatis gratia attitudinis nostrae quoque petiit ex eadem negotio praeceptionem. Nos inquam, rationabilem petitionem ejus clementes  audientes, et firmationis praeceptum hoc fieri jussimus, et easdem res eidem inscribi pleniter fecimus. Hoc est in pago Equalisninse super fluvium Tolveram, Magnacum, Vivennacum Vasnacum, cum eorum appenditiis, mansiones etiam quae sunt in aspectu ipsius Sancti  Eparchii monasterii. Et in Monterione terras apsas cum piscinis. In Visaco mansum unum Roliacum quoque super fluvium Notram cum suis adtinentiis. Baudidanemvilam et de Camelon, et collationem quondam Radulfi, et illas res quas Dructannus  et Samuhel Diaconus, per instrumenta cartarum eidem monasterio contulerant, Daviacum siquidem et Condolon, cum Ruliaco minore, et in Torciaco ecclesiam cum mansis  duobus, Sertors  villam cum suis appenditiis, et in Cavannaco villam cum suis … in pago vero Petragorico, super fluvium Nizonnam, Louon cum suis appenditiis, Tomolatum super fluvium Dordoniam et in pago Santonico, Montemvillam et Baciacum cum suis attinentiis, et in Triaco mansos  duos. Et in Vertena terras apscis, collationes Adraldi. Has denique res superius dictas Sancti Eparchii monasterii clericorum usibus et stipendiis haberi deputatas omnino confirmamus, videlicet at nulli liceat aliquimodo suprascripte episcopo civitatis aut alii cuilibet persone, exinde aliquid ab eis substrahere aut imminuere, sed quicquid ex eisdem rebus juste et rationabiliter fieri potest,  secundum proprii pontificis canonicam administrationem usibus et stipendiis, atque diversis utilitatibus supradicti loci  clericorum, perpetua lege inviolabiliter delegentur. Quatinus sine aliqua intolerabili necessitate pro nostra et omnis populi christiani  salute, divinam misericordiam cotidianis precibus eos exorare delectet.  Ut autem haec attitudinis nostra confirmatio semper in Dei nomine meliorem habeat vigorem, manu nostra eam  subter firmavimus et de anulo nostro eam sigillari jussimus. Data VIII id. septembr., indictione XV, in anno XIII regni Karoli gloriosissimi regis. Actum in Ecalesina civitate, in Dei nomine amen. (6 septembre 781).

(Bibliothèque nationale, extrait d’un manuscrit in folio d’une écriture du XIème siècle, cotté 5927 f°s 263 et 264. Ci-devant ex Bibliothèque Jac-Aug. Thuani, cod. Colb. 797 Regius 4902. Nunc, ut dictum est, 5927.

Ce manuscrit qui est en parchemin et d’une belle conservation, est composé de 151 feuillets, et contient : (1) Ademari Engolismensis chronicon ; (2) Vita Karoli magni per Eginhartum ; (3) le diplôme ci-dessus ; (4) une charte d’environ l’an 1030, concernant le Poitou, imprimée dans Besly et D. Bouquet.)

f° 9  r° (vers 800)

Fragment d’une charte du tems de Charlemagne, tirée des archives de l’abbaye de Sordes dans le Béarn ; dans laquelle il est fait mention des familles de Saint Astier, de Saint Léon et de Milon en Périgord.

Milo Leo fuit patre Stampensis, inter Italiam et Apuliam ubi est Sanctus Angelus ; matre vero Petragoricencis de Sancto Asterio et de Sancto Leone. In consecratione Sorduensis ecclesiae, fuerunt hic apostolicus Milo Leo, Turpinus Remensus archiepiscopus … coetera de sunt in ms. cod.

(Bibliothèque nationale, mss. de Dom Claude Estiennot, Antiquitates Vasconie Benedictinae, tome 1, cot. n° 454, f° 659, carta XII, Authent . probationes pro coenobio S. Johannis Baptiste Sorduae, ad confluentiam utriusque gavi Palensis et Oleronensis. Vulge Sordes.)

f° 10  r° (804)

Charta fundationis monasterii Palnatensis, apud Petrocorios, a Davide et Benedictana.

Placuit nobis ut monasterium nostrum, quod edificavi vel dedicavi in honore Sancti Salvatoris et Sancti Benedicti, Palnato nomine, in pago Petragorico, et ut ibi honoretur Sanctus Martialis, qui in civitate Lemovicas requiescit, et aliorum sanctorum corpora, cedere et condonare deberemus, quod et fecimus. Ergo cedimus ibi ipsum monasterium cum suis officinis, cum cellulis et villis et omni supellectile, necnon et appendiciis, tam in ipso pago, quam in aliis, et cum ipsis mancipiis ibidem commanentibus, cum domibus, edificiis et terris, vincis, sylvis, officinis, piscatoriis, pascuis, aquis, aquarum ve decursibus, mobilibus et immobilibus, cultum et incultum, et quod acquirendum est; omnia et ex omnibus totum et ad integrum, quantum ad ipsum monasterium aspicit, et nostra cernitur esse possessio, partibus Sancti Martialis, ad opus monachorum cedimus vel transfundimus ad habendum vel possidendum, et faciat exinde pars ecclesiae, quiquid melius elegerit, exceptis tantum in pago Caturcino, ubi Sancta Metronia recquiescit, et Lentiniaco. Quantum ibi habeo de Petragorico. Facta cessione ista, mense februario, anno IV regnante Karolo imperatore. S. David. S. Benedictae, quae cessionem fieri vel adfirmare rogaverat. S. Dodonis. S. Berengarii.

(Cette charte est imprimée dans Mabillon, Annal. Benedict. Appendix, tome 2, p. 717, charta 37a ; ex archivo Sancti Martialis Lemovicens., voy. le même ouvrage, tome 2, p. 371, lib. 27  c. 37 – on la trouve aussi dans Dom Claude Estiennot, Antiquit. Benedict. Petrag., Authenticae probationes pro Palnato monasterio, page 233, carta II, ex Cartul. Sancti Martialis Lemovicens. – Mr de Bréquigny en donne ainsi le titre et la date, dans la Table chronolog. des chartes, tome 1 p. 137 : 804, février, sans quantième, Charta fundationis monasterii palnatensis apud Petrocorios, mense februario, anno IV, regnante Karolo imperatore. Mabill. Annal. Benedict., tome 2 p. 717 ex Arch. Sancti Martialis – Je suis surpris de ce que les derniers éditeurs du Gallia Christiana ne la rapportent pas, ils ne font que la citer, tome 2, col …)

f° 10  v° (809)

Mort du comte Auréole, qui descendoit de Félix Auréole, comte de Périgord, et qui résidoit au-delà des Pyrénées, vis-à-vis Huesca et Saragosse. Amoraz, gouverneur d’Huesca et Sarragoce, s’empare de l’emploi d’Auréole, et envoyant une ambassade à Charlemagne, il lui promet de se ranger sous son obéissance.

(ex Vita Karoli Magni, per monachum Engol., apud D. Bouquet, tome 5, p. 186, ad annum 809).

Ad annum 809.

Aureolus comes de genere Felicis Aureoli, Petragoricensis comitis exortus, qui in (*) commercio Hispanie atque Gallie, trans Pyreneum contra Oscam et Cesaraugustam residebat, defunctus est.

(*) in commercio, id est in confinio, ut habent Annales Loiseliani, Mettenses et alii – vide Cangium in voce commercium.

(ex Annales Francorum, apud D. Bouquet, tome 5, p. 58).

Aureolus comes, qui (1) in commercio Hispaniae atque Galliae, transpireneum contra Oscam et Cesaraugustam residebat defunctus est. Et (2) Amoroz, praefectus Cesarauguste atque Osce, ministerium ejus invasit, et in castellis illius presidia disposuit : missaque ad imperatorem legatione, sese (3) cum omnibusque habebat, in deditionem illi venire velle promisit.

(1)   Annal Eginh. Regino, et Chron. Saxon. « in confinio …. transpyreneum ». Annal. Eginh. In Codice Arman. « in commercio ».

(2)   Annal. Eginh. « Amaroz ».

(3)   Annal. Eginh. « Se cum omnibus suis, ejus obsequio traditurum promisit. » Verum iidem annales in Codice Arman. habent ut in edito.

(ex Adonis chronico, apud D. Bouquet, tome 5, p. 323.

… et Aureolus, qui in commercio Hispaniae atque Galliae, transpyreneum, ad Cesaraugustam residebat, moritur. Et Amoroz ministerium ejus invadit, et ad castellum illius praesidia disponit. Qui ad imperatorem transitum cum suis facere voluit, sed intervenientibus causis, res infecta remansit.

f° 11  r° (816)

Lettre de l’empereur Louis Le débonnaire, à Sicaire, archevêque de Bordeaux, et à ses suffragans, par laquelle le prince leur envoie la règle des chanoines, décrétée dans le concile d’Aix-La-Chapelle, tenu l’an …

(Note C.R. : le document est absent sur la copie numérique qui nous a été fournie par le service de reproduction de la BnF)

f° 13  r° (817)

Ordonnance de Louis le Débonnaire, par laquelle il fixe les redevances de chaque abbaye de ses états, où celle de Brantôme en Périgord est du nombre des abbayes qui ne devoient que des prières pour la prospérité de l’empereur, etc.

Notitia de monasteriis que regi militiam, dona, vel solas orationes debent, scripta in eodem conventu aquisgranensi.

Anno Incarnationis Domini nostri Jesu Christi DCCCXVII. H. Ludovicus serenissimus Augustus, divina ordinante providentia, conventum fecit apud aquis sedem regiam, episcoporum, abbatum, seu totius senatus Francorum ; ubi inter ceteras dispositiones imperii statuit, atque constitutum scribere fecit que monasteria in regno vel imperio suo dona et militiam facere possunt, que, sola dona sine militia, que vero nec dona nec militiam, sed solas orationes, pro salute imperatoris, vel filiorum ejus, et stabilitate imperii.

…………………………………….

Hec sunt que nec dona, nec militiam date debent, sed solas orationes pro salute imperatoris vel filiorum ejus, et stabilitate imperii, numero XVIII.

……..

in Aquitania :

Monasterium Sancti Philiberti

L’abbaye de Nermoutiers, diocèse de Lucon.

Monasterium Sancti Maxentii

L’abbaye de St Maixent, diocèse de Poitiers

Monasterium Carrossinii

L’abbaye de Charroux, même diocèse

Monasterium Brantosmurii (idem Brantosmense)

L’abbaye de Brantôme, diocèse de Périgueux

Monasterium Sancti Savini

L’abbaye de St Savin, diocèse de Poitiers

Monasterium Sancte Crucis (puellarum)

L’abbaye de Ste Croix de Poitiers (de filles)

Monasterium Sancte Marie in Lemovicas

L’abbaye de La Règle à Limoges (de filles)

Monasterium Mastracurii

L’abbaye de Massay, diocèse de Bourges

Monasterium Medanii

L’abbaye de Menat, diocèse de Clermont

Monasterium Magnilocum

L’abbaye de Manlieu, même diocèses

Monasterium Conquas

L’abbaye de Conques, diocèse de Rhodés

Monasterium Sancti Antonii

L’abbaye de St Antonin, même diocèse

Monasterium Musciacum

L’abbaye de Moissac, diocèse de Cahors

                       

(imprimée dans Baluze Capitularia Regum Francorum, tome 1, col. 390 et 391 – Delalande, Conc. Galliae, suppl. p. 104, 105, et plus anciennement dans Duchesne, Hist. Fr., tome 2, p. 323, ex ms. Monasterii S. Egidii - Rec. des Hist. de France, tome VI, p. 407, ex Mabillon, etc.

f° 14  r° (829)

Praeceptum Ludovici Pii, quo libertatem restituit Lamberto, cognomine Agano, ex castro Toringio, qui, tempore Pippini, in obsidem ab Ermenrico comite datus, ab immone comite servitutis vinculo adstrictus fuerat.

Omnibus fidelibus Sanctae Dei ecclesiae, presentibus scilicet et futuris. Cum in Dei confidentes nomine atque adjutorio, anno decimo imperii nostri, propter quasdam Sanctae Dei ecclesiae, ac regni et populi nostri a Deo nobis commissi utilitates et necessitates ordinandas ac disponendas in (a) compendio palatio nostro pervenissemus, atque hiemandi gratia ibi resideremus, veniens quidam homo nomine Lambertus, cognomento Aganus, ex pago qui vocatur Petrocius, et ex castro quod appellatur (b) Toringius, ad nostra ceslsitudinis praesentiam exposuit (c) quod, cum tempore avi nostri Pippini regis, obsides ex eodem pago et castro ab eodem rege, propter firmitatis ac pacis studium, ab habitatoribus ejusdem loci quaererentur et darentur, inter coeteros se ipsum in obsidium ab Ermenrico comite, et patre suo nomine Agano datum fuisse : sed post non multum temporis spatium, coeteris obsidibus licentia redeundi adtributa, se ipsum ab illo temporis spatio usque ad presens tempus, propter hujusce rei occassionem, abbatis rerum suarum facultatibus, ab (a bis). Immone comite vinculo servitutis esse adstrictum cumque hujus facti ordinem a praedicto homine nobis expositum cognovimus, placuit nobis ut eum iterum, pro mercedis nostrae augmento, ad libertatem suam et ad res, modo superius conscripto sibi abbatas, redire permitteremus. Quapropter et hoc nostrae auctoritatis praeceptum ei concedi ac dari jussimus, per quod est ille et filii sui, qui hac occasione vinculo servitutis tenebantur adstricti, ab hac die imposterum a jugo servitutis absoluti sint, et omnes fideles nostri agnoscere valeant quod nos eos est ad pristinam libertatem et ad ipsas res, occasione superius conscripta, eis ablatas, concessimus pervenire praecipientes ergo jubemus ut neque comes, neque vicarius, neque centenarius, neque missus noster a palatio dimissus, predictum hominem aut filius ejus, quibus per hanc nostrae auctoritatis preceptionem et libertatem et res ablatas concedimus ab hac die imposterum de statu ingenuitatis eorum, aut rebus illis a nobis illis redditis, inquietare, aut illis calumniam facere praesumat : sed liceat eis in eorum proprio absque ullius injusta contrarierate quiete residere. Et ut haec nostrae auctoritatis ….

(a)    de conventu Compendiensi  consule auctorem vite Ludovici Pii, et Eginhardum ad annum 823. (D. Bouquet, tome IV, pp. 105 et 183)

(b)   castrum Torrinam (Turenne) intelligit Carpenterius, et pro Petrocius, legendum censet Petrocorius.

(c)    quod redundat

(d)   In libello miraculorum, que in translatione reliquiarum Sancte Fauste patrata sunt, memoratur Arnaldus Wasconum dux, filius Ymonis comitis Petragoricensis. Hujus libelli fragmentum, quod edidit Chesnius, tome 2 p. 400 et uod nos (D. Bouquet) tomo sequenti sumus edituri, citat Carpenterius. (D. Bouquet, tome VI, p. 655, n° 44, an 823).

(Le premier qui a publié cette pièce est Carpentier, Alphabet. Tiron., Charta XLIV p. 73, fragm., et c’est de là que D. Bouquet l’a tirée, pour la faire imprimer dans son Recueil des Histoires de France, tome 6, P. 656. Elle est citée dans la Table chronologique des chartes et diplômes, par M. de Bréquigny, tome I, p. 168, an 823.

Carpentier fait des observations suivantes sur ce diplôme (ibid. Notationes, p. 108 et 104, édit. Paris, 1747 : « Nihil de Ermenrico comite mihi presto est. Immonis vero seu ymonis comitis Petragoricensis mentio fit apud Duchesne, etc ».).

Factum quod huic charte occasionem dedit, haud dubie referendum est ad expeditionem Pipini regis,  de qua sic Eginhardus, in gestis ejusdem, ad annum 767. Mense augusto, ad reliquias belli profectus est (Rex Pipinus), et Bituricam veniens, conventum more francico, in campo egit. Indeque ad Garonnam fluvium accedens, castella multa et petras atque speluncas, quibus se hostium manus plurima defendebat,  cepit, interque precipua fuere Scoralia, Torrina, Petrocia.

 

[suivent les notes ci-après sur feuillet inséré avant page 16  (Cl. R.)]

 

823 L’empereur Louis le Débonnaire donne la liberté à Lambert fils d’Agan qui avoit été donné en otage et mis ensuite en esclavage.

Aganus filium suum Lambertum in obsidium dederat.

Agana Wicfredi Bituric. com. et Ode filia Mubit Roberto primo palatii Pippini Aquit. regis.

Ermenricus comes Lambertum Agani filium in obsidium dederat.

Immo comes Lambertum Agani filium vinculo servitutis adstrinxerat.

Immo unus e proceribus Aquitanie subscribit precepto Ludovici Aquit. regis pro monasterio nobiliacensi (D. Bouquet, tome VI, p. 453) anno 793, 3 non. Augusti. Immon signe immed. avant Adalbert. Wi (?) et av. Wilfred et Ademar, etc.

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Ermenricus unus ex optimatibus, (D. Bouquet, tome IV, p. 675 .6.), an. 695.

Ermenricus domesticus (ib. p. 672), an. 693.

Ermenricus vir illustris (ib. P. 627 .c.), an. 653.

Immo legatus Pippini ad eum [--fert] Pauli p. epistolam an. 757 (id. tome V, p. 501 .a.)

Imma (seu potius Immo) vir nobilis defungitur (ib. P. 361.c.), an. 798.

[autre feuillet partie droite tronquée sur cliché numérique – (C.R.)]

Carpentier dit que le Petrocius de la charte …

pas se rapporter au Petrocius de Rouergue, …

celui-ci n’a jamais été un pagus.

            Je doute que Toringius soit le même que Turen…

mais quel est le château du Périgord, qui s’appeloit Tor...

ou equivalamment, je l’ignore.

f° 16  r° (856)

Donatio facta Abboni, abbati Sancti Martialis, à Guigone filio Frodini et Vulsianae, in pago Petragor.

Authoritate sacra censetur, ut cui fuerit testandi voluntas, ut res proprietatis voluerit condonare, secundum authoritatem legum per seriem scripturarum confirmetur, igitur ego in Dei nomine Guigo, tractavi de Dei timore, et aeterna retributione, ut in eleemosinam genitore meo Frodino, et genitrice mea Vulsiana et fratri meo Arnaldo, necnon et mecum consentiente fratre meo Ragamfredo, aliquid de rebus meis propriis Deo salvatori concedere deberem, quod et ita feci ; et ad vicem domini Abboni abbati per hanc cartam epistolam manibus trado, et perpetualiter volo esse concessum, ad stipendia monachorum augenda, in qualicumque coenobio predicti Abbonis voluntas decreverit. Et sunt ipse res site in pago Petragorico in centena Albucense, in villa quae dicitur Miliacus, hoc est ecclesiam meam, quae est in honore Sanctae Radegundis constructa, una cum ceteris aedificiis, cum terris et vincis et sylvis et pratis, vel aliis rebus ibi contentis, in integrum concedo. Et ad huc cedo in ipsa villa aliud mansum, quod de Garaldo dato pretio comparavi, una cum aedificiis, vel omni super pto (?), una cum terris et vincis et sylvis adjacentibus, aquis, aquarumve decursibus, cultum et incultum, quaesitum et acquirendum, omnia et ex omnibus totum et ad integrum, quantumcumque in jam dicto loco habere visus sum, et mea cernitur esse possessio, cum omni integritate jure proprio. Ego praefato Abboni abbati, per hanc epistolam cessionem manibus trado atque transfundo, in amore Dei omnipotentis, vel caelestis patrie, necnon et refrigerio anime genitoris mei Frodini, et genitricis meae Volusianae, et germani mei Arnaldi, necnon et meae, ad stipendia monachorum augendum, in qualicumque coenobio abbas ipse elegerit, et quidquid de jam dictis rebus prefatus abbas Abbo post hanc diem, ad profectum monachorum facere voluerit, liberam et firmissimam facultatem faciendi videlicet modo ut dum ego advixero, jam dictas res sub nostro beneficii usufructario hebere vel tenere faciam, inde censum me dare annis singulis, midie kalend. Julii, partibus monachorum, argentum solidos .V. et post quoque meum  discessum, predictus Abbo, abbas vel successores sui, in eodem habitu degentes, in sua faciant potestate revocare, vel donatione, absque ulla expectata traditione vel judicum consignatione, propter varias enim quaerelas placuit inseri ut si post meum discessum, predictus abbas, suique successores jam dictas res per beneficium vel per precariam, in cujuslibet persone potestate tradiderint, legitimi parentes mei ipsas res libertatem[9] vocandi habeant in omnibus potestatem. De repetitionibus vero, si ego ipse, aut ullus ex heredibus meis propinquis, seu quibuslibet, ulla opposita[10], seu intromissa persona, quae contra hanc cessionem aliquid agere vel inquietare presumpserit, vel qui litem intulerit, et sui ipsas res jam dicto Abboni abbati, vel monachis ejus abstrahere voluerit, imprimis iram Dei omnipotenti incurrat, et ab ecclesia Dei extraneus sit, et cum Dathan et Abiron ad tremendum signem condemnetur ; et illud quod repetit non valeat vindicare et in super componat Abboni abbati, vel monachis suis una cum fisco, auri  libram .I. argenti pondo .II. Et haec cessio omni tempore firma et stabilis valeat permanere … cum stipulatione  … subnixa.

Datum mense januario, anno I regni domni nostri Karoli regis Aquitaniorum. S. Guigo. S. Andreas. S. Hector.

Notula

Karolus iste, rex Aquitaniorum, ipse est imperator Calvus dictus ; ni fallor. anno tamen regni primo, non Abbo, sed Dodo ex Sancti Savini abbate, factus erat abbas Sancti Martialis. Vide Enumerationem abbatum S. Martialis, tome I, Antiquit. nostrarum dioces. Lemov. Bened.)

(Bibliothèque Nationale, extr. de D. Claud. Estiennot, Antiq. Bened. Petrag., vol. cotté … f° 204, carta III ex Cartul. S. Martialis Lemovic.)

Mabillon fait mention de cette charte, et la rapporte à l’année 856, dans le tome 3 de ses Annales ordinis Sancti Benedicti l. 35, c. 10, p. 57. Voici ce qu’il en dit :

« Ineunte hoc anno (856), Guigo quidam, nobilis Lemovix(*), Frodini et Wlsianae filius, Miliacum villam pagi Petragorici, simul cum ecclesia Sanctae Radegundis ibidem exstructa, Abboni abbati Sancti Martialis, concessit pro anima progenitorum suorum, atque Arnaldi germani sui, ad stipendia monachorum augendum, in qualicumque coenobio abbas ipse elegerit ; eo pacto, ut ipse hanc villam usufructario ad vitam retineret, pro censu solidos quinque, pridie kalendas julii, qui dies Sancti Martialis primi episcopi Lemovicensis cultui dicatus est, monachis quotannis redditurus. Datum mense januario, anno primo regni domni nostri Karoli regis Aquitaniorum, scilicet junioris, Caroli Calvi filii, quem Aquitani in urbe Lemovicum, medio mense octobri, anni superioris regem constituisse, unctoque per pontificem ejus urbis coronam regni imposuisse, sceptrumque tradidisse memorantur in annalibus Bertinianis … Abbo iste, cujus mentio in charta superiori, abbas fuit Sancti Martialis secundus, successor Dodonis, primi ejus loci abbatis ab introductione monachorum. Porro predicta villa ab eodem Abbone attributa fuit Palnatensi apud Petrocorios monasterio, etc. »  (Mabillon, Ann. Bened., tome 3, l. 35, c. 10, p. 57.) 

f° 17 r° ()

Donation de plusieurs héritages, faite à l’abbaye du Vigeois, dont Asterius étoit abbé, par Froterius de Terrasson, et Ode sa femme.

Froterius ‘de Terrazun’ dimisit Deo et Sancto Petro Vosiensi, terram quam tenebat de S. Petro, pro remedio animae suae et et patris sui. Imprimis dimisit ecclesiam de Bassiaco et duos mansos in eodem loco, et in Altafaia omne quod ad terram S. Petri pertinet, et in Laverliaco III mansos et unam bordariam. Et in Bachallaria III bordarias et in villa de Anglars IIII mansos et dimidium. Et in villa de Pedreliaco unum mansum et dimidium. Allamasa ( ?) et in villa de Anglarec II mansos ; et in villa de Borziaco VI mansos. Et in villa de Tellelon unum mansum  incultum. Et in villa de Sellaur unum mansum. Et in villa de Columbes unum mansum, qui est juxta Vultaziac. Universa hoc dimisit Froterius post mortem suam, Deo et Sancto Petro Vosiensi. Jussitque fieri testamentum, manuque propria firmavit,  ac bonis viris firmari rogavit. Auditores hujus cessionis fuerunt Oda uxor ejus,  Asterius abbas, Gatterius, Stephanus, Aigfredus, Frodinus, Eustorgius.

(Bibliothèque nationale, copie du Cartulaire du Vigeois, parmi les mss. de Baluze et de Gaignières, p. 2 f° 18v° du  cartulaire.)

N. : la même charte se trouve avec quelques différences, p. 16 du mss. de Baluze et 23, de celui de Gaignières, f° 51 du Cartulaire, telle que la voici :

Breve eleemosynarum Froterii ‘de Terrazun’, de terra Sancti Petri Vosiensis, quam tenebat, et vult dimittere Deo et Sancto  Petro, pro remedio animae suae, vel pro remdio animae patris sui. In primis dimitto aecclesiam de Bassiaco, et duos mansos in ipso loco, et Frauz de Altafaia, quod pertinendum est ad terram Sancti Petri, et in Javerliaco III mansos. Et in villa de de Anglaret II mansos, et in villa de Borziaco VI mansos, et in villa de Tellido I mansum absum, et in villa de Selaur I mansum, et in villa de Columbes, qui est juxta Vultiziaco I mansum. Istas res supradictas et denominatas dimitto Deo et Sancto Petro, ut quandiu vivo teneam, et post meum discessum, rectores ejusdem loci teneant. Et si qualiscumque meus propinquus aut heres, contra hanc redditionem ullam calumpniam generere presumpserit, in primis iram Dei omnipotentis incurrat, et omnium sanctorum, simulque cum Datan et Abiron in inferno participationem habeat, et cum Juda Scariothis in profundissimum infernum demergatur. Et hanc traditionem manu propria subfirmavi, et bonis viris adfirmare rogavi. S. Froterii et uxoris suae Ode. S. Asterii abbatis. S. Gatterii. S. Stephani. S. Aigfredi. S. Frodini. S. Eustorgii.

(Bibliothèque Nat, copie du Cartulaire du Vigeois, par Baluze, p. 16, f° 51 du cartulaire – copie du même cartulaire parmi les mss. de Gaignières, p. 23)

f° 18 r° (900)

Fragments d’un ms. du Xe siècle, contenant une notice des usurpations faites des biens et possessions de l’abbaye St Martial de Limoges, avec les noms des usurpateurs, parmi lesquels on remarque Asterius, Froterius, Boson, etc.

Note sur un petit feuillet inséré : La date de cette charte est introuvable. Il faudroit savoir dans quel tems vivoit Asterius abbé du Vigeois, et personne que je sache, n’a pu parvenir jusqu’à présent à le découvrir. Seroit-il le même qu’Astidius neveu de St Yrier.

Brevem de terra Sancti Martialis, quam tulerunt pravi homines. Mansos [--] II tollit nobis Rigaldus ad Sancta Eulalia. Ademarus vicecomes vineas de Campo Teoderico. Et ad Sanctum Lazarum mansos II et ad Coazac mansos VI et curtem optimam que vocatur Cassanol. Mansum I ad Illabeda. Et curtem que vocatur Boquiaco et  in alio loco mansos II ad cultinis et vineam Bertefredi ad Puteum, et in alio loco in villa que vocatur Narzac mansos III, et ad Faugerolas mansos III. Vineas de illa Ribairola tollit nobis Ildutius. Mansos III tollit nobis Asterius et Froterius. Mansum I de Caluern tollit nobis Isembertus. Mansos II quos dedit nobis Adautrut tollit nobis Ato. Mansum I quem dedit nobis Raimundus tollit nobis Boso. Dempodriado Boso tollit nobis ecclesias IIII, unam que vocatur Vozaco cum VII mansos, alteram inonore Sancti Maxenti que [--] et aliam que vocatur Droii, et alteram que vocatur ad Sanctum Petrum, cum mansos Venedres, et villam que vocatur Adares et mansos V Adiupilon. Boso vicecomes tollit nobis ecclesiam que inonore Sancti Martialis. Et mansas III mansum optimum I tollit nobis filius Arnulfi ad Petram-Fictam :  valete.

(Bibliothèque nationale, cette pièce se trouve à la fin d’un mss. en parchemin du Xe siècle, provenant de l’abbaye de St Martial de Limoges, cotté au dos, n° 5301, f° 331.)

f° 19 v° (901)

Donatio facta monasterio S. Eparchii Engolism., à Guillemo comite Petragor., filio Wlgrini I.

Ego in Dei nomine vir illuster Willelmus comes, qui fuit filius Wlgrini, et uxor sua Bigilendis, necnon et Theotone seu Arisberto etc. tractavimus pro Dei timore etc. ut ante tribunal Christi veniam consequi mereamur, ut aliquid de rebus nostris ad supradictum nuncupante Domino Eparcho, suisque canonicis concedere debemus, quod ita et fecimus. Itaque juris nostri in pago Engolismensi in vicaria Vosinenc, in villa quae vocatur Marendacus etc. canonicis ibidem Deo servientibus etc. volumus esse concessum etc. Facta cessio ista in mense januario, anno nono regnante Karolo rege.

(Bibliothèque Nationale, Manuscrits de Gaignières, vol. 180, f° 326 et 327, excerpta ex Cartul. S. Eparchii Engolismensis.)

f° 20 r°

Charte par laquelle un seigneur nommé Odobric, fait donation au monastère de Sarlat, d’une église dédiée à St Agapit, et située au lieu de Peyrignac en Querci, sous la réserve de l’usufruit.

Note sur un petit feuillet inséré :

Cet acte est le seul que j’aye découvert jusqu’à présent sur Guillaume Ier, comte de Périgord ; il fait preuve de filiation, et nous apprend le nom de sa femme, dont Adémar de Chabanois ne fait aucune mention : je soupçonne qu’elle étoit nièce de de Rogelinde femme de Wlgrin I, et conséquemment de la maison des comtes de Toulouse.

Guillaume Ier mourut l’an 920. On trouve des circonstances curieuses sur sa mort dans le Livre des miracles de St Sacerdos, évêque de Limoges, écrit par un auteur contemporain. Il est étonnant que ni le père Anselme, ni l’auteur de l’Art de vérifier les dates n’en disent rien.

Charles le Simple commença à régner le 28 janvier 893. On trouve quelques chartes en Poitou qui datent de cette époqueLe commencement de son règne, j’en donnerai une note ailleurs ; on ne commence son règne que le 3 janvier 898, après la mort d’Eudes.

 

Lucrum maximum credimus animarum, si dum unusquique homo terram inhabitat, pro amore cogitet domus aeterna, vel pro distributione temporalium rerum, spiritualium sibi accumulet munimem divitiarum, aut certe que remanendo poterant perire, in alimoniis distribuitur Sanctorum Dei. Quod ego in Dei nomine dolricus sollicite considerans, tractavi de Dei misericordia vel remedio aniae meae, seu pro anima fratris mei Frotbaldi, et matris meae Ermengardis, ut ante tribunal veniam mereamur adipisci. Propterea cedo Deo et loco Sancti Salvatoris Sarlatensis monasterii, in praesentia domini Adazacii abbatis, et monachorum ejus, aliquid de rebus meis propriis, hoc est ecclesia mea indominicata quae est contructa in honore Sancti Agapiti martyris. Et est ipsa ecclesia sita in pago Caturcino, in villa quae dicitur Parrinhac[11]. Ipsam ecclesiam jam dictam cum ipso ecclesiastico pro anima, ut supradictum est, mea, et pro anima patris vel matris meae, sive pro anima Frotbaldi fratris mei, cedo Deo omnipotenti et sanctis ejus, in tali scilicet ratione, ut quandiu ego vixero, teneam ; post vero meum discessum, Sancto remaneat Salvatori. Et volo ut non liceat abbati, neque praesenti, neque futuro, sive monachis loco inde nominato servientibus, ipsas res vendere aut alienigenare ullo modo, set sint ipse res perpetualiter Deo omnipotenti et monachis ibi servientibus, Sarlatensi videlicet cenobio. Quod si quis temerarie praesumpserit, unus ex propinquioribus parentibus meis ad ipsum locum vindictam revocare faciat.  Sane si ego ipse aut nullus homo, qui contra hanc cartam ire, aut ullam calumniam generare praesumpserit, faciat vobis, quod lex sua docet, et insuper quod petit non vindicet, sed magis omnibus diebus vitae suae maledictioni subjaceat, et cum murmuratoribus in aeternum societas ejus permaneat, fiatque possessio ei ut pharaoni, qui ait : « Deum nescio et Israel non dimittam ». Facta carta ista in mense junio, anno XIX regnante Ludovico imperatore. S. Odolrici, qui cartam istam fieri vel affirmare rogavit. S. Fulconi. S. Rigaldi. S. Dutranni. S. Odoni. S. Giberti.

(imprimée dans Hist. Tutel. Baluze col. 371 et 372, ex Chartul. eccles. Cadurcensis, anno 945 – Voy. Table chronologique des diplômes, tome 1, p. 411, ann. 945, sous le titre suivant : «  Charta Odolrici, qua concedit monasterio Sarlatensi, ecclesiam suam indominicatam, in honore S. Agapili constructam in pago Caturcino, in villa Pairinhac, retento usufructu. Facta carta ista in mense junio, anno XIX, regnante Ludovico imperatore ». Baluze, Hist. etc. Il en est parlé aussi dans la Table chronologique des diplômes, sous l’année 918. Mais cette date n’est pas plus admissible que la précédente.

f° 21 r° (937)

Charte de Bernard comte de Périgord, par laquelle, du consentement de Garsinde sa femme, il se démit du monastère de Sarlat, qui étoit tombé dans le relâchement, et le soumit à S. Odon, abbé de Cluny, pour y rétablir la discipline monastique.

Dispositor, ordinatorque mirificus rerum Deus, qui ut scriptum[12] est, quos vult humiliat, et quos vult exaltat. Certum quia multos quos modo exaltat, in seculo venturo humiliabit, qui de ipsis bonis superbientes, sub potenti manu illius humiliari dedignantur ; quapropter justum est ut homo subdictus sit Deo, et de iis que ab ipso percipit, eidem placere studeat.

Quod ego Bernardus, gratia Dei comes Petragorencis hec omnia considerans, monasterio S. Salvatoris, quod vocatur Sarlatum quod modo minime regulariter degit, sub jure meo retinere timui ; et in ordino monastico restituere dignum duxi. Quocirca notum sit omnibus tam presentibus quam futuris, quod ego, consentiente uxore mea Garsinda, predictum locum cum omni abbatia et ad eum pertinentia in potestate S. Salvatoris de mea dominatione transposui, pro anima videlicet patris mei, et matris mee, et predecessoribus propinquis, et pro me et uxore mea et filiis et filiabus nostris, pro fratribus quoque nostris et amicis fidelibus, et specialiter pro illis qui predictum locum et habitatores deffenderint. Igitur, ut dictum est, trado prefatum locum Deo et domno Oddoni Cluniacensi abbati, atque Adacio, coabbati ejus, et monachis quos ibi vel adduxerint vel congregaverint, ut videlicet ipsi et successores eorum tam cenobium quam omnem abbatiam sine ulla contradictione teneant, ut post illorum discessum, qualem voluerint, secundam regulam S. Benedicti abbatem eligant, et sibi constituant : sint autem et ipsi monachi in subjectione regis, ad locum salvum faciendum, et non ad aliquid persolvendum nisi solas orationes. Ceterum contestor adtque adjuro omnes propinquos atque successores nostros, cunctosque illius cenobi vicinos, tam presentes quam futuros, per tremendum Sancte Trinitatis nomen, et meritum beatorum sanctorum, quorum reliquie inibi continentur, ut nullus vel monachus, seu quilibet homo res eorum inquietare, aut in potestate alicujus redire presumat. Quod si quis hereditatem dispossidere tentaverit, maledicatur per universum orbem, et audiat. Deus meus, pone illum ut rotum, et sicut stipulam ante faciem venti, et confundatur in seculum seculi, et pereat. Non sit coheres Dei nostri, nisi resipuerit, sed sit particeps pharaoni, qui ait : « Deum nescio, et Israel non dimittam ». Ego Bernardus hoc datum a me factum, nutu Dei disponente, ratum perfectumque in perpetuum esse volo, cum stipulatione subnixa. S. Bernardi comitis, qui hoc donum fecit, et scribere rogavit, et manu propria firmavit. S. Guillelmi. S. Arnaldi. S. Gauberti. S. Amalgerii. S. Fulcherii. S. Odolrici. Data in mense junio, regnante Deo, et domino Ludovico[13] imperante.

(imprimée dans Gallia Christiana, nov., tome 2, Instrumenta, pro eccl. Sarlat., col. 495, n° sous le titre suivant : Donatio Bernardi comitis Petragoricensis Sarlato facta, circa annum 937. Voy. le même ouvrage, tome 2, col. 1508 – voy. aussi la Table chronologique des diplômes, tome 1, p. 401, sous la date de 937, au mois de juin, sans quantième, sous ce titre : Charta Bernardi comitis Petragoricensis qua monasterium Sarlatenses S. Salvatoris ad ordinem monasticum mox restituendum, Cluniacensi abbati tradit, et monachis ibi habitaturis. Data in mense junio, regnante Deo et domino Ludovico imperante. (Gallia Christiana, edit. 2, tome 2, instrumenta, col. 495, circa annum 937 – voy. aussi Mabillon, Annal. Bened., tome 3, p. 436-437, et les remarques de Baluze sur cette charte, Hist. Tutel., p. 29 et 26.)

(Suit un petit feuillet numéroté 22, avec commentaire sur la charte précédente, et avec une écriture différente - note C.R.):

Date de la charte imprimée col. 372 de l’Histoire de Tulle, « Facta carta ista in mense junio anno XIX, regnante Ludovico imperatore ». Ce Louis ne peut pas être Louis d’Outremer, qui ne ne fut jamais empereur. Ce doit être Louis le Débonnaire, et alors la date indiquerait l’an 833 ou 834. Mais cette date ne peut s’adapter au temps où le Gallia Christiana fait vivre Adace abbé de Sarlat. Cet Adace est-il le même que Adazace de la charte ? C’est ce qu’il faudroit examiner.

f° 23 r° (937)

Charte de Bernard, surnommé Grandin, comte de Périgord, par laquelle, du consentement de Garsinde sa femme, il restitue à l’abbé Martin et à ses religieux, le monastère de Brantôme, fondé par Charlemagne, sous l’invocation de St Pierre, et du St Innocent Sicaire, dont cet empereur avoit apporté les reliques des pays d’outre-mer.

Dispositor, ordinatorque mirificus omnium rerum Dominus, qui, ut scriptum est, quos vult humiliat, et quos vult exaltat, certum est quia multos quos modo exaltat, in seculo venturo humiliabit. Et multo magis illos qui de donis ejus superbientes, sub potenti manu illius humiliare dedignantur. Propterea enim justum est ut homo subditus sit Domino, et de his que ab ipso percipit, eidem placere studeat. Haec omnia ego Bernardus Grandin, Petrocoricensis comes considerans monasterium Sancti Petri Apostolorum principis, sanctique innocentis Sikarii quod vocatur Brantolma, qui olim constructum fuerat a dompno Karolo, rege Francorum, et hunc praedictum innocentem a transmarinis partibus evexerat. Qui modo minime regulariter degit, sub jure meo retinere timui, et in ordine monastico restituere dignm duxi. Volo itaque, ut notum sit omnibus hominibus tam futuris quam praesentibus, quomodo actum sit: igitur ego in Dei nomine Bernardus, comes, consentiente uxore mea Garsinda, hunc predictum locum, cum omni abbatia ad eum pertinentia in potestate Domini nostri Jesu Christi et Sancti Petri apostolorum principis, ac sanctissimi innocentis Sikarii, qui ibi corpore illeso, quiescit, de mea dominatione transposui, pro remedio animae meae, patris, matrisque meae, et pro anima uxoris meae, filiisque nostris, ac filiabus, et fratribus, predecessoribusquoque nostris, et amicis fidelibus, et pro animabus omnium fidelium defunctorum, specialiter pro illis, qui prefatum locum defenderint et beneficiis suis concesserint. Idcirco, ut dictum est, cedo prescriptum locum Domino Deo salvatori omnium et Beati Petri apostoli, in cujus nomine est consecratus, Sanctique innocenti Sikarii[14] qui ibi cum magno favore quiescit, ut sit liber et absolutus in perpetuum, ab omni negotio seculari, et a successoribus meis, et trado in manibus Dompni Martini[15] abbatis ipsius loci, et in manibus monachorum ibidem manentium, ut videlicet ipsi et successores eorum tam coenobium quam omnem abbatiam sine ulla contradictione teneant et possideant. Et post discessum dompni Martini abbatis, eligant sibi monachi  ipsius loci abbatem quemcumque[16] voluerint, secundum regulam S. Benedicti. Sint autem ipsi monachi in subjectione regis, ad locum salvum faciendum, et non ad aliquid per solvendum nisi solum modo orationes. Coeterum aliud ei  non concedo, nec ulli homini, sed potius contestor et adjuro omnes homines propinquos atque successores meos, cunctosque etiam illius coenobii vicinos tam praesentes quam futuros, per tremendum Sanctae Trinitatis nomen, et per merita sanctorum, quorum reliquiae inibi continentur, ut ullus, nec abbas, nec monachus, vel clericus, sive etiam laicus, res hujus coenobii inquietare praesumat, aut in potestate propria ullo modo reddere studeat. Quod si quisquam hanc hereditatem Domini Dei ac Sancti Petri, celorum elavigeri, sanctissimique innocentis Sikarii possidere conaverit, anathemasit, et claudatur illi porta celestis regni, et pateat ingressus inferni, et veniat super illum deprecatio psalmographi dicentis : « Deus meus pone illum ut rotam, et sicut stipulam ante faciem venti, et confundatur in saeculum saeculi et pereat in eternum, non sit coheres Dei, sed sit particeps pharaoni, qui ait : « Deum nescio, et Israel non dimittam ». Ego Bernardus hoc datum a me factum, nutu Dei disponente, ratum perfectumque in perpetuum esse volo, cum stipulatione subnixa.

S. Bernardi comitis, qui hoc donum fecit et scribere rogavit, et manu propria firmavit, et magnatibus suis affirmare praecepit. S. Guillelmi. S. Arnaldi. S. Gausberti. S. Bernardi. S. Radulfi. S. Alduini. S. Goscelini. S. Gausfredi, S. Helie. S. Fulcherii. S. Amalgerii. S. Odolrici. Data in mense junio, regnante Domino, dompno Ludovico imperante.

Notula D. Claudii Etiennot.

Originale diploma Bernardi comitis reperi in Tabulario Cantojolensi, quod illustrissimo Albiensium praesule, et casae Dei Archimandrita DD. Hyacintho de Ferroni, litteris pro movendis nato, annuente, evolvi. Subest autem Cantojulius coenobium casae Dei, de qua quidem veteri abbatia, vide supra fol. 257. Et plura leges in Antiquit. nostris dioc. S. Flori Benedict. Data est Bernardi carta anno circa 980.

(Bibliothèque nationale, mss. de Dom Claude Etiennot, Fragment. Hist. Aquitanie, tome B, col. 562, f° 289-294. Ci-devant à St Germain des Prés. Ex Cartul. Cantojolensi, de Chanteuge.)

f° 24 r°

Charte par laquelle le comte Bernard restitue le monastère de St Sor, autrement Geridia, à l’abbé Adasius, et à ses religieux, pour être gouverné selon la règle de St Benoît.

Conditor atque dispositor cunctarum rerum mirificus Deus, qui ut scriptum[17] est, hunc humiliat, et hunc exaltat. Certum est quia multos quos modo exaltat, in futuro seculo humiliabit, illove scilicet qui nunc de bonis ejus superbientes, sub potenti manu illius humiliare dedignantur ; quapropter justum est ut homo subdictus sit Deo, ut de bonis que ab ipso percipit, et de placere studeat.

Quod ego Bernardus, gratia Dei comes, monasterium Sancti Suris, vocabulo Geredia, quod modo minime sub regulari disciplina manet, sub potestate mea retinere pertinui. Unde notum sit omnibus fidelibus tam presentibus quam futuris, quod ege, consentiente uxore mea Berta, et filiis meis Guillermo, videlicet, atque Gausberto, seu Arnaldo et Bernardo pariter faventibus, hortante etiam atque supplicante quodam fidele meo, nomine Frotarioo, predictum locum, cum omni abbatia ipsi adherenti, ex potestate Dei et Sancti Suris, de mea dominatione transfero ; trado etiam in presenti hunc dictum locum domino Adasio abbati, et monachis, quibus regulariter vivere inibi, sub ejus potestate placuerit, ut tam cenobium quam omnem abbatiam teneant et possideant, sine ultra contradictione, et post obitum Adasii abbatis, qualem voluerint, secundum regulam Sancti Benedicti abbatem sibi eligant. In tali autem conventu, predictum locum pro amore Dei teneant, ut ubi servire Deo et Sancto Soro studeant, et suis orationibus, animam meam pariter et uxoris mee, seu animas filiorum meorum Deo commendare satagant. Habeant etiam et remuneratorem Deum, omnes qui predictum (locum), ut habitatores, eique defenderint. Sint igitur ipsi monachi in subjectione regis ad locum salvum faciendum, non etiam aliquod persolvendum. Ceterum contestor et adjuro omnes propinquos atque successores nostros, cunctosque istius cenobii, tam presentes quam futuros, per tremendum Sancti Trinitatis nomen, ut meritum Beati Suris, cujus corpus in prefato loco requiescit, ut nullus monachos, vel quaslibet res earum inquietare, aut in potestate regulari ullo modo redigere presumat. Quod si aliquis contra voluntatem Dei, hereditatem ejus invadere tentaverit, maledicatur per orbem universum ; insuper et iram Dei incurrat et cedat. Deus meus, pone illos ut rotam, ut confundatur in seculum seculi, nec sit coheres Dei, nisi resipuerit ab hac presumptione ; sed sit (particeps) pharaoni, qui ait : « Dominum nescis, et Israel non dimittam ». Ego comes Bernardus, hanc cartam, ut firmiorque sit, veriorque credatur, manu propria, manibus filiorum et fidelium meorum roborari decrevi. Signum Bernardi comitis et uxoris su, qui hanc cartam, hortante Frotario, fidele suo, fieri et affirmare rogarunt. Signum Remnobsi episcopi. Signum Guillermi. Signum Gosberti. Signum Froterii. Signum Abbecherii. Signum Helie. Signum ibid. Helie. Signum Hebraldi. Signum Stephani. Signum etc.

(Bibliothèque Nationale, mss. de D. Claude Etiennot, provenant de la bibliothèque de St Germain des Prés, tome IX, Fragm. Histor. Aquit., cotté au dos 1449, et plus bas 568, p. 402, § 204, ex Cartulario Regulensi, sub titulo sequenti : Bernardus comes monasterium Sancti Suris, vocabulo Geridia, restituit Adasio abbati et monachis, qui illud regant secundum regulam Sancti Patris Benedicti.

f° 25 r° (circa 945 – Xe s.)

Carta Bernardi, comitis Petragoricensis pro Genoliaco.

Ego Bernardus gratia Dei comes, monasterium Sancti Juris[18] vocabulo Genoliaco, quod modo minime sub regulari disciplina manet, sub potestate mea retinere pertinui. Unde notum sit omnibus fidelibus tam presentibus quam futuris quod ego, consentiente uxore mea nomine Berta, et filiis meis Guillelmo, videlicet atque Gausberto, seu Arnaldo et Bernardo pariter faventibus, hortante etiam atque supplicante quodam fidele meo nomine Frotario, predictum locum cum omni abbatia ipsi adherente in potestate Dei et Sancti Juris de nostra dominatione transfero, trado  eum in praesenti jam dictum locum domno Adazio abbati et monachis, quibus regulariter vivere inibi sub ejus potestate placuerit, ut tam coenobium quam omnem abbatiam site ulla contradictione teneant et possideant.

Notes

Baluze a fait imprimer cette charte dans son Histoire de Tulles, page 30, d’après un exemplaire trouvé parmi les papiers du célèbre Oihenart, cet exemplaire est un peu différent de celui dont d’est servi le père Mabillon, comme le remarque Baluze, loco citato. « Alterum exemplum, dit-il, nobis subministrabit chartularium monasterii Regulatensis ad Garumnam, in quo reperientur littere ejusdem Bernardi comitis, ex quibus apparet illum Adacio quoque abbate nostro [Tutelensi] usum esse ut veterem disciplinam reduceret in monasterium Genoliacense[19]. Bernardum vocavi comitem Petragoricensem quia constat Genoliacum fuisse situm in pago Petragorico. Chartam illam edidit Mabillonius aliquantutum diversam ab exemplari quod reperi inter schedas viri clarissimi Arnaldi Ohienardi.

Igitur et hoc quoque monasterium colonia est monasterii nostri. Ceterum Mabillonius scripsit Sancte Suris[20]. Quod aliquanto melius est, quam in schedis Ohiernarti verum reponendum illie est Sancti Sori. »

La même charte est rapportée avec quelques différences par Mr de Marca dans son Histoire de Béarn, p. 210. D’après le cartulaire de l’abbaye de La Réole sur Garonne ; la voici :

Restituitur monasterium Squirs[21], seu Genoliacum, a Bernardo comite Petragoricensi, Adasio abbati.

Bertrandus[22] Dei gratia comes, monasterium Squirs, vocabulo Genoliaco, quod modo minime sub regulari disciplina manet sub potestate mea, consentiente uxore mea nomine BERTA, et filiis meis Guillelmo, Gausberto Arnaldo et Bernardo pariter faventibus, trado in presenti domno Adasio abbati, et monachis, quibus regulariter vivere inibi sub ejus potestate placuerit, secundum regulam Sancti Benedicti … infra … sint igitur monachi in subjectione regis, ad locum salvum faciendum, non etiam ad aliquod persolvendum…

 (Pierre de Marca, Histoire de Béarn, L. 3, ch. 5, p. 210, Paris 1640. E Tabular. Monast. de Regula, f° 39 – voy. Mabillon, Ann. Bened., tome 2, L. 30, C. 79, p. 553, Paris 1704.

N.B. Depuis que ceci est écrit, j’ai découvert la charte en entier, parmi les manuscrits de D. Claude Etiennot. J’observerai qu’au lieu de Genoliaco, comme disent Mabillon et Baluze, j’ai lu Gendia, qu’on a corrigé pour mettre Geridia ou Geredia. Elle est rapportée à la page suivante.

Observations

D. Etiennot avoit écrit Gendia, qu’une main plus moderne a corrigé avec un crayon, pour mettre Geridia. Au reste, la position géographique de ce lieu m’est absolument inconnue. Mais comme on y conservoit des reliques de St Sor, il y a apparence qu’il étoit aux environs de Terrasson.

Quant au nom latin de St Sor, ou Sour, on peut lire dans le titre de la pièce, Sancte Suris, et dans le corps de l’acte, il y a 3 versions différentes :

-         Sancti Suris, vocabulo Geredia

-         Sancte uris

-         Sancte Soro

Quant au mot Geridia, on peut lire indifféremment Geredia ou Geridia.

Le nom de l’évêque Remnobsus, probablement évêque de Périgueux, me paroit corrompu, il faudroit peut-être Ramnulfus, ou quelque autre mot approchant, comme Ramnolfus, Remnolfus, etc.

f° 26 r°

Petit feuillet numéroté 26, avec commentaire sur la charte précédente (avec une écriture différente), et masquant partiellement la charte suivante (feuillet 28) (note C.R.):

Cette charte paroit être de la même date  que celle qui a été accordée par le même comte à l’abbaye de Sarlat. Elles ont été probablement expédiées le même jour, au mois de juin, sous le règne de Louis d’Outremer, qui commença à régner en 936, et fut couronné le 19 juin de cette année :

Souscriptions de la charte de Brantôme

Souscriptions de la charte de Sarlat

S. Bernardi comitis

S. Bernardi comitis

S. Guillelmi

S. Guillelmi

S. Arnaldi

S. Arnaldi

S. Gausberti

S. Gauberti

S. Bernardi

S. Bernardi

S. Radulfi

S. Ramnulphi

S. Alduini

S. Alduini

S. Goscelini

S. Gaufredi

S. Gausfredi

S. Helie

S. Helie

S. Amalgerii

S. Fulcherii

S. Fulcherii

S. Amalgerii

S. Odolrici

S. Odolrici

 

Peut-être Goscelin a été omis par le copiste.

f° 27 r°

Autre petit feuillet numéroté 27, avec commentaire sur la charte précédente (avec une écriture différente), et masquant partiellement la charte suivante (feuillet 28) (note C.R.):

Odon était déjà abbé de Tulles, lorsqu’il fut choisi pour gouverner la fameuse abbaye de Cluny, l’an 927. On a la preuve qu’il étoit abbé de Tulles, la 3ème année de Raoul, c’est l’an 925. Lorsqu’il eut été nommé abbé de Cluny, il s’associa Adacius, qu’on trouve abbé de Tulles depuis 928, jusqu’en 947. (Voy. l’Histoire de Tulle par Baluze, pp. 74, 75 et suiv.)

Odon mourut l’an 944.

Comme le comte Bernard ne parle pas d’Odon dans cette charte, je suppose qu’elle ne fut donnée qu’après la mort de ce célèbre abbé, et avant celle d’Adacius. C'est-à-dire vers l’an 945. Dans ce cas Berte seroit la 2ème femme de Bernard, qui vivoit encore en 947, puisqu’il signa le testament de Guillaume Taillefer comte d’Angoulême.

f° 28 r° (947)                                                                                                                                           

Fragments du testament de Guillaume, surnommé Taillefer I du nom, comte d’Angoulême, dans lequel il nomme Arnaud et Adémar ses fils, et fait des dons considérables aux abbayes de St Cybar d’Angoulême et de St Martial de Limoges.

Willelmus Sector-Ferri per testamentum concessit ad eumdem locum Beati Eparchii hoc donum, ecclesiam Sancti Hilarii, in Petragorico sitam, in vicaria Piliacense, ecclesiam Sanctae Eugeniae sitam in Santonico, in vicaria Pedriacense ; Curtem( ?) Fradore villam et villam Meiraco, villam Alviniaco, villam Romanore Villam, cum ipsa ecclesia, mansum unum in Gadorvilla. Quod testamentum confirmare jussit, et firmaverunt manibus propriis, quorum nomina haec sunt : Bernardus comes, Arnaldus filius Bernardi, Oldoricus vicecomes, Ademarus vicecomes, Arnaldus filius Willelmi, Ademarus filius ejusdem Willelmi. Sancto Martialo dedit nihilominus Cantreciasensem[23] ecclesiam, in Engolismensi, pariterque Manauco[24], in Lemovicino, cum omnibus suis adjacentiis et massis …. (non enim habuit prolem ex legitima conjuge, nam supradicti Arnaldus et Ademarus ex concubinis ei nati sunt) …. Item Iterio fideli suo, principi de villa Boensi dedit Cellam Fruinensem[25] in Engolismensi cespite, etc.

(ex Chron. Ademari Caban. apud Labb. Bibliothèque nov., mss. Librorum, tome 2, p. 165 – on en trouve aussi un fragment dans Dom Claude Etiennot, Antiq. Bened. Lemov., vol. cotté n° 540, part I, f° 386)

N. On trouve ce même fragment dans Gallia Christiana (nov., tome 2, col. 1031, art. des abbés de St Cybar) avec quelques légères différences dans les souscriptions. Le voici :

IV. Mainardus sub quo restauratur S. Eparchii cenobium, ut commemoratur in Veteri chronico de gestis pontificum et comitum Engolismensium, et expressius in chartulario Eparchiano, his verbis :

« In gestis Francorum ita legitur : Guillelmus[26] Sector-Ferri[27], et consanguineus ejus Bernardus, adgegat conventu nobilium, iterum restituerunt monasticum habitum in basilica Sancti Eparchii, praeficientes eidem monasterio Mainardum abbatem, qui, in fronte basilicae B. Eparchii construxit elegans oratorium, in nomine Sanctae Resurrectionis. Tunc domnus Willelmus per testamentum concessit ad eundem locum B. Eparchii hoc donum, ecclesiam S. Hilarii in Petragorico sitam in vicaria Piliacense, ecclesiam Sanctae Eugeniae in Sanctonico, in vicaria Pedriacense, etc. Quod testamentum confirmare jussit, et firmaverunt manibus propriis ad hunc modum : S. .+. domni Guillelm comitis et monachi. S. .+. Bernardi comitis, S. .+. Ademari vicecomitis. S. .+. Seguini. S. .+. Mainardi. S.  .+. Ramnulfi. S. .+. Aladoni. S. .+. Ademari comitis, filii Guillelmi ».

f° 29 r° (963)

Vente d’un aleu  situé dans la centene du Bugue en Périgord, faite par Grimoad et Aladaude sa femme, à Guigues, abbé de St Martial de Limoges, et au monastère de Paunat, pour 200 sols.

Cum inter ementem atque vendentem res fuerit definita, precioque comparata quamvis plus vel minus valeat quam ad presens venditores vendunt, hoc tantum requirendum est, si fraudi vel violentia egi qui comparare probabitur. Namsi voluit revore qui vendidit, nullatenus permittatur. Quamobrem ego in Dei nomine Grimoardus, et uxor mea Aladaudis simul venditores, constat nos vendere quod ita vendidimus ad aliquo homine nomine Guigoni abbati Palnato monasterio, alodo nostro, qui est in pago Petragorico, in centena Albugense, in villa que dicitur Albuca, et in alia villa que dicitur Apabone villa, que nobis de consanguino nostro Basino successit, quantumcumque in istas villas nos visi sumus habere vel possidere, et nostra cernitur possessio, excepto ecclesia Sancti Sulpicii, totum vendimus ad jam dicto sancto loco, et Guigoni abbati, et Sancti Alvatoris, vel Sancti Martialis, et ad ipsos monachos, qui ibidem Domino deserviunt. Hoc est cum terris, campis, silvis, vineis, pratis, farinariis, piscatorias et portum quod transeunt naute, cultum et incultum, quesitum et quod ad inquirendum est super ripas fluvium Visere. Et accepimus de vobis precium quod inter nos et vos bene complacui. Hoc sunt in argento solidi CCti ; ita ut per hodiernum diem habeatis, teneatis, possideatis et faciatis in omnibus quicquid volueritis, nemine contradicente de repetitione quod futurum esse non credo, si nos ipsi, aut ullus ex heredibus nostris, aut alia quislibet ulla emissa persona, qui contra hanc venditionem ista ire presumpserit. Inprimis iram Dei omnipotentis incurrat, et cum Datan et Abiron et Juda Scariothis qui Dominum tradidit, in inferno permaneat, et hec quod petit non vindicet, sed insuper componat partibus Sancti Martialis una cum focio fisco auri libras X. argenta pondero V. coactus exsolvat. Et hec venditio ista firma et stabilis valeat perdurare cum stipulatione subnixa. Facta autem carta vel venditio ista mense augusto, anno X, regnante Leotherio rege. Signum Grimoardi, et uxore sua Aladaudis, qui cartam cum venditione ista fieri, bonorumque hominum manibus adfirmare rogaverunt. Signum Hebrardo filio suo, signum Hebrardo vicario. Mainardo. Fulcario, Gauzfredo, Hugoni Bernardo. Begone vicario.

(Bibliothèque nationale, extrait d’un manuscrit provenant de la bibliothèque de St Martial de Limoges cotté n° 1785, f° 142 v°. Cette charte est la seule qu’on y trouve. Le reste consiste dans des homélies sur St Chrysostome. L’écriture paroit être de la fin du XIe siècle).

f° 30 r° (9--)

Fragments d’une donation faite à l’abbaye du Vigeois,  par Duitran du Terral, d’une église nommée St Pierre de Grèzes, située dans la viguerie de Cavaignac en Périgord.

Tam presentes quam futuri noverint, quum Duitrannus[28] del Terral dedit Deo et S. Petro Vosiensi, pro remedio anime sue, et pro anima patris sui et matris sue, et pro anima uxoris sue Richildis, et pro filio suo Stephano Monaco, qui postmodum decanus in eodem monasterio extitit, in pago Petragoricensi, in vicaria de Cauaniaco, acclesiam suas de Grezas, que constructa est in honore Beati Petri apostoli, tali conventu, ut quandiu viveret, teneret. Post obitum vero illius S. Petro Vosiensi libera remaneret, sine ulla contradictione. Fecit quoque ex hoc scribi testamentum. Factum  est donum istud in mense octobr., regnante Hlothario  rege Francorum. Hujus doni testes fuerunt Stephanus decanus filius ejus, et … ...erius. Gibradus … … Gaufredus.

(Bibliothèque nationale, mss. de Gaignières, vol. cotté n° 5453, ex Cartular. abbatie Vosiens., f° 18v°)

N. Dans l’exemplaire de Baluze, écrit de sa propre main, on lit Diutrannus, et le mot del Terral est placé au dessus.

f° 31 r° (9--)

Autre donation faite à l’abbaye du Vigeois,  par le même, pour lui, Richilde sa femme, et Etienne son fils, du mas situé en Périgord, dans la viguerie d’Arcamacer au lieu dénommé Lodorniac du Bugue.

…. Richildis ‘et’ uxor ejus karissima, concedit Deo et Sancto Petro Vosiensi, pro filio suo Stephano, et pro anima … et omnium parentum suorum, unum mansum in pago Petragoricensi, in vicaria Arcamacer, … et in villa que dicitur Lodorniac Dellabuga[29], ubi Boso visut est manere. Facta est concessio ista in mense januar., regnante Lothario rege francorum. Hujus rei auditores fuerunt Stephanus abbas. Froterius vicarius. Rotgerius Asterius. Ugo.

(Bibliothèque nationale, vol. 5453, provenant du fonds de Gaignières, et contenant une copie du Cartul . de l’abbaye du Vigeois en Limousin, f° 18).

N. dans l’exemplaire de Baluze, il n’y a pas Richildis, et la pièce commence ainsi : et uxor ejus karisma concesserunt Deo et Sancto Petro etc.

f° 31 r° (989)

Concilium Karrofense, apud Karrofum Pictavensis diocesis monasterium ab episcopis Aquitanie secunde celebratum, kal. juniis, anno Christi circiter 989, Joannis XV pape, anno V, Hugonis regis III, Willelmo III Aquitanorum duce.

Subscriptiones episcoporum

Ego Gunbaldus archiepiscopus Burdegalensis subscripsi.

Ego Gislebertus Pictavensis episcopus subscripsi.

Ego Hildegarius Lemovicensis episcopus subscripsi.

Ego Frotarius Petrocorum episcopus subscripsi.

Ego Abbo Santonum episcopus subscripsi.

Ego Hugo Engolismensis episcopus subscripsi.

(Labbé, Concil., tome IX, col. 733.)

f° 32 r° (circa 990)

Donatio facta monasterio B. Eparchii Engolism. ab Arnaldo Manzere, comite Engolismensi.

In Dei nomine ego Arnaldus Engolismensium comes, videns quotidie judicium Dei etc. Quatenus propicium habeam Dominum meum Jesum Christum, ejusque omnes sanctos, maximeque B. Eparchium sumonum patronum et adjutorem meum, exhortante nobilissima et dulcissima conjuge nostra Hildegarde, pro remedio anime genitoris mei Guillelmi, mee quoque anime redemptione etc. Offero omnipotenti Deo et S. Eparchio etc., ubi venerabilis abbas dominus Guigo etc. perpetualiter habendam et tenendam omnem decimam tributi ex venditione Thelonei, que omnibus comitibus istius urbis retro, et mihi nunc usque reddita est etc.

(Biblioth. nationale, manuscrits de Gaignières, vol. 180, f° 327, excerpta ex Cartul. S. Eparchii Engolismensis).

(1000)

Ici petit feuillet portant le numéro de pagination 18 :

Concilium Pictavense, Pictavis celebratum, idibus januariis, anno Christi circiter millesimo, Silvestri pape II, anno II, Roberti regis III, Willelmo IV Aquitanorum duce.

Il y assista 5 évêques:

·        Burdegalensis Siguinus

·        Pictavensis Gislebertus.

·        Lemovicensis Hilduinus.

·        Engolisme civitatis Grimoardus.

·        Santonensis Islo( ?).

·        Et abbates duodecim.

(Labbé Concil., tome I, col. 780 et 781).

Nota : Comme il n’y est pas fait mention de l’évêque de Périgueux, on doit supposer que ce siège étoit alors vacant. En effet, Martin de La Marche étant mort le 13 des calendes de novembre ou le 20 d’octobre 999, il n’avoit peut-être pas encore de successeur le 15 janvier, l’an 1000.

f° 33 r° (circa 997)

Charte par laquelle Boson II comte de Périgord et de la Marche, à la demande d’Hugues Garcil, un de ses féaux, et pour l’âme de feu Aldebert, son frère, soumet l’église de N. D. d’Ahun, à l’abbaye d’Uzerche, pour y rétablir l’ordre monastique, suivant l’ordre de St Benoît, en présence de Gaubert de la Marche, son frère, Roger de Laron, Atton de Salagnac, et autres.

Ego in Dei nomine Boso comes, pro remedio animae meae, et pro remedio animarum genitoris et genitris meae, necnon et dilecti fratris mei Gauberti, cujus desiderio et voluntate hujus privilegii tenorem stabilire decrevi, ad hortationem et petitionem nobilissimi viri ac fidelis nostri Hugonis Garcilh, transfundo quamdam ecclesiam quam olim parentibus meis jure fecimus antiquitus possessam, in honore Sanctae Dei genitricis Mariae consecratam, tam igitur in coenobio et religione monachili transvertimus, quatenus per succedentia tempora monasticus ordo, religionis observentia sub regula Sanctissimi Benedicti ibi teneatur et custodiatur, eo tenore, ut deinceps nullus successor meus qui fuerit, aut aliquis jure consanguinatis propinquus, licentiam habeat alienandi abordine monastico. Est autem haec acclesia in honore S. Dei genitricis Mariae consecrata, in pago Lemovicino posita, a vico Agiduno non longe sita ; ex una parte fluvius Crosa, de currendo amana prata, cingit, ex altera vero ex quo eminens prospicitur vicus, fontium decurrentium et vinearum copia uberius fluit, ex quibus habitatores hauriendo utriusque refici possint. Hunc ergo locum Deo et S. Petro Usercensis coenobii tradimus, sub dominatu domni Adalbaldi abbatis, successorumque ejus, ut unitas fiat coenobiorum, quatenus haec et illuc, mei animaeque Ildeberti fratris mei memoria fiat, pariterque patris et matris meae, omniumque parentum meorum, ut precibus servorum Dei ibi manentium sedem refrigerii consequi valeamus. Constituimus ergo hoc privilegium firmum et stabile, ego Boso et frater meus Gaubertus, ob consensum Alduini episcopi, et consilio Rotgerii de Leron, et voluntate Hugonis Garcilh ; ita ut nullus ex heredibus nostris propinquus aut extraneus, clericus sive laicus alienare praesumat hunc locum a supradicto loco et potestate abbatis qui precrit, sed liceat precessore loci defuncto, abbati Usiarchico, eligere unum ex suis, qui sub regulari norma locum provideat et gubernet. Testes hujus privilegii ipse Boso comes Marchiae, qui hoc privilegium firmavit, et Gaubertus frater ejus, Alduinus episcopus, domnus Adabaldus abbas, Hugo Garcilh, Ramnulfus frater ejus, Rotgerius de Leron, Boso de Turre, Guido frater ejus, Alto de Salaniac, Igterius de Magnac, Umbertus Drut, Geraldus Mormal, Amelius de Peyrac, Gaucelinus monachus, Josue monachus, Radulfus monachus, qui hoc privilegium scripsit, anno Incarnationis Domini DCCCC° XC° VII° indictione Xa, regnante rege Roberto.

(imprimée dans Gallia Christiana Nova, tome 2, col. 190, Instrumenta, eccl. Lemov. n° 32, ex Cartular. Userc., sub titulo : « Preceptum Bosonis Marchie comeitis, de monasterio Agiduno Adabaldo abbati Userciensi concesso » – voy. aussi mss. de Baluze, vol. cotté 54, f° 126, ex Cart. Userc. f° 24 r° et v°, et 25 r°).

f° 34 r° (petit feuillet / commentaire de la charte précédente)

Variantes

Dans l’imprimé

Le manuscrit

Hugo Garcilh

… Garcilh

Solaniac al. Salaniac

Salanhac

Pairac

Peyrac

Gaucelmus

Gaucelinus

Quatuormal (qui vient de ‘IIIIormal’)

Mormal

 

f° 35 r° (10--)

Fragment d’une lettre du pape Jean …, qui fait mention de la fondation du monastère d’Arnac en Limousin, par Guy de Las Tours, dit Le Noir, seigneur de Hautefort, et Ingalsias sa femme.

Johannes episcopus servus servorum Dei. Notum sit omnibus Sanctae Dei Ecclesiae filiis, praesentibus et futuris, qualiter Guido qui vocatur de Turri et Ingalsia jugalis, inspirante divina misericordia, construxerunt monasterium in comitatu Lemovicino, in pago quod dicitur Arnaco, ad honorem Sanctae et individuae Trinitatis, Patris scilicet et Filii et Spiritus Sancti, beatique confessoris Christi Pardulfi, et de diversis eorum proprietatibus mobilibus et immobilibus ibidem non pauca dederunt, ad sustentationem atque usum et solatium omnium monachorum et servorum Dei, qui die noctuque Dominum et Sanctorum misericordiam exorare ibidem non cessant, pro eorum et omnium Christianorum delictis.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. cotté divers, extr. des mss. de Colbert, f° 215, sur une feuille volante, ex Vetustissimo Codice, mss. 1248, Biblioth. Colbert. : haec scripta sunt charactere saxonico).

f° 36 r° (1025)

Charte par laquelle Guy vicomte de Limoges et Emme sa femme, font donation de plusieurs églises et héritages au monastère de Tourtoirac en Périgord, et le soumettent à l’abbaye d’Uzerche.

Ego in Dei nomine Guido vicecomes, et Emma uxor mea pro animabus nostris, et pro anima Geraldi patris mei, ac matris meae Rotildis, pro anima quoque Ademari vicecomitis, patris uxoris meae, et matris ejus Milissendis, quorum adjutorio et voluntate et de consensu, hujus privilegii tenorem stabilire decrevimus, hortante etiam Ademaro filio meo, et uxore ejus Senegunde, dilectoque filio meo Petrone, et uxore ejus Sulpicia, consentiente etiam fidelissimo domno Riccardo abbate, a quo jure ipse locus de quo loqui volumus Tusturiacus cognomento, sub regulari jam norma fuerat institutus ; hortantibus quoque fidelibus nostris Rotgerio de Leron, Guidone de Turribus, Bernardo de Capriolo, Bosone de Riallac, Arcambaldo de Bochiac, Stephano Bellet, Geraldo Delpoi, et fratribus ejus Guidone et Gardrado ; Guidone quoque de Aent[30], et et Amblardo de Anz ; hunc locum supradictum nomine Tusturiacum tradimus Deo et Sancto Petro coenobii Uzercensis, et abbati Richardo, ac senioribus ejus curam ejusdem loci committimus, et in monachico habitu ac religione, sicut jam pridem fuerat institutus, nunc in ipsa religione et habitu locum ipsum instituimus, sub Stephano decano Uzercensi, qui nunc a domino Richardo abbate, ibi abbas instituitur, eo tenore ut nullus episcopus aut clericus sive laicus licentiam habeat alienandi ipsum locum ab ordine monastico, et a coenobio Uzercensi ; sed per succedentia tempora, monasticus ordo et regularis observantia, sub regula S. Benedicti ibi teneatur et custodiatur. Idcirco ego Guido vicecomes, et uxor mea Emma, et filii mei suprascripti cum uxoribus suis, damus Deo et Sancto Petro Tusturiacensi loco, et monachis ibidem habitantibus, medietatem de ecclesia Sancti Ylarii, que adjacet ipsi loco  Tusturiacensi. Item in alio loco, damus ecclesiam S. Troiani, cum villa que appellatur Alpoi, et omnibus ibi habitantibus, cum vineis, pratis et silvis, et omnibus que ad ipsam villam pertinere videntur. Et in alio loco, in Exandonense, in loco qui vocatur Anticiac, unum mansum cum omnibus que ad ipsum mansum pertinent. Petrus[31] vero filius meus, et uxor ejus Sulpicia, dederunt Deo et Sancto Petro Tusturiacensi scilicet loco, unum mansum in loco qui vocatur Aus Perers, cum servis et ancillis, cum pratis et vineis, et omnibus quae ad ipsum mansum pertinent. Item damus Deo et S. Petro unam villam quae vocatur Castra, et sunt octo mansi juxta locum S. Riberii, cum vineis, pratis, sylvis, cultis et incultis, et cum omnibus que ad ipsam villam pertinere videntur. Item in alio loco, in ipso pago Petragoric., damus ipsi loco, ecclesiam in honore S. Martini dicatam, quae vocatur Agrangias; vineam consitam cum vicaria, et omnibus que ad ipsam ecclesiam pertinere videntur. Damus etiam supradicto loco, unum mansum qui appellatur Eschaurniac, cum vineis, sylvis, campis, et cum omnibus quae ad ipsum pertinent. Item damus unam villam quae appellatur Alavalon ; et sunt quatuor mansi, cum sylvis, vineis, terris cultis et incultis, et cunctis quae ad ipsam villam pertinent. Aliam quoque villam damus que appellatur Vau[32]. Et sunt sex mansi cum servis et ancillis, cum vineis, pratis et sylvis, et omnibus que ad illam villam pertinent. In alio loco duos mansos, in villa que appellatur Alaicta[33], cum omnibus que ad ipsos mansos pertinent. Hec omnia ego Guido et uxor mea Emma, filiusque meus Ademarus, et uxor ejus Senegundis, Petrus quoque filius meus et uxor ejus Sulpicia, mente devota, obtulimus Deo et Sancto Petro et loco Tusturiacensi, ac monachis ibidem consistentibus, sub domno Richardo abbate, ac Stephano abbate, post ipsum praesidente. Rogamus quoque et obsecramus omnes successores nostros, ut hoc nostrae elemosinae privilegium non infringant ; sed sicut sua a suis successoribus voluerint statuta servari, sic et nostra decreta studeant conservare. Illud quoque prohibemus ut nullus ex heredibus nostris sive aliqua persona licentiam habeat vendere au dare alicui clerico, aut laico seu monacho alterius loci ; sed defuncto abbate, vel preposito ipsius loci, liceat abbati Uzercensi unum ex suis eligere, qui sub relari norma ipsum locum disponat.

Constitutum est autem pro domno Guidone, et uxor ejus Emma eorumque heredibus, ut unaquaque hebdomada, una missa generalis in ipso loco dicatur, et unus psalmus ad unamquamque horam, et omni die unus pauper in elemosina. Testes sunt ipse Guido, qui hoc privilegium firmavit, Emma uxor ejus, Ademarus filius ejus, Senegundis uxor ejus, Petrus filius ejus, Sulpicia uxor ejus, Domnus Ricardus abbas, Arnaldus Petragoricensis episcopus, Rotgerius de Leron, Guido de Turre, Bernardus Capriolus, Boso de Rialac, Fruinus de Bré, Bernardus filius ejus, Guido Caste[34], Geraldus Delpoi, Guido de Aen, Amblardus d’Anz, Gaufredus Malmiros, Arcambaldus de Bochiac. Factum est hoc privilegium anno Incarnationis Domini M° XX° V°, regnante Rotberto rege.

(imprimée dans Gall. Chr., nov. éd., tome 2, instrumenta, col. 489 et seq., ex Cartular. Uzercens. – Voy. Table chron. des Dipl., tome 1, p. 551, ann. 1025, sans date de mois, ni de jour, sous le titre qui suit : « Charta qua Guido vicecomes et Emma uxor ejus, monasterium Tusturiacense, regulari observantiae restitutum, tradunt coenobio S. Petri Uzerciensis ; et eidem Tusturiacensi monasterio bona plurima tribuunt. Factum est hoc privilegium anno Inc. Dom. MXXV, regnante Rotberto rege. » Gall. Christ., edit. 2, instrumenta, col. 489, ex Chartar. Uzerciensi – Justel, Hist. de la Maison de Turenne, pr. pag. 32, ex eodem Chartar. fragm. Voy. aussi la Copie du cartulaire d’Userche par Baluze, p. 128.)

f° 38 r° (circa 1000)

Charte de Guillaume de Taillefer, comte d’Angoulême, par laquelle il accorde aux religieux de St Cybar, autant de poissons qu’un pêcheur pourra en prendre dans la rivière de la Touvre.

In Dei nomine Wilielmus Engolismensium comes, cognomine Sector-Ferri, venit in capitulum nostrum, ubi dedit pro anima sua, patris sui, suorumque omnium parentum, in praesentia domini Bernardi abbatis, atque conventus, concessit atque donavit Deo, Sanctoque Eparchio, et monachis ibi servientibus, tantum piscium et avium quantum per ingenium et laborem unius piscatoris, in fluvio Tolvera capi poterit omni tempore. Hanc igitur donationem fuit per corrigiam in hoc pergameno pendentem, pro qua tantum donatione accepit a praefato abbate, nominatissimam loricam, quam Gerardus de Volventio moriens dimisit Sancto Eparchio et monachus fieret. Testibus his Gosleno, Gardrado de Valle, et multis aliis.

(imprimée dans Papire Masson, Descriptio fluminum Gallie, p. 525 et 526, Paris, 1678. L’exemplaire dont je me suis servi, est l’original, sur lequel a été faite l’édition de 1685, avec les notes de M. Baudrand.)

f° 39 r° (petit feuillet / commentaire de la charte précédente)

Il est fait mention de cette charte dans la Table chronologique des diplômes, par Mr de Bréquigny, qui croit qu’on doit la placer vers l’an 1000, tome 1, p. 506. Voici le titre qu’il donne :

« Diploma Guillelmi Engolisme comitis, cognomine Sectoris-ferri, quo conculit monachis Sancti Eparchii, tantum piscium et avium, quantum per unum piscatorem capi poterit, in fluvio Tolvere » – Papire Masson, Flumina Galliae, p. 646.

Il faut traduire ‘lorica’ par ‘corselet’. Adémar en parle, etc.

f° 40 r° (1011)       

Charte de donation faite au monastère de St Silvain sur Dordogne, par une dame nommée Auscenda, femme d’Itier, en faveur d’Eldeardis, sa fille, religieuse dans le même monastère.

Continet lex romana ut si quis vir aut femina de rerum suarum facundia, pro suarum resolutione culparum, vel cujuscumque anime parentum omnium factori Deo, sanctoque Dei cenobio, sive consanguineis, aut extemis dare voluerit, utatur in omnibus liberam potestatem faciendi. Quamobrem ego in Dei nomine peccatrix Auscenda tractavi in memet ipsa timens incidere in dampnatione eterna dare Christo Domino, et Ste Marie cenobio, quin etiam Sancto Silvano, qui est situs in comitatu Petragorico, filieque mee Eldeardi, que est in monachico habitu constituta, pro anima mea, et anima patris mei, et matris mee Deudane, necnon sponsi mei Iterii, et pro anima filii mei Robberti, et Jordani et Emardi, fratrumque meorum Rainardi abbatis, et Bosoni clerici. Et Emardi et Jordani laicis, et nepotum meorum Jordani et Rotberti et aliorum ; alaudum meum sive hereditatem quam dedit mihi pater meus et mater mea in die nuptiarum mearum, dono ego et trado et concedo Domino Deo, et Ste semper Virgini Marie Dei genitrici, et filie mee Aldeardi[35], in tali pacto et tenore ut supranominata filia mea, que est in religione monachili habitu ordinata. Dum ejus anima intra corporis perstiterit claustra. Habeat hanc hereditatem faciendi potestatem que voluerit omnia, nulla contradicente persona. Quando vero ejus dies venerit extrema, similiter ordinet hanc hereditatem nepta mea, aut Olgardis, aut una ex nostra persona in hoc ordine constituta. Nullo vero tempore [--] exeat de potestate nostre parentele. Est autam ipsa terra, quam jam nominavi, in pago Lemovicino, in commendativo parentum nostrorum, de castello Cabanensi, in villa que antea vocabatur Mons Caprarius, sed ego mutavi nomen illis A Las Vergnas. Et habet septem masios totos integros, cum omnibus hedificiis que in eis sunt, et quinque borderias. Hoc ipsum vero totum dono Beate Virgini Marie, et filie mee Aldeardi, sic quo modo suprascriptum est ; ut pius Dominus, qui suo nutu regit omnia, dignetur dimittere peccata nostra. Et post seculi hujus excursum, poli concedere regna. Ipsam vero terram et ipsas vineas et ipsos masos, et ea que Gaufredus habet de me in feuum. Si filia Eldeardis vult ei relinquere, teneat. Si autem presumpserit extra ejus voluntatem aliquid tenere aut disrumpere, aut ipse, aut ulla persona, ullus contumax, aut superbus arrogans, aut consanguineus, propinquus aut externus, dives aut pauper, magnus aut parvus, servus aut liber, imprimis iram Dei incurrat, et Beate Marie semper Virginis, et Beatissimi Petri apostolorum principis, cui Dominus pastor piissimus dedit potestatem ligandi atque solvendi, religet eum cum Diabolo et angelis ejus in abyssum, ut crucientur ibi in seculo seculorum, lucerna ejus extinguatur in sempiternum, in tenebris maneat, inimicum generis humani diabolum custodem et dominatorem habeat, maledictus sit manducans et bibens, esuriens et sitiens, auferat ab eo Dominus omne quod bonum est, famem et sitim, gladium et pestilentiam mittat in eum Dominus, scabiem et pruriginem et desinterium ventris mittat in eum Dominus, maledicat eum Dominus Pater, confondat eum Dei filius, contributet eum virtus Spiritus Sancti, maledicat eum Sancta Maria cum choro virginum, Sanctus Michael cum choris angelorum, maledicant eum Sancti Legis doctores, Apostoli omnes, maledicant eum Sancti Martires et Sancti confessores, et virgines et continentes, et omnis creatura Dei, a luminibus Sancte Dei Ecclesie extraneus sit, cum Juda traditore, et cum Datan et Abiron equalem dampnationem accipiat. Qui taliter presumpserit, ut supradictum est, apprehendant eum omnes maledictiones iste, et omnis creatura que est in celo et in terra, sive subtus terram, sive in mari, sive in abysso, sive in inferno, sive in omnibus locis, et maledicant et confundant illum. Amen, fiat facta donatione illa, mense decembrio, anno XV, regnante Robberto rege. + Ascendane, que hanc cartam donationis fecit et manu propria firmavit, et nobilibus viris affirmare rogavit. S. Segoini archiepiscopi. S. Grimoardi episcopi. S. + Isoli episcopi. S. + Jordani.

(Extrait du Cartulaire original de l’abbaye de Notre Dame de Saintes, f° 54, sub titulo : De donis Ausende, que fecit Sancto Silvano.)

Nota : J’ai cru devoir datter cette pièce de l’an 1011, et non pas 1001, parce qu’il n’y est pas fait mention du comte Boson fondateur du monastère de St (…)[36], mort vers l’an 1006. Et je prens la 15ème année du règne de Robert de la mort de Hugues Capet son père, arrivée le 24 octobre 996. Cette dame seroit-elle la mère d’Adémar de Chabanois, ou sa tente, ou sa sœur ?

f° 41 v° (1013)

Charte par laquelle Radulfe, évêque de Périgueux, confirme les biens et possessions de l’église de St Astier, en présence de plusieurs seigneurs et évêques, et lui donne un prélat ou abbé, nommé Aacius, afin que l’ordre canonial y soit respecté régulièrement.

Precepto presagatoris superni noscitur sancitum fore a patribus ut Sanctae Dei ecclesiae portio a seculi temporibus adtributa, per manus pauperum amplissimo coeli secretario candatur, et captivi, pro temporum opportunitate redimantur ; juxtaque doctoris gentium voce : qui aecclesiae altario serviunt, de eodem participentur. Hac de causa magna ejusdem sanctae ecclesiae excrevit soboles in tantum ut quae tempore primo latenter per sepulcra martyrum, divinis instabat cultibus, nunc palam per orbem constructis basilicis, sacratisque ordinibus sacris, magno adplauvit tripudio, gaudetque de infaliabili Christo tyrocinio, quem in membris ejusdem Domini ac redemptoris perspicit pollere hac triumphantibus hoste devicto coelica scandi.

Quorum pignora omni veneratione digna, aromatibus condita intra se retinens, operante Christo, miraculorum illustratur gloria ; nam in tanto eorum virtus excrevit, ut sicut ipse Dominus loquitur, verissime possit probari non esse mortuorum, sed viventium, et melius eos vivere illo ubi vivunt, quam cum carne vixerunt, ostendit, ut si lumine privati, aliquando advenerint, illuminentur, demoniaci curentur, infirmi sanentur, claudi erigantur, et a nonnullis mortui ressuscitentur. His visis miraculis seculi turgidi amatores, seculi vanitate postposita, de suis rebus sanctam eandem dilaverunt aecclesiam, et ad eorum residentes limina devote poscunt affragia, credentes eos cum Deo suo perpetim vivere in secula. Ex quibus nonnulli regio sceptro compti, regiis ex sumptibus construxerunnt coenobia, ubi ordo canonica apostolica sequens acta ac monachica seculi tempnens lubrica, devote Dei obsequntur monita laudum melodia.

Hac de causa ego Radulfus, favente  Deo presul, auctoritate Domni apostolici I/N Benedicti, atque domni archiepiscopi Siguini Burdegalensis aecclesiae matris, unanimo consensu, cum contributibus Grimoardo et Raimundo, necne Grimoardo et Hislono episcopis, et fratribus eorumdem Aimerico, Arnaldo, Geraldo, atque eorum consanguineo Helia, Gauzfredo vicario, cum filiis qui eis nati sunt, vel nascentur. Placitum fuit ut jure perpetuo praecepto statuamus firmissimo, ut canonica sanctorum apostolorum Petri et Pauli ac Sancti Astherii, stabilis maneat, ita ut a nobis prefinitum est, atque monstratum et a pluribus cognitum, cum aecclesiis, ac molendinariiis, cum pratis, silvis, aquis, cum terra culta et inculta quae ad locum pertinet, et ea quae … sunt a canonicis, vel danda a posteris, pro salute … a priscis auctoribus probari poterit posse affirmari per judicii demonstrationem, atque palestrite certamen. Hic namque memoratus pater, ut antiqui ferunt, et locorum statu subi mansit, monstrat, hujus loci incola fuit, heremiticam vitam ducens, soli Deo militare studuit. Quaeque vitae jus et actio habebatur incognita. Testimonio tamen probatissimorum virorum potest probari ; qui visis miraculorum signis, quae per eum Dominus ad ejus tumulum , et in loco ubi degens angelicam duxit vitam, dignatus est aperari, eum inter eximios confessores beatitudinis obtinere praemium et quamvis sit incognitum a quo episcopo hic locus prius fuerit consecratus, credendum est tamen verissime hunc de quo loquimur patrem ; quia in vita sua, in honore principis apostolorum, hanc construxit basilicam quae pro antiqua vetustate ad solum corruens, a quodam praecedentissimo presule Tolosano nomine Hislono, in hunc in quo cernitur statu, est reparata. Haec ita esse nulli incertum est. Constitui autem placet in hoc nostro praecepto, juxta consueta canonicarum, et praelatum nomine Aaccium, sub tali censura ; ut regulariter juxta instituta canonica conversetur. Postque ejus discessum, non secundum personarum acceptionem, sed secundum vitae meritum, et sapientiae doctrinam alius in loco ejus constituatur praelatus, et cuncti sequentium similiter. Si qui vero hoc nostrum praeceptum ausu temerario presumpserint …. Et auctoritate sanctae et individuae Trinitatis, sanctique Petri apostolorum principis, in quem et per quem quamvis indignis nobis potestas data est ligandi atque solvendi, sint anathemizati. Ita ut, secundum Psalmistam : deleantur de libro viventium, et cum justis non scribantur. Et fiat vita eorum brevis, maledictionemque latem obtineant, qualem obtinuit Giezi ab Heliseo propheta, ut non desit de domibus eorum lepra, dampnationemque duplicem ut Antochius, qui domum Dei depredatus est, patiantur. Sicut scriptum est de eo, et de ejus similibus. Duplici contritione conterat eos Dominus Deus noster. Signum regis Rotberti, anno regni ejus XXV, ab Incarnatione vero Domini anno millesimo XIII. S+ domni Radulfi episcopi. S+ domni Siguini archiepiscopi. S+ Grimoardi episcopi. S+ Hisloni episcopi. S+ Grimoardi vicecomitis. S+ Raimundi fratris ejus. S+ Aimerici. S+ Arnaldi. S+ Geraldi. S+ Heliae. S+ Gauzfredi vicarii. Firmatum est hoc praeceptum, II non. Augusti, ab Arnaldo presule, congregationeque ejus, Helia consul.

(Original  en parchemin, aux archives du chapitre de St Astier, les sceaux perdus.)

f° 43 r° (circa 1018)

Charte de donation de l’église Ste Marie de Montignac, faite par Roho, évêque d’Angoulême, à St Amand, pour la fondation du monastère de ce nom, en présence de Guillaume, comte d’Angoulême, Gerberge sa femme, et plusieurs autres.

Ego in Dei nomine Roho episcopus Engolismensis, cum consilio Arnaldi archidiaconi, et omnium clericorum Sanctae Matris Ecclesiae sedis sancti Petri, facio donationem de ecclesia S. Mariae quae est in Montiniaco, et de terra quae est desuper, sicut via venit desuper usque in Gavaro, et sicut Gavarus dividit usque ad Carantonum et silvam Donello, et omnia de supercilio montis usque in Carantonum, sanctissimo Petro et Sancto Amantio facio donationem ad coenobium construendum et congregationem erigendam, ubi cum Dei landibus perseverent. Et hanc donationem facio cum consilio Ucberti fratris mei, cui hoc succedebat ex meo honore in servitio. Ego Roho episcopus manibus meis firmo hanc cartam. S. Willielmi comitis, et uxoris sue Gerbergae, s. Alduini, s. Gaufredi, s. Arnaldi archidiaconi, s. Ucberti, s. Petri Wlaldradi, cuncto populo spectante.

(imprimée dans Papire Masson, Descriptio fluminum Galliae, édit. Parisiis 1678, f°s 515 et 516).

Et sur un petit feuillet séparé, cette note :

N. cette charte est citée dans le Gallia Christiana, nouvelle édition, tome 2, col. 1023, et placée sous l’an 1018, à l’article des archidiacres d’Angoulême. Cependant, à l’article de l’évêque Roho, on voit qu’on ne doit la placer qu’environ l’an 1019 ou 1020.

f° 44 r° (circa 1030)

Lettre écrite par le pape Jean XIX à Hélie comte de Périgord, à Guillaume duc de Guyenne, à Geoffroy comte d’Angoulême, et à plusieurs seigneurs du Poitou, pour la conservation des privilèges de l’abbaye de St Jean d’Angély.

Johannes episcopus, servus servorum Dei, urbis Romae vicarius Beatorum Petri et Pauli apostolorum, omnibus archiepiscopis et episcopis Galliarum degentibus, cum Willelmo religioso duce Aquitanorum, et Goffredo comite Engolismae civitatis commoranti, necnon Helia comite Petragoricae urbis degenti, simulque filiis Hugonis castro Leziniaco habitantibus ; itemque Willelmo de Parteniaco, et alio Willelmo de Talamonte, pariter cum Willelmo vicecomite filio Kalonis de Castello-Oniaco, Aimerico de Taleburgo, Willelmo de Surgeriis, et Albuino, omnibusque senioribus, minoribve( ?) Aquitaniae partibus commorantibus, salutem beatissimam cum benedictione apostolica. Rogamus vos omnes, suprascripti seniores, et qui hic nomine tenus non sunt positi, vos, vestrique successores usque in perpetuum custodire hujus nostrae epistolae textus. Videlicet et monasterium sanctissimi ac beatissimi praecursoris et martyris Christi Johannis, et confessoris Domini reverentii, positorum in loco qui dicitur Angeriaco, ab hac praesenti die kal. maiarum, defendere ac benigne tractatis cum religioso domni Aimerico ejusdem patre loci, cum cuncta caterva monachorum a Deo sibi credita ita venerari, sicuti decet in omnibus, maxime tamen pro eo quod regulam sanctissimi patris Benedicti inibi inviolabiliter audivimus custodiri. Quapropter obnixe precamur, et praecipiendo praecipimus, ut nullus sit ab hac hora inantea usque in secula seculorum res praedicti monasterii temerare, et quod absit, aliquid exinde auferre praesumat, nisi tantum modo ex consensu ejusdem loci patris et omnium fratrum. Si quis autem hanc nostram assertionem custodire voluerit, habeat benedictionem a filio S. Mariae, et a praecursore ejusdem domini nostri Jesu Christi, et absolutus sit a B. Petro apostolo, et a me ejusdem pastoris vicario, ab omnibus peccatarum vinculis, etc. vos autem valete, et pro me orate.

(imprimée dans Gallia Christiana, tome 2, nov. edit., col. 466, instrumenta, eccl. Santon. n° XIII) anno 1030, vel 1031.

f° 45 r° (1043)

Charte par laquelle Ama, comtesse de Bordeaux, ou de Périgueux sa patrie, donne au monastère de Soulac en Médoc, un de ses héritages, situé au lieu appelé de Médrins-sur-Dordogne.

In Christi nomine, cujus gratia diffusa est per saecula cuncta. Ego Ama comitissa Burdegalensis, seu Petragoricae patriae, ad restaurationem Sanctae Dei Ecclesiae, ob remedium animae meae, necnon parentum meorum, confidens in ejus promissionibus, qui dixit : « quicumque[37] dederit uni ex minimis istis calicem aquae frigidae, non perdet mercedem suam »; ob cujus amorem, do quamdam meam haereditatem cum omni integritate, cuidam monasterio constructo in honore Sanctae Mariae de Finibus-Terrae, ut ibi Deo famulantibus, sive digne obsequium persolventibus sit supplementum inopiae ; quatenus remuneratori bonorum omnium gratias agentes, et agendo gratias mercedem centuplum accipientes, mercamur jungi consortio electorum, quorum Christus est caput et praemium. Igitur notum fieri volumus cuncto caetui, tam praesentium quam futurorum virorum illustrium quod ipsa haereditas est intra Dordonia, et vocatur Medrins, quae jure ab antecessoribus meis usque ad me deducta est, Deo auxiliante ; nec illis nec mihi minime impediente vel contradicente ; quam si quis deinceps arripuerit, seu abstulerit, vel praedaverit, inimicam habeat matrem totius saeculi conditoris. Haec datio quippe facta est anno M XLIII Incarnationis Domini nostri Jesu Christi ; Francorum rege Henrico regnante, praesidente Godefreddo archiepiscopo, et incomparabili Lucae sapientiae, ac morum honestate refulgente sedi sanctae ecclesiae Burdegalensi, domno Gombaldo abbate assistente monasteriis in primitus Sanctae Crucis,  et S. Mariae, cui haec datur hereditas, et S. Macharii. Et ut haec nostra sit munita, successorum nostrorum oppido precamur juvamina,  ne illorum ignorantia, haec Domini perdat Sancta Ecclesia.

(imprimée dans Gallia Christiana, nov., tome 2, col. 269, instrumenta, eccl. Burdeg. n° V, ex Chart. S. Crucis Burd., f° 53, an 1043).

f° 46 r° (1048)

Charte d’Aalbergue, surnommée Bonasias, religieuse, et Boson de Condat, prêtre son fils, qui agissant pour eux et plusieurs de leurs parens, font donation de plusieurs aleux, et autres héritages à l’abbaye d’Uzerche, en présence de Gérald de Gourdon, évêque de Périgueux, etc.

Ego in Dei nomine Aalberga, sanctimonialis, vocata Bonasias, et filius meus Boso de Condat, presbyter, pro animabus nostris, et pro anima senioris mei Galterii, atque animabus filiorum meorum Ademari, Galterii, Widonis, et Stephani, sive filiarum mearum Ermengardis et Agnetis, pro anima quoque patris mei Stephani, et avunculi mei Bernardi, omniumque parentum nostrorum, damus alodum nostrum, qui nobis a parentibus jure hereditario succedit, Deo et sancto Petro, et monachis coenobii Usercensis, omnem scilicet alodum quem visi sumus tenere in villa de Solvanac, cum ipsa statione ubi stare visi sumus, scilicet clausum de vinea, et hortum qui illi conjungitur, ac dimidium arpentum de vinea quae vocatur Ad Aquatum, et unum pratum qui dicitur Noal, et alium quod dicitur Pratum Rotundum, et partem silvae quae dicitur Vaisseira, et vineam quam Emenus visus est tenere de Chadabec, et tertiam partem quam Arbaldus matricularius tenuit, unum quoque mansum, qui est juxta portam ipsius stationis, quam ego Aalberga comparavi de Geraldo Lo Blanc et de Umberto Alberio LX solid. et clausum qui est de ipso manso, et unum arpentum et dimidium de vinea quam habet Rotgerius de Chartola, de me ad fiscum, in tali convenientia, ut post mortem ejus, libera remaneat Sancto Petro, nullo ex parentibus ejus requirente, et alia cuncta quae ad praedictum mansum pertinent, scilicet vinea, prata silvae, culta et inculta. Item tertiam partem de manso de Orgoll, et dimidium mansum de Taurezor, et medietatem de omnibus quae ad ipsum mansum pertinent. Item bordariam d’Ariazo, et bordariam de Magiron, et bordariam del Noger, et bordariam de Fonte. Et in loco qui dicitur A la Vaurella, duas quartarias de vinea, et tertiam partem de bosco, et medietatem de duabus partibus de bordaria Del Peiro. Item in alio loco, quantam partem de manso del Chassanol. Item medietatem de clauso de Orgoll. Et a Campo Dotente illam partem quae nobis de alodo succedet. Haec omnia et coetera cuncta quae habemus et possidemus ego Aalberga Bonasias et filius meus Boso ad integrum post mortem nostram remanent Deo et Sancto Petro Usercensi et monachis ibidem habitantibus, nulla contradicente persona. Testes hujus doni sunt isti Jordanus Lemovicensis episcopus, Guillelmus Engolismae episcopus, Geraldus Petragoricensis episcopus, qui ad dedicationem ipsius coenobii convenerant, Ademarus vicecomes, Arcambaldus vicecomes, Ramnulfus vicecomes de Albuzo, Petrus abbas, Petrus archidiaconus Engolismensis, Ademarus de Leron, Gaucelmus de Petra-Bufeira, Boso de Corso, Petrus frater ejus, Boso de Dulcis, Petrus de Sanciac canonicus. Factum est hoc donum anno incarnati verbi M XL VIII , regnante Aenrico rege, ipso die quo dedicatum est ipsum coenobium.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, extr. du Cartul. de l’abbaye d’Userche, copié par Baluze, f° 534 de l’original, et p. 73 de la copie.)

f° 47 r° (1052)

Lettres des évêques assemblés pour l’élection et  l’ordination d’Itier, évêque de Limoges, parmi lesquels se trouva Gérard de Gourdon, évêque de Périgueux, avec Adémar de Laron, seigneur de Hautefort, Gérald de Pierre-Buffière, et plusieurs autres grands seigneurs d’Aquitaine.

Omnium Aquitanensium ecclesiarum filiis, tam praesentibus quam futuris, aeternam in Domino salutem.

Notificamus fraternitati vestrae, quia defuncto venerabilis memoriae episcopo domno Jordano, ecclesia Lemovicensis multis quassala tempestatibus, et suorum etiam afflicta injuriis, consilio et auxilio eguit : sed Dei misericordia et pietas nobis in tentationibus non defuit. Igitur de subrogando antistite, Dei providentiam et dementiam precati sumus, atque clericorum et optimatum plures, dominum Guillelmum comitem adiimus, et de desolata ecclesia nostra conquesti sumus : utque Deo dignum episcopum afflictae ecclesiae Lemovicensi provideret, rogavimus. Ipse vero afflictimas nostras haud nesciens, nobisque compatiens et super eligendo antistite haesitans, huc, illucque animum vertens, totius Aquitaniae primorum, et ecclesiae nostrae clericorum et castorum, commune expetiit consilium : rimarique caepit, si quem ubique locorum hujus officii reperiret idoneum. Diu autem alii cumatiis sciscitantes, nullum atque idoneum provisorem, vel ordinatorem sanctae dispersae ecclesiae videntes : postremo sententia cleri et populi, necnon et comitis, totiusque Aquitaniae potestatis, in unum convenit, et quemdam nobilissimum virum nomine Icterium, multorum testimonio approbatum, moribus probum, hospitatem, benignum, sobrium et ad omne opus Dei paratum, elegerunt ; et ex monogamia, sicut apostolus praecepit, rapuerunt, atque episcopum acclamaverunt. Hic enim nunc ecclesiae praedictae hiatus et fracturas supplere et consolidare valebat. Elegimus ergo illum secundum Domini praeceptum, reluctantem et contradicentem, ex voluntate et consensu domni Guillelmi, comitis, et Ademari vicecomitis, omniumque procerum et casatorum, atque totius populi, clericorum quoque, decani videlicet Petri, et praepositi Goffridi, et omnium archidiaconorum, cantoris, atque totius cleri. Elegimus illum, et adhuc elegimus ad regendam ecclesiam Beati Stephani Lemovicae sedis : ut sit nobis pastor pius in necessitate, ad succurendum promptus, et pro omnibus sibi commissis bellator indefessus. Igitur domine Biturcensis metropolitane, ante vestram praesentiam, coetororumque episcoporum gratia Dei hic adunatorum, venimus rogantes et postulantes, ut hunc clericum a Deo praetectum, a nobis autem acclamatum, ab apostolico romano, et omnibus comprovincialibus episcopis collaudatum, ab comite autem et omnibus optimalibus adjudicatum, nobis ordinetis episcopum.
Ergo electus est domnus Icterius anno Domini MLII ab Incarnatione : et ordinatus a praesentibus episcopis, videlicet Biturcensi metropolitano domno Aimone et Arvernensi episcopo domno decano Rencone, et Gerardo Petragoricensi, laude et consensu Petri Rutenensis episcopi, Guillielmi Albiensis episcopi, Bernardi Caturcensis episcopi ; electus est autem domnus Icterius mense januario, pridie nonas, anno 22, Henrici regis.

·         S. Aimo Biturcensis archiepiscopus.

·         S. Renco Arvernensis episcopus.

·         S. Geraldus Petrogoricensis episcopus.

·         S. Guillelmus Albiensis episcopus.

·         S. Bernardus Caturcensis episcopus.

·         S. Hildebertus Gabalitensis episcopus.

·         S. Stephanus Velavensis episcopus.

·         S. Petrus Rutenensis episcopus.

·         S. Guillelmus comes.

·         S. Ademarus vicecomes.

·         S. Ademarus Larondensis.

·         S. Geraldus Petrobuferensis.

·         S. Aimericus Piscanarensis.

·         S. Petrus Petrobuferensis.

(imprimée dans Labbé, Concilior., tome IX, col. 1068 et 1069, sub titulo sequenti : « Conventus episcoporum, in quo Icterius a clero et populo Lemovicensi electus est episcopus, et a metropolitano ac suffraganeis ordinatus, anno Christi MLII ».)

f° 48 r° (circa 1052)

Lettre du clergé de Limoges, à Guillaume duc de Guyenne, après la mort de Jourdain, évêque de cette ville, dans laquelle il dépeint le trouble et l’anarchie, qui désoloient pour lors l’Aquitaine.

W. Aquitanorum comiti, Deo devoto, omnique honore digno, S. Stephani clerus, aureum Gedeonis vellus, totiusque servitutis munus.

Tuae vero almitati nostras litteras direximus, tu apte omnia bona audivimus ; sed per terrena lucra te mutare timemus ; pax abiet terra, ultima vides tempora, mille modis mors rapit homines, impia discordia tota saevit terra. Quare tuam rogamus pietatem, ne propter mundiale lucrum, vendes S. Stephani locum ; quia si tu [ven--s] episcopalia, ipse nostra manducabit communia Dei donum lucrum non vult terrenum, quia qui dat et qui accipit, anathema sit. Locus est devastatus, clerus est depraedatus ; opus nobis est defensore, non praedatore. Qui vivet propria, non devoret nostra ; bono rectore, non dissipatore. Quid tibi deest ? Tota Aquitania est tua ; despice terrena, aspice caelestia ; quaeramus tibi episcopum, non rapacem lupum, qui sit regimen animarum, non magister praedatorum ; qui non dicat bonum malum, et malum bonum non curtatum, neque honore privatum ; sed sicut antecessor istius habuit, ita est ipse recipiet. Omnia nostra sunt tua ; tu custos nostri es, mitte nobis ovium custodem, non devoratorem. Quia Deus animae tuae erit propitior ; et quandiu locus stabit, nostra oratio per te erit copiosor. Vale, locum S. Stephani defende.

(imprimée dans Gallia Christiana, nov. edit., tome 2 , col. 173, instrumenta, eccl. Lemov. n° XIII, ex Chartario eccl. Lemovic. – sub titulo « Epistola cleri Lemovic. ad Willelmum Aquitaniae comitem, post mortem, ut videtur Jordani episcopi, circa ann. 1052 ».)

f° 49 r° (vers 1070)

Donation faite à l’église St Etienne de Limoges, de quelques héritages situés dans la paroisse de Thiviers en Périgord,  par Geofroi frère de Gui et Foucher de Noailles, pour l’accomplissement de la pénitence qui lui avait été imposée par Itier de Chabot, évêque de Limoges,  à raison du meurtre qu’il avoit commis dans la personne d’Armand de Noailles son frère.

Notum vobis facio quatenus quidam homo, Gausfredus nomine, frater Guifonis atque Folcherii de Noalas, ob consilium domni Hicterii[38] episcopi, qui jussit sibi dari poenitentiam de homicidio quod fecit in fratre suo germano, Armando nomine, in pago Petragoricensi, quandam bordariam predii, que reddit sibi quatuordecim denarios census, et tertiam partem vini vinee, unicuique anno, in villa que vulgo vocatur Clarvila, in parochia Tiverii dedit Sancto Stephano, et canonicis, una, pro amore Dei omnipotentis, eterna retributione, et pro remedio anime sue et parentum suorum, tali pacto, et si quis donum hujus predii inde abstulerit, cum Datan et Abiron et Juda proditore, in inferno demergetur.

(Mss. de D. Brial. Cette pièce a pour titre « Donatio quorumdam immobilium, in poenitentiae testificationem aut compensationem, ecclesiae facta, anno incerto ». ex Archiv. S. Stephani Lemovic.

N.B. D. Col, qui a copié cette charte dans les archives de St Etienne de Limoges, y a ajouté la note suivante : Copie d’un acte qui est écrit sur un quarré de parchemin de six pouces de largeur sur cinq de hauteur, attaché dans le cartulaire de l’église de St Etienne de Limoges, entre les 28 et 27e feuillets. Cette copie est annexée à celle d’un acte de la même église numérotée col. 206, et envoyée au dépôt des chartes des chartes de Mr Bertin, ministre et secrétaire d’état.

f° 50 r° (vers 1070)

Accord passé entre Itier de Chabot, évêque de Limoges, et Aimeri III vicomte de Rochechouart, pour terminer la guerre qu’il avoit entre eux, au sujet du monastère de St Junien, en présence des seigneurs de Las Tours, de Pierre-Buffière, de Laron, de Born, etc.

Guerram habuit Aimericus de Roca Ardo[39], filius Ermesendis, cum Icterio episcopo, et Amelio praeposito, pro monasterio S. Juniani, et pro omnibus rebus quae ad ipsum monasterium pertinebant. Et pro ipsa guerra ipse episcopus, et Aimericus in camera Lemovica pactum firmaverunt, et tale pactum propter ipsas causas, quas suus pater et ipse Aimericus malas habuerant in burgo S. Juniani, vel in Abadia, omnia amisit, excepto tamen quantum Aimericus suus avus cum Audoino fratre suo episcopo, per voluntatem amborum, in pace retinuit, quando castrum Bellioc defactum fuit, ut ambo venissent in burgo S. Juniani, causa amiciae inter ipsos, et per auctoritatem antiquorum hominum de ipsa villa, vel de parrochia perquisissent, et si ipsos credere noluissent, bellum inter duos homines cum scuto et baculo firmassent, sine ira et sine deceptione ; et ipsa lege in Lemovica civitate, aut in burgo S. Juniani, vel in castro Niolio, ubicumque episcopo, de istis tribus locis placitum fuisset, sine ira, et sine ulla contraria vel sine deceptione bellum peractum fuisset. Et de ipsis causis, si missus Aimerici victus fuerit, pro ipsis conventis amissionem tenuisset Aimericus contra episcopum, vel contra ecclesiam S. Juniani, omnibus diebus vitae suae per fidem : et fuit conventum inter ipsos, ut de istis .C. solidis quos Aimericus requirebat ad episcopum pro defensione hujus villae S. Juniani, per nullam calumniam quam episcopus faciat ei, non requiratur ad ecclesiam, nec ad villam, nec ad homines, nec ad ipsas res quae pertinent ad eam. Et istam convenientiam firmavit Aimericus episcopo, per suam fidem, et misit obsidem Agnum F. Geraldi Valentia. Hujus rei testes fuerunt Wido de Las Tors, Gauselinus de Petrabuferia, Guido de Laron, Constantinus de Born, Amelius praepositus, Geraldus d’Orador, Agnus Valentia.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, portefeuille cotté extr. de Cartulaires n° IV, ex Chartular. S. Stephani Lemovic., inter schedas Joannis Beslyi, f° 28 et 189 v°). Itier de Chabot, évêque de Limoges en 1052 ou 1053, mort vers 1073.

f° 52 r° (1061-1072)

Lettre du pape Alexandre II à Guillaume évêque de Périgueux, Durand évêque de Toulouse, et à l’abbé Hugues, par laquelle il prescrit le mode de la pénitence qui devoit être imposée à une personne qu’il ne nomme pas, qui avoit été, sans le vouloir, la cause du meurtre de son frère.

Alexander episcopus, servus servorum Dei, Guillelmo Petragoricensi, Duranno Tolosensi,, et Hugoni abbate.

Praesentium portitor litterarum ad nos perveniens, lacrymabiliter confessus est se fratricidii crimen incurrisse. Qui, licet tanti facinoris efficiens causa fuerit : tamen minime sua voluntate peractum intimavit. Cum enim fratrem suum inimicantem sibi paratis insidiis cepisset, et ipsum ut secum iret percussione capuli ensis coegisset, consobrinus quidam suus secum perveniens, sine consilio et praemeditatione, sine voluntate etiam ipsius, ut adstruit, eum interfecit. Cui licet condignam religio vestra injunxerit, et laudabilem poenitentiam : tamen circa eum misericordiae viscera exhibentes praecipimus, ut cum domum redierit, medietatem totius patrimonii sui, pro fratris, animaeque suae remedio pauperibus tribuat ; alterius quoque hereditatis suae portionem nihilo minus pro eadem causa distribuens, usum fructum suae necessitati reservet. Et sic ordinatis omnibus suis, liber in monasterium ingrediatur, et ibi per unum annum hujusmodi poenitentia maceretur : scilicet ut a Pentecoste usque ad Sancti Michaelis festivitatem bis in unaquaque hebdomada jejunet in pane et aqua. Dehinc autem usque ad quadragesimam tribus diebus jejunet similiter in pane et aqua ; et ut a corpore et sanguine Domini usque ad tres annos expletos abstineat, nisi periculum mortis immineat. Quadragesimam totam, praeter dies dominicos, similiter jejunet : arma nullo modo in vita sua induat : conjugio usque ad peractam septem annorum poenitentiam non utatur : sexta feria, donec vixerit, jejunet. Haec omnia ita illi injunximus, ut si infirmitatem ejus haec minime ferre posse providentia vestra praesenserit, licentiam habeat miserendi, prout placuerit.

(imprimée dans Labbé, Concil., tome IX, col. 1137, Epistolar. papae Alexandri II, epist. XXXIII, ed. Paris, an 1671, in fol.)

f° 53 r° (1072)

Donation faite à l’abbaye d’Uzerche, par Aine de Montignac, comtesse de la Marche, d’un héritage ou aleu situé dans la paroisse de Ste Marie d’Espartignac en Limousin, pour l’âme de Gérald de Montignac, son père, et de Nonie de Grignols, sa mère - du consentement d’Aldebert de La Marche, son fils.

Praecipit multiplex et inreprehensibilis lex Dei ut de Mamona iniquitatis faciamus amicos, qui nos recipiant in aeterna tabernacula. Idcirco ego Aina comitissa perpendens et considerans fragilitatem meam et habens recordationem peccatorum meorum, quae posita in sublimitatibus hujus seculi commisi, et velat infelix ac misera perpetravi, requirente et exigente domno Geraldo Usersencis coenobii abbate per quendam nuncium, scilicet Petrum de Sancta Ursa, cum consilio et voluntate filii mei Aldeberti, seu amicorum et hominum meorum, do quandam hereditatem meam Deo omnipotenti, et Sancto Petro ad Usercam et fratribus qui in eodem monasterio sub regula sancti Benedicti deserviunt altissimo Deo et sanctis ejus, ut pius Dominus et misericors dignetur mihi tribuere veniam et remissionem omnium peccatorum meorum, et concedat mihi habere post mortem, partem atque hereditatem in regno, detque indulgentiam atque absolutionem animae patris mei Geraldi de Montinac, vel animae matris meae Noniae de Granol. Hanc donationem sive helemosinam, ut firma permaneat in aeternum, coram testibus feci. Caveant autem omnes succesores mei, ne si infringant hanc helemosinam meam, exheredentur de regno Dei. Ipse vero alodus est in Lemovicino, in vicaria Usercense, in parrochia Sanctae Mariae sive d’Espartinac, et vocatur ville de Seirac. Auctores hujus doni sunt ipsa Aina comitissa, et Aldebertus filius ejus, Petrus de Montell, Guillelmus de Montinac, Stephanus dispensator, Petrus presbyter de Sancta Ursa. Factum et donum istud anno Incarnati Verbi MLXXII, Philippo rege regalia sceptra tenente, Alexandro papa, auctore Deo, sedem apostolicam illo in tempore gubernante.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, portefeuille cotté n° 54, f° 85, ex Cartular. abbat. Usercens., f° 528, sub titulo «  Donum Ainae comitissae Marchiae, de villa de Ceirac » - cette pièce se trouve aussi par extrait, ibidem, mss. de Duchesne, vol. cotté Extraits de divers cartulaires de France et autres, tome 5, n° XXII / 9612 / X, f° 228 v°, ex Cartul. abbatiae Userciensis.)

 

f° 54 r° (1076)

Donation du lieu de St Cyprien sur Dordogne faite à l’église de St Sernin de Toulouse, par A., prévôt de l’église de Périgueux.

Rescicat humana mortalitas clericorum scilicet[40] et laicorum tam praesens quam futura, quod ego A. quamvis indignus tamen Petragoricensis sedis praepositus, cernens Beati Cypriani locum, negligentia mei et clericorum et laicorum perniciter pessundari, cupiens evadere terribilem sententiam nostri Redemtoris dicentis : «  discedite a me aperarii iniquitatis », concedo supradictum locum, sanctissimi Saturnini Tolosanae ecclesiae praeposito et clericis praesentibus et futuris, quatenus regulariter ibi vivant, scilicet secundum institutiones Beati Augustini, Gregorii, Hieronymi et coeterorum patrum, et evellent et dissipent quaeque vitanda sunt, et aedificient et plantent quae appetenda sunt. Hoc et ego Aemo similiter concedo, et ego Yasarnus de Madala similiter, et ego Willelmus de Biron similiter. Haec autem scripta viva voce fieri jussimus, feria II in die Assumptionis Sanctae Mariae, XVIII kal. septemb. sub tempore Gregorii papae sedis apostolicae, regnante Philippo rege. S. Gaufridus filius Arnaldus, Elias de Causnac[41] hanc concessionem confirmavit. Willelmus gratia Dei Petragoricensis episcopus, consilio canonicorum suorum Lamberti qui[42] decania, et Fulcherii, ac coeterorum, praesente Petro venerabili, praeposito ecclesiae sanctissimi Saturnini, et Arnaldo-Willelmi, ac Arnaldo Ottoni, et Gaufredo Grimoardi, feria VII, II kal. januarii.

(imprimée dans la nouvelle Histoire du Languedoc par D. Vaissete, tome 2, Preuves, col. 290, n° CCLXV, ex Cartul. S. Saturn. Tolos., an 1076) – Cette pièce se trouve aussi, Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, portefeuille cotté cartulaires n° V, f° 303, ex Cartul. eccl. S. Saturnini Tolosan., f° 88, p. 2. – voy. aussi Table Chron. des diplômes, tome 2, p. 152, en date du 15 août 1076, sous ce titre : «  Charta qua A. Petragoricae sedis, praepositus, locum S. Cypriani, sua negligentia pessundatum, concedit praeposito S. Saturnini Tolosanae ecclesiae, feria II etc., ut supra (accedit confirmatio Willelmi Petrag. episcopi, feria VII, etc.) » Hist. de Languedoc, tome 2, pr., col. 290, ex Chartul. S. Saturnini, ad ann. 1076.

f° 55 r° (1074)

Donations faites à l’abbaye d’Uzerche, par Boson vicomte de Turenne, Comptor de Terrasson sa femme, et par trois frères du nom de Terrasson.

Boson vicecomes Torenae, cum uxore nomine Comptors, dederunt alodum, inter castrum Torenae, et montem qui vocatur Vetula Torena, etc. Testes Gerardus abbas, Gausbertus Daillac, Petrus Gaufr. frater ejus, Guitardus de S. Michaele, Arcambaldus de Bornhac , Ger. Folcaudus, anno MLXXIV, indictione XII, rege Philippo, Guidone episcopo. Petrus Comptors de Terracio, Comptor uxor Bosonis de Torena. Germano abbate de Terracio. Geraldus Comptor de Terrasso, fratres ejus Bernardus et Petrus Comptor. Boso dedit tres mansos, in Monte Velutae Torenae ; item mansum de Salabant, in parochia S. Petri de Nobiliaco, item duos mansos a Juliniac, in castellania Torenae.

(imprimée dans Justel, Preuves du Livre I de l’Histoire de la Maison de Turenne, p. 26, ex Cartulario Uzercensi.)

Sur un petit feuillet séparé avant la charte suivante, cette 1ère note :

Ribérac

C’est ce Boson I du nom, vicomte, mort à Jerusalem en 1091, qui fut père d’Archambaud de Turenne, vicomte de Ribeirac. Et c’est pour la 1ère fois que l’on trouve le nom de Ribérac.

Geofroi du Vigeois nous a conservé le nom de ce seigneur : …. « Boso genuit Raymundum et Archambaldum de Ribeira, et Ebolum abbatem Tutelensem, qui apud S. Martialem Lemovicas sepultus est ». (Justel, page 22.)

J’ignore si Archambaud de Ribérac se maria et laissa de postérité. Son nom se trouve encore dans une charte tirée du Cartul. de l’abbaye de Tulle, de l’an 1091. (Justel, p. 26.)

Geoffroi du Vigeois en parle aussi dans un autre endroit, sous l’année 1101 (ibid., p. 26.)

Il est encore fait mention d’Archambaud vicomte de Ribairac, dans 4 endroits de l’Histoire de Tulle, par Mr Baluze, savoir pages 128, 135, 138, et 468. A cette dernière page il y a un acte de l’an 1116, où il est nommé. Il mourut en 1117. (voy. Baluze,ibid. p. 138).

Sur un autre petit feuillet séparé, cette 2ème note :

Comptor

Il paroit que ce prénom de Comtor vient originairement des seigneurs de Terrasson, chès qui il était propre.

On trouve dans le XIIe siècle, Comtor de Turenne, fille de Raymond V et d’Alemande de Malemort, qui épousa Bertrand de Cardaillac, II du nom, fils de Bertrand I et frère de Géraud de Cardaillac, seigneur de la Capelle, lesquels assistèrent à un accord fait par Raymond vicomte de Turenne, entre Gerbert et Hugues de Castelnau, environ l’an 1168.

f° 56 r° (1074)

Charte par laquelle Bégon de Caumont, fils de Hugues, se dessaisit du lieu et abbaye de Figeac en Quercy, et la soumit à Hugues abbé de Cluny, pour y rétablir la discipline monastique[43].

Bego filius Hugonis de Calomonte abbatiam Fiacensem, divina clementia consulens, mortalibus naturalem et generalem legem mentibus indidit humanis, ut quisquis proprium detrimentum agnoscens, perquirat sibi utile et proficuum. Itaque monachi Figiacenses praeter communem legem, privatam etiam de suo provectu et profectu habentes, cum jam per multum annorum curricula sui neglectores extitissent, tandem largifica Domini inspirati bonitate, multis laboribus desudaverunt, quos pristinos vitae erratus in melius corrigendo emendare potuissent. Ad postremum sub regula patris Benedicti degere et vivere parati, elegerunt in hoc domnum Hugonem abbatem Cluniacensem, pari voto et communi, quatinus sicut proprio pastori illi obedirent, et ipse, ut peculiaribus ovibus deinceps agendo provideret. Qui imprimis istud omnimodis pertinescens, et nullatenus adquiescens, postmodum suasionibus et impinctionibus, ut ita loquamur, domni Hugonis tunc temporis suae congregationis professi monachi, cujus dominio, antequam monachicum caperet habitum, isdem locus videlicet Figiacus suberat, victus, habens etiam inde auctoritatem et permissionem domni Geraldi cardinalis Romani et episcopi Hosticensis, qui illis diebus in locum supervenit, pariterque laudationem et assensum Begonis domni Hugonis filii, tam loci quam patris procuratoris et Domini, necnon domni Geraldi Caturcensis episcopi, sed et comitis Rotenorum Raimundi, et Wilelmi fratris ejus comitis Tolosani, quibusdam de  fratribus suis illuc directis, locum secundum regulam Sancti Benedicti innormandum suscepit. Hoc intervallo venerabilis memoriae Hugo Begonis pater, viam universae carnis ingreditur, resque semiperacta relinquitur. At Bego ardens animo ad effectum perducere quod pater suus morte praeventus, non potuit, legatione sua, optimatum suorum, domno abbati Cluniacensi directa, ad visitandum et ordinandum locum eum reinvitat. Quid multis ? Caepto consilio, dimissis maximis negotiis, hoc iter arripuit. Ac tandem post nimiam sui fatigationem ad jamdictum locum pervenit ; ubi domnus Bego ante illum veniens, quae bene mandando erat, promiserat meliori executione adimplere procuravit. Sane primo seorsum tota causa ventilata et inquisita, omnes malas consuetudines et torturas quas illi loco hactenus fecerat, suorum nobilium usus consilio, vuerpivit ac dimisit, et postea in generali capitulo, praesentibus domno Hugone et domno Hunaldo abbatibus, cum nonnullis fratribus Cluniacensibus et Figiacensibus, tunc ut primum domnum Hugonem abbatem et pastorem suum, una et eadem sententia eligentibus et proclamantibus, palam se a loco  suam progeniem alienavit, et in perpetuum extorrem reddidit, ac postmodum Domino Deo Patri, Filii, Spirituique Sancto, in cujus honore est attitulatus, eundem locum pro absolutione patris, matris suorum, suaeque progeniei peccatorum, concessit, et domno Hugoni abbati, suisque successoribus et loco Cluniacensi, ad ordinandum, et servitio Dei disponendum submisit, ex tunc et in antea per omnia secula seculorum ; ubi ob monimentum tantae rei, et ipse et sui partem et societatem omnium beneficiorum privatorum et publicorum totius Cluniacensis congregationis acceperunt, quique in astipulatione et affirmatione nominatim subnotati sunt. Approbavit quoque et laudavit domnus Bego, atque sui oblimates fratrum Cluniacensium concessionem, ac suam de praedicto loco factam vuerpitionem et relaxationem muniri ac roborari regalibus praeceptis et apostoliciis privilegiis, ut nullus deinceps, absque damno et periculo cujusque ordinis, honoris, vel potestatis promiscui sexus, aut aetatis audeat vel praesumat tam notabilem et solemnem liberalitatem quocumque modo infringere vel calumniari. Quod si quis heres  aut proheres domni Begonis, vel qualiscumque immissa persona, contempto Deo et sanctis ejus, contra hoc aliquid contradictionis molitus fuerit, nisi resipiscens poenituerit et emendaverit, sors ejus et pars sit cum Juda traditore Domini, cumque Dathan et Abiron, quos vivos terra absorbuit, et cum his qui dixerunt Domino : « Recede a nobis ». Factum est autem hoc memoriale vel carta descriptionis anno ab Incarnatione Domini millesimo LXXIIII, indictione XII, praesidente sanctae et apostolicae sedi domno Gregorio VII papa, secundo anno papatus ejus, Francorum regnante rege Philippo. Et autem hoc scriptum Fiaci publice factum, sabbato in die Beati Lucae evangelistae.

(Bibliothèque Nationale, mss. de Baluze, volume cotté Clugny, f° 260, ex Cartul. Cluniacensi, S. Hugonis, cap. 105, anno 1074).

Il est aussi fait mention de cette charte dans la Table chronologique des diplômes, tome 2, p. 141, sous ce titre : « Notitia de abbatia Figiacensi per Begonem, Cluniacensi monasterio subdita ». Gall. Christ., ed. 2, tome 1, instrumenta, p. 44, ex Cartul. Cluniacens.

f° 58 r° (1076)

Extrait d’une bulle de confirmation du pape Grégoire VII en faveur de l’abbaye de Cluny, qui comptoit parmi ses possessions l’église de Ste Marie d’Anesse, dans le diocèse de Périgueux.

Gregorius episcopus, servus servorum Dei, dilecto in Christo filio Hugoni abbati monasterii sanctorum apostolorum Petri et Pauli, constructi in loco qui dicitur Cluniacus, suisque successoribus ibidem regulariter promovendis in perpetuum. Supernae miserationis respectu ad hoc universalis ecclesiae curam suscepimus, et apostolici moderaminis sollicitudinem gerimus, ut justis precantium votis attenta benignitate faveamus, et libramine aequitatis omnibus in necessitate positis, quantum Deo donante possumus, subvenire  debeamus. Praecipue tamen de  venerabilium locorum stabilitate pro debito honore summmae et apostolicae sedis cui speciali jure adhaerent. Quantum ex divino adjutorio possibilitas datur, nobis pensandum et laborandum esse perpendimus.  Proinde juxta petitionem tuam praefato monasterio, cui tu praesse dignosceris, cum capellis circumjacentibus, videlicet Sanctae Mariae, Sancti Majoli et Sancti Odilonis, hujusmodi privilegia praesenti authoritatis nostrae  decreto indulgemus, concedimus atque firmamus … nominatim etiam confirmantes eidem monasterio Cluniacensi, in comitatu Matisconensi cellam in honore Sancti Martini … Equirendam curtem, cum ecclesiam Sancti Andreae, et cum aliis ecclesiis et appendiciis suis, Novam Villam in Petrogoico castro, cum ecclesia, omnes quoque ecclesias et terras seu quidquid praefatus locus habet in jamdicto comitatu … in comitatu Arvernensi Silviniacum monasterium, ubi Sancti Majolus et Odilo requiescant … monasterium Celsinaniense … in comitatu Pictaviensi villam quae dicitur Molgon (*). In episcopatu Sanctonico monasterium de insula quae dicitur Aias. Monasterium Sancti Georgii juxta castrum Didonium, monasterium Sanctae Mariae juxta castrum Berbeziacum. Abbatiam Sancti Joannis quae vocatur Ingeriacus. Abbatiam Malliacensem. In abbatia autem Sancti Cypriani quae est Pictavis, concedimus tibi quod antecessores tui ibi habuerunt. In episcopatu Lemovicensi monasterium Sancti Martialis. In episcopatu Engolismensi monasterium Sancti Mauritii quod est juxta castrum Montis Berolfi … In episcopatu Petragorico ecclesiam Sanctae Mariae quae dicitur Anessa. In episcopatu Caturcensi, abbatiam Sancti Petri de Moysiaco cum omnibus suis appendiciis. Et monasterium quod dicitur Fiacus et monasterium Carannacium. Tolosae monasterium Sancta Mariae de Aurate … in pago Aginnensi, monasterium quod dicitur Lairacum, etc.

Datum Lateran. quinto idus decembris, per manus Petri sacrae Romanae ecclesiae presbyteri cardinalis ac bibliothecarii, anno quarto, pontificatus Gregorii papae septimi, indictione XIV, bene valete.

(imprimée dans Bullar. ord. Cluniac., p. 18, 19 et 20 – Voy. Tabl. chron. des diplômes, tome 2, p. 154, en date du 9 décembre 1076, sous le titre suivant : « Bulla Gregorii papae VII qua professiones monasterii Cluniacensis confirmat et recenset. Datum Lateran. V idus decemb. per etc., annno IV pontificatus domini Gregorii papae VII, ind. XIV. » (Bullar. ord. Cluniac., p. 18 – Mém. sur Cluny, p. 131, fragm. ex Bullar Cluniac. – Recueil des pièces sur Cluny, p. 6).

 

(*) Note communiquée par M. François Vareille : il s'agit d'une allusion au prieuré Saint-Jean Baptiste de Mougon, à 15 km de Niort :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mougon , http://archeomellois.canalblog.com/archives/mougon/index.html

f° 59 r° (vers 1070 à 1080)

Notice des donations faites à l’abbaye de St Florent de Saumur, de plusieurs églises et chapelles en Périgord, par les seigneurs de la même province, entr’autres celle de Montcaret par Boson Vigier et son frère, celle de N. D. de Bretenor, par Guillaume Grimoard, Arnaud son frère, et Bos de Montravel leur oncle, etc.

Du prieuré de St Pierre de Montkaret[44], au diocèse de Périgueux[45].

En ce prieuré estoient trois moynes obedienciers ; et le prieur doit six livres cinq sols de cense à l’abbé, le second jour de may. Il fut donné à St Florent, regnant en France Philippe premier, Guillaume estant evesque de Périgueux, Geoffroy comte de Poitou, et Elie, comte de Périgueux, par Boso vigier et son frère[46], lesquels permirent aussy à leurs subjets d’y osmoner de leurs biens ce  qu’ils voudroient. Quant à la chapelle de Nostre Dame de Mont Revel[47], un certain Guillaume se rendant moyne en cette abbaye, la donna à St Florent, avec authorité et du consentement de tous ceux qui y pouvoient avoir interest. A ce prieuré de Montcaret est dès longtems annexé le prieuré de Nostre Dame de Bretenor[48], où auparavant l’abbaye envoyoit un moyne en obedience, et doit vingt cinq sols de cense à l’abbé : il fut donné à cette abbaye par Guillaume Grimoard[49], à quoy consentit son frère Arnald, en la cour du vicomte Olivier ; aussy Boys de Mont Revel, leur oncle y donna sa part sans reserve ; ce qu’il fit en la main de Noël , prieur de cette abbaye, de Dom Constantin, et de Dom Roger, moynes d’icelle. La chapelle du Saint Sépulcre[50] au Mont Revel, et l’église Nostre dame de Bracals[51] y furent aussy données pour lors. Seguin de Cugat et Droco son frère y donnerent l’église de Sainte Eulalie[52], avec les dixmes de la pescherie de leurs eaux : ce que confirma Guillaume, evesque de Périgueux, le premier jour de janvier en jeudy, l’an de l’Incarnation mil cent vingt quatre[53], Loys estant roy de France et R.[54] consul de Périgueux. Et derechef l’an mil cent quarante[55], et le 29 jour de janvier en jeudy, Geoffroy, evesque de Périgueux[56] confirma à St Florent icelle église de Ste Eulalie, et l’église St Pierre de Mont Perous[57] ; cette dernière avoit esté redimée des mains des séculiers par Jacques Gosbert[58] – Landa, prieur de Montcaret, et Adhémar, prieur de Bretenor, lesquels par après furent trouver Guillaume evesque de Périgueux[59], le suppliant humblement qu’il la voulut confirmer à St Florent et aux religieux ; ce qu’il fit, parès en avoir pris conseil de ses clercs ; et non seulement leur confirma celle-là, mais aussy toutes celles qu’ils pourroient retirer des séculiers laicques ; leur en donnant les lettres, le cinquiesme jour d’aoust, l’an de l’Incarnation mil cent trente[60][61], où souscrivirent iceluy Guillaume evesque, estant lors en son église cathedralle, en sa chaire, Bernald de Vern, archidiacre er autres. Quelques années après, Mathieu estant abbé de St Florent, iceluy evesque Guillaume confirma derechef à cette abbaye, les églises de St Pierre de Montcaret, les chapelles de Nostre Dame et du St Sépulcre de Mont Revel[62], l’église de Nostre Dame de Brethenor, l’église St Fronton de Vestionibus, l’église de Coler[63], l’église de Bracals, et les trois parts de St Martin de Bergerac, à quoy il soubscrivit et son archidiacre Geoffroy. La susdite église de Coler, ou Colere, dédiée en l’honneur de N. Dame, située près de Castillon, sur le bord du fleuve Dordonne dans l’esveche de Périgueux, donnée à St Florent par les susdits Guillaume et Grimoard, et son frère Arnald, estant ainsy au patronage du prieur de Montcaret. P. evesque de Périgueux et son chapitre la donnèrent à Guillaume Arnald, prieur de Castillon, et à ses successeurs, pour en avoir soin doresenavant, a quoy consentirent Roger, abbé de St Florent et le chapitre, l’an mil deux cent soixante quatre[64], la vigille St Jean Baptiste. Et le lendemain, luy et ses clercs témoignèrent comme ils cedoient tout ce qu’ils prétendoient sur l’église de St Martin de Bergerac[65], de quoy ils firent expedier des lettres en leur chapitre de St Etienne, qu’ils donnèrent à Askelin, et à Jean, moynes de St Florent, lesquels lors gouvernoient l’église de St Martin de Bergerac. Et derechef, etc. ut supra.

Du temps de ces premières donations[66], il est assés probable que les moynes de St Florent en plusieurs prieurez, enseignoient la jeunesse, puisque nous voyons que sans leur congé, d’autres ne pouvoient enseigner : un certain nommé Arnulphe ayant coustume de tenir les escolles au Mont Revel, et après ces donations voulant continuer independamment des religieux, Guillaumes evesque de Périgueux lui deffendit, ordonnant qu’on ne les tiendroit qu’à St Pierre de Montcaret.

(Bibliothèque nationale, extr. d’un manuscrit provenant de l’abbaye St Germain des Prés, cotté St Florent de Saumur, et St Florent le Vieil, f° 183, écrit en 1647, par D. Huynes, religieux bénédictin.)

f° 61 r° (vers 1080)

Donation de l’église de St Martin de Bergerac, faite à l’abbaye de St Florent en Anjou, par Hélie, prévôt du château de Bergerac, et ratifiée par Hélie III, comte de Périgord

(traduction françoise).

Un certain Hélie ayant le gouvernement de la préfecture du château de Bergerac[67], pensant au salut de son ame, et à ce qu’il feroit pour avoir Dieu propice, se ressouvint du mauvais ordre auquel estoit l’église St Martin, tant par sa faute, que celle de ses antecesseurs, qui le laissoient à des prestres mercenaires, moyennant une somme de deniers, voulant donc la purger de ces immondices, il se détermina de la donner gratuitement à des ministres fidelles, qui la gouvernassent sainement et selon Dieu. Et entendant la renommée de la sainte conversation des moynes de St Florent[68], il la leur donna à perpétuité, autant qu’en luy estoit, par le conseil et authorité de ses frères Hugues et Audebert, et par l’exhortation que luy en fit Pierre Herbert son cousin, et afin que ce don fut stable, il fut devant l’autel de St Martin, où en présence de plusieurs personnes insignes, savoir Hélie Ramnulfe, D’Oton Bernard, Hugues etc., les moynes de St Florent Olivier, Constantin et Gumbert, il quitta et donna à Dieu, à St Martin, à St Florent de Saumur, à l’abbé et aux moynes d’iceluy, tout ce qu’il y avoit, ou que d’autres tenoient de luy, toute la sépulture et autres choses de l’église, de plus la quatriesme partie des dixmes de vin : en après, Dieu le permettant ainsy, le comte Elie, à la supplication du moyne Olivier, vint en l’église de St Martin, et un jour de dimanche, en présence de tout le peuple, confirma tout ce que dessus, cedant semblablement tout le droict qu’il y pouvoit avoir, permettans à tous leurs subjects d’y osmoner de leurs biens, selon qu’ils voudroient, y en eslargissans aux mesmes beaucoup. Ce que fit aussy l’evesque de Perigueux Guillaume, entre les mains de Gumbert, et Olivier moynes de St Florent.

(Bibliothèque nationale, extr. d’un mss. provenant de la bibliothèque de l’abbaye de St Germain des Prés, cotté St Florent de Saumur, et S. Florent le Vieil, A. 8, f° 182, r° et v°, gros in 8°) On dit au commencement la note suivante : « tout ce que dessus a été soigneusement recueilli des archives de St Florent-les- Saumur par moy soubseigné, selon que j’ay prouvé en l’histoire que j’ay composée de l’abbaye et de ses dépendances, frere Jean Huynes, moyne bénédictin de la congrégation de St Maur, fait le 17e jour d’aoust 1647 ».

N.B. on lit ce qui suit, immédiatement après la charte précédente :

De ce prieuré dépend aussy la chapelle S Jacques[69]. Le prieur doit à l’abbé St Florent cinquante livres de cense, le secons de may ; et avoit autrefois cinq obedienciers pour vivre regulierement, et luy ayder à célébrer le service divin. Maintenant il n’y en a point. Et reste seulement à cette abbaye, oultre les cinquante livres de cense, la collation du prieuré et la présentation à la cure, arrivant vacance. Le pape Urbain troisiesme[70], par bulle spéciale, donnée à Véronne, le seiziesme jour de decembre, prit autrefois le prieur et les freres dudit prieuré sous sa protection, leur église, et celle de St Jacques, leurs terres, dixmes, et autres possessions qu’ils avoient, ou qu’ils pourroient avoir par succession de temps, leur permettant de recevoir ceux qui fuiantz du monde, voudroient vivre selon leurs instituts, leur accordant le droict de sepulture, et de recevoir librement les dixmes, et autres droicts accoustumez de leurs paroissiens. A cette bulle, P. evesque de Perigueux adjousta longtemps après, son tesmoignage, scavoir l’an mil deux cens trente neuf, le onziesme de mars.

Autres notes sur le prieuré de Bergerac, tirées du même ouvrage.

1°, f° 218 verso :

Guillaume, evesque de Périgueux[71] tesmoigna à l’abbé Estienne, et à cette abbaye, que l’accord fait entre eux, et ses clercs de St Etiesnne, touchant l’église St Martin de Bergerac, des dixmes et autres choses appartenantes à l’église, luy estoit agréable. Ce qu’il déclara par acte passé au chapitre général de St Estienne, le lendemain de la Circoncision de notre Seigneur, l’an de l’Incarnation mil cent vingt quatre, indiction seconde.

2°, ib., f° 283 :

Pierre evesque de Périgueux[72], Itier doyen, et tout le chapitre estants en différens contre Adémar, prieur de St Martin de Bergerac, touchant les dixmes de la paroisse de St Martin, le chapitre de Périgueux disant en avoir la moytié. Après plusieurs raisons de part et d’autre, tant l’evesque que le chapitre, comme aussy le prieur de Bragerac, tant pour soy que pour l’abbé et couvent de Saumur, jurèrent de faire ce qu’iceluy doyen Itier en ordonneroit ; lequel prononça que toute la dixme demeureroit au prieur et à ses successeurs, et qu’iceux, tant pour le droict que le chapitre y prétendoit, que pour autres questions, payeroient treize livres et demye par an, monnoye courante, à perpétuité, au chapitre de Périgueux, et de plus trente sols, qu’iceluy chapitre prenoit sur les églises de St Martin et de St Jacques de Bergerac. Ce qu’il jugea à Périgueux, le lendemain de la feste de l’invention St Estienne, l’an mil deux cens trente cinq.

ib. f° 301 v°, de l’original.

L’an mil trois cent vingt deux[73], l’abbé Jean (de St Florent) accorda les différents meus entre le prieur de Bergerac, et le chapelain, ou vicaire perpétuel des églises Saint Jacques et St Martin, selon qu’ils s’en estoient rapportés à luy.

ib. f° 348 r° et v°, ex originali.

Le pape Innocent VIII, l’an troisiesme de son pontificat et de l’Incarnation de notre seigneur, 1487, le 5e jour d’avril, luy donna, (à l’abbé de St Florent) un monitoire contre les détenteurs des biens de cette abbaye, avec adresse à Hilaire, abbé de St Maur sur Loire, pour le faire publier ; lequel le receut à Angers, en la maison de Me Gilles Ragot, son frère germain, chanoine de la grand’église, et doyen de l’église collégiale de St Pierre d’Angers, l’an 1487, indiction 6e, le 17 jour de mars, selon le calcul gallican, l’an quatriesme dudit pape Innocent ; et ordonna qu’il fur publié ès églises St Martin et St Jacques de la ville de Bergerac, diocèse de Périgueux ; ce qui fut fait le 3e jour d’apvril en suivant, après Pasques, l’an 1488.

ib. f° 440 v° et  441, tiré de l’original.

Le 20e jour de janvier 1560, Jean de Monluc (Joannes de Monte Luceti, vel de Monlucio episcopus Valentinensis et Diensis) evesque de Valence et de Dye, conseiller du roy en son privé conseil, et prieur commendataire de St Martin de Bergerac promit de continuer à payer à l’advenir, cinquante livres de cense par an, le second jour de may, à l’abbé de St Florent, et à ses successeurs abbez, à raison du prieuré de Bergerac. Ce qu’il fit après y avoir esté contrainct par justice.

f° 63 r° (vers 1070-1080)

Fondation du prieuré de Castillon sur Dordogne, par Olivier vicomte de Castillon.

(traduction françoise du 17ème siècle).

Au temps de Goscelin, archevêque de Bordeaux, le vicomte Olivier entendant la religieuse et louable conversation des moynes de St Florent de Saumur[74], y vint, et en obtint d’entre eux, lesquels il mena à Castillon en Dordoine, diocèse et seneschaussée de Bordeaux, à dix lieues de cette noble ville, où il leur fit édifier près son chasteau, une église en l’honneur de Dieu, de la Vierge et de St Florent, pour le salut de son ame, et de ses parents vivants et trépassez, du consentement de ses freres et de ses barons ; il leur donna aussy la chapelle St Symphorian en son fief, qui est église parochiale dans la ville de Castillon, laquelle il avoit acheptée cent solz, de ses cavaliers Gausbert et ses freres. De plus le bourg où il establit le monastère, libre et absolu, sans aucune réserve de crime quelconque, le droit de pasnage aux moynes et à leurs hommes dans le bois de Ardia[75], du bois pour leur usage, et plusieurs autres choses contenues dans les lettres faictes sur ce.  A son exemple, plusieurs autres y ausmonèrent de leurs biens ; à quoy soubscrivirent le comte Elie, iceluy Olivier vicomte, son frère Pierre, vicomte, Constantin moyne de St Florent et autres. Lesquels tous, particulièrement Achelme Sanctii, archidiacre[76], Raimond, archiprestre, qui estoit chapellain de St Symphorian, lequel en remit la clef entre les mains de l’archevesque, supplièrent l’archevesque Goscelin d’y vouloir donner son consentement, et de donner aussy ces églises à St Florent de Saumur, ce qu’il fit, desirant estre participant aux bonnes œuvres d’iceux coenobites, et en investit le moyne Constantin, luy donnant en la main la susdite clef. Et mesme un certain Hugues, prestre de Ste Magne[77], voulant mettre opposition sur le cymetierre, qu’iceluy archevesque vouloit consacrer, pour y édifier l’église et demeure des moynes ; par le consel d’iceluy archevesque, et les prières des barons dudit chasteau, céda toutes ses prétensions, dont plusieurs furent tesmoings.

Vers ce temps, l’église Nostre dame de Capet Hyrlani, ou de Capitelan[78], fut aussy donnée à St Florent, et la dixme d’iceluy lieu par une certaine nommée Domitie[79], avec authorité de ses enfans, et autres.

(Bibliothèque nationale, extrait d’un mss. provenant de la Bibliothèque de St Germain des Prés, cotté Hist. de St Florent de Saumur, 1 vol. in 4°, f° 178 v°, et 179).

f° 64 r° (1080)

Charte par laquelle Raimond évêque de Bazas, et Raimond de Gensac soumettent l’abbaye de St Ferme en Bazadois à celle de St Florent de Saumur.

(traduction françoise).

Raimond evesque de Bazas, et Raimond de Genciac ayantz en leur domaine et puissance l’abbaye Sainct Ferme, et voyantz que dès longtemps elle estoit mal gouvernée par gens qui n’accomplissoient leurs vœux, et que la maison de Dieu estoit une spelonque de larrons ; de sorte qu’il n’y avoit espérance d’amendement, ils eurent compassion de la saincteté du lieu, contenant en soy les précieuses reliques de Sainct Ferme, martyr, et se résolurent d’en investir l’abbé de St Florent, Guillaume et ses moynes pour la réduire en celle, ou selon qu’ils voudroient, avec toutes les dépendances d’icelle, afin que par leur bon gouvernement, les vices des mauvais fussent corrigez, et que Dieu y fut doresnavant bien servy et honoré : a quoy y eut grandes difficultez ; néantmoins Guy, duc d’Aquitaine[80] y consentit volontiers en sa tour de Bordeaux, en présence de Raimond, evesque de Bazas, du jeune Raimond de Gentiac (de Gensac), de Pierre, proconsul de Castillon[81], d’Eudes de Lomannia, de Raimond Arnald vicomte de Ax, et les moynes de St Florent Dom Gumbert, et Dom Olivier, l’an de l’Incarnation de nostre Seigneur mil quatre vingt, régnant en France Philippe, Grégoire, dit auparavant Aldebrand, estant pape. Et afin que l’affaire subsistast, Dom Olivier, moyne de St Florent, alla trouver l’archevesque d’Aulx (d’Auch), au monastère de Condom, où il estoit venu à la solemnité de St Pierre, et luy exposa comme les moynes de St Florent avoient estez introduits à St Ferme, et que desja ils y célébroient l’office divin : ce que l’archevesquee eut pour agréable, et les y confirma de son authorité.

(Bibliothèque nationale, extrait d’un mss. provenant de la bibliothèque de l’abbaye St Germain des Prés, cotté Hist. de St Florent, f° 179 v° et 180, ann. 1080.)

N.B. Le martyrologue, mss. de St Florent, le 3 octobre, met, Sancti Fremerii martyris.

f° 65 r° (vers 1079)

Notice de la fondation du monastère de St Silvain de La Mongie par Boson, comte de Périgord, et de la donation qui en fut faite, dans la suite, à l’abbaye N. D. de Saintes.

Quicumque fidelium pro animae suae salute basilicam in cujuscumque Sanctorum veneratione fundaverit, vel fundatae aliquam ejus possessionis partem gratanter impenderit, a remuneratione[82] Christo procul dubio mercedem recepturus est, pro quibus se in terra pauperaverit. In hac ergo certissima fidei ratione, Petragoricae dux civitatis Dei gratia, nomine Boso, coenobium in honore Beatissimae Virginis Mariae, et S. Silvani, pro dilectis suis, parentorumque suorum studuit gratiosus fundare ; quo pacto, ut in eodem, cum consilio suorum, monachas constitueret, pace tranquilla deffinivit, voluntate vero illas benignissima, dum viveret, ferravit. Deinde ejus successor necnon et filius Aldebertus, prout potuit, curare curavit. Tertio namque supradicti filio regnante Helia, casus, diabolo suadente, talis incubuit, quatinus locum quem coeteri constituerant, cum habitatoribus dissipavit, postea vero ipsis proclamantibus cum populo, quas ejecerat, sanctimonialibus ecclesiae Xanctonensis atque abbatissae cum suis monachabus pernimium, Deo auxiliante, religiosissimis matre favente, donavit, ac in perpetuum se in omni tenere fidelitatem remota occasione promisit. Hoc ergo donum, istis videntibus fecit, Leocretia, Garsendi, et Adela sanctimonialibus, et Gilberto scilicet et Petro de Grepvilla, qui hoc donum acceperunt, et Odo capellanus, qui, ut ista scriberet, interfuit, et Oto Bernardus, Ugo et Gaufredus de Sancto Asterio, et Arnaudus Aramon, Helias Gaufredus, et ceteri innumerabiles ; papa nostro Gregorio apostotatus vice fungente, Philippo rege regnante, Willelmo comite, episcopo nostro Bozone, Petragoricae civitatis Willelmo pontifice, archiepiscopo Joscelino Burdegalensi, abbatissa Xanctonensi Arsendi Bruna, Deo auxiliante, qui vivit et regnat in saecula amen.

(imprimée dans Gallia Christiana, nov., tome 2, col. 489, instrumenta, n° 7, sub titulo : « Carta fundationis Sancti Silvani », ex Cartario B. Mariae Santonensis.)

f° 66 r° (1080)

Charte d’Hélie III du nom, comte de Périgord, par laquelle il soumet l’abbaye de Brantôme, à celle de la Chaise-Dieu, après s’en être dessaisi par le conseil de Guillaume de Montberon, évêque de Périgueux.

Cunctos decet christianos, dum tempus habent, operari bonum, et exonerare se ipsos, si quid nosciturum est, ut post obitum percipiant cum electis sempertinum praemium. Praedicatur enim nobis, quia  « quicquid seminaverit homo, haec et metet ». Insuper quod et de actibus nostris reddituri sumus Domino rationem in die judicii, et non solum de actibus, sed de verbis et cogitationibus. Hanc sententiam pertimescens ego Helias comes Petragoricensium, et gehennales poenas abhorrescens, electis Dei me optans sociari, monasterium Sancti Petri apostolorum principis, Sanctique Innocentis Sicharii, quod nuncupatur Brantosma, quod modo mea ignavia, minime regulariter degit, sed abusione habitantium, fere ad nihilum redactum est, sub meo jure retinere timui, ac vitiis eorum favere. Ideoque consilio domini Guillelmi de Monte-Berulpho, Petragoricae sedis episcopi, et cleri ipsius, Siguino abbati Casae Dei et successoribus suis tradidi ordinandum …

Facta fuit donatio ista anno Inc. Dominicae MLXXX, sortita fuit suum effectum, anno MLXXXI .

(Bibliothèque nationale, mss. de Dom Claude Estiennot, vol. cotté au dos n° 556, p. 189).

f° 67 r° (1081)

Notice de la donation de l’église de St Pierre de Sourzac, où étoit autrefois une abbaye, faite par Alquerius, seigneur de Mussidan, à l’abbaye de St Florent de Saumur, à laquelle elle fut enlevée bientôt après, par les moines de Charroux.

Quia perversae mentis homines extitisse non dubitamus, quorum studiis semper fuerit, quaeque etiam verissima admixtiona veritatis depravari : simile exitium in futurum metuentes, atque contra talium insidias defensionis ecclesiasticae machinam erigentes, quo praebente, qua auctoritate, quibus testibus, ecclesia Sancti Petri de Sorziaco, antiquitus abbatia, cum omnibus rebus ad eam pertinentibus, monachis S. Florentii concessa fuerit, quibusve postea modis res eorum inibi acta fuerit, certis litterarum signis memoriae posterorum mandare necessarium duximus. Scire igitur fas est, quod Alguerius miles, castri Muxidanii dominus, pro redemtione animae suae, et parentum suorum, ecclesiam Sancti Petri de Sorziaco, cum omnibus rebus ad eam pertinentibus, quam a genitoribus propriis hereditario jure in dominationem acceperat, monachis S. Florentii, absque alicujus rei pretio esse donaturum, domno scilicet Petro et Constantino ejusdem S. Florentii monachis, apud praedictum castrum fideliter promisit. Et ut sponsionem propriam, cum auctoritate et voluntate Willelmi Petragoricensis episcopi, et Helia comitis, ad effectum perduceret, ad eamdem usque civitatem, in vigilia festivitatis S. Stephani, quae III nonas augusti colitur, cum multis optimalibus, et praedictis monachis progrediens , ipso die festivitatis, post capitulum, in dormitorio ejusdem ecclesiae clericorum, se hoc quod dictum est, velle facere asseruit, praesente praefato pontifice et comite, et aliis innumeris, qui cum ipso est cum monachis ibidem pro hoc ipso advenerant : episcopus autem de tanto talique dono admiratus, si hoc pro pecuniae lucro, an pro Dei amore facere vellet, ut sibi veluti pastori suo innotesceret, cunctis audientibus, protestatus est. Ille vero pro  solius Dei amore hoc facere velle cum sacramento respondit, quatenus illic servi Dei pro suis et parentum atque affinium suorum facinoribus, apud Dominum intercessores existerent ; et ut ipse locus omni tempore, ab eis bene et religiose dispositus regularis, de eo amplius ut nunc non eliminetur religio. Hoc itaque omnes gavisi responso, cum praefatus episcopus Willelmus et Helias comes eidem Alquerio dicerent, ut secundum morem donum praedictis monachis daret, atque ipsis praesentibus de hac re revestiret : ille ad haec respondit. « Hoc quod vos dicitis ego libentissime sum facturus ; sed est mihi frater nomine Willelmus, qui in isto die huc adveniet, et hoc mihi rectum videtur, ut ipso praesente et cum ipso ipsum donum faciam ; qua sponsione cum alacritate percepta, omnes a praefata domo sunt egressi ». Affuit autem tunc ibi innumerabilis multitudo nobilium virorum et ignobilium, clericorum et laicorum. Ex quibus paucissimos tantum pro brevitate placuit subnotari, quorum ista sut nomina : Lambertus archidiaconus, Fulcherius Cattetus, abbas atque canonicus S. Stephani de Sterpe, Bernardus, capellanus monachorum de Monte-Careto, Arnaldus, Lupus presbyter, Oliverius vicecomes Castellione, Willelmus cognomento Grimoardus, Montis-Careti dominus, qui in praefato dormitorio rem pro qua convenerant, cunctis prior innotuit, Ajus et Humbertus de Monte-Careto, ejusdem Alquerii notissimus, qui primus de hac re cum eo locutus est ; et ejus audita voluntate, ad praefatos S. Florentii Salmuriensis monachos, tunc apud eumdem Monte-Caretum habitantes, ejus prior fuit legatus, Gerardus de Valle-Becone, et Petrus filius ejus, Arnaldus de Monte-Incensi, ejusdem castri dominus ; Sanctius filius Constantini presbyteri de Monte-Careto, famulus in ipso itinere monachorum. Ipso autem praedictae solemnitatis die, ut Alquerius dixerat, cum Willelmus frater ejus forte fortuito Petragorae advenisset , rogatu Arnaldis prioris, atque ipsius fratris, qui in praefata Sancti Petri ecclesia abbatis nomen dudum tenuerat, obnixis eum caepit interpellare precibus, ut CCC ab ipso Arnaldo solidos acciperet, et saepedictam ecclesiam, quamdiu ipse Arnaldus adviveret, aliis monachis minime traderet, ne forte exheredatus in alienam regionem, sub aliorum monachorum dominationem ire cogeretur. Sed cum ille aliquantisper reluctaret, vietus tandem precibus et munere, quod petebatur, sub ea qua petebatur, conditione, assensit. Monachis autem S. Florentii non solum supranominatis, sed etiam Domno Natali priori, et domno Frotgerio et pluribus aliis, qui eum postea de hoc appellaverunt, nullis unquam nisi S. Florentii monachis se illam esse daturum promisit. Decurso autem parvo tempore, unus ex ipsa Sorziacensi ecclesia monachus, nomine Giraldus, ad monasterium Carofense pergens, ut ibi susciperatur, rogavit et impetravit, qui postea cum praefatis Carofensibus monachis pactionem quam monachis Sancti Florentii, de praefata S. Petri Sorziacensis ecclesia habebant, insinuaret, eosque facile, si vellent, impetrari posse diceret : ejus creduli consilio, Fulcradus tunc temporis abbas, ac reliqui fratres Carofenses accedentes ad saepedictum Alquerium et fratres ejus Willelmum et Arnaldum monachum, muneribus et blanditiis eos dilinientes, ut eis eamdem ecclesiam darent, obtinuerunt. Quod monachi Sancti Florentii audientes, in ipso quo eis hoc innotuit anno, et multis postea vicibus, Frotgerius et Oliverius S. Florentii monachi, praefato abbati Fulcrado et monachis Carofensibus, ne sibi concessam ecclesiam invaderent, calumniando interdixerunt. Illi eorum calumniam verborum circuitu differentes, ab ipsa pervasione desistere noluerunt  Facta est autem haec a praefatis S. Florentii monachis prima calumnia, anno ab Incarnatione Domini MLXXXI, regnante Philippo Francorum rege, anno XXI, Gregorio VII papa, Widone Aquitanorum duce, Willelmo abbate S. Florentii.

(imprimée dans Martène, Thesaur. nov. anecd., tome I, col. 243, éd. Paris in f° 1717, sub titulo sequenti : « Notitia de ecclesia Sancti Petri de Sorziaco, olim abbatia, monasterio Sancti Florentii data, et eis a Carrofensibus erepta, anno 1081, ex Cartario S. Florentii ».)

f° 69 r° (1081)

Charte de l’église de St Etienne de Limoges, dans laquelle il est fait mention d’Aldebert, comte de La Marche, Boson son fils, Aimoin de Salagnac,  Etienne de La Porte, Gérald Rudel, et autres.

Gausbertus canonicus sedis Lemovic. et ecclesiae S. Stephani protomartyris clericus, cui Deo authore, subepiscopo Widone deserviebat archidiaconus, acquisivit agrum latum et spatiosum, qui vocabatur Mons-Johannis, in solo Pictavorum, scilicet dimidiam partem a Fruino de Castello Airaldi, H. Umberti Poltelh, pro pretio CCCCXX sol. numorum Pictavinorum, cum consensu Aimerici fratris ejusdem Fruini, et nepotum Stephani et Aimerici, cui adstipulati sunt Stephanus Rufus, cum filio suo Stephano, Aimericus de Turiaco, et Bernardus Peneth, adfuit etiam Gentianus Judaeus, nec defuit Seriba Radulfus. Nihilominus Gisbertus, Tedfredus, et Robertus Bodoerius fratres, pro quarta parte illis praedii, ad suum dominium pertinere, et omni jure quod in toto praedio se habere arbitrabantur D sol. ejusdem monetae masculinae cum scipho argenteo ibidem sibimet ipsis munus ab eodem Gauzberto sumpserunt, et dedeverunt fidedictores Hilduinum Rofiacensem principem, cum sua uxore Senegunda, et filiis Hilduino, Willelmo, Geraldo et Calone. Testibus Ascione, Bonifacio, Ugone Traverso, Rorgone fratre, Arberto Bocarello, Roberto Plaleto, Umberto Geraldo, Geraldo Cauello.

Et iter Hilduinum cum Senegunda uxore ac filiis, Pictavinorum nummorum CLXV sol. idem Gauzbertus dono divisit, ut fautores sibi et adjutores existerent super incepto negotio. Sed Calo minimus filiorum, canonicus Sancti Stephani eodem pacto fieri debebat, iccirco annuerunt petitioni ejusdem Gauzberti, ut Mons Johannis, cum sua ecclesia et terris, quas ibi acquisierat, et acquireret, et ad ipsum cuncta pertinentia juri et dominio S. Stephani cederent.
Postremo Fulcodius Vodicensis, ad quem pars quarta praedii pertinebat, Lemovicanorum denariorum CL sol. Gausberto tribuente pro sua parte accepit equum quoque cum sella et fraeno.
Et Robertus Bodoerius frater ejus accepit LXX sol. et mater eorum Petronilla XX. Alius quoque frater ejus nomine Ranulfus vestes dari sibi gavisus est. Odo vero puer frater ipsorum (quod idem omnibus placuit), pro sua omnium quarta portione canonicus sedis efficeretur. Et fuerunt testes Bernardus vicecomes, Aimoinus de Salaniaco, Bernardus de Quadruvio, Ademarus de Surgeriis, Stephanus de Porta, Radulfus Jordanus, Geraldus Rudellus, Gauzfredus de Monte Landrandi, Fulcadus de Pino, Petrus de Ponte, Geraldus de Duno, et Geraldus famulus de S. Martialis, Gerbertus, Teodfredus, et Robertus frater ejus. Post id temporis in vadimonio dederunt Gauzberto archidiacono S. Stephani Lemovicae sedis quicquid sibi invita sua retinuerant, vel aliquo modo habebant de alodio ad Montem Johannis, id est octavam partem pro CXX sol. a festivitate S. Michaelis usque ad V annos. Facta est haec conventio inter Gauzbertum archidiaconum, et Girbertum et fratrem ejus Robbertum, in illis diebus, quando finem fecerunt et placitum Audoinus de Rofiaco, et seniores de Siuraico, quando destructum est castellum de Fontanis, pro quo pugnabant ad invicem ; et interim quamdiu denarios deberent, vel non deberent ; polliciti sunt per fides suas in manu Audoini, quod neque illi, neque ulli homines pro jussu vel voluntate illorum, in terra H. in alodio de Monte Johannis aliquid foris fecissent. Gauzbertus vero archidiaconus, dum cum coeteris hoc exerceret negotium, ne et adversaretur Hildebertus comes, vel deturbare suos conatus tentaret, consulto episcopo et clero petiit eum, deditque ipsi et uxori ejus CCC solidos, promisit aureum anulum, ut canonicis S. Stephani in acquirenda terra Montis Johannis faverent, et suum jus, si quid erat, illis concederet, et ut iisdem patrocinaretur, adversus omnes adversarios in hoc negotio. Et Odo frater ejusdem Hildeberti, simili conditione sumpsit I. sol. Wido Ceruellus frater Rainaldi cognomine Bastardi quicquid acquisivit cum parentibus suis de Fruino, de Castello Airaldi nepoti Umberti thesaurarii S. Petri Pictavensis matris ecclesiae, in praeposituris, vel in dominio, et de Girberto Lisiardo, ac filia sua Audearda, et de filio suo Girberto Theodfredo, et de Roberto Bodoario fratre suo dedit, reliquit et gurpitionem fecit Deo et S. Stephano, et Gosberto Lemovicensis ecclesiae archidiacono, et habitatoribus ejus ecclesiae. Propter hanc donationem dedit Gosbertus Widoni Ceruel CCCC sol. denariorum. In praesentia Hildeberti comitis, et filii ejus Bosonis, atque Petri et Aimerici fratris sui de Siurac, Willelmi et Ayraldi, fratris sui de Mairec. Hujus chartulae fuerunt testes Josceranus de Voazac, Aito canonicus, Stephanus de Malavalle, Stephanus de Capivtona( ?), et Aimericus Trincatrassa. Apud Carofum, in domo Ildeberti comitis.

et plus bas ..

… Gregorius papa chartam commendat, rex Philippus sublimat, dux Willelmus defensat, Hildebertus comes confirmat, Ademarus vicecomes comprobat, Hugo praesul Diensis dedicat, Wido episcopus conscerat et corroborat, Gauzbertus archidiaconus dilatat et determinat, Petrus Medicus consignat et praesentat, qui videlicet Petrus haec gesta scripsit, digessit et in unum corpus coegit, IV kal. jan., feria IV, indict. IV.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, portef. cotté Extr de divers cartulair., n° IV, f° 14 et 182 v°, ex Cartul. S. Stephani Lemovic. inter schedas Joann. Beslii.)

N. L’indiction IV répond à l’anné 1081 – Gui de Laron I, évêque de Limoges dès l’an 1073, mourut vers l’an 1086, et Guillaume duc de Guyenne mourut en cette année.

f° 71 r° (1089)

Notice d’un jugement prononcé par les chanoines des églises de Périgueux et de Saintes, appelés par les chanoines d’Angoulême, pour juger le procès qu’ils avoient avec Adémar leur évêque, au sujet du droit de nomination à la place de sacristain de leur église, que leur évêque leur disputait.

Hoc donum Grimoardi episcopi inviolatum nec contradictum tenuerunt canonici  ejusdem ecclesiae sub temporibus triium episcoporum post Grimoardum sibi succedentium. Succedente autem quarto Ademaro episcopo, XIII praesulatus ipsius anno, contigit defunctum esse Ucbertum, qui sacrorum custodiam, quam vulgo segrestianam vocant, a primis annis Willelmi episcopatus usque ad XIII dictum superius annum ipsius Ademari episcopi obtinuit. Defuncto igitur Ucberto, Ademarus episcopus tentavit sibi usurpare sacrorum custodis constitutionem, tali scilicet modo, ut quem suo arbitrio eligeret, volentibus aut nolentibus canonicis, rationem cum eo habuerunt, et ex utraque parte statutus est dies quo atriusque partis causa ageretur. Canonici vero missa legatione ad Petragoricensis et Xanthonicensis ecclesiae clericos, sibi advocaverunt, et quot poterant ex eis convenire fecerunt. Diu igitur ventilata partis utriusque causa, tandem judicatum est, ut quem ex testamento Grimoardi episcopi in proprietatem canonicorum cesserat ipsius segrestianae possessio, jure etiam eorum sacrorum custodis sit constitutio ; ita ut ipsi quem idoneum sciant ad hoc, bonis quidem probatum moribus, sua eligant ex congregatione, quem illius temporis annuente episcopo, constituant, etc.

Factum est hoc anno ab Incarnatione Domini MLXXXIX in perpetuum imperante Domino Jesu Christo, et in Galliis regnante Philippo, XIV ejusdem Ademari praesulatus anno, mense V mensis ejusdem die XII, indict. VII, luna XXX, sub testibus et causae utriusque auctoribus Ramnulpho, abbate coenobii S. Amandi, Agno quoque priori coenobii S. Pauli sub oppido Botonevillae siti, et Iterio monacho et procuratore coenobii S. Eparchii, Petro etiam priore in coenobio S. Dionysii, in valle Montis-Morelli positi. Interferunt duo ecclesiae Xantonensis canonici Petrus Vitalis et Arduinus, et omnis congregatio canonicorum ejusdem ecclesiae Sancti Petri. Affluerunt autem laici Audoinus Ostendi, et Gauscelmus Raimbaldi, et Gerardus Remaldi, et Willelmus Boniparis.

(imprimée dans Gallia Christiana, nov. ed., tome 2, instrumenta, col. 447 n° 8, ex Cartulario ecclesiae cathedr. Engol. ann. 1089, sub titulo sequenti : « Ademarus  Engolism.episcopus sacrorum custodis nominationem sibi attribuens, a canonicis in jus vocatur, causa cadit, litis definitioni consensit. »)

f° 72 r° (109- ?)

Charte par laquelle Odon ou Eudes, qualifié comte et frère d’Aldebert, comte de La Marche, fait donation de plusieurs héritages à l’abbaye d’Uzerche, pour l’âme, dit-il, du comte Bernard son père, de la comtesse Amélie sa mère, et du comte Boson son neveu, qui, en mourant, lui avoit donné son comté.

Notum sit cuncto fideli populo, maximeque ordini monastico, quod quidam nobilis homo vocabulo Oddo comes, qui frater fuit Ildeberti Marchiae comitis, dedit quandam terram de alodo suo vocabulo Montecenso, Deo, Sanctoque Petro Usarciensis coenobii, domnoque abbati Geraldo, qui praese dinoscitur eidem loco. Vocatur autem ipse alodus, ut diximus, Monscensus : quem totum ex integro, sicut ad se pertinebat, dedit. Et est in parrochia de Chambaret situs. Cui ecclesiae praeesse cognoscitur presbyter Geraldus cognomento de Seuz, qui similiter omnem feuum dedit presbyteralem. Dedit et omnem alodum quem habebat in parrochia Trainiaci, in Sancti Ylarii de Las Corbas. Dedit etiam similiter praefatus comes Oddo quandam villam ad radicem ejusdem montis sitam, quae vocatur Albucias, et quiquid insuper habet alodi in honore Cambartensi, quodcumque fratres praedicti acquirere potuerint de feualibus suis, aut dono aut precio, libentissimo similiter obtulit animo. Hoc autem donum fecit comes praefatus Oddo, post plurimam quam exinde accepit pecuniam, primo pro anima sua, ac patris sui Bernardi comitis, qui in ultimo vitae positus, omnem comitatem suum ei dedit, duorumque fratrum suorum, filiorum videlicet, Ildeberti patris sui Bernardi comitis, et matris suae Ameliae comitisse, omni anno, in eodem persolvatur coenobio, addito insuper et suo quando discesserit e saeculo. Jussit quoque idem Oddo comes ut feuales sui, quod de ipso habebant de abbate obtinerent. Hoc donum factum est mense aprilio apud monasterium Aginnum, VII kal. maii, die quo celebratur festivitas Sancti  Evangelistae Marcii. De quo testis est ipse Oddo comes, qui  hoc fecit, ac domnus abbas Geraldus, qui ab illo suscepit.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, copie du Cartulaire d’Userche, f° 412 du cartulaire, et 80 de la copie.)

Petits feuillets interstitiels, avec les commentaires suivants :

(1)    - Gerald abbé d’Userche (1068-1096). Cette charte doit être placée, ce me semble d’abord après la mort de Boson comte de La Marche, tué en 1091.

- Humbaud évêque de Limoges 1087-1095.

(2)    Dép. Mor., an 1081, 10 juillet.

Don fait à l’abbaye de Montierneuf par Isembert II, évêque de Poitiers, de l’abbaye de St Paul avec ses dépendances, à la sollicitation de Guy-Geoffroy duc d’Aquitaine et comte de Poitou.

+ S. Willelmi comitis, videlicet Aquitanorum ducis, S+ Guillelmi fili sui. S. Rotberti Burgonis, S. Maingaudi de Mella et fratrum suorum.

S. Wgoni prepositz. S. Petri de Briderio. S Fulconis Normandi. S. Gaufridi de Chaumonlt. S. Aldeberti comitis. S. Engelelmi de Mortemara. S. Aimari vicarii, etc.

(original aux archives de l’abbaye de Montierneuf de Poitiers .)

(3)    Dép. Mor.

Don d’héritage fait au monastère de St Martin de Tulle par Eudes ou Odon, comte, du consentement du comte Audebert son frère[83].

Ego Odo comes, consentiente fratre meo Aldeberto comite, cum ipsius consilio et authoritate, dono Deo et Sancto Martino Tullellensis cenobii, villam meam que vocatur Montavia, boscos cum silvis, cum pratis, cum aquis, et cum omnia que ad ipsam villam pertinent. Silvam vero nostram que vocatur Altoire, dono Deo et Sancto Martino similiter cum ipsius fratris mei consilio, cum omnibus terris cultis et incultis que ad ipsam silvam pertinent, pro anima mea  et fratris mei Aldeberti, et patris mei, sive matris meae, omniumque parentum nostrorum, ut misereatur nostri pius retributor, qui est omnium plasmator.

(cette charte a été extraite des mss. de M. Robert du Dorat en la Basse Marche.

« Hélie II comte de Périgord laissa à sa mort, arrivée en l’an 1031 au plutôt, trois fils , Aldebert, Eudes et Hélie. On voit par cette charte qu’Eudes prenoit le titre de comte comme son frère. Cet Eudes mourut en 1068 ». Signé : D. Clément.

Cette note de D. Clément a besoin d’être rectifiée.

(4)    ib.

Don de la terre de Boësse et de Faye à l’abbaye de St Cyprien de Poitiers par Audebert comte de La Marche, Rainulfe de Montmorillon, Jourdain de l’Isle, Pierre de Sivray et Guillaume Arvé son fils[84].

Aldebertus comes Marchisus et Ramnulfus de Montemorillione, et Jordanus de Hisla, Petrus de Sivriaco, et Willelmus Arveius filius ejus dederunt monachis Sancti Cypriani terram de Buxiaet de Faia, et quam vocant Frost omnia a via Reichalvitan seu Ponte Badolli, usque ad Brollium du Gers, vicariam quoque et decimam, quae alii obtinebant de supradictis dominis in fisco, concesserunt similiter, quando placitum cum illis facere monachi valerent. Odonis comitis. Bosonis comitis. Pontiae comitis. Garnerii monachi Bernardi, Petri fratum, Agnetis matris eorum, Petri de Sivriaco. Aimerici. Petri de Sala. Rotberti Giraudi. Gaufredi presbiteri. Petri de Bar.

(extr. du Cartulaire original de l’abbaye de St Cyprien de Poitiers, f° 99).

Notes

Outre le don de terres dont il est parlé dans le sommaire, on voit le consentement des seigneurs à ce qu’une viguerie et une dixme qu’on tient d’eux en fief, passent aux religieux, lorsqu’ils auront fait leur accord avec les possesseurs actuels.

« Vicaria » peut se prendre pour les droits du viguier dans l’étendue de son ressort, ou pour une terre appelée viguierie. Nous avons une autre charte, où il est pris dans ce dernier sens.

« Placitum » ne peut s’entendre ici que d’un accord entre les religieux et les possesseurs des fiefs.

f° 73 r° (109- ?)

Charte par laquelle Gérard de Seuz prêtre, fait donation à l’abbaye d’Uzerche du fief presbitéral qui lui appartenoit,  au lieu nommé Monscensus, qu’Odon, comte de La Marche, avoit donné à la même abbaye, pour y bâtir une église, devant Humbauld, évêque de Limoges.

Utiliter quisque decertat in saeculo qui taliter vivet, ut in futuro valeat regnare cum Christo. Nam, ut quidam doctorum dicit, multi sunt qui non ad esse tendunt. Quocirca ego in Dei nomine Geraldus de Seuz presbyter Cambartensis ecclesiae, cui, Deo auctore, praesideo, decrevi aliquid agere dum valeo, quod me faciat esse in perenni vita cum Domino. Est nempe insignis locus in eadem parrochia Cambartensi a nobili comite Oddone, cui alodus erat, Sancto Petro Usercensi concessus, ad ecclesiam aedificandam, Monscensis vocatus, ad quam, ut melius augmentetur, pro anima patris mei, et matris meae, ac omnium parentum meorum vivorum atque defunctorum, seu pro amicitia antiqua quam erga locum Usiarcum habeo, necnon et pro benevolentia domni Geraldi abbatis, qui eidem loco praesidet, do ipsi ecclesiae in omnibus, in quantum ad me pertinet, fiscum[85] presbyteralem ut ad eandem parrochiam ejusdem villae, et hi qui in circuitu fuerint, sepeliantur, prout termini ostenderint, qui consilio prudentium stabilientur, cum consummatum fuerit, vel adquisitum, ibi poeniteant, baptizentur, primitias reddant, ac vota sua deferant ; sicut mos est omnium ecclesiarum. Hoc autem factum est in capitulo Usercensi, mense julio, domno Geraldo abbate praesente, et aliis senioribus circumstantibus, scilicet domno Stephano praeposito, Hugone priore, Rainaldo priore, Petro Fardet, Geraldo Constantini, Stephano Rotberti cum cuncta congregatione. Si quis vero ex successoribus meis contra libertatem ejus ecclesiae insurgere voluerit, aut calumniam inferre praesumpserit, hoc quod quaerit non adquirat, insuper et illud quod putat habere, quietum amittat. Amen.

Postea venit Oddo comes, cum domno abbate Geraldo, ante domnum Umbaldum episcopum, apud Lemovicensem sedem consistentem, et narraverunt ei haec omnia, supplicantes ut ibi ecclesiam construere sineret, quod et libens perhibuit, audiente Gauberto archidiacono, Bernardo vicecomite, Alduino de Nobiliaco, Ildegario de Moncogul, et multis aliis. Deinde adiit eundem locum, et benedixit ibi cimiterium, suaque auctoritate concessit eidem loco presbyteralem feuum, eodem presbytero rogante, et domno Geraldo abbate adstante.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, copie du Cartulaire d’Uzerche, cotté n° 54, f° 414 de l’original, et 81 de la copie.)

f° 74 r° (1094)

Jugement rendu en l’assemblée provinciale tenue à Bordeaux, par Amat, archevêque de cette ville, et légat su St Siège, sur la contestation qui s’étoit élevée entre les chapitres de Périgueux et de St Astier, au sujet du lieu de la sépulture de Guy de Mussidan. Il fut décidé qu’il seroit enterré dans le cimetière de l’église de St Astier.

In nomine Dei ac salvatoris nostri J.C., Amatus Sancte Romane ecclesie legatus. Burdegalensis quoque archiepiscopus, Sancte Matris Ecclesie fidelibus nostris scilicet, tam presentibus quam futuris, notum esse volumus qualiter contraversia qui erat de sepultura Sancti Asterii, inter canonicos Sancti Stephani Petragoricensis sedis, et Sancti Frontonis, in audiencia Auciensis archiepiscopi, et Aginensis episcopi, circumstantibus aliis episcopis Vasconie, et abbatibus Malliacensi, et Nantogilensi, et archidiaconis Petro Achelmo, Eblone et aliis canonicis Sancti Andree, cum quampluribus religiosis, clericis, determinata sit altera die post concilium, quod celebratum est a nobis Burdegale, anno millesimo XC IIII° primum [--] Rainaldus Petragoricensium episcopus, veritatem, inquit, dicam, et non mentiar. Quod Wido de Muissida, infirmus, in presentia mei et Lamberti decani, et aliorum canonicorum Sancti Stephani et Sancti Frontonis, cum se in cimiterio Sancti Asterii sepeliri disponeret, et a nobis obiceretur quod non sibi liceret, set juxta consuetudinem parentum suorum, in cimiterio Sancti Frontonis sepeliri deberet, ait : Nonne ego christianus sum ? Nonne liber ? Nunquid nam de parentela mea ? Quidam ibi, quidam hic sepulti sunt. Nobis itaque tacentibus, ne si importuni, aut molesti videremur et essemus. Aperuit os suum, et attracto spiritu, versis oculis, et utrisque palmis in nos exclamavit : ego hinc natus, qualcumque parochianus, huic sancto decimas dedi, locus iste per me multociens dehonestatus, ter aut quater combustus, ut deinceps a parentibus et amicis meis tueatur ac veneretur. Hic inter monumenta pauperum collocari, Deoque hic famulantium fratrum orationibus commendari. Quodque meis non mereor, eorum patrocinantibus meritis adjuvari, corpusque meum, a te domino atque magistro meo episcopo hic sepeliri desidero, et hoc toto corde efflagito. Nos vero cum mansuetudine, ejus clamosas sustinentes expostulationes, data sibi benedictione, discessimus. At ille, subsequenti octava die defunctus, in cimiterio Sancti Asterii est sepultus. Ideoque conquerentur canonici S. Frontonis et Sancti Stephani, qui sunt Petragoris, et qui hic nobiscum sunt. Quod nobis illius castelli, et omnes qui sunt de parentela ipsius predicti Widonis, apus eos sepulti sunt, et debent sepeliri. Quod audito, duo canonici Sancti Asterii, Petrus de Caminel, et Aimericus Geraldi surrexerunt atque dixerunt : mos est apud nos quod quicumque nobil. nostri castelli, et de cognatione supradicti Widonis, in nostro cimiterio voluerit sepeliri, sepeliatur. Ibi enim sepultus est Adacius, frater Grimoardi et Raimundi vicecomitum, Raimudus vicecomes, Iterius vicarius, Bernardus frater ejus, Petrus filius Bernardi, qui sunt de parentela ejus, Arnaldus quoque, filius ipsius Widonis uxoratus, et in honore constitutus. De nobilibus vero aliis, Willelmus de Gorson, Raimundus Raterii de Gorson, Gauterius Geraldi, Petrus frater ejus, Ebrardus Massola, Arnaldus et Ebrardus filii ejus, Helias Agat[86], Iterius Turol, et filii ejus et alii quamplures. Hujusmodi morem ac tenorem habemus a tempore Radulfi episcopi, Arnaldi episcopi, et Geraldi episcopi, et Willelmi episcopi, saltim per spatium XXXta, aut XLta annorum, et etiam amplius. His auditis separatis a nobis Rainaldo episcopo, cum canonicis, quorum causa agebatur, et hortati sumus archiepiscopum Auciensem, et episcopum Aginensem, quod consideratis utriusque partis relationibus, justam et canonicam darent diffinitionem igitur post multa, tandem hoc diffinierunt, ut quod ecclesia Sancti Asterii, per tot annos et in vita tot atque tantorum predecessorum episcoporum tenuit, superstes episcopus Rainaldus teneat, atque in pace et quiete teneri faciat. Nos ergo Sanctorum Patrum exempla sequentes, eorum canonicam diffinitionem, auctoritate qua debemus, laudavimus, atque confirmavimus, et pariter jussimus singillari.

Actum et concessum est hoc Burdegale, II idus novembris, luna XVIIII, epacta I, annus domni pape Urbani sedi VI.

(original en parchemin aux archives du chapitre de St Astier.)

f° 76 r° (avant 1096)

Donation faite à l’abbaye d’Uzerche, par Rainald de Thiviers, évêque de Périgueux, de l’église de St Jean Baptiste Podii Girobini[87], ou Girolini.

Ego in Dei nomine Rainaldus Petragoricensis episcopus, consilio et assensu clericorum meorum, dono Usercensi monasterio, et monachis ipsius loci, ecclesiam Sancti Johaniis Baptistae Podii Girolini, cum voluntate Andreae presbyteri ipsius ecclesiae, in manu Geraldi abbatis, cum omnibus possessionibus ad eam aliquatenus pertinentibus, his clericis meis testibus, Rotberto Broillet, Arnaldo Guillelmi, Geraldo d’Alairac, Geraldo Salas, Stephano de Brea archipresbytero ; sociis vero abbatis, Geraldo de Rofiniaco, Petro Armacio monacho, Bernardo Girall. Hoc donum feci in mense, in civitate Petragoricensi, coram supradicitis testibus.

(imprimée dans Baluze, Histor. Tutelen., col. 881, sub titulo : « Donum Rainaldi episcopi Petragoricensis, de ecclesia Podii Girobini, factum monasterio Usercensi ». Et se trouve aussi, Bibliothèque Nationale, mss. de Baluze, vol. cotté 54, f° 41, ex Cartul. Userc., f° 36.)

Nota : Gerald Roux, abbé d’Userche, mourut en 1096, après un gouvernement de 28 ans, qui remonte par conséquent à l’an 1068.

f° 77 r° (petit feuillet, commentaire de la charte précédente)

Il est fait mention en ces termes de l’évêque Rainald, dans la bulle du pape Calixte II en faveur du monastère de Tourtoirac, de l’an 1120 :

… et donum quod a Petro Bertramno archipresbytero de cimeterio ejusdem ecclesiae, in manu Rainaldi episcopi factum est, etc.

(Gallia Christiana, nov., tome 2, instrumenta, col. 491).

f° 78 r° (1096)

Extrait d’une bulle du pape Urbain II, qui, à l’exemple de ses prédécesseurs, met l’abbaye de Charroux sous la protection du St Siège, et en confirme tous les privilèges, les biens et les possessions.

Urbanus episcopus, servus servorum Dei, dilectissimo filio Petro monasterii Karrofensis abbati, ejusque successoribus … Tuis igitur votis et peticionibus, etc. … per presentis itaque privilegii paginam, apostolica auctoritate statuimus, ut quecumque hodie idem in coenobium juste possidet, sive in futurum, concessione pontificum, liberalitate principum, vel oblatione fidelium, juste atque canonice poterit adipisci, firma tibi, tuisque successoribus et illibata permaneant. In quibus hec nominatim duximus experimenda. Burgum videlicet ipsi monasterio adjacentem ... in Lemovicensi episcopatu monasterium Castri de Rochecoardi cum cimiterio, monasterium Sancti Angeli, cum castro et eclesiis sibi pertinentibus, ecclesiam de Colongia, de Magnaco, ... castrum de Nontrum, et monasterium cum ecclesiis suis. In Xanctonensi pago, etc.

In Petragoricensi, monasterium Sancti Petri de Sorziaco, cum appendiciis suis, ecclesiam Sancte Colombe, Sancti Egidii, Sancti Petri Belli, ecclesiam novam de Fractojoco, de Landas .

In Caturcensi monasterium de MontePesato ... in Engolismensi, ecclesiam de Voloerta, ecclesiam S. Petri de Cellafrin, etc.

(cette bulle a été extraite d’un petit cartulaire en parchemin, conservé dans les archives de l’abbaye de Charroux. La date a été omise par l’auteur du cartulaire. L’original n’est plus au Trésor.)

Nota : Il est parlé dans cette bulle de la consécration de l’autel de l’abbaye de Charroux, faite par Urbain lui-même en 1096, le 10 janvier. Ainsi la date ne peut être pour le plutôt que de cette année. Fr. Br.

f° 79 r° (1097)

Charte par laquelle Ranulfe, évêque de Saintes, soumet le monastère de Baigne en Saintonge, à l’abbaye de Cluny, du consentement de Guillaume comte d’Angoulême, et de Foucaud d’Archiac.

Quoniam dispositio aecclesiarum omnipotentis Dei gratia in regimine et providentia est commissa episcoporum, pio studio invigilare debet circumspecta sollicitudo eorum, ut ea quae bene ordinata sunt, confirmare, confirmata ad meliora semper provehere satagant. Ea vero que a rectitudinis tramite deviare conspexerunt, ad equitatis lineam reducere studeant. Quapropter ego Rannulfus Santonicae sedis episcopus, diu dolens cenobium Sancti Stephani de Beania per vitam secularium abbatum pariter et monachorum, ante nostri pontificatus tempora pessumdatum, ac religione destitutum. Expectabam opportunitatem nostris diebus, ad ejusdem coenobii restitutionem. Qua tandem, morte Gilesmundi abbatis, inventa, quantocius convenire festinavi comitem Engolismensem Wilelmum, et Fulcadum de Archiaco, in quorum consilio et tuitione, quantum ad seculare, providentia monasterii consistere videbatur. Communicato itaque consilio cum archidiaconis et canonicis nostris, pariterque princibus prenominatis, aliisque idoneis personis, omnes simul unanimi voluntate, et tranquilla pace concordavimus, ut salvo in omnibus jure episcopali, et matris ecclesie, Sanctonice sedis, curam et ordinationem supra scripti coenobii, in sanctam et sapientem manum domini Hugoni abbatis Cluniacensis et omnium successorum mittere deberemus. Volumus igitur et concedimus et laudamus ego Rannulfus episcopus et Wilelmus comes, et Fulchadus de Archiaco, ut ab hoc die in sempiternum maneat subjectum idem monasterium monasterio Cluniacensi, et omnibus abbatibus Cluniacensibus, sicut omnia sua monasteria sub ordinatis abbatibus Deo servientia sibi subdita cognoscuntur. Salvo tamen in omnibus jure pontificati et auctoritate Santonicae sedis. Et ut concessio vel donatio ista firma et rata maneat in perpetuum, huic carte suscribere, et crucis signacula propriis manibus imprimere curavimus. S. Rannulphi episcopi. S. Wilelmi comitis. S. Fulcaldi. Testes et laudatores sunt hii subnotati, Amaluinus archidiaconus, Petrus archidiaconus, qui hanc cartam dictavit, Arduinus magister aecclesiae Santonensis, Gaufridus cantor. Factum est hoc anno ab Incarnatione verbi sempiterni millesimo XC VII, epacta IIII, concurrente II, Urbano II, romanae sedis pontificatum exornante, Amato archiepiscopatum Burdegalensem administrante, pariterque Beati Petri legatione fugente, Philippo in Francia regnante, Willelmo ducatum Aquitaniae tenente.

(original en parchemin, communiqué par D. Brial, qui m’a dit l’avoir trouvé parmi les papiers de D. Martène.)

f° / petit feuillet interstitiel

2 des ides d’avril 1097

Privilegium Urbani papae II ad Lemovicensem abbatem Ademarum, per quod confirmat omnes possessiones et pertinentias abbatiae Sancti Martialis Lemovicen., sub disciplina et dispositione Cluniacensium abbatum, ita ut obeunte abbate, alius ab eis subrogetur etc.

Urbanus episcopus, etc., dilecto filio Ademaro abbatis Lemovicensis coenobii, quod in honore Beati Martialis aedificatum est ... 

... sub tutela apostolicae sedis perpetuo confovenda suscipimus ... in Petragoricensi, monasterium Sancti  Martialis apud Palnatum. In Engolismensi, ecclesiam S. Martialis de Multone et de Cantrazac, et capellam in Silva Biarga, et aliam in Bosconigreto, et S. Hilarii in Castello de Roca. In Burdegalensi, ecclesias S. Petri de Tortirac, et de Fornel et de Petraficta etc.

Datum Sanctonis, per manum Joannis s. R. l. diaconi cardinalis, secundo idus aprilis, indict. IV, Incarnat. Dominicae, anno MXCVII, pontificatus autem domni Urbani secundi papae IX.

(imprimée dans le Bullar. Ordin. Cluniac., p.27).

f° 80 r° (?)

Excerpta ex veteri necrologio inclytae domus Sylvae Majoris inter duo Maria, in quo bene multa occurunt de episopis Agennensibus, Petragoricensibus, etc…

Januarius

·         VI idus                                    Obiit Theobaldus comes Blesensis. Elias de Blinac, et Archembaldus, abbas Solemniacensis.

·         V idus                                     Obiit Bertrandus de Laubese, miles, monachus ad succurendum.

·         XII kal.                         Obiit Raymundus de Vairas, miles.

·         XI kal. febr.                 Obiit Gailhardus de Bainaus (de Bainaco), miles, monachus ad succurendum.

·         (VIIII kal. febr., ob. Forto Bajonensis episcopus ex alio necrol.)

Februarius

·         IV idus febr.                            Obiit Guilhelmus dux Aquitanorum, et Guilhelmus Arnaudi de Loubens, miles.

 

f° 81 r° (1101)

Charte de concession faite à l’abbaye de Charroux, par un concile tenu à Poitiers, du monastère de St Pierre de Cellefroin, dans le diocèse d’Angoulême.

Cardinales Romane ecclesie, omnibus in fide fundatis, salutem et benedictionem. Notum fieri volumus fraternitati vestre quod in concilio, quod, Deo annuente, Pictavi solempniter celebravimus, recitatum est privilegium domni Urbani pape, continens concessionem quam dominus papa fecerat Karrofensi ecclesie, de ecclesia Sancti Petri, que dicitur Cellafruini. Hoc ipsum vero a nobis confirmari in concilio monachi expetierunt. Quorum petitioni annuimus, apostolica igitur auctoritate et nostra totiusque concilii, idem monasterium, videlicet Sancti Petri de Cella Fruini, Karrofensi monasterio in perpetuum concedimus. Si quis vero prefati tenorem privilegii infringere presumpserit, sciat se anathematis gladio feriendum. Huic nostro concilio interfuerunt Leodegarius Biturcensis archiepiscopus, Radulphus Turonensis archiepiscopus, Dacbertus Senonensis archiepiscopus, Petrus Pictavensis episcopus, Engostannus Laudunensis episcopus, Ivo Cartonensis episcopus, et multi alii episcopi et abbates, qui omnes hoc ipsum confirmaverunt, octavo kal. decembris[88], anno Incarnationis Dominice millesimo centesimo primo, epacta XVIII, anno apostolatus domni Paschalis secundo, indictione nona.

(Cette charte a été extraite du Gros cartulaire de l’abbaye de Charroux, f° 231. L’original n’est plus au Trésor.)

Elle nous apprend une des opérations du concile de Poitiers. A imprimer.

(J’ai fait cette copie surr les mss. de D. Fonteneau. Il doit y en avoir une semblable dans le dépôt Moreau, à la Bibliothèque Nationale.)

f° 82 r° ()

Inventaires de Montignac f° 558.

Chap. 52, coté Bordeaux et Blaye (n° 1)

Double d’echange fait entre Edoard (Edouard), fils ainé du roi d’Angleterre duc d’Aquitaine d’une part, et Jean duc de Bretagned’autre ; par lequel le dit duc quitte sa comté de Richemont, assise au royaume d’Angleterre, et en récompense d’icelle, ledit Edoart lui assigne 10 000 livres trses de rente, sur la coutume de Bordeaux, de St Macaire, de Blaye et de Bourg, de l’an 1334, non signé, ni scellé. (n° 1)

Ib.

Assignation faite à dame Jeanne de Laverdac et de Candaronne, femme de noble Pierre de Bordeaux, de 300 livres de rente, que iceluy de Bourdeaulx luy assigna pour son douaire, lesquelles il avoit accoustumé lever sur le péage et coutume de Bordx de l’an 1340. Lesquelles 300 livres le roi d’Angleterre lui avoit saisi pour ce quelle tenoit le parti du roi de France. (n° 2)

f° 558 verso

Ratification de Edoart roi d’Angleterre, de l’accord fait par Guillaume de Montagut, ou son lieutenant au duché de Guienne pour et au nom dudit seigneur roy, avec Archambaud comte de Périgord, et Brunissens de Foix sa mère, et autres ; sur ce que ledit sgr prétendoit avoir droit en la terre, château et châtellenie et biens appartenans [aus--][89] de Blaye, que ledit sgr roy avoit mis sous sa main. (n° 3)

Ib.

Mandement du roi Philippe aux sénéchaux de Périgord et Querci, pour faire et contraindre payer à noble Jeanne de Périgord, veuve de feu Pierre de Bourdeaux, 300 francs bourdelois de rente, que son mari lui avoit laissés par son testament, et assignés sur le revenu de la coustume et marché de Bourdeaux, signé Guillelmus praepositi. (n° 4)

Ib.

Lettres de Bernard-Ezi seigneur d’Albret, lieutenant et capitaine général du roi d’Angleterre au duché de Guyenne, et Olivier de Juglains, sénéchal en ladite duché ; par lesquelles il ordonne que 300 livres de rente seront rendues à dame Jeanne de Périgord dame de Laverdac et Candaronne, veuve de noble Pierre de Bourdeaux, lesquelles icelluy de Bourdeaux avoit et levoit sur le péage du vin, et sur la poissonnerie de Bourdeaux ; lesquelles 300 livres lui avoient été otées, pour ce quelle tenoit le parti dur roi de France. De l’an 1340. (n° 5)

folio 559

Vidimus de la cession et transport que Archambaud comte de Périgord, tant pour luy, que ses consorts, fit au roy d’Angleterre duc de Guyenne ; de tout le droit que leur pouvoit competer et appartenir en la terre et châtellenie de Blaye, pour 16 000 livres payables une fois. Donné à Bourdeaux le 3 avril 1319 (n° 6)

Ib.

Lettre en parchemin, par lesquelles appert que dame Jeanne de Périgord, dame de Laverdac et de Candaronne, femme de noble Pierre de Bourdx, fut mise en possession de certains droits et devoirs que ledit feu de Bourdx son mary prenoit sur la coustume et le droit du vin de Bourdx, avec le mandement laissé par le roi d’Angleterre pour lever et oter la main mise sur lesdits droits, de l’an 1340 et le 24 septembre, signées Ymerny. (n° 7)

folio 559 verso

Lettres en parchemin, par lesquelles Bertrand Boniface et Arnauld Payen, docteurs et chanoines, commissaires par les rois de France et d’Angleterre députés, pour pourvoir à certaines restitutions au duché de Guyenne ; après avoir vu la requête de dame Jeanne de Périgord, dame de Laverdac, veuve de feu noble Pierre de Bourdeaux, disant les Anglois luy occupent et detiennent 300 livres de rente, que son feu mari levoit sur les deniers de la petite coustume, que se lève au château du roy, audit Bourdeaux , sur la vente du poisson, et autres choses apportées du marché et place publique dudit Bourdeaux. Lesquelles 300 livres ou franx bourdelois sondit feu mary luy avoit laissé pour son douaire. Attestent, que, appellés et presens les procureurs desdits roi de France et d’Angleterre, et parties unies, et inquisition faite avec certains témoins, par délibération de conseil, leur est appareu ladite rente avoit été occupée par ledit roy d’Angleterre, et icelle mettoient en leur main, commettons sur ce, à la perception d’iceux ladite dame de Laverdac, requirent Guillaume de Grossols, du 3e de mai 1334. Scellées des sceaux desdits commissaires.

Cottées au dos (n° 8)

Ch. 57 coté Marmande, folio 570

Lettre de Adam de Limbroch connétable de Bordeaux, par lesquelles est mandé à maître Léonard de Biachs notaire de Marmande, faire jouir dame Brunissende de Foix, tutrice d’Archambaud son fils comte de Périgord, du péage de Marmande, qui lui avoit été entr’autres choses baillé par le roi d’Angleterre, pour partie de certaine récompense, qu’il lui devoit à cause d’un échange et transon[90] entr’eux faits. De l’an 1323. (n° 1).

folio 570 verso

Lettres du roi adressans à la Chambre des comptes de Paris, pour delivrer la terre et chatellenie de Marmande au sire d’Albret pour 4 000 livres de rente ; du 21e jour d’avril l’an 1374.

Signées et scellées. (n° 3)

Ch. 58, folio 572

Vidimus de lettres patententes du roi Philippe de l’échang fait entre lui et le comte de Périgord Hélie Taleyrand, par lequel ledit comte baille au roi les vicomtés de Lomagne et Auvillar ; et en recompense de ce ledit seigneur lui bailla la seigneurie de Puynormand, Beauregard et Clairmont. Et autres pièces y mentionnées : avec commission adressant au sénéchal de Toulouse pour mettre en possession ledit comte desdites pièces. Le tout attaché ensemble, de l’an 1305 (n° 2).

f° 85 r° (1104)

Donation faite à l’abbaye d’Uzerche, de l’église de St Méard de Gurson par Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux, et confirmée par Aldebert III comte de Périgord, Taleyrand son neveu, et Gautier, Guillaume et Itier de Gurson, seigneur du lieu de ce nom.

Universis praesentibus et futuris notum fieri volumus, et praesenti scripto denuntiamus quod ego Guillelmus Petragoricensis ecclesiae episcopus, consilio et assensu clericorum meorum, ecclesiam Sancti Medardi de Abbatia cum omnibus possessionibus aliquatenus ad eam pertinentibus, donavi monasterio Usercensi, et monachis ibidem Deo servientibus eorumque successoribus, ut et ipsam ecclesiam et omnia ad ea pertinentia quiete et inconcusse in perpetuum possideant. Hoc autem donum canonice a nobis factum concesserunt Aldebertus comes Petragoricensis, et Talerandus nepos ejus, et Galterius de Gorzom, et Guillelmus de Gorzom et uxoris ejus Maria et frater ejus Igterius, in quorum potestate et defensione praedicta Sancti Medardi ecclesia consistebat. Hanc autem praefatae ecclesiae donationem fecimus in civitate Patragoricensi, in manu Aldeberti Usercensis praepositi, in praesentia domni Geraldi Engolismensis episcopi, et nostrae ecclesiae canonici. Eandemque etiam donationem paulo post concessimus atque firmavimus in manu domni Gausberti Usercensis ecclesiae abbatis. His siquidem donationibus praesentes affuerunt Arnaldus Guillelmi Petragoricensis archidiaconus, Mainardus Cramail, praecentor Engolismensis, Leodegarius Amblardus, Rorbertus Broillet Petragoricenses canonici, Geraldus Rotger. Ut autem haec donatio, et hujus nostrae institutionis pagina firmior et stabilior habeatur, et in perpetuum illibata permaneat, eam propria subscriptione subter firmavimus, et nostro sigillo muniri fecimus. Ego Guillelmus d’Albarocha Petragoricensis ecclesiae episcopus subscripsi.

Facta est autem haec donatio anno ab Incarnatione Domini MCIIII, indictione XII, paschali papa apostalicae sedi praesidente, Philippo rege Francorum regnante.

(imprimée Dans Baluze, Hist. Tutel., col. 877, sub titulo : « Donum ecclesiae Sancti Medardi de Abbatia, factum monasterio Usercensi a Guillelmo episcopo Petragoricensi, anno 1104. » Cette pièce se trouve aussi Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. cotté 54, f° 40, ex Cartul. Userc. abbatiae, f° 35).

Nota : voy. encore sur l’église de St Medard, et la chapellenie de St Rémi, l’Histoire de Tulles par M. Baluze, col. 842 et 843, du tems de Pierre Béchade, qui gouverna l’abbaye d’Uzerche depuis l’an 1108, jusqu’en 1113.

f° 86 r° (1105)

Notice de la donation de l’église de St Méard de Gurson, faite à l’abbaye d’Uzerche, par Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux, et par un très noble chevalier, nommé Gautier de Gurson, qui en possédoit la moitié.

Omnibus in hoc loco commorantibus notum fieri volo qualiter ecclesia Sancti Medardi vocitata Abbatia, in terrotorio Petragoricensium sita, loco nostro sit tradita, ac in dominio Sancti Petri Usercenis et servorum ibidem commanentium redacta. Temporibus domni abbatis Gauberti reverentissimi hujus loci, inter alia plura terrarum dona, haec, ut duximus, ecclesia, tali modo nobis est adducta. Domnus Guillelmus d’Albaroca Petragoricorum episcopus interpellatus ex parte ejusdem honorabilis patris, ut in hac re assensum praeberet, libentissime annuit ; et pro hac re Usercam adveniens, honorifice est susceptus. Qui, in generali capitulo veniens, die quo celebratur advincula S. Petri, praesente domno Gauberto abbate, seu congregatione, fecit donum Deo et S. Petro de eadem ecclesia, in quantum ad se et ad suam sedem pertinebat, nulle videlicet querimonia in ipsa retenta, excepta sepultura nobilium de Gorzom ad sedem propriam pertinentium. Hoc donum fecit cum consilio sedis et clericorum suorum, praesentesque cum ipso ibidem fuerunt ibi Arnaldus Guillelmi, archidiaconus, Leodegarius canonicus, Rotbertus Brollet. Praefato itaque dono episcopi ac clericorum suorum patrato, vel quicquid alius in ejus episcopatu adquiri seniores Usercenses potuerunt ab ipsis condonato, erat quidam miles nobilissimus nomine Galterius de Gorzom, qui medietatem ejusdem ecclesiae jure possidebat. Qui per internuncios suos domnum Gaubertum abbatem ad se convocavit, volens eandem ecclesiam, sicuti ad se pertinebat, Deo et S. Petro condonare, ejusque dominatui submittere. Que cum nobili comitatu illuc pergens, domno episcopo ospitalitatem, ducatumque sibi praebente, honorifice ab incolis terrae ipsius receptus est. Praefatus vero Galterius de Gorzom, cum uxore sua, et filio Galterio omnem humanitatem illi reverenter abundeque impendens, dedit Deo et S. Petro Usercensis coenobii, et domno abbati Gauberto, medietatem ejusdem ecclesiae cum appendiciis suis, sicuti ad se pertinebat, feuum presbyterate, et quicquid alius ad eandem ecclesiam pertinebat, terram scilicet altario debitam, ac terciam partem de omni decimo suae medietatis, et hoc quod presbyteri in eandem villam tenebant, seu aliquis de ipsis. Expulit vero presbyterum de eadem ecclesia, nomine Petrum Gaucelmum, data illi mutua vicissitudine terrae illi complacente, medietatem videlicet de hoc quod habebat in ecclesia S. Remigii, excepta sepultura, tali modo ut post obitum illius, remaneat S. Medardi senioribus. Ipse vero dimisit feuum omne de ipsa ecclesia in manu domni Gauberti abbatis, plurimis audientibus. Ipse autem vir nobilis Galterius de Gorzom, et uxor illius nomine Helizabeth dedit lesdam salis de ipsa villa. Dedit quoque omnes feuales suos, qualicumque modo feuum suum senioribus ipsius ecclesiae, scilicet S. Petri de Userca dare voluerint. Hujus doni auctores fuerunt domnus Gaubertus abbas, Ramnulfus de Roeira, monachus, Ramnulfus Aemari monachus, qui primus de nostris ibidem stetit, Raimondus de Sancto Guillelmo monachus, Aldebertus praepositus, Auduinus monachus, etc. Factum est hoc donum anno Incarnati Verbi M C V, temporibus Paschasii papae, Guillelmo episcopo Petragoricensium, Gauberto abbate Usercae, domino nostro Jesu Christo regnante per secula, amen.

(imprimée dans Baluze, Hist. Tutel., col. 877 et seq. – Se trouve aussi Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. cotté 54, f° 103, ex Cartul. Userc., f° 677 ann. 1105, sub titulo : « Donum domni Guillelmi episcopi Petragoric. de ecclesia Sancti Medardi.)

f° 87 r° (1105)

Lettres de Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux, par lesquelles il confirme la donation qui avoit été faite à l’abbaye d’Uzerche par Rainald de Thiviers, son prédécesseur, de l’église St Jean Baptiste Podii Girolini, et de la chapelle du château de Puyguilhem.

Ego Guillelmus Petragoricensis episcopus de monasterio Usercensi et monachis ibi Deo servientibus ecclesiam Sancti Johannis Baptistae Podii Girolini, et capellam Castelli, Podii Guillelmi, cum omnibus possessionibus ad se pertinentibus, ut eas monachi Usercenses perpetuo teneant et possideant. Hoc facio in capitulo Usercensi, vincula Sancti Petri in manu domni Gauberti abbatis, cum consilio clericorum nostrorum, Arnaldi scilicet Guillelmi, archidiaconi, Mainardi Cramail, Leodegarii Amblardi, Rotberti Broillet, qui tunc nobiscum erant. Hoc autem donum antecessor noster, domnus videlicet Rainaldus, cum investitura jam antea fecerat domno abbati Geraldo, et monachis suis canonice in civitate Petragoricensi. Et ut haec dona firma et inconcussa omni tempore permaneant, ea propria manu suscribimus, et nostro sigillo muniri facimus. Factum est hoc anno Incarnati Verbi, MCV, indictione I.

Signum Guillelemi episcopi Albaroca.

(imprimée dans Baluze Hist. Tutel., col. 881, an 1105, sub titulo : « Literae Guillelmi episcopi Petragoricensis de eadem re, et de Podio Guillelmi ». Et se trouve aussi, Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. cotté 54, f° 41, ex Cartul. Userc., f° 36.)

f° 88 r° ()

Charte de Raimond I, vicomte de Turenne, qui, après avoir brûlé le château de Clarens, où il périt beaucoup de monde, se retira à Uzerche, où il passa le Carême, pour faire pénitence. L’abbé, satisfait de ses dispositions, lui confia la garde et défense de l’obédience d’Agutmont.

Innotescat tam praesentibus quam futuris quod ego Raimundus vicecomes de Torenna, poenitentia ductus, super castro de Clarens igni a me everso, cum viris et mulieribus, sequestratus a populo tota quadragesima, injuncto mihi inter coetera, usque ad diem Paschae infra coenobium Usercense, cum servis Dei commoratus sum. Quibus, quoniam de tot et tantis beneficiis tam corporis quam animae meritum compensare nequeo, me, genusque meum omne usque ad finem mundi, obnoxiva recognosco. Obedientiae itaque d’Agulmont proprie et sine alicujus praerogativa Usercensium monachorum quam dominus Gaubertus abbas Usercensis, assensu totius capituli, eo quod pravis et raptoribus circumcincta sit hominibus, pro poenitentia et salute animae meae perviligilantiae meae tutelae cum pertinentibus suis commendare dignatus est, pervigilem custodem et fidelem, dum vixero, futurum me promitto. Adhuc autem coheredibus meis quasi testamentum transcribo, prout libera est, liberam custodiant; et ab universis malefactoribus eam et monachum ibi habitantem tueantur. Sin autem hereditatem meam illis, uti degeneribus possidendam abdico, et monachis Usercensibus praecipio quatinus obedientiam suam alii, qui eam libere tueatur, committant. Ego vero tutelam illis mihi et successoribus meis commissam absolvo. Hujus rei testes Guillelmus Aimirici, monachus ibi habitans, Geraldus d’Aureill presbyter, Stephanus de Vassaniac, Eustorgius de Chalm, Petrus Folcoaut, Rainaldus de Rofiniac et alii plures. Confirmatum est hoc in die Paschae.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. cotté 54, f° 106, ex Cartul. Userc., f° 684, sub titulo : « Qualiter commissa est obedientia Acutimontis vicecomiti Torennae.)

f° 88 v° (circa 1100[91])

Charte de donation d’églises, de dixmes et de domaines situés en Angleterre, faite à l’abbaye de Charroux, par Roger de Montgomery, comte de la Marche, et Almodis sa femme.

Ego Rotgerius comes, et Almodis comitissa uxor mea, pro salute animarum nostrarum, omniumque parentum nostrorum damus Sancto Salvatori Karrofensis ecclesie, et abbatibus ac monachis ibidem Deo famulantibus, ecclesiam de Seccabrot et ecclesiam de Bergabi, cum omni terra, et omnibus decimis ipsarum ecclesiarum et omni re, et decimam de Aula de Cellaborna, et manerium de Cursol ex integro, et manerium de Galingoura, similiter ex integro, ita omnino libere, sicuti ego liberius habui de domino rege Anglorum nomine W. scilicet cum satta et sotta, cum tol et thram[92], decimam quoque de omni terra quam Robertus filius Galteri habebat in Framilingoam, et in Flemiorza, similiter decimam, quam Rotgerius filius Galterii habebat in terra que dicitur Benga. Concedimus etiam ut quicumque nostrorum hominum, Sancto Salvatori Karrofensis ecclesie voluerit decimam quam de terra quam de nobis habuerit, potestatem habeat donandi, quod donum factum apud Maurrium quod dicitur Stradabroc, videntibus et audientibus his subscriptis Reginaldo monacho de Sancto Mauricio, Giraldo Boerio, Bertrando de Rocamelt, Jordano de La Castra, Ricardo dispensatore, Radulfo Cocco, Henrico diacono.

(cette charte a été extraite du gros Cartul. de l’abbaye de Charroux, f° 80 – l’original n’est plus au Trésor.)

Notes :

(1)    « Rotgerius comes », c’étoit le comte de La Marche, Roger de Montgommery, surnommé ‘Le Poitevin’.

(2)    « rege Anglorum nomine W. », Guillaume II roi d’Angleterre

(3)    « de Rocamelt », aujourd’hui Rochemeau, beau château près de Charroux.

(4)    « de La Castra », de La Châtre.

f° 89 r° (11-- ?)

Charte par laquelle Olivier de Las Tours donne à l’abbaye d’Uzerche, la moitié de la terre de Vinzelle, que Guy de Bré son beau-père lui avoit laissé, en partant pour Jérusalem.

Hoc quod hic conscribimus litteris, volumus ut sit notum in posteris, videlicet qualiter Petrus Pipiola comparavit de Widone de Bré terram de Vinzella et Dellapora cum hominibus hereditariis ; quae sita est in parrochia de Lacac. Atque exinde condonationem fecit cum ipsius consilio, post obitum suum Deo et Sancto Petro ad Usercham. Hac domno abbati Gauzberto[93]. Sed immatura praeventus morte, discessit. Postea praefatus Wido de Bré pergens Jerosolimam, dimisit terram suam, cum filia sua[94] Oliverio de Las Tors, qui amonitus a domno Petro abbate, dedit medietatem terrae supra scriptae cum hominibus, Deo et Sancto Petro. Ac dimisit illi omnes querelas quas requirebat in hominibus qui habitant in terra Sancti Petri, maximeque in Petro Dellacosta, et Aimirico de Mautraide, quos dedit ex toto cum infantibus quos habent atque habituri sunt. Et haec omnia promisit facere auctorizari uxori suae. De hac retestes sunt dominus Petrus Beccada abb., Ildebertus praepositus m°., Gauzbertus Mirabell m°., Rainaldus de Rofiniac m°. Vosiensis, Gauzfredus de Peiruca, Petrus de Garmaza. Accepit propter hoc ipse Olivarius plurimam pecuniam a Petro abbate.

(Bibliothèque Nationale, copie du Cartulaire d’Userche par Baluze, p. 71, et du Cartulaire, f° 574, sous ce titre : « Carta Olivarii de Las Tors, de terra Petri Pipiola, et de quasdam alias querimonias ».)

 

f° 90 r° (petit feuillet intercalaire)

Sous l’abbé Pierre Béchade entre 1108 et 1113[95].

f° 91 r° (1109)

Charte d’Aldebert III du nom, comte de Périgord, par laquelle il donne à l’abbaye d’Uzerche une terre appelée Ville-Bares, avec 12 borderies, et confirme les donations faites à la même abbaye, par Gautier de Gurson et Guillaume Otger.

Oportunum ac congruum quidem est omnibus ex his quae jure possidet rebus aliquid sibi praevidere, unde in perventione a summo omnium bonorum remuneratore perennis vitae bravium valeat accipere. Hujus ergo rei memorans venerabilis Petragoricensium Ildebertus comes, pridie idus julii venit cum duobus comitibus, scilicet Girberto Guillelmo de Maroll, ac Geraldo del Fraisse de Specula, in capitulo Userceno, in primis perhibuit ac dedit donum quod domnus Gauterius de Gorciom, ac Guillelmus Otgerius fecerunt S. Petro, de ecclesia S. Medardi, vel de omnibus ad ipsam pertinentibus, immo etiam omnium .I. lesda vestigalium vel feualium suorum dacionem sollempniter S. Petro fecit, atque speciatim illam terram quae vocatur Vila Bares cum XII bordariis, quae in ipsa terra sitae sunt, praeter unum mansum quem mater sua cuidam sancto olim dederat, cum omnibus ad hoc domnum pertinentibus Sancto Petro dedit. Hujus rei testes sunt domnus Petrus Usercenus abbas, qui hoc donum suscepit, cujus ammonitione fuit factum, ac humilis congregatio Userceni loci, ac supradicti duo viri, qui cum illo venerunt. Factum est hoc donum anno Incarnati Verbi M C nono, indictione secunda, regnante Ludovico rege Franciae, ac domno Eustorgio episcopo in sede Lemovicina praesidente, necnon venerabili Guillelmo episcopo cognomento d’Albaroca regimen Petragoricae sedis obtime regente.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, portefeuille cotté n° 54, f° 104, ex Cartul. abbatiae Userc., f° 678, sub titulo : « Donum Ildeberti comitis Petragoricensis ». Et se trouve aussi par extraits, ibid., mss. de Duchesne, cotté Extraits de divers cartul. de France et autres, tome V, n° XXII, et au dessous 9612/X, f° 222 v°).

f° 92 r° (1110)

Guillelmus, Petragoricensis episcopus, dat Userce monasterium Exidolii.

Guillelmus Petragor. episcopus dedit Deo et Sancto Petro Usercae, et Petro abbati, et monachis, pro remedio animae suae et parentum suorum, monasterium Exidolii … Actum anno Domini MCX, indictione III.

(Bibliothèque nationale, extrait de Claude Estiennot, Antiquit. Bened. Lemovic. provinciae, cotté n° 541, part. 2, f° 431, ex Cartul. Uzercae.)

f° 93 r° (1114)

Charte par laquelle Guillaume, évêque de Périgueux,  fait donation conjointement avec le chapitre de St Front, dont il étoit abbé, à l’abbaye de Fontevrauld, d’un lieu nommé la Sauvetat, situé ans la forêt de Cadoin, sous le devoir d’une livre d’encens, payable tous les ans, au même chapitre, le jour de St Front, en mémoire de cette donation.

Consuetudinem Sancte Ecclesie sequentes, volumus universis fidelibus, de loco qui dicitur in sylva Cadunii, salutaris certitudinem veritatis relinquere, ut hujus rei memoria per litteras possit in perpetuum manere. Dum venerabilis Robertus de Arbrecello[96] Petragoricas partes advenisset, et capitulum S. Frontonis intrasset, ibique canonicos ejusdem sancta predicatione reficeret, rogaverunt eum iidem canonici, ut ad sustentationem sanctimonalium in ecclesia Fontis Ebrardi, omnipotenti Domino servientium, unum de locis  S. Frontonis dignaretur accipere, et ad victum sanctarum feminarum edificare.  Qui precibus eorum quandoque devictus, unum de minoribus locis eorum, et eo tempore jam pene desertum accepit, et ad honorem S. Frontonis ; et ad recognitionem hujus nostre donationis, unam libram incensi, que in ejus festivitate reddatur, ibi imposuit. Itaque ego Guillelmus Petragoricensis ecclesie  episcopus, et canonicorum S. Frontonis abbas, et iidem canonici, hunc donum quod dicitur in sylva Cadunii Salvitas, domino Roberto, et sanctimonialibus Fontis Ebrardi dedimus mansuras, et omnia que ibi possidebamus ; et nostris manibus subscripsimus, et ad confirmationem hujus donationis, hanc chartulam sigillavimus : testibus Helia precentore de Cassent[97], Bernardo, sacrista de Pairac, Iterio, archidiacono de Salis, Arnaldo de Favars, Stephano Iterii, Raymundo Demur, Iterio de Sauzet, Helia Seyro, Helia de Clarent, Helia vicario, Guillelmo de Bordelia, Guillelmo magistro Nanclarensi[98], et Aldoino S. Stephani canonico, et Arnaldo, capellano de Pabancelos[99], et aliis quampluribus. Guido de Salis, et Helias frater ejus dederunt quidquid in Salvitate clamabant ; testibus Geraldo, priore de de Salis, Arnaldo Richardi. Iterius archidiaconus similiter dedit ; testibus Iterio Stephani, Geraldo priore de Salis.

(imprimée dans le Spicilège de Dom Luc d’Achery, de l’édit. in folio, tome 3, p. 475 – et de l’édition en 13 vol., tome XI, p. 317, sous le titre suivant : «  Guillelmus episcopus Petrag. et canonici Sancti Frontonis concedunt eidem Roberto, et monialibus Fontis Ebrardi, locum qui dicitur in sylva Cadunii Salvitas ».)

Il en est fait aussi mention dans la Table chronologique des diplômes, tome 2, p. 443, année 1114, en ces termes : «  Charta qua Guillelmus episcopus Petragoricensis, et abbas Sancti Frontonis, cum capitulo, donat monasterio Fontis-Ebrardi, locum de Salvitate, in sylva Cadunii, sub lege reddendae canonicis, unius librae incensi, in recognitionem doni, in festivitate S. Frontonis ».

(Clypeus nasc. ordin. Fontebral., tome 1, part II, p. 149, ex Tabul. abb. de Cadunio, ad ann. 1114.)

f° 94 r° (1114)

Notice de la fondation de Dalon, et des premières donations qui lui ont été faites, par Gérald et Golfier de Las Tours et autres.

In nomine Domini Jesu Christi. Amen.

Incipit liber fundationis et donationem abbatiae Beatae Mariae Dalonis.

Anno ab Incarnatione Domini nostri Jesu Christi MCXIV, indictione VIII, epacta XII, domno Paschali Romano pontifice feliciter regente, Eustorgio episcopo Lemovicensi sedi praesidente, regnante Ludovico rege Francorum, superstite Ademaro vicecomite Lemovicensi, domnus Geraldus de Salis eremum quae ab hominibus Dalonium dicebatur, expetiit, atque ad servitium omnipotentis Dei, quosdam de fratribus suis ibidem constituit : Geraldus siquidem de Turribus et Golferius frater ejus, qui eremi illius dominium jure hereditario possidebant, ab omni saecularium dominatione et calumpnia liberam et quietam fieri decreverunt, et Dei famulo hujusmodi testamentum fecerunt.

Ego Geraldus de Turribus, et ego Golferius, animarum nostrarum, et omnium parentum nostrorum utilitati providentes, donamus Deo et Beatae Mariae, et venerabili patri Geraldo de Salis, in perpetuam eleemosynam, quid quid habebamus vel habere poteramus, vel aliquis de nobis habebat in nemore quod vulgo Dalonium nuncupatur, atque successoribus nostris, cum omni testificatione prohibemus ne illius discipulis tam praesentibus quam futuris, usque in finem saeculi, ibidem Deo servientibus, aliquam tyrannidem seu dominationem, vel aliquam vexationem inferre praesumant, sed ipsum Dalonii locum ab aliorum incursibus seu molitionibus, praecipimus ut quantum potuerint, defendant. Donamus etiam supradictis fratribus terras quas de feualibis suis acquirere poterunt, et decimas terrarum, quas terras a nobis seu ab aliis hominibus acquisierunt, et quae juris nostri erant. Tum venerabilis magister sic prosecutus est :

Ego Geraldus Dei gratia, servorum Dei minister, quamvis indignus, constituo et invilolabili decreto confirmo, quod totus praesens locus, ecclesiae videlicet Dalonensis, ab omni acclesiastica vel saeculari subjectione sit libera, et quasi propria Christi camera, insignibus sublimetur, salvo apostolico jure et diocesani pontificis dignitate. Porro si aliquis externus sive domesticus, propriae libertatis dignitate eam frustare tentaverit, tamquam decretorum temerarium violatorem, nostra sodalitate indignum, a corpore atque societate nostrae fraternitatis alienum esse decrevimus. Huic rei tunc interfuerunt Stephanus, tunc sacerdos de Boessent, postea Dalonensis prior, domnus Petrus abbas Castrensis, Bernardus Gauberti sacerdos de Segonzac.

De cetero, supradicti patris rogatu, dominus Eustorgius Lemovicensis episcopus, generalem conventum, praesente eo, apud Dalonium congregavit. Cumque dominus praesente clero, et quibusdam aliis, dominis videlicet Guillelmo Petragoricensi episcopo, Mauritio Sollemniacensi abbate, Guidone Turturiacensi abbate, Ademaro vicecomite, Geraldo de Turribus, atque Golferio, et Iterio de Born, et aliis quam plurimis, de utilitate loci loqueretur, monachus quidam Turturiacensis, nomine Constantinus, in medium venit, et locum Dalonis ut pote in sua pertinentia constitutum calumniavit ; sed episcopus querimoniam ejus indiscussam praeteriri non ferens, jubet ut vicini senes in medium deducantur, et si vidissent vel audissent utrum eremum istam aliquando quis hominum incoluisset, ab eo coram omnibus requirantur. Qui responderunt numquam se vidisse vel audisse eremum istam aliquem hominum incoluisse, sed retroactis temporibus solitudinem hactenus permansisse. Requisiti cui potissimum pertinentiae[100] adjaceret, hoc penitus se ignorare profitentur. Verumtamen quandam eremi particulam referebant quendam rusticum, Robertum de Lage nomine, jam pridem coluisse, et decimam praedicto monacho tradidisse. Quod cum decimariis de Segonzaco compertum esset, Petro videlicet et Geraldo fratri ejus, adjuncto sibi Emerico de la Rua vicario, praefatum rusticum pignoraverunt, eo quod decimam ecclesiae de Segonzaco praefato monacho reddidisset : Rusticus vero monachi patrocinium statim expetiit ; sed monachus pro praedicta decima a se injuste usurpata nullam defensionem exhibuit. Afflictus ergo rusticus, auxilio et defensione monachi frustratus, praedictis decimariis triginta solidos et sex nummos pro ablata decima exsolvit, et sic tandem de eorum manibus evasit. Domino igitur episcopo praecipiente, praefatus rusticus Robertus in medium adducitur, atque ab eo super eis contestatus, omnia vera esse profitetur. Favore igitur atque suasione totius conventus dominus episcopus, sic exorsus est :

In nomine Domini, ego Eustorgius, Dei gratia Lemovicensis episcopus, hunc locum qui Dalonium dicitur, in manu dilectissimi fratris nostri Geraldi, ab omni ecclesiastica seu saeculari subjectione, et omnium circumadjacentium potentiarum exactione, seu saeculari dominatione submoveo, atque salvum ac liberum amodo esse confirmo, salvo apostolico jure, ac Lemovicensis ecclesiae dignitate.

Geraldus igitur de Salis, tancta auctoritate fretus, locum Dalonis, speciali libertate praeditum, discipulis et successoribus suis reliquit, atque omnibus in eo habitantibus, hoc speciale privilegium , maxima cum attestatione custodiri praecipet. Post modicum autem temporis, cum dominus emeritum militem suum condigna amuneratione honorare decrevisset, loca quae per diversas provincias, ad omnipotenti Dei servitium constituerat, pia sollucitudine, Sanctus Pater circuibat ; demum viribus corporis destitutus, apud quendam locum, qui dicitur Castellaris, viam ingressus est universae carnis, et, ut credimus et optamus, angelorum obsequio fultus, ad aetherea regna feliciter migravit.

Alia dona Dalonae facta.

Ego Geraldus de Turribus, et ego Golferius fratres, animarum nostrarum et omnium parentum nostrorum utilitati providentes, donamus Deo, et Beatae Mariae, et venerabili patri domno Geraldo de Salis, et successoribus ejus in perpetuam eleemosynam, totum quod habemus, vel aliquis de nobis habebat in nemore quod vulgo Dalonium nuncupatur.

Ego Bernardus del Burg, et ego Geraldus, et ego Stephanus fratres, ego quoque Arcambaudus de Felez, et ego Ademarus fratres, et ego Petrus de Felez, et ego Aimericus de Felez forestarii praedicti nemoris donamus et concedimus Deo, et Beatae Mariae, et magistro Geraldo de Salis, ejusque successoribus, in perpetuam eleemosynam, forestagium, et omne aliud ex integro quod habebamus, vel requirere poteramus in nemore quod Dalonium vocatur.

Ego Petrus Gaufridi, et ego Guido Garini, donamus et concedimus Christo, et Beatae Mariae, et magistro Geraldo de Salis, ejusque successoribus, in perpetuam eleemosynam, quidquid habebamus in praedicto etc. Facta sunt haec anno ab Incarnatione Domini M.C.XIV., indict. VII, epacta XII. Horum omnium testes sunt domnus Eustorgius Lemovic. episcop. et Audebertus decanus Sancti Aredii. Gaufridus, archipresbyter de Loberzac, Helias de Aïenno, Petrus de Campaniis, Iterius de Born, Sicardus de Rasa, Gaufridus et Geraldus de Tellol.

N.B. Haec omnia fideliter exscripsit ex chartulario Dalonensi antiquo et optimae notae domnus Jacobus Boyer.

(imprimée dans Gallia Christiana, nouvelle édition, tome 2, instrumenta, col. 201 et 202, cart. 45 et 46, ann. 1114.)

f° 96 r° (1115)

Charte par laquelle Guillaume de Biron, Alpais sa femme, et ses deux fils, Ebrard et Brochard de Madaillan, Mainard de Beynac et Alpais de Gourdon sa femme, Auger de Mussidan et Arnaud de Montancès, font plusieurs donations à N. D. de Cadoin, et à Robert d’Arbrissel.

Ego Guillelmus de Birontio, et Alpaydis uxor mea, filiis nostris concedentibus Guillelmo et Bertrando, pro nostri, nostrorumque salute, immobiliter concedimus Deo et Sancte Marie de Cadunio, dominoque Roberto de Arbresello et servis Dei, medietatem unius mansi in sylva que Cadunensis appellatur, et locum qui Vallis-Seguini nuncupatur. Concedimus etiam per totam sylvam pabulum omnium pecorum, et quidquid de predicta sylva, ejusdem loci edificiis vel usui fuerit necessarium. Damus pretera locum qui Bassa-Calderia vocatur, ubi stagnum cum molendinis, domus cum horte spatiose construatur. Testibus Guillelmo Gauterii, Begone Decimato, Guidone de Salis, Geraldo, priore Sancti Aviti, Geraldo Guillelmi, canonico Sancti Aviti.

Similiter Ebrardus et Brochardus de Madelano, cum uxoribus suis, medietatem unius mansi, eodem modo et in eodem loco quo Guillelmus de Birontio tribuit, irrevocabiliter tribuerunt. Testibus Raymundo Bernardi de Calniaco[101], Oliverio fratre suo.

Item circa eundem locum, Mainardus de Bainaco, et uxor ejus Alpaydis, filia Poncii de Gordone, unum mansum dederunt, et pabulum quorumlibet animalium ; et insuper locum qui Fons de Bassa-Calderia dicitur, sicut Guillelmus de Birontio, tribuerunt. Testibus Aymerico de Synaco[102], Baginaldo de Fagis, Hugone de Fagis, priore Sancti Cypriani, Guillelmo Eblonis. Hoc autem donum firmavit Guillelmus de Gordone ; testibus Guillelmo Petragoricensi episcopo, Mainardo de Bainaco.

Similiter Algerius de Moysidano, concedente Anna uxore sua, et Arnaldus de Monte-Incenso, Almoyde uxore illius concedente, unum mansum dederunt. Testibus Geraldo, capellano de Moysidano, Geraldo de Carrioso[103].

Sed quoniam prefata sylva Cadunensis inter predictos proceres est communis, noluimus occupare vel percalcare totum mansum quem dederat Mainardus, vel illum totum quem dederant Algerius de Moysidano, et Arnaldus de Monte Incenso, sed tantum medietates, donec Guillelmus de Birontio, et Ebrardus atque Brochardus de Madelano, et eorum posteri tantum tribuant, quantum isti. Harum autem medietatum percalationem jussu predictorum procerum nobis ostenderunt Guillelmus Gauterii, Bego vicarius, Bego de Cunaco, Bernardus de Gorgosono, Guillelmus Eblonis, Ugo de Fagis prior S. Cypriani, et Guido de Salis.

Hec autem predicta dona concesserunt nobis hujus sylve forestarii, unusquisque dando partem suam, sicut predicti eorum dudum dederant, Bego vicarius, Bego de Cunaco, Bernardus de Podio-Jactato, consensu uxoris sue, Berengarii filie ; testibus Guillelmo de Birontio, et Guillelmo Gauterii. Eodem modo ceteri forestarii dederunt, Grimoardus Beronis, Raymundus Bernardi, Guillelmus Bernardi [----][104] Testibus Gerardo de Limolio, Grimoardo de Argarno, Geraldo de Nemore, Bernardus Bero similiter dedit ; testibus Rogerio de Miliaco, Helia de Salis. Idem Rogerius de Miliaco similiter dedit, concedente uxore sua, matre Bernardi Beronis ; testibus Helia de Clarentio, S. Frontonis canonico, Gaufrido de Landa.

(imprimée dans le Spicilège de Dachery, éd. in folio, tome 3, p. 474, sous le titre suivant ; « Donationes factae Roberto de Arbricello, fundatori monialium Fontis-Ebrardi) - Table chronologique des diplômes, tome 2, p. 450, année 1115.)

f° 97 r° (1115)

Confirmation des donations précédentes, faite à Mussidan, en présence de Robert d’Arbrissel, par Guillaume de Talleyrand, consul de Périgord, Rudel son frère, et par Aldebert comte de Périgord et autres.

Hec autem predicta omnia concessit ac confirmavit Guillelmus Talerandi, consul Petragoricensis ; testibus Rudello fratre suo, Stephano Iterii. Eadem dona concessit Aldebertus comes Petragoricensis ; testibus Helia Belino, Geraldo de Salis, Broleto.

Rudellus concessit similiter, eodem die , eisdem testibus, quidquid in Valle-Seguini, Algerius de Moysidano et Arnaldus de Monte-Incenso, eorumque uxores dederant, postea firmaverunt apud Moysidanum, coram domino Roberto. Dederunt etiam vallem que exit a Valle-Seguini usque ad Bassam Calderiam, et quamdam partem terre in eadem valle, ad edificandum aliud molendinum, et pratum ; testibus Geraldo de Salis, Geraldo de Briva, Geraldo jugerio. Hec eadem bona concesserunt apud Gordonem Mainardus de Bainaco, et Guillelmus de Gordone, in manu Geraldi prioris de Salis ; testibus Roberto de Alberupe, et Bosone, Aimardo de Malaterra, Pontio de Tolnio. Item eadem dona concessit Alpaydis conjux Mainardi de Bainaco ; testibus Petro capellano, et eodem Mainardo, et Everardo fratre ejus, et Arnaldo Gaufridi. Stephanus Lamberti dedit quidquid habebat in Bassa-Calderia ; testibus Guillelmo de Birontio, Gauterio de Poido[105], Petro, capellano de Molleanis[106], Geraldo de Salis. Hebrardus de Madelano concessit in sylva Cadunensi, quantum Guillelmus de Birontio, et filii ejus Guillelmus et Bertrandus dederunt, vel deinceps daturi erant ; testibus Amaneu de Berferii, Gauberto de Belens[107], Guillelmo mancipio, Begone de Conacho[108].

(imprimée dans le Spicilège, tome 3, p. 474)

f° 97 v° (1115)

Donation faite au monastère de Fontevrauld par Guillaume de Biron, d’une portion de terre près du moulin de Bassa-Calderia.

Guillelmus de Birontio dedit quandam partem terre, prope molendinum de Bassa-Calderia, in qua edificaretur aliud molendinum, et pratum ; concedente uxore sua Alpayde, et Guillelmo et Bertrando filiis suis ; testibus Gerardo, priore de Salis, Guillelmo Gauterii. Hoc autem similiter concessit Brocardus de Madelano, et uxor ejus, et insuper quantum Guillelmus de Birontio dare vellet ; testibus Geraldo, priore de Salis, Geraldo de Nitecent, Geraldo de Teirac.

(imprimée dans le Spicilège de Dom Luc Dachery, ed. in f°, tome 3, p. 475 – et edit. in 8°, tome 2, p. 318, sous le titre suivant : « Alia donatio Guillelmi de Birontio, eisdem facta. »

Il en est aussi fait mention en ces termes, ainsi que des donations précédentes, dans la Table chronologique des diplômes, tome 2, p. 451 : « Charta qua Guillelmus de Birontio donat Fontebraldensibus, partem terrae prope molendinum de Bassa-Calderia », Dachery, Spicilège, tome XI, p. 318, ex chartis suis, ad annum 1315.

Voici le titre de la charte et des donations précédentes : (ib. tome 2, p. 450) : « Charta qua Guillelmus de Birontio, cum uxore et filiis, donat S. Mariae de Cadunio, et Roberto de Arbrissello, medietatem mansi in silva Cadunensi, Vallem-Seguini, et res alias ; hujus silvae forestariis, partem suam concedentibus ». (Dachery, Spicilège, tome XI, p. 314, ex chartis suis, ad annum 1115).

f° 98 r° (1115)

Charte par laquelle Robert d’Arbrissel donne à Gérald de Sales, son collègue, les lieux de Seguinval et de La Sauvetat, situés dans la forêt de Cadoin, en présence du chapitre de Fontevrauld, et du consentement de l’abbesse Pétronille.

Ego Robertus de Arbrecello concedo et irrevocabiliter tribuo, nullo pacto, nisi solo charitative, germanitatis amore retento, domino Geraldo de Salis, venerabili magistro, socio meo, inter necessarios amicissimo, ejusque filiis, imo conservis, tam extemporaneis, quam successuris, utrumque locum in sylva Cadunensi situm ; videlicet tam eum de Seguini-Valle, quem ipse Gerardus cum suis commilitonibus, tamquam sibi, sub mei persona acquisierat, et acquisitam edificaverat, quam illum qui Salvitas vocatur, et universaliter quidquid mei, vel aliis vice mei, prefatum infra nemus concessum est, atque ut ibidem, sub dominice clientele norma Deo militent, eorum arbitrio et affectui relinquo. Hanc autem donationem authenticam et solemniter actam, coram generali sanctimonalium capitulo, collaudante et concedente earum fidelissima matre Petronilla, imo Dei ancillarum ancilla, inconvulsam et inviolabilem persistere decerno, omnisque calumnie querelam sive controversiam hinc funditus excludo, hinc radicitus evello et penitus interdico. Est predictorum concessio facta locorum apud Fontem-Ebraldi, Beati Benedicti die festiva quinto idus julii[109], anno ab Incarnatione Domini MCXV, anno presulatus domini pape Paschalis VIII, ind. VIII, in tempore viduate Pictaviensis ecclesie, viam ingresso universe carnis Petro antistite, Ludovico Francigenarum rege, Guillelmo Aquitanie duce. Talia testantur, qui taliter intitulantur Fulco Andegavensium consul, paganus de Claris-Vallibus, Archilosius, Simon Enfandi, Aymericus, filius Arbeati, vicecomitis Toarcensis, Bartholomeus Boslope, Bernardus de Saponariis clericus, paganus sacerdos, Ravennus de Troiea, Rainaldus de Salmonea, Aymericus Caheus, paganus pedagogus, filius Arbeati vicecomitis supra.

(imprimée dans le Spicilège de Dachery, tome 3, p. 475-476, edit in f°. – et tome XI, p. 319-320, de l’édit. in 8°, sous le titre suivant : «Robertus de Arbricello omnia prefata dona tribuit Gerardo de Salis, confirmantibus Petronilla abbatissa Fontis-Ebraldi et aliis. » = il en est aussi fait mention dans la Table chronologique des diplômes, tome 2, p. 446, au 11 juillet 1115, sous le titre qui suit : « Charta qua Robertus de Arbrissello tribuit Geraldo de Salis socio suo, locum de Seguini-Valle, et locum quem vocant Salvitatem, utrumque in silva Cadunensi, coram Fontebraldensi capitulo, Petronilla abbatissa concedente. Apud Fontem Ebraldi, B. Benedicti die festiva, V idus julii, anno ab Incarnatione Domini MCXV, anno presulatus domini papae Paschalis XVI (Dachery VIII), indict. VIII, in tempore viduatae Pictaviensis ecclesiae, viam ingresso universae carnis Petro antistite, Ludovico Francigenarum rege, Guillelmo Aquitaniae duce. »

Pavillon, Vie de Robert d’Arbrissel, pr. p. 559 ; ex Chartar. Cadun. = Clyp. nasc. ord. Fontebrald., tome 1, part. II, p. 150 ; ex archivo Cadun. = Dachery, Spicilège, tome XI, p. 319 ; ex chartis suis.)

f° 99 r° (1115)

Charte par laquelle Guillaume de Biron, Alpais sa femme et ses enfants, Mainard de Beynac, Itier de Mussidan, Arnaud de Montancès et Ebrard de Madaillan, etc., confirment la donation du lieu de Cadoin, faite par Robert d’Arbrissel à Gérald de Sales.

Item donatio Guillelmi de  Biron.

Ego Guillelmus de Biron, et Alpays uxor mea, filiique mei Guillelmus et Bertrandus, laudamus et firmamus donum quod fecit dominus Robertus, Geraldo de Salis, de loco Cadunensi ; et sicut domino Roberto et ancillis Dei dederamus, pari tenore, parique vigore, Geraldo de Salis, ejusque commilitonibus, tam presentibus, quam futuris, firmiter concedimus, immobiliter donamus ; testibus Raymundo Galterii, Roberto de Magnamaco[110], Guillelmo de Nemore, Guillelmo Galterii.

Item donatio Mainardi de Bainaco.

Mainardus[111] de Bainaco, et uxor ejus Alpaydis, domini Roberti laudantes et firmantes donum Geraldo de Salis, sicut Guillelmus de Biron, similiter concesserunt : et insuper prope Pegayocam[112] in Dordoniam …. Et molendinum, ubicumque vellet, dederant ; testibus Reginaldo de Fagis, Guidone de Casnaco, Raymundo Galterii.

Item donatio Iterii de Moysidano.

Iterius de Moysidano, et uxor ejus et filia, Anna scilicet et Almodis, et Algerius, filius Arnaldi de Monte-Incenso similiter dederunt ; testibus Bernardo de Beurona, Guillelmo de Flaviaco, Bernardo de Caulas, Helia Rabin.

Item donatio de Arnaldi de Monte-Incenso.

Eodem modo Arnaldus de Monte-Incenso dedit; testibus Arnaldo de Falgeiraco, Guillelmo de Alanis, Seguino de Lasterna, Helia de Peliloizo. Omnes autem isti predicti dederunt unum mansum extra Cadunum, in qualibet terra, ubicumque Mainardus dare vellet in terra cum eis communi.

Item donatio Ebrardi  de Madelano.

Ebrardus de Madelano domini Roberti donum, quod de loco Cadunensi, Geralo de Salis fecerat, sicut ceteri predicti, laudavit atque firmavit, et quidquid Guilllelmus de Birontio ejusque filii dederunt et daturi sunt, dedit; testibus Amanerio Debrifer[113], Guillelmo de Birontio juniore, Begone de Conaco, Grimoardo de Maemonte, Gauberto de Belens.

(imprimée dans le Spicilège de Dachery, édit. in f°, tome 3, p. 476 et de l’éd. in 8°, tome XI, p. 320. = il en est fait aussi mention dans la Table chronologique des diplômes, tome 2, p. 451, en ces termes : «  Charta qua Guilllelmus de Biron, et Alpays, uxor ejus, cum filiis, firmant donum  a Roberto de Arbrissello factum Geraldo de Salis, de loco Cadunensi. Sequuntur confirmationes ejusmodi ab [M]ainardo de Bainaco, Iterio de Moysidano, Arnaldo de Monte-Incenso, et Ebrardo de Madelano ». Dachery, Spicilège, tome XI, p. 320 et 321, ex chartis suis, ad annum 1115.)

f° 100 r° (1115)

Notice de fondation et dotation de l’abbaye de Ligueux, ordre de St Benoît.

In nomine Domini nostri Jesu Christi, et Sancte Marie matris, et Sancti Bartholomei, et Sancti Nycholai, et omnium sanctorum ; dominus Geraldus, Deo volente, mundum despiciens, quoniam previdet omnia mundana esse transitoria et caduca, scriptura testante, transit mundus et concupiscentia ejus, et Salomone dicente : « Vanitas vanitatum, et omnia vanitas ». Et quia sententiam illam timuit, de qua dicit apostolus ; « Quid dabit homo[114] pro anima sua[115] ». Deo et patri suo obedire desiderans, sicut bonus filius, bonusque magister[116], sententiam evangelicam in quantum potuit, adimplere conatus est : « Si quis mihi ministrat, me sequatur …», et alibi : « Omnis qui reliquerit  patrem  aut matrem, aut uxorem, aut filios, aut agros, propter nomen meum, centuplum accipiet, et vitam aeternam possidebit ». Et quia minime perdere voluit quod Deus ei promiserat, solitariam vitam eligere non dubitavit ; ipse siquidem, divina Dei dispositione, cum magna humilitate, et sicut bonus pauper, de terrenis exutus, sed, sicut credimus, de spiritualibus vestitus, in silvam que Liguor dicitur, hospitatus est. Nos testamur, et qui viderunt quoniam vitam[117] nimium humilem diligebat, perarctamque viam gradiri, cupiebat, illum sermonem[118] acidiens in quo dicitur : « Arcta est via que ducit ad vitam ». Postea vero propter exemplum vite sue, multi fratres ad eum convenerunt[119], multeque sorores, hujus exemplo, facti circumjacentium provinciarum proceres commoniti[120], suadenteque prefato Dei viro Geraldo, et ad tale opus, exemplo simul et exhortatione provocante, hii ad quorum dominatum locus idem pertinebat, qualiter ibidem Deo servientes sustentari possent, providere studuerunt.

Helias de Burdelia[121], pro salute anime sue, dedit Deo et B. Marie, et habitatoribus loci ejusdem, totum quod habebat in libero allodio, illud[122], sicut in libertate tenebat, uxorque sua, in manu Raimundi episcopi, in prato(?)[123], a Preissac, audiente Guillelmo, archidiacono, qui postea episcopus fuit, et P. Petragoricensi.

Postea filius suus Ebolus, donum quod pater dedit, ipse concessit, videlicet medietate silve, audiente Ademaro de Vilars, et P. Aua, et Helia Coquo testibus.

Iterius de Turre, Petrusque filius ejus dederunt partem suam, quam habebant in loco culto, et in sylva pastum poreorum [usibus fororum] ibi Deo servientium, et decimam alienorum porcorum, et nemus ad opus suum ; et insuper unum mansum in sua parte sylve dedit uxori sue, filieque, que ibi facte sunt monache. Et quicumque fervum illorum tenent in territorio Agonacensi, eis si voluerint dare, ibi aliquid, ipsi concedunt[124]. Et hoc consilio supradicti domini Helie fecerunt, audiente R. de Chalamnhac, et Aysone[125] de Bosemauri.

Similiter Petrus de Turre, medietatem tota sylve dedit Deo, et B. Marie, et habitatoribus prefati loci, audiente Stephano Bernardi presbytero, et R. de Longchamp, et Helia de Pirac, et omne conventu.

Helias Burdeliensis, et Hebolus filius ejus, scientes se esse morituros, et cupientes Deo reddere animas, quas in hac fragili vita maculatas habebant, et pro multis offensionibus quas perpetraverant, contra preceptum Domini[126], cupientes viam pacis pergere, et ad celestem Hierusalem reddere quod postremum adquiritur, dederunt Deo et Beate Marie genitrici Dei, pro saluta animarum suarum, et pro salute anime [patris] vel matris, et uxoris Helie, et Aymerici ejus filii, et Vierne ejus filie, et pro salute Vierne avuncule sue, partem aliquam Liguriensis sylve, et locum habitatoribus ejusdem loci, famulis et famulabus Dei, qui secundum Deum, ibi manere voluerint, et decimam partem pascherii, et decimam partem herbarii de omni silva, et de omnibus bestiis, porcis vel pecoribus, qui de ipso loco fuerint. Definitum est  ut nulla consuetudo non respiciatur[127], sed pergant per totam silvam, ad hedificationem monasterii, vel domibus quibus[128] necessaria fuerint, ad edificand. ea opera que in eadem helemosina inventa non fuerint; et de hominibus vel feminis qui in eadem helemosima steterint vel permanserint. Similiter datum est ut reddant pascherium vel herbarium Deo et servitoribus ejusdem ecclesie. Et dederunt Deo et B. Marie, ex omnibus militibus, et ex omnibus viris suis, quicumque terram vel predia, vel fevum de[129] ipsis tenuerunt[130], si ipsi Deo et Beate Marie in helemosima dare voluerint, ipsi concedunt in allodium. Et constituerunt Helias Burdeliensis[131] et Iterius de Turre, de omni terra,  quam communem habebant in honore Castri Agonaci[132], qualiscumque donum facere [prior] voluerit in posterum, in eodem loco, ut alter non contradicat. Et hoc factum est XV kal. maii, luna I, epact. IV, anno ab Incarnatione Domini M° C° XV° in manu Guillelmi episcopi, episcopatus sui anno XI°. Audiente Arnaldo Guillelmo, archidiacono, et G. de Calzada, et Bernardo de Pahazac, canonico Beati Frontonis, et Roberto de Albarocha, et Helia Rob. fratre suo, et P. Hel. de Chambarlac, Aiz de Bosmauri, P. Autano et H. fratre ejus, et B. et W. clericis.

Helias de Bornel, et G. frater ejus, villicationem suam in omni terra qua domini sui dederunt, vel daturi sunt, omnemque rectum suum concesserunt Deo et B. Marie, omnibusque servitoribus istius loci. Postea dederunt Deo et Sancte Marie, et sancto conventui de Ligurio, de suo fevo de La Forest de Ligurio, hoc totum quod necessarium fuit supradicto conventui, et sue familie, et illud totum quod habebant  de La Forest en Fors, cultum et incultum, é Las Brossas, é La Bailia e La Vigaria, et omnia que ibi habebant.

Similiter Stephanus Agarnenes dedit supradicto conventui de Ligurio totum et quicquid habebat in illo fevo, quod domini sui supradicti dederunt : et hi omnes hoc donum concesserunt et confirmaverunt super altare Sancte Marie de Ligurio, in sexta feria post Ascensionem Domini, videntibus et audientibus P. capellano d’Agonac, et Guillelmo de Sancto Asterio, et Hel. de Poz, et Ais de Las Bordas.

Arnaldus de Pozols, et G. filius ejus, villicationem suam quam in loco habebant, dederunt Deo et Beate Marie, et domno Geraudo, consilio Helie Ramnulfi, coram omni conventu.

Alaus filia Helie Ramnulfi, et maritus ejus Marbonius, dimiserunt omnem rectitudinem quam habebant in eodem loco, et in silva, in manu dominorum suorum, vidente Roberto de Albarocha, et P. Helie de Chambarlac, et G. de Bordeila. Quod si quis infringere voluerit ipsi de esse defensores dixerunt, et insuper unam bordariam augmentati sunt,  que vocata est  Boeria.

Helias Ramnulfi, filius predicte Alaus, dedit Deo et Sancte Marie, et sancto conventui de Ligurio, de suo fevo de La Forest, totum quod necessarium fuerit supradicto conventui, et sue familie, et illud totum quod habebat de La Forest en Fors, quod erat cultum et incultum, et Las Brossas, et La Bailia, et La Vigaria, et omnia que ibi habebat, videntibus et audientibus G. de Sancto Germano, capellano Liguriensi, et Helia sacerdote ejusdem loci, et Arnaudo de Costuras, capellano de Agonaco, et Helia de Sorges presbitero, atque Guillelmo de Sancto Asterio, et Helia de La Branda, et G . de Chalamnhac, fratre suo, et Fulcherio d’Agonac, Aizone de Boscmauri, et Raymundo vicario de Petragorica, et Helia de Poz, et G. de Bordeila. Idem donum factum fuit in ecclesia Sancti Asterii d’Agonac ; et postea confirmatum fuit super altare Sancte Marie Ligurii, in presentia totius conventus, ubi se defensorem et custodem predicte domus in perpetuum promisit, audientibus et videntibus prenominatis testibus, et P. Fulcodio, et R. Bero, et Aiz de Las Bordas. Hoc idem donum fecerunt Bernardus Blanquet, et Helias pater suus, et Helias de Ribeira, videntibus et audientibus prenominatis testibus, cum istis tribus novissimis. Postea predictus Helias de Ribeyra, apud Ligurium veniens, consilio Helie Ramnulphi, domini sui, dedit hoc idem donum, audientibus et videntibus P. Fulcodio, et R. Bero, et Aiz de Las Bordas, in presentia totius conventus Ligurii. Hoc idem donum fecit Geraldus de Ribeyra, testibus P. capellano Liguriensi, P. de Bornel, Guillelmo Ramnulphi, Aym. de Pirat[133], Stephano de Pirat, et omni conventu Ligurii. Hoc idem donum dederunt et concesserunt in vico Sancti Germani, P. Blanquet, et Bernardus, et Helias et Stephanus frater ejus, et filii Bernardi, et uxor ejus, in manu Helie capellani de Ligurio, audientibus et videntibus P. Fulcodio, P. de Podio presbitero, et Geraldo de La Faya presbytero, et Guillelmo de Sancto Asterio, et G. de Chalamnhac, et P. de Nanchamp[134], et P. Bordas, et Audoino Bordas, et Geraldo de Faya, et Guillelmo Malmero[135], et Simone de Chardeil.

Fulcadus del Chastanet, et Helias Arnaldus, et Petrus filii sui, consilio Helie Ramnulphi, domini sui, et eodem consilio deus Blanquet et deus Ribeyra, hoc donum dederunt, a quibus illud tenebant, super altare Sancte Marie de Ligurio, audientibus et videntibus G. sacerdote, et Helia sacerdote, et Guillelmo de Marolio, et Helia de Pirac, et Ademaro filio suo.

Hel. Ramnolf d’Agonac dedit Deo et Sancte Marie de Ligurio La Olaria, et nemus quod est juxta viam que vadit ad Polveiras, et terram quam tenuit Raina de La Costa, et P. de La Boaria, et terram que est inter Olariam et Ramafort. Hoc donum fecit uxor ejus et filii ejus super altare Sancte Marie, presentibus et videntibus G. de Viga sacerdote, et Hel. sacerdote, et G. sacerdote, R. de Chausada, et P. de Chausada, Constanti Verro et filiis ejus  concedentibus. Hoc donum de nemore concesserunt li baile A. Blanquet, et fratres ejus et cognati ejus, Hel. de Ribeira et filii  ejus, P. de Ribeira similiter [h]oc donum apud Agoniacum firmavit, fidejussores dedit Hel. Foscher, et Foscher d’Agonac, et G. Chambarlac, et Steph. de Chabans, et Hel. frater ejus.

Raimons Bero dedit filiam suam monialem Deo et S. Marie de Ligurio, et dedit lo quart del mas de Crezelo, omni tempore, sine ballio. Et hoc donum concesserunt nepotes ejus P. Fulcois, Aimar Descosut, et Bero, consilio Guido Flamenc, audientibus et videntibus Hel. capellanus de Ligurio, P. de Bornel, et Arnaut de Cadao, capellanus de Lemsor, G. de Viga, Sicart Belet, prior de Peirosa, P. de Malmont, P. de Bornel, Foscher Ais, Hel. de Lavernha, et G. frater suus, et G. de Longchamp, Hel. de Crezelo, P. de Las Brugeiras, et multis aliis.

Guit Borcs de Chabans dedit pro marito suo Helia de Chabans, et filia ejus Audiarte, totum quod habebant in decima de Champahnac, concessu episcopi W. et ipsa GuitBorcs octo denarios dedit in Cumba Palenosa. Et Helias de Chabans dedit unum sextarium frumenti et duo sextaria de vi franc, et sex denarios Petragoricensis monete, et unam eyminam frumenti, en la bordaria de Ruchas, et tres chapones. Testes sunt Helias, capellanus de Ligurio, Helias Audebert, P. de Bornel, Helias de La Branda.

Helias de Fraustels, et filius suus Gaumars et soror sua Maximiria dederunt Deo et Sancte Marie de Ligurio, la bordaria Agarn, jaquela del Charpre, el mas de Las Faurgas, e la bordaria de La Bessa, jaquela del Lac, jaquela de Lasparra, propter filiam Mariam, monialem. Et hoc donum concessit G. de Montao, parsonarius ipsius, necnon concesserunt P. de Chaussada, et G . filius suus, et G. de Raolf de Chaussada, et G. Beneil, et Helias frater suus. (Le reste manque)

En Pons d’Agonac det à Deu et à la maio de Logurs, per s’arma ; quan se det à la maio, ont es sebelhits, un sestier de fromen de ces, en la planta. Et autrerent lo siei filh, et s’en devestirent Raimons Pons, ex Pons. Testemoni Ay. lo preuire de Logurs, en Ramnolf de Crezelo prestres, et Helias Foschier de Las Chabanas frair en Monso, et Helias Foschier Sancti Amari, chavalier, et maingt d’autres.

Sciendum est quod G. de Viga, chapela de Sorbges, et ecclesie B. Stephani canonicus, intuens nihil esse gravitatis ecclesie de Forbges, videns pro[136] maximam libertatem date ecclesie de Ligor, rustici circumstantes multum gravabant et insuper de primebant ad habitationem eorum, in isto a sapientibus viris, A. decano, Silano, et a magistro Arnaldo, et a magistro W°, confisus de orationibus de Ligor, pro Deo amore parochionatus de Belpuy et de Feu, ecclesie de Ligor, attribuit parochiam de Forbges, exceptis si forte aliqua necessitate ibi habitent. Hoc donum factum est in presentia totius capituli. Et certum est quod antecessores sui parochionatum de alienis ecclesie de Ligor dederunt.

Sciendum est quod decimarii de Sorges, Helias de Viga, G. del Bosc, et Gaufridus et Helias, et alii, dederunt Deo, et Beate Marie de Ligurio, in perpetuum, decimas illius terre, quam acquisivit Geraldus de Ligurio, et Maximiria abbatissa, qui primitus edificaverunt locum ad serviendum Deo. Hoc donum concesserunt G. de Viga, sacerdos, N. frater ejus, P. nepos ejus, G. presbyter, Helias presbyter, Ramnols del Bosc ; amplius dederunt decimas de Belpoy, et de Palenosa, et de Ramafort, et de Aularia, et illius terre quam habent in pignore de Alais de La Font ; audientibus et videntibus Helia capellano, et Gaufre et P. et P. diacono, et Aymerico de Charrat et aliis testibus.

Notum sit quod Poncius d’Agonac, pro uxore sua Aquilina moniali, et Poncius filius suus, et Hel. Folquerius et Raimundus, dederunt Deo et Sancte Marie de Ligurio vivarios[137], et totum quod de ipsis tenebant, et bordariam de La Gruelia[138] integre. Testes sunt G. de Viga, et Hel. et Gaufres et P. capellani de Ligurio, et Raolf del Barri, et aliis multis.

Arsendis Beleta assumens habitum religionis, dedit, filiique ejus Guillelmus, Bertrandus et Arnaldus Belet, ecclesie Ligorii, duo sextaria vini, et sex denarios in manso de Las Vaiseiras[139] ; audiente P. de Bornel, Hel. capellano de Ligurio, et Stephano de Pirac.

Hugo de Sesac det à Deu, et à Madona Sancta Maria et a la maijo de Logurs, una emina de froment, en la soa boria à totz temps.

Raolf de Lastrada det à Deu, et à la maijo de Logurs, el mas de Rossis, un sextier de fromen, per l’arma de so frair Foschier, à totz temps. Testemoni P. lo preueire de Logurs, en G. de Viga, et Raolf del Barri, et mainhs d’autres.

 

f° 104 r° (1115)

Charte de Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux, par laquelle il transigea avec Etienne de Mercoeur, et lui céda l’église du Chalard, le 1er juin 1115.

[aucun texte n’est présent ici sur la copie microfilmée du manuscrit – note C.R.]

f° 105 r° (1116)

Charte par laquelle Guillaume, évêque de Périgueux fait donation à Gérald de Sales et à ses collègues d’un lieu nommé Sauvetat, Aldebert et Rudel étant consuls.

Ego Guillelmus Petragorice sedis antistes, atque Frontiani collegii abbas, locum qui Salvitas appellatur, coram universali capitulo, Geraldo de Salis, ejusque condiscipulis, tam modernis quam posteris, immobiliter concedo, inviolabiliter dono, omnemque querelam, sive controversiam ab hujusmodi donatione authentica, non in angulo, sed solemniter acta, pontificati vigore removeo, imo qui obviare presumpstite tentaverint, si pertinaci animositate incorrigibiles  exstiterint, eternaliter anathematizo. Hoc etiam donum horum consensus nutus presentia roborat, quos sequens pagina explanat. Helias de Cassens, Bernardus de Paizaco, Iterius de Salis, Stephanus Iterii, Arnaldus de Pavancellis, Petrus Picii, Helias de Rallano, Stephanus Sallati : testibus Airaldo Talacorii, Gaufredo Catuelli,  Bordelia, Arnaldo de Gaures, anno ab Incarnatione Domini M° C° XVI°, anno presulatus domini pape Paschalis XVII, indict. IX, Ludovico Francigenarum rege, Guillelmo Petragorico presule, Aldeberto et Rudello consulibus.

(imprimée dans le Spicilège de  Dachery, édit. in f° tome 3, p. 476, et de l’édition en 13 vol., tome XI, p. 321. = voy. aussi la Table Chronologique des diplômes, tome 2, p. 458, sous le titre suivant : « Charta qua Guillelmus episcopus Petrag., locum qui Salvitas dicitur, concedit Geraldo de Salis, et ejus condiscipulis, anno, etc. » Dachery, Spicilège, tome XI, p. 321, ex chartis suis.)

f° 105 v° (1116)

Charte par laquelle Aldebert comte de Périgord, fit donation aux Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, d’un lieu situé dans la forêt de Malafaye, laquelle fut confirmée par Rudel son neveu et son associé dans le consulat de Périgord, etc.

Ego Aldebertus comes Petragoric., pro mei, meorumque salute, concedo, et irrevocabiliter dono, calice maque frigide remuneranti Deo, atque Jerosolimitano, cui preest Geraldus fidelis eleemosinarius, hospicio, locum in silva de Malafaia situm, hocque sine omni tributo, atque sine omni calumnia decerno persistere donum ; testibus Othone de Braiairaco, Iterio de Gardona de Artusio. Hoc donum etiam, pari tenore concedit inviolabiliter confirmat Rudellus, nepos meus, de consulatu particeps ; testibus Helia de Anciso, Gaiferio, Petro Willelmo, pari etiam vigore immobiliter tribuunt quidquid in prelibato habent loco pretores[140] nostri, Aldebertus et Ugo frater ejus ; testibus Geraldo Aimerico, Artusio, Gaiferio, et Helia consule. Hec autem facta sunt XV kal. octobr., anno ab Incarnatione Domini M C XVI, indict. VII, Paschali papa, Guillelmo presule, Ludovico Francigenarum rege, W. Aquitanie duce.

(extrait d’un petit rouleau original, en parchemin, aux archives de l’abbaye de Cadoin.)

f° 106 r° (1116)

Charte par laquelle Guillaume, évêque de Périgueux confirme au chapitre de St Astier la donation de l’église de St Pierre de Neuvic, en son entier, faite précédemment au même chapitre, par Guillaume de Montberon, évêque de Périgueux.

Ego W. Dei gratia Petragoricensium episcopus, presentibus et futuris notum facere studui, anime mee salute, et bone conversationis clericorum Sancti Astherii perseverentia considerata, aecclesiam Sancti Petri de Novovico, totam et integram Sancto Astherio, suisque servitoribus me absolute dedisse, et in perpetuum possidendam concessisse. Susceperunt autem hoc donum canonici Sancti Astherii Helias Goeth precentor, Petrus de Caminello, et Aimiricus, frater ejus, sacrista, et Bernardus de Duziliaco. Interfuerunt autem huc dono Aldebertus Lemovicensis decanus, et W. de Nanclaro, archidiaconus, qui et ipsi canonici Sancti Astherii fuisse perhibentur. Facta est autem hec donatio et concessio in coro S. Astherii, fra. V., XII kal. madii, luna IIII, anno M C XVI ab Incarnatione Domini, concurr. VI, epacta IIII, indic VIIII, Paschali secundo romano pontifice, Ludovico regnante in Francia, Aldeberto et Rudello Petragoricensibus comitibus.

Ego W. Petragoricensium episcopus subscripsi +. Ego Aldebertus Lemovicensis decanus subscripsi +. Ego W. de Nanclaro subscripsi +. Antecessores etiam nostros predictam aecclesiam donasse et concessisse probatorum virorum assercione compertum est.

Wilelmus de Monte Berulphi Petragoricensis episcopus eamdem aecclesiam, in manu Bernardi precentoris Sancti Astherii, sub testimonio Ranulphi Teurat, sacerdotis et sacriste sancti Astherii, et Arnaldi de Cassens, egregii militis, donavit et concessit.

(original en parchemin au chapitre de St Astier.)

A la suite de la charte précédente, on lit ce qui suit :

Quum etiam Rainaldus Petragoricensis episcopus hanc predictam aecclesiam de Novovico, Sancto Astherio, ejusque servitoribus, consilio Helie de Teurath, et Bernardi de Novovico sacerdotum ipsius aecclesie, donavit et concessit. Et ipsi, consilio Rainaldi episcopi, eandem ecclesiam Sancto Astherio dederunt. Susceperunt autem hoc donum a Rainaldo episcopo factum, Petrus Bernardi sacrista Sancti Astherii, et Petrus de Caminello, cum W. de Bothella. Interfuerunt autem huic dono Geraldus de Olairac, canonicus Sancti Stephani, Helias de Cassens precentor Beati Frontonis, et Arnaldus de Favars. Facta est hec donatio et concessio a Rainaldo pie recordationis episcopo, anno M XC VIIII, XVI kal. Augusti, die dominica, in capitulo Sancti Astherii, luna XXV, concurr. V, epacta XXVI, indict. VII.

Ego Gerardus Dei gratia Engolismensium episcopus, et sancte romane ecclesie legatus, donationem et concessionem aecclesie Sancti Petri de Novovico, Sancto Astherio, a prenominatis episcopis factam, apostolica auctoritate confirmavi, et subscripsi +. Et hanc cartam  hujus donationis memoratricem sigillo meo signavi. Ego W. de Nunclaro Petrag. episcopus hec pretexata dona corroborans subscripsi +.

f° 107 r° ()

Charte par laquelle Aldebert comte de Périgord, étant à Chancelade, en la première assemblée tenue en ce lieu, par Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux, confirma à cette abbaye la donation qui lui avoit été faite par Pierre de Jaufre, et lui donna en même tems toutes les terres qu’elle pourroit acquérir de ses feudataires, ce qui fut imité par le comte Rudel, Raimond, vicomte de Ribérac, et autres.

… postea Aldebertus comes, in primo conventu, quem in eodem loco (de Cancelllata) Guillelmus episcopus tenuit, supradictum donum (Petri Gaufridi) confirmavit. Dedit etiam et concessit Deo, et Sancte Marie de Cancellata, omnes illas terras quascumque, habitatores ipsius loci adquirere possent ab illis qui comitales terras a comite feualiter haberent ;  videntibus Ademaro de Merlanda, et Simeon, et quibusdam aliis, super altare, cum missali, pro salute anime sue et parentum. Quod et Guillelmus Talairandus, nepos ejus similiter concessit et confirmavit.

Rudellus comes dedit omnes illas terras quascumque habitatores ipsius loci adquirere possent ab illis, qui comitales terras a comite feualiter habent ; videntibus Geraldo Ramnulfi, cantore, et P. de Petragora, et Radulfo Gaufrido, et quibusdam aliis, in domo Seguini Petri.

Eodem die, Raemundus de Ribeirac, vicecomes, consilio Rudello comitis, hanc eadem concessionem fecit de illis terris que ad illum pertinerent, et quas sui feuatarii Deo et Sancte Marie de Cancellata dare vellent ; videntibus Rudello comite, et Geraldo Bernardi, et Helia Landrie, ante januam monasterii Sancti Stephani, intus clocharium.

(extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 7.)

f° 108 r° ()

Charte par laquelle Pierre Hélie et Guillaume son frère, Itier, Pierre, Lambert et Emenon de Périgueux, Arnaud et Raimond de St Astier, font donation à Chancelade de toutes les terres que cette abbaye pourroit acquérir de leurs feudataires.

Petrus quoque Helie, et frater ejus Guillelmus Helie, necnon et Iterius, et Petrus et Lambertus et Emenus de Petragoris, hanc concessionem et donum (Petri Gaufridi et Aldeberti comitis), similiter fecerunt. Isti IV ultimi dederunt Deo et Sancte Marie, ingressam et egressum, et vicariam, et quicquid sui juris erat in supradictis mansis (Ordourdene et Montezet). Item Petrus et Lambertus de Petragoris dederunt Deo et Sancte Marie de Cancellata, in manu Geraldi abbatis (entre 1129 et 1143) duas modiatas de terra, juxta Molieras. Dederunt etiam pascherium porcis eorum, et pascua pecoribus, et ligna ad faciendas domos, etc. In recompensationem predictorum, fratres de Cancellata concesserunt eis, partem in rationibus et sacrificiis et eleemosinis, et in omnibus spiritualibus beneficiis ejusdem congregationis, et promiserunt facere singulis annis, anniversarium pro Emenone et Petro de Petragoris, et Gitburgi, et universa parentela eorum. Hoc donum confirmavit Iterius de Petragoris ; testibus G. Ranulfi, cantore Sancti Stephani, W. de Montardit ejusdem ecclesie canonico, etc.

(extrait du Cartulaire de l’abbaye de Chancelade, f° 7. Cette donation est placée entre celles des comtes Aldebert et Rudel.)

[document suivant sans titre, ni datation – note C.R.]

Arnaldus de Sancto Asterio dedit Deo et Sancte Marie de Cancellata, omnes illas terras quascumque habitatores ipsius loci acquirere possent de suis feuatariis ; videntibus Petro de Petragora, et Petro Salomonis, et Helia Landric, in manu Fulcherii Archau, cum quadam platea, pro sua penitentia, et pro anima sui patris et matris, ante episcopalem aulam domini Willelmi episcopi.

Raimundus de Sancto Asterio dedit et concessit Deo et Sancte Marie de Cancellata, omnes illas terras quascumque habitatores ipsius loci acquirere possent de suis feuatariis ; vidente et concedente matre ejus Petronilla, et Petro de Petragoras, et Helia Essendo, et Siguino Petro cliente, et multis aliis.

(extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 76.)

f° 109 r° (1116)

Jugement solennel prononcé au château d’Exideuil en Périgord, par Gérard évêque d’Angoulême et légat du St Siège, et assisté des évêques de Limoges, Périgueux et Agen, sur un différend qui s’étoit élevé entre Bernard vicomte de Comborn, et l’abbé d’Uzerche.

Ego Gerardus Engolismensis episcopus, et sanctae romanae ecclesiae legatus, praesentibus et futuris notum fieri  volo quod Bernardus vicecomes de Cumborn, et abbas Usercensis, cum quibusdam personis monasterii sui, in curiam nostram venerunt, pro controversia quam inter se habebant de quadam terra ; quam ipse Bernardus, pro salute animae suae, monachis Cluniacensis dederat. Abbas autem Usercensis adversus Bernardum et donum ab eo factum, his utebatur rationibus, dicens quod terra illa quam Bernardus ad aedificationem faciendam praedictis monachis dederat, erat de alodio Sancti Petri Usercensis, quod Oddo comes  de Marchia Sancto Petro Usercensi dederat ; aliam insuper praetendebat rationem, dicens quod ecclesia Trainiacensis, in cujus parrochia illud aedificium fiebat, erat Sancti Petri Usercensis jus, quam quidam presbyter monasterio Sancti Petri Usercensis donavit, et post aliquantum temporis Umbaudus Lemovicae sedis episcopus, cum consilio Gausberti archidiaconi, et Bosonis archipresbyter, eidem monasterio donavit. Ad donum vero episcopi astruendum, relationem ipsius doni cartam conscriptam protulerunt. Ad haec praedictus vicecomes Bernardus respondit, dicens quod terra illa nomine Amanzenas de alodio comitis Marchiae non erat, sed suum proprium alodium, ab avis et proavis esse asserebat, quod in manu fratris nostri Eustorchii Lemovicensis episcopi, monachis Cluniacensibus, ad aedificationem faciendam dederat. Quod autem Umbaudus Lemovicensis episcopus donum ecclesiae Trainiacensis eis fecisset, se omnino ignorare dicebat. His itaque auditis utriusque partis rationibus, una cum venerabilibus fratribus et coepiscopis nostris Lemovicensi, Petragoricensi, Agennensi, canonica auctoritate judicavimus, quod Bernardus praedictus vicecomes comiti Marchiae, si ab eo impeteretur infra quadraginta dies ab  eo die quo judicium factum est de alodio quod per donum comitis Marchiae Usercenses monachi optinere nitebantur, quantum exigeret ratio responderet. Et quia carta quam super dono Umbaldi episcopi de eccclesia Trainiacensi protulerunt, canonicam firmitatem non habebat, cum praedictis episcopis judicavimus, ut infra eosdem XL dies, duos legitimos testes producerent, qui rationabiliter probarent se vidisse et audisse quod praefatus  episcopus Trainiacensem ecclesiam cum consilio praedicti Gausberti archidiaconi, et Bosonis archipresbyteri, monachis Usercensibus dedisset, interim vero monachi Cluniacenses terram illam quam Bernardus vicecomes eis dederat, quiete tenerent et aedificarent . interfuerunt autem huic nostro judicio, praedicti fratres episcopi et assensum praebuerunt Ildebertus, Geraldus Lemovicenses archidiaconi, Arnaldus Guillelmi, Guillelmus de Nanclars Petragoricenses archidiaconi, Arnaldus Guillelmi, Guillelmus de Nanclars, Petragoricenses archidiaconi, Gaufridus Agennensis archidiaconus, Petrus Engolismensis praecentor, Esdradus, Julianus, Raimundus Engolismenses canonici,  Helias de Gimello et Ramnulfus de Garait Engolismenses archipresbyteri, et multi alii venerabiles clerici. Et huc nostrum judicium firmius et certius habebatur et teneatur, propria manu nostra subscripsimus, et sigillo nostro muniri fecimus. Ego Girardus Engolismensis episcopus et sanctae romanae ecclesiae legatus subscripsi. Actum est autem hoc judicium in Petragoricensi episcopatu, castello quod Ixidolium vocatur, anno incarnati verbi MCXVI, indictione VIII, regnante Ludovico rege Francorum.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, 3ème arm., vol. cotté Clugny, f° 416, ex Vetustissima membrana Cluniacensi, anno 1116.)

f° 110 r° (111-)

Notice d’un différend qu’il y eut vers le commencement du 12ème siècle, entre l’abbé d’Uzerche et le prieur de Ventadour, au sujet du lieu de Manzenas, et des jugemens rendus en conséquence.

[141]Notum sit omnibus tam praesentibus quam futuris quoniam inter abbatem Usercensem, et Philippum monachum Cluniacensem, qui eo tempore obedientiam tenebat juxta castellum Ventedorn, orta est controversia super quandam possessionem, ex utraque parte taliter habitam. Cum apud Tutelense coenobium episcopus Lemovic. esset, et Bernardus vicecomes terram quam dicebat sui juris esse quae modo novo nomine vocatur Manzenas[142], pro anima sua, Philippo et loco Cluniacensi vellet dare, forte monacho Usiarcensi Geraldus et archidiaconus ejus terrae hoc audientes, qui ad conventum episcopi convenerant, canonice calumpniati sunt in praesentia E. episcopi, et G. Tutellensi abbati, et archipresbyteri Eliae, et multorum tam clericorum quam laicorum. Dicebant enim comitem de Marchia hanc terram monachis Usercensibus donasse in manu Geraldi abbatis, itemque hanc terram infra terminos esse parochiae de Trainiaco, quam ecclesiam eisdem concesserat Umbaldus episcopus sub manu ipsius abbatis, testimonio monachorum, qui hoc postea multis in locis testati sunt, in praesentia plurimorum temporibus et causis aut poscentibus. Praeterea hanc donationem quam Odo fecerat, fecit comitissa Adalmodis, et ejus filius Boso Odonis successor. Et dum postea super hoc eodemque negotio placitum ageretur, venire voluerunt, ut testimonium perhiberent si Bernardus vicecomes auctorem et securitatem eis praeberet. Et in illo loco hujus placiti, idem modo super donum Umbaldi episcopi testimonium proferre praesto fuerunt. Dumque adhuc utrisque partibus reclamantibus, episcopus diem causae definiendae dedisset, Philippus se legato praesentans dixit, quia rectum in hoc fuerat consuetum, et ab abbate Sollempniacense eam terram impetraverat, quam sibi idem abbas alodum suum asserebat, quibusdam cartis fraudulenter compositis, et mendaciter scriptis. Quae falsitas prudentiam E.[143] episcopi latere non potuit, qui et scriptorem falsitatis, et certam mendosam et donaria super hoc facta et promissa diliginter inquisivit et cognovit. Legatus vero Philippi verbi acquiescens episcopo E. sub sigillo scriptum adsignavit, ut quiete terram illa, quam Philippus injuste petebat, dimitteret et concederet. Cumque episcopus utrisque partibus, ut diximus, reclamantibus judicem facere canonicum laboraret, Philippus vero forte hoc late scriptum, episcopo praesentavit. Quod episcopus ammirans et stupens, legit conquerens super Philippo, qui et ante incepit judicium, scripta domni legati reddere distulerat, et sine suo assensu furtim ad legatum concurrerat, sicque episcopus ira commotus, de loco judicii surrexit. Abbas tamen Usercae et archidiaconus A. eandem quam prius calumpniam facere non destiterunt. Inter ea de his pene omnibus quae supra retulimus, in manu domni legati fuit placitum apud Exidolium, in quo affuit domnus E. episcopus cum suis canonicis, et abbas Usercae cum monachis, necnon A. vicecomes Lemovicae civitatis cum suis baronibus. Utrarumque causarum rationibus canonice perspectis, scilicet de ecclesia, aliisque terris, et legitimo facto judicio, duobusque modis prolato, atque Philippo scriptis commisso, et infra LX dierum numerum fuisset expletum. Omnia vero haec monachi Usercenses parati fuerunt exequi, et testes vivos adhibuerunt, qui donum ecclesiae viderunt et audierunt, et Marchiae comitem, qui sua dona, vel avunculi testificatus est, et adhuc testificatur, adduxerunt. Super haec autem omnia quae diximus, adhuc Philippus et Ademarus, monachi Ventedorni, Sancti Petri Usercensi terram injuste possident, et inibi ecclesiam edificant, et in cimiterio ejusdem ecclesiae, quod ipsi male signaverunt, mortuos homines mandant. Praeterea Bernardus vicecomes, monente Ademaro de Laubiis, indixit domino G. episcopo ad S. Marcellum, de supradictis causis. In quo placitum abbas Usercae in suis testibus affuit. Ademarus Laubiis vero fuit, sed dedignatus huic negotio nullum responsum reddidit.

[144]De abbatis Usercae ac Philippi placito, quod inter se habebant de Manzenas, et de ceteris donis, sit notum omnibus quod ita fuit determinatum apud Exidolium, in domni legati praesentia, ceterorumque baronum legitimis judicibus, ut quantum alodi Petri Usercensis infra parrechiam Trainiaci et Chambaret, atque S. Hylarii de Las Corbas, terminos abbatis haberet, ac veris testibus potuerit approbare, jure perpetuo possedisset, et de injustitia quam pertulent, rectum accepisset. De ecclesiis vero, si antequam Philippus in ea parrochia habitasset, Usercenses abbates de eisdem ecclesiis dona ab episcopis legitime accepissent, et investituram inde habuissent, nullo modo Philippus vel alius pro eo divinum officium inibi percelebrassent, post aliquantum vero temporis affuit domnus Poncius abbas Cluniac. apud Loberciacum, ibique humiliter conventus Geraldi prioris Userc. ac Ademari vicecomitis voce super injustitia, Philippi, ac Ademari Laubiae, de personatis querimoniis, eosque inibi vocavit, et manus eorum in manu memorati prioris posuit, eisque obedienter praecepit quatinus judicium quod domnus legatus de supradictis rebus Exidolio fecit Usercensium monachis, exequantur.

(imprimée dans le Miscell. de Baluze, tome VI, in 8°, lib. 6, page …., éd. 1713.)

f° 111 r° (111-)

Charte par laquelle Almodis, comtesse de La Marche, fille du comte Aldebert, confirme avec Boson son fils, une donation qui avoit été faite à l’abbaye d’Uzerche, par le comte Odon, son oncle.

Ego in Dei nomine Aalmodis comitissa Marchiae, et filius meus Boso damus et concedimus Deo et Sancto Petro et ecclesiae Usercensi, donationem quam avunculus meus Oddo comes fecerat pro redemptione animae suae et parentum suorum, scilicet in parrechia Combaretensi, et in parrechia S. Ylarii de Las Corbas, et in parrechia de Trainiaco, vel quicquid in ecclesiis, sive in feuis, vel in mansis et in bordariis habebat ; et sicut de patre meo Aldeberto, et de supradicto avunculo meo Oddone habuerunt feuales et tenuerunt, ita habeant et teneant et serviant Aldeberto abbati, qui hoc donum suscepit, et successoribus suis in perpetuum. Haec donatio seu concessio facta est X kal. Aprilis, in domo Stephani Trebaillo, Agiduni vico, romanae sedi praesidente Pascasio, rege Francorum regnante Ludovico, et Eustorgio Lemovicensis sedis episcopo, et Guillelmo Aquitanorum duce.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. cotté 54, ex Cartul User., f° 413, et de la copie p. 81, vers l’an 1115 ou 1116, sous ce titre : «  Donum comitissae Marchiae ».)

f° 112 r° ()

Charte de confirmation faite par Rudel, comte de Périgord, d’une donation faite aux Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, par le défunt comte Aldebert, son oncle.

Hoc supradictum donum (Aldeberti comitis) Helias [p--tor], consilio uxoris sue, et filiorum suorum, et Aldeberti fratris sui, innviolabiliter firmavit ; testibus Geraldo et Bernardo de Spinasac, et Brolet et Artusio, et Guillelmo Bertrando, filio Aldeberti prepositi, Sancti  Aviti canonico, qui, illis adstantibus, hec dictavit, et hoc donum ita ab habitatoribus habetur, sicut Otho et Hartusius Bernardo Beuronie monstravit.

Item Giraldus et Bernardus Despinazac fratres, dederunt Hospicio Jerusalem irrevocabiliter quidquid habebant, vel requirere poterant, insuper dicto loco (nemore) ; teste Eblone et Giraldo Roberto, et Ebrardo Lagut.

Item R. comes, post mortem avunculi sui, donum de Malafaia confirmavit, quod antea dederat, eo innuente, Otone de Brageriaco et Artusio, ostendendo, et inter signa in arboribus faciendo ; teste Othone de Brageriaco.

[plus bas]

Et Bernardo et Raimundo Othone de Campsegret et Helia de Naiso, et comitissa in octaba Beati Mart., Ugo  de Malafaia et mater ejus, et nepos illius Aldebertus dederunt omnem terram suam Ospicio Jerusalem ; teste Giraldo ospitali de Comarco, et Gauterio de Salenac, et Durando de Cologas, qui etiam dedit quidquid habebat in Malafaia. Elias de Beceda, et Petrus et fratres ejus dederunt irrevocabiliter Ospicio Sancti Jerusalem, et ospitalibus, quidquid habebant in Malafaia. Raimundo de Engolisma, et Guillelmo fratre ejus, et Gaufrido Catuello, et Giraldo Petri testibus. Bernardus de Campsegret, et Raimundus Oto frater ejus dederunt Ospicio Jerusalem quidquid habebabt in Malafaia ; teste Arnaldo hospitali, et Ademaro Carpenterio et Bertrando. Ibidem Otho et Helias Ramnulfus frater ejus, dederunt Sancto Hospicio  Jerusalem, quidquid habebant in Malafaia ; teste Bernardo de Beurona, et Bertrando de Sancto Nexencio.

W. Talairand comes dedit S. Ospicio Jerusalem omne quod habebat in bordaria que vocatur Tonclaria,  de villa Orsini, scilicet IV denarios dublias in festo Sancto Christofori, et questas, et omne servitium pt. quartum segetum ; et Raimundus Oto dedit XV denarios, etc.

Giraldus Despinazac et Bernardus frater ejus fecerunt donum ad Sanctum Hospitium Jerosolitanum de decima del  Rat Sancte Marie, si  cum la tenencia Benez pelenc vai enlla tozta faissola Dreic en La Ribeira, Rainaldo de Munz, et Ademarus Capol, etc.

(extrait d’un petit rouleau en parchemin aux archives de Cadouin.)

f° 113 r° ()

Donation faites à l’Hopital de Jérusalem, par Aldebert, Talleyrand et Rudel, comtes de Périgord, Pierre Boson, Gautier de Salagnac, Constantin son frère et autres.

… Hoc donum fecerunt in manu Geraldi hospitalis, et isti concesserunt, et in testimonium, etc. Gauterius de Salaniac, et Constantinus suus frater, et Raimundus Siguinus. Hec carta fuit facta tempore Guillelmi episcopi, et in diebus comitis Guillelmi.

Aldebertus comes dedit una masada de terra e Malafaia, ad Hospitale Jerusalem, pro anima patris et matris sue.

Tailairandus comes dedit unam bordariam de terra juxta Baon.

Petrus Boso dedit unum patrum pro LXV solidis, in quo una, etc. Iterum dedit duas dinairadas de vinea, et unum molinarium cum pratis, pro triginta solid., etc.

Elias de Aurac donet amas de terra a Montau, ad Ospitale Jerus. pro sua anima, et debet quartum et oblias et servitium.

Rudellus comes dedit XX sextairadas de Malafaia, juxta Salvitatem, pro anima patris, et sue matris, ad Ospitale. … Junam de Ribeira donet duas dinairadas de terra é Salaniac, ad Ospitale, pro sua anima. Nalximilia mater Oto, donavit lo mas Moral ad ospitale Jerus. pro redemptione sue anime et patris et matris sue, et debet ublias II solidos ad Sanctam Mariam septembris, et quartum et servitium.

Otto de Bragairac, et Elia Ranolf, sos frater, donaverunt  in una vera acors, tertiam partem. Giraldus Siguinus, et Raimundus suus frater donaverunt duas dinairadas de vinea é Salaniac.

(extrait d’un petit rouleau en parchemin aux archives de Cadoin.)

f° 114 r° (1117)

Donation des églises de Ste Marie de Lopiac, et de St Jean de Lunas, faite à l’abbaye de la Sauve-Majeur, par Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux.

Ego Guillelmus Dei gratia Petragoricensis episcopus, videns et cognoscens ecclesiam Beatae Mariae de Majori-Sylva, necnon et monachos Domino Deo in ea deservientes, tam suis, quam praedecessoris sui Geraldi, quamplurimum fulgere meritis, dignum factum eredens tam religiosae congregationis fratres extollere, dedi et concessi praefatae ecclesiae et Gaufrido IV abbati, ecclesiam Sanctae Mariae de Lopiaco, quae est sita in castellania de Gorson, et ecclesiam S. Johannis de Lunaz, juxta rivulum Airau, cum appendiciis suis, salvo jure episcopi, vigente papa P. II[145] ; et regnante Ludovico rege Francorum, Burdegalensi ecclesiae A.[146] metropolitano, anno M C XVII, ab Incarn. Domini, indict. X, epacta XXVI, concurrens VII, luna VIII, in festo Beati Nicolai, mense decembri. Et ut donatio ista firmor et magis autentica habeatur, ego Guillelmus episcopus subscripsi +. Ego Arnaldus Guillelmi subscripsi +. Ego Willlemus de Nandario subscripsi +. Ego Iterius de Salas subscr. +. Ego Haldebertus decanus subscr. +. Ego Girardus de Calcada subscripsi +. Ego Helias de Belsplas subscripsi, ego Helias Loeth subscripsi.

(imprimée dans Gallia Christiana, nov., tome 2, col. 486, instr n° 2, ex Chartar. Sylvae Majoris, ad annum 1117. = voy. Table chronologique des diplômes, tome 2, p. 461, au 6 décembre 1117, sous le titre qui suit : «  Charta qua Guillelmus episcopus Petragoricensis ecclesiae de Sylva-Majori donat ecclesias Sanctae Mariae de Lopiaco, et S. Johannis de Lunaz, cum appenditiis, salvo jure episcopo ; vigente papa P. II, etc. » Gallia Christiana, édit. 2, tome 2, col. 486, ex Chartario Silvae-Majoris.)

f° 115 r° (1119)

Charte d’Arnaud, archevêque de Bordeaux, par laquelle il donne à l’abbaye de St Cybar d’Angoulême, l’église de St Martin de Sales, située dans la viguerie de Pillac, et confirme la donation qui en avoit déjà été faite à la même abbaye, par Guillaume, évêque de Périgueux.

In  nomine Sancte et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus Sancti. Ego Arnaldus Dei gratia Burdegalensis archiepiscopus, omnibus fidelibus tam presentibus quam futuris significari volumus quod frater noster Hugo, venerabilis abbas Sancti  Eparchii a nobis humiliter expetiit, ut ecclesiam Sancti Martini de Salas in vicaria Piliacensi sitam, loco Beati Eparchii in perpetuum habendam concederemus. Nos igitur, ejus petitione suscepta, favore et consilio archidiaconorum nostrorum  Raimundi de  Buzos et Raimundi de Canbas, atque Gumbaldi videlicet de Insula, et aliorum clericorum nostrorum, predictam ecclesiam de Salas, cum omnibus ad se pertinentibus, tam adquisitis quam adquirendis, auctoritate Sancte Matris Burdegalensis ecclesie, et nostra, prefato abbati, suoque monasterio perpetualiter habendam concedimus. Ut sicut Willelmus venerabilis Petragoricensium episcopus, suo eam contulit monasterio, consentientibus videlicet ipsius Petragoricensis ecclesie canonicis. Sic eam, ex nostre auctoritatis astipulatione, monasterio Beati Eparchii, quiete et inconcusse possidendam confirmamus. Quod ut firmum et indiscussum perhennibus temporibus, in libera tranquillitate, absque ambagis errore permoneat, hanc cartam scribi, et sigillo nostre auctoritatis muniri precipimus, incarnationis dominice anno MV XVIIII, pontificatus autem domini pape Calixti secundi I, indict. XII, concurr II, epacta VII. S. + Arnaldi, archiepiscopi.  + S. archidiaconi Raimundi de Buzos. + S. archidiaconi Raimundi de Cambas. + S. Gunbaldi archidiaconi. + S. Arnaldi de Sancto Severino. + S. Willelmi Geraldi. + S. Bonafusi. + S. Boneti.

(extrait du cartulaire de S. Cybar, f° 4.)

f° 116 r° (1117)

Charte par laquelle Guillaume, évêque de Périgueux fait donation à l’abbaye de St Cybar d’Angoulême de l’église de St Martin de Sales, située dans la viguerie de Pillac, jurisdiction du château d’Aubeterre.

In nomine Sancte et individue Trinitatis, Patris et Filii et Spiritus Sancti. Ego Willelmus Dei gratia Petragoricensis episcopus, Hugoni abbati Sancti Eparchii, et omnibus successoribus ejus canonice substituendis in perpetuum, ad utilitatem servorum Dei, quicquid religiosis locis conferre decernimus, pro futurum nobis ad fututam felicitatem obtinendam, nullatenus dubitamus. Itaque notum sit omnibus Sancte Dei ecclesie fidelibus, presentibus atque futuris, quod ecclesiam Sancti Martini de villa quam vulgo appellamus Salas, Deo et Sancto Eparchio dono atque concedo. Que ecclesia est in honore castelli Albeterre, in vicaria Piliacensi, videlicet juxta parochiam Sancti Eparchii de Paluel, que nimirum ecclesia de dono ab antiquo jure Sancti Eparchii fuisse dinoscitur, sicut in gestis ejusdem beati viri legimus. Hanc itaque ecclesiam Salacensem, cum suis attinenciis, favore et consilio Helie de Petragorica, archidiaconi, Willelmi quoque de Piliaco, archipresbyteri, ad quorum sollucitudinem predicta ecclesia pertinet, necnon etiam consilio aliorum clericorum nostrorum, donamus et concedimus Beato Eparchio Engolismensi, ejusque monasterii servitoribus, ita ut eam perhenniter habeant et possideant, salvo jure Petragoricensis ecclesie. Ut autem hec donatio, immo confirmatio nostre humilitatis, semper in Dei nomine, meliorem habeat vigorem, manu nostra eam subter firmavimus, et ad plenitudinem munimenti, sigillo nostro eam muniri fecimus. S. Willelmi episcopi +. S. Helie archidiaconi +. S. Willelmi archipresbiteri +. S. Willelmi de Nanclars, archidiaconi +. S. Simeonis canonici Petragoricensis +. Facta est autem hec donatio, anno ab Incarnatione Domini M C XVII, indict. XI, regnante Ludovico rege Francorum, Willelmo duce Aquitanorum, Rudello comite Petragoricorum, beatissimo pp. Paschali presidente in urbe Roma.

(extrait du Cartulaire de St Cybar, f° 3v°, et 4r°.)

f° 117 r° (1120)

Bulle par laquelle le pape Calixte II, étant à Périgueux, confirma les privilèges et possessions de l’abbaye de Tourtoirac en Périgord.

Calixtus  episcopus servus  servorum Dei, dilecto filio Turturiacensi abbati, ejusque successoribus regulariter substituendis in perpetuum. Turturiacense monasterium quod a bonae memoriae Guidone vicecomite in allodio suo ad honorem Dei et beatorum apostolorum Petri et Pauli constructum  est, specialiter ad romanam ecclesiam, ex ipsius vicecomitis oblatione congnoscitur pertinere. Quamobrem nos illud Beati Petri tuitione protegere, ejusque apostolicae sedis munimine decrevimus confavere. Tibi ergo, tuisque successoribus, dilecte in Christo fili, Guido abbas, et per vos eidem monasterio in perpetuum confirmamus quae in praesenti, aut ex praedicti vicecomitis largitione, aut ex alia qualibet acquisitione legitime possidetis ; ecclesiam videlicet Sancti Martini de Granges, cum decimis et coeteriis pertinentiis suis, ecclesiam Sancti Stephani  de Naillac …. de Castris, in qua Sancti Johannis ecclesia continetur, ecclesiam Sancti Trojani, cum decimis et pertinentiis suis, capellam de Castro-Feliciis, ecclesiam Sancti Raphaelis Archangeli, cum pertinentiis suis, et donum quod a Petro Bertramno, archipresbytero, de cimiterio ejusdem ecclesiae, in manu  Rainaldi episcopi factum est, ecclesiam Sancti Johannis de Valentino, cum pertinentiis earum, ecclesiam Sancti Raphaelis quae infra muros Castri-Gelosii sita est, sicut  eam Bertramnus Vasatensis episcopus et ejus clerici nostro[147] monasterio tradiderunt, et ejus cimeteria, quae intus  vel extra muros posita sunt, capellam sanctorum Magni et Medardi, quae infra muros castri Excidolii posita est, ecclesiam Sancti Saturnini de Majac, ecclesiam Sancti Christophori de Saviniaco, ecclesiam S. Michaelis de La Pendula, ecclesiam Sanctae Eulaliae, ecclesiam Sancti  Martini de Boseira, cum appenditiis suis, ecclesiam Sancti Pantaleonis, ecclesiam Sancti Bartholomei de Bausens, ecclesiam Sancti Petri de Bars, cum decimis et apenditiis suis, ecclesiam Sancti  Petri de Sarlhac. Quaecumque praetera in futurum, concessione pontificum, liberalitate principum, vel  oblatione fidelium, juste atque canonice, praestante domino, adipisci poteritis, firma vobis, vestrisque successoribus et illibata permaneant. Decrevimus ergo, ut nulli hominum liceat idem monasterium tenere pertubare, aut ejus possessiones auferre, aut oblatas retinere, minuere, vel temerariis vexationibus fatigare ; sed omnia integra conserventur eorum pro quorum sustentatione et gubernatione concessa sunt usibus omnimodis profutura. Obeunte te nunc hujus loci abbate, vel tuorum quolibet successorum, nullus ibi qualibet subreptionis astulia seu violentia praeponatur, nisi quem fratres communi consensu, vel fratrum pars consilii sanioris,  secundum Dei timorem, et B. Benedicti regulam providerint eligendum. Sepulturam quoque monasterii vestri, secundum antiquam consuetudinem, liberam permanere censemus. Ad indicium autem protectionis hujusmodi, quam a sede apostolica obtinetis, aureum unum quotannis Lateranensi palatio persolvetis. Si quis igitur in futurum archiepiscopus, aut episcopus, comes, vicecomes, aut ecclesiastica quaelibet, secularisve persona hanc nostrae constitutionis paginam scienter contra eam temere venire tentaverit, secundo et tertio commonita, si non satisfactione congrua emendo verit, potestatis, honorisque suae dignitate careat, reamque se divino judicio existere de perpetrata iniquitate cognoscat, et a sacratissimo corpore ac sanguine Dei et domini redemptoris nostri Jesu Christi aliena fiat, atque examini districtae ultionis subjaceat. Cunctis autem eidem loco justa servantibus, sit pax domini nostri Jesu Christi, quatenus et hic fructum bonae actionis percipiant, et apud districtum judicem praemia aeternae pacis inveniant. Amen. …

(infra visitur papae sigillum in quo legitur :    Sanctus   |  Petrus.

                                                                        I------------------------I

                                                                          Sanctus  |  Paulus.

Est in aversa parte : Calixtus papa II et circa sigilli orbem : firmamentum est Dominus timentibus eum. Prope sigillum sic subscripsit summus pontifex. Ego Calixtus catholicae ecclesiae episcopus. Bullam pontificam claudunt haec verba : Datum Petragoricis, per manum Grisogoni sanctae romanae ecclesiae diaconi cardinalis, ac bibliothec. et archivis., nonis augusti, ind. XII, dominicae incarnationis anno millesimo centesimo vigesimo, pontificatus autem domini Calixti secundi papae, anno primo).

(imprimée dans Gallia Christiana, tome 2, nov. édit., instrumenta, col. 491 et seq, n° 9, ann. 1120).

f° 118 r° (après 1120)

Jugement prononcé par Wlgrin Taillefer, comte d’Angoulême, contre Gérald, surnommé l’Asne, qui troubloit les religieux de St Amand de Boisse, dans la jouissance de la terre de Colonges.

Geraldus cognomento Asini, expetebat servitium in terra de Colongas, et in aliis terris, quas pater et avunculus ejus et ipse Sancto Amantio concesserant, absque ullo servitio. Postea ipse exercebat tirannidem suam in hac terra, donec clamor pervenit ante domnum comitem Wlgrinum. Ipse vero comes valde iratus pro tanta injuria, vocavit eum ad judicium ; et ex judicio totius curiae dictum est, ut unicuique rustico ablata restaurasset, et vadia pro unoquoque malefacto, comiti actribueret. Pro tot vero innumerabilibus vadimoniis caballum, cujus praecium erat quindecim libr. comiti tradidit ; et eodem modo, supra dictae curiae judicio, abbati Guilelmo plurima vadimonia attribuit, quae omnia deprecatione militum Montiniaci sibi condonavit, exceptis duobus solidis, quos pro memoria ejus rei habere voluit.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, portef. I des extraits de cartulaires, extrait de celui de l’abbaye de St Amand de Boisse, fol. 41 du cart.)

N.B. Wlgrin succéda à Guillaume son père, l’an 1120. = et Guillaume fut abbé de St Amand dès l’an 1112, et encore en 1124.

f° 119 r° (1122)

Bulle du pape Calixte II, par laquelle il confirme à Pons, abbé de Cluny, la donation de l’église de La Rochebeaucourt, qui venoit de lui être faite, par Guillaume, évêque de Périgueux.

Calixtus  episcopus, servus  servorum Dei, charissimo in Christo filio, Pontio abbati Cluniacensi, ejusque successoribus regulariter substituendis in perpetuum. Religionis monasticae modernis temporibus speculum, et in Galliarum partibus documentum, Beati Petri Cluniacense monasterium, ab ipso suae fundationis exordio, sedi apostolicae in jus proprium est oblatum. Proinde patres nostri sanctae recordationis Joannes XI et alii usque ad nostra tempora ecclesiae romanae pontifices, locum ipsum singularis dilectionis ac libertatis praerogativa donarunt, et universa ei pertinentia privilegiorum suorum sanctionibus munierunt. Propterea fili in Christo Beatissime Ponti, quem nos in Viennensis ecclesiae regimine positi, nostris per Dei gratiam manibus, in abbatem consecravimus, et personam tuam, et locum, cui, Deo auctore, praesides, totis dilectionis visceribus amplectentes, quieti vestrae, et ecclesiarum vestrarum attentius providentes, ecclesiam S. Theodori de Rocha Bouecorit, cum omnibus pertinentiis suis, laudantibus ipsius ecclesiae clericis, a venerabili fratre nostro Willermo Petragoricensi episcopo, tibi et ecclesiae Clunacensi humiliter et devote donatam, auctoritate apostolica, tam tibi quam successoribus tuis, perpetuis temporibus, confirmamus, et praesentis privilegii pagina communimus. Si quis igitur ausu temerario, impiaque praesumptione, contra Deum et sanctos ejus apostolos, contraque animam suam, hoc nostrae apostolicae auctoritatis privilegium in aliquo infringere tentaverit, incunctanter se noverit nostrae apostolicae excommunicationis telo per fossum, nostri etiam apostolici anathematis gladio transverberatum, nec nisi per dignam satisfactionem saluti pristinae reparandum. Ei ergo qui conservator extiterit, sit pax Domini nostri Jesu Christi, quatinus et hic fructum bonae actionis percipiat, et apud districtum judicem praemia aeternae pacis inveniat. Amen.

Ego Calixtus Catholicae episcopus ff.

[Place du sceau pontifical.]

Datum Laterani, per manum Grisogoni, sanctae romanae ecclesiae diaconi cardinalis, ac bibliothecarii, V kal. januar., indict. XV, pontificatus autem domni Calixti secundo, papae anno II.

(imprimée in Biblioth. Cluniac., a dom Marrier, monasterii Sancti Martini a Campis Paris. monacho, chartae quarumd. eccles. Cluniac. concessar. tempore Pontii abb. Clun. VII, col. 581, 582, sub titulo : « De confirmatione Bovis Curtil., charta XL, ann. 1122 ».)

f° 120 r° (1123)

Charte de Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux, par laquelle il donne à l’abbé de St Sernin de Toulouse, la défense et l’administration du chapitre de St Avit en Périgord.

Ego Willelmus Petragoricensis episcopus concedo Raimundo Sancti Saturnini ecclesiae abbati, ejusque successoribus canonice substituendis, tutelam et ordinationem catholicae religionis in loco Sancti Aviti : scilicet ut canonicos in ipsa semper ecclesia benedicat, nullos de professis ecclesiae, sine consilio et assensu fratrum inde removeat, de rebus vero temporalibus ejusdem ecclesiae, invitis canonicis, nichil omnino eripiat vel auferat. Fratres vero ecclesiae Sancti Saturnini, cum eorum abbate, priore Sancti Aviti defuncto, pleno jure priorem instituant, vel de gremio ipsius ecclesiae, si idoneum invenerint ; vel de canonicis Sancti Saturnini post abbatem et priorem, tribus exceptis, quemcumque voluerint. Prior autem … in Sancti Saturnini ecclesia professionem faciat. Hoc concessit conventus canonicorum Sancti Aviti, et Willelmus de Biron, ac filii ejus Willelmus et Bertrandus, et uxor ejus Alpaiz. Testibus Helia abbate Cadunensi, et Geraldo priore, Willelmo de Nanclaro, et Geraldo Ramnulfo archidiaconis, Radulfo de Castronovo, praeposito, Munione Sancti Saturnini priore, Poncio et Arnaldo Engaleno canonicis, et multis aliis, III non. octobris, anno ab Incarnatione Domini M C XXIII, Calixto pp. praesidente, Ludovico regnante.

(Bibliothèque nationale Mss. de Baluze, portef. cotté Cartulaires n° V, f° 303, ex Cartular. eccl. S. Saturnini Tolosanensis.)

f° 121 r° (1124)

Charte de donation faite à Hélie, abbé de Cadoin, dans la forêt d’Ardorel.

In nomine domini nostri Jesu Christi. Ego Petrus Ramundi, et Guilermus et Ramundus Bonus Homo, et Guilhabertus pro amore Dei, et pro redemptione animarum nostrarum et parentum nostrorum, damus Deo, ejusque gloriosissimae genitrici, in nemore de Ardorello, quod est in parochia ecclesiae Sanctae Mariae Sanguinorensi, ad alodium, tantum quantum signaverunt Bernardus de Miravalle, et Bernardus de Altopullo, et in toto ipso nemore, quidquid opus fuerit monachis ibidem Deo servientibus, ad animalium suorum pascua, sine servitio et sine pascalio, et concedens illorum et illorum hominum, qui a suos sibos stabant, hoc totum damus libere et puro corde, Deo et Sanctae Mariae, et Helie abbati Cadunensi, et Raynoldo priori et successoribus ejus, in manu domini Bertrandi Albiensis episcopi, et in manu Bernardi Actoni vicecomitis et uxoris ejus Ceciliae, et filii eorum. Et nemini ibi damus aliquid nisi supradictis. Anno ab Incarnatione Domini MCXXIV, decimo quarto cal. Octobris, regnante Ludovico rege Francorum, anno pontificatus domini Calixti, papae secundi …. Signum domni Beonis, abbatis Castrensis, domni Bernardi de Miravalle, domni Bernardi de Altopullo.

(imprimée dans Gallia Christiana, nov. édit., tome 1, instrumenta, p. 14, col 1, Cart. IV, ex Chartario abbatiae Ardorelli.)

f° 121 v° (1124)

Acte par lequel Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux, confirme la donation de l’église de Ste Eulalie, faite par Seguin de Lugat, et Droco son frère, à l’abbaye de St Florent en Anjou, Rudel étant consul de Périgord.

[ aucune charte n’est présente ici sur la copie numérisée du microfilm – note C.R.]

f° 122 r° (1124)

Acte par lequel Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux, confirme l’accord passé entre l’abbé et les religieux de St Florent de Saumur et ses élèves de St Etienne, touchant l’église de St Martin de Bergerac, ses dixmes et autres choses.

[ aucune charte n’est présente ici sur la copie numérisée du microfilm – note C.R.]

f° 123 r° (petit feuillet intercalaire)

XI siècle

Il est fait mention du chapitre des chan. reg. de St Avit, dans la vie du B. Gerald de Salles, voy. Martène, Ampliss. Collectio, tome VI, col. 991.

f° 124 r° (1124) (autre feuillet intercalaire)

Abbatiarum priorat. decan. et eccles. coenobio Clun. subject. catalogus.

De provinciis Pictaviensi et Santonensi.

Decanatus S. Joannis de Roncenaco, Petracoriensis diocesis, qui est de tredecim decanatibus qui dantur in beneficium, ubi debent ese, decano non computato, octo monachi, et debent ibi celebrari quotidie duae missae, et debet ibi fieri eleemosyna assidue.

Prioratus de Villagarda, immediate subditus decanatui de Roncenaco.

Prioratus insulae Aquensis (de l’isle d’Aix) Pictav. diocesis, etc.

Prioratus S. Mauricii Montis-Berulphi Eccolismensis diocesis, etc.

(voy. Biblioth. Clun. à D. Marrier, col. 1733.)

Sequuntur prioratus sive domus unitae ad mensam priorum provinciae Pictaviae.

Monachale de Vileboys, de mensa decani de Roncenaco.

Domus de Anixa, subdita decano predicto.

(Bibliothèque Cluniac., col. 1736.)

f° 125 r° (circa 1125)

Charte par laquelle Hélie de Talleyrand et son frère Raimond de Turenne,  Amanieu d’Albret, Arnaud de Beauville, Pierre de Gontaut, Arnaud de Montancès, Etienne de Caumont, et plusieurs autres grands seigneurs d’Aquitaine, confirment par serment, dans une assemblée générale tenue le jour de Pâques, la sauvegarde accordée par Guillaume duc d’Aquitaine et les barons de son tems, à l’abbaye de la Sauve-entre-deux-Mers.

In tempore Gaufridi II[148] abbatis congregata multitudine baronum ac principium, in die sanctae solemnis Paschae, fuit recitata in communi audientia scriptura de salvitate, quomodo eam confirmaverat Guillelmus Aquitaniae dux  et Pictavensis comes cum baronis illis temporis. Lecta vero carta in processione, praesentes barones ac principes, quidquid antecessores firmiter stabilierant, laudaverunt, et ratum permanere in perpetuum decreverunt. Et ut hoc inviolabiliter observarent, secundum tenorem praescriptae paginae, super IV Evangelia jure jurando firmaverunt, praesente abbate Sylvae Majoris praedicto, cum monachis suis. Juravit hoc Guillelmus Amanevi, vicecomes de Bezaumes, et Elyas Talayrand, cum fratre suo, et Raymondus vicecomes de Torena, et Amanevus de Le Bred, filius Bernardi-Ezii, et Arnaldus de Bouvilla, et Petrus de Gontaldo, et Arnaldus de Monte-Incensi, et Amanevus de Breferri[149], et Stephanus de Caumont, et Raymondus de Boglon frater ejus, Raymondus de Gensac, et Pontius de Pomeirs, Willelmus Siguini d’Escozan, et Guillelmus Siguini de Rions, Walterius de Fossato, Amanevus etiam frater W. Siguini de Rions, et Vivianus, consanguineus eorum, Bertramnus de Montpezat, Armannus frater ejus, Arnaldus-Guillelmus de Ferrera, Amanevus et Isambardus frater ejus, Constantinus de Benalgias, et Raymondus filius ejus, Petrus de Mota, et Pontius frater ejus, et Raymondus de Genizac, et Raymondus Gombaldi de Vairas, Gauscelinus de Lignano, et Raymondus frater ejus, et Bertrandus de St Donez, Helyas de Mota, et Amanevus filius ejus, et Tiro de Varez.

Non multo post, Willelmus comes, filius supradicti ducis Aquitaniae, qui etiam apud Sanctum Jacobum obiit, II° anno post mortem patris sui, Sylvam venit, et in praesentia Arnaldi Burdegalensis archiepiscopi, et Aldeberti Agennensis episcopi, et Gaufridi Basatensis episcopi, quod pater jure jurando firmaverat, conventu in Albis residente, in solemnitate paschali, tota baronum praesente curia, tenendum perpetuo stabilivit ; et ne quisquam huic tam validae affirmationi auderet contradicere, illudque quod fecerat, ut firmius teneretur, hoc signum + confirmationis in carta de Salvitate, manu sua conscripsit, aliudque Geraldo comiti de Armaniac facere mandavit.

(Bibliothèque nationale, mss. de D. Claude Etiennot, Fragm. Histor. Aquitan., tome IX, f° 211, ( ?) 74, ex Tabulario Sylvae Majoris, sub titulo sequenti : « Conventus nobilium Aquitaniae, in quo salvitas coenobii Sylvae Majoris a proceribus confirmatur ». Sans date, mais du tems de l’abbé Geoffroi II, et non pas VI, comme le dit par erreur Etiennot, qui fut élu en 1122, et transféré à l’évéché de Bazas en 1127.)

f° 126 r° (1128)

Charte tirée de l’ancien martyrologue de l’église d’Angoulême, contenant l’acte de consécration de l’église cathédrale de la même ville, à laquelle assistèrent quatorze, tant archevêques qu’évêques, des provinces de Guyenne et Gascogne.

Ego Gerardus Engolismensis episcopus, ac sanctae romanae ecclesiae legatus, praesentibus et futuris notum fieri volo quod venerabiles fratres nostros Arnaldum Burdegalensem archiepiscopum, et suffraganeos ejus, Raimundum Agennensem, Willelmum Pictavensem, Willelmum Petragoricensem, necnon Eustorgium Lemovicensem, Galonem Leonensem, Johannem S. Brioci episcopos ; Willelmum quoque Axiensem archiepiscopum, et suffraganeos ejus, Willelmum Tarbensem, Rotgerium convenarum, Guidonem Lascurrensem, bonum hominem Adurensem, Petrum bonum hominem Consoranum episcopos, XIII kal. septembris, ad dedicationem matris matris eclesiae Engolimensis convocavimus. Ea igitur die, a nobis et a praedictis archiepiscopis et episcopis mater ecclesia Engolismensis et majus ejusdem ecclesiae altare, in honore sanctorum apostolorum Petri et Pauli solemniter consecrata sunt, anno ab Incarnatione Domini MCXXVIII, ind. VI, domno Honorio papa II in urbe praesidente. In ipso vero majori altari reposita sunt reliquiae de suario Domini, de cruce dominica, de vestimento Beatae Mariae matris Domini, de barba et de galero Beati Petri apostoli, dens S. Martini episcopi, de S. Leodegario, de S. Prejecto, de S. Aredio. Hoc quoque praesentes et posteri in memoria habeant, quod omnia altaria ejusdem ecclesiae infra octabas assumptionis Beatae Mariae, singula singulis annis nostro tempore, consecrata sunt. Hoc quoque praesentes et posteros scire volumus, quod, ad reverentiam consecrationis ejusdem ecclesiae, ibi conventum singulis annis habendum, et populis qui convenerint, et sua beneficia obtulerint, tertiam partem poenitentiarum, eo anno agendarum remittendam, nos et praedicti archiepiscopi et episcopi constituimus.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, extr. de div. cartul., portef. III, f° 212, ex Veteri Martyrologio [eccl. Engol.].)

f° 127 r° (circa 1130)

Accord passé dans le chapitre général  de St Etienne de Périgueux,  entre les chanoines de la même église, et l’abbaye d’Uzerche, au sujet de l’église de St Médard de Gurson, par le conseil et la médiation de Guillaume de Nanclars, évêque de Périgueux.

Ego Guillelmus Petragoricensis episcopus notum volo esse omnibus tam praesentibus quam futuris quod clerici matricis ecclesiae Sancti Stephani conquerebantur de ecclesia Sancti Medardi, quam de suo jure esse asserebant, super monachis Userciensibus, qui eam possidebant. Et haec querela diu ventilata est. Postea vero abbas Usercensis, consilio monachorum suorum et nostro cum canonicis  de hac querela in generali capitulo Sancti Stephani concordiam fecit. Et clerici illud jus quam in ecclesia Sancti Medardi habebant, monachis Usercensibus dederunt et concesserunt, tali videlicet pacto ut monachi matrici ecclesiae et clericis septem solidos Engolismensis monetae vel Barbarinae, aut si illae deficierent monetae, mediattas unoquoque anno censualiter redderent. Nos autem hanc concordiam ratam habemus et confirmamus. Donum etiam quod praedecessor noster bonae memoriae Guillelmus episcopus de ecclesia Sancti Medardi cum appendiciis suis monasterio Usercensi et monachis fecit, nos concedimus, et auctoritate nostra confirmamus, et ut haec nostra concessio et prefatae concordiae confirmatio firmior et certior habeatur ; eam scripto praenotavimus, et illus scriptum sigillo nostro muniri fecimus. Interfuerunt autem huic concordiae  clerici Sancti Stephani Elias decanus, G. de verno, A. Guillelmi, A. de Reliaco, P. de Nanclero archidiaconi, S. praecentor ecclesiae Sancti Stephani, et R. capellanus episcopi, et alii qamplures clerici. Ex parte monachorum ipse Aldebertus abbas, et G. de Mirabello, et Hugo de Porcaria, P. Troca, Petrus Bellus Homo monachi, et Helias capellanus Sancti Medardi, B. de Paizaco sacrista Sancti Frontonis.

Ego W. Petragoricensis episcopus confirmavi et subscripsi.

(imprimée dans Baluze, Hist. Tutel., col. 879, sub titulo : «  Litterae Guillelmi episcopi Petragoricensis de eadem ecclesia Sancti Medardi. » (on le trouve aussi, Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. cotté 54, f° 40, ex Cartul. Userc., f° 36.)

N.B. Aldebert Grimoard, abbé d’Userche depuis 1113 jusqu’en 1133

f° 128 r° (circa 1130)

Citation des religieux des abbayes de Baigne en Saintonge et d’Uzerche en Limousin,  devant Guillaume de Nanclars, évêque de Périgueux, pour assister à la décision du procès qu’ils avoient entr’eux, au sujet de l’église de St Médard.

Monachis Banctae Mariae de Beania quaestionem contra ecclesiam Usercensem super ecclesia Sancti Medardi moventibus, dominus Willelmus de Monteclaro[150] Petragoricensis episcopus utramque ecclesiam ante praesentiam suam vocavit. Abbas itaque Aldebertus, Ademaro vicecomite Lemovicensi at aliis nobilibus associatus viris advocatis, Gaubertum videlicet de Mirabell, et aliis instrumentis plene instructus, ad diem assignatam Petragoras venit. Sed proloquente Gauberto Mirabell, judiciario ordine ipsam conquestionem devicit, sed causae decisio usque in crastinum habere meruit dilationem. Sed praedicti monachi diffinitivam timentes sententiam, de nocte a villa recesserunt, judicium subire nolentes. Et sic ecclesiam Sancti Medardi praedictus abbas obtinuit. Supradictus namque Willelmus Petragoricensis episcopus ipsam decisionem et donationem ecclesiae Sancti Medardi suo privilegio munivit.

(imprimée dans Baluze, Hist. Tutel., col. 844, ex Cartul. Userc.)

f° 129 r° (1133)

Lettre du pape Innocent II, par laquelle il mande à l’évêque de Toulouse, de faire rentrer dans le devoir les moines de Grand-Selve, qui s’étoient soustraits à l’obéissance et à la soumission qu’ils devoient à l’abbaye de Cadoin.

Innocentus episcopus servus servorum Dei, venerabili fratri Tolosano episcopo salutem et apostolicam benedictionem. Cum omnium virtutum stabilitas et fundamentum sit obedientia, patet profecto quoniam « quasi ariolandi peccatum est repugnare et velut scelus idolatriae repugnare, et nolle acquiescere ». Adversus abbatem et fratres de Grandi-Silva gravem querelam accepimus, quod Cadunensi ecclesiae subjectionem et debitam subtrahant obedientiam. Quod si verum est, per apostolica tibi scripta mandamus atque praecipimus quatenus ipsos ad obedientiam praefatae ecclesiae redire districte commoneas. Si vero te audire noluerint, de ipsis tanquam inobedientibus plenam justitiam facias. Datum Laterani, XIII calend. junii.

(imprimée dans Gallia Christiana, nov. edit., tome XIII, instrumenta, col. 17, n° 21.)

f° 130 r° (1135)

Charte, datée de Grignols, par laquelle le comte Boson de Grignols fit conjointement avec sa mère et sa femme, nommées Comtor, une donation à l’abbaye de Cadoin, qui fut confirmée par le comte Aldebert de Puyguilhem, son frère.

In nomine Domini, sit notum omnibus et futuris et praesentibus, quod Boso comes de Granolio, et mater et uxor ejus Comtorissa, concesserunt et dederunt, pro animarum suarum et parentum suorum salute, Cadunensis ecclesiae, quidquid juris eorum in Petragoricensi consulatu, tam in Cadunio quam extra eadem Cadunensis ecclesia jam acquisierat, vel acquisitura erat. Similiter etiam in Baia Villa mansum de Novo Prato, totum ex integro sic ab heredibus ejusdem mansi monstratum est. Hoc donum factum est apud Granolium, in manu Geraldi, ejusdem Cadunensis ecclesie abbatis ; testibus Bernard de Beurona, et Raimundo Cornuto, sacerdotibus, predicte ecclesie monachis, et militibus Petro de Granolo, et Amblardo fratre ejus, et Grimuardo et Gauterio de Veirinas, et Helia Ebrardi, et Helia Caboz, et Petro de Sancto Crispino, capellano de Granolio. Anno ab Incarnatione Domini MCXXXV. Hoc donum eodem modo fecit et firmavit Audebertus frater ejus, comes Montisguilelmi, in manu Bernardi de Beurona, Cadunensis monachi, apud ecclesiam de Mambos ; testibus Celebrinio de Monte-Guilelmo, et Helia de La Graulet … de Manbos et Arnaudo ; Stephanus de Breari, fratres ejus dederunt ecclesie Cadunensi, partem dexime quam habebant in supranominato manso, in manu Geraldi, Cadunensi ecclesie abbatis ; hujus doni testes sunt Bernardus de Spinazac, et Bernardus de La Crosa, et Geraldus Laurentius.

(extrait d’un grand rouleau orig., en parchemin, aux archives de l’abbaye de Cadoin.)

f° 131 r° (vers 1138)

Charte par laquelle Wlgrin, comte d’Angoulême accorde aux religieux de St Cybar, le domaine et la propriété de tous les animaux,  comme lièvres, lapins, faisans et perdrix qui se trouvent dans la terre de Vasnac, à partir de la tête du pont de St Cybar.

Wlgrinus comes Engolismae dono Deo et Sancto Eparchio, a capite pontis S. Eparchii, sicut vadit publice versus Marcilliacum, via et terra Beati Eparchii, quae dicitur Vaisnacum, extenditur usque ad fluvium Carantonis ; ut habeant monachi S. Eparchii defensionem omnium animalium, leporum scilicet, cuniculorum, fasium, perdicum in dominio et proprietate, quantum, ut supradictum est, a capite pontis terra de Vesnaco protenditur. Hoc donum feci Deo et Sancto Eparchio, in manu domni Heliae abbatis, pro salute et remedio animae meae. S. Wlgrini comitis, S. Wilielmi Fulcaldi, S. Iterii, S. Joannis.

(imprimée dans Papire Masson, Descript. Franciae per flumina, édit. Paris 1678, p. 530, cott. L. 1145/I.)

f° 132 r° (1139)

Charte, par laquelle Roger, abbé de Dalon en Limousin, et Pierre abbé de Châtres en Périgord, établissent une espèce de société ou confraternité entre leurs abbayes, et se font réciproquement quelques donations. Le premier donne à l’abbé de Châtres une terre appelée de Puy-Auriol, qu’il dit avoir acquise de Guy de Rasa et d’Etienne de Belet son neveu, en présence de Gérald et Pierre de Faye et de Gui de Boisseuil. Cette donation fut comfirmée, quelque tems après, au château d’Hautefort, par Itier de Born et ses frères.

Ego Petrus abbas Castrensis, et ego Rotgerius abbas Dalonensis, servos summi et veri patris familias licet inutiles, nos esse scientes, fratribus nostris, tam praesentibus quam futuris, stilo praesentis paginae denuntiamus ut pacem et caritatem invicem habere studeant, et hoc tanto bono se veraciter esse Christi discipulos omnibus hominibus ostendant. Hoc enim bonum et acceptum est coram salvatore nostro Deo, ut quemadmodum locorum vicinia sibi propinqui sunt, ita vel multo magis animorum concordia in pacis vinculo sibi mutuo copulentur. Fratres igitur utiusque monasterii, non sicut hospitibus et peregrinis, sed sicut fratribus et domesticis sese invicem in utroque monasterio fruantur ; et nullus super alterum temere superextendat, seu in terris acquirendis, seu aliis quibuslibet molestiis faciendis. Cum brave congregationis cujuslibet in capitulo alterius fuerit recitatum, fratribus defunctis, secundum usus et consuetudines suas, septem diebus divinum officium persolvant. Abbatibus vero, sicut monacho, vel canonico, in utroque monasterio totum officium ex integro reddatur. Haec itaque, sicut diximus, ita amodo et in futurum observanda, paterna auctoritate sanctimus. Ego vero Rotgerius Dalonensis abbas, volentibus et concedentibus fratribus nostris, ex parte Dei et nostra, terram illam de Podio Auriol, quam et prius de Guidone Rasa, et postea nepote ejus Stephano Belleti, praesentibus Geraldo et Petro de Faia, atque Guidone de Boisolio acquisivi, et post aliquantum temporis, hoc idem donum Iterius de Born et frater ejus, apud castrum Autafort, multis praesentibus, in manu nostra publice confirmavit, terram, in quam illam, domno Petro, abbati Castrensi, et fratribus ejusdem ecclesiae libere damus atque concedimus. Ego etiam Petrus, abbas Castrensis, cum consilio et voluntate fratrum nostrorum, vicissim donamus domno Rotgerio, abbati et fratribus Dalonensibus, tres partes cujusdam nemoris, atque remittimus octo denarios, quos nobis debebant a La Forest, et alios octo in Podio de La Vaissa, alios octo dabimus eis censuales de Podio Auriol, ad festivitatem Sancti Michaelis in perpetuum annuatim. Ut autem hoc pactum, et has commutationes in futurum firmius observentur in capitulis nostris, nostram hanc constitutionis paginam recenseri fecimus, manibusque propriis subscribentes, sigillis nostris munivimus.

(imprimée dans Gallia Christiana, tome 1, instrumenta, f° 13, col. 1, cart. 2, sous le titre suivant : « Charta  societatis inter Castrensem et Dalonensem abbates, in qua mirifice elucent pietas et caritas » . C’est par erreur que l’auteur du Gallia Christiana l’a placée parmi les preuves de l’histoire des abbés de Castres en Languedoc. Elle se trouve aussi, Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, extrait du Cartulaire de Dalon, f° 18 de l’original, f° 35[151].)

N.B. Il est fait mention en ces termes, de cette pièce dans la Table chronologique des diplômes concernant l’Histoire de France, tome 3, p. 33, ann. 1139. « Charta que Petrus abbas Castrensis et Rotgerius abbas Dalonensis inter utramque abbatiam societatem constituunt, et de terrarum quarumdam commutatione inter se convenerunt ». Gallia Christiana, ed. 2, tome 1, instrumenta, p. 13, ex Chartul. Dalonensi, ad annum 1139.

f° 133 r° (petit feuillet de notes, portant sur la charte précédente)

N.B. Cette charte est très difficile à dater.

(1) Roger abbé de Dalon a eu un gouvernement très long, car il a duré depuis 1120 jusqu’en 1159, ce qui fait 39 ans.

(2) Pierre abbé de Châtres est rapporté à la vérité dans Gallia Christiana, mais sans aucune date. On le met le IV, mais il semble qu’il doit être le second, et qu’il faut le placer avant Lambert vivant vers l’an 1146.

(3) Comme il y est question d’Itier de Born, sans doute c’est le même que celui dont il est mention dans l’acte de fondation. Tout cela me feroit pencher pour l’année 1130, ou environ.

f° 133v° (verso du feuillet ci-dessus)

Abbés de Châtres dans Gallia Christiana

(1)   Guillaume, ex chronico Malleac., circa 1120.

(2)   Lambertus, testis in donatione Almoidis de Bordelia, et filiorum ejus Heliae et Eblonis, facta fratribus Cancellatae, in manu Eliae abbatis, circa 1146.

(3)   Stephanus subscripsit chartae Bertrandi de Born, apud Autafort, III idus junii 1179, ex Tabul. Dalon.

(4)   Petrus – sans aucune date.

(5)   V. R. 1229, in charta Dalonis, etc.

f° 134 r° (1142)

Charte de Geofroi, évêque de Périgueux, par laquelle il confirme aux églises de St Cybar d’Angoulême et de N. D. de Trémolat, toutes les églises, dixmes et autres possessions dont ces églises jouissaient en Périgord.

Gaufridus Dei gratia Petragoricensis episcopus. Dilecto in Christo fratri suo Willelmo venerabili eadem gratia, ecclesie Beati Eparchii Engolismensis abbati, ipsiusque successoribus regulariter substituendis in perpetuum. Equum est et rationabile, et sanctorum patrum decretis statutum, ut qui in ecclesia Dei Christo militantes, Christi jugo colla subdiderunt, ecclesiastica debeant obtinere beneficia. Ea propter petitionibus tuis, fratre in Domino dilecte Willelme, abbas, quia eas justas esse navimus, annuentes tibi, et ecclesie Beati Eparchii, cui Domino auctore, possides, quascumque ecclesias, quecumque bona, quascumque decimas, quascumque possessiones in episcopatu nostro libere et quiete diu ecclesia illa Beati Eparchii Engolismensis, et ecclesia Beate Marie de Themolato, que in nostro episcopatu est, et de jure ecclesie Beati Eparchii esse dinoscitur, possederunt. Nos debito favore, et concessione nihilominus inconcussa possessione, ea omnia in perpetuum habenda concedimus, salva dignitate et reverentia episcopi et ecclesie Petragoricensis. De quibus hec quidem propriis nominibus duximus connotanda ; ecclesiam Beati Eparchii de Circulo, cum omnibus ad se pertinentibus, scilicet cum capella de Turre, et cum ecclesia de Capdolio, et ecclesia de Monteburlano, et ecclesia de Maisos, ecclesiam quoque de Salas, et ecclesiam de Paluel, et ecclesiam de Montainac, ecclesiam quoque Beate Marie de Themolato, cum omnibus que ad se pertinent, scilicet cum ecclesia Sancti Cypriani, et ecclesia Sancti Petri de Cutiaco, ecclesiam sancti Medardi de Calesio, ecclesiam Sancti Petri de Pomport, ecclesiam Sancti Petri de Foles, ecclesiam Sancti Aviti de Vilars, ecclesiam  Sancti Maximi de Malainac, ecclesiam Sti Hilarii, ecclesiam de Valarozs, capellam de Montcuc. Decrevimus autem ob munimentum rei, hanc presentem paginam debere fieri, et eam scribi, et sigilli nostri robore communiri. Percepimus manu propria subscriptentes, interdicimus ergo ut nulli omnino hominum liceat hoc in posterum pertubare, sed hec omnia integre conserventur, eorum quorum sunt usibus omnimodis profutura. Ego Gaufridus episcopus Petragoricensis + manu propria subscripsi. Signum + Petri de Naclaro archidiaconi. S. + Iterii de Petragorico archidiaconi. S. + Simeonis cantoris. Facta autem est hec carta, anno ab Incarnatione Domini MCXLII, indictione V, episcopatus vero domini Innocentii pape secundi X° III°, regnante Ludovico rege Francorum, et duce Aquitanorum.

(extrait du Cartulaire de St Cybar, f° 2 v°, sous le titre suivant : « Preceptum Goffredi Petragoricensis episcopi ».)

f° 135 r° (1143)

Charte de Geofroi, archevêque de Bordeaux, par laquelle ce prélat confirme à l’abbaye de St Cybar, toutes ses possessions, et ratifie la confirmation de ces mêmes possessions, faite l’année précédente par Geofroi, évêque de Périgueux.

Gaufridus Dei gratia Burdegalensis archiepicopus, dilecto in Christo fratri suo Willelmo, venerabili ecclesie Beati Eparchii abbati Engolismensis, ejusque successoribus regulariter substituendis in perpetuum, quantum ad nostrum spectat officium, que ecclesie Dei expedire novimus statuere, que rationaliter acta sunt, confirmare. Hujus rationis intuitu, religiosis desideriis facilem prebemus assensum, ut spiritualis affectio facilem sortiatur effectum. Ea propter, tibi dilecte in Christo fili, Willelme abbas Sancti Eparchii Engolismensis, justa petenti, debito favore annuentes, quecumque, sive ecclesias, sive decimas, sive quascumque possessiones, venerabilis frater noster Gaufridus Petragoricensis episcopus tibi et ecclesie Beati Eparchii Engolismensis, sive ecclesiis illi ecclesie subjectis, habenda in perpetuum, juste et canonice confirmavit, et scripti sui munimine roboravit. Sicut antecessores sui temporibus predecessorum suorum, dono et concessione eorundem, libere et quiete diu possederant. Nos ea omnia nihilominus in concussa possessione, tibi et ecclesie tue Beati Eparchii, sive ecclesiis illi ecclesie subjectis, habere in perpetuum, vice metropolitica confirmamus, et scripti nostri robore communimus, manu propria subcribentes. De quibus equidem hec propriis nominibus duximus annotanda : ecclesiam Beati Eparchii de Circulo, cum omnibus ad se pertinentibus, scilicet cum capella de Turre, et ecclesia de Capdolio, et ecclesia de Monteburlano, et ecclesia de Maisos ; ecclesiam quoque de Salas, et ecclesiam de Paluel, et ecclesiam de Montainac, ecclesiam quoque Beate Marie de Themolato, cum omnibus que ad illam pertinent, que sunt ecclesia S. Cypriani, ecclesia Sancti Petri de Cutiaco, ecclesia Sancti Medardi de Calesio, ecclesia Sancti Petri de Pomport, ecclesia Sancti Petri de Foles, ecclesia Sancti Aviti de Vilars, ecclesia Sancti Maximi de Montmalainac, ecclesia Sancti Hilarii, ecclesia de Valaro, capella de Montcuc. Interdicimus itaque ut nulli omnino hominum liceat hoc pertubare, sed integre hec omnia conserventur, eorum quorum sunt usibus omnimodis profutura. Cunctis autem servantibus sit pax Domini Jesu, et ante extremum judicem, fructum bone actionis percipiant. Facta est hec carta anno MCXLIII ab Incarnatione Domini, indict. V, episcopatus domini Innocentis pape secundi anno XIII, regnante Ludovico rege Francorum, et duce Aquitanorum. Ego Gaufridus Burdegalensis ecclesie dictus episcopus, subscripsi.

(extrait du Cartulaire de St Cybar d’Angoulême, f° 3.)

f° 136 r° (1144)

Charte par laquelle Raimond, évêque de Périgueux, confirme à l’abbé et au chapitre de St Astier, toutes les donations qui leur avoient été faites, par les rois, les évêques ses prédécesseurs, les consuls ou comtes de Périgord, et autres.

Raimundus Dei gratia Petragoricensis ecclesiae licet indigne dictus episcopus, venerabili Gauzfrido Sancti Asterii abbati, totique capitulo, eorumque successoribus in perpetuum. Evangelice veritatis ratione docemur, quod qui petit accipit, et qui querit, invenit, pulsanti aperitur janua ; justis itaque petitionibus facilis prebendus est assensus, ut benigna devotio levem sortiatur effectum. Quapropter dilecte in Christo fili, Gauzfride Sancti Asterii abba, tue benigne petitioni et ceterorum fratrum Domino, in monasterio Sancti Asterii servientium, facilem prebemus assensum. Notum fieri volumus tam praesentibus quam futuris, secundum veterarum possessionum investituras, de quibus ecclesiam Sancti Asterii, largitione regum, seu predecessorum nostrorum, seu consulum, seu aliorum principum, vel quorumlibet fidelium donis, temporibus nostris investitam esse cognovimus, vel que in futurum canonice acquirere poteritis, auctoritate Dei et beatorum apostolorum Petri et Pauli, et nostra confirmamus, et in perpetuum ratum haberi concedimus. Sed quecumque scripto commendatur, facilius ad memoriam reducuntur ; hanc confirmationem nostram scripto commendari, et sigilli nostri auctoritate muniri volumus et precipimus. Et hec est possessionis summa, quam vobis confirmamus : capella castri Sancti Asterii, ecclesia Sancti Petri de Novovico, totam et integram, ecclesiam Sancti Petri de Monesteirol, capella de Montepavonis, ecclesia Sancti Joannis de Menesplet, ecclesia Sancti Aquilini, ecclesia Sancti Sulpicii, ecclesia Sanctae Mariae de Segonzac, ecclesia Sancti Petri de Dupchac, capella de Vernode, ecclesia Sancti Stephani de Bouzac, ecclesia Sancti Martini de Parduz, capella Sancti Bartholomei de Chamillac, necnon ecclesiam de Leonis, et medietatem ecclesiae Sancti Medardi de Limoil, et ecclesiam Sancti Martini de Laster, tibi dilecte in Christo fili Gauzfride abba et archidiacone, successoribusque tuis in monasterio Sancti Asterii canonicam vitam professis, donamus, et donando confirmamus. Interfuere autem huic dono et confirmationi dominus Helias Gaet, archipresbyter, et Helias abbas de Cancellata, et Raymondus de Marzac, et Petrus Grimoardi, et Helias de Marolio, et Arnaldus de Monclar, et Petrus de Sancto Crispino, capellanus noster, et Gauzfridus, notarius noster, et Bernardus de Duzillac, et Petrus Salomonis, et Boso consul. Hoc autem donum factum est anno ab Incarnatione Domini M C XL IIII, epacta XXV, indictione VIII, concurr. VI, tempor. Lucii pp., regnante Ludovico rege, Rudello et Bosone consulibus.

(original en parchemin aux archives du chapitre de St Astier. Le sceau est perdu. Il y en a un second exemplaire, aussi original, qui m’a appartenu, et dont M. le comte de Mellet a fait présent aux chanoines de St Astier, sans mon consentement, et à mon insu, pour s’en faire un mérite auprès d’eux, et en obtenir des conditions plus avantageuses, dans un arrangement qu’il se proposoit de faire avec eux, et qui n’eut pas lieu.)

f° 137 r° (1146)

Donation faite par Raimond de Mareuil, évêque de Périgueux, à l’abbaye de St Amand de Boisse en Angoumois, d’un lieu nommé Fougenade, situé près de Mareuil en Périgord, bâti par un ermite nommé Pierre Pécaut.

Raimundus Dei gratia Petragoricensis ecclesiae licet indigne dictus episcopus, venerabili ac dilecto in Christo fratri Petro Utimundi[152], Sancti Amancii abbati, totique conventui fratrum Deo ibidem servientium in perpetuum. Justa petentibus  facilis prebendus est assensus, ut benigna devocio levem sortiatur effectum. Ea propter dilecte in Christo frater Petre, tibi, successoribusque tuis in monasterio Sancti Amancii regulariter substituendis, locum qui Fons-Joannada appellatur, in Petragorico pago, Haut Longe a Marolio, quem quidam heremita nomine Petrus Pecaut, qui eum primitus aedificaverat, tibi in manu nostra dedit, tibi et ecclesiae B. Amancii, successoribusque tuis, ut libere et quiete possideatis, cum omnibus pertinentibus suis, donamus, et donando confirmamus. Quod ne oblivione deleri, nec a posteris infirmari possit, scripto commendari, et sigilli nostri auctoritate corroborari praecipimus. Hujus rei testes sunt Iterius decanus, et archidiaconus noster, Helias Audoëni, archipresbyter, Petrus  de Nandaro, archidiaconus, Helias de Marolio, Petrus de Sancto Crispino, magister Gaufridus de Montiniaco, et alii quamplures, quorum consilio et precibus hoc donum fecimus, anno ab Incarnatione Domini M C XL VI, Roma praesidente Eugenio papa tercio, regnante in Francia Ludovico, in Petragora urbe Bosone et Helia Rudello consulibus.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, au troisième armoire, portefeuille cotté cartulaires n° 1, ex cartul. S. Amandii, f° 106.)

f° 138 r° (1147)

Donation à l’abbaye de Cadoin par Adémar de Beynac, en présence de Rudel son beau-frère, et autres.

Ademarus de Bainac, et uxor mea Marsebilia, et Poncius frater meus, etc.

Iterum ego Ademarus (de Bainac) hoc idem donum quod super altare feceram in Cadunio, supradictis fratribus, in manu domini Raimundi episcopi Petragoricensis, in loco qui vocatur Bellasilva, libere concedo, stans coram ipso, super arses ipsas unde benedixerat populo ; audientibus et videntibus Ramnulfo abbate Faisic, Raimundo de Marsac, Hugone archipresbitero, Helia presbitero, Rudello fratre uxoris mee, Helia Robberti, etc. … anno  episcopatus ejus III°, anno X° regni Ludovici, anno scilicet precedenti egressionis ejus de Gallia ad Jerosolimam, II°que anno Eugenii romane sedis apostolici, anno ab Incarnatione Domini M C XL VII.

(extrait du Cartulaire de Cadoin, f° 17.)

f° 139 r° (1149)

Charte,  par laquelle Raimond, évêque de Périgueux confirme au prieuré de N. D. de Senac, en Sarladois, la donation de la chapellenie de Dôme qui lui avoit été faite par l’évêque Guillaume d’Auberoche, son prédécesseur.

[153]Prioratus Ascetarum Benedictorum, Moyssiacensi abbatiae obnoxius, recensetur inter coeteras ejusdem coenobii ditionis ecclesias, in Gregorii XI pontificio diplomate, in diocesi Petragoricensi, de Sedilhaco et de Senaco prioratus, cum ecclesia de Doma, decimis et aliis  pertinentiis suis ; postrema hac cede donatur, augeturque Senacense Asceterium a Guillelmo d’Auberoche, Petragoricensium episcopo, quam deinde concessionem suo ratam habet chyrographo, Guillelmi successor, Raimundus dictus de Maiolo, uti colligitur ex catulario Moyssiacensi, utramque donationem sic referente :

Raimundus Dei gratia Petragoricensis ecclesiae licet indigne dictus episcopus, Seguino priori ecclesiae Beatae Mariae de Senac, et monachis ibidem Deo servientibus, in perpetuum. Veniens ad nos dilectus filius noster Seguinus, prior ecclesiae Beate Mariae de Senaco, graviter conquestus et super capellania de Doma, dicens illam praedictae ecclesiae a domino Willelmo de Albaroca, bonae memoriae praedecessore nostro fuisse donatam ; cujus verbis cum credere noluissemus, Geraldus, prior Sancti Aviti, illius terrae archidiaconus, hoc verum est, et donatione per eum factam fuisse, nobis praesentibus, affirmavit. Cujus testimoni nos refragari nolentes, hoc donum a praedecessore nostro factum, salvo jure episcopali, confirmavimus. Et ut haec confirmatio firma et rata habeatur, sigillo nostro corroboravimus. Confirmationem vero istam, consilio nostrorum archidiaconorum, et clericorum, fecimus, scilicet Willelmi Jordani, archidiaconi, et Geraldi, prioris Sancti Aviti, praedictae ecclesiae archidiaconi, et Raimundi de Marzac, et Petri Grimoardi, canonicarum Sancti Frontonis, et Mauricii, notarii nostri, anno ab Incarnatione Domini MCXLVIII in urbe Roma Eugenio papa, in Francia Lodovico regnante, in Petragorica civitate Bosone comite.

N.B. Quos monachos habuerit hoc coenobium, et quanto tempore, non scimus. Jam a multis annis ad statum simplicis beneficii decidit.

(Bibliothèque nationale, mss. de Dom Claude Etiennot, Fragm. Hist. Aquit., tome IX, cotté au dos 1449, et plus bas 568, f° 29 et 30, § 16, sub titulo qui sequitur : « Coenobium Beatae Mariae de Senaco, (vulgo Senac), Petragoricensis diocesis ».)

On lit ce qui suit dans la table, qui est au commencement du volume : « Excepit ex Cartul. Moyssiacensi, rerum antiquarum studiosissimus noster D. Johannes Trichault ».

f° 140 r° (1150)

Donation faite à l’abbaye de Chancelade, par Hélie Vigoros et  Raimond de Montancès, de tout le droit qu’ils avoient sur les moulins de Rocheirel.

Helias Vigoros et Raimondus de Montences dederunt Deo et Beate Marie de Cancellata, in manu Helie abbatis, et Geraldi Bernardi prioris, quicquid habebant in molendinis de Rocheirel, etc. Hoc donum fuit factum sursum in mota de Montagrer, VI nonas octobris, feria II, epacta I, concurrentibus VI, anno ab Incarnatione Domini M° C° L°, Raimondo episcopo, et Bosone comite, episcopatum Petragoricensem regentibus. Testes Petrus Elmengauz, capellanus de Montagrer, et Bernadus de Sauzet, et Raimondus de Sauzet, et Willelmus de Boisset, et Willelmus Jordas, et Helias de Branda, et Guardras filius ejus, et Petrus de Goias et Grimoardus nepos ejus, et Petrus Folcois, et Grimoardus de Vernode, et Petrus de Montardit, et plures alii, quos enumerare longum est.

(extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 77 v°.)

f° 141 r° ()

Donation faite à l’abbaye de Chancelade, par Boson comte de Périgord, fils du comte Aldebert.

Boso comes Petragoricensis, filius Aldeberti comitis, dedit Deo, et Sancte Marie, et fratribus de Cancellata, pro salute anime sue, omnes illas terras quascumque habitatores ipsius loci acquirere poterunt ab illis qui comitales terras a comite fevaliter habent. Hoc donum fuit factum in capitulo de Cancell., in die Ramis Palmarum, in manu domini Helie abbatis ; videntibus et audientibus Gaufrido de Vernio, Petragoricensi archidiacono, et Radulfo Gaufre, et Aimerico Gaufre fratribus et militibus de civitate Petragoricensi, et Willelmo Belet, milite d’Albarocha, et Willelmo de Chanlazac, priore de Cancellata, et Guarsia suppriore, et Petro Sancti Amandi, et Helia Audoi cantore, et Lamberto cellarario, et Ramundo Malsirven, et toto fratrum conventu, sacerdotibus et canonicis.

(extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 61 v°.)

f° 142 r° (1151)

Lettres de Raimond de Mareuil, évêque de Périgueux, par lesquelles il confirme la donation de l’église de Quinsac faite à l’abbaye d’Uzerche, par Rainald de Thiviers, un de ses prédécesseurs.

Raimundus Dei gratia Petragoricensis ecclesiae minister tam praesentibus quam futuris in perpetuum, episcopalis dignitatis est unicuique  ecclesiae jura sua intermerata conservare. Ea propter ego Raimundus Usercensi monasterio donationem  ecclesiae de Quinciac a domino Rainaldo bonae memoriae episcopo factam, episcopali auctoritate confirmamus et ratam habemus cum omnibus ad eandem quolibet modo pertinentibus, ut a modo ipsam et omnia ad ipsam pertinentia quiete et inconcusse perpetuo possideant, et Hugonem abbatem de eadem  ecclesia investimus, praesentibus Willelmo Jorda, archidiacono praedictae ecclesiae, et Helia de Maroill archidiacono, Petro Fulcherii monacho, Raimundo Condac monacho, Geraldo Rotberti monacho, et ut haec donatio firmior atque stabilior habeatur, eam propria subscriptione firmamus, et nostro sigillo muniri facimus. Facta est ergo haec donatio apud Petragoras, anno ab Incarnatione Domini M° C° L° I°, indictione XIIII, V kal. augusti, Eugenio papa III Roma praesidente, Ludovico rege Francorum, ac duce Aquitanorum regnante, Bosone Petragoras existente consule.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. cotté n° 54, f° 43, excerpt. e Cartul. Userc., f° 37, sub titulo : « Donum Raimundi episcopi Petragoricensis de ecclesia de Quinsac » (Quinciac) .)

f° 143 r° (1154)

Accord fait entre Hélie, abbé de Tourtoirac,  et Roger, abbé de Dalon, au sujet de la terre de Casetas, sur laquelle l’abbé de Tourtoirac en cédant à Dalon tous les droits qu’il pouvoit y avoir, se réserve 5 sols barbares.

Nos servi Christi inutiles et qualescumque abbates, ego quidem Helias abbas Tusturiacensis, et ego Rotgerius abbas Dalonensis fecimus hujusmodi pacem et concordiam de terra de Casetas, quam notam fieri volumus universis fratribus nostris. Ego Helias Tusturiacensis abbas, et omnes fratres nostri damus et concedimus in perpetuum Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonensibus quicquid habebamus vel requirebamus in omnibus terris de Chasetas, retentis nobis quinque solidis de barbaris, vel monetae ejusdem pretii, ad festum Sancti Thomae, annuatim reddendis apud Tusturiacum. Ut autem haec concordia rectior habeatur, sigillis nostris hoc sigillavimus, et in utrisque capitulis,  ab universis fratribus nostris hoc confirmari feccimus. Haec concordia facta est anno ab Incarnatione Domini MCLIIII, epacta XV, indictione III, concurrens IIII.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, extrait du Cartulaire de l’abbaye de Dalon, écrit de la main de Baluze, f° 17, de l’original f° 32.)

N.B. Il est fait mention de cette pièce en ces termes, dans la Table Chronologique des Chartes et diplômes concernant l’Histoire de France, par M. de Bréquigny, tome 3, p. 230, anno 1154 : « Charta qua Helias Tuturiacensis abbas concordiam et pacem fecit cum Rogerio abbate Dalonensi, de terris omnibus de Casetas, quas ipsi concedit in perpetuum certis conditionibus. » Gallia Christiana, édit. 2, tome 2, col. 1496, ex Chartul. Dalonense.

 

f° 144 r° (1158)

Donations faites à l’abbaye de Cadoin du tems de l’abbé Ranulfe par Arnaud, et Hélie de Mauriac, ses frères utérins, Olivier et Sicard de Veirines, Hélie et Amaluin de Vern, Aicelene de la Barde, Arsius et Belsom de Clarens, Hélie de Montclar, Bertrand de Chamlazac et autres ; de tout ce qu’ils avoient dans les mas de Lussoleriis et de Las Escaras.

 (f°67)

... Imprimis Arnardus de Mauriaco, filius Stephani, filii Lamberti, filii Rampnulfi, dedit gratis et libere et caritative concessit, pro salute anime sue, et parentum suorum, Deo et Beate Marie, et ecclesie Caduniensi, quicquid juris, quicquid dominii habebat in manso de Lussoleriis, videlicet totum explegium[154] hujus mansi, ..., et tertiam partem de IV de ubliis. Hanc autem donationem fecit [X t---ine][155], in parochia Sancti Petri de Novico, ad crucem de Teurat, in manu Ramnulfi Cadunensis abbatis, fratris sui conterini; testibus Gausberto Sarraceno, sacerdote, Seguino Masoario, monacho converso, Elia de Fraustell., Arnaldo Caletrodo, militibus.

Hoc idem donum fecit et concessit Helias de Mauriaco, frater Arnaldi, in manu ejusdem R. fratris suis, Cadun. abbatis, apud castrum Claromontem, mense maio, in vigilia Ascensionis Domini. Testibus P. Cadun. priore et Helia vicario, et Geraldo vicario, sacerdotibus, et Girberto de La Vernia, et Isarno et Girberto filiis ejus, et W. de Fraustell., militibus, et multis aliis coram adstantibus Girberto de La Vernia.

Et Isarnus et Gibertus filii ejus (Girberti de La Vernia) et Fulco et Helias, nepotes ejus, dederunt et devote concesserunt Deo, et B. Marie, de Cadunio, pro Dei amore, et animarum suarum salute, quod habebant ex feudo Mauriacensium, in manso de Lussoreliis, scilicet duos solidos censuales, in manu R. Cadun. abbatis, coram prenominatis testibus.

Oliverius et Sicardus de Veirinas[156] fratres, dederunt et concesserunt Deo, et ecclesie Cadun., quicquid habebant in manso de Lussoleriis. Hoc fecerunt apud Vernium[157] , in ecclesia Beati Johannis, in manu R. abbatis Caduniensis: testibus P. Caduniensi priore, Arnaldo de Siurac, ejusdem ecclesia capellano, et Elia vicario, sacerdote Claromontis, et Fulcone de Clarencio, et filio ejus Fulcone, militibus et B. Blanco, burgense. Geraldus, nepos eorum, filius Grimoardi de Veirinas suadente matre sua Laureta, dedit et concessit Deo, et ecclesie Cadun., pro anima matris sue, quicquid in supradicto manso de Lussoleriis habebat. Hoc fecit apud Claromontem, in manu R. Cadun. abbatis, etc.

Guillelmus Gauterii, cliens de Sendreuz[158], et uxor ejus Solomena dederunt quicquid habebant in manso de Las Escuras, testibus, etc.

Folcaudus de Sancto Michaele, et uxor ejus Petronilla et filii ejus Robertus et Gaufridus dederunt, etc., testibus Grimoardo Guillelmi, milite, etc...

Elias et Amaluinus de Vernio, fratres et Gaufridus Guillelmi, nepos eorum, dederunt etc. de Las Escuras, etc.

(f° 68 v°)

Gerardus et P. de Sancta Alveria[159], fratres, dederunt et concesserunt Deo, et B. Marie, et ecclesie Cadunii, IV denarios quos habebant censuales in manso de Lussoleriis. Hanc donationem fecerunt in cimiterio de Sancta Alvera, in manu R. abbatis Cadun., coram his testibus Raimundo de Pailaroaco, priore, Aimone, canonico sacerdote etc., P. vocario milite, Ademaro de Cunario, milite, Geraldo de Lagarda, milite.

Similiter, Aicelena de La Barda, et filii ejus P. et Ger. dederunt et libere concesserunt domui de Cadunio, in manu R. abbatis, apud Albugam, quicquid juris in supradictis mansis habebant, testibus P. priore Cadunii, Arveio de Gaschis, El. de Vallunis, W. de La Motha, W. de Marzac, militibus, in mense maio, feria V, XV solidos.

(f° 69)

Arsius de Clarencio, et ... dederunt et libere concesserunt Deo et Beate Marie de Cadun., quicquid juris vel dominii habebant in manso de Obscuris, etc. Hoc fecerunt apud Clarencium mense maio, die dominica, in domo Arzii de Clarencio, in manu R. abbatis Cadun.; testibus Gaucelino Raimundi, monacho diachono, W. Clarencii, capellano, Arzio de Clarencio, et duobus militibus Templianis, W. P. et P. Jordani, et El. Seguini, et El. de Rossilla, militibus, et aliis pluribus, LX sol. Hoc donum fecit similiter et concessit Azius Galardi de Clarencio, nepos Alcherii de Clarencio, eadem die, apud castrum Ameliacum, sub ulmo, pro salute anime sue, et anime patris sui, et matris sue tantum, in manu R. Cadun. abbatis, testibus Gaucelino Raimundi monacho diacono, Girberto de Vernia, et Isarno filio ejus, Iterio de Ameliaco, sororio supradicti Arzii, et W. de Ameliaco, fratre Iterii, et Raimundo de Cause, militibus, et aliis viris, et omnibus fere ejusdem castri dominabus.

Belsom de Clarencio, et B. de Claromonte frater ejus, dederunt et libere concesserunt Deo et ecclesie Cadun. fidele manutentum suum, et quicquid juris, quicquid dominii habebant in manso de Lussoleriis.
Guillelmus Petri, et Raimundus Petri, milites de Longaco, et mater eorum, dederunt etc.. apud Clarencium etc.

El. de Monteclaro dedit etc. in manso de Las Escuras, in manu R. abbatis Cadun., eadem die, in municipio suo, quod vocatur Lastela, testibus P. Cadun. priore, P. Cellarario, Montisclari capellano, P. de Sancto Georgio clerico, Ebrardo Cabocio, milite et aliis.

Bertrandus de Chamlazaco, et uxor ejus Serena, et Geraldus frater supradicti Bertrandi, dederunt etc. Factum est hoc in capella Limoliensi, in manu Ramnulfi, Cadun. abbatis, anno ab Incarnatione Domini, M C LVIII epact.... XV kal. julii. Hujus rei testes S.P. Brunus, monachus et sacerdos, Bertrandus de Longaco, P. de Spinacia, milites, Stephanus Limoliensis capellanus, W. de Sancto Martino sacerdos, P. de Ponte, burgensis de Limolio, Seguinus Passatoz, et Eblo, clientes.

(f° 70v°)

Girbertus de La Vernia et filii ejus Ysarnus et Girbertus et uxor ejus Alpaxis dederunt Deo, etc. in manu R. abbatis, pro salute animarum suarum, et pro filia sua, quam predictus abbas monacham fecit in Liguriensi congregatione, quartum et ublias, scilicet eminam frumenti, et II solidos etc. Hanc donationem fecerunt apud Claromontem, in domo sua, in festivitate Sanctorum Innocentium, videntibus et audientibus G. Vicario, sacerdote, R. W. et filii ejus, W. de Arnaldo, Hel. Alcherii, Fulcone et Hel. de Vernia, fratribus, R. Bernardi, militibus, Oliverio de Mauriaco, et aliis.

(extrait du Cartulaire de Cadoin, f° 67 et suivants).

f° 146 r° (vers 1158)

Lettres d’Henri II, roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine et de Normandie, en faveur de l’abbaye de Dalon ; données à Périgueux en présence de Robert de Mareuil, archevêque de Bordeaux, d’Isarn de Montancés, de Pierre de Grimoard, chanoine de Saint Front et autres.

Henricus rex Angliae et dux Normanniae et Aquitaniae, et comes Andagavensis, omnibus praepositis et ministris suis de Xanctonia, salutem. Praecipio quod monachi de Dalone quieti sint de pedagio salis, et de aliis consuetudinibus rerum omnium quas ipsi emerint vel vendiderint ad victum vel vestitum eorum, et quas homines sui affidare poterunt esse suas proprias. Et prohibeo ne quis eis super hoc injuriam aut contum etiam faciat. Testes Raimundus Burdegalensis archiepiscopus, Geraldus Lemovicensis episcopus, Issarnus de Monte Inciso, Petrus Grimoardi, canonicus Sancti Frontonis, Guido de Veraco, apud Petragoras.

(Bibliothèque nationale mss. de Baluze, extrait du Cartulaire de l'abbaye de Dalon, écrit de la main de Baluze, f° 29, et de l'original, f° 71).

f° 146 v° (1159)

Donation faite à l’abbaye de Chancelade, par Pierre de Périgueux des Arènes, frère de Plastulphe et d’Olivier des Arènes ; laquelle fut confirmée dans la suite, par Hélie de Périgueux des Arènes, son fils.

Petrus de Petragoris de Las Arenes, frater Plastulphi et Olivarii de Las Arenes, dedit domui de Cancellata, in manu Helie abbatis, XII denarios Petragoricens., in terra de La Ferreria etc. Hoc donum fecit in sua ultima egritudine, et sepultus fuit apud Cancellatam. Longo posto tempore, Helias de Petragoris de Las Arenas, ejus filius, neposque Oliverii et Plastulphi, dedit pro anima Petri Helie sui germani, sepulti juxta (ou prope) patrem suum in Cancellata, XII denarios, in ortis qui sunt inter civitatem de Petragoris, et villam Sancti Frontonis, in manu Geraldi abbatis. Hoc donum fecit supradictus Helias de Petragoris, intra muros de Las Arenas, inter turrim suam, et turrim Plastulfi, avunculi sui, testibus supradicto Plastulfo, Petro d'Agonac, canonico Sancti Stephani, et aliis.

(extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 39 v°).

f° 147 r° (vers 1160)

Lettre par laquelle un moine nommé Héribert, nous apprend qu’il s’étoit élevé de son tems, dans la province de Périgord, une nouvelle secte d’hérétiques dont le chef s’appeloit Pontius.

Omnibus christianis notum esse cupio ego, Heribertus, monachus  ut ei agant a pseudoprophetis, qui christianitatem pervetere  nituntur. Surrexerunt enim in Petragoricensi regione quam plures heretici, qui se dicunt apostolicam vitam ducere, carne non comedunt, vinum non bibunt, nisi permodicum tertia die, centies in die flectant genua, pecuniam non recipiunt illorum[160] autem secta valde persevera est ; Gloria Patri non dicunt, sed pro Gloria Patri, « quoniam regnum tuum, et tu dominaris universae creaturae[161], in saecula saeculorum, amen ». Eleemosynam nihil esse, quia unde feri possit, nihil debere possideri. Missam pro nihilo ducunt, neque communionem percipi debere dicunt, sed  fragmen[162] panis. Missam  si quis cantaverit, seductionis causa, nec canonem dicit, nec communionem percipit, sed hostiam juxta aut retro altare, aut in missalem projicit. Crucem seu vultum Domini non adorant, sed adorantes prohibent; ita ut ante vultum Domini dicant : « ô quam miseri sunt qui te adorant ! » psalmo dicente, simulacra gentium etc. In hac seductione quam plures non solum nobiles propria reliquentes, sed et clerici, presbyteri, monachi et monache pervenerunt. Nullus enim tam rusticus est, si se eis conjunxerit, quin infra octo dies tam sapiens sit litteris, ut nec verbis, nec exemplis amplius superari possit. Nullomodo detineri possunt, quia si capiuntur, nulla vinctione possunt servari, diabolo eos liberante, est ita universi[163], ut sperent et velint invenire eos qui se crucient et morti tradant : faciunt quoque multa signa ; nam sicubi ferreis catenis vel compedibus vineti missi fuerint in tonnam vinariam, ita ut fundus fursum vertatur, et custodes fortissimi adhibeantur, in crastino non inveniunt, quo adusque se voluntarie representaverint, vas vini vacuum ex suo vino parumper immisso in crastino plenum invertitur[164][5]. Alia quoque permulta et mira faciunt, princeps eorum Pontius vocatur.

(Imprimée dans Dom Martène, Thesaurus novus anecdotum, tome I, col . 453, sub titulo « Epistola Heriberti monachi  de hereticis Petragoricis » – circa anno M.C.LX., ex  ms. Elnonensi).

C’est par erreur que Dom Martène le nomme Ponnus ; son véritable nom étoit Pontius (Pons) : c’est ainsi qu’on le trouve écrit dans Mabillon, et dans une ancienne copie manuscrite de cette lettre, qui m’a été communiquée.

Il est fait mention de cette lettre dans la Table chronologique des chartes et diplômes concernant l’Histoire de France par M. de Bréquigny, tome III, p. 291, en ces termes : « Charta qua Heribertus monachus notum facit hereticos quam plures in Petragoricensi regione surrexisse, quonim princeps Ponnus[165]. » Dom Martène, Thesaurus anecdotum, tome I, col. 453, ex ms. Elnonensi, circa annum 1160. = Mabillon, Analecta, p. 483.

Geoffroi du Vigeois nous apprend dans sa Chronique, cap. 64 (Labbé éd., Nova Bibliotheca, mss. libr., tome II, pp. 315-316) qu’il y avoit vers le même tems, en Périgord, une femme nommée Pontia, probablement de la famille de ce Pontius, qui périt dans une inondation extraordinaire arrivée à Sarlat, vers l’an 1166, en punition des choses inouïes, dont elle s’étoit rendue coupable envers le sacrement de l’eucharistie. Voici les propres termes de la chronique :

« Rivulus quidam Sarlatum transiens, orta tempestata, instantum exerevit, ut repleto monasterio, linteamina  altarium irrumperet, libros delevit  et pallia. Guillermus Dual monachus, qui miles exstiterat, in capitulo, et plures utriusque sexus in burgo, pridie ante vigilias apostolorum Petri  et Pauli, circa horam nonam enecavit : Pontia interiit, que de corpore Christi quadam fecerat inaudita, pro quibus contigisse nullus ignorat. Sed ista latius in libro miraculorum Sancti Pardulphi narrabo, ubi  multa de sacrosancto mysterio, ad correctionem multorem, si Deus permiserit, proposui tractare. »

f° 148 r° (vers 1160)

Fragment d’une chronique, écrite en françois dans le XIIème siècle, contenant des particularités curieuses sur la reine Eléonore de Guyenne.

Depuis cette heure que Godefroy de Bouillon et la baronnie de France orent conquis Antioche et Jerusalem, et il orent remis la chrestianté dedans, qui par tout temps en avoit esté hors mise, n’orent chrestiens victoire contre Sarrazins en la tierre de Surie, fors seulement d’Acre qui fu conquise ou temps Sallehadin au tems de roy Phelippe, dont le duc de Venisse conquit, qui estoit aveugles. Si advint au temps après la mort Godefroy et le roy Baudoin son frere, qui furent roys de Jerusalem, li ungs après l’autre, que il ot ung roy en France, qui ot nom Raoul le Justiciers, et pour ce avoit-il nom justiciers, que il tenoit tres bonne justice, ne pendoit pas les maufeiteurs à son brahier, si  comme font orendroit les mauvais princes, qui desirent les meslees et les maux afferes à faire pour leurs bources emplir mauvaisement, ne leur souvient pas l’escripture qui dist par la bouche le roi David le prophète, faittes jugement de justice en tous temps, cil roy Raoul eust de sa fame II enfils. Ly ainsné ot nom Robert, et li mainsné ot nom Loys … Cil Robert estoit de petit estiat, et neant ne savoit ; et Loys estoit plus sage et plus entandant. Si avint que le roi leur pere morust, et li convint paier la debte de la mort que nous paierons tous. Et s’assemblerent li per et li baron de France, pour faire roy de l’ainsné frere, mais il y oust un des pers, qui moult estoit sage et trueux, qui dist :

« Bios seigneurs, se vous me crées, nous ferons roy de Loys, qui es sages, et bien avisés, et vous vées bien que Robert ne scet neant et se vous en faires roy, ce regnes en porra bien enpirier, et entre nous mestre grant descort. Grant mestiers est à nous et au peuple qu’il ait roy en France, qui gouverne le roiaume. Vous savés comment il est de Monseigneur Robert, et Dieu le scet que je ne le dis se pour bon nom, et autant m’est l’ainsné que le mainsné. Si en faites ce que Dieu vous enseignera por bien ».

Parfoy dient li baron et li per, il nous semble que vou dites bon, et nous en avés montré bonne raison, et ainsi s’accorderent tous au mainsné, et fut sacré Roy à Rains, et oings de la Saincte Empoulle, que Dieux envoya du ciel en terre, à St Rémi de Rains. Et de Monsieur Robert, firent comte de Dreux, et il s’en tint pour bien paiés, car il ne savoit que ce montoit. Et de celui Robert issirent les Robertois, et dient encor que l’an leur faisoit tort du royaume, parce qu’il estoit ainsné.

Or recommansons à notre matière. Li barons s’acorderent que le roi fust mariés, et li donnerent la duchoice Elionour, qui fust molt mal fame ; et estoit duchoice de Normandie et tenoit le Maine, Poitou et Anjou, et Limoges et Touraine, et bien trois tant de terre que le roi ne tenoit.

Or avint il que il li prist taslent d’aller outre mer, et volantiers maist conseil a delivrer la Saincte Terre des mains au Sarrasin, et se croiserent molt de gens avecque luy , et appareillerent leur meut, et montèrent en mer à une Sainct Jehan, et nagerent tant par mer, et furent un mois en la maraie des vaux et item arriverent à Sur, car plus de terre ne trouvoient, retiens à doncques à la terre Surie, et furent la tout l’iver après, et séjournèrent à Sur, et plus n’i faisoient que le sien dépendre. Quant Sallehadin vit et et persant la moliesse du roy et sa niceté, si li manda par plusieurs fois bataille, meis li roys ne s’en voult à plus mettre, et quand la roine Elionour vist la defaute que li roys avoit en soy, et elle oit parler de la proesse et du sens Sallehadin, si l’aima parfaitement en cuer, et li manda par un sien druchement, salus, et volantiers seust se il la peust enmer, elle le prendroit à seigneur, et relenquiroit sa loy. Quand Salehadin l’entendi par sa lettre que li druchement li ot baillée, si en fust molt liés, car il savoit bien que c’estoit la plus gentis fame de la Crestienté et la plus riche. Si fist arriver une galie et mouvoir d’Escalonne, où il estoit, et alla à Sur, a tout le druchement, et arriva à Sur, un poy devant la mie nuit, et le druchement monta à mont, par une fauce poterne, en la chambre de la roine qui l’atendoit. Quant elle le vit, si li dist : qu’elles nouvelles ? – Dame, dist-il, acester la galie toute preste que vous atant, or du haster que vous ne soyez aperceue. Par foy, dist la reine, c’est bien dist. Atant prist deux de ses damoiselles, à tous ses coffres bien garnis d’or et d’argent, et les en vouloit faire porter en la galie, quant une de ses damoiselles s’en aperceut et se parti de la chambre au plus loyement que elle peut, au lit le roy ; si l’esveilla et li dist : malement est, Madame s’en veust aller en Escalone avecques Salahadin, et la galie est au port qui l’atent ; pour Dieu, sire, hastés-vous ! Quant le Roy l’oy, si saut sus, et se vest et atourne, et fait sa mesniée armer, et s’en va au port, et trouva la roine qui estoit ja d’un pié dedans la nef, et il la prant par la main et la ramena arriere en sa chambre, et la meniée le roy retindrent la galiée et ce qui estoit dedans, car ils furent surpris que ils n’orent pouir de euls deffandre. Et li roy demanda à la roine, pourquoy elle vouloit ce faire. En nom Dieu dist la royne, pour votre mauvestié, car vous ne valés pas une pomme porrie, et j’ay tant oy dire de bien de Sallehadin, que je l’aime miex que vous, et sachiés que de moy tenir ne jouirés vous ya. Atant la laissa ly roy, et la fist très bien garder, et heust conceil qu’il en feroit. Et puis s’en revint en France, que ses deniers li estoient faillis, et il n’avoist la sehompte non. S’y remonta sur mer à tout la royne, et s’en revint en France, et pris conceil à tous ses barons, que il en feroit de la royne, et leur compta coment elle avoit ouvré. Par Dieu dient les barons, le meilleur conceil que nous vous povons donner, c’est que vous la lessiés, car c’est un diables, et se vous la tenés longuement, nous créons que elle vous face …… et en sur que tout vous n’avés nul enfant de lui …... A ce conceil se tint le roy, miels li fust qu’il l’eust enmurée, si li demourascent ses grans terres, sa vie, et ne fucent pas avenus les maus que en vindrent, si comme vous orrez contensi avant. Et insy envoya li roys la royne Eliennour en sa terre ; et la manda maintenant le roy Henry d’Angleterre, celuy qui fist occire St Thomas de Cantorbiere, et il vint volentiers, si l’espousa et grande et riche et mena la royne en Angleterre, et la tint tant que elle ot III fius de lui, dont le mainsné heut nom Henry au court mantel, et li autre heut nom Richard, qui fu preus et hardi et larges et chevalereux, et li tiers eut nom Jehan, qui fu mauvais et desloyaux et mescreant en Dieu.

Cy vous lairons ung poy ester du Roy Henry et de ses enfans. Sy vous dirons du roy Loys qui fu sans fame. Ses barons li distrent que Henry compte de Champaigne qui tant fu larges, avoit une fille belle et gente, et ot nom Alés, et seur germaine à l’archevesque Guillaume Blanchemain qui tant valut en son, qui restabli aquimage à Rains.

Sire, dient les barons, nous tous louons que vous la pregniés à fame, car nous ne véons où vous pensiés miels faire. Ly roy les crust, et manda au compte Henry que il envoiast sa fille, et il la prandroit à fame ly quens li envoia volentiers, et le roy l’espousa ; et tant firent ensemble qu’ils heurent I fils et une fille. Le fils fu appelés en baptisme Phelippes, qui molt valut, et la demoiselle eut nom Agnès. Et tant crust le fils et en manda que il fu en l’aage de xvi ans, li roy son père vist l’enfant bel et preus, et savoit de soi, qu’il estoit doubtés de ses enemis. Si voult et fist par conseil que son fils fu coronés à Rains le jour de Tous Sains, en l’an de incarnation notre Seigneur M. C. et XXIIII [M. C. IIIIxx] par la main l’arcevesque Guillaume Blanchemain qui ses oncles estoit, et à son disner le servi le roy Henry d’Angleterre à genouil, devant lui. Or avint poy après que le roy Loys son pere, que l’on apeloit par Diu, acoucha au lit mortel, et le convint partir de cest siècle, et morut, et fu enterrés vithement avecques son père le roy Raoul le Justicier, et le roy Henry commenca terre à tenir et tousiours croistre de mieuls en mieuls, et il estoit bien mestier que il n’avoit pas plus de XL. M. libres de terre.

(Bibliothèque nationale, mss. d’Estiennot, Fragm. hist. Aquit., tome IX p. 329 – 160, sub titulo sequenti «  Item aliud chronici fragmentum, de rebus gestis a Radulfo, Roberto, Henrico et aliis Francorum regibus, ab anonymo, Sylvae Majoris, ut puto, monacho, circa annum MCLX conscriptum ». Ex ms. eod. Sylvae Majoris).

Ce fragment de chronique ne peut être envisagé que comme un tas de rapsodies et de mensonges. L’auteur qui est un ignorant grossier, et un faussaire maladroit, vivoit probablement dans le XIVème siècle, et j’imagine que cette pièce est sortie de la même boutique que le testament de Subsol, prétendu vice-roi de Grignols.

Je voudrois savoir où cet imposteur a puisé que le roi Louis le Jeune eut pour père un nommé Raoul le Justicier, et qu’il eut pour frère ainé Robert, comte de Dreux ; que la couronne de France étoit pour ainsi dire élective, et mille impertinences pareilles, toute cette prétendue intrigue de la reine Eléonore est un conte fait à plaisir, et un roman forgé par quelque fourbe ignorant et obscur, qui a très bien fait de garder l’anonyme.

Note C.R.

Cette « fantaisie », me semble-t-il, a été simplement recopiée, presque mot à mot, à partir le récit du « ménestrel de Reims ». Au-delà des invraisemblances historiques contenues dans ce texte[166], l’auteur a cependant fort bien appréhendé les conséquences historiques de la rupture du mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Louis Le Jeune et de son remariage avec Henri II Plantagenêt (voir à ce sujet Jean Favier, Les Plantagenêts, Fayard, 2005).

f° 150 r° (1161)

Donation faite à l’abbaye de Chancelade, par Olivier et Plastulphe, frères, et par Hélie de Périgueux, et Pierre Hélie, son frère, leurs neveux et autres.

Oliverius et Plastulfus, fratres, et Helias de Petragoris, et Petrus Helie, frater ejus, nepotes predictorum Oliverii et Plastulfi, dederunt Deo et S. Marie de Cancellata, etc. Testibus Iterio de Petragoris, decano, et Petro d'Agonac, canonico Sancti Stephani, Helia de Cropta, penitencario, et Helia de Vegognac, archipresbitero, et Raimundo de Castello Novo, preposito, et Helia de Charrof, capellano Sancti Stephani, et Helia de Sarnac, clerico, W. de Senelac, clerico, Grimoardo, fratre dicti Helie de Petragoris, etc. Palaina, uxor Oliverii, et Petronilla, uxor Plastulfi similiter dederunt etc. Emes de Petragoris, frater Lamberti, dedit, etc. in manu Helie abbatis, in civitate, juxta monasterium Sancti Stephani, testibus Fucaldo Gaufre, et Petro de Malaguisa, militibus civitatis, et Gaufrido de Vernio, Sancti Stephani canonico, et W. Gaufre, archidiacono, et Helia de Vegugnaco, archipresbitero, et canonico Sancti Stephani, etc. Actum in civitate Petragor., in domo Gaufridi de Vernio, anno ab incarnatione Domini M C LXI. (date de la 1ere donation)

(Extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 33 v° et 34)

f° 151 r° (1163)

Acte par lequel Renaud, vicomte de Gimel, donna à Raimond II, vicomte de Turenne, le château, la terre et seigneurie de Gimel et ses dépendances, les reprit de lui en fief, et lui en fit hommage.

In nomine Domini. Notum sit omnibus praesentibus et futuris, quod Rainaldus, vicecomes de Gimel venit ad Torenam, ante Raymundum, vicecomitem de Torena, et spontanea voluntate se ipsum, de omni alodo et terra sua, devestivit, et praedictum Raymundum investivit, dans ei castrum de Gimel, et omnia quae in ipso castro vel extrinsecus habebat, videlicet burgos, ecclesias, villas, mansos et quaecumque deinceps habere vel adquirere poterit. Deinde ipse Raimundus dedit eidem Rainaldo ad feodum, praedictum castrum et terram, pro isto vero feudo, idem Rainaldus fuit homo litges praedicti vicecomitis Raimundi, et firmavit ei ac juravit castrum de Gimel cum omni predicta terra, ut quocumque tempore, vel quocumque modo ipse Raimundus vicecomes Torenensis, vel ejusdem successores, jamdicto Rainaldo et ipsius successoribus castrum de Gimel sibi reddi petierint, omni fraude remota, sine ulla dilatione, aut occasione reddatur eis. Notum sit etiam quod idem supradictus vicecomes de Gimel dedit eidem Raimundo Torenensi vicecomiti quicquid in villa d'Albinac, et in omnibus sibi adjacentibus habebat, etc. Hoc donum fecit ipse, et idem Raimundus etiam tunc priorem d'Albinac per manum accipiens, tradidit Raimundo vicecomiti, ut ea quae praedicto Rainaldo debebat, vicecomiti Torenensi deinceps, et omni generi suo persolveret. Huic rei testes sunt Stephanus de Scoralia, Raimundus de Cornilio, Elias de Favars, Aimericus de Salainac et Manoaldus frater ejus, Oliverius de Curamonta, et Wido frater ejus, Pontius de Vairac, Cornelius de Croissa, et Geraldus filius ejus, Ugo Delespinatz, Ugo de Noaillas, Gauzbertus de Ventedorn, Phaiditz de Torena et Petrus filius ejus, et multi alii. Facta sunt hec apud Torenam, in aula vicecomitis, VII kal. februrarii[167] , feria VI, luna VII, anno Incarnationis Dominice M CLXIII Ludovico Rege[168] regnante, Geraldo episcopo Lemovicis praesidente.

(imprimée dans Justel, Preuves du Livre I de l'Histoire de la Maison de Turenne, page 34, ch. 13. Extrait des titres de la maison de Turenne).

f° 152 r° (1166)

Charte par laquelle Hélie de Comarque, abbé de Toutoirac, promet soumission et obéissance à l’abbé d’Uzerche, en exécution d’un jugement rendu par Jean d’Asside, évêque de Périgueux.

Notum sit praesentibus et futuris quomodo Elias de Comarcha abbatiam Tusturiacensis ecclesiae juste et violenter obtinuit contra jus et tenorem hujus monasterii, quod in ecclesia Tusturiacensi, possessione et dono Petragoricensis episcopi constat habere. Pro qua violentia et usurpatione, ante praesentiam domini Johannis Petragoricensis episcopi a Domno Petro abbate Usercensi advocatus fuit in causam. Sed scriptis nostris et testibus etiam idoneis, ex dono et ex possessione apud Petragoras memoratus episcopus, ante presentiam suam judiciario ordine, visis et auditis presentibus clericis ipsius sedis videlicet Guillelmo Jordani archidiacono, Stephano de Salis archidiacono, Elie de Marolio archidiacono et aliis multis, recognita hujus rei justitia, et etiam praefatus Elias ex mandato et ex praecepto praedicti episcopi Uzercam venit. Atque in capitulo Usercensi, praesente domino Geraldo Lemovicensi episcopo, Petro monasterii archidiacono, Hugone de Gimell decano, fratrumque conventu, obedientem de Petro abbati esse promisit, et juxta morem et preceptum regule professionem fecit, coram praedictis testibus, continentem hunc modum:

Ego, Elias, abbas Tusturiacensis, promitto subjectionem et obedientiam secundum regulam Sancti Benedicti, Petro abbati et successoribus ejus canonice substituendis, et capitulo Usercensi in perpetuum, et propria manu signo. Testes sunt hujus rei Fulcodius Tusturiaci et Arnaldus de Branda. Tentum est anno M° CLXVI°, idus Aprilis.

(Bibliothèque nationale, copie du Cartulaire de l'abbaye d'Uzerche, par M. Baluze, p. 49 du cartulaire - f° 44) J'ai corrigé la date, et au lieu de 1206, j'ai substitué 1166, parce que c'est l'époque à laquelle vivoient Jean évêque de Périgueux, et les abbés d'Uzerche et de Tourtoirac, et l'évêque de Limoges.

f° 153 r° (1167)

Donation du mas de la Treilas, faite à l’abbaye de Dalon en Limousin par Raimond vicomte de Turenne et ratifiée par Talleyrand, son gendre.

Ego Raimundus vicecomes Turennensis, dono et concedo Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonis, in perpetuam eleemosymam, in manu Domni Amelii abbatis, mansum de Las Treilas, cum omnibus pertinenciis suis. Et ego Talairans, gener predicti vicecomitis, hoc idem donum, sicut supra scriptum est, praefatis fratribus Dalonens. in perpetuam eleemosynam dono atque concedo. Factum est hoc apud Martellum, anno ab Incarnatione Domini MCLXVII.

(Bibliothèque Nationale, 13e paquet des armoires de Mr de Baluze, parmi les papiers non reconnus. Vol. petit in 4° couvert en parchemin, f° 59, copie sur le Cartulaire original de Dalon, f° 110).

f° 154 r° (1168)

Donation faite à l’abbaye de Chancelade, par Hélie de Périgueux, et Pierre Hélie, son frère, chevaliers ; neuf ans après la mort de Pierre de Périgueux, leur père.

Anno ab Incarnatione Domini MCLXVIII, mortuo jam novem annis transactis, Petro de Petragoris de Las Arenas, filii ejus Helias de Petragoris, et Petrus Helie frater ejus, jamdiu facti milites, et terram suam libere tenentes, venerunt Cancellatam, et dederunt ... quicquid aliquo modo requirere poterant in terra sive silva de Villanova, quod donum etiam cum patre suo jam fecerant etc. 

(extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 187 v°).

f° 154 v° (1168)

Donation faite à l’abbaye de Cadouin par Pérégrin de Castillon, en présence d’Elbon de Saint-Astier, et autres.

Notum sit omnibus, etc. quod Peregrinus de Castellione, miles, filius Ysabe, filie Petri de Castellione, uxoris Grimoardi de Balene, pro salute anime sue, dedit in manu Petri Cadun. ecclesie abbatis, etc... Hoc factum est anno ab Incarnatione Domini M C LX VIII, videntibus et audientibus Eblone de Sancto Asterio, Ugone de Gavaudu, Audoino de Selenac, Helia de Cosens, et Otone filio ejus, Bertrando de Bonagas, Ramnulfo Goliast, etc.

(extrait du Cartulaire de Cadoin, f° 44 v°).

f° 155 r° (1176)

Lettre de Henri, abbé de Clairvaux, à un prince qu’il ne nomme pas, pour recommander à sa bienfaisance le monastère de Pérouse, réduit à sa plus grande détresse.

Filia nostra pauper et modica domus de Perosa, fructus quos rigidor inter petras gleba non germinat, ab uberioris fundi benignitate mendicat, et quia non habet quo sustentetur ex proximo, victus sui stipem quaerere cogitur ex longinquo. Hinc est quod cum sub umbra alarum vestrarum qualecumque illud suae sustentationis remedium invenisset, locum sibi ad latus vestrum in plurima anxietate constituit, non tam de soli fertilitate secura, quam de propagandis vestrae dilectionis ubertate sollicita. Odorata est enim in vobis odorem suavitatis et gratiae, quasi odorem agri pleni, cui benedixit dominus. Quocirca rogamus et petimus ut vos penuriam, fiduciamque ipsius miseratione debita contemptantes, eam a latere vestro minime repellatis. Quatinus misericordia super exaltata judicio, eo securius caelestia vindicetis, quo etiam indebite terrena dimittitis, Sciat cum Ruth Moabitide ad agrum se venisse potentis Booz, qui feminam alieni genam et ignotam, non solum a colligendis frugibus non abegit, sed etiam materiam sibi compendii pleniori indulsit.

(imprimée dans Martène, Thesaurus novus anecdotum, tome I, col. 578 ed. Paris in folio 1717, sub hoc titulo: "Epist. III (Henrici abbatis Clarevallensis), ad principem precatoria, commendat ei monasterium de Perosa", ex ms. Clarevallensi).

Note: il est fait mention en ces termes, de cette lettre, dans la Table chronologique des chartes et diplômes par Mr de Bréquigny, tome III, p. 520 an 1176: "Epistola Henrici abbatis Clarevallensis, ad anonymum, cui monasterium de Perosa commendat, coactum victus sui stipem quaerere". Martène, Thesaurus anecdotum, tome I, col. 578, ex ms.

 

f° 156 r° (1178)

Lettres de Raymond II du nom, vicomte de Turenne, par lesquelles il permet un duel solennel en l’Isle de Beaulieu, dans son vicomté de Turenne, entre Hugues de St Céré, et Aimeri de St Céré, accusé d’avoir tué par trahison Astorg de St Céré, frère de Hugues ; auquel assistèrent Adémar, vicomte de Limoges, Archambaud, vicomte de Comborn, le vicomte de Gimel, Talleyrand, les seigneurs de Lastours, de Chabanois, de Castelnau, de Gourdon et autres.

(transcription Jean Roux)

Sciant omnes tam presentes quam futuri. Que per la senioria quel coms Willelmes d'Alvergne avia à Sain Ceré, donada al vescomte Raymun de Torena, bigalz de Sain Ceré, en ygo, vengo devan lo vescomte Raimun, cum devan sor senior, cui ome litgeero, pel do quel coms d'Alvergne avia faih al vescomte de Torena, de tota la senioria, que avia en lor in el castel e eil, et tute li autre senior del castel, per com mandament del comte, aura faih al vescomte las litjunzas que devit far al comte; e appellero Aimeric de S. Ceré de traicio den Austore de S. Ceré son parer, quera fraira d'Ugo, e cosis Rigal, e den Bertran de S. Ceré, que avia mortz lo primier dilus de Caresme, sequentre la messa, quant ago a orada la croz nostre senior, que l'ospitalers de Jerusalem avia aqui aportada, e den Aimeric son paire, cui pres aquel, meeis jorn, e den Barnairet, e den Bertran garnere del castel que lor tole aquel meeis jorn, que lor avia fermat e jurat. Aimerix de S. Ceré responies aquest apel e dih que daizo non era tracher; que mal estans ab totz a quelz et avialz desfiatz dinz lo castel e de fors, li altre que apelano n'Aimeric Escondissa lo destiam dinz lo castel pois après aquesta razo emoltras d'altras que ago dih ambas las patroas; conoc lou cortz de lor senior lo vescomte quen Aimerix se devia defendre per batalia, que tracher no fos ab cavaler que fos sor pars de riqueza e de grandaza en Aimeric auteger lo jugament, e dih que volunters s'en defendria si en la corz de so senior lo vescomte avia dih. Pois que lo jugamenz fon autra iatz per ambas partz. Lor senior lo vescomte, donec lo jorn à Belloc, per la batalia far, aquest jornz que los donec, fo lo martz primiers sequentre la octava S. Alari. Quant aquest jornz fo avengutz, lo senio lo vescoms vene à Belloc, et ab lui n'Aimars lo Vescoms de Lemotgas, en Arcambalz lo vescoms de Comborn, en Elias son filz, en Elias lo vescoms de Gimel, en Talairanz, eil senior Las Tors, en Jordas de Cabannez, en Rolf de Castelnou, en Fortainers de Gordo, en Giralz, que ero fraire al vescomte Ramund, davas lor maire, et molt d'altres barons aquest meéis jorn foro ambas las partidas den Rigal de S. Ceré, et d'en Ugo, et d'en Aimeric à Belloc, devan lor senior lo vescomte, ab lor cosseil, e presentero li gran massa de cavalers, que conogues sen totz aquelz cavalers n'avia negu que fos por n'Aimeric, per la batalia far, que la cortz del vescomte avia jutgada, et quan vene à la Derrairia, lo vescoms trobec ni hu que era delz seniors de Fontangas, et avia nom Giral Vezia, e jutget lo an Aimeric per so par, per aquesta egania se tamer la batalia dal martz que fo justada troi alios, aquel ios fo facta la batalia en la cita à Belloc, ea conguda de totz aquelz que la batalia viro, fo vencutz e mortz n'Aimeric. Après la mort d'en Aimeric, Rigal de S. Ceré, en Ugo vengo devan lor senior lo vescomte, é razonèro que lor redes las messios que avias faitas per la batalia, e que lor redes la terra el poder qu'en Aimerix avia dinz lo castel de S. Ceré, ni de fors, à aquestas paralos respondet lo vescoms, e dich lor que las despessas lor faria rendre tanquam deuria, mos tot quant al avio castel, ny de fors tenia per seu, e daco no lor avia re à redre, car l'encorremenz dels traidors den esser al senior, cui es om, lo traidre no perzo que fera vejcire Rigal de S. Ceré, nun Ugo que res lo degues escaer de tots la onor n'Aimeric, lera garnitz cum lor en feres dreh al esgard de sa cort, après aquesti espos del vescomte, Rigalz de S. Ceré, en Ugo acosselero se ab sauit omes, ab tot lor cosseil quei avio, el conogo quel vescoms lor dizia ver, et que la terra et la honors d'en Aimeric tant quam n'avia dinz lo castel ni de fors per un que re nagues era loax senior al vescomte, per la traicio que Aimerix avia faita, e se per neguna dreitura re podio demandar ny querre en tot quant n'Aimeric tenia al jorn que fetz la traicio, solso e deco e autreero empatz lor senior al vescomte, ea so lignatge, a tots temps, Rigalz de S. Ceré, en Ugo, e tus li altre parcerer del castel, Giralz de S. Ceré, en Willems, en Raolf de Burbujo, e Peire Austorx lo filz Girbt(?) de Marcennac, e sobre tot aizo Bernardz de S. Ceré, lo gro que era parcerers, e oncle Aimeric al Vencut, donnet e autres e solz empatz lo dreh e la rajo que adone, avia ni avenir li podia per retorn, ni peral cossi que avenir li pogues ella partida daquel so nebot n'Aimeric al vescomte, atretal do, e atretal solta, e atretal autream cum Bernard lo gro fetz al vescomte, della onor n'Aimerix fetz sos filz aira enpatz.

Hoc totum factum est anno ab Incarnatione Domini MCLXXVIII, regnante Papa Alexandro, Luduvico rege Francorum, Henrico rege Anglorum, et Raymundo comite Tolosano, et Geraldo Caturcensi episcopo, et Lemovicensi sede jam vacante.

 

(imprimée dans Justel, Preuves du livre I de l'Histoire de la maison de Turenne, p. 35 et 36, extrait des Titres de la maison de Turenne).

 

f° 157 v°

Charte par laquelle Grimoard de Limeuil voulant renoncer au monde, se rendit à Cadoin, où il fit donation à cette abbaye, d’une pièce de terre dans le champ de Limeuil.

Notum sit omnibus tam futuris quam presentibus, quod Grimoardus de Limolio, cum venit Cadunium renunciaturus seculo, ipse et uxor sua Alais, et filii eorum Grimoardus et Aimericus dederunt et libere concesserunt Deo et Beate Marie et ecclesie Cadun. et fratribus Deo ibidem servientibus, tam posteris quam presentibus pro salute animarum suarum, quamdam peciam terre boarie sue, que vocatur campus Limolii, in manu Petri ejusdem ecclesie abbatis, et est terra ista juxta ulmum Dalcos inter viam et terminum. Hoc donum factum est in monasterio Cadunii; videntibus et concedentibus Guillelmo de Limolio, et Geraldo et Gascone, fratribus supradicti Grimoardi, Helia Ramnaldi, sacerdote, Guillelmo Helia, Ramnulfo de Sancto Eumachio, Ramundo de Gasques, Geraldo Sicardi, militibus, Petro Duran, Geraldo Rodan, Geraldo Truell, Bernardo de Lasclaca, burgensibus de Limolio. Similiter postea hoc donum concessit Bertrandus frater Grimoardi et Aimerici, in manu Petri abbatis.

(extrait d'un grand rouleau en parchemin, Arch. de Cadoin).

f° 158 r° (1178)

Donation faite à l’abbaye de Dalon, par Bertand de Born, seigneur de Hautefort.

Ego Bertrandus de Borno solvo et omnino relinquo Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonensibus, in communi capitulo Dalonensi, in manu Johannis abbatis, quicquid habebam vel calumniari poteram in omnibus possessionibus quas fratres Dalonenses in praesentiarum possident, ut deinceps libere et juste possideant, etc. Factum est hoc anno ab Incarnatione Domini MCLXXVIII.

(Bibliothèque nationale, manuscrit de Baluze, petit vol. in 4°, couvert en parchemin cotté, 13e paquet des armoires de Baluze, parmi des papiers non reconnus, f° 14, contenant des extraits écrits de la propre main de Baluze, du Cartulaire de l'abbaye de Dalon. Cette pièce se trouve au f° 22 de ce cartulaire).

f° 159 r° (1179)

Donation faite à l’abbaye de Dalon, par Bertand de Born, seigneur de Hautefort, Raimonde, sa femme, et Bertrand et Itier, ses fils.

Eodem anno (MCLXXIX), III idus junii, ego Bertrandus de Born et ego Raimunda, uxor ejus, et ego Bertrandus, et ego Iterius filii eorum, dedimus et concessimus Deo et Mariae et fratribus Dalonensibus, in perpetuam eleemosymam omnia suprascripta dona etc. Factum est hoc apud Autafort, testes Stephanus, abbas Castrensis, etc.

(Bibliothèque nationale, manuscrit de Baluze, extrait d'un petit vol. in 4°, couvert en parchemin cotté, 13e paquet des armoires de Baluze, parmi des papiers non reconnus, f° 14, extraits du Cartulaire de l'abbaye de Dalon en Limousin. Cette pièce se trouve au f° 22 immédiatement après la donation précédente).

f° 160r° (1181)

Transaction passée entre le chapitre de St Front, et l’abbaye de Dalon en Limousin, au sujet des dixmes de la paroisse de Ste Orse, et du lieu de Taillepetit : par la médiation d’Hélie de Mareuil, archidiacre de Périgueux et de Limoges.

Geraldo venerabili ecclesiae Dalonensis abbati, et universo ejusdem ecclesiae capitulo, capitulum ecclesiae Beati Frontonis Petragoricensis in Christo salutem et pacem. Cum ecclesia Sanctae Ursae cum omnibus pertinenciis suis, et decimae totius parochiae jam dictae ecclesiae ad dominium nostrum pertinerent, et vos, quasdam possessiones ad domum vestram de Tallapetit pertinentes, in eadem parochia acquisissetis, orta est contentio inter ecclesiam nostram et vestram super decimis. Nam nos de omnibus possessionibus quas in predicta nostra parochia habebatis, decimas a vobis requirebamus. Vos vero, licet decimas ex eisdem possessionibus, per aliquot annos nobis solvissetis, postmodum tamen, praetextu religionis, et quorumdam privilegionem non debere eas solvere contendebatis. De hac controversia, per manum Helie de Marolio, Petragoricensis et Lemovicensis archidiaconi, talis inter ecclesiam nostram et vestram facta est compositio. Placuit namque nobis, placuit et vobis, ut domus vestra de Tallapetit, de possessionibus quas in praesentiarum in praefata parochia habebatis, sex sextarios frumenti, ad mensuram qua apud Sanctam Ursam venditur, singulis annis, nomine decimarum, obedientario nostro persolvat, et nos eisdem sex sextariis frumenti contenti, nihil amplius nomine decimarum, a vobis de praedictis possessionibus requiramus. Inter nos autem et vos statutum fuit, ut si procedente tempore, aliquas possessiones in prenominata parochia, quocumque modo acquiriretis, de decimis earumdem possessionum, vel ad arbitrium abbatum Sancti Frontonis et Dalonensis, infra annum, amicabiliter componeretur, vel decimas deinceps sine contradictione persolveretis. Hanc itaque compositionem, communi assensu nostro et vestro, a praefato archidiacono, predicto modo formatam, et ab utraque parte susceptam, approbamus, et praesenti scripto sigilli nostri auctoritate corroboratam confirmamus, et perpetuis temporibus inviolabiliter servandam repromittimus. Facta est autem hec compositio anno ab Incarnatione Domini MCLXXXI, epacta III, concurrente III°, domino Alexandro Papa III°. Domino Petragoricensi episcopo, Philippo[169] in Francia regnante, Ricardo[170] comite Pictavensi ducatum Aquitaniae gubernante.

(Bibliothèque nationale, 13e paquet des armoires de Mr Baluze, parmi les papiers non reconnus, vol. in 4°, f° 24 et 25, pièce qui a pour titre: "Compositio decimarum cum capitulo Sancti Frontonis", tirée du Cartulaire de l'abbaye de Dalon en Limousin, f° 55 année 1181).

f° 161 r° (vers 1185)

Charte par laquelle Guillaume, abbé de Cîteaux, ratifie un accord qui avoit été fait entre les abbayes de Dalon en Limousin, et de Pérouse en Périgord, où il avoit été reglé que les religieux de Pérouse auroient le droit de faire bâtir dans le lieu nommé Sala ; et qu’il seroit permis aux deux abbayes de faire paître leurs troupeaux en commun, jusqu’à la rivière appellée Haute-Vézère.

Ego frater Willelmus dictus abbas Cisterciensis, universumque capitulum, sciri ab omnibus volumus compositionem factam inter abbatiam Dalonensem, et abbatiam de Petrosa a nobis ratam haberi et ideo confirmatam. Hujus autem compositionis forma haec est: fratribus de Petrosa licebit edificare in loco qui dicitur Sala, licet sit infra duas leugas a Podio Boscherii, et pascua usque ad flumen quod Alvesera dicitur, cum Dalonensibus communia possidere, ita tamen ut ultra flumen animalia sua in pastum non liceat deducere, sed nec ultra idem flumen quicquam amplius acquirere. De prato autem quod ipsi ante compositionem ultra jam dictum flumen acquisierent, duas partes sibi retinebunt, tertiam pro bono pacis, Dalonensibus relinquentes; ita etiam quod dicti fratres de Petrosa censum totius prati, videlicet tres solidos et tres denarios annuatim solvent item viros et mulieres, ex parte Podii Boscherii, ultra flumen commanentes ad opera sua, eisdem fratribus conducere non licebit. Poterunt etiam ipsi totam terram, quam inter grangiam suam et Alveseram eo die habebant, excolere. Dalonenses vero bordariam de Campellis, quam habebant in nemore, poterunt in culturam redigere quicquid de ea erit incultum; utrisque pascua erit communis. Item Dalonenses, ex altera parte fluminis, versus Salam, a flumine, usque ad verticem proximi montis, poterunt acquirire et colere. Ultra si quid acquisierint quoquo modo, pascua erit utrique parti communis, non cultura. Similiter fratres de Petrosa, si quid acquisierint ultra terram, quam eo die habebant, usque ad praenotati montis verticem, communis erit pascua.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, extrait du Cartulaire de Dalon, f° 26, de l'original, f° 61).

f° 162 r°

Charte par laquelle Adémar de Grimoard de Chamblazac et Aibe sa femme, étant à Ans, sous un ormeau, font donation à l’abbaye de Dalon de plusieurs rentes, entr’autres de douze deniers, monnoie de Périgord ; et donnent pour cautions Boson d’Ans, le Vieux, Boson son fils, ...

Ego Ademarus Grimoardi de Chamblazac, et Aiba uxor ejus, et ego .... et ego ... filie eorum, domus et concedimus Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonis, in perpetuam eleemosymam, unam eminam frumenti, et dimidiam eminam avenae, quam nobis debebant censualiter de terris de Vinairac, et XII. denarios Petragoricenses, VI. denarios scilicet de prato de La Verna, et II. denarios de prato del Domno, et III. del Peirat, et VIII. denarios de Poi Abel. Et ut hoc donum firmum et stabile in perpetuum perseveret, damus eisdem fratribus fidejussores et testes Bosonem d'Anz, seniorem, et Bosonem filium ejus, et Ademarum Renaudi, et Petrum Baudoi, sacerdotem de Rupe. Accepimus autem propter hoc, a praedictis fratribus Dalonensibus C. solidos minus V. solidis de caritate. Factum est hoc apud Anz, sub ulmo, in manu Guidonis de Grenizi, praesentibus et audientibus Stephano de Poi Bosches, et Johanne de Comborn, conversis Dalonensibus. Amblardus de Liver, secundus maritus praedictae Aibae hoc concessit et confirmavit, in audientia testium supradictorum.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, extrait du Cartulaire de Dalon en Limousin, f° 27, de l'orig., f° 62, à la suite de la pièce précédente).

"Il n'y a qu'un seul moyen de dater cette pièce, c'est par le gouvernement de W. ou Guillaume XIV, abbé de Citeaux, 11ème du nom. Il est le XIVe abbé de Citeaux, et fut élu en 1184, et mourut le 28 novembre 1192. J'ai placé cette charte sous l'année 1185, parce que ce fut en cette année que cet abbé vint à Grandmont en Limousin, pour terminer quelques querelles; de là il se rendit probablement à Dalon". [171]

f° 163 r° (1186)

Charte d’Hélie V, comte de Périgord, qui fait donation au chapitre de l’Eglise de St Front de tout le droit qu’il avoit sur le bois de l’aleu.

Helias comes Petragoricensis dilectis suis capitulo ecclesie Sancti Frontonis, et omnibus aliis has litteras ..... pacem, ad evitandum in posterum controversie et oblivitionis incommodum, presenti scripto tam presentibus quam futuris certum ac ......, quod ego quitavi et dimisi et omnino finivi quicquid juris habebam, et pro me pro meis, in nemore quod Alodium vocatur. Et volo et concedo ... de cetero ecclesia Sancti Frontonis predictum Alodium immune in omni pace et absque omni contradictione mei et meorum in perpetuum possideat et donet ad excolendum, si voluerit; hoc idem dimisit et finivit Helias Talairandi filius meus. Ut autem hec mea concessio in ecclesia Beati Frontonis publice facta, perpetuum robur obtineat, presens meum scriptum fieri, ac sigilli nostri munimine corroborari precepi. Hujus autem rei testes sunt A. cantor, Eblo sacrista, P. cellararius, P. de Lois, He. de Chassens, canonici, Emenos de Peiregurs, Iterius de Peiregurs, Raimundus Gaufridi, et multi alii. Factum est autem hoc anno ab Incarnatione Domini M° C° LXXX° VI°, pontificatus Domini Urbani, pape III, anno I.

(original en parchemin aux archives du chapitre de Périgueux, scellé d'un sceau, qui est perdu, il ne reste que l'attache en peau blanche, qui est fort longue. Le nom du Comte et celui de son fils est abrégé de cette manière, He.)

f° 164 r°

Donation faite à l’abbaye de Chancelade, par Hélie de Talleyrand, comte de Périgord, et Raimonde, dame de Montpon, sa femme.

Helias Talairanz comes Petragoricensis, et Raimonda comitissa, uxor illius, pro salute animarum suarum, dederunt Deo et Beate Marie et fratribus Cancellata, ubicumque habitent, in omnibus obedientiis eorum, lo peatge e la venda de omnibus rebus suis, in tota terra sua, et specialiter in loco de La Landia dederunt lo chalfatge et lo pastenc animalibus suis, et opera necessaria domibus suis in bosco de Bures, in sua parte. Hec dona fuit supernominatus comes in castello de Monpao, quod pro uxore sua Raimonda possidebat, en la Sala Comtal, in manu domini Arnaldi prioris de Cancellata et de Landia, videntibus et audientibus Augerio capellano de Monpao, et Arnaldo Raembert presbitero, et Airone de Monpao, et Geraldo Bego, et Arnaldo de Sancto Asterio militibus, et Stephano Artaut, preposito comitis, et Aimerio Delsol, et Petro de Basatz.

(Cartulaire de Chancelade, f° 62).

f° 165 r° (1189)

Donation faite à l’abbaye de Dalon, par Bertand de Born, seigneur de Hautefort, et par Bertrand son fils ; de tout le droit qu’ils avoient au mas d’Urtic, et à Puy de Conches.

Ego Bertrandus de Born, et ego Bertrandus filius ejus, damus et concedimus Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonis, in perpetuam eleemosymam, totum ex integro quod habebamus in manso Urtic et in condaminis de Podio de Conchis, libere in perpetuum possidendum.

Ego Helias de Telol, et ego Fulco, et ego Fulcherius fratres, damus et concedimus Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonis, in perpetuam eleemosymam, bailiam mansi Urtic et condaminarum Podii de Conchis, quam bailiam prius concesseramus et dederamus domino Bertrando de Born et filiis ejus. Et sciendum quod ego, Bertrandus de Born, et ego Bertrandus filius ejus, dedimus et concessimus hanc bailiam, in perpetuam eleemosymam, Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonis. Notandum quoque quod Bertrandus de Born petiit benigne atque humiliter a domno Geraldo, abbate Dalonensi, et a fratribus Dalonis, ut omni die una praebenda tribuatur in eleemosymam pauperum ad portam, tam pro peccatis suis, quam pro peccatis parentum suorum redimendis. Hanc vero petitionem concessit Domnus Geraldus, abbas Dalonens., consilio fratrum suorum, Bertrando de Born, in perpetuum conservandam. Testes Johannes de Valairac, et Giraldus monachi Dalonenses, Petrus Guidonis de Masnes, Helias Bernardi de Pairinac, Ramnaldus Malmiros, Geraldus Ademari. Factum est hoc anno ab Incarnatione Domini MCLXXXIX, IIII kal. julii, apud Autafort, in ecclesia, in manu domni Geraldi abbatis.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, 13e paquet de ses armoires, parmi les papier non reconnus, petit vol. in 4°, f° 66, copié sur le Cartulaire de l'abbaye de Dalon en Limousin, f° 5, année 1189).

f° 166 r° (1190)

Autre donation faite à l’abbaye de Dalon, par Bertand de Born, seigneur de Hautefort, et par Bertrand et Itier de Born, ses fils.

Sequenti anno (MCXC) iterum ego Bertrandus de Born, et ego Bertrandus, et ego Iterius fratres, filii ejus, dedimus atque confirmavimus supradicta dona mansi Urtic, et condaminarum Podii de Conchis, Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonis, in perpetuam eleemosymam, in communi capitulo Dalonensi. Dedimus etiam fratribus Dalonensibus quartam partem unius mansi de Vernoil, et medietatem alterius mansi Vernoil, et medietatem bordariae Rainal, in perpetuam eleemosymam, et dominium heredum eis dedimus atque concessimus, et quicquid aliud habebamus vel requirere poteramus in supradictis terris libere in perpetuum possidendum. Testes etc. Factum est hoc anno ab Incarnatione Domini MCXC apud Dalonium, XVI kal. julii, in manu Arcambaudi prioris.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. cité à l'article précédent, f° 67, copié sur le Cartulaire original de l'abbaye de Dalon en Limousin, f° 5, année 1190 ).

f° 167 r° (1190)

Lettres d’Eléonor (Aliénor), reine d’Angleterre et duchesse d’Aquitaine, données à Périgueux, en présence d’Adémar, évêque de cette ville, de Guillaume – Amaluin de Mussidan et plusieurs autres ; par lesquelles elle accorde certain privilèges à l’abbaye de Dalon, en Limousin, et confirme les donations qui avoient déjà été faites à cette abbaye par Henri, son défunt mari, et par le roi Richard, son fils (circa 1190).

Alienor Dei gratia, Regina Anglorum, ducissa Normanniae, Aquitaniae, comitissa Andegavensis, fideli domini Regis, et suo senescallo Pictavensi, et omnibus ballivis domini Regis et suis, salutem in Domino. Noverit universitas vestra, nos in manu et protectione nostra suscepisse domum Dalonensem, cum fratribus et eorum pertinentiis, ubicumque sint. Quare volumus, et firmiter vobis, ex parte nostra praecipimus quatinus praedictam domum, abbatem et fratres, res, possessiones, jura, tenementa, et quicquid ad ipsos pertinet, sicut rem propriam dominicam nostram manuteneatis, custodiatis, protegatis et defendatis. Sciatis praeterea nos predictis monachis dedisse et concessisse, et praesenti carta nostra confirmasse quaecumque, tam de dono piae recordationis Henrici, domini quondam nostri, quam de dono dilecti filii nostri Regis Ricardi, obtinent, ut similiter de dono, concessione et confirmatione nostra, libere, quiete et honorifice habeant et teneant, videlicet immunitatem pedagii per totam terram nostram, et omnes alias consuetudines quae solent exigi a transeuntibus. Concedimus etiam eis libertatem et immunitatem banni vendendi sal suum, et usuarium in foresta de Bacones, tam de  viridi quam de sieco, quod eis necessarium fuerit ad focum et ad aedificia sua  super quibus prohibemus ne quis eis molestiam, violentiam aut injuriam seu quodcumque gravamen inferre presumat. Quod si suis forte presumpserit ex parte nostra districtius emendatis. Quae etiam ut rata sint et inconcussa permaneant, sigilli nostri impressione communimus. His testibus Bertrando  Agennensi, Ademaro Petragoricensi, Henrico Sanctonensi episcopis, Raimundo Bernardo  de Runjan, Launo Ogerii, Willelmo Amaluino de Muissidan, Hohanne de Sancto Maxentio, magistro Willelmo, eleemosynario nostro, Johanne Piner, capellano nostro. Apud Petragoras.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, extrait du Cartulaire de Dalon, écrit de la main de Baluze, f° 47. Dans l’original, f° 76, sans date).

 

f° 168 r° (1192)

Acte où il est exposé que le noble baron Aimeric de Biron avoit reçu défense de la part du roi de France, de faire aucune poursuite, ni violence contre Henri et Bernard de la Malafaia frères, damoiseaux, ni sur leurs biens et vassaux, lesquels le Roi a mis sous sa protection, en vertu de l’appel interjeté par eux, devant le sénéchal ; et ce jusqu’à ce que cet appel soit jugé. Le seigneur de Biron déclare qu’il est grévé injustement par ces défenses, et qu’il en appelle au sénéchal, et à son refus, au  Roi de France.

Notum sit quod cum en P. de Las Fosas, sirvens en Peiregort, en Quersi per lo noble senhor Rey de Fransa, et per lo senhor senescalc, per hactoritat d'un mandement à lui tramès per lo predig senhor senescalc à la estancia den Anric de Malafaia dozel, agues mes e pauzat lodig Enric en B. so fraire e lors bes, e lors hereditat, e lors homes e la garda en la comanda del predig senhor Rey, é agues amonestat, e defendut de las parts del predig senhor Rey, al notble Baro n'Aimiric de Biron, dozel, que al predig Enric, ni à sos bes, ni à sas causas, ni a sas hereditat é den B. so fraire, ni à lors homes, hon que los aguesso ab si no am sas gens, ni ab sos sirvens negunano deguda violensa, ni nortelat, ni aprimement no falsa, ni no o fassa far, ni d'avansi no los ajornès, ni far no fes aytant entro que de la appellatio facha segun que es dig, per lodig Anric, de davan lodig notble, e de sa cort, al senhor senescalc, e per lo senhor senescalc sia definida, o en sia estat a ordenat per lo predig senhor senescalc. Lo predig notbles dish e respondet al mish sirven que el avia los bes e las causas del predig Enric bandit, e los tenia à sa ma per justas causas, et per causas conogudas, e cofesadas, per lodig Enric en la cort deldig notble a manhs créedors, segun que dish lodig notbles e dish maish lodig notbles que lodig Enric era sos homs, e sos justiziables e dish mays lodig notbles, que del comandament e defendement e amonestament fag à lui per lodig sirvent, e de las predichas causas se sentia esser griciat, per las razos que desus hadichas, e per manhtas d'autras, segun que dish, e a qui meish lodig notbles sentens si esser griciat de totas las predictas causas, e de manhtas d'autras fachas à lui, per lodig sirvens, segun que dish lomish notbles à la audiensa del predig senhor senescalc sapelet, e si aqui no valia, e no lhera recetbuda ladict appellacions, à la audiensa del noble senhor Rey de Fransa e de sa cort sapelet.

Actum fuit hoc apud Montem Ferandum IV. dies ab Introiti mensis septembris. Testes sunt dominus B. Fabri capellanus ejusdem loci, G. Boterii, Raymundus de Fagia, Guillelmus de La Poiada, Johannes Lo Verier, et ego Johannes Durandi, publicus notarius Regalis Montis, qui ad preces et requisitionem predicti nobilis hanc cartam scripsi de predictis, anno Domini M.C.XC.II. regnante domino Philipo Rege Francie, et domino Raymundo Petrag. episcopo. (avec paraphe)

(original en parchemin aux archives du château de Biron. La présente copie a été faite sur une autre, vidimée et collationnée sur l’original ; laquelle m’a été communiquée par M.m le M.is de Montferrand – de Montréal.)

f° 169 r° (1192)

Charte par laquelle Bertrand de Born et Itier son frère ayant été nouvellement reçus chevaliers au Puy Ste Marie, vinrent au château de Hautefort, où, en présence de Bertrand de Born, leur père, et Philippe leur belle-mère, ils confirmèrent toutes leurs donations ci-devant faites par leur dit père, à l’abbaye de Dalon.

Item, ego Bertrandus de Born, et ego Iterius fratres, facti novi milites, dedimus et concessimus bona fide et absque omni retentione, Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonis, in perpetuam eleemosymam, omnes donationes et concessiones quas Bertrandus pater noster jam olim fecerat eis, et de quibus iidem fratres in praesentiarum investiti sunt, scilicet quicquid habebamus vel requirere poteramus in Podio de Conchis, et in Condaminis et in manso Urtic, et in duabus bordariis de Las Ruas, et in manso de La Dumnia, et in duobus mansis de Vernol, et in toto Banac, et in omnibus pertinentiis ejus. Factum est hoc in festitivate Omnium Sanctorum, anno ab Incarnatione Domini MCXCII apud Dalonium, in auditorio, juxta capitulum, in manu Domni Geraldi abbatis Dalonis, presentibus etc. Postea venientes ad castrum Autafort, omnia quae prefata sunt, iterum bona fide concessimus et confirmavimus in aula nostra, coram patre nostro Bertrando, et noverca nostra Philippa, in praesentia Ademari de Issando, etc. In ipso anno, ante hanc concessionem ultimam, fuimus facti novi milites, apud Podium Sanctae Mariae.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, vol. in 4°, cotté ..., f° 67, tiré du Cartulaire de l'abbaye de Dalon, f° 5, immédiatement après une pièce de l'an 1190, reportée ci-devant).

f° 170 r° (1194)

Donation de l’église de St Pierre de Siorac faite à l’abbaye de la Sauve-Majeur, par Adémar, évêque de Périgueux.

A. Dei Petragoricensis episcopus, carissimis in Christo P. venerabili abbati, totique conventui monasterii Sylvae Majoris, salutem et caritatem. Si eruditionis apostolicae tenor: quia bonum operari ad omnes et maxime ad domesticos fidei admonemur, ad quemlibet Christi fidelem quadam generalitate respiciat; pertinere videtur specialiter ad praelatos, qui doctrinae salutifere videntur esse populo christiano executores a Domino deputati; domesticos autem fidei eos intelligere possumus congruenter, qui dignissimo capiti Jesu Christo, tanquam digniora membra, per munditiam mentis et corporis coherentes, professionem fidei christianae, perseverentia jugi immaculatae conversationis observant, ut sicut in eis sacris caracteribus est impressa, ita continualis operibus caritatis piae sollicitudinis opera confirmetur. Unde vobis estimantes nos ex praemissa exhortatione teneri, qui quasi proximi domui vestras, si non meritis, tamen loco jamdudum sensimus approbate conversationis vestrae fragantiam, opinionis integre famam et suavitatis odorem, ad revelandam circa temporalia vestrae paupertatis inopiam manum voluimus, provisionis extendere, ut commutatione fideli, favente Domino, in spiritualium deliciarum, quibus per Dei gratiam exhuberat domus vestra, participium admittamur. Favore itaque personarum et totius capituli ecclesiae nostrae, vobis et monasterio vestro, ecclesiam Sancti Petri de Siorac, cum capella et omnibus pertinentiis suis libere concessimus, vestris in perpetuum usibus profuturam, in qua etiam ad presentationem vestram, Petragoricensis episcopus, qui pro tempore fuerit, cappellanum instituet, qui vobis de temporalibus, et ei de spiritalibus respondebit, salva in omnibus et ministrorum nostrorum justitia. Ut autem haec nostra donatio tam solemniter quam canonice facta, firma et inconcussa perpetuis temporibus perseveret, eam praesenti carta expressius annotari precipimus, et sigilli nostri robore praemuniri. Actum vero est hoc in civitate Petragoricensi, in domibus nostris, anno incarnati verbi M.C.XCIV. sub multorum testimonio sapientium, qui ad hoc fuerunt specialiter convocati.

(imprimée dans Gallia Christiana, nov. ed., tome II, col. 488, instrumenta, n° 6, sub titulo sequente: « Ademarus Petragoricensis episcopus dat Sylvae Majori ecclesiam Sancti Petri de Siorac, cum capella et omnibus pertinentiis », ex Chartario Sylvae Majoris.)

f° 171 r° (1194)

Inscription du sacre de l’église de St Martin de Limeuil, par Adémar, évêque de Périgueux, gravée sur une pierre, en lettres majuscules.

"Anno ab Incarnationis Domini millesimo centesimo nonagesimo quarto, indictione duodecima, concurrente quinta, epacta XXVI, tertio kalend. Februarii, die dominica, luna quarta, dedicata est haec ecclesia et altare, a domino Adhemaro Petragoricensi episcopo, in honore Sanctae Trinitatis, et Sanctae Mariae Virginis, et Sancti Martini, episcopi et confessoris, et Beati Pauli Apostoli, et Beati Thome, archiepiscopi et martyris, et Sanctae Catherinae virginis et martyris, et omnium sanctorum Dei. Hebrardo de Villars, ejus ecclesiae diacono existente, Philippo rege Francorum imperante, Richardo rege Angliae, ducatum Aquitaniae tenente, Elia Taleyrando, Petrachoriorum comite, in Metrapolica Burdegalensi Elia residente".

(imprimée dans le P. Dupuy, Etat de l'église du Périgord, éd. in 12°, Périgueux, chès Pierre et Jean Dalvy, 1716, tome 2, p. 73, année 1194).

f° 172 r° (1197)

Donation faite à l’abbaye de Dalon par Gérald et Pérégrin de Faye, seigneur de Thenon en Périgord, et précédament par Adémar de Faye, leur frère, qui étoit parti pour Jérusalem, d’une borderie, située vis-à-vis du côteau de Mayac.

Ego Gerardus de Faia, et ego Peregrinus frater ejus, donamus et perpetua donatione confirmamus Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalon bordariam illam quae est juxta montem de Maiac, et prope rocham Pales, absque ulla retentione, in perpetuum possidendam. Quam bordariam antea donaverat eisdem fratribus, in perpetuam eleemosymam Ademarus frater noster Jerosolymam profecturus, et ego praedictus Geraldus de Faia cum eo. Solvimus etiam atque quitamus eosdem fratres a pactione aedificandi in eadem bordaria quam ab eis requirebamus; et damus eis pascua herbarum animalibus suis, in terris nostris, circa eandem bordariam positis, usque ad fenestrale de Teno, et usque ad Nauch. Et sciendum quod si Templarii, vel quilibet alii, greges suos ad eadem pascua, infra praedictos terminos contenta, adduxerint, nos de predictis pascuis eos expellemus, et eadem pascua quiete et pacifice eosdem fratres habere et possidere faciemus. Factum est hoc apud Grangiam de la Forest, in manu Petri Mainardi cellarii Dalon, anno ab Incarnatione Domini MCXCVII.

1190.

Ego Ademarus de Faia dono et concedo Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalon, in perpetuum eleemosymam, quandam bordariam quae est juxta montem de Maia, et prope Rocham Pales, absque ulla retentione. Factum est hoc in manu domni generalis abbatis, in communi Dalonis, anno ab Incarnatione Domini MCXC.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, extrait du Cartulaire de l’abbaye de Dalon, f° 23, de l’orig. f° 53)

f° 173 r° (1200)

Charte par laquelle Bertrand et Itier de Born frères, étant à Dalon, avec Bertrand de Born, leur père, et Constantin, leur frère, déclarent que voulant dédommager les religieux de Dalon, des pertes et dommages qu’ils leur ont causés dans le tems des guerres, ils leur font plusieurs donations importantes, et confirment toutes celles qui leur avoient été faites par leur père.

Ego Bertrandus, et ego Iterius de Born, fratres, volentes satisfecere Deo et Beatae Mariae et fratribus Dalonis, pro damnis et injuriis quas eis feceramus urgentibus guerris, et negotiis que nobis acciderant, donamus et concedimus eis nostram partem decime omnium possessionum quas iidem fratres Dalonis in presentarium possident in parrochia de Tellol. Insuper confirmamus omnia dona quae pater noster Bertrandus de Born eis antea donaverat, scilicet quicquid habebamus vel requirere poteramus in manso Urtic et in bordaria de Las Ruas, et in manso de Vernol et in bordaria Rainal, et in omnibus terris vel possessionibus quibus hodie predicti fratres Dalonis investiti sunt. Concedimus etiam eis ut a participus nostris, et a decimariis nostris libere acquirant suam partem ejusdem decimae in eadem parrochia. Volumus quoque et concedimus ut quando potuerint, et quomodo potuerint, acquirant ab Helia et Fulcone de Tellol, militibus nostris, bailiam et sirventiam, quam habent de nobis in terris de Vernol, et in bordaria Rainal, praecipimus quoque supradictis Helie et Fulconi de Tellol, fratribus, praepositis nostris, in istis decimis, et in omnibus que habemus in parrochia de Tellol, ut a modo jam dictis fratribus Dalonis, de istis decimis fideliter respondeant ad voluntatem ipsorum. Quod jamdicti Helias et Fulco, tam pro se quam pro omnibus successoribus suis, facere promiserunt. Nos quoque ipsos ita offerimus et exponimus fratribus Dalonis, quod omnes res eorum in omnibus locis pro posse nostro tueri et deffendere promittimus, non solum a nobis et a nostris, sed etiam ab omnibus hominibus, jurantes haec omnia, tacta divina et sacralissima Lege. Factum est hoc anno ab Incarnatione Domini MCC, in capitulo Dalonis, in manu domni Johannis abbatis, praesentibus Archambaldo priore, Bertrando de Born, patre nostro, Constantino fratre nostro, Arnaldo de Montinac, et toto conventu monachorum Dalonensium. Testes Helias de Tellol, et Fulco de Tellol.

(Bibliothèque nationale, mss. de Baluze, petit in 4° cotté 13, paquet des armoires de Baluze, parmi les papiers non reconnus, f° 68 cop. Sur le cartulaire original de l’abbaye de Dalon, de la main même de Baluze, f°12, ann. 1200.)

f° 174 r° (1202)

Charte par laquelle Hélie et Eblon de Bourdeille, frères, chevaliers, prennent sous leur protection les biens des religieux de Chancelade, qui, en reconnaissance, les associent eux et toute leur postérité, à leurs prières communes, comme s’ils étoient chanoines réguliers, etc.

Raimundus Dei gratia Petragoricensis episcopus. Has litteras lecturis aut audituris in Domino salutem. Rationis ordo desiderat rem que solellempniter gesta est, digne auctoritatis titulo roborari, ne in posterum, aut oblivione deleri, aut cujusquam malicia valeat pertubari. Notum sit igitur omnibus tam presentibus quam futuris quod Helias de Bordela, et Eblo frater ejus, milites, cum in fratres domus de Cancelada in pleno capitulo recepti essent, ad instanciam quam cum magna devocione propter hoc fecerant, in presencia nostra eidem domui, tam pro se, quam pro posteritate sua, dederant et firmiter concesserunt plenam tuicionem et defensionem in omnibus, quam (tam) in feodis et in terris suis domus ipsa preteritis temporibus adquisierat, et futuris temporibus adquisitura erat, quam potestatem adquirendi, abbati et fratribus de Cancellata libere concessuerat, et adquisita augmentare et meliorare se promiserunt. Preterea memorati miltes, pro salute animarum suarum et parentum suorum, eidem domui donaverunt quod quandocumque aliquis de fratribus ipsius domus ad castrum quod dicitur Bordela accederet, cum domino ejusdem castri necessaria vidui reciperet. Insuper promiserunt quod si ipsi, vel alter eorum ad religionem se vellent transferre, in eadem domo pocius quam in alia habitum religionis assumeret. Predictis vero militibus ab abbate et fratribus ejusdem domus fuit concessum quod pro eis, et pro omnibus parentibus suis, tam antecessoribus quam successoribus, anniversarium semel in anno, tamquam pro canonico solempniter celebraretur, quod anniversarium celebratur VII. kl. octobris. Ut autem iste donationes atque concessiones auctoritatem et perpetue firmitatis robur sortirentur, ad evitandum tocius controversie ac oblivionis incommodum, ad postulationem predictorum fratrum, et memoratorum militum, presens scriptum inde fieri, et sigilli nostri auctoritate fecimus communiri. Hec autem donaciones et concessiones facte fuerunt in capitulo de Cancellata, anno ab Incarnatione Domini M° CC° II°, domino Innoc. III Ecclesie Romane presidente, Philippo in Francia regnante, Johanne rege Anglorum, ducatum Aquitanie gubernante, pontificatus vero nostri anno V. His donacionibus et concessionibus interfuerunt P. Raimundi, abbas de Cancellata, S. Dauriac prior, .... Hel. Sancti Asterii, miles et dominus de Insula, etc.

(Extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 161 v°.)

f° 175 r° (1203)

Charte de Raimond, évêque de Périgueux, par laquelle, de l’avis de Grimoard Vigier, son prévôt et de quelques uns de ses sergens et baillis, il fait donation à l’abbaye de Chancelade, d’un bois appelé d’Ancinade.

Raimundus Dei gratia Petragoricensis episcopus, omnibus et singulis presentes litteras inspecturis. Sciant ergo presentes et posteri, quod nos, cum consilio prepositi nostri[172], et quorumdam servientum et bailivorum nostrorum, et aliorum prudentum virorum, dedimus et concessimus domino P. abbati et domui de Cancellata, boscum nostrum d’Ancinada, a Lacu Sauzet, usque ad fossam Viverii, et sicut dividit cum alodiis de Beurona etc.

Testes Ge. decanus Burdegal., et Lambertus archidiaconus, et Hel. de Petrag. archidiaconus, et Fortaners, archipresbiter, B. de Biron, Ar. vicarius, canonici Sancti Stephani …

A. de Melet, capellanus noster, et P. de Graulet, notarius noster, et alii. Facta autem fuit hec donatio, anno ab Incarn. Domini M CC III, Innoc III romano pontifice, Philippo rege Francorum, J. rege Anglie, et ducatum Aquitanie gubernante, pontificatus vero nostri anno VI.

(Extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 15 v°.)

f° 175 v° (1203 ou environ)

Donation faite à l’abbaye de Chancelade, par Aimeric de Chamberlhac, Raimond son frère, Pierre de Bourdeille, Hélie de Chabans, et autres, de tout ce qu’ils avoient dans le bois ou forêt d’Ancinade.

Post pauco tempore similiter donaverunt Ai. De Chambarlac et R. frater ejus, P. de Bordela, et Garis frater ejus, et He. de Chabans, et Stephanus filius ejus, et Wido de Chabans, Deo et S. Marie et fratribus de Cancellata, in manu domini P. abbatis, quicquid habebant in bosco d’Ancinada, a Lacu Sauzet, usque ad fossam B. Viverti. Hujus rei testes sunt S. prior, et R. scriba, et Ge. vicarius, He. Audeberti, P. de Noel Audric sacerdotes, et R. Aiz, P. Palenchartz, S. Audebertz, G. de Laspinassa, G. Aguler, Geraldus de Chambarlac, … et He. filii ejus similiter dederunt, et Wido, in manu domini P. abbatis, fratribus de Cancellata, quicquid habebant in predicto nemore d’Ancinada. Hujus rei testes sunt R. scriba, et He. Fauchers, Ge. Vegers, He. Audebert, sacerdotes, Mateus, Pons d’Agonac, R. del Barri, B. de Potz, He. de Chabans, Gaufre Bordas, Raolf de Chabans, Fouchers d’Agonac, Iterius de Chalaiac.

(Extrait du Cartulaire de Chancelade, f° 16.)

f° 176 r° (1204)

Lettre du pape Innocent III par laquelle il délègue les abbés de Tenaille et de Madion, et le chantre de Saintes, pour réformer le monastère d’Aubeterre.

Abbatibus de Tenalia[173] et de Madio[174] ; cantori Xanctonensi[175]. Reformationem et ordinationem monasterii Albaterrensis, ipsis committit.

Olim J. de Cella, Albaterrensis abbas[176], tempore bene memoriae C. pape, predecessoris nostri, ad apostolicam sedem accedens, ut suam ecclesiam cum consiliuo … Burdegalensis archiepiscopi[177], metropolitani sui, de personis idoneis ordinaret, indulgentiam, sicut dicitur, impetravit. Verum, quidam canonici Albaterrensis ecclesie, ante regressum abbatis, ipsius abbatiae proventus residentibus in ea canonicis nullatenus posse tunc temporis, sicut nec adhuc possunt, sufficere attendentes, ad sedem apostolicam appellarunt, B. de Luco, concanonicum suum, pro appellatione interposita prosequenda ad ipsius predecessoris nostri praesentiam destinantes; quo apud sedem apostolicam viam universae carnis ingresso, jam dicti canonici, propter urgentissimam ecclesiae paupertatem, appellationem suam per alium prosequi requiverunt. Ceterum, abbas ad suam reversus ecclesiam, praefatum archiepiscopum illuc venire rogavit, qui quosdam de canonicis minis et terroribus, quosdam vero recepta ab eis juratoria cautione, arbitrio suo stare coegit. Quo facto, ut ipse abbas octo canonicos in eadem ecclesia ordinaret, et de bonis ipsius, quas ad sedem apostolicam veniendo in gravem facturam ejusdem ecclesiae fecerat, quingentos solidos acciperet, est ipse archiepiscopus arbitratus; cujus occasione arbitrii, archiepiscopus et abbas, P. Grossum, qui tactis sacrosanctis evangeliis, propria voluntate jurarat, se nunquam habiturum vel etiam petiturum ecclesiae Albaterrensis canonicatum, contra voluntatem canonicorum illius, ipsis notentibus, ac etiam W. ejusdem Petri germanum, qui de furti crimine dicitur infamatus, duos parvulos, Willelmum videlicet Rossinol, cujusdam clerici archiepiscopi predicti nepotem, W. de Verdellis, consanguineum abbatis ejusdem, H. Cazor, virum fere illiteratum, P. petitum, interveniente pecunia quam ipse abbas proponitur habuisse, P. de Rossenac, qui, excommunicationis vinculo innodatus, se fecit in presbyterum ordinari, et adhuc, diabolica fraude deceptus, excommunicatus divina celebrare praesumit, et quemdam alium ignotum eisdem canonicis, canonicare in ipsa ecclesia contra justitiam praesumpserunt; et insuper, idem abbas quingentos solidos, juxta tenorem ipsius arbitrii, et trecentos, quos in procurando ipsum archiepiscopum commorantem ibidem se expendisse dicebat, de ipsius ecclesiae bonis extorsit, in canonicorum grave dispendium et facturam, nihilominus etiam, eis contradicentibus et invitis, redditus in utilitatem ecclesiae convertendos suis usibus applicare, et nulla praeterea damna et gravamina dictis canonicis contra justitiam irrogare praesumens. Praeterea sepedictus abbas, H. de Burna, qui, ecclesia Albaterrensis canonica in ipsius manibus resignata, et a populo ejusdem castri expetita licentia et accepta, votum emiserat de suscipiendo in monasterio Beatae Mariae de Faesia habitu monachali, in eadem ecclesia juxta ollas carnium[178] in canonicorum scandalo dicitur detinere. Archiepiscopus quoque praefatus, pro receptione R. de Belundo, clerici sui, qui fere illiteratus esse proponitur, dicens se super hoc ex parte nostra literas executorias suscepisse, quarum copiam sepius requisitus facere denegavit, dictos canonicos, excommunicationis in eos sententiam proferendo, et multa eis gravamina irrogando, contra justitiam molestare non cessat. Nos autem, cum haec non possemus sub dissimulatione transire, venerabili fratri nostro, epicopo, et dilectis filiis L. et Ricard. archidiaconis Petragoricensibus, dedimus in mandatis, ut, convocatis dilectis filiis … de Borneto[179] … de Corona[180], et … de Cancellata[181], abbatibus, et aliis viris religiosis Deum timentibus, quos noscerent evocandos, ad ipsam ecclesiam accederent, et inquisita de praemissis, tam per canonicos ejusdem loci, quam per alios veritate, quod invenirent per suas nobis literas intimarent, ut, per eorum relationem instructi, in ipso negotio securius procedere valeremus. Iidem vero, super hiis apostolico recepto mandato, accedentes ad locum, et dictos abbates et alios religiosos quos vocandos cognovere vocantes, cum abbates de Corona et de Borneto copiam habere non possent, Castrensi[182] tamen abbate … de Borneto … de Septem Fontibus, prioribus, et multis viris prudentibus eisdem ostantibus, cum quibusdam canonicis Albaterrensis ecclesiae, quanto diligentius potuerunt, super institutione, modo instituendi, ac etiam institutis ipsius rei, studuerunt inquirere veritatem, et attestationes receptas scripture memoriae commendantes, eas nobis transmittere curaverunt. Verum, cum multi, tam clerici, quam laici, requisiti ut ferrent testimonium veritati, essent in castro Albaterrensi ; et vellent accedere, nuntiis ipsius abbatis claudentibus portas castri, exire minime potuerunt. Ipse quoque abbas et H. de Burno se absentarunt, pro suae arbitrio voluntatis. Nos igitur, inquisitione super praemissis diligenter inspecta, quia per eam intelleximus evidenter, quod idem abbas dilectum filium, magistrum B. Albaterrensem canonicum; post appellationem ad nos interpositam, et iter arreptum ab ipso, ecclesia Sancti Jacobi spoliarat, vinum de vineis ejus acceperat, nec permiserat eas postmodum excoli, unde fuerunt inculte dimisse, restitutionem plenariam abbatorum, et satisfactionem de injuriis et damnis illatis ei ab ipso abbate decrevimus faciendam. Cum autem canonicorum ipsorum ordinatio supradicta, post appelationem ad sedem apostolicam interpositam, de personis minus idoneis et indignis fraudulenter fuerit celebrata, nec ipsius ecclesiae ad receptionem eorum suppeterent facultates, nisi in testes contra ipsos receptos, et processum inquisitionis, quam vobis sub bulla nostra mittimus interclusam, rationabile aliquid objecerint et probarint, volumus, et per apostolica vobis scripta praecipiendo mandamus, ut ordinationem seu institutionem eorum, auctoritate nostra suffulti, nullius contradictionis, vel appellationis obstaculo, penitis irritetis. De benignitate tamen apostolice sedis, eidem ecclesiae ac ipsis providere volentes, concedimus, ut hii, qui fuerint idonei, si tamen ecclesiae suppetunt facultates, de novo in ecclesia recipiantur eadem, et fraterna caritate tractentur; eos autem, qui super iis temeritate aliqua praesumpserint contraire, per districtionem ecclesiasticam, monitione praemissa, sublato appellationis obstaculo, compescendo. Ceterum, si prefatus archiepiscopus apostolicas literas, quas de canonicando in eadem ecclesia R. de Belundo clerico, de recepisse proponit, non duxerit exhibendas, aut tenor earum fuerit legitime comprobatus, ab impetitione ipsius archiepiscopi, auctoritate nostra, eandem ecclesiam, nullius contradictionis vel appellationis obstaculo, absolvere non tardetis, et si quid ab ipso hac occasione factum est, irritum denuntictis penitus est inanc. Praefatum vero H. de Burno qui canonicam Albaterrensis ecclesiae dicitur resignare, ac votum emisisse suscipiendi habitum monachalem, per districtionem cogatis ecclesiasticam, appellatione remota, ut monasterium quod vovit intrare, vel aliud regulare sine dilatione qualibet adeat, ibi regularem habitum suscepturus. Nullis literis obstantibus, si que apparuerint harum tenore tacito a sede apostolica impetrata. Quod si non omnes etc. duo vestrum etc. Datum Anagniae, V. kal. febr. pontificatus nostri anno sexto.

(imprimée dans le Recueil des lettres d’Innocent III par MM. de Bréquigny et du Theil, tome 1, p. 416 lettre 217, Paris, 1791.)

f° 178 v° (1204)

Lettre du pape Innocent III, adressée aux mêmes que la lettre précédente, par laquelle il leur mande de contraindre l’abbé d’Aubeterre à restituer à un chanoine de son chapitre, l’église de Saint Jacques.

Eisdem :

Ut abbatem Albaterrensem, ad restituendam B. albaterrensi canonico, ecclesiam S. Jacobi compellant[183].

Ex literis venerabilis fratris nostri ... episcopi[184], et dilectorum filiorum L. et R. archidiaconorum Petragoricensium, nostris  est auribus intimatum,  quod cum ad querelam dilecti filii, magistri B. Albaterrensi canonici, eis dederimus in mandatis, ut ... abbatem albaterrensem[185], auctoritate nostra compellerent ad restitutionem ecclesie Sancti Jacobi, et rerum aliarum, quibus idem magister se dicebat fuisse spoliatum injuste, ipsi pro eodem magistro sententiam protulerunt, adjudicantes illam ecclesiam restituendam eidem; cui sententiae eadem abbate praesumente temere contraire, ipsi judices ipsum abbatem  et presbyteros qui in ista ecclesia celebrabant, excommunicationis vinculo astrinxere, contra quam temere venientes in eadem  ecclesia divina celebrare praesumunt, tanquam jumenta in suo stercore putrescentes[186]. Quocirca, discretioni vestrae per apostolica scripta districte praecipiendo mandamus, quatenus praedictam restitutionis sententiam, quam nos eidem magistro per alias literas decrevimus faciendam ac sententiam excommunicationis latam in presbyteros .... abbatem et alias contradictores, sicut rationabiliter est probata, faciatis per censuram ecclesiasticam, appellatione remota, usque ad satisfactionem idoneam irrefragabiliter observari, eis, si, post excommunicationis sententiam latam in ipsos, constiterit temere celebrasse divina, penam canonicam, auctoritate nostra suffulti, sublato appellationis obstaculo, infligentes. Testes autem etc. Nullis literis etc. Quod si non omnes etc. Duo vestrum etc. Datum Anagniae, V kal. februarii, anno sexto.

(imprimée dans le Recueil des lettres d’Innocent III par MM. de Bréquigny et du Theil, tome 1, p. 418 lettre 218.)

f° 180 r° (1204)

Lettre du pape Innocent III, adressée à l’abbé de Chancelade, à B. chanoine d’Aubeterre, et à A. de La Faye, chanoine de Saint Front de Périgueux par laquelle il leur mande de faire jouir de sa prébende, Jean Morel, clerc, nommé à un canonicat dans l’église d’Angoulême.

Abbati de Cancellata[187], magistro B. canonico Albeterrensi, Petragoricensis diosceseos, A. de La Faia, canonico Sancti Frontonis Petragoricensis.

Ut J. Morelli, clericum, in ecclesia Engolismensi, in canonicum et fratrem nominatum, praebenda frui curint.

Cum[188] dilectis filiis … de Nantolio[189], et … de Beania[190] abbatibus, et … cantori Xanctonensi, nostras litteras misissemus pro dilecto filio, J. Morelli clerico, super restitutione Engolismensis praebende, qua se asserit a canonicis ejusdem ecclesie spoliatum, idem judices, sicut nobis innotuit ex suarum continentia literarum, super institutione ipsius J. testes recipere curaverunt, et attestationes ipsas sub suis apostolatui nostro transmisere sigillis, cum quibus eodem J. ad nostram praesentiam accedente, ipsi, et dilecto filio El. canonico Engolismensi, dilectum filium, Odonem subdiaconum et capellanum nostrum, dedimus auditorem, et ipso E. litem nolente super hoc contestari, eo praesente attestationes ipse aperte fuerunt, per quas constitit evidenter, quod praefatus J. auctoritate apostolica fuit Engolismensis ecclesiae canonicus institutus, et per procuratorem de praebenda ejusdem ecclesiae corporaliter investitutus. Quocirca discretioni vestra per apostolica scripta praecipiendo mandamus, quatenus, si vobis constiterit eundem J. esse predicta praebenda spoliatum injuste, vel contra justitiam non admitti, ipsam ei, appellatione remota, restitui faciatis ; contradictores si qui fuerint, aut rebelles, per censuram ecclesiasticam, appellatione postposita, compescentes. Praeterea quoniam canonici Engolismenses super hoc ad nostram audientiam appellarunt, nec fuerunt appellationem interpositam prosecuti, super restituendis expensis memorato J. quod canonicum fuerit, sublato appellationis obstaculo, decernatis, facientes quod decreveritis per districtionem eandem firmiter observari. Quod si non omnes, etc. Duo vestrum ea nihilominus exequantur. Dat. Anagniae, VII id. februarii[191], pontificatus nostri anno sexto.

(imprimée dans le Recueil des lettres d’Innocent III par MM. de Bréquigny et du Theil, liv. 6, tome 1, p. 439 lettre 245.)

f° 181 r° (vers 1206)

Extrait du contrat de mariage de Raimond IV vicomte de Turenne, avec Hélis ou Alix d’Auvergne, fille de Guy II comte d’Auvergne et de Cambone, ou Perronelle du Chambon : son père lui constitua en dot six cent marcs d’argent, dont furent pleiges ou cautions, Guy vicomte de Limoges, Jean évêque de Limoges, et Guillaume, évêque de Cahors.

Notum sit presentibus et futuris, quod ego Raimundus vicecomes Torenae, accipio in conjugem filiam Guidonis Arvernorum, tali pacto, quod praefatus comes mihi donat sexcentas marcas argenti decem minus. Sed si forte de me Raimundo vicecomite, vel de predicta comitis filia, ita contigerit, quod praefatum rumperetur conjugium, ego Raimundus vicecomes, et terra mea sumus Guidoni Arverniae comiti, vel eis qui ex parte sua petierent, propter nominatam summam argenti persolvendam responsores, et illi qui post me, de potestate terrae meae fuerint successores. De hoc vero responsor fuit G. Lemovicensis vicecomes, et episcopus I. Lemovicensis, et G. episcopus de Caors. Hujus rei testes sunt Ademarus de Barmunt, Ugo de Riom, et vicecomitissa de Torena. Et hoc juraverunt B. de Chasteunau, et W. de Ferreyras, et P. Faidit, et G. Austores, et Ebles de Solaic (de Soliac), et Ugo de Cornil, et ipse Raimundus juravit.

(imprimée dans Justel, Preuves du livre 2 de l’Histoire de la maison d’Auvergne, page 44, extrait du Trésor des titres de la Maison d’Auvergne. L’acte ci-dessus est scellé d’un sceau à lacs de soye incarnate, et d’un contre scel, avec les anciennes armes de Turenne.)

N.B. Cette vicomtesse de Turenne, l’an 1247, remit et quitta à Robert son neveu, fils de Guillaume son frère, qu’elle apelle comte de Clermont, quelques sommes qu’il lui devoit, et par son testament de l’an 1250, qui a été conservé au cartulaire du monastère d’Obasine en Limousin, elle donne à Haelis sa fille, femme d’Hélie Rudel, le jeune, cinquante livres de rente, faisant partie de cent livres de rentes, qu’elle avoit à prendre tous les ans à Riom, et qui lui devoient être payées par le connétable d’Auvergne, et vingt mille sols assignés sur la vicomté de Turenne, que le comte Guy, son père, qu’elle appelle aussi comte de Clermont, lui avoit donné pour sa dot. (voy. ci-après page…).

f° 182 r° (1207)

Lettre du pape Innocent III adressée à l’évêque et au chapitre de Limoges, par laquelle il leur mande de recevoir R. de Lastours, en qualité de chanoine de leur église.

Episcopo[192] et capitulo Lemovicensibus

Ut R. de Turribus in canonicum et fratrem recipiant.

De facili perpendere[193] non valemus, utrum preces, quas pro dilecto filio, R. de Turribus canonico Sancti Aredii, vobis misimus, in ipsum invidiam exercendo, an adversum nos committendo ingratitudinem, repuleritis, cum, in altero, probi viri declinasse consortium, et in reliquo, de nostro nobis in ipso reddere denegando, inobedientiae videamini comisisse peccatum. Sane, cum vobis dederimus in mandatis, ut ipsum, ob reverentiam Beati Petri et nostram, in canonicum admitteretis et fratrem, voc, nec ad preces nostras debitum habentes cum devotione respectum, nec ejusdem clerici meritum attendentes, qui, sanguinis et virtutum luce conspicuus, dignus est vestro consortio, nisi suo vos forsitan existatis indigni, ut pote qui carissimam in Christo filiam nostram I.[194] Angliae reginam illustrem, linea consanguinatis attingere, morumque noscitur honestate pollere, mandatum nostrum efficere noluitis, quanquam personam ejus, ut pote vobis notam, reddideritis commendatam, sicut dilecti filii … abbas de Petrosa[195], et … prior Sancti  Johannis de Cola, qui super ejus receptione nostra vos auctoritate monuerant, per suas nobis literas retulerunt. Licet igitur ex hoc ipso, quod in personam clerici memorati nequaquam aliquid excepistis, sed potius commendastis eamdem, ad receptionem ipsius inevitantius cogere vos possemus, volentes tamen per nostram mansuetudinem vestram sibi gratiam procurare, discretioni vestra per iterata scripta mandamus, et districte praecipimus, quatenus hac saltem vice praenominatum clericum in fratrem et canonicum admittatis, ac fraterna curetis affectione tractare ; sollicite provisuri, quod praeceptum nostrum, faciendo de necessitate virtutem, taliter impleatis, ut ad executionem ipsius per alium non oporteat vos compelli. Alioquin venerabili fratri nostro … episcopo Xanctonensi[196], et dilectis filiis … thesaurario et Heliae de Grecia, canonico Engolismensi, per scripta nostra dedimus in preceptis, ut, nisi rationabilem causam objicere curaveritis et probare, propter quam id non possitis, vel non debeatis implere, ipsi vos ad hoc, sublato cujuslibet contradictionis et appellationis obstaculo, per censuram ecclesiasticam compellere non postponant. Datum Romae apud Sanctum Petrum, XI kal. martii, anno nono.

(imprimée dans le Recueil des lettres d’Innocent III par MM. de Bréquigny et du Theil, liv. 9, tome 2, p. 1062 lettre 271.)


Bibliographie reconstituée

(1)   ouvrages imprimés :

·        Descriptio fluminum Gallie, Papire Masson, Paris, 1678, (en ligne sur Gallica).

·        Gallia Christiana, édit. I et II

·        Annales du Limousin, par le  Père Bonnaventure de Saint-Amable, Limoges 1685.

·        Histoire de l’Eglise de Meaux, par Dom Toussaints Duplessis, Paris 1731, in 4°.

·        Etat de l’église du Périgord, par le Père Dupuy, éd. in 12°, Périgueux, chès Pierre et Jean Dalvy, 1716.

·        Sacrosancta Concilia…, P. Labbé & G. Cossart, Paris 1671-1672.

·        Mélanges curieux du P. Labbé, tome 2, p. 405, Paris, in 4°, 1651.

·        Collection des conciles de la Gaule, Dom Labat, édit. de Didot ainé, 1789.

·        Annales ordinis Sancti Benedicti, Mabillon, Paris 1704.

·        Analecta Vetera, Dom Jean Mabillon, (vol. 1 publié en 1675, volumes suivants jusqu'en 1685).

·        Rerum gallicarum et francicarum Scriptorum, Dom Bouquet (1685-1754), édit. Paris 1738 et années suivantes.

·        Recueil des lettres d’Innocent III (Innocentii III Epistolae), Louis-Georges de Bréquigny et Gabriel de La Porte du Theil, Paris 1791, in-f°.

·        Histoire de la maison d’Auvergne, (Preuves), Etienne Baluze, Paris 1708.

·        Historia Tutellensis, Etienne Baluze (1630-1718), 2 vol., in-f°, Parisiis : ex Typographia regia, 1717.

·        Thesaurus novus anecdotum, Dom Martène, in-f°, Paris 1717.

·        Table chronologique des diplômes, chartes, titres et actes imprimés concernant l’Histoire de France, Louis-Georges de de Bréquigny, 8 vol., 1769-1876.

·        Capitularia Regum Francorum, Etienne Baluze, Venetiis, 1772-1773

·        Bibliotheca Cluniacensis ..., D. Martin Marrier et André Duchesne, Paris 1614.

·        Histoire des Comtes de Poictou & Ducs de Guyenne, Jean Besly (1571- 1644).

·        Spicilège (Prospectus novae editionis Spicilegium [Texte imprimé] / R.P.D. Lucae d'Achery. et veterum Analectorum / R.P.D Joannis Mabillon ; cura L.F.J. de la Barre, tornacensis), Dom Luc Dachery (1609-1685), in folio, 3 vol., Lutetiae Parisiorum : apud Franc. Montalant, 1721-1723 (tomes 2 & 3 en ligne sur Gallica)

·        Histoire de Béarn, Pierre de Marca (1594-1662), Paris 1640.

·        Concilia antiqua Galliae, Pierre Delalande, Paris : apud Societam typographicam librorum offici ecclesiastici, 1666. (en ligne sur Gallica)

 

(2)   Principaux cartulaires cités

 



[1] dans la marge droite : Paunac.

[2] dans la marge droite :  S. Temolatum.

[3] Pélagie, mère d’Aredius (voir document suivant) – Note C.R.

[4] dans la marge droite : Vide testamentum S. Aredii.

[5] dans la marge droite : de Sissiaco. Videndum testamentum S. Aredii.

[6] dans la marge droite : ib. p. 659.

[7] dans la marge droite : al. Nanthildis.

[9] al. liberam

[10] al. interposita.

[11] dans la marge droite : al. Pairinhac.

[12] dans la marge droite : I. Reg. 2. 7.

[13] scilicet Ludovico transmarino, circa ann. 937.

[14] dans la marge droite : S. Sikarius, innocens, filius, ut tradunt, Herodis.

[15] dans la marge droite : Martinus, abbas Brantolmae.

[16] dans la marge droite : alemcumque.

[17] dans la marge droite : I. Reg. 2. 7.

[18] dans la marge gauche : Sori.

[19] dans la marge gauche : tome 2, Labbei, p. 481. Estat de l’Eglise de  Périgord, p. 135.

[20] dans la marge gauche: Acta ss. ord. Bened., tome V, p. 149.

[21] dans la marge droite : Lege S. Suris ou Sori

[22] Lege Bernardus.

[23] dans la marge droite : Chantresac.

[24] dans la marge droite : Magnac, ni fallor (note de D. Etiennot).

[25] dans la marge droite : Cellefroin.

[26] en note : Que sequntur iisdem verbis leguntur in Chronic. Ademari, tome 2, Bibliothèque Labb., pp.165&166, exceptis suscriptionibus. Noster Cl. Estiennot hec refert ad ann. 976, et Mabillon ad ann. 947, et quidem melius, ut nobis videtur. Ludovicus rex commemoratus, est Ludovicus Transmarinus.

[27] dans la marge gauche : Taillefer.

[28] dans l’exemplaire de Baluze, il y a : Del Terral Diutrannus dedit Deo etc.

[29] dans la marge gauche : seu deu Abuga.

[30] dans la marge droite : al. Aenum.

[31] dans la marge gauche : Initio hujus instrumenti vocatur Petro, filius Guidonis vicecomitis, cum uxore Sulpicia.

[32] dans la marge gauche : al. Bau.

[33] dans la marge gauche : al. A Failta.

[34] dans la marge droite: al. Casto. f. Catto ou Cat.

[35] dans la marge droite : al. Eldeardis.

[36] mot absent dans le manuscrit de Lespine (note C.R.).

[37] Math. 10. 42.

[38] dans la marge droite : Itier, évêque de Limoges, 1052-1073.

[39] dans la marge droite : de Rocavardo.

[40] dans la marge droite : al. videlicet.

[41] dans la marge droite : al. de Casnac.

[42] dans la marge droite : endroit corrompu. Il faut « fungitur ».

[43] Note C. R. : Cette charte, avec de menues variantes, a été éditée en ligne par le CNRS à l’adresse suivante :

http://www.archeologie-cultures-societes.cnrs.fr/BDD/CBMA/fichiersTXT/Cluny4.doc

Sous le titre : « CHARTA QUA BEGO, FILIUS HUGONIS DE CALOMONTE, MONASTERIO CLUNIACENSI ABBATIAM FIGIACENSEM SUBMITTIT. »

 

[44] dans la marge gauche : de Monte-Careti.

[45] dans la marge droite : tiré d’un anc. rôle des archives, L. r. f° 9.

[46] dans la marge droite :  per Bosonem vigerium, et frater ejus.

[47] dans la marge gauche :  capella Sanctae Mariae de Monte Revelli.

[48] dans la marge gauche : prior Beatae Mariae de Bretenor.

[49] dans la marge droite :  au registre de l’abbé Jean Bondon, il se trouve uny dès lors.

[50] dans la marge gauche : capella S. Sepulcri.

[51] dans la marge gauche : ecclesia de Bracals.

[52] dans la marge gauche : ecclesia Sanctae Eulaliae supra Dordoniam.

[53] dans la marge gauche : 1124.

[54] dans la marge gauche : Rudel.

[55] dans la marge gauche : 1140, L. r. f° 69.

[56] dans la marge droite :  Gaufridus episcopus.

[57] dans la marge droite :  Sancti Petri de Monte Petroso.

[58] dans la marge droite :  dans le Livre d’argent, il y a Gosbertus et 1130. Dans le r., il y a Bosbertus et 1113.

[59] dans la marge gauche : L. r. f° 69. ; L. d’argent, f° 84.

[60] dans la marge gauche : 1130.

[61] dans la marge droite : anno Inc. 1130, selon le Livre d’argent.

[62] dans la marge gauche :  L. r. f° 68 ; L. d’arg. f° 83.

[63] dans la marge droite :  ecclesia Beatae Mariae de Colere.

[64] dans la marge droite :  ann. inc., 1264 de l’orig.

[65] dans la marge gauche :  L. r. f° 68 ; L. d’arg., f° 82 et de l’orig.

[66] dans la marge gauche :  du role anc. aux arch.

[67] dans la marge droite :  tiré d’une copie authentique aux archives.

[68] dans la marge droite :  et quia monachorum S. Florentii famam sanctae conversationis audivi, etc.

[69] dans la marge gauche :  L. r., f° 97.

[70] dans la marge gauche :  tiré des originaux.

[71] dans la marge gauche :  1124 ; L. r. f° 6 ; L. d’arg. f° 82 et de l’original.

[72] dans la marge gauche :  1235.

[73] dans la marge gauche :  1322.

[74] dans la marge droite : d’anciennes copies des archives, comme originales.

[75] dans la marge droite : in sylva quae vocatur Ardia.

[76] dans la marge droite : Achelmus sanctii, archidiaconus.

[77] dans la marge droite : Hugo presbyter Sanctae Magnae.

[78] dans la marge droite :  Beatae Mariae de capella Arlandi, vulgo Capitourlan.

[79] dans la marge gauche :  en un rolle du prieuré de Montcaret.

[80] dans la marge droite :  Wido dux Aquitanorum, in turri sua Burdegal.

[81] dans la marge droite :  Petrus, Castellionensium proconsul.

[82] dans la marge droite :  remuneratore.

[83] dans la marge gauche : vers 1086.

[84] dans la marge gauche : vers 1086.

[85] dans la marge droite : al feuum.

[86] dans la marge droite : dans un autre exemplaire aussi original, ce nom est écrit Aguz.

[87] dans la marge droite : f. Guillelmi, Puyguilhem

[88] dans la marge droite : 24 novembre.

[89] peu lisible : pour « au Sgr de Blaye » sans doute – note C.R.

[90] pour « transaction » sans doute – note C.R.

[91] Dans la marge gauche : et peut_être avant, puisqu’il n’y est pas fait mention de ses enfans. Fr. Br.

[92] Voir The King and Eye: A Study in Anglo-Norman Politics, C. P. Lewis, The English Historical Review, vol. 104, n°. 412 (Jul., 1989), pp. 569-589. (Note C.R.)

[93] Dans la marge droite : mort en 1108.

[94] ??? (note C.R.)

[95] commentaire portant sur la charte précédente et sur la charte suivante (note C.R.)

[96] Robert d’Arbrissel venant donc à Saint Front de Périgueux. (note C.R.)

[97] dans la marge gauche : f. Helia de Chassens, precentore, Bernardo de Pairac, sacrista, Iterio de Salis, archidiacono.

[98] dans la marge gauche : Guillelmo Nanclarensi magistro (scholarum).

[99] dans la marge gauche : al. Pavancellis

[100] dans la marge gauche : alias potentiae.

[101] dans la marge droite : f. de Calviaco.

[102] dans la marge droite : f. de Siuraco.

[103] dans la marge droite : f. de Carrofo.

[104] dans la marge gauche : il manque ici quelque chose.

[105] dans la marge droite : f. de Podio.

[106] dans la marge droite : f. de Moleriis

[107] dans la marge droite : Balens, ou Balenx.

[108] dans la marge droite : f. de Cunacho, vel Cunhaco.

[109] dans la marge droite : 11 juillet.

[110] dans la marge droite : f. de Magnaco.

[111] dans la marge droite : il y a Ainardus, mais c’est une faute du copiste.

[112] dans la marge droite : mot corrompu. Il y a peut-être Bigarocam.

[113] dans la marge gauche : on dit plus haut : Amoneu de Berferii.

[114] « commutationem » mot absent ici (note Cl. R.)

[115] dans la marge droite : ce passage est tiré de l’Evangile, et non pas de St Paul.

[116] dans la marge droite : minister.

[117] dans la marge droite : al. ‘vivus’ nimis humilem.

[118] dans la marge droite : al. audiens alium sermonem.

[119] dans la marge droite : al. cicumvenerunt.

[120] dans la marge droite : al. commoti.

[121] dans la marge droite : al. de Bordeilha.

[122] dans la marge droite : ‘ illo ‘ est supprimé.

[123] (mot peu lisible) et dans la marge gauche : al. in presenti, vel infrascripti.

[124] dans la marge gauche : al. concederunt.

[125] dans la marge gauche : al. Aisone

[126] dans la marge gauche : alias Domini omnipotenti viam pacisp ergere.

[127] dans la marge gauche : al. requiratur.

[128] dans la marge gauche : al. que ou quae.

[129] dans la marge droite : al. determinaverunt

[130] au dessus (alternative) : tenuerint.

[131] dans la marge droite : al. de Burdelia.

[132] dans la marge droite : al. Agonagui.

[133] dans la marge droite : al. Pirac.

[134] dans la marge droite : f. Longchamp.

[135] dans la marge droite : Malmiro.

[136] dans la marge droite : f.  volens per.

[137] dans la marge droite : al.  vinarios.

[138] dans la marge droite : al. el bordaria de La Greulia.

[139] ou Vaisciras (note C.R).

[140] dans la marge gauche : pretores, seu  prepositi.

[141] dans la marge droite : (copie du cartulaire d’Userche par Baluze, f° 595 de l’original, et f° 95 de la copie.)

[142] dans la marge droite : vide veterem membranam Cluniac. quam descripsi. Baluz.

[143] dans la marge droite : Eustorgii.

[144] dans la marge gauche : ib. f° 601 de l’original, et f° 97 de la copie.

[145] dans la marge droite : Paschali.

[146] dans la marge droite : Arnaldo.

[147] dans la marge droite : vestro.

[148] note dans le texte : [entre 1122 et 1127].

[149] dans la marge droite : f. Durforti.

[150] dans la marge droite : de Nanclaro.

[151] Il manque ici « de la copie » - note C.R.

[152] dans la marge droite : dans Gallia Christiana, il ya Litimundi.

[153] Dans la marge gauche : Notitia.

[154] toute la jouissance (note CR).

[155] non déchiffré (note CR).

[156] Veyrines (note CR).

[157] Vergt (note CR).

[158] Sendrieux, voir Sendreos in Pau/E 877 (note CR).

[159] Sainte Alvère (note CR).

[160] dans la marge droite : illorum secta valde perversa est et occulta (Mab. anal.)

[161] dans la marge droite : universis creaturis in saecula.

[162] dans la marge droite : fragmentum panis.

[163] dans la marge droite : est ita inversi, ut sperent.

[164] dans la marge droite : invenitur.

[165] dans la marge gauche : Pontius, ou Poncius.

[166] Lors du séjour d’Aliénor en Terre Sainte avec Louis VII Le Jeune, Saladin n’a qu’une douzaine d’années !

[167]  26 janvier.

[168] Louis VII le Jeune.

[169] Philippe Auguste.

[170] Richard Ier Coeur de Lion .

[171] Ces deux documents soulèvent plusieurs problèmes, ainsi que nous le signale M. Roger Castro.

(1)     Est-ce que la note de l’abbé Lespine s’applique au second document seulement, ou le commentaire concerne-t-il les deux chartes (f° 161 r ° et 162 r°), en même temps ? A notre avis elle s’applique aux deux chartes. Mais je préfère laisser ici la parole à M. R. Castro : « De plus ce qui est affirmé dans cette note (f° 161 r °) est peut-être erroné. En effet, si l'on suit ce raisonnement, le XIVe abbé de Cîteaux est Guillaume II de la Prée qui fut abbé de Cîteaux de 1186 à 1189 (Source : Wikipédia). Wikipédia n'étant pas toujours une source sûre, je me suis porté sur un ouvrage (Essai de l'histoire de l'ordre de Citeaux - 1697 - Dom Pierre le Nain) et effectivement il signale un Guillaume qui devient abbé en 1185 (p.277) et qui effectue une visite cette même année à Grandmont (p.373). J'aurais tendance à croire Dom Pierre le Nain ... (Mais) qui croire ? »

(2)     Concernant le 2ème document (f° 162 r°) :curieux don, à de curieuses conditions (Note Cl. R. ).

[172] dans la marge droite : sic Grimoardi Veger (écrit dela même main).

[173] Imperfecta nimium, apud auctores Nove Gallie Christiane (tome II, col. 1122). Abbatum de Tenalia series, nullum inter Guillelemum II, anno 1189, et Amelium vel Amelinum, anno 1266, hujus monasterii memorat.

[174] Idem dicendum est de chronologia serie abbatum monasterii de Madion. Quis ei dederit initium, quove tempore, prorsus sibi ignotum esse confitentur auctoires doctissimi ; nullumque monasterii hujus abbatem ante annum 1231 memorant. Id. ibid. col. 1126.

[175] dans la marge droite: Anagnie V. kal. Februarii.

[176] Incognitus prorsus auctoribus Nove Gallie Christiane hic Albaterrensis abbas. Nullum agnoscunt inter Willelmum anno 1188, et Aimerium anno 1229. Ibid. col. 1488, monasterium Albaterrense, olim a B. Mauro institutum, nunc est ecclesia collegiata S. Salvatori dicata.

[177] De archiepiscopo Burdegalensi jam dictum est sepius.

[178] (Exode, XVI, 3) – note Cl. R. La traduction anglaise « fleshpots » nous semble la plus proche de la concision latine.

[179] Anno 1201. Raymundus I erat abbas de Borneto, ex Codice 2670, Biblioth. Colbertine, f° 169, c. 2, teste Baluzio.

[180] Vide epistolam Libri quinti XCVI, not. 10.

[181] Petrus I Raimundi, abbas de cancellata reperitur ab anno 1199, usque ad annum 1218, quo mortuus est, seu potius abdicavit. Gallia Christiana, tome II, col. 1503.

[182] Agitur hic, procul dubio, de abbato monasterii Beate Marie de Castris, quod ad diocesim Petragoricensem pertinet. Vide auctores Nov. Gall. Christ., tome II, col. 1504, post Stephanum, anno 1179. Petrum, anno incerto, mox R. anno 1223, hujus monasterii abbates memorant.

[183] dans la marge gauche : Anagniae, V kal. februarii.

[184] Raimundus IV (de Chateauneuf/Castelnau), Petragoricenses infulas gessit ab anno 1197, usque ad annum 1208. Quo, ex mandato Innocenti, episcopali dignitate excessus suos exutus est. (Gallia Christiana, tome 2, col. 1471).

[185] Vide notas ad epistolam superiorem.

[186] (Joël 1 :17) - note Cl. R.

[187] Vide epistolam hujusce Libri Sexti 227, not. 7

[188] Dans la marge : Agnanie, VII id. februarii.

[189] Post Bernardum de Nantolio abbatem, anno 1187, Willelmum anno 1215. Immediate memorant auctores Nove Gallie Christianie, tome 2, col. 1293.

[190] Idem fere ac in nota superiori. Guillelmum abbatem de Beania anno 1188 memoratum, immediate excipit P. cujus nomen nonnisi anno 1219, in instrumentis legitur, ibid. Col. 1119.

[191] Dans la marge : 7 février.

[192] Vide epistolam Libri Quinti, 68, not. 1.

[193] dans la marge droite: Rome XI, kal. martii .

[194] Isabelle d’Angoulême, devenue reine d’Angleterre par son mariage avec Jean sans Terre – note Cl. R.

[195] Nullum, circa hoc, in quibus versamur tempora, monasterii B. M. de Petrosa abbatem nominat imperfecta admodum monasterii hujus abbatum series apud auctores Novae Galliae Christanaie, tome 2, col. 1505.

[196] Vide epistolam Libri Quinti, 96, not. 6.

 

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